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Amitiés Luthériennes Amitiés Luthériennes N o 101 Automne 2018 Revue trimestrielle de liaison des amis et des membres de L’Heure Luthérienne

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  • AmitiésLuthériennesAmitiésLuthériennes

    No

    101Automne

    2018

    Revue trimestrielle de liaison des amis et des membres de L’Heure Luthérienne

  • L’HEURELUTHÉRIENNE39, rue du KirchbergF 67290 LA PETITE PIERRETél. 03 88 70 40 41Fax 03 88 70 40 [email protected]

    Pages web :http://www.mediachrist.com

    Président :Joël [email protected]

    Rédacteurd’Amitiés Luthériennes :Jean Thiébaut HaessigTél. : 03 88 89 23 [email protected]

    Mise en page : Valérie Dran

    Sommaire + légende de la couverture Lettre - Éditorial Jean Thiébaut HaessigDe quoi aimeriez-vous qu’on traite dans nos pages ? J.T.H.11 nov. 1918 : Armistice... pour combien de temps ? Guillaume DuffortJournée de la Tolérance : En quoi cela concerne-t-il l’Église ? Quérin Véron« Chrétien luthérien engagé, pratiquant, je ne suis pas sûrd'aller au ciel (pas toujours). C'est grave ? » Gleisson SchmidtConcept biblique : Apocalypse Quérin Véron1517 : Dieu a visité son peuple ! – A la fois juste et pécheur J.T.H.Les ministères dans le Nouveau Testament Guillaume DuffortLes langues dans le Nouveau Testament J.T.H.La Doxologie du Notre Père (Mt 6.13b) J.T.H.Nouvelles :La Petite Pierre : Projet d’optimisation et d’extension de la maison de retraiteHeiligenstein : Baptême de 5 Iraniens lors de la Fête des Missions Productions audio et vidéoAux éditions L’Heure LuthérienneRadios qui diffusent nos programmes hebdomadairesAmitiés Luthériennes – but et adhésion

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    Notre couverture :Fougères sous le soleil d’automne

    Les Anglais appellent l’automne “the fall”, la tombée … de l’année, s’entend.Après la poussée et l’épanouissement des deux saisons précédentes, vient la décroissance.

    Cela, nous le vivons aussi au cours de notre pèlerinage à travers la vie ici-bas (1P 1.17).Pourtant, l’automne nous fournit de ces spectacles grandioses par beau temps.

    Il en va de même de la dernière étape de notre voyage terrestrequand elle est illuminée par les joies de la vie, l’amitié des proches, mais avant tout

    par « la Lumière du monde » (Jn 8.12 ; 12.46), Jésus-Christ, notre Seigneur victorieux.Alors le grand âge n’est pas synonyme de fin mais de foi, de certitude et d’attente.

    Remarquez, « automne », du latin « auctumnus », du verbe « augeo », augmenter, croître,est un concept de joie et d’accomplissement.

    C’est la période de la croissance venue à son terme, des fruits mûrs et de la récolte. Avec l’automne de la vie, irradiée par « la Lumière du monde », on s’en remet avec sérénité

    au Seigneur pour ici-bas et on se prépare, davantage encore que précédemment, à la grande récolte dans la félicité éternelle.

  • AMITIÉS LUTHÉRIENNES - No 101 - AUTOMNE 2018

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    Le mot du Rédacteur

    Avec l’automne, nous touchons àla fin de l’année liturgique et nosregards se tournent plus particu-lièrement vers notre cité à nousdans les cieux (Ph 3.20).

    Dans l’Apocalypse (p.10), l’apôtre Jean a euune vision grandiose,pleine de symbo-lismes, de ce qui nousattend dans l’éternité.Une des comparai-sons, pour nous don-ner une idée de lafélicité éternelle dansla communion avecDieu, est celle de lamariée, belle, radieuseet heureuse auprès deson mari.Cette beauté nousvient de Dieu, c’est lajustice du Christ quipare les pécheurscroyants (p. 11-12),une justice offerte qui

    nous rend certains de notre salut(p. 8-9).Pour nous affermir dans cet état,dans la foi en Jésus-Christ, Dieua institué le ministère de la

    parole et des sacrements (p. 13-15). Ses serviteurs s’y efforcentde nous annoncer de la façon laplus claire possible la BonneNouvelle de Jésus-Christ (p. 16),ce qui nous remplit de reconnais-sance et d’actions de grâces (p.17-19).Il est vrai que la vie ici-bas ne sedéroule pas toujours sous unsoleil radieux. Ainsi, œuvrer encitoyen des ceux pour la paix surterre (p. 4-5) et en remercier Dieuquand cela réussit, ne va pas tou-jours de soi.Et témoigner à l’autre la mêmepatience et le même amour queDieu nous a témoignés demandeparfois un sérieux effort sur nous-mêmes (p. 6-7).Nous espérons que ce numéroalimentera votre réflexion dansvotre marche au-devant de «  laville sainte, la nouvelle Jérusa-lem » !

    Jean Thiébaut Haessig

    Envoyez votre contribution sur le thème proposé !

    Parmi les sujets que vous avez pro-posés, nous traiterons• dans le numéro d’hiver :«  Quelqu’un qui place sa foidans l’observation des 10 Com-mandements (l’amour pourDieu et le prochain) est-il infé-rieur à celui qui place sa foi enJésus seul et ce qu’il a fait pournous ? »

    Merci pour les témoignages reçus.• dans le numéro de printemps,

    nous répondrons à la question :« Le mariage est une institutiondivine, donc une bonne chose

    en soi. Mais ses dérivesn’amènent-elles

    pas à penser qu’il vaut mieuxne pas se marier ? »

    Vous avez jusqu’au 1er décembrepour envoyer à :

    [email protected] contributions, témoignages ouexpériences à ce sujet, envois quiseront pris en considération parl’auteur de l’article s’ils arriventavant la date indiquée.

    « Je vis descendre du ciel, d’auprès de Dieu, la ville sainte,la nouvelle Jérusalem, préparée comme une mariéequi s’est faite belle pour son époux. » (Ap 21.2)

    Nous attendons aussi de nouvelles propositions de sujets à traiter, notre liste s’épuise !

    La Jérusalem céleste, Beatos de Fernando y Sancha

         

               

       

  • AMITIÉS LUTHÉRIENNES - No 101 - AUTOMNE 2018

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    Le mot « armistice » est formé dulatin arma, arme, et de statio ou sti-tium, état d’immobilité, arrêt, duverbe stare, s’arrêter. Avec sa capa-cité à former des mots composés,l’allemand dit „Waffenstillstand“(arrêt, suspension ou immobilismedes armes).C’est ainsi qu’il y a 100 ans, plusexactement le 11 novembre 1918,les armes se sont tues après uneboucherie de plus de quatre ans !Les statistiques sont effroyables ! Pour les Alliés (18 en tout, dont laFrance, l’Italie, la Russie, la Serbie,les Etats-Unis, etc.) :5 696 056 soldats tués, 3 674 757 civils tués,

    12 809 280 soldats blessés.Pour les Empires centraux (Alle-magne, Autriche-Hongrie, Bulga-rie, Empire Ottoman) : 4 024 397 soldats tués, 5 193 000 civils tués, 8 419 533 soldats blessés.

    Pour en arriver à quoi ? Dans unpremier temps à une réaction ven-geresse aveugle de certains vain-queurs, au communisme enRussie, au fascisme en Italie et aunazisme en Allemagne, et dans unsecond temps à la Deuxième

    Guerre Mondiale vingt ans après laPremière.Alors oui, il faut commémorer l’ar-rêt de cette boucherie. Ne vousarrêtez que devant les longueslistes de noms sur les monumentsaux morts !En France, tout le monde en avaitpratiquement parmi ses proches etamis.Encore faut-il savoir gérer la paix.Et là, l’histoire montre que ce n’estpas gagné d’avance. Que n’a-t-onrêvé d’un monde meilleur aprèsl’implosion de l’ancienne U.R.S.S. !A sa place il y a eu Al-Quaïda,Daech, les guerres en Afrique et au

    Moyen-Orient, le terrorisme cheznous.Qu’est-ce qui n’a pas fonctionnéaprès 1918 ? Qu’est-ce qui n’a pasfonctionné après 1989 ? Ce n’estpas dans ces lignes que nous pou-vons répondre. Nous allons plutôtessayer d’élever le débat, de jeterune lumière biblique sur ces évé-nements.

    C’est malheureux à dire, mais il nesert à rien de jouer à l’autruche : laguerre fait partie des événementscaractérisant les derniers tempsdans lesquels nous vivons.Au sens large, les derniers tempsdont parle la Bible ont commencéavec l’Ascension de notre Sei-gneur et la première Pentecôte.Jésus a prédit  : «  Vous allezentendre parler de guerres et derumeurs de guerres : gardez-vousde vous alarmer ; car cela doit arri-ver, mais ce n’est pas encore la fin.Car nation se dressera contrenation et royaume contreroyaume  ; […] Mais tout cela nesera que le commencement desdouleurs de l’accouchement  »

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    11 novembre 1918 : Armistice …Pour combien de temps ?Que faire pour que ça dure ?

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    (sous-entendu, des nouveauxcieux et de la nouvelle terre) (Mt24.6-8 ; NSB)Ces guerres ne sont trop souventque la résultante des travers deshumains.Paul écrit : « Sachez que dans lesderniers jours surgiront des tempsdifficiles. Car les gens serontégoïstes, amis de l’argent, fanfa-rons, orgueilleux, blasphémateurs,rebelles envers leurs parents,ingrats, sacrilèges, insensibles,implacables, médisants, sans maî-trise de soi, cruels, ennemis dubien, traîtres, emportés, aveugléspar l’orgueil, amis du plaisir plusque de Dieu. » (2Tm 3.1-5 ; NSB)Quand une nation ne pense plus,égoïstement, qu’à elle seule et nonà la solidarité et à la paix dans lemonde, quand elle veut se vengerd’une autre nation au lieu demettre en place les bases d’unemeilleure cohabitation internatio-nale, quand elle se croit supérieureaux autres, pense ne pas avoirbesoin des autres et veut imposerà tous sa façon de faire, cela pro-voque l’irritation, puis, avec letemps, vient la goutte qui faitdéborder le vase, et c’est le clash.

    Que faire  ? Que pouvons-nousfaire  ? Etre fatalistes  ? Certaine-ment pas. Ce n’est pas parce queJésus prédit qu’il y aura desguerres en ce monde que nousdevons rester les bras ballants.Esaïe annonce déjà Jésus commenotre « Prince de la paix » (Es 9.5).N’oublions pas : « Christ est notrepaix. » (Ep 2.14) «  Nous avons la

    paix avec Dieu par Jésus-Christ. »(Rm 5.1) Il a tout donné, il s’estsacrifié pour établir la paix entre leDieu trois fois saint et nous, lespécheurs.

