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1 Dossier de presse Exposition Eugène Delacroix, Dessins du Louvre Du 9 avril au 5 juillet 2004 Une exposition organisée par le département des Arts graphiques du musée du Louvre. Déléguée à la communication : Aggy Lerolle Contacts presse : Laurence Roussel T : 01 40 20 84 98 F : 01 40 20 54 52 [email protected] Céline Dauvergne T : 01 40 20 84 66 F : 01 40 20 54 52 celine.dauvergne @louvre.fr En couverture : Eugène Delacroix, Étude de femme nue, renversée en arrière, département des Arts graphiques, musée du Louvre© RMN / Le Mage Ce dossier de presse a été rédigé à partir des textes des panneaux didactiques de l’exposi- tion et du catalogue édité par 5 Continents.

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Dossier de presse

Exposition

Eugène Delacroix,

Dessins du Louvre Du 9 avril au 5 juillet 2004

Une exposition organisée par le département des Arts graphiques du musée du Louvre.

Déléguée à la communication :

Aggy Lerolle Contacts presse :

Laurence Roussel T : 01 40 20 84 98 F : 01 40 20 54 52 [email protected] Céline Dauvergne T : 01 40 20 84 66 F : 01 40 20 54 52 celine.dauvergne @louvre.fr En couverture : Eugène Delacroix, Étude de femme nue, renversée en arrière, département des Arts graphiques, musée du Louvre© RMN / Le Mage

Ce dossier de presse a été rédigé à partir des textes des panneaux didactiques de l’exposi-tion et du catalogue édité par 5 Continents.

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Sommaire Communiqué de presse page 3 Informations pratiques page 5 Eugène Delacroix et le dessin, par Arlette Sérullaz page 6 Un « trésor national » pour le département des Arts graphiques : L’Album des Pyrénées page 8 Les principales acquisitions du fonds de dessins de Delacroix du Louvre page 10

Parcours et publication page 12 Cartels des œuvres exposées page 13 Les photos disponibles pour la presse page 23

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Communiqué

de presse

9 avril - 5 juillet 2004

Musée du Louvre, aile Sully, 2e étage, salles 20 à 23

Eugène Delacroix, Etude de femme nue, renversée en arrière, département des Arts graphiques, musée du Louvre© RMN / Le Mage

Déléguée à la communication Contacts presse Musée du Louvre Laurence Roussel Céline Dauvergne Aggy Lerolle 01 40 20 84 98/Fax 84 52 01 40 20 84 66/Fax 54 52 [email protected] [email protected] [email protected]

Eugène Delacroix, Dessins du Louvre

Le musée du Louvre présente soixante douze oeuvres (dessins, aquarelles, pastels et albums), sélectionnées à par-tir de son propre fonds, d’une des plus grandes figures de la peinture, Eugène Delacroix (1798-1863). Au centre de l’exposition est offert pour la première fois au regard du public un exceptionnel carnet de dessins de l’artiste, « trésor national » que le musée du Louvre vient d’acqué-rir grâce au mécénat de la société Lusis et dans le cadre des dispositions fiscales instaurées par la loi du 4 janvier 2002 relative aux musées de France. « Eugène Delacroix, dessins du Louvre » s’inscrit dans le programme des accrochages de dessins de Michel-Ange, Lorenzo di Credi, Fragonard, Ingres et fait écho à l’exposi-tion Dante et Virgile aux enfers d’Eugène Delacroix.

«Le dessin de Delacroix est à celui de M. Ingres ce que le feu est à la glace » Théophile Silvestre, Documents nouveaux, 1864

Commissaire de l’exposition : Arlette Sérullaz, conservateur général au département des Arts graphiques du Louvre, directrice du musée Delacroix. Autour de l’exposition Catalogue : Delacroix, dessins du Louvre, par Arlette Sérul-laz, coédition 5 Continents / musée du Louvre, 96 pages, 55 ill. couleur, 1 N/B, broché avec rabat, 14 euros, parution en mars 2004. Collection Solo : La Liberté guidant le peuple par Arlette Sérullaz et Vincent Pomarède, édition musée du Louvre, 64 pages, 45 ill. couleur, 13 euros 50.

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Repères biographiques 1798. Naissance à Charenton Saint Maurice 1815. Entre dans l’atelier de Guérin 1819. Le Radeau de la Méduse de Géricault exposé au Salon 1822. Premier envoi au Salon, Dante et Vir-gile aux enfers. 1824. Au Salon, Les Massacres de Scio 1827. Au Salon, Mort de Sardanapale 1831. Au Salon, La Liberté guidant le peuple 1832. Voyage 6 mois au Maroc avec la mission du comte de Mornay. Période d’intense activité de dessinateur. 1833/36. Premier ensemble décoratif au Salon du Roi du Palais-Bourbon 1834. Au Salon, Les Femmes d’Alger 1840/46. Ensemble décoratif de la bibliothèque du palais du Luxembourg 1841. Au Salon, L’Entrée des Croisés à Constantinople 1845. Saison aux Eaux-Bonnes, d’où il rap-porte de nombreuses études de paysages. 1849. Mort de Chopin, le 17 octobre 1850/51. Plafond de la galerie d’Apollon au Louvre 1851/54. Ensemble décoratif du Salon de la Paix, à l’Hôtel de Ville 1855. Triomphe à l’Exposition universelle 1857. Elu le 10 janvier à l’Institut. Fin décembre, s’installe 6, rue de Furstenberg, actuel Musée Delacroix 1859. Dernier envoi au Salon dont L’Enlèvement de Rébecca. 1860/61. Travail intensif à la chapelle des Saints-Anges (église Saint Sulpice) 1863. Mort de Delacroix, 6, rue de Furstenberg, à Paris

Informations pratiques :

Lieu Musée du Louvre - Aile Sully, 2e étage Salle 20 à 23

Horaires ouvert tous les jours, sauf le mardi et le jeudi, de 9 h à 17 h 30 et jusqu’à 21 h 30 le mercredi.

Renseignements 01 40 20 53 17 - www.louvre.fr

Tarifs

Exposition accessible avec le billet d’en-trée aux collections permanentes du mu-sée : 8,50 euros, 6 euros après 18 h le lundi et mercredi. Accès gratuit le 1er dimanche de chaque mois et pour les moins de 26 ans le lundi à partir de 18 h. Accès libre pour les moins de 18 ans.

L’exposition présente soixante douze œuvres : aquarelles, pastels, dessins et albums de croquis. Les études pour cer-tains des tableaux les plus célèbres de Delacroix (Scènes des massacres de Scio, Mort de Sardanapale, L’entrée des Croisés à Constantinople, Le Naufrage de Don Juan, L’En-lèvement de Rébecca) et pour les grands cycles décoratifs (Palais Bourbon, Palais du Luxembourg, galerie d’Apollon au Louvre, Saint Sulpice) sont exposées à côté des recher-ches en rapport avec ses deux principales suites de lithogra-phies (Faust et Hamlet), les croquis faits sur nature (arbres et fleurs), les paysages, les études d’animaux (Tête de lion rugissant), et les copies d’après les maîtres (Cavalier orien-tal, tenant un bouclier et un sabre combattant, d’après Ru-bens). A cette occasion sont montrés exceptionnellement les trois albums utilisés au cours de son voyage en Afrique du Nord. L’un des carnets de dessins de l’artiste, « trésor national » tout récemment acquis, est présenté au centre du parcours. Cet album fut utilisé par Delacroix au cours de son séjour aux Eaux-Bonnes, station thermales réputée des Pyrénées (mi-juillet-mi août 1845). Exposé pour la première fois, il sera ouvert à l’une des doubles pages les plus significatives de l’album qui comprend une suite d’aquarelles d’une fraî-cheur exceptionnelles, séduisantes illustration des émotions ressenties par l’artiste devant une nature grandiose et re-transcrite sur le papier au cours de ses promenades. D’un bout à l’autre de sa vie, Delacroix n’a cessé de dessi-ner. Les milliers de feuilles dispersées au cours de la vente organisée après sa mort attestent l’importance que l’artiste accordait à ce travail. Riche de plus de trois mille dessins, grâce notamment à la générosité d’un grand collectionneur, Étienne Moreau-Nélaton, le fonds du musée du Louvre per-met, à lui seul, de découvrir la complexité d’un génie aux multiples faces, dont l’écriture a évolué, au cours du temps vers un lyrisme de plus en plus prononcé et une évidente synthèse des formes recréées par son imaginaire. Qu’il ait recours à l’inépuisable « dictionnaire » que lui offre la nature, qu’il dessine de souvenir ou de libre inven-tion, qu’il réagisse, comme c’est souvent le cas, à un texte littéraire, Delacroix est un dessinateur paradoxal, respec-tueux de la tradition et la transgressant en permanence. Il a utilisé, alternativement ou conjointement, presque toutes les techniques graphiques, fusain, sanguine, pastel, crayon gra-phite, plume, aquarelle ou lavis, en les poussant jusqu’à leur point d’accomplissement, sinon de rupture. Ses dessins

foisonnants, où s’enchevê-trent savamment et pas-sionnément, lignes et cou-leurs, hachures fiévreuses et courbes sensuelles, dres-sent une passerelle entre le passé et le présent.

Eugène Delacroix (1798-1863), Vagues se brisant contre une falaise, département des Arts graphiques, musée du Louvre © RMN / M. Bellot.

