2
RÉSUMÉ DES COMMUNICATIONS 4S77 DISCUSSION ET CONCLUSION. Ce traitement, réalisé avant maturité squelettique et motivé par l’importance des signes fonctionnels, donne une correction satisfaisante à moyen terme du pied cavo-varus et un bon résultat fonctionnel. Il préserve les mobi- lités des articulations sous talienne et médiotarsiennes. Il permet dans deux tiers des cas d’éviter une double arthrodèse, qui ne doit pas être considérée comme la solution en raison de la dégradation à long terme des articulations adjacentes. Le taux de double arthro- dèse doit pouvoir diminuer avec un traitement orthopédique com- plémentaire sous forme d’orthèses « dévrillantes » nocturnes. 101 L’ostéomyélite aiguë hématogène de l’ischion chez l’enfant : à propos de sept cas Mourad JENZRI *, Hatem SAFI, Chakib JALEL, Mahmoud SMIDA, Mohamed Nabil NESSIB, Chokri AMMAR, Maher BEN GHACHEM INTRODUCTION. L’ostéomyélite aigue de l’ischion est une entité rare. Le tableau clinique est souvent atypique rendant le diagnostic difficile. Nous rapportons une série de sept cas d’ostéomyélites de l’ischion afin d’étudier les particularités cli- niques et para-cliniques de cette localisation ostéomyélitique. MATÉRIEL ET MÉTHODES. Il s’agissait de sept garçons ayant un âge moyen de neuf ans et demi avec des extrêmes de cinq ans à 12 ans. Dans un cas, l’atteinte était bilatérale. On a noté un retard de prise en charge avec un délai moyen symptô- mes-consultation de cinq jours et un délai moyen consultation- hospitalisation de huit jours. Le tableau clinique n’était pas spé- cifique. Le syndrome fébrile n’était pas présent dans tous les cas. On a noté une fièvre à 38,6°C en moyenne et la température n’était supérieure à 38,5°C que dans quatre cas. La symptomato- logie clinique se résumait à un syndrome douloureux de la han- che dans cinq cas. La douleur était abdomino-pelvienne dans deux cas. L’examen physique initial n’a noté la douleur exquise ischiati- que que dans deux cas. Le diagnostic de l’ostéomyélite de l’ischion a été retenu comme suit : — dans 4 cas : en se basant sur le résultat d’IRM et en isolant le germe pathogène ; — dans 1 cas : en se basant sur la radiographie standard ini- tiale qui a montré une géode au niveau de l’ischion, l’IRM qui a montré des signes en faveur de l’ostéomyélite de l’ischion et la chirurgie qui a permis d’évacuer une collection purulente ; — dans 2 cas : en se basant sur le résultat de la scintigraphie qui a montré une hyperfixation au niveau de la branche ischio-pu- bienne. Le traitement était médical dans un cas et médico-chirurgical dans six cas. RÉSULTATS. Nos résultats ont été jugés avec un recul moyen de trois ans avec des extrêmes de un à dix ans : Tous les malades ont récupéré une fonction normale. Aucune complication n’a été observée. DISCUSSION. Les ostéomyélites hématogènes pelviennes sont rares (2 à 11 % des ostéomyélites). La localisation au niveau de l’ischion est exceptionnelle. Les auteurs discutent les particularités, cliniques, para-cliniques et thérapeutiques de cette localisation ostéomyélitique. CONCLUSION. Devant une boiterie douloureuse et fébrile chez un enfant, la palpation des repères osseux au niveau du bas- sin au cours de l’examen physique, est capitale afin de détecter une éventuelle ostéomyélite pelvienne. L’IRM est d’un grand d’apport pour le diagnostic précoce de l’ostéomyélite de l’ischion. 102 Rupture du ligament croisé anté- rieur chez l’enfant et l’adolescent : faut-il attendre la fusion des cartila- ges de croissance pour opérer ? Julien HENRY *, Franck CHOTEL, Julien CHOUTEAU, Michel-Henry FESSY, Bernard MOYEN INTRODUCTION. La période idéale pour la reconstruction du LCA est controversée. Le but de cette étude rétrospective est de comparer 2 options stratégiques différentes : reconstruction du LCA sur genou en croissance, et reconstruction dès maturité squelettique acquise. MATÉRIEL ET MÉTHODE. 76 patients opérés dans 2 centres différents. Le premier groupe comprend 19 patients (âge moyen 12,2 ± 2,2 ans) opérés à physe ouverte par la techni- que pédiatrique épiphysaire fémorale et transphysaire tibiale au tendon quadricipital. Le second groupe comprend 27 patients (15,8 ± 0,8 ans) avec une physe encore ouverte lors de l’accident et opérés par la technique de Kenneth-Jones à physe fermée. Nous avons constitué un groupe témoin de 30 patients (17 ± 1 ans) ayant une physe fermée lors de l’accident et la reconstruction par KJ. Les lésions associées observées lors de la chirurgie, et les résultats sont étudiés et comparés pour chacun des groupes. RÉSULTATS. Le délai moyen accident-chirurgie était res- pectivement de 13,5, 30,3, 7,8 mois (p = 0,0001). Les lésions méniscales médiales (n = 24) étaient de 16, 41, et 33 % (p = 0,18) et 26, 30 et 30 % (p = 1) en latéral (n = 22). Le pourcentage de lésions méniscales médiales augmente avec le délai accident-chirurgie (p = 0,032) et devient important au delà de 12 mois (45,2 %). Les lésions méniscales latérales étaient non corrélées au délai accident-chirurgie (p = 0,70). Le nombre de lésions méniscales n’était pas corrélé à l’âge et ni à la laxité préopératoire (KT1000 et radiologique). Il a été réa- lisé respectivement 20, 75 et 89 % de méniscectomie latérale * Philippe Wicart, 74-82, boulevard Denfert-Rochereau, 75674 Paris Cedex. * Mourad Jenzri, Hôpital d’enfants de Tunis, service d’orthopédie infantile, 1007 Tunis.

102 Rupture du ligament croisé antérieur chez l’enfant et l’adolescent : faut-il attendre la fusion des cartilages de croissance pour opérer ?

  • Upload
    bernard

  • View
    216

  • Download
    2

Embed Size (px)

Citation preview

RÉSUMÉ DES COMMUNICATIONS 4S77

DISCUSSION ET CONCLUSION. Ce traitement, réaliséavant maturité squelettique et motivé par l’importance des signesfonctionnels, donne une correction satisfaisante à moyen terme dupied cavo-varus et un bon résultat fonctionnel. Il préserve les mobi-lités des articulations sous talienne et médiotarsiennes. Il permetdans deux tiers des cas d’éviter une double arthrodèse, qui ne doitpas être considérée comme la solution en raison de la dégradation àlong terme des articulations adjacentes. Le taux de double arthro-dèse doit pouvoir diminuer avec un traitement orthopédique com-plémentaire sous forme d’orthèses « dévrillantes » nocturnes.

101 L’ostéomyélite aiguë hématogènede l’ischion chez l’enfant : à proposde sept cas

Mourad JENZRI *, Hatem SAFI, Chakib JALEL,Mahmoud SMIDA, Mohamed Nabil NESSIB,Chokri AMMAR, Maher BEN GHACHEM

INTRODUCTION. L’ostéomyélite aigue de l’ischion est uneentité rare. Le tableau clinique est souvent atypique rendantle diagnostic difficile. Nous rapportons une série de sept casd’ostéomyélites de l’ischion afin d’étudier les particularités cli-niques et para-cliniques de cette localisation ostéomyélitique.

MATÉRIEL ET MÉTHODES. Il s’agissait de sept garçonsayant un âge moyen de neuf ans et demi avec des extrêmes decinq ans à 12 ans. Dans un cas, l’atteinte était bilatérale. On anoté un retard de prise en charge avec un délai moyen symptô-mes-consultation de cinq jours et un délai moyen consultation-hospitalisation de huit jours. Le tableau clinique n’était pas spé-cifique. Le syndrome fébrile n’était pas présent dans tous les cas.On a noté une fièvre à 38,6°C en moyenne et la températuren’était supérieure à 38,5°C que dans quatre cas. La symptomato-logie clinique se résumait à un syndrome douloureux de la han-che dans cinq cas. La douleur était abdomino-pelvienne dansdeux cas.

L’examen physique initial n’a noté la douleur exquise ischiati-que que dans deux cas.

Le diagnostic de l’ostéomyélite de l’ischion a été retenucomme suit :

— dans 4 cas : en se basant sur le résultat d’IRM et en isolantle germe pathogène ;

— dans 1 cas : en se basant sur la radiographie standard ini-tiale qui a montré une géode au niveau de l’ischion, l’IRM qui amontré des signes en faveur de l’ostéomyélite de l’ischion et lachirurgie qui a permis d’évacuer une collection purulente ;

— dans 2 cas : en se basant sur le résultat de la scintigraphiequi a montré une hyperfixation au niveau de la branche ischio-pu-bienne.

Le traitement était médical dans un cas et médico-chirurgicaldans six cas.

RÉSULTATS. Nos résultats ont été jugés avec un recul moyende trois ans avec des extrêmes de un à dix ans : Tous les malades

ont récupéré une fonction normale. Aucune complication n’a étéobservée.

DISCUSSION. Les ostéomyélites hématogènes pelviennessont rares (2 à 11 % des ostéomyélites). La localisation auniveau de l’ischion est exceptionnelle. Les auteurs discutent lesparticularités, cliniques, para-cliniques et thérapeutiques de cettelocalisation ostéomyélitique.

CONCLUSION. Devant une boiterie douloureuse et fébrilechez un enfant, la palpation des repères osseux au niveau du bas-sin au cours de l’examen physique, est capitale afin de détecterune éventuelle ostéomyélite pelvienne. L’IRM est d’un grandd’apport pour le diagnostic précoce de l’ostéomyélite del’ischion.

102 Rupture du ligament croisé anté-rieur chez l’enfant et l’adolescent :faut-il attendre la fusion des cartila-ges de croissance pour opérer ?

Julien HENRY *, Franck CHOTEL,Julien CHOUTEAU, Michel-Henry FESSY,Bernard MOYEN

INTRODUCTION. La période idéale pour la reconstructiondu LCA est controversée. Le but de cette étude rétrospective estde comparer 2 options stratégiques différentes : reconstructiondu LCA sur genou en croissance, et reconstruction dès maturitésquelettique acquise.

MATÉRIEL ET MÉTHODE. 76 patients opérés dans2 centres différents. Le premier groupe comprend 19 patients(âge moyen 12,2 ± 2,2 ans) opérés à physe ouverte par la techni-que pédiatrique épiphysaire fémorale et transphysaire tibiale autendon quadricipital. Le second groupe comprend 27 patients(15,8 ± 0,8 ans) avec une physe encore ouverte lors de l’accidentet opérés par la technique de Kenneth-Jones à physe fermée.Nous avons constitué un groupe témoin de 30 patients(17 ± 1 ans) ayant une physe fermée lors de l’accident et lareconstruction par KJ. Les lésions associées observées lors de lachirurgie, et les résultats sont étudiés et comparés pour chacundes groupes.

RÉSULTATS. Le délai moyen accident-chirurgie était res-pectivement de 13,5, 30,3, 7,8 mois (p = 0,0001). Les lésionsméniscales médiales (n = 24) étaient de 16, 41, et 33 %(p = 0,18) et 26, 30 et 30 % (p = 1) en latéral (n = 22). Lepourcentage de lésions méniscales médiales augmente avec ledélai accident-chirurgie (p = 0,032) et devient important audelà de 12 mois (45,2 %). Les lésions méniscales latéralesétaient non corrélées au délai accident-chirurgie (p = 0,70). Lenombre de lésions méniscales n’était pas corrélé à l’âge et ni àla laxité préopératoire (KT1000 et radiologique). Il a été réa-lisé respectivement 20, 75 et 89 % de méniscectomie latérale

* Philippe Wicart, 74-82, boulevard Denfert-Rochereau,75674 Paris Cedex.

* Mourad Jenzri, Hôpital d’enfants de Tunis,service d’orthopédie infantile, 1007 Tunis.

4S78 82e RÉUNION ANNUELLE DE LA SO.F.C.O.T.

(p = 0,04) contre 0, 55 et 45 % de méniscectomie médiale(p = 0,27). Au recul moyen de 22 mois [12; 67], les IKDCsubjectifs étaient respectivement de 98 [72-100], 90 [23-100]et 89 [43-100] (p = 0.022). Les IKDC objectifs étaient compa-rables (satisfaisant à 90 %, 84 % et 86 %). La laxité résiduelledifférentielle (KT 1000) était de 2[0;4], 1[0;10] et 1[0;5](p = 0,019). Aucun trouble de croissance clinique n’a étédécelé dans le groupe physe ouverte. Les index d’Agliettifémoraux et tibiaux étaient comparables. La reprise sportiveen compétition était respectivement de 68, 40 et 59 %(p = 0,164).

