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Vol. 28, Hors Série 1, 2005 111 e Congrès de la Société Française d’Ophtalmologie COMMUNICATIONS AFFICHÉES UVÉITES 1S333 683 Une complication rare de la toxoplasmose oculaire : l’occlusion de branche artérielle rétinienne. A rare complication in oculaire toxoplasmis. METTI F* (Alger, Algérie) Introduction : L’occlusion de branche artérielle est une complication rare et grave de la choriorétinite dans la toxoplasmose. Matériels et Méthodes : Mr N. Âgé de 27 ans consulte en urgence pour amputation du champ visuel nasal. L’examen retrouve une acuité visuelle de 10/10 aux deux yeux chez un patient imunocompétent. Le champ visuel par confrontation et auto- matisé montre l’absence de réponse aux stimulus intéressant l’hémi-champ nasal supérieur droit. Le fond d’œil droit retrouve un foyer de choriorétinite sous papillaire inférotemporal avec trouble vitréen. En regard, l’artère temporale inférieure est très grêle avec un œdème blanc crayeux de la rétine temporale inférieure. La macula est normale. L’angiofluographie montre un foyer de choriorétinite temporale inférieure entraînant une ischémie rétinienne prédominant dans le secteur temporal inférieur, une occlusion de l’artère temporale en aval, une diffusion du colorant au niveau du foyer et des parois veineuses. Le bilan étiologique montre un syndrome inflamma- toire avec VS augmentée et sérologie toxoplasmique positive. Le traitement est entrepris : azithromycine 500 mg j1, puis 250 mg pendant 21 jours, solumédrol 500 mg j3, j4, j5, puis relais par cortancyl 1 mg /kg /j. Résultats : L’évolution a été rapide : 2 semaines après le début du traitement : régression du foyer de choriorétinite, de la hyalite et de l’œdème rétinien. Angiofluographie : reperméabilisation de la branche artérielle temporale inférieure, pas de d’ischémie rétinienne. Sur le plan fonctionnel, l’évolution est moins favorable : persistance du déficit absolu du champ visuel nasal supérieur. Discussion : Toute lésion choriorétinienne est accompagnée habituellement d’une vasculite qui peut se présenter comme chez ce patient avec une véritable complica- tion par l’obstruction artérielle au niveau du foyer. Conclusion : L’occlusion de la branche artérielle par un foyer de choriorétinite toxo- plasmique est une complication rare et grave et, malgré un traitement entrepris rapi- dement, il y n’y a pas de récupération de l’atteinte campimétrique correspondant à la région ischémiée. L’angiofluographie est indispensable pour le suivi afin recher- cher les anastomoses vasculaires en pleine cicatrice ainsi que des néo-vaisseaux. 684 Tuberculose généralisée révélée par une choroïdite. Generalized tuberculosis revealed by a choroiditis. BENCHEKROUN N*, REFASS L, BERRAHO HAMANI A (Rabat, Maroc) Introduction : Une choroïdite infectieuse isolée est rare. Elle vient le plus souvent compliquer une infection connue. Dans ce travail est rapportée l’observation d’une tuberculose généralisée révélée par une pathologie choroïdienne. Observation et Méthodes : Une patiente de 19 ans consulte pour baisse de l’acuité visuelle bilatérale dans un contexte de céphalées modérées. L’examen ophtalmolo- gique trouve une acuité visuelle réduite à 2/10 ODG. Il existe un œdème palpébral bilatéral et des foyers choroïdiens diffus au niveau des deux yeux. L’angiofluographie rétinienne confirme le caractère choroïdien et évolutif des lésions. Le bilan auto- immun est négatif, tandis que le bilan infectieux est en faveur d’une tuberculose (pré- sence de BK dans les crachats, IDR phlycténulaire, miliaire tuberculeuse à la radio- graphie pulmonaire, TDM cérébrale en faveur d’un tuberculome). L’évolution sous traitement anti-bacillaire et corticoïde (Rifampicine, Pyrazinamide, Ethambutol) est bonne, avec assèchement des lésions choroïdiennes et cérébrales. Discussion : La tuberculose est encore très fréquente sous nos contrées. La loca- lisation choroïdienne décrite par Bouchut est rare par rapport aux autres localisa- tions (pulmonaire et ganglionnaire). Notre patiente, immunocompétente, a présenté une atteinte choroïdienne révélant une tuberculose diffuse grave. Devant une choroï- dite, la recherche d’une tuberculose s’impose même en l’absence de signes d’appel patents. Seul un diagnostic précoce et un traitement adéquat permettent de sauver le pronostic visuel mais aussi vital. Conclusion : L’originalité de cette observation tient au mode de révélation rare (cho- roïdien) d’une tuberculose généralisée. 