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2016-N°2/13 Suivi de la pêcherie d'Alose sur les fleuves côtiers des bassins Rhône-Méditerranée et Corse

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2016-N°2/13

Suivi de la pêcherie d'Alose sur les

fleuves côtiers des bassins

Rhône-Méditerranée et Corse

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Suivi de la pêcherie d’aloses sur les fleuves côtiers méditerranéens – Rivoallan D., Lebel I., 2016

1 = Pêcheur à la ligne sur l’Aude. MRM / F. Gardin 2 = Aloses en migration (Hérault). P. Martin 3 = Seuil de Saint Laurent d’Aigouze (Vidourle). MRM

Référence à citer : RIVOALLAN D., LEBEL I., 2016. Suivi de la pêcherie d’aloses sur quelques fleuves côtiers des bassins Rhône-Méditerranée & Corse : Tech, Têt, Agly, Aude, Orb, Hérault, Vidourle, Argens, Tavignano. Campagne d'études 2016. Association Migrateurs Rhône-Méditerranée. 38p

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REMERCIEMENTS Nous tenons à remercier vivement tous ceux qui, par leur collaboration technique ou

financière, ont contribué à la réalisation de cette étude.

PARTENAIRES FINANCIERS ! Agence de l’Eau Rhône-Méditerranée-Corse ! Fédération Nationale pour la Pêche en France (FNPF) ! Membres de l’Association Migrateurs Rhône-Méditerranée :

! 21 Fédérations Départementales des Associations Agréées de Pêche et de Protection du Milieu Aquatique (FDAAPPMA) de l'Ain, des Alpes de Haute-Provence, des Hautes-Alpes, des Alpes-Maritimes, de l'Ardèche, de l’Aude, des Bouches-du-Rhône, de la Corse, de la Drôme, du Gard, de l'Hérault, de l'Isère, de la Loire, des Pyrénées Orientales, du Rhône, de Savoie, de Haute-Savoie, de Haute-Saône, de la Saône et Loire, du Var et du Vaucluse.

! Union Régionale des Fédérations de Pêche de l’Arc Méditerranéen (URFAM)

! Union Régionale des Fédérations de Pêche de Rhône-Alpes (URFEPRA) ! Compagnie Nationale du Rhône (CNR) dans le cadre de ses missions d’intérêt

général ! Electricité de France (EDF) ! Région Provence-Alpes-Côte d’Azur ! Département des Bouches-du-Rhône ! Département du Gard ! Département du Vaucluse ! Département de la Drôme ! Mairie d’Arles ! DREAL Rhône-Alpes, délégation de bassin Rhône-Méditerranée ! SNCF Réseau ! Union Européenne

PARTENAIRES TECHNIQUES ! Fédérations Départementales des Associations Agréées de Pêche et de

Protection du Milieu Aquatique et Services Départementaux de l’ONEMA de l’Aude, du Gard, du Var, de l’Hérault, des Pyrénées-Orientales et de Corse

! Associations Agréées de Pêche et de Protection du Milieu Aquatique du Vidourle, de l’Aude, du Var et de l’Hérault

! Association Pêche Migrateurs Aude.

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Suivi de la pêcherie d’aloses sur les fleuves côtiers méditerranéens – Rivoallan D., Lebel I., 2016

RESUME

La forte anthropisation des fleuves côtiers méditerranéens a engendré une régression des populations d’aloses sur les bassins Rhône-Méditerranée et Corse au milieu du 20ème siècle, notamment par l’édification de nombreux obstacles transversaux limitant l’accès aux zones de reproduction.

Dans ce contexte, le Plan de Gestion des Poissons Migrateurs (PLAGEPOMI) des

bassins Rhône-Méditerranée et Corse 2016 - 2021 prévoit pour l’Alose, d’améliorer l’accès à des frayères de qualité, en assurant la plus grande transparence possible des obstacles à la migration. En parallèle, les suivis de cette population doivent être a minima maintenus voire soutenus sur certains axes.

Ainsi, le suivi des captures d’aloses par les pêcheurs à la ligne permet d’obtenir

des données de présence et d’abondance et constitue un élément essentiel de l’évaluation des stratégies de gestion des populations d’aloses.

En 2016, les retours de captures des pêcheurs à la ligne sur les fleuves côtiers ont concerné seulement l’Aude, le Vidourle et l’Hérault. Certains témoignages et travaux permettent également de valider la présence de l’Alose sur la Têt, et les fleuves côtiers corses (Fium Orbo, Golo et Tavignano).

Sur le Vidourle, 3 pêcheurs ont participé à l’étude et ont effectué 20 sorties de pêche durant lesquelles 6 aloses ont été capturées, toutes à l’aval du seuil de Saint Laurent d’Aigouze. La participation reste donc faible sur ce fleuve côtier où, paradoxalement, un fort dynamisme local est rencontré autour de l’Alose et de la continuité écologique. Ce dynamisme n’a pour l’instant pas engendré un regain d’intérêt des pêcheurs locaux.

Sur l’Aude, 20 pêcheurs ont capturé 309 aloses en 186 sorties. L’activité, comme chaque année, s’est concentrée en aval du seuil de Moussoulens et la Capture Par Unité d’Effort moyenne (CPUE) observée cette année est de 0,58 alose/heure, chiffre en baisse par rapport à l’an passé mais supérieur à la moyenne depuis le début du suivi. Il a donc fallu compter en moyenne 1 heure et 43 minutes pour attraper une alose sur l’Aude cette année. L’Aude est actuellement le fleuve côtier méditerranéen où l’on observe le plus d’intérêt de la part des pêcheurs pour l’Alose.

Globalement les indicateurs d’abondance sont plutôt faibles sur les fleuves côtiers

méditerranéens avec une abondance moyenne sur l’Aude, et des abondances faibles sur les autres fleuves côtiers.

Mots clés : Alose feinte du Rhône, pêcheries, indices d’abondance, migration, fleuves côtiers, bassins Rhône Méditerranée et Corse

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Suivi de la pêcherie d’aloses sur les fleuves côtiers méditerranéens – Rivoallan D., Lebel I., 2016

SOMMAIRE Introduction......................................................................................................................................1Méthodologie....................................................................................................................................2

1. Contextegéographique...................................................................................................................21.1Zoned’étude........................................................................................................................................................21.2L’Aude.....................................................................................................................................................................31.3LeVidourle...........................................................................................................................................................4

2. Catégoriesdepêcherie...................................................................................................................53. Donnéesrécoltées............................................................................................................................53.1.Suividescaptureseteffortdelapêcheàlaligne...............................................................................53.2.Suividesconditionsdemilieu....................................................................................................................6

3.2.1Débitdescoursd’eau..........................................................................................................................................63.2.2Températuredel’eau..........................................................................................................................................63.2.3Conditionsmétéorologiques...........................................................................................................................6

4. Traitementdesdonnées................................................................................................................64.1.Capturesd’aloses..............................................................................................................................................64.2.CapturesParUnitéd’Effort(CPUE)..........................................................................................................6

Suividelamigrationsurl’Aude.................................................................................................81. Basededonnées................................................................................................................................82. Effortdepêcheetlocalisationdelapêcheàlaligne............................................................92.1.Caractérisationgénéraledel’effortdepêche.......................................................................................92.2.Sitesdepêchefréquentés..........................................................................................................................102.3.Techniquesdepêcheutilisées.................................................................................................................11

3. Captures.............................................................................................................................................123.1.Caractérisationgénérale............................................................................................................................123.2.Evolutioninterannuelledescaptures...................................................................................................123.3.Evolutionjournalièredescaptures........................................................................................................143.4.Capturesparsitesdepêchefréquentés...............................................................................................143.5.Capturespartechniquesdepêcheutilisées.......................................................................................15

4. CapturesParUnitéd’Effort(CPUE)..........................................................................................164.1.Caractérisationgénérale............................................................................................................................164.2Evolutioninterannuelle...............................................................................................................................164.3.AnalysejournalièredesCPUE..................................................................................................................174.4. CPUEparsitesdepêchefréquentés..................................................................................................184.5. CPUEpartechniquesdepêcheutilisées..........................................................................................184.6Influencedesfacteursenvironnementaux..........................................................................................19

5. Synthèsedelapêcheried’aloses2016surl’Aude...............................................................20SuividelamigrationsurleVidourle.....................................................................................21

1. Basededonnées..............................................................................................................................212. Effortdepêcheetlocalisationdelapêcheàlaligne..........................................................212.1.Caractérisationgénéraledel’effortdepêche....................................................................................212.2.Sitesdepêchefréquentés..........................................................................................................................222.3.Techniquesdepêcheutilisées.................................................................................................................22

3. Captures.............................................................................................................................................224. CapturesParUnitéd’Effort(CPUE)..........................................................................................234.1.CPUEgénérales...............................................................................................................................................234.2Influencedesfacteursenvironnementaux..........................................................................................23

5. AutresindicateursdubassinduVidourle..............................................................................246. Synthèsedelapêcheried’alosessurleVidourle.................................................................26

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Autrescoursd’eauméditerranéens.......................................................................................281. Donnéesrecueillisdanslecadredusuividelapêcherie.................................................282. Informationsissuesdesnouveauxsuivis...............................................................................302.1.SuivividéodelapassedeBladier-Ricard:unepopulationimportantesurl’Hérault....302.2.ADNenvironnemental:présencedel’AloseconfirméeenCorse............................................302.3.Suividelapêcherieprofessionnelle......................................................................................................31

Conclusion.......................................................................................................................................34

Bibliographie.................................................................................................................................35ListedesFigures...........................................................................................................................37

Listedestableaux.........................................................................................................................38

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INTRODUCTION

La forte anthropisation des fleuves côtiers méditerranéens des régions Languedoc-Roussillon et Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA) et notamment l’édification de nombreux obstacles transversaux a engendré un cloisonnement important de ces hydrosystèmes et la régression des populations d’aloses qui ne pouvaient plus accéder aux sites de reproduction. Toutefois, le potentiel d’accueil en habitats favorables à la reproduction sur ces fleuves est considéré comme très important (Barral, 2002), c’est pourquoi des efforts importants sont mis en œuvre localement pour améliorer les conditions de migration et rouvrir l’accès aux frayères de qualité (objectif du PLAGEPOMI 2016-2021). Dans ce contexte, il est indispensable d’évaluer l’efficacité de ces efforts. Le suivi des captures des pêcheurs à la ligne constitue ainsi un outil précieux permettant d’obtenir sur un large territoire des données de présence et d’abondance des aloses, et ce à moindre coût humain et financier, dans la mesure où ledit suivi est fondé sur la participation volontaire et bénévole des pêcheurs.

