Ambition vin sur vin pour le Grand Avignon

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    Alors que les vendanges se terminent, laissant présager un cru que tous les professionnelss’accordent à qualifier d’exceptionnel, la Communauté d’agglomération accorde toujours plus d’intérêtà une activité viticole qui est un formidable outil de promotion de son Territoire.

    Ambitionvin sur vin pourle Grand Avignon

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    S

    i le vignoble des Côtesdu-Rhône s’étend deVienne à Nîmes, du Nordau Sud, et d’Anduze

    à l’Ouest jusqu’auxconns du Luberon à l’Est, c’est Avignon qui en est la capitale. Sonhistoire y a bien entendu largementcontribué. Présente dès l’antiquité, lavigne s’est largement développée surle territoire grâce à la présence papa-le pendant un siècle à Avignon. Dèsle XIVe siècle, les papes, grands ama-teurs du breuvage, ont ainsi œuvré àla plantation d’un important vignoble :de nombreuses bornes papales ontd’ailleurs été retrouvées en cultivantles parcelles près de Caumont-sur-

    Durance. Aujourd’hui encore, la vi-gne reste largement présente sur leterritoire de l’agglomération. Cultivéedans 12 des 15 communes du Grand Avignon, elle est la première activitéagricole du secteur, que ce soit ensupercie cultivée, en nombre d’ex-ploitations ou en emplois induits. Autotal, ce sont plus de 150 exploita-tions viticoles qu’il est possible detrouver sur les coteaux d’Avignon,de Vedène à Caumont-sur-Durance,et côté gardois, à Pujaut, à Roche-fort-du-Gard, à Sauveterre et à Saze.Sans oublier les 600 plants du Closdu Palais des papes, seule AOCintra-muros de France.Ces exploitations sont orientées à70% dans la production de vins dequalité (AOC). Les vins élaborés sur leterritoire du Grand Avignon peuvent eneffet prétendre à deux appellations : AOC Côtes-du-Rhône et Côtes-du-Rhône villages. Et six communesde l’agglo à l’AOC Côtes-du-Rhônevillages avec nom géographique :

    La viticulture, première activité agricole dans l’agglo avec plus de 150 exploitations, est unélément majeur de la renommée internationale d’Avignon, capitale des Côtes-du-Rhône.

    Un marqueur fort de

    l’identité du territoire

    Signargues pour Rochefort-du-Gardet Saze, et Gadagne pour Caumont-sur-Durance, Morières-lès-Avignon,Saint Saturnin-lès-Avignon et Vedène.Des productions emblématiques quifont la renommée du territoire del’agglomération.« Après la crise viticole de 2000- 2010, les vignobles se sont reposi-tionnés en milieu et haut de gamme, explique Brice Eymard, responsabledu développement économique d’In-ter Rhône, qui fédère l’ensemble desprofessionnels du vin de la vallée duRhône. Nous avons pu ainsi regagner progressivement des parts de mar-ché à l’export. » En 2014, les vins dela vallée du Rhône ont été dégustésdans 159 pays ! Principalement auxEtats-Unis, au Royaume-Uni et enBelgique. « Nous ciblons également

    2 640 hectares de vignes, soit 37% de la surface

    agricole utilisée

    150 exploitations viticoles

    15 caves particulières

    3 caves coopératives

    CHIFFRES-CLÉS

    La viticulture dansle Grand Avignon, ce sont :