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Informations pratiques

Musée du Louvre, aile Sully, 2ème étage, salles 20 à 23 Entrée par la pyramide, la galerie du Carrousel et pour les vi-siteurs munis de billets, d’une carte Louvre jeunes ou Amis du Louvre, par le passage Richelieu. Tous les jours, sauf les mardi et jeudi, de 9 h à 17 h 30, nocturnes le mercredi jusqu’à 21 h 30. Accès libre avec le billet du musée. 8,50 euros ; 6 euros après 18 h les lundi et mercredi. Accès gratuit le 1er dimanche de chaque mois et pour les moins de 26 ans le lundi à partir de 18h. Accès libre pour les moins de 18 ans, les titulaires de la carte Louvre jeunes ou Amis du Louvre et les chômeurs. Banque d’information : 01 40 20 53 17 www.louvre.fr … aux caisses du musée, l’achat du billet à l’avance est recommandé : - par Internet : www.louvre.fr - par téléphone auprès de la Fnac (0 892 683 622) et

Ticketnet (0 803 346 346) - dans les magasins Fnac, Virgin Mégastore, Le Printemps,

Galeries Lafayette, Le Bon Marché, BHV, Auchan, Carre-four, Extrapole.

- dans les 340 gares Transilien SNCF d’Île-de-France.

Lieu

Horaires

Tarifs

Renseignements

Pour éviter l’attente

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par Arlette Sérullaz,conservateur général au département des Arts graphiques du musée du Louvre, directrice du musée Delacroix “ En tout objet, la première chose à saisir pour le rendre avec le dessin, c’est le contraste des lignes princi-pales […]. Une ligne toute seule n’a pas de signification, il en faut une seconde pour lui donner de l’ex-pression ”.

Eugène Delacroix

Faut-il revoir Delacroix ?, s’interrogeait Maurice Sérullaz en 1982 lors de l’exposition organisée au Louvre pour commé-morer le cent cinquantième anniversaire du voyage de Dela-croix au Maroc. Et de répondre sans hésiter par l’affirmative, convaincu que l’occasion était belle pour découvrir – ou redé-couvrir – l’extraordinaire génie d’un dessinateur souvent bien mal jugé. A cette question, nous faisons la même réponse, car l’homme – comme l’artiste – nous réserve encore des surpri-ses.

Si le corpus de l’œuvre peint d’Eugène Delacroix est quasiment achevé, nul catalogue ne pourra jamais prétendre à l’exhaustivité de l’œuvre dessiné, tant bien des feuilles et non des moindres ne sont pas encore localisées. Avec un fonds de près de trois mille feuilles et vingt-trois albums, ainsi qu’un ensemble de trois cent seize lettres autographes, le musée du Louvre est devenu l’institu-tion de référence pour quiconque s’intéresse à Delacroix. Fonds incomparable, d’autant plus insigne, qu’il a été constitué, pour l’essentiel, grâce à l’extrême générosité d’un seul homme, Étienne Moreau-Nélaton (1859-1927), amateur averti et éclairé, qui légua à l’État, dans un grand élan patriotique, toutes ses col-lections, dont plus de mille cinq cent dessins et quinze albums d’Eugène Delacroix. Cet ensemble fabuleux englobait la quasi totalité des thèmes traités par l’artiste, copies, recherches pour ses tableaux, ses peintures murales et ses gravures, dessins inspirés de la littérature et du théâtre, ainsi que de multiples croquis réalisés au cours de ses voyages en Angleterre et en Afrique du Nord.

Delacroix avait souhaité “qu’après sa mort ses dessins vinssent, comme un argument solennel, protester contre les reproches amers d’improvisation et de facilité, dont on l’avait poursuivi, et prouver qu’une “ improvisation ” aussi abondante et aussi solide que celle dont il avait fait preuve dans ses travaux décoratifs et ses tableaux, qu’une semblable “facilité” à exprimer par la forme et la coloration le sentiment et l’idée, à adapter l’esprit du dessin et l’éloquence de la couleur aux convenances du sujet choisi, eus-sent été, sans le secours de l’étude la plus persistante et la plus méthodique, des phénomènes sans exemples dans l’histoire de l’Art ” (Burty, 1880, I, p. XIII). Dès ses premières apparitions au Salon, en effet, il s’était vu re-procher son incapacité à dessiner correctement comme Ingres et l’habitude avait été vite prise de mettre en balance les deux artis-tes – celui qui incarnait une tradition et celui qui la transgressait – et de donner bien entendu la préférence au premier. De cette confrontation poussée à l’extrême, la caricature de Bertall, dans le Journal pour rire allait donner l’image la plus outrancière, mon-trant : “ M. Ingres, le Thiers de la ligne, et M. Delacroix,

Eugène Delacroix et le dessin

Eugène Delacroix (1798-1863), Hamlet et le spec-tre de son père, département des Arts graphiques, musée du Louvre © RMN / M.Bellot (catalogue n°8)

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le Proud’hon [sic] de la couleur ”, tous deux montés sur des che-vaux caparaçonnés, le premier, brandissant un porte-fusain – sym-bole du dessin, le second, armé d’un pinceau – symbole de la couleur, se livrant un duel féroce devant l’Institut ! A l’époque de Delacroix, la fameuse querelle qui opposa jadis Rubénistes et Poussinistes, partisans de la couleur et partisans de la ligne, est toujours vivace. Peu enclin à se ranger d’un côté ou de l’autre, l’artiste brouille les pistes en plaidant en faveur d’un dessin de coloriste. En fait, du croquis de premier jet au dessin le plus élaboré, Delacroix ne cesse de montrer son peu de goût pour le trait continu qui enserre la figure ou l’objet dans une épure. A la recherche de son style, il dessine sans relâche, passant d’une technique à l’autre suivant les circonstances. Qu’il utilise le gra-phite ou la plume, les traits chez lui varient à l’infini, tantôt ap-puyés, tantôt impalpables, juxtaposés, entrecroisés, spirales ou lacis, de façon à rendre l’impression du volume en mouvement. Lorsqu’il combine l’encre au lavis ou bien se sert de l’aquarelle, Delacroix joue des contrastes d’ombres et de lumière, n’hésite pas à laisser le blanc du papier en réserve pour restituer les subtilités de la lumière ou de l’atmosphère. Au fur et à mesure que sa main acquiert la pleine maîtrise de ses capacités, son écriture gagne en force et en expression : l’artiste sacrifie désormais l’accessoire à l’ensemble et le détail à l’essentiel, usant librement du “dictionnaire” de formes qu’il trouve dans l’observation de la na-ture pour trouver une harmonie parallèle à celle-ci. Mû par une imagination fiévreuse, stimulée en permanence par des lectures nombreuses et éclectiques, souvent tenaillé par le doute sans pour autant renoncer à ses aspirations profondes, Delacroix a construit son œuvre en partant de la chose vue vers le monde imaginé. Par leur nombre, leur variété et l’importance qu’il leur accordait, les dessins constituent une partie essentielle, sinon fondamentale, de l’œuvre de Delacroix. Ils sont, comme le Journal et la Corres-pondance, les témoignages les plus fidèles de l’homme comme de l’artiste, avec ses faiblesses mais aussi sa grandeur. Fait de contrastes, d’où les malentendus qui ont accompagné chacune de ses créations, le génie de Delacroix échappe assurément à toute définition : l’unanimité est encore loin, aujourd’hui, de se faire autour de son nom. Se fera-t-elle un jour ? Puisse du moins la sé-lection que nous proposons procurer à tous les amateurs de dessin la même délectation qui a été la nôtre en constituant ce porte-feuille et susciter de leur part le même émerveillement devant cette énergie fondamentale qui a maintenu Delacroix dans un état de disponibilité et de réceptivité permanentes, la main suivant, agile, l’œil prompt à saisir, à capter, à fixer, l’esprit contrôlant la spontanéité du geste. “ La main ne sert qu’à tenir l’outil qui écrit, dessine ou peint ”, confia un jour Delacroix à Louis de Planet. Plus tard, Matisse devait montrer à ses élèves que : “ Les lignes ne peuvent jamais être lâchées en liberté ”.

Arlette Sérullaz

Eugène Delacroix (1798-1863), Combat du Giaour et du Pacha, département des Arts graphiques, musée du Louvre © RMN / M.Bellot (catalogue n°27)

Eugène Delacroix (1798-1863), Bords d’un fleuve au crépuscule, département des Arts graphiques, musée du Louvre © RMN / Le Mage (catalogue n° 42)

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Il est nécessaire de rappeler que le père et le grand-père d’Étienne Moreau-Nélaton avaient eux aussi collectionné des œuvres de De-lacroix, l’artiste chéri de la famille. Lorsque Delacroix arriva à la station thermale des Eaux-Bonnes à la fin juillet 1845, il était mu-ni d’une lettre adressée par son ami d’enfance, Achille Piron, à Adolphe Moreau (1800-1859). Celui-ci était un familier des lieux, qu’il fréquentait depuis 1839, à cause de l’état de santé de sa femme. Peu à peu, Adolphe Moreau avait pris une part active dans la gestion de la petite ville. Il était donc naturel que Piron le prie de trouver un logement pour le peintre, chose peu aisée à une période de l’année où la station était particulièrement fréquentée. De cette époque, naquit une amitié durable entre les deux hom-mes. Adolphe Moreau devint par la suite l’agent de change de De-lacroix, preuve, s’il en fallait, de l’estime que lui portait ce der-nier. L’album a été principalement utilisé par Delacroix au cours de son séjour de quelques semaines dans la station thermale des Eaux-Bonnes, située au pied des Pyrénées dans la vallée d’Ossau, communes d’Aas et de Laruns (fin juillet – mi-août 1845). Sur les instances de son médecin, l’artiste, alors âgé de 47 ans, avait en effet accepté d’aller suivre une cure afin de retrouver des forces dans le calme et la tranquillité. Les lettres qu’il adresse à ses amis avant de partir et sur place – une dizaine – attestent l’extrême fati-gue qui était alors la sienne (il avait mené de front les chantiers de la Chambre des députés et du Sénat), ainsi que sa déception de-vant le caractère bruyant de cette station fort à la mode où se presse “ une foule de gens qu’on ne voit jamais à Paris. ” (lettre à Pierret, 26 juillet, exposée). Une fois logé, Delacroix parvient néanmoins à fuir malades et oisifs et entreprend de longues ran-données, son carnet dans la poche.