En région PACA, on dispose actuellement de très peu d’informations sur la

présence et l’abondance des populations d’aloses. Des données historiques témoignent de la colonisation de certains fleuves par les aloses (Gapeau, Argens). Définir le statut actuel de ces populations constitue donc un enjeu réel pour argumenter en faveur d’une stratégie locale sur la problématique « migrateurs ».

En région Languedoc-Roussillon, on peut établir le même constat pour les fleuves côtiers des Pyrénées-Orientales (Tech, Têt et Agly) sur lesquels nous sommes dans l’impossibilité d’estimer précisément l’état des populations d’aloses (répartition, variation interannuelle des flux de géniteurs, présence de frayères actives) et donc d’identifier les enjeux en termes de gestion et de protection.

Les données les plus nombreuses proviennent de 2 fleuves languedociens (Aude

et Vidourle) sur lesquels un suivi des captures des pêcheurs à la ligne a été progressivement mis en place depuis 1998. Ce suivi est mené en collaboration étroite avec les partenaires locaux (AAPPMA, Fédérations de Pêche) qui animent et dynamisent le réseau sur leurs secteurs respectifs. La méthodologie est la même que celle utilisée sur le bassin du Rhône, à savoir des carnets de pêche distribués aux pêcheurs spécifiques d’aloses.

Grâce à une banque de données alimentée depuis 19 ans, l’objectif visé est la

description de l’activité migratoire (intensité, front de migration) des aloses sur les différents fleuves côtiers de l’arc méditerranéen en 2016, ainsi qu’une analyse interannuelle.

En particulier, les données sont corrélées aux facteurs abiotiques (températures de l’eau, débits, météorologie) afin d’évaluer leur influence sur le déroulement de la migration.

Ce travail doit également permettre de mieux comprendre le déterminisme de répartition des flux migrants entre les fleuves.

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METHODOLOGIE

Pour la 19ème année consécutive, des carnets de pêche à la ligne ont été distribués par l’Association Migrateurs Rhône-Méditerranée et ses partenaires, afin de répertorier le nombre de pêcheurs actifs et de caractériser leur activité, donnant ainsi une idée de l’intensité migratoire et des possibilités de franchissement des différents seuils et aménagements sur les fleuves côtiers méditerranéens.

Les carnets de pêche sont distribués automatiquement par courrier aux pêcheurs

inscrits dans une base de données établie au fil des années de suivi. En parallèle, des carnets sont fournis aux responsables des sociétés de pêche, à certaines fédérations départementales de pêche (Pyrénées-Orientales, Var) qui assurent ensuite la distribution auprès de leurs membres ou de leur réseau.

Enfin, une distribution directe sur les différents sites de pêche est effectuée par

l’équipe MRM et des partenaires locaux comme l’Association Pêche Migrateurs Aude.

1. Contexte géographique

1.1 Zone d’étude La zone d’étude couverte par le suivi de la pêcherie 2016 est similaire à celle des

précédentes saisons. Elle concerne 9 fleuves côtiers méditerranéens dont 7 situés en région Languedoc-Roussillon, 1 en région Provence-Alpes-Côte-d’Azur (PACA) et 1 en Corse (Figure 1). Des données peuvent cependant être recueillis sur d’autres cours d’eau (Gapeau, Golo, Fium Orbo…)

Figure 1 Localisation de la zone d’étude. MRM.

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Sur chacun des fleuves, les linéaires sur lesquels le suivi porte correspondent globalement aux linéaires potentiellement colonisables par les aloses (Tableau 1). Ainsi, la zone d’étude est susceptible d’évoluer dans le temps en fonction des aménagements réalisés sur les obstacles à la migration. L’Aude et le Vidourle sont les seuls fleuves côtiers où l’activité de pêche est conséquente et dispersé sur plusieurs sites. Ils sont donc décrits par la suite.

Tableau 1 Linéaire colonisable et nombre de sites de pêche sur les fleuves côtiers méditerranéens concernés par le suivi 2016 de la pêcherie aux aloses.

1.2 L’Aude Sur l’Aude, le linéaire colonisable est de 48,5 km, mais l’essentiel de l’activité se

concentre sur 4 sites sur un secteur de 1 km à l’aval du seuil de Moussoulens à 26 km (le seuil, le Rouquette, la Plagette et le parcours Vita). Malgré une sollicitation de l’Association MRM chaque année, les sorties de pêche à l’amont de Moussoulens restent faibles ou nullles et se cantonnent au seuil de Ferioles (Figure 2) à 2 km en amont.

Figure 2 : Localisation des sites de pêche sur l’Aude. Google Earth/BD Carthage®/MRM.

km % Nombre Passe,à,poissons

Vidourle 85 23,5 28 Seuil,passage,à,gué,Villetelle 3 oui 3Hérault 150 27 18 Seuil,de,Castelnau,de,Guers 1 oui 1Orb 136 11 8 Seuil,du,Moulin,Saint,Pierre 0 G 1Aude 223 48,5 22 Seuil,du,Pont,de,Tourouzelle 4 oui 5Agly 82 15 18 Passage,à,gué,de,Rivesaltes 0 G GTêt 120 13,3 11 Seuil,du,"palais,des,expositions" 0 G GTech 84 5 6 Seuil,du,pont,d'Elne 0 G G

PACA Argens 114 6,5 6 Seuil,du,Verteil,(gué,romain) 0 G GCorse Tavignano 85 34 40 Barrage,hydroélectrique,de,Cardiccia, 0 G G

LanguedocGRoussillon

Limite,amontNombre,de,sites,de,pêche

Ouvrages,en,aval,de,cette,limite,amont

Linéaire,colonisable,

Linéaire,total,(km)

FleuveRégion

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1.3 Le Vidourle

Sur la partie aval du Vidourle, les trois premiers obstacles ont été équipés de dispositifs de franchissement adaptés à l’Alose. En théorie, la migration est donc possible jusqu’au seuil du passage à gué de Villetelle situé à 23,5 km de la mer (Figure 3).

Sur le Bas Vidourle, l’activité de pêche reste toutefois en aval de ces 3 obstacles

proches de la mer : - Terre de port = 1er obstacle depuis la mer à 4,5 km de l’embouchure ; - Saint Laurent d’Aigouze = 2ème obstacle depuis la mer à 11 km de

l’embouchure ; - Marsillargues = 3ème obstacle depuis la mer à 15 km de l’embouchure.

Figure 3 : Représentation cartographique du Bas Vidourle. MRM/F.Gardin.

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2. Catégories de pêcherie

La loi pêche de 1984 distingue trois catégories de pêcheurs, soumis à des réglementations distinctes, mais qui cohabitent sur le Domaine Public Fluvial (DPF) : la pêche professionnelle aux filets, la pêche amateur aux engins et aux filets et la pêche amateur à la ligne.

Sur la zone d’étude concernée, l’Alose n’est pas exploitée commercialement et les captures sont accidentelles au niveau des embouchures. Il n’est donc à ce jour pas possible de mettre en place un suivi pertinent des captures de la pêcherie professionnelle. Cependant, un certain nombre de retours (notamment dans l’élaboration des DOCOB sur l’Hérault et l’Aude) indiquent que les captures en zone maritime et les passages d’aloses en criées sont importants. Dans le cadre de son étude Lamproie, l’Association MRM a ainsi profité des passages en criées pour récupérer les données concernant les aloses vendues durant l’année 2016. Même si ces informations sont imprécises quant à la localisation et à l’effort de pêche, elles permettent d’appréhender l’impact de la pêcherie professionnelle sur les populations d’aloses.

Par ailleurs, aucun pêcheur amateur aux engins n’est identifié sur ces territoires.

Ainsi, les pêcheurs amateurs à la ligne constituent l’unique pêcherie permettant d’acquérir des indicateurs de présence et d’abondance sur les fleuves côtiers avec cependant des données très disparates selon les fleuves.

3. Données récoltées 3.1. Suivi des captures et effort de la pêche à la ligne

Les carnets de pêche (Figure 4) permettent de localiser l’activité de pêche et les

captures d’aloses (cours d’eau, commune, site, rive), de calculer l’effort de pêche (date, heure d’arrivée et de départ, l’unité d’effort de pêche étant l’heure) et d’identifier les captures réalisées (nombre et sexe).

Figure 4 Fiche de saisie type d’une sortie de pêche.

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3.2. Suivi des conditions de milieu

3.2.1 Débit des cours d’eau Les données de pêche ont été couplées aux débits moyens journaliers (Banque

hydro). Ce paramètre, connu pour son influence sur l’activité migratoire, apporte une aide précieuse dans la compréhension des résultats obtenus.

3.2.2 Température de l’eau Ce paramètre est également reconnu pour avoir une influence sur la migration des

aloses. Poïkilotherme, l’Alose feinte du Rhône est sensible à des variations de

températures de l’ordre du 10ème de degré. On imagine alors facilement l’importance de la thermie dans le déroulement de la migration des aloses.

Sur l’Aude, une sonde thermique (de type HOBO Pendant pro), positionnée au

niveau du seuil de Moussoulens enregistre toutes les deux heures la température de l’eau de mi-mars à fin juin 2016, période correspondant à la fenêtre de migration des aloses.

Sur le Vidourle, les données de température de l’eau ont été relevées grâce à une sonde multiparamètres lors du suivi de la reproduction des aloses sur la frayère de Saint Laurent d’Aigouze (Adam et al, 2016).

3.2.3 Conditions météorologiques Les conditions météorologiques (ensoleillement, couverture nuageuse,

précipitations, orientation et intensité du vent) ont été collectées dans les carnets de pêche, afin d’avoir à long terme une base de données suffisante pour tester l’influence de ces paramètres sur la migration des aloses et les captures.

4. Traitement des données 4.1. Captures d’aloses

Quand les données le permettent (Aude et Vidourle), les captures d’aloses font l’objet d’une analyse journalière, par pêcheur et par site de pêche, l’objectif étant de caractériser la migration sur chaque site et en particulier sur la basse vallée de l’Aude où le jeu de données est le plus conséquent. Les données font également l’objet d’une analyse interannuelle.

