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Le magazine des matières résiduelles au Québec HIVER 2013, vol. 8 no 2 Un fonds de stabilisation et que ça saute ! La responsabilité élargie des consommateurs ? La RÉP pour les produits électroniques : l’ère du vrai recycleur est enfin arrivée Métivier La passion du plastique en héritage ENTREVUE avec 14 22 18 Contenu exclusif diffusé sur www.dansmonsoussol.tv www.magazine3rve.cc Convention de la poste-publications no 41122591 Les frères Voir page 30

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Le magazine des matières résiduelles au Québec

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Un fonds de stabilisation et que ça saute !

La responsabilité élargie desconsommateurs ?

La RÉP pour les produitsélectroniques : l’ère du vrairecycleur est enfin arrivée

MétivierLa passion du plastique

en héritage

ENTREVUE avec14

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Contenu exclusif diffusé sur

www.dansmonsoussol.tv

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Le magazine des matières résiduelles au Québec

« Entre le moment où un citoyen place un contenant de plastique dans sonbac de recyclage et qu’il nous est acheminé pour qu’on le transforme en billesde plastique prêtes à être réutilisées, il y a une multitude d’étapes et chacuned’elles est reconnue et valorisée dans la chaîne de valeurs. Ce qui n’est pasle cas pour notre étape qui est pourtant essentielle. Nous devons être inclusdans la chaîne de valeurs du recyclage puisque nous en sommes un maillonimportant. Car on peut bien augmenter le volume de matières récupérées parle biais de la collecte sélective et en faire le tri, si on n’a pas de débouchéspour cette matière, tous nos efforts seront vains. »

— Louis Métivier

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L’ E N V E R T D U D É C O R

L E S A M I S D E 3 R V E28

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Éditeur et rédacteur en chef :André [email protected]

Chroniqueurs :Jean-Louis ChamardDominique DodierChristine DuchaineBruce HartleyFrédéric Potvin

Direction artistique :MAYA communication et marketing

Photos de la page couverture et de l’Entrevue :Alexandre Nadeau dansmonsoussol.tv

Designer graphique :Sylvain Malbeuf (SymaPub)

Révision linguistique :Annie Talbot

Impression :Carpe diem

Coordination des ventes :Grégory PratteTél. : 450 [email protected]

Abonnementet administration :MAYA communication et marketing457, montée Lesage Rosemère (Qc) J7A 4S2Téléphone : 450 508-1515 [email protected]

© Tous droits réservés.Droits d’auteur et droits de reproduction : toute demande de reproduction doit être acheminée à MAYA communication et marketingaux coordonnées figurant c i -dessus . Les op in ions e t les idées contenues dans les a r t ic les n ’engagent la responsabilité que de leurs auteurs. La publication d’annonces et de publicités ne signifie pas que le magazine 3Rve recommande ces produits et services. Convention de la poste-publications no 41122591. Retourner toute correspondance ne pouvantêtre l ivrée au Canada aux coordonnées figurant ci-dessus. Dépôt légal : 1er tr imestre 2005. ISSN 1712-9117. Le magazine 3Rve est publié 3 fois l’an.

Ce magazine est imprimésur papier à contenurecyclé grâce à laparticipation financièrede Tricentris.

G E S T I O N H U M A I N E D E S R E S S O U R C E S26

L E J U R I D I Q U E24

LES BONS

CONTACTS

chroniquesSOMMAIRE14

18

22

Le magazine des matières résiduelles au Québec3RVE VOL. 8 NO 2 HIVER 20134

CENTRES DE TRI U N FO N DS D E STAB I L ISATI O N ET Q U E ÇA SAUTE !

INFRASTRUCTURES URBAINES LA RESPO NSAB I L ITÉ ÉLARG I E D ES CO NSO M MATEU RS ?

PRODUITS ÉLECTRONIQUESLA RÉP PO U R LES PRO D U ITS ÉLECTRO N I Q U ES : L’ÈRE D U VRA I RECYCLEU R EST EN F I N ARR IVÉE

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Bien loin de représenter la fin du monde, 2012marquait pour moi une quinzième année d’implicationdans l’industrie de l’environnement. Arrivé par hasarddans cette industrie, j’ai appris à connaître lesdifférents acteurs d’importance qui l’animent. J’aicôtoyé des gens allumés et intelligents qui m’ontfait part de leurs chevaux de bataille, leurs coupsde gueule et leurs convictions profondes. Mais aufil de ces rencontres, j’ai surtout été impressionné

de rencontrer des professionnels aussi passionnés. Passionnés d’économie,de politique, d’environnement.

Or un peu à la manière d’un bilan de fin d’année, j’ai profité de cetteétape pour jeter un coup d’œil sur l’évolution de l’industrie au cours deces 15 dernières années. Ce qui m’a sauté aux yeux est l’impression,malgré tous ces gens talentueux, que l’industrie tourne en rond sur unemultitude de questions. Questions, qui à mon avis, sont plutôt névralgiquespour l’avancement vers une gestion des matières résiduelles saine,intelligente et efficace.

Comment se fait-il qu’après toutes ces années, les débats sur lapertinence de la consigne, sur la troisième voie, sur l’enfouissement et tantd’autres sujets ne soient toujours pas réglés ? Est-ce en raison d’unmanque d’expertise ? Surement pas, car l’industrie regorge de spécialistescompétents. Est-ce donc en raison d’un manque de moyens financiers ?Cette réponse serait trop simpliste, car il y aurait moyen de faire beaucoupplus avec les moyens qu’on a. Dans ce cas, est-ce parce que tout unchacun ne pense qu’à leurs poches ? Bien sûr qu’il en est ainsi, maiscomme nous vivons dans une société capitaliste, rêver du contraire relèvede l’utopie. Ne reste donc que deux options; un manque flagrant deleadership et de communication.

Leadership

Vous en conviendrez avec moi, l’aspect leadership devrait normalementêtre assumé par le ministre de l’Environnement. Or malgré toute la bonnevolonté des hommes et femmes qui se sont succédé à ce poste ces

dernières années, nous sommes forcés d’en venir à la conclusion que leursdécisions semblent souvent prises en fonction du groupe de pression quicri le plus fort. Vous voulez un exemple ? En juin dernier, l’ex-ministreArcand annonçait que la consigne sur les canettes de bière et de boissonsgazeuses passerait de 5 ¢ à 10 ¢. Puis, cinq mois et deux ministres plustard, Québec annonce le statu quo, le temps de faire une étude. Uneétude ? Lorsque l’ex-ministre Arcand a procédé à cette annonce enconférence de presse par un beau dimanche matin de juin, ne s’appuyait-il pas sur une étude lui aussi ? J’ose espérer que oui, le contraire seraitinquiétant. Cela dit, la volte-face du gouvernement me laisse perplexe. Jele trouve dangereux. Non pas que je sois en accord avec la décisionannoncée en juin, bien au contraire, mais plutôt car elle dictait la positionque le gouvernement entendait prendre face au système de la consigneet qu’il me semble extrêmement contreproductif et néfaste de danser lecha-cha avec des questions de cette importance. Et qu’adviendra-t-il del’étude commandée par le ministre Blanchet si le gouvernement péquisteest renversé d’ici quelques mois ? Retournerons-nous à la case départ ?

C’est pourquoi je suis d’avis que l’industrie doit prendre ses responsabilitéset contribuer à régler ces questions une fois pour toutes en évaluant cesquestions une par une avec une vision plus grande que celle qui se rattacheà l’entreprise ou l’organisme des gens qui la compose.

Communication

De mon côté, je n’ai pas réponse à toutes ces questions. Bien sûr j’aimes opinions, mais mon rôle est davantage lié à la diffusion de l’informationqu’à la prise de position. C’est pourquoi j’invite les organismes, les entrepriseset les individus désireux d’être des acteurs de changements à me contacter.Nous pourrions organiser des débats filmés et placés sur le web afin deles rendre le plus accessible à tous.

Ensemble, nous allons réfléchir, débattre et promouvoir le fruit de notretravail afin de réellement faire avancer notre industrie. Car ce seraitdommage que dans quinze ans on en soit encore au même point. Le jourde la marmotte est un film très divertissant, mais il serait dommage des’en inspirer pour notre industrie… car c’est une comédie. ■

U N E F O I S P O U R TO UTE S

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éditorial

Le magazine des matières résiduelles au Québec3RVE VOL. 8 NO 2 HIVER 20136

André Dumouchel

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FINALISTE PRIX ENVIROLYS 2012 INNOVATION ET EXPORTATION

FINALISTE PRIX ENVIROLYS 2012 CŒUR VERT

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De quel endroit êtes-vous originaire ?