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    A Pujaut, une reconnaissance internationaleUn matériel et des techniques de pointe, des responsables toujours à l’affût de nouvelles méthodes devinication, un système de rémunération des adhérents en fonction de la qualité des raisins apportés… Au Cellier des Chartreux, on fait rimer quantité et qualité. 36 000 hectolitres de vin sont produits enmoyenne chaque année à Pujaut, mais c’est à travers le monde qu’on salue leurs arômes. Le Cellier desChartreux a ainsi raé 5 médailles d’or et d’argent au dernier concours international AWC Vienna, en Autriche. Et ses crus sont régulièrement cités dans le guide Hachette des vins. Mais pas question pourautant de rester sur ses acquis : « Nous sommes en train de nous rapprocher de la cave des Vigneronsde Saint-Gervais an de mutualiser nos moyens, proposer de nouveaux produits et garantir une quan-tité de production (qui passera à 45 000 hectolitres par an),  explique Christophe Novara, président duCellier des Chartreux. Et après l’ouverture de la cave Vilavigne au Pontet, nous allons ouvrir un nouvelespace de vente de 300 m² à Graveson (Bouches-du-Rhône), en octobre 2016. »

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     les pays asiatiques comme le Japon, la Corée ou la Chine dont la nourri-ture se marie bien avec nos vins rou- ges épicés et où nous avons un gros potentiel de croissance », poursuit-il.La viticulture s’inscrit ainsi comme

    1937 1966 2005 2012CÔTES-DU-RHÔNEVILLAGE

    CÔTES-DU-RHÔNEVILLAGES SIGNARGUES

    CÔTES-DU-RHÔNEVILLAGES GADAGNE

     ANNÉES DE DÉCRET DES DIFFÉRENTES AOC PRÉSENTES SUR LE GRAND AVIGNON :

    CÔTES-DU-RHÔNE

    une activité économique essentielleau sein du Grand Avignon. Elle induitla présence d’entreprises spéciali-sées comme Provotrans à Entraigues-sur-la-Sorgue (lire encadré ci-contre),mais elle façonne également notre

    cadre de vie et forge son identité :les vins s’inscrivent pleinement dansle patrimoine gastronomique du ter-ritoire et font de l’agglomération unedestination gourmande, à l’impacttouristique fort. F

    71 500hectolitres en AOP Côtes-du-rhône,

     AOP Côtes-du-rhône villagesGadagne, AOP Ventoux,

    vin de pays et vin de table.

    246 vignerons

    À Morières, l’union fait la forceLe rapprochement date de 2005. Les vignerons des caves Terres d’Avignon, à Morières-lès-Avignon, et Canteperdrix,

    à Mazan, décident alors de mutualiser leurs moyens pour faire face à la crise viticole. Une réussite pour ces deux

    maisons implantées entre Rhône et Ventoux ( le chiffre d’affaires est passé de 3,5 M€ en 2006 à 6,5 M€ en 2013 ),

    qui viennent de choisir une signature unique : Demazet Vignobles (comme « deux mazets »). Un nom fédérateur qui

    va permettre de développer leur offre commerciale sur les appellations majeures de la vallée du Rhône. Demazet

     Vignobles, ce sont à présent 246 vignerons et une production moyenne de 71 500 hectolitres en AOP Côtes-

    du-Rhône, AOP Côtes-du-Rhône villages Gadagne, AOP Ventoux, vin de pays et vin de table.

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    Du stockage à la livraison,Provotrans s’occupe de toutUne entreprise 3 en 1. Installée

    à la Zac du Plan d’Entraigues-sur-la-Sorgue, l’entreprise Pro-votrans est spécialisée dansle transport et le stockage de

    marchandises ainsi que dans

    la préparation et le suivi des

    commandes de ses clients. Ausein du bâtiment de 6000 m², untiers est exclusivement réservé àla lière vinicole. Une partie soustempérature contrôlée (entre 15et 19°C) est parfaitement adap-

    tée au stockage du vin. « Nous

    disposons d’un statut d’entre- positaire agréé, indique ClaudeChard-Hutchinson, le prési-dent et fondateur de Provotrans.Nous pouvons ainsi régler tou-tes les formalités administrati-ves et douanières ». Un servicesur mesure pour les entreprisesviticoles qui peuvent simplemententreposer leur stock ou bienconer à Provotrans le capsulage,l’étiquetage, la préparation etl’envoi des commandes. « A l’aide

