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ambiant, la saturation de l’he ´moglobine en oxyge `ne est de 92 % (82 a` 98 %) et la PaO 2 70 mmHg (48 a ` 90 mmHg). La tomodensitome ´trie thoracique oriente le diagnostic en mon- trant un syndrome interstitiel diffus et e ´limine un e ´panche- ment gazeux. Le traitement consiste le plus souvent en une simple oxyge ´nothe ´rapie normobare pendant 24 heures. Tou- tefois, deux patients sont transfe ´re ´s en service de cardiologie en raison d’une ische ´mie myocardique complique ´e d’insuffi- sance cardiaque. L’e ´volution est syste ´matiquement favo- rable et le bilan secondaire normal. Conclusion. — Ce travail a permis de mettre en place une fiche d’aide au diagnostic et a ` la prise en charge d’une dyspne ´e survenant au cours ou au de ´cours d’une plonge ´e, destine ´e aux me ´decins urgentistes. doi: 10.1016/j.jeur.2008.03.213 187 Ane ´mie et transfusion des patients de plus de 75 ans admis dans un service d’accueil et des urgences B. Millet a , M. Verny a , P. Hausfater b , P. Ray b , S. Delerme b , S. Castro b , B. Riou b , J. Boddaert a,b a Centre de ge ´riatrie,groupehospitalierPitie´-Salpeˆtrie`re, Paris, France b Service d’accueil des urgences, groupe hospitalier Pitie´- Salpeˆtrie `re, Paris, France Motscle´s.— Sujet a ˆge ´ ; Ane ´mie ; Transfusion Introduction. — L’ane ´mie est un e ´ve `nement potentiellement grave souvent sous-estime ´ chez le sujet a ˆge ´, associe ´e a ` une augmentation de morbimortalite ´. Le but de notre e ´tude e ´tait d’analyser la prise en charge de l’ane ´mie aux urgences en situation aigue ¨ chez des patients a ˆge ´s. Mate´riel et me´thodes. E ´ tude descriptive au service d’accueil et des urgences sur le diagnostic (mention, diag- nostic principal, secondaire), les crite `res de tole ´rance, la prise en charge de l’ane ´mie et les traitements mis en œuvre dont la transfusion, a ` partir des dossiers des patients de plus de 75 ans avec un taux d’he ´moglobine infe ´rieur a ` 10 g/dL. L’ade ´quation de la prise en charge (diagnostic et traitement) e ´tait e ´value ´e a` partir des dossiers par un comite ´ d’experts comprenant un ge ´riatre, un interniste, un urgentiste. Re ´sultats. — Sur l’anne ´e 2004, 277 patients re ´pondaient aux crite `res retenus. Parmi ces lesquels, 170 dossiers ont e ´te ´ analyse ´s (passage trop rapide au SAU, dossiers incomplets). L’a ˆge moyen des patients e ´tait de 83 ans Æ 8 ans, 90 femmes pour 80 hommes, dont 71 % vivaient a` domicile. Le nombre moyen de pathologies e ´tait de 4 Æ 2, comprenant une ane ´mie dans 24 % des cas, une HTA (42 %), une insuffisance coronaire (23 %), une insuffisance cardiaque (12 %), une ne ´oplasie (42 %), une de ´mence (10 %). Le nombre de traitements e ´tait de 5 Æ 3 dont des anticoagulants (22 %), des antithrombotiques (29 %), des AINS (5 %). Le taux moyen d’he ´moglobine e ´tait de 83,6 Æ 14,3 g/L. L’ane ´mie repre ´sentait le motif d’admission dans 30 % des cas, et e ´tait mal tole ´re ´e dans 72 % des cas. Un he ´mocue 1 ae ´te ´ re ´alise ´ chez 25 % des patients, un ECG dans 86 % des cas, un dosage de troponine dans 63 % des cas. Le diagnostic d’ane ´mie n’e ´tait pas mentionne ´ dans 70 dossiers (44 %). Un diagnostic e ´tiologique e ´tait fait dans 55 % des dossiers. Une transfusion e ´tait re ´alise ´e dans 30 % des cas (69 % des patients avec une Hb < 80 g/dL). La prise en charge de l’ane ´mie semblait inade ´quate dans 38 % des cas. Conclusion. — Malgre ´ sa gravite ´, l’ane ´mie chez le sujet a ˆge ´ est insuffisamment conside ´re ´e lors de la prise en charge aux urgences, et son traitement ne semble pas adapte ´ selon les crite `res de l’Afssapps ou d’un comite ´ d’experts. doi: 10.1016/j.jeur.2008.03.214 188 Analyse des de´ce`s au service d’accueil des urgences la Rabta N. Dhaouadi, Z. Hammas, K. Majed, C. Hamouda, N. Ben Salah Service d’accueil des urgences, CHU la Rabta, Tunis, Tunisie Motscle´s.— Mort ; Service des urgences ; E ´ pide ´miologie Introduction. — La survenue d’un de ´ce `s dans le service d’accueil des urgences peut-elle e ˆtre conside ´re ´e comme un e ´chec de la prise en charge ? S’agit-il d’un indicateur de qualite ´ des prestations rendues ? Pour appre ´hender la re ´ponse a ` ces questions, nous nous sommes propose ´s de re ´aliser une analyse des caracte ´ristiques e ´pide ´miologiques, cliniques et the ´rapeutiques des patients de ´ce ´de ´s aux urgen- ces d’un centre hospitalo-universitaire de Tunis. Me´thode. — Il s’agit d’une e ´tude observationnelle prospec- tive e ´tale ´e sur neuf mois : 1 er janvier 2007—30 septembre 2007. Durant la pe ´riode d’e ´tude et parmi les 46 107 passages collige ´s, dont l’aˆge moyen est de 43 ans, 283 de ´ce `s sont survenus aux urgences, soit 0,6 % de l’ensemble des consul- tants. Les dossiers des de ´funts ont e ´te ´ analyse ´s au cours d’un staff journalier. Re ´sultats. — Il s’agit de 164 hommes (58 %) et de 119 femmes (42 %) avec une sex-ratio de 1,38. L’aˆge moyen est de 67 ans avec des extre ˆmes d’aˆges allant de 20 a` 90 ans. A ` l’admission de ces malades a` la SAUV, 63 % des patients e ´taient en de ´tresse respiratoire, 69 % en e ´tat de choc et 65 % pre ´sentaient une de ´tresse neurologique. L’association de ces trois syndromes chez un me ˆme malade est retrouve ´e chez un tiers des patients. L’analyse des ECG pratique ´s a ` la SAUV re ´ve ´lait une anomalie e ´lectrique dans 12 % des cas. La radiographie thoracique au lit, pratique ´e chez 86 % des patients, re ´ve ´lait une anomalie radiologique dans 58 % des cas. Une perturbation aux gaz du sang est retrouve ´e chez 30 % des patients. D’autres examens comple ´mentaires (imagerie et biologie) e ´taient ne ´cessaires dans 48 % des cas. Le de ´lai entre l’admission et la survenue de de ´ce `s varie de ze ´ro a ` 112 heures avec une moyenne de 15 heures. L’origine cardiovasculaire est la premie `re cause de mortalite ´ retro- uve ´e dans notre se ´rie (47 %) suivie par la pathologie infec- tieuse grave (25 %) et la traumatologie vitale (19 %). Dans 9 % des cas il s’agissait d’un accompagnement de fin de vie. En plus du traitement symptomatique, un traitement e ´tiolo- gique a e ´te ´ entame ´. Conclusion. — Le de ´ce `s aux urgences du CHU la Rabta a une faible incidence. Il s’agit d’un e ´ve ´nement du sujet a ˆge ´. Cela est corrobore ´ par l’importance des causes cardiovasculaires des de ´ce `s. Le retard de prise en charge de la pathologie infectieuse accumule ´e en ville expliquerait la gravite ´ des e ´tats infectieux. Nous constatons une tendance a ` la me ´di- calisation des de ´ce `s aux urgences conside ´re ´es depuis peu comme des services de soins palliatifs. doi: 10.1016/j.jeur.2008.03.215 Re ´sume ´s A103

