ANALYSE DE LA SITUATION ALIMENTAIRE ET NUTRITIONNELLE DANS LES ZONES D’INTERVENTION DE PARECAM/FIDA MADAGASCAR - Rapport Final - Janvier 2011

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    ANALYSE DE LA SITUATION ALIMENTAIRE ETNUTRITIONNELLE DANS LES ZONES DINTERVENTIONDE PARECAM/FIDA

    MADAGASCAR

    RAPPORT FINAL

    Janvier 2011

    Maherisoa Rakotonirainy

    Isabelle Nirina

    Berthine Razafiarisoa

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    TABLE DE MATIERE

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    RESUME1. GENERALITES............................................................................................................................ 6

    2. EXPOSE DES MOTIFS ............................................................................................................... 83. OBJECTIFS DE LANALYSE ...................................................................................................... 8

    4. METHODOLOGIE DENQUETE ................................................................................................. 9

    4.1 ECHANTILLONNAGE ................................................................................................................... 9

    4.2 OUTILS DE COLLECTE DE DONNEES ....................................................................................... 9

    4.3 COLLECTE, TRAITEMENT ET ANALYSE DES DONNEES. ..................................................... 10

    4.4 LIMITES ....................................................................................................................................... 10

    5. RESULTATS PAR SECTEUR ................................................................................................... 12

    5.1 CARACTERISTIQUES SOCIO DEMOGRAPHIQUES DES MENAGES .................................... 12

    5.2 ACTIVITES ECONOMIQUES...................................................................................................... 13

    5.3 REVENU ET DEPENSES DES MENAGES ....................................................................................... 14

    5.4 SECTEUR SECURITE ALIMENTAIRE ........................................................................................... 15

    5.4.1 Profil de consommation alimentaire : ................................................................................. 15

    5.4.2 Accessibilit alimentaire des mnages................................................................................ 17

    5.4.3 Scurit alimentaire des mnages ...................................................................................... 18

    5.5 CHOCS ET STRATEGIES DADAPATATION .................................................................................. 20

    5.6 SECURITE NUTRITIONNELLE DES ENFANTS E 6 A 59 MOIS...................................................... 21

    5.6.1 CARACTERISTIQUES DES ENFANTS DE 6 A 59 MOIS ....................................................... 21

    5.6.3 ETAT NUTRITIONNEL PAR RAPPORT AU SEXE ET A LA TRANCHE DAGE......................... 23

    6.5.4 ETAT NUTRITIONNEL PAR REGION DINTERVENTION du FIDA/PARECAM....................... 24

    6. CONCLUSION ........................................................................................................................... 27

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    RESUME

    En 2010, le PAM et lUNICEF, en partenariat avec la Vice Primature charge de la Sant

    Publique, lOffice National de la Nutrition et le dpartement de la Scurit Alimentaire du

    ministre de lagriculture, ont effectu une valuation conjointe de la scurit alimentaire et dela vulnrabilit des mnages ainsi que de ltat nutritionnel des enfants en milieu rural de

    Madagascar. Le FIDA travers le Programme dAppui la Rsilience aux Crises Alimentaires de

    Madagascar (PARECAM) sest joint au processus pour valuer la situation dans ses zones

    dintervention.

    Cet exercice a t men dans le but dune mise jour de la base de rfrence du CFSVA de

    2005 en vue de la prparation du prochain cycle UNDAF. Lide de mise en commun de

    lexercice avec lvaluation de ltat nutritionnel des enfants rsulte de lchec de la collecte des

    donnes nutritionnelles lors de lenqute nationale sur la dmographie et la sant en 2008/2009.Cette dernire a t, entres autres, perturbe suites aux rcents vnements politiques. Cette

    combinaison danalyse a un double avantage car elle permet, dune part, de mieux comprendre

    les causes de scurit alimentaire et nutritionnelle Madagascar et dautre part, dapprofondir la

    corrlation complexe qui peut exister entre les deux pour une meilleure comprhension de la

    situation de linscurit alimentaire, de la nutrition et de la vulnrabilit. Ce document offre un

    avant-gout de lanalyse dans les zones dintervention du FIDA.

    Lchantillon de lenqute est compos de 4176 mnages pour le volet scurit alimentaire et

    7444 enfants pour le volet anthropomtrique et nutritionnel. Lenqute visait une

    reprsentativit des enfants de 6 59 mois et des mnages par rgion et par zone de

    subsistance. Il a t confectionn selon un sondage alatoire deux degrs : au niveau

    fokontany, en premier lieu et au niveau mnage, en second lieu. Le fokontany est la plus petite

    unit administrative de Madagascar. Un mnage, par ailleurs, est compos dune ou plusieurs

    personnes sous la responsabilit dun chef et partageant rgulirement le mme repas complet.

    Dans le prsent document, les rsultats seront prsents pour lensemble des zones PARECAM

    et aussi par zone de projets qui le composent : AD2M, AROPA, PPRR et PROSPERER. Aucun

    rsultat du projet BVlac ne sera prsent ici parce que lchantillon na pas t reprsentatifdans cette zone.

    Ainsi, selon les rsultats du volet dmographique, les mnages ruraux malgaches dans ces zones

    sont des mnages restreints composs en moyenne de 4 6 personnes. Par ailleurs, ces

    mnages sont principalement patriarcaux. Ce sont aussi des mnages jeunes avec seulement

    11% de chefs de mnage gs de plus de 60 ans. Une personne active prend en charge dune

    personne dpendante. La maladie chronique touche environ 10% des membres des mnages de

    lensemble de la zone PARECAM. Quelques enfants orphelins ont t dnombrs dans la zone de

    A2DM et dautres enfants dont le pre est inconnu dans la zone de AROPA.

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    En gnral, les modes de vies des malgaches en milieu rural sont similaires quelque soit les

    zones. En combinant le nombre de biens possd par un mnage avec les caractristiques de

    son habitation, lindice de bien-tre a permis didentifier plus de 30% de mnages trs pauvres

    dans chacune des zones de AD2M et de AROPA.

    Les caractristiques socioconomiques, quant elles, varient suivant les zones. Lagriculture est

    pratique par la quasi-totalit des mnages mais un peu moins dans la zone AD2M. La principale

    culture est le riz alors quen zone AROPA cest le manioc. La culture de loignon, encourage par

    le programme PARECAM, est pratique par 1% des mnages de la zone AROPA. La culture de

    haricot et de pomme de terre se rencontrent, par ailleurs, en zone PROSPERER et est effectue

    respectivement par 10% et 2% des mnages. La surface exploite par mnage est encore

    limite un hectare en moyenne dont 30% sont irrigus. Selon les mnages, la production a

    lgrement baiss entre 2008/2009 et 2009/2010 (-7%). Par type de cultures, la baisse est plus

    importante pour le Haricot (-55%) et moins importante pour le riz premire-saison (-4%).

    Certaines cultures ont connu une hausse de leur production : 8% pour larachide et 40% pour la

    pomme de terre.

    Llevage est relativement moins pratiqu. Llevage de bovins, caprins et ovins seffectue

    principalement dans la zone AROPA. Le porc et les poules sont levs en zone PROSPERER. Le

    canard est lev dans toutes les zones sauf en zone AROPA o llevage de dindons et doies est

    plus adapt. A part llevage et lagriculture, les mnages de la zone exercent aussi dautres

    activits telles que les travaux journaliers ou le salariat agricole. La pche est une activit non

    ngligeable en zone AD2M. Le petit commerce et le salariat priv et public viennent en troisime

    position.

    Le revenu annuel par tte issu de la zone demeure faible (233 100 Ar), et encore plus faible en

    zone AD2M (134 400 Ar). De plus, il est ingal entre les diffrents types dactivits en variant de

    105 000 Ar pour les ventes de produits agricoles ou danimaux 928 200 Ar pour les salaris

    privs et les fonctionnaires. Les pcheurs se trouvent parmi la classe moyenne avec 476 700 Ar.