4.2. Captures Par Unité d’Effort (CPUE) Généralement, il y a dans le temps et dans l’espace une variabilité marquée de

l’effort de pêche, souvent directement liée aux niveaux de captures eux-mêmes (présence accrue des pêcheurs quand le niveau de captures est important, ce qui correspond à une optimisation de l’effort de pêche) ou en lien avec les conditions environnementales (débit notamment).

Ainsi, pour comparer l’évolution des données au cours de la saison, entre les années ou entre les sites de pêche, la pondération du nombre de captures par l’effort de pêche est nécessaire. Les Captures Par Unité d’Effort constituent alors un indicateur d’abondance des aloses.

Enfin, sur l’Aude, le site de Moussoulens représente à lui seule la quasi-totalité de l’activité de pêche sur ce fleuve côtier. L’analyse de la CPUE sera de ce fait réalisée de manière globale, et non plus, site par site.

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L’estimation des captures potentielles totales utilisée depuis le début du suivi en

1998 comporte un certain nombre de biais qui limite la fiabilité de l’analyse. En effet, le nombre de pêcheurs a constamment évolué avec une surestimation du nombre de pêcheurs certaines années.

Par ailleurs, un écart important apparaît entre les différents pêcheurs en termes de captures, influençant ainsi directement le facteur « nombre moyen d’aloses capturées ». Enfin, il apparaît qu’un nombre non négligeable d’aloses capturées sont remises à l’eau et donc potentiellement recapturées. Du fait de ces différents biais, cette analyse ne sera plus réalisée.

Ainsi, la CPUE annuelle reste plus pertinente pour répondre à notre objectif.

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SUIVI DE LA MIGRATION SUR L’AUDE

L’Aude est le fleuve côtier sur lequel nous obtenons le plus d’informations depuis plusieurs années. L’année 2016 ne déroge pas à cette règle et permet ainsi de mener une analyse détaillée sur ce territoire.

1. Base de données

Cette année, 61 carnets ont été distribués dont 57 via la base de données de

MRM et 4 à l’occasion du trophée alose organisé chaque année au seuil de Moussoulens par l’association Pêche Migrateurs Aude.

Sur les 57 carnets envoyés, 22 ont été retournés parmi lesquels 19 fournissent des informations exploitables. De plus parmi les 4 carnets distribués, 1 a été retourné dûment rempli. Ainsi, 20 pêcheurs ont fourni des informations exploitables en 2016 (Figure 5).

Figure 5 : Evolution des carnets distribués, retournés et exploitables depuis 1998.

Après une hausse du nombre de carnets distribués entre 2015, on observe en

2016 une légère baisse. Le constat est le même pour le nombre de carnets retournés puisque 10 carnets en moins ont été retournés par rapport à 2015. Ainsi en 2016, les chiffres sont identiques à ceux enregistrés en 2014.

0"

10"

20"

30"

40"

50"

60"

70"

80"

90"

100"

1998

"

1999

"

2000

"

2001

"

2002

"

2003

"

2004

"

2005

"

2006

"

2007

"

2008

"

2009

"

2010

"

2011

"

2012

"

2013

"

2014

"

2015

"

2016

"

Nom

bre'de

'carne

ts'

Années'

Carnets"distribués" Carnets"retounés"

Carnets"exploitables" Moyenne"carnets"exploitables"

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9

Avec 22 carnets retournés cette année, le taux de retour est de 36,2%. Un tel résultat pour un suivi basé sur le volontariat est très satisfaisant et prouve la bonne dynamique de la pêche à l’Alose sur ce territoire même si on enregistre une baisse significative par rapport à 2015 (48,5%).

Enfin, l’on observe également une diminution du nombre de carnets exploitables

par rapport aux deux dernières années, ce qui entraine une baisse du volume de données à analyser.

De manière générale, le jeu de données sur l’Aude reste globalement stable. 2. Effort de pêche et localisation de la pêche à la ligne

2.1. Caractérisation générale de l’effort de pêche

Du 10 avril au 20 juin, les 20 pêcheurs ont effectué 186 sorties, pour un total de 536 heures de pêche. Ainsi un pêcheur a effectué en moyenne 9 sorties cette année d’une durée moyenne de 2h52.

L’étalement de la saison 2016 est moins important que l’an passé mais couvre globalement la période de présence des aloses. La saison s’achève le 20 juin et enregistre 52 jours de pêche effectifs sur 72 jours calendaires.

L’évolution journalière de l’effort de pêche suit globalement une tendance unimodale (Figure 6. Tableau 2) et peut être décrite selon 3 périodes distinctes. Une première en avril où l’activité est croissante, le principal de l’activité durant le mois de mai et une chute importante de la pêche à partir du 1er juin.

Tableau 2 Répartition de l’effort de pêche sur l’Aude en 2016.

Figure 6 : Evolution de l’effort de pêche en 2016.

Période Sorties DuréeA)##10#au#30#avril#2016 18 34B)##Mai#2016 143 427C)##1er#au#20##juin#2016 25 75

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10

En observant l’évolution du nombre de sorties depuis le début du suivi, on note une baisse de l’effort de pêche par rapport à 2015. Le nombre de sorties observées est comparable à la période 2010 - 2014. Le nombre de sorties est ainsi bien inférieur aux années 2000 à 2006 et à la moyenne enregistrée depuis le début du suivi (Figure 7). L’évolution de la réglementation de la pêche et le décalage de l’ouverture du brochet qui en a découlé font partie des causes probables.

Figure 7 : Evolution du nombre de sorties de pêche sur l’Aude de 1998 à 2016.

2.2. Sites de pêche fréquentés

En 2016, la répartition de l’effort de pêche est très déséquilibrée (Figure 8) avec une fréquentation essentiellement concentrée sur le site de Moussoulens où 148 sorties ont été effectuées (soit 79,6% des sorties). Vient ensuite le site du Rouquette où 30 sorties ont été réalisées cette année (soit 16,1% des sorties) et le site du parcours Vita avec 7 sorties (3,8%). Enfin, le site de la Plagette a une fréquentation particulièrement faible, avec 1 seule sortie réalisée (soit 0,5% des sorties).

Cette répartition atypique se rencontre depuis le début du suivi (Figure 8) où

l’effort de pêche se concentre très majoritairement sur le site de Moussoulens (80,7% des sorties soit plus de 3 900 sorties enregistrées depuis le début du suivi). A contrario, à l’amont de Moussoulens, à l’aval du seuil de Ferrioles, seules 9 sorties ont été réalisées depuis le début du suivi.

Les autres sites connus n’ont pas été fréquentés cette année, il n’est donc pas

possible de vérifier la présence d’aloses à l’amont de Moussoulens.

Du fait de cette répartition très déséquilibrée, l’analyse inter-sites ne se justifie pas. En effet, le poids du site de Moussoulens est très majoritaire, tandis que la représentativité des autres sites est faible à très faible.

0"50"

100"150"200"250"300"350"400"450"

1998

"19

99"

2000

"20

01"

2002

"20

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2004

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2006

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07"

2008

"20

09"

2010

"20

11"

2012

"20

13"

2014

"20

15"

2016

"

Nom

bre'de

'sor*es'

Années'

Moyenne"1998"1"2016"

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11

Figure 8 : répartition de l’effort de pêche en 2016 à gauche et entre 1998 et 2016 à droite.

2.3. Techniques de pêche utilisées Depuis le début du suivi, les techniques de pêche utilisées se sont

progressivement diversifiées. En effet, la cuiller était, jusqu’en 2003, la technique la plus répandue et les années suivantes voient apparaître des techniques nouvelles, innovantes pour certaines comme le ver à alose ou l’utilisation de mouches artificielles (Figure 9).

Figure 9 : Proportion des techniques de pêches utilisées sur l’Aude entre 1998 et 2016.

Sur les 186 sorties de pêche répertoriées en 2016, les techniques les plus

utilisées sont le ver à alose, les leurres et la cuiller avec respectivement 61 sorties (32,8%), 51 sorties (27,4%) et 44 sorties (23,7%) (Figure 10).

0%#

10%#

20%#

30%#

40%#

50%#

60%#

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100%#

1998#

1999#

2000#

2001#

2002#

2003#

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2016#

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Cuiller# Mouche# Ver# Leurre# Ragloo#(seul#ou#non)# Cuiller#et/ou#mouche#et/ou#ver#et/ou#leurre# Autres#techniques# SpagheH#(seul#ou#non)#

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Rouque4e&

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0,5%& 3,8%&

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12

Figure 10 : Techniques de pêche utilisées en 2016.

La diversité des techniques de pêche utilisées pour l’Alose sur l’Aude est

importante, bien supérieure à celle du bassin rhodanien où une très nette majorité des sorties s’effectue à la cuiller (+/- 85% des sorties ; Rivoallan et al, 2016). Cette diversité tient essentiellement aux caractéristiques morphologiques rencontrées sur les sites de pêche de la basse vallée de l’Aude : postes plus petits et plus marqués, hauteurs d’eau limitées, vitesses d’écoulement supérieures….

3. Captures 3.1. Caractérisation générale

309 aloses ont été capturées par 20 pêcheurs lors des 186 sorties réalisées.

Ainsi, le nombre moyen de captures est de 15,5 aloses par pêcheur sur l’ensemble de la saison et de 1,7 alose capturée par sortie.

A l’occasion du trophée Alose du 14 mai 2016, 12 aloses ont également été capturées.

Par ailleurs, sur l’ensemble de la saison 2016, le nombre total d’aloses capturées par pêcheur varie de 0 à 55 individus.

Sur les 186 sorties de pêche comptabilisées cette année, 63 d’entre elles se sont soldées sans la moindre capture (soit 33,9% des sorties). Ces sorties « bredouilles » sont particulièrement importantes en début et en fin de saison et à l’opposé plutôt faibles durant le mois de mai, conformément à la fenêtre de migration de l’espèce.

Le sex-ratio obtenu cette année fait état d’une population avec un pourcentage de femelles supérieur à celui des mâles (60,2% de femelles contre 39,8% de mâles).

