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30ACTIVITÉ DE L’OMS DANS LA RÉGION DU PACIFIQUE OCCIDENTAL1er juillet 2009–30 juin 2010

6. SÉCURITÉ SANITAIRE DES ALIMENTS

Enjeux stratégiques

L’inquiétude que suscitent les maladies d’origine alimentaire et la contamination des aliments ne cesse de croître à mesure de l’expansion du commerce international des produits alimentaires. Au cours de l’année écoulée, plusieurs cas ont attiré l’attention des médias et des consommateurs (produits laitiers contenant de la mélamine, première détection du virus Ebola-Reston chez des porcs, teneur excessivement élevée en iode de certains produits à base de lait de soja, détection de salmonelles dans du beurre de cacahuète et de Vibrio cholerae dans de la pâtée pour chiens, ichtyosarcotoxisme dans le Pacifique, cas d’hépatite A attribués à la consommation de tomates semi-séchées et sauce soja contaminée par du chloropropanol. Dans le même temps, les maladies diarrhéiques transmises par les aliments ou par l’eau continuent d’avoir de graves conséquences sanitaires, sociales et économiques.

Pourtant, dans nombre d’États et Territoires de la Région du Pacifique occidental, les systèmes de contrôle des produits alimentaires ne sont toujours pas assez développés, faute de ressources humaines, financières et techniques suffisantes. L’OMS doit continuer d’aider les pays en développement comme le Cambodge, la République démocratique populaire lao, la Mongolie, le Viet Nam et les pays insulaires du Pacifique à se doter de capacités renforcées en matière de contrôle de la sécurité sanitaire des aliments, et à mieux sensibiliser le secteur agroalimentaire et les consommateurs

aux pratiques d’hygiène relatives à la manipulation des aliments. La situation de la Chine, qui occupe une position dominante dans le secteur de la production, de la transformation de l’exportation de produits alimentaires et a entrepris de renforcer son programme de contrôle de la sécurité sanitaire des aliments, appelle aussi un large soutien de la part de l’OMS.

Depuis 2001, la Stratégie régionale du Pacifique occidental en matière de sécurité sanitaire des aliments définit les grands axes de l’action à mener pour renforcer les systèmes de contrôle des aliments aux niveaux national et régional. Plus récemment, les activités mises en oeuvre dans ce domaine se sont appuyées sur des mécanismes régionaux de coopération comme le Forum de coopération sur la sécurité sanitaire des aliments de l’Organisation de coopération économique Asie-Pacifique (APEC) et le Plan d’amélioration de la sécurité sanitaire des aliments de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN). Il est temps à présent d’actualiser la stratégie régionale de l’OMS et d’optimiser la collaboration qui s’est instaurée avec l’APEC, l’ASEAN et le Secrétariat général du Forum des Îles du Pacifique, afin de renforcer les programmes de sécurité sanitaire des aliments et les capacités d’intervention dans ce domaine.

Actions et résultats

La promotion de la mise en oeuvre de politiques intégrées de sécurité alimentaire, de sécurité sanitaire des aliments et de nutrition est un des

objectifs stratégiques de l’OMS. Au début de 2010, le gouvernement des Îles Salomon, fort du soutien de l’OMS et de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), a pu adopter une politique de ce type.

En Chine, les Nations Unies ont engagé une démarche intégrée axée sur la sécurité sanitaire des aliments, la nutrition et la sécurité alimentaire des femmes et des enfants des régions les plus pauvres du pays. Pour faciliter cette intégration et pour aider la Chine à renforcer son programme de sécurité sanitaire des aliments, un expert international a été recruté pour la première fois à un poste spécialisé dans ce domaine, basé au bureau de l’OMS en Chine.

Pour promouvoir l’adoption de législations sur l’alimentation dans les pays insulaires du Pacifique, l’OMS a notamment apporté un soutien technique à Kiribati en vue de la publication au Journal officiel de la loi sur la sécurité sanitaire des aliments et du renforcement des capacités des inspecteurs sanitaires à faire appliquer cette loi. Elle a également fourni une assistance technique aux États fédérés de Micronésie, aux Palaos, aux Îles Salomon et au Vanuatu en vue de l’élaboration de normes et de réglementations alimentaires conformes au Codex Alimentarius et alignées sur les normes alimentaires adoptées en 2009 aux Îles Fidji.