Un « trésor national » pour le département des Arts

graphiques : L’Album des Pyrénées

Eugène Delacroix (1798-1863), Torrent dévalant d’une montagne, aquarelle, dépar-tement des Arts graphiques, musée du Lou-vre © RMN / Le Mage. (catalogue n° 38)

Le musée du Louvre possède un ensemble exceptionnel de dessins et d’albums de Delacroix dont l’essentiel pro-vient du legs consenti par Étienne Moreau-Nélaton, en 1927. L’entrée dans les collections du département des Arts graphiques de l’album dit des Pyrénées, grâce aux dispositions fiscales instaurées par la loi du 4 janvier 2002, relative aux musées de France, et au mécénat de la société Lusis, est un événement d’importance, car cet album classé “trésor national” renferme une suite d’a-quarelles exceptionnelles.

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Certes ému par la majesté des montagnes, il se sent pourtant quel-que peu écrasé par leur aspect grandiose : “ Indépendamment de l’impossibilité d’un travail suivi, tout cela est trop gigantesque et on ne sait par où commencer au milieu de ces masses et de cette multitude de détails. ” (lettre à Hippolyte Gaultron, 5 août 1845, exposée). En fait, que ce soit dû à la fatigue ou à d’autres raisons, il semble bien qu’en dehors de cet album, Delacroix n’ait exécuté pendant son séjour qu’un petit nombre d’aquarelles. Une dizaine sont passées à la vente posthume de Delacroix en 1864. Le musée du Louvre en conserve six, exposées ici ; 1e British Museum de Londres, une ; les autres sont encore en mains privées. Protégé par une couverture cartonnée de couleur verte, à dos de basane, l’album porte sur le plat supérieur le cachet de cire rouge de la vente Delacroix (Paris, 22-27 février 1864) et une étiquette avec le numéro : 664-2 qui correspond au n° du catalogue de la vente : “ lot de 27 carnets, séjours à Champrosay, en Normandie, dans les Pyrénées, à Frépillon, etc.” Il comprend 62 feuillets des-sinés pour la plupart au graphite et rehaussés d’aquarelle. L’album débute par deux croquis à la mine de plomb, exécutés durant les quelques jours passés chez le frère du peintre, le géné-ral Charles-Henry Delacroix, à Mestras, petit port sur le bassin d’Arcachon (fos 2 recto, 3 recto). Viennent ensuite les pages dessi-nées aux Eaux-Bonnes (fos 3 verso à 41 recto) : douze aquarelles et vingt-cinq dessins à la mine de plomb, représentant des paysa-ges de montagne (vallée d’Ossau ; vue du pont de Louvie ; vallée du Valentin ; sommets à l’ouest de Laruns, depuis le Montagnon d’Iseye jusqu’au Saint Mont ; pic de Ger), des Ossalois et Ossa-loises en costume local ainsi que des lavandières au bord de la Sourde. Les plus beaux feuillets de l’album sont assurément ces vues en pleine nature : torrents, cascades, montagnes sous un ciel d’orage, profils de pentes boisées, etc., rapidement esquissés sur le motif à la mine de plomb puis rehaussés d’aquarelle, le soir, dans le calme de sa chambre d’hôtel. Après cette séquence, figurent deux croquis exécutés à Bordeaux, où Delacroix s’est arrêté trois jours et a revu son frère avant de rentrer à Paris vers la fin août (fos 42 recto et 43 recto). Enfin, les sept dernières pages de croquis à la mine de plomb représentent les fameux “ sauvages ” Ojibwas que le peintre américain George Catlin avait amenés à Paris en août 1845 et dont Delacroix décou-vrit, intrigué, les costumes et les danses (f° 44 et suivants). Les dessins sont bien souvent annotés par l’artiste qui, au début et à la fin de l’album, a également inscrit diverses adresses ainsi que des réflexions sur Olivier Goldsmith (1728-1774) et Samuel Johnson (1709-1784), tirées de la Biographie littéraire des ro-manciers célèbres depuis Fielding jusqu’à nos jours de Walter Scott (1826).

Les trésors nationaux sont des biens culturels qui, présentant un intérêt majeur pour le patrimoine national au point de vue de l’histoire, de l’art ou de l’archéologie, ont fait l’objet d’un refus temporaire de sortie du terri-toire. Pour ces œuvres, dès que le certificat d’exportation est refusé, et dans les 30 mois qui suivent, l’admi-nistration peut faire une offre d’achat au propriétaire, la détermination du prix étant confiée à des experts en cas de refus de ce dernier. Ensuite l’État peut maintenir son offre d’a-chat. Si le propriétaire la repousse, le certificat est à nouveau refusé (il peut l’être indéfiniment). Cependant, si l’État renonce à l’acquisition, l’œu-vre peut quitter le territoire national.

La loi du 4 janvier 2002 relative aux musées de France a institué deux dis-positifs destinés à encourager les en-treprises à maintenir en France les « trésors nationaux ». La première ouvre droit à une réduction de l’im-pôt sur les sociétés égale à 90 % des versements effectués par une entre-prise pour l’acquisition par l’État ou toute personne publique d’un « trésor national » destiné à une collection publique, la réduction étant plafon-née à 50 % de l’impôt dû. Le second instaure une réduction d’impôt égale à 40 % des dépenses d’acquisition consacrées par une entreprise à l’ac-quisition pour son propre compte d’un « trésor national ». Dans ce cas, l’œuvre, classée monument histori-que, doit être présentée au public dans un musée de France pendant dix ans et ne peut être revendue durant cette période. La loi du 1er août 2003 relative au mécénat, aux associations et aux fon-dations étend la première de ces dis-positions aux versements effectués par des entreprises en faveur de l’a-chat de tout bien culturel, en France ou à l’étranger, dont l’acquisition présenterait un intérêt majeur pour le patrimoine national.

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Si l’État a acheté du vivant de Delacroix un certain nombre de peintures (aujourd’hui conservées au Louvre, dans des musées de province ou dans des églises) et lui commanda d’importantes décorations, aucune entrée de dessin, que ce soit par achat ou par don, ne figure en revanche durant cette même pé-riode sur les registres du Cabinet des Dessins du Louvre. 1864 Lors de la dispersion, en vente publique, de l’atelier de Delacroix, un an après sa mort (22 au 27 février 1864), l'État ne se porte acquéreur – par l’intermédiaire de Frédéric Reiset, Conservateur des Dessins du Louvre – que de cinq œuvres, dont la Tête de lion rugissant (cat. n° 25). 1890 Philippe Burty, qui avait été chargé par Delacroix de mettre en ordre ses dessins en vue de leur disper-sion en vente publique, lègue un dessin, La Montée au Calvaire, ainsi qu’un album de croquis exécutés en Afrique du Nord en 1832 (cat. n° 21) 1907 Acquisition à la vente Alfred Robaut (18 décembre) de sept dessins (cat. n° 41) dont trois sont offerts par la Société des Amis du Louvre. 1908 Don par la Société des Amis du Louvre de quatre dessins acquis à la première vente Chéramy (5-7 mai) dont une aquarelle pour Les Massacres de Scio (cat. n° 3) et Arabe assis de face (cat. n° 22). 1911 Parmi les œuvres léguées par Isaac de Camondo (18 décembre 1908), figurent trois dessins de Delacroix dont un pastel, Bords d’un fleuve au crépuscule (cat. n° 42). 1912 Acquisition à la deuxième vente Henri Rouart (16-18 décembre) d’une étude, Femme nue allongée sur un lit (cat. n° 7). 1919 Don par la Société des Amis du Louvre de douze dessins acquis à la deuxième vente de la collection Ed-gar Degas (15-16 novembre) dont trois études pour La Liberté guidant le peuple (cat. n° 19). Parmi les œuvres léguées par Roger Galichon figurent six dessins de Delacroix dont Mariée juive de Tanger (cat. n° 23). 1920 Don par la Société des Amis du Louvre de trois dessins acquis à la vente de Paul Leprieur (21 novembre 1919), dont une aquarelle pour l’un des pendentifs de la bibliothèque du palais Bourbon, La Captivité à Babylone (cat. n° 31). 1925 Don par la Société des Amis du Louvre d’un dessin pour Le Naufrage de Don Juan (cat. n° 33) et d’un dessin pour La Mort de Sardanapale. 1927 Grâce à l’extrême générosité d’Étienne Moreau-Nélaton, l’œuvre de Delacroix dessinateur est désormais

Les principales acquisitions du fonds de dessins de

Delacroix du Louvre

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vraiment représentée au Louvre. En effet, par son legs qui fait suite à trois donations en 1906, 1907 et 1919, Étienne Moreau-Nélaton fait entrer au Cabinet des Dessins un fabuleux ensemble de dessins, d’aquarelles, de pastels et d’albums de croquis comportant près de mille cinq cent pièces. 1928 Acquisition à la vente Léonce Bénédite, Conservateur au Musée du Louvre (31 mai), de six dessins pour la Galerie d’Apollon au Louvre (cat. n° 46). 1930 Acquisition de six dessins de la collection Alfred Hachette dont quatre études pour la bibliothèque du Pa-lais du Luxembourg, puis de quatre dessins également pour la décoration du Palais du Luxembourg (cat. n° 32). 1932 Acquisition chez M. Cailac de trente-trois dessins de la collection Darcy (cat. n° 37). 1933 Avec le legs, en date du 8 décembre 1931, de Raymond Koechlin, Président du Conseil des Musées Na-tionaux, entrent quatorze dessins et aquarelles de Delacroix dont Le Christ au jardin des Oliviers (cat. n° 4). 1948 Don par la Société des Amis du Louvre de trois pastels pour La Mort de Sardanapale (cat. n° 15) acquis à la vente Decock (12 mai). 1953 Cession par la Société des Amis d’Eugène Delacroix de vingt-six dessins, aquarelles et pastels exposés par roulement au musée Delacroix (cat. n° 36). 1983 Acquisition en vente publique d’un album de croquis exécutés par Delacroix dès son arrivée à Tanger (cat. n° 20) et qui complètent l’album donné en 1890 par Philippe Burty. 1990 Don par Louis-Antoine et Véronique Prat d’un dessin, Le Christ sur le lac de Génésareth (cat. n° 49). 1991 Acquisition d’une étude pour L’Entrée des Croisés à Constantinople (cat. n° 34). 2004 Acquisition de l’ album des Pyrénées dans le cadre des dispositions fiscales instaurées par la loi du 4

janvier 2002 relative aux musées de France et grâce au mécénat de la société Lusis (cat. n° 38).