    En payant pour notre rachat, il a faitde nous des ferments de paix, il« nous a appelés à vivre en paix ».(1Co 7.15) Aussi devons-nous« rechercher ce qui contribue à lapaix ». (Rm 14.19)Gardons-nous donc, dans lesconversations à propos de guerreet de paix entre nations, de réagirsans réfléchir. Invitons les gens à sepencher sur les causes des ten-sions, même si notre pays devaitaussi ne pas jouer le beau rôle.C’est vrai, il n’est pas facile, dansces débats, d’être impartial, de nepas défendre par principe la posi-tion de ceux qui nous sont proches,mais la paix est à ce prix-là.Voyez le prophète Jérémie : il a eule courage de s’opposer à la classedirigeante qui menait à la catas-trophe  : on l’a jeté en prison (Jr37.1-15). Certaines vérités ne sontpas bonnes à dire, ni à entendre.

    L’aveuglement, voire le parti prisnon réfléchi, le favoritisme aveugle,un nationalisme quasi mystiquesont des ferments de guerre, pasde paix. Or, notre Seigneur attenddes «  citoyens des cieux  » quenous sommes (Ph 3.20) d’agir enfaveur de la « paix entre tous leshommes ». (Rm12.18)Cela demande donc de laréflexion, de la pondération, de lamaîtrise de soi, attitudes et com-portements qui ne vont pas de soi.Et cela demande de notre part unedémarche constante auprès deDieu pour qu’il fasse de chacun denous des ferments de paix, pourqu’il nous aide à lutter autour denous contre la haine et l’égoïsmeguerrier.Aussi qu’il accorde la vraie sagesseaux gouvernants de tous les payspour qu’ils trouvent le moyen demaintenir, voire de ramener la paixentre les peuples.La paix sur le territoire français aduré 55 ans entre les deuxEmpires (de 1815 à 1870), puis 43ans avant la Première Guerre Mon-diale et seulement 20 ans aprèselle. C’est vraiment une grandegrâce que Dieu nous fait deconnaître la paix sur notre territoiredepuis plus de 70 ans ! L’en remer-cions-nous assez ou pensons-nousque cela va de soi ?Faisons, chacun en ce qui leconcerne, le nécessaire pourrépande des sentiments de paixautour de nous et la consoliderainsi là où nous le pouvons !

    Guillaume Duffort

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  • AMITIÉS LUTHÉRIENNES - No 101 - AUTOMNE 2018

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    La Journée Internationale de la Tolé-rance revient chaque année le 16novembre. Cela concerne-t-il aussil’Église ?La question peut paraître déplacée, carle christianisme a lui-même bénéficiéd’édits de tolérance à travers les âges. Lepremier est « l ’Édit de Milan » (313) del’empereur Constantin le Grand quidéclare toutes les religions admises dansl’Empire romain, y compris la religionchrétienne, ce qui met fin à la persécu-tion des chrétiens.Nous, les protestants, avons bénéficiéd’édits de tolérance qui ont mis fin à despersécutions ou à des guerres de reli-gion. Le plus connu est sans doute« l ’Édit de Nantes » (1598) du roi HenriIV. Mais celui-ci encadrait et restrei-gnait sérieusement la liberté de cultedes protestants dans le royaume. Etmême ce fragment de tolérance res-treinte a été aboli moins de cent ansplus tard par Louis XIV avec « la Révo-cation de l ’Édit de Nantes » (1685).Cela a changé avec un autre édit, moinsconnu, signé par le roi Louis XVI deuxans avant la Révolution, « l ’Édit de Tolé-rance de Versailles » (29 novembre 1787),qui rétablit les droits civils des protes-tants. Ils peuvent faire enregistrer leursnaissances, leurs mariages et leurs décès,

    mais restent encore exclus des chargesde l’État. Et cet édit ne dit rien de leurpratique du culte.Il faudra, en France, attendre « la Décla-ration des Droits de l ’Homme et duCitoyen » (1789) pour que la liberté dereligion s’étende aux protestants commeaux catholiques romains. « Nul ne doit être inquiété pour ses opi-nions, même religieuses, pourvu queleur manifestation ne trouble pas l’ordrepublic établi par la Loi. » (Article 10)« La libre communication des penséeset des opinions est un des droits les plus

    précieux de l’Homme  : tout Citoyenpeut donc parler, écrire, imprimer libre-ment, sauf à répondre de l’abus de cetteliberté dans les cas déterminés par laLoi. » (Article 11)La tolérance a mis du temps pours’étendre aux protestants. Qu’en est-il denotre tolérance de protestants à l’égarddes autres ?Il faut, bien entendu, distinguer ledomaine de l’État et celui de l’Église.Les mêmes règles ne s’y appliquent pasen tout.

    Que doit-on tolérer dans l’Etat– et qu’est-ce qui ne peut l’être ?

    Il faut déjà faire la distinction entretolérance et approbation. Je ne suis pastenu d’approuver tout ce que je tolère.Ainsi, ce n’est pas parce que je tolère quetoutes les religions aient les mêmesdroits – pour autant qu’elles ne contre-viennent pas à « l’ordre public établi parla loi » – que j’approuve et partage lesenseignements et les pratiques de cesreligions.On peut, il faut même déplorer que desreligions païennes et l’anticléricalismes’étendent sur notre territoire, alors quele christianisme y régresse. Il faut ledéplorer parce que seule la foi en Jésus-Christ apporte le salut ; les autres reli-gions mènent leurs adeptes à leur perte,à la perdition éternelle.

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    16 novembre : Journée de la tolérance … En quoi cela concerne-t-il l’Eglise ?

    Début de « l ’Édit de Tolérance de Versailles » (1787)

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    Mais l’intolérance n’y change rien. L’in-tolérance n’amène pas les gens à la foiet au salut. Elle a plutôt l’effet contraire :elle détourne les gens des intolérants.Par contre, nous avons l’outil pourcontrer cette avancée : « l ’Évangile, puis-sance de salut » (Rm 1.16). Si nous vou-lons stopper l’évolution ambiante, il fautque nous recourions, dans notre viequotidienne, à l’Évangile, seul moyenpar lequel le Saint-Esprit appelle etamène à la foi en Jésus-Christ, et qu’auquotidien « nous disions cette vérité avecamour » (Ep 4.15)).Peut-être que nous craignons pour nosproches. Peut-être que les forces d’éga-rement des ténèbres ont déjà détournéun proche de Jésus-Christ. Et votrecœur saigne, comme celui de Paul quipleurait à la pensée des juifs, ses frèresde sang, perdus dans leur égarement.Mais l’intolérance n’y change rien. Priezalors le Seigneur de placer vos cherségarés au contact de l’Évangile pourqu’il leur ouvre les yeux et les ramènedans la lumière du Christ. Et affermis-sez-vous et les vôtres dans la foi enChrist par une étude constante de saParole.Pour simplifier : il y a deux choses quel’on ne peut tolérer dans l’Etat. La pre-mière, c’est que « les manifestations »des religions ou de l’anticléricalisme« troublent l’ordre public établi par laloi » (Déclaration des Droits de l ’Hommeet du Citoyen »).La seconde chose qu’un croyant ne sau-rait tolérer dans l’Etat, c’est que celui-ciimpose aux chrétiens des pratiquescontraires à leur conscience liée par larévélation divine dans l’Ecriture sainte.Dans une situation semblable, Pierre etJean ont répondu au tribunal : « Il fautobéir à Dieu plutôt qu’aux hommes. » (Ac5.29)Qu’un tel refus est lié à des poursuitesde la part de l’Etat, cela va de soi (dupoint de vue de la logique), mais ne vapas de soi dans la pratique du croyant.Aussi prions que de telles situationsnous soient épargnées.

    Que doit-on tolérer dans l’Eglise– et qu’est-ce qui ne peut l’être ?

    En fait, il faut commencer par dire quenous ne sommes pas les maîtres del’Église. Ce n’est pas nous qui détermi-nons s’il y a des choses à tolérer ou nondans l’Église.«  Jésus-Christ est la tête du corps qu’estl ’Église.  » (Col1.18) C’est lui qui ydonne le ton. Cela il l’a encore fait avant

    de quitter les apôtres pour s’asseoir à ladroite du Père : « Enseignez-leur à gardertout ce que je vous ai commandé. » (Mt28.20 – NBS).C’est ce «  même langage […] dans lemême état d’esprit et dans la même pensée »(1Co 1.10), « la pensée de Christ » (1Co2.16), que nous devons croire, enseigneret confesser. « Nous faisons toute penséeprisonnière pour qu’elle obéisse à Christ. »(2Co 10.5)En d’autres termes  : dans l’Église ondoit tolérer tout ce que Jésus y a toléré,mais aussi ne pas tolérer ce qu’il n’a pastoléré. C’est pour cela que nous « son-dons » ou «  étudions les Ecritures  » ( Jn5.39) pour « croître dans la connaissancede la Parole » (1P 2.2) et de la volontéde Dieu.Là où nous sommes en face de déclara-tions claires de la Bible, l’évidence s’im-pose à propos de ce qu’on peut tolérerdans l’Église ou non. « L’amour enversDieu consiste à respecter ses commande-ments » (1Jn 5.3),Mais nous nous sommes sans doutetous déjà posé la question, dans unesituation limite ou compliquée donnée :« Est-il permis ? » (Mc 3.4)Il est impossible d’énumérer ici leschoses permises ou non dans l’Église.Disons, pour résumer, que là où le Sei-gneur n’a pas donné de directives pré-

    cises, « l ’amour, accomplissement de la loi »de Dieu (Rm 13.10) doit être la règlesuprême.Là où le Seigneur nous laisse libres dejuger de l’attitude à adopter, le chrétienveille à ce que son « attitude soit iden-tique à celle de Jésus-Christ » (Ph 2.5),c’est-à-dire qu’il cherchera le bien deson prochain, qu’il cherchera ce qui estprofitable à l’Église et à l’avancementdu règne de Dieu dans les cœurs.Par contre, il y a des points sur lesquelsle Seigneur nous demande de ne pastransiger. Cela a deux effets : un pre-mier, bénéfique, celui de resserrer lesliens entre ceux qui veulent être fidèlesau Seigneur quoi qu’il leur en coûte ; unsecond, malheureux, celui de la divisionau sein de la chrétienté entre ceux quitolèrent l’infidélité au Seigneur et ceuxqui ne la tolèrent pas.Ainsi, les chrétiens doivent-ils prendreà cœur cette injonction de la Parole deDieu : « Méfiez-vous de ceux qui provo-quent des divisions et font trébucher lesautres en s’opposant à l ’enseignement quevous avez reçu. Eloignez-vous d’eux, » neles tolérez pas avec vous dans votreÉglise (Rm 16.17). C’est dur, cela faitmal, mais le Seigneur de l’Église a lebien de l’Église en vue quand il luidemande cela.

