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8°Lb5S2~i Â(l) B)anc de S~met, Antoine ~Mf~ Y~ t i. i~~i

Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

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B)ancde S~met, Antoine

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RESTAURATIONFRANCAtSË.

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RESTAURATION

FRANÇAISE

t'AK

A. BLANC DE SAINT BONNET.

XOUVKt.t.KLPtTfox.

TOURNAIV H. CA.STERMAN

A

PARIS LEIPZIGM.t.tROCM.HBKUBtt-ettUttt, t-t.KtTTm.comUMtOMttmUt,

Rue Bentptfte. M. v OMMttMM, M.)!

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Ti)H'it)''uit~«'i.

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AV~msSEMEKTDEL'ËUITKt'n.

Ls momentestvenudorendreanpubtiocelivreauquellosévénementsapportentunesi sérieuseetsiterribleconnrm~x't).Lorsqu'ilparut pourla premièrefois,personnen'auraitpu<')-o!requelosdésastrespolitiques,nnoneiersetmorauxannon-<'Mpar t'autsur. dussentsi tôt et si cruellementfrapperlaFranceetébranlerl'Europeentière.

Colivre.suscitépourproduiredesconvictions,estle premier'luiaitpubliquementdéclaréà la Francoqu'euepérissaitparce'ju'ttiies'éloignaitde Dieu Nousdécouvrantles loislesplusprofondesde la société,montrantle socialismequis'avançaitd~&pour détruire,expliquantpourquoiles tentativesde laRévolutiondevaient,non-seulementavorter,maisconduirelao'itiiiationà sa ruine,dénonçantteserreursetlesmauxqu'en-tMH~Mntlos classesnouvelles,losinvitant,si ellesnovou-taientpasvoir périrla nation,à revenirauxprincipesdetoutovraiearistocratie,enfindéclarantà la Francequesespopu-lationsallaientêtrearrêtéesdansleuraccroissement,et qu'elleprenaitette-méme,depuisbientôtunsiêclo,Iec))emindudémom.brementetdelacaptivité,cesfortespagesapportaientla lumièresur lesquestionsquelos événementssontvenusbientôtvul-

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Vt .AV)!MtSSt!MEt<')'))X).'KU)T)!f;)t.

garder. maissansnousarracherà noschimèreset Anotresituation.

Personnealors ne voulaitcroirequeta Révolutionentièren'étaitqu'unemassed'erreurs.

Ceserreursétaientsignalées,lesvéritésdémontrées.tes

grandsmauxannoncés,et lesplaiesdotasociétémisesàdécou.vertainsique losvraismoyensde lesguérit'.Ecritpournousouvrirlesyeuxsur h grandeimposture,nousramenera lavraiemonarchie,dèslorspréserverlaFrancodu2 Décembreet deht Kt-iedesmalheursdanslesquelsattaientla jeter seserreurséconomiqueset politiques,cet ouvrageest remplide

pagesen quetquesorteprophétiques.En outre,il a laissésurfa théorieducupita),do la propriété,de l'aristocratioet dorhereditë,unetraceprofondedanslascience.Onditmaintenant

queAnRM<a;«'a~ot!/faH;'<«M,dontonnotrouveplusaujour-d'huid'cxomplaircs,sembleinspiréepour tescirconstances

prosentes,et sa réimpressionnousparaitunserviceilrendrea 1toustesesprits. l,

C'étaittoutarracherd'unseulcoupà la Révolution,quede )démontrerd'unemanièresipuissantequela sociétéreposetoutentièresur lumérite,filsdolalibertéhumaine.Quelleesteneffetlasourceducapital,la sourcedelapropriété!Lemérite.Quetteestlasourcedela duréeet de t'étévationdesfamilles,):(sourcedesaristocraties? Le mérite.Queviennentprotépfrlesfois?Lesméritesacquis.Quiformeet étévenosmaaurs.quiproduitet soutientla civilisation?Le mérite.Etd'oùnaittetnérite?D'unelibertéplongeantses racinesdans la religion''hrétienne.Lesloissortantdesmœurs,lesmœursdela vertu, retlavertudola Foi,lechristianismecontientleforcevégétativedessociétésmodernes,etnotrecivilisationsetrouveicilégitiméedanstousseséléments,danssa totalité.Ellose reconstruitsousnosyeuxtellequela Providencet'edinodepuisquatorzesiècles!

Onn'avaitpasencorerépondud'unemanièreaussipéren)-

pt"ireAla Révolution,enopposantlesdroitsdolalibertévori-t.)b!eà ceuxdela libertéfausse.Maisil fidiititen mêmetempsmontrerà ces droitslégitimes,à cesfamilles,à cettebour-

t;e"isie,a t'aristocratio,à la société,qo'eitesperdaientlour

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AVHKTfSSKMKNfUEL'KDtTEUH. V)t

ftfa. narrn ntt'a)(«!tnnffttttant )o!tp!tvaphto- nna kleurhéritage,parcoqu'ellesperdaientloursvertus;que lamisèrelesmenaçait,parcequ'ellesrivaientproduiteparlaluxeque ioviceet l'envieallaientlesdévorer,parcequ'ellestesavaientengendrésparterreur.

Ajoutezqu'unte!livrefutécritily a vingt.troisans1Unouvragede cettenaturenopouvaitêtreentièrementcom-

pris parunoépoquedontil venaitbriserlesillusions.Hysubstituaitdeslumièrestropvivespournepaséblouir.Cepen.dantlesespritsétevos,frappésda la grandeurdupointdovueet de l'assautinattendulivréa laRévolution,accueillirentLa/<!t<fa<<oMfrançaiseavecunenthousiasmedontles tracesexistentdanslescomptes-rendusdela presse.Cesjugementset cesdiversesimpressionsvontnousserviricid'introducteursetd'interprètes.

Sanscottnahrol'auteur,MonseigneurteComtedeChambordluiécrivit,enrecevantl'ouvrage,qu'ilavaitdéjàdonnél'ordredele(airevenir. Onnepouvaitenfaireunplusbeletoge.

Desoncôte,unefeuilleexceptionnclleenFranco,toujoursau dessusde son sièclepar la supérioritéde ses doctri-

nes, L'UNIVERS,sansmieuxconnaitrofauteur,lui consacrait

troisPremiers.Paris(10,12et 14mai183t),com<ueu<;antparcesmotssignificatifsdesa part NousMOMt'e<o)<cMStuuten~'f)'danscelivre,sortid'uneâmevraimentcatholiqueEn

lisantcesfortespages,onadmirantlalumièrequ'ellesenvoientaufonddo toutesleserreurset detouslesmaux,nousnousdisons Quelmalheurqu'onne veuilleni voirni entendre

Exprimerla véritéavectantdopuissance,et crierdansle

désert!L'autourlui-môme,sachantbi~nquel'hommefaitcas

uniquementdesa propresagesse,diti toutinstant Laparoleestauxfaits!Cesontlà désormaisnosdocteurs;il faudralesécouteroupérir.Suivantlepieuxécrivain,lagrandeexpériencedola Révolutiontoucheà son terme.Sansexposerles faits

moraux,à neprendrequela situationéconomique,on nevoit

pascommentla sociétépourraéchapperà l'abimoqu'ellenecessedecreusersoussespieds.Celivre,non-seutementapportedesconseilsetdesmenaces,maist'6videnoesouverainedeslois

quigouvernentte monde.Lesplaiessontà nu,touslespro-

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t-Ut AVERTtSSEMEUTDE L'ËftTËUR.

Mêmessontdéliés,touteslesquestionsrdsotuas.Aprèsblêmessontdéliés,touteslesquestionsrdsotuae.Aprèsavoir

démontraavecdosargumentsirrMistibteslesvéritéséoono-

miq'te'!quenoserreursmoralesontcbrantces,l'autouroxpose

lesfondementségalementdivinsde ta politique,etprouveque

e'ciituniquementau pointde vuede lour destinéespirituelle

que leshommespeuventêtre rëettomentgouvernes.Encher.

chantdansquelleclasseest lema),fauteurconsacreà ta bour.

peaisiounchapitred'uneforceetmalheureusementd'unevérité

quiépouvantent.Le mal,ajouto.t-it.est rcligieux, Révo-

jutionest religieuse,le remèdoest religieux,nousnoguéri.

ronsqueretipieusemont.Suitalorsuncompterenduformé

.)<;citations,etM.Roux-Lavergnecontinue: Notreanalysene

peutdonnerqu'uneidéeimparfaitedola matevigueuravec

laquellele philosophechrétienburiuonotresituation.H faut

pMerchaqueligneet méditerchaquemot.Sapenséeest tuu.

jourspuissanteetsoneffortbienappuyé.Auxvéritésconnues,

))saitdonneruntourquilesravive,etdanslescoinsinoxptorés

il réussità jeter<tetatumièroet defétidesaperçus.H montre

danstesproblèmesdola scienceéconomiquelesqualitésd'un

espritvraimentsupérieur le bonsens,la pénétration,la vue

profondeet limpide;ses thèsesmétaphysiquessontformes<'<

transparentes.Enquelquesphrasescourtes,il fait toucherles

conséquencesqu'enveloppenttesptusgravesquestions,11résout

leplussouventavecunrarebonheurdelogiqueet d'expression

tnm'sles questionspendantesla souverainetédupeuple,la

tiht'rtéittimiteedel'homme,la formationdolasociété,l'artd.j

gouverner,la république,ta royauté,ta toi, te droitdivin,ta

tepitimitc.t'intaittibitité.etc.,etc.L'ordredujour de l'Europe

f."=tfittoutentier,avecunesolutionconçueparunoconscience

<;at))"tique.Chacunpuiseradogénéreusespersuasionsdanscet

<m\ragequirespirele parfumd'unemâlevertu.L'heurepte-

s'-ntodonneun grandprixà cesecourson'ertauxamospar

un espritvigoureuxet par uneâmepleinede nobteoeet du

droiture.»

LecomtedeMontatembort.aprèsavoirdittoutce qu'ilavait

faitpourpropagerl'ouvrage,écrivaita l'autour Votrelivre

de La /<<M~«)-«<«M/WMC(<Ma étevéa tcurptu~hautepuis.