Analyse des décès au service d’accueil des urgences la Rabta

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Resumes A103

ambiant, la saturation de l’hemoglobine en oxygene est de92 % (82 a 98 %) et la PaO2 70 mmHg (48 a 90 mmHg). Latomodensitometrie thoracique oriente le diagnostic en mon-trant un syndrome interstitiel diffus et elimine un epanche-ment gazeux. Le traitement consiste le plus souvent en unesimple oxygenotherapie normobare pendant 24 heures. Tou-tefois, deux patients sont transferes en service de cardiologieen raison d’une ischemie myocardique compliquee d’insuffi-sance cardiaque. L’evolution est systematiquement favo-rable et le bilan secondaire normal.Conclusion. — Ce travail a permis de mettre en place unefiche d’aide au diagnostic et a la prise en charge d’unedyspnee survenant au cours ou au decours d’une plongee,destinee aux medecins urgentistes.

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Anemie et transfusion des patients de plus de 75 ans admis dans un service d’accueil et des urgencesB. Millet a, M. Verny a, P. Hausfater b, P. Ray b, S. Delerme b,S. Castro b, B. Riou b, J. Boddaert a,baCentre de geriatrie, groupe hospitalier Pitie-Salpetriere,Paris, Franceb Service d’accueil des urgences, groupe hospitalier Pitie-Salpetriere, Paris, France