Eugène Delacroix (1798-1863), Etude pour les massacres de Scio, département des Arts graphiques, musée du Louvre © RMN / M. Bellot

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Le parcours permet d’appréhender l’essentiel de la carrière de l’artiste, entre 1821 et 1861, à la fois comme peintre de chevalet, décorateur et graveur. Il donne l’occasion d’apprécier la com-plexité d’un génie aux multiples facettes, qui a utilisé presque toutes les techniques graphiques et dont l’écriture a évolué, au cours des temps, vers un lyrisme de plus en plus prononcé et une évidente synthétisation des formes recréées par son imaginaire. La salle 22 présente des études pour les principaux tableaux réali-sés par Delacroix au cours des années 1821-1845, notamment les œuvres majeures présentées au Salon et les deux principales sui-tes de lithographies, Faust et Hamlet. Le séjour de Delacroix au Maroc en 1832 est également évoqué dans cette salle. Quelques-unes des recherches pour les grands cycles décoratifs entrepris par Delacroix, à partir de 1836, au palais Bourbon, au palais du Luxembourg, au Louvre (galerie d’Apollon) et à la cha-pelle des Saints-Anges à l’église Saint-Sulpice, sont réunies dans la salle 21. La salle 20 est centrée sur le séjour que fit Delacroix, sur ordre médical, dans la station thermale des Eaux-Bonnes et présente en vitrine l’album dit des Pyrénées, entré dans les collections du Louvre, grâce au mécénat de la Société Lusis. Une suite de des-sins en rapport avec les œuvres des dernières années, principale-ment d’inspiration religieuse, termine le parcours. La salle 23 évoque par ailleurs la personnalité d’Étienne Moreau-Nélaton, dont la générosité exemplaire a doté le Louvre d’un en-semble inestimable de dessins, d’albums et de lettres de Dela-croix.

Parcours

Publication

Collection “ Cabinet des dessins ” Cette collection donne accès à l’un des fonds d’arts graphiques les plus riches et les plus prestigieux du monde. Delacroix par Arlette Sérullaz. Coédition 5 Continents / Musée du Louvre. 96 p., 15 euros. Caractéristiques 96 pages, broché avec rabats, 21 x 21 cm, 55 ill. couleurs et 1 ill. en n/b. Disponible en trois langues. ISBN : 2 - 901 785 - 76 - X. 15 euros. Distribution Seuil

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4 - Le Christ au jardin des oliviers Aquarelle, sur traits de graphite, rehauts de gomme arabique, sur papier vélin. Au verso, annotation à la plume et encre brune, de la main de F. Villot : “ Je l’ai gravé. J’avais d’abord co-pié la tête exactement. D. me dit qu’elle ressemblait à celle d’un bossu et qu’il fallait que j’en refisse une de mon invention. Je grattais la tête de mon eau-forte dont il n’y eut que deux ou trois épreuves tirées par moi et j’en fis une autre au burin qui plut beaucoup à D. ” Cette aquarelle peut être rapprochée du tableau de même sujet commandé à Delacroix en 1824 (église Saint-Paul-Saint-Louis). Frédéric Villot, qui fut un ami très proche du peintre, réalisa à sa demande une gra-vure à l’eau forte et à la pointe sèche, techniques dans lesquelles il excellait. Legs Raymond Koechlin, 1932. RF 23 325 5 - Cavalier en armure allant vers la droite et étude d’armure Pinceau, lavis brun et noir, sur traits de graphite, rehauts de gomme arabique, sur papier vélin. Delacroix n’a cessé de travailler d’après l’Antique ou d’après les maîtres. L’exercice de la copie était à ses yeux infiniment salutaire, mais ne devait pas se limiter à la simple retranscription des modèles. Au cours de son séjour en Angleterre (fin mai – août 1825), l’artiste avait eu l’occasion d’étudier la collection d’armures du Dr Meyrick. Legs Étienne Moreau-Nélaton, 1927. RF 9834 6 - Cheval ayant un homme nu lié sur son dos,traversant une rivière Graphite, sur papier vélin filigrané. Annotations au graphite : Héron qui s’envole/Grue. L’homme dont le corps ne fait qu’un avec le cheval sur lequel il est lié est très certainement le héros qui inspi-ra au poète anglais Byron son Mazeppa (1819). Surpris en flagrant délit d’adultère par un Polonais jaloux, Ma-zeppa fut sur son ordre attaché, nu, sur un cheval sau-vage qui l’emporta sans jamais s’arrêter jusqu’au jour où il fut recueilli par les cosaques. Géricault, Horace Vernet, Chassériau et Louis Boulanger ont illustré également le poème de Byron. Legs Étienne Moreau-Nélaton, 1927. RF 9218

1 - Saint Sylvestre du 31 décembre 1817 Plume et encre brune (feuillet gauche), pinceau et lavis gris, sur traits de graphite, sur papier jaune (feuillet droit). Partie d’un album relié en maroquin rouge à filets d’or, composé de 206 feuillets de di-verses couleurs. Les fêtes de la saint Sylvestre ont été souvent le pré-texte pour Delacroix et ses amis d’enfance à de joyeuses réunions. De ces rencontres, un album dit “ de la St Sylvestre ” conserve le souvenir. La soirée du 31 décembre 1817 se tint chez Jean-Baptiste Pierret. Sur le feuillet de gauche, Delacroix et ses amis ont apposé leur signature et inscrit leur date de naissance. Sur le feuillet de droite, Delacroix est as-sis, de dos, au premier plan. Legs Étienne Moreau-Nélaton, 1927. RF 9140, fos 31 verso et 32 recto 2 - Étude pour Le Triomphe de la Religion dit aussi La Vierge du Sacré Cœur Graphite, plume et encre brune, lavis brun, sur papier vélin. L’œuvre avait été commandée en 1820 à Théodore Géricault pour la cathédrale de Nantes. Celui-ci, peu séduit par le sujet imposé, proposa à Delacroix, son condisciple dans l’atelier de Pierre Guérin et qui se trouvait à l’époque sans grandes ressources, de la réaliser à sa place. Non signée, l’œuvre aboutit fina-lement dans la cathédrale d’Ajaccio. La véritable identité de l’auteur ne fut révélée qu’en 1842. Legs Étienne Moreau-Nélaton, 1927. RF 9197 3 - Étude pour les Scènes des Massacres de Scio Aquarelle, sur traits de graphite, quelques rehauts de gomme arabique, sur papier vélin. En bas à droite, à la plume et encre brune : 6. Cette feuille haute en couleurs se rapporte au tableau que Delacroix exposa au Salon de 1824 (Louvre) et qui rappelle un événement dramatique survenu en avril 1822 au cours de la guerre d’indépendance des Grecs contre les Turcs. Elle comporte une différence notable par rapport à la composition définitive, où un vaste paysage a remplacé la colline dont la masse bouche ici l’horizon. Don de la Société des Amis du Louvre, 1908. RF 3717

Cartels des œuvres exposées

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7 - Jeune femme nue, étendue, vue de dos, et tête de la même Graphite, sur papier vélin filigrané. Annotations au graphite : 27 rue St. Marc Hotel des (?). Au verso, deux études de femmes nues étendues sur le dos. Graphite. Cette étude des années 1824-1826 a sans doute servi pour la peinture représentant une Jeune femme nue étendue sur le dos (collection particulière). La pose du modèle reproduit, à l’inverse, celle de la Grande Odalisque d’Ingres (Louvre), que Delacroix a peut-être vue au Salon de 1819 où elle fut exposée. La double étude du verso pourrait être une première pensée pour l’Odalisque étendue sur un divan (Cambridge, Fitzwilliam Museum). Achat, 1912. RF 4156 8 - Hamlet et le spectre de son père Plume et encre brune, lavis brun, sur traits de gra-phite, sur papier vélin. Doublé. Au verso, visible par transparence, croquis d’un personnage tenant une épée. Delacroix s’est intéressé très tôt au théâtre de Sha-kespeare et en particulier à la tragédie de Hamlet. Sans doute exécuté vers 1824-1829, ce dessin correspond à la scène I de l’acte I. Delacroix en a repris le sujet dans l’une des lithographies de la série qu’il réalisa entre 1834 et 1843. Legs Étienne Moreau-Nélaton, 1927. RF 9328 9 - Un lit défait Aquarelle, sur traits de graphite, sur papier vergé. Au verso, nu féminin, de face et reprise du motif du lit. Graphite et aquarelle. Œuvre de jeunesse de Delacroix à laquelle on peut rattacher diverses études d’intérieurs généralement situées vers 1822-1827, cette feuille montre la maî-trise acquise par l’artiste dans la technique de l’aqua-relle. Legs Étienne Moreau-Nélaton, 1927. RF 9810 10 - Paysage de la campagne anglaise avec trois arbres et une clôture Aquarelle, sur papier vélin. Au verso, études d’après des statues de gisants et de priants. Aquarelle, sur traits de graphite. Annotations au graphite : Sir Bernard Brown (?) décapité du temps d’Edouard III. Le bouclier n’est pas du temps

