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23 ème Congrès National de Gastro-Entérologie 1 Résumés des communications 23 ème Congrès National de la Société de Gastro-Entérologie Du 10 au 12 octobre 2019 Communications orales 1-Polypes diminutifs du recto-sigmoïde : Est-ce qu'une taille inférieure à 3mm permet de mieux prédire la nature histologique des lésions ? Chayma Jemmali, Dorra Trad, Meriam Sabbah, Asma Ouakaa, Norsaf Bibani, Hela Elloumi, Dalila Gargouri. Service de gastro-entérologie Habib Thameur, Tunis. Introduction : Les polypes diminutifs, définis comme inférieurs à 5 mm, présentent un risque de dégénérescence très faible. Leur résection avec analyse anatomo-pathologique systématique sont associées à un coût élevé. Objectifs : Le but de notre travail est de déterminer la nature histologique des polypes diminutifs du recto-sigmoïde, particulièrement ceux de taille<=3mm, afin de pouvoir déterminer l'intérêt ou pas de les réséquer. Matériel et méthodes : On a recueilli sur une période de 3 ans (2016-2018), parmi les patients ayant eu une polypectomie colique au service d'endoscopie digestive de l'hôpital Habib Thameur, ceux ayant des polypes diminutifs siégeant au niveau du rectum et du sigmoïde. Ces derniers ont été divisés en 2 groupes : Groupe 1 (G1) : Les polypes recto-sigmoïdiens de taille<=3mm Groupe 2 (G2) : Les polypes diminutifs du recto-sigmoïde, dont la taille est supérieure à 3mm Une étude descriptive puis comparative (p significatif si <=0,05) a été réalisée entre les deux groupes. Résultats : Au total, 202 patients avec un âge moyen de 61,93±11.5 ans et un sex ratio H/F de 1.92 ont été colligés. 473 polypes ont été récupérés. Les polypes diminutifs du recto sigmoïde représentaient 42.5% de l'ensemble des polypes.Parmi ces 201 polypes, 199 (99%) ont été réséqués par biopsie-exérèse à la pince froide. 81.1% de ces lésions étaient sessiles et 85% avaient une taille <=3mm (G1). En histologie, 110 (54.7%) polypes étaient hyperplasiques et 47 (23.4%) étaient des adénomes, tous en dysplasie de bas grade. Les polypes de taille <=3mm (G1) étaient associés à une meilleure résection en monobloc par biopsie-exérèse (p<0.001) avec des limites d'exérèse plus précis (p<0.001). Il n'y avait pas de différence significative entre les 2 groupes concernant le type histologique des lésions (présence ou pas d'adénomes, degré de dysplasie) (p=0.072). Toutefois, une composante villeuse était plus représentée dans le 2ème groupe (p=0.014). Conclusion : Notre étude a démontré une prévalence non négligeable des adénomes au sein des polypes diminutifs du recto-sigmoïde, même pour ceux de taille<=3mm. Par conséquence, leur exérèse endoscopique avec examen anatomo-pathologique systématique sont encore indispensables, en l'absence de chromo- endoscopie permettant de prédire la nature histologique des lésions avec une VPN>90%.

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Résumés des communications 23ème Congrès National de la Société de Gastro-Entérologie

Du 10 au 12 octobre 2019

Communications orales 1-Polypes diminutifs du recto-sigmoïde : Est-ce qu'une taille inférieure à 3mm permet de mieux prédire la nature histologique des lésions ? Chayma Jemmali, Dorra Trad, Meriam Sabbah, Asma Ouakaa, Norsaf Bibani, Hela Elloumi, Dalila Gargouri. Service de gastro-entérologie Habib Thameur, Tunis. Introduction : Les polypes diminutifs, définis comme inférieurs à 5 mm, présentent un risque de dégénérescence très faible. Leur résection avec analyse anatomo-pathologique systématique sont associées à un coût élevé. Objectifs : Le but de notre travail est de déterminer la nature histologique des polypes diminutifs du recto-sigmoïde, particulièrement ceux de taille<=3mm, afin de pouvoir déterminer l'intérêt ou pas de les réséquer. Matériel et méthodes : On a recueilli sur une période de 3 ans (2016-2018), parmi les patients ayant eu une polypectomie colique au service d'endoscopie digestive de l'hôpital Habib Thameur, ceux ayant des polypes diminutifs siégeant au niveau du rectum et du sigmoïde. Ces derniers ont été divisés en 2 groupes : Groupe 1 (G1) : Les polypes recto-sigmoïdiens de taille<=3mm Groupe 2 (G2) : Les polypes diminutifs du recto-sigmoïde, dont la taille est supérieure à 3mm Une étude descriptive puis comparative (p significatif si <=0,05) a été réalisée entre les deux groupes. Résultats : Au total, 202 patients avec un âge moyen de 61,93±11.5 ans et un sex ratio H/F de 1.92 ont été colligés. 473 polypes ont été récupérés. Les polypes diminutifs du recto sigmoïde représentaient 42.5% de l'ensemble des polypes.Parmi ces 201 polypes, 199 (99%) ont été réséqués par biopsie-exérèse à la pince froide. 81.1% de ces lésions étaient sessiles et 85% avaient une taille <=3mm (G1). En histologie, 110 (54.7%) polypes étaient hyperplasiques et 47 (23.4%) étaient des adénomes, tous en dysplasie de bas grade. Les polypes de taille <=3mm (G1) étaient associés à une meilleure résection en monobloc par biopsie-exérèse (p<0.001) avec des limites d'exérèse plus précis (p<0.001). Il n'y avait pas de différence significative entre les 2 groupes concernant le type histologique des lésions (présence ou pas d'adénomes, degré de dysplasie) (p=0.072). Toutefois, une composante villeuse était plus représentée dans le 2ème groupe (p=0.014). Conclusion : Notre étude a démontré une prévalence non négligeable des adénomes au sein des polypes diminutifs du recto-sigmoïde, même pour ceux de taille<=3mm. Par conséquence, leur exérèse endoscopique avec examen anatomo-pathologique systématique sont encore indispensables, en l'absence de chromo-endoscopie permettant de prédire la nature histologique des lésions avec une VPN>90%.

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2-Carcinome hépatocellulaire sur cirrhose virale: Comparaison des différents scores pronostics. Manel Yakoubi, Meriam Sabbah, Dorra Trad, Norsaf Bibani, Hela Elloumi, Asma Ouakaa, Dalila Gargouri. Service de gastro-entérologie Habib Thameur, Tunis. Introduction : Le carcinome hépatocellulaire (CHC) sur foie de cirrhose, notamment virale, représente la troisième cause de mortalité par cancer dans le monde. Diverses classifications de prédiction de survie des malades atteints de CHC ont été élaborées afin de guider la démarche thérapeutique et d'évaluer le pronostic des patients. Parmi elles, on peut citer la Barcelona Clinic Liver Cancer (BCLC), Okuda, Cancer of the Liver Italian Program (CLIP), ainsi que le grade Albumine Bilirubine (Albi). Cependant, aucun consensus n'émerge sur le choix de celle à adopter dans la pratique courante. Objectifs : Le but de notre étude était d'évaluer les performances de ces quatre scores pronostics chez les patients atteints de CHC développé sur cirrhose virale. Matériel et méthodes : Une étude rétrospective descriptive colligeant les patients ayant un CHC sur cirrhose virale, entre 2002 et 2018, a été réalisée. Les variables ont été analysées par le logiciel SPSS 21.0. La survie a été étudiée selon Kaplan Meier. La comparaison des courbes de survie a été effectuée par le test du Log rank. La sensibilité et la spécificité de chaque score a été évaluée par les courbes ROC. Une association de variable était considérée comme statistiquement significative si p<0,05. Résultats : Quatre-vingt-dix patients ont été colligés (âge moyen de 65,7 ans (43-90 ans) ; un sexe ratio (H/F) à 1,5). La cirrhose était d'étiologie virale B chez 34 patients (37,8%) et virale C chez 55 des malades colligés (61,1%). Un malade avait une coinfection virale B et C. La cirrhose était classée Child A, B et C dans respectivement 34,4%, 45,6% et 20% des cas. Le CHC était inaugural de la cirrhose dans 41,1% des cas. Ailleurs, le délai moyen du diagnostic était de 30,3 mois (6-240). Le nodule de CHC était unique chez 31 malades. Quatorze patients avaient un CHC multifocal. Un envahissement vasculaire a été retrouvé dans 35,5% des imageries. Huit malades avaient des métastases à distance (pulmonaire N=5 ; osseuse N=1 ; splénique N=1 ; surrénalienne N=1). Un traitement curatif du CHC a été entrepris parmi 15 malades (16,7%) (Chirurgie N=2 ; radiofréquence N=11 ; alcoolisation N=2). Douze malades ont eu une chimio embolisation en guise de traitement palliatif. Le reste des patients, soit 70% ont été traités symptomatiquement. La durée moyenne du suivi des patients était de 13,3 mois. La survie moyenne était de 15,1 mois. La survie à 1 an et 2 ans étaient respectivement de 25,5% et 21,3%. L'analyse des quatre scores pronostiques a montré que le BCLC avait la meilleure performance dans la prédiction de la survie (p=0,02), suivi du score CLIP (p=0,04). L'analyse de la courbe ROC a objectivé une meilleure spécificité et sensibilité dans la prédiction de mortalité du score CLIP (Aire sous la courbe=0,743 ; p=0,001) suivi par le score BCLC (Aire sous la courbe=0,655 ; p=0,028). Conclusion : Dans notre étude, les scores BCLC et CLIP étaient les plus performants dans la prédiction de survie au cours du CHC sur cirrhose virale.

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3-Concordance entre l'élastométrie impulsionnelle, le score APRI et le score FIB-4 au cours de l'hépatite chronique virale C. Khouloud Lassoued, Meriam Sabbah, Dorra Trad, Asma Ouakaa, Nawel Bellil, Héla Elloumi, Norsa Bibani, Dalila Gargouri. Service de gastro-entérologie Habib Thameur, Tunis. Introduction : L'évaluation du degré de la fibrose hépatique est nécessaire au cours de la prise en charge des patients ayant une infection virale chronique C. Cette évaluation repose de plus en plus sur des méthodes non invasives. L'élastométrie impulsionnelle représente l'examen de référence pour évaluer le degré de fibrose au cours des hépatites chroniques C. Cependant la place des scores simples et non coûteux basés sur des marqueurs sériques reste à déterminer. Objectifs : L'objectif de ce travail était d'étudier la concordance entre les résultats de l'élastométrie impulsionnelle (Fibroscan®) et deux scores biologiques :Aspartate aminotransferase -to-Platelet Ratio Index (APRI) et Fibrosis-4 index (FIB-4) chez des patients ayant une hépatite chronique C. Matériel et méthodes : Il s'agit d'une étude rétrospective (Juin 2015-Mai 2018) incluant tous les patients ayant une hépatite chronique C pour lesquels une évaluation préthérapeutique du degré de la fibrose par élastométrie impulsionnelle a été réalisée. Après revue des dossiers des patients, le score APRI a été calculé selon la formule : « [ASAT/limite supérieure de la normale]/taux de plaquettes [109/L] × 100 ». Le score FIB4 a été calculé selon la formule : âge (ans) × ASAT [U/l]/ (taux de plaquettes [109/l] × (ALAT [U/l]) 1/2). Une étude de la concordance entre les différents tests a été menée selon le test de Pearson en utilisant le logiciel SPSS 22.0. Une association de variables était considérée comme statistiquement significative si p<0,05. Résultats : Nous avons colligé 84 cas dont 46% hommes et 54% femmes. L'âge moyen était de 55 ans. Les génotypes du virus de l'hépatite C étaient répartis comme suit : 1,2% 1a, 81% 1b, 8,3% 2, 7,1% 3 et 2,4% 4. 21% des patients ont déjà reçu un traitement par bithérapie pégylée avec échec de celui-ci.Les données de l'élastométrie impulsionnelle ont permis de classer les patients F0, F1, F2 et F4 dans respectivement 20% , 31,6%, 6,6%, 10,5% et 28,9% des cas. Le score APRI moyen était de 0,65 [0,09-8,89], le score FIB-4 moyen était de 2,61 [0,39-30,81]. Une corrélation statiquement significative a été retrouvée entre le degré de la fibrose selon les résultats du Fibroscan et le score APRI (r=0,35 ; p=0,002) et FIB-4(r=0,39 ; p=0,001), respectivement, et ce quelque soit le degré de fibrose hépatique. Conclusion : Les scores de la fibrose hépatique basés sur des marqueurs biologiques tels qu’APRI et FIB4 présentent une bonne concordance avec le degré de fibrose déterminée par élastométrie impulsionnelle chez les patients ayant une hépatite chronique C.

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4-Evaluation de la qualité de vie des patients suivis pour cirrhose hospitalisés dans un service de gastroentérologie. Fatma Ben Farhat, Meriam Sabbah, Dorra Trad, Nawel Bellil, Norsaf Bibani, Héla Elloumi, Asma Ouakaa, Dalila Gargouri. Service de gastro-entérologie Habib Thameur, Tunis. Introduction : La qualité de vie liée à la santé (HRQoL) est un concept subjectif, multidimensionnel, qui prend en compte les différents aspects de la vie de l'individu. Il s'agit d'un élément très important au cours de la cirrhose qui peut de par les décompensations et les complications, avoir un retentissement marqué sur la qualité de vie. Objectifs : L'objectif de notre étude est d'évaluer la qualité de vie des patients suivis pour cirrhose hospitalisés dans un service de gastro-entérologie. Matériel et méthodes : Il s'agit d'une étude prospective incluant 30 patients suivis pour cirrhose. Afin de déterminer la qualité de vie liée à la santé, le questionnaire SF -36 et le score HAD ont été utilisés. Résultats : Parmi les patients inclus dans notre étude, l'âge moyen était de 59,3ans, le sex Ratio était à 1. Les comorbidités étaient notées dans 66,6%. 86,6% avaient une cirrhose décompensée. La cirrhose n'était pas compliquée de CHC. Les patients étaient hospitalisés en hôpital du jour dans 16,6% des cas, 63,3% étaient hospitalisés en longue durée et 20% en unité des soins intensifs. Un score physique et mental inférieur à 50 était noté dans respectivement 50% et 33,3% des cas. Les limites inférieures étaient de 18,75 et 24,5. 56,6% des patients souffraient d'anxiété et 23,3% de dépression. Conclusion : Un nombre significatif de patients suivis pour cirrhose ont une qualité de vie altérée qui touche surtout le score physique. Ceci peut être expliqué par l'asthénie provoquée par la maladie, mais surtout par les décompensations et les complications fréquentes au cours de cette pathologie chronique. Il est essentiel de proposer un soutien psychologique et une réadaptation à l'effort chez ces patients.

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5-Habitudes alimentaires des patients atteints de la maladie de Crohn en rémission :résultats d'une étude contrôlée. Nadia Ben Mustpha, Hela Ben Youssef, Asma Laabidi, Marwa Hafi, Monia Fekih, Jalel Boubaker. Service de Gastroentérologie A, Hôpital la Rabta. Introduction : La maladie de Crohn est une maladie chronique qui est caractérisée par la survenue de poussées entrecoupant des périodes de rémission. Bien qu'il n'existe pas de données sur une association entre l'alimentation et la survenue de troubles digestifs et/ ou poussée chez les malades en rémission, on remarque qu'ils ont tendance à continuer à suivre le régime sans résidus (RSR) même après induction de la rémission et qu'ils s'imposent des auto-restrictions incluant plusieurs aliments dans le but de contrôler leur maladie, influençant ainsi leurs états nutritionnels. Objectifs : Comparer le régime alimentaire des patients atteints de la maladie de Crohn en rémission au régime alimentaire d'un groupe témoin. Matériel et méthodes : Il s'agit d'une étude descriptive transversale comparative qui s'est déroulée sur une période d'un mois incluant un groupe de 45 patients pris en charge au service de gastro entérologie « A » de l'hôpital la Rabta pour maladie de Crohn, qui étaient en rémission clinique stable depuis au moins 6 mois au moment de l'enquête et ayant le même traitement de fond depuis également 6 mois et un groupe de 40 de volontaires sains ajustés selon l'âge, le sexe et l'IMC recrutés parmi les personnels de santé. Les patients suivis pour une maladie périnéale exclusive ont été exclus. Des questionnaires portant sur les habitudes alimentaires, l'attitude et les croyances des patients sur leur régime et son incidence sur leur maladie ainsi qu'une enquête alimentaire de type histoire alimentaire ont été posés pour tous les sujets. Résultats : Dans le groupe des patients atteints de maladie de Crohn, 71% étaient âgés de 17 à 40 ans, la majorité avait une atteinte iléale (38%), 33% atteinte colique et 24% avait une atteinte iléocolique. La moitié était sous Azathioprine et 47% avaient eu une résection intestinale. L'apport énergétique moyen pour les 2 groupes avoisinait les 2080 Kcal. De même, l'apport en macronutriments était comparable entre les deux groupes et adapté aux recommandations. Les apports en fibres et en micronutriments étaient significativement plus faibles chez les malades par rapport aux témoins ainsi que la consommation des produits laitiers, légumineuses, légumes et fruits, fruits oléagineux, fritures, épices et boissons gazeuses. Nous avons constaté que nos patients s'imposaient des restrictions alimentaires multiples (exclusion totale ou consommation de façon peu fréquente) concernant particulièrement le lait et ses dérivés, les fruits et les légumes et les légumineuses. En effet, 11% parmi eux continuaient à suivre strictement le même régime sans résidus prescrit au moment des poussées et tous les autres patients l'avaient à peine élargi en continuant à exclure les fibres, les légumes et les fruits. Les raisons pour lesquelles nos malades évitaient certains aliments sont multiples. Elles étaient principalement représentées par la peur de déclencher des troubles digestifs dans 77% des cas. 56 % des malades croyaient que les fibres et le lait affectaient négativement leur maladie et pouvaient déclencher des troubles digestifs. 44% avaient déclaré que les aliments évités leurs donnaient des troubles digestifs et ces derniers ont été exclus après une seule tentative de réintroduction chez 75% des patients et ce à cause de symptômes digestifs mineurs mais rapportés à la maladie. En stratifiant les patients selon l'âge, le sexe ou les caractéristiques de la maladie (localisation, traitement, antécédents de chirurgie), nous n'avons pas trouvé de facteur prédictif à ces restrictions alimentaires

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Par ailleurs, chez 23% des patients, le régime a été totalement occulté par le médecin lors des consultations. En outre, et malgré la discussion avec le médecin concernant l'alimentation, 46% se sont tournés vers d'autres sources telles que l'entourage, les autres malades, les médias et l'internet pour retrouver des informations sur leur régime. Conclusion : Notre étude montre que le régime alimentaire des patients ayant une maladie de Crohn en rémission souffre de plusieurs carences dues à des exclusions alimentaires multiples. Les résultats suggèrent qu'un régime déséquilibré devrait être décelé afin d'éviter les carences d'apport en micronutriments observées et souligne l'importance de la communication sur le régime alimentaire lors des consultations.

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6-La rémission endoscopique est-elle corrélée à la rémission histologique dans la rectocolite hémorragique ? Maroua Ben Abbes, Mouna Medhioub, Saloua Nechi, Chiraz Chaabane, Amal Khssiba, Moufida Mahmoudi, Emna Chelbi, Lamine Hamzaoui, Mohamed Moussadek Azzouz. Service de gastroentérologie,hôpital Mohamed Taher Maamouri,Nabeul. Service d’anatomopathologie, hôpital Mohamed Taher Maamouri,Nabeul. Introduction : La cicatrisation muqueuse au cours de la rectocolite hémorragique(RCH) est un objectif thérapeutique majeur. Il a été démontré que cette cicatrisation muqueuse réduisait le risque de rechute, de recours à la chirurgie et de dégénérescence. Mais, une inflammation microscopique peut être observée même en cas d'une maladie endoscopiquement quiescente. Objectifs : L'objectif de notre travail était de déterminer la corrélation entre la rémission endoscopique et histologique chez les patients atteints de RCH et de déterminer les facteurs prédictifs de rechute au cours du suivi. Matériel et méthodes : Il s'agit d'une étude rétrospective allant de janvier 2012 à décembre 2018 et qui a été menée dans le service de gastroentérologie et d'anatomopathologie de l'hôpital Mohamed Taher Maamouri. Nous avons inclus les patients atteints de RCH en rémission clinique depuis au moins 6 mois et ayant bénéficié d'une coloscopie de surveillance. La rémission endoscopique était définie par un Mayo score <= 1. Les biopsies coliques étagées, réalisées en cas de rémission endoscopique, étaient analysées selon l'index de Nancy. La rémission histologique était définie par un index de Nancy <=1. Résultats : Parmi les soixante et un patients inclus dans l'étude, seuls 28 (45,9%) étaient en rémission endoscopique. Seize patients (57,1%) avaient un Mayo score = 0 et 12 (42,9%) un Mayo score = 1. L'âge moyen de ces patients était de 50,82 ans avec un sexe ratio de 0,55. La durée moyenne d'évolution de la RCH était de 129 mois (25 - 276). La durée moyenne du suivi était de 29 mois. L'atteinte était rectale dans 21,4% des cas, colique gauche (21,4%) et une pancolite (57,1%). Le traitement d'entretien utilisé était les dérivés5-amino-salicylés dans 78,6% des cas et l'azathioprine dans 21,4% des cas. Dix neuf patients (67,8%) avaient des signes d'inflammation à l'examen histologique des biopsies. L'analyse de la corrélation de Spearman entre le Mayo score et l'index de Nancy n'a pas montré de relation significative entre ces 2 variables (corrélation de Spearman ?= 0,042, p=0,83). Une rechute clinique était survenue chez 28,6 % (8/28) des patients. En analyse multivariée, un Mayo score à 0 était le seul facteur associé à l'absence de rechute au cours du suivi (p=0.04). Conclusion : Dans notre étude, on n'a pas noté de corrélation entre la rémission histologique et la cicatrisation muqueuse qui était le seul facteur prédictif d'absence de rechute au cours du suivi.

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7-Etude immunohistochimique de l'expression du récepteur c-met dans l'adénocarcinome gastrique. Mouna Medhioub, Maria Kabbage, N Ayedi, salsabil Attafi, Haifa Tounsi, Amal Khsiba, Moufida Mahmoudi, Amira Jaballah, A Saaidi, Houda Bel Fekih, Emna chelbi, Hssan Tounisi, Sonia Abdelhak, samir Boubaker, Lamine Hamzaoui, Mohamed Moussadek Azouz. Service de Gastro-Entérologie, hôpital Mohamed Taher Maamouri - Nabeul. Service d'Anatomie Pathologique Humaine et Expérimentale, Laboratoire de Génomique Biomédicale et Oncogénétique, Institut Pasteur de Tunis. Unité de Carcinologie Médicale, hôpital Mohamed Taher Maamouri - Nabeul. Service d'Anatomie Pathologique, hôpital Mohamed Taher Maamouri - Nabeul. Service de Chirurgie, hôpital Mohamed Taher Maamouri - Nabeul. Introduction : Le récepteur c-MET est un récepteur de la famille des tyrosines kinase impliqué dans la carcinogénése des tumeurs gastriques. En effet, le couple recpteur C-met /ligand 'HGF (Hepatocyte Growth Factor) permet l'activation des voies de signalisation, favorisant la croissance des cellules tumorales, l'angiogenèse et l'invasion des cellules tumorales. Ce récepteur représente actuellement un facteur pronostique et une piste potentielle des chimiothérapies ciblées du cancer de l’estomac. Objectifs : Le but de cette étude était d'évaluer le profil immunohistochimique de l'expression du HGFR dans le carcinome gastrique et sa valeur pronostique. Matériel et méthodes : On a mené une étude descriptive prospective incluant des patients, consentants, suivis dans le service de gastroentérologie de Nabeul pour adénocarcinome gastrique. L’étudeimmuno-histochimique a été réalisée à l'institut Pasteur en collaboration avec l'équipe du service d'anatomie pathologique de Nabeul. Un anticorps primaire monoclonal (Mouse monoclonal Antibody) de classe IgM a été utilisé « clone BF12-Biopole». Le marquage a été révélé par le kit de détection « Novolink,Polymer,DetectionSystems-Biopole». Résultats : On a inclut 39 patients dont 24 de sexe masculin. Ils étaient âgés en moyenne de 51 ans. La localisation de la tumeur était antrale dans 30,6% des cas et antro-fundique dans 38,9% des cas .Le type histologique était diffus dans 51% des cas et bien différenciée dans 15% des cas. L'expression du récepteur c-met était forte chez 20,6% des patients, modérée dans 7,7% des cas et faible chez 17,9 % des patients. Une sur expression du récepteur c-met était plus fréquente dans le type diffus (63,6%) par rapport au type intestinal (27,2%) et mixte (9,1%). La forte expression du récepteur c-met était associée au sexe féminin (p=0,043), au type diffus de la tumeur (p=0,036) et au degré de différenciation (p=0,034). Aucune association significative n'a été notée pour l'âge, le siège de la tumeur et le stade de la maladie. Conclusion : Dans notre étude, on a objectivé une surexpression du récepteur c-Met chez les patients atteints de cancer gastrique. Ces résultats sont en faveur d'une éventuelle utilisation de ce récepteur comme marqueur pronostique et cible thérapeutique dans notre population. Cependant, une plus grande cohorte est nécessaire afin de valider ces résultats.

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Communications affichées commentées

1-Facteurs prédictifs de lithiase difficile de la voie biliaire principale. Abdelwahab Nakhli, Meriam Sabbah, Asma Ouakaa, Dorra Trad, Nawel Bellil, Norsaf Bibani, Hela Elloumi, Dalila Gargouri. Service de Gastro-entérologie, Hôpital Habib Thameur, Tunis. Introduction : La cholangiopancréatographie rétrograde endoscopique(CPRE) avec sphinctérotomie et extraction des calculs par ballon ou panier de Dormia représente le traitement de référence de la lithiase de la voie biliaire principale. Lorsque la clairance de la VBP ne peut être obtenue par ces techniques dites standards on parle de lithiase difficile. Objectifs : L'objectif de cette étude était de déterminer la prévalence des lithiases difficiles et de préciser les facteurs prédictifs de lithiase difficile au cours de la CPRE. Matériel et méthodes : Il s'agit d'une étude rétrospective incluant tous les patients ayant eu une CPRE pour lithiase de la voie biliaire principale avec papille naïve au service de gastro entérologie de l'Hôpital Habib Thameur, durant la période allant de janvier 2014 à décembre 2017. Les patients ayant une pathologie tumorale bilio-pancréatique ou ayant des troubles de la coagulation n'ont pas été inclus dans l'étude. Les données épidémiologiques, cliniques et para-cliniques ont été recueillies et les facteurs prédictifs d'échec de clairance de la VBP ont été recherchés par analyse uni et multivariée (logiciel SPSS, p significatif si <0,05). Résultats : Nous avons colligés 182 patients dont l'âge moyen était de 64ans [22-103 ans] avec un sex ratio H/F=0.41. Les principales indications de la CPRE étaient une lithiase résiduelle ou récidivée (69%, n=129) ou un traitement séquentiel (18%, n= 33). Le taux de succès du traitement de 1ère ligne était de 61.5%. En analyse univariée les facteurs prédictifs d'échec étaient : un empierrement cholédocien (p<10.3), une sténose de la VBP (p<10.3), un diamètre de la VBP supérieur à 15mm (p=0.001), un calcul d'une taille supérieure à 12mm (p=0.006), une papille de petite taille (p=0.008) et une papille intra-diverticulaire (p=0.018). En analyse multivariée seul l'existence d'un empierrement et la sténose de la VBP étaient associés à un échec du traitement de 1ere ligne. Conclusion : Dans notre série la prévalence de la lithiase difficile est de 38.5%. L'empierrement cholédocien et la sténose de la VBP constituent des facteurs prédictifs indépendants de lithiase difficile de la VBP. Des techniques alternatives (dilatation du sphincter d'Oddi, prothèses biliaires) pourraient être discutées de première intention chez ces patients.

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2-Evaluation du score HKLC dans une cohorte tunisienne. Abdelwahab Nakhli, Rym Ennaifer, Bochra Bouchabou, Houda Ben Nejma. Service de Gastro-entérologie, Hôpital Mongi Slim, La Marsa. Introduction : Plusieurs scores pronostiques du carcinome hépatocellulaire (CHC) ont été proposés dans le but d'orienter le traitement. La classification BCLC (Barcelona Clinic Liver Cancer) est la plus utilisée en Tunisie. L'HKLC (Hong Kong Liver Cancer) est une classification prometteuse, validée sur des cohortes asiatiques et européennes. Objectifs : L'objectif de notre étude était d'évaluer la performance du score HKLC dans une cohorte tunisienne et de la comparer au score BCLC. Matériel et méthodes : Etude rétrospective ayant rapporté entre janvier 2011 et juin 2019 les cas de CHC sur cirrhose hospitalisés dans un centre Tunisien. Le score HKLC a été calculé chez tous les patients. Sa performance a été évaluée par les courbes ROC et a été comparé à celle du score BCLC. Résultats : Nous avons colligé 111 patients dont l'âge moyen était de 61 ans [17-88 ans] avec un sex ratio H/F=1,77. L'étiologie de la cirrhose la plus fréquente était virale : C (49%) et B (35%). Les circonstances de découverte étaient : un dépistage (44%), des douleurs abdominales (22%), une ascite (17,5%). Les stades de Child-Pughétaient : A (43%), B (38%), C (19%). Environ la moitié des patients était à un stade curatif selon les critères de Milan (n=50). La survie à 1an, 3 ans et 5 ans était respectivement de 59%, 25% et 11%. L'analyse des courbes ROC a montré que le score HKLC avait une bonne spécificité et sensibilité dans la prédiction de la mortalité (AUC=0,817 [0.710-0.924]). Cependant ce score reste moins performant que le score BCLC (AUC=0,874 [0.787-0.960]). Conclusion : Les résultats de notre étude suggèrent que le score HKLC est un score performant avec une bonne spécificité et sensibilité. Cependant ce score reste moins performant que le score BCLC.