Luc : Nous sommes nés à St-Damien-de-Buckland où nous avonsgrandi, Louis et moi, en compagnie de notre frère Bruno. St-Damien estun petit village dans le comté de Bellechasse qui comptait environ 2500habitants lorsque nous étions jeunes, dont plus de mille travaillaient pournotre entreprise familiale IPL.

Louis : Dans un si petit village, ça créait un sentiment d’appartenanceenvers notre compagnie.

La perception des gens à votre égard était-elle différente enraison du fait que votre famille employait près de la moitié dela population de votre village ?

Louis : Notre famille est très terre-à-terre, donc nous n’avons jamaisressenti quelque différence que ce soit. De plus, notre père tenait à ceque nous gagnions notre argent dès les camps linguistiques estivauxterminés. Nous devions travailler en commençant au bas de l’échelle, cequi était important à ses yeux. Il nous a ainsi envoyé travailler chez IPL-Toronto et IPL-Nouveau Brunswick où les salaires étaient moindres.

Avez-vous toujours été à l’aise avec le fait d’être jumeaux ?

Luc : Ce n’est pas comme si on avait le choix ! (rires)

Louis : Luc et moi pensons de la même façon. Nous sommes deuxpassionnés du plastique et nous sommes très complices.

Avez-vous déjà profité de votre ressemblance ?

Louis : Bien sûr on en a profité un peu lorsque nous étions plus jeunes.L’un remplaçait l’autre en classe dans une matière scolaire et vice-versa.

Luc : Disons simplement que nous avions beaucoup d’énergie et quenous déplacions beaucoup d’air étant plus jeune.

Étiez-vous studieux ?

Luc : Nous n’étions pas très studieux. Ce qui nous intéressait devait fairedu bruit, sentir l’essence et aller vite ! Nous étions aussi très sportifs.Nous aimions le hockey et le ski alpin.

Quelle place occupaient les études aux yeux de votre père ?

Luc : L’éducation était très importante pour mon père. Mais pour lui, lapriorité absolue était de nous voir apprendre l’anglais.

Quel a été votre parcours académique ?

Louis : J’ai étudié au Collège de Lévis en administration jusqu’en 1988.Je me suis lancé en affaires aussitôt mon diplôme obtenu ce qui neplaisait pas beaucoup à mon père qui aurait souhaité me voir continuermes études. Mais le désir de me lancer en affaires était trop grand.

Luc : De mon côté, j’ai fréquenté l’Université du Québec à Trois-Rivièrespour ensuite aller étudier le marketing à l’Université Barry à Miami.Toutefois, alors que j’allais terminer mon baccalauréat et entrer à la

Entrevue réalisée par André Dumouchel

LUC ET LOUIS MÉTIVIER N’ONT PAS QUE LA GÉNÉTIQUE EN COMMUN. ILS SONT TOUS DEUX PASSIONNÉS DE PLASTIQUE ET D’ENTREPRENEURIAT.RIEN DE PLUS NORMAL POUR CES FRÈRES QUI ONT GRANDI AU SEIN DE L’ENTREPRISE FAMILIALE IPL SPÉCIALISÉE DANS LA PRODUCTION DECONTENANTS DE PLASTIQUE. FONDÉE PAR LEUR GRAND-PÈRE ET DIRIGÉE JUSQU’À TOUT RÉCEMMENT PAR LEUR PÈRE, IPL A JOUÉ UN RÔLE MAJEURDANS LA CRÉATION DE LEUR PROPRE ENTREPRISE RECYC RPM. AUJOURD’HUI DEVENUS DES ENTREPRENEURS AGUERRIS, ILS JOUENT UN RÔLEIMPORTANT DANS LE RECYCLAGE DU PLASTIQUE AU QUÉBEC.

QUEL A ÉTÉ LEUR PARCOURS PROFESSIONNEL ? COMMENT PERÇOIVENT-ILS L’INDUSTRIE DU RECYCLAGE DU PLASTIQUE QUÉBÉCOIS ? QUELSSONT LEURS PLUS IMPORTANTS DÉFIS ?

LE MAGAZINE 3RVE LES A RENCONTRÉS POUR VOUS.

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MétivierLa passion du plastique

en héritage

ENTREVUE avec

Les frères

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maîtrise, j’ai dû rentrer au Québec lorsque Louis a eu son accident afind’être à ses côtés et de m’occuper de Recyc RPM que nous avions fondéquelques années plus tôt en 1989.

Quel type d’accident avez-vous eu ?

Louis : Des amis me raccompagnaient à la maison quand le chauffeurs’est endormi et est entré en collision avec un poteau. Nous étions quatredans la voiture. Mon meilleur ami et moi étions assis à l’arrière. Nousn’étions pas attachés. Mon ami a été éjecté et il est mort sur le coup. Lechauffeur et le passager avant n’ont eu que quelques égratignures.

Et vous ?

Louis : Lorsque je me suis réveillé, je ne pouvais plus bouger. J’ai suaussitôt que c’était très grave. Lors de mon long séjour à l’hôpital, on m’aannoncé que j’avais une lésion cervicale, que j’étais quadriplégique et queje ne pourrai plus marcher. Ma vie venait de basculer car j’étais quelqu’unde très actif et je travaillais beaucoup.

Comment s’est déroulée la réadaptation ?

Louis : Malgré le diagnostic des médecins et le fait que je ne pouvaispresque plus bouger, je n’ai jamais douté que j’allais remarcher. Je mesuis accroché. J’ai eu la chance d’avoir le support de ma famille qui mevisitait tous les jours, et ce, pendant des mois. Et comme je faisais desprogrès constants, j’étais très encouragé. Après six mois passés àl’Institut de réadaptation en déficience physique de Québec, je suis allépoursuivre ma réadaptation aux États-Unis. J’ai finalement remarché toutprès de deux ans plus tard.

Avez-vous continué de vous occuper de votre entreprise à distance ?

Louis : Oui, ça me gardait motivé.

Luc : On se faisait même des réunions à la cafétéria du centre deréadaptation.

L’entrepreneuriat occupe une place importante dans votre famille ?

Louis : Oui. Il y a toujours eu un Métivier en affaire à St-Damien. Monarrière-grand-père y avait une boutique de forge et un magasin général.

Luc : Notre grand-père Émile était entrepreneur et a fondé IPL en 1939.À l’origine, il fabriquait des balais et des brosses qu’il vendait à la défensenationale, contrat qu’il avait obtenu en raison de son amitié avec MauriceDuplessis. Notre père et ses frères ont ensuite pris la relève.

À quel moment votre grand-père s’est-il intéressé au plastique ?

Louis : Il connaissait déjà l’existence du plastique puisqu’il était unhomme qui s’informait beaucoup. Mais c’est suite à un voyage en Europeau début des années cinquante qu’il a eu l’idée de fabriquer le manche deses brosses en plastique pour des raisons d’hygiènes. Il se devaitd’innover, car la vente de brosses et balais déclinait après la guerre. S’enest suivi la production de chaudière de plastique aux fins d’acériculture etde différents objets de plastique, notamment les tuyaux d’érablière dontIPL est l’inventeur. À sa mort, en 1971, IPL générait deux millions enchiffres d’affaires.

À quel moment votre père a-t-il joint l’entreprise ?

Luc : C’est à son retour d’Europe, en 1960, qu’il a rejoint ses trois frères,Rémi, Clément et Benoit chez IPL.

Louis : Notre père, Julien, était très doué à l’école. Premier de classe enfinance à l’Université Laval, il s’est envolé pour l’Europe afin de travaillerpour une grande entreprise britannique. Il y a complété une maîtrisesimultanément.

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Au moment de la vente d’IPL, déteniez-vous des actions del’entreprise ?

Louis : Oui. Nous avions des actions et la famille Métivier étaitactionnaire majoritaire d’IPL jusqu’à ce que nous vendions il y a près detrois ans. Nous avons vendu au fonds de capital de risque Novacap etau Fonds de solidarité FTQ, car pour la famille Métivier, il étaitimportant que l’entreprise demeure aux mains de québécois.