La Chine, les Îles Cook, les Îles Marshall, Nauru, Nioué, les Palaos, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, le Samoa, les Tonga, le Vanuatu et le Viet Nam ont

Sécurité sanitaire et situations d’urgence

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bénéficié de l’appui technique de l’OMS en matière de législation alimentaire. Un guide pratique sur l’adoption de normes alimentaires pour la promotion de la santé et du commerce dans les petits États insulaires (A Practical Guide to Introducing Food Standards to Promote Health and Trade for Small Island States) a été élaboré afin de faciliter l’application des normes alimentaires dans les petits États insulaires de la Région.

À mesure que les pays adoptent de nouvelles législations, réglementations et normes, les besoins en inspecteurs formés et qualifiés ne cessent d’augmenter. En conséquence, des cours de formation à la réalisation d’audits de sécurité sanitaire des aliments ont été organisés à l’intention des Îles Fidji, de la République démocratique populaire lao, des États fédérés de Micronésie, de la Papouasie-Nouvelle-Guinée et des Îles Salomon. Par ailleurs, l’OMS, en collaboration avec la FAO, a organisé un cours de formation sous-régional sur l’inspection sanitaire et la certification des aliments fondées sur l’évaluation des risques dans le Pacifique. La deuxième réunion du Groupe d’experts sur les législations relatives à la sécurité sanitaire et à la qualité des aliments dans le Pacifique s’est tenue parallèlement au cours de formation.

La collecte de données fiables sur la sécurité sanitaire des aliments et l’évaluation des risques en la matière sont une composante majeure des programmes nationaux sur la sécurité sanitaire des aliments. Les États Membres ont pu renforcer leurs capacités de collecte de données sur la sécurité sanitaire des

Janette Timothy, agent de santé sur l’île d’Emau, au Vanuatu, dans le Pacifique, a participé à un cours de perfectionnement destiné aux professionnels de santé. Pendant les pauses, elle allaitait son fils âgé de trois mois. De par son métier, elle sait combien il importe de veiller à bien nourrir les tout-petits. Janette ne commencera pas le sevrage de Prenden avant ses six mois. Elle lui donnera alors une alimentation complémentaire faite de produits sains locaux tels que du manioc ou de la patate douce en purée. Elle continuera aussi à l’allaiter jusqu’à l’âge de deux ans.

Prenden a plus de chance que nombre d’enfants océaniens. S’il mange en quantités appropriées des aliments suffisamment nutritifs pendant toute son enfance, ses chances de vivre longtemps et bonne santé seront beaucoup plus grandes. Beaucoup d’enfants océaniens ne peuvent en dire autant. La malnutrition, micronutrient deficiencies et les maladies non transmissibles liées à l’alimentation comme le diabète, les cardiopathies, l’hypertension et l’obésité progressent à un rythme alarmant dans toutes les îles du Pacifique, les maladies non transmissibles d’origine alimentaire représentant à elles seules près de 75 % des décès prématurés enregistrés dans la région. Les mauvaises habitudes alimentaires, qui peuvent être la cause de nombre de ces pathologies, s’acquièrent dès les toutes premières années de la vie et sont ensuite très difficiles à perdre. De plus, les difficultés rencontrées dans nombre de pays de la région en matière d’accès à des aliments sains et nutritifs en quantité adéquate ne font qu’aggraver les problèmes sanitaires auxquels se heurtent nombre de communautés océaniennes.

Pour venir à bout de ce qui semble parfois être un problème insurmontable, L’OMS aide les pays de la région à promouvoir la bonne alimentation des nourrissons et des jeunes enfants, à réduire les carences en micronutriments, à prévenir l’obésité et à se doter de mécanismes de contrôle de la sécurité sanitaire et de la qualité des aliments.

Dans le cadre de ces activités, l’Organisation a notamment parrainé, aux côtés d’autres partenaires, le Sommet océanien de l’alimentation organisé en avril 2010. Les représentants de 24 pays insulaires du Pacifique réunis au Vanuatu ont élaboré une stratégie visant à améliorer la sécurité alimentaire des communautés océaniennes. Le cadre d’action adopté à l’issue du sommet n’est pas un simple document de politique générale. Selon le docteur Rufina Latus, médecin au bureau de l’OMS au Vanuatu, il doit se traduire par des initiatives multisectorielles concrètes permettant d’atteindre les communautés locales.