Page 11: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

AVRRTtMKMKMTDut/KUtTE'tt. lx.

monâmetous)ossentimentsquom'avaitinftpiresdontopublicationsur/,« ~o«<et«'Jon'hésitaoasÈ

sancodansmonâmetouslossentimentsquom'avaitinspirésvotreprécédentepubticationsur/,« ~o«<et«'.Jen'hésitepasadéclarerce)iv)'ole plus/<!MC,le ptus/b~ etlepluspleinquiaitparudepuisle comtedeMaistre.Jo lui~rai volontiersle

reproci)ed'êtretropptein.Votrelangageesttropconcis,etpeut.êtreavez-vouseu le tortdevouloirtoutdireà lafois.Maisjevouxquovousme teniezpourvotraadmirateuret nonpourvotreflatteur.Ceh dit,je meSensptusa l'aisepourvousdécla.rerque.selonmoi,parminoscontemporains,nuln'avude sihautni plusloin<)uovous.Je partagetoutesvosconvictions,toutesvosappréhensions,toutesvosrépugnancesj'adhèrepiui.nementà laplupartdevosjugements.Maiscequej'apprécie)o

plusonvous,c'est1 couragesout,jusqu'àprésent,vousaveaosédirotoutela véritésur htbourgeoisie,sur toclergé,surl'aristocratie.C'étaitcedernierpointqu'ilétaita lafoisleplusesMntietet le plusdi<ncitade toucher.Vousave~abordéladinioutteenmaitro,– Toutestlà tantqu'onn'aurapasréussia confondredans uneréprobationcommunela Revotutionetladémocratie,tant qu'onn'aurapa~.reconuuquelecfo~Mede

f'egajitén'estautrechosequelaoonsecrattonimpieetmon<itrueuse

dol'orgueil,le salut socialseraimpossible.Je vousfélicitodelaprofondesagessedesconseilsquovousadressMauclergé.Je vousfélicitesurtoutd'avoirreconnula veritabttioriginedenosmauxdansla Renaissance,quia dépraveet bouJovoMM

l'Europechrétienne.J'apporteraiunjour quelquesprouvasA

l'appuide votrethèse, siDieumepermetd'acheverl'ouvragepourlequelj'amassedepuisquinzeansdesmatririaux,etquiaura pourtitre /oo'e de la Moat~MneedMpo~a'~Hte,~«M ~)!'hp/!c-!< ~'M~«'«/)'o~Mc<'f< D'iei-ia,pHr-ntettex-moi(t'espérerquojo pourraicomptersurvotrecolla.

boration,si je viens à bout. de concertavecM. Donoso

Certeset M. Louis Veuillot,d'établirunRecueildestinea

coordonnertes travaux isotésdesdéfenseursde la sociétécontrelaRdvotution.Maisquandtnemonousneréussirionspasà nousrapprocherioi'bas,laissez-moivousprierdemecompterdésormaisparmiceuxqui vousestimentet vousadmirantle

ptu! (LaHoche-ott-Breny,28octobre!85t.)

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X AVtR'HiMHMMKT t'R t.'KOtTKUR.

DansuneétudesérieuseetrempliedeconsideratioMetevéea,

uncritiqueéminent,aussipuissantparl'esthétiquequeparses

jugementsenmatièredephilosophie,M.J. Barbeyd'Aurevilly

s'exprimaitainsidansL'ASSEMBLEEKATtON&t-E(4juillet1851),

aprèsavoirdonnéuneanalysedot'ouvrageu Jenapuisque

signalerici losgrandeslignesde t'édince.Opulentd'aperçus,et d'uneméthodetoutintérieure,toutidéelle,commedisaitdo

Bonald,le tivrodela ~f~<tt<rf<<)'oH/<-<MC<edéfraieraitun

vasteenseignement.Touslesproblèmesque la Révolutiona

posésdepuisquatrosièclesen Europey sontdébattusdansleur

effrayantevariété.Partidudogmedela Chute,rameurconclut

à la monarchielégitimecommeau dernierespoir,si nousne

devonspasêtreemportés,non-seulementparlaconquêteet le

partage,maisparlamisèreet lafaim.Sonlivre,espècedeCité

de Dt'~Kmoderne,etargide toustef!antuentsd'idéesquiont

ennéla penséepubliquedepuisS. Augustin,estuneapplication

renouveléedudogmecatholiqueauxfaitsdel'histoire,inintel.

ligiblessanslui. Lechristianisme,quenotresociétémoderne

foulaitauxpieds,serelèveet t'ecartocharitablementduchemin t

dumondepourreprendrela chainedola traditionaupointoù

ellefutinterrompue.Eupolitique,enmétaphysique,onscience

sociale,danslesarts,danstoute:!lesdirectionsdela pensée,

Jechristianismevarefairecequela philosophien'apasfait,et

deslivrescommeceluideM.Saint-Bonnet,espritnaïf,annon- n

centquecemouvementseproduitdanstesintelligencessupé-

rieures,et témoignentdecetterepriseuniverselledesesprits

etdeschosespart'éternettevérité.– Ona dit Queseraientà

cetteheure,avecleurgénie,deshommescommeS. Augustin,

Tertuttien,toustesPères,ou seulementBossuetvenantaprès

Voltaire,si la tombenouslesrenvoyait?Onnesavaitpasqu'on

facedesphilosophieset dessciencesdernièrementcréées,lest

espritscatholiquessetrouveraientprêtscommeils le furentà

touteslesépoquesdel'histoire.Etcetteéternellecompétencet

ducatholicismeà connaitrode touteslespréoccupationsde

l'esprithumain,fauteurt'adémontréedanssonlivreavecune

grandeforced'intelligence.DepuisL'~MO~st<r:d~MMC~,

rienn'aétépubliédoplusimportant.Aureste,aprèsl'Essai,il

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AYtHt'nsstiMHN'rpKt.'XtXTKUM. xt

~nnnnnil nnnn nnnnrlnn an ninnn ~lena nalm ounnaoem.(attaitunlivropareilpourprendresaplacedanscettesuccessiond'oeuvrescatholiques,qui. aveclesannéesdumonda,Msuiventsanséteindra commeunesplendiderangéedeftombeaux.Eneuet,depuisM.de Lamonnais,nut hommedola robusterace

d'espritsqu'ilavaitattestéenos'étaitétevëpournousconsolerdesa chute.Enfantsplusoumoinschangésauberceauparles

révotutioM,coquin'étaitennousqu'instinctetcroyancea prisdes racinesprofondesdans notreraisonsousla plumedei'auteur.Il eonnaitbienson siècle,it n'apasbaisséunQMtéblouidevantsesorgueilleuseslumières;it luia prouve,aucontraire,avecquellemerveitteusofacilitélafoiMjouaitdanscetteécumedessciences,et suffisaità résoudretouteslosques-tions.Dotoutescessciences,laplusfausse,peut-être,etcelleen quil'opinioncroyaitavecleplusd'aveuglement,l'économie

politique,futfondée,et le socialismeen sortit.Dansun pareilétatde choses,il étaittemps,puisquede MaistreetdeBonaldn'étaientplus,etqueM.doLamennaisétaitptusbasquedansta

tombe,devoirungrandtalentcatholiqueinvoquercettevéritédivinequeceuxqui ont l'intelligencedo leurpropregéniedoiventmettreleurgloirea interpréter.

Fortdo l'aplombque donnela doublerichessedola foireligieuseetdolaconvictionsoicndftque,M.doSaint-Bonneta,deslospremièrespages,quelquechosedocandideetdehard,quifaitpenserque,danscestemps,l'intolligencopourraitavoirsa légionthébaine,et qui rappellesadéfinitiondugénie </M<'<'MM~!Mc<M/îtMMM Dieu. Ladémocratietriomphe,dit.it,

etje vienscombattrela démocratie.Lesaristocratiessontrepoussées,etje viensdirequecesontellesquiontcréélesnations.L'industrie,los banques,lecrédit,tesempruntssont

proclamés,otjoviensdirequ'ilsruineronttespeuples.PartoutlafausselibertéetlaRévolutions'annoncent,etje viensavecmaconscienceseulocombattrela Révolution."Quandje lis

cesparoles,ilmesemblequejevoisentrerdansl'arèneunjeunochrétiendespremierssiècles,et cotte consciencesoulecontrelaRévolutionmefaitl'olfotdocespoitrinesinvinciblescontre

lesquelless'écrasaientles lionsde l'amphithéâtre. Aussi,malgréla puissanced'idéesquis'y révèle,etsadivisionentrois

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XII A~ËRTtS~fiMfiNTf~ L'Ëbtt'EUtt.

grandesparties,lu livredelajKM<tW<~wt/)-«Mc<«Mestavant

toutunlivred'<}conon<iopolitique.Voilàsoncaraeture,et c'est

parinqu'ilpousseratres-toinsafortune.Cettescience,htmieux

portantedeschimèresd'unsieotequiona tantépouse,sedres-

saitavect'orgueitdela sciencedossciencHB,tenantdaoslecreux

de sa main,disait-elle,dupainet desJouissancespourtous.

L'etudiersouscettedoublefaco,ou de souveraine,oud~fait

accusateur,raccabiet'MttBle poidsde ses impuissaMO!),faire

maogHt'to Spttinxpar losprobiemMqu'ilaentantes,étaitun

butqui devaittetttct*unvigoureuxespritpénétréduehristia-

nMme,etc'estceluiqueFauteura atteint.Le pointdécisifde

sonlivreet sadestioeed'inttuencesontsurtoutdanscettepartieoùil prendlaRévolutionparlecôtéoùelleimposeluplus,parte

probtema'donteitoestsifiere.L'auteurnobiaisepointavecelloilnededoubiepointt'hommo."Notreprobtèmoéeononnque,dit-i).»estdansleproblèmedel'homme,ettoutleprobtemedo)'t)0)xn)e

estdanste problèmeinfini. Qu'est-cea dire. si ce u'tMt Ilqu'acepremiermottoutet'economiepotitiquerëvotutionttait't' 11s'ceroute.OncouprendatoMletitredecettepartiedulivredo

ic 1(la /<M~M!'a/~M/<-an;'ntM LECAt'tTA)..Lasciencequitnetle

butde l'hommesurte globeparaiticiundéfimonstrueuxa la

'to~tineohumaine. L'hommedit-il,n'a pasété entrepososur

cetteterrepourjouir, mai~pourgrandirparluvertu,parten'avaitet par l'obstaclo.Onnepeutpastaired'économiepoli- IltiqueexetUiitVenMttpourfa terre. AuMinde;!tabuteuiies

promenésde t.t :!cit')tcepontc)nporain'et sur ce point, la

démonstrationnousparaitirréfutable.M.Saint-Bonnet,ce

mystique,eom:nenomanquerontpasde Cappetet'lesdocteurs

es-~eience~positives,xaitles faitscunnnes'itnocroyaitqu'aux l,t'.dts.Maistesfaitsluiontappristourproprenéant.L'autoura

pourlui lesécrasantesexactitudesdet'histoire il estsurtout

historien. Et il arriveunmêmetempsquecovictorieux ).défenseurde l'autorité,quecet nbsotutisto,commeonnopeut u

manqueraussidet'appetur,a donnesur la libertéhumainela

plushauteet la plustncrveitteusetheot'ieconnue

Unjournattogitinnstctrès-répandu,L.\Moo)-:(21juin1851),

disait,danslefoudesonenthousia'.m.i ftesthonteuxquotes

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AVKRDSSHMHNT M L'HOtTKUR. \)f;