3.2. Evolution interannuelle des captures Depuis le début du suivi, l’évolution du nombre total de captures a connu une

hausse entre 2000 et 2007, suivi d’une baisse très importante en 2008. Depuis le nombre d’aloses capturées fluctue à plus ou moins 200 individus capturés par saison de pêche. Cette saison, le nombre de captures connaît une baisse importante comparée à 2015, mais reste cependant supérieur à la période 2008 - 2014. (Figure 11).

44"

1"

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11"6"

1"

Cuiller"

Mouche"

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Cuiller"+"ver"

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Autres"techniques"

infos"manquantes"

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13

Figure 11 : Evolution du nombre total d’aloses capturées sur l’ensemble des sites de pêche sur l’Aude

entre 1998 et 2016.

L’analyse interannuelle des captures permet aussi d’observer une tendance successive de baisse et de hausse depuis 1998. Il est donc probable que le cycle biologique de l’espèce ait une influence directe sur l’évolution des captures.

Cette observation est également faite sur le bassin rhodanien (Figure 12). Ainsi, le nombre de captures augmente de 1999 à 2006, puis diminue jusqu’en 2013. Les 3 années suivantes voient le nombre de captures augmenter de nouveau.

Figure 12 : Evolution du nombre total d’aloses capturées sur l’ensemble des sites de pêche du bassin rhodanien entre 1997 et 2016.

187$159$

278$ 297$

232$

385$ 396$

547$ 549$

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257$ 272$

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150$

280$

185$206$

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0$

100$

200$

300$

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600$

700$

1998

$

1999

$

2000

$

2001

$

2002

$

2003

$

2004

$

2005

$

2006

$

2007

$

2008

$

2009

$

2010

$

2011

$

2012

$

2013

$

2014

$

2015

$

2016

$

Nom

bre'de

'cap

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Années'

650$766$

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2593$2788$

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748$610$

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2908$

1563$1487$

0$

500$

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1997

$

1998

$

1999

$

2000

$

2001

$

2002

$

2003

$

2004

$

2005

$

2006

$

2007

$

2008

$

2009

$

2010

$

2011

$

2012

$

2013

$

2014

$

2015

$

2016

$

Nom

bre'de

'cap

tures'

Année'

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14

Il semblerait donc que le cycle biologique de l’espèce fasse partie des facteurs à prendre en compte dans l’analyse de l’évolution des captures.

On note également un décalage d’une année entre les deux bassins. En effet, les deux meilleures années en termes de captures sont 2006 et 2014 sur le bassin du Rhône et 2007 et 2015 sur le bassin de l’Aude.

3.3. Evolution journalière des captures

La première alose a été capturée le 24 avril. Les captures sont enregistrées sur moins de 2 mois (24 avril au 19 juin 2016) avec

37 jours effectifs de capture sur 52 jours effectifs de pêche (Figure 13). En début de saison (Période A du 10 au 30 avril), les niveaux de captures sont

plutôt faibles en lien avec un effort de pêche également faible. Même si les captures journalières évoluent sensiblement d’un jour à l’autre, le

nombre de captures reste relativement élevé durant tout le mois de mai. Les niveaux de captures les plus importants sont enregistrés durant les 10 derniers jours de mai en lien avec l’augmentation de l’effort de pêche.

Après cette période de fortes captures, une diminution des sorties journalières est observée et les niveaux de captures journaliers sont très variables (de 0 à 10 aloses capturées par jour), mais globalement faibles.

Figure 13 Evolution journalière des captures en 2016.

3.4. Captures par sites de pêche fréquentés En 2016, une grande partie des captures a été réalisée sur le site de Moussoulens

où 245 aloses ont été pêchées (soit 79,3% des captures totales). 53 aloses ont été capturées sur le site du Rouquette et 11 sur le site du parcours Vita. Sur le site de la Plagette, la seule sortie de pêche effectuée n’a pas entrainé de capture (Tableau 3).

0"

5"

10"

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25"

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01/04/16"

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Nom

bre'de

'sor*es'/'aloses'c

apturées'

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Captures" Sor7es"

PPéérriiooddee CC

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PPéérriiooddee BB

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15

Sur les trois sites où des aloses ont été capturées, le nombre moyen d’aloses capturées par sortie de pêche est sensiblement similaire. Malgré un effort de pêche bien différent entre les trois sites, il semblerait que les abondances soient proches entre ces derniers.

Tableau 3 : Nombre d’aloses capturées par site de pêche et par sortie en 2016.

Le site de Moussoulens constitue depuis le début du suivi le site principal de

captures sur l’Aude (83% des captures). La présence d’un seuil à l’amont immédiat concentre les géniteurs en montaison et augmente par conséquent leur capturabilité. Seule la saison 2008 avait vu le site du Rouquette concurrencer Moussoulens (52% des captures à Ferrioles contre 43% à Moussoulens).

Sur le bassin rhodanien, seuls l’usine de Sauveterre et le seuil de Callet sur la Durance enregistrent un nombre plus important de captures en 2016 (respectivement 643 et 497 aloses).

Avec 245 aloses capturées, le site de Moussoulens est, en 2016, le 3ème site sur l’ensemble du bassin Rhône Méditerranée en termes de captures. Le site de Moussoulens apparaît donc comme de première importance dans la dynamique de la population d’Alose feinte du Rhône.

3.5. Captures par techniques de pêche utilisées

La majorité des aloses a été capturée au leurre, au ver à alose et à la cuiller avec respectivement 123 (39,8%), 97 (31,4%) et 37 aloses capturées (12%). Viennent ensuite l’association de la cuiller et du ver à alose et le spaghetti avec 23 et 21 aloses capturées (7,4% et 6,8%). Enfin, l’utilisation de la mouche et de la teigne entraine la capture de 8 aloses (2,5%) (Tableau 4). Ces techniques ont cependant été plus ou moins utilisées pendant la campagne 2016. Le calcul de la CPUE pour chaque technique permettra d’identifier l’efficacité de ces dernières.

Tableau 4 : Nombre d’aloses capturées par technique de pêche utilisées en 2016.

Technique)de)pêche Captures %Ver)à)alose 97 31,4%Cuiller 37 12,0%Leurre 123 39,8%Spaghetti 21 6,8%Mouche 2 0,6%Cuiller)+)ver)à)alose 23 7,4%Autre)technique)(teigne) 6 1,9%NC 0 0,0%

309 100

Site%de%pêche SortiesNombre%d'aloses%

capturées%

Nombre%d'aloses%capturées%par%

sortiesMoussoulens 148 245 79,3 1,7Le%Rouquette% 30 53 17,1 1,8Parcours%vita 7 11 3,6 1,6La%Plagette 1 0 0 0,0

186 309

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16

4. Captures Par Unité d’Effort (CPUE) 4.1. Caractérisation générale

Cette saison, la CPUE moyenne est de 0,58 alose/heure : les pêcheurs ont mis en moyenne 1h43 minutes pour capturer une alose.

Sur le bassin rhodanien, la CPUE est sensiblement supérieure avec une moyenne de 1,07 alose/heure. Il semblerait donc que l’Aude est été moins attractive cette saison.

Les CPUE moyennes par pêcheur varient de 0 à 1,08 alose/heure. Il existe une relation significative entre l’effort de pêche et le nombre de captures

en 2016 (forte corrélation, r²= 0,78 ; Figure 15). Ainsi, le pêcheur ayant capturé le maximum d’aloses (55) a pêché plus de 77 heures sur la saison qui correspond à l’effort maximum réalisé par un pêcheur.

Figure 14 : Relation nombre de captures - temps passé à pêcher en 2016.

4.2 Evolution interannuelle Sur l’ensemble de la période d’étude, les CPUE sont comprises entre 0,96 (en

2015) et 0,25 (en 2002) (Figure 14). Même si il existe une variabilité importante de cet indicateur, on observe que la

CPUE pour la plupart des années se situent entre 0,3 et 0,45 alose/heure. L’année 2016, est la quatrième meilleure année en terme d’abondance et supérieure à la moyenne enregistrée depuis le début du suivi (moyenne 1998 - 2016 = 0,46).

R²#=#0,77823#

0#

10#

20#

30#

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50#

60#

0# 10# 20# 30# 40# 50# 60# 70# 80# 90#

Nom

bre'd'aloses'cap

turées'

Durée'(heures)'

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17

Figure 15 Evolution interannuelle des CPUE sur l’Aude de 2000 à 2016.

4.3. Analyse journalière des CPUE

En 2016, les CPUE moyennes journalières varient de 0 à 1,88 alose/heure (Figure 16).

Les CPUE élevées enregistrées à la fin du mois d’avril confirment l’arrivée des géniteurs en nombre à Moussoulens peu de temps avant l’ouverture de la pêche aux carnassiers (1er mai).

De manière générale la CPUE varie beaucoup durant la saison. Le mois de mai reste cependant le mois qui enregistre la CPUE la plus importante avec 0,64 alose/ heure (Tableau 5). On y observe toutefois des variations importantes durant ce dernier (Figure 16).

Tableau 5 : Evolution mensuelle des CPUE.

Contrairement à la plupart des années, aucune période de concentration des

CPUE journalières maximales n’est observée en 2016. Plusieurs jours répartis durant le mois de mai enregistre des CPUE égale ou supérieure à 1 alose/h ; en particulier, le pic de CPUE est observé le 28 mai (1,88 alose/h)(Figure 16).

La CPUE maximale par sortie de pêche est de 4 aloses/heure (2 aloses capturées sur 1/2h effective de pêche le 1er mai).

0,00#

0,20#

0,40#

0,60#

0,80#

1,00#

1,20#

1998# 1999# 2000# 2001# 2002# 2003# 2004# 2005# 2006# 2007# 2008# 2009# 2010# 2011# 2012# 2013# 2014# 2015# 2016#

CPUE%moyen

ne%

Années%Moyenne#1998#2#2016#

Période Durée*(h) Captures CPUEPériode(A(:(10(au(30(avril(2016 34 14 0,41Période(B(:(mai(2016 427 275 0,64Période(C(:(1er(au(20(juin(2016 75 20 0,27

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18

Figure 16 : Evolution journalière des CPUE et durée journalières de pêche en 2016.