de la figure. Duc de Cornouailles un peu avant Edouard II. Eperons à aiguillons, à cette époque les mollettes comme(ncent ?). Ce paysage fut exécuté lors du séjour que Delacroix fit à Londres de mai à fin août 1825. Certaines des figures dessinées au verso proviennent du groupe du Couronnement d’Henri V comme roi de France, à l’abbaye de Westminster. Legs Étienne Moreau-Nélaton, 1927. RF 9887 11 - Études d’après des miniatures persanes Aquarelle, sur traits de graphite (feuillet gauche), plume et encre brune, aquarelle, sur traits de graphite (feuillet droit). Partie d’un album à couverture carton-née recouverte de papier marron, dos de peau rouge, composé de 42 feuillets. Les annotations sur les deux feuillets précisent les couleurs. Les figures ont été copiées d’après deux ouvrages, Costumes Turcs de la Cour et de la ville de Constan-tinople peints et coloriés par un artiste turc en 1720 et Modèles d’écriture ornés de portraits et costumes de prophètes et autres personnages indiens et per-sans, que Delacroix a sans doute empruntés dans les années 1820 à la Bibliothèque nationale. Legs Étienne Moreau-Nélaton, 1927. RF 9145, f° 17 verso et f° 18 recto 12 - Turc à cheval dans la campagne Aquarelle, rehauts de gouache et de gomme arabique, sur papier vélin. Signé en bas à gauche, à la plume et encre brune : Eug Delacroix. Par son sujet, comme par son style, cette aquarelle est très proche de deux estampes à l’aquatinte, Turc sellant son cheval et Turc montant à cheval, caracté-ristiques de l’inspiration orientaliste qui marque l’œuvre de Delacroix dans les années 1820. Don Étienne Moreau-Nélaton, en 1907. RF 3373 13 – Homme vu en buste, montrant un grand livre Fusain, estompe, sur papier vélin chamois. Étude pour l’ange montrant le recueil des lois, dans L’Empereur Justinien composant ses lois, que Dela-croix peignit pour la salle des séances de la Section de l’Intérieur au Conseil d'État (1826). Cette œuvre a disparu lors de l’incendie de 1871 ; il en existe une esquisse peinte (Paris, musée des Arts décoratifs) ain-si que quelques dessins. Don Étienne Moreau-Nélaton, 1907. RF 3411

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14 - Portrait de Félix Guillemardet Graphite, sur papier vélin filigrané. Félix Guillemardet (1796-1842) est l’un des camara-des d’enfance les plus chers au cœur de Delacroix. Son père, Ferdinand Guillemardet, ambassadeur de France en Espagne de 1798 à 1800, a été peint par Goya (le tableau est au Louvre). Legs Étienne Moreau-Nélaton, 1927. RF 9224 15 - Étude de femme nue, renversée en arrière Pastel, sanguine et craie, sur papier bis. Étude pour la femme égorgée au premier plan de la Mort de Sardanapale (Louvre) dont l’érotisme vio-lent et cruel fit scandale au Salon de 1827-1828. De-lacroix avait légué ce pastel ainsi que deux autres pour la même composition au peintre messin Char-les-Laurent Maréchal (1801-1887). Don de la Société des Amis du Louvre, 1948. RF 29 666 16 - Faust et Méphistophélès galopant dans la nuit du sabbat Graphite, sur papier vélin chamois. Signé en bas à gauche, au graphite, des initiales. Au verso, croquis de personnages antiques et orientaux. Graphite. Cette étude prépare l’une des dernières planches de la suite lithographiée de Faust que Delacroix réalisa à la demande de l’éditeur Charles Motte en 1826-1827, pour accompagner la traduction faite par Albert Stapfer du texte de Goethe. Legs Étienne Moreau-Nélaton, 1927. RF 10 006 17 - Cavalier oriental tenant un bouclier et un sabre, combattant Graphite, sur papier vélin. Il s’agit d’une copie, très libre, d’un détail de la Chasse aux lions de Rubens, réalisée non pas d’après l’original jadis au musée des Beaux-Arts de Bor-deaux mais d’après la gravure de Pieter Claesz Sout-man (v. 1580-1617), un des graveurs préférés de Rubens. Legs Étienne Moreau-Nélaton, 1927. RF 9669 18 - Lionne morte et écorchés de félins Graphite, sur papier vergé filigrané. Delacroix a utilisé le motif principal de cette feuille pour une peinture conservée au San Francisco Art Museum. Le dessin a sans doute été exécuté le 19

juin 1829, au cours d’une visite à la ménagerie du Muséum où Delacroix avait l’habitude de venir tra-vailler en compagnie du sculpteur Barye. Legs Étienne Moreau-Nélaton, 1927. RF 9674 19 - Étude pour La Liberté guidant le peuple Graphite, avec légers rehauts de blanc, sur papier vélin. Cette étude qui appartint au peintre Edgar Degas se rapporte à la figure principale du célèbre tableau ex-posé au Salon de 1831 et conservé au Louvre. Avec sa taille fine et cambrée et son visage allongé, inscrit dans cet ove si particulier, hérité de Géricault, le mo-dèle incarne bien l’idéal féminin de Delacroix. Don de la Société des Amis du Louvre, 1918. RF 4522 20 - Porte à Tanger et croquis d’Arabes Graphite et aquarelle (feuillet gauche), graphite, plume et encre brune (feuillet droit). Partie d’un album à couverture cartonnée recouverte de papier vert, composé de 56 feuillets. Ce petit album est le premier utilisé par l’artiste dès son arrivée à Tanger, le 25 janvier 1832, avec la mis-sion diplomatique dirigée par Charles de Mornay et envoyée par le roi Louis-Philippe auprès de l’empe-reur du Maroc. Le folio 8 recto porte la date du samedi 28 janvier : au cours de la journée, Delacroix s’est promené dans la ville et a rendu visite à Jacob Benchimol, frère d’Abraham, le drogman du Consulat de France qui lui servit de guide tout au long de son séjour. Achat, 1983. RF 39 050, f° 7 verso et f° 8 recto 21 - A Meknès : paysage avec mosquées et per-sonnages, portes, croquis d’Arabes et de juifs Plume et encre brune, aquarelle. Partie d’un album à couverture cartonnée, recouverte de papier brun, composé de 97 feuillets. Cet album est l’un des fleurons des collections du Louvre et constitue la seconde partie du journal de voyage de Delacroix en Afrique du Nord et en Espa-gne. Il est ouvert à une double page correspondant à la journée du 1er avril 1832. Arrivé à Meknès le 10 mars, Delacroix ne put circuler dans la ville qu’après l’audience de l’empereur, finalement accordée le 22 mars. Legs Philippe Burty, avec réserve d’usufruit au profit du Dr Charcot, 1890, entré en 1891. Inventaire 1712 bis, fos 23 verso et 24 recto

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22 - Arabe assis de face Graphite, estompe lavée. Doublé. Daté en bas au graphite : 27 jr. (janvier) et annoté en haut : Chemise. Un des premiers dessins exécutés par Delacroix deux jours après son arrivée à Tanger. Impression-né par la noblesse des Arabes, l’artiste voyait en eux la réincarnation des grandes figures de l’Anti-quité. Don de la Société des Amis du Louvre, 1908. RF 3718 23 - Mariée juive de Tanger Aquarelle, sur traits de graphite, sur papier beige. Cette feuille est l’une des plus célèbres du fonds Delacroix du Louvre, tout à la fois remarquable document sur les vêtements et les parures portés par les femmes juives à l’occasion de leurs noces, et œuvre à part entière, soigneusement composée comme un tableau. Delacroix assista à une noce juive à Tanger, le 21 février 1832. Legs Roger Galichon, 1918. RF 4614 24 - Arabes et architectures mauresques Graphite et estompe, sur papier vélin beige. Delacroix réalisa ce dessin à Meknès, où il séjour-na avec la mission française du 15 mars au 5 avril 1832. Legs Étienne Moreau-Nélaton, 1927. RF 10 086 25 - Tête de lion rugissant Aquarelle, gouache, sur traits de graphite, sur papier vélin. Cette aquarelle est incontestablement la plus spec-taculaire des cinq œuvres acquises par l'État lors de la vente posthume de Delacroix. Elle a été pré-cédée par un dessin, pris sur le vif, d’après l’un des félins de la Ménagerie du Museum, dit “ jeune lion d’Alger ”, que le sculpteur Barye a également étu-dié à plusieurs reprises. Achat, 1864. Inventaire MI 893 26 - Études pour le Salon du Roi au Palais- Bourbon Plume et encre brune sur traits de graphite, sur pa-pier vélin. Doublé. En 1833, Delacroix est chargé de décorer le Salon du Roi au Palais-Bourbon, dont la rénovation avait

