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E08 Algie vasculaire de la face : l’imagerie est-elle utile ? A ` propos de 100 cas P. Giraud a, *, S. Chauvet b , G. Demarquay c a Neurologie, centre hospitalier Annecy-Genevois (CHANGE), centre e ´tude traitement douleur, avenue de l’Ho ˆpital, 74374 Pringy, France b Neurologie, ho ˆ pital Croix-Rousse, 69004 Lyon, France c Consultation douleur, ho ˆpital de la Tour, Ch-1217 Meyrin-Gene `ve, Suisse *Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (P. Giraud) Mots cle ´s : AVF ; Imagerie ; Anomalie Introduction.– Le diagnostic d’algie vasculaire de la face (AVF) est e ´tabli selon l’IHS sur des crite `res cliniques, e ´ volutifs et l’absence de diagnostic alternatif. La re ´alisation d’ examen d’imagerie ce ´re ´ brale reste discute ´e. Objectifs : –E ´ valuer l’inte ´re ˆt de l’imagerie ence ´ phalique dans l’AVF afin de de ´tecter des formes symptomatiques ; –de ´ crire les anomalies rencontre ´es et proposer des crite `res d’imputabilite ´ des images dans l’AVF. Me ´ thodes.– Les 100 derniers dossiers d’AVF (selon crite ` res IHS) de trois Centres Ce ´ phale ´es ont e ´te ´ repris re ´ trospectivement. Age de de ´ but, sexe et donne ´ es de l’imagerie ont e ´te ´ analyse ´s. Les donne ´ es de l’imagerie ont e ´te ´ classe ´ es en quatre groupes : imagerie dite normale, pre ´ sence d’une anomalie conside ´re ´e comme fortuite (type 1), image homolate ´ rale mais dont le lien avec la symptomatologie d’AVF semble faible (type 2), ou anomalie ayant un fort lien avec la symptomatologie (type 3). Re ´ sultats.– Sur les 100 cas analyse ´s, la re ´ partition est 69 hommes et 31 femmes (SR = 2,26), a ˆge ´s de 32 ans en moy- enne au de ´but de l’AVF (21–60 ans). 31 % e ´ taient des formes chroniques. Sur les IRM et scanners ce ´re ´braux disponibles et analyse ´s, 24 anomalies ont e ´te ´ retrouve ´es : 10 des anomalies sont de type 3 (lien fort) et 8 sont de type 2 (lien faible). Parmi les anomalies de ´tecte ´es, le ´sions caverneuses ou vasculaires sont les plus nombreuses. Discussion.– Cette e ´ tude re ´ trospective montre que des anoma- lies anatomiques peuvent e ˆ tre observe ´es a ` l’imagerie dans l’AVF, mais leur imputabilite ´ reste difficile a ` pre ´ ciser. Pourtant, la question d’une imagerie syste ´ matique dans l’AVF, propose ´e par l’EFNS en 2001, sugge ´re ´e par le travail de Favier (2008) « Cluster headache : to scan or not to scan », ne fait pas partie des crite `res IHS 2013. Conclusion.– Aucune recommandation formelle ne justifie actuellement la pratique d’une imagerie ce ´re ´ brale syste ´ma- tique dans l’AVF. Ceci semble, a ` la lumie `re de cette se ´rie de 100 cas d’AVF, devoir e ˆ tre rediscute ´. http://dx.doi.org/10.1016/j.neurol.2014.01.136 E09 Inte ´re ˆt de la se ´ quence coronale T2 dans le diagnostic d’hypotension intracra ˆ nienne de ´ butante C. Gollion a, *, M. Brunet b , N. Fabre a , V. Larrue a , A. Viguier a , F. Bonneville b , C. Gollion a,b a Neurologie ge ´ne ´rale, CHU Rangueil, 1, rue du Professeur-Jean- Poulhe `s, 31400 Toulouse, France b Neuroradiologie, CHU Rangueil, 31400 Toulouse, France *Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (C. Gollion) Mots cle ´s : Hypotension intracra ˆnienne ; IRM ; Blood patch Introduction.– Le diagnostic d’hypotension intracra ˆ nienne est parfois difficile puisqu’il repose sur des signes cliniques peu spe ´ cifiques, et sur l’imagerie par re ´ sonance magne ´ tique (IRM) qui est parfois normale. Objectifs.– De ´crire sur la se ´ quence coronale T2 des signes permettant de suspecter le diagnostic d’hypotension intracra ˆ- nienne, alors sur les signes classiquement recherche ´s sur l’IRM sont absents. Me ´ thodes.– E ´ tude de 5 patients pre ´ sentant une forte suspicion clinique d’hypotension intracra ˆ nienne mais avec une IRM ce ´re ´ brale ne montrant pas les signes cardinaux habituelle- ment retrouve ´ s dans cette pathologie tels que : e ´ paississement et prise de contraste pachyme ´ ninge ´ s diffus, descente des amygdales ce ´re ´ belleuses, tronc ce ´re ´ bral plaque ´ contre le cli- vus. Analyse de la se ´ quence coronale T2 avant et imme ´ diate- ment apre `s blood patch (BP). Re ´ sultats.– Chez tous les patients, la se ´ quence coronale T2 montrait d’avant en arrie `re : une disparition de LCS dans la gaine des nerfs optiques, une visibilite ´ inhabituelle du sinus coronaire infe ´ rieur, un aspect convexe ou plat du bord supe ´r- ieur de l’hypophyse, un aspect bombe ´ des parois late ´ rales des sinus caverneux et un aspect anormalement arrondi du sinus sagittal supe ´rieur, des sinus transverses et des veines corti- cales parasagittales. Ces signes disparaissaient sur l’IRM de contro ˆle si la ce ´phale ´e e ´ tait soulage ´e par le BP. Discussion.– Ces signes doivent e ˆ tre recherche ´s devant toute ce ´ phale ´ e puisqu’ils semblent plus sensibles pour de ´ pister une hypotension intracra ˆ nienne mais leur interpre ´ tation est sou- mise a ` une comparaison avant et apre ` s Blood patch. Ces signes semblent te ´ moigner du caracte ` re de ´ butant de la ce ´ phale ´ e plus que de son intensite ´, puisque leur pre ´sence en l’absence des signes cardinaux se rencontrait chez des patients ayant be ´n- e ´ ficie ´ d’une prise en charge rapide. Conclusion.– La se ´quence coronale T2 permet de suspecter le diagnostic d’hypotension intracra ˆ nienne, me ˆ me en l’absence des signes classiques normalement de ´ crits dans cette patho- logie. http://dx.doi.org/10.1016/j.neurol.2014.01.137 E10 Acce ` s de somnolence, aura atypique d’une migraine he ´ miple ´ gique familiale A. Sevy a, *, S. Gazzola a , M. Bregigeon a , E. Sagui a , J.-L. Moalic b , K. Tchikaya-Batchy a , C. Brosset a a Neurologie, HIA Lave ´ran, 13384 Marseille cedex 13, France b Biologie, HIA Lave ´ran, 13384 Marseille cedex 13, France *Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (A. Sevy) Mots cle ´s : Somnolence ; Migraine he ´ miple ´ gique familiale ; PRRT2 Introduction.– Les migraines he ´ miple ´ giques familiales (MHF) sont de ´finies par la survenue d’un de ´ ficit moteur pendant l’aura avec au moins un ante ´ce ´dent familial de MH. Nous rapportons ici une pre ´ sentation atypique de MHF. Observation.– Il s’agissait d’une patiente de 73 ans qui rappor- tait depuis l’adolescence des e ´ pisodes annuels de somnolence brutale avec ralentissement ide ´ omoteur, associe ´sa ` une acro- paresthe ´ sie bilate ´ rale des membres supe ´ rieurs (sensation qu’on lui « touchait les doigts »), puis des phosphe `nes et un re ´tre ´ cissement du champ visuel. Quelquefois il pouvait coexi- ster une ce ´ phale ´ e bitemporale non pulsatile et un manque du mot. Un e ´ pisode avait e ´te ´ accompagne ´ d’ ;un de ´ ficit brachial. Le tableau durait 20 min a ` 24 heures. On notait des phe ´ nom- e ` nes paroxystiques re ´gressifs chez sa sœur aıˆne ´e, sa tante et revue neurologique 170s (2014) a59–a63 A62

Algie vasculaire de la face : l’imagerie est-elle utile ? À propos de 100 cas

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E08

Algie vasculaire de la face :l’imagerie est-elle utile ? A propos de100 casP. Giraud a,*, S. Chauvet b, G. Demarquay c

aNeurologie, centre hospitalier Annecy-Genevois (CHANGE), centreetude traitement douleur, avenue de l’Hopital, 74374 Pringy, FrancebNeurologie, hopital Croix-Rousse, 69004 Lyon, Francec Consultation douleur, hopital de la Tour, Ch-1217 Meyrin-Geneve,Suisse*Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected] (P. Giraud)

Mots cles : AVF ; Imagerie ; AnomalieIntroduction.– Le diagnostic d’algie vasculaire de la face (AVF)est etabli selon l’IHS sur des criteres cliniques, evolutifs etl’absence de diagnostic alternatif. La realisation d’ examend’imagerie cerebrale reste discutee.Objectifs :– Evaluer l’interet de l’imagerie encephalique dans l’AVF afinde detecter des formes symptomatiques ;–decrire les anomalies rencontrees et proposer des criteresd’imputabilite des images dans l’AVF.Methodes.– Les 100 derniers dossiers d’AVF (selon criteres IHS)de trois Centres Cephalees ont ete repris retrospectivement.Age de debut, sexe et donnees de l’imagerie ont ete analyses.Les donnees de l’imagerie ont ete classees en quatre groupes :imagerie dite normale, presence d’une anomalie considereecomme fortuite (type 1), image homolaterale mais dont le lienavec la symptomatologie d’AVF semble faible (type 2), ouanomalie ayant un fort lien avec la symptomatologie (type 3).Resultats.– Sur les 100 cas analyses, la repartition est69 hommes et 31 femmes (SR = 2,26), ages de 32 ans en moy-enne au debut de l’AVF (21–60 ans). 31 % etaient des formeschroniques. Sur les IRM et scanners cerebraux disponibles etanalyses, 24 anomalies ont ete retrouvees : 10 des anomaliessont de type 3 (lien fort) et 8 sont de type 2 (lien faible). Parmiles anomalies detectees, lesions caverneuses ou vasculairessont les plus nombreuses.Discussion.– Cette etude retrospective montre que des anoma-lies anatomiques peuvent etre observees a l’imagerie dansl’AVF, mais leur imputabilite reste difficile a preciser. Pourtant,la question d’une imagerie systematique dans l’AVF, proposeepar l’EFNS en 2001, suggeree par le travail de Favier (2008)« Cluster headache : to scan or not to scan », ne fait pas partiedes criteres IHS 2013.Conclusion.– Aucune recommandation formelle ne justifieactuellement la pratique d’une imagerie cerebrale systema-tique dans l’AVF. Ceci semble, a la lumiere de cette serie de100 cas d’AVF, devoir etre rediscute.

http://dx.doi.org/10.1016/j.neurol.2014.01.136

E09

Interet de la sequence coronaleT2 dans le diagnostic d’hypotensionintracranienne debutanteC. Gollion a,*, M. Brunet b, N. Fabre a,V. Larrue a, A. Viguier a, F. Bonneville b,C. Gollion a,b

aNeurologie generale, CHU Rangueil, 1, rue du Professeur-Jean-Poulhes, 31400 Toulouse, FrancebNeuroradiologie, CHU Rangueil, 31400 Toulouse, France*Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected] (C. Gollion)

Mots cles : Hypotension intracranienne ; IRM ; Blood patch

Introduction.– Le diagnostic d’hypotension intracranienne estparfois difficile puisqu’il repose sur des signes cliniques peuspecifiques, et sur l’imagerie par resonance magnetique (IRM)qui est parfois normale.Objectifs.– Decrire sur la sequence coronale T2 des signespermettant de suspecter le diagnostic d’hypotension intracra-nienne, alors sur les signes classiquement recherches surl’IRM sont absents.Methodes.– Etude de 5 patients presentant une forte suspicionclinique d’hypotension intracranienne mais avec une IRMcerebrale ne montrant pas les signes cardinaux habituelle-ment retrouves dans cette pathologie tels que : epaississementet prise de contraste pachymeninges diffus, descente desamygdales cerebelleuses, tronc cerebral plaque contre le cli-vus. Analyse de la sequence coronale T2 avant et immediate-ment apres blood patch (BP).Resultats.– Chez tous les patients, la sequence coronaleT2 montrait d’avant en arriere : une disparition de LCS dansla gaine des nerfs optiques, une visibilite inhabituelle du sinuscoronaire inferieur, un aspect convexe ou plat du bord super-ieur de l’hypophyse, un aspect bombe des parois laterales dessinus caverneux et un aspect anormalement arrondi du sinussagittal superieur, des sinus transverses et des veines corti-cales parasagittales. Ces signes disparaissaient sur l’IRM decontrole si la cephalee etait soulagee par le BP.Discussion.– Ces signes doivent etre recherches devant toutecephalee puisqu’ils semblent plus sensibles pour depister unehypotension intracranienne mais leur interpretation est sou-mise a une comparaison avant et apres Blood patch. Ces signessemblent temoigner du caractere debutant de la cephalee plusque de son intensite, puisque leur presence en l’absence dessignes cardinaux se rencontrait chez des patients ayant ben-eficie d’une prise en charge rapide.Conclusion.– La sequence coronale T2 permet de suspecter lediagnostic d’hypotension intracranienne, meme en l’absencedes signes classiques normalement decrits dans cette patho-logie.

http://dx.doi.org/10.1016/j.neurol.2014.01.137

E10

Acces de somnolence, aura atypiqued’une migraine hemiplegiquefamilialeA. Sevy a,*, S. Gazzola a, M. Bregigeon a,E. Sagui a, J.-L. Moalic b, K. Tchikaya-Batchy a,C. Brosset a

aNeurologie, HIA Laveran, 13384 Marseille cedex 13, Franceb Biologie, HIA Laveran, 13384 Marseille cedex 13, France*Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected] (A. Sevy)

Mots cles : Somnolence ; Migraine hemiplegique familiale ;PRRT2Introduction.– Les migraines hemiplegiques familiales (MHF)sont definies par la survenue d’un deficit moteur pendantl’aura avec au moins un antecedent familial de MH. Nousrapportons ici une presentation atypique de MHF.Observation.– Il s’agissait d’une patiente de 73 ans qui rappor-tait depuis l’adolescence des episodes annuels de somnolencebrutale avec ralentissement ideomoteur, associes a une acro-paresthesie bilaterale des membres superieurs (sensationqu’on lui « touchait les doigts »), puis des phosphenes et unretrecissement du champ visuel. Quelquefois il pouvait coexi-ster une cephalee bitemporale non pulsatile et un manque dumot. Un episode avait ete accompagne d’ ;un deficit brachial.Le tableau durait 20 min a 24 heures. On notait des phenom-enes paroxystiques regressifs chez sa sœur aınee, sa tante et

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