    Quérin Véron

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  • Cher lecteur : tout d’abord, cettequestion fondamentale m’amèneà faire deux remarques.La première : Merci pour la fran-chise de votre interrogation.Votre question nous donne l’oc-casion de traiter d’un sujet sûre-ment très important pourbeaucoup – qu’ils soient deschrétiens luthériens ou non.La seconde, vous n’êtes pas leseul à avoir ce doute, bien aucontraire ; il a déjà habité l’espritd’au moins un chrétien «  luthé-rien » du passé  : Martin Lutherlui-même.Pour Luther, ni l’ordinationcomme moine ni l’observancerigoureuse des vœux monas-tiques n’ont réussi à éliminer lesdoutes concernant son salut. Ilveillait, il jeûnait, il priait, il seconfessait avec une fréquencequasi maniaque, mais rien n’a puéteindre ses doutes concernantson salut éternel.En lisant (et relisant) la Bible,Luther s’inquiétait beaucoup àcause de l’expression « justice deDieu » qu’il trouvait dans l’épîtrede Paul aux Romains, chapitre 1,verset 17 :

    « Comment pourrais-je, moi,pauvre et misérable pécheur,atteindre le haut niveau de jus-tice exigé par Dieu ? » – et il s’in-terrogeait.Quelle fut la réponse qu’il trouvaà ce moment-là pour apaiser soncœur  ? Ce fut celle de jeûnerplus, de prier plus, de se confes-ser plus, et pire, d’acheter desindulgences... Réponses auxeffets passagers, mais qui n’élimi-naient jamais du fond de l’âme ledoute opiniâtre et tenace.La réponse à votre question pré-sente un aspect positif et unaspect négatif. En d’autre termes,nous pouvons y répondre soitpositivement (en disant que oui,le manque de certitude du salutest en effet chose grave), soitnégativement (en niant sa gra-vité).Où se trouve la ligne de démar-cation entre ces deux réponsespossibles  ? Quel sera le critèrepour décider de la réponse àdonner à cette question qui voushante l’esprit ?Le critère pour décider de la gra-vité de votre incertitude concer-nant la certitude du salut se

    trouve dans le fondement devotre espoir d’aller au ciel. Celadépendra de ce que vous consi-dérez comme la cause de votresalut : votre manque de certitudedans ce domaine peut être, eneffet, problématique.En outre, cela dépend de ce quevous considérez comme le fon-dement de votre salut  : votremanque de certitude dans cedomaine peut être même pleine-ment justifié.Je m’explique en reprenantl’exemple de Luther. Etant donnéque la « justice de Dieu » l’inquié-tait, et qu’il se trouvait lui-mêmeincapable de satisfaire les exi-gences très élevées de cette jus-tice, il s’appliquait à faire deschoses qu’il croyait capablesd’apaiser les exigences divines etde le faire échapper à lacondamnation éternelle.Bref, il pratiquait des choses pou-vant – du moins le pensait-il –apaiser sa conscience. Il ne serendait pas compte que le salutne repose pas sur ce que nouspouvons faire envers Dieu, maissur ce que Dieu a fait pour notresalut.En s’affligeant avec la « justice deDieu  » comme d’une exigencedivine, il ne se rendait pascompte du vrai message de Rm1.17 : « En effet, c’est l’Évangilequi révèle la justice de Dieu parla foi et pour la foi, comme celaest écrit : Le juste vivra par la foi. »« C’est l’Évangile qui révèle la jus-tice de Dieu », c’est-à-dire, la jus-tice attributive de Dieu, celle queDieu attribue au pécheur – pascelle que Dieu exige du pécheur,justice toujours faible, déficiente

    AMITIÉS LUTHÉRIENNES - No 101 - AUTOMNE 2018

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    Chrétien luthérien pratiquant engagéje ne suis pas (toujours) sûr d’aller au ciel.

    Est-ce grave ?

  • AMITIÉS LUTHÉRIENNES - No 101 - AUTOMNE 2018

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    et incomplète, car basée sur uneobéissance également faible etpartielle aux commandementsde Dieu.Vu autrement, il s’agit de la jus-tice parfaite de Jésus, qui a obéiparfaitement aux commande-ments (ce qui nous est impos-sible) et qui a payé la dette denotre péché avec ses souf-frances, sa mort et sa résurrectionle dimanche de Pâques. Mais comment cette justiceappartenant à Jésus touche-t-elle l’être humain – vous et moi ?La réponse, nous la trouvonsdans la suite du verset : la justicede Christ devient la nôtre « par lafoi et pour la foi, comme cela estécrit : Le juste vivra par la foi. »Iustitia Imputata Christi (voilàcomment la dogmatique nommecela), ou tout simplement la jus-tice de Christ imputée (attribuée)au croyant.C’est par la foi personnelle dansl’œuvre rédemptrice de Jésusque sa justice devient notre jus-tice ; grâce à la foi en Christ, Dieune nous voit plus comme despécheurs condamnés, maiscomme des pécheurs sauvés parles mérites de Christ.Regardez comment Luther décritla transformation qu’il a subieaprès avoir compris la justice que

    Dieu lui attribuait par la foi enJésus :« Je n’aimais pas le Dieu juste quipunit les pécheurs ; au contraire,je le détestais. Même quand, entant que moine, je vivais demanière irréprochable, devantDieu je me sentais coupable etma conscience me tourmentaitbeaucoup. Je n’ai pas osé espé-rer pouvoir réconcilier Dieu à masatisfaction [...].« Donc j’étais furieux et confus.Néanmoins, je me mettais obsti-nément à frapper à la porte de cepassage (Rm 1.17)  ; je désiraisardemment savoir ce que Paulvoulait dire. Alors Dieu a eu pitiéde moi. Jour et nuit, je marchaisméditatif, jusqu’à ce que finale-ment j’ai remarqué la relationentre les mots  : “La justice deDieu se révèle en (l’Évangile),comme il est écrit, le juste vivrapar la foi”. «  Ensuite, j’ai compris la justicede Dieu comme une justice à tra-vers laquelle le juste vit par ledon de Dieu, c’est-à-dire de lafoi. Je commençais à com-prendre que le sens est le sui-vant : par l’Évangile est révélé lajustice de Dieu, c’est-à-dire, la(justice) passive par laquelle leDieu miséricordieux nous justifiepar la foi, comme il est écrit: “Lejuste vivra par la foi”. Puis je me

    suis senti renaître et j’ai franchiles portes ouvertes du paradislui-même. Alors toute l’Ecriturem’a montré une face complète-ment différente” (Luther, Préfaceau premier volume de l’éditioncomplète des écrits latins).Le manque de certitude du salut,bien qu’un sentiment bienhumain, n’est problématique quesi vous basez votre certitude surce que vous pouvez faire pourréconcilier Dieu avec vous. Dansce cas, cette insécurité est mêmeattendue ; après tout, un pécheurne pourrait jamais arriver à la cer-titude de la vie éternelle baséetout simplement sur les bonneschoses qu’il croit pratiquer, carelles sont toujours faibles etimparfaites.Toutefois, en basant la certitudedu salut sur la bonne nouvelle del’Évangile – ce que Dieu a faitpour nous sauver – vous n’avezplus de quoi douter.De plus, si un jour le doute vientvous troubler, vous pouvez suivrela recommandation que JeanStauptiz (responsable des cou-vents augustins en Allemagne) afaite à Luther : Ne regardez pasvos péchés, regardez Jésus. C’estson œuvre rédemptrice qui est lacause de votre salut, et la seule.

    Gleisson Schmidt

  • CONCEPT BIBLIQUE

    Apocalypse

    - 1 -Le mot « apocalypse » n’apparaîtgénéralement qu’une fois dansles traductions françaises de laBible, et ceci comme titre du der-nier livre du Nouveau Testament.Contrairement à ce qu’on a faiten anglais ou en allemand, on ya tout simplement laissé le motgrec, ce qui fait qu’on en a sou-vent une fausse compréhension,aussi en raison de l’adjectif fran-çais « apocalyptique » (= épou-vantable, catastrophique) qu’on aforgé d’après lui.Or en grec, άποκάλυψις (apoca-lypsis) signifie «  révélation  ».D’ailleurs, pour le premier motde ce livre, on a bien traduit par« révélation » (Ap 1.1).Ce nom apparaît 18 fois dans laBible : chez Jean (1 fois), Luc (1fois), Paul (13 fois) et Pierre (3fois).Le verbe français «  ré-véler  »,comme le nom « apo-calypse »ou « ré-vélation » désignent tous

    les deux l’action de retirer unvoile, d’enlever une couverture,de dévoiler, pour montrer ce quiétait initialement recouvert ouvoilé.Le verbe « révéler » (apokalup-tein) se trouve, quant à lui, 23 foisdans la Bible : chez Matthieu (4fois), Luc (4 fois), Jean (1 fois), Paul(11 fois) et chez Pierre (3 fois). Cemot est donc loin d’être exclusi-vement attaché au dernier livrede la Bible.

    - 2 -L’apocalypse-révélation de laBible est l’œuvre de Dieu (1Co2.10), que ce soit du Père (Mt11.25), du Fils (Mt 11.27  ; Ga1.12) ou du Saint-Esprit (Ep 3.5).Et cette révélation, Dieu l’a faite«  à ses saints apôtres et pro-phètes » (Ep 3.5  ; Ga 1.12  ; 1P1.12 ; Ap 1.1) pour qu’ils l’annon-cent dans le monde entier à tousles hommes.Si Dieu ne l’avait pas révélée, per-sonne n’en aurait jamais rien su,cela ne serait « venu à l’esprit » depersonne (2Co 2.7-9 ; 4.3).Il s’agit d’une « sagesse qui n’estpas de ce monde  », de «  lasagesse de Dieu », en soi « mys-térieuse et cachée  », mais queDieu tient à « révéler » ou « dévoi-ler » et que les apôtres et pro-phètes devaient «  énoncer » et« annoncer » (2Co 2.6-10)Qu’est-ce qui est révélé là où laBible utilise le nom « révélation »(apocalypse) ou le verbe « révé-ler » (apokaluptein) ? – Des chosesmerveilleuses !Ce merveilleux mystère de l’au-delà que Dieu nous révèle, c’estque « son Fils » « Jésus-Christ »(Ga 1.12+16) est venu commeannoncé par les prophètes (Rm

    1.2) « pour éclairer les nations » –apocalupsin, mot-à-mot : « pourretirer le voile aux nations » – (Lc2.32) et leur montrer et leur faireconnaître toutes les bénédictionsqu’il apportera avec lui : la grâcede Dieu, le salut, la sagesse de lafoi (Rm 1.17 ; Ep 1.17 ; Ga 3.23 ;1P 1.13).Font aussi partie de cette « apo-calypse » ou « révélation » divine,ce qui concerne «  les dernierstemps » (1P 1.5), la fin du monde :le retour «  de notre SeigneurJésus-Christ » dans « sa gloire »(1Co 1.7  ; 1P 1.7  ; 4.13), sa« venue du ciel avec les anges desa puissance  » (Lc 17.30  ; 2Th1.7) pour le « Jugement » dernier(Rm 2.5).Là sera «  dévoilé  » si nos« œuvres » étaient le fruit de notrefoi ou non (Mt 10.26  ; Lc 12.2).L’antichrist, «  le fils de la perdi-tion  », y sera montré, jugé etcondamné à la face de tous (Lc17.30).Mais «  l’apocalypse-révélation »divine nous apprend aussi queceux qui auront placé leur foi enChrist de leur vivant, seront pré-sentés comme «  fils de Dieu  »(Rm 8.19) et entreront dans « lagloire à venir  », la félicité éter-nelle auprès de Dieu (Rm 8.18).Evidemment, toute la Bible estrévélation de Dieu (2P 1.21 ; 2Tm3.16). Dans cet article nousn’avons fait état que de passagesbibliques qui contiennent, dansl’original grec, le nom « apoca-lypse » (« révélation ») et le verbe« apokaluptein » (« révéler ») pourmettre en lumière les mer-veilleuses vérités qu’ils « dévoi-lent ».