été confiée à l’architecte Jules de Joly. Le chantier du-ra cinq ans, eu égard à la complexité du plan de la pièce. Les croquis se rapportent à la frise de la Justice, au-dessus de la niche qui abritait à l’époque le trône royal. Legs Étienne Moreau-Nélaton, 1927. RF 9970 27 - Combat du Giaour et du pacha Pinceau et lavis brun, sur traits de graphite, sur papier vélin. Le sujet a inspiré à Delacroix deux peintures, une li-thographie et plusieurs dessins. Il est tiré d’un poème de Byron, Le Giaour (1813), qui relate les amours mal-heureuses d’un Vénitien, le Giaour, et d’une esclave, Leila, appartenant au sérail d’un riche pacha, Hassan. Legs Étienne Moreau-Nélaton, 1927. RF 9331 28 - Étude pour La Bataille de Taillebourg Graphite, sur papier vélin beige. Doublé. Annotations au graphite : les chevaux et les chevaliers tués en dé-fendant le roi/tenant la bride. Le tableau, commandé à Delacroix en 1834 pour les galeries historiques du château de Versailles, fut expo-sé au Salon de 1837 puis installé dans la Galerie des Batailles. Le sujet est en partie tiré de la Vie de saint Louis par Jean de Joinville, chapitre XXII : emporté par son ardeur, le roi Saint-Louis franchit le pont de Taillebourg sur la Charente et se trouve au milieu des Anglais venus porter assistance au comte de la Marche (21 juillet 1242). Legs Étienne Moreau-Nélaton, 1927. RF 9344 29 - Jardin au crépuscule avec bâtiments dans le fond Aquarelle, sur traits de graphite, sur papier vélin. Il s’agit peut-être d’une vue prise par Delacroix vers 1838, depuis la fenêtre de son atelier au 17 de la rue des Marais-Saint-Germain. Legs Étienne Moreau-Nélaton, 1927. RF 9760 30 - Études pour la bibliothèque du Palais-Bourbon Graphite, sur papier vergé filigrané doublé. Les annotations au graphite concernent des sujets sus-ceptibles d’être traités dans les pendentifs Delacroix a reçu la commande du plafond de la biblio-thèque du Palais-Bourbon en 1838. Il s’agissait de dé-corer cinq coupoles sur pendentifs et deux hémicycles. Le peintre y a travaillé pendant neuf ans, aidé de colla-

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borateurs (1838-1847). Cette feuille fait partie de ses premières recherches. Legs Étienne Moreau-Nélaton, 1927. RF 9400 31 - La captivité à Babylone Aquarelle, rehauts de gouache, sur traits de graphite, sur papier vélin chamois. Étude quasi définitive pour l’un des pendentifs de la coupole de La Théologie, au plafond de la bibliothèque du Palais-Bourbon (1838-1847). La scène évoque la captivité du peuple de Judas à Babylone après la prise et le sac de Jérusalem en 597 avant Jésus-Christ. Don de la Société des Amis du Louvre, 1919. RF 4774 32 - Étude pour l’Hémicycle de la Bibliothè-que du palais du Luxembourg Graphite, sur papier vergé filigrané. Annotation au graphite : Portant un vase/l’enfant dans la noce juive. Delacroix a été chargé en 1840 de décorer la cou-pole de la bibliothèque du Palais du Luxembourg, ainsi que l’hémicycle. Il termina ce chantier en 1846. Sur les conseils de Frédéric Villot, le pein-tre représenta dans l’hémicycle : Alexandre après la bataille d’Arbelles, ayant enfermé les poèmes d’Homère dans un coffret d’or. Achat, 1930. RF 12 940 33 - Étude pour Le Naufrage de Don Juan Pinceau et lavis brun, sur traits de graphite, sur papier vélin beige. Au verso, groupe de personnages, deux croquis de têtes, deux études pour un Christ en croix et liste de sujets en rapport avec Goetz de Berlichin-gen de Goethe. Graphite. Étude pour le tableau exposé au Salon de 1841, sous le titre Un Naufrage (Louvre), inspiré par l’œuvre de lord Byron, Don Juan (1818-1823). Delacroix illustre le moment où Don Juan et ses compagnons, perdus en pleine mer, s’apprêtent à tirer au sort celui d’entre eux qui servira de nour-riture aux autres (Chant II, Stance LXXV). Don de la Société des Amis du Louvre, 1925. RF 6743

34 - Étude pour L’Entrée des croisés à Constantinople Graphite, sur papier vergé filigrané. Annotations au graphite, en haut à droite : le plan derrière/Baudoin dans l'ombre/du monument. Le tableau, commandé en 1838 par le roi Louis-Philippe pour les galeries historiques de Versailles, fut exposé au Salon de 1841. Il est exposé au Louvre de-puis 1885. Le sujet se rapporte à la malencontreuse ex-pédition militaire menée par les croisés à la demande de l’héritier légitime du trône de Byzance (1202-1204). Ayant pris Constantinople en juillet 1203, les croisés, menés par Baudouin, comte de Flandres, durent faire de nouveau le siège de la ville qu’ils mirent à sac après s’en être rendus maîtres (12 avril 1204). Achat, 1991. RF 42 753 35 - Étude pour La Justice de Trajan Plume et encre brune, graphite, sur papier vélin. Annotations à la plume et encre brune et au graphite. Étude pour le tableau exposé au Salon de 1840, acquis par l’État en 1842 et conservé au musée des Beaux-Arts de Rouen. Le sujet est emprunté à la traduction de la Divine Comédie de Dante, par Antoine Deschamps et illustre un passage du chant X du Purgatoire : “ Une veuve était là, de douleur insensée/s’efforçant d’arrêter sa marche commencée ;/autour de l’empereur s’agi-taient les drapeaux,/Et la terre tremblait sous les pied des chevaux ”. Legs Étienne Moreau-Nélaton, 1927. RF 9364 36 - Trois études de chats Graphite. Daté en bas à gauche au graphite : 5 Xbre 1843 et anno-té à droite : épaule. Le catalogue de la vente posthume de Delacroix en 1864 comportait trente feuilles avec des “ études de chats, d’après nature ”, regroupées en un seul lot. Achat, 1953. RF 32 262 37 - Étude pour Le Sultan du Maroc Graphite, sur papier vergé. Annotations à la plume et encre brune : Ensembles avec les habits/d’après Le Nègre. C’est à partir de quelques croquis et de notes jetés à la hâte sur les pages du petit album exposé au n° 20, que Delacroix réalisa en 1845 une grande toile qu’il exposa au Salon cette même année (Toulouse, musée des Au-gustins). Au lieu de représenter exactement l’audience

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accordée à la mission française par l’empereur du Maroc, Delacroix opta finalement pour une com-position centrée sur le monarque et supprima le groupe des Français. Achat, 1932. RF 22 970 38 - Torrent dévalant d’une montagne Aquarelle, sur traits de graphite. Annotations au graphite : L’écume rose vert blanc/ciel/reflet et transparent/jour d’en haut/refl(et)/clair du ciel/brun n(oir). Partie d’un album à couverture cartonnée de cou-leur verte, dos de basane, comprenant 62 feuillets. Vue du torrent du Valentin, dessinée par Delacroix lors de son séjour dans la station thermale des Eaux-Bonnes, située au pied des Pyrénées. Deux autres vues du même torrent se trouvent au fos 31 verso, 32 verso et 33 recto de l’album. Achat, 2004 dans le cadre des dispositions fiscales instaurées par la loi du 4 janvier 2002 relatives aux musées de France et grâce au mécénat de la société Lusis. RF 52 997, fos 29 verso et 30 recto 38 – Panorama de montagnes Aquarelle, sur traits de graphite. Annotations au graphite : Roch[ers] – vert plus ocre j[aune] – terre d’Égypte [deux fois] – rochers gris orangés – smalt – sm[alt] – vert vif – r[ocher ; trois fois]. Vue des sommets à l’ouest de Laruns et du Monta-gnon d’Iseye au Saint-Mont, dessinée par Dela-croix lors de son séjour dans la station thermale des Eaux-Bonnes, située au pied des Pyrénées. Achat, 2004 dans le cadre des dispositions fiscales instaurées par la loi du 4 janvier 2002 relatives aux musées de France et grâce au mécénat de la société Lusis. RF 52 997, fos 14 verso et 15 recto 39 - Montagnes des Pyrénées par temps sombre et brumeux Aquarelle, sur papier vergé. Annotation au verso, au graphite : Eaux-Bonnes 45. Curiste obéissant mais bien décidé à se ménager des tête-à-tête solitaires avec la nature, Delacroix s’est promené à pied aux abords immédiats des Eaux-Bonnes, même par mauvais temps, se ris-quant à retranscrire en de rapides aquarelles des points de vue difficiles à situer, parce que noyés dans la brume. Legs Étienne Moreau-Nélaton, 1927. RF 9451

40 - Cinq études d’indiens Plume et encre brune, sur papier vélin. En 1845, à l’occasion d’une exposition organisée à Paris par le peintre américain Georges Catlin, un groupe d’indiens Iowas donna un spectacle de danses rituelles. En septembre de la même année, un second groupe d’indiens, de la tribu des Ojibwas, se produisit à Paris. Intrigué, Delacroix les dessina à plusieurs re-prises. Legs Étienne Moreau-Nélaton, 1927. RF 9311 41 - L’Enlèvement de Rébecca Graphite, sur papier vergé filigrané. Le roman de Walter Scott, Ivanhoé, traduit en français en 1820, inspira à Delacroix un grand nombre d’œu-vres entre 1823 et 1858. Certains sujets furent déclinés en plusieurs versions, c’est notamment le cas de L’En-lèvement de Rébecca. Le dessin, qui se rapporte au ta-bleau peint en 1846 (New York, The Metropolitan Mu-seum of Art), a appartenu à Alfred Robaut et compor-tait à l’origine au verso le croquis du groupe des deux hommes hissant Rébecca sur le cheval du templier Bois-Guilbert, réuni ici sur le même montage. Achat, 1907. RF 3704 42 – Bords d’un fleuve au crépuscule Pastel, sur papier gris. Plus connu sous les titres La Nuit ou L’Inondation, ce paysage librement esquissé n’a jamais pu être identifié et daté précisément. Pour des raisons de style, on serait enclin à le situer plutôt dans la décade 1847-1857, mais il faut bien admettre que Delacroix a laissé peu d’informations sur cette partie de son œuvre. Don Isaac de Camondo, 1912. RF 4049 43 - Vagues se brisant contre une falaise Aquarelle et gouache, sur papier vélin beige. Delacroix a fréquemment traité au cours de ses séjours sur la côte normande le motif des falaises au bord de la mer. Cette feuille est l’une des plus célèbres et des plus impressionnantes de la collection réunie par Étienne Moreau-Nélaton. Don Étienne Moreau-Nélaton, 1919. RF 4654 44 - Promeneur aux Petites-Dalles Aquarelle, sur graphite, sur papier vélin. Daté et localisé, en bas à gauche, au graphite : Petites-Dalles/14 8. Annotations au graphite, de gauche à droite : vert/vert jaune herbes/id brun/mont à travers