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3-Prévalence, impact et facteurs prédictifs de l'insuffisance hépatique aigue sur chronique chez une population de cirrhotiques décompensés. Fatma Ben Farhat, Rym Ennaifer, Soumaya Nsibi, Bochra Bouchabou, Myriam Ayari, Houda Ben Nejma. Service d'hépato-gastro-entérologie Hôpital Mongi Slim La Marsa. Introduction : La décompensation aiguë de la cirrhose (DAC) est définie par l'apparition récente d'une ascite, ou d'un épisode d'encéphalopathie hépatique(EH), une hémorragie digestive(HD), ou un épisode infectieux. Il existe actuellement deux catégories de DAC : la première dite traditionnelle ou simple, de bon pronostic et la seconde, appelée «acute on-chronic liver failure»(ACLF) plus complexe et de mauvais pronostic : elle est définie par une décompensation hépatique aigue associée au moins à une défaillance d'organe d'origine extra-hépatique. Cette nouvelle entité devient de plus en plus fréquente chez les patients cirrhotiques hospitalisés pour une décompensation oedématoascitique(DOA). Objectifs : Notre objectif était de déterminer les facteurs prédictifs de développement de l'ACLF chez ces patients et d'évaluer son impact. Matériel et méthodes : Il s'agissait d'une étude rétrospective colligeant tous les patients cirrhotiques hospitalisés pour DOA sur une période de 4 ans (2015-2019). Nous avons exclu les patients ayant un carcinome hépatocellulaire. Le diagnostic de l'ACLF ainsi que ses grades ont été défini selon les critères de l'étude CANONIC ; Grade 1 : Défaillance rénale isolée ou défaillance d'organe isolée associée à une dysfonction rénale (créatinine ?15mg et <20mg) et/ou à une encéphalopathie hépatique grade 1 ou 2, ou bien défaillance cérébrale associée à une dysfonction rénale (créatinine ?15mg et <20mg); Grade 2: deux défaillances d'organes; Grade 3: Trois défaillances d'organe ou plus. Résultats : Soixante-deux patients ont été inclus, avec un sex-ratio (H/F= 1). L'âge moyen était de 62,35 ans. Les étiologies de la cirrhose étaient : l'hépatite virale C (24,2%), hépatite virale B (12,9%), stéatohépatite non alcoolique (19,35%), alcoolique (11,29) et des étiologies diverses (12,9%). La cirrhose évoluait en moyenne pendant 2 ans. La décompensation était inaugurale dans 35,4% des cas. Un tiers des patients hospitalisés ont développé une ACLF. Il n'y avait pas de différence des données démographiques entre les patients ayant ou pas une ACLF. Le grade 1 était le plus fréquent (50%) suivi du grade 2 (27,7%) et du grade 3 (22,2%). Le score MELD moyen était 19,2. Une infection évolutive était retrouvée chez 61,11% des patients présentant une ACLF : infection urinaire (36%), infection d'ascite (27,2%), Infection pulmonaire (18,2%).Parmi les 12 patients ayant présenté une HD, 5 (41,6%) ont développé une ACLF. Les patients ayant développé une ACLF avaient un Child C dans 77,7%, un Child B dans 22,3% et un score de MELD supérieur à 20 dans 88,8%. Les malades avec une DAC traditionnelle (44) ont une mortalité à 28 jours à 11%.Les ACLF de grades 1,2 et 3 étaient associés à une mortalité dans les 28 jours de 33,3% ,60% et 75% respectivement. Les facteurs prédictifs de la survenue de l'ACLF était un MELD élevé à l'admission (p=0.04), la présence d'une infection (p<0.001) et l'hémorragie digestive concomitante (p =0,04). Conclusion : Dans notre étude, l'insuffisance hépatocellulaire aigue sur chronique touche presque un tiers des patients hospitalisés pour une DOA et dénote d'un pronostic plus péjoratif. Un MELD élevé à l'admission, une infection bactérienne et l'hémorragie digestive sont les facteurs prédictifs de sa survenue.

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4-Place des marqueurs non invasifs de fibrose au cours de l'hépatite chronique B dans une population Tunisienne. Nour Elleuch, Aida Ben Slama, Sara Hamdi, Aya Hammami, Hanen Jaziri, Wafa Dahmani, Wafa Ben Ameur, Sami Hmila, Ahlem Braham, Salem Ajmi, Mehdi Ksiaa, Ali Jmaa. Service de gastro-entérologie CHU Sahloul, Sousse. Introduction : L'évaluation de la sévérité de l'atteinte hépatique conditionne le pronostic et les indications thérapeutiques au cours de l'hépatite chronique B. La biopsie hépatique était jusque-là comme le test de référence pour l'appréciation de l'étendue de la fibrose et de l'inflammation, mais possède certaines limites. De nombreuses méthodes non invasives sont actuellement largement disponibles et de plus en plus implantées dans la pratique clinique courante. Objectifs : Evaluer et comparer les performances diagnostiques du fibroscan, FIB4, APRI et GPR pour prédire la fibrose significative au cours de l'hépatite chronique B dans une population Tunisienne. Matériel et méthodes : Etude prospective analytique, étalée sur une période de 3 ans allant de janvier 2015 à décembre 2017, menée au service de gastroentérologie du centre hospitalo-universitaire Sahloul de Sousse portant sur des patients suivis pour une hépatite chronique B. La performance diagnostique de chacun des marqueurs de fibrose a été analysée en utilisant le test de corrélation de Pearson et la courbe ROC (receiver operating curve) pour les comparer. Les valeurs diagnostiques des scores ont été calculées grâce aux indices informationnels habituels : la sensibilité, la spécificité, les valeurs prédictives positives (VPP) et négative (VPN) et les aires sous la courbe (AUROCs). La valeur seuil pour la prédiction de la fibrose significative a été choisie à partir de la courbe ROC. Elle correspond à la valeur pour laquelle la sensibilité et la spécificité sont maximales. Résultats : Au total, 43 patients ont été inclus. L'âge moyen était de 38 ans avec un sexe ratio H/F= 1,1. Une cytolyse a été trouvée chez 20,9% des patients. Selon le score de Metavir, 30 patients avaient une fibrose absente ou minime, 13 patients avaient une fibrose significative et 3 patients avaient une fibrose sévère. Seuls le fibroscan et le FIB4 étaient corrélés avec une fibrose significative (p=0,001 et 0,04 respectivement) et semblaient être fiables pour la détection de la fibrose significative (AUROC de 0,76 et 0,74 respectivement). Pour un seuil de 6,5 KPa, le fibroscan avait la meilleure sensibilité (76%). Pour un seuil de 1,45, le FIB 4 avait la meilleure spécificité (83,3%). Ces 2 méthodes avaient les meilleures VPN (83,3%). Le fibroscan et le FIB4 permettrait ainsi d'éviter les biopsies hépatiques chez 81,3% et 76,7% des patients respectivement. Le score APRI et le GPR n'étaient pas de bons marqueurs pour prédire une fibrose significative (AUROC à 0,58 et 0,54) respectivement. En utilisant un cut-off de 0,5 pour le score APRI et 0,32 pour le GPR, ces marqueurs avaient une faible VPP 35% et 32,3% respectivement. Ils permettraient toutefois d'éviter les biopsies hépatiques chez 55,8% et 41,8% des patients respectivement. Conclusion : Dans notre population d'étude, le fibroscan et le FIB4 semblent être fiables pour la détection de la fibrose hépatique significative au cours de l'hépatite chronique virale B. Un nombre de patients plus important est nécessaire pour confirmer ces résultats et déterminer les valeurs seuils.

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5-Application du score de Toronto dans la prédiction du risque de CHC chez les cirrhotiques. Fatma Ben Farhat, Rym Ennaifer, Soumaya Nsibi, Bochra Bouchabou, Myriam Ayari, Houda Ben Nejma. Service d'hépato-gastro-entérologie Hôpital Mongi Slim La Marsa. Introduction : La cirrhose nécessite une surveillance régulière et stricte pour prévenir et détecter à temps les différentes complications. L'une de ses complications est le carcinome hépatocellulaire (CHC). Les recommandations actuelles sont de pratiquer une échographie abdominale tous les six mois pour la surveillance du CHC chez tous les cirrhotiques. Néanmoins, le risque de CHC varie avec l'âge, le sexe et l'étiologie. Le score de Toronto, en utilisant ces différentes variables, vise à prédire le risque de CHC chez les patients suivis pour cirrhose. Objectifs : L'objectif de notre étude était d'appliquer le score de Toronto dans notre population de cirrhotiques et de les classer en fonction du risque de dégénérescence. Matériel et méthodes : Il s'agit d'une étude rétrospective colligeant les patients cirrhotiques hospitalisés dont la cirrhose évoluait depuis plus que six mois sur une période de 5ans, de 2014 à 2019. Nous avons exclu les patients ayant eu un CHC inaugural. Le score de Toronto était calculé chez tous les patients, il comporte l'âge, le sexe, l'étiologie et les plaquettes. Le risque était ensuite stadifié en faible (Score <120), intermédiaire (score entre 120 et 240) et élevé (score >240) selon l'étude menée par les experts canadiens de l'Université de Toronto. Résultats : Cent-un patients ont été inclus dans cette étude, avec un sex ratio (H/F= 50/51). L'âge moyen était de 59,3 ans. 42 patients ont développé un CHC. Le délai moyen entre la cirrhose et le CHC était de 4,5 ans. Les étiologies de la cirrhose étaient : hépatite C (43,5%), hépatite B (16,8%), stéatopathie non alcoolique et alcooliques (16,3%), dysimmunitaire (3,9%). Pour le groupe des patients ayant eu un CHC, 57% étaient de sexe masculin, l'étiologie la plus fréquente était la cirrhose post virale C (59,5%) surtout en absence de traitement antiviral (44%) et en deuxième lieu la cirrhose post virale B (21,4%). Le score de Toronto était calculé chez tous les cirrhotiques. Un risque faible de CHC (<120) était noté dans 11,8%, 42,75% avaient un risque intermédiaire et 45,5% un risque élevé. Parmi les patients qui avaient un risque faible, un seul (8%) a développé un CHC. Pour le groupe du risque intermédiaire, l'incidence était de 34% et pour celui du risque élevé, elle était de 56% sur une période de 5 ans. Conclusion : L'incidence du CHC chez les cirrhotiques dépend de plusieurs facteurs entre autre l'étiologie. Le score de Toronto est un score validé permettant de prédire le risque de CHC. Le but est d'adapter la surveillance et donc de diminuer le nombre d'échographies abdominales pour les patients avec un risque faible.

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6-Evaluation d'un score français prédictif de colectomie dans l'année suivant le diagnostic de colite aiguë grave dans une population Tunisienne. Sara Hamdi, Nour Elleuch, Aya Hammami, Aida Ben Slama, Wafa Ben Ameur, Wafa Dahmani, Hanen Jaziri, Ahlem Braham, Salem Ajmi, Mehdi Ksiaa, Ali Jmaa. Service de gastro-entérologie CHU Sahloul, Sousse. Introduction : La colite aiguë grave (CAG) constitue une complication classique de la rectocolite hémorragique (RCH). A l'ère de la biothérapie, la place de la colectomie est bien définie dans la prise en charge de la CAG, néanmoins le moment auquel la réaliser reste difficile à estimer. Objectifs : Evaluer un score prédictif de colectomie dans l'année qui suit le diagnostic de CAG. Matériel et méthodes : Tous les patients hospitalisés au service de gastro-entérologie de l'hôpital Sahloul pour une CAG compliquant une rectocolite hémorragique ont été rétrospectivement colligés entre Janvier 2007 et Décembre 2016. Un score prédictif de recours à la chirurgie dans l'année a été calculé pour tous les patients. Ce score comporte 4 items : l'infection à Clostridim difficile, le traitement antérieur par anti-TNF et/ou thiopurines, une albuminémie < 30 g/L à l'admission, une protéine C réactive > 30 mg/L après 5 jours de traitement médical intensif de première ligne. Chaque item côte un point avec un score final calculé de 0 à 4. Résultats : Nous avons inclus 80 patients d'âge moyen 34 ,9 ± 14 ,5 ans (14 -73) avec sex ratio de 0,77. Le risque cumulé de colectomie à 1 an était de 43,7 % (35 patients). Parmi les 47 patients ayant un score supérieur ou égal à 2, 26 ont été opéré (55,3%) et seulement 9 (27,7%) patients parmi les 33 ayant un score inférieur à 2 ont eu une colectomie. Un score >= 2 était significativement prédictif de colectomie (55,3 % vs 27,2 % ; p=0,021). Conclusion : Dans notre étude, ce score était un outil simple pour sélectionner dès le 5ème jour de la prise en charge d'une CAG les malades à haut risque de colectomie. Une étude prospective à large échelle serait nécessaire pour valider ce score français dans notre population Tunisienne.

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7-Particularités cliniques et évolutives de l’infection spontanée du liquide d’ascite chez le cirrhotique. Houssaina Jlassi, Dorra Trad, Meriam Sabbah, Norsaf Bibani, Hela Elloumi, Asma Ouakaa, Dalila Gargouri. Service de gastroentérologie, hôpital Habib Thameur, Tunis. Introduction : L’infection spontanée du liquide d'ascite (ISLA) est une urgence diagnostique et thérapeutique, qui constitue un tournant évolutif dans l'histoire naturelle de la cirrhose. Le but de cette étude est de déterminer la prévalence de l’ISLA chez les patients cirrhotiques, d’identifier les facteurs prédictifs de mauvaise réponse thérapeutique, de relever les facteurs de risque de récidive et d’évaluer son retentissement sur le pronostic de la maladie. Méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective menée entre Janvier 2003 et Décembre 2017 incluant les cirrhotiques hospitalisés au service de Gastro-entérologie de l’Hôpital Habib Thameur pour prise en charge d’un premier épisode d’ISLA. Une analyse uni et multivariée a été réalisée pour déterminer s’il existe des facteurs prédictifs de mauvaise réponse thérapeutique au cours de l’épisode infectieux. La survenue d’une récidive et son délai par rapport à la première ISLA ont été relevés. Les facteurs de risque associés ont été recherchés et l’influence de la récidive d’ISLA sur la survie a été étudiée chez des patients qui étaient sous prophylaxie secondaire. Un p<0,05 était jugé significatif. Résultats : Huit cents douze patients cirrhotiques ont été colligés. Notre étude a porté sur 90 patients ayant présenté un premier épisode d’ISLA soit une prévalence de 11%. L’âge moyen au moment du diagnostic était de 63ans et le sexe ratio H/F était de 0,6. Les étiologies de la cirrhose étaient dominées par l’origine virale (54%). Le score de Child Pugh était B dans 51% et C dans 49% des cas. Le score MELD moyen était de 21 [extrêmes 9-41]. Soixante-quatre patients (71%) avaient un taux de protides dans le liquide d’ascite <15g/l. Parmi ces patients, sept (11%) étaient déjà sous prophylaxie primaire de l’ISLA. L’antibiothérapie prescrite de première intention reposait sur les céphalosporines de troisième génération principalement le céfotaxime (94% des cas), les fluoroquinolones à type d’ofloxacine (3% des cas) et l’amoxicilline-acide clavulanique (3% des cas). Une ponction exploratrice du liquide d’ascite de contrôle dans un délai de 48 heures a été réalisée chez tous les patients. Seize cas (18 %) de non réponse au traitement de première ligne ont été observés. Les facteurs prédictifs d’échec de la première ligne d’antibiothérapie étaient, en analyse univariée, une culture d’ascite positive, la survenue d’une complication à type de syndrome hépatorénal et le choc septique avec des p respectives de 0,001, 0,002 et 0,002. De même un chiffre élevé d’urée sanguine supérieur à 17mg/l et une natrémie basse inférieure à 129mmol/l étaient associés significativement à une mauvaise réponse thérapeutique avec des p respectives de 0,008 et 0,015. En analyse multivariée, seul le syndrome hépatorénal était un facteur indépendant d’échec thérapeutique au cours du premier épisode d’ISLA avec un p égal à 0,023. Une récidive de l’ISLA a été notée chez 26% des patients ayant survécu à un premier épisode d’ISLA. Le délai moyen de la survenue de la première récidive d’ISLA par rapport au premier épisode était de 162 jours. Les facteurs prédictifs de récidive de l’ISLA étaient en analyse univariée la prise de béta bloquants, l’ascite réfractaire, la gastropathie hypertensive, l’encéphalopathie hépatique présente à l’admission, un taux de CRP à l’admission élevé avec une valeur seuil de 30mg/l et un score MELD élevé avec une valeur seuil de 17. En analyse multivariée, seule la gastropathie hypertensive était un facteur indépendant de récurrence de l’ISLA (p=0,04). En termes d’impact pronostique, la survenue d’une récidive de l’ISLA était associée à une diminution de la survie, passant de 12,2 mois en l’absence de récidive à 7,2 mois en cas de récidive (p=0,6). Conclusion : La récidive de l’ISLA dans notre étude était souvent précoce et réduisait la survie. La présence de gastropathie hypertensive pourrait être utile pour prédire une récurrence de l’ISLA.

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8-Bithérapie versus quadrithérapie concomitante pour le traitement de l’infection chronique à Helicobacter Pylori. Asma Sabbek, Nour Elleuch, Aida Ben Slama, Aya Hammami, Hanen Jaziri, S Hmila, Ahlem Braham, Salem Ajmi, Mehdi Ksiaa, Ali Jmaa. Service de gastro-entérologie CHU Sahloul, Sousse. Introduction : Le traitement de l’infection chronique à Hélicobacterpylori (HP) est confronté ces dernières années au problème d’antibiorésistance émergente, diminuant l’efficacité des schémas thérapeutiques adoptés à des taux inacceptables. Le but de notre étude était de comparer le taux de l’éradication de HP après une quadrithérapie concomitante ou une bithérapie à forte dose. Méthodes : Il s’agissait d’une étude prospective colligeant les patients ayant consulté ou séjourné au service de gastroentérologie de Sahloul et ayant une infection chronique à HP documentée par l’examen histologique. Les patients étaient répartis de façon aléatoire dans deux groupes de traitement selon un ratio 1:1 : soit la bithérapie (B-14 : amoxicilline 1g x3 /jr + ésoméprazole 40 x2 /jr pendant 14 jours), soit la quadrithérapie concomitante (Q-14 : amoxicilline 1g x 2 /jr + clarithromycine 500mg x 2 /jr + métronidazole 500mg x 2 / jr + ésoméprazole 20 x 2 /jr pendant 14 jours). Le contrôle de l’éradication a été réalisé par deux méthodes : examen histologique et recherche d’antigène HP dans les selles. Résultats : Cent vingt patients éligibles ont été inclus avec 60 dans chaque groupe. L’âge moyen était de de 49,5 ans ± 15,6 ans [18 - 78 ans] pour le groupe B-14 versus 42,2 ans ± 17,7 ans [18-76 ans] pour le groupe Q-14. Le sexe ratio était de 0,39 (H/F= 17/43) versus 0,46 (H/F=19/41) respectivement. Aucune différence statistiquement significative n’a été retrouvée entre les deux groupes concernant les caractéristiques sociodémographiques, les habitudes de vie, les facteurs de risques d’antibiorésistance primaire, l’indication de la fibroscopie œsogastroduodénale ainsi que les constations endoscopiques et histologiques. La B-14 a achevé un meilleur taux d’éradication de HP par rapport à la Q-14 en intention de traiter (78,3% versus 53,3%, p=0,004) ainsi qu’en per protocole (90,4% versus 65%, p=0,003) avec une différence statiquement significative. De même, l’observance thérapeutique ainsi que la tolérance étaient meilleures en cas de B-14 (p=0,001, p<0,0001 respectivement). Conclusion : La B-14 était plus efficace que la Q-14 pour l’éradication de HP avec une meilleure observance et une bonne tolérance.

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Posters Electroniques

❖ ENDOSCOPIE 1-Peut-on prédire la qualité de la préparation colique lors de l'endoscopie digestive basse ? A propos d'une étude rétrospective monocentrique. Chayma Jemmali, Meriam Sabbah, Dorra Trad, Norsaf Bibani N, Asma Ouakaa, Hela Elloumi, Dalila Gargouri. Service de Gastro-Entérologie, hôpital Habib Thameur, Tunis. Introduction : La préparation colique optimale est un critère de qualité prioritaire de l'endoscopie digestive basse. En effet, une préparation colique médiocre diminue le taux de détection d'adénomes (TDA), allonge la durée de l'examen et augmente ainsi le risque de complications. Objectifs : Le but de notre travail est d'identifier les facteurs prédictifs de mauvaise préparation colique chez les patients, afin de pouvoir y remédier. Matériel et méthodes : Il s'agit d'une étude rétrospective comparative, incluant tous les patients ayant eu une coloscopie au service d'endoscopie digestive de l'hôpital Habib Thameur, sur une période de 6 mois (Mars-Aout 2018). Un régime sans résidus trois jours avant l'examen a été prescrit, ainsi qu'une préparation colique classique par 4Litres de polypethylène glycol (PEG), à prendre la veille de l'examen. Les instructions concernant le régime et les modalités de la préparation colique ont été expliquées aux patients par les infirmiers du service, avec un papier manuscrit remis à chaque patient lors de la prise du rendez-vous. La qualité de la préparation colique était évaluée selon le score de Boston (BBPS), et jugée optimale à partir d'un score BBPS>=7. Les patients étaient divisés en deux groupes : Groupe 1 : Les patients ayant un score de Boston<7 Groupe 2 : Les patients avec une préparation colique optimale (BBPS>=7) Une étude comparative (logiciel SPSS, test khi 2 et Fisher, p significatif si <=0,05) a été réalisé entre les deux groupes. Résultats : Au total, 345 patients ont été colligés, avec un âge moyen de 58.1 ans [23 -93] et un sex-ratio H/F de 0.85. La préparation colique était jugée inadéquate chez 289 patients (83.1%) (Groupe1). L'âge avancé (58.74 Vs 54.77; p=0.049), le diabète (14.2% Vs 1.8%; p=0.009), la cardiopathie ischémique (9% Vs 0%; p=0.002), ainsi que la constipation (32.2% Vs 1.8%; p<0.001) étaient des facteurs prédictifs de mauvaise préparation dans notre étude. Une préparation colique médiocre entraînait une diminution du taux d'intubation cæcale (87.2% Vs 100%; p=0.005) et d'exploration iléale (18.7 Vs 37.5%; p=0.002), alors qu'une bonne préparation colique était associée à une meilleure tolérance et acceptabilité de l'examen par le patient (15,2 Vs 33.9%; p=0.005). Chez les patients suivis pour une maladie inflammatoire chronique de l'intestin, et au cours des coloscopies de surveillance faites lors du suivi d'un cancer colorectal opéré ou devant un antécédent personnel de polype, la préparation colique était meilleure, sans que la différence soit significative (p respectivement de 0.131 et de 0.091).

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Conclusion : Dans notre expérience, les sujets âgés ayant des comorbidités (notamment le diabète) étaient les plus susceptibles d'avoir une mauvaise préparation le jour de la coloscopie. Des protocoles d'information et de préparation personnalisés pour ces patients devraient être préconisés par le personnel médical et paramédical, afin de garantir une meilleure exploration du colon.

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2 - Traitement endoscopique des polypes colorectaux. Chayma Jemmali, Dorra Trad, Meriem Sabbah, Asma Ouakaa, Norsa Bibani, Hela Elloumi, Dalila Gargouri. Service de Gastro-Entérologie, hôpital Habib Thameur, Tunis. Introduction : L'exérèse endoscopique constitue le traitement de choix des polypes colorectaux et diminue ainsi le risque du cancer colorectal. Objectifs : Le but de notre travail est d'étudier les différentes modalités d'exérèse endoscopique des polypes colorectaux et d'évaluer l'efficacité de cette dernière, à travers notre expérience. Matériel et méthodes : Il s'agit d'une étude rétrospective sur une période de 3 ans (Mars 2016-Mars 2019), incluant tous les patients ayant eu une polypectomie colique, à l'unité d'endoscopie digestive de l'hôpital Habib Thameur. Résultats : Nous avons inclus 202 patients qui présentaient 473 polypes. L'âge moyen des patients était de 61,93±11.5 ans avec un sex- ratio H/F de 1.92. La plupart des polypes étaient sessiles (Is selon PARIS) (79.3%), diminutifs (74.6%), et de localisation distale (66.1%). Les adénomes étaient les plus fréquents (48%), suivis par les lésions festonnées (33.7%), dont 86.2% étaient hyperplasiques. La technique de polypectomie la plus utilisée était la biopsie-exérèse à la pince froide (75.9%), suivie par la mucosectomie (14.8%) et l'anse diathermique (9.3%). Une exérèse en monobloc était obtenue pour 221 polypes (46.7%), toutes techniques confondues. Pour les adénomes, 11.5% avaient une composante villeuse et 4% une dysplasie de haut grade. Les marges de résection étaient saines pour 146 polypes (58.6%). 6 polypes ont nécessité un complément de résection en raison de marges adénomateuses, et 2 en raison de la présence d'un adénocarcinome à l'histologie. Sur 473 polypectomies, 11 ont été compliqué par un saignement au cours de l'acte, 3 par une perforation nécessitant une chirurgie en urgence, et 2 par une hémorragie post polypectomie. Conclusion : Dans notre série, le traitement endoscopique des polypes colorectaux était efficace dans la majorité des cas avec une faible morbidité pour les patients.

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3 - La rétrovision rectale : critère de qualité de la coloscopie ? Manel Yakoubi, Meriam Sabbah, Dorra Trad, Nawel Bellil, Norsa Bibani, Hela Elloumi, Asma Ouakaa, Dalila Gargouri. Service de Gastro-Entérologie, hôpital Habib Thameur, Tunis. Introduction : La jonction anorectale est une zone souvent mal explorée en vision axiale à la coloscopie. Certains experts recommandent ainsi la réalisation systématique de la rétrovision rectale et la considèrent comme étant un critère de qualité de la coloscopie. Objectifs : Le but de notre étude était d'évaluer l'intérêt de la réalisation systématique de la rétrovision rectale au cours de la coloscopie. Matériel et méthodes : Nous avons mené une étude prospective incluant les coloscopies réalisées de Septembre 2018 à Juin 2019 au sein du service de gastroentérologie de l'hôpital Habib Thameur. La rétrovision rectale a été systématiquement réalisée. Les coloscopies incomplètes et celles avec une mauvaise préparation (Boston <6) ont été exclues de l'étude. Résultats : Durant la période d'étude, 103 patients ont été colligés. L'âge moyen était de 58,17 ans avec un sex-ratio (H/F) de 0,9. Les principales indications de la coloscopie étaient une modification récente du transit (42,71%), la surveillance après résection de polypes en dysplasie ou après chirurgie pour une néoplasie recto-colique (15,53%), l'exploration d'une anémie ferriprive (12,62%) et l'hémorragie digestive basse (11,6%). La rétrovision rectale n'a pas pu être pratiquée chez dix patients (10% des cas) en raison de la présence d'une anastomose iléo-anale (n=1) et colo-rectale (n=1), d'une hypotonie du sphincter anal empêchant d'obtenir une distension rectale satisfaisante (n=1), devant une poussée modérée d'une recto-colite hémorragique distale (n=1) et vu le caractère douloureux de la manœuvre (n=6). Trois patients avaient à la rétrovision rectale des polypes qui n'avaient pas été visualisés en vision axiale à l'introduction ou au retrait du coloscope (2,9%). Des hémorroïdes internes ont été retrouvées chez 14 patients (13,59%). Conclusion : La rétrovision rectale permet une meilleure exploration de la jonction ano-rectale et peut permette la détection des lésions potentiellement malignes tel que les polypes, retrouvés dans 2,9% des cas dans notre étude. Elle devrait donc être réalisée systématiquement et compter parmi les critères de qualité de la coloscopie.

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4 - Facteurs influençant le taux de détection des adénomes (TDA) au cours des coloscopies de dépistage et de surveillance. Chayma Jemmali, Meriam Sabbah, Dorra Trad, Asma Ouakaa, Norsa Bibani, Hela Elloumi, Dalila Gargouri. Service de Gastro-Entérologie, hôpital Habib Thameur, Tunis. Introduction : Le taux de détection des adénomes (TDA) est défini comme le taux de coloscopies avec au moins un adénome. Il est inversement corrélé au risque de cancer colorectal dit d'intervalle (CCRI) et donc de décès par CCRI. Ce paramètre (TDA) est un critère de qualité prioritaire, particulièrement pour les coloscopies de dépistage et de surveillance. Objectifs : Le but de notre travail est d'évaluer le TDA et le taux de détection de polypes (TDP), défini par le taux de coloscopies avec au moins un polype, et de déterminer les facteurs influençant ces différents paramètres. Matériel et méthodes : Il s'agit d'une étude rétrospective, sur une période de 2 ans (2017-2018), incluant les patients ayant eu une coloscopie totale, colligés dans l'unité d'endoscopie digestive de l'hôpital Habib Thameur. Nous avons déterminé, les TDP et du TDA. Les données épidémio-cliniques relatives aux patients ainsi que les données endoscopiques et histologiques ont été recueillies. Une étude statistique descriptive puis analytique (logiciel SPSS, test khi 2 et Fisher, p significatif si <=0,05) ont été réalisés afin de rechercher les facteurs associés au TDA et TDP. Résultats : Au total, 531 coloscopies ont été réalisées chez 274 femmes (51.6%) et 257 hommes (48.4%) avec un âge moyen de 56.94±15 ans [16-95]. Quarante coloscopies (7.5%) étaient faites dans le cadre du dépistage du cancer colorectal (CCR) et 128 (24.1%) dans le cadre de la surveillance chez un patient ayant des antécédents de polypes ou/et de CCR opéré. Seulement 16.9% des patients avaient une préparation optimale, définie par un score de Boston>=7. Les TDP et TDA étaient respectivement de 30.7% et 22.2%. Les TDP et TDA étaient plus élevés avec l'âge (54.8 Vs 61.6 ; p<0.001 pour le TDP et 54.8 Vs 61.6 ; p<0.001 pour le TDA), le sexe masculin (p respectivement de 0.02 et 0.013), et avec les coloscopies de surveillance (p<0.001 pour le TDP et TDA). Un meilleur TDA était observé lorsque l'examen était réalisé sous anesthésie générale (p=0.032) et par un endoscopiste plus expérimenté (en nombre d'années) (p=0.011). La préparation colique optimale était associée à un meilleur TDP et TDA, sans que la différence ne soit significative (p respectivement de 0.92 et 0.24). Toutefois, le taux de détection de polype infra centimétrique augmentait significativement en cas de meilleure préparation colique (p=0.027). Conclusion : Dans notre étude, le TDA dépendait significativement du terrain du patient et des conditions de réalisation de la coloscopie. Ces paramètres doivent être pris en considération notamment pour les coloscopies de dépistage et de surveillance.

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5- Traitement endoscopique du kyste hydatique hépatique rompu dans les voies biliaires: à propos de 62 cas. Manel Yakoubi, Mouna Medhioub, Amal Khsiba, Moufida Mahmoudi, Lamine Hamzaoui, Msadek Azzouz. Service de gastroentérologie, hôpital Mohamed Tahar Maamouri, Nabeul. Introduction : Le kyste hydatique du foie est une affection parasitaire qui reste endémique dans les pays du pourtour méditerranéen. Ses complications sont dominées par la rupture, notamment dans les voies biliaires. Le traitement chirurgical de cette complication est grevé d'une morbi-mortalité non négligeable. Objectifs : Le but de notre étude était d'évaluer l'apport de la cholangiopancréatographie rétrograde (CPRE) dans la prise en charge des kystes hydatiques du foie rompus dans les voies biliaires Matériel et méthodes : Nous avons mené une étude rétrospective descriptive colligeant tous les patients traités, entre 2013 et 2019, par CPRE pour kyste hydatique du foie rompu dans les voies biliaires. Résultats : Soixante-deux patients ont été colligés parmi un total de 846 CPRE réalisées (soit 7,32%). L'âge moyen était de 47,2 ans avec des extrêmes allant de 19 à 87 ans. Le sex-ratio (H/F) était de 0,82. L'angiocholite aigue était la principale indication de la CPRE (79,04%). Ailleurs, elle était réalisée chez 13 patients (soit 20,96%) ayant une fistule biliaire externe non tarie en post-opératoire. La voie biliaire principale a pu être cathétérisée dans 95,16% des cas. Une extraction de matériel hydatique a été réalisée chez 13 patients. L'évolution était marquée par la survenue d'une pancréatite aigüe chez deux patients. Aucun cas d'hémorragie ou de perforation post CPRE n'a été noté. L'évolution à long terme était favorable chez tous les patients. Conclusion : Le traitement endoscopique du kyste hydatique rompu dans les voies biliaires est une alternative thérapeutique efficace, avec un faible taux de complications immédiates (3,22%) et une bonne évolution à long terme.