6n<!t*ant le tundi du tonn'!)a!i fntnnnni! A<)<*m!jt.if.,h)n~journauxconsacrent)e tundidolonguescolonnes&demisérablescomptesrendus.tandisqu'ilsnégligentd'entretenirte publiedesproductionsdugéniocontemporain.Pourprotesterparlefait contrecettemaniede htpresseongênerai,nouscrieronsAtousleschroniqueursAvez-vous)t)La ~c-s~xw~M/)'a~.!'«:'M~NousMppetonscolivreunchef-d'œuvre.DepuistecomtedoMaistre,jamaisdoplus grandespensées.deplusprofondesconsidérations,unstylepluspuissantnos'étaientmisauservicedela société.C'estleseultraitéabsolumentvictorieuxdet'etor.nolloventacontreleserreursmo<)ornexc'esttecoupdemassuesuscitépar Dieucontretouslesapôtresdota Révolution.C'estlelivreévénementdanstoutel'étendueduterme.Nousparlonsainsi,parceque.nousavonslahardiessedenotreenthousiasme.Nousvoûtonsqu'endépitdes futitih-sdusiècle,hominagosoitrenduilunlivrequi,nouste disonsdevantDieu,estlepremierlivredenotreépoque.8

Bienqu'icila doetrioasoittout,onn'apasmoinsremarqueôle bonheurd'expressionet ta sobriétéaveclesquelstesidéessontrendues.DansL'AMtDEt~ REHOto~(n°'52tt,53t6,533t),M. Adriende Coursonconsacretroisartictosà uneanalysesérieusede l'ouvrage,et félicitel'autourdosaconcision."Haamisenpratique,dit-i),)o consoildeJoubert,en écrivantavec

respectet sobriété.M.do Saint-Bonnetn'apasteintsoustyle<'ommolaplupartdesécrivainsdosaprovince.Alacalmesim-

plicitédosonatturo,on nose douteraitpasquel'écrivainestsiprochevoisinduPoetodoMaçonet de l'auteurd'~Ut<MO<tM.L'auteurdo ta J?M/<!to'~h'oM/)vtM{'<!t'Ma n)<!fneexagèresamanièredansun sensopposéa celledoMM.de LamartineetQuinet.Endonnantasonstylouneextrêmeconcision,it apensésansdoutequ'ildevaitprotesterpar son exemptecontrela

plupartdes livrespubliésaujourd'huiet danslesquelstesauteurss'abandonnentau torrentdela phrase.

LeCoaSAtttHtui-memefrappariecegenrenouveau,s'expri-maitainsipar la plumeexpressivedeM.Venet Parce quefauteurso tientauplusprofondduvrai,sa penséesedégageatoutinstanten uneformuleénergiqueet pittoresque,quisaisit

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XtV AV){KT)~KM)!!<Tt'Et/E))n'KUR.

ot eut taitQue!'onse demandacarouatmystérieuxmaet quitaitquofouMdemandeparquelmystérieuxmoyenon

peutdonnerainsiduretentissement,delacouleurot dot'ectat

auxmotslesplussimples,etcommentonpeutêtresi per<ua!ifsansrecourirauxeûetsd'éloquence.Maisotudiexteschoses

primordiatos,ot vouscomprendrai!le mystèredecettefacture

sombreetpuissante;ouplutôtlisezce tivre;ilvousëpargnoraleslonguesnuitsdalaborieusesMchorehos.Quandonveutfaire

aimerunbonlivre,onplantedesjalonsde papiera touslos

passai d'otite,puisonchoisitet l'oncite.Maisicila foretde

jalonsdevienttroptouffue.D'ordinaireunautourcauseunpou

deluietdobeaucoupdechosesaccessoires.Ici nousavonsun

votumode prèsdedeuxcentschapitresdontchacunexprime

undécretdephilosophiereligieuseou d'économiepolitique,et

il estimpossibledefrappera l'unedecesdeuxcentsportessans

quetoutesne s'ouvrentà la fois.Ainsil'autourn'expliquepas

laFoi il la déposeaufonddetoutesses idées,surle capital,

sur l'ordresocial,surl'Aristocratie,etc.,et il semblequel'on

recueillepasà pasla monnaiedacottepièced'or.Un autre

publiciste,aprèsavoirexposébrillammentla conceptionde

l'auteur,disait Nousnousapercevonsquenousn'avonspoint

parlédustyledecelivra.Commele fond,il esttaillédansdes

proportionssimpleset monumentate:Unepenséesiantiqueet

si nouvelleemportaitavecsoila perpétuitéet lajeunessede

sa forme.»

Danst/ÛMMONPUBt-tQUE(1!!maiISol),M.Nettementdécla-

rait taRestaurption/aaf<!tMl'undeslivrestesplusremar-

quablesqu'ilait lus depuislongtemps,Il renfermel'exposition

la plusprofondequ'onaitencorevu de fêtâtdenotresociété

présente.Jamaisonn'amieuxprouvéqu'ilfallaitêtrechrétien.

non-seutementpourremplirdesdevoirsreligieux,maispour

assurerl'existenceà notrecivilisation.Le livrede M.Saint.

Bonnet,quiremontesihautdansla constructiondecemonde, i

estenmémotempsunlivredecirconstance,unlivredol'heure j

présenteet unlivredet'avenir.Ilparaità l'instantlogiqueoùil

devaitparaitre;c'estunevivelumièreprojetéesur la rouie

chseureoùnousmarchonstous.Ily adansl'enchainementdes

idéesdefauteurunelogiquetroppuissantepour.qu'onpuissey

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AVRRTtSSKMRNTOR t.'KMTKUR. XV

répondre,otdevantlaquelledoivents'inctinortosctassesqu'itaccusedo contenirla sourcedu malet qu'ilexhorteà unereformereligieuseotsociale.CarIl parleau nomdelavérité,faisant.jaillird'unstylequiestcommeunbrillantrefletdesLivressaints,tifsprouvaset desaperçussur notresituationavecunepuissancedeprécisionquinelaisseplaceniaudouteni à l'indécision..– Aprèsuneanalysebiencomprisedulivre,le judicieuxpuMicisteajoute Teiiossontlesassisesdugrandouvragedontnousneréussironsqu'àfaireentrevoirenquelquesortela silhouette.Etcependantnousn'avonsqu'entouratoutce quenousavionsà dire, car cetteœuvreestcomplète;etmémoen nouobornantà onindiquerla portée,noustachonsd'évitartes lacunes.Danscotteétudesocialed'unsi grandintérêt,ily aunecharitéet unejusticeégale,unegrandecom-nuserationpourle peuple,dontlesfautesne sontquele calquedesnôtres,onmémotempsque tespluséloquentesleçonsdon.néesaux classessupérieures.Ce sontcelles-ci commeditfauteur,lorsqueDieua remisà nulesdlémcntsdumonde,quiontreçule dépôtdesgrandsdevoirs,etquidoiventformerunenouvelle<t~<oeff!<<'<celledola sainteté,la seulequipuissenousrendrea tavie.Ncusadoptonssansréservetesexcellentespanséesdofauteur;nousavonsracontésonlivreavecunevive

sympathie.Cequenousdésirons,c'estquecettefoiprofondeet cetteparolepuissantefassentcomprendreà toutcepeupletelangaged'unlivrequi sembleêtrela magnifiqueparaphraseà la foiséconomique,politiqueet religieusedocetteexhortationsuprêmedel'EcritureConvertere,~cfKM~cm,etc..»

Enrépandantlesptusvivescritiques,lesjournauxinspirésparla Révolutionn'ontpus'empêcherdorendrehommageà labeautédesidéesdel'autour.'rousontreconnula forcedustyleet de la pensée.Ce livre, a ditl'und'eux,attribuantcetteparoleà unprofondpenseur,ce livreestunvolcand'idées.»De nombreuxéclairssillonnentlesnuagesau milieude ce

sublimecataclysme.Unecontinuelleinspiration,unsoutilepro.phéliquesemblentrégnerdanste volumeentier.Aussiren-fertno-t-ittouteslesbeautéset toustesdéfautsd'unpareilmode

décomposition.

Page 18: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

X~t AVKKTtSSEMHNTttH t/EU!TBCR.

D'auH'esMtt.avuuéla grandeurdela conceptionpremière.Faisantlaparaphrased'unedosprinoipalesidéesde l'autour

Oui,vousavezraison,N'écrieavecsavervehabituelleM.Pei-

letan,deLAPRHssE(22juin1851),)ocapital,créeparl'homme,a créé l'hommeà sontour.La richessen'estqu'unematièreconvertiepar fintetligoneo.Le capitalest le remplaçantde

l'hommedansla servitude.I!estnéd'unevierge,aussi;enfant

divin, il a pour mèreunevortu.L'humanitén'a jamaispuformerducapitalqu'enprélevantsursesbesoins,qu'enmettant

religieusement,commevousle dites,unsecondsousur iopre-mier. Cesoufécond,tombéjusqu'ànousdu hautdu temps,portounelarme,unesouffrance,uneaffection,unegouttedo

sanget uneimmolationde notregénération,aioulparaïeul.11

estpourchacunde nousunblasondenoblesse,quicontinue

l'histoireinéditedonotrefamille.L'épargneestuneconsom-

mationajournéequelatempsportedegénérationengénération.Jouissancesubstituéeetreportéesurl'avenir,l'épargneestdonc

plusgrandedevantDieuquela simpleconsommation.C'estune

gtoire e))eestl'humbleimmortalitédechaquefamille.Parelle,le plusobscurtravailleurentre,soncentimeà la main,dans

sonéternité.Touterédemptionde la misère,toutenaissance

d'hommeà l'intelligencesupposepréatabtementt'épargne,quiHréole capital et l'hommenepeutvalablementpossédersa

libertéqu'aprèsl'avoirachetéedelasorte.Encelal'autournous

eut converti.si notreconversionn'eutpris l'avancesur son

œuvre.Oui,letempsestvenudo lecrierà touteslesbornes

ce peuplene rédimerasa misèrequ'avecuncapitalaccumulé

parsa propreéconomie,et prêcherl'épargne,c'estprêcherla

liberté!1Mais,aprèsavoirposélesprémisses,pourquoine

mettez-vouspast'épargneà la portée,dotouset ne donnez-

vouspasà tous te capitalen communion?Se mettantalors

en contradictionavecl'essenceduprincipequ'ilvientd'exposersibien,lebrillantécrivainseperddansle socialisme,et néan-

moinsajoute,aprèsun emportementinoxptiquabtocontrele

christianisme J'ai réfutérudement,je l'avoue,unhommedo

bienquim'adonnéle premierl'exempledola rudesse.Mais

jo regretteraiscettecritiquesi je devaisformerlà cetarticle.

Page 19: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

AVRXTtMKMKNTpf!).'t)';T)!Utt. XYt(1

Lelivrede la ~M<<H<fo</oM/hMc<~Mestun livrevigoureu-sementa;:r!tparunpenseurhabitueà portersonâmeenpleinenature.Chaquepagerespireunagresteparfumdesincérité.On

voitqu'étéa ô<oméditéedevantDn'uet &la ehoteurdeson

snteit etsielleneconvertitpastoujourslaraison,elleprovoquet«pensée.Le comtedoMaistrorevit,attendriet homaotsëà

l'ombredMvignobleset dosoliviersduMidi.Lestyleestpro'

fbndontcntoriginat ita constammentdocesmouvementsim-

prévus,vraisdramesdel'expression,quivontnon-soutemont

parlerà t'Amo.maisencoret'ebranter.n

Nousnopouvonscitericini lesouvrages,ni toutestesétudes

sérieusesinspiréesparce livre.Pourrappelertesct~g'esqu'ena faitlapresseretigieuMet mpnarchique,il faudraitcitertous

lesdéfonseuradelareligionet dolasociété,La J?~<e, par

exemple,oùlaplumed'unécrivaindistingue,M.G.dota Tour,

enOtentroisarticlesunesi intelligenteanalyse; ~bt<~a!