4.4. CPUE par sites de pêche fréquentés

En 2016, une grande partie des sorties est réalisée sur le site de Moussoulens avec 148 sorties (soit 79,6% des sorties). 30 sorties sont réalisées sur le site du Rouquette et 7 sur le site du parcours Vita. Sur le site de la Plagette, la seule sortie de pêche effectuée n’a pas entrainé de capture (Tableau 6). Sur les trois sites où des aloses ont été capturées, la CPUE est variable. Ainsi, il semblerait que les abondances soient différentes puisqu’elles varient du simple au double entre le Parcours vita et le Rouquette. Cette hypothèse est à prendre avec précaution au vu de l’effort de pêche bien différent entre les sites.

Tableau 6 : CPUE par site de pêche en 2016

4.5. CPUE par techniques de pêche utilisées Sur l’Aude, on observe l’utilisation d’une diversité importante de technique de pêche. L’effort associé à ces différentes techniques est variable et les captures le sont donc logiquement. Toutefois l’utilisation de la CPUE permet d’identifier les techniques les plus efficaces (Tableau 7).

0

5

10

15

20

25

30

35

40

0,00

0,20

0,40

0,60

0,80

1,00

1,20

1,40

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1,80

2,00

10/04

/16

17/04

/16

24/04

/16

01/05

/16

08/05

/16

15/05

/16

22/05

/16

29/05

/16

05/06

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12/06

/16

19/06

/16

Durée (heures)

CP

UE

(alo

ses/

h)

Date%

CPUE (Aloses/h) Durée CPUE moyenne

PPéérriiooddee AA

PPéérriiooddee BB

PPéérriiooddee CC

Site%de%pêche SortiesNombre%d'aloses%capturées

Durée CPUE

Moussoulens 148 245 437,5 0,6Le%Rouquette% 30 53 68,5 0,8Parcours%vita 7 11 27,5 0,4La%Plagette 1 0 2 0,0

186 309 536

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19

Avec une CPUE de 0,75, l’utilisation du leurre semble être la technique la plus efficace. Avec une CPUE de 0,72, l’utilisation du ver à alose a une efficacité proche des leurres. Le spaghetti est la 3ème technique la plus efficace avec une CPUE de 0,63. Les autres techniques enregistre des CPUE plus faibles situées entre 0,31 et 0,37 alose/h. Parmi ces techniques « moins efficace », la cuiller et la mouche.

Tableau 7 : CPUE par techniques de pêches utilisées en 2016

4.6 Influence des facteurs environnementaux

Durant la saison 2016, l’appel en mer a été faible et peut expliquer des abondances en aloses plutôt moyennes. A titre de comparaison, le débit moyen enregistré en mars 2016 est de 40,70m3/s, contre 101 m3/s en mars 2015.

Ainsi, l’Aude n’a pas connu de réelles hausses importantes de débit. Les deux hausses observées durant la période de migration ont lieu le 19 mars (54 m3/s) et le 15 mai (44 m3/s), le module étant de 28,6m3/s sur ce site. Après ces deux épisodes, le débit diminue continuellement (Figure 17).

Figure 17 Evolution journalière des CPUE et du débit moyen journalier sur l’Aude en 2016. Banque Hydro/MRM.

Technique)de)pêche Nombre)de)sorties Durée)(h) Captures CPUEVer)à)alose 61 135 97 0,72Cuiller 44 115 37 0,32Leurre 51 164 123 0,75Spaghetti 11 34 21 0,63Mouche 1 7 2 0,31Cuiller)+)ver)à)alose 11 62 23 0,37Autre)technique)(teigne) 6 17 6 0,35NC 1 3 0 0,00

186 535 309 0,58

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20

Quant à la température, la perte de la sonde température ne permet pas d’analyser ce paramètre et donc ne nous permet pas de connaître la date à partir de laquelle le seuil de 11°C est dépassé (température en dessous de laquelle la migration est stoppée). Toutefois, les premières captures sont observées à partir du 22 avril soit un mois après le « coup d’eau ». Il est donc possible que la température seuil soit survenue ultérieurement à cette hausse du débit.

La crue de faible importance survenue à la fin mai n’a pas eu d’influence sur la présence des aloses.

5. Synthèse de la pêcherie d’aloses 2016 sur l’Aude

Le dynamisme des pêcheurs d’aloses de la basse vallée de l’Aude est encore

constaté cette année au travers des carnets retournés, et notamment via le retour de 2 nouveaux carnets.

En 2016, 61 carnets ont ainsi été distribués et les retours sont satisfaisants,

puisque 22 carnets ont été retournés dont 20 sont exploitables. Les 20 pêcheurs ont effectué 186 sorties du 10 avril au 20 juin et capturé un

total de 309 aloses. La Capture Par Unité d’Effort moyenne (CPUE) est de 0,58 alose/heure. Il faut

compter environ 1 heure et 43 minutes pour attraper une alose. L’abondance en alose est donc bien inférieure à l’an dernier (0,98 alose/h), mais

reste supérieure à la moyenne des CPUE enregistrées depuis le début du suivi (moyenne 2000 - 2016 = 0,46 alose/h).

Depuis le début du suivi en 1998, il semble difficile de définir un schéma annuel type de migration. Cette variabilité interannuelle semble caractéristique des fleuves côtiers méditerranéens qui ne bénéficient pas d’une attractivité hydrologique comparable à celle du Rhône. Ainsi, sur ces axes secondaires de colonisation, le débit et la température de l’eau conditionnent grandement le déclenchement et le déroulement de la migration. Or, sur un bassin versant comme celui de l’Aude, marqué par des influences montagnardes d’une part et marines de l’autre, les conditions hydroclimatiques sont très variables d’une année sur l’autre. Cette variabilité se traduit par des flux migratoires très différents entre les années.

Quoiqu’il en soit, le dynamisme des acteurs locaux devrait favoriser dans les

années à venir le retour de l’Alose sur ce territoire. Ainsi, des projets sont en route sur les différents ouvrages situés sur la zone d’actions prioritaires Alose (ZAP Alose) de l’Aude :

- Barrage anti -sel : projet d’optimisation des conditions de franchissement dans

la passe à poisson existante - Seuil de Ferioles : Attentes de propositions d’amélioration de l’attractivité de la

passe à poissons - Homps Tourouzelle : Projet de passe à poissons - Puichéric : Passe à poissons réalisée en 2016

Ainsi, les différents projets en cours sur le territoire audois devraient permettre de favoriser la migration des aloses et leur permettre d’accéder à de nouveaux sites de reproduction favorables.

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21

SUIVI DE LA MIGRATION SUR LE VIDOURLE

1. Base de données

Cette année, 10 carnets ont été distribués via la base de données de MRM. Sur

ces 10 carnets seulement 4 ont été retournés et 3 d’entre eux fournissent des informations exploitables soit dans les deux cas, un de moins qu’en 2015.

La période 2006-2008 a connu le plus grand nombre de retours qui s’élève à 7 carnets en moyenne. Depuis le nombre de carnets retournés stagne (4 à 5 par an) (Figure 18). En 2016, les données exploitables restent faibles avec seulement 3 carnets correctement renseignés.

Figure 18 : Evolution des carnets distribués, retournés et exploitables depuis 2003.

Depuis le début de ce suivi en 2002, le potentiel d’analyse reste donc très limité, du fait d’un jeu de données restreint. Les analyses se cantonnent donc à une description qualitative de la présence/absence des aloses sur les différents sites fréquentés.

2. Effort de pêche et localisation de la pêche à la ligne 2.1. Caractérisation générale de l’effort de pêche

Les 3 pêcheurs ont effectué 20 sorties de pêche entre le 2 avril et le 22 mai 2016

pour un total de 34 heures de pêche. Ainsi, un pêcheur a effectué en moyenne 7 sorties cette année d’une durée moyenne de 1 heure et 43 minutes.

0"

5"

10"

15"

20"

25"

30"

35"

40"

45"

50"

2003"2004"2005"2006"2007"2008"2009"2010"2011"2012"2013"2014"2015"2016"

Nom

bre'de

'carne

ts'

Années'

Carnets"distribués" Carnets"retournés" Carnets"exploitables"

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22

Les 3 pêcheurs ont effectué leurs sorties sur une période relativement longue qui couvre en grande partie la période la plus propice à la présence des aloses.

Comparée à l’année 2015, le nombre de sorties total connaît une baisse en 2016.

Ce chiffre reste cependant élevé par rapport à la chronique de données et la bonne dynamique observée depuis 2012 est toujours d’actualité (Figure 19).

Le nombre de sorties par pêcheurs a connu une baisse progressive sur la période 2002-2008 (pour finir avec 1 sortie par pêcheur en 2008). A partir de 2008 cette tendance s’inverse pour connaître un maximum en 2015 avec 9 sorties par pêcheur (Figure 20). En 2016, le nombre de sorties par pêcheur diminue mais reste supérieur à la moyenne interannuel de 4 sorties par pêcheur.

Il apparaît donc que la période qui a connu le plus grand nombre de pêcheurs

(2006-2008) est la période durant laquelle l’effort individuel était le plus faible.

Figure 19 : Evolution du nombre total de sorties depuis 2002.

Figure 20 : Evolution du nombre de sorties par pêcheur depuis 2002.

Le temps moyen d’une sortie de pêche depuis 2002 est de 2h23, avec un

maximum de 3h30 en 2007 et un minimum de moins d’une heure en 2005 (Figure 21). Depuis 2007, le temps moyen d’une sortie de pêche suit une tendance à la baisse, mais connaît un léger rebond cette année pour atteindre une durée comparable à 2014.

Figure 21 : Evolution du temps moyen d’une sortie de pêche depuis 2002.

0"

5"

10"

15"

20"

25"

30"

35"

40"

2002"2003"2004"2005"2006"2007"2008"2009"2010"2011"2012"2013"2014"2015"2016"

Nom

bre'de

'sor*es'

Années'

Moyenne"2002"1"2016"

0"

1"

2"

3"

4"

5"

6"

7"

8"

9"

10"

2002"2003"2004"2005"2006"2007"2008"2009"2010"2011"2012"2013"2014"2015"2016"

Nom

bre'de

'sor*es'

Années'

Moyenne"2002"1"2016"

0,00#

0,50#

1,00#

1,50#

2,00#

2,50#

3,00#

3,50#

4,00#

2002#2003#2004#2005#2006#2007#2008#2009#2010#2011#2012#2013#2014#2015#2016#

Durée&moyen

ne&d'une

&sor.e&pa

r&pêche

ur&

Années&

Moyenne#2002#2#2016#

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22

2.2. Sites de pêche fréquentés Cette année, la quasi totalité des sorties a été réalisée sur le site de Saint Laurent

d’Aigouze (19 sorties) contre seulement 1 seule sortie réalisée à Marsillargues. Malgré une ouverture du linéaire amont, suite à la réfection de la passe à poissons de Marsillargues et à l’aménagement du seuil du pont SNCF de Gallargues, aucune sortie n’est enregistrée à l’amont de Marsillargues.