Mots cles. — Sujet age ; Anemie ; TransfusionIntroduction. — L’anemie est un evenement potentiellementgrave souvent sous-estime chez le sujet age, associee a uneaugmentation de morbimortalite. Le but de notre etude etaitd’analyser la prise en charge de l’anemie aux urgences ensituation aigue chez des patients ages.Materiel et methodes. — Etude descriptive au serviced’accueil et des urgences sur le diagnostic (mention, diag-nostic principal, secondaire), les criteres de tolerance, laprise en charge de l’anemie et les traitements mis en œuvredont la transfusion, a partir des dossiers des patients de plusde 75 ans avec un taux d’hemoglobine inferieur a 10 g/dL.L’adequation de la prise en charge (diagnostic et traitement)etait evaluee a partir des dossiers par un comite d’expertscomprenant un geriatre, un interniste, un urgentiste.Resultats. — Sur l’annee 2004, 277 patients repondaient auxcriteres retenus. Parmi ces lesquels, 170 dossiers ont eteanalyses (passage trop rapide au SAU, dossiers incomplets).L’age moyen des patients etait de 83 ans � 8 ans, 90 femmespour 80 hommes, dont 71 % vivaient a domicile. Le nombremoyen de pathologies etait de 4 � 2, comprenant une anemiedans 24 % des cas, une HTA (42 %), une insuffisance coronaire(23 %), une insuffisance cardiaque (12 %), une neoplasie (42 %),une demence (10 %). Le nombre de traitements etait de 5 � 3dont des anticoagulants (22 %), des antithrombotiques (29 %),des AINS (5 %). Le taux moyen d’hemoglobine etait de83,6 � 14,3 g/L. L’anemie representait le motif d’admissiondans 30 % des cas, et etait mal toleree dans 72 % des cas. Unhemocue1 a ete realise chez 25 % des patients, un ECG dans86 % des cas, un dosage de troponine dans 63 % des cas. Lediagnostic d’anemie n’etait pas mentionne dans 70 dossiers(44 %). Un diagnostic etiologique etait fait dans 55 % desdossiers. Une transfusion etait realisee dans 30 % des cas(69 % des patients avec une Hb < 80 g/dL). La prise en chargede l’anemie semblait inadequate dans 38 % des cas.

Conclusion. — Malgre sa gravite, l’anemie chez le sujet ageest insuffisamment consideree lors de la prise en charge auxurgences, et son traitement ne semble pas adapte selon lescriteres de l’Afssapps ou d’un comite d’experts.

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Analyse des deces au service d’accueil des urgences la RabtaN. Dhaouadi, Z. Hammas, K. Majed, C. Hamouda,N. Ben SalahService d’accueil des urgences, CHU la Rabta, Tunis, Tunisie

Mots cles. — Mort ; Service des urgences ; EpidemiologieIntroduction. — La survenue d’un deces dans le serviced’accueil des urgences peut-elle etre consideree commeun echec de la prise en charge ? S’agit-il d’un indicateurde qualite des prestations rendues ? Pour apprehender lareponse a ces questions, nous nous sommes proposes derealiser une analyse des caracteristiques epidemiologiques,cliniques et therapeutiques des patients decedes aux urgen-ces d’un centre hospitalo-universitaire de Tunis.Methode. — Il s’agit d’une etude observationnelle prospec-tive etalee sur neuf mois : 1er janvier 2007—30 septembre2007. Durant la periode d’etude et parmi les 46 107 passagescolliges, dont l’age moyen est de 43 ans, 283 deces sontsurvenus aux urgences, soit 0,6 % de l’ensemble des consul-tants. Les dossiers des defunts ont ete analyses au cours d’unstaff journalier.Resultats. — Il s’agit de 164 hommes (58 %) et de 119femmes (42 %) avec une sex-ratio de 1,38. L’age moyenest de 67 ans avec des extremes d’ages allant de 20 a 90 ans.A l’admission de ces malades a la SAUV, 63 % des patientsetaient en detresse respiratoire, 69 % en etat de choc et 65 %presentaient une detresse neurologique. L’association deces trois syndromes chez un meme malade est retrouveechez un tiers des patients. L’analyse des ECG pratiques a laSAUV revelait une anomalie electrique dans 12 % des cas. Laradiographie thoracique au lit, pratiquee chez 86 % despatients, revelait une anomalie radiologique dans 58 %des cas. Une perturbation aux gaz du sang est retrouveechez 30 % des patients. D’autres examens complementaires(imagerie et biologie) etaient necessaires dans 48 % des cas.Le delai entre l’admission et la survenue de deces varie dezero a 112 heures avec une moyenne de 15 heures. L’originecardiovasculaire est la premiere cause de mortalite retro-uvee dans notre serie (47 %) suivie par la pathologie infec-tieuse grave (25 %) et la traumatologie vitale (19 %). Dans 9 %des cas il s’agissait d’un accompagnement de fin de vie. Enplus du traitement symptomatique, un traitement etiolo-gique a ete entame.Conclusion. — Le deces aux urgences du CHU la Rabta a unefaible incidence. Il s’agit d’un evenement du sujet age. Celaest corrobore par l’importance des causes cardiovasculairesdes deces. Le retard de prise en charge de la pathologieinfectieuse accumulee en ville expliquerait la gravite desetats infectieux. Nous constatons une tendance a la medi-calisation des deces aux urgences considerees depuis peucomme des services de soins palliatifs.

doi: 10.1016/j.jeur.2008.03.215