    Quérin VéronDévoilement (« apocalypse ») d’une plaque

    AMITIÉS LUTHÉRIENNES - No 101 - AUTOMNE 2018

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    Le jeune Luther – il avait alorsentre 25 et 30 ans – n’avait passeulement peur de Dieu, il avaitaussi peur du Christ dans lequelil ne voyait alors qu’un terriblejuge et pas encore le Sauveurmiséricordieux. Il ne voyait queson état pécheur, son incapacitéà satisfaire les exigences d’ab-

    solu de la Loi de Dieu, son inca-pacité à être parfait, sans péché,et cela le terrifiait. N’ayant pascompris l’Évangile, la BonneNouvelle du pardon procuré parJésus-Christ, il en voulait à Dieu,il le haïssait même, d’avoir desexigences qu’il ne pouvait satis-faire pleinement et qui lemenaient droit à la damnation.(« Préface à ses œuvres », 1545 ;Œuvres VII, 307)«  J’ai été moine et j’ai veillé lanuit, j’ai jeûné, prié et j’ai châtiémon corps. […] Si cela avait duréplus longtemps, je me seraistué. » Cette lutte acharnée pourexpier ses péchés et parvenir à laperfection, pour «  escalader leciel » (Luther, dans Casalis, p. 20et 23), était perdue d’avance. « Jepensais que c’en était fait de monsalut. » « Je ne savais trouver derepos. » (Luther, Comm. Ga 3.20).

    « Enfin, Dieu ayant pitié, et alorsque je méditais jours et nuits, jeremarquais l’enchainement desmots, à savoir  : “La justice deDieu est révélée en lui, comme ilest écrit  : Le juste vit de la foi.”Alors je commençais à com-prendre que la justice de Dieu estcelle […] par laquelle le Dieumiséricordieux nous justifie (nousdéclare juste) par la foi. »«  Alors, autant était grande lahaine dont j’avais haï auparavantce terme “la justice de Dieu”,autant j’exaltais avec amour ce

    mot infiniment doux, et ainsi, cepassage de Paul fut vraimentpour moi la porte du paradis »(« Préface à ses œuvres », 1545 ;Œuvres VII, 307)

    Oui, mais notre vie ne se déroulepas encore de façon paradi-siaque. Tout croyant sincère vitdans cette tension qu’a déjàconnue l’apôtre Paul  : la lutteentre la volonté sanctifiée demener une vie à la gloire de Dieuet les tendances contrairesenfouies en nous ; autrement ditla lutte entre la volonté sanctifiéeet les tendances pécheresses quipersistent dans le chrétien.

    - 1 -Un peu d’histoire

    - 2 -Et la lumière fut !

    - 3 -Lutte entre lumière

    et ténèbres

    500ème anniversaire de laRéforme (1517-2017)Série d’articlessur les points forts del’enseignement bibliqueremis en lumière par laRéformation luthérienne.

    1517 : Dieu a visité son peuple !

    Simul justus et peccator

    à la fois juste et pécheur

    Fouet avec lequel un pénitent se flagellait(Gravure sur bois, 15ème s.)

    Église de l’Université de Wittenbergen 1509

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    La vie chrétienne connait à la fois«  le gémissement et la hainecontre la chair », contre notre ten-dance à pécher, et « l’amour pourle bien et la loi » de Dieu. (Com-mentaire Rm 7.15-24 ; ŒuvresXII,97)Le problème, c’est quand lesmanifestations de notre naturepécheresse nous amènent àdouter de notre état d’enfant deDieu. Ici, «  c’est une grandeconsolation d’entendre quel’apôtre a été enveloppé dans lesgémissements et les misèresdont nous sommes nous aussienveloppés quand nous dési-rons obéir à Dieu. » Luther écritcela en commentant Rm 7.15-24. (Œuvres VII, 104)Le Saint-Esprit, donné par le bap-tême, commence à mortifier laconcupiscence, les désirs mau-vais, et crée dans l’homme desmouvements nouveaux.Augustin d’Hippone (354-430)s’exprimait déjà ainsi : « Le péchéest remis dans le baptême, nonde telle sorte qu’il n’existe plus,mais de sorte qu’il n’est plusimputé. »C’est ainsi que Luther en estarrivé à forger cette expressionlatine «  Simul justus et pecca-tor », « simultanément juste etpécheur. »Parlant des croyants, des per-sonnes régénérées par l’Esprit etappelées à la foi en Christ, Lutherécrit : « Le même homme est spi-rituel et charnel, juste etpécheur, bon et mauvais. » « Un seul et même homme est enmême temps juste et il pèche. » «  Les saints, » ceux qui ont étéappelés à la foi en Christ, «  enmême temps qu’ils sont justes,sont pécheurs ; justes parcequ’ils croient au Christ dont lajustice les couvre et leur estimputée, » portée à leur crédit,«  mais pécheurs parce qu’ilsn’accomplissent pas la loi, parcequ’ils ne sont pas sans concupis-cence.  » (Œuvres XII, 100, 101,104)

    La logique voudrait qu’on soitl’un ou l’autre, ou bien juste etsans péché, ou pécheur, maispas les deux à la fois. Ce n’estd’ailleurs pas tout à fait faux. Celadépend de la perspective danslaquelle Dieu nous voit, du« prisme » à travers lequel il nousconsidère.S’il nous considère exclusive-ment selon sa sainte Loi, sanstenir compte de l’intervention deson Fils, le verdict tombe  :« Pécheur ! »Si, par contre, il nous regarde àtravers le prisme Jésus-Christ enqui nous plaçons notre foi ainsiqu’en sa justice, alors il voit ennous des «  justes  » parce queJésus nous a couverts de sa jus-tice, parce que la justice de Jésusnous a été imputée.Dieu n’a pas transigé. Notrepéché devait être puni. Il l’a étéen Jésus-Christ à qui notre péchéa été imputé. Et en échange ilnous a imputé sa justice. C’est ceque Luther appelle «  le joyeux

    échange  » dans l’édition alle-mande de son traité «  De laliberté chrétienne  » (Œuvres II,282, Note 6). Par pure grâce, la justice deJésus est portée à notre crédit decroyants, mais en même tempsnous demeurons malheureuse-ment pécheurs après le Bap-tême. « Le docteur [Luther] se faisait unjour couper les cheveux et raserle visage, et il dit au docteurJonas qui se trouvait là  : “Lepéché originel est en nouscomme la barbe. On la coupeaujourd’hui, notre visage est frais,demain elle a repoussé ; tant quenous sommes en vie, elle necesse de repousser. Il en est demême du péché originel  ; il nepeut être extirpé complètement,il se fait sentir et se montre tantque dure notre existence. Maisnotre devoir est de l’abattre sansrelâche et de nous opposer à luiautant que nous le pouvons.” »(In Daniel Roquefort, « Le péchéoriginel sur le divan », Paris, Leséditions de l’atelier, 2008, p.32/33)

    J.T.H.

    - 4 -Comment peut-on être

    “à la fois juste et pécheur” ?

    SAUVÉ PAR GRÂCEEt tu es considéré comme effectivement juste par Dieu malgré la persistance du péché en toi

    Personne quiplace sa foi en

    Christ(1Co 15.1-4)

    AUX Y

    EUX D

    E DIEU

    FILS

    JÉSUS

    CHRIST

    JUSTICE

    PÉCHÉCrois que

    Jésus-Christ est mortpour nos Péchés,

    a été enterréet est resssucité

    le troisième jour,et tu es sauvé

    instantanément pourtoujours !

    A la fois juste et pécheurChrist vous couvre !

  • Nous trouvons toute une série defonctions ou de titres dans l’Églisedu temps des apôtres.

    « Dieu a établi dans l ’Église première-ment des apôtres, deuxièmement desprophètes, troisièmement des ensei-gnants. » (1Co 12.28)

    « C’est lui [Christ] qui a donné les unscomme apôtres, d ’autres comme pro-phètes, d ’autres comme évangélistes,d ’autres comme bergers et ensei-gnants. » (Ep 4.11)

    Comme les apôtres ne donnent pasune définition précise de ces diffé-

    rentes fonctions ni les relations quiles relient entre elles, on peut s’yperdre.Il faut faire très attention à ne pascomprendre automatiquement cestermes du 1er siècle comme ils sontcompris aujourd’hui. Ainsi, commenous le verrons, les «  évêques  » duNouveau Testament ne sont pasceux qu’on connaît par exemple dansl’Église de Rome, et les « anciens » ou« presbytres » ne sont pas les conseillerspresbytéraux d’aujourd’hui.Pour commencer, voyons ce querecouvrent ces différents titres.

    (ἀπόστολοι, littéralement :« les envoyés »)

    Ce terme n’est pas toujours réservéaux « douze » (Mt 10.2 ; Mc 3.14) età Paul (Rm 1.1) ; parfois il est aussidonné, dans un sens élargi, àd’autres (2Co 8.23  ; Ph 2.25) quiont été envoyés «  pour annoncerl ’Évangile de Dieu » (Rm 1.2). Cesont des prédicateurs itinérants.

    (προφῆται, littéralement :« ceux qui parlent publiquement »).

    Le Nouveau Testament mentionnede rares personnes ayant annoncél’avenir (Ac 11.27-30  ; 21.10-14).Paul demande d’ailleurs à ce queleurs annonces soient «  jugées  » àl’aune de la parole apostolique (1Co14.29, 32, 37).Mais en général ceux qui portent lenom de «  prophètes  » délivrent un« message » (1Co 14.29), la Parole deDieu (Ep 3.5). Dans ce derniertexte, « apôtres et prophètes » semblentdésigner les mêmes personnes. Celapeut se comprendre si on voit leSaint-Esprit révéler aux apôtres lesmystères de la fin des temps et denotre éternité.« Judas et Silas qui étaient eux-mêmesprophètes  » et de futurs collabora-teurs de Paul, nous ne les voyons pasprédire l’avenir, mais ils « encouragè-

    Apôtres

    Prophètes

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    ApôtresProphètes

    EnseignantsDocteurs

    MaîtresEvangélistesEvêquesPresbytres

    AnciensBergers

    PasteursDiacres

    Comment distinguer ces ministèresdans l’Eglise du temps des apôtres ?