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les arbres. Au verso, paysage avec des arbres. Graphite. Daté au graphite : 14 8. Provenant sans doute d’un album démembré, cette double page porte une date, certes incomplète, mais qui renvoie à une promenade faite par Dela-croix aux Petites-Dalles près de Sassetot-le-Mauconduit, le dimanche 14 octobre 1849, en compagnie de son cousin Bornot. Legs Étienne Moreau-Nélaton, 1927. RF 9426 45 - La Résurrection de Lazare Graphite, sur papier vergé filigrané. Le dessin se rapporte à la peinture signée et datée 1850, que Delacroix exposa au Salon de 1850-1851 (Bâle, Kunstmuseum). Il présente certaines variantes par rapport à la composition définitive. Legs Étienne Moreau-Nélaton, 1927. RF 9456 46 - Apollon sur son char Graphite. Annotations au graphite : Hommes autour des roues. Par un arrêté du 8 mars 1850, Delacroix est chargé de réaliser le plafond central de la galerie d’Apol-lon au Louvre, laissé inachevée par Charles Le Brun. Aidé de Pierre Andrieu, il reprend, en le mo-difiant, le projet prévu par Le Brun : Apollon sur son char. Le dessin fait partie des nombreuses recherches qui ont précédé la réalisation du pla-fond. Achat, 1928. RF 11 965 47 - Desdémone maudite par son père Graphite, sur papier vergé filigrané. Othello et ses amis Graphite, sur papier vergé filigrané Annotations au graphite : Imogène endormie/Cymbeline Marmion la jeune femme devant les juges/Marguerite seule/Desdémone et la servante/en haut d’un escalier. Le sujet est tiré à la fois de la pièce de Shakes-peare, Othello, et de l’opéra de Rossini, qui inspi-rèrent à Delacroix plusieurs toiles dans les années 1850. Étude pour le tableau du musée de Reims, le dessin faisait à l’origine partie d’une feuille plus grande, comportant à droite un groupe de trois hommes vêtus à l’orientale, qui en a été détaché à une date et pour une raison indéterminées. Les

deux fragments ont été réunis pour l’exposition et mon-trent une composition assez proche du tableau où le groupe apparaît toutefois à l’arrière plan. Legs Étienne Moreau-Nélaton, 1927. RF 9360 48 - Cavalier désarçonné dans un paysage Graphite. Daté en haut à droite, au graphite : 30 juillet/54/soir. Le dessin fait partie des premières recherches pour la Chasse aux lions commandée par l’État le 20 mars 1854 et devant être montrée à l’Exposition universelle de 1855 (Bordeaux — musée des Beaux-Arts). Legs Étienne Moreau-Nélaton, 1927. RF 9480 49 - Le Christ sur le lac de Génésareth Graphite. Daté et annoté au graphite : 3 août 54/le jour où l’envie m’a pris d’aller en Italie. Le thème du Christ et ses disciples sur le lac de Génésa-reth, tiré de trois Évangiles : Matthieu (VIII, 23-27), Marc (IV, 37-40) et Luc (VIII, 22-25), a inspiré à Dela-croix une dizaine de tableaux entre 1853 et 1854. Le dessin ne se rapporte pas directement à l’une ou à l’au-tre de ces œuvres. L’annotation apposée par le peintre est émouvante, exprimant un désir – en fait jamais réali-sé – d’un voyage en Italie. Don Louis-Antoine et Véronique Prat, par l’intermé-diaire de la Société des Amis du Louvre, en 1990 et dé-posé au musée Delacroix. RF 42 660 50 - Étude pour La Chasse aux lions Graphite, sur papier vélin. Doublé. Pour l’Exposition universelle de 1855, où il présente une sélection rétrospective de ses œuvres, Delacroix exécute une Chasse aux lions, apothéose d’un thème qu’il traita encore plusieurs fois avant sa mort. Le dessin est une étude pour ce tableau dont il ne subsiste qu’un fragment (Bordeaux, musée des Beaux-Arts). Legs Étienne Moreau-Nélaton, 1927. RF 9477 51 - Étude d’un chêne Graphite, sur papier vélin. Doublé. Daté au graphite : 13 mai/mercredi. La date, incomplète, renvoie à l’année 1857. Delacroix, qui a loué depuis 1844 une petite maison à Champrosay, près de Fontainebleau, travaille durant le mois de mai dans la forêt de Sénart toute proche. Il dessine fréquem-ment les arbres et plus principalement le fameux chêne d’Antin. C’est à partir de ces études qu’il composera les

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arbres dominant le groupe de Jacob luttant avec l’ange, au mur gauche de la chapelle des Saints-Anges à Saint-Sulpice. Legs Étienne Moreau-Nélaton, 1927. RF 9432 52 - Fleurs et branche de fuchsia Aquarelle, sur traits de graphite, sur papier vergé filigrané. Annotation au graphite : boutons. Au verso, fleurs et branches de fuchsia. Aquarelle, sur traits de graphite. Délicatement rehaussée à l’aquarelle, cette étude fait en quelque sorte pendant au Fuchsia en pot de l’ancienne collection Gobin ainsi qu’à l’étude de lauriers-roses conservée au musée Bonnat à Bayonne. Elle a sans doute été exécutée lors du séjour de Delacroix à Croze, chez les Verninac (septembre 1855). Legs Étienne Moreau-Nélaton, 1927. RF 9803 53 - Félin près d’une urne et crocodile Plume et encre brune, sur papier vélin. Annotations en haut à gauche, à la plume et encre brune : Couder/Petitot/Gateaux/Reber/Lebas. Les noms inscrits en haut du dessin sont ceux de cinq membres de l’Institut. Delacroix, qui se présenta sept fois à l’Institut avant d’être enfin élu en janvier 1857, a sans doute noté leurs noms en prévision des visites à leur rendre, conformément au protocole. Legs Étienne Moreau-Nélaton, 1927. RF 9741 54 - Étude pour La Mise au Tombeau Plume et encre brune, quelques traits de graphite, sur papier vergé filigrané. Annotation à la plume et encre brune : coiffé du linceul. Étude pour la peinture exposée au Salon de 1859 (Tokyo, National Museum of Art). Dans la compo-sition définitive, le corps du Christ est inversé. Legs Étienne Moreau-Nélaton, 1927. RF 9425 55 - Deux études d’encensoir Graphite, sur papier vergé filigrané. Daté au graphite : 16 mars/61. Un encensoir assez proche de celui esquissé à gau-che est visible le long d’une marche, au premier plan à l’extrême-droite de la peinture ornant le mur droit de la chapelle des Saints-Anges en l’église Saint-Sulpice. Delacroix avait été chargé de déco-

rer cette chapelle en 1849 mais ne la termina qu’en 1861. Legs Étienne Moreau-Nélaton, 1927. RF 9523 Œuvres présentées uniquement dans l’exposi-tion (hors catalogue) H. C. – Projets de tableaux Graphite, sur papier vélin. Annotations dont : arabes menant les chevaux à la mer ou les ramenant / un camp / soldats conduisant à la ri-vière […]. Doublé. Les deux feuilles accolées par le milieu se rapportent à deux compositions différentes exécutées à la même épo-que : Passage d’un gué au Maroc (1858, musée d’Or-say) et Vue de Tanger prise de la côte (1858, Minneapo-lis Institute of Arts). Certaines des annotations ainsi que les deux schémas de plan sont peut-être en relation avec les recherches menées par Delacroix en 1857 pour se trouver un atelier moins loin de Saint-Sulpice où il tra-vaillait intensément depuis 1856. Legs Étienne Moreau-Nélaton, 1927. RF 9513 H. C. - Femme nue allongée tenant un miroir Plume et encre brune, sur papier vélin. Daté à la plume et encre brune : 7 7 br. 57. �

Reprise d’un motif cher à Delacroix, ce dessin est très certainement celui qu’il mentionne dans son Journal le 13 avril 1863 : “ Aujourd’hui M. Burty a emporté pour faire des essais lithographiques, quatre dessins au cal-que, dont une feuille avec la femme tenant un miroir, croquis à la plume ”. Legs Étienne Moreau-Nélaton, 1927. RF 9629 H. C. - Six monnaies antiques Graphite, sur papier vélin chamois. Dans les années 1820, Delacroix a multiplié les études d’après des monnaies ou des camées antiques, prenant comme modèles les collections du Cabinet des médail-les de la Bibliothèque nationale. La monnaie en haut à gauche est la copie d’un statère du IVe siècle, qui repré-sente Taras sur le Dauphin. A droite, le verso de cette même pièce orné d’un cavalier. Au-dessous, à gauche, copie d’un statère représentant Ajax, fils d’Oilée, chef du contingent locrien durant la guerre de Troie. Au cen-tre, tête d’Héraklès barbu et tête de Satrape coiffée de la kyrbosia (revers d’un tridrachme d’argent frappé en Ci-licie vers 370 av. J.6C.). Legs Étienne Moreau-Nélaton, 1927. RF 9215