?bt</o<H?,la C<Mf~e<~Midi',la Gazettede/.yot<,let j4tt'M~

de la cAaf!'M.la ~tWo~ap/t.fcM//MK<?M,!<<?<'(fefO~rc,

f~tM/Wt'M.comMt'M,? Ca~e~cAf~aH~Kef/oc,etc.,etc.!

et enun mott'importantesériedesjournauxquireçoiventla

loyaleet remarquableCorrespondanocdoM.de Saint-Cjteron.

Tousproolamentquet'auteur dcmontreaveounevigueuret

unéclatsingulierla véritablegituation.n Pendantquelosuns

l'appellent te contiuua'eurdoM.de MiMtre lesautres,

relevantcequ'ily a docourageuxet vraienseignementdans

le livrede la /i'e4<aMra</<M/attcat'M ddelarentquol'autour

apris,jeuneencore,uneptaeodistinguéedansta grandeecote

cathotiquedesdeMaistreetdesdeBonatdn

Maisalors,emportéeplusmpidementquejamaisparlespro-

messesdela Révolution,ta Francesemltluitnepouvoirplus

prêtert'oreitteà de si lumineuxavertiMements.Kouscroyonsdoncfaireaujourd'huiune (cuvreutileetesscndeitementpra-

(1)Celivreaou«"nti!Mnti<tsct)Mn)jusqued«t)tt<KtKmn'Unit.M.Browato*

qui.toi'tntM.doMo<tt)ttemtM-rt.estre:t)<r!tleplusAMimutdot'Aa~rMjUe.taa

renduun<!omj'ftrtt.MVMtettr«t-')'tMinton!t"pt<mbM)S5).d«mm7!<t<t"<r<fM«r«tt<.

Page 20: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

~"t AVRKTtsSKMBKT DK h'<!t)tTHUt<.

.al' ..L.ttqu6 commedéjàonta disaità sapremièreapparition.en

publiantunlivredontnotreeminentprofesseurdephilosopbiet

écrivaitdernièrement&fauteur,sonétève< Votrelivrede la Restaurationfrançaiseauradésormais

son retentissement,par suitedesévénementsqui sontvenus

jeterunelueursinistre,maisnéee~eaire.surl'étatdesesprits.Grâceà lahauteuroùvousêtesp)ac<5pourtraiterlesquestionsdujour, vousavezdevancévotreépoque.Maisle momentestvenuoitl'onreconnaîtralajustessedevosvuesetla portéedevosdoctrines. »

Sesouvrages,disaithardimentleurpremieréditeur,ontledéfautd'avoirétéfaitsparunhommequivoitleschosesvraies

vingtansavantlespluséclairésd'entrenous.Et,mêmevingtansaprès,ils sontencoreplusinstructifsqueles livresécritssousl'impressiondesfaitsprésents.C'estla réNexionquivient

également,lorsque,se plaçantau pointdovuephilosophique,on comparelesouvragesproduitsptus.tardsur ta Conolle,àce livrede L'InfaillibilitéquiparaissaitdansL'M~Mfsdos

t858,et dontle Présidentde la S. Congrdgationde L'/M<disaitalors L'ouvrageferaithonneurà quelquethéologien

quecefût.Arrivantà démontrerl'infaillibilitédu SouverainPontife,l'auteura dcptoyéla thèsecatholiqueavecune in.

telligencetout-à-faithorsligne' »

tt)M.l'abbèNoirot.? MtfH'MMtM;t<tit.de1861.Voitlat<Mm«tMmtt4Met~ntMenipar

)'-R.P.ModMx,SM'.deh 8.Conge.deL'M~.

Page 21: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

AVANT-PROPOS.

Nousarrivonsà ladernièrecrise,àcelleoùl'oncessede parlerdu salutdesgouvernementspourne s'occuperquedu salutsuprêmede la Société.Deshommesde bonnevolontése demandentoùestlavérité.L'ancienmondeest aboli la royautéest devenueun crime,la religionuneennemie,l'héréditéuneinjustice,la propriétéun mal, et

l'obéissanceun aSront. Deuxprincipesse parta-gentlesâmes il fautsavoirSi/'E~Medoitsoumettresesloisà~tMMM<!M/«M!MeN,ouN /M'MBM.SdoiventsoumettreleursopinionsauxdogmesdefE~W?r

Jamaisquestionpluspressanteet plusmalheu-

reusen'ademandél'attentiondesesprits.Ladémocratietriomphe,et je vienscombattre

la démocratie.Lesaristocratiessontrepoussées,et

Page 22: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

U AVANT-PROPOS.

je viensdirequecesontellesquiontcréélespeu-

pies:lesdogmessontrejetés,et je viensdirequecesontlesdogmesquiontcréélesaristocratieset

lecapital,ces deuxcolonnesdetouteCivilisation.

L'industrie,le crédit,lesbanques,lesemprunts,sontproclamés,et je viensdirequ'ilsruinerontles

peuples.Partoutla fausselibertéet la Révolution

s'annoncent,etje viens,avecmaconscienceseule,combattrela Révolution

Fondéesurdeschimèresetsoutenuepart'impos*ture,ejteconduitlespeuplesà leur perteet l'hu-

manitéà sa fin.

Reniantlesvéritésdivineset installantpartoutl'orgueil,ellea prisde grandsmotsà noslangues,elleena bâtilaTouroù l'hommeveutsemettreà

r

l'abride Dieu!Laloi n'estplusdeDroitdivin,laSociéténenousvientplusd'on-Haut;la justice,le

devoir,la Foi, la Souveraineté,tout émanede

t'homme,toutremontedu peupleOnveutfonderIi

en retournantaux sourcesde l'orgueil;on veut

puiserlame là oùil faut toujourslaporter!On

demandele progrèsà la Classequenotre cor-F

ruptiona laisséeen'arrière;onattendlajusticeetlapaixde ceuxqu'ilfautarracheràla barbarieet (au mal

lLaRévolutionfrançaisenoressembleà riende

cequ'ona vu dansle passé.Jamaiscivilisationn'avaitosés'inscrirecontrelestoisde la naturehumaineet rompretoutlienavecleCiel.Leshom.

Page 23: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

AVANT.PROPOS. 7

messontvenusdirequ'ilsn'existaientplusparlesloisdeDieu,maisparleurspropreslois;qu'Usnevoulaientpluss'unirentreeuxpar leursdevoirs,maissemettreenrapportpar leurs droits.Ilsse

débattentdepuissoixanteanspourquel'Etatsortedesdogmesduchristianisme,commeilssontsortiseux-mêmesde sa morale;ilsprétendentvivreensociétésansobéir, ne voulantplus payerd'une

vertulesbienfaitsdontDieucombleuneCivilisa-tion. 0 sages,ôprudents,aujourd'huiunenfant

auraitledroitdevousjuger

Le lendemainde Février,l'auteurécrivaitces

paroles:LaRépubliques'estannoncéecommela forme

d'unesociétédechrétiens.Lesfaitsdirontce quenoussommes!Onn'a pas legouvernementqu'onveut ona celuiquel'on mérite.Si vousrestez

dansvotremal,vouspasserezau despotisme;si

vousvoulezla corruption,vous tomberezencore

plusbas. Lesloisdela moraleet del'histoiresont

aussiinflexiblesque celles de la nature.Vous

apprendrezàvosdépenslesvéritésquevousavez

méconnues.

Unediminutiond'autoriténo sauraitavoirlieu

d'unepart, s'iln'ya de l'autreuneaugmentationdovertu.La libertén'estquele droitdepouvoirfaireplusdebien.Faites-enceluid'exécuterplusdemal,et la loiqui conservele mondereprenant

Page 24: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

AVANT~PROPOS.

la termedusabre,viendrade nouveaucourber

!a personnalité.Le pouvoirn'estqu'unebarrière

dresséedevantJemal.

Cen'estpasdesmauxdela révolutionquenous

auronsleplusà souffrir,maisdesmauxquil'ont

amenée.Toutpliaitsouslepaganisme,et lacrois-

sancededix-huitsièclesdechristianismes'arrêtait.

Quandleshommesperdentde vuelesnécessités

morales,Dieufait sortirla lumièredesnécessités

d'un autreordre!Si la Foin'estplusreçuepar

l'oreille,ellenousseraenseignéepar ta faim.La

Sociétérencontreraunempêchementdanschacun

de nos vices.II faudraen détruireun si l'on

veut avancerd'un pas. Avantde changervos

gouvernements,ilfallaitvouschangervous-mêmes.

Laloinedécrètepaslavertu,etquandcetteder-

nière est loin,le décretrestesansarme.Lejourest venuoùl'hommequilancele mauvaisexemple'

aiguiseun poignardcontrelui. Lesbarbaresne

sontplusà nos portes,maisau-dedans,ce sont

ceuxquedix-huitsièctesdechristianismen'ontpuarracherà la vieillesouchedu monde!Nosvices

ont partagéla Société;ils ont miscommedeux

civilisationsl'une dans l'autre.Positionuniquedansl'histoire!la civilisationouvrirases propresflancspourdonnerla bataille.Le christianisme

constituerala Sociétémoderne,oulaverravoler

en éclats.

Lesfaitséconomiques,avantpeu,mettronttes

Page 25: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

AVANT-PROPOS. 9

véritésànu.Vosloisauronttoutreconnu,toutcon-

sacréettoutadministre,lesmoyenshumainsseront

tousemployés;jamais armée plus nombreuse,

jamaislégislationpluscomplète,jamaisadminis-

trationpluspuissantealors,arrivésau boutdes

causessecondes,vousviendrezvousbrisercontre

la causepremière!Cene sera plus la Doctrine

méconnuequel'on entendra,ce ne seraplusla

conscienceinécoutéequicriera.Lesfaitsparleront)eurgrandevoix.Lavéritéquitteraleshauteursde

laparole;elleentreradanslepainquenousman-

geons,danslesang dontnousvivons;lalumière

seradufeu!Leshommesseverrontentrela vérité

et lamort..auront-ilsl'espritde choisir?

Depuisle jouroù d'aussitristesparolesontété

dites,lesfaitsn'enont quetrop mûrila portée!Offronslecomplémentdespagesquelesévénements

avaientlaisséesinterrompues.Deuxannéesde

méditationsn'ontquetropconfirméle sentiment

profondquiles a faitécrire.On devrapardonnerlarapiditéetpeut-êtrel'accentquelesévénements

ontmisdans.ma voix.Monâme n'a cesséd'être

émue;ellen'acesséd'êtrefrappéedu dénouement

funesteauquelleurs théoriesconduisentmain-

tenantles hommes.Et vous, Révolutionnaires,

riendansce quise passeaujourd'huine vient-il

réveillerle soupçondans votre conscience?De

toutesles conséquencesqu'onveuttirer de vos

Page 26: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

!0 AYANT-MMPOS.

ftn~finaa f!an nAvftns ann~nM-t.i) n)t*<doctrines,rienne vousannonce-t-itqu'ellesnous

apportentla malheur!Cependant,ta France se

lassedespromessesdela Révolution

Lesprincipessur lesquelsunenationa établi

quatorzesièclesd'existence,viennentdemander

compteauxidéesquineproduisentquedesruines.