    Pourtant, 65% de ce faible revenu est affecte lalimentation. Par consquent, une petite

    partie est alloue aux autres postes de dpenses. Entre autres, seuls les mnages en zone

    PROSPERER ont effectu des dpenses en fertilisants et en machinerie agricole. En moyenne, ils

    ont dpens respectivement 37800 et 160000 Ar en six mois. Daprs lapprciation des

    mnages, leurs dpenses en alimentation et en machines agricoles ont augment compar

    lanne dernire.

    Dans ces conditions de vie, beaucoup de mnages ont affirm avoir fait face des moments

    dinsuffisance dargent ou de nourriture pour satisfaire les besoins de leur famille durant les 12

    derniers mois. Un indicateur croisant la consommation alimentaire et le degr daccessibilit des

    mnages aux aliments nous a permis de mesurer la prvalence de ce phnomne dans les

    diffrentes zones. Il en ressort que 14% des mnages localiss dans les districts dintervention

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    du FIDA sont en situation dinscurit alimentaire svre et prs de la moiti sont en inscurit

    alimentaire modre. Linscurit alimentaire est particulirement svre en zone AROPA et

    touche 45% de mnages. Elle est plutt modre dans les zones PPRR et PROSPERER avec,

    respectivement, 48 et 57% de mnages affects. La zone AD2M est pargne par le phnomne

    puisque 69% sont en scurit alimentaire. A partir de cette prvalence, nous pouvons estimer

    161 500 le nombre de personnes susceptibles dtre en inscurit alimentaire dans les zones

    PARECAM lors la prochaine priode de soudure 2010/2011. Parmi eux, 53 000 seraient en

    inscurit alimentaire svre.

    Linscurit alimentaire touche beaucoup plus les mnages dirigs par une femme ou par un

    homme g de moins de 24 ans ou de plus de 60 ans. Ces mnages vivent gnralement loin de

    leur source deau. Ils cultivent du manioc ou des cultures de rentes transformables (canne

    sucre) ou exportables (caf et vanille).

    Paralllement au problme dinscurit alimentaire, les mnages font face diffrente sorte de

    chocs qui les rendent encore plus vulnrables. Les chocs les plus cits sont lis essentiellement

    au climat et lagriculture, particulirement en zone AROPA. Ces chocs peuvent avoir dclench

    linscurit alimentaire ou laggraver.

    Linscurit alimentaire a un impact sur ltat nutritionnel des individus lorsquelle persiste. Elle

    pourrait conduire une situation de crise nutritionnelle si la situation nest pas surveiller de prs.

    A cet effet, les prlvements de mesures anthropomtriques chez les enfants de 6 59 mois a

    rvl une insuffisance pondrale de 35% parmi lesquels 7% de cas sont svres. 68% de cesenfants ont un retard de croissance dont 19% de cas svre. Enfin, 6% dentre eux sont

    macis dont 1% de cas svre. La situation rsulte de la conduite du sevrage exclusive qui

    reste encore faible.

    Pour la malnutrition, on a constat un taux plus lev chez les garons que chez les filles. Le

    taux augmente entre 6 et 23 mois, pour redescendre aprs. La malnutrition globale semble tre

    lie lducation de la mre car elle est trs leve chez les enfants dont la mre est sans

    ducation. Elle est galement leve chez les mnages pauvres. Elle varie aussi selon ltat de

    sant de lenfant.

    En reliant ltat nutritionnel des enfants et la situation alimentaire de leur mnage, une

    diffrence significative du taux de malnutrition globale a t constate : 6.5% chez les mnages

    en inscurit alimentaire contre 4% chez les mnages en scurit alimentaire. Ce qui confirme la

    corrlation positive qui existe entre les deux phnomnes. Nanmoins, ce qui semble intressant

    ce stade, cest dexaminer sous quelles conditions ltat dinscurit alimentaire du mnage na

    pas affecte la situation nutritionnelle des enfants dans ce mnage. Cela peut tre li au milieu

    social ou culturel o vit le mnage. Une analyse plus approfondie de la situation sera ncessaire

    et fera lobjet dun rapport plus complet.

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    1. GENERALITES

    Situe au large de lOcan indien, Madagascar occupe une superficie de 587.040 km2. Il

    possde un relief trs vari avec plusieurs parties bien distinctes: au centre avec les hautes

    terres qui couvrent 60% de lile avec une altitude variant de 1000 1 500 m, lEst form par

    une troite plaine ctire recouverte de fort primaire qui est borde par lOcan Indien, lamoiti Ouest, plus large et plus tale stend jusquau canal du Mozambique, la rgion du Nord

    qui est volcanique et celui du Sud, semi-aride avec des plateaux calcaires (sud-ouest), des

    plaines sches (pointe sud) et des chanes de montagnes au Sud-Est.

    Madagascar possde deux saisons bien distinctes : la saison des pluies (ou saison chaude), de

    novembre avril, et la saison sche (ou saison frache), de mai octobre. La mosaque de relief

    et de climat a favoris lexistence dune biodiversit de flore et de faune, trs forte endmicit.

    En outre, chaque anne sans exception, la grande le est frappe par des cataclysmes naturels

    tels que les cyclones qui entrainent beaucoup de dgts et des inondations dans diffrentes

    rgions de lile, et /ou la scheresse dans la partie Sud, faisant suite labsence ou le retard des

    pluies. La saison cyclonique Madagascar dure du mois de dcembre au mois davril.

    En 2008, la population malgache est estime 20.097.000 habitants1. Le taux daccroissement

    dmographique moyen annuel de 2,8% et plus de la moiti de la population est jeune (51,8%)2.

    La taille moyenne dun mnage est de 5,2 personnes3 et, lIndice Synthtique de Fcondit (ISF)

    de 4,8. Cette population est rpartie dans 22 rgions, 112 districts, 1557 communes et 17 454

    Fokontany.

    Madagascar a une conomie base sur l'agriculture. En effet, 80% des malgaches vivent en

    milieu rural4. La superficie agricole est de 47%. La mthode culturale utilise est essentiellement

    de type traditionnel. Les effets du changement climatique commencent tre perceptibles

    Madagascar travers laugmentation des tempratures moyennes sur lensemble du territoire, le

    changement de rgime hydrologique ainsi que laugmentation significative du nombre moyen

    annuel de cyclones de forte puissance depuis les 25 dernires annes. Cette situation entrane

    des perturbations sur le calendrier cultural bas sur le climat, en provoquant des dvastations de

    culture par inondation ou ensablement des parcelles ou par la scheresse.

    Entre 2003 et 2008, le PIB a augment, en termes rels, de 5,6 % en moyenne par an. La

    croissance du PIB tait de 7,1 % en 2008. En 2009, selon les estimations retenues par le

    gouvernement pour tablir la loi de finances 2010, la croissance a t ramene 0,6%5. La crise

    politique qui a dbute au dbut de lanne 2009 a stopp le cycle de croissance et a entrain

    1 3e RECENSEMENT GENERAL DE LA POPULATION et DE LHABITATION MADAGASCAR. Atelier Rgional des NationsUnies pour le traitement des donnes RGPH du 3 au 7 nov 2008 Bamako-Mali2 Taux de croissance de 2,5% par an selon les projections dmographiques pour la priode 2003-2015. Le dernier recensementgnral de la population et de lhabitat (RGPH) date de 1993. RGPH3 devrait avoir lieu en 20093 EDS 20044 2004-2005 MAEP Recsencement de lAgriculture5 DSM/INSTAT-DIAL/IRD, 2010, Le march du travail dans lagglomration dAntananarivo en 2010 : une mise en perspectivedcennale. POLICY BRIEF . www.instat.mg

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    une nette dgradation du march du travail dans la capitale. Selon les observateurs6,

    lincertitude reste le mot pour dcrire lconomie malgache aujourdhui.