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6- Apport de La cholangiopancréatogaphie rétrograde dans le traitement des complications du pancréas divisum. Manel Yakoubi, Mouna Medhioub, Amal Khsiba, Moufida Mahmoudi, Lamine Hamzaoui, Msadek Azzouz. Service de gastroentérologie, hôpital Mohamed Tahar Maamouri, Nabeul. Introduction : Le pancréas divisum est la malformation congénitale du pancréas la plus fréquente. Elle est secondaire à l'absence de fusion des ébauches pancréatiques ventrale et dorsale au cours des premières semaines de l'embryogenèse. La cholangiopancréatogaphie rétrograde (CPRE), utilisée auparavant comme outil diagnostique, joue actuellement un rôle dans le traitement des formes symptomatiques. Objectifs : Le but de notre étude était d'évaluer l'efficacité de la CPRE dans la prise en charge du pancréas divisum symptomatique. Matériel et méthodes : Nous avons mené entre 2013 et 2019, une étude rétrospective descriptive colligeant tous les patients ayant eu une CPRE pour un pancréas divisum symptomatique. Résultats : Cinq patients ont été colligés. Trois hommes et deux femmes. L'âge moyen était de 48,8 ans. Le pancréas divisum était révélé chez tous les patients par des poussées de pancréatite aigüe. Celles-ci étaient récidivantes dans 3 cas. La papille accessoire n'a pu être cathétérisée que chez 3 patients. Elle a permis l'extraction de débris lithiasiques dans deux cas. Une prothèse pancréatique en queue de cochon a été placée chez le troisième patient en raison de la présence d'un calcul de 12mm. Les suites de la CPRE étaient simples chez tous les malades. Conclusion : Malgré les difficultés techniques de la CPRE en cas de pancréas divisum symptomatique, celle-ci reste l'outil thérapeutique de première intention avec un taux de succès de 60% dans notre étude.

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7- Prévalence et facteurs associés aux polypes hyperplasiques gastriques. Haithem Yacoub, Norsaf Bibani, Dorra Trad, Meriam Sabbah Mériam, Héla Elloumi, Asma Ouakaa, Dalila Gargouri. Service de Gastro-entérologie Hôpital Habib Thameur, Tunis. Introduction : La découverte d'un polype gastrique (PG) lors d'une endoscopie digestive haute n'est pas rare et elle est habituellement fortuite. La prévalence des polypes gastriques est estimée entre 0,5% à 23% de l'ensemble des endoscopies digestives hautes. Les PG sont dominés par les polypes hyperplasiques (PH) suivis par ceux glandulo-kystiques. Objectifs : Le but de notre travail était d'analyser le profil épidémiologique, endoscopique et histologique des PG et en particulier des polypes hyperplasiques. Matériel et méthodes : Nous avons effectué une étude rétrospective sur une période de 10 ans (janvier 2008 - décembre 2017), incluant 86 patients consécutifs, ayant un ou plusieurs polypes (s) gastrique (s) qui a (ont) été diagnostiqué (s) lors d'une endoscopie digestive haute. Les données épidémio-cliniques, les caractéristiques endoscopiques, thérapeutiques et évolutives ont été colligées. Résultats : Quatre-vingt-six patients ont été inclus dans notre étude. Le sex-ratio (H/F) était de 0,34 : 22 hommes et 64 femmes. L'âge moyen de nos patients était de 58,1 ans avec des extrêmes allant de 18 ans à 84 ans. La principale motivation de l'endoscopie digestive haute était les épigastralgies notées chez 30 patients (34,9%) suivies par une dyspepsie (n=16, 18,6%) et une anémie (24,4%). Au total, nos patients avaient 141 polypes dont 127 ont été étudiés histologiquement. La taille moyenne des polypes était de 6 mm. Parmi les 127 polypes étudiés histologiquement, 68 étaient des polypes hyperplasiques (53,5%), 23 polypes (18,1%) étaient des polypes glandulo-kystiques sporadiques et 7 polypes correspondaient à des adénomes (5,5%). La majorité des PH avait une taille >= 5 mm (55,9%), sessiles dans 81% des cas et de localisation non fundique chez 50% des malades. En les comparant aux autres types histologiques, il n'existait pas de corrélation entre les polypes hyperplasiques, l'âge moyen (p=0,753) et le sexe des patients (p=0,577). Une infection à HP a été retrouvée chez 30 patients (65,2%) avec PH. Un seul cas de dysplasie de bas grade au niveau du polype a été rapporté et un autre cas de dysplasie a été noté en analysant la muqueuse fundique avoisinante. En analysesunivariée et multivariée, les 3 facteurs suivants étaient associés aux polypes hyperplasiques : la présence d'une anémie (p=0,022), le caractère unique des polypes (p=0,025) et une taille des polypes >= 5 mm (p=0,048). Tous les PH >= 10 mm ont été réséqués soit par mucosectomie ou par polypectomie à l'anse diathermique en fonction de leur aspect endoscopique. Pour les polypes inférieurs à 10 mm, 26 (38,2%) ont été uniquement biopsiés et 32 (47%) ont été réséqués. Une comparaison des résultats histologiques entre la biopsie et le polype en entier a été effectuée pour 13 polypes. Le taux de concordance était de 93% pour les polypes hyperplasiques (13 polypes parmi 14). Un cas de PH a été pris à tort pour une muqueuse inflammatoire avec une gastrite chronique lors des biopsies. Conclusion : Dans notre étude, les polypes hyperplasiques représentent le type histologique prédominant parmi les polypes gastriques. Ils sont associés à la présence d'une anémie, au caractère unique des polypes et à une taille >= 5 mm.

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8 - Les petits polypes recto-coliques : Existe-il des facteurs prédictifs de la présence de dysplasie de haut grade ? Houssaina Jlassi, Dorra Trad, Meriam Sabbah, Norsaf Bibani, Hela Elloumi, Asma Ouakaa, Dalila Gargouri. Service de Gastro-entérologie Hôpital Habib Thameur,Tunis. Introduction : Les petits polypes constituent la grande majorité des polypes recto-coliques. Parmi ceux-ci, la prévalence des adénomes en dysplasie de haut grade est faible. De nos jours, la stratégie « resect and discard » devient indiquée pour les polypes minuscules. Ainsi une identification des facteurs prédictifs de la présence de dysplasie de haut grade dans les petits polypes pourrait améliorer la prise en charge des patients. Objectifs : L'objectif de cette étude est de déterminer la prévalence et les facteurs prédictifs de la présence de dysplasie de haut grade dans les petits polypes recto-coliques. Matériel et méthodes : Il s'agit d'une étude rétrospective colligeant tous les patients ayant bénéficié d'une polypectomie pour un petit polype recto-colique (taille <=10mm) durant une période de 12mois (l'année 2017). Une analyse uni et multivariée a été réalisée pour déterminer s'il existe des facteurs prédictifs de la présence de dysplasie de haut grade dans les petits polypes. Un p<0,05 était jugé significatif. Résultats : Durant l'année de l'étude, 116 polypectomies coliques ont été pratiquées à 74 patients ayant un âge moyen de 62 ans [22-87ans] avec un sex-ratio (H/F) de 2,08. Les principales indications de la coloscopie étaient un trouble du transit à type de constipation (30%), des douleurs abdominales (13%), des rectorragies (11%) et une anémie (7%). La coloscopie était totale dans 73% des cas. Quarante-six patients (40%) avaient un seul polype à la coloscopie. Les polypes siégeaient majoritairement au niveau du rectum (29,3%). Ils étaient sessiles dans 81,1% des cas (n=94), pédiculés dans 10,3% des cas (n=12) et plans dans 8,6% des cas (n=10). La taille moyenne des polypes était de 4,59 mm [2-10].Les polypes diminutifs (taille <=5mm) étaient prédominants (71,5% des cas ; n=83). L'étude anatomopathologique a montré que 25,8% des polypes étaient hyperplasiques (n=30) tandis que 66,4% (n=77) étaient adénomateux dont 80,5% tubuleux et 16,6% tubulo-villeux. Les adénomes étaient en dysplasie de haut grade dans uniquement 8% des cas. Les facteurs prédictifs de la présence de dysplasie de haut grade au sein des petits polypes recto-coliques étaient en analyse univariée, un antécédent personnel de cancer colorectal (p=0,012) et la taille supérieure à 8mm (p=0,001). En analyse multivariée, seul un antécédent personnel de cancer colorectal était un facteur indépendant de la présence de dysplasie de haut grade dans les petits polypes recto-coliques (p=0,01). Conclusion : Dans notre étude, les adénomes en dysplasie de haut grade représentent uniquement 4% des petits polypes. Il ressort qu'un antécédent personnel de cancer colorectal est associé à la présence de dysplasie de haut grade au sein des petits polypes recto-coliques.

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9 - CPRE chez les sujets âgés. Ala Ouni, Moufida Mahmoudi, Mohamed Lamine Hamzaoui, Mouna Medhioub, Amal Khssiba, Mohamed Msadak Azzouz. Service de Gastroenterologie Mohamed Taher Maamouri de Nabeul. Introduction : La cholangio-pancréatographie rétrograde endoscopique (CPRE) est une technique invasive de référence dans le diagnostic et le traitement des maladies hépatobiliaires. Le succès de la CPRE et la morbidité post-CPRE sont liés au niveau d'activité du centre. Objectifs : Le but de notre travail est de décrire les indications, les résultats et les complications de la CPRE chez les patients âgés ; définis par un âge supérieur à 65 ans selon l'OMS. Matériel et méthodes : Il s'agit d'une étude rétrospective incluant tous les patients âgés de plus de 65 ans ayant eu une CPRE au service de gastroentérologie de l'hôpital Mohamed TaherMaamouri de Nabeul durant une période de 9 ans (2010-2018). Résultats : Nous avons colligés 398 patients d'âge moyen =77 ans [65-98] et un sex-ratio (femmes/hommes) =1,7. Les indications de la CPRE ont été dominées par les calculs résiduels dans 57,1% des cas, le traitement séquentiel des calculs de la vésicule biliaire associée aux calculs de la voie biliaire principale (VBP) dans 14,8%, les carcinomes de la région ampullaire dans 14%, l'angiocholite aigue grave dans 9,3% des cas et l'angiocholite aigue hydatique dans 3,4%. Une lithiase de la VBP a été retrouvée dans 55,1% des cas, avec un nombre moyen de 4,4 et une taille moyenne de 6,6 mm. Un empierrement cholédocien a été retrouvé chez 9,6% des patients. Une prothèse biliaire plastique a été mise en place sans sphinctérotomie chez 59 patients (14,8%), pour défaut d'extraction de calculs ou pour le drainage d'une sténose biliaire. Cinq patients (1,3%) ont subi une lithotripsie mécanique pour des calculs de la VBP. Un cathétérisme du canal pancréatique principal a été observé chez 173 patients (43,5%), dont 90,2% avaient eu un seul passage. Un échec de la procédure a été noté chez 47 patients (11,8%) en raison d'un échec de cathétérisme de la VBP chez 68,1% des patients, d'une papille intra-diverticulaire dans 10,6% des cas et d'une papille non identifiée chez 4 patients (8,5%). Des complications per et post acte ont été observées dans 7,1% des cas avec 14 pancréatites (3,5%), 9 saignements (2,3%), 2 perforations duodénales et 3 infections diverses (0,8%). Nous avons déploré 5 décès. Avant la procédure, une prémédication avec un suppositoire à l'indométacine a été instaurée chez 82,9% des patients et 76,6% ont reçu une perfusion de Ringer lactate. Conclusion : Dans notre centre, la CPRE chez les personnes âgées était indiquée principalement pour la pathologie lithiasique. Elle était efficace chez environ 90% des patients. La morbidité spécifique à la procédure était inférieure à 10%, malgré la gravité croissante des affections traitées. L'amélioration de la qualité nécessitera sans aucun doute une évaluation détaillée des facteurs de risque des complications redoutables.

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10 - Résultats de l'obturation endoscopique des varices gastriques hémorragiques par colle biologique. Salma Baghdadi, Meriam Sabbah, Khaoula Chabbouh, Norsaf Bibani, Asma Ouakaa, Hela Elloumi, Dalia Gargouri. Service de Gastro –entérologie, hôpital Habib Thameur, Tunis. Introduction : L'hémorragie digestive haute par rupture de varice gastrique est un événement rare et grave, grevé d'une importante morbidité et mortalité. L'obturation des varices gastriques par la colle biologique en est actuellement le traitement de référence.Bien que cette thérapeutique ait prouvé son efficacité, il existe encore peu de données disponibles sur son efficacité ou ses complications. Objectifs : Evaluer l'efficacité et l'innocuité de l'obturation des varices gastriques hémorragiques par colle biologique Matériel et méthodes : Il s'agit d'une étude rétrospective s'étalant de janvier 2013 à juillet 2019, colligeant tous les patients admis au service de gastro-entérologie de l'hôpital Habib Thameur pour hémorragie digestive haute par rupture de varices gastriques, traités par injection endoscopique de colle biologique (N-butyl-2-cyanoacrylate (Glubran®). L'efficacité du traitement a été jugée sur l'absence de récidive hémorragique ou la survenue de complications. Résultats : Ont été réalisés 35 encollages chez 26 patients, répartis en 15 hommes et 11 femmes et avec sex-ratio 1.36, d'âge moyen de 60.1 [20-86 ans].Le suivi moyen était de 42 mois Le syndrome d'hypertension portale était secondaire à une cirrhose dans 21 cas soit 80.7%(virale C dans 10 cas, virale B dans 3 cas,idiopathique dans 6 cas, CBP dans un cas et CSP dans un cas ), une thrombose porte dans un cas et a un bloc infra hépatique dans 4 cas. L'hémorragie digestive était extériorisée sous forme d'hématémèse dans sept cas, de méléna dans 6 cas, hématémèse et méléna dans neuf cas et elle était de grande abondance extériorisée sous forme de rectorragie dans un seul cas. Le saignement était non extériorisé dans trois cas. Le taux moyen d'hémoglobine était de 8.8 g/dl [5 -14]. Les varices gastriques étaient type GOV 2 chez 16 patients, GOV1 chez huit patients, IGV1 chez 4 patients. Tous avaient des stigmates de saignement récent .La quantité de colle biologique utilisée était en moyenne 1.6cc [1-4cc]. L'évolution a été marquée par l'arrêt immédiat du saignement avec efficacité du traitement endoscopique dans 100 % des cas. Aucune complication immédiate (douleurs, fièvre ou embolie) n'a été notée. L'évolution, avec un recul moyen de 1 à 27 mois, a été marquée par la récidive hémorragique chez 17 patients. Trois patients sont décédés durant la période de suivi (8%). Conclusion : Ce travail permet de confirmer l'efficacité et l'innocuité de la colle biologique dans le traitement de l'hémorragie digestive par rupture des varices gastriques.

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11- Sténoses bénignes de l'oesophage : principales étiologies et résultats de la dilatation endoscopique. Marwa Ghribi, Moufida Mahmoudi, Mouna Medhioub, Amal Khssiba, Lamine Hamzaoui, Msadek Azzouz . Service de Gastroentérologie Hôpital Taher Maamouri-Nabeul. Introduction : Les sténoses bénignes de l'œsophage sont définies par la présence d'un obstacle organique œsophagien, non tumoral et excluant une achalasie. Elles sont dominées par les sténoses peptiques secondaires à l'exposition chronique à l'acidité gastrique. La première approche thérapeutique consiste en une dilatation endoscopique par bougies de Savary ou par ballonnet hydrostatique. Objectifs : Décrire les principales caractéristiques épidémio-cliniques et endoscopiques des sténoses œsophagiennes bénignes diagnostiquées dans notre service et évaluer les résultats à court et à long terme de la dilatation endoscopique. Matériel et méthodes : Etude rétrospective ayant inclus tous les patients présentant une sténose œsophagienne bénigne, et pris en charge dans notre service entre les années 2014 et 2019. Résultats : Trente-sept patients ont été inclus. Il s'agissait de 14 femmes et de 21 hommes avec un sex-ratio (H/F) =1,5. L'âge moyen était de 55,6 ans [12-88]. Une symptomatologie de reflux était présente chez 34,3% des patients. Le maître symptôme était une dysphagie, présente dans 91,4% des cas. La dysphagie était mixte (intéressant les solides et les liquides) dans 100% des cas. Elle était peu sévère (stade 1 selon le score d'Atkinson) dans 53,1% des cas. Les autres symptômes étaient représentés par des épigastralgies dans 14,3%. Une altération de l'état général a été notée chez 45,7% des patients. Le délai de consultation était de 9,7 mois [3-13,5]. Une anémie était présente chez 10 patients (28,6%). Une TDM cervico-thoracique a été pratiquée chez 6 patients, éliminant une origine néoplasique. L'endoscopie digestive haute a révélé une sténose unique chez tous les patients. La sténose siégeait au niveau de l'œsophage supérieur chez 13 patients (37,1%), moyen chez 17 patients (48,6%) et inférieur chez 5 patients. La sténose était courte (longueur de moins de 1 cm) dans la majorité des cas (80%). Elle était infranchissable dans 60% des cas, franchie à frottement dans 34,3% des cas et facilement franchissable dans 5,7% des cas. Des biopsies œsophagiennes ont été pratiquées chez tous les patients, éliminant une pathologie maligne ou infiltrantede l'œsophage. Les lésions gastriques associées ont été dominées par la gastrite chronique à HP chez 10 patients, et par les polypes hyperplasiques chez 6 patients. La majorité des sténoses était d'origine peptique (43%), suivies des sténoses anastomotiques (23%), membraneuses (20%), caustiques (11%), et puis radiques (3%). La dilatation a été effectuée par les bougies de Savary dans 83,3% des cas, par ballonnet hydrostatique dans 10% et par le fibroscope dans 6,7% des cas. Le recours à la fluoroscopie n'a été nécessaire que chez 52% des patients. Aucune complication n'a été rapportée. Une seule séance était suffisante pour aboutir à une régression endoscopique de la sténose chez la majorité des patients (56,7%), tandis que plus de deux séances étaient nécessaires chez 26,6% des patients. La durée moyenne de suivi était de 23,17 mois [1 à 108]. La majorité des patients ont rapporté une amélioration constante de la dysphagie (53,6%). Une sténose réfractaire a été notée chez 14,3 % et une récidive dans 32,1% des

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cas. Le délai moyen de la récidive était de 22,56 mois [2 à60]. La mise en place d'une prothèse métallique a été effectuée chez un patient pour une sténose réfractaire. En analyse univariée, les facteurs prédictifs de récidive de la dysphagie étaient : le sexe masculin, l'origine peptique de la sténose et le recours à une seule série de dilatation (p=0.024). Conclusion : Les sténoses œsophagiennes bénignes sont dominées par l'origine peptique. Le traitement endoscopique, basée essentiellement sur la dilatation par les bougies de Savary, s'avère efficace avec de bons résultats à court et à long terme.

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12- Les lésions gastriques des estomacs opérés par Sleeve : prévalence et facteurs de risque de lésions sévères. Marwa Ghribi, Taieb Jomni, Imen Abdelaali, Amen Ghozzi, Khedija Bellil, Mohamed Hèdi Douggui. Service de GastroentéroIogie hôpital des FSI, La Marsa. Service d’Anatomopathlogiehôpital des FSI, La Marsa. Introduction : La sleeve gastrectomie ou la gastrectomie longitudinale est l'une des principales techniques de chirurgie bariatrique. Le recours à cette intervention est de plus en plus fréquent devant l'augmentation de la prévalence de l'obésité morbide dans la société. Objectifs : Décrire les principaux aspects histopathologiques des estomacs opérés par sleeve gastrectomie et de rechercher les facteurs associés à des anomalies histologiques sévères (activité sévère, métaplasie intestinale, atrophie glandulaire). Matériel et méthodes : Il s'agit d'une étude rétrospective, ayant colligé tous les patients opérés par sleeve gastrectomie pour une obésité morbide, entre l'année 2015 et 2019. Les données épidémiologiques, cliniques et endoscopiques ont été collectées. On a également recherché lescaractéristiques anatomopathologiques des pièces opératoires. Résultats : Trente-cinq cas de sleeve gastrectomie ont été colligés. Il s'agissait de 30 femmes et de 5 hommes (SR=6). L'âge moyen était de 38,57 ans [21-62 ans]. Tous les patients avaient une obésité au moins modérée (un BMI > = 35 Kg/m²), avec une moyenne de 42,47 [35,9-50] Kg/m². Un diabète, une HTA et une dyslipidémie étaient présents chez 20%, 17% et 17% des patients respectivement. Deux patients présentaient une symptomatologie digestive à type d'épigastralgies. La fibroscopie oeso-gastro-duodénale (FOGD) systématique a été pratiquée en préopératoire chez 28 patients (80%). Une gastropathieantrale était retrouvée chez 24 patients. Une gastropathiefundique était retrouvée chez un patient, un polype gastrique chez un autre patient, une bulbite ulcérée chez trois patients et une duodénite chez un patient. La FOGD était normale chez 2 patients. Les biopsies ont conclu à une gastrite chronique folliculaire dans 96% des cas. L'HP était présent dans 78,5% des biopsies gastriques. Tous les patients porteurs de HP ont reçu un traitement d'éradication. Le contrôle d'éradication avant sleeve n'a été fait que chez deux d'entre eux. L'examen de la pièce opératoire a conclu à une gastrite chronique folliculaire antrale chez 23 patients (65,6%). Il était sans anomalies chez le reste des patients. Le HP n'a pas été éradiqué chez 5 patients. Concernant l'activité de la gastrite folliculaire antrale, elle était légère dans 25% des cas, modérée dans 56,3% et sévère dans 12,5%. Aucune atrophie glandulaire ni foyers de métaplasie intestinale n'ont été individualisés. Aucun facteur n'a été associé au développement d'une gastrite à activité sévère. Conclusion : Les lésions gastriques des estomacs opérés par sleeve sont dominées par la gastrite chronique active. Les lésions sévères sont peu fréquentes et il ne semble pas avoir un impact de l'obésité sur l'apparition de ces lésions gastriques pré néoplasiques.

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13- Influence du jeûne du mois de ramadan sur la qualité de la préparation colique au cours de la coloscopie. Ichrak Ferchichi, Meriam Sabbah, Dorra Trad, Asma Ouakaa, Nawel Bellil, Norsaf Bibani, Hela Elloumi, Dalila Gargouri. Service de gastro-entérologie Hôpital Habib Thameur, Tunis. Introduction : La qualité de la préparation colique pour la réalisation de la coloscopie totale conditionne directement la qualité de l'examen avec un double impact médical et médico-économique. Il est actuellement recommandé d'utiliser 4L de solutions de polyéthylène glycol (PEG) avec ou sans fractionnement. Une diète sans résidus uniquement liquide est également recommandée la veille de l'acte. Cependant, au cours du mois de Ramadan, ces règles paraissent contraignantes en raison du changement des habitudes alimentaires des patients. Objectifs : Le but de notre étude était d'évaluer l'efficacité de la préparation colique standard au cours du mois de Ramadan. Matériel et méthodes : Il s'agit d'une étude prospective incluant les patients chez qui une coloscopie a été indiquée et programmée entre le mois d'Avril 2019 et Juin 2019. Tous les patients inclus ont reçu un régime sans résidu durant 3 jours et une préparation colique par 4 Litres de PEG la veille de l'acte. La qualité de la préparation colique a été évaluée selon le Score de Boston. Une étude comparative a été effectuée entre deux groupes de patients : ceux dont la coloscopie a été pratiquée au mois de Ramadan et ceux dont la coloscopie a été effectuée en dehors du mois de Ramadan (SPSS 22.0, p significatif si < 0,05). Les patients qui ne jeûnent pas le mois de Ramadan n'ont pas été inclus dans notre étude. Les critères d'exclusion ont été définis par l’arrêt de l'examen en raison d'une mauvaise tolérance ou d'une sténose infranchissable par le coloscope. Résultats : Soixante et un patients (âge moyen de 50 ans [24-70] et sex-ratio de 1,1 [H / F = 32/29]) ont été inclus. La coloscopie a été demandée pour une modification du transit dans 32% des cas, une hémorragie digestive dans 17% des cas et une surveillance d'une maladie inflammatoire chronique de l'intestin dans 16% des cas. Trente coloscopies ont été pratiquées au cours du mois de Ramadan (contre 31 en dehors du mois de Ramadan). En comparant les deux groupes, la préparation colique était significativement meilleure dans les coloscopies réalisées en dehors du mois de ramadan (p=0.005) ; Le score de Boston moyen en dehors du mois de Ramadan était de 6 (Versus 4 au mois de Ramadan) avec une augmentation du nombre de coloscopie incomplètes en raison de la mauvaise préparation au mois de Ramadan (p=0.012). Conclusion : Dans notre série, la réalisation d'une coloscopie au cours du mois de Ramadan après une préparation standard de 4L de PEG était associée à une mauvaise préparation colique entrainant un arrêt de l'examen dans plus d'un tiers des cas. Il faudrait ainsi proposer un protocole de préparation différent, adapté aux habitudes alimentaires des patients au cours du mois de Ramadan.

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14- La simulation en endoscopie digestive haute: Quel impact sur la qualité d'apprentissage des résidents de gastro-entérologie ? Sara Hamdi, Nour Elleuch, Aida Ben Slama, Aya Hammami, Hanen Jaziri, Wafa Dahmani, Wafa Ben Ameur, Sami Hmila, Ahlem Braham, Salem Ajmi, Mehdi Ksiaa, Ali Jmaa. Service de gastro-entérologie CHU Sahloul, Sousse. Service de gastro-entérologie hôpital Msaken. Introduction : Traditionnellement, les résidents Tunisiens de gastro-entérologue ont appris à faire des endoscopies dans des conditions réelles sous la supervision d'un endoscopiste qualifié. Récemment, une formation en endoscopie digestive a été instaurée par le collège national d'hépato-gastro-entérologie pour les résidents affectés en première année. Objectifs : Évaluer l'intérêt de la simulation à l'endoscopie dans l'amélioration du savoir, et du savoir-faire de l'apprenant lors de la pratique de l'endoscopie digestive haute dans des conditions réelles. Matériel et méthodes : L'évaluation de la simulation a été faite par un questionnaire d'évaluation qui a été adressé à tous les participants à la formation par simulation et cela dans un délai de 4 mois de la formation. Cette évaluation a reposé sur les données issues de la partie quantitative du questionnaire ainsi que sur les données issues des questions ouvertes. Résultats : Parmi les 17 participants, 16 (94,1%) ont acceptés de répondre à notre questionnaire. Quinze (93,3%) résidents ont senti une progression dans leur pratique d'endoscopie après la formation. A 4 mois de la formation, le nombre moyen d'endoscopies hautes pratiquées par les résidents sans aide d'un sénior était 6,6 (0-30). Sur une échelle de 0 à 10, la note moyenne portant sur la difficulté de réalisation d'une endoscopie haute était de 7,5 avant la formation versus 4,8 après la formation. En détaillant les différentes étapes de la réalisation de l'endoscopie haute, une nette amélioration a été ressentie par tous les participants. Une amélioration des notes moyennes attribuées à leurs habilitées à mener à bien certaines étapes de l'endoscopie a été obtenue après la formation, à savoir l'introduction du fibroscope (2,3 vs 7,43), le franchissement du pylore (2 vs 5,3), l'entrée dans le duodénum (1,7 vs 6,2), la rétrovision (1,5 vs 5,31) ainsi que la connaissance de l'aspect endoscopique normal (3,81 vs 6,1) et l'identification des lésions (3,3 vs 5,5). La note attribuée à la qualité globale de la formation était de 7,43 (6 à 9) et celle attribuée à leur satisfaction personnelle était de 7,6 (6 à 10). Conclusion : Dans notre étude, la formation à l'endoscopie basée sur la simulation a offert aux résidents l'opportunité d'améliorer leurs capacités à mener à bien des procédures d'endoscopie de manière indépendante et cela dans les conditions réelles. La formation à l'endoscopie par simulation semble être très utile pour compléter la formation initiale traditionnelle à l'endoscopie pour les résidents en hépato-gastro-entérologie ayant peu ou pas d'expérience en endoscopie.

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15- Critères de qualité de la coloscopie: évaluation des pratiques du service de gastro-entérologie de Sahloul. Sara Hamdi, Nour Elleuch, Aida Ben Slama, Eya Hammami, Hanen Jaziri, Wafa Ben Ameur, Wafa Dahmani, Ahlem Braham, Salem Ajmi, Mehdi ksiaa, Ali Jmaa. Service de gastro-entérologie Sahloul, Sousse, Tunisie. Introduction : La coloscopie est l’examen clé dans toute stratégie de dépistage et de prévention du cancer colorectal (CCR). L’hépato-gastro-entérologue doit s’engager à réaliser des examens de qualité pour éviter au maximum la probabilité de lésions manquées et la survenue de cancer d’intervalle. Objectif : Evaluer la qualité des coloscopies réalisées en 2018 dans notre centre et étudier les facteurs prédictifs de complétude de la coloscopie. Méthodes : Les comptes rendus (CR) de coloscopies pratiquées en 2018 ont été rétrospectivement collectés. Nous avons évalué la qualité de la coloscopie en pré, per et post procédure en se basant sur les données précisées sur les CR et en se référant aux recommandations de la société européenne d’endoscopie gastro-intestinale ESGE (2017). Les facteurs prédictifs de totalisation de la coloscopie étaient analysés. Résultats : Nous avons inclus 363 CR de coloscopie. L’indication de la coloscopie était précisée sur le CR dans tous les cas. Elle était validée chez tous les patients. L’indication était le dépistage de CCR dans 7,6% des cas. Un score évaluant la préparation colique était précisé dans 27,5 %. La coloscopie était totale dans 74,4 %. Pour les autres patients, la coloscopie était arrêtée en raison de la mauvaise préparation dans 58,1% des cas, la mauvaise tolérance dans 25,8% des cas, une boucle irréductible dans 12,9 % et un coloscope arrivé à bout de course dans 3,2% des cas. Une iléoscopie était indiquée dans 42,2%. Celle-ci était réalisée dans 81,5 % des cas. L’échec de cathétérisme de la dernière anse iléale était attribué à la mauvaise préparation dans 42,1% des cas, à une difficulté d’intubation de l’iléon dans 31,6% et à une boucle irréductible dans 26,3% des cas. La description des lésions était précise dans 89,2% des CR de coloscopie contenant des anomalies. En analyse univariée, la bonne préparation était significativement corrélée à la totalisation de coloscopie (88,2% vs. 41,7 ; p < 0,001). L’anémie (40% vs. 77,1% ; p= 0,019) ainsi que les douleurs abdominales (42,9% vs. 78,1% ; p= 0,009) étaient corrélées à une coloscopie incomplète. L’âge, le sexe et le grade de l’endoscopiste n’avaient pas été identifiés comme prédictifs de complétude de la coloscopie. Conclusion : La promotion de la qualité des examens endoscopiques notamment la coloscopie est un impératif dans la pratique de notre métier. Il faut se référer à des standards validés pour garantir aux malades ainsi qu’à l’endoscopiste la fiabilité des résultats de l’examen.