BienquevousnommiezAvenirla réunionde vos

doctrines,permettezquel'ondécouvreàvosregardsla conceptionimmensesur laquellese fondaitte

Passé Et, s'ilest encoredel'inspirationchezles

hommes,nousleurdemanderonsoùfurentlegénieet la plushauteconceptionNousleurdemande-

ronssi nousperdonsledroitd'opposerlaLumière

aux idées,et lesprincipesdela Restauration/hM-

~Meà ceuxdela Révolution/)'~<!Me/

2Atri)t'50.

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UVREPREMtEB

LE CAPITAL.

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Page 29: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

LE CAPITAL.

CHAPITREï.

ProblèmemoralMveteppAdansleproMèmeéconomique.

Notreproblèmeéconomiqueestdansle problème'del'homme,et toutleproblèmede l'hommeest dansleproblèmeinfini.Partoutleshommesontparlédejouir.NesongeantplosauxbiensduCiel,oncherchadesbienssurlaterre.

Onditqu'unordrenouveauseprésente.Necroyezpasque-ladouleurvas'affaiblir.L'âmes'accroit,lasensibilitéaugmente.PlusprèsduCiel,l'hommedoits'yprésenterplusgrand.

L'existenceendehorsdeDieus'expliqueparlalibertélaliberté,par)'et!brtet parladouteur.L'hommeestleproduitdesaforceilestlefilsdel'obstacle.

Retirerladocteur,ceseraitabolirlacréationmême.Quin'apénétrélasignificationdetroismotsqui ontsixmilleans laFaim,leTravail,la Mort1LespremierschapitresdelaGetlèsoaubsistenttoujours.

L'effortnousenvironne;lanature,toujoursprésente,aubesoinnousledira.Ellecombatqu'cttootïro,qu'est.ilacôtéducombatlivrédansl'âmepourconquérirlaper-fection,e'est-a-diret'!nfini.

Page 30: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

UVHKP'tRM'K".

Endehorsdel'infini,i)y a notreliberté.Bienqa'ettcaituncommencement,ellen'posesurlagrandetoi ilfaut

qu'ellesoitpar ette.mèMC..Sapremièremisede fonds

luiestretiréetouslesjours,afinquesonmoilui soit

propre.Lalibertéestl'enfantdel'elfort,oudeladouleurIt,

bont~arest pourla substanceparfaite'.Cettevérité

éclateravisiblementdansl'époquequicommence.Elle

sortiracommela voixdetouslesfaits.Lesmotse~M'<,

</<w~etliberté,décomposenteux-mêmeslesensdece

motTttAYA<L,notifiéparlesévénements.

L'avenirne serapointcommeonl'entend.L'homme

n'estpasentreposésurlaterrepourjouir,maispour

grandir.L'Infininousaenvoyél'existence;d'eternettes

loiss'accomplissentici-bas.

Pourquelemondeaitunavenir,ilfautquelechristia-

nismenesoitplusseulementdansquelquesâmes,mais

qu'itéclateetsurlesloisetdanslesmeeurs.Laproductionetla consommationdeviendrontun modechrétien.Car

aucunedesdeuxn'estle but. Ici-bas,toutn'estque

moyenspourpréparerdesâmesàt'tnfini.

LeGlobefourniraquelquesrichessesdeplus:jamais

danslaproportiondesbesoins.Larépartitionnoferapas

cequ'onattend.Ellesatisferamoinslesintérêtsquela

justice.Au reste,la population,croissantselonles

subsistances,viendraéterncttementsepresserversleurs

limitesextrêmes.Toujoursonverralamisèreellene

peutêtrerestreintequeparlavertu.

()} J~us-Chwtn'afa' étéuneseuleheuredansN'viesanaMutfrirde

ladouleur:e'Oy avaitMnm<i))eu)-Mtoyeopourt'homu:e,Dieunoust'aurait

Mnodonteappris. toTATto.tXBJ.-c.

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LE CAPITAL. iS

1.Leshommesnedoiventpass'associerpourproduire

envuedeplusconsommer,maisenvuedepluss'aimer.Avecl'amour,its comprendraientle grandmystèrede la libertéet delafraternité,préparantleshommesici-baspourla vieéternette.

On n'empruntepasau christianismequeses mots,surtoutpourlesinterpréterdanslesensdupaganisme!Parcefaux,l'humanitéestattaquée.L'hommen'estpasmisencemondepoursatisfairesesbesoins,maispourcroitreparleseffortsqueceux-ciréveittontonsonâme.

Car,c'estainsiqu'ilgranditdanst'être.Tristefaçondeformer!'hommequede letournerducôtéopposéàlasaintetél

L'Économiqueentièrereviendrasursespaspourcettevéritéméconnue

Letravailnefutpointfaitpourlesbesoins,autrementDieuneleseutpascréésmaislesbesoinsfurentfaits

pourle travail.Aureste,le travailestla préparationindispensablepourempêcherlarichessed'êtreunmatenchacundenous

Ecolepaïenne,quepensais-tu? Leplaisirn'estpointoffertpourycéder,maispouryrésister,etparcemoyendevenirlibre.

(i)LarichesseaequiMparletw<ti)moMtiee.<M:qtti~partovu)out'~io.taj;e,ellecorrompt.

ftn'ya deprodigueq~eceluiquin'<rienacquit.Parl'artadmirable<ta)acréation,laMtitfactiondubesoina pourconditionl'effort,c'Mt-a-direledéveloppementdet'tmmtm-Easortequela moralitéseroratoeu luienntemetempsquela rich''M9enfortequ'ilnepeutaynoccrd'unj'astur luterrequ'iln'aithit cepasdanslaCiel,

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1~ (~RBPttBtHBHf

CHAPITREIl.

Onn'avuquele buttemporeldela SecMM.

Undesgrandsmalheursdecetempsestqu'onaitditàl'hommequ'ilétaiticipourjouir.Cettedunefatalequele

gravierantiqueajetéeentraversferamanquerl'avéne-mentquepréparaitlechristianisme.Quelouragansouf-tterasur ces sableset viendraeffacerlesracesquiempêchentl'humanitédes'avancer?

Combiennousfaudra-t-ildetempspourreprendrelanotionsupérieurequet'Ëvangitoavaitmistantde soinsà fonder?Justele tempsquecetterévotutiondurera.Combiendurera-t-elle?Justeletempsqueceuxquiont

comprislanotiondolaliberté,mettrontà comprendrelaFoi1

Lareligion,quiporteta loideDieu,laliberté,quil'accomplit,ontétédivisées.Lalibertévoudraitnos'ap-pliquerqu'àcetteterre;la religionneseraitplusquepourleCiel.Lepremierusagequel'hommefitde lalibertéfutdelaprendrepourlui.L'orgueitfitcommeau

jourd'Adam1

Leshommesn'ontpointmontrelagénérositédeDieuquandilssépurèrentlareligionetlaliberté,cefutpourabolirl'uneoul'autre.Sil'hommesavaitqu'iladémembrésapensée,misendeuxsaproprepuissanceAujourd'hui,ceuxquiadmettentlesconséquencesne veulentplusadmettrelesprincipes;ceuxquipossèdentlesprincipes

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mCA~tTA~ t77

ne saventplusadmettreles conséquences.Le grandobstacleestlà.

Lacalamitédocesiècleestdansleschismedelanaturehumaine.

Ainsileséconomistesn'ontétudiélaSociétéquedanssonrapportaveccemonde,qu'elledoittraverser;ilsnel'ontpointconsidéréedanssonrapportavecHnuni,oùelledoitmenerlesâmes.Onacherchésanscesselafonc-tiondelaSociétédansletemps,sanssongeràsonbutaudelàdutemps.LaSociétén'étantquepourformerle

genrehumainet leconduireà Dieu,letempsn'apaspunousrépondre.

!tnepossèdepointtatoi,celuiquinel'avuequeparunbout,àsonextrémitéverslefini.Lalois'élancedanslacréationentière.Larichesse,puisquevotrepensées'estbutéelà,reposesurtetravail,letravailsurlecapital,le

capitalsurlavertu,et lavertusurlaFoi.On nepeutfaired'économiepolitiqueexclusivementpourlaterre.

Suscitezbeaucoupdesystèmes,tesfaitsne sontpasautrement.A moinsquevousne repreniezl'escalier

antiquela richessepar le travail,le travailpar le

capital,lecapitalparl'esclavage.L'individua subilesortdelapenséeactuelle.Chré-

tien,il avoulujouiren païen païen,ila vouluêtretraitéen chrétien.L'undemandantleluxe,sans!t''ff~chirqu'onnepeutconvertirenor lepaindel'hommesansl'appauvrirl'autrevoulantêtreentoutun égaletunfrère,sanssongerqu'ilfautremonterauPèrequiestauxCieux.

Onnepeutêtrechrétienetjouir;onnepeutêtrelibreetsansFoi.Lesbénéficesduchristianismenesauraientêtrerecueillispourlesfestinsimpurs.

Page 34: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

LtVMtm&Mnm.

CHAPITRE!H.

Ce jfointde vuea pt'oduittt HëvotutioM.

Leluxeestlepaganismede nosjours,Ils'estrepro-duitsursesdeuxfaces,leviceet l'impiété.S'ila frappelecorpsdeceluiquileproduisait,iln'aépargnénicorpsni âmedanscetuiquien usait.Lavanitéa disputél'hommeà sonDieu,etteviceadisputésonâmeàl'hom-

me.'Certes,J'arbredelasociétéantiqueaétéparfaitementtransplantécheznous1

LeluxesurunpointdelaSociétéaeulecommunisme

pourcontre-coupsur l'autre.Dèsl'instantqu'onnetraversecetteterrequepourlavanitéet leplaisir,ilest

justequechacunentiresapart.Votremoralenedeman-daitqu'às'étendre!1 Hommesdeluxeetsocialistes,recon-naissez-vousaujourd'huidepartetd'autreestle prin-cipedejouir.Maislafortunese tenanttouted'uncôte,et lamisèretoutedel'autre,onveutprocéderàunécon-lementquirétablisseteniveau1

tt faudrait,sansdoute,milleménagementssurcequ'ilestàproposdedireàuneépoqueoùtanthommesont

untact<tfinsur cequ'ilestà proposdepenser.Peut-êtrefaudrait-itpratiquerlemensongepourmieuxnoussauverdel'erreur?Ehbien,ceserale'partiquevouscontinuerezdeprendre;laissez-moitoutel'imprudencedemaquestion

Sont-celesouvriersticscampagnes,produisantlepain,

Page 35: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

18 CAPITAL. Ht

in,quivonsmenacentencejour?oubienlalaineetlevin,quivonsmenacentencejour?oubiensont-celesouvriersquevousavezappelésdanslesvilles

pour.yproduiretouslesobjetsdeluxe?2Vousave::arrachélesbrasàlaterre,ilsseretournent

contrevous1Cen'estpaslecultivateurquiproduitnosrévolutions.