    Madagascar est place comme un pays IDH moyen avec une valeur gale 0,543 et est class

    au 145me rang sur 182 pays7. La pauvret y demeure un phnomne de grande ampleur. En

    2005, 67,5% de la population taient pauvres. Elle tend surbaniser de plus en plus avec une

    fminisation accrue. 61% de la population vivent avec moins de 1$US par jour8.

    En 2005, 39% des mnages vivant en milieu rural sont en inscurit alimentaire avec profil

    alimentaire pauvre, trs peu diversifi dont 17% dans linscurit alimentaire svre. 42% des

    mnages sont en inscurit alimentaire modre avec des risques de basculer dans le svre en

    cas de chocs9. . Aussi, le taux de malnutrition et de carences nutritionnelles sont ainsi trs lev:

    la moiti des enfants de moins de 5 ans souffrent de retard de croissance, 51% sont anmie et

    42% carencs en vitamine A en 200010. En outre, si la quasi-totalit des enfants malgaches sont

    allaits au sein, seuls 51% des enfants de 0-5 mois en sont exclusivement allaits. l'oppos,

    partir de 6 mois, ge auquel l'allaitement seul ne suffit plus pour garantir la meilleure croissancepossible, un enfant sur dix g de 6 9 mois nest pas nourri de faon adquate.

    De mme, seuls 39,86% de la population ont accs leau potable et 51,4% des mnages

    disposent de latrines en 200811. (Source: base de donnes de la plate-forme DioranoWash). La

    diarrhe, lIRA et le paludisme sont ainsi les principales causes de morbidit des enfants

    Madagascar. En outre, le quotient de mortalit infantile est relativement lev 48 surtout en

    milieu rural, bien que le quotient de mortalit infanto-juvnile, c'est--dire le risque de dcder

    avant le cinquime anniversaire, est pass de 92 en 2003-2004 72 en 2008.12. Les

    niveaux de mortalit infanto-juvnile sont plus levs dans la rgion de Vatovavy Fitovany(188), 100 dans quatre autres rgions (Haute Matsiatra, Ihorombe, Atsimo Atsinanana, et

    Anosy).

    6Jacques Morisset. Madagascar- Rsum de la note conomique Mars Avril 20107 RSUM RAPPORT MONDIAL SUR LE DVELOPPEMENT HUMAIN 2009. http://hdr.undp.org/en/media/lp2-hdr07_hdilist-f.pdf8 Enqute Priodique Auprs des Mnages, INSTAT, 20059 Comprehensive Food Security and Vulnerability Analysis, 2005, WFP-SENAC10 MOST USAID 2000/ Razafiarisoa Berthine; Enqute sur la Carence en Vitamine A chez les Femmes et les Enfants etEnqute sur lAnmie chez les Ecoliers de 6 14 Ans. Razafiarisoa Madagascar 200011 lle Rseau RanEau Groupe Pays Madagascar, La gazette de la grande le du 14/10/10 Villes de Madagascar Faible accs en eaupotable

    12 EDS Madagascar IV, 2008-2009 Rsultats prliminaires. Ministre de lconomie et de lIndustrie. En 2004, Institut Nationalde la Statistique. Direction de la Dmographie et des Statistiques Sociales - ICF Macro

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    2. EXPOSE DES MOTIFS

    Dans le cadre de :

    La mise jour du CFSVA 2005 et les besoins de base de rfrence pour la

    prparation du prochain cycle UNDAF ;

    Lchec de la collecte des donnes nutritionnelles lors de lenqute nationale sur la

    dmographie et la sant en 2008/2009 perturbe par la crise politique ;

    Un approfondissement des causes de scurit alimentaire et nutritionnelle

    Madagascar et de la corrlation complexe qui peut exister entre les deux.

    Le PAM et lUNICEF, en partenariat avec la Vice Primature charge de la Sant Publique, lOffice

    National de la Nutrition et le dpartement de la Scurit Alimentaire du ministre de

    lagriculture, ont effectu une valuation conjointe de la scurit alimentaire et de la

    vulnrabilit des mnages ainsi que de ltat nutritionnel des enfants en milieu rural de

    Madagascar. Le FIDA travers le Programme dAppui la Rsilience aux Crises Alimentaires deMadagascar (PARECAM) sest joint au processus pour valuer la situation dans ses zones

    dintervention.

    3. OBJECTIFS DE LANALYSE

    Le CNFSVAM a pour objectifs :

    - dvaluer ltat nutritionnel et linscurit alimentaire des mnages, dans une situation

    de non-urgence travers tout le pays,- de dterminer les facteurs causals de linscurit alimentaire et de la malnutrition

    Madagascar,

    - et didentifier les groupes vulnrables linscurit alimentaire et la malnutrition

    afin de mieux cibler les actions entreprendre.

    Il permettra de rpondre ainsi aux questions: Qui sont les mnages et les populations

    vulnrables linscurit alimentaire et la malnutrition Madagascar ? Combien sont-ils et o

    vivent ils ? Quels sont les facteurs causals de linscurit alimentaire et de la malnutrition ? Quels

    sont les types dassistance appropris entreprendre pour rduire leur vulnrabilit, amliorerleur inscurit alimentaire et la malnutrition et, pour soutenir leur mode de subsistance. Quelle

    est la prvalence de malnutrition aigue et de linsuffisance pondrale ?

    Cela est pertinent et important dans le cadre des principaux enjeux lis la crise alimentaire. En

    attendant la finalisation du rapport complet et lexploitation entire des donnes en rapport avec

    cette analyse approfondie, ce document a pour but de donner un avant-gout de lanalyse dans

    les zones dintervention du FIDA. Il se limite essentiellement aux points saillants issus de

    lenqute de base et aux recoupements avec les donnes qualitatives.

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    4. METHODOLOGIE DENQUETE

    Lchantillon de lenqute est compos de 4176 mnages ruraux pour le volet scurit

    alimentaire et 7 444 enfants pour le volet anthropomtrique et nutritionnel. Cet chantillon est

    reprsentatif au niveau rgional et par zone de subsistance13. Lanalyse de la corrlation entre

    linscurit nutritionnelle et linscurit alimentaire sera fera par zone de subsistance.

    4.1 ECHANTILLONNAGE

    Un chantillon reprsentatif a t slectionn au hasard dans chaque rgion selon un sondage

    alatoire deux degrs.

    Dans un premier temps, au moins 25 grappes ont t tires au hasard en utilisant la

    technique des probabilits proportionnelles la population dans chaque rgion. Le

    logiciel ENA a t utilis pour slectionner les grappes. Le fokontany est la plus petite

    unit administrative de Madagascar. Une grappe peut tre un fokotany entier, ou une

    subdivision du fokontany si ce dernier contient plus de 1000 habitants. La base de tirageprovient de la base de lINSTAT/UNFPA 2009.

    Au niveau de chaque grappe, un sondage alatoire systmatique a t effectu pour les

    mnages. Une liste de tous les mnages vivant dans la grappe slectionne est dresse

    lors du dnombrement. Un mnage a t dfini comme une ou plusieurs personne(s)

    vivant sous un ou plusieurs toits, partageant les principaux repas et reconnaissant

    lautorit dune personne identifie comme chef de mnage. 30 mnages ont t tirs au

    hasard de faon systmatique parmi les mnages dnombrs afin davoir un nombre

    reprsentatifs denfants de 6 59 mois pour lenqute anthropomtrique. A partir de ces

    30 mnages, les mnages pour lenqute sur la scurit alimentaire ont t slectionns

    partir dun pas de tirage calcul au dpart dAntananarivo.

    4.2 OUTILS DE COLLECTE DE DONNEES

    Plusieurs questionnaires ont t labors pour la collecte des donnes.

    Le questionnaire Anthropomtrie est administre tous les mnages slectionns:

    tous les enfants de 0 a 59 mois du mnage slectionn sont mesurs (Poids, taille, PB) et

    une femme en ge de procre du mnage slectionn est mesure (Taille, PB).

    Le questionnaire scurit alimentaire et nutritionnelle est administre chaque nimemnages ou lanthropomtrie est conduite.

    Le questionnaire communautaire est administr dans chaque Fokontany slectionn

    via des focus group.

    Une formation intensive sur le dnombrement, lanthropomtrie, lenqute mnage et lenqute

    communautaire, a t organise du 09 au 13 Aout 2010 dans les locaux de lUNICEF

    13 Des zones de subsistance ont t identifies au pralable de lenqute partir de donnessociodmographiques, agrocologiques et socioconomiques qui existaient dans les sources dinformation

    secondaire. Elles sont au nombre de huit en milieu rural.

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    Antananarivo. Toutes les quipes, coordonnateurs, superviseurs, enquteur ont t impliques.

    Les questionnaires ont t ensuite prtests et corrigs suivant les feedback.

    4.3 COLLECTE, TRAITEMENT ET ANALYSE DES DONNEES.

    Lquipe de terrain tait constitu par :

    -

    11 coordonnateurs : 1 central, 3 du WFP, 3 de lUNICEF, 2 de lONN et 2 du Service deNutrition ;

    - 15 superviseurs ;

    - Pour chaque rgion : une quipe dnombrement compose dun chef dquipe et

    dun numrateur, une quipe anthropomtrie compose dun chef dquipe et dun

    mesureur, une quipe mnage et communautaire compose dun chef dquipe

    et dun enquteur.

    Les quipes de dnombrement sont partis en premier le 17 Aot. Ils sont chargs de prparer le

    terrain en tablissant le dnombrement (la liste de tous les mnages) et la slection lesmnages. Les quipes denquteurs les ont rejoints une journe plus tard. La collecte des

    donnes sur le terrain a dur pendant 44 jours. Nanmoins, lis des imprvus rencontrs sur

    le terrain (loignement des grappes, problme daccessibilit, accidents ou panne de voiture,

    forte pluies rendant temporairement inaccessibles certaines rgions, problme dinscurit,

    priode de culture, maladies dun ou des membres de lquipe), la priode denqute a due tre

    prolonge pour certaines rgions comme Analanjirofo, Atsimo Atsinanana, Atsinananana,

    Melaky. Dans tous les cas, lenqute a pu tre ralise avec une reprsentativit au niveau

    nationale, rgionale et par zone de subsistance.

    Les donnes du questionnaire mnage et communautaire ont t saisies au moyen du logiciel

    CS-PRO et ont fait lobjet de vrification et dun apurement aprs vrification des contrles de

    cohrence des donnes. Les donnes ont t par la suite converties sous le logiciel Excel et

    SPSS pour lanalyse. Les donnes anthropomtriques ont t faites en double saisie sur le

    logiciel ENA, vrifi et apur avant dtre exploit.

    4.4 LIMITES

    Dans le prsent document, les rsultats seront prsents pour lensemble des zones PARECAM

    et aussi par zone de projets qui le composent : AD2M, AROPA, PPRR et PROSPERER pour les

    donnes sur les modes de subsistance, la scurit alimentaire ainsi que la vulnrabilit des

    mnages. Aucun rsultat du projet BVlac ne sera prsent ici parce que lchantillon na pas t

    reprsentatif dans cette zone. Ainsi, le prsent rapport fait tat des rsultats du CFNSVAM

    obtenus dans ces zones dintervention. Les rsultats se rapportent aux 478 mnages repartis

    dans 13 rgions, 20 districts, 63 communes et 4 zones PARECAM.

    Quant aux rsultats anthropomtriques, les rsultats se rapporteront au niveau rgion des zonesdintervention du PARECAM, compte tenu de la mthode dchantillonnage.

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    11

    Tableau 1: REPARTITION DES LECHANTILLON DANS LES ZONES DINTERVENTIONDU PROGRAMME PARECAM/FIDA

    PROGRAMME FIDA REGION DISTRICT Nombre de mnages

    PROSPERER

    Analamanga Manjakandriana

    141Itasy

    Miarinarivo

    Soavinandriana

    Haute matsiatra

    Ambalavao

    AmbohimahasoaVV7V Ikongo

    Sofia Port berg

    PPRRAnalanjirofo

    Sainte Marie

    112Fenerive est

    Vavatenina

    Atsinanana Toamasina 2

    AROPA

    Amoron'i Mania Fandriana

    165

    Anosy

    Taolagnaro

    Betroka

    Amboasary atsimo

    Androy Bekily

    AD2MMelaky Antsalova

    61Menabe

    Belo sur tsiribihina

    Miandrivazo

    Total 479

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    12

    5. RESULTATS PAR SECTEUR

    5.1 CARACTERISTIQUES SOCIO DEMOGRAPHIQUES DES MENAGES

    La taille moyenne des mnages dans les zones PARECAM est de 4,9 ; le minimum 3,8 se trouve

    dans la zone PPRR et le maximum 5,8 dans la zone PROSPERER. Ce sont des mnages restreints

    du fait que peu dentre eux sont composs de sept personnes ou plus. Cette composition rejoint

    la moyenne nationale (5 personnes). Par ailleurs, ces mnages sont principalement patriarcaux

    car seulement un sur cinq est dirig par des femmes. On en compte un peu plus dans la zone de

    AD2M (30%). Ce sont aussi des mnages jeunes avec 11% de chefs de mnage gs de plus de

    60 ans. Une personne active est relativement en charge dune personne inactive (ratio de

    dpendance gal 55%). La maladie chronique touche environ 10% des membres des mnages

    de lensemble de la zone PARECAM. Cette tranche de population est trs leve dans la zone

    AROPA (32%). Quelques enfants orphelins ont t dnombrs dans la zone de AD2M (21% des

    moins de 17 ans) et dautres enfants dont le pre est inconnu dans la zone de AROPA (10%).

    En gnral, les modes de vies des malgaches en milieu rural sont similaires quelque soit les

    zones. Presque la totalit (91%) des mnages enquts sont propritaires des maisons o ils

    habitent. Lespace pour dormir est trs troit avec trois quatre personnes par chambre.

    Beaucoup de mnages en zone PARECAM utilisent le ptrole pour sclairer (84%), environ 8%

    seulement ont accs llectricit. Lnergie solaire est rencontre en zone PROSPERER avec un

    faible taux dutilisation de 1,6%. Ct combustible, le bois de chauffe est le principal

    combustible pour cuisiner avec 89,5% dutilisation, le charbon est plutt rserv aux plus

    aiss (taux dutilisation autour de 10%). Le plus souvent, le toit est fait de chaumes ou de

    feuilles. Par contre, les types de murs et de sol diffrent lgrement dune zone lautre. Pourles sols des maisons, prs de la moiti des mnages des zones FIDA ont des sols en terre battue

    sauf dans la zone PPRR o les feuilles et bambous sont plus courants. Dans les zones AROPA et

    AD2M, les murs sont faits de piquet et boue tandis quils sont en feuilles de bananiers en zone

    PPRR, et en brique en zone PROSPERER.

    En matire deau et assainissement, le problme daccs leau potable ou eau sure demeure

    majeur dans ces zones. Le temps pass pour aller chercher de leau de boisson varie de 11 28

    minutes et est le mme en saison de pluie quen saison sche. De mme, lutilisation des

    toilettes est encore une pratique moins courante et ne concerne que la moiti des mnages.