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16 - Epidémiologie des polypes colorectaux et Polypectomie colique. Donia Gouiaa, Yosra Zaimi, Mohamed Karim Temani. Service de Gastroentérologie, Hôpital Charles-Nicolle, Tunis. Introduction : La polypectomie endoscopique thérapeutique est la technique de choix pour la résection des polypes colorectaux et a un intérêt majeur dans la prévention du cancer colorectal. Objectifs : Le but de cette étude est d'analyser le profil épidémiologique des polypes colorectaux. Matériel et méthodes : Nous avons mené une étude rétrospective, incluant 76 patients, présentant des polypes colorectaux réséqués endoscopiquement à l'unité d'endoscopie digestive de l'Hôpital Charles-Nicolle de Tunis, entre 2016 et 2018. Résultats : Nous avons colligé 76 patients, d'âge moyen 62,5 ans (29 -84 ans) et de sex-ratio H/F : 1,4. Parmi nos patients 26,3 % étaient tabagiques et 3,95 % étaient consommateurs d'alcool. Seulement 1,3 % des patients avaient des antécédents familiaux de polype colique ou de cancer colorectal. Les indications de la coloscopie étaient dominées par la constipation (56,6%), les douleurs abdominales (22,4%), une rectorragie (15,8%), une diarrhée (7,9 %) et une alternance diarrhée constipation (6,6%) La coloscopie a été réalisée devant un test hémoccult positif (5,3%) et dans le cadre d'un bilan d'une anémie (3,9%).un dépistage a motivé l'examen dans 6,6% des cas. L'anémie a été retrouvée chez 21,1% des patients avec un taux moyen d'hémoglobine à 13,3g/dl [9,5-16,9g].Un groupe sanguin rhésus positif a était retrouvé dans 90,8% des cas. Le polype était unique dans plus de la moitié des cas. La localisation la plus fréquente était le colon sigmoïde (39,5%). Environ les ¾ des polypes avaient une taille inférieure à 10 mm. Selon la Classification de Paris, 65,8% des polypes étaient sessiles et 31,6% étaient pédiculés. Plus de 80% des polypes étaient recouverts par une muqueuse normale, 18,4% par une muqueuse congestive et 2,6% par une muqueuse ulcérée. A l'étude histologique, 7,9% des polypes étaient hyperplasiques et 86,8% étaient des adénomes dont 61,8 % en dysplasie de bas grade et 27,6% en dysplasie de haut grade. Concernant la polypectomie 10,5 %des polypes ont été réséqués par la pince froide et 61,8% par l'anse diathermique. La résection était complète dans 93,4%des cas. Un incident hémorragique post-polypectomie a été noté chez 1 seul patient (1,32%). Aucune perforation colique n'a été notée. Lors du suivi (médiane : 26 mois) 10 polypes de novo dont 2 adénocarcinome ont étaient retrouvés. Conclusion : Les polypes colorectaux sont dominés par les adénomes, constituant une lésion précancéreuse dont le dépistage et le traitement permettent la réduction de la morbi-mortalité du cancer colorectal.

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17 - La maladie hémorroïdaire: résultats des ligatures élastiques. Soumaya Nsibi, Rym Ennaifer, Myriam Ayari, Bochra Bouchabou, Fatma Ben Farhat, Houda Ben Nejma. Service d'hépato-gastro-entérologie Hôpital Mongi Slim La Marsa. Introduction : La maladie hémorroïdaire(MH) reste sans doute la plus fréquente des affections proctologiques.Il existe plusieurs approches thérapeutiques : le traitement médical, le traitement instrumental en particulier la ligature élastique et le traitement chirurgical. La ligature élastique des hémorroïdes (LEH) demeure le principal traitement instrumental dans notre pays Objectifs : Le but de notre travail était d'évaluer le résultat et la tolérance à court et long terme de la LEH. Matériel et méthodes : Il s'agissait d'une étude rétrospective descriptive monocentriques'étalant sur 4 ans (2014-2018).Nous avons colligé tous les patients qui ont été traités par LEH en ambulatoire. Les données démographiques, cliniques et endoscopiques relatives aux patients et à leur maladie ont été étudiées. La saisie des données a été faite en utilisant le logiciel Excel. Résultats : Trente-sept patients ont été inclus avec nette prédominance masculine : sex-ratio (H/F)=7,7. L'âge moyen était de 46 ans. Sept patients avaient des antécédents familiaux de MH. 17% des patients étaient tabagiques et 43% consommaient de l'alcool. La symptomatologie prédominante était les rectorragies suivies des proctalgies et de constipation chez 32,17 et 12 patients respectivement. L'examen proctologique était motivé par une anémie dans 28% des cas ayant nécessité une transfusion chez 3 patients. Deux tiers des patients avaient des hémorroïdes internes (HI) garde 2 selon la classification de Goligher ; 30% avaient des HI grade 3. Le nombre moyen de paquets hémorroïdaires était de 2,25. L'indication à une LEH était un échec du traitement médical dans 70% des cas. Le nombre moyen des séances de LEH était de 4 séances [1-12] ; de même pour le nombre moyen des élastiques (la moyenne = 4 élastiques par patient). La LEH était compliquée d'un saignement minime chez 5 patients (14%). Onze patients avaient présenté des douleurs dans les 6 heures suivant la ligature dont 5 patients ont nécessité le recours à des antalgiques. Parmi eux deux patients avaient des douleurs très intenses en rapport avec l'ulcération après chute d'escarres. Trois cas de thrombose hémorroïdaire externe ont été décrits. La LEH était compliquée d'un abcès anal qui a été drainé chirurgicalement chez un patient. L'évolution était bonne dans la majorité des cas (80%). Deux patients ont eu recours à la chirurgie devant l'échec du traitement instrumental. Nos patients ont été suivis sur une période moyenne de 20,4 mois [1-72]. Conclusion : Dans notre série, le traitement instrumental des hémorroïdes internes symptomatiques par ligature élastique était efficace et dénué de complications graves dans la majorité des cas. Ces résultats étaient concordants voire meilleurs aux données de la littérature ce qui souligne la place importante de la ligature élastique dans la prise en charge de la maladie hémorroïdaire.

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18 - La sténose peptique de l'oesophage: à propos de 17 cas. Samir Bradai, Amal Khsiba, Moufida Mahmoudi, Mouna Medhioub, Lamine Hamzaoui, Mohamed Msadak Azzouz. Service de gastroentérologie, Hôpital Mohamed Taher Maamouri, Nabeul. Introduction : Les sténoses peptiques de l'œsophage représentent une complication majeure du reflux gastro-œsophagien (RGO). La fibroscopie œsogastroduodénale (FOGD) joue un rôle diagnostique et thérapeutique. Le traitement se base sur le traitement du RGO et les dilatations endoscopiques. Objectifs : Le but de notre travail est de déterminer les caractéristiques épidémiologiques, endoscopiques, radiologiques et les résultats thérapeutiques des patients ayant des sténoses peptiques Matériel et méthodes : Il s'agit d'une étude rétrospective menée au service de gastroentérologie de Nabeul entre janvier 2006 et décembre 2018, colligeant tous les malades présentant une sténose peptique de l'œsophage sur des arguments cliniques, endoscopiques, histologiques. Nous avons inclus tous les patients ayant bénéficié d'une dilatation endoscopique. Résultats : Nous avons colligé 17 cas, 11 hommes et 6 femmes. L'âge moyen était de 71,5 ans (19 ans -88 ans). 41,4% des patients étaient tabagiques, 9 patients avaient un reflux gastro-œsophagien chronique non traité avec une durée moyenne d'évolution de 7 ans. Le signe clinique majeur était la dysphagie qui était associée à des régurgitations et un amaigrissement dans 11 cas. La FOGD a retrouvé une sténose du tiers inférieur de l'œsophage chez 16 malades (94%) et un seul patient avait une sténose de l'œsophage moyen. Elle était infranchissable chez 14 patients (82,3%). Une hernie hiatale a été retrouvée chez 5 malades. Le transit œsogastroduodénal, réalisé chez 9 malades, a montré une sténose étendue sur 3 cm en moyenne (2 et 5 cm) . Le traitement médical à base d'inhibiteurs de la pompe à protons a été indiqué chez tous les malades. Le traitement endoscopique a été proposé chez 16 patients avec une moyenne de deux séances à 2 mois d’intervalles. Un traitement par IPP uniquement était indiqué chez un seul malade en raison du refus du traitement endoscopique. La dilatation œsophagienne était réalisée par bougies chez 13 patients et par ballonnet chez 3 patients. Aucune complication à type de perforation, ou d'hémorragie n'a été observée. Cinq patients n'ont pas reconsulté après la première séance de dilatation. Sept patients ont présenté une amélioration de la dysphagie après en moyenne 2 séances (entre une et trois séances de dilatation). Le traitement endoscopique était inefficace après chez 6 malades (37,5%) : Cinq patients ont été proposés pour une fundoplicature et un patient a refusé la chirurgie. En post opératoire, 2 patients ont présenté une dysphagie au bout d'un mois. Ils ont bénéficié d'une autre séance de dilatation endoscopique avec une bonne évolution. Conclusion : La dilatation endoscopique représente le traitement de choix des sténoses peptiques avec une bonne réponse thérapeutique et un taux de complications faible. Le traitement repose sur plusieurs séances de dilatation. Le recours à la chirurgie n'est envisagé qu'après échec du traitement endoscopique.

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❖ TUBE DIGESTIF 19 - La tuberculose péritoneale et iléocoecale: à propos de 30 cas. Makrem Ben Hmida, Senda Tlili, Saber Bouaziz, Hanen Elloumi, Sonia Ben Hamida, Awatef Belkhamsa, Charferddine Baccouche, Zeineb Benzarti, Imed Cheikh. Service de Gastroentérologie CHU Habib Boughatfa. BIZERTE. Introduction : La tuberculose pose un problème de santé publique dans certaines régions endémiques du monde dont la Tunisie. La localisation péritonéale et iléo-caecale sont les deux formes abdominales les plus fréquentes de l'ensemble des localisations de la tuberculose. Objectifs : L'objectif de notre travail est d'étudier les différentes présentations cliniques, radiologiques, endoscopiques et évolutives des cas de tuberculose péritonéale et iléo-caecale. Matériel et méthodes : Etude rétrospective descriptive colligeant tous les cas de tuberculose péritonéale et iléo-caecale diagnostiqués sur une période de 7 ans (janvier2012-juin2019). Résultats : 25 cas de tuberculose abdominale ont été inclus dans notre étude. La localisation abdominale était péritonéale dans 18 cas et iléo-caecale dans 7 cas. L'âge moyen de nos patients était 38,4 ans (24-64ans). Il s'agissait de 20 femmes et de 10 hommes. La notion de contage tuberculeux n'a pas été retrouvée chez nos patients. Les symptômes cliniques étaient dominés par les douleurs abdominales, les troubles du transit, les signes d'imprégnation tuberculeuse avec fièvre, des sueurs nocturnes et une altération de l'état général. Une forme compliquée de péritonite aigue par perforation intestinale était retrouvée chez un patient. L'intradermoréaction était positive dans 43 ,2 % des cas. L'examen physique avait retrouvé une ascite chez 15 malades (50%), L'analyse du liquide d'ascite a montré une prédominance lymphocytaire de nature exsudative dans 100 % des cas. La coloscopie pratiquée chez 10 malades a montré un aspect ulcéro-nodulaire du coecum et de la valvule (7 cas) et des ulcérations atypiques (3 cas). La laparoscopie diagnostique pratiquée chez les patients ayant une ascite a montré un aspect évocateur de tuberculose dans 95 % des cas. L'analyse histologique des biopsies péritonéales réalisées a permis de confirmer le diagnostic dans 90 % des cas en montrant un granulome épithélio-giganto-cellulaire avec nécrose caséeuse. Tous les malades étaient traités par quadrithérapie puis bithérapie antibacillaire durant une période de six à huit mois. La plupart des patients avaient bien répondu au traitement médical. Conclusion : Devant la recrudescence de la tuberculose ces dernières années dans notre pays, ce diagnostic devrait être de plus en plus posé. Néanmoins la tuberculose abdominale, dans ces différentes localisations, pose encore des difficultés diagnostiques pour le clinicien.

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20 - L'atteinte cardiaque au cours de la maladie coeliaque: à propos de deux cas. Emna Bel Hadj Mabrouk, Sawssen Antit, Nesrine Hemdani, Syrine Belakhal, Taieb Jomni, Imen Abdelaali, Mohamed Hedi Douggui. Service de médecine interne de l'hôpital des FSI, la Marsa. Introduction : L'atteinte cardiaque au cours de la maladie cœliaque (MC) est très peu décrite dans la littérature. Cependant, chez les patients présentant une cardiomyopathie dilatée idiopathique ou une myocardite, la maladie cœliaque est deux à trois fois plus fréquente. Objectifs : Nous rapportons deux nouveaux cas de cardiopathie au cours de la MC. Matériel et méthodes : Il s'agit d'une étude descriptive rétrospective sur une période s'étendant de 2010 à 2019. Nous rapportons les observations de deux patients présentant une maladie cœliaque avec une atteinte cardiaque qui ont été hospitalisés dans le service de médecine interne de l'hôpital des forces de la sécurité intérieure. Résultats : Observation1 : Un patient âgé de 41 ans avait présenté en 2015 des douleurs thoraciques avec des troponines positives. La coronarographie était normale. L'échographie cardiaque ainsi que l'IRM cardiaque étaient en faveur d'une myocardite associée à une communication inter-ventriculaire médio-septale. Le bilan biologique était sans anomalies particulières hormis une anémie ferriprive à 10,5 g/dl. L'enquête étiologique était négative et la myocardite a été étiquetée virale. Un an après, le patient a présenté un accident vasculaire cérébral (AVC) ischémique cérébelleux et des accidents ischémiques transitoires (AIT) à répétition. Le bilan étiologique de l'AVC était négatif. Le diagnostic de MC a été retenu devant la positivité de la sérologie de la MC avec une atrophie villositaire totale grade IV-V de Marsh à la biopsie duodénale. Le diagnostic de MC compliquée de myocardite et d'AVC ischémique a alors été retenu. Le patient a été mis sous régime sans gluten. L'évolution était favorable avec absence de récidive de la myocardite et des AIT. Observation 2 : Un patient âgé de 35 ans était adressé suite à la découverte d'ondes Q de nécrose en antérieur étendu sur un électrocardiogramme fait dans le cadre d'un bilan systématique. L'échographie cardiaque a conclu à une cardiomyopathie dilatée avec une fraction d'éjection du ventricule gauche (FEVG) à 27%. Le bilan montrait une anémie ferriprive à 9,4 g/dl. Dans le cadre du bilan étiologique, les troponines étaient normaux, les sérologies virales étaient négatives, la coronarographie a trouvé un réseau coronaire sain. Dans le cadre de l'exploration de son anémie, le patient a eu une fibroscopie digestive montrant une diminution de la hauteur des plis duodénaux avec la présence d'un aspect craquelé au niveau de leurs sommets. Les biopsies duodénales ont montré une atrophie villositaire subtotale de grade IV-V de Marsh en rapport avec une MC. Le diagnostic de maladie cœliaque révélée par une cardiomyopathie dilatée était alors retenu. Le régime sans gluten était aussitôt initié en association avec le traitement médicamenteux de la CMD. L'évolution était favorable avec correction de l'anémie et l'amélioration de la FEVG.

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Conclusion : L'association d'une cardiopathie à la MC n'est pas fortuite. Une des hypothèses avancées est que le tissu cardiaque est une cible possible aux anticorps anti-transglutaminase. Le régime sans gluten semble améliorer aussi bien les manifestations digestives que celles cardiaques. La MC devrait être recherchée devant toute cardiopathie idiopathique surtout en la présence de signes d'appels tels que l'anémie ferriprive.

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21- Connaissances des gastro entérologues tunisiens en matière d'information et de consentement des patients. Manel Yakoubi, Amal Khsiba, Mouna Medhioub, Moufida Mahmoudi, Lamine Hamzaoui, Msadak Azzouz. Service de gastroentérologie, hôpital Mohamed Tahar Maamouri, Nabeul. Introduction : La relation médecin patient a évolué ces dernières décennies et l'information du malade ainsi que l'obtention de son consentement avant tout accès aux soins sont désormais reconnus comme un véritable droit. Objectifs : Le but de notre étude était d'évaluer les connaissances des médecins hépato gastro entérologues(HGE) en matière d'information et de consentement des patients. Matériel et méthodes : Nous avons mené entre décembre 2018 et Mars 2019, une étude prospective moyennant un questionnaire auto-administré à des HGE en exercice comportant 23 items sur les différentes étapes d'information des patients et l'obtention d'un consentement éclairé. Résultats : Durant la période d'étude, 32 HGE ont répondu au questionnaire. L'âge moyen était de 37,2 ans avec un sex-ratio (H/F) de 0,45. 93,75% des médecins exerçaient dans le secteur public depuis une durée moyenne de 7 ans (1-32 ans). Les connaissances en matière d'information et de consentement du patient étaient jugées par les HGE au début du questionnaire comme étant médiocres dans 37,5% des cas. 21,9% seulement ont participé auparavant dans des formations continues intéressant ce sujet. 84,4% ont pourtant rapportés être assez souvent sollicités pour délivrer une information ou obtenir le consentement d'un patient avant la réalisation d'un acte médical. Dix-neuf médecins (59,4%) ont avoué rencontrer occasionnellement des difficultés au cours de l'information des malades. La durée de la conversation avec le patient était estimée à moins de 5 minutes dans 34,4% des cas. Un délai de réflexion pour consentir est donné occasionnellement aux patients dans 40,6% des cas. La signification de l'injonction thérapeutique ainsi que le processus de refus du patient étaient méconnues dans respectivement 84,4% et 65,6%. A la fin du questionnaire, tous les HGE ont estimé que leur connaissance en matière d'information et de consentement étaient insuffisantes. Conclusion : Seule une information claire, loyale et adaptée permet au malade de donner son consentement éclairé. Cette démarche implique le patient et permet une meilleure adhésion aux soins. Les connaissances des HGE Tunisiens concernant ce sujet sont estimées comme insuffisantes dans notre étude. Des formations continues en matière de droits des patients devraient donc faire systématiquement partie du cursus des HGE en Tunisie.

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22- Qualité de vie avant et après ligature élastique des hémorroïdes: Application du score Burden Hémo/Fiss Qol. Myriam Ayari, Rym Ennaifer, Soumaya Nsibi, Bochra Bouchabou, Fatma Ben Farhat, Houda Ben Nejma. Service de gastro-entérologie Hôpital Mongi Slim, La Marsa. Introduction : L'amélioration de la qualité de vie des malades est devenue un objectif thérapeutique majeur dans la prise en charge de la maladie hémorroïdaire (MH). La ligature élastique des hémorroïdes (LEH) est actuellement le traitement de première ligne après échec du traitement médical. Objectif : Evaluer le retentissement de la MH sur la qualité de vie (Qdv) des patients avant et après LEH. Matériel et méthodes : Il s'agit d'une étude transversale ayant inclus tous les patients suivis dans notre service pour une MH nécessitant un traitement par ligature élastique. La Qdv avant et après LEH a été évaluée en utilisant le score Burden Hémo /Fiss Qol pour chaque patient. Il s'agit d'un questionnaire comportant 23 questions regroupées en quatre items : Troubles physiques, psychologie, gène lors de la défécation et retentissement sur la vie sexuelle. Chacune des questions est scorée entre 1 et 6. Nous avons utilisé le logiciel de calcul disponible sur le site de la Société Nationale Française de Colo-Proctologie. Résultats : Au total 35 patients ont été inclus dans notre étude avec une nette prédominance masculine (sex-ratio : 7.5). L'âge moyen de nos patients était de 46,8 ± 10,9 ans (extrêmes 20 - 81 ans). Les signes cliniques étaient dominés par les rectorragies (91,4%), suivis des proctalgies (48,5%). Les indications de la ligature élastique étaient les hémorroïdes internes hémorragiques (77%) et le prolapsus hémorroïdaire (23%) en échec du traitement médical. L'examen proctologique trouvait des hémorroïdes internes de grade 2 dans 68,5% des cas et de grade 3 dans 31,5% des cas. Au total 148 séances de LEH ont été réalisées avec un nombre moyen de séances de ligature ayant permis d'atteindre l'objectif thérapeutique de 4 séances (1 - 12). Le nombre moyen d'anneaux par séance était de 1.4 anneaux (1 - 3). La valeur moyenne du score Hémo/Fiss avant LEH était de 49,27 versus 14.82 après (p<0.001). Une nette amélioration des troubles physiques (48.64 versus 14.55, p<0,001), de la gêne lors de la défécation (68.5 versus 21.91 p<0.001), de la psychologie (45.27 versus 12,95 p=0.001) et de la sexualité (37,09 versus 12.09, p=0.02) était observée après le traitement instrumental par ligature élastique. Conclusion : La ligature élastique des hémorroïdes est une technique efficace qui permet d'améliorer la qualité de vie des patients. Le questionnaire Burden Hémo/Fiss Qol évalue de manière fiable l'impact global des hémorroïdes sur la vie des patients. Cet outil simple peut s'avérer utile pour l'évaluation du traitement de la maladie hémorroïdaire dans la pratique quotidienne.

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23- Profil épidémiologique et clinique des hémorragies digestives au cours du mois de Ramadan. Firas Aissaoui, Mejda Zakhama, Arwa Guediche, Raoua Baklouti, Wided Bouhlel, Mohamed Hichem Loghmari, Nabil Ben Chaabène, Leila Safer. Service de gastro-entérologie CHU Fattouma Bourguiba, Monastir. Introduction Le jeûne de Ramadan est une pratique religieuse musulmane qui consiste à s’abstenir de boire et de manger en période diurne durant un mois. Elle entraine des modifications nutritionnelles et provoque une recrudescence de certaines pathologies notamment l’ulcère peptique ainsi que ses complications. Le but de notre étude était de déterminer les caractéristiques épidémiologiques et cliniques de l’hémorragie ulcéreuse au cours de ce mois et d’évaluer sa gravité en comparaison à l’hémorragie survenant en dehors de ce mois Méthodes Il s'agissait d'une étude rétrospective incluanttous les patients qui se sont présentés à l’unité d’endoscopie du service de gastro-entérologie du CHU Monastir pour une hémorragie digestive haute durant le mois de Ramadan et le mois précédant sur une période de dix ans (2009-2018). L’hémorragie a été attribuée à l’ulcère gastro duodénal (UGD) en présence d’une hémorragie active, de stigmates de saignement récent ou en présence d'UGD sans stigmates de saignement et en l'absence d’une autre lésion pouvant expliquer l’hémorragie. Les patients ont étésubdivisés en deux groupes : hémorragie au cours du mois de Ramadan (R) et hémorragie dans le mois précédant Ramadan (AR). Les données épidémiologiques et cliniques, les résultats endoscopiques, le traitement et l'évolution à court terme ont été évalués. Résultats L’étude a inclus dix mois du mois de Ramadan (d’Août 2009 au Juin 2018) et dix mois du mois précédant Ramadan (du Juillet 2009 au Mai 2018). Durant les deux périodes d’étude, 120 patients ont consulté pour une hémorragie digestive haute d’origine ulcéreuse. On a noté un nombre de patients relativement supérieur dans le mois de Ramadan 69 (57,5%) Versus 51 (42,5%). L’âge moyen était 59,5 ± 19,7 ans etla majorité des patients étaient des hommes (65%). On n’a pas noté de différence significative entre les deux groupes concernant l’âge (R=62,2 ; AR=55,8 et p=0,08) et le sexe (pourcentage des hommes) (R=65,2% ; AR=64,7% et p=0,95). Les patients du groupe de Ramadan avaient significativement plus d’antécédent d’insuffisance cardiaque (21,4% vs 7,8% ; p=0,03). Aucune différence statistiquement significative n’a été notée concernant les autres comorbidités (HTA, diabète, AVC, insuffisance coronarienne, respiratoire, rénale et hépatique). Les deux groupes étaient comparables en ce qui concerne l’antécédent d’ulcère peptique (18,8% vs 19,6% ; p=0,95) et ses complications que ce soit l’hémorragie (2,8% vs 3,9% ; p=0,95) ou la perforation (5,7% vs 5,8% ; p=1). On n’a pas noté dans l’étudeune différence statistiquement significative concernant la prise de l’aspirine (33,2% vs 35,2% ; p=0,82)ou des AVK (11,5% vs 7,8% ; p=1). La présentation clinique initiale était majoritairement une hématémèse sans pouvoir noter de différence significative entre les deux groupes R et AR (59, 4% Vs 62,7% ; p=0,71). Dans notre étude, les patients jeûneurs (groupe R) se présentaient avec une hémorragie plus sévère à l’admission en comparaison avec les patients non jeûneurs (groupe AR) : la moyenne de la tension artérielle systolique était plus basse (109,2 Vs 115,7 ; p= 0,04), la moyenne de la fréquence cardiaque était plus élevée (91 Vs 83,6 ; p=0,02), la moyenne de l’hémoglobine était plus basse (8,3 Vs 9,7 ; p<10-2), il y avait plus d’insuffisance rénale (62,3% Vs 45,1% ; p=0,05) et le score de Blachford était significativement plus élevé (8,8 Vs 6,7 ; p=0,01). La prise en charge initiale des patients était significativement différente entre les deux groupes de l’étude : les patients du groupe R en comparaison aux patients du groupe AR ont nécessité plus de recours à la perfusion des macromolécules (66,6% Vs 37,2% ; p<10-2) et plus de recours à une transfusion des culots globulaires (65,2% Vs 29,4% ; p<10-3).

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Les constatations endoscopiques étaient comparables entre les deux groupes d’étude. On n’a pas noté de différence significative concernant le siège de l’ulcère, sa taille moyenne (10,6 mm vs 8,6 mm ; p=0,2) ou son caractère creusant (53,6% vs 37,2% ; p=0,07). Un saignement actif (Forrest Ia ou Ib) a été noté chez 13% des patients du groupe R et chez 9,8% des patients du groupe AR sans que cette différence ne soit statistiquement significative (p=0,87). Après la fibroscopie initiale, on a noté que chez les patients du groupe de Ramadan (R) on avait plus de recours à l’hospitalisation (81,1% Vs 62,7% ; p=0.02) et plus de tendance à prescrire les IPP en IV pendant une période prolongée (4,6 Vs 3,3 jours, p=0,02). Concernant l’évolution à court terme, les patients jeûneurs avaient plus de tendance à faire une récidive hémorragique (14,4% Vs 1,6% ; p=0,02). Le recours à la chirurgie (4,3% Vs 1,9%; p=0,63) et le taux de mortalité (4,3% Vs 0%, p=0,26) étaient comparables entre les deux groupes. Conclusion Notre étude montre la gravité de l’hémorragie ulcéreuse survenant durant le mois de Ramadan et son coût plus important sur l’économie de santé (Hospitalisation, IPP en IV). Un contrôle de la maladie ulcéreuse s’impose alors avant d’autoriser le jeûne.

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24 - Efficacité du drainage trans-gastrique des faux kystes du pancréas. Manel Yakoubi, Mouna Medhioub, Amal Khsiba, Moufida Mahmoudi, Lamine Hamzaoui, Msadak Azzouz. Service de gastroentérologie, hôpital Mohamed Taher Maamouri, Nabeul. Introduction : Les faux kystes du pancréas (FKP) sont des collections de suc pancréatique qui peuvent survenir dans les suites d'une pancréatite aigüe ou chronique. Leur fréquence varie selon les séries entre 16 et 50% .Ils sont souvent asymptomatiques , mais leur évolution peut être émaillée par la survenue de complications à type d'infection, d'hémorragie ou de compression de structures adjacentes imposant un drainage endoscopique trans-gastrique ou trans-duodénal. Objectifs : Le but de notre étude était d'évaluer les résultats du drainage endoscopique des faux kystes du pancréas. Matériel et méthodes : Nous avons mené, entre 2013 et 2019, une étude rétrospective descriptive colligeant tous les patients ayant eu un drainage endoscopique d'un faux kyste du pancréas. Résultats : Neuf patients ont été colligés durant la période d'étude. L'âge moyen était de 32,55 ans (6-64 ans) avec un sexe ratio (H/F) de 0,5. Le faux kyste du pancréas était apparu dans les suites d'une pancréatite aigüe chez tous les patients. La pancréatite aigüe était d'origine biliaire, post traumatique ou d'étiologie indéterminée chez respectivement 4, 4 et un patient. La taille moyenne du faux kyste était de 13,6 cm (9-20cm). Un drainage endoscopique trans-gastrique a pu être réalisé chez 7 patients (soit 77,77% des cas). La cause d'échec du drainage endoscopique des FKP dans les deux autres cas était l'absence d'un bombement gastrique ou duodénal chez un patient et la présence d'un petit bombement bulbaire chez l'autre. Le drainage endoscopique consistait en la confection première par le sphinctérotome à pic d'une fistule kysto-gastrique. Une prothèse unique en queue de cochon a été mise en place chez 5 patients. Un patient a nécessité la mise en place de deux prothèses. Un drain naso-gastro-kystique sans prothèse a été placé chez un patient. Aucune complication n'a été observée au cours ou dans les suites du drainage endoscopique des faux kystes avec une évolution favorable chez tous les patients. Conclusion : Le drainage endoscopique des FKP est une méthode simple et efficace pour traiter les gros FKP symptomatiques, permettant ainsi de réserver la chirurgie aux cas d'échec de la voie endoscopique. Cependant, une étude à plus large échelle est nécessaire afin de déterminer les facteurs prédictifs d'échec du drainage endoscopique et de sélectionner ainsi d'emblée les patients candidats à la chirurgie.

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25- Caractéristiques de l'anémie ferriprive d'origine digestive en médecine interne. Emna Bel Hadj Mabrouk, Nesrine Hemdani Nesrine, Imen Abdelaali, Taieb Jomni, Lamia Ben Yaghlène, Mohamed Hedi Douggui. Service de médecine interne de l'hôpital des FSI, La Marsa. Introduction : La carence martiale est la carence nutritionnelle la plus fréquente dans le monde et l'anémie ferriprive (AF) qui en découle représente un problème de santé publique. L'AF est un symptôme et non une maladie en soi et l'identification de son étiologie est d'une importance capitale. L'origine digestive est la principale cause de la carence martiale. Objectifs : L'objectif de notre travail était d'étudier les caractéristiques épidémiologiques, cliniques, paracliniques, thérapeutiques et évolutives des patients pris en charge pour AF dans le service de médecine interne de l'hôpital des Forces de Sécurité Intérieure de la Marsa. Matériel et méthodes : Nous avons mené une étude rétrospective descriptive transversale incluant 100 patients hospitalisés et explorés pour AF au service de médecine interne de l'hôpital des Forces de Sécurité Intérieure de la Marsa. Une étiologie gynécologique était préalablement éliminée chez les femmes non ménopausées. Résultats : L'âge moyen était de 45,6 ans et le sex-ratio H/F était de 0,4. Les femmes avaient un âge moyen significativement plus jeune que les hommes(43,1 ans versus 51,4 ans, p=0,02). Les signes de mauvaise tolérance de l'AF étaient notés dans 20% des cas et n'étaient pas liés à un âge avancé ni à la présence d'antécédents cardiovasculaires. Les signes de sidéropénie étaient notés dans 50,7% des cas avec une fréquence plus élevée chez les femmes (57,4% versus 26%, p=0,035). Le taux moyen d'Hb était de 7,83 g/dl avec des extrêmes allant de 3,7 g/dl à 11,2 g/dl. L'anémie sévère (Hb < 8 g/dl, notée dans 54 % des cas, était associée à la présence de signes fonctionnels du syndrome anémique (p=0,017). La ferritinémie moyenne était de 8,13 ng/ml. Au terme de l'enquête étiologique, une ou plusieurs étiologies de l'AF ont été retrouvées dans 90 % des cas. L'AF d'origine digestive dominait les étiologies. Un saignement digestif a été retrouvé dans 78,8% des cas. Les lésions digestives retrouvées à l'endoscopie digestive haute ou basse étaient majorées par la gastrite dans 32,2% des cas, suivie par la maladie hémorroïdaire dans 23,3% des cas. Un cancer colorectal a été retrouvé dans 4 cas. La malabsorption dont le mécanisme était une maladie cœliaque ou une gastrectomie a été notée dans respectivement 4,4% et 7,8% des cas. Tous les patients étaient mis sous traitement martial par voie intraveineuse ou par voie orale selon la sévérité de l'anémie. La durée moyenne du suivi était de 9,1 mois. Une évolution défavorable (persistance ou récidive de l'AF) était associée à l'absence ou à l'insuffisance du traitement étiologique (p< 0,001) et à une durée du traitement martial inférieure à 4 mois (p=0,034). Conclusion : L'origine digestive demeure la principale cause de l'anémie par carence martiale. Elle est souvent due à un saignement occulte d'origine digestive souvent méconnu ou négligé par le patient. Par ailleurs, l'origine digestive peut aussi être associée à une autre étiologie. De ce fait, une endoscopie digestive haute et basse devrait être indiquée devant toute anémie ferriprive même si une autre étiologie est au premier plan.