L'hommequitientsuspendusurnostètesteglaivedudésordreestceluiquenosconvoitisesontenlevéàlades-tinéequeDieuluiavaitfaite,pourl'envoyerfondrecommeuneciredansnoscités,entravaillantpournos

plaisirs.Carvoitaquêteluxeapourriet laclassequi le

produitetlaclassequileconsomme;voilàquelepeupleesttoutsembtabteavous1

CHAPITREIV.

Le)t)Mproduitle jmuptnMKe.

H fautdoncqu'onle dise.Detroishommespro-duisantlepain,Jevêtementet letoitdel'homme,leluxeen ausurpéun.Lavanitéetlasensualitéontpré-levésurlepainetsurlesang;ellesontprélevésur legenrehumaincettefleurduproduitquifûtrentréeaucapitald'oùdevaitsortirl'avenir.Etcommel'hommeadorecequiestdesesmains,il appelasonimpiétédudouxnomdeluxe.Puisildità lafouleCelat'enrichit..

Connaissonslegrandcanatdenosmaux.Après,nousenverronslasource.

C'est!eluxequienrichitlepeupte!LesJuifsontdonc

Page 36: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

20 t.tVKEPttEMtM.8- 1 l'

prêchecheznous?Lecapitalet letravailemployésà le

produiredonnent-ilsdesfruitsilla terre?Non,{'homme

n'estpointpauvrepourmanquerd'objetssomptueux,maispourmanquerde pain,detaineet d'untoit.Les

hommesont-itspenséquelesnationsdevaientêtreriches

àlamanièred'unhommedeluxe?0~ ont-ilspriscette

science?danslasagesse,danslesfaits?Ilsl'ontrecueillie

dansteurcceur.

Encoresi tantdeluxe,trempédepleurs,avaitconduit

sasèvedanslabranchedal'art Sitantdepains'était

convertienpensée,et tantdesangenvertu,pourélever

l'espritde l'homme!Maisonvit desfemmesbaptisées

portersur ellesplusderichessesquen'enavaittoutun

templede Dieu,et deshommesportantsurleurfront

autantdevicesqueleurâmeavaitreçudedons1 i

Deleurcote,lessciencesaccouraient;onallaitobtenir

delamatièretoutcequ'ellepouvaitdonner.L'espritavait s

enfincomprislepartiquelessensdevaienttirerdecette

terre.Al'hommenouveauil fautbienunemoralenou-

velle,unereligionnouvelle,enfin,pourêtrefranc,un

Dieunouveau.Toutétaitprêt,lescanauxdelarichesse

achevés,lesréservoirsde l'opulenceouverts,Dieumisâr

l'écart,lesloisparfaitementrevues;ondità lasociété:

Va1Etlasociétémarcheàl'abime.

L'hommeacru bâtirsatoursur laterre;ilacruMr

faireunrempartdanssesfois.Maislaterren'aconnu1

quelessiennes,et les faitsn'ontpointreçulenou-

veauroi.

Sortezdes loisde la raison,vousne franchirezpas1

eettesdumonde.L'hommenepeutsortirduGlobe,nila

SociétédesloisqueDieuluifait.Dieun'apasfondéun

ordrephysiquepourquel'ordremorals'enéchappe.Dieu

Page 37: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

LE CAPITAL. 21

_1 1-i_ 1

B.FftAtfÇ.

n'apaspudonnerlechristianismepourloi-la terreetcacher(tanssonsoldesressourcespourt'esquiver!l

Vouspensiezouvrirlesportesà uneèrenouvelle,etvousavezavancet'houreoùla civilisationvabattreenretraitesurtoutunsiècled'erreurs.

CHAPITREV.

Lescepticismeproduiti'tMrchie.

QuelaFranceetl'Europeentièreroulentsurunepenteinconnue,c'estcequ'onnepeutplusnier.Lois,mœursetreligionseprécipitent.Quandonmarchedelasorte,il fautsavoirparquetespritonestporte.C'estbienqu'unsièclepoussel'autremaisqu'ilnelerenversepas1

Dequelquemanièrequ'onleregarde,lexvut"sièclec'a étéqu'uneréactionde l'espritde l'hommecontre

l'espritduchristianisme,ttfutuneréapparitiondel'Anti-

quitédanslesidéesetdanstesfois,commelaRenaissancevenaitdet'êtredanslesartsetdanslesmoeurs.

Cen'estplusle momentdedirequelsinstinctsde lanaturehumaineontpuconduiresurlespeuplesmodernescettelourdenuéedel'erreur;il fautd'aborddégagerlaSociétédutristeremblaiquil'encombre.Qu'ildoitencoûteràDieupourquel'hommeagissedotui-mcmeOnsaitmaintenantletotaldosajeunesagesseil a voulutoutconstruireencemondeaupointdevuehumain.

VousavezprétendureconstruirelaSociété,etvoilàquevousrenversezt'homme.

Page 38: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

22 UVREPREMtER.

Désqu'iln'estplusauseindesâmesuneVéritésouve-

raine,produisantdescroyancescommunes,d'oùdériventdesdevoirscommuns,mais,au contraire,desopinionsindividuelles,relevantdelasouverainetédechacun,ilnesauraitexisteraucuneSociétédedroitparmilesesprits.LaSociétécivilevitdansseslois;sesloisviventdansses

moeurs;sesmoeursviventdanssescroyances.Oùsetien-nentlesvôtres?

LaSociétécivilereposasurlaSociétéspirituelle;endétruisantla Sociétéspirituette,on détruitla Sociétécivile.Lesnationsn'ontpasunautresolquelesâmes.

Quand,pouruniquefondementdu vrai,l'hommeest

réduitaujugementprivé,à l'instinctencoreptusparti-culierdespassions,ils'arrachedelaréalité,ilsedétachedugenrehumain,ilsortdelacivilisation.Nevousplai-gnezpluss'ildemandeà grandscrisunpouvoirlibre,commelui,de touteloidivine,prenantsa basedanslavolontépurementhumaineson âmedoitseconnaitreenservitude.At'hommepurementhumain,certesil fautun pouvoirpurementhumain,unesociétépurementhumaine,afinque,semblablesà lui,sociétéet pouvoirsoientsuspendusen l'air,ou tombentsouslejougdet'homme.

L'anarchieestennous.Elleestdanslescroyances,admettantplusieurssortesdeFoi;danslespensées,en

proiead'innombrablesopinions;danslesmœurs,prenantpoureglel'intérêtdansleslois,neserattachantplusàDieu;enfinelleestdansl'Etat,quinepeutsubsister

queparlescroyances,par lesmoeurs,parleslois,partesprincipeset parDieu.Quedis-jel'anarchiearongélaSociétéetentredéjàdanslesfaits.

Page 39: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

).E CAftTAt.. 2&

CHAPITREVI.

nousonMtnm'Marrivés.

Acetteheure,commenttaSociétécivileremédiera-t-elleàt'Mnarcttiedesesprits?Etavecl'anarchiedanslesesprits,commentuneSociétéextérieuresubsistera-t'otteparmileshommes?En dehorsdessaints,dontlelienrestecternet,commentfonderez-vousla concorde?Recour-rez-vousà la force?alorsvousla ferezmonterjusquedanslapenséeetpénétrerdanslesvolontéslibres"1

Voussoutiendrezaussitesoléconomique!cartouteproductionesttefruitd'uneffortoud'unevertu,et touteconsommationselimiteparledevoir.Depuisbientôtunsiècle,leviceet leluxofondentetdissolventtoutcapital;surquoivosnationsmettront-ellesaujourd'huitespieds?

VousavezoubliéDieu,vousn'avezpasoubliel'or.Ehbien,richesfilsdeBrutus,apportezlelienquidoitrem-placercetuidoDieudanslesâmes,etfondezlasociétéparfaitequidoitsepasserdosonassistancePuisquelesvieuxsièclesonteutortentout,mêmeentrouvantdupainpourlecorpsetpouri'âmodespopulationspresséessurl'étroitcontinentdel'Europe,venezapprendreà quilafouleirademanderlesien1

Unesituationdecettenaturenepouvaitdurerpluslongtemps.L'erreurn'avaitd'autresbornesquela per-versiondesâmes.Touteinterventionétaitinutile.Quellearméeopposerà unsiècleentier?Qaettesvertuspour-

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24 t.)YREPRENtER.

raientrefairecequechacund~trunait?Touraientrefairecequechacundétruisait?Toutepuissanceétaitdéjàvaincue.ittfallaituneépoquepluslogiquequeleshommes,pourtiret'décidémentdetantd'idéesleurs

fatalesapplications.Cetteépoque,lavoit~1

Courage,enfantsdu présent!1frappezà toutesvos

idées;n'enlaissezpasseraucunesansluidemanderses

conséquences.Peut-êtrereconnaitra-t-onl'erreurquandonlaverradansunfait1Danscecataclysmed'anconti-

nentantiqueverséenquelquesortesurlenotre,lesprin-

cipesontétéécrasés;lasagesse,dontla voiesedirigeauCiel,estrompue;l'expérience,dontle sentierest

tournéverslaterre,offreseuleunetrace.Lavéritén'est

plusqu'unnomhorsdeporterlefaitrestelaseutercatitc

quel'onpuisseencorevoir.Allezlui. Courage,enfants

duprésent!1bienquevousignorieztoutcequel'avenir

devraà votrelogiqueetàvosmatheurs1Lesgrandsprincipesseraienteux-mêmescommeune

voixdansle cMse~,s'ilsn'empruntaientletangagedesfaits.En France,oùl'onplacel'espritsi fortau-des-

susdela raison,il semblequ'onnepeutatteindrele

vraisanss'élancerbienhaut.Un teleffortn'estpointnécessaire.tt suffirad'ouvrirunoudeuxfaitséconomi-

ques,lesplusprèsdonous,et lesplusoubticosaujour-d'hui.Quelquesobservationstiréesdeschosesmêmes,irontplushautquelatourdeBabeldenosraisonnements.

Page 41: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

hË CAPITAL. ~S

CHAPITRE VIL

Lespop)t)at)OMvivontde)<ttet'Mv~<H<t)e.

LegenrehumainacottesesbrasauxCanesduGlobeilvitdecettecroûteappelléeterrevégétale.Silacouche

s'augmente,lespeupless'accumulent;ils s'ectaircissent*t

quandlacouches'épuise.Aveclaterrevégétale,lescivili-

sationscouvrentoudélaissentlescontinents.Thebes~Baby-tone,Jérusalem,Athènesn'ontlaisséquelesable.Jamais

deuxcivilisationsantiquesnesesontsuccédéaumême

lieu.Romen'auraitpuporterdeuxfoislesesclaves.

Si lespeuplessortentdeterre,cetteterred'oùest-

ellesortie?Memphis,CarthageetAthènesontenquelquesorteapporté,puisemporléleurterritoireavecelles.