2.3. Techniques de pêche utilisées

Les trois pêcheurs ont pratiqué leur activité avec une seule technique à savoir la pêche à la mouche. L’influence de la technique de pêche sur la capturabilité est de ce fait impossible à évaluer car impossible à comparer à d’autres techniques.

3. Captures

6 aloses ont été capturées par les 3 pêcheurs en 20 sorties. Ainsi, le nombre de

captures par pêcheur et le nombre de captures par sortie sont faibles cette année (respectivement 2 aloses et 0,3 alose capturée par sortie).

Sur les 20 sorties de pêches effectuées cette année, 80% d’entre elles se sont soldées sans la moindre capture (16 sorties). Ces journées infructueuses se répartissent de manière aléatoire durant la période d’activité.

3 aloses sont pêchées le 15 avril ; les 3 autres aloses sont capturées sur 3 journées différentes à savoir le 19 avril, 21 avril et 22 mai.

Les captures de ces dernières années (2010, 2012, 2013 et 2015) avaient connu une forte hausse avec des niveaux exceptionnels au regard de la chronique de données 2002 - 2016 (Figure 22). En 2014, cette bonne dynamique connaît un coup d’arrêt avec seulement 11 aloses capturées. Cette baisse est encore plus importante en 2016 avec 6 aloses capturées. Le nombre d’aloses capturées est ainsi le plus faible depuis 2007 et bien en deçà de la moyenne enregistrée depuis le début du suivi de 15 aloses.

Figure 22 : Evolution du nombre total de captures depuis 2002.

Figure 23 : Evolution du nombre de captures par pêcheur depuis 2002.

0"

5"

10"

15"

20"

25"

30"

35"

40"

2002"2003"2004"2005"2006"2007"2008"2009"2010"2011"2012"2013"2014"2015"2016"

Nom

bre'd'aloses'cap

turées'

Années'

Moyenne"2002"1"2016"

0"

2"

4"

6"

8"

10"

12"

14"

16"

2002"2003"2004"2005"2006"2007"2008"2009"2010"2011"2012"2013"2014"2015"2016"

Nom

bre'd'aloses'cap

turées'

Années'

Moyenne"2002"1"2016"

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23

De même, le nombre de captures par pêcheur est bien inférieur à la moyenne 2002 - 2016 (> 4 aloses) et est le plus bas enregistré depuis 2008 (Figure 23).

On note également une forte variabilité inter-annuelle et plus particulièrement sur la période 2009–2016.

4. Captures Par Unité d’Effort (CPUE) 4.1. CPUE générales

Cette saison, la CPUE moyenne est de 0,18 alose/heure. Les pêcheurs ont donc

mis en moyenne 5 heures et 33 minutes pour capturer une alose. Ainsi, en 2016, les CPUE moyennes journalières varient de 0 à 2 aloses/heure,

(le 15 avril 3 aloses en 1,5 heures). Les CPUE moyennes par pêcheur varient quant à elles de 0 à 0,31 alose/heure.

A l’image de l’évolution du nombre de captures, les CPUE des ces dernières

années ont connu une forte variabilité interannuelle. En 2016, la CPUE baisse significativement par rapport à 2015 (0,48 alose/h). Tout comme les captures, le niveau de CPUE est le plus bas atteint depuis 2007. Après la période 2005 - 2007, l’année 2016 est l’année où l’on enregistre la plus faible CPUE (Figure 24).

Figure 24 Evolution interannuelle des CPUE sur le Vidourle de 1998 à 2016.

4.2 Influence des facteurs environnementaux En 2016, le débit du Vidourle enregistre une seule variation modérée du débit

durant la période de migration des aloses. Cette hausse survenue le 5 avril (70 m3/s) a permis de créer un appel en mer, le dernier coup d’eau datant du 28 février (62 m3/s) (Figure 25).

0,52% 0,52%

0,19%0,00%

0,16% 0,14%0,26%

0,56%

2,73%

0,30%

0,72%

1,30%

0,32%

0,48%

0,18%

0,00#

0,50#

1,00#

1,50#

2,00#

2,50#

3,00#

2002#2003#2004#2005#2006#2007#2008#2009#2010#2011#2012#2013#2014#2015#2016#

CPUE%

Années%

Moyenne#20022#2016#

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24

Figure 25 Evolution journalière du débit en 2015 (station de Marsillargues, Banque hydro) et de la température de l’eau relevée durant le suivi de la reproduction (Adam et al. 2016).

Les données recueillies à partir du 15 avril dans le cadre du suivi de la frayère de

Saint Laurent d’Aigouze lmontrent une température supérieure au seuil de reproduction fixée à 16°C et très supérieure aux 11 °C du seuil de migration théorique (Figure 25). Sur l’ensemble de la période de suivi, la température a connu une seule baisse lors de la crue début mai. Hormis cette période, la température a augmenté plus ou moins régulièrement et a donc été favorable à la migration/reproduction des aloses.

5. Autres indicateurs du bassin du Vidourle

Des données complémentaires sont disponibles grâce aux campagnes d’études

successives effectuées sur le bas Vidourle par MRM (Abdallah, 2005 ; Quartier et Abdallah, 2006 ; Migne et al., 2009 ; Marchand et al., 2009 ; Mayeras et al., 2010 ; Adam et al., 2011 ; Adam, 2012 ; Adam, 2013 ; Adam et al., 2014 ; Adam et al., 2015 ; Adam et al., 2016).

Le suivi quantitatif de la frayère de Saint Laurent d’Aigouze a montré que cette dernière concentrait la grande majorité de l’activité de reproduction des aloses sur le Bas Vidourle depuis 2008. On y observe une forte variabilité de la reproduction entre les années 2008 et 2012 (1 987 bulls en 2009 contre 752 en 2012) (Figure 26).

0"

5"

10"

15"

20"

25"

30"

0"

10"

20"

30"

40"

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60"

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01/03/16"

08/03/16"

15/03/16"

22/03/16"

29/03/16"

05/04/16"

12/04/16"

19/04/16"

26/04/16"

03/05/16"

10/05/16"

17/05/16"

24/05/16"

31/05/16"

07/06/16"

14/06/16"

21/06/16"

28/06/16"

Tempé

rature*(°C)*

Débit*(m3/s)*

Date*

Débit" Température" Seuil"température"

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25

Figure 26 Evolution des CPUE et du nombre de bulls comptabilisés sur le Vidourle depuis 2002.

Depuis 2013, le suivi de la reproduction est également réalisé sur le site de

Marsillargues, situé à l’amont du seuil de Saint Laurent d’Aigouze. En 2014, le suivi montre une présence plus importante des aloses par rapport à Saint Laurent d’Aigouze avec 858 bulls comptabilisés (contre 728 bulls). Cette présence plus importante des aloses à l’amont s’explique par l’hydrologie survenue en 2014. En effet, en cas de faible débit, la quasi totalité du débit passe par la passe à poissons de Saint Laurent d’Aigouze et la rend plus attractive; permettant ainsi l’accès à Marsillargues en plus grand nombre.

Avec 396 bulls comptabilisés sur les deux sites de reproduction (199 bulls à Saint-

Laurent-d’Aigouze et 197 à Marsillargues), l’année 2016 apparaît comme la seconde année la plus faible en termes de reproduction depuis le début du suivi en 2008.

En comparant l’évolution du nombre de bulls comptabilisés chaque année à

l’évolution des CPUE, aucune concordance n’est observée ces dernières années (Figure 26). Cette différence d’évolution des deux indicateurs est logique puisque l’effort fourni pour ces deux suivis est bien différent. Tandis que le suivi de la reproduction est réalisé de manière similaire chaque année, l’effort de pêche connaît une forte variabilité. De plus, la pêcherie de l’alose sur le Vidourle reste anecdotique avec un effort faible quelle que soit l’année de suivi. Ainsi, le suivi de la reproduction est celui qui traduit vraisemblablement mieux l’évolution de la population.

Quoiqu’il en soit, il semblerait qu’en 2016, les aloses aient peu colonisé le Vidourle

puisqu’on observe à la fois une faible CPUE et une reproduction faible.

1024%

1987%

1127%

887%

752%

1314%

728%

500% 398%382%

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0"

500"

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2,50"

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2002" 2003" 2004" 2005" 2006" 2007" 2008" 2009" 2010" 2011" 2012" 2013" 2014" 2015" 2016"

Nom

bre%de%bulls%

CPUE%(alose/heu

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Années%

bulls"Saint"Laurent"d'Aigouze"

bulls"Marsillargues"

CPUE"

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Suivi de la pêcherie d’aloses sur les fleuves côtiers méditerranéens – Rivoallan D., Lebel I., 2016

26

Il est cependant nécessaire de relativiser ces mauvais résultats. En effet une

remontée de géniteurs en amont du seuil de Marsillargues est observée en 2016. L’observation de bulls en amont de Marsillargues est un fait marquant puisqu’il s’agit de la première année où une activité de reproduction est observée en amont de Marsillargues depuis le début des suivis. Cette observation explique probablement en partie la baisse de l’activité reproductrice sur les frayères de Saint-Laurent-d’Aigouze et Marsillargues. Elle permet également de valider la franchissabilité de la nouvelle passe de Marsillargues (et du pont SNCF de Gallargues) et laisse espérer l’enclenchement d’une nouvelle dynamique favorable liée au retour de géniteurs sur des frayères plus naturelles et de meilleure qualité.

6. Synthèse de la pêcherie d’aloses sur le Vidourle

Malgré un nombre de pêcheurs et de sorties relativement élevé, les résultats « pêcherie » de l’année 2016 sont faibles. La CPUE reste en effet bien inférieure à la moyenne interannuelle traduisant ainsi une abondance faible que confirme le suivi de la reproduction. Plusieurs raisons peuvent expliquer ces résultats et notamment la dynamique de population globale et peut être l’impact des attaques de silure et/ou d’importantes captures en mer. Il est également possible qu’une partie de la population ait effectué sa migration en amont de Marsillargues limitant ainsi l’abondance des aloses sur les secteurs avals.