Souhaitiez-vous acheter les actions familiales d’IPL ?

Luc : Nous y avons sérieusement songé, mais tout compte fait, ils’agissait d’une trop grosse somme d’argent. Il s’agissait d’unetransaction de 94,2 millions $. Bien sûr notre père détenait le plus grosbloc d’actions et nous aurions pu le conserver, mais nous aurions étédans une position minoritaire et nous n’étions pas intéressés à œuvrerdans ces conditions. Nous avons préféré vendre et nous concentrer surnos diverses entreprises, dont Recyc RPM.

Comment est née l’entreprise Recyc RPM ?

Louis : Lors du dernier été travaillé chez IPL, Luc et moi avonsréalisé qu’une quantité astronomique de plastique sortait de nosusines. En même temps, IPL commençait la production des premiersbacs bleus et c’était les premiers pas de la collecte sélective. Nousavons donc vite fait l’équation qu’il y aurait une abondance deplastique à recycler.

Vous avez installé l’entreprise à St-Damien ?

Luc : Nous n’avions qu’aux alentours de 5 000 $ à investir, donc nousavons acheté un granulateur et nous l’avons installé dans une bâtissedésaffectée appartenant à IPL pour commencer à recycler des rebutsde portes et fenêtres. Notre père n’était pas au courant. Lorsqu’il l’a

appris, il nous expliqué qu’il ne pouvait pas nous laisser faire sanscompensation puisqu’il n’était pas le seul actionnaire de l’entreprise.

Combien de temps avez-vous réussi à lui cacher votreemprunt ?

Louis : Pas beaucoup plus qu’un mois. St-Damien est un petit village ettout se sait rapidement ! (rires) On a donc payé un loyer à IPL pour noslocaux. Mais comme nous avions une importante croissance, lesinstallations électriques en place se sont vite avérées insuffisantes. Il adonc fallu procéder à des améliorations du système électrique afin derépondre à nos besoins. Le coût de l’opération était d’environ 40 000 $.Nous avons eu la chance d’être financés par IPL pour cet achat. C’étaitimportant pour notre père que nous remboursions cet emprunt.

Quelle est l’origine du nom de l’entreprise ?

Louis : Jusqu’en 1995, le nom était RPM, pour recyclage de plastiquesMétivier. Mais ce n’était pas facile à expliquer aux anglophones, c’estpourquoi nous avons modifié le nom.

Les activités de Recyc RPM ont-elles beaucoup évoluédepuis sa création ?

Luc : Je dirais que non. Nos activités sont restées les mêmes. Noussommes spécialisés dans le recyclage de matières plastiques ditespolyoléfines, plus particulièrement les polyéthylènes et lespolypropylènes. Ce qui a changé depuis la création de notre entreprise,c’est l’équipement, autant en nombre qu’en évolution.

Louis : Luc et moi avons travaillé activement à l’implantation de septnouvelles têtes de lecture de tri optique. Jumelées à nos installationsde lavage plus performantes, elles nous aideront à obtenir une résineplus pure.

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L’utilisation de têtes de lecture de tri optique offre-t-elled’autres avantages ?

Louis : Grâce à elles, nous pourrons vérifier la qualité du matériel enprovenance des centres de tri. Nous pourrons ainsi, qualifier etquantifier les rejets avec exactitude, ce qui est essentiel pour nous.

Votre entreprise œuvre-t-elle uniquement au Québec ?

Luc : Non. Nous vendons nos billes de plastique un peu partout àtravers le monde.

Comment se répartissent vos ventes à travers le monde ?

Luc : Majoritairement au Canada à 65 %, mais également 25 % auxÉtats-Unis et 10 % répartis en Asie, en Europe et aux Indes.

Quel est le principal obstacle à l’exportation ?

Luc : Sans contredit les coûts liés au transport.

Louis : Essayer de vendre nos produits sur la côte ouest-américaine,par exemple, est presque impossible. Les coûts de transport gonflent leprix de notre produit qui devient alors non compétitif face à la résinevierge.

Dans ce cas, comment expliquer vos ventes outre-mer ?

Louis : Les taux de change des devises étrangères nous sontfavorables comme c’est le cas avec l’Euro. Mais en définitive, tout estune question de marché. Quelques fois la demande est forte et laconjoncture s’y prête et on peut vendre. Alors qu’en d’autres moments,ces marchés ne nous sont pas favorables.

Luc : Il faut aussi noter qu’une grande quantité de conteneursretourneraient vides vers l’Europe et les pays d’Asie. La demanden’étant pas très forte, nous réussissons à obtenir un coût de transportavantageux.

Quelle est la différence de coût entre la résine vierge et larésine recyclée au Québec ?

Louis : Il en coûte environ 10 % moins cher d’utiliser le plastiquerecyclé.

Comment pourrait-on stimuler davantage l’utilisation desplastiques recyclés ?

Luc : Il est clair que le gouvernement a un rôle à jouer. S’il mettait enplace des incitatifs économiques ou encore s’il obligeait lesproducteurs à utiliser un pourcentage de matière recyclée là où c’estpertinent de le faire, je suis convaincu que ça stimulerait l’achat de larésine de plastique recyclée.

Louis : À mon avis, le gouvernement devrait contribuer en obligeant lesecteur public à emboîter le pas. La ville de Winnipeg est pour moi unbon exemple. Dans son plus récent appel d’offres pour l’achat de bacsroulants, on y spécifiait que ces derniers devaient être fabriqués à partird’un pourcentage minimal de 25 % de résine recyclée.

Serait-il possible d’imposer un taux unique de résinerecyclée pour les nouveaux produits ?

Luc : Non. Cela dépend du produit lui-même, de son utilisation et deson utilité. Par exemple, un bac pour contenir la litière à chat pourraittrès certainement être à 100 % fait de plastique recyclé. Par contre, untel taux pourrait être inadéquat pour un bac roulant ayant à subir lesécarts de températures et de nombreux chocs.

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Louis : Bien sûr nous pouvons ajouter des additifs qui rendent la résinerecyclée encore plus performante que la résine vierge, mais encore unefois, tout est une question de coût.

L’industrie du recyclage du plastique est-elle en bonne santé ?

Louis : Je ne peux pas parler pour le recyclage d’autre type de plastique,mais en ce qui concerne le recyclage des polyoléfines, c’est l’hécatombedepuis quelques années. Nous sommes l’une des dernières entreprises àrecycler cette matière au Québec. D’importantes entreprises comme Lesproduits Polychem, Solplast, Bérou international et GRR recyclage pour nenommer que celles-là ont fermé leurs portes.

Luc : En somme, l’industrie est en mode de survie car les coûts d’opérationssont trop élevés par rapport aux profits possibles.

Cette situation de quasi-monopole ne devrait-elle pas vousprofiter ?

Louis : Notre situation n’est pas différente de celle des entreprises qui ontfermé. Que nous soyons en situation de monopole ou non ne change rienau fait que nous avons un problème avec la matière qui nous est vendue.

Quel est ce problème ?

Louis : Nous avons remarqué que les centres de tri ont grandementamélioré leurs équipements et leurs procédés au cours des dernièresannées. Ils font généralement un effort louable. Toutefois, les ballots qu’ilsnous vendent contiennent toujours un trop grand nombre de rejets.

Luc : Le nœud du problème est que nous achetons les ballots au poids.Nous payons donc pour un certain pourcentage de matière qui estinutilisable. Ce qui en soi, n’est pas acceptable. Et comme si ce n’était pas

suffisant, nous devons payer de nouveau pour disposer de ces rejets sansrecevoir aucune compensation en retour, contrairement aux centres de tri.

Quelle est la solution que vous proposez ?

Luc : Nous sommes la dernière étape du processus de recyclage sans pourautant avoir droit aux différents programmes de compensation mis en placepar le gouvernement. Cela doit absolument changer. Il en va de la survie denotre industrie.

Louis : Entre le moment où un citoyen place un contenant de plastiquedans son bac de recyclage et qu’il nous est acheminé pour qu’on letransforme en billes de plastique prêtes à être réutilisées, il y a unemultitude d’étapes et chacune d’elles est reconnue et valorisée dans lachaîne de valeurs. Ce qui n’est pas le cas pour notre étape qui est pourtantessentielle. Nous devons être inclus dans la chaîne de valeurs du recyclagepuisque nous en sommes un maillon important. Car on peut bienaugmenter le volume de matières récupérées par le biais de la collectesélective et en faire le tri, si on n’a pas de débouchés pour cette matière,tous nos efforts seront vains. Certaines personnes diront que la Chine etl’Inde sont là pour acheter la matière, mais la crise du recyclage de 2008devrait nous servir d’exemple et nous inciter à la prudence.