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26- Atteinte digestive au cours des vascularites à IgA chez l'adulte: à propos d'une série tunisienne. Emna Bel Hadj Mabrouk, Syrine Belakhal, Nesrine Hemdani, Abdelaali Imen, Lamine Ben Yaghlene, Mohamed Hedi Douggui. Service de médecine interne de l'hôpital des FSI, La Marsa. Introduction : L'atteinte digestive au cours de la vascularite à IgA (V-IgA) est variable, non spécifique et peut faire la gravité de cette maladie. Sa fréquence est variable selon les séries s'échelonnant de 37 à 65%. Objectifs : L'objectif de notre travail était d'étudier les caractéristiques cliniques, biologiques et endoscopiques des patients ayant une V-IgA et présentant une atteinte digestive. Matériel et méthodes : Il s'agit d'une étude descriptive, rétrospective s'étendant sur une période de 15 ans (de 2005 à 2019). Nous avons colligé 9 patients ayant une V-IgA hospitalisés au service de médecine interne de l'hôpital des forces de sécurité intérieure. Le diagnostic de V-IgA était retenu selon les critères de l'ACR 1990. Résultats : Tous les patients étaient de sexe masculin. L'âge moyen était de 44 ans. Les circonstances de découverte étaient le purpura vasculaire (PV) chez 8 patients, associé ou non à des douleurs abdominales (4 cas), un syndrome œdémateux (2 cas), une atteinte articulaire (3 cas), une HTA (2 cas) et une insuffisance rénale avancée (un cas). Le PV était pétéchial chez 5 patients et nécrotique chez un patient. Le siège de prédilection était les membres inférieurs avec quatre cas de formes diffuses. La biopsie cutanée a conclu à une vascularite leucocytoclasique avec dépôt d'IgA à l'immunofluorescence directe. Cinq patients avaient une atteinte digestive associée. Cette atteinte s'est manifestée par des douleurs abdominales (4 cas) et des rectorragies (un cas). Un patient a présenté un tableau d'ischémie mésentérique, opéré en urgence, mais décédé dans les suites opératoires. L'endoscopie digestive a montré un aspect pétéchial dans tous les cas, des ulcérations creusantes diffuses au bulbe et au duodénum (un cas) et au rectum et sigmoïde (un cas). Sur le plan thérapeutique, la corticothérapie était préconisée chez tous les patients avec des inhibiteurs de la pompe à proton et alimentation parentérale. L'évolution était favorable dans 4 cas avec disparition des lésions endoscopiques et reprise de l'alimentation entérale. Conclusion : L'atteinte digestive est une manifestation fréquente des vascularites à IgA de l'adulte. L'évolution vers une perforation digestive est la principale complication qui reste cependant rare. Une surveillance rapprochée et une corticothérapie dès le diagnostic positif de la V-IgA reste la meilleure conduite afin de prévenir la progression de la maladie.

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27- Hémorragie digestive ulcéreuse: Particularités des patients sous anticoagulant ou anti agrégant plaquettaire. Salma Baghdadi, Dorra Trad, Meriam Sabbah, Morsi Ellouz, Hela Elloumi, Norsaf Bibani, D Haddad*, AsmaOuakaa, Dalila Gargouri Service de gastro-entérologie Hôpital Habib Thameur *Service de chirurgie générale Hôpital Habib Thameur Introduction : La prise de traitement gastroagressifs (antiagrégants plaquettaires et anticoagulants) augmente le risque d’hémorragie digestive ulcéreuse et peut rendre plus difficile l’hémostase endoscopique. Ce travail a pour but d’analyser les caractéristiques et d’évaluer le pronostic des HDH d’origine ulcéreuse chez les sujets sous traitement gastroagressif. Patients et méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective effectuée entre juillet 2013 et mars 2019 colligeant tous les patients ayant présenté une HDH d’origine ulcéreuse. Les patients ont été répartis en deux groupes -Groupe A : patients sous traitement gastroagressif -Groupe B : patients ne prenant pas de traitement gastroagressif Les caractéristiques épidémiologiques, cliniques, biologiques, endoscopiques, thérapeutiques et évolutives ont été comparées entre les deux groupes (SPSS 21, p significatif si < 0,05). Résultats : L’étude a inclus 217 patients. L’âge moyen des patients était de 58,6 ans [20ans -93 ans] et le Sexe ratio de 2.8. Soixante-quinze patients étaient sous anticoagulation ou anti coagulation : Groupe A (34.2%) contre 144 (65.8%) ne prenant aucun traitement : GroupeB. Des comorbidités (coronaropathie, troubles du rythme ou accident vasculaire cérébraux) étaient retrouvées chez tous les sujets du GA et 16% du GB (p=0.018). Le score clinico-biologique de BLATCHFORD était comparable entre les deux groupes avec un score < 8 chez 30.4% (n=66) dans le GA versus 35.4% (n=77) dans le GB (p=0.1). Il n’y avait pas de différence en terme d’état de choc initial (7.3% dans le GA versus 11% dans le GB avec p =0.035). Le taux de recours à la transfusion était plus élevé dans le GA (45% vs 29.9%) (p=0.9). Vingt-sept patients soit 12% des patients ont nécessité une hémostase endoscopique : 5% (n=11) dans le GA et 6.9% (n=15) dans le GB (p=0.02). Sur le plan évolutif, une récidive était notée chez 4 patients parmi 217 sur un suivi de 6 mois dont 3 appartenant au GA et 1 au GB (p=0.038). Un seul décès était noté dans la population sous traitement gastroagressif. Conclusion : Dans notre étude, la prise de traitements gastroagressifs n’était pas corrélée à un risque plus élevé d’hospitalisation en milieu de soin intensif et ce malgré les comorbidités plus lourdes et n'influençait pas significativement l'efficacité du traitement endoscopique. En revanche la récidive hémorragiqueétait plus élevée chez cette population.

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❖ FOIE 28- Facteurs prédictifs de l'infection du liquide d'ascite chez les patients cirrhotiques. Hela Gdoura, Hela Benyoussef, Bassma Mnif, Mona Boudabous, Roua Kallel, Lassaad Chtourou , Ali Amouri , Adnéne Hammami, Leila Mnif, Tahri Nabil. Service de Gastro-entérologie de Sfax. Service de Microbiologie de Sfax. Introduction : L'infection du liquide d'ascite est une complication sérieuse de la cirrhose dont le pronostic dépend de la rapidité de la prise en charge thérapeutique. Objectifs : Le but de cette étude rétrospective était de déterminer les principales caractéristiques cliniques et biologiques associées à une infection du liquide d'ascite. Matériel et méthodes : Nous avons mené une étude rétrospective colligeant tous les patients cirrhotiques hospitalisés dans notre service d'hépato-gastro-entérologie de Sfax ayant bénéficié d'une ponction exploratrice du liquide d'ascite entre Janvier 2017 et Janvier 2018. Les paramètres suivants ont été comparés entre les patients avec ou sans infection du liquide d’ascite : âge, sexe, étiologie de la cirrhose, signes cliniques, complications de la cirrhose, concentration de bilirubine totale, score de Child Pugh, concentration en protides du liquide d'ascite. On a utilisé pour l'analyse statistique SPSS 20. Résultats : Cent quarante-deux patients ont été colligés d'âge moyen de 52.8 ans. Le sex- ratio était de 1.36 (H/F=82/60). Le motif d'hospitalisation était une hémorragie digestive dans 35 % des cas, une décompensation œdèmato -ascitique dans 43% des cas, une encéphalopathie hépatique dans 26.8%, des douleurs abdominales dans 19.6% des cas et pour l'exploration d'un nodule hépatique dans 32.6% des cas. L'infection du liquide d'ascite était présente chez 18 patients. En analyse univariée, les facteurs associés à une infection du liquide d'ascite étaient : la température inférieure à 36.8°C ou supérieure à 38°C(p < 0.001) ,des douleurs abdominales (p < 0,001), une encéphalopathie hépatique (p < 0,001), une insuffisance rénale aiguë (p = 0,008), un score de Child Pugh C(p< 0,001), une élévation de la bilirubine totale (p = 0,025). L'âge, le sexe, la cause de la cirrhose, le taux de protides, la présence d'une hémorragie digestive n'étaient pas associés de façon significative à une infection du liquide d'ascite. En analyse multivariée, trois facteurs étaient associés de façon indépendante à une infection du liquide d'ascite : des douleurs abdominales (OR : 12.3 ; 95 % IC : 7.3-20.5), une hypo ou une hyperthermie (OR : 3,5 ; 95 % IC : 1,3-5,2), un score de Child Pugh C (OR : 1,5 ; 95 % IC : 1,1-2,4). Conclusion : L'infection du liquide d'ascite reste un épisode déterminant de l'histoire naturelle de la cirrhose. Selon notre étude, le score de Child Pugh avancé, la présence de douleurs abdominales ainsi que l'hypo ou l'hyperthermie constituent les principaux facteurs prédictifs d'infection du liquide d'ascite.

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29- Facteurs prédictifs de la dégénérescence au cours de la cirrhose virale. Nouha Trad, Sarra Laabidi, Héla Kchir, Sabrine Soua, Hajer Hassine, Hatem Chaabouni, Nadia Maamouri. Service de gastro-entérologie B la Rabta. Introduction : Le carcinome hépatocellulaire (CHC) est une complication fréquente et grave de la cirrhose, ce qui justifie son dépistage et sa prise en charge précoce. Objectifs : Notre objectif était d'identifier les facteurs prédictifs de la dégénérescence au cours de la cirrhose virale. Matériel et méthodes : Il s'agit d'une étude rétrospective incluant les patients suivis dans notre service pour une cirrhose virale entre janvier 2010 et décembre 2017. Résultats : Au total, 180 patients cirrhotiques ont été inclus d'âge moyen de 62 ans [40-85] et de sex-ratio de 0,48. Cinquante un (28,3%) d'entre eux avaient un CHC. La cirrhose était d'origine virale C dans 62,2% des cas, et d'origine virale B dans 27,2% des cas et la coïnfection virale B et C a été retrouvé dans 10,6%. Les patients ont été classés selon le score de Child-Pugh (CP) : CP A dans 43,3%, CP B dans 42,2% et CP C dans 14,4% des cas. Le délai moyen de suivi des patients était de 43 mois [3-84]. Le délai moyen d'apparition du CHC était de 11 mois [0-72]. Les facteurs prédictifs de la survenue du CHC dans notre série étaient les suivants : le score de CP C (p = 0,01), les antécédents de décompensation ascitique (p = 0,03), l'âge avancé (plus de 50 ans) (p = 0,01), l'obésité (p= 0,03) et le tabagisme (p <0,05). En analyse multivariée, seuls le score de CPC et l'obésité étaient des facteurs prédictifs indépendants de la survenue du CHC. Conclusion : Dans notre étude, la survenue de CHC au cours d'une cirrhose virale était corrélée à l'obésité qui est un facteur peu étudié. Une prise en charge précoce du syndrome métabolique au cours de la cirrhose pourrait réduire le risque de dégénérescence.

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30- Évaluation de l'intérêt pronostique du grade ALBI et du score NLR dans le carcinome hépatocellulaire. Nouha Trad, Sabrine Soua, Héla Kchir, Sarra Laabidi, Hajer Hassine, Hatem Chaabouni, Nadia Maamouri. Service de gastro-entérologie B la Rabta, Tunis. Introduction : Plusieurs scores ont été proposés pour constituer une alternative au score de Child-Pugh (CP) notamment chez les cirrhotiques dégénérés. Certains basés sur des marqueurs biologiques facilement accessibles et plus objectifs tel que le grade ALBI (albumine - bilirubine) et le score de NLR (neutrophil-lymphocyte ratio). Objectifs : Notre objectif était d'évaluer les performances pronostiques du grade ALBI et du score NLR chez des patients cirrhotiques atteints de carcinome hépatocellulaire (CHC). Matériel et méthodes : Nous avons effectué une analyse rétrospective des données de patients cirrhotiques consécutifs atteints du CHC entre janvier 2010 et décembre 2017. Tous les patients ont été stratifiés par le CP, le score NLR et par le grade ALBI. La survie globale (SG) en fonction de ces critères a été évaluée par une analyse de survie de Kaplan-Meier utilisant le Log-Rank. Résultats : Un total de 252 patients cirrhotiques ont été inclus. Soixante-quatre (25,4%) d'entre eux avaient un CHC. L'âge moyen était 63,6 ans [43-82] et le sex-ratio H/F était 0,64. La cirrhose était classée CP A dans 32,8% des cas, CP B dans 53,1% et CP C dans 14% des cas. Les patients de grade ALBI 1 (A1 ≤ -2,6) représentaient 5,4% des patients, 46,4% avaient un grade ALBI 2 (A2 compris entre -2,6 et -1,39) et 48,2% avaient un grade ALBI 3 (A3 ≥ -1,39). Le grade ALBI (p <0,006) et le score NLR (p <0,01) étaient significativement corrélés au CP. La survie à deux ans était de 80% chez les patients CP A, de 47% chez les patients CP B et de 16,6% chez les patients CP C (p = 0,004). Selon le grade ALBI, la survie à deux ans était de 33,2% en A1, de 39,3% en A2 et de 33% en A3 (p = 0,8). Pour le score NLR, il n'y avait pas de différence de survie entre les patients avec un NLR <2,75 et ceux avec un NLR≥ 2,75, la survie à deux ans était estimée à 42,8% vs 16% (p = 0,12). L'aire sous la courbe ROC était de 0,70 pour le CP, de 0,444 pour le grade ALBI et de 0,434 pour le score NLR. Conclusion : Dans notre étude, le grade ALBI et le score NLR n'étaient pas associés de manière significative à la survie, bien qu'ils soient corrélés au CP. D'autres scores plus efficaces doivent être développés.

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31- Syndrome de chevauchement: Quelles particularités des patients Tunisiens ? Manel Moalla, Nour Elleuch, Amira Hassine, Aya Hammami, Hanene Jaziri, Aida Ben Slama, Ahlem Brahem, Salem Ajmi, Mehdi Ksiaa, Ali Jmaa. Service de gastro-entérologie CHU Sahloul, Sousse. Introduction : Le syndrome de chevauchement, qui est l'association hépatite auto-immune (HAI)-cholangite biliaire primitive (CBP) ou HAI-cholangite sclérosante primitive (CSP), est une entité rare qui constitue un défi diagnostique et thérapeutique. Objectifs : Le but de notre étude est de préciser les caractéristiques épidémiologiques, clinico-biologiques, thérapeutiques et évolutives des patients tunisiens avec un syndrome de chevauchement. Matériel et méthodes : Tous les cas de syndrome de chevauchement, colligés dans le service de gastro-entérologie de l'hôpital Sahloul, entre 2000 et 2018, ont été rétrospectivement analysés. Le diagnostic a été porté en se basant sur les critères de Paris. Le traitement reposait sur l'acide ursodésoxycholique à la dose de 13 à 15 mg/kg/j en cas de CBP et 15 à 20 mg/kg/j en cas de CSP associé à une corticothérapie à la dose de 0,5 à 1mg/kg/j avec l'introduction ultérieure de l'azathioprine. Résultats : Vingt-huit patients étaient inclus dans notre étude, répartis en 26 femmes (92%) et 2 hommes avec un âge moyen de 51,1 ans (30-73 ans). L'HAI était associée à une CBP dans 89,3 % des cas et à une CSP dans 10,7% des cas soit 3 patients. Les signes cliniques les plus fréquemment observés étaient le prurit (60,7%), l'ictère (57,1%) et la douleur de l'hypochondre droit (39,3%). Au moment du diagnostic, 26 patients avaient une cytolyse avec une moyenne d'ASAT à 188 U/l (13-678 U/l) et d'ALAT à 169 U/l (32-760 U/l) et une cholestase avec une moyenne des GGT à 448 U/l (21-1541) et de PAL à 676 U/l (35-3000). Le bilan immunologique était positif chez 24 patients (85%): les anticorps anti-nucléaires (AAN), les anticorps anti-muscle lisse (AML) et les anticorps anti-LKM1 étaient positifs dans respectivement 42,9%, 25% et 3,6%. Les anticorps anti-mitochondries type M2 étaient positifs dans 65,3% des cas de HAI-CBP. A la biopsie hépatique, 10 patients avaient une hépatite d'interface (35,7%), 6 patients avaient une ductopénie (21,4%), 3 patients avaient un granulome péri-portal (10,7%) et 1 patiente avait un aspect en rosette. Seize patients avaient une fibrose significative (≥ F2) au moment du diagnostic dont 8 étaient déjà au stade de cirrhose. Dans le cadre de recherche de maladies associées, une maladie cœliaque a été retrouvée chez 2 patients, une hypothyroïdie chez 3 patients et une maladie de Crohn colique chez un patient. La densitomètrie osseuse a révélé une ostéopénie chez 5 patients (17,9%) et une ostéoporose chez 6 patients (21,4%). Au bout de un an de traitement, une rémission complète a été observée chez 7 patients (25%). Au total, 50% des patients sont arrivés à normaliser leur bilan hépatique et ce au bout d'une durée moyenne de 2,5 années (1-6ans). Conclusion : Notre étude montre que le profil épidémiologique, clinico-biologique et évolutif des malades Tunisiens atteints de syndrome de chevauchement est similaire à celui rapporté dans la littérature. Tout hépatologue devrait avoir la hantise de poser à temps le diagnostic afin d'établir une stratégie thérapeutique et d'éviter la progression de la fibrose et ses complications.

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32- Positivité des auto-anticorps au cours de la stéatose hépatique non alcoolique. Soumaya Ben Amor, Wafa Ben Mansour, Nabil Ben Chaaban, Imen Jomni, Wided Bouhlel, Mohamed Hichem Loghmari, Safer Leila. Service de gastro-entérologie CHU Fattouma Bourguiba, Monastir. Introduction : Des faibles titres d'auto-anticorps sériques, en particulier des anticorps anti-muscle lisse et des anticorps antinucléaires, sont fréquents chez les patients atteints de stéatose hépatique non alcoolique (SHNA) et sont généralement considérés comme un épiphénomène sans signes cliniques en conséquence, bien qu'ils nécessitent souvent une biopsie du foie pour exclure la maladie auto-immune. Objectifs : Evaluer la positivité du bilan immunologique au cours de la SHNA dans une cohorte de population tunisienne. Matériel et méthodes : Etude prospective menée sur un an (2017) incluant tous les patients suivis au service d'hépato-gastro-entérologie pour une SHNA objectivée par une échographie abdominale. Les critères d'exclusion sont la consommation excessive d'alcool, les hépatites virales B et C, les pathologies auto-immunes, la maladie de Wilson, l'hémochromatose et l'utilisation de médicaments induisant une stéatose. Tous les patients ont bénéficié d'un examen clinique, d'un bilan biologique (taux de plaquettes, bilan hépatique, bilan lipidique, glycémie, bilan thyroïdien), d'un bilan immunologique (anticorps antinucléaires, anticorps anti-muscle lisse, anticorps anti-LKM1 et anticorps anti-mitochondries) et d'un fibroscan. La ponction biopsie hépatique (PBH) a été réalisée si perturbation du bilan hépatique ou en cas de fibrose avancée au fibroscan sans arguments clinico-morpho-biologiques en faveur d’une cirrhose. Résultats : Nous avons inclus 113 patients 86 femmes et 27 hommes (sex-ratio=0,31) avec une moyenne d'âge de 40 ans (23-71 ans).Trente pour cent de nos patients étaient hypertendus, 18,6% étaient dyslipidémiques, 66% étaient obèses, 93% avaient une obésité androïde et 81% avaient un syndrome métabolique. La prévalence du diabète type 2 était de 42,5% et celle de l'hypothyroïdie était de 16%. Nous avons constaté une cytolyse modérée chez 41% des patients, une cholestase chez 22% des patients, une perturbation du bilan lipidique chez 81% des patients, un pré-diabète chez 27% des patients, et une insulino-résistance chez 51% des patients. La majorité de nos patients n'avait pas de fibrose significative au fibroscan. Une perturbation du bilan immunologique a été détectée chez 13 patients (11,5%), une positivité isolée des Anticorps antinucléaires chez 7 patients, des anticorps anti-muscle lisse chez 5 patients et des anti-mitochondries chez 3 patients. La PBH a été réalisée chez les 7 patients ayant une perturbation du bilan hépatique éliminant ainsi une hépatopathie dysimmunitaire associée. En analyse univariée, la positivité du bilan immunologique n'était pas prédictive de fibrose avancée. Conclusion : Selon notre étude, une positivité du bilan immunologique a été retrouvée chez 11,5% des patients ayant une SHNA. Cette positivité n'était pas prédictive de sévérité de la SHNA.

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33- Risque du syndrome métabolique au cours de l'hépatite C chronique. Mouna Medhioub, Maroua Ban Abbes, Amal khsiba, Moufida Mahmoudi, Asma Bachali, Amina Bibi, Lamine Hamzaoui, Mohamed Moussadek Azouz. Service de Gastro-Entérologie, hôpital Mohamed Taher Maamouri – Nabeul. Service de Biochimie, hôpital Mohamed Taher Maamouri – Nabeul. Laboratoire de Biologie clinique, Institut de Nutrition – Tunis. Introduction : L'hépatite C reste un problème de santé publique avec une prévalence mondiale estimée à 1%. Historiquement, l'infection au VHC était considérée comme une maladie affectant uniquement le foie avec développement de lésions d'hépatite chronique, de cirrhose et de carcinome hépatocellulaire. Ultérieurement, plusieurs études ont mis en évidence l'association entre le virus de l’hépatite C et des anomalies métaboliques notamment le diabète et l’insulino-résistance. Le syndrome métabolique, un facteur de risque cardiovasculaire majeur, peut représenter un risque surajouté de morbi-mortalité chez les patients atteints d'hépatite virale. Objectifs : Evaluer le risque du syndrome métabolique chez les patients atteints d'hépatite c chronique. Matériel et méthodes : Étude transversale incluant deux groupes appariés pour l'âge, le sexe, l'indice de masse corporelle : -Groupe de patients suivis pour hépatite chronique C non traitée au service d'hépato- gastro-entérologie de Nabeul durant la période allant de Mars 2015 à Juin 2017. -Groupe témoin constitué de personnes ayant une sérologie hépatite C négative On a comparé les paramètres biologiques et anthropologiques des deux groupes. Résultats : Quarante patients et 40 témoins ont été inclus dans notre étude. L'âge moyen des patients était de 55 ans. Le virus de l'hépatite C était de génotype 1 dans 92,5% des cas. La fibrose était significative chez 67,5% des patients. Dans le groupe de patients, la prévalence de la stéatose était de 37,5%. Les taux sériques du cholestérol et de HDL-cholestérol étaient significativement plus bas dans le groupe des patients (p <0,001). La glycémie moyenne des témoins était significativement plus basse (5,21 VS 6,2 mmol/l, p=0,012). Dans le groupe des patients, la valeur moyenne de l'insulinémie était de 12,93 VS 9,38 UI/ml pour le groupe témoin (p=0,005). Les patients avaient une prévalence de syndrome métabolique et d'insulino-résistance significativement plus élevée par rapport aux témoins (37,5% VS 15% ; p=0,02 - 67,5% VS 37,5% ; p=0,007 respectivement). Conclusion : Dans notre étude, l'hépatite C chronique était associée à une fréquence plus élevée du syndrome métabolique et de l’insulino-résistance.

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34- L'hyponatrémie au cours de la cirrhose décompensée : Prévalence et Impact pronostic. Sarra Laabidi, Meriam Sabbah, Dorra Trad, Asma Ouakaa, Norsaf Bibani, Héla Elloumi, Dalila Gargouri. Service de gastro-entérologie hôpital Habib Thameur, Tunis. Introduction : L'hyponatrémie de dilution (HND), définie par une natrémie inférieure à 130mEq/L est fréquente au cours de la cirrhose, touchant environ 14 % des cirrhotiques avec ascite à 1 an. Objectifs : Le but de notre travail était de déterminer la prévalence de l'HND à l'admission chez les patients ayant une cirrhose décompensée et de voir l'impact de celle-ci sur la survie des patients. Matériel et méthodes : Nous avons mené une étude rétrospective incluant tous les patients ayant une cirrhose hospitalisés pour décompensation ascitique au service d'hépato-gastro-entérologie entre Janvier 2014 et Décembre 2018. Les patients étant sous traitement diurétique avant l'admission et ceux présentant un carcinome hépatocellulaire ont été exclus. Les caractéristiques générales des patients, de la cirrhose et les valeurs de la natrémie à l'admission ont été relevées. Les patients ont ensuite été répartis en deux groupes groupe 1 ; patients ayant une HND et groupe 2 ; patients ayant une natrémie ≥ à 130 meq/l. La survie a été étudiée selon Kaplan Meier (SPSS 22). Un test du Log Rank a été réalisé afin de comparer les survies (p significatif si <0,05) entre les deux groupes. Résultats : Cent vingt cirrhotiques ont été hospitalisés pour décompensation de la cirrhose durant la période d'étude. Quarante et un patients ont été exclus (11 patients étaient sous diurétiques et 30 patients ayant un carcinome hépato cellulaire). Au total, 79 patients ont donc été inclus. L’âge moyen était de 63 ans [25-93] et le sex- ratio H/F était de 0.88. Le score de Child Pugh était B chez 44 patients et C chez 35 patients. Le score de MELD moyen était à 11. La cirrhose était d'origine virale chez 36 patients. La décompensation ascitique était inaugurale de la cirrhose chez 51 patients. La natrémie moyenne était 135 [119 - 146]. L'HND était notée chez 9 patients (groupe 1) soit une prévalence de 11.4%. Elle était sévère (inférieure à 125 meq/l) chez un seul patient (1.3%). La natrémie était comprise entre 130 et 135 meq/l chez 28 patients et entre 135 et 146 chez les 41 patients restants. La survie moyenne était significativement inférieure dans le groupe 1 par rapport au groupe 2 avec une survie moyenne de respectivement 8 mois[0-24mois] et 18 mois [0 - 84 mois] (Test du Log Rank p= 0.04). Conclusion : Dans notre série, la prévalence de l'HND au cours de la cirrhose décompensée était non négligeable atteignant 11.4% des patients. Sa survenue était associée à une plus faible survie des patients.

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35 - Facteurs associés à la survenue d'une encéphalopathie hépatique au cours de la cirrhose. Sarra Laabidi, Dorra Trad, Meriam Sabbah, Asma Ouakaa, Norsaf Bibani, Héla Elloumi, Dalila Gargouri. Service de gastro-entérologie hôpital Habib Thameur, Tunis. Introduction : L'encéphalopathie hépatique (EH) constitue la troisième complication majeure de la cirrhose Sa physiopathologie est complexe et son traitement est souvent symptomatique. Les facteurs prédictifs de sa survenue au la cirrhose sont peu étudiés. Objectifs : Le but de notre travail était de déterminer les facteurs prédictifs de survenue d'EH chez les patients ayant une cirrhose. Matériel et méthodes : Il s'agit d'une étude rétrospective colligeant tous les patients cirrhotiques hospitalisés pour ascite entre 2013 et 2018. Les patients ont été répartis en deux groupes : groupe 1 : patients présentant une EH et groupe 2 ; ceux n'ayant pas présenté d'EH au cours de la période de suivi. Les caractéristiques cliniques et para cliniques des patients ont été comparées entre les deux groupes. L'étude statistique a été réalisé à l'aide du logiciel SPSS 22 moyennant les tests Khi 2 et le test t de Student pour l'analyse univariée et la régression logistique binaire pour l'analyse multivariée (p significatif si <0,05). Résultats : Cent vingt-quatre patients d'âge moyen 62 ans [25,93] et de sex-ratio H/F= 0.93 ont été colligés. La cirrhose était d'origine virale dans la moitié des cas. Elle était classée Child Pugh B et C chez respectivement 65 (53%) et 59 (47%) des patients. Trente-trois (26%) patients présentaient une encéphalopathie hépatique (groupe 1) tandis que 91 patients avaient un examen neurologique normal (groupe 2). L'EH était classée stade I, II et III dans respectivement 15%, 78% et 6% des cas. En étude univariée, les facteurs associés à la survenue d'une EH étaient l'origine virale de la cirrhose (p=0.02) le score de MELD ≥ 15 et MELD Na ≥ 20 (p=0.01, p=0.005), l'INR ≥ 1.5 (p= 0.01) et l'hyponatrémie (p= 0.02). En analyse multivariée, les facteurs prédictifs indépendants de survenue d'une EH étaient l'origine virale de la cirrhose (OR=2.6 [IC 95% : 1,1 - 6]) et le score de Meld Na élevé (OR=4[IC 95% : 1,5 - 10]). Conclusion : Dans notre série, les facteurs associés à la survenue d'une EH étaient la cirrhose évoluée et l'origine virale. Une prévention de l'EH serait discutable chez ces patients en prophylaxie primaire.

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36- Le rapport gamma-glutamyl transpeptidase sur plaquettes pour une évaluation non invasive de la fibrose hépatique chez les patients atteints d'hépatite chronique virale B. Ala Ouni, Moufida Mahmoudi, Mohamed Lamine Hamzaoui, Mouna Medhioub, Amal Khssib, Mohamed Mousadak Azzouz. Service de gastro-entérologie Mohamed Taher Maamouri de Nabeul. Introduction : Des auteurs avaient récemment proposé un nouveau modèle ; le rapport gamma-glutamyl transpeptidase (GGT) sur le nombre de plaquettes (GGT to platelet ratio (GPR)), en tant que test non invasif sérique permettant de détecter une fibrose significative ou une cirrhose chez les patients atteints d'hépatite chronique virale B. Objectifs : Le but de notre étude est d'évaluer la corrélation entre les stades de fibrose selon le score Metavir et le GPR. Matériel et méthodes : Nous avons mené une étude rétrospective dans le service de gastro-entérologie de l'hôpital de Nabeul entre 2008 et 2018, incluant tous les patients suivis pour une hépatite chronique virale B antigène Hbe négatif avec une charge virale entre 2000 et 20000 UI/mL et qui ont eu une ponction biopsie hépatique pour l'évaluation de la fibrose hépatique. La corrélation entre le GPR et les stades de fibrose selon Metavir a été analysée à l'aide du test de Spearman. Résultats : Quatre-vingt-dix-neuf patients ont été colligés avec un âge moyen de 35 ans [14-60] et un sex-ratio (femmes / hommes) égal à 1,2. La charge virale moyenne était de 7696 UI/ml. Les patients avaient une GGT moyenne et une numération plaquettaire respectivement de 27,3 UI/L et 219 x109/L.Le GPR moyen était de 0,26 [0,70 - 1,08]. Les stades de fibrose selon Metavir étaient comme suit : F0 = 33 (33,3%), F1 = 57 (57,6%), F2 = 8 (8,1%), F3 = 1 (1%) et aucun score F4. Les stades de fibrose étaient corrélés positivement avec le GPR, avec un test de Spearman r = 0,26 et p = 0,009. Conclusion : Dans notre étude, le GPR peut être utilisé comme marqueur non invasif sérique pour prédire la fibrose hépatique au cours de l'hépatite chronique virale B.

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37- Thrombose porte en dehors de la cirrhose: à propos de 17 cas. Samir Bradai, Amal Khsiba, Mouna Medhioub, Moufida Mahmoudi, Lamine Hamzaoui, Mohamed Msadak Azzouz. Service de gastro-entérologie Mohamed Taher Maamouri de Nabeul. Introduction : La thrombose porte est une affection rare. Les étiologies de cette pathologie sont diverses dominées par les désordres pro-thrombotiques. Une enquête étiologique doit être menée minutieusement. Les complications les plus redoutées sont l'extension du thrombus qui serait responsable d'une ischémie mésentérique et l'hémorragie digestive par rupture de varices œsophagiennes. Objectifs : Le but de notre travail est de rapporter le profil épidémiologique, clinique, étiologique, thérapeutique et évolutif de nos patients. Matériel et méthodes : Il s'agit d'une étude rétrospective, descriptive qui avait inclus 17 patients colligés à notre service de janvier 2008 au décembre 2018. Résultats : Nous avons colligé 17 patients : 10 femmes (60%) et 7 hommes (40%). L'âge moyen était de 45 ans (17- 61 ans). Les circonstances de découverte étaient des douleurs abdominales dans 14 cas (85%), une hémorragie digestive dans un cas (5%), un ictère dans un cas (5%) et de façon fortuite dans un cas (5%). L'échographie couplée au doppler a permis de retenir le diagnostic chez la totalité des malades en montrant soit un réseau veineux autour du tronc porte avec un flux hépatopète chez 11 patients (59%) soit une thrombose porte récente retrouvée chez sept patients (41%). Une angio-tomodensitométrie abdominale était demandée chez 11 patients afin d'étudier l'extension de la thrombose : une extension au tronc spléno-mésaraique était notée dans 3 cas et une thrombose de la veine mésentérique supérieure était notée dans 2 cas. Concernant l'enquête étiologique, elle était fructueuse chez 11 patients : il s'agissait d'un déficit en protéine C et S dans 3 cas, d'une résistance à la protéine C activée dans 1 cas, d'une hyperhomocystéinémie dans un cas, d’un syndrome des anticorps anti phospholipides dans 2 cas, d'une maladie de Vaquez dans 1 cas, d'une thrombocytémie essentielle dans un cas et d’une hémoglobinurie paroxystique nocturne dans 1 cas. Une notion de traumatisme abdominal récent était retrouvée chez un patient. Un traitement étiologique de la pathologie causale a été mis en route lorsque cela était indiqué. Les sept patients présentant une thrombose porte aigue ont eu une anticoagulation urgente permettant la reperméabilisation complète de la veine porte chez 6 malades. Il y 'a eu une extension de la thrombose à la veine splénique et la veine mésentérique supérieure chez un patient. Pour les patients diagnostiqués au stade de cavernome porte (10 cas), une fibroscopie œsogastroduodénale était réalisée à la recherche de signes d'hypertension portale chez tous les patients retrouvant des varices œsophagiennes chez 6 malades. Un traitement par Beta bloquants était indiqué chez 5 malades et une ligature de varices œsophagiennes était nécessaire chez 2 cas. Six malades sur les dix avec cavernome porte était anticoagulés (60%). L'évolution du cavernome était marquée par une extension chez un seul malade sous anticoagulants. Au cours du suivi on a déploré un décès chez un malade en rapport avec la pathologie causale (hémoglobinurie paroxystique nocturne)

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Conclusion : La détermination de l'étiologie de la thrombose porte est importante pour la prise en charge de la maladie. L'évolution de la plupart de nos patients est favorable ce qui témoigne du pronostic satisfaisant de cette pathologie

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38- L'anémie chez les patients cirrhotiques. Sondes Bizid, Haythem Yacoub, Mohamed Ghanem, Safa Hachicha, Khouloud Boughoula, Baha Ben Slimene, Hatem Ben Abdallah, Riadh Bouali, Mohamed Nabil Abdelli. Service de gastro-entérologie Hôpital militaire de Tunis. Introduction : La survenue d'une anémie au cours de la cirrhose est fréquente et responsable d'une dégradation de la fonction hépatique. Sa prévalence varie de 40 à 75% selon les différentes études en fonction du critère diagnostique utilisé. Objectifs : Le but de ce travail était de déterminer la prévalence de l'anémie et d'identifier ses différents types chez les patients suivis pour cirrhose. Matériel et méthodes : Une étude prospective incluant tous les patients suivis pour une cirrhose a été réalisée sur une période de 5 mois (Février jusqu'au mois de juin 2019) au service de gastro-entérologie de l'hôpital militaire de Tunis. Les données épidémio-cliniques, biologiques, endoscopiques, thérapeutiques et évolutives ont été recueillies. Les différentes caractéristiques de l'anémie ont été notées. Le critère diagnostique utilisé pour définir l'anémie était la baisse du taux d'hémoglobine en dessous de 12g/dl chez la femme et de 13g/dl chez l'homme. Un bilan étiologique en fonction du type de l’anémie a été demandé pour chaque patient : volume globulaire moyen, le taux des réticulocytes, les paramètres du bilan martial, le dosage de l'haptoglobine et le dosage des folates et de la vitamine B12. Résultats : Cinquante patients cirrhotiques ont été inclus, d'âge moyen 62 ans (14 à 86 ans) avec un sex- ratio (H/F) de 1,17. Les principales étiologies de la cirrhose étaient réparties comme suit : hépatite B (40%), hépatite C (22%), indéterminée (20%) et stéato-hépatite non alcoolique (10%). Le score de MELD moyen était de 13,6 (extrêmes : 6 à 31). Une dégénérescence en carcinome hépatocellulaire était observée chez 17 patients (34%) dont 35% ont bénéficié d'un traitement curatif (classés BCLC A). La prévalence de l'anémie chez nos patients était de 72% (n=36). Le taux moyen d'hémoglobine était de 10,5 g/dl (6,2-16g/dl). L'anémie était normocytaire chez 58,3% des patients anémiques, macrocytaire et microcytaire dans respectivement 5,6% et 36,1% des cas. Le bilan étiologique a conclu à un hypersplénisme dans 45,5% des cas, une carence en fer chez 36,1% des malades et une hémolyse chez les 13,9% restants. Chez 2 patients (5,5%) l'anémie a été rattachée à une hémorragie digestive non extériorisée devant une cinétique d'installation rapide et une mauvaise tolérance clinique avec au bilan étiologique : une gastropathie hypertensive sévère et des varices œsophagiennes sans signes rouges. Aucun cas de déficit en vitamine B12 ou en folates n'a été rapporté. Le délai moyen pour le diagnostic de l'anémie était de 15,3 mois. La présence d'une anémie était corrélée à une cirrhose avancée (Child C) ou dégénérée (p=0,041, p=0,031). Le sexe, l'éthylisme chronique et le syndrome hépatorénal n'étaient pas corrélés à la présence d'une anémie. Conclusion : A peu près les ¾ de nos patients cirrhotiques ont une anémie. Elle était dans la majorité des cas expliquée par l'hypersplénisme et corrélée de façon significative à une maladie avancée ou dégénérée.

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39- Impact du traitement par Entécavir sur l'évolution de la cirrhose virale B. Imen Jemni, Soumaya Ben Amor, Raoua Baklouti, Firas Aissaoui, Mejda Zakhama, Arwa Guedich, Wided Bouhlel, Nabil Ben Chaabene, Mohamed hichem Loghmari, Leila Safer. Service d'hépato-gastro-entérologie CHU Fattouma Bourguiba, Monastir. Introduction : Le traitement de l'hépatite virale B (HBV) a connu des progrès importants ces dernières années, surtout après l'avènement des analogues nucléosidiques dont l’entécavir, permettant une suppression virale optimale avec une barrière génétique élevée. Les données actuelles concernant l'efficacité des traitements anti-HVB et en particulier l'entécavir, chez les patients tunisiens cirrhotiques sont limitées. Objectifs : Le but de ce travail était évaluer l'impact du traitement par Entécavir sur le cours évolutif de la cirrhose virale B et son efficacité en matière de réponse biochimique, virologique et sérologique. Matériel et méthodes : Il s'agit d'une étude rétrospective, étendue entre 1997 à 2017, incluant les patients ayant une cirrhose virale B non coinfectés et traités par entécavir. L'entécavir était prescrit soit de première intention soit en deuxième ligne suite à une thérapie préalable par interféron pégylé ou lamivudine. On a utilisé le logiciel SPSS 23 pour l'étude statistique. Résultats : L'étude avait inclus 28 patients ayant une cirrhose virale B dont 9 avaient une maladie compensée et 19 avaient une maladie décompensée. Le sex- ratio était à 2,5 avec une médiane d'âge estimée à 51,46 ±10,78 ans [30-75]. Le traitement antiviral était maintenu pendant une durée moyenne de 44,73 ±35,1 mois, allant jusqu'à 8 ans de prescription. L'efficacité virologique de l'entécavir était achevée chez la majorité des patients : la réponse virologique primaire et la réponse virologique à un an étaient constatées dans 95% et 96,3% des cas respectivement. Aucun cas d'échappement n'était noté.On avait noté une amélioration statistiquement significative de la fonction hépatique reflétée par les scores Child Pugh, MELD et MELD sodium, ceci était constaté dès la première année de traitement. À la 48ème semaine de traitement on a noté une réduction significative du score Child Pugh d'une valeur moyenne de 7,85 ±2 à 6,54±2,1 (p=0,014), la proportion de patients classés Child Pugh A avaient augmenté de 26,9% avant traitement à 73,1% à un an, alors que le taux des patients classés Child Pugh C s'est dégradé de 23% en pré thérapeutique à 11,5% à un an. Le score MELD avait significativement diminué de 11,56 ± 3,9 en pré thérapeutique à 10,29 ±3,3 à un an de traitement (p=0,001) de même que le score MELD sodium de 13,07±4,38 à 11,92±5,33 (p=0,003). Moins que la moitié de la population traitée (42,9%) avait développé des complications liées à l'hépatopathie chronique dont 8 cas de CHC, 8 cas de décompensations oedémato-ascitiques et 2 cas d'hémorragie digestive haute secondaire à l'hypertension portale. La réponse virologique étaient associées à un moindre risque de complications de l'hépatopathie chronique mais sans corrélation statistiquement significative : seuls 38,1 % des sujets répondeurs ont développé des décompensations, alors que 100% des non répondeurs étaient victimes de décompensations au cours du suivi. Le décès a concerné 29,6 % des patients survenant en moyenne à 25±15 mois par rapport au début du traitement. Une viro-suppression à un an réduisait significativement le risque de décès : la médiane de survie était de 15 mois en absence de réponse virologique vs 38 mois en cas de réponse virologique (p=0,046).

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Conclusion : Le traitement antiviral par entécavir au cours de la cirrhose assure une viro-suppression optimale dans la majorité des cas ainsi qu'une amélioration des paramètres de la fonction hépatique. Ce bénéfice thérapeutique était précoce, observé dès la première année de traitement. L'obtention d'une réponse virologique réduisait le risque de décompensations hépatiques et améliorait la survie des patients cirrhotiques.

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40- Les facteurs prédictifs de réponse virologique à l'Entecavir au cours de l'hépatopathie chronique virale B: une série de 56 patients. Imen Jemni, Mohamed Hichem Loghmari, Soumaya Ben Amor, Firas Aissaoui, Mejda Zakhama, Arwa Guedich, Wided Bouhlel, Nabil Ben Chaabene, Leila Safer. Service d'hépato-gastro-entérologie CHU Fattouma Bourguiba, Monastir. Introduction : L'entécavir est une molécule de choix faisant partie de l'arsenal thérapeutique de première ligne de l'hépatite virale B. Le but du traitement est d'améliorer la qualité de vie et la survie en empêchant la progression de la maladie vers la cirrhose, la cirrhose décompensée, le carcinome hépatocellulaire (CHC) et le décès. Ce but peut être atteint par une suppression virologique soutenue. Objectifs : L'objectif de ce travail est de déterminer les facteurs prédictifs de suppression virologique optimale sous entécavir. Matériel et méthodes : Il s'agit d'une étude rétrospective qui a colligé des patients ayant une hépatopathie chronique B, quel que soit son stade, sur une période étendue de 1996 à 2017. On a exclu les cas avec un carcinome hépatocellulaire au moment du diagnostic, les cas coinfectés par le VIH, le VHC ou le VHD et les cas traités par entécavir pendant une durée inférieure à 6 mois. Les analyses statistiques ont été réalisées par le Logiciel SPSS version 23. Résultats : Notre étude avait inclus 56 patients ayant une infection virale B traités par entécavir pendant une durée moyenne de 36,39 ±26,86 mois. La population d'étude était caractérisée par une nette prédominance masculine avec un sex-ratio de 2,7. Plus que la moitié de la population (53,5%) était âgée de moins de 50 ans. Les différents stades de l'hépatopathie chronique B étaient représentés et répartis en hépatite B chronique, une cirrhose compensée et une cirrhose décompensée avec des fréquences respectives de 42,9%, 14,3% et 42,9%. L'évaluation pré-thérapeutique était basée sur un bilan hépatique, sérologique, virologique et éventuellement histologique : la majorité (74%) des patients était infectée par le virus mutant, le taux moyen d'ADN viral B pré-thérapeutique était de 5,38 ±1,73 Log10 UI/ml [2,03-9,06]. La ponction biopsie du foie était réalisée chez 22 patients objectivant que 25% des patients avaient une activité histologique significative (≥ A2) et/ou une fibrose significative à sévère dans 70,47% des cas. L'entécavir a été prescrit en deuxième intention après la lamivudine suite à un échec virologique de cette dernière chez 21,4% des patients. La réponse biochimique, la réponse virologique primaire et la réponse virologique complète à un an de traitement étaient obtenues dans 94%, 90,9% et 71,9% des cas respectivement. Les principaux facteurs prédictifs de réponse virologique (RV) à un an de traitement était la réponse virologique primaire (p=0,01), le niveau de la virémie à la 12ème semaine (S12) de traitement (en utilisant une courbe ROC : une charge virale à S12 ≤ 5,2 log10 UI/ml permettait de prédire une réponse virologique avec une sensibilité et une spécificité de 100% et 75%, AUC =0,8[0,68-1], p=0,011). Le taux de l'ADN viral pré-thérapeutique n'était pas associé à une RV. La charge virale à 6 mois de traitement était plus faible chez les répondeurs à un an avec une tendance à une corrélation significative (0,06). Le stade de l'hépatopathie chronique semblait influencer la RV : les patients cirrhotiques (compensés, décompensés) avaient significativement plus de chance pour achever une viro-suppression à un an. Le taux de RV était à 95,2% chez les patients cirrhotiques Vs 27,3% en cas d'hépatite B chronique (p=0.0001). Par ailleurs, le statut de virus mutant, les paramètres de l'hémogramme et du bilan hépatique, les données

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démographiques (âge /sexe) et la présence de cause de co-morbidité hépatique (en particulier l'éthylisme) n'influençaient pas la RV. Conclusion : Le traitement par entécavir permet une RV dans la majorité des cas. Cet événement peut être anticipé grâce à certains marqueurs précoces tels que le taux d'ADN viral B à S12 et l'obtention d'une réponse virologique primaire. Les patients cirrhotiques tirent le plus de bénéfice d'un traitement antiviral avec des taux de viro-suppression significativement plus élevés par rapport aux non cirrhotiques.

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41- L'infection spontanée de liquide d'ascite chez le cirrhotique: facteurs prédictifs de récidive. Sara Hamdi, Nour Elleuch, Hanen Jaziri, Aida Ben Slama, Aya Hammami, Wafa Dahmani, Wafa Ben Ameur, Sami Hmila, Ahlem Brahem, Salem Ajmi, Mehdi Ksiaa, Ali Jmaa. Service de gastro-entérologie CHU Sahloul, Sousse. Introduction : Chez les patients ayant survécu à un premier épisode d'infection spontanée du liquide d'ascite (ISLA), le risque cumulé de récidive à un an peut atteindre 70% en l'absence de prophylaxie secondaire et 20% sous traitement prophylactique. Les facteurs prédictifs de récidive après un premier épisode d'ISLA chez les sujets cirrhotiques sont peu étudiés et restent jusqu'à ce jour peu connus. Objectifs : Etudier les facteurs prédictifs de récidive d'ISLA chez le cirrhotique après un premier épisode. Matériel et méthodes : Les dossiers de patients ayant présenté une ISLA ont été rétrospectivement colligés sur une période de 10 ans (Janvier 2009 - Décembre 2018). Les patients étaient répartis en deux groupes « avec et sans récidive de l'ISLA» afin de mettre en évidence les facteurs prédictifs de sa survenue. Résultats : Notre étude a inclus 53 patients d'âge moyen 60,55 ±12,5 ans avec un sexe ratio de 1,7. Une antibioprophylaxie a été prescrite chez tous les patients mais réellement prise que chez 42 (79,2 %) patients. Le suivi moyen était de 37,2 ±36,7 mois. Une récidive d'ISLA était observée chez 23 (43,3%) patients après un délai moyen de 9 mois (3-18 mois). En analyse univariée, l'âge jeune (56,3 ± 9,9 vs. 63,7 ± 13,4 ans ; p= 0.033), un taux d'hémoglobine bas (10,7 ± 1,3 g/dL vs. 8,8±3,3 g/dL ; p= 0,007), la thrombopénie (81217,3 ± 41182,4elt/mm3 vs. 140266,6 ±76072,9 elt/mm3 ; p<0,001), l'hyper bilirubinémie (88,9 ±62,9 mg/dL vs. 25,3 ± 6,7 mg/dL p= 0,01), l'hypo albuminémie ( 25,3 ±6,7 vs. 20,9±4,3 ; p= 0,006) le taux faible de protides dans le liquide d'ascite (9,7 ± 3,9 vs. 7,9 ± 2,4 ; p= 0,04) ainsi que la présence d'une gastropathie hypertensive (82,6% vs. 13,3%; p<0,001), de varices œsophagiennes sévères (66,7% vs.34,2%; p=0,03) et de varices gastriques ( 75% vs. 17,2%; p<0,001) étaient significativement prédictifs de récidive d'ISLA. L'antibioprophylaxie était un facteur protecteur (81,8 vs. 33,3 % ; p=0,011). En analyse multivariée, l'antibioprophylaxie était identifiée comme facteur protecteur indépendant de récidive d'ISLA (p= 0,023 ; OR = 0,1). La présence de varices gastriques (p= 0,03 ; OR = 1,7) et d'une gastropathie hypertensive (p= 0,002 ; OR = 2,7) étaient identifiés comme facteurs prédictifs de récidive d'ISLA. Conclusion : Dans notre étude, l'antibioprophylaxie semble prévenir efficacement la récidive l'ISLA chez le cirrhotique. De même, la présence d'une gastropathie hypertensive et des varices gastriques sont des données de l'endoscopie digestive haute qui pourraient être utile pour reconnaître les patients qui vont présenter une récurrence de l'ISLA.

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42- Le diabète chez les cirrhotiques: prévalence, facteurs de risques et particularités thérapeutiques. Asma Sabbek, Hanen Jaziri, Salem Ajmi, Sami Hmila, mehdi Ksiaa, Ali Jmaa. Service de Gastroentérologie Sahloul Sousse Introduction : La cirrhose est une pathologie qui accroît l'insulino-résistance périphérique et expose à un risque de diabète. Le traitement antidiabétique est complexe, et doit dans ce cas-là tenir compte de la sévérité de l'atteinte hépatique ainsi que de l'hépatotoxicité potentielle de certains médicaments antidiabétiques. Objectifs : Le but de notre étude est de déterminer la prévalence ainsi que les facteurs de risque de survenue du diabète chez les cirrhotiques et de détailler la prise en charge thérapeutique. Matériel et méthodes : Etude rétrospective colligeant les patients cirrhotiques pris en charge dans le service de gastrologie de Sahloul entre Janvier 2015 et Décembre 2016. Deux groupes ont été comparés: -Le 1er groupe : Patients cirrhotiques ayant développé un diabète au cours de leur suivi (N= 18). -Le 2ème groupe : Patients cirrhotiques sans diabète (N= 58). L'obésité a été définie par un indice de masse corporelle (IMC >= 25 kg/ m²). Résultats : Soixante-seize cirrhotiques ont été colligés d'âge médian 58,7 ans [22-91 ans]. Le sex- ratio était de 1,53 : H/F = 46 / 30. La prévalence du diabète a été estimée à 23,6% avec un délai moyen de survenue de 6,3 ans. Le traitement prescrit était à base de la métformine dans 22,2% des cas, l'insuline dans 72,2% et un seul patient était mis sur les glinides. Aucune différence significative n'a été retrouvée entre les deux groupes pour l'âge, le sexe ainsi que les complications de la cirrhose (la décompensation oedémato-ascitiques, l'hémorragie digetive haute, le carcinome hépatocellulaire). L'obésité, l'étiologie virale C ainsi que qu'un Child-Pugh C étaient significativement plus fréquents dans le premier groupe par rapport au deuxième (p= 0,04, p=0,02 et p=0,05 respectivement). Conclusion : Dans notre série, 23,6% des cirrhotiques ont développé un diabète de type II. L'obésité, la cirrhose avancée ainsi que l'origine virale C, étaient des facteurs de risques de survenue.

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❖ MICI 43- Efficacité et sécurité à long terme du traitement par Azathioprine au cours de la maladie de Crohn. Aya Hammami, Manel Moalla, Nour Elleuch, Aida Ben slama, Hanene Jaziri, Ahlem Brahem, Salem Ajmi, Mehdi Ksiaa, Ali Jmaa. Service de gastro-entérologie, CHU Sahloul, Sousse. Introduction : L'azathioprine (AZA) est largement utilisée pour le maintien de la rémission chez les patients atteints de maladie de Crohn modifiant le cours évolutif des patients présentant une maladie modérée à sévère. Objectifs : Le but de notre étude est d'étudier l'efficacité et la tolérance de l'azathioprine chez nos patients atteints de maladie de Crohn. Matériel et méthodes : Nous avons mené une étude rétrospective, durant la période s'étalant entre 2000 et 2018, incluant tous les patients suivis dans notre service pour maladie de Crohn et traités par AZA à la dose recommandée de 2 à 2,5 mg / kg/j. Résultats : Cent soixante-dix patients atteints de maladie de Crohn, traités par Azathioprine ont été inclus dans notre étude, avec un sex ratio de 0,93. L'âge moyen était de 32,38 ± 11,6 ans. La durée moyenne du suivi était de 10,6 ± 5,91 ans. La durée moyenne du traitement par Azathioprine était de 7,44 ± 4,09 ans. Le traitement a été interrompu à cause des effets indésirables chez 36 patients (21,2%) : des infections bactériennes ou fongiques (N=12 ; 7%), une pancréatite aigüe (N= 10 ; 5,9%), une aplasie médullaire (N= 2 ; 1,2%), une perturbation du bilan hépatique (N=4 ; 2,3%). Les infections notées étaient 6 cas de tuberculose, 2 cas d'infection dentaire, 2 cas d'aspergillose et 2 cas de candidose systémique. Une intolérance digestive a été observée chez 10 patients (5,9%), nécessitant le relais par la 6-Mercaptopurine. Après une durée moyenne de 7,4 ans [2mois - 18 ans] après l'instauration du traitement, 118 patients (69,4%) étaient en rémission sans stéroïdes et 38 patients (22,4%) avaient une récidive de leur maladie nécessitant le recours à l'association d'un anti-TNF (N=28) ou le recours à la chirurgie (N=10). Conclusion : L'azathioprine a prouvé son efficacité pour le maintien de la rémission sans stéroïdes au cours de la maladie de Crohn avec une bonne tolérance dans la plupart des cas. Une surveillance régulière est obligatoire afin de détecter les effets secondaires pouvant dans certains cas mettre en jeu le pronostic vital des malades.

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44- La présence de granulomes dans la maladie de Crohn est-elle associée à un génie évolutif plus sévère ? Aya Hammami Aya, Manel Moalla, Nour Elleuch, Aida Ben Slama, Hanene Jaziri, Ahlem Brahem, Salem Ajmi , Ali Jmaa. Service de gastro-entérologie CHU Sahloul, Sousse. Introduction : Les granulomes épithélioïdes constituent un signe histologique spécifique de la maladie de Crohn. De nombreuses études ont suggéré que leur présence sur les biopsies pourrait constituer un facteur pronostique de la maladie étant associée à une évolution spécifique. Objectifs : Le but de notre étude est d'étudier la corrélation entre la présence de granulomes et le génie évolutif de la maladie de Crohn. Matériel et méthodes : Nous avons mené une étude rétrospective incluant tous les patients suivis pour une maladie de Crohn dans notre service de gastro-entérologie entre 2000 et 2018. Nous avons comparé les données démographiques ainsi que les caractéristiques de la maladie entre deux groupes de patients : le premier groupe présentant des granulomes sur leurs biopsies et le second groupe sans granulome. Résultats : Nous avons colligé 186 patients atteints de maladie de Crohn. Quatre-vingt-huit étaient des hommes (47,3%) et 98 des femmes (52,7%), d'âge moyen de 33,4 ans (13-75ans). Un granulome épithélioïde a été retrouvé sur les prélèvements histologiques de 24 patients (12,9%). La présence des granulomes était associée à un âge de découverte plus jeune de la maladie : l'âge moyen du diagnostic de la maladie dans le premier groupe était de 27,7 ± 14,2 ans contre 34,1 ± 12,0 ans dans le deuxième groupe (p = 0,004). Dans notre étude, aucune association significative n'a été retrouvée entre le tabagisme ou l'appendicectomie antérieure et la présence de granulome (p = 0,455, p =0, 0867 respectivement). La présence de manifestations ano-périnéales (p = 0,518) et la localisation de la maladie (p = 0,396) étaient comparables dans les deux groupes, ainsi que le cours évolutif de la maladie avec un nombre de poussées modérées/ sévères au cours du suivi de (p = 0,247). Conclusion : Dans notre étude, la présence de granulomes était associée à un âge de découverte plus jeune de la maladie de Crohn. Toutefois, leur présence n'était pas significativement associée à un génie évolutif plus sévère de la maladie. Des données supplémentaires, sur des populations plus larges, sont nécessaires afin d'élucider la signification clinique des granulomes.

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45- Colite aigue grave: et après avoir échappé à la colectomie de sauvetage ? Marwa Ghribi, Mohamed Ghanem, Khouloud Boughoula, Bahaa Ben Slimen, Sondes Bizid, Riadh Bouali, Hatem Ben Abdallah, Nabil Abdelli. Service de gastroentérologie, hôpital Militaire, Tunis. Introduction : La colite aigue grave (CAG) est une complication potentiellement mortelle chez les porteurs de maladies inflammatoires chroniques de l'intestin (MICI). Son pronostic à court terme s'est amélioré grâce au traitement de seconde ligne à base d'anti-TNF et de ciclosporine. Le pronostic à long terme, représenté principalement par la mortalité, le recours à une colectomie à distance, la survenu de rechutes et le recours à un traitement immunosuppresseur, n'est pas bien déterminé. Objectifs : Déterminer la place du traitement médical de seconde ligne dans la prise en charge de la CAG et étudier l'évolution à long terme des patients ayant échappé à la colectomie de sauvetage. Matériel et méthodes : Il s'agit d'une étude rétrospective ayant colligé tous les patients pris en charge dans notre service pour une première poussée de CAG cryptogénétique, inaugurale ou compliquant l'évolution d'une MICI connue, depuis Janvier 1994 jusqu'au décembre 2018. Ont été exclus de l'étude les patients ayant déjà présenté leur première CAG, prise en charge dans une autre structure hospitalière, les patients se présentant d'emblée avec une complication ayant nécessité une chirurgie d'urgence sans avoir recours à un traitement médical et les CAG d'autre origine (infectieuse, ischémique, diverticulaire ou médicamenteuse). Les données démographiques, cliniques, paracliniques et évolutives ont été recueillies. Les données de survie ontété étudiées en établissant des courbes de survie selon la méthode de Kaplan Meier. Résultats : Un total de 64 patients a été inclus. L'âge moyen des patients au moment de la CAG était de 34 ans [15-64]. Il s'agissait de 31 hommes et de 38 femmes, avec un sex -ratio (H/F) = 0,82. Près de 30% des patients étaient tabagiques non sevrés au moment de la survenue de la CAG. La CAG a inauguré la maladie chez 29 patients et émaillé l'évolution d'une MICI connue chez 40 patients. Pour ces derniers, l'ancienneté moyenne de la maladie était de 52,4 mois [2,252]. La MICI sous-jacente était une rectocolite hémorragique (RCH) chez 42 patients, une maladie de Crohn(MC) chez 23 patients, et une colite indéterminée chez 4 patients. Au moment de la CAG, 37 patients étaient déjà sous traitement d'entretien de leur maladie. La majorité des patients porteurs de RCH (93%) ont répondu aux critères de Truelove et Witts. Ces critères étaient, en revanche, présents chez uniquement 50 % des patients porteurs d'une MC (p=0.049). Des signes de gravité endoscopiques ont été individualisés dans 76,8% des cas. Soixante-huit pourcent des CAG étaient corticosensibles. Parmi les 22 patients corticorésistants, le traitement de seconde ligne était une chirurgie première chez 8 patients, l'Infliximab chez 9 patients et la Ciclosporine chez 5 patients. L'Infliximab et la Ciclosporine avaient une efficacité comparable (p=0.73), avec une réponse primaire de 88,8% et de 80% respectivement. Les patients ont été suivis sur une durée moyenne de 64,9 mois [6 -234]. L'incidence cumulée de recours aux anti TNF était de 15% à un an et de 30% à 5 ans. L'anti-TNF a été prescris pour une maladie chronique active chez 12 patients et pour des manifestations anopérinéales chez un patient. Le taux de rechutes modérées à sévères était de 64,4% avec un délai moyen de survenu de la première rechute de 29,11 mois. Une coloscopie a été pratiquée chez 12 parmi les 14 patients en rémission clinique après un délai moyen de 47 mois. Une rémission endoscopique a été retrouvée chez 43% d'entre eux. Trois décès sont survenus après un délai de 3,5, 4 et 26 mois de la CAG. La cause du décès était un sepsis postopératoire

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dans tous les cas. La survie globale devenait stable après 3 ans d'évolution avoisinant les 95 %. Le taux de survie sans colectomie chez l'ensemble des patients était de 73% à un an et de 61 % à 5 ans. Conclusion : Le taux de mortalité ainsi que celui de la colectomie au cours de la CAG a significativement baissé ces dernières décennies après l'introduction du traitement médical de seconde ligne. Passé ce cap aigu, le pronostic de cette pathologie est généralement bon.