    Lapidation du diacre Etienne (Ac 7.54-60)

  • AMITIÉS LUTHÉRIENNES - No 101 - AUTOMNE 2018

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    rent les frères et les affermirent par denombreux discours » (Ac 15.32). Silasfera œuvre d’évangéliste à côté dePaul (Ac15.40 – 18.5  ; 1Th 1.1  ;2Th 1.1).

    (différentes traductions du mêmemot grec διδάσκαλοι).

    Ceux de la communauté d’Antiochepartent pour « annoncer la Parole deDieu  » (Ac 13.1-5). Les «  ensei-gnants  » (NBS), titre que Paulrevendique aussi, ont pour tâched’« enseigner » les gens « dans la foi etla vérité » (1Tm 2.7).

    (εὐαγγελιστάι, littéralement :« ceux qui annoncentune bonne nouvelle »)

    « Les sept » hommes – dont Etienneet Philippe – nommés à Jérusalempour assister les apôtres dans l’orga-nisation de la paroisse de Jérusalem(Ac 6.1-6) portent ce nom (Ac21.8), preuve, s’il en fallait, qu’ils ontbien été ordonnés pour davantageque le simple service de table.

    D’ailleurs, la prédication d’Etienne(Ac 6.8-60) ou le travail de Philippe(Ac 8.26-40) montrent qu’ils « évan-gélisaient  », qu’ils «  annonçaient laBonne Nouvelle » de Jésus-Christ etde son salut (Ac 8.40 ; NBS).Parmi les titres que Paul donne àTimothée il y a aussi celui « d’évan-géliste » (2Tm 4.5)En fait, quiconque annonce l’Évan-gile, la Bonne Nouvelle du salut queJésus-Christ nous a obtenu, « accom-plit la tâche d’un évangéliste » (2Tm4.5).

    (ἐπισκόποι, littéralement :« ceux qui veillent sur »)

    Ils ont été «  nommés épiscopes  »(NBS), « évêques » (Segond), par leSaint-Esprit pour « prendre soin dutroupeau » et « faire paître l ’Église deDieu » (Ac 20.28).Pour cela, « il faut que l ’épiscope soitcapable d’enseigner » (1Tm 3.1-2), « ilfaut qu’il soit attaché à la Parole dignede confiance telle qu’elle a été enseignée,afin d’être capable à la fois d’encoura-ger les autres par la saine doctrine et deréfuter les contradicteurs » (Tt 1.9).Autrement dit, «  l ’épiscope  » estchargé d’annoncer la Parole de Dieu

    pour fortifier les croyants dans leurfoi et pour réfuter les erreurs.Dommage que la Segond21 ait rem-placé ce titre par le terme passe-par-tout et hors-sujet de « responsable ».

    (πρεσβύτεροι)Au départ, le terme grec désigne despersonnes âgées, mais il prendensuite le sens de personnes expéri-mentées, d’où aussi dignes de res-pect (1Tm 5.17).Ces « presbytres » ou « anciens » ont été« nommés épiscopes » (NBS), « évêques »(Segond), et sont donc investis duministère pastoral comme ces der-niers (Ac 20.17+28-29). Ils ont été appelés par Dieu dans leministère pastoral, « prennent soin del ’Église  » (Ac 20.17+28-29) et luiapportent la nourriture de la Parolede Dieu sous la direction du « sou-verain berger  » (1P 5.1-4  ; 1Tm5.17). Pierre se présente comme un« presbytre » ou « ancien » (1P 5.1).Il n’est pas dit ce que font les « pres-bytres » qui ne « travaillent » pas « àla prédication et à l ’enseignement  »(1Tm 5.17). Mais comme on voitPaul (Ac 14.23), puis Tite (Tt1.5),veiller à ce qu’il y ait des « presbytres »dans chaque communauté, ilsétaient sans doute une sorte deconducteurs spirituels.On les voit aussi se rendre chez lesmalades et prier avec et pour eux ( Jc5.14).

    (ποιμένες)Ce terme renvoie au « Maître Ber-ger », « grand Berger » ou « souverainBerger » Jésus-Christ (Hé 13.20 ; 1P2.25 ; 5.4 ; Jn 10.1-30 ; Ps 23).Comme lui, mais sous ses ordres, les« pasteurs » (évolution du mot pâtre),comme leur nom l’indique, doivent

    EvêquesEpiscopes

    PresbytresAnciens

    Evangélistes BergersPasteurs

    EnseignantsMaîtres

    Docteurs

    Le diacre Philippe et l ’eunuque (Ac 8.26-40)

  • AMITIÉS LUTHÉRIENNES - No 101 - AUTOMNE 2018

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    « paître l ’Église » (Ac 20.28, NBS),la nourrir de la Parole de Dieu.Ils doivent « prendre soin du troupeaude Dieu » (1P 5.2), ce qui se fait enveillant à ce qu’il trouve la nourri-ture spirituelle de l’Évangile dont ila besoin pour être conduit et affermidans la foi en Christ.Dans la description de leur minis-tère, « épiscope » et « pasteur » sont dessynonymes.

    (διάκονοι, littéralement :« les serviteurs »)

    En soi, ce terme peut s’appliquer àn’importe quelle personne qui rendservice. Ainsi le mot « diacre  » ou« serviteur » est employé pour Jésus(Rm 15.8 ; Ga 2.17), pour Paul etses collaborateurs (1Co 3.5  ; 2Co3.6  ; 6.4  ; 11.23  ; Ep 3.7  ; Col1.23+25), même pour les faux ensei-gnants, «  diacres  » du diable (2Co11.15).Pour parler de la fonction des« diacres » dans l’Église apostolique,il faut donc voir ce qu’ils étaientchargés d’y faire. Ceux qu’on appelle parfois «  les 7diacres » ne portent pas ce titre. Parcontre leur fonction est décrite parle verbe de la même famille : ils ontété chargés de « servir [diakonein]aux tables » (Ac 6.2).

    Mais, ce n’étaient pas de simples«  garçons de café  », puisqu’ilsdevaient être « remplis d’Esprit saintet de sagesse » (Ac 6.3) et qu’on lesvoit tout de suite aussi annoncer laParole, Etienne en Ac 6.8-60 ; Phi-lippe en Ac 8.26-40.

    Philippe est d’ailleurs aussi appelé«  l ’évangéliste  » (Ac 21.8)  ; il«  annonçait la Bonne Nouvelle  » deJésus-Christ (Ac 8.40 ; NBS)

    On trouve une femme « diaconesse »qui «  en a aidé beaucoup » à Rome(Rm 16.1-2). Mais comment ? Entout cas pas dans le ministère pas-toral.

    Tychique, assistant missionnaire dePaul (Ac 20.4), et Epaphras, venu deColosses pour le soutenir dans sacaptivité (Col 1.8  ; 4.12-13), sonttous les deux appelés « diacres », maisaussi «  compagnons de service  » dePaul (Col 1.7 ; 4.7).

    Tychique est porteur d’épîtres dePaul aux Ephésiens et aux Colos-siens. Comment devait-il « réconfor-ter les cœurs » ? Sans doute pas qu’enapportant de bonne nouvelles sur lesort de l’apôtre, mais aussi en leurannonçant l’Évangile (Ep 6.21-22).

    Quant à Epaphras, avant de venirrejoindre Paul à Rome, son diaconatconsistait à instruire les Colossiensdans la Parole de Dieu (Col 1.7).

    Le diaconat de Timothée consisteaussi à annoncer l’Évangile (1Th3.2 ; 4.6).

    On aimerait avoir une descriptionplus détaillée et complète du« ministère » des « diacres » là où Paulénumère les qualités requises (1Tm3.8-13).

    Ce qui est clair, c’est qu’ils « doiventgarder le mystère de la foi », « annoncerl ’Évangile  », le préserver et ledéfendre.

    Pour conclure :Les uns étaient-ils plus consacrés àla prédication, d’autres à l’instruc-tion catéchétique, d’autres à l’évan-gélisation, d’autres encore à la cured’âme ? Difficile à dire.

    On a l’impression que :a) certains titres indiquent plutôt

    en quoi consistait leur travail(prophètes, enseignants, maîtres,docteurs, évangélistes, évêques,épiscopes),

    b) d’autres soulignent plutôt unaspect de leur travail (apôtres,bergers, pasteurs),

    c) d’autres enfin soulignent plutôtleur dignité (presbytres, anciens).

    d) il s’agit toujours du ministèrepastoral, mais vu sous un angledifférent (parfois avec desspécificités particulières).

    Nous ne sommes pas liés à cestermes techniques. Nous pouvonsmême leur donner un sens différent(les anciens d’aujourd’hui, parexemple). Nous pouvons aussi encréer de nouveaux (professeur dethéologie, par exemple).L’essentiel est que ce qui doit êtrefait le soit, et que cela soit fait selonla volonté de Dieu.L’Église doit appeler dans le minis-tère de la Parole des hommes chargésd’annoncer l’Évangile dans l’Égliseet en dehors, d’enseigner la véritésalutaire de Jésus-Christ et de réfuterles erreurs, de consoler et d’encoura-ger les éprouvés, de conseiller et dediriger à la suite du Christ dans nosresponsabilités ici-bas, sur le cheminqui conduit à notre cité à nous qui estdans les cieux.

    Guillaume Duffort

    Diacres

    Paul, St-Paul-hors-les-murs, Rome

    Silas / Silvain

  • AMITIÉS LUTHÉRIENNES - No 101 - AUTOMNE 2018

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    Ce jour, dans le cycle de soirées lec-ture de la commune, le thème étaitcelui des langues. Parmi les textes dela littérature française et étrangèreprésentés ce soir se trouvaient aussideux textes du Nouveau Testament.Et les deux ont interpellé les gens.

    Le premier est bien connu, c’estcelui de l’histoire de la premièrePentecôte à Jérusalem :

    «  Des Juifs pieux de toutes lesnations qui sont sous le ciel habi-taient Jérusalem. […] La multitudeaccourut et fut bouleversée parce quechacun les entendait parler dans sapropre langue, […] dans sa languematernelle.