685 Tuberculome choroïdien : à propos d’une observation. Choroidal tuberculoma: about one case. ABADA A*, BENHMIDOUNE L, BENHADDOU M, CHAKIB A, BENCHEKROUN O, ELBELHAJI M, LAOUISSI N, ZAGHLOUL K, AMRAOUI A (Casablanca, Maroc) Introduction : Le tuberculome choroïdien est une lésion choroïdienne uni ou multi- focale, symptomatique de la miliaire tuberculeuse. Observation et Méthodes : Il s’agit d’une jeune femme de 34 ans sans antécédent pathologique particulier, hospitalisée dans le service de pneumologie pour une miliaire tuberculeuse. L’examen ophtalmologique retrouve une AV : 10/10 au niveau des deux yeux. Au fond d’œil on retrouve un œdème papillaire bilatéral stade I et un foyer choroïdien jaunâtre sous papillaire gauche. L’angiographie rétinienne à la fluo- rescéine montre une lésion arrondie masquant la fluorescence choroïdienne. L’IRM cérébrale n’a pas montré d’anomalie. La patiente est mise sous un traitement anti- bacillaire à base de 2 mois de Streptomycine, Isoniazide, Pyrazynamide et Rifampi- cine, suivi de 7 mois avec Rifampicine et Isoniazide (2 SHRZ/7RH). L’examen de contrôle ne retrouve plus d’œdème papillaire, avec un aspect cicatriciel de la lésion choroïdienne. Discussion : Les manifestations ophtalmologiques de la tuberculose sont rares puisqu’elles ne sont observées que dans 1 à 2 % des cas. Le tuberculome choroï- dien est une lésion symptomatique de la miliaire tuberculeuse. Conclusion : À travers cette observation les auteurs décrivent l’aspect clinique et angiographique du tuberculome choroïdien, et discutent sa prise en charge théra- peutique ainsi que les modalités de surveillance. 686 La syphilis oculaire et ses différents modes de révélation. Ocular syphilis and its multiple faces. HALFON J*, DENOYER A, LE LEZ ML, SULTANIM A, PISELLA PJ (Tours) Introduction : La syphilis connaît, ces dernières années, une incidence en forte aug- mentation. Par conséquent, l’ophtalmologiste y est confronté de plus en plus sou- vent à cause du tropisme élevé du Treponem pallidum pour l’œil et le système nerveux. Observation et Méthodes : Nous rapportons 4 modes de révélation différents de syphilis oculaire : une papillite bilatérale, une panuvéite bilatérale avec nécrose réti- nienne, des anomalies vasculaires au fond d’œil à type de vascularite et un foyer infectieux au pôle postérieur. Discussion : Le diagnostic a été posé grâce notamment au dosage systématique du TPHA VDRL devant une inflammation de l’œil. Sur ces 4 cas, 3 ont révélé une co-infection par le VIH, et 2 ont été diagnostiqués au stade de neurosyphilis, ce qui change la prise en charge thérapeutique. Conclusion : La syphilis est en forte augmentation. Il est nécessaire de continuer à inclure dans le bilan systématique d’une inflammation oculaire, le dosage du TPHA VDRL, afin de faire le diagnostic à temps, d’éviter des complications redoutables oculaires et permettre ainsi une prise en charge globale du patient. 687 Syphilis oculaire et neurosyphilis : à propos d’un cas. Ocular syphilis and neurosyphilis: about a clinical case. PUTZ C*, MONTARD R, BARRALI M, SALAME N, FAUCHER JF, DELBOSC B, MONTARD M (Besançon) Introduction : Depuis 2000, les différents services hospitaliers ont noté une recru- descence des infections sexuellement transmissibles, en particulier de la syphilis. Notre dossier clinique rapporte un cas de syphilis oculaire diagnostiquant une neu- rosyphilis tertiaire. Observation et Méthodes : Un homme de 65 ans présente une BAV unilatérale droite d’évolution rapidement progressive. AV à compte les doigts à 5m, infé- rieur à Parinaud 14. Le fond d’œil retrouve un aspect de choriorétinite périma- culaire. Le champ visuel met en évidence un scotome cæcocentral absolu. Les PEV sont altérés. L’angiographie retrouve un aspect de pseudo CRSC (halo péri- maculaire). Le bilan biologique pose le diagnostic de syphilis latente chez un patient HIV négatif. La ponction lombaire montre un aspect de méningite lym- phocytaire stérile. Résultats : Le traitement instauré d’emblée par pénicilline intra-veineuse pendant 12 jours a permis une récupération visuelle à 7/10 à 6 mois. Le suivi biologique san- guin et la ponction lombaire permettent le contrôle de l’efficacité du traitement.