Toutefois, malgré des indicateurs en baisse en 2016, le contexte local est de plus

en plus favorable pour le retour de l’Alose sur le Vidourle. Ainsi, le Syndicat Mixte Interdépartemental d’Aménagement et de Mise en valeur du Vidourle et de ses affluents (SMIA du Vidourle), dans le cadre de son contrat de rivière (2012-2016), a assuré la réouverture des voies de migration jusqu’à Sommières. Ainsi, des travaux d’amélioration de la passe de Saint Laurent d’Aigouze, ainsi que la reconstruction de la passe à Marsillargues, ont d’ores et déjà été réalisés à l’automne 2015. A l’étiage 2014 a également été réalisé l’équipement du seuil de Gallargues qui permet de rouvrir un linéaire de 3 km, donnant accès aux aloses à 3 frayères potentielles (2 de bonne qualité et 1 de très bonne qualité). Ainsi depuis 2016, les aloses ont accès aux frayères potentielles jusqu’au seuil de Villetelle (Figure 27).

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27

Figure 27 : Localisation des ouvrages transversaux et des frayères avérées et potentielles.

L’enjeu Alose sur le bas Vidourle est donc bien relayé par le SMIA du Vidourle. En

revanche, les pêcheurs locaux ne semblent pas s’approprier complétement cet enjeu malgré l’organisation à quelques reprises de concours spécifiques en no kill pour les y sensibiliser.

!

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28

AUTRES COURS D’EAU MEDITERRANEENS 1. Données recueillis dans le cadre du suivi de la pêcherie

Depuis le début du suivi, il a toujours été constaté une difficulté à identifier les

populations de pêcheurs et donc à les sensibiliser au remplissage du carnet de captures. Ainsi, sur le Gapeau, l’Argens, l’Hérault, l’Orb, la Têt, le Tech, l’Agly ou encore le Tavignano, les retours sont, chaque saison, très faibles. Pourtant, l’Alose est citée sur l’ensemble de ces cours d’eau (Langon et al., 2000a ; Langon et al., 2000b ; Abdallah, 2008 ; Abdallah et Lebel, 2011a ; Chibracq et al., 2011) et sa présence est confirmée par des observations sur le terrain.

L’ensemble des informations obtenues en 2016 et les années précédentes sur ces

différents fleuves côtiers sont synthétisées dans le tableau 6 et la figure 28. On notera plus particulièrement les captures faites sur la Têt et les observations faites sur l’Hérault et en Corse.

Tableau 8 Récapitulatif des informations « Alose » sur les fleuves côtiers.

Capture(d'une(alose(en(mai(2014((vidéo(Youtube)

Pas(de(pêcheur(connu(/(Information(via(la(FD(66(et(

l'AAPPMA(de(Perpignan

Aucune(information

Provence(Alpes(Cote(d'Azur

Corse

Tavignano

Observations(d'aloses(en(2011(sur(le(Golo

Présence(de(pêcheurs(locaux

Capture(de(4(aloses(à(la(fin(du(mois(de(mai(2016((Aval(du(seuil(

du(pont(Joffre)

Capture(de(5(individus(en(2014(et(d'un(individu(en(

2015

5(alosons(capturés(en(2013

Dernières(informations Autres(informations

Capture(d'une(alose(et(d'un(aloson(en(2015((Moulin(saint(

Pierre(et(Sérignan)

Observation(en(2011((Moulin(saint(Pierre)(captures(d'aloses(en(

2009(et(2010

1(alose(capturée(en(2016((Seuil(de(Bladier(Ricard)

339(aloses(observées(via(le(système(de(vidéoTcomptage(du(seuil(de(

Bladier(Ricard(((((((((((((((((((((((((((((Abdallah$et$al.,(2016)(

Un(aloson(capturé(par(pêche(électrique(en(2011

Deux(alosons(capturés(par(pêche(électrique(en(

2007

Etude(ADN(environnemental(

ONEMA(:(observation(sur(le(Tavignano(et(détection(sur(les(3(fleuves(côtiers

Observation(d'aloses(et(d'alosons(à(l'embouchure(en(

2013(et(captures

Golo(et(Fium(Orbo

3(carnets(envoyés(/(un(seul(retour((2016)

Données(de(pêche(via(Facebook((2015)

Orb

Hérault

Tech

Têt(

Agly

Pas(de(pêcheur(connu

Pas(de(pêcheur(connu

Territoire

Gapeau

Argens

Pas(de(pêcheur(connu

Pas(de(pêcheur(connu

Languedoc(Roussillon

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Suivi de la pêcherie d’aloses sur les fleuves côtiers méditerranéens – Rivoallan D., Lebel I., 2016

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Figure 28 : Synthèse des principales données « Alose » 2016 sur les fleuves côtiers méditerranéens.

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2. Informations issues des nouveaux suivis 2.1. Suivi vidéo de la passe de Bladier-Ricard : une population importante sur l’Hérault

En 2016, dans le cadre du contrat de rivière du fleuve Hérault, la station de vidéo

comptage installée sur l’ouvrage de Baldier Ricard a été exploitée du 1er avril au 30 juin. Durant cette période, 339 aloses ont été observées (337 en montaison et 2 en dévalaison).

Jusqu’à présent, les retours de carnets de pêche étaient quasi-inexistants sur l’Hérault. L’outil de vidéo comptage revêt donc un intérêt important pour le suivi de l’Alose feinte du Rhône sur ce territoire.

En outre, l’outil vidéo apporte des informations relatives à la période de migration. Ainsi, la première observation est faite le 23 avril et permet d’indiquer que la migration a été tardive sur ce fleuve côtier.

D’autre part, même si il est difficile d’interpréter une seule année de suivi, le nombre d’individus observés tend d’ores et déjà à indiquer que l’Hérault est un territoire à enjeux pour cette espèce.

Enfin, le suivi vidéo est programmé sur une période de 5 ans, correspondant à la

période couverte par le quatrième volet du PLAGEPOMI (2016 - 2021). Ce suivi constitue donc une référence sur le comptage des flux migratoires des espèces amphihalines à l’échelle du fleuve Hérault (Alose notamment), et il permettra d’appréhender ce contexte migratoire au travers des différentes conditions hydro-climatiques rencontrées.

2.2. ADN environnemental : présence de l’Alose confirmée en Corse

En 2016, la direction régionale Méditerranée de l’ONEMA en partenariat avec le SD20 a réalisé une étude sur l’Alose en Corse. Le but étant de mettre à jour les connaissances relatives à l’espèce sur ce territoire, où les 3 fleuves côtiers connu pour accueillir des individus sont le Golo, le Tavignano et le Fium Orbo. Les objectifs de cette étude sont multiples : - Déterminer la présence ou absence des aloses sur les différents fleuves côtiers - Tester la méthode ADNe vis à vis de cette espèce - Etablir des conclusions sur les ouvrages à équiper pour l’Alose.

L’utilisation de l’ADNe, outil innovant pour déterminer la présence d’espèces rares ou difficilement observables, a été réalisée sur 8 stations potentiellement favorables à la présence de cette espèce sur le territoire Corse.

Au final, l’étude menée sur la Corse a permis de vérifier et conforter la présence de l’Alose sur les 3 fleuves côtiers déjà connu, grâce notamment à l’utilisation de l’outil ADNe. Sur le Tavignano, des bancs d’aloses ont également été observés dans les mouilles à l’aval du barrage de Cardiccia.

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Dans le cadre de l’étude sur les Lamproies marines, l’Association MRM a

également utilisée l’outil ADNe sur l’Aude. L’échantillonnage réalisé le 20 juin a permis de détecter le signal alose sur ce territoire.

Ainsi, l’ADNe est une méthode innovante qui pourrait être utilisée à l’avenir pour

apporter des informations sur l’espèce sur des territoires peu suivis.

2.3. Suivi de la pêcherie professionnelle Les passages en criées, permettent de récolter les quantités vendues dans les

différentes criées et ce pour chaque mois. Le long de la Méditerranée française, il existe 5 criées situées entre le Grau du Roi et Port la Nouvelle. Parmi ces criées, seule la Graulèenne, criée située au Grau du Roi, ne nous a pas transmis les données en 2016. Cependant, à la SOCOMAP, autre criée présente au Grau du Roi, le volume de poissons vendus est bien plus important.

En 2016, l’association MRM a donc récupéré des données provenant des 4 criées

du Grau du Roi, Sète, le Grau d’Agde et Port la Nouvelle (Tableau 9).

Tableau 9 : Données en kg des aloses vendues dans les criées méditerranéennes.

Ces données doivent être analysées avec précaution du fait de la confusion possible qu’il peut y avoir entre les aloses et les allaches ou sardinelles (espèce de la famille des Clupeidae) lors de la vente.

Ainsi, les 4 criées contactées affirment recevoir des aloses tout au long de l’année avec toutefois une augmentation des quantités lors de la période de migration des aloses (Figure 29). Il semblerait donc que les aloses soient plus présentes dans les zones de pêche durant cette période.

Chalut Petits+métiers

Total Chalut Petits+métiers

Total

Janvier 27,20 0,00 27,20 13,30 3,90 17,20Février 25,60 0,00 25,60 10,30 32,10 42,40Mars 48,80 109,80 158,60 18,20 32,60 50,80Avril 63,50 547,80 611,30 40,70 183,00 223,70Mai 39,80 294,30 334,10 5,80 146,90 152,70Juin 23,90 423,40 447,30 8,20 7,20 15,40Juillet 41,30 93,20 134,50 1,90 3,10 5,00Août 51,20 32,50 83,70 16,10 4,20 20,30Septembre 80,90 14,50 95,40 19,60 1,50 21,10Octobre 42,70 37,90 80,60 5,20 18,80 24,00Novembre 24,40 26,40 50,80 2,00 0,00 2,00Décembre 9,10 20,30 29,40 0,00 0,00 0,00Total1Année 478,40 1600,10 2078,50 141,30 433,30 574,60 393,30 133,35 3179,75

31,9 1,65 86,3522,90 3,20 55,50

32,9 7,20 156,6015,1 5,80 125,50

2,3 10,15 151,9530,0 2,10 136,10

26,0 29,45 542,250,9 3,75 467,35

21,8 30,30 261,50128,9 37,10 1001,00

30,3 1,50 76,2050,3 1,15 119,45

Sète Port1la1Nouvelle Total1Criées

Données1criées12016

SOCOMAP1(Grau1du1Roi) Le1Grau1d'Agde

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Figure 29 : Evolution mensuelle des aloses vendues dans les criées Méditerranéennes

Au niveau quantitatif, la SOCOMAP, criée située au Grau du Roi aurait reçu environ 2 tonnes durant l’année et représente ainsi la criée recevant le plus d’aloses (65%). Il semblerait donc que les aloses soient présentes en plus grand nombre vers l’embouchure du Rhône.