    “Parthes, Mèdes, Elamites, habi-tants de Mésopotamie, de Judée, deCappadoce, du Pont , d ’Asie, dePhrygie, de Pamphylie, d’Egypte, deLibye cyrénaïque, citoyens romains,Juifs et prosélytes, Crétois et Arabes,nous les entendons dire dans notrelangue les œuvres grandioses deDieu.” » (Ac 2.5-13 – NBS)

    Dans cet événement, les languesque, par miracle, le Saint-Esprit adonné aux apôtres de parler étaientdes langues existantes, des languesparlées dans les divers pays d’oùvenaient les auditeurs. Ces langues étaient comprises parles gens, du moins « chacun les enten-dait parler dans sa propre langue, […]dans sa langue maternelle », chacun«  entendait dire dans sa langue lesœuvres grandioses de Dieu ».

    L’autre texte se trouve dans la Pre-mière Epître de l’apôtre Paul auxCorinthiens :

    « Celui qui parle en langue ne parlepas aux humains, […] car personnene le comprend, et c’est en esprit qu’ildit des mystères […].

    Celui qui parle en prophète, aucontraire, parle aux humains  : ilconstruit, il encourage, il réconforte.[…] Celui qui parle en prophète estplus grand que celui qui parle enlangues, à moins que ce derniern’interprète, pour que cela contribueà la construction de l ’Église. […]

    Si par la langue vous ne produisezpas une parole signif icative, com-ment saura-t-on ce qui est dit  ?Vous parlerez en l ’air ! […] Cher-chez à exceller, mais pour laconstruction de l ’Église.  » (1Co14.2-12 – NBS)

    Ici Paul traite d’un phénomèneapparu à Corinthe où certains semettaient à parler dans des languesincompréhensibles, des langues par-lées par aucun peuple, des languesqui « ne parlent pas aux humains ».Ce que ces gens disaient restait un«  mystère  », c’était des «  paroles enl’air », inutiles, superflues. Cela n’ap-portait rien aux autres, cela n’édifiaitpas, n’exhortait pas, ne consolait pas.C’est tout le contraire de la prédica-tion des apôtres à la première Pen-tecôte, et plus particulièrement decelle de Pierre. (Ac 2.14-36)

    Les apôtres voulaient être compris àla Pentecôte, comme après aussi. Lebut était d’annoncer «  les œuvresgrandioses de Dieu  », d’apporter unmessage qui «  construit, encourage,réconforte », et cela ne peut se faireque si ce qu’on dit a une signification,fait sens pour ceux qui l’entendent.C’est ce que Paul écrit aux Corin-thiens. C’est bien beau le parler en

    langues incompréhensibles  ; celuiqui en est capable vit peut-être uneexpérience exaltante, mais les autresn’en retirent rien.« L’édification devient le thème dece chapitre (1Co 14.3-5 + 12 + 17 +26). Le critère ultime pour un donspirituel est celui-ci : Cela édifie-t-il l’Église ? »  « L’apôtre exhorte lesCorinthiens à réfléchir à l’effet quele parler en langues [incompréhen-sibles] pourrait avoir sur le pro-gramme d’évangélisation del’Église. » (Le mouvement charis-matique, CTCR, 1972 ; trad. JTHdans Revue Réformée 1978/4  ; p.191 ; 192)Nous sommes donc en présence dedeux manifestations différentes : - le miracle de la première Pente-

    côte où le Saint-Esprit fait prê-cher les apôtres en différenteslangues étrangères existantes ;

    - et les manifestations à Corintheoù certains se mettaient à parlerdans des langues incompréhen-sibles, ce contre quoi l’apôtre Paulmet en garde.

    J.T.H.

    1

    2

    3

    C’est quoi, ces langues dans l’Eglise du temps des apôtres ?

    (Rm 10.17)

  • AMITIÉS LUTHÉRIENNES - No 101 - AUTOMNE 2018

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    C’est là la doxologie dans laquelleculmine le «  Notre Père  » (Mt6.13b).Une doxologie, c’est un chant delouange à Dieu. Il y en a dans laliturgie, mais beaucoup de can-tiques terminent également parune strophe de doxologie.Dans la liturgie luthérienne tradi-tionnelle de la Cène, le pasteurchante l’invocation et les septdemandes, puis la paroisseentonne la doxologie finale. Etmême là où, comme dans l’ex-ception française, le pasteur ditla prière, la doxologie finale esttoujours chantée par l’assem-blée.Cette doxologie finale éclated’enthousiasme et se chanteavec entrain.Quand je la chante, je vois un feud’artifice céleste et j’entends enesprit l’armée céleste des anges

    chanter en faisant retentir leurstrompettes et autres instrumentspour magnifier l’apothéose decette parole de louange. Un peucomme dans le «  Gloria  » deVivaldi, dans certains chœurs deHaendel ou de Bach. Cela n’estsurtout pas un chant traînant etlent.Cette doxologie commence parce petit mot : « car »… Que troislettres, aussi bien en français quedans l’original grec (ὅτι, hoti)  !Que trois lettres, mais combienriches de signification !« Car », conjonction de coordina-tion, indique la raison, la causede ce qui précède, qui en donnel’explication.La doxologie du « Notre Père »est donc bien plus qu’une simpleformulation finale. Elle donne laraison pour laquelle nous pou-vons nous adresser à Dieu dans

    la prière, la raison aussi pourlaquelle Dieu exauce les septdemandes du « Notre Père ».Si ce que dit la doxologie n’exis-tait pas, les demandes du« Notre Père » ne pourraient êtreexaucées. Si « le règne, la puis-sance et la gloire » n’« apparte-naient  » pas à Dieu, lesdemandes précédentes n’au-raient pas de fondement, ellesseraient alors des paroles ditesdans le vide.Mais, Dieu soit loué ! la doxolo-gie du « Notre Père » énumèredes faits qui nous permettent decroire en l’exaucement des septdemandes, qui nous permettentd’ailleurs de croire en l’exauce-ment de toutes nos prières.En prenant une demande aprèsl’autre, nous verrons en quoi « lerègne, la puissance et lagloire  » – les trois, éternelles

    Car c’est à toi qu’appartiennentle règne, la puissance et la gloireaux siècles des siècles !

  • AMITIÉS LUTHÉRIENNES - No 101 - AUTOMNE 2018

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    («  aux siècles des siècles  ») –nous assurent de l’exaucementdes sept demandes.

    La « Segond21 » traduit : « Que lasainteté de ton nom soit respec-tée ! » C’est tout à fait le sens decette demande. Luther expliquedans son Petit Catéchisme :«  Sanctifier le nom de Dieu »,c’est «  enseigner fidèlement saParole  » et «  vivre saintementcomme des enfants de Dieu  ».

    C’est mener une vie de repen-tance et de foi en Jésus qui cor-respond à la sainteté de Dieu.La confession de notre foi etnotre vie dans la foi font honneurà Dieu, « sanctifient son nom ».Et ça, ça ne va pas de soi. Pourque nous demeurions fidèles à laParole de Dieu, il faut que leSaint-Esprit nous guide et nous« éclaire » par l’Évangile, par cette« puissance de Dieu » (Rm 1.16).« Car à [lui] appartient la puis-sance  » de l’Évangile aveclaquelle il nous rend capables devivre dans la foi et de « sancti-fier » ainsi « son nom ».C’est parce que, dans sa grâce,Dieu « règne » par l’Esprit saintdans nos cœurs, parce qu’il y« règne » par les promesses del’Évangile, que nous avons étéappelés dans son Royaume degrâce et de vie, et que nous ysommes maintenus avec lesdroits d’enfants de Dieu, avec ledroit de lui présenter nos prières.

    On distingue généralement troisrègnes différents de Dieu  : son« règne » de puissance sur toutesa création, son «  règne  » degrâce sur les seuls croyants, etson « règne » de gloire dans lafélicité éternelle.Evidemment, si le « règne » ne lui« appartenait » pas, il serait vainde lui demander de le faire« venir » et de nous y maintenir.Mais il lui « appartient » : aussipouvons-nous lui demander

    aussi bien de gouverner notrevie de tous les jours que de nousépanouir dans son Royaume icisur terre, en attendant de nousrecevoir au milieu de tous lesanges et des rachetés dans lafélicité éternelle.

    Là aussi on distingue différentesvolontés de Dieu.Sa volonté première est «  quetous les humains soient sauvés etparviennent à la connaissance dela vérité » (1Tm 2.3-4) Cela n’estpossible que parce que Dieu agitdans ce sens sur nous par cette« puissance » particulière qui lui« appartient », la « puissance »de « l’Évangile ».Il est vrai que « celui qui ne croirapas  » en ce qu’offre l’Évangile,

    celui-là demeure perdu  ; celuiqui ne veut pas de la vérité salu-taire de Dieu et de son Sauveur,n’en bénéficie pas non plus, et« la colère de Dieu reste sur lui »(Jn 3.36).En second lieu, Dieu « veut notreprogression dans la sainteté  »(1Th 4.3). Là encore, si la Loidivine – les 10 Commandements,par exemple – nous montre ladirection (en quoi « progresser »),c’est encore cette « puissance »divine de « l’Évangile » qui nousy pousse. Si cette « puissance »de Dieu n’agissait pas sur nous,nous n’aurions pas la volonté deplaire à Dieu. D’où l‘importancepour chacun de se placerconstamment sous son action.Enfin, dans sa volonté de nousmaintenir dans son royaume,Dieu est parfois amené à devoirnous aguerrir, à nous rendre plusforts dans notre foi. Cela, il le fait,entre autre, au moyen desépreuves. Les raisons précises deson choix d’épreuves nousdemeurent cachées.Nous savons néanmoins quemême quand il nous fait passerpar des souffrances, sa« volonté » est que nous soyons«  gardés par la puissance deDieu, au moyen de la foi, pour lesalut » (1P 1.5). « Dieu est fidèle »(1Co 10.13). Nous avons sa pro-messe : « Ma puissance s’accom-plit dans la faiblesse  », je vousapporte ma force quand vousêtes faibles (1Co 12.9).«  Car à lui appartiennent lapuissance » et « le règne » ! Gar-dez foi en lui !

    Pourquoi tant de gens ne prient-ils plus à table, ne demandent-ilsplus la bénédiction de Dieu surleur travail  ? – Parce qu’ils necroient plus que «  le règne, lapuissance et la gloire appar-

    « Que ton règne vienne ! »(Mt 6.9)

    « Que ta volontésoit faite sur la terre

    comme au ciel ! » (Mt 6.10)

    « Donne-nousaujourd’hui

    notre pain de ce jour ! » (Mt 6.11)

    « Que ton nomsoit sanctifié ! »

    (Mt 6.9)

  • AMITIÉS LUTHÉRIENNES - No 101 - AUTOMNE 2018

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    tiennent » à Dieu en toute chose.Parce qu’ils ne croient plus queDieu puisse quoi que ce soitpour eux dans ce qui touche à lavie quotidienne ou à la vie pro-fessionnelle.Si nous persévérons à demanderla bénédiction et l’intervention deDieu sur notre vie professionnelleet matérielle, c’est que nouscroyons que ce qui est énumérédans la doxologie finale du« Notre Père », cela « appartient »vraiment à Dieu et le rend capabled’exaucer ces demandes.