Que pensez-vous de la gestion des matières résiduellesquébécoises en général ?

Louis : Nous sommes collectivement sur la bonne voie et la situations’améliore, mais à un rythme encore trop lent à mon goût.

Les frères Métivier seront-ils dans les affaires pour longtemps ?

Luc : C’est ce que nous souhaitons. Toutefois, le but de tout hommed’affaires est de générer des profits, ce qui est actuellement plutôt difficiledans notre industrie. Nous investissons énormément pour améliorer noséquipements et notre productivité. Cependant, la clé pour nous est vraimentde réussir à se faire intégrer dans la chaîne de valeurs. C’est ainsi que nouspourrons assurer la pérennité de l’industrie du recyclage du plastique.

Messieurs Métivier, c’est ce que nous vous souhaitons. Merci !

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[…] en ce qui concerne le recyclage despolyoléfines, c’est l’hécatombe depuisquelques années. Nous sommes l’une desdernières entreprises à recycler cettematière au Québec.

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es centres de tri ont récemment vu leurs revenus fondrede 45 %. En effet, le prix de la tonne dite relative (doncproportionnelle aux matières recyclables reçues) est passé

de 112 $ en juin à 62 $ en août.

Pour les matières recyclables comme pour chaque produit deconsommation dont la valeur est dictée par la loi du marché,l’objectif de l’acheteur est d’en acquérir le plus possible lorsqu’iljuge que le prix « plancher » est atteint. Suivra alors la réactionattendue dans un marché dominé par la loi de l’offre et de lademande : la valeur de ce produit augmentera. Mais il negardera sa valeur que si cette hausse est accompagnée d’unbesoin réel partagé par plusieurs acheteurs à la fois.

À l’heure actuelle, nous croyons qu’un tel besoin existe pour lesmatières recyclables puisque les fabricants semblent réussir àbien vendre leurs denrées même si, pour ce faire, ils doiventbaisser le prix du produit fini. Nous assistons donc désormais auretour du balancier avec une augmentation de la demande.

Depuis 2008, nous savions que la valeur des matièresrecyclables se comporterait davantage comme une action enbourse. Dès lors, ce comportement chaotique effraie autant levendeur que l’acheteur. Les deux parties auront donc toutavantage à sécuriser leurs budgets par le biais d’ententes.

Dans le même ordre d’idées, l’établissement d’un fonds deréserve, destiné à pallier les baisses du marché, m’apparaîtvraiment comme la solution idéale pour traverser sereinementces aléas. Certes, les centres de tri travaillent à l’amélioration deleur productivité pour réussir à retrancher 1, 2 ou parfois 5 $ deleur coût de production à la tonne. C’est une action rentable etnécessaire, orientée vers des objectifs à long terme. Toutefois,les caprices du marché nécessitent des actions à court terme,notamment la création d’un fonds de réserve, que chaque centrede tri devrait entreprendre. En 2008, par exemple, la valeur de lamatière était en moyenne de 24 $ inférieure au coût deproduction, situation qui a perduré pendant 12 mois consécutifs.Bien sûr, les centres de tri peuvent imposer des tarifs detraitement plus dispendieux le moment venu. Cependant,aucune municipalité, pas plus qu’Éco Entreprises Québec,n’aurait envie de payer 24 $ de plus la tonne pendant un contratde 3 ans pour une crise qui durerait 5 mois.

Lors de la dernière cr ise des marchés de 2008, legouvernement jonglait d’ailleurs avec l’idée de créer un fondscommun pour les centres de tri. Mais dans notre intérêt, n’est-ilpas préférable de s’organiser plutôt que de l’être? Cela dit, au-delà de toute concurrence, je souhaite que tous les centres detri puissent faire de même afin que notre industrie tout entièrefasse preuve d’une plus grande responsabilité et d’une meilleurecrédibilité. Par le fait même, cela permettrait d’éviter que descentres de tri crient famine après un mois de marchédéfavorable et fassent encore appel au gouvernement pourrouvrir les contrats municipaux.

L’identification des contenantsSur une autre note, j’ai acheté récemment un produit alimentaireemballé dans un contenant de plastique qui ne portait aucuneidentification, ni ruban de Moebius, ni numéro. Je me suisaussitôt demandé si cette compagnie était dans l'illégalité. N’ya-t-il pas une loi régissant l’identification des contenants deplastique ? Après quelques recherches, j’ai découvert, à magrande surprise, qu’il n’y en avait aucune. Il s’agit plutôt d’unemesure volontaire, implantée en 1988 par la Société desindustries du plastique du Canada (SPI). À la demande desrecycleurs, SPI a alors mis au point un code d’identification desrésines, offrant ainsi aux manufacturiers une méthode uniformepouvant être utilisée dans la fabrication des bouteilles etcontenants que l’on retrouve communément lors des collectesmunicipales. Ce code d’identification, que l’on connaît bienmaintenant, est composé d’un ruban de Moebius à l’intérieurduquel un chiffre de 1 à 7 identifie le plastique utilisé. Toutefois,la présence de ce symbole ne signifie pas nécessairement quele contenant ou l’objet est recyclable ou recyclé. Il n’indique quela sorte de résine. C’est d’ailleurs pour cette raison que l’onsonge à enlever le ruban de Moebius au pourtour du numérod’identification.

Or, le non-respect de ce code volontaire entraîne desconséquences pour nous. Tout d’abord, un plastique malidentifié pourrait être déposé avec la mauvaise matière et lacontaminer. De plus, comme il est préférable de mettre lesplastiques sans numéro aux ordures plutôt que de mal lesclasser, un contenant recyclable non identifié sera rejeté. De cefait, nos taux de rejets augmentent et, par conséquent, nosdépenses.

Devant cette situation, le citoyen a deux options : acheter ou nepas acheter le produit. Et comme acheter, c’est voter, je votedonc pour le produit bien codifié. Nous aussi, à titred’entreprises, nous avons deux options : rester passif ou réagir.Tricentris choisit de réagir et de faire la chasse aux produits nonidentifiés. Nous communiquerons donc avec les compagniesfautives afin de les sensibiliser aux problèmes engendrés parleur choix de contenant ou par l’absence d’identification. Si vousvoulez participer à cette chasse, il me plaira de vous faireparvenir un modèle de lettre pour que vous aussi puissiezsensibiliser le plus d’entreprises possible. Vous n’avez qu’à mefaire parvenir vos coordonnées à [email protected]. ■

UN FONDS DE STABILISATION ET QUE ÇA SAUTE !C E N T R E S D E T R I

Frédéric Potvin, ing.directeur général Tricentrisf p o t v i n@t r i c e n t r i s . c om

L

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Le magazine des matières résiduelles au Québec3RVE VOL. 8 NO 2 HIVER 201314

Depuis 2008, nous savions que lavaleur des matières recyclables secomporterait davantage comme uneaction en bourse.

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Un ensemble de cidre de glace et de feu dela cidrerie Union Libre a été offert à tous lesparticipants pour leur plus grand bonheur !

André et Gregory ont appliqué une vieillelégende brésilienne en dessinant un soleil à

l’aide de sel la veille du tournoi. Quel résultat !

Simon et Éric étaient fin prêts pour capterde bonnes images pour le résumé-vidéo de

la journée diffusé surwww.dansmonsoussol.tv.

La représentante de la cidrerie Union Librene tarissait pas d'éloges pour ses produits

de grande qualité.

Maryse et André accueillaient les golfeurs aupremier trou avec cigares, chocolats et le

succulent cidre de feu d’Union Libre.

Le costume du chef MAYA était tellementbien réussi que certains invités n’ont pu

résister à la tentation de lui toucher.

Myriam Forget-Charland de Tricentris étaitencore cette année fidèle au poste. Son joli

minois a contribué à faire sourire les golfeurs.

La balle s'est-elle retrouvée dans le fond dela coupe ? La réponse est sur

www.dansmonsoussol.tv.

Raynald a eu beaucoup de plaisir. Two thumbs up!

Josée Lacourcière était en symbiose avec le terrain. Une grande joueuse.