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46- Facteurs de risque d'une première chirurgie chez les patients atteints d'une maladie de Crohn. Fares Torjmen, Sonia Ben Hamida, Samir Bradai, Ichrak Ferchichi, Awatef Belkhamsa, Saber Bouaziz, Hanen Elloumi, Makrem Ben Hamida, Imed Cheikh. Service d'hépato-gastro-entérologie de Bizerte. Introduction : La maladie de Crohn (MC) a connu ces dernières années de grandes avancéesdans la prise en charge des patients. Toutefois, la résection intestinale reste une alternative thérapeutique inévitable chez la plupart des patients. Objectifs : Le but de notre travail était de préciser les particularités épidémiologiques,cliniques et évolutives des patients opérés et de dégager les facteurs de risques de résection chirurgicale au cours de l'évolution de MC Matériel et méthodes : Nous avons mené une étude rétrospective descriptive et analytique colligeant lespatients atteints de MC suivis au service de gastro entérologie du CHU Habib Bougatfa de Bizerte entre le 1er janvier 2008 et le 31 décembre 2017. Nos patients ont été répartis en deux groupes : un groupe de patients qui n'ont pas été opérés durant la période d'étude et un groupe ayant eu une résection intestinale. Résultats : Nous avons inclus 120 patients (70 hommes et 50 femmes) avec un âge moyen de38.17 ans. Parmi nos patients, 39.2% ont été opérés dont 59.57% en urgence. La probabilité cumulative de chirurgie au cours du suivi était de 12% à 1 an, 32% à 5 ans et 47% à 10 ans. L'OIA était l'indication opératoire la plus retrouvée et la résection iléo caecale était la procédure opératoire la plus pratiquée. Le tabagisme, le délai de consultation de moins de 4,5 mois, la dénutrition, l'hypoalbuminémie, la présence de granulome étaient les facteurs de risque les plus retrouvés dans le groupe des opérés avec une différence statistiquement significative dans l'étude univariée et multivariée. La localisation iléo caecale était la plus fréquente chez les patients opérés avec une différence statistiquement significative en analyse uni et multivariée (p<0.0001). Les localisations coliques pures et iléo-coliques étaient des facteurs protecteurs (p<0.0001 et p=0.001 respectivement). Les phénotypes sténosants et pénétrants étaient significativement associés au risque de chirurgie. Le phénotype inflammatoire apparait comme un facteur protecteur de chirurgie (p<0.0001). Le sexe, la présence d'antécédents familiaux de MICI ou personnel d'appendicectomie, les LAP, les manifestations extra digestives, l'âge n'étaient pas corrélés au risque de chirurgie. Une corticothérapie précoce ou au cours du suivi n'est pas associée à une augmentation de risque de chirurgie. Pour le traitement d'entretien, seulementl'azathioprine apparait comme un facteur protecteur de chirurgie. L'étude des effets des anti TNF n'a pas été concluante du fait du faible effectif des patients recevant ce traitement Conclusion : Les résultats de notre série et la revue de la littérature nous permettent d'insistersur le fait que la chirurgie reste un traitement important et parfois inévitable chez une grande proportion des patients atteints d'une MC malgré le progrès de la prise en charge médicale

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47- Colite sévère de maladie inflammatoire chronique de l'intestin : Facteurs prédictifs de recours à un traitement de 2ème ligne. Chayma Jemmali, Asma Laabidi, Mohamed Ali Jouini, Marwa Hafi, Nadia Ben Mustapha, Meriem Serghini, Monia Fekih, Jalel Boubaker. Service de Gastro-entérologie A la Rabta, Tunis. Introduction : Le traitement de première intention de la colite sévère au cours des maladies Inflammatoires Chroniques de l'Intestin (MICI) repose sur la corticothérapie intraveineuse (IV). En l'absence d'amélioration franche au bout de trois à cinq jours de traitement, un traitement de 2ème ligne par immunomodulateur ou une colectomie est indiqué. Objectifs : Le but de notre travail est d'identifier les facteurs prédictifs de recours à un traitement de 2ème ligne au cours de la colite sévère. Matériel et méthodes : Il s'agit d'une étude rétrospective sur une période de 5 ans (2014-2019), incluant tous les patients atteints de MICI, ayant présenté une colite sévère.Le diagnostic est retenu sur un faisceau d'arguments clinico-biologiques et endoscopiques. Les données épidémio-cliniques, biologiques, endoscopiques et évolutives ont été rapportées.Une analyse descriptive puis analytique à l'aide d'un logiciel SPSS a été réalisée. Résultats : Au total, quarante patients d'âge moyen 36.05±13.08 ans et de sex ratio H/F de 0.6 ont été colligés. Vingt-trois patients (57.5%) avaient une rectocolite hémorragique (RCH) et dix-sept patients (42.5%) étaient atteints d'une maladie de Crohn. La durée moyenne d'évolution de la MICI était de 28.75± 52.1 mois. La colite sévère était inaugurale de MICI dans 37.5% des cas. Vingt-sept patients (67.5%) ont évolué favorablement sous corticothérapie IV. Les facteurs associés à un échec de la corticothérapie IV à l'admission étaient le type de MICI (RCH) (p=0.03), la présence d'une fièvre(T>38°C) (p=0.04) et le recours à la transfusion (p=0.02). Les marqueurs biologiques déterminants étaient le taux d'hématocrite bas (p=0.02) et l'hypokaliémie (p=0.023). A J3 et à J5 du traitement, une diminution du nombre des selles de moins de 40% par rapport au nombre initial, une CRP élevée et une thrombocytose (plaquettes>450000/mm3) étaient associés de façon significative à une corticorésistance (p respectivement de 0.001, 0.026 et 0.021). Concernant le traitement de 2ème ligne, aucun patient n'a été mis sous Infliximab. L'évolution sous ciclosporine était favorable dans 50% des cas. 4 patients étaient opérés pour une complication. Conclusion : Notre étude a démontré qu'en plus de l'importance de l'évaluation clinico-biologique à J3 et J5 du traitement, la présence d'une fièvre à l'admission, de troubles ioniques et le recours à la transfusion sont des facteurs prédictifs de non réponse à la corticothérapie au cours de la colite sévère. L'identification de ces facteurs permet de sélectionner précocement les patients éligibles d'un traitement de 2ème ligne, afin d'éviter les complications.

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48- Sténose iléale au cours de la maladie de Crohn: résultats du traitement médical. Soumaya Nsibi, Fares Torjmen, Imen Abdelaali, Lamia Ben Yaghlene, Taieb Jomni, Mohamed Hedi Douggui. Service de Medecine Interne, hôpital des FSI, la Marsa. Introduction : La maladie de Crohn est une inflammation chronique de la paroi intestinale caractérisée par une atteinte préférentielle de l'iléon terminal qui se complique souvent de sténose et expose au risque de syndrome occlusif. Objectifs : L'objectif de notre travail était d'évaluer l'efficacité du traitement médical ainsi que les facteurs prédictifs de bonne réponse au cours des sténoses inflammatoires. Matériel et méthodes : Il s'agissait d'une étude rétrospective monocentrique s'étalant sur une période de 11 ans (Janvier 2003-Juin 2014) colligeant des patients ayant une maladie de Crohn iléale sténosante symptomatique sans collection associée. Le recueil des données a été fait de façon manuelle à partir des dossiers médicaux. Résultats : Vingt patients ayant une sténose iléale symptomatique traitée médicalement ont été inclus. L'âge moyen était de 35 ans avec une prédominance masculine (sex-ratio=1,85). L'intoxication tabagique a été retrouvée dans 45% des cas. Les patients présentaient de syndrome occlusif ou sub-occlusif dans respectivement 55 et 45% des cas. Des signes associés (douleurs abdominales, amaigrissement, diarrhée) ont été objectivés chez 18 malades.Un seul patient avait une masse abdominale à l'examen clinique.A la biologie, nous avons relevé un taux moyen de CRP de 45,95 mg/dl ; une hémoglobinémie moyenne de 12,48 et un taux d'albuminémie moyen de 35,02 g/l.Parmi ces patients, 19 ont eu un traitement par corticothérapie et un seul par anti TNF. L'absence de récidive à court terme (à 6 mois) était observée chez 15 malades et le succès à long terme (>24 mois) était noté chez 5 patients. Les facteurs qui étaient statistiquement associés au maintien de la rémission à long terme après traitement médical étaient l'absence de tabagisme (P=0,03) et un taux d'albuminémie initial normal (P=0,02). Conclusion : Le traitement médical demeure le traitement de choix des sténoses iléales symptomatiques de nature inflammatoire. Nos résultats montrent qu'il faut tenir compte du statut tabagique ainsi que le taux d'albumine qui peuvent influencer la réponse au traitement médical.

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49- Evaluation de la qualité de vie des patients suivis pour maladies inflammatoires chroniques de l'intestin hospitalisés dans un service de gastroentérologie. Fatma Ben Farhat, Meriam Sabbah, Dorra Trad, Nawel Bellil, Norsaf Bibani, Hela Elloumi, Asma Ouakaa, Dalila Gargouri. Service de gastro-entérologie Hôpital Habib Thameur, Tunis. Introduction : La qualité de vie liée à la santé (HRQoL) est un concept subjectif, multidimensionnel, qui prend en compte les différents aspects de la vie de l'individu. Il s'agit d'un élément très important au cours des maladies inflammatoires chroniques de l'intestin qui touche des sujets jeunes. Objectifs : L'objectif de notre étude est d'évaluer la qualité de vie des patients suivis pour MICI hospitalisés dans un service de gastroentérologie. Matériel et méthodes : Il s'agit d'une étude prospective incluant 32 patients suivis pour MICI. Afin de déterminer la qualité de vie liée à la santé, le questionnaire SF-36 et le score HAD ont été utilisés. Résultats : Parmi les patients inclus dans notre étude, l'âge moyen était de 41ans, le sex-ratio était à 1. La MICI était une maladie de Crohn dans 90% et une RCH dans 10%. La MICI était en poussée dans 43% des cas. Les patients étaient hospitalisés en hôpital du jour dans 31% des cas, 56% étaient hospitalisés en longue durée et 13% en unité des soins intensifs. Un score physique et mental inférieur à 50 était noté dans respectivement 34,3 % et 37,5% des cas. Les limites inférieures étaient de 5 et 13,3. 65% des patients souffraient d'anxiété et 34,3% de dépression. Conclusion : Un nombre significatif de patients suivis pour MICI ont une qualité de vie altérée indépendamment de l'âge et du sexe ou du type de MICI. Ceci peut être expliqué par la pathologie et ses complications nécessitant un recours à des hospitalisations rapprochées et de longue durée, le traitement lourd et contraignant et le retentissement sur l'apparence physique (amaigrissement, fistules, cicatrices opératoires, stomies…). En plus de la prise en charge médico-chirurgicale de la maladie, un soutien psychologique est nécessaire.

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50- Facteurs prédictifs de la récidive endoscopique après résection iléo-colique au cours de la maladie de Crohn. Amani Hassine, Aya Hammami, Aida Ben Slama, Nour Elleuch, Hanene Jaziri, Ahlem Braham, Salem Ajmi, Sami Hmila, Mehdi Ksiaa, Ali Jmaa. Service de gastro-entérologie, hôpital Sahloul, Sousse. Service de gastro-entérologie, hôpital régional de M'saken. Introduction : Près de deux tiers des patients atteints de maladie de Crohn (MC), nécessiteront une chirurgie de résection intestinale au moins une fois dans leur vie. La récidive endoscopique (RE), évaluée par le score de Rutgeerts, est fortement corrélée au risque de rechute clinique. Objectifs : Le but de notre travail était de déterminer la prévalence ainsi que les facteurs prédictifs de récidive endoscopique au cours de la première année suivant une chirurgie de résection intestinale chez les patients atteints de MC. Matériel et méthodes : Nous avons mené une étude rétrospective, monocentrique, colligeant tous les patients suivis pour une MC, entre 2011 et 2017, et qui ont eu une résection iléocæcale ou iléo colique droite. La récidive endoscopique a été évaluée par score de Rutgeerts (SR) lors d'une iléocoloscopie pratiquée 6 à 12 mois en post opératoire. Les patients ont été ainsi divisés en deux groupes selon le SR : Absence de récidive endoscopique (SR : i0/i1), récidive endoscopique (SR >= i2). Les patients, dont la première iléocoloscopie a été retardée au-delà de 1 an en post-opératoire ont été exclus de cette étude. Résultats : 46 patients ont été inclus dans notre étude dont 60.9% étaient de sexe féminin. L'âge moyen au diagnostic était de 34.72±12.9 ans. Le délai moyen entre le diagnostic de la MC et la chirurgie était de 3.6 ans. 13% des patients avaient déjà eu une résection intestinale. Un tabagisme actif était noté chez 26.1% des patients au moment de la chirurgie. Des manifestations ano-périnéales étaient présentes chez 12 patients (26.1%).Les principales indications de la chirurgie étaient une sténose iléale ou iléocæcale, une fistule complexe, une collection profonde chez 78.3% ; 4.3 % ; 17.4% des patients respectivement. En post opératoire, 23.9% des patients n'ont pas reçu de traitement préventif de la récidive post-opératoire, 58.7% étaient mis sous Azathioprine en monothérapie, et 17.4% des patients étaient traités par Anti-TNF. Une résection intestinale étendue (>100 cm) a été notée chez 3 patients. La récidive endoscopique a été observée chez 25 patients, dont 16 avaient une RE sévère (SR >= i3), lors du premier contrôle endoscopique, fait 6 à 12 mois en postopératoire. En analyse multivariée, la courte durée d'évolution de la MC (< 6 ans) (p=0.045), et la présence de manifestations ano-périnéales (p=0.029), étaient significativement associés à la survenue de la récidive endoscopique. Conclusion : Selon notre étude, la récidive endoscopique a concerné 54.3% des patients atteints de MC ayant eu une résection intestinale. La présence de MAP et la courte durée d'évolution étaient significativement associés à la récidive endoscopique.

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51- Maladie de Crohn sténosante: Efficacité du traitement médical et les facteurs prédictifs à l'imagerie associés à l'échec thérapeutique. Amani Hassine, Aya Hammami, Aida Ben Slama, Nour Elleuch, Hanene Jaziri, Ahlem Braham, Salem Ajmi, Sami Hmila, Mehdi Ksiaa, Ali Jmaa. Service de gastro-entérologie, hôpital Sahloul. Service de gastro-entérologie, hôpital régional de Msaken. Introduction : Le traitement médical de la maladie de Crohn sténosante est habituellement réservé aux sténoses inflammatoires ou mixtes. Les techniques d'imageries en coupe sont d'une aide précieuse pour confirmer le caractère inflammatoire de la sténose. L'identification de facteurs prédictifs de réponse au traitement médical constitue donc un enjeu majeur pour le clinicien mais qui reste peu étudié. Objectifs : L'objectif de ce travail était d'évaluer l'efficacité du traitement médical au cours de la MC sténosante et d'identifier les signes radiologiques associés à l'échec thérapeutique. Matériel et méthodes : Tous les patients atteints de MC sténosante traités médicalement dans notre service, entre 2011 et 2017, ont été inclus rétrospectivement. Seules les imageries réalisées dans les 8 semaines précédant le début du traitement médical (inclusion) ont été prises en compte. L'échec thérapeutique était défini par le recours à une chirurgie de résection intestinale, une dilatation endoscopique, une hospitalisation, l'arrêt ou l'ajout d'un traitement de la MC après trois à six mois d'un traitement médical bien conduit ou un décès. La réponse clinique a été définie comme une amélioration des symptômes, entre la semaine 12 et la semaine 24. Résultats : 58 patients ont été inclus dont 60.3 % des femmes. Un tabagisme actif était noté chez 17.2 % des patients. L'âge moyen au diagnostic de MC était 35.21±12.9 ans, avec une durée moyenne d'évolution de la maladie de 5.31 ±3.87 ans. 36.2 % des patients avaient un antécédent de résection intestinale. Un phénotype sténosant (B2) a été noté dans 75.9 % des cas et un phénotype pénétrant dans 24.1 % des cas. Des manifestations anopérinéales ont été notées chez 19% des patients. 36.2 % des patients étaient traités par anti-TNF dont 19% par une combothérapie, le reste des patients (63.8%) ont été mis sous corticothérapie et/ou thiopurines. Le taux d'échec thérapeutique sous traitement médical était de 56.9 %. Les signes radiologiques significativement associés à l'échec thérapeutique étaient : la dilatation des anses en amont (p < 10-3), la présence d'un rehaussement pariétal (p=0.037), et la présence d'une fistule (p=0.038). En revanche, la prescription d'une combothérapie était significativement associé à une réponse clinique (p= 0.03). Conclusion : Les données de notre étude suggèrent que l'échec du traitement médical dans la maladie de Crohn sténosante peut être prédit en imagerie, d'où l'intérêt de pratiquer un bilan lésionnel radiologique pré-thérapeutique.

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52- Maladie de Crohn: facteurs d'évolution et de progression de la maladie Raida Harbi, Aya Hammami, Aida Ben Slama, Nour Elleuch, Hanene Jaziri, Ahlem Braham, Salem Ajmi, Sami Hmila, Mehdi Ksiaa, Ali Jmaa. Service de Gastro-entérologie, Hôpital Sahloul, Sousse. Service de Gastro-entérologie, Hôpital régional de Msaken. Introduction : L'évolution de la maladie de Crohn (MC)est souvent imprévisible. Elle peut changer de comportement au fil du temps et peut devenir invalidante en raison de ses complications. L'intérêt de cette étude est de déterminer le profil évolutif à long terme de la maladie de Crohn, la ainsi que les principaux facteurs associés à cette évolution. Objectifs : L'intérêt de cette étude est de déterminer le profil évolutif à long terme de la maladie de Crohn, la ainsi que les principaux facteurs associés à cette évolution. Matériel et méthodes : Il s'agit d'une étude rétrospective descriptive menée dans notre service de Gastroentérologie, de l'année 2000 à 2019, incluant tous les patients atteints de MC avec un suivi minimum de 12 mois.La collecte des données a été effectuée à partir des dossiers médicaux des patients.La classification de Montréal a été utilisée pour tous les patients au moment du diagnostic et à la fin du suivi pour décrire le phénotype de la maladie. Résultats : Notre étude avait inclus 112 patients atteints de la maladie de Crohn, dont 52 hommes et 60 femmes. L'âge moyen au moment du diagnostic était de 44,7 ans [22 - 72 ans]. La durée moyenne de suivi était de 10,3 ans ± 5,6 ans. La présentation initiale de la maladie était de type inflammatoire, sténosante, fistulisante, sténosante et pénétrante dans 17,9%, 39,3%, 10,7%, 25% des cas respectivement. Des manifestations ano-périnéales étaient présentes chez 7,2% des malades. La localisation au moment du diagnostic était iléale dans 57,1% des cas, iléo-colique dans 28,6% des cas et colique dans 10,7% des cas. Un changement de comportement de la maladie était observé chez 20 patients (17,9%), d'inflammatoire à sténosante et pénétrante chez 8 patients, de sténosante à pénétrante pour 8 cas et de pénétrante à pénétrante et sténosante chez 4 patients. La probabilité cumulative d'avoir un phénotype sans complication dans les 5, 10 et 15 ans était respectivement de 63%; 52,4% et 22,2%. La localisation iléale (57,1% vs 18%; p = 0,0007) et l'âge au moment du diagnostic < 25 ans (10,7% contre 7,2%; p = 0,045) étaient les facteurs associés au changement du phénotype. Durant l'évolution, 68 malades (60,7%) ont eu une résection intestinale. Le délai moyen de chirurgie après le diagnostic était de 49,6 mois [2 - 180 mois]. La probabilité cumulative de non recours à la chirurgie dans les 5, 10 et 15 ans était de 44,4%, 31,8% et 16,7% respectivement. Le tabagisme (21,5% contre 17,9% ; p = 0,0047), le phénotype sténosant (71,4% contre 43,2%;p = 0,005) et le phénotype fistulisant (39,3% contre 18%; p <0,0018) ont été plus fréquemment observés chez les patients opérés. Conclusion : La maladie de Crohn se caractérise par son évolution imprévisible au fil du temps. Dans notre étude, nous avons observé un changement de comportement de la maladie chez environ 20% des patients, particulièrement ceux qui ont un phénotype sténosant.

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53- L'azathioprine est-il efficace dans la cicatrisation muqueuse post-opératoire au cours de la maladie de Crohn ? Hela Ben Youssef Hela, Nadia Ben Mustapha, Asma Laabidi, Marwa Haffi, Jalel Boubaker. Service de Gastroentérologie A. La Rabta, Tunis. Introduction : Malgré le développement de l'arsenal thérapeutique au cours de la maladie de Crohn (MC) et l'utilisation de plus en plus importante des biothérapies, le recours à la résection intestinale reste élevé avoisinant les 60% à 20 ans d'évolution de la MC. L'efficacité des thiopurines dans la prévention de la récidive post-opératoire (RPO) reste mal évaluée en particulier sur le plan endoscopique. Objectifs : Le but de cette étude était d'évaluer l'efficacité des thiopurines dans la cicatrisation des lésions endoscopiques en post-opératoire. Matériel et méthodes : Il s'agit d'une étude rétrospective menée dans le service de gastro-entérologie-A de la Rabta de 2000 à 2017 ayant inclus les patients opérés pourMC (résection iléo-caecale ou iléo-colique droite curative), mis sous thiopurines à la suite d'une 1èrecoloscopie faite en post opératoire et ayant euune 2ème coloscopie à la suite de leur mise sous traitement. L'évaluation de la RPO endoscopique était basée sur le score de Rutgeerts. La cicatrisation endoscopique était définie par un score < i1. Résultats : Durant cette période, 115 patients ont été opérés pour MC dont 14 patients répondaient aux critères d'inclusion et ont donc été inclus dans cette étude. L'âge moyen était de 49 ans avec un sexe ratio H/F de 1.6 et 30.8% des patients étaient tabagiques. La MC était de localisation iléale pure (L1) dans 77% des cas et iléo-colique (L3) dans 23% des cas. Une atteinte ano-périnéale était retrouvée chez 8% des malades. Le phénotype sténosant était présent dans 84.6% des cas et le phénotype fistulisant dans 53.8% des cas avec une maladie compliquée de collection intra-abdominale dans 23.1% des cas. Chez les patients ayant eu des poussées antérieures, 30.8% étaient traités par salicylés, 40% par corticothérapie et 8% ont déjà eu une résection iléale antérieure. Les indications chirurgicales concernaient dans 46.2% des cas des sténoses iléales symptomatiques et dans 23% des cas des collections intra-abdominales. 92% des patients ont eu une résection iléo-caecale avec une anastomose latéro-latérale dans 39% des cas. L'étendue de la résection iléale était en moyenne de 36 cm [11-100 cm].Le délai entre la 1èrecoloscopie post-opératoire et la chirurgie était en moyenne de 10 mois [6-52].La RPO endoscopique était classée i2, i3 et i4 dans respectivement 38.5, 31 et 8% des cas. Tous les patients inclus étaient traités par azathioprine avec une dose moyenne de 2.33 mg/kg/j et avec un délai d'introduction du traitement de 13 mois [3-30] par rapport à la chirurgie.La 2ème coloscopie post-opératoire était réalisée en moyenne 35 mois [1-95] à la suite de l'introduction de l'azathioprine. Une cicatrisation muqueuse endoscopique a été retrouvée dans 30.8 % des cas (i0=23.1% ; i1=7.7%). Par ailleurs, les lésions étaient classées i2, i3 et i4 dans respectivement 30.8, 7.7 et 30.8 % des cas. L'azathioprine a été gardé dans 77% des cas avec une durée totale moyenne de traitement de 47 mois [2-100m] et 3 patients ont été traités par anti-TNF. Après un suivi moyen de 68 mois [22-98] par rapport à la chirurgie et de 47mois [2-100] par rapport à l'introduction de l'azathioprine, une récidive clinique a

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été observée dans 38.5% des cas. Une récidive chirurgicale a été observée dans 8% des cas après un délai moyen de 45 mois par rapport à la 1ére chirurgie et 27 mois par rapport à l'introduction de l'azathioprine. Conclusion : Cette étude montre que l'azathioprine permet d'obtenir une cicatrisation muqueuse post-opératoire chez environ 1/3 des malades. Il est de ce fait essentiel d'intégrer une iléo-coloscopie chez les malades traités par thiopurines en post-opératoire afin d'optimiser la prise en charge thérapeutique etprévenir les récidives clinique et chirurgicale.

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54- Fréquence des manifestations extra-digestives et particularités de la maladie de Crohn diagnostiquée après 40 ans: étude comparative. Khaoula Chabbouh, Nadia Maamouri. Service de Gastroentérologie B La Rabta, Tunis. Introduction : La maladie de Crohn est souvent une maladie du sujet jeune. Ses manifestations, son pronostic ainsi que sa prise en charge thérapeutique peuvent différer en fonction de l'âge du diagnostic. Objectifs : Etudier les particularités de la maladie de Crohn découverte après l'âge de 40 ans et son impact thérapeutique Matériel et méthodes : Il s'agit d'une étude rétrospective menée au service de gastro'B' La Rabta incluant les patients hospitalisés pour maladie de Crohn entre Janvier 2015 et Octobre 2018.Nous avons mené une étude comparative entre les sujets diagnostiqués porteurs d'une maladie de Crohn avant et après 40 ans. Nous avons étudié les manifestations extra-digestives associées, la prise en charge thérapeutique ainsi que l'évolution de la maladie. Résultats : Nous avons inclus 43 patients dont 15 hommes (34.9%) et 28 femmes (65.1%). Onze patients (25,6%) étaient âgés de plus de 40 ans. Pas de différence statistiquement significative n'a été établie entre l'âge de diagnostic et le sexe (p=NS).Des manifestations extra-digestives (MED) étaient retrouvées chez 15 patients de moins de 40 ans (46,9%) contre 2 seulement chez les sujets de plus de 40 ans (18,2%). Il s'agissait d'une atteinte principalement articulaire chez les jeunes. Elles étaient articulaires et hépatiques pour les plus de 40 ans. Une relation proche de la signification a été établie entre la présence des MED au diagnostic et l'âge du malade (p=0,093).Une localisation iléo-colique était plus fréquente chez les patients de plus de 40 ans (63,6%) contre une localisation iléale plus fréquente chez les patients plus jeunes (40,6%). Mais pas de relation significative n'a été établi entre la topographie de la maladie de Crohn et l'âge au diagnostic. La forme sténosante était significativement plus fréquente en cas de maladie de Crohn chez les plus de 40 ans (p=0,005) contre une forme non sténosante et non infiltrante plus fréquente chez les moins de 40 ans.Un traitement par des immunosuppresseurs était le principal traitement prescrit pour les 2 groupes de patients (59% pour les moins de 40 ans vs.54,5% chez les plus de 40 ans) (p=NS).La survenue d'effets indésirables au traitement était plus rapportée en cas de maladie de Crohn diagnostiquée avant 40 ans (25% vs. 18,2% ; p=NS). La survenue de poussées itératives (>2 poussées) était plus fréquemment associée à un diagnostic plus tardif de la maladie (27,8% vs. 25% ; p=NS).Au cours de l'évolution, des complications ont aussi été plus noté chez les sujets de plus de 40 ans (45,4% vs. 40,6% ; p=NS). Conclusion : Selon notre étude, il n'existait pas de différence significative concernant les manifestations, la prise en charge et le pronostic de la maladie de Crohn diagnostiquée avant et après 40 ans.

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55 - Prévalence et facteurs prédictifs de dénutrition au cours de la maladie de Crohn. Khaoula Chabbouh, Dhilel Issaoui, Amira Hassine, Hela Kchir, Hatem Chaabouni,Nadia Maamouri. Service de Gastroentérologie B La Rabta, Tunis. Introduction : Les maladies inflammatoires chroniques de l'intestin peuvent avoir un retentissement important sur l'état nutritionnel des patients. La dénutrition représente l'une des complications les plus redoutables de la maladie de Crohn pouvant altérer la qualité de vie des patients. La sévérité de cette dénutrition dépend de plusieurs facteurs liés en particulier aux caractéristiques de la maladie. Objectifs : Evaluer le statut nutritionnel des patients souffrant de maladie de Crohn et conclure aux facteurs prédictifs de cette dénutrition dans notre contexte. Matériel et méthodes : Il s'agit d'une étude rétrospective menée au service de gastro'B' La Rabta incluant les patients hospitalisés pour maladie de Crohn entre Janvier 2015 et Octobre 2018. Nous avons recueilli les caractéristiques épidémiologiques, cliniques et les habitudes toxiques des patients ainsi que les caractéristiques liées à la maladie et son activité selon CDAI. Nous avons aussi évalué les paramètres nutritionnels et biochimiques. Résultats : Nous avons inclus 43 patients dont 15 hommes (34.9%) et 28 femmes (65.1%). L'âge moyen au diagnostic était de 33,7 ans [14-68 ans]. Un tabagisme actif était noté chez 6 patients (14%). Un éthylisme chronique était rapporté chez 2 patients uniquement (4,7%). Selon la classification de Montréal, l'âge au diagnostic était inférieur à 17 ans (A1) dans 1 seul cas (2.3%), entre 17 et 40 ans (A2) dans 31 cas (72,1%) et supérieur à 40 ans (A3) dans 11 cas (25,6%). La topographie de l'atteinte était iléale (L1) dans 15 cas (34,9%), colique (L2) dans 9 cas (20,9%) et iléocolique (L3) dans 19 cas (44,2%) avec une atteinte du tractus digestif supérieur retrouvée dans 4 cas seulement (9,4%). Un phénotype non sténosant non infiltrant (B1) était retrouvé dans 12 cas (27,9%), sténosant (B2) dans 15 cas (34,9%), pénétrant (B3) dans 4 cas (9,3%), sténosant et pénétrant dans 5 cas (11,6%) et associé à une atteinte anopérinéale dans 7 cas (16,3%). La maladie était active au moment du diagnostic chez 17 patients (39,5%). Une dénutrition définie par un IMC inférieur à 18,5 était retrouvée chez 15 patients (34,9%). Sur le plan biologique, parmi les 43 patients, un syndrome anémique était retrouvé chez 21 patients (48,8%). Une hypoalbuminémie était notée chez 26 patients (60,5%), une hypocholestérolémie chez 6 malades (16%), une hypocalcémie chez 9 patients (20,9%), une diminution du fer sérique dans 12 cas (27,9%) et une baisse de l'urée chez 4 patients (9,3%). Une étude univariée a été faite afin d'établir la relation entre l'IMC, les paramètres biologiques et les caractéristiques épidémiologiques (sexe et âge au diagnostic), les habitudes toxiques (tabac et alcool) et les caractéristiques cliniques de la maladie (Topographie, phénotype et degré d'activité). Aucune relation statistiquement significative n'a été retrouvée (p=NS).Une corrélation positive a été conclue entre l'IMC, l'albuminémie et la calcémie.L'ostéodensitométrie a été pratiquée chez 22 patients uniquement. Elle est revenue normale chez 12 patients (54,5%), montrait une ostéopénie dans 8 cas (36,4%) et une ostéoporose chez 2 patients (9,1%).