    Là encore, « la gloire » de Dieunous subjugue. Y a-t-il « gloire »plus grande, plus divine, quecelle qui consiste à sauver lespécheurs que nous sommes,sans que nous l’ayons mérité, parpure grâce et – chose inimagi-nable ! – grâce à l’intervention duFils de Dieu qui se sacrifie à notreplace et pour notre salut ?Pourrions-nous espérer le par-don, si Dieu n’était pas aussi infinidans sa gloire salutaire ?Et pourrions-nous promettre de«  pardonner  » à notre tour, sinous n’étions pas habités, pous-sés et guidés par Dieu qui«  règne  » dans nos cœurs parcette «  puissance  » qu’est saBonne Nouvelle de Jésus ?

    Qui peut prétendre qu’il n’ajamais été exposé à des « tenta-tions » au mal, qu’il n’a jamais ététenté par ce qui déplaît à son« Père » céleste ? Rien que l’envi-ronnement au travail ou dans levoisinage, ou la vie sans Dieu denos amis, a tendance à nous«  entraîner » (Pr 1.10) à l’écartd’une vie sanctifiée.Sans parler de Satan qui essayesans cesse de nous faire douterde la bonté de Dieu à notreégard, surtout quand Dieu per-met que nous connaissionsl’épreuve. (voir 1P 5.8-9)Mais Dieu se fait une « gloire »de veiller sur nous, de nous four-nir les armes spirituelles pourrésister à la tentation. C’est aussipour cela qu’il nous a donnécette «  puissance de Dieu  »qu’est «  l’Évangile »  : pour quenous nous exercions à toujoursmieux l’utiliser pour grandir dansla foi et la connaissance qui fontfuir la tentation.Peut-être qu’en prononçant ouchantant la doxologie du « NotrePère  », attendons-nous que leDieu tout-puissant arrange toutpar un coup de baguettemagique de sa «  puissance  ».N’oublions pas que cette« baguette magique », il l’a dépo-sée entre nos mains  : «  l’Évan-gile  ». Ne le délaissons pas enrêvant à des interventions divinesextraordinaires !

    « Le mal », pour citer Luther, c’estce « qui peut nous atteindre dansnotre corps et dans notre âme,

    dans nos biens et dans notrehonneur ».Il y a des maux qui nous font mal.Mais il y en a de plus pernicieuxencore, car ceux-là rongent sansqu’on s’en aperçoive vraiment.Par exemple quand on laisseéteindre lentement sa foi au Sau-veur Jésus-Christ.Or, c’est là « le mal » le plus ter-rible, car, s’il n’est stoppé, ildébouche sur les souffrances del’enfer.Heureusement que Dieu« règne » par sa « puissance »,« l’Évangile », pour nous menerà bon port, pour nous «  déli-vrer » des traquenards spirituels.Heureusement aussi que «  lapuissance lui appartient », celleavec laquelle il peut bénir destraitements médicaux, bénir letravail, bénir la famille, et ainsidétourner de nous, s’il le jugedans notre intérêt, n’importequel « mal ».

    Pour clore, disons que nous ter-minons le « Notre Père » par uneconfession de foi. Nous disons àDieu notre conviction qu’avecson « règne », sa « puissance »et sa «  gloire  » il peut et veutrépondre à nos demandes pournotre bien.Grâce à son «  règne  », à sa« puissance » et à sa « gloire »nous pouvons « croire qu’il estvraiment notre Père et que noussommes vraiment ses enfantsafin que, sans crainte et avecpleine confiance, nous lui adres-sions nos prières comme desenfants chéris à leur père bien-aimé. » (Luther, Petit Catéchisme)

    J.T.H.

    « Et ne nous soumets pasà la tentation ! »

    ou :« Et ne nous laisse pas

    entreren tentation »

    (Mt 6.13)

    « mais délivre-nousdu mal ! »

    (Mt 6.13)

    « Car c’est à toiqu’appartiennent

    le règne, la puissanceet la gloire

    aux siècles des siècles.Amen. »(Mt 6.13)

    « Pardonne-nousnos offenses comme

    nous pardonnons aussià ceux qui nous ont

    offensés ! »(Mt 6.12)

  • Le point fort de la Fête des Mis-sions de cette année fut, lors du cultedu matin, le baptême de deux Ira-niennes et de trois Iraniens, tousd’origine musulmane.Instruits dans les vérités de l’Évan-gile par le Pasteur Philippe Volff, ils

    avaient demandéà être reçus dansl’alliance de grâcedu Baptême. Cefut un momentémouvant.L’après-midi a étéconsacrée au tra-vail parmi et parles jeunes dans lemilieu étudiant et,surtout, dans le

    cadre de l’association Mission etJeunesse, ainsi qu’à l’École duDimanche, ministère capital auprèsdes enfants.Repas de midi et goûter ont donnél’occasion de resserrer des liens fra-ternels lors de nombreux entretiens.

    Ouvert depuis septembre 1993 dans le Parc NaturelRégional des Vosges du Nord, « l’Association Évan-gélique Luthérienne de Bienfaisance  » (AELB) veutprofiter de la mise aux normes nouvelles pour l’adapterégalement aux besoins nouveaux d’une populationvieillissante et de plus en plus dépendante.

    Ainsi, tout le « pôle soins » a été revu afin que les rési-dents puissent être accueillis dans des conditions desécurité et de confort optimales. Le projet prend en compte une augmentation de l’espacede convivialité (plus lumineux et plus fonctionnel), dessurfaces vitrées pour la surveillance, la création debureaux pour les médecins traitants, le médecin coordon-nateur, l’infirmière référente, la psychologue, unepharmacie et une salle de repos pour le personnel.De 62 chambres, la maison passerait à 80 chambres,

    auxquelles s’ajouterait une unité de vie protégée de14 chambres pour les personnes atteintes de mala-die neurodégénérative (Altzheimer, etc.).Les travaux devraient durer deux ans (jusqu’à l’été

    2020). Malgré les importantes subventions diverses,l’AELB lance un appel à dons (avec droit à réductiond’impôt). Veuillez vous adresser à :Maison de Retraite Kirchberg, 39 rue du Kirchberg, 67290 La Petite [email protected] / 03 88 70 46 47pour recevoir le dossier ainsi que le bulletin d’aide et desoutien.

    AMITIÉS LUTHÉRIENNES - No 101 - AUTOMNE 2018

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    Des nouvelles...

    Projet d’optimisation et d’extension de la maison de retraite

    La Petite Pierre

    Baptême de 5 Iraniens lors de la Fête des Missions

    Heiligenstein

    Projet, côté façade

    Les 5 Iraniens, le pasteur Volff et les marraines

    Pasteur Garry Heintz

    Manon Vogler,Présidente AMJ

  • AMITIÉS LUTHÉRIENNES - No 101 - AUTOMNE 2018

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    Nos productions audio et vidéoCassette vidéo : “Le Puzzle Club :Le mystère de Noël”. Dessin animé.10 e + frais de port.

    2 CD : “Qui est Jésus ?”Cours biblique par correspondance en 20leçons sur « l’Évangile selon Matthieu »,avec fiches d’accompagnement.

    CD : Conte de Noël “l’Enfant perdu”La nuit de Noël, un enfant, égaré dans laforêt, car surpris par la neige, fait unerencontre et découvre le vrai sens de Noël.

    CD : Passion - Pâques :L’histoire des souffrances, de la mort et dela résurrection de notre Seigneur, et deleur signification pour nous.

    C 80 : Avec ou contre Dieu ?7 entretiens : La Loi, vérité immuable. -La Loi, expression de l’amour de Dieu. -Superstition, idolâtrie, divination, magie.- Tenter Dieu, sacrilège, athéisme, agnos-ticisme. - Doute, incrédulité. - Libertéreligieuse.

    C 40 : Blasphémer ou adorer ?3 entretiens : Abus du nom de Dieu(jurons, blasphèmes, promesses avec appelà Dieu), faux serments, parjure. - Notrenom de chrétien. - Coutumes et contraintessociales qui requièrent de certains untravail dominical.

    C 40 : Parent, enfant, citoyen.4 entretiens : Tu aimeras ton prochaincomme toi-même. - Devoirs des parents.- Devoirs des enfants.- Devoirs descitoyens.

    C 60 : Le respect de la personne.6 entretiens : Respect de la vie humaine(homicide volontaire, avortement, eutha-nasie, suicide). - Respect de la dignitéhumaine de l’âme d’autrui (scandale), dela santé (soins, excès, drogues). - Respectde la personne et recherche scientifique(finalité, critères fondamentaux, trans-plantation d’organes). - Respect del’intégrité corporelle (enlèvements, prisesd’otages, terrorisme, torture, amputations,mutilations, stérilisations). - Respect desmorts (autopsie, incinération), expériencesscientifiques, psychanalytiques. - Sauve-garde de la paix (colère, haine, paix duChrist, éviter la guerre, légitime défense,Défense nationale, accumulation desarmes, course aux armements, productionet commerce des armes).

    C 60 : Comment venir en aideaux drogués. 3 entretiens en parallèle à labrochure du même nom.

    C 60 : Homme et femme il les créa.5 entretiens : Homme et femme il les créa.- La chasteté (adultère, prostitution,inceste, homosexualité). - Amour etfidélité entre époux. - La procréation(enfants, régulation des naissances). -Divorce, union libre, polygamie.

    C 40 : Divorcer ?

    C 40 : Justice et solidarité3 entretiens : Respect des personnes et deleurs biens. - Activité économique etjustice sociale. - Justice et solidarité entreles nations, et amour des pauvres.

    C 100 : Le chrétien et le travail11 entretiens : Le chrétien et le travail. -Travail séculier et service rendu à Dieu. -Métier et vocation. - Lumières du monde.- Services rendus aux collègues croyants. -Services rendus aux collègues incroyants. -Fidélité dans les petites choses. - Concerta-tions avec l’employeur divin. - L’argent, lesaugmentations de salaire, etc. - Tempslibre et récupération des forces. - (bis).

    C 40 : Vivre dans la vérité3 entretiens : Vivre dans et témoigner dela vérité. - Offenses à la vérité (fauxtémoignage, respect de la réputation,flatterie, adulation, complaisance, van-tardise, mensonge, devoir de réparation).- Principe à la base de toute commu-nication (l’amour fraternel). Le droit à lacommunication. Secret de la confession ;secret professionnel (politiques, militaires,avocats, médecins).

    C 20 : La convoitise dédouanée ?2 entretiens : Purification du cœur. -Désordre des convoitises. Désirs del’Esprit (contentement, non pas fatalité).

    C 80 : Y étais-tu ?7 entretiens sur les souffrances, la mort etla résurrection de notre Seigneur Jésus-Christ.

    C 10 : Plus fort que la mort2 brefs messages dialogués pour venir enaide aux personnes éprouvées par le deuilou l’idée de la mort.

    C 60 : Nos programmeshebdomadaires radio de 15 minutes

    Nous ne pouvons distribuer gratuitement notre matériel audio et vidéo et vous prions de joindre un don à votre commandecouvrant le prix de revient et l ’envoi par la poste. Nous faisons confiance à votre estimation. Merci pour votre compréhension.

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    aimerais recevoir les cassettes marquées d’une croix :r K7 Vidéo : le Puzzle Club : Le mystère de Noël r C 60 : Homme et femme il les créa r CD ou C 60 :r 2 CD : Qui est Jésus ? r C 40 : Divorcer ? 4 programmes radior CD : Conte de Noël “L’Enfant perdu” r C 40 : Justice et solidarité (de 15 minutes) r CD : Passion - Pâques r C 100 : Le chrétien et le travail avec l’émission du :r C 80 : Avec ou contre Dieu ? r C 60 : Vivre dans la vérité r C 40 : Blasphémer ou adorer ? r C 20 : La convoitise dédouanée r C 60 : Le respect de la personne r C 80 : Y étais-tu ? et vous fais parvenir pour cela un don de ........................... euros (prix de revient moyen : 8 euros).

    Fait à : ...................................................................... Le : ............................................................................................................ Signature

  • AMITIÉS LUTHÉRIENNES - No 101 - AUTOMNE 2018

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    Aux éditionsL’Heure LuthérienneCours Biblique par CorrespondanceLA VRAIE VIE (1re des 8 études)Cours Biblique par Correspondanceintroduisant dans les vérités fondamen-tales de la foi chrétienne en 8 cahiers.Destiné à des personnes voulant faireconnaissance avec la foi chrétienne et sesituer par rapport à elle.Voici les thèmes des 8 études :1. La personne la plus extraordinaire qui

    ait jamais vécu2. Jésus a accompli les promesses de Dieu3. Faire confiance à Jésus qui a triomphé

    de la mort4. Le Créateur prend soin de vous5. Faire confiance à Dieu qui prend soin

    de vous6. Le livre qui vous apporte la liberté7. La vie sans fin8. La puissance par le Saint-EspritCours Biblique surL’ÉVANGILE SELoN MARC16 leçons réparties en 16 cahiers, chacuntraitant d’un des douze chapitres del'Évangile selon Marc.Cours Biblique par correspondance surL’ÉVANGILE SELoN MATTHIEU20 leçons sur 2 CD avec fiches d’accom-pagnement.AIMÉ. LE MoNDE. DIEU A TANT30 méditations sur Jean 3:16, lecondensé de l’Évangile de Jésus-Christ.32 p., broché.AMITIÉS LUTHÉRIENNES.(magazine trimestriel)ANGES. La vérité sur les(leur nature, origine, rangs et rôles ; deuxparenthèses sur Satan et sur l’Ange del’Éternel). 24 p., broché.ARGENT. Mythes. Pièges. Révélations.Possibilités. L’Démonte les mythes à propos de l'ar-gent, met en garde contre ses pièges,montre comment la façon de gérer sonargent révèle sa personnalité et présenteles occasions de le gérer pour le biendes gens concernés et de façonagréable à Dieu. 36 p., broché. BIBLE. Faisons connaissance avecLES LIVRES DE LABrève présentation de chaque livre de laBible. Introduction au message et à l'his-toire de chaque livre. But : donner uneconnaissance plus vivante et concrète del'histoire sainte qui gravite autour del'Évangile. 64 p., broché.BoNNES NoUVELLES !Des Nouvelles... deLa Bonne Nouvelle de la venue de Jésuspour notre salut. 41 méditations pourchaque jour du temps de l'Avent jusqu'àl'Épiphanie. Chaque méditation se ter-mine par une courte incitation à prolon-ger la réflexion par un acte concret de lavie courante, suivie d'un prière. 68 p.,broché.

    CANCER. Vivre avec leAssistance aux malades du cancer, ensuivant l’ordre du Notre Père. Témoi-gnage personnel. Quand le cancer faitirruption dans la vie - la vôtre ou celled'un proche - comment vivre aujourd'huiet espérer demain. Témoignage. 32 p.,broché.CARÊME... le temps des mensonges ? Le47 méditations pour le temps duCarême, où, chaque jour, est mis àdécouvert un mensonge particulier queSatan répand dans ce monde (et parfoisjusque dans nos esprits). Chacun de cesmensonges est réfuté par la Parole devérité et de vie du Christ crucifié etressuscité. 78 p., broché. – épuisé.CoNGÉS VALoRISÉS. DES - Une Pers-pective divine. Des congés qui vous pro-fitent. 20 p., broché.CULPABILITÉ vous piégera. LaAide pour trouver l'issue d'une mauvaiseconscience.16 p., broché.DÉPRESSIoN, le poids des émotions. LaL'auteur parle des symptômes qui la pré-cèdent et l'accompagnent, des causesphysiques et des autres : le deuil, lemépris de soi, une vie sans but ou le sen-timent d'impuissance, pour en arriver aumeilleur des remèdes : un ami, particu-lièrement l'Ami par excellence, Jésus-Christ. 36 p., broché.DÉTENU à ses codétenus. Réflexions d’unRédigé par un détenu qui a retrouvé leChrist en prison et qui partage sa foi avecses codétenus pour remplir leur vie d’es-pérance. Bénéfique pour tout public.36 pages illustrées, format A5. Broché.DEUIL. Prenez courage dans votreMême si vous en êtes bouleversé, quevous n'en avez aucune envie, que vousavez l'impression que la vie n'a plus desens et que vous vous sentez perdu,même si votre cœur est lourd de chagrinet que le vide est béant. 36 p., broché.DIVoRCE. GUÉRIR D’UNCeux qui sont passés par cette rupturefont tous état de quatre sentiments : lacolère, la solitude, le sentiment de culpa-bilité et la peur. Conseils pratiques sur lafaçon de venir à bout de ces émotions.Chapitre spécial pour les parents isolés.28 p., broché.DANS LE DoUTE - CoNSULTEZ LEMoDE D'EMPLoI...La vie comme elle devrait être. Une invi-tation aux sceptiques, aux hésitants, voireaux incroyants, à consulter la Bible avantde déclarer qu'elle n'apporte rien pourmener une vie "comme elle devrait être".28 pages, broché.DRoGUÉS ? Comment venir en aide auxPour les proches et les amis. 56 p.,broché.

    ENFANTS dans le respect. Élever les26 conseils pour des relations constructivesentre parents et enfants. 20 p., broché.FINALITÉ DU MoNDE. LaLes scénarios prédits par certainssavants. Quand, comment, pourquoi etpour déboucher sur quoi notre mondepassera-t-il ? Dieu sera-t-il spectateur ourestera-t-il maître de lasituation ? Et l’hu-manité, dans tout cela ? En expliquant lemot “ fin ” dans son sens de “ but ”, unebrochure réconfortante. 24 p., broché.INTERNET EN FAMILLEProfits et PlaisirsConseils et encouratgements pour lesparents qui craignent d'être dépasséspar leurs enfants ! Avec un lexique, destermes techniques. 36 p., broché.LUTHÉRIENS. Ce que croient les ChrétiensDépliant présentant brièvement lespoints importants de la révélationbiblique.MALADE, JE PRIE.Série : Priez en tout temps.45 Prières pour malades et leur entou-rage, dans des situations très variées.64 p., broché.MALHEURS ? Pourquoi tous cesPourquoi y a-t-il des peines et des souf-frances dans le monde ? Quel bien peut-on en retirer ? Qu'a fait Dieu pour réglerle problème du mal et de la peine dansce monde ? Cette brochure vous aideradans le temps de l'affliction. 40 p., broché.NoËL. Des Bottines rouges pourLivre d'images pour enfants.NoËL. Le Puzzle Club : Le mystère delivre d'image pour enfants.NoUVEL ÂGE vous trompe. LePrésentation et réfutation de ce mouve-ment idéologique. 24 p., broché.oVNIS. La vérité sur les. Y a-t-il quelqu’un ?Une brochure qui met en garde, mais quirassure aussi. 24 p., broché.

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  • AMITIÉS LUTHÉRIENNES - No 101 - AUTOMNE 2018

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    PARDoNNER ET oUBLIERComment y parvenir ? Avec l'aide de qui ?28 p., broché.PARLER MAINTENANT ! C'est à vous dePourquoi est-il souvent si difficile decommuniquer avec les autres ? Qu'est-ce que Dieu a entrepris pour réparer desrelations endommagées et quels conseilsnous donne-t-il dans la Bible pourrésoudre les conflits ? 24 p., broché.PEUR. Pas de raison d’avoirCulpabilité, dépression, mort, faute, soli-tude, stress, anxiété, insuffisance, soucis,désespoir, autant de sujets abordés danscette brochure pour aider à s'en sortirceux qui souffrent de ces maux. 24 p.,broché.PoRNoGRAPHIE ?ÉPANoUISSEMENT DANS L’INTIMITÉ ?La pornographie est une sorte dedrogue douce qui compromet larichesse d'une relation entre un hommeet une femme. Étapes de la dépendance.Chemin pour s’en sortir. 28 p.PRIE. Chaque jour, je (recueil de prières)Série : Priez en tout temps.20 prières pour chaque jour et pourl'affermissement dans la foi. 32 p., broché.PRoBLÈMES... tout le monde en a. DesOù trouver de l'aide dans nos problèmes.16 p., broché.QUoTIDIEN. Notre culte(carnet trimestriel de 90 méditations)RÉINCARNATIoN ? Que penser de la(présentation et réfutation à la lumière dela Bible). 16 p., broché. SATANISME. LeConfession d’un sataniste criminelrepentant. Informations sur le satanismeaujourd’hui. Recommandations évangé-liques pour s’en prémunir. 36 p., broché.SoLITUDE. LaConseils pour transformer la solitude enatout. 29 p., broché.SoUFFRANCE. LaComment Dieu traite-t-il la personne quisouffre ? 28 p., broché.STRESS. LeComment faire face au stress. 28 p., broché.TEMPS ! IL EST GRAND. ... de nous arrê-ter dans notre course contre la montrepour mettre de l'ordre dand nos priori-tés. Le temps s'écoule, et bientôt vousn'y pourrez plus rien. - 28 p., broché.VER. Et Dieu envoya unMontre, à partir d’un épisode souventméconnu de la fin du livre de Jonas,comment Dieu dirige toute chose et a unplan pour chacun de nous. Destiné àaider ceux qui ont l’impression de ne ser-vir à rien. 36 p., broché.VIEILLIR pour le meilleur ou pour le pire.Appel à la réflexion pour les personnesâgées comme pour les autres. Statis-tiques. Accompagnement du Dieu créa-teur et sauveur. Questionnaires pouraider à la réflexion. 80 p., broché, photosnoir et blanc.

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