    de notre outil informatique sécurisé, nos clients peuventconsulter en temps réel l’étatde leur stock, suivre les ordresde préparation de commandeset les expéditions », poursuitClaude Chard-Hutchinson, quifournit également un relevé men-suel de l’évolution de la tempé-rature et de l’hydrométrie de lazone de stockage. Des prestations à la pointe qui ont déjà séduit 25grands négociants ou domai-

    nes viticoles  comme les mai-

    sons Ogier et Gassier, le Cellierdes Chartreux et le domaineChâteau de Saint Cosme. Actuellement, l'entrepôt a unecapacité de stockage en tem-

    pérature contrôlée de 1,8 mil-

    lion de bouteilles. Une capacitéqui pourrait être doublée « très rapidement », assure ClaudeChard-Hutchinson.

    L’exportation enseignée à la fac An de répondre aux besoins des entreprises de la lière vinicole qui souhai-tent développer leur offre commerciale à l’étranger, l’Université dispense unMaster commercialisation internationale des vins. Chaque année, unevingtaine d’étudiants participe à cette formation de deux ans, où deux stagesen entreprises de 4 mois minimum sont programmés.

    www.univ-avignon.fr

    +

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    an des vendanges,Millévin, Foulée des vi-gnerons du Castelas…Toute l’année, le Grand Avignon vit au rythme

    des différentes manifestations orga-nisées par les professionnels du vin,qui drainent des milliers de person-nes : 6 900 entrées enregistrées pourle bar à vins éphémère à la Maisondes vins pendant le Festival, 5 000personnes réunies pour déguster lenouveau millésime à Millévin, 2 500participants pour les Escapades deSignargues… En plus d’Inter Rhône,qui fédère les professionnels du vinde la vallée du Rhône, chaque coo-pérative, chaque caveau contribue àanimer la vie du territoire, devenue

    ainsi une destination oenotouristiquemajeure. Et les professionnels s’atta-chent toujours davantage à proposeraux touristes des visites originales :à la Chartreuse de Bonpas, à Cau-mont-sur-Durance, on vous suggèreun voyage dans le temps à l’aided’une mise en scène interactive pourrésoudre une énigme autour de celieu historique. Le Cellier des Char-

    Des événements et des

    lieux pour le culte bachiquePlusieurs manifestations importantes dédiées au vin sont organisées chaque année à Avignon,

    où un temple sera bientôt consacré à « l’or rouge » de la vallée du Rhône.

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    treux, à Pujaut, organise des survolsdes vignes en planeur permettant,au passage, d’admirer un panora-ma d’exception entre Villeneuve lez Avignon, Avignon et le Rhône… Sansoublier la traditionnelle route des vins« Autour d’Avignon », dont l’itinéraireallie découvertes culturelles et vitico-les. De quoi satisfaire les millions de

    touristes qui se rendent sur le terri-toire de l’agglo chaque année.L’offre va encore s’étoffer autour d’unpôle oenotouristique d’envergure : le

    Carré du palais. Mené par Inter Rhône,

    le projet va faire de l’ancienne Ban-que de France, située sur la place duPalais des papes, à Avignon, un en-semble de 2000 m² dédié aux vins et

    6 900 épicuriens réunis à la Maison des vins

    Le Carré du Palais,le nouveau pôleœnotouristique d'Avignonouvrira ses portesau printemps 2016

    Les vignes du Rocher des Doms ouvertesau public pendant le Ban des vendanges

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    Villeneuve lezAvignon accueilleson deuxième

    Salon des Vinset des Gourmets

    Salon des Vinset des Gourmets

    28 et 29 novembre 2015Samedi de 10 h à 20 h - Dimanche de 10 h à 19 h

    Gymnase du College le Mourion

    à Villeneuve les Avignon

    Parking gratuit

    Accès Handicapés : Tél. 06 27 88 12 90

    http://www.e-clubhouse.org/sites/avignondoyen/ 

    Au bénéfice des œuvres du Lions Club "Avignon Doyen"

    Suite au succès de la premièreédition, le Lions Club AvignonDoyen organise son deuxièmeSalon des Vins et des Gour-mets dont les prots servirontà l’achat de matériel médical

    pour le service de pédiatrie del’hôpital d’Avignon et pour lesœuvres du club. L’évènementse déroulera les 28 et 29novembre prochains, à partirde 10h, au gymnase du collègedu Mourion de Villeneuvelez Avignon. Gourmets etdégustateurs, soyez nombreuxà découvrir la quarantained’exposants venus de diffé-rentes régions françaises(25 viticulteurs et 15 artisans

    des métiers de bouche) etcontribuez ainsi au soutiend’actions caritatives.

    Renseignements :

    Tel. 06 27 88 12 90

    à la gastronomie. l’intérieur de cebâtiment, on trouvera une école desvins dans laquelle seront proposésdes ateliers de dégustation (pourtous les niveaux et en différenteslangues), un bar à vins regroupantla totalité des appellations AOC dela vallée du Rhône et un ensemblede boutiques de produits du terroir.« Nous avons choisi la thématiquedes grands ferments, précise Jean-Michel Guiraud, chargé du projet à

    Inter Rhône. Des cousins du vin : le pain, le fromage, le cacao, le thé et lecafé ». Un restaurant gastronomiqueet une résidence para-hôtelière desix suites se trouveront aux étages. Au sous-sol, l’ancienne salle descoffres sera, elle, transformée en uneimmense cave à vins. L’ouverture decette « vitrine exceptionnelle pournos vins » est prévue pour le prin-temps prochain. F

    Un Ban plus long pour des milliers de visiteursCe sont quelque 8 000 personnes qui ont fêté le début de la récolte,les 29 et 30 août derniers. Le « Ban des vendanges », premier grandrendez-vous bachique de la saison, s’est déroulé comme chaque annéeà Avignon, capitale des Côtes-du-Rhône. Mais pour sa 20e édition, lamanifestation s’est prolongée le temps d’un week-end (contre un jourhabituellement). Messe des vignerons, délé des confréries bachiques,pique-nique au Rocher des Doms, sans oublier la traditionnelle dégus-tation du jus de raisin fraîchement pressé… Le programme était riche en

    animations. Les traditions vinicoles et le savoir-faire des vignerons ontété dignement célébrés !

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    Pascal Laurent

     Aujourd’hui,nous ne sommes plus

    seulementdes agriculteurs.

    “Sébastien ClémentL

    a crise viticole des an-nées 2000, comme ladureté du métier, ne lesa pas effrayés. La nou-

    velle génération de viticul-teurs a pris la relève : depuis 2012,la Chambre d’agriculture a soutenuune soixantaine d’installations enVaucluse, et 25 dans le Gard. Parmieux,  Alexandre Marquis, 33 ans,s’est lancé dans l’aventure. Depuis2007, il cultive 14 hectares de vignesà Caumont-sur-Durance qu’il appor-te à la coopérative de Morières-lès- Avignon. « Comme mon grand-pèreet mon père avant moi , précise-t-il.La pression foncière est telle qu’il est

    très difcile de s’installer si on n’a pasun domaine familial ».

    Chez les Laurent, en revanche, on

    a sauté une génération : « Mes pa- rents étaient fonctionnaires et n’ont jamais pu exploiter les vignes de mon grand-père,  explique Pascal, un Ve-dènais de 32 ans. Moi, j’ai toujoursvoulu faire ça. » Après son Bac proet son BTS œnologie, il s’est occupéde l’exploitation familiale et a prisquelques parcelles en fermage pouratteindre une quinzaine d’hectares.« J’ai restructuré le vignoble pour pouvoir mécaniser une partie desvendanges, planté d’autres cépages, mis l’exploitation aux normes phyto-

     sanitaires… », poursuit-il. La nouvellegénération marque de son empreintele vignoble du territoire de l’agglo :plus moderne dans son savoir-faire,plus soucieuse de l’environnement.

    Sébastien Clément, lui, a carré-ment fait le choix de passer ses 18hectares, dont la moitié se trouveà Caumont-sur-Durance, en bio. seulement 29 ans, le jeune hommebénécie déjà d’une longue expé-rience : après son BTS viticulture etsa licence des sciences de la vigneet du vin obtenue à Avignon, il a in-tégré la maison Chapoutier, à Tain-l’Hermitage (Drôme). Ses fonctionsau sein de l’entreprise l’ont mené auPortugal, où il a appuyé technique-ment le passage en bio d’une exploi-tation au Nord de Lisbonne, jusqu’en Australie comme responsable du sitede vinication d’un domaine près deMelbourne. « Je savais que je voulais reprendre le domaine familial mais jevoulais d’abord me former aux nou-

    Malgré les contraintes du métier de viticulteur, les jeunes sont nombreux à reprendreet dynamiser des exploitations familiales. De plus en plus de femmes les dirigent.

    Une profession qui se

    renouvelle et se féminise

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    velles techniques et méthodes de vi- nication », souligne Sébastien Clé-ment. Au domaine, si son père estencore dans les vignes, lui privilégiele travail de vinication, la plus natu-relle possible, an « de laisser s’ex- primer la qualité du terroir ». Il aimeégalement « explorer toutes les facet-tes du métier : recevoir les person- nes au caveau, s’occuper de la partiecommerciale en se rendant dans des salons en Belgique et en Suisse… Aujourd’hui, nous ne sommes plus seulement des agriculteurs ».

    Sébastien Clément

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     Sur les cinq jeunes nouveauxadhérents des Vigneronsdu Castelas, quatre sont

    des viticultrices.

    “Karine Ogier, directrice du domaine du Fournier

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    Karine Ogier, qui possède le domai-ne du Fournier, à Saze, avoue mêmene plus avoir le temps de participeraux vendanges. Il faut dire que de-puis qu’elle a pris ses fonctions deprésidente de la cave coopérativedes Vignerons du Castelas, à Ro-chefort-du-Gard, il y a 6 mois, sonemploi du temps est chargé. « J’aidélégué la partie technique et com- merciale pour me consacrer à la par-tie administrative », détaille l’activequadra, qui a commencé sa carrièreà Paris comme comptable dans une

    maison d’édition. « Quand j’étais jeu-

     ne, je n’avais pas envisagé de pren-dre la succession de mes parents.Mais quand ils ont pris leur retraiteen 1999, il était impossible de les voirvendre le domaine. J’ai fait le choixdu cœur ».

    Choix identique pour  Agnès Payan. Après son école d’ingénieur agrono-me et son poste de chargée de com-munication à l’INAO (Institut national

    de l’origine et de la qualité) à Paris,elle a « quitté les talons et les tailleurs »pour diriger le Domaine des Mou-lins, à Saze, après le décès de sonpère. « l’époque, j’avais juste 30 ans et, forcément, je me suis posée beaucoup de questions. Aujourd’hui, je viens de faire ma 21e  vinicationet je n’ai jamais regretté mon choix. Je m’occupe de 17 hectares avec un seul salarié. Même si c’est un métier physique, on trouve toujours des as-tuces pour s’adapter », explique cellequi a été présidente de la Fédération

    gardoise des vignerons indépendantsde 2003 à 2009. Les femmes, l’avenirde la viticulture ? « Sur les cinq jeunes nouveaux adhérents des Vignerons duCastelas, quatre sont des viticultrices »,sourit Karine Ogier. F

    Karine Ogier

    Agnès Payan

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    es drones qui permet-tent de quantier le tauxde chlorophylle desfeuilles, qui sont capa-bles de mesurer l’état de

    stress hydrique du plant… La viticul-ture du futur ? Pas du tout ! A l’Institutnational de la recherche agronomiqued’Avignon (Inra), au cœur d’Agroparc,technopôle entièrement aménagé parle Grand Avignon, on mène déjà de-puis trois ans  une opération piloted’usage de drones pour la gestionagronomique de parcelles agrico-

    les. En partenariat avec la start-up Hiphen, installée à Avignon, Fréderic

    Agroparc donne une nouvelle

    dimension à la viticulture

    Baret, directeur de recherche, utiliseces engins pour recueillir de précieu-ses données. « Le survol est program- mé par GPS, détaille-t-il. L’altitude dudrone peut varier de 3 à 150 mètresd’altitude. Il est équipé de trois camé- ras : une haute résolution qui permetde voir, par exemple, le nombre deeurs sur la plante ou si elle est tou-chée par une maladie ; une caméra multispectrale permet d’estimer letaux de chlorophylle ; et une camérathermique évalue son état de stress hydrique. » Autant d’informations quipermettent aux chercheurs un gainde temps considérable : « Avant, onfaisait les relevés manuellement ! », explique Fréderic Baret. Réaliséessur des parcelles expérimentales, les

    données sont ensuite traitées pour, aunal, sélectionner et croiser les varié-tés au meilleur rendement et les plusrésistantes aux maladies.

     Autre étude menée par l’Inra : l’impactdu changement climatique sur la vigne.« En 50 ans, la véraison et la récolte de la vigne ont été avancées de 30 jours »,indique Inaki Garcia de Cortazar Atau-

    ri, ingénieur de recherche. Nous avons

    A l’Institut national de la recherche agronomique, à Avignon, on étudie l’impact des change-ments climatiques et on observe les vignes depuis les airs pour mieux adapter les cultures.

    également pu établir qu’il y avait une

     augmentation d'un degré d’alcool tous

     les 10 ans. Parallèlement, on constate

    une perte d’acidité ».  Des modica-tions aux répercussions évidentes.« Les pieds de vigne sont plantés pour30 à 40 ans en moyenne. Grâce auxétudes menées, les viticulteurs peu-vent adopter différentes stratégiesface aux contraintes climatiques :choisir des cépages plus adaptés, réorganiser les parcelles… », conclutInaki Garcia de Cortazar Atauri. F

    Du vin 2.0. La cuvée ofcielle du Festival d’Avignon 2015 ne se résume pas seu-

    lement à la sélection de trois Vacqueyras présentés dans des éprouvettes. « Ces

    tubes de 6 centilitres ont été brevetés par l’Inra de Montpellier et l’école des

     Arts et métiers de Paris, explique Nicolas Foulquier, créateur du concept et respo

    sable d’Oeno&Co. Un conditionnement innovant qui permet au vin de garder ses qua

    organoleptiques. Et un transport aisé : « Le coffret plait énormément aux étrangers – 90% d

    ventes – qui peuvent le ramener dans les valises sans être taxés par les douanes », précise-t-il

    delà, ils rapportent chez eux une véritable « carte postale gustative » : via un ashcode appos

    sur l’étiquette de chaque ole, on accède à une vidéo tournée chez le vigneron. « Vous pouvez

     ainsi déguster votre vin comme si vous étiez au caveau », poursuit Nicolas Foulquier. L’idée, so

    tenue par le label French Tech, va dans les prochains mois encore se développer. « Le ashco

    donnera accès à des informations plus poussées : une découpe géologique en 3D du terro

    vidéo aérienne des parcelles de vignes réalisée avec un drone… ». Le concept n’a pas nséduire : les 15 premiers jours du Festival, en juillet, plus de 200 coffrets se sont écoulés. 

    Des éprouvettes révolutionnaires

    Frédéric Baret, directeur de recherche à l'INRA

    Inaki Garcia de Cortazar Atauri,ingénieur à l'INRA