Pat Beauchemin a participé au Vox-popdiffusé sur www.dansmonsoussol.tv

Selon Patrick Riendeau, il faisait aussi beauqu'au Mexique.

Le jeudi 6 septembre dernier se tenait au Club de golf Glendale deMirabel la 8e édition du tournoi annuel de votre magazine 3Rve. Les

prévisions météorologiques annonçaient une journée pluvieuse.Mais fort heureusement, les participants de cette classique ont

pu fouler le magnifique parcours Élite du Glendale sous un soleilradieux. Les traditionnels chapelets sur la corde à linge ontassurément fait le travail !

C’est donc avec un soupir de soulagement que lesorganisateurs ont accueilli les nombreux participants de cetournoi qui comportait une multitude de concours etd’activités. Par la suite, un cocktail haut en couleursattendait les golfeurs. Ils ont également eu la chanced’admirer de près la performance sans failles d’un dynamique

duo de nageuses synchronisées.

La soirée s’est poursuivie avec un succulent repas arrosé de vinet ponctué de nombreux prix de présence de valeur. Lesparticipants ont de plus eu droit à un spectacle du chanteur Jamil.

Il est à noter qu’encore une fois, le tournoi s’est déroulé àguichet fermé. La prochaine édition de votre tournoi setiendra le jeudi 5 septembre 2013. Serez-vous des nôtres ?

Pour voir ou revoir le Vox Pop et la vidéo résumant lajournée, visitez le www.dansmonsoussol.tv à la section

spéciale ou balayez ce code QR.

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Le magazine des matières résiduelles au Québec3RVE VOL. 8 NO 2 HIVER 2013 17

Un GRAND MERCI à nos précieux commanditaires

Jean-Louis Chamard prédit des électionsprovinciales pour 2013. Vaut mieux en rire !

Se basant sur le calendrier MAYA, PatrickCharbonneau et Sylvain Gagné ont annoncé

la fin du monde pour 2012.

Les participants au tournoi étaient par lasuite conviés à un agréable cocktail rempli

de surprises.

Daniel Gingras était lui aussi en harmonie avecdame nature. La vedette des capsules vidéo « dans mon bac » était dans son élément.

Encore une fois cette année, notre trio jazzpréféré a agrémenté cette magnifique fin

d'après-midi.

La première surprise a laissé les invités bouche bée. Un duo de nageuses synchronisées a fait une superbe démonstration dans une eau

non chauffée. Brrrr !

Le chanteur Jamil a offert une performanceremarquée.

De charmantes bénévoles ont contribué àamasser près de 10 000$ pour l'association

de la sclérose en plaques.

Curieusement, Patrick Charbonneau et Michel Laurin n'en ont pas fait autant... Ils ont toutefois fait rire bien des gens.

Un beau moment.

Au moment de recevoir un prix de présence,Gaétan Bolduc a tenu à faire l'accolade à

son ami André Dumouchel pour le remercier.

Jean-Claude Vachon a tenu à partager unebonne nouvelle; il a fait un trou d'un coup à

l'aide de son bois # 3 cet été.

Pour sa part, Jean-Pierre Beaudry a prédit unlock-out dans la Ligue nationale de hockey.

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Le magazine des matières résiduelles au Québec3RVE VOL. 8 NO 2 HIVER 201316

e concept de la responsabilité élargie des producteursconsiste à faire payer les producteurs de biens pour lesimpacts de leurs produits en fin de vie utile. C’est un

formidable incitatif à modifier le design des produits et leuremballage. Cette mesure permet de tenir compte les effets de cesproduits sur l’environnement, de l’épuisement des ressources nonrenouvelables et de l’obsolescence programmée. Ce concept,d’origine européenne, s’assure que le producteur de biens incluratous les coûts, du berceau au tombeau, qu’engendre l’utilisationde son produit. Il vise aussi à ce que le producteur de produitsprenne en compte les coûts de la récupération du produit, de sonréemploi ou de son recyclage.

Dans les faits et depuis plusieurs années, au Québec, laresponsabilité élargie des producteurs est appliquée avec succèsdans les domaines de la peinture et des huiles usées. Lespremiers pas ont été ardus et les producteurs ont mis un certaintemps à s’impliquer dans cette démarche. Au départ, c’étaitNormand Maurice, le père québécois de la récupération, qui a prisson bâton de pèlerin et qui a persuadé les municipalités et lesproducteurs de récupérer les restes de peinture et de lesréemployer. C’est ainsi qu’est née Peintures récupérées duQuébec et qu’ont vu le jour ses premières installations au CEFRde Victoriaville avant que soient construites les installations d’Éco-Peinture, toujours à Victoriaville. Par la suite, le gouvernement duQuébec a adopté deux règlements sur la responsabilité élargiedes producteurs de peintures et d’huiles usées. Ces règlementsont permis aux producteurs de mettre en place un système de

récupération de leurs produits et d’atteindre les objectifs derécupération attendus.

Par la suite, le ministère du Développement durable, del’Environnement et des Parcs a fait adopter un règlementparapluie pour élargir la gamme de produits visés par le principede la responsabilité élargie des producteurs. Outre les peintureset les huiles usées, les produits soumis comprennent maintenantles piles et batteries, les lampes au mercure et les produitsélectroniques. Plusieurs autres sont dans la mire desfonctionnaires et seront inclus au cours des prochaines années.

Qu’en est-il pour le consommateur ? La responsabilité élargie desproducteurs doit, en principe, responsabiliser le producteur et luifaire prendre conscience des impacts de ses produits surl’environnement lorsqu’ils sont en fin de vie utile. Cet excellentprincipe doit également tendre vers un meilleur design desproduits, l’écodesign et un allongement de la vie utile des produits.Bref, une consommation plus sage et respectueuse de son impactsur notre environnement. Cependant, on doit constater que leprincipe est un peu bafoué par les producteurs qui ont tendanceà refiler l’ensemble de la facture aux consommateurs. C’est doncle consommateur qui se retrouve à financer le système en fin devie utile et à payer pour la filière de récupération et de recyclagede ces produits. Le producteur retourne donc à sa vocationpremière sans trop se préoccuper de la fin de vie utile de sesproduits; pas tout à fait, mais presque.

Le cas des produits électroniques est éloquent à cet égard. Lesproducteurs et les détaillants canadiens ont décidé de créer uneassociation pour gérer les nouvelles activités découlant de laresponsabilité des producteurs. C’est ainsi que l’Association pourle recyclage des produits électronique, ARPE-Québec, est née.

LA RESPONSABILITÉ ÉLARGIE DES CONSOMMATEURS ?I N F R A S T R U C T U R E S U R B A I N E S

Jean-Louis ChamardM.Sc. Env.présidentChamard et Associés inc.j l . c h ama rd@chama rde t a s s o c i e s . c om

L

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Le magazine des matières résiduelles au Québec3RVE VOL. 8 NO 2 HIVER 201318

[…] le principe est un peu bafoué parles producteurs qui ont tendance àrefiler l’ensemble de la facture auxconsommateurs.

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Celle-ci est une filiale de l’organisme canadien basé à Toronto. Leconseil d’administration est canadien et, au Québec, il y a uncomité consultatif qui peut faire des recommandations à ceconseil. Ainsi, les producteurs et les détaillants ont décidéd’imposer un écofrais afin de refléter les coûts de cetteresponsabilité élargie des producteurs. Ces coûts1 ont été établisen tenant compte de l’expérience des autres provinces, des coûtsd’administration au Québec, des coûts pour l’information et lesredevances à RECYC-QUÉBEC. On y a même prévu, à l’intérieurdes écofrais, les amendes à verser au Fonds vert du Ministère sion n’atteint pas les objectifs de récupération. Ainsi, leconsommateur paie maintenant pour les futures amendes que lesproducteurs et les détaillants auront à payer s’ils ne sont pasperformants. Comme incitatif à l’atteinte des résultats, on auradéjà vu mieux. Quelle est la responsabilité des producteurs ?Aucune, sauf de mettre en place un système pour récupérer leursproduits. Qu’il soit performant ou pas, c’est le consommateur quiabsorbe les coûts et les amendes.