DISCUSSION ET CONCLUSION. La reconstruction diffé-rée du LCA chez l’enfant pourrait s’associer à une recrudes-cence de lésions méniscales médiales mais serait sans impactsur les lésions méniscales latérales. Peu de différence de résul-tats à court terme n’a été mise en évidence entre les 2 options.Le risque de trouble de croissance et le risque méniscal serontmis en balance lors de la décision thérapeutique.

Séance du 6 novembre matin

GENOU

103 Qualité du scellement tibial dansles arthroplasties totales dugenou : scellement en un ou deuxtemps des pièces tibiale et fémo-rale. Étude prospective compara-tive

Nicolas PUJOL *, François-Xavier VERDOT,Pierre CHAMBAT

OBJECTIFS. Le scellement tibial dans les prothèses totalesde genou peut s’effectuer indépendamment en flexion en mainte-nant une pression axiale sur l’implant, ou en extension une foisla prothèse réduite avec une compression mutuelle des implantstibiaux et fémoraux. L’objectif de cette étude était de déterminers’il existe une différence dans la qualité du scellement del’implant tibial selon la technique utilisée : indépendante enflexion, ou simultanée en extension.

MATÉRIEL ET MÉTHODE. Il s’agit d’une étude prospec-tive comparative où 2 groupes de 20 patients ont bénéficié alter-nativement d’une prothèse totale du genou dont l’implant tibial aété scellé indépendamment (Groupe 2) ou non (Groupe 1). Lessurfaces spongieuses étaient préparées avec une technique d’irri-gation et de lavage non pressurisé. L’os spongieux était aspirépar la tranche de section jusqu’à la mise en place du ciment. Unciment radio opaque de viscosité standard, de type CMW3™était utilisé. Des radiographies postopératoires du genou àsept jours et à un mois ont été pratiquées afin d’évaluer la pro-fondeur de pénétration du ciment dans l’os spongieux par zones,le positionnement des implants, la présence de liserés précoces,de débris de ciment. Ces radiographies ont été effectuées souscontrôle scopique afin d’enfiler au mieux l’interligne articulaireet le plateau tibial.

RÉSULTATS. La pénétration du ciment dans le plateau tibialest significativement plus importante dans le Groupe 2 pour leszones 1, 2 (p < 0,01) et 3 (p < 0,05) de face. 15 liserés précoces surles 20 retrouvés concernaient le groupe 1 (p < 0,01). Des débris etmicrofractures du ciment ont été retrouvés dans 5 cas pour le

groupe 1 (un cas pour le groupe 2). Le positionnement des implantsn’a pas été influencé par la technique de scellement utilisée.

CONCLUSION. Cette étude montre l’intérêt théorique etradiographique du scellement indépendant en flexion del’implant tibial des prothèses totales du genou. Le maintien de lapressurisation est important car il conditionne la qualité del’interpénétration du ciment dans l’os spongieux.

104 Torsion fémorale distale et subluxa-tion patellaire. Étude scannogra-phique sur 118 genouxarthrosiques symptomatiques

Pierre ABADIE *, Bertrand GALAUD,Mathieu MICHAUT, Philippe BOISRENOULT,Laure FALLET, Philippe BEAUFILS

INTRODUCTION. La rotation de l’implant fémoral d’uneprothèse totale de genou reflète la torsion de l’extrémité distaledu fémur.

OBJECTIF. Nous avons mené une étude morphométriquepour évaluer l’existence d’une corrélation entre torsion fémoraledistale et position patellaire.

MATÉRIEL ET MÉTHODES. 118 genoux arthrosiquessymptomatiques (30 hommes, 88 femmes) étaient inclus pros-pectivement de novembre 2004 à juin 2006. Le bilan radiologi-que comprenait : clichés de genou face et profil en charge, etdéfilé patello-fémoral à 30° de flexion. Trois angles étaientmesurés par scanner. L’angle d’ouverture trochléen (AOT) étaitl’angle entre ligne bicondylienne postérieure (tangente à la partiela plus postérieure des condyles) et la ligne trochléenne anté-rieure (tangente à la partie la plus antérieure des berges tro-chléennes médiale et latérale). Il correspondait à la somme de

* Julien Henry, Service de chirurgie orthopédique, traumatologiqueet de médecine du sport, Centre hospitalier Lyon-Sud,

chemin du Grand-Revoyet, 69495 Pierre-Bénite Cedex.

* Nicolas Pujol, Hôpital Ambroise-Paré, Service de chirurgieorthopédique, 9, avenue Charles-de-Gaulle,

92104 Boulogne-Billancourt.