L'arbresecouesesfeuillessursespieds,il nourritses

propresracineslejouroùsesbranchessontmortes,un

venttometàbas,le torrentpasselàquelquetemps,etil

nerestequelerocher.

Tettcestlaloi lapopulationhumaineestenraisondes

subsistances,lessubsistancessontenraisondelaterre

végétale.Maisenraisondequelfaitestlaterrevégétale?Oùestla mainquitransfèreainsilesroyaumeset les

établitàsongré?Unctrcaétécréélibre.Lesconditionsdesonexistence

doiventêtreà tafoissonoeuvreet l'originedesonprogrès.Pourconnaitrei'homme,ilfautsavoircomment,aupre-mierjour,taTerrevintà l'homme.

Page 42: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

? t,tVM MBMUm.¡

CHAPITREVIII.

Laterrevégétaleaugmenteenraisondutravaildet'hemm'

Aupremier'jouréconomique,laTerreétait,commeau

premierjourbiblique,!MM<~etvacua;Dieucréaitlalibertépourlaremplir.

Informeet nue,lesténèbrescouvraientsa face,les

plantesn'étaientpasdansleschamps,etlapluien'était

pointrépanduesurette enimhomononM*c<quiopo'a-fe<Mr<en'aM,ajouteencorela Genèse!1

LeGtobesortitnuetsauvagedurefroidissementgcoto-gique.Uétaitmarquepourlesenfantsdelaliberté.Dieucréatoutenpuissancedevantl'Etrequidevaittoutmettreendéveloppement.

L'avancede lacréation,c'estla terreeKMfaMe.Laterrevégétaleestde formationet de conservationhu-maine.Lesforêtsn'ontdonnéquela premièremisedefonds.

L'hommeenaproduitlacouchetouteslesfoisqoosavertuyadéposéletravailet t'engrais.11l'adétruitedes

quesonviceestvenudemanderàcetteterreplusqu'ilnevoulaitluidonner.Laculturenefutjamaisl'artdecréer

quelquechosedorien.Lemondeaétédonnéàt'êtrequiestlefruitdesesoeuvres'

())tt fautentendreiciparterrecultivable,cet)aque)&MttMn!et)'en!;mii-sontappelés&rendrepleincmentt6get<t)eet, par terreve~etato,celleof)

Page 43: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

tEOAPiTAt.. 37

Celuiquiaétadioleschoses&leurbasesaitque,aprèslamisedefondsdonnée,l'hommea créesonsotquetesota créeleclimat;queleclimata créélesang queJesangamultipliélesnations,etquelesnationsontélevélesâmes.

Etceluiquisuivitlespeuplespasàpas,saitquoquandlesâmessonttombées,lesnationssesontécroulées,le

sangestredevenupauvre,leclimat,inhabitable;le sol

ingrat,ett'àprenature,quifitfairenospremièresarmes,

occupedenouveaulaterre.

La Terre a été successivementcouverte par les eaux,

par les forets et par tes hommes. Quand ils en ont

mangé la couchejusqu'au granit, les délugesont quelque-

la cultureraMemb~lesNemenbetlespréparationsnfceMairf~laproduc-

tion.Unengraisprimitif,formédu détritusdeaherbMoudesbois,fournit

d'abordceséléments,etletriait apportocespréparations.M«i.)t'eograis

primitifn'Mtqu'uneavMceunefoisfaite itnepourvoitqu'auxpremières

recottet,et s'il n'eatpasrenouvelé,letravailMatnotardepMà épuiser

te eoi.

Surcepointt'AmMqaea pu faireillusion.Elleattenditplusde cinq

milleansla présenced'unecivilisation;et lesdétritusaccumulésparles

boissursonsol,yontlaisséenplusgrandeabondancecettepremièremise

defondsquenousimagtnominépuisable.Toutefoisiei-m~me,si l'hommes'abstenaitd'apportert'oatiihtge,de

construiredesferme!aBnd'ete~rdesbestiauxpourentretenirlafomuro

ti'iiMbornaità tirerdesrécoltesdusot,cettefécondité,commeailleurs,

verraitbientôt&sa60.

Enretiranta l'hommeleParadisterrotre,DieuluiprecMtnentreplisla terretrès-fécondequidonnaitheaucoupdeproduitspourtrb-pmdetra-

t)tii.EtcequeDieua retiréalorsausol,t'hommeaujourd'huiestappelléA

le luirendrepourreformerlaterrevégétale.Endimnt D'eiie-memeta

terreneproduiraquedesronces,ettu man~erMtonpain&lutueurdeton

front,Dieu nelaissadéMrmamqu'uneterreplusoumoinscultivable,et

l'hommelarendravégétaleenproportiondesessueurt.Siteneluidonne

rienpourrien,etceluiquiprépareunevignesaitqu'itfauttoutyapporter.

Page 44: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

28 HVREPREMtER.

foisreprislescontinents.L'histoireraconterasfoisreprislescontinents.L'histoireracontet'asesannatos;voilàcellesqueleGlobeluifait.

Maist hommenouveauvout-ttconnaitrecequ'il(!o!tàl'hommeancien?

CHAPITREIX.

L'hommea criélesol,leclimatetjusf~'AtonMM);.

L'époquegéologiqueune foisachevée,ta Terrefutcouverteparleseaux,quiameublirentsasurface.Mais

peuà peulesocéansseretirèrentdansleursbassins,leslacset lesruisseauxdanslesfleuves.

Lesforetsremplacèrentleseaux.Ellesrépandirentta

ptuieannuettedetcursfeuilles,versantunprimitifengraissurcesotameubli.L'atmosphèrede la ptanctenevitformerqueplustardsonenveloppeazurée.Toutcon-couraità l'activeproductionquicouvraitchaqueannéed'unelameprécieuselacroûtegéologique.

Lanaturenousfitainsila premièreavancedecetteterrevégétale,queleflotmontanfdutravailet laforetdonosgénérationsdevaientapprofondir.Dieumit alorsl'hommesurla terre,ainsiquela géologieet l'histoirenaturelleleconstatent,danslesplateauxélevésdel'Asiecentrale,entrele40"etle50"degrédelatitude.

Cefutdecesoten quelquesortecommencé,que)o

genrehumainpartitpourlaconquêtedelaterre,accrois-santsespopulationsàmesurequ'ilétendaitsesoasissousleurspas.Lespeuplesfurentsuccessivementchasseurs,

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t-KCAPtTAt. 29

cuheurscmptoyantt'etîortchercher,putspasteursetagriculteursemployantl'effortchercher,puisa conserver,enfincréer cequedemandentnosbesoins.

Laculturecréale climat.L'assainissementdu solproduisitceluidel'air;l'assainissementde l'airproduisitceluidusang.Lalèpre,l'éléphantiasisquittèrentpeuà

peulespopulations.Lessueurset lesoleilchassèrentle

lymphatismedenostissus,commelacultureet lachaleurenéloignèrentlescausesextérieures.Unefibrineplusricheaugmentalevolumedesmuscles,dupoumonetdelapulpeeëtcbrate.

Telestleproduitdessièclesdontl'histoirenaturelleconservelesdatesmerveilleuses,pendantlesquelsl'hom-moaformeetpétridosesmainscetteterrevégétaledontila recouvertlescontinents,demémoqu'ila distilléetaccrudosavertucesanghumaincirculantdanslespou-plesquilesaniment.

Leblé,cetteplantequ'onn'aretrouvéenullepartàt'ëtatsauvage,offre,tellequenouslavoyonsaujourd'hui,uneimagedecequel'hommeafaitdetout,descéréales,desfruits,deslégumes,desanimauxdomestiques,dusol,duclimat,enfindesonsangmême,quinofutpointnon

pluscomplétementundondelanature.Diversesplacessurla terren'ontpointconnulamain

del'homme.Ellesoffrentleurdésertau sauvage,dontlalibertés'arrêtaau premiereffort.Lesauvagen'ani lavertudeplanter,nilacertitudederecueillir.Laproduc-tionnes'éveillaqu'aveclaconservation,etcelle-ciqu'aveclavertu,enquilacivilisationprendracine.

Puis,l'hommegrandità mesurequesa têtemonteabriteparle droitcivilet parle droitéconomique.L:'Sociétéachèvet'œuvroduTroisièmeJour.

L'inviolabilitéet lavertudel'hommeontgarantileso)àlaterre.

Page 46: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

30 LtVRBfttEMtM

CHAPITREX.

Cequerenfermeun territoire.

Toutela terrefutfaitepourl'homme,àconditionquel'hommefittoutelaterre.Demêmet'hommefatcrééenentier,à conditionde se créerentièrementtui-même.Arrivéencemonde,iln'ytrouvapasplussonsolqu'ilnetrouvasonâmetouteformée,la Sociététouteprête,lacivilisationtoutétevéo.Laliberténaitd'unsolvierge.

Dieun'aremisà l'hommequ'unepiècedeterrevégé-tale,quiestleParadisterrestre.Obligédelaluirepren-dre,Dieuluilaissaunsolqui, selont'Ëcriture,nedoit

produirequedesépines,et oùil nemangeradu painqu'alasueurdesonfront'.

L'homme,depuis,travailleàlaTerrepromise,àcesol

végétalretiréàAdamlejouroù,savolontéétanttombée,ileutbesoindeplusd'effortspourtareconstruireparlavertu.

Aussiàlafaveurducapital,voit-onletravaildiminuer

pourlesbrasàmesurequelalibertémoralecroitdanslesâmes.L'hommeremontelesdegrésdesachute.

Revenuunjoursursonseuil,ilsauracequelecapitalluiacoûté1 Aureste,la libertéremetl'hommetoutàfaire;en luitoutdontropabondantn'estqu'uneproiepourl'orgueil.

Aceluiqu'onnepouvaitcréerquedanssongerme,

!t)CM~<e)Mp.)n,Y,<S,19.

Page 47: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

t-~CAPtTA).. 3t

CHAPITREX!.

).<!tMVM)dei'hoMMfieroprcduitdantle capha).

SilespremiershommesavaientétédéposésenEurope,legenrehumaineutdisparu.Lapénuriedefruitsspon-tanéseutdonnésalimiteà lapopulationle climateutachevédeladétruire.

Leshommesdevaientêtredéjàlibrespoorentrerdanslanatureoccidentale.Il fallaitquelapersonnalitéfutformée

pourquelegenrehumainputs'approcherdespôfes.Larichenatured'Orientfutlanatteétenduesouslespasdel'enfance.Lectimatet lesot commencedel'Asieontété

Dieudonnalegermedotout.Onvitdonctesforetsdéfri-

chées,lesmaraisdessèches,lesfleuvesrégularisés,lat-

mospherepurinco,teclimatconstitue,le solfertiffsë,lebléinventé,l'animalsubjugue,tesangdel'hommeenri-

ch),sesmusclesaugmentes,soncerveaudéployé,son

visageembelli.Etl'âmeseformaitenl'hommeàmesure

qu'ilformaittoutechose.Etpendantqu'iltiraitcemondebrillantduchaos,son

propremonde,laSociété,sortaitpeuà peudesonâme.Delà,chaquepeuplea vusagloireamasséedansson

territoire.Etchaquepeuple&vusonsotaussiinviolable

quosonâme.Maisquoi le solest-ilunesubstancesacrée?Ronfermo-t-itnotrelibertéen dépôt?quelquechosedeplusencore,lavertu?Ah!sachonscequelesolrenferme.