En général, ces coûts sont supérieurs au Québec à ceux exigésdans les autres provinces; quelquefois, du simple au double.Pourtant, le système développé pour le Québec est semblable àceux des autres provinces. Les principaux récupérateurs deproduits électroniques couvrent l’ensemble des provinces, ycompris le Québec. Il y a bien les redevances à RECYC-QUÉBECde l’ordre de 3 % des revenus nets et les éventuelles amendes au

Fonds vert du Ministère, mais cela n’explique pas tout. Lastructure de fonctionnement d’ARPE-Québec n’est pas lourde etpourtant les écofrais sont plus élevés qu’ailleurs.

Bref, le principe derrière la responsabilité élargie des producteursrepose sur la prémisse que les producteurs de produitsmodifieront leurs comportements et commercialiseront desproduits plus écoresponsables tout en minimisant leurs impactssur l’environnement. C’est en partie gagné, mais pas avec laresponsabilité élargie des producteurs. C’est la pression desconsommateurs sur leur désir d’obtenir des produits durables etavec des impacts moindres qui agit. La réglementation sur laresponsabilité élargie des producteurs introduit un biais quipermet au producteur de refiler la facture du devenir de sesproduits aux consommateurs. Lorsque l’obligation réglementairen’est pas présente, les producteurs doivent puiser, en totalité ouen partie, dans leurs ressources afin de satisfaire la volonté deleurs acheteurs. C’est ce qui s’est passé au début avec leprogramme de récupération des peintures mis en place parNormand Maurice. Ce fut long et pénible à mettre en place, maisles producteurs ont compris leurs intérêts. M. Maurice était untribun et un leader exceptionnel qui a su convaincre. Avec laréglementation, on peut maintenant faire porter le fardeau sur leconsommateur. ■

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Le magazine des matières résiduelles au Québec3RVE VOL. 8 NO 2 HIVER 201320

L A R E S P O N S A B I L I T É É L A R G I E D E S C O N S O M M A T E U R S ?

1. ARPE-Québec, juin 2012, Frais de gestion environnementale des produits électroniques pour le Québec, page 2, « Méthodologie ».

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tant dans l’industrie du recyclage électronique depuismaintenant plus de 15 ans, j’ai été un témoin privilégié del’évolution de ce secteur qui prend son envol. J’ai vu

plusieurs entreprises se créer, mais aussi fermer leurs portes… Àtitre d’exemple, nous n’étions que deux employés au sein de notreentreprise lorsque j’y suis arrivé, et nous sommes maintenant plusde 1000 employés répartis aux quatre coins du monde. Malgré lesprofondes mutations de cette industrie au fil des ans, ce n’estqu’aujourd’hui qu’est instaurée au Québec la responsabilité élargiedu producteur (RÉP). Il était temps !

La RÉP, représentée par l’Association pour le recyclage desproduits électroniques au Québec (ARPE-QC), est en vigueurdepuis le 14 juillet 2012 et poursuit quatre objectifs :

1. Prévention de la production de déchets électroniques2. Conception de produits plus respectueux de

l’environnement3. Réduction à la source4. Création de circuits fermés d’utilisation des matériaux

De la RÉP résulte le Programme de qualification des recycleurs(PQR), qui vient structurer et encadrer ceux-ci pour assurer leurconformité aux exigences entourant les activités de transformationet de recyclage des « produits électroniques en fin de vie utile »(PEFVU). Le PQR vise la gestion écologique des PEFVU afin depréserver la santé et la sécurité des travailleurs ainsi que l’intégritéde l’environnement. Avec la RÉP, l’ère des cowboys du recyclageest finalement terminée, ou du moins l’espère-t-on.

Ainsi , pour plusieurs entreprises spécial isées dans ledémantèlement des PEFVU, c’est (ou ce sera bientôt) la fin del’aventure. En effet, de par leur éthique et/ou leurs pratiquesd’entreprise, elles sont incapables de satisfaire les exigences duPQR en démontrant qu’elles ont un système de gestion intégréet/ou qu’elles respectent les exigences et normes de santé etsécurité au travail.

La RÉP au Québec est unique, en ce sens qu’elle accorde uneplace prépondérante au réemploi. Le réemploi prolonge la duréede vie des produits et réduit la demande en ressources nonrenouvelables. La RÉP stipule qu’un programme de récupération etde valorisation doit prévoir la gestion des produits récupérés demanière à assurer prioritairement leur valorisation en privilégiantd’abord le réemploi, puis le recyclage des matières résiduelles en

LA RÉP POUR LES PRODUITS ÉLECTRONIQUES : L’ÈRE DU VRAI RECYCLEUR EST ENFIN ARRIVÉE

P R O D U I T S É L E C T R O N I Q U E S

Bruce Hartleyvice-président, Développement des affairesGEEP (Global Electric Electronic Processing) inc.bha r t l e y@geepg l o b a l . c om

É

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Le magazine des matières résiduelles au Québec3RVE VOL. 8 NO 2 HIVER 201322

Avec la RÉP, l’ère des cowboys durecyclage est finalement terminée, oudu moins l’espère-t-on.

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matières premières, suivis par leur valorisationénergétique et finalement leur élimination. Donc, lerécupérateur/recycleur doit démontrer des capacitésà pouvoir revendre la technologie pouvant êtreréemployée.

Avec le réemploi vient toutefois une très granderesponsabilité : celle de protéger les donnéesconfidentielles contenues sur les disques durs etautres supports médias. Le secteur des ICI a en effetdes exigences plus élevées que ce qui est couvert parla RÉP. Pensons seulement aux banques… Or, si ladestruction physique garantit que les données nesont plus récupérables, elle peut aussi diminuer, voiresimplement éliminer le potentiel de réemploi decertains articles. Le défi est donc de taille.

Le centre de réemploi et/ou de recyclage doit être enmesure, s’il veut pouvoir desservir cette clientèleexigeante, d’assurer une traçabilité sans faille de lagestion des PEFVU du début jusqu’à la fin duprocessus. Dans certaines entreprises, un systèmede gestion intégrée et un portail électroniquesécurisé assurent la traçabilité en temps quasi réel dela réception, de l’audit et du test, de l’effacement etdu recyclage des PEFVU.

Fini le temps où on donnait un marteau et untournevis à un employé vêtu d'un short et d'un t-shirten lui disant : « Awaye, recycle ! » Aujourd’hui, lerecycleur doit présenter un système global de gestionde l’environnement, de la santé et de la sécurité autravail (ESS). Il doit mettre sur pied un comité ESSdont le nombre de membres variera en fonction del’envergure du recycleur, mais qui devra être formé auminimum d’un représentant des travailleurs et d’unreprésentant de la d i rect ion . La format iondocumentée est excessivement importante, depuisles fonctions/tâches à accomplir pour l’employéjusqu’à la manipulation des produits dangereux.

Fini aussi le temps où les employés brûlaient lescâbles, dont émanaient toutes sortes de fumées, pourretrouver le cuivre à l’état pur ! Aujourd’hui, lesrecyc leurs doivent effectuer des analysesapprofondies pour évaluer le niveau de risque dechacune de leurs activités opérationnelles. Le résultatde ces analyses indiquera les risque l iés àl’ergonomie, les risques physiques, l’exposition auxcontaminants (qualité de l’air, bruit, métaux lourds),etc. Ils doivent ensuite tenter d’éliminer tous lesrisques par des contrôles d’ingénierie. S’ils sontincapables d’éliminer les risques, ils doivent miser surla sensibilisation, la formation, les outils decommunication internes, par exemple. L’utilisation deséquipements de protection individuelle doit êtrel’ultime option de prévention pour réduire les risquesd’accidents au travail.

Une fois tous ces moyens de contrôle en place, lerecycleur doit démontrer l’efficacité de ceux-ci pardes analyses, dont voici quelques exemples :

1) analyser la qualité de l’air (indice de bonfonctionnement d’un dépoussiéreur au-dessusd’une activité de déchiquetage);

2) vérifier par des prélèvements la présence d’éléments toxiques tels que lemercure ou le plomb sur les surfaces de travail (indice de l’efficacité duménage qui est fait dans l’usine);

3) assurer une surveillance médicale par des tests sanguins en recherchant laprésence de substances toxiques comme le mercure et le plomb (indice del’efficacité des mesures d’hygiène et de l’utilisation des équipements deprotection individuelle).

Donc, nous y voilà : la RÉP est maintenant en place au Québec. Que le ménagecommence ! ■

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Le magazine des matières résiduelles au Québec3RVE VOL. 8 NO 2 HIVER 2013 23

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L E J U R I D I Q U E LA RÉP POUR LES JOURNAUX ET IMPRIMÉS : UN BON PRINCIPE INÉQUITABLEMENT APPLIQUÉ ?

a Politique de gestion des matières résiduelles (la « Politique »)adoptée en mars 2011 consacre le principe de la

responsabilité élargie des producteurs (« REP ») et prévoitl’implantation de diverses mesures visant à responsabiliser lesproducteurs quant à la récupération et à la mise en valeur desproduits qu’ils mettent en marché au Québec. Bien que tousadhèrent au principe, sa mise en application s’avère parfois ardueet entraîne des iniquités qui méritent d’être soulignées etcorrigées. Le secteur des journaux et imprimés constitue, à monsens, un de ces exemples.

Dans la foulée de la Politique, des modifications à la Loi sur laqual i té de l ’env i ronnement et au Règlement sur lacompensation pour les services municipaux fournis en vued’assurer la récupération et la valorisation de matièresrésiduelles sont entrées en vigueur le 13 juin 2011 parl’adoption du projet de loi 88. En vertu du régime qui prévalaitdepuis 2002, la collecte sélective des « contenants etemballages », « imprimés » et « médias écrits » effectuée parles municipalités était compensée jusqu’à 50 % par lesentreprises. Les modifications apportées font en sorte qu’àcompter de 2013, ce pourcentage augmentera à 100 %. Lacatégorie « médias écrits » a par ailleurs été remplacée parcelle des « journaux » tandis que celle des « magazines » a étéintégrée à la catégorie des « imprimés ». De plus, lescontributions exigées pour les « magazines » et « autresimprimés » doivent être versées en argent, et ce, de façonrétroactive à compter de 2010.

Les impacts importants de ces modifications ont soulevé lagrogne chez les éditeurs de magazines, notamment quant au faitque la répartition des coûts devant être compensés entre lescatégories de matières recyclables, pour les années 2010, 2011et 2012, a été établie à 60 % pour les « contenants etemballages », à 30 % pour les « imprimés » et à seulement 10 %pour les « journaux ». Pareille répartition est contestée puisqueles journaux occupent généralement une place plus importanteque les magazines dans nos bacs de recyclage. Qui plus est, leséditeurs de journaux peuvent payer leurs contributionsentièrement sous forme de biens ou services (espacespublicitaires) jusqu’en 2012 et leurs contributions en argentaugmenteront graduellement par la suite, ce qui est dénié auxéditeurs de magazines. Ces disparités ont suscité un sentimentd’injustice chez plusieurs.

Cette controverse n’a pourtant pas empêché le gouvernementd’approuver, en mars 2012, le nouveau tarif élaboré par ÉcoEntreprises Québec (ÉEQ) pour les contributions de 2010,2011 et 2012 relatives aux « contenants et emballages » etaux « imprimés ». Or, quelle ne fut pas la surprise des éditeurs demagazines et autres imprimés d’apprendre que leurscontributions passaient de 14,366 ¢/kg à 26,204 ¢/kg, soit uneaugmentation d’environ 82 % ! De plus, puisque la contributionest rétroactive, 70 % du montant de la contribution pour lesannées 2010 et 2011 devait être payé au plus tard le 26septembre dernier, tandis que le solde pour ces deux années,ainsi que 80 % de la contribution pour 2012, devra être payé auplus tard le 26 janvier 2013.

Pour plusieurs éditeurs de magazines, ce nouveau tarif s’avèreprohibitif et inéquitable, notamment par rapport aux journaux etaux maisons d’édition des autres provinces canadiennes, dont lescontributions sont considérablement moindres. Les éditeurs demagazines contribuent à l’essor de l’économie québécoisedepuis plusieurs années et offrent des emplois de qualité à denombreuses personnes. Les profits ne sont pas souvent aurendez-vous et les marges bénéficiaires sont minces, ce qui estparticulièrement vrai pour les éditeurs de magazines gratuits.Pour certains, la facture à payer est salée et représente uneimportante partie de leurs bénéfices. De plus, l’aspect rétroactifrend la récupération de cette somme auprès de leurs lecteurstrès difficile, voire impossible.

Un recours a été déposé par Transcontinental, Rogers, QuébecorMédia et Reader’s Digest pour contester la part des coûts derecyclage qu’ils doivent assumer, laquelle est jugée injuste etexagérée. Il sera intéressant de suivre ce dossier afin de voirquelle sera la réponse des tribunaux à ces doléances.

Il y a fort à parier que ces mesures occasionneront des coupuresdans le monde de l’édition, que ces dernières se répercuterontsur la qualité des produits et, ultimement, sur le nombred’emplois. Cela se traduira-t-il par des fermetures d’entreprises ?Seul l’avenir nous le dira. Une chose est certaine, cesmodifications touchent durement les éditeurs de magazines,notamment ceux spécialisés qui s’adressent à une communautéciblée, ce qui est dommage puisqu’ils contribuent à la diversitéculturelle du Québec.

La Politique s’inscrit dans la volonté du gouvernement defavoriser l’essor d’une nouvelle industrie verte, créatriced’emplois et de richesse. Une question se pose alors : est-ce quele nouveau tarif élaboré par ÉEQ permettra l’atteinte de cetobjectif ? Permettez-nous d’en douter. ■

Me Christine Duchaineavocateassociée chez Sodavex,cabinet juridique spécialisé en environnementcducha i n e@soda v e x . c om

L

Le magazine des matières résiduelles au Québec3RVE VOL. 8 NO 2 HIVER 201324

Pareille répartition est contestée puisqueles journaux occupent généralement uneplace plus importante que les magazinesdans nos bacs de recyclage.

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u’elles soient internationales ou locales, les initiatives et contraintesenvironnementales tendent à diriger le modèle économique

actuel vers un modèle à faible émission en carbone et économe enressources. Sujet principal lors des grands sommets internationaux,l’économie verte est considérée par certains comme « la nouvelledonne » qui contribuera à la relance et à la création d’emplois. Encorefaut-il s’asseoir pour bien s’y préparer.

Par définition, l’économie verte est « une économie qui contribue audéveloppement durable en entraînant une amélioration du bien-êtrehumain et de l’équité sociale tout en réduisant de manière significativeles risques environnementaux et la pénurie des ressources1 ». Cettenotion n’implique plus uniquement les entreprises du secteur del’environnement, mais bien tous les acteurs du marché québécois. Eneffet, les entreprises du secteur de l’aviation travaillent sur l’avion vert,celles de la chimie sur la chimie verte, celle du transport sur les autosélectriques et les bus verts… Même la bourse négociera dans quelquesmois ses premières tonnes d'émissions de carbone !

Les métiers de l’environnement se présentent donc de manièretransversale et verticale. Cette « transversalité » aura aussi desincidences sur la main-d’œuvre.

Plusieurs enjeux sont à prévoir avec la direction vers une économieverte, notamment avoir en quantité suffisante et en qualité de lamain-d’œuvre. De fait, comment pourrons-nous supporter unecroissance avec la main-d’œuvre actuelle ? Est-ce que les programmesde formation actuels sont suffisants pour répondre à la demande ?Tout changement apporte des questionnements et des problèmes àrésoudre. Celui-ci n’y échappe pas.

Exemple de la FranceLa France, qui travaille depuis quelques années à la transition versl’économie verte, a répondu à cette question. Pour ce faire, tous lessecteurs économiques ont été consultés pour déterminer quels emploissont contraints à des normes, des réglementations et des activités detravail environnementales, mais aussi à quelle hauteur l’environnementest relié aux emplois. La France a proposé une définition des emploisverts sous deux catégories : les métiers verts et les métiers verdissants.

Les métiers verts sont des métiers dont la finalité et les compétencesmises en œuvre contribuent à prévenir, mesurer, corriger et maîtriserles impacts négatifs et les dommages sur l’environnement. En d’autrestermes, le secteur vertical.

Les métiers verdissants sont des métiers dont la finalité n’est pasenvironnementale, mais qui intègre des briques de compétences pourprendre en compte […]2 la dimension environnementale. Cette notionde « briques de compétences » est importante, car elle permet demieux circonscrire les besoins de formation de la main-d’œuvre. Assurerune transition vers l’économie verte pour les métiers verdissantsimpliquera donc l’ajout de programmes de formation ou de développementdes compétences au contenu présent dans des métiers existants.

Exemple des États-UnisEn mars dernier, les États-Unis ont publié une étude très détaillée3

de leur marché de l’emploi en environnement. Le résultat estimpressionnant ! En définissant un emploi vert comme « un emploiqui produit des biens et services contribuant au bénéficeenvironnemental et à la conservation des ressources naturelles », lesemplois américains représentent actuellement près de 20 % de la totalitédes emplois. Dans ce cas aussi, la notion de transversalité a été inclusedans la définition. Tout comme la notion de « palette de verts » quiprésente la teneur environnementale de chaque métier.

Le secteur de la filière environnementale n’est pas si facile à définir;d’autres secteurs comme le plastique et l’aéronautique sont clairementcirconscrits. Aussi cette absence de clarté a-t-elle des répercussionssur l’emploi, les programmes de formation et les compétencesrecherchées.

Au Québec ?Si le Québec désire prendre le virage de l’économie verte et impliquerle secteur économique dans la démarche, il devra aussi se questionnersur les emplois verts.

Si l’on veut que l’économie verte puisse s’établir efficacement auQuébec, il faudrait déterminer quels en seraient les impacts sur la main-d’œuvre. Il serait alors proactif de réunir tous les acteurs concernésautour d’une grande table pour en débattre. Il serait pertinent d’entendredes visions et des expériences de représentants étrangers pourcomprendre comment ces derniers ont implanté l’économie verte etcomment ils ont réussi à cerner leur main-d’œuvre. Ce pourrait aussiêtre l’occasion pour les acteurs économiques québécois précurseursen ce qui a trait à l’économie verte – car il y en a – de partager leurexpertise. Les expériences des autres pourraient nous permettre decomprendre ce qui a fonctionné ou non. Connaître des histoires à succèspeut nous aider à emboîter le pas dans la bonne direction.

Ce projet de rassemblement des acteurs de l’économie verte auQuébec pour évaluer les impacts sur la main-d’œuvre et la formation,EnviroCompétences souhaite le voir se concrétiser.

Le 18 mars 2013, au Palais des congrès de Montréal, soit la veilledu salon Américana, le Comité sectoriel de la main-d’œuvre del’environnement conviera les entreprises et organisations intéressées,interpellées ou qui veulent commencer à penser vert à une journéed’échanges et de réflexion sur les solutions et orientations qui assurerontune meilleure formation de la main-d’œuvre, et par conséquent unemeilleure compétitivité des entreprises sur les marchés locaux etinternationaux. Car peu importe la croissance, le développement demarché ou toute nouvelle orientation, il faut des gens pour réalisercette croissance, et les travailleurs compétents ne se bousculent pasaux portes en ce moment. ■

Pour plus d’information : www.envirocompetences.org

1. Vers une économie verte : pour un développement durable et une éradication de lapauvreté PNUE 2011http://www.unep.org/greeneconomy/Portals/88/documents/ger/GER_synthesis_fr.pdf

2. Activités, emplois et métiers liés à la croissance verte : périmètre et résultats, Commissariatgénéral du développement durable, juin 2011.

3. Employment in Green Goods and Services 2010, Bureau of Labour Statistics, USDL-12-0495.

GESTION HUMAINE DES RESSOURCES

Dominique Dodierdirectrice généraleEnviroCompétencedom i n i q u e . d o d i e r@env i ro c ompe t e n c e s . o rg

FEU VERT VERT À L’ÉCONOMIE VERTE !

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L E S A M I S D E 3 R V E LES BONSLES BONS

CONTACTSCONTACTS

1205, rue Ampère, bureau 310Boucherville (Québec) J4B 7M6Tél. : 450 655-9640, poste 237Téléc. : 450 [email protected]

STÉPHEN DAVIDSON, ing.Directeur de projetsEnvironnement

Le magazine des matières résiduelles au Québec3RVE VOL. 8 NO 2 HIVER 201328

La Ville de Laval (400 000 hab.) projette de construire deuxinstallations de traitement biologique des matièresorganiques :

• Une installation de biométhanisation (capacité de 65 000 t/an) pour y traiter principalement des bouesd’épuration et accessoirement des résidus organiquestriés à la source en provenance des secteursrésidentiel et commercial.

• Une installation de compostage (capacité de 50 000 t/an) pour y traiter des résidus organiques triésà la source en provenance des secteurs résidentiel etcommercial.

Le biogaz produit pourrait être utilisé pour sécher les boues,pour utilisation sur place ou être injecté dans le réseau degaz naturel (GAZ METRO).

Afin de parfaire ses connaissances, la Ville invite lesentreprises spécialisées dans ces domaines et les domainesconnexes à lui faire parvenir de la documentationconcernant l’entreprise, ses partenaires et ses réalisations.

Pour obtenir les documents d’appel d’intérêt no. QF-00004comprenant l’explication détaillée des besoins de la Ville,vous devez vous rendre sur un des deux sites suivants :www.seao.ca ou www.merx.com.

Les réponses des fournisseurs intéressés devront êtretransmises en français ou en anglais, avant le 12 février2013, à l’adresse suivante :

BUREAU DU GREFFIER DE LA VILLE DE LAVAL1, place du SouvenirLaval, QC H7V 1W7

Ces documents demeureront confidentiels et sous la garde de la Ville.

De plus, le projet de Plan de gestion des matièresrésiduelles 2012-2017 est publié sur le site Web de la Ville de Laval sous l’onglet Environnement.

http://www.ville.laval.qc.ca/wlav3/index.php?pid=3009

On y trouvera le projet de PGMR ainsi que les étudespréalables qui ont mené à son élaboration.

BIOMÉTHANISATION ET COMPOSTAGE - DEMANDE D’INFORMATIONAPPEL D’INTÉRÊT DE LA VILLE DE LAVAL

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34, rue de Chenonceau, Blainville, Qc J7B 1P6

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du décor

Ginette Pellerin

Second Cycle a pour mission de favoriser l’économie circulaire.La matière résiduelle des uns devient la matière première desautres. Son offre sans risques favorise l’économie industrielle etl’approvisionnement responsable. Renseignez-vous !

Frédéric Bouchard

La 10e édition du salon Américana se tiendra du 19 au 21 mars2013 au Palais des congrès de Montréal. Une merveilleuseoccasion d’échanger avec des experts en provenance d’unecinquantaine de pays. Un rendez-vous à ne pas manquer pourtous ceux qui œuvrent dans le domaine de l’environnement.

Mustapha Ouyed

L’équipe de John Meunier présente ses solutions innovantes enmatière de biométhanisation. Sous forme humoristique, ellevous présente sa gamme de produits. Vous pourrez apprécierdes performances d’acteur incroyables, surtout celle d’Alain lelutin. Quel régal !

L'équipe de John Meunier

Christian Lapointe a le plaisir d’annoncer qu’il s’est récemmentjoint au Groupe Ginove et à Lateral Innovations. N’hésitez pas àle féliciter !

Christian Lapointe

La Ville de Blainville est fière de souligner la présence sur sonterritoire d’un banc de béton de type Urbania tout près de labibliothèque municipale. Fait à noter : il contient 20% de poudrede verre recyclé en provenance de Tricentris. Une très belleinitiative de développement durable !

Éric De la Sablonnière

Le nouveau directeur général du Conseil des entreprises deservices environnementaux (CESE), Richard Mimeau, se présenteà vous et dresse un portrait de ses ambitions pour l’industrie.

Fadi Benmahmoud nous fait part de quelques nouvelles etpotins liés à l’industrie de la gestion des matières résiduellesquébécoise.

Richard Mimeau Fadi Benmahmoud

Du nouveau pour L’enVert du décor. Les courtes nouvelles sont maintenant produites sous forme de capsules vidéo. Vous pouvez les visionner en naviguant sur www.dansmonsoussol.tv ou simplement en utilisant ce code QR.

Si, vous aussi, vous voulez annoncer un bon coup, un nouveau produit, un nouveau service, une nomination, un événementou une bonne nouvelle, rien de plus facile : rendez-vous à nos studios et placez-vous à votre tour entre notre lentille et notremur vert ! Contactez-nous en écrivant à [email protected].

www.dansmonsoussol.tv

La d i rec t r i ce généra le du 3R MCDQ inv i t e l esprofessionnels de l’industrie a assister au 16e congrès duregroupement les 20 et 21 février prochain à l’Hôtel desSeigneurs de St-Hyacinthe.

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