685 Tuberculome choroïdien : à propos d’une observation

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Page 1: 685 Tuberculome choroïdien : à propos d’une observation

Vol. 28, Hors Série 1, 2005 111e Congrès de la Société Française d’Ophtalmologie

COMMUNICATIONS AFFICHÉESUVÉITES

1S333

683Une complication rare de la toxoplasmose oculaire : l’occlusion de branche artérielle rétinienne.A rare complication in oculaire toxoplasmis.METTI F* (Alger, Algérie)

Introduction : L’occlusion de branche artérielle est une complication rare et gravede la choriorétinite dans la toxoplasmose.Matériels et Méthodes : Mr N. Âgé de 27 ans consulte en urgence pour amputationdu champ visuel nasal. L’examen retrouve une acuité visuelle de 10/10 aux deuxyeux chez un patient imunocompétent. Le champ visuel par confrontation et auto-matisé montre l’absence de réponse aux stimulus intéressant l’hémi-champ nasalsupérieur droit. Le fond d’œil droit retrouve un foyer de choriorétinite sous papillaireinférotemporal avec trouble vitréen. En regard, l’artère temporale inférieure est trèsgrêle avec un œdème blanc crayeux de la rétine temporale inférieure. La macula estnormale. L’angiofluographie montre un foyer de choriorétinite temporale inférieureentraînant une ischémie rétinienne prédominant dans le secteur temporal inférieur,une occlusion de l’artère temporale en aval, une diffusion du colorant au niveau dufoyer et des parois veineuses. Le bilan étiologique montre un syndrome inflamma-toire avec VS augmentée et sérologie toxoplasmique positive. Le traitement estentrepris : azithromycine 500 mg j1, puis 250 mg pendant 21 jours, solumédrol500 mg j3, j4, j5, puis relais par cortancyl 1 mg /kg /j.Résultats : L’évolution a été rapide : 2 semaines après le début du traitement :régression du foyer de choriorétinite, de la hyalite et de l’œdème rétinien.Angiofluographie : reperméabilisation de la branche artérielle temporale inférieure,pas de d’ischémie rétinienne. Sur le plan fonctionnel, l’évolution est moins favorable :persistance du déficit absolu du champ visuel nasal supérieur.Discussion : Toute lésion choriorétinienne est accompagnée habituellement d’unevasculite qui peut se présenter comme chez ce patient avec une véritable complica-tion par l’obstruction artérielle au niveau du foyer.Conclusion : L’occlusion de la branche artérielle par un foyer de choriorétinite toxo-plasmique est une complication rare et grave et, malgré un traitement entrepris rapi-dement, il y n’y a pas de récupération de l’atteinte campimétrique correspondant àla région ischémiée. L’angiofluographie est indispensable pour le suivi afin recher-cher les anastomoses vasculaires en pleine cicatrice ainsi que des néo-vaisseaux.

684Tuberculose généralisée révélée par une choroïdite.Generalized tuberculosis revealed by a choroiditis.BENCHEKROUN N*, REFASS L, BERRAHO HAMANI A (Rabat, Maroc)

Introduction : Une choroïdite infectieuse isolée est rare. Elle vient le plus souventcompliquer une infection connue. Dans ce travail est rapportée l’observation d’unetuberculose généralisée révélée par une pathologie choroïdienne.Observation et Méthodes : Une patiente de 19 ans consulte pour baisse de l’acuitévisuelle bilatérale dans un contexte de céphalées modérées. L’examen ophtalmolo-gique trouve une acuité visuelle réduite à 2/10 ODG. Il existe un œdème palpébralbilatéral et des foyers choroïdiens diffus au niveau des deux yeux. L’angiofluographierétinienne confirme le caractère choroïdien et évolutif des lésions. Le bilan auto-immun est négatif, tandis que le bilan infectieux est en faveur d’une tuberculose (pré-sence de BK dans les crachats, IDR phlycténulaire, miliaire tuberculeuse à la radio-graphie pulmonaire, TDM cérébrale en faveur d’un tuberculome). L’évolution soustraitement anti-bacillaire et corticoïde (Rifampicine, Pyrazinamide, Ethambutol) estbonne, avec assèchement des lésions choroïdiennes et cérébrales.Discussion : La tuberculose est encore très fréquente sous nos contrées. La loca-lisation choroïdienne décrite par Bouchut est rare par rapport aux autres localisa-tions (pulmonaire et ganglionnaire). Notre patiente, immunocompétente, a présentéune atteinte choroïdienne révélant une tuberculose diffuse grave. Devant une choroï-dite, la recherche d’une tuberculose s’impose même en l’absence de signes d’appelpatents. Seul un diagnostic précoce et un traitement adéquat permettent de sauverle pronostic visuel mais aussi vital.Conclusion : L’originalité de cette observation tient au mode de révélation rare (cho-roïdien) d’une tuberculose généralisée.

685Tuberculome choroïdien : à propos d’une observation.Choroidal tuberculoma: about one case.ABADA A*, BENHMIDOUNE L, BENHADDOU M, CHAKIB A, BENCHEKROUN O, ELBELHAJI M, LAOUISSI N, ZAGHLOUL K, AMRAOUI A (Casablanca, Maroc)

Introduction : Le tuberculome choroïdien est une lésion choroïdienne uni ou multi-focale, symptomatique de la miliaire tuberculeuse.Observation et Méthodes : Il s’agit d’une jeune femme de 34 ans sans antécédentpathologique particulier, hospitalisée dans le service de pneumologie pour unemiliaire tuberculeuse. L’examen ophtalmologique retrouve une AV : 10/10 au niveaudes deux yeux. Au fond d’œil on retrouve un œdème papillaire bilatéral stade I et unfoyer choroïdien jaunâtre sous papillaire gauche. L’angiographie rétinienne à la fluo-rescéine montre une lésion arrondie masquant la fluorescence choroïdienne. L’IRMcérébrale n’a pas montré d’anomalie. La patiente est mise sous un traitement anti-bacillaire à base de 2 mois de Streptomycine, Isoniazide, Pyrazynamide et Rifampi-cine, suivi de 7 mois avec Rifampicine et Isoniazide (2 SHRZ/7RH). L’examen decontrôle ne retrouve plus d’œdème papillaire, avec un aspect cicatriciel de la lésionchoroïdienne.Discussion : Les manifestations ophtalmologiques de la tuberculose sont rarespuisqu’elles ne sont observées que dans 1 à 2 % des cas. Le tuberculome choroï-dien est une lésion symptomatique de la miliaire tuberculeuse.Conclusion : À travers cette observation les auteurs décrivent l’aspect clinique etangiographique du tuberculome choroïdien, et discutent sa prise en charge théra-peutique ainsi que les modalités de surveillance.

686La syphilis oculaire et ses différents modes de révélation.Ocular syphilis and its multiple faces.HALFON J*, DENOYER A, LE LEZ ML, SULTANIM A, PISELLA PJ (Tours)

Introduction : La syphilis connaît, ces dernières années, une incidence en forte aug-mentation. Par conséquent, l’ophtalmologiste y est confronté de plus en plus sou-vent à cause du tropisme élevé du Treponem pallidum pour l’œil et le systèmenerveux.Observation et Méthodes : Nous rapportons 4 modes de révélation différents desyphilis oculaire : une papillite bilatérale, une panuvéite bilatérale avec nécrose réti-nienne, des anomalies vasculaires au fond d’œil à type de vascularite et un foyerinfectieux au pôle postérieur.Discussion : Le diagnostic a été posé grâce notamment au dosage systématique duTPHA VDRL devant une inflammation de l’œil. Sur ces 4 cas, 3 ont révélé une co-infectionpar le VIH, et 2 ont été diagnostiqués au stade de neurosyphilis, ce qui change la priseen charge thérapeutique.Conclusion : La syphilis est en forte augmentation. Il est nécessaire de continuer àinclure dans le bilan systématique d’une inflammation oculaire, le dosage du TPHAVDRL, afin de faire le diagnostic à temps, d’éviter des complications redoutablesoculaires et permettre ainsi une prise en charge globale du patient.

687Syphilis oculaire et neurosyphilis : à propos d’un cas.Ocular syphilis and neurosyphilis: about a clinical case.PUTZ C*, MONTARD R, BARRALI M, SALAME N, FAUCHER JF, DELBOSC B, MONTARD M (Besançon)

Introduction : Depuis 2000, les différents services hospitaliers ont noté une recru-descence des infections sexuellement transmissibles, en particulier de la syphilis.Notre dossier clinique rapporte un cas de syphilis oculaire diagnostiquant une neu-rosyphilis tertiaire.Observation et Méthodes : Un homme de 65 ans présente une BAV unilatéraledroite d’évolution rapidement progressive. AV à compte les doigts à 5m, infé-rieur à Parinaud 14. Le fond d’œil retrouve un aspect de choriorétinite périma-culaire. Le champ visuel met en évidence un scotome cæcocentral absolu. LesPEV sont altérés. L’angiographie retrouve un aspect de pseudo CRSC (halo péri-maculaire). Le bilan biologique pose le diagnostic de syphilis latente chez unpatient HIV négatif. La ponction lombaire montre un aspect de méningite lym-phocytaire stérile.Résultats : Le traitement instauré d’emblée par pénicilline intra-veineuse pendant12 jours a permis une récupération visuelle à 7/10 à 6 mois. Le suivi biologique san-guin et la ponction lombaire permettent le contrôle de l’efficacité du traitement.