« Nous devons veiller au renforcement des systèmes de santé, en dotant les services de la région d’effectifs supplémentaires compétents, capables, par exemple, de conduire les programmes de l’OMS sur le sevrage sain et les bonnes pratiques alimentaires », souligne le docteur Latus. « Les secteurs du commerce et de l’agriculture ont aussi un rôle à jouer et doivent notamment faire en sorte que des aliments locaux et importés de meilleure qualité soient disponibles en plus grandes quantités. » L’équipe régionale de l’OMS chargée de la nutrition oeuvre aux côtés des pouvoirs publics et des ministères de la santé des pays insulaires du Pacifique à la réalisation de ces objectifs.

Sécurité alimentaire dans le Pacifique SÉCURITÉ

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aliments et d’évaluation des risques grâce à des formations sur la charge de morbidité due aux maladies d’origine alimentaire et la réalisation d’évaluation des risques. Ils ont également pu obtenir des conseils techniques sur la mise en place de comités nationaux d’experts et d’établissements de formation, et suivre des formations à l’analyse des aliments et à la réalisation d’enquêtes sur les flambées épidémiques.

Soucieuse de contribuer à la gestion des risques liés aux rassemblements de masse, l’OMS a fourni un appui technique aux autorités chargées de la santé, de l’alimentation et des médicaments en prévision des Jeux d’Asie du Sud-Est, organisés en 2009 en République démocratique populaire lao, et de l’Exposition universelle tenue à Shanghai en 2010. Dans le domaine de la gestion des risques, une réunion du Réseau mondial sur les infections d’origine alimentaire et du réseau Asia FoodNet a été organisée en juillet 2010 afin de présenter aux principaux agents des programmes nationaux le Cadre FAO/OMS pour l’élaboration de plans nationaux d’intervention d’urgence en matière de sécurité sanitaire des aliments.

Futures orientations

Les responsables politiques et les pouvoirs publics doivent prendre conscience de l’importance tant sanitaire qu’économique de la sécurité sanitaire des aliments, et engager en conséquence des ressources suffisantes pour assurer la bonne mise en oeuvre de programmes nationaux de sécurité sanitaire des aliments. Pour cela, il faut impérativement

investir les moyens techniques et financiers nécessaires, afin d’assurer la coordination des interventions « de la ferme à l’assiette », l’élaboration et l’harmonisation des normes de sécurité sanitaire des aliments, l’amélioration des services d’inspection et d’audit, une meilleure sensibilisation des petites et moyennes entreprises aux responsabilités qui leur incombent en matière de sécurité sanitaire des aliments, des interventions plus rapides en cas d’urgence liée à la sécurité sanitaire des aliments et une meilleure compréhension, parmi les consommateurs, des clés d’une alimentation plus sûre.

Pour orienter les interventions nationales et régionales dans le sens souhaité, une version actualisée de la Stratégie régionale du Pacifique occidental en matière de sécurité sanitaire des aliments sera élaborée en consultation avec les États Membres. Cette nouvelle stratégie devra notamment : promouvoir le renforcement des autorités de sécurité sanitaire des aliments en tant qu’organismes de santé publique fiables et indépendants, dans le cadre global de législations couvrant l’ensemble des étapes de la filière alimentaire, depuis la production jusqu’à la consommation ; faciliter l’élaboration de réglementations transparentes alignées, dans la mesure du possible, sur les directives de la Commission du Codex Alimentarius ; garantir la bonne application des normes et réglementations pertinentes à partir de méthodes fondées sur l’évaluation des risques ; et promouvoir l’utilisation des données sur la sécurité sanitaire des aliments aux fins d’une meilleure gestion des risques.

La stratégie actualisée favorisera par ailleurs le renforcement des capacités d’intervention en cas d’urgence ou d’incident lié à la sécurité sanitaire des aliments ; l’échange d’informations, grâce au renforcement du Réseau international de sécurité sanitaire des aliments en cas de situation d’urgence (INFOSAN Urgence), et avec le concours des points focaux nationaux pour le Règlement sanitaire international (RSI) ; et la sensibilisation accrue des consommateurs et de l’industrie agroalimentaire à la sécurité sanitaire des aliments. Enfin, elle permettra d’accélérer le renforcement des capacités en matière de sécurité sanitaire des aliments grâce à une coopération efficace entre les pays développés et en développement et entre les pays en développement, ce qui contribuera à promouvoir une alimentation plus sûre pour tous.

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