Par ailleurs, chaque criée a une flotte plus ou moins importante en chaluts et petits métiers et que les zones de captage de chaque criée sont différentes (Figure 30).

A la SOCOMAP et à la criée du Grau d’Agde, les données récoltées permettent de différencier les captures faites par les chaluts et celles faites par les petits métiers. D’après ces données, les petits métiers représentent les ¾ des captures d’aloses (respectivement 77% au Grau du Roi et 75% au Grau d’Agde). Il est probable que les petits métiers, exerçant plus près de la côte et des embouchures, capturent plus facilement les aloses, notamment lors de leur migration génésique.

Quoiqu’il en soit, avec près de 3,2 tonnes d’aloses capturées en 2016, l’impact de la pêcherie professionnelle est significatif. La récolte de ces données lors des prochaines campagnes, permettra de suivre les fluctuations interannuelles de ces captures et de les comparer aux fluctuations observées sur les cours d’eau.

Pour cette seconde année de suivi, les captures réalisées par les pêcheurs professionnels sont inférieures à l’année 2015 (4 tonnes) mais restent significatives.

0"

100"

200"

300"

400"

500"

600"

700"

Janvier"

Février"

Mars"

Avril"

Mai"

Juin"

Juillet"

Août"

Septembre"

Octobre"

Novembre"

Décembre"

Aloses&ven

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Mois&

Criée"du"Grau"du"Roi"

Criée"de"Sète"

Criée"du"Grau"d'Agde"

Criée"de"Port"la"Nouvelle"

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Figure 30 : Localisation des criées en Méditerranée française et zone de captage associée

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CONCLUSION En 2016, les retours de captures des pêcheurs à la ligne ont concerné

principalement l’Aude et le Vidourle mais également la Têt et l’Hérault. Par ailleurs, des observations permettent de valider la présence de l’Alose sur les fleuves côtiers corses (Fium Orbo, Golo et Tavignano). Les données étant toutefois trop faibles sur ces cours d’eau, elles ne permettent pas d’analyser en détail la migration des aloses.

Sur l’Aude, la population de pêcheurs est fidèle et la présence sur place de

l’Association Pêche Migrateurs Aude maintient un dynamisme autour de la pêche de l’Alose.

En 2016, 309 aloses ont été pêchées, majoritairement à l’aval du seuil de Moussoulens et la CPUE moyenne de 0,58 alose/heure. Ces chiffres, en baisse par rapport à 2015, restent cependant supérieurs aux moyennes observées depuis le début du suivi.

Sur le Vidourle, le volume de données reste très faible. Seulement 3 pêcheurs ont retourné leur carnet dûment rempli cette année

indiquant la capture de 6 aloses, toutes au niveau du seuil de Saint Laurent d’Aigouze. Ces retours font état d’une abondance faible en alose en 2016 comme en témoigne la CPUE de 0,31 alose/h. Le suivi de la reproduction mené en parallèle indique également que l’année 2016 a été plutôt défavorable à la reproduction des aloses. Ces mauvais résultats sont à minimiser du fait des individus et de la reproduction observés à l’amont de Marsillargues.

Ainsi, les indicateurs d’abondance d’aloses restent encourageants ces dernières années sur les fleuves côtiers méditerranéens même si l’on observe une abondance faible sur le Vidourle cette année. Par ailleurs, les contextes locaux sont de plus en plus favorables au retour de l’Alose et permettent progressivement d’améliorer les conditions de migration et reproduction de ces populations sur le pourtour méditerranéen. Ainsi, de nombreux projets visant à restaurer la continuité écologique et piscicole sont en cours et vont aboutir à une modification importante des voies de migration et permettre l’accès à des frayères de qualité. Il est donc primordial dès aujourd’hui de se munir d’outils robustes qui témoigneront de l’évolution des contextes migratoires locaux et permettront d’évaluer qualitativement ou quantitativement l’efficacité des actions.

En ce sens, MRM poursuit ses efforts de sensibilisation et œuvre pour augmenter les échanges avec les acteurs locaux concernés. Même si la dynamique reste difficile à maintenir, l’exemple de l’Aude révèle l’efficacité de ce type de démarche et doit encourager à reproduire le même schéma sur d’autres masses d’eau.

Enfin, la mise en place de nouveaux suivis permet d’apporter de nouvelles

données sur des territoires jusqu’alors peu suivis. Ainsi, les données issues de l’ADNe et du suivi vidéo-comptage apportent de nouvelles informations sur l’Hérault et sur les fleuves corses. Le suivi de la pêcherie professionnelle permet quant à lui d’apporter un premier retour sur la phase marine de l’espèce.

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LISTE DES FIGURES Figure1Localisationdelazoned’étude.MRM................................................................................................................................2Figure2:Localisationdessitesdepêchesurl’Aude.GoogleEarth/BDCarthage®/MRM..........................................3Figure3:ReprésentationcartographiqueduBasVidourle.MRM/F.Gardin......................................................................4Figure4Fichedesaisietyped’unesortiedepêche.........................................................................................................................5Figure5:Evolutiondescarnetsdistribués,retournésetexploitablesdepuis1998.........................................................8Figure6:Evolutiondel’effortdepêcheen2016.............................................................................................................................9Figure7:Evolutiondunombredesortiesdepêchesurl’Audede1998à2016.............................................................10Figure8:répartitiondel’effortdepêcheen2016àgaucheetentre1998et2016àdroite....................................11Figure9:Proportiondestechniquesdepêchesutiliséessurl’Audeentre1998et2016............................................11Figure10:Techniquesdepêcheutiliséesen2016.......................................................................................................................12Figure11:Evolutiondunombretotald’alosescapturéessurl’ensembledessitesdepêchesurl’Audeentre

1998et2016..................................................................................................................................................................................................13Figure12:Evolutiondunombretotald’alosescapturéessurl’ensembledessitesdepêchedubassin

rhodanienentre1997et2016...............................................................................................................................................................13Figure13Evolutionjournalièredescapturesen2016..............................................................................................................14Figure14:Relationnombredecaptures-tempspasséàpêcheren2016........................................................................16Figure15EvolutioninterannuelledesCPUEsurl’Audede2000à2016...........................................................................17Figure16:EvolutionjournalièredesCPUEetduréejournalièresdepêcheen2016...................................................18Figure17EvolutionjournalièredesCPUEetdudébitmoyenjournaliersurl’Audeen2016.Banque

Hydro/MRM...................................................................................................................................................................................................19Figure18:Evolutiondescarnetsdistribués,retournésetexploitablesdepuis2003...................................................21Figure19:Evolutiondunombretotaldesortiesdepuis2002...............................................................................................22Figure20:Evolutiondunombredesortiesparpêcheurdepuis2002................................................................................22Figure21:Evolutiondutempsmoyend’unesortiedepêchedepuis2002.......................................................................22Figure22:Evolutiondunombretotaldecapturesdepuis2002...........................................................................................22Figure23:Evolutiondunombredecapturesparpêcheurdepuis2002............................................................................22Figure24EvolutioninterannuelledesCPUEsurleVidourlede1998à2016.................................................................23Figure25Evolutionjournalièredudébiten2015(stationdeMarsillargues,Banquehydro)etdela

températuredel’eaurelevéedurantlesuividelareproduction(Adametal.2016)...................................................24Figure26EvolutiondesCPUEetdunombredebullscomptabiliséssurleVidourledepuis2002.........................25Figure27:Localisationdesouvragestransversauxetdesfrayèresavéréesetpotentielles.....................................27Figure28:Synthèsedesprincipalesdonnées«Alose»2016surlesfleuvescôtiersméditerranéens...................29Figure29:EvolutionmensuelledesalosesvenduesdanslescriéesMéditerranéennes..............................................32Figure30:LocalisationdescriéesenMéditerranéefrançaiseetzonedecaptageassociée.....................................33

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LISTE DES TABLEAUX Tableau1Linéairecolonisableetnombredesitesdepêchesurlesfleuvescôtiersméditerranéensconcernés

parlesuivi2016delapêcherieauxaloses.........................................................................................................................................3Tableau2Répartitiondel’effortdepêchesurl’Audeen2016..................................................................................................9Tableau3:Nombred’alosescapturéesparsitedepêcheetparsortieen2016............................................................15Tableau4:Nombred’alosescapturéespartechniquedepêcheutiliséesen2016........................................................15Tableau5:EvolutionmensuelledesCPUE......................................................................................................................................17Tableau6:CPUEparsitedepêcheen2016...................................................................................................................................18Tableau7:CPUEpartechniquesdepêchesutiliséesen2016................................................................................................19Tableau8Récapitulatifdesinformations«Alose»surlesfleuvescôtiers........................................................................28Tableau9:Donnéesenkgdesalosesvenduesdanslescriéesméditerranéennes.........................................................31

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Membres de l’Association Migrateurs Rhône-Méditerranée :

Fédérations Départementales des Associations Agréées de Pêche et de Protection du Milieu Aquatique de l’Ain, des Alpes de Haute-Provence, des Hautes-Alpes, des Alpes-Maritimes, de l’Ardèche, de l’Aude, des Bouches-du-Rhône, de la Corse, de la Drôme, du Gard, de l’Hérault, de l’Isère, de la Loire, des Pyrénées-Orientales, du Rhône, de Haute-Saône, de Saône et Loire, de Savoie, de Haute-Savoie, du Var et du Vaucluse,Association Régionale des Fédérations de Pêche de PACA (ARFPPMA PACA),Association Régionale des Fédérations de Pêche Auvergne Rhône-Alpes (ARPARA).

L’Association Migrateurs Rhône-Méditerranée ne pourrait agir sans l’engagement durable de ses partenaires financiers.