    Ainsi, par rapport au niveau de richesse national, apprhend par le wealth index14, plus de 3

    mnages sur 10 sont trs pauvres dans les zones AROPA et AD2M. Mme si peu de mnage de

    la zone PPRR sont trs pauvres, les plus riches se trouvent beaucoup plus du ct de la zone

    PROSPERER.

    14 Ou Inddice de bien-tre calcul selon les biens, la terre et les animaux possds par les mnages et le type de

    leurs habitation, leur accs a leau et aux assainissements et au crdit, le nombre de pices pour dormir.

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    Graphique 1 : Rpartition des mnages de la zone PARECAM selon leur indice de

    richesse

    5.2 ACTIVITES ECONOMIQUES

    Les activits varient suivant les zones. Lagriculture est pratique par la quasi-totalit des

    mnages de lensemble de la zone PAREAM. 83% dentre eux sont des agriculteurs. Toutefois,

    elle est un peu moins dans la zone AD2M. Llevage est relativement moins pratiqu (par

    seulement deux tiers des mnages). 62% des mnages associent lagriculture et llevage.

    Tableau 2 : Pourcentage de mnages pratiquant lagriculture et llevage dans les

    zones daction du PARECAM/FIDA

    Zones Agriculture Elevage Agriculture et Elevage

    AD2M 74 69 59

    AROPA 95 75 61

    PPRR 91 63 50

    PROSPERER 94 74 72

    Zone FIDA 83 64 62

    Quatre mnages sur cinq sont des propritaires de leur terrain de culture. Nanmoins, 16% esmnages en zones PPRR sont locataires de terres quils cultivent. Le mtayage est aussi trs

    pratique en zone AD2M. La surface exploite par mnage est encore limite avec en moyenne

    un hectare dont 30% sont irrigus.

    En termes de pourcentage de mnages, la principale culture est le riz alors quen zone AROPA

    cest le manioc. Le mas suit avant la patate douce. La pratique des autres cultures est moins

    courante. La culture de loignon, encourage par le programme PARECAM, est pratique par 1%

    des mnages de la zone AROPA. La culture de haricot et de pomme de terre se rencontrent, par

    ailleurs, en zone PROSPERER et est effectue respectivement par 10% et 2% des mnages.

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    Tableau 3 : Taux de pratique de quelques cultures par zone dintervention

    PARECAM/FIDA

    DISTRICTSRiz1re

    saison

    Riz

    de2me

    saison

    Riz

    tanety

    Mas

    M

    anioc

    Patatedouce

    Ha

    ricots

    Arachide

    le

    ntille

    Pom

    mede

    terre

    O

    ignon

    AD2M 31 3 1 21 21 3 5 3 9 0 0

    AROPA 14 7 0 14 30 10 4 12 0 0 1

    PPRR 20 17 10 5 22 4 0 0 0 0 0

    PROSPERER 16 15 0 14 22 7 9 5 0 2 0

    Selon les mnages, la production a lgrement baiss entre 2008/2009 et 2009/2010 (-7%). Par

    type de cultures, la baisse est plus importante pour le Haricot (-55%) et moins importante pour

    le riz premire-saison (-4%). Certaines cultures ont connu une hausse de leur production : 8%

    pour larachide et 40% pour la pomme de terre.

    En ce qui concerne llevage, 48% des mnages pratiquent llevage bovin, suivi par les

    volailles (38%) et llevage porcin 10%. Moins de 1% pratiquent la pisciculture/rizipisciculture,

    lapiculture et llevage de vache laitire. Llevage de bovins, caprins et ovins seffectue

    principalement dans la zone AROPA. Un mnage possde en moyenne deux bufs. Le porc se

    rencontre le plus souvent en zone PROSPERER. De mme, pour llevage de poules, avec en

    moyenne 5 poules par mnage. Le canard est lev dans toutes les zones sauf en zone AROPA

    o llevage de dindons et doies est plus adapt.

    A part llevage et lagriculture, les mnages de la zone exercent aussi dautres activits telles

    que les travaux journaliers ou le salariat agricole ; la pche est une activit non ngligeable en

    zone A2DM. Le petit commerce et le salariat priv et public viennent en troisime position.

    5.3 REVENU ET DEPENSES DES MENAGES

    Le revenu annuel par tte issu de toutes ces activits demeure faible (111 US dollars), et encore

    plus faible en zone A2DM (64 US dollars). De plus, il est ingal entre les diffrents types

    dactivits en variant de 50 US dollars pour les ventes de produits agricoles et ventes danimaux

    442 US dollars pour les salaries privs et fonctionnaires. Les pcheurs se trouvent parmi la

    classe moyenne avec 227 US dollars. Pourtant, 65% de ce faible revenu est affecte

    lalimentation majoritairement en riz (31%) et en tubercules dans la zone AROPA (23%). Par

    consquent, il reste une petite partie alloue aux autres postes de dpenses do le faible indice

    de bien-tre constat auparavant. Par ailleurs, on a constat que seuls les mnages en zone

    PROSPERER ont effectu des dpenses en fertilisants et en machinerie agricole. En moyenne, ils

    ont dpens respectivement 18 et 76 US dollars en six mois. Daprs lapprciation des

    mnages, leurs dpenses, la fois en alimentation et en machines agricoles, ont augment

    compar lanne dernire.

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    Les dpenses alimentaires des mnages ont t calcules pour le dernier mois (mois dAot

    2010). Elles ont t classes en 3 groupes suivant le quintile de dpenses.

    Tableau 4: Quintiles de dpenses mensuelles alimentaires per capita (en Ariary)

    Quintile Dpenses mensuelles par tte

    1 < 1925

    2 [1925 4850[3 [4850 9567[4 [ 9567 15799[5 > 15799

    5.4 SECTEUR SECURITE ALIMENTAIRE

    En considrant ces conditions dans lesquels vivent quotidiennement les mnages ruraux,

    beaucoup dentre eux ont affirm avoir fait face des moments dinsuffisance dargent ou de

    nourriture pour satisfaire les besoins de leur famille durant les 12 derniers mois. Ils sont alors

    sujets des problmes rguliers dinscurit alimentaire.

    La scurit alimentaire peut tre dfini comme une situation dans laquelle tous les individus

    ont, en tout temps, un accs physique, social et conomique une nourriture suffisante, saine

    et nutritive qui satisfait leurs besoins et leurs prfrences alimentaires et leur permet de

    mener une vie saine et active . (Sommet mondial de lalimentation, 1996). Par consquent,

    linscurit alimentaire au niveau des mnages a t dfinie partir du profil de consommation

    alimentaire puis de laccessibilit alimentaire des mnages.

    5.4.1 Profil de consommation alimentaire :

    Le profil de consommation alimentaire est obtenu en combinant la diversit alimentaire la

    valeur nutritionnelle de chacun de ces groupes consomms lors de 7 derniers jours prcdant

    lenqute. Ce qui permet dobtenir un score de consommation pour chaque mnage. Un profil de

    consommation des mnages sera ensuite tabli laide de ce score : mnage profil alimentaire

    pauvre sil a un score infrieur 21, modr sil a un score compris entre 21 et 35, et acceptable si son score est suprieur 35.

    Les groupes daliments considrs sont :

    - Crales et tubercules,

    - Lgumineuses,

    - Fruits,

    - Lgumes (y compris feuilles),

    - Viande, poisson et ufs,

    - Sucre et produits sucr,

    - Huile/gras/buf,

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    - Lait et yaourt.

    Ainsi, 11% des mnages localiss dans les zones PARECAM ont un profil alimentaire pauvre

    cest--dire pauvrement diversifi et peu nutritionnel alors que 48% ont un profil de

    consommation limite , avec un dbut de diversification alimentaire.

    Toutefois, la situation varie dune zone lautre : si 88% des mnages de la zone A2DM ont un

    profil de consommation riche cest--dire, prs de la moitie le sont dans la zone de PPRR.

    Les zones de PROSPERER et dAROPA ont majoritairement des consommations alimentaires

    limites (Tableau 5).

    Tableau 5 : Profil de consommation alimentaire des mnages dans les districts

    dintervention du FIDA

    Consommation pauvre Consommation limite Consommation acceptable

    AD2M 0% 11% 89%

    AROPA 36% 40% 24%

    PPRR 1% 50% 50%

    PROSPERER 7% 55% 38%

    Zone FIDA 11% 48% 41%

    Dans la majorit des cas (69%), les aliments sont essentiellement achets. Moins du tiers (30%)

    seulement viennent de la production.

    Le riz est consomm tous les jours dans lensemble des mnages sauf dans la zone AROPA o

    lhabitude alimentaire est plutt axe sur les racines et les tubercules pour les aliments de base.

    Dans lensemble, le sorgho est le moins consomm ; aucune consommation durant la semaineprcdant lenqute. Le mas, les autres crales, le haricot et le pois, les lgumes, le poulet et

    les ufs, le poisson, le lait et le yaourt sont consomm moins dune fois dans la semaine.

    Globalement, le sucre et produits sucrs ainsi que lhuile et le gras plus de 3 fois en une semaine

    (Tableau 8).

    La faible consommation de mas durant la semaine prcdant lenqute sexplique par la

    saisonnalit de la consommation lie la saisonnalit de la production. En effet, il ny a pas de

    rcolte de mas entre Aout et Septembre. Le mas consomm est principalement le mais sec.

    Dans lensemble de lanne, un mnage a consomm environ 81 kilos de mas soit 16 kilos partte. La consommation est importante en zone AD2M (182 kilos par mnage) et en zone

    PROSPERER (138 kilos par mnage).

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    Tableau 6 : Frquence moyenne de consommation des diffrents aliments dans

    les mnages des zones PARECAM la semaine prcdant lenqute.

    DISTRICT Riz

    Mais

    Sorgho

    Autres

    Crale

    s

    Manioc

    Tubercules

    Lgumineuses

    Fruits

    Lgumes

    Viande

    Poulet/

    ufs

    Poisson

    Sucre

    Huile

    Lait

    AD2M 7 1 0 1 4 1 2 4 2 1 0 5 3 5 0AROPA 3 0 0 0 5 1 1 4 0 1 0 1 2 2 0PPRR 7 1 0 1 4 0 1 4 2 1 0 1 4 4 0PROSPERER 7 1 0 0 4 1 1 5 1 1 0 2 4 3 0Zone FIDA 6 1 0 1 5 1 1 5 1 1 0 2 4 4 0

    5.4.2 Accessibilit alimentaire des mnages.

    Laccessibilit alimentaire au niveau mnage est apprhende laide de 2 variables : la stabilit

    des sources de revenu et le niveau des dpenses alimentaires ou la dure de stocks daliments

    de base (selon la principale provenance des aliments consomms par le mnage).

    La stabilit des sources de revenus. Les sources de revenu des mnages ont t

    classes suivant 3 catgories : assez stables, peu stables et moins stables ; selon leur

    variation au cours de lanne et leur variation dune anne lautre comme suit :

    Tableau 7 : Niveau de stabilit des diffrentes sources de revenu

    Niveau de stabilit Source de revenu

    Assez stable

    - Fonctionnaire- Salarie du secteur priv, ONG- Pension/retraite- Employ agricole- Ouvrier/journalier- Transfert reu- Ventes danimaux

    Peu stable- Ventes de produits maraichers- Secteur informel- Mendicit/Assistance

    Moins stable

    - Ventes de produits de ferme- Ventes de produits agricoles- Ventes de produits de pche- Ventes de produits de

    chasse/cueillette- Secteur informel des services- Commerant/entrepreneur- Emprunt/dette- Autres

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    Par rapport la stabilit des revenus, 37% des mnages ont un revenu assez stable, 18% peu

    stable et 45% moins stable.

    - La dure de stock daliments de base destin lautoconsommation.

    Beaucoup de mnages agricoles disposent de stock alimentaire destin lautoconsommation.Pour notre part, compte tenu de la priode denqute qui se situe la fin de la priode de

    rcolte du riz, les stocks qui durent jusqu 4 mois sont considrs comme pauvre , ceux qui

    durent entre 5 6 mois moyen et ceux qui durent plus de 6, sont des bon .

    Dans lensemble des mnages des zones dintervention du FIDA, 84% des mnages possdent

    un stock daliments : 36% des mnages ont un stock jusqu 4 mois, 18% jusqu 6 mois et

    46% jusqu 1 an.

    5.4.3 Scurit alimentaire des mnages

    En croisant lindicateur daccessibilit avec le profil de consommation alimentaire, nous avons pu

    dfinir les classes dinscurit au niveau des mnages suivant le Tableau 10 ci-dessous :

    Tableau 10 : Catgorie dinscurit alimentaire

    ACCES A LA NOURRITURE

    CONSOMMATION

    ALIMENTAIRE

    Bon Moyen Pauvre

    A risque

    Scurit

    AlimentaireScurit

    AlimentaireInscurit

    Alimentaire

    Modre

    Limite

    Inscurit

    Alimentaire

    Modre

    Inscurit

    Alimentaire

    Modre

    Inscurit

    Alimentaire

    Svre

    Pauvre

    Inscurit

    Alimentaire

    Svre

    Inscurit

    Alimentaire

    Svre

    Inscurit

    Alimentaire

    Svre

    Il en ressort que 14% des mnages localiss dans les districts dintervention du FIDA sont en

    situation dinscurit alimentaire svre et prs de la moiti sont en inscurit alimentaire

    modre. Au total, 64% des mnages sont en inscurit alimentaire. Ces mnages ont un profil

    alimentaire pauvrement diversifi associ un revenu instable. Ils dpensent trs peu en

    aliments alors que leur stock daliments de base, destins lautoconsommation, est phmre.

    Ce qui fait quils auront des difficults daccs aux aliments avant la fin de la priode de soudure.

    La zone AROPA est la plus affecte par linscurit alimentaire svre touchant 45% de

    mnages. Les zones PPRR et PROSPERER sont plutt en inscurit alimentaire modre avec,

    respectivement, 48 et 57% de mnages affects. La zone A2DM est pargne par le phnomnepuisque 69% sont en scurit alimentaire.

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    Tableau 8: Rpartition (en %) de linscurit alimentaire des mnages dans les

    zones dintervention du FIDA.

    DISTRICT Inscurit alimentaire Svre Inscurit alimentaire Modre Scurit alimentaire

    AD2M 0 31 69

    AROPA45 35 21

    PPRR 3 48 48

    PROSPERER 8 57 35

    Zone FIDA 14 48 38

    Le nombre de personnes requrant de lassistance par rapport linscurit alimentaire dans les

    diffrents districts dintervention du FIDA/PARECAM a t estim. Le nombre de population par

    zone provient de la base de donnes population de lINSTAT en 2008. Leur rpartition par zone

    est prsente dans le Tableau 16.

    Tableau 9: Nombre de personnes estimes vulnrables linscurit alimentaire

    dans les districts dintervention du FIDA/PARECAM en Aot-Septembre 2010.

    DISTRICT PopulationIAS IAM SA

    AD2M 0 6,000 13,600

    AROPA 45,700 35,500 21,300

    PPRR 1,300 20,700 20,700

    PROSPERER 6,000 46,800 28,000

    Zone FIDA 53,000 108,000 83 600

    Aprs calcul, le nombre total de personnes vulnrables linscurit alimentaire dans les

    mnages des zones dintervention du FIDA/PARECAM est de 161 500 pour la prochaine priode

    de soudure 2010/2011. Parmi eux, 53 000 seraient en inscurit alimentaire svre.

    Linscurit alimentaire touche beaucoup plus les mnages :

    - dont le chef est une femme;

    - dont le chef est g de moins de 24 ans ou de plus de 60 ans lorsque cest un homme ;

    - avec enfants de moins de 17 ans orphelins du pre, ou de pre inconnu ;

    - qui vivent loin de leur source deau ;- qui ne possdent pas de compte bancaire ;

    - qui cultivent le manioc, la canne sucre, le caf, la vanille ou autres cultures.

    Ces mnages se nourrissent principalement de manioc. Ils ne consomment presque jamais de

    viande ni de lait. 35% dentre eux sont conomiquement trs pauvres et 25% pauvres. De ce

    fait, leur situation peut tre le fruit dune pauvret chronique. Ils affectent une plus grande part

    de leur revenu la nourriture, dont plus en manioc et moins en lgumineuses, en viande, en

    huile et en lait. Ils dpensent moins en transport, en battage, en construction et rparation

    dhabitation, en festivits et crmonies, en main duvre et en fertilisation. Une poigne de cesmnages en dj reu dassistance alimentaire auparavant.

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    5.5 CHOCS ET STRATEGIES DADAPATATION

    Paralllement au problme dinscurit alimentaire, les mnages font face diffrente sorte de

    chocs qui les rendent encore plus vulnrables. Les chocs sont des vnements extrieurs

    lindividu ou au groupe social et qui ont des impacts ngatifs sur leur bien-tre. Les risques sont

    des vnements incertains, qui, lorsquils se ralisent, deviennent des chocs.

    Les types de chocs cits sont par ordre dimportance :1. La scheresse/pluies irrgulires2. Les Inondations3. Les cyclones4. La maladie des animaux5. La maladie des culture/invasion criquets6. La maladie membre actif7. La maladie dun autre membre

    8. La mort dun membre actif9. La mort dun autre membre10.Le prix lev nourriture11.La perte travail12.La rduction revenu13.Les vols de biens14.Linscurit/violence

    Les chocs les plus cits sont lis essentiellement au climat et lagriculture, particulirement en

    zone AROPA. Les 4 premiers chocs subis par les mnages sont lis essentiellement au

    changement climatique: la scheresse/pluies irrgulires ou la scheresse prolonge suivis parlinondation et les cyclones en 4me position. Le troisime choc est constitu par les maladies

    des animaux et des plantes ou linvasion de criquet. Le changement climatique est ressenti par

    les mnages enquts qui sont majorit agricole (84%) et qui utilisent des techniques

    culturales traditionnelles lies au climat. Ces chocs en relation direct avec lagriculture sont suivis

    ensuite par les problmes de sant (maladies et mortalit) qui touchent directement un membre

    actif ou un autre membre de la famille.

    Ces chocs peuvent avoir dclench linscurit alimentaire ou laggraver. En effet, si prs de la

    moiti des mnages en scurit alimentaire se sont remis totalement ou partiellement des chocsqui les ont affects ces 12 derniers mois, plus du trois quart de ceux en inscurit alimentaire ne

    sen sont pas du tout remis. Les causes pourraient tre les stratgies adoptes par les mnages.

    Pour les mnages en inscurit alimentaire, la principale stratgie consiste rduire le nombre

    de repas consomm par jour alors que ceux qui sont en scurit alimentaire prfrent

    augmenter le nombre dheures de travail. Les stratgies adoptes par les mnages sont

    prsents dans la Figure 5. La majorit des stratgies adoptes restent des stratgies de dbut

    de crise. Les taux de mnages utilisant chacun des stratgies de dtresse sont moins de 1%.

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    Graphique 2 : Taux de mnages suivant les stratgies adoptes

    5.6 SECURITE NUTRITIONNELLE DES ENFANTS E 6 A 59 MOIS

    Linscurit alimentaire a un impact sur ltat nutritionnel des individus lorsquelle persiste. Ellepourrait conduire une situation de crise nutritionnelle si la situation nest pas surveiller de prs.

    5.6.1 CARACTERISTIQUES DES ENFANTS DE 6 A 59 MOIS

    Sexe et tranche dge des enfants

    52% des enfants sont de sexe masculin et 48% sont de filles.

    Par rapport la tranche dge, le nombre denfants est plus ou moins rparti entre les tranches

    dge partir de 1 an. La rpartition par tranche dge est comme suit (Tableau 2):

    Tableau 10 : Rpartition des enfants par tranche dge

    Tranche dge Pourcentage0

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    Sant des enfants

    57% des enfants ont reu un vermifuge dans les 6 derniers mois. 51% ont dormi dans le

    moustiquaire la nuit dernire et 18% ont t malades dans les deux dernires semaines

    prcdant lenqute. Parmi ces enfants malades, seuls 12% ont t amen en consultation dans

    un centre de sant.

    La malnutrition est la consquence de linadquation des apports alimentaires rels par

    rapport aux besoins de lorganisme. Il en rsulte soit une sous nutrition en cas dinsuffisance

    de cet apport.

    La MPE est due linsuffisance de lapport en protines et en calories chez les enfants dont

    lorganisme est en cours de croissance. Les mesures anthropomtriques (Poids, taille,

    primtre brachiale) chez les enfants de moins de 5 ans et les mres ont t utiliss pour

    valuer ltat nutritionnel de la population.

    Trois indices nutritionnels ont t utiliss pour valuer ltat nutritionnel des enfants de

    moins de 5 ans:

    la taille-pour-ge ;

    le poids-pour-taille.

    le poids-pour-ge ;

    Le primtre brachial a t galement utilis pour valuer ltat nutritionnel.

    5.6.2 INSUFFISANCE PONDERALE

    Un faible indice poids-pour-ge signale un poids insuffisant pour un ge donn. Cet indice a

    pour avantage de reflter la fois la sous-alimentation passe (chronique) et/ou prsente

    (aigu). Par contre, il ne nous permet pas de distinguer entre les deux. Linsuffisance

    pondrale, fonde sur le poids-pour-ge, est une mesure composite du rabougrissement et

    de lmaciation.

    Cest un indicateur recommand pour valuer le suivi de ltat nutritionnel et permet

    dvaluer les changements de lamplitude de la malnutrition dans le temps.

    MALNUTRITION CHRONIQUE ou STUNTING ou RETARD DE

    CROISSANCE (Indice Taille/Age)

    Le rabougrissement est un indicateur de retard de croissance passe ou retard de croissance

    chronique. Il est li un certain nombre de facteurs long terme dont lapport protino-

    nergtique insuffisant, des infections frquentes, des pratiques dalimentation inadquates

    (surtout pour le sevrage) et la pauvret. Il reflte une sous-nutrition long terme. Chez les

    enfants de plus de 2 ans, le retard de croissance est irrversible.

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    Cest un indicateur socio-conomique et sanitaire de la population (utilis dans le calcul de

    lIndice de Dveloppement Humain ou IDH). Linformation est en outre utile pour aider dans

    le diagnostic clinique.

    MALNUTRITION AIGUE ou EMACIATION ou MAIGREUR

    (Indice Poids/Taille)

    Un faible Poids-pour-Taille permet didentifier les enfants souffrant de sous alimentation

    rcente ou aigu. Lmaciation est labsence de prise de poids ou une perte de poids

    nettement en dessous du poids normal dun enfant de la mme taille. Cette maigreur peut

    tre lie un apport alimentaire insuffisant li la saison ou un cataclysme naturel (cyclone,

    scheresse) ou une mauvaise pratique dalimentation : mauvais sevrage, maladies,

    infections ou souvent, une combinaison de ces facteurs.

    Cet indicateur est utile pour le dpistage ou au ciblage dans des contextes durgence

    (cyclone, scheresse) tant donn sa sensibilit au caractre saisonnier. Il permet de

    slectionner les enfants ncessitant une rfrence au CRENI (Centre de Rcupration et

    dEducation Nutritionnelle Intensif) pour la malnutrition aigue svre ou une alimentation

    slective ou CRENAs (Centre de Rcupration et dEducation Nutritionnelle Ambulatoire pour

    la malnutrition aigue modre. Dans le cadre des activits dassistance humanitaire,

    lmaciation des enfants de 6-59 mois, conjugue ldme nutritionnel, est un indicateur

    de malnutrition aigu et elle sera utilise pour reflter la gravit gnrale dune crise. Il est

    ainsi utilis comme critre dacceptation dans les programmes dalimentation ou des

    programmes de traitement.

    Lchantillonnage tant par rgion, la situation nutritionnelle reflte celle des enfants de

    moins de 5 ans habitant les rgions dintervention du FIDA.

    5.6.3 ETAT NUTRITIONNEL PAR RAPPORT AU SEXE ET A LA TRANCHEDAGE

    Dans lensemble, les garons sont plus malnutris par rapport aux filles quel que soit le type

    de malnutrition et le degr de gravit (Graphique 3).

    Par ailleurs, le taux de malnutrition commence augmenter partir de 12 mois, est optimal

    entre 24 36 mois, pour redescendre aprs. Cette situation est valable quel que soit le typede malnutrition ou son degr de gravit. Cette situation reflte un problme dans la conduite

    du sevrage (Graphique 4).

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    Graphique 3 : Etat nutritionnel des enfants selon le sexe dans les rgionsdintervention du FIDA/PARECAM.

    Graphique 4 : Etat nutritionnel des enfants selon les tranches dge dans lesrgions dintervention du FIDA/PARECAM.

    6.5.4 ETAT NUTRITIONNEL PAR REGION DINTERVENTION duFIDA/PARECAM

    La situation nutritionnelle des enfants dans les 13 rgions dintervention du FIDA est

    prsente dans le tableau 4 par rapport aux mesures anthropomtriques poids, taille

    (Tableau 11) et par rapport la mesure du primtre brachial, la Figure 3.

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    Tableau 11 : Etat nutritionnel des enfants de 6 59 mois dans les rgions

    dintervention du PARECAM/FIDA

    REGIONPoids/Age Taille/Age Poids/Taille

    Effectif

    Svre Modre Svre Modre Svre Modre

    Analamanga 8,1 30,1 23,0 54,2 - 2,7 369

    Itasy 9,9 37,6 30,9 64,6 1,1 5,2 362

    Haute matsiatra 9,5 35,3 29,4 62,9 1,1 4,9 453

    Amoron'i Mania 8,4 35,5 26,6 58,8 0,9 4,9 451

    VV7V 8,7 32,6 19,0 47,3 0,8 8,4 727

    Atsinanana 6,9 25,6 20,6 52,1 0,5 3,6 422

    Analanjirofo 5,1 25,6 18,2 47,6 - 2,6 351

    Alaotra mangoro 9,3 32,9 21,9 55,0 1,3 5,3 398Sofia 3,8 20,3 6,9 33,8 2,2 8,0 364

    Melaky 3,7 17,9 7,1 28,4 0,8 5,8 380

    Androy 5,1 26,8 16,0 46,4 0,4 5,5 768

    Anosy 7,0 25,3 17,0 47,2 1,8 6,4 659

    Menabe 3,3 20,9 11,6 40,5 0,7 3,3 430

    Total 6,9 28,3 19,0 49,0 0,9 5,3 6134

    Svre : infrieur -3ETModre : infrieur -2ET et suprieur ou gal -3ET

    Graphique 5 : Etat nutritionnel des enfants de 6 59 mois par rapport auprimtre brachial dans les rgions dintervention du PARECAM/FIDA

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    Globalement dans les 13 rgions, linsuffisance pondrale est leve (28%) tandis que celle

    du retard de croissance trs leve. La situation ncessite dtre surveille si on se rfre au

    taux dmaciation global, rsultats confirm par la mesure du PB o le taux denfants atteints

    de malnutrition svre est de 0,6% et celle de la malnutrition modre 5,4% (Figure 3).

    Nanmoins, la situation nutritionnelle montre une diffrence par rgion. La situation par

    apport la classification mondiale de lOMS15 est comme suit :

    Par rapport lmaciation, la situation nutritionnelle est surveiller par degr de gravit

    dans les rgions de VV7V, Sofia, Anosy, Melaky, Androy, dAlaotra mangoro et Itasy. De

    nombreux districts de ces rgions sont classs comme en Inscurit Alimentaire. Il est

    noter que lenqute sest droule en fin de priode de rcolte.

    Par rapport linsuffisance pondrale et au retard de croissance, la majorit desrgions ont une prvalence leve et trs leve (Tableau 12).

    Tableau 12 : Classification de ltat nutritionnel par rgion et par degr de gravit

    PrvalenceType de malnutrition

    Insuffisance pondrale Retard de croissance

    Moyenne10 19%

    Melaky20-29%Melaky

    Eleve

    20-29%Androy

    AtsinananaAnalanjirofo

    AnosyMenabe

    Sofia

    30-39%Sofia

    Trs leve

    30%Itasy

    Amoron'i Mania

    Haute matsiatraVV7V

    Alaotra mangoroAnalamanga

    40%Itasy

    Haute matsiatra

    Amoron'i ManiaAlaotra mangoro

    AnalamangaAtsinananaAnalanjirofo

    VV7VAnosyAndroyMenabe

    15 OMS, 1995. Utilisation et interprtation d elAnthropomtrie , Srie de Rapports Techniques, Rapport dun

    comit dexperts, Genve.

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    Ltat nutritionnel varie suivant les zones. Lmaciation est surveiller dans les zones de

    PROSPERER, AROPA et A2DM tandis que linsuffisance pondrale est trs leve dans les

    rgions de PROSPERER.

    6. CONCLUSION

    En conclusion, cette analyse portant sur le CFNSVAM dans les zones dintervention du

    PARECAM/FIDA a pour but destimer le taux de mnages en inscurit alimentaire (svre ou

    modre), le taux de malnutrition chez les enfants de moins de 5 ans quel que soit le type

    de malnutrition et de mesure leur degr de gravit.

    Le CFNSVAM a galement permis de dterminer le profil des mnages ou de personnes

    vulnrables linscurit alimentaire li la taille des mnages, au source de revenu, auxsources deau boire, au retard de croissance, aux cluster dappartenance et le cas

    particulier des mnages agricoles. En ce qui concerne la malnutrition, la situation varie

    suivant lge et le type de malnutrition.

    Toutefois, ces caractristiques varient suivant les rgions. Certaines rgions sont plus

    vulnrables par rapport dautres soit par rapport linscurit alimentaire ou la

    malnutrition.

    Enfin, les chocs identifis sont lis surtout au changement climatique et aux activits lis

    lagriculture.

    En reliant ltat nutritionnel des enfants et la situation alimentaire de leur mnage, une

    diffrence significative du taux de malnutrition globale a t constate : 6.5% chez les

    mnages en inscurit alimentaire contre 4% chez les mnages en scurit alimentaire. Ce

    qui confirme la corrlation positive qui existe entre les deux phnomnes. Nanmoins, ce qui

    semble intressant ce stade, cest dexaminer sous quelles conditions ltat dinscurit

    alimentaire du mnage na pas affecte la situation nutritionnelle des enfants ans ce

    mnage. Cela peut tre li au milieu social de vie du mnage telle que leur accs leau ou

    au march, ou encore au milieu culturel qui considre un peu plus les garons par rapportaux filles. Les habitudes alimentaires sont galement des facteurs explicatifs de linscurit

    alimentaire qui font que mme si les nourritures existent et sont diversifies, la population

    ne les consomme pas mais prfrent les vendre et ne consommer que du riz et de brdes.

    Une analyse plus approfondie de la situation sera ncessaire et fera lobjet dun rapport plus

    dtaill ultrieurement.