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H. C. - Études pour La Mort de Sardanapale Plume et encre brune, sur papier vélin. Au verso, autres études pour le même tableau Graphite. Études pour La Mort de Sardanapale (1826-1827 ; Louvre) avec en particulier un croquis plus poussé pour la figure de Sardanapale étendu sur son lit. Au verso, croquis pour l’Éthiopien tenant le cheval au premier plan à gauche, études pour l’esclave égorgeant une femme à droite au premier plan et plusieurs croquis pour divers personnages du ta-bleau. Don Baron Vitta, 1921. RF 5277 H. C. - Femme nue, à mi-corps, allongée, les bras levés et reprise de la tête Fusain, sur papier vergé. Au verso, croquis d’une figure debout. Graphite. Chargé de décorer le salon du Roi au Palais-Bourbon, Delacroix y travailla, seul, de 1833 à 1838, menant ses recherches avec passion et mé-thode afin de parvenir au tracé le plus juste. Ce dessin est une étude directe pour la femme étendue au-dessus de la porte-fenêtre centrale de la frise de La Guerre. Legs Étienne Moreau-Nélaton, 1927. RF 9966 H. C. - Composition allégorique Plume et encre brune, sur traits de graphite, sur papier vélin. Annotation au graphite : Rue d’Antin-14. Le sujet de ce dessin, que l’on peut dater vers 1830-1840, n’a pas été identifié. L’enchevêtrement des figures fait penser aux premières recherches pour le salon du Roi au Palais-Bourbon. RF 9930 H. C. - Sapin sur la pente d’une montagne Aquarelle, sur traits de graphite, sur papier vergé filigrané. Annotations au graphite : bleu doré / vert do[ré] / bleu. S. vert vert doré / jaune [ne ?] doré [?] vert. Il n’est pas toujours facile d’identifier avec préci-sion les sites dessinés par Delacroix pendant son séjour aux Eaux-Bonnes : la plupart du temps, en effet, l’artiste n’a jamais porté sur ses croquis ou ses aquarelles la moindre mention permettant de les localiser. Legs Étienne Moreau-Nélaton, 1927. RF 9449

H. C. - Chaîne de montagnes dans la brume Aquarelle, sur papier vergé. Suivant consciencieusement son traitement thermal, De-lacroix n’a pas dû pouvoir faire de bien longues excur-sions, mais a pris le temps de contempler les montagnes au-delà de Laruns, dont les crêtes se déroulaient à l’ho-rizon. Legs Étienne Moreau-Nélaton, 1927. RF 9450 H. C. - Paysage de montagnes avec un groupe de maisons Aquarelle, sur papier vergé filigrané. Exécuté au cours du séjour de Delacroix aux Eaux-Bonnes, dans les Pyrénées (22 juillet – mi-août 1845), ce paysage est à rapprocher d’une aquarelle conservée à Londres, au British Museum. Legs Étienne Moreau-Nélaton, 1927. RF 9758 H. C. - Arbres près d’un torrent dans un paysage de hautes montagnes Aquarelle, sur papier vergé filigrané. Pendant son séjour aux Eaux-Bonnes, Delacroix a sou-vent longé les bords escarpés des torrents dévalant à flanc de montagne, en particulier celui du Valentin, en-tre le col de Tortes et le gave d’Ossau. Legs Étienne Moreau-Nélaton, 1927. RF 9795 H. C. - Montagnard des Pyrénées assis Graphite, sur papier vélin. Doublé. Annotation au graphite : bas. �

Pendant son séjour aux Eaux-Bonnes, Delacroix ne s’est pas intéressé exclusivement au paysage. Comme tous les voyageurs de l’époque, il a été frappé par le pittores-que costume des habitants de la vallée d’Ossau et des montagnards. Legs Étienne Moreau-Nélaton, 1927. RF 9419 H. C. - Montagnard des Pyrénées et six études de pieds dans des sandales lacées Graphite, sur papier calque. Exécuté au cours du séjour de Delacroix aux Eaux-Bonnes, dans les Pyrénées (22 juillet – mi-août 1845). Legs Étienne Moreau-Nélaton, 1927.RF 9422

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H. C. - Montagnard des Pyrénées à mi-corps Graphite, sur papier vergé. “Ce qui vaut mieux que les habitants étrangers, ce sont les naturels, hommes et femmes dont le cos-tume est charmant, les femmes sur-tout.” (Delacroix à Frédéric Villot, 26 juillet 1845). Legs Étienne Moreau-Nélaton, 1927.RF 9444 H. C. - Montagnard des Pyrénées Annotations au graphite : ceint(ure) violette/gilet bleu vert foncé velours/culotte vert bordée (?) veste bleue/bas bleus. Delacroix a dessiné une seconde fois ce person-nage au cours du séjour qu’il fit aux Eaux-Bonnes, dans les Pyrénées du 22 juillet à la mi-août 1845. Legs Étienne Moreau-Nélaton, 1927. RF 9445 H. C. - Montagnard et femmes des Pyrénées Graphite, sur papier vergé filigrané. Ces études ont été exécutées par Delacroix au cours de son séjour aux Eaux-Bonnes, dans les Py-rénées (22 juillet – mi-août 1845). Les costumes traditionnels des hommes et des femmes de la val-lée contrastaient agréablement à ses yeux avec les “toilettes incroyables” des élégants qui fréquen-taient la station. Legs Étienne Moreau-Nélaton, 1927. RF 9447 Lettre à Hippolyte Gaultron Lettre autographe signée. Eaux-Bonnes, 5 août [1845]. Hippolyte Gaultron fréquenta l’atelier de Dela-croix entre 1838 et 1845. Dans cette lettre, le pein-tre donne libre cours à sa déception : “Ce lieu n’est pas seulement rempli de malades, mais il l’est aus-si d’oisifs dont l’occupation est […] de changer de cravates trois ou quatre fois par jour. […] Cet en-droit est une espèce d’entonnoir dans lequel les nuages se donnent rendez vous. La pluie y est presque continuelle et il est de fait que si ces eaux sont salutaires pour guérir les rhumes obstinés, aucun lieu n’est plus propre à en donner. […] la beauté de cette nature des Pyrénées n’est pas de celles qu’on peut espérer de rendre avec la pein-ture d’une manière heureuse.” Legs Étienne Moreau-Nélaton, 1927. AR23L7

Lettre à Hippolyte Gaultron Lettre autographe signée. Eaux-Bonnes, 8 août [1845]. Plus laconique que celle écrite trois jours auparavant, celle-ci atteste que l’état d’esprit de Delacroix n’a pas changé. “Je m’ennuie beaucoup et aspire à repartir. […] J’es-père que ce voyage m’aura bien fait. On dit qu’on éprouve l’effet complet que quelque temps après.” Legs Étienne Moreau-Nélaton, 1927. AR23L8 Lettre à Jean-Baptiste Pierret Lettre autographe signée. Eaux-Bonnes, 26 Juillet [1845]. “Cher ami, je suis ici depuis quelques jours, mais je n’é-tais pas sûr d’y rester. […] Je me suis vu d’abord ici dans un véritable guêpier : on trouve aux eaux une foule de gens qu’on ne voit jamais à Paris. ” Delacroix relate à son ami d’enfance ses difficultés à trouver un logement, tant il y a de monde dans la sta-tion, sa rencontre avec Paul Huet et Camille Roqueplan “ on l’a apporté ici mourant et il a l’air de tout le monde ”, et ses premières impressions : “ On n’entend de tous côtés que chutes d’eau qui vous font croire qu’il pleut à chaque instant ”. Legs Étienne Moreau-Nélaton, 1916. AR18L71

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Liste des visuels disponibles pour la presse

Eugène Delacroix (1798-1863), Étude de femme nue renversée en arrière, pastel, san-guine et craie, sur papier bis, RF 29 666, département des Arts graphiques, musée du Louvre © RMN / Le Mage. (catalogue n°15)

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Eugène Delacroix (1798-1863), Hamlet et le spectre de son père, plume et encre brune, lavis brun, sur traits de graphite, sur papier vélin, RF 9328, département des Arts graphi-ques, musée du Louvre © RMN / M.Bellot. (catalogue n°8)

3

Eugène Delacroix (1798-1863), Combat du Giaour et du Pacha, pinceau et lavis brun, sur traits de graphite, sur papier vélin, RF 933, département des Arts graphiques, musée du Louvre © RMN / M.Bellot. (catalogue n°27)

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Eugène Delacroix (1798-1863), Torrent dévalant d’une montagne, aquarelle, sur traits de graphite, Inventaire RF 52 996, fos 29 verso et 30 recto, département des Arts graphiques, musée du Louvre © RMN / Le Mage. (catalogue n° 38)

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Eugène Delacroix (1798-1863), Bords d’un fleuve aucrépuscule, Pastel, sur papier gris, RF 4049, département desArts graphiques, musée du Louvre © RMN / Le Mage.(catalogue n°42)

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Eugène Delacroix (1798-1863), Cavalier en armure allant vers la droite et étude d’armure, pin-ceau, lavis brun et noir, sur traits de graphite, rehauts de gomme arabique, sur papier vélin, RF 9834, département des Arts gra-phiques, musée du Louvre © RMN / M. Bellot. (catalogue n° 5)

6

Eugène Delacroix (1798-1863), Vagues se brisant contre une falaise, aquarelle et gouache, sur papier vélin beige, RF 4654, département des Arts graphiques, musée du Louvre © RMN / M. Bellot. (catalogue n° 43)

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Eugène Delacroix (1798-1863), Album d’Afrique du Nord et d’Espagne, RF 1712, département des Arts graphiques, musée du Louvre © RMN / M. Bellot.

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Eugène Delacroix (1798-1863), Etude pour les Scènes des Massacres de Scio, RF 3717, Aquarelle, sur traits de graphite, quelques rehauts de gomme arabique, sur papier vélin. département des Arts graphiques, musée du Lou-vre © RMN / M. Bellot. (catalogue n°3)