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Conclusion : Dans notre étude, le taux de dénutrition était de 34,9% ce qui représente un taux assez important. Mais cette étude ne nous a pas permis de prédire les facteurs prédictifs de la dénutrition en cas de maladie de Crohn en fonction du sexe, de l'âge de diagnostic, de la topographie, du phénotype ou des paramètres biologiques. Elle a par ailleurs conclu en une corrélation entre l'IMC et la cholestérolémie, l'albuminémie et la calcémie d'où l'intérêt du dosage de ces paramètres dans le cadre de l'évaluation de l'état nutritionnel des personnes atteintes de maladie de Crohn.

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56- La réactivation virale B sous traitements immunosuppresseurs au cours de la maladie de Crohn : mythe ou réalité ? Asma Sabbek, Aida Ben Slama, Aya Hammami, Hanene Jaziri, Ahlem Braham, Salem Ajmi, Sami Hmila, Mehdi Ksiaa, Ali Jmaa. Service de Gastroentérologie Sahloul, Sousse. Introduction : Le risque de réactivation du virus de l'hépatite B chez les patients sous traitement immunosuppresseur (TI) varie considérablement selon le profil virologique, la maladie sous-jacente ainsi que le type et la durée du TI. Objectifs : On se propose d'étudier la réactivation virale B chez les patients suivis pour maladie de Crohn (MC) et mis sous TI. Matériel et méthodes : Etude rétrospective descriptive étalée sur 5 ans, colligeant les patients suivis à la consultation de gastro-entérologie de Sahloul pour une MC, mis sous TI (corticothérapie (CT) à une dose >40 mg/jr, ciclosporine, thiopurine et anti TNF) et ayant un contact avec le VHB (Ag HBs -, Ac antiHBc+). Résultats : Nous avons colligé 59 patients d'âge moyen de 46,3 ans et de sexe ratio 0,51. Tous les malades ont reçu durant le suivi au moins une cure de CT. Le TI était triple et double dans respectivement dans 6,7% et 30,5% des cas. Une thiopurine seule a été prescrite dans 69,5% des cas. La durée moyenne de l'immunosuppression était de 2,6 ans [1-5 ans]. Un seul cas de réactivation du VHB a été noté sous combothérapie avec cytolyse, charge virale détectable et une séroreversion de l'AgHBs. Un traitement par entécavir a été instauré. Conclusion : La réactivation du VHB est certes rare en dehors d'un traitement par les anti CD20, mais pouvant être fatale ce qui impose une surveillance étroite.

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57- La désescalade thérapeutique au cours de la maladie de Crohn: balance bénéfice / risque Expérience d'un centre Tunisien Nour Elleuch, Asma Sabbek, Aida Ben Slama, Aya Hammami, Hanene Jaziri, Ahlem Braham, Salem Ajmi, Sami Hmila, Mehdi Ksiaa, Ali Jmaa. Service de Gastroentérologie Sahloul, Sousse Introduction : L'émergence du concept de rémission profonde au cours de la maladie de Crohn (MC) a poussé les cliniciens à adopter des stratégies thérapeutiques plus agressives, impliquant l'utilisation précoce et parfois prolongée d'immunomodulateurs, arme à double tranchants. De ce fait, affleure le problème majeur d'effets indésirables iatrogènes mais aussi de coût accablant la société en particulier dans les pays en voie de développement. Ceci a incité les gastroentérologues à considérer la question de la désescalade thérapeutique, visant à trouver l'équilibre parfait entre la rémission de la maladie et la sécurité. Objectifs : On se propose d'étudier l'incidence et les indications de la désescalade thérapeutique ainsi que l'impact sur le profil évolutif de la MC. Matériel et méthodes : Etude rétrospective descriptive étalée sur 5 ans colligeant tous les patients suivis pour une MC au service de gastroentérologie de Sahloul. La désescalade thérapeutique a été définie par la réduction ou l'arrêt définitif d'un traitement immunomodulateur. La rémission profonde a été définie par une rémission clinique, biologique, radiologique ainsi qu'une cicatrisation endoscopique pendant une durée minimale d'un an. Résultats : Nous avons colligé 166 patients d'âge moyen 42,9 ans [15-73 ans] et de sexe ratio 0,55. La désescalade thérapeutique a été considérée chez 19 patients (11,4%). Une réduction de la dose a été pratiquée dans 6,6% des cas : l'indication était une toxicité à l'azathioprine (AZA) hématologique N= 7 et hépatique N=4. L'arrêt définitif a été indiqué dans 4,8% des cas : pour une monothérapie à l'AZA devant une pancréatite aigüe (N=3) et devant une rémission profonde (N=4) et un lymphome T hépato-spénique (N=1), tandis que l'arrêt des anti TNF n'a été envisagé que dans un seul cas de septicémie récidivante à candida albicans alors que le patient était sous combothérapie (AZA et anti TNF). Durant un suivi moyen de 1,6 an, une reprise de l'AZA a été décidée pour deux patients devant une rechute jugée sévère. Conclusion : Dans notre série la désescalade thérapeutique a été envisagée dans 11,4 % des cas dont 21,05% pour une rémission profonde. Cette stratégie a été confortée par le nouveau concept de cycles de traitement qui autorise de réinstaurer la même molécule, permettant d'alléger le traitement immunomodulateur sans compromettre son efficacité.

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❖ CARCINOLOGIE 58- Les lymphomes non-hodgkiniens primitifs du tube digestif: Etude rétrospective dans le centre tunisien. Oussama Belkacem, Aida Bouriga, Sarra Hamdi, Thouraya Zahmoul, Atika Bacouche, Wiem Majdoub, Sihem Hmissa. Service d'Anatomie et Cytologie Pathologiques, CHU Sahloul, Sousse. Service de Gastro-Entérologie, CHU Sahloul, Sousse. Registre des Cancers du Centre Tunisien, CHU F. Hached, Sousse. Service d'Anatomie et Cytologie Pathologiques, Hôpital Régional de Kairouan. Introduction : Les localisations digestives représentent 12,5% de l'ensemble des lymphomes non hodgkiniens (LNH) et sont les plus fréquentes des formes extra-ganglionnaires (36%). Les lymphomes non-hodgkiniens primitifs digestifs (LNHPD) recouvrent, comme pour les LNH ganglionnaires, plusieurs entités anatomo-cliniques et de pronostics différents. Objectifs : Ce travail présente les particularités épidémiologiques et clinico-pathologiques des LNHPD dans le Centre Tunisien. Matériel et méthodes : L'analyse rétrospective a porté sur une série de 35 cas de LNHPD diagnostiqués au Service d'Anatomie et Cytologie Pathologiques, CHU Farhat Hached de Sousse sur une période de 22 ans (1997-2018). Résultats : Durant la période d'étude, les LNHPD représentaient 95 % de l'ensemble des lymphomes du tractus digestif. L'âge des patients variait de 6 à 87 avec une médiane de 52 ans. La sex-ratio était de 1,5. Les adultes âgées entre 55 et 74 ans étaient les plus touchés. La symptomatologie clinique n'était pas spécifique. L'altération de l'état général et les douleurs abdominales constituaient les signes d'appel les plus fréquents. Les LNHPD étaient localisées au niveau du côlon droit (34,6%), côlon gauche (24,7%), rectum (17,8%), le carrefour iléo-caecal (14,7%) et l'estomac (8,2%). Selon le type histologique, le lymphome B à grandes cellules était le plus fréquent (37,5%), suivi par le lymphome de Burkitt (18,7%), le lymphome MALT (15,6%), Lymphome du manteau (12,8%), lymphome folliculaire (7,4 %), lymphome de la zone marginale (4,6%) et le lymphome T pléomorphe CD30+ (3,4%). Conclusion : Une meilleure connaissance des LNHPD permet d'améliorer la prise en charge des patients en vue d'une approche thérapeutique plus rationnelle. Toutefois les particularités anatomo-cliniques de ces lymphomes impliquent une coopération étroite entre hématologues, gastroentérologues, pathologistes et autres spécialistes pour une prise en charge optimale du patient.

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59- Tumeurs neuroendocrines du pancréas : Etude anatomo-clinique et histopronostique de 35 cas. Oussama Belkacem, Aida Bouriga, Sarra Hamdi, Nozha Mhamdi Thouraya Zahmoul, Wiem Majdoub, Sihem Hmissa. Service d'Anatomie et Cytologie Pathologiques, CHU Sahloul, Sousse Service de Gastro-Entérologie, CHU Sahloul, Sousse Registre des Cancers du Centre Tunisien, CHU F. Hached, Sousse Service d'Anatomie et Cytologie Pathologiques, Hôpital Régional de Kairouan Introduction : Les tumeurs neuroendocrines du pancréas (TNEP) représentent 1-5% de l'ensemble des tumeurs neuroendocrines et environ 1% des tumeurs pancréatiques. Elles forment un groupe très hétérogène de tumeurs. Plusieurs classifications visant à prédire leur pronostic ont été établies. L'objectif de ce travail est de décrire les particularités cliniques et anatomo-pathologiques des TNEP. Objectifs : Reclasser les cas de TNEP de notre série selon la dernière classification OMS 2017 et en dégager les caractéristiques anatomo-cliniques. Matériel et méthodes : Au total, cette étude rétrospective incluait 35 TNEP diagnostiqués au Service d'Anatomie et Cytologie Pathologiques, CHU Farhet Hached de Sousse entre 1997 et 2019. Tous les paramètres cliniques et anatomo-pathologiques ont été recueillis et étudiés. Résultats : L'âge moyen des patients était de 53,3 ans. La sex-ratio était de 1,4. Les cas sont répartis en 5 TNEP fonctionnelles (insulinomes) révélées par les symptômes d'hypoglycémie et 30 TNEP non fonctionnelles dont 24 cas (68,5 %) ont été révélées par un syndrome tumoral associant les douleurs abdominales épigastriques et une altération de l'état général, 6 cas (17,1%) ont été découvertes fortuitement à l'imagerie. Au total, 21% avaient une localisation céphalique, 22% avaient une localisation corporéale, 41% avaient une localisation caudale, 6% étaient situées dans l'ampoule de vater. L'énucléation chirurgicale était la technique la plus utilisé (33,3%), suivi de la spléno-pancréatectomie gauche (25%), duodénopancréatectomie céphalique (16,7%), pancréatectomie gauche (8,3%), pancréatectomie centrale (8,3%), et l'ampullectomie (8,3%). Les tumeurs neuroendocrines de grade 1, de grade 2 et de grade 3 ont représenté respectivement 23%, 38% et 16%. Les carcinomes neuroendocrines ont représenté 23%. En général, l'évolution était favorable, le traitement chirurgical a permis une guérison dans 66,6% des cas. Conclusion : Grâce à une meilleure connaissance des caractéristiques cliniques, biologiques et histopronostiques, les options de traitement ont connu de nombreux progrès ces dernières années permettant ainsi une meilleure prise en charge des TNEP. Ainsi, la classification OMS 2017 permet de prédire le potentiel évolutif des TNEP. En effet, le grade, la différenciation tumorale et les métastases sont des éléments déterminants pour leur pronostic.

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60- Localisations rares de tumeurs stromales gastro-intestinales. Mohamed Karim Temani, Ala Ouni, amal Khsiba, Moufida Mahmoudi, Mouna Medhioub, Lamine Hamzaoui, Mohamed Mssadak Azzouz. Service de gastro-entérologie Hôpital Mohamed Tahar Maamouri Nabeul Introduction Les tumeurs stromales gastro-intestinales (GIST) sont les tumeurs mésenchymateuses les plus fréquentesdu tractus gastro-intestinal. Elles se développent à partir de cellules spécialisées présentes dans le tractus gastro-intestinal, appelées cellules interstitielles du cajal (ICC) ou précurseurs de ces cellules. Elles siègent le plus souvent au niveau de l'estomac (50-70%) et l'intestin grêle (20-30%). D'autres localisations rares digestives et extradigestives ont été rapportées. Le but de cette étude est de rendre compte des caractéristiques épidémiologiques, cliniques, histologiques et thérapeutiques des GIST et de rapporter les localisations rares de ces tumeurs. Matériels et méthodes Nous avons mené une étude rétrospective incluant tous les patients hospitalisés au service de gastroentérologie de l’hôpital Mohamed TaherMaamouri de Nabeul pour une GIST, durant une période de 7 ans. Résultats Nous avons colligé 47 patients, il y avait 29 hommes (61%) et 18 femmes (39%) avec un âge moyen de 61 ans [30-96 ans]. La douleur abdominale était présente chez tous les patients.Une masse abdominale a été identifiée dans 4 cas. La tumeur a été révélée par une complication dans 12 cas (25%). Neuf patients (19%) avaient des lésions métastatiques. La taille moyenne de la tumeur était de 9 cm (1 à 30 cm). Les sites les plus communs étaient l'estomac (54,5%) et l'intestin grêle (18,1%). On trouve aussi des localisations rares telles que le rectumdans 2 cas, l'appendice dans un cas, les ovaires dans 2 cas et le péritoine dans 3 cas.Les tumeurs à cellules fusiformes constituaient le type histologique principal (77,2%). A l'étude immunohistochimique, le CD117 a été exprimé dans tous les cas.Le traitement chirurgical a été indiqué chez trente-huit patients (81%). L'imatinib a été prescrit chez 13 patients (27,6%). Le malate de sunitinib était indiqué chez 4 patients présentant une progression tumorale sous imatinib. Conclusion Les GIST rectales et appendiculaires, ainsi que les tumeurs stromales extra-digestives, sont des tumeurs mésenchymateuses rares présentant les mêmes caractéristiques immunohistochimiques et moléculaires. Le traitement de choix est la résection chirurgicale. Cependant, les inhibiteurs de la tyrosine kinase gardent leur place dans le traitement adjuvant et dans les formes métastatiques.

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61- Caractéristiques clinicopathologiques des tumeurs neuroendocrines gastro-entéropancréatiques: Évaluation rétrospective de 61 cas. Mohamed Karim Temani, amal Khsiba, Moufida Mahmoudi, Mouna Medhioub, Mehdi Bouassida, Lamine Hamzaoui, Mohamed Mssadak Azzouz. Service de gastro-entérologie hôpital Tahar Maamouri Nabeul. Introduction : Les tumeurs neuroendocrines dérivent de cellules neuroendocrines situées en tout point de l’organisme ; le plus souvent situé dans le tractus gastro-intestinal et le pancréas. Bien que les tumeurs neuroendocrines gastro-entéro-pancréatiques (GEP-NET) constituent un groupe de tumeurs rare et hétérogène. Leur incidence a récemment augmenté grâce au développement de nouvelles techniques d'imagerie spécifiques ainsi que l'application des techniques d'immunohistochimie pour confirmer le diagnostic de GEP-NET. Objectifs : Analyse épidémiologique et clinicopathologique des tumeurs neuroendocrines gastro-entéro-pancréatique Matériel et méthodes : Une étude descriptive rétrospective de 61 cas de GEP-NET dans les services de gastro-entérologie et de chirurgie générale de l'hôpital Mohamed Tahar Maamouri a été menée de janvier 2005 à décembre 2018. La nouvelle classification de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) publiée en 2017, la classification européenne des tumeurs neuroendocrines et l'Union internationale contre le cancer (UICC) ont été utilisés Résultats : Parmi les 61 patients, il y avait 28 hommes (46%) et 33 femmes (54%) avec un âge médian de 43 ans (extrêmes : 10-80 ans). Les principaux symptômes étaient les douleurs abdominales (83,6%) et le syndrome carcinoïde (5%). La tumeur a été révélée par une complication dans 3 cas (5%). Douze patients (19,6%) avaient des lésions métastatiques. Les sites les plus fréquents étaient l'appendice (42,6%) et le pancréas (16,4%). La taille médiane de la tumeur était de 2,34 cm (0,2-11 cm). Les tumeurs ont été classées comme suit : G1 dans 37 cas (60,7%); G2 dans 22 cas (36,1%); G3 dans deux cas (3,3%) et carcinome mixte adéno-neuroendocrinien dans deux cas (3,3%). La taille de la tumeur était positivement corrélée à la présence de métastases et un taux élevé de Ki 67. En effet, une taille supérieure ou égale à 30 mm était davantage associée aux métastases (p = 0.018) et à un taux de Ki67 supérieur à 10% (p = 0.02) Le grade histologique était significativement corrélé à la taille de la tumeur (p = 0,001). Le stade tumoral était positivement corrélé avec: la taille de la tumeur (p = 0,001), la présence de métastases (p = 0,001) et la présence d'emboles vasculaires (p = 0,001). Conclusion : Cette étude constitue une analyse des caractéristiques clinicopathologiques des GEP-NET dans une population tunisienne. Les GEP-NET peuvent survenir à n'importe quelle partie du système digestif. La taille et la classification anatomo-pathologique de la tumeur sont les facteurs prédictifs les plus importants de métastases

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62- Maladie gélatineuse du péritoine : Aspects épidémiologiques, cliniques, thérapeutiques et évolutifs. Ala Ouni, Moufida Mahmoudi, Mohamed Lamine Hamzaoui, Mouna Medhioub, Amal Khssiba, Mohamed Mousadak Azzouz. Service de Gastroentérologie, hôpital Mohamed Taher Maamouri de Nabeul. Introduction : La maladie gélatineuse du péritoine (MGP) ou pseudomyxome péritonéal est une maladie rare, caractérisée par la présence de gélatine dans la cavité péritonéale, secondaire à la rupture d'une tumeur mucineuse souvent d'origine appendiculaire. Objectifs : Le but de notre étude était d'étudier les caractéristiques épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutives de la MGP. Matériel et méthodes : Il s'agit d'une étude rétrospective descriptive sur une période de 8 ans (2010-2018) incluant tous les patients hospitalisés aux services de gastro-entérologie et de chirurgie viscérale pour prise en charge d'une MGP. Les paramètres étudiés étaient les données épidémiologiques, cliniques, radiologiques, histologiques, thérapeutiques et évolutives de cette maladie rare. Résultats : Nous avons colligé 14 patients d'âge moyen de 61 ans (38-80 ans) avec un Sex-ratio F/H =3,6. Tous les malades étaient symptomatiques : une douleur abdominale était retrouvée dans 78% des cas, une distension abdominale dans 64% des cas, et une AEG chez la moitié des patients. L'examen physique avait objectivé une masse abdominale dans 42% des cas et une ascite chez 7 malades (50% des cas). La quasi-totalité des patients (n=13) ont bénéficié d'une tomodensitométrie abdomino-pelvienne montrant des images évocatrices, non spécifiques. L'exploration peropératoire chez 12 malades avait confirmé le diagnostic et avait trouvé des lésions gélatineuses évoluées. La maladie était principalement d'origine appendiculaire dans 78% des cas, confirmée par l'examen anatomo-pathologie et l'immunohistochimie. Une tumeur mucineuse ovarienne était retrouvée chez 3 patientes. Le type histologique était un adénocarcinome dans 83% des cas. Deux patients ont eu une chirurgie radicale, avec une évolution favorable chez l'un, et une récidive après 12 ans puis décès chez l'autre. Une chirurgie de cytoréduction a été envisagée pour la moitié des patients avec une récidive dans 71% des cas dans un délai moyen de 30 mois. Aucun traitement n'a été proposé pour 1 patient devant le caractère évolué de la maladie, il est décédé au bout de 2 mois. Quatre patients ont été adressés à un centre spécialisé pour un traitement chirurgical avec une CHIP. Conclusion : Notre série est en concordance avec les données de la littérature sur le profil épidémiologique de la MGP. La forme carcinomateuse prédominante et la découverte à un stade tardif de la maladie rendent la décision thérapeutique difficile et les chances de guérison faibles, soulignant l'importance d'une prise en charge multidisciplinaire dans un centre expert.

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63- Particularités du cancer colo rectal chez les sujets âgés de moins de 50 ans. Samir Bradai, Amal Khsiba, Moufida Mahmoudi, Ala Aouni, Mouna Medhioub, Lamine Hamzaoui, Mohamed Msadak Azzouz. Service de Gastroentérologie, hôpital Mohamed Taher Maamouri de Nabeul. Introduction : Le cancer colorectal pose un problème de la santé publique en Tunisie. Bien qu'il survienne dans la majorité des cas chez les sujets âgés. La proportion des sujets de moins de 50 ans atteints de cancer colorectal connaît cependant une augmentation de fréquence depuis plusieurs années. Objectifs : Le but de notre étude est de décrire les données épidémiologiques, clinique et biopathologique du cancer colorectal chez le sujet jeune. Matériel et méthodes : Il s'agit d'une étude rétrospective colligeant tous les cas de cancers colorectaux diagnostiqués entre 2015 et 2018.les patients étaient répartis en deux groupes : groupe 1 où l'âge des patients était inférieur à 50 ans et le groupe 2 où ils étaient âgés plus de 50 ans. Pour chaque patient on a relevé les antécédents familiaux de cancer colorectal, les données cliniques, anatomopathologiques, et la récidive tumorale. Résultats : Durant la période d'étude, nous avons colligé 110 cas de cancer colorectal. Nous avons mené une étude comparative entre les deux groupe Il n'existait pas de différence significative concernant les antécédents familiaux de cancer colo rectal. La localisation colique droite était plus fréquente dans le groupe des patients âgés (p=0,02). Les polypes adénomateux associés étaient plus fréquents dans le groupe des sujets âgés (p= 0,01)). Le la tumeur colique était diagnostiquée à un stade avancé chez les patients jeunes (p=0,001) par contre Il n'existait de différence significative concernant le stade ganglionnaire et métastatique. Sur le plan histologique, le caractère indifférencié était significativement plus important chez les sujets jeunes. La présence d'embols vasculaires, d'engainement péri nerveux, de composants colloïdes muqueux ou mucineuse étaient similaires dans les deux groupes. La récidive tumorale était comparable dans les deux groupes. Conclusion : Dans notre travail, 25% des cancers étaient diagnostiqués avant l'âge de 50 ans à un âge avancé. Histologiquement, le type peu ou pas différencié avait une fréquence plus élevée par rapport aux sujets âgés témoignant d’un stade souvent avancé. Ces résultats devraient nous inciter à réévaluer l'applicabilité des recommandations occidentales dans notre pays.

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64- Spécificités du cancer colorectal survenant chez des patients présentant un syndrome métabolique Samir Bradai, Amal Khsiba, Mouna Medhioub, Moufida Mahmoudi, Lamine Hamzaoui, Mohamed Msadak Azzouz. Service de Gastroentérologie, hôpital Mohamed Taher Maamouri de Nabeul Introduction : Le syndrome métabolique (SM) est un problème de Santé mondiale. Il se caractérise par l'association de plusieurs facteurs concourant à l'augmentation du risque de néoplasies y compris le cancer colorectal (CCR). Objectifs : On se propose à travers ce travail de relever les caractéristiques cliniques et anatomopathologiques du CCR survenant chez des patients avec syndrome métabolique Matériel et méthodes : Il s'agit d'une étude rétrospective colligeant 110 patients diagnostiqués de CCR entre 2015 et 2018. Nous avons divisé les patients en deux groupes G1 : CCR+SM+ et G2:CCR+SM- Les caractéristiques épidémiologiques, cliniques et anatomo pathologiques ont été relevés pour chaque groupe. Résultats : L'étude a colligé 110 sujets diagnostiqués d'un CCR d'âge moyen de 65.5 répartis en deux groupes. Le groupe G1 : 38 patients avec SM (35%) et G2 : 72 sans SM (65%). Il s'agissait de 14 hommes et 24 femmes dans G1 et 45 hommes et 27 femmes dans G2. En comparant les deux groupes, l'âge supérieur à 50 ans était plus fréquent dans le groupe avec syndrome métabolique (p=0.022) avec une nette prédominance féminine (p= 0.006). La localisation gauche était plus fréquente dans le groupe sans SM (p= 0.009) et la localisation droite était plus fréquente chez les sujets avec SM (p=0.006). Il n'y avait pas de différence significative entre les 2 groupes concernant les antécédents familiaux de CCR, de la présence d'une anémie, de stade tumoral, la présence d'une composante mucineuse ou colloïde ou budding sauf pour l'engainement péri nerveux qui était plus fréquent dans le groupe avec syndrome métabolique (p=0.02). La survie était comparable dans les deux groupes. Conclusion : Dans notre travail plus d'un tiers des malades avaient un syndrome métabolique composés majoritairement de femmes âgées incitant le renforcement de la politique de dépistage du cancer colorectal dans cette population.

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65- Cancer gastrique chez les sujets jeunes : profil clinicopathologique et pronostique. Maroua Ben Abbes, Mouna Medhioub, Amal Khessiba, Moufida Mahmoudi, Lamine Hamzaoui, Mohamed Moussadek Azzouz. Service de Gastroentérologie, hôpital Mohamed Taher Maamouri de Nabeul. Introduction : Au niveau mondial, le cancer gastrique est le 4éme cancer le plus fréquent chez l'homme et le 5ème chez la femme. Il touche le plus souvent le sujet âgé de plus de 65 ans. Peu d'études se sont intéressées au cancer gastrique chez le jeune, suggérant un profil plus agressif et un pronostic plus réservé par rapport au sujet âgé. Objectifs : Le but de notre travail est d'étudier les caractéristiques épidémiologiques, clinico-pathologiques et pronostiques du cancer gastrique chez le sujet jeune. Matériel et méthodes : Nous avons réalisé une étude rétrospective, allant de janvier 2010 à décembre 2018, incluant tous les patients hospitalisés au service de gastro-entérologie de Nabeul pour prise en charge d'un adénocarcinome gastrique. Un sujet était considéré jeune si son âge < 50 ans. L'ensemble des données démographiques, cliniques, endoscopiques, radiologiques, thérapeutiques et évolutives ont été recueillies. Résultats : Un total de 158 patients ont été colligés, dont 25 (15,82%) étaient âgés de moins de 50 ans. L'âge moyen de ce groupe de patients était de 39 ± 7,1 ans [23 ans-48 ans] avec un sex-ratio de 1.5. Un tabagisme actif était retrouvé chez 52 % des patients (n=13). Sur le plan clinique, des épigastralgies étaient rapportées par 44% des patients (n=11), une hémorragie digestive haute était notée chez 6 patients (24%). Huit patients (32%) présentaient une altération de l'état générale. Sur le plan endoscopique, la tumeur était ulcéro-bourgeonnante chez 21 patients (84%). Elle siégeait par ordre de fréquence au niveau de : l'antre gastrique (52 %), de la grosse tubérosité (36 %) et du corps gastrique (12 %). L'adénocarcinome gastrique était bien différencié chez quatre patients (16 %), peu différencié chez 21 patients (84 %). Une composante à cellules en bague à chatons était retrouvée chez17 patients (68 %).La tumeur était classée T3 chez 13 patients (52%) et T4 chez 12 patients (48%). Treize patients (52%) étaient diagnostiqués au stade de localisations secondaires. Une carcinose péritonéale était notée dans 32% des cas. Une chirurgie curative n'était proposée que chez 12 patients (48%). Le suivi médian était de 41 mois (1 mois- 120 mois). La survie à 5 ans était de 24 %. En analyse univariée, les facteurs influençant la survie étaient le siège antral de la tumeur (p=0,029), le stade T4 (p=0,036), la forme indifférenciée (p=0,016) et la forme linitique (p=0,04). En analyse multivariée, seuls le siège antral, le stade T4 et la forme linitique étaient des facteurs indépendamment liés à une moindre survie. Conclusion : Dans notre étude, le cancer gastrique chez les patients jeunes présentait un profil agressif avec une fréquence élevée des formes avancées, peu différenciées et linitique.

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23ème Congrès National de Gastro-Entérologie

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66- Cancer de l’estomac : caractéristiques phénotypiques des cas associés au virus Epstein-Barr. Emna Bel Hadj Mabrouk, Sarra Ben Rjab, Nesrine Hemdani, Imen Abdelaali, Amen Dhaoui, Taieb Jomni, Mohamed Hedi Douggui. Service de médecine interne de l'hôpital des FSI. Introduction : L'Epstein Barr virus (EBV) est un virus qui peut provoquer une mononucléose infectieuse au cours de l'infection initiale et évoluer vers le portage chronique asymptomatique dans plus de 90% des cas. Il est aussi bien établi que ce virus présente les caractéristiques d'un virus oncogène. Récemment des études ont suggérées que les cancers gastriques EBV positifs(+) ont des caractéristiques clinico-pathologiques particulières et distinctes des cancers EBV négatifs. Objectifs : L'objectif de notre travail est de déterminer l'incidence des cancers de l'estomac EBV positifs et de décrire les caractéristiques phénotypiques de ces cancers. Matériel et méthodes : Nous avons étudié 14 cas de cancers de l'estomac traités par résection chirurgicale dans l'hôpital des forces intérieures de la Marsa sur une période de 12 ans (de 2008 à 2019). Une étude par hybridation in situ pour la mise en évidence des EBER a été faite dans tous les cas. La présence de l'ADN de l'EBV a été vérifiée par PCR dans les cas EBER+. Les pièces opératoires ont été réparties en 2 groupes. Le groupe 1 représentait les tumeurs EBV positif (n=7) et le groupe 2 représentait les tumeurs EBV négatif (n=7). Les caractéristiques cliniques, histologiques, et évolutives des tumeurs EBV+ ont été analysées. Résultats : L'âge moyen de nos patients était de 65 ans avec des extrêmes allant de 36 à 91 ans. Le sex ratio H/F était de 5,6. Dans le groupe 1, l'âge moyen était de 70,5 ans avec un sex ratio de 1,3 alors que l'âge moyen dans le groupe 2 était de 60 ans et le sexe ratio était de 6. Sept cas de cancers gastriques associés à l'EBV ont été détectés avec une prévalence de 50%. Parmi les 7 tumeurs EBV+, 3 étaient localisés dans l'antre, 2 dans le cardia et 2 dans le fundus. La taille tumorale était en moyenne de 6,28 cm [2,5-12cm]. Elle était en moyenne de 5,98 cm dans le groupe1. L'étude histologique a montré, selon la classification de l'organisation mondiale de la santé, les tumeurs EBV+ étaient de type carcinome peu cohésif (n=4) et carcinome mixte (n=3). Selon la classification de Lauren, les tumeurs EBV+ correspondaient à un carcinome diffus dans 4 cas et à un carcinome de type intestinal dans 3 cas. L'engainement péri-nerveux était présent dans 57% des cas et les emboles vasculaires dans 86% des tumeurs EBV+. Selon la classification pTNM, les tumeurs EBV+ étaient classés pT1 dans 14% des cas, pT3 dans 43% des cas et pT4 dans 43 % des cas. Elles étaient N+ dans 86% des cas et M+ dans 14% des cas. Ces caractéristiques cliniques morphologiques et histologiques étaient comparables par rapport aux formes EBV négatif (différence non significative). Conclusion : La prévalence de l'EBV associé au cancer de l'estomac dans notre série est très élevée par rapport aux études rapportées dans la littérature. Un échantillon plus grand devrait être étudié afin de mieux caractériser les particularités de cette association.