Page 48: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

3~ t.)V)(EpttEtttCtt.

le berceau.L'avanceestofferteen raisoninversede lalibertémorale.

LaSociétéhumaineadébutéen Orient,pours'ac-complirenOccident.Cefaitdit lahautedonnéedelacréation.

AusortirdesjardinsdePhisonetd'Hévitath,legenrehumains'estdoncrépandusurlaterre,multipliantses

populationsà mesurequ'ilétendaitla culturesousleurs

pas.Lesotn'estqu'unproduitépargne.Lesinstruments

quil'ontforme,lesvaleursquerenfermesonsein,les

objetsquicouvrentsa surface,habitations,villes,ports,routes,canaux,animauxdomestiques,outillages,machi-

nes,usines,meubles,vêtements,numéraire,approvi-sionnements,quienfontpartieintégrante,nesontcommeluiqu'unproduitépargné.

Ettouscesobjets,parlesquelsfutformélesol,sans

lesquelsil neseraitplusrien,etquideviennentl'instru-mentdesaproduction,sontsiprécieux,si considérables

pourl'homme,qu'illeuradonnelenomdeCapital'.Sansl'existenceduCapital,tegenrehumainneserait

qu'engermesurlaterre.LeCapital,c'estl'outil,c'estla vache,lemouton,le

cheval,techampprêt,lepaind'avance,letoit,levête-

mentc'estlamachine,lecoursd'eau,lechar,lecanal,lewagon,lenavire;c'estlavapeuret lagravitationcon-

quisesc'esttouteforcequel'hommea saisie,c'estl'hommemême,précieuxcapitalParl'apprentissage,ilamasseensesbraslesavoiretl'adressedupasséparson

ordre,savertu,sonartdeperfectionner,sonéducation

{<)CemotfutappHqut)mrlejuifetlemarchandAt'xr~eetmisdecote.Lecapital,e'e~ttoutcequet'hemmeaproduitetn'apasconmmmé.

Page 49: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

t.t! tIAPtTÀt.. ?

il transmet ce caoitat vivant aui court

CHAPITREXH.

LeCapitaln'estqu'unproduit<pMgu<.

Cubezlaterrevégetatedescontinents;toisezleschampsdesnations,tesdemeuresdel'homme,sesvilles,sesca-

naux,sesroutes,sesponts,sesaqueducsetsesports;comptezlesflottes,lesvastesreserves,lesmilliersd'ins-

truments,tesimmensesrichessesmeublantes,vetissanteset pourvoyantesentasséesparlugenrehumain;estimezlesinnombrablespopulationsqu'ilpossède,leurscodes,leursscienceset leursarts; toutc~quiaétéfaitsurla

terre,auseindesairset danslamerdepuistejouroùAdamestvenu;enfinpesezceGlobepoursavoircequ'ilvautaujourd'huivoussaurezlavaleurduCapital,decefruitquel'hommeaproduitetqu'iln'apasconsommé.

Qu'est-cedoncqueleCapital?Premièrement,unproduit;Secondement,unproduitépargné;Troisièmement,unproduitépargneetemployé.D'oùil résultequeleCapitalest toujoursenraison,

premièrementdutravail,secondementdelavertu,troi-sièmementde l'intelligence.Lesdeuxagentsdela pro-duction,tanatureet to travail,ontdeslimitesle solestbornédanssonétendue,lapopulationdanssesforces.LeCapital,aucontraire,norencontreaucunelimitencees.

remiseà l'enfant,iltransmetcecapitalvivantquicourts'acoroîtredansl'avenir.

Page 50: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

HVKE PREMIER.

1%- 1saire.Or,la féconditédela natureet dutravailétant

proportionnéeauCapital,leCapitalrestel'agentdéfinitifdelaproduction,autrementditdelaprospérité.

D'ici,onaperçoitlereste.Oupeutsaisirt'uconomiopolitiqueenquelqueslignes.

Ainsi,teschosesnécessairesauxbesoins,consequem-mentà l'existencede l'homme,n'existentnullepartqu'autantqu'illesa produites.Produire,c'estemployertroischoseslesforcesdelanature,le travaildel'hommeetlapuissanceduCapital.Maiscommelanatureproduitenproportiondutravail,et le travailen proportionduCapital,pourproduirebeaucoup,it fautbeaucoupde

Capital.Puis,commeleCapitalestlefruitdet'épargne,oudelamodérationdanslesjouissances,toutel'économie

politiquereposedoncsurlesdeuxprécepteschrétiens,'1"travailler,2"useravecmodération.

LanatureestdonnéeparDieu.Maisletravailet le

Capitalétantfournisparl'homme,larichesseendéfinitive

reposesurlaVertu.Prenezlavaleurd'unroyaume,vousaurezlaquantité

desavertu.LevieuxproverbeTantw«<<~omme~tSM<vautla terre,s'appliqueau genrehumaincommeauxnations.Unpeupleesttoutdanssonterritoire.Leprixdesonsotestlepoidsdasonâme.

Jugezdecequ'unpeupledéfendquandil défendsesfrontières1

Page 51: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

t.K CAPtTAt.. ?

CHAPITREXIII.

L'étatsauvagen'estquel'absencedeCapital.

Pourquoiune partiedu globeest-elleencoredanst'étatsauvage?C'estqu'ttnes'ytrouvepointdeCapital.AprèslachutedelaCitédeDieu,oudol'étatpatriarcal,dèsqueledébordementdesvicesintroduitla Citédeshommes,l'homme,déjàprivédetouteavance,nopossèdemémopassesbras,puisqu'ilse'donneenesclavagepourlesentretenir,i)nepossèdemêmepassavie,puisqu'unautreêtrepeutlaravir.

Letravailseulestaussiingratquelanature.Celuiquiisolén'apasunoutildanslamainetunapprovisionne-mentpourattendrelarécolteprochaine,languitdansl'état

sauvage.Lapénuriedusauvagen'estquecelledelana-turejointeàcelledel'homme.

Pours'éleverau-dessusdesanimaux,il a falluquel'hommeeûtpar-deversluiunagentquirenditlanatureetletravailplusfécondsquel'emploidesplusgrandsefforts.

Fruitdel'activitédanslaproductionetdola retenuedanslaconsommation,cetagentsacrén'estpluslepro-doitdolanature,maisceluidenotreâme.L'hommen'entreencivilisationqueparsonâme.Ladiuereneeentrel'an-

tiquitéet lestempsmodernesestmarquéeparcelledu

Capital.Lecommencement,l'accroissementetledévelop-pementd'unpeuple,n'estquelecommencement,l'ac-croissementet ledéveloppementdesonCapital.

Page 52: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

? HVRBt'REMtEtt.

LepeudeCapitaldet'AntiquhcexpliquetamiLepeudeCapitaldei'Antiquitcexpliquelamisèredes

populationsdecetteépoque.t)elà,chezelle,cettecruelle

Constitutiondolamisèreconnuesouslenomd'esclavage.Nécessitesiterriblequelesplusgrandsespritsdecette

époque,nevoyantaucunmoyendet'éviter,crurentle

mondegouvernéparunedivinitéinexorable,qu'ilsappe-lèrentleDestin.

Uneforcenéedeladoublevertude l'hommea ren-

verséleDestin.ParleCapital,laculturea puoffrirdu

painatousleshommes;l'industrie,fournirdesvêtements

pourlescouvrir,et le commerce,commelesnuages,traverserlescontinentsetfertilisertoutleglobe.

ParleCapital,touteslesforcesde lanaturese sont

presséessousdefaiblesmains;et,sefixantdanslesmachi-

nes,ontobéià lavolonté.Par !oCapital,lesespritsont

pucréerlessciences,pénétrerdanslaphilosophie,mon-

terdanstes.cieuxde l'artetmontrertoutessesfacuttcs

àt'àme.ParleCapital,toutelaSociétéestdevenuepos-

sible,leshommesse sontassisdanslajustice,ilsont

vécu&t'abrideslois.

L'absencedeCapitalnécessitatoujourslaservitudeet otrès-longtempsleDespotisme.Lecapitalquicommence

esttoujoursreserveparceuxquileformentpourentre-

tenirlaSociétéautourd'eux.Lecapitalfutlenoyaude

toutempire.Lespremiersroisontétédeshommesforts j

possédantuncapital.C'estenrompant)'egatit6del'état

sauvagequelaSociéténaquit. r

t

Page 53: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

LECAftTAL. 97

~«~ MtMM anue tca~tatu, uutm U tt~mtuc nmc, et oam

a.fttANt. )

CHAPITRE XIV.

L'MetMagetenaitdumanquedeCapital.

Pourquoile mondeantiqueest-il restédansl'es-

ctavage?C'estqu'ilnopossédaitpasassezdoCapital.L'esclaven'étaitquecequ'ilpouvaitêtredanslapénuriedel'Antiquité.!tnopossédaitpassesbras,parcequelaSociéténepossédaitpaslecapitalquipouvaitlesdresseret lesentretenir.Plustard,laSociétél'aaccumulepart'épargne.Ladétressedol'esclaven'étaitquecelledo

l'Antiquité.Il fallaitalorsplusieursesclavespourentretenirun

hommelibre,etuncertainnombred'hommeslibrespourformerlesmagistrats,leshommesdeguerre,lessavants,lesarchitectes,lesartistes,etc.,nécessairesà t'existenced'uneSociété.Sachons-lebien s'iln'yavaitpaseudeshommeslibresdotouttravaildecorps,iln'yauraitpaseude civilisationpourabolirplustardlesesclaves.Chosetristeàcomprendrepourceluiquinevoitpaslefonddeschoses,c'estau moyendel'esclavagequeles

peuplesdel'Antiquitééchappèrentà fêtâtsauvage.La

liberté,disaitRousseau,n'estdoncpossiblequ'illafaveurdel'esclavage1

L'étatsauvagedonneà peineunhommeparlieuecar-

rée;l'esclavageen donnajusqu'àcinqcentsdansles

grandsempires.SansJ'esclavage,l'esclaven'eutpassubsisté.Maissansl'esclave,pointd'hommelibre;etsans

Page 54: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

H8 HVRËPH&MtBtt.

)'hnmtnf<))tn'<' n<nntft<tf'!u!tteat!~n [')mmnn!tt*tt'hommelibre pointde civilisation.L'humanité,parl'esclavage,acommencésoncapital.

LeSauvageMpossèdepassavie,parcequelanaturen'estpascapabledelenourrir;l'esclaven'avaitpassa

personne,parcequelaSociétéantiquen'étaitpascapabledel'entretenir.Lesforcesdelanatureunefoisassujetties,et lesapprovisionnementsunefoisrecueillispourentrete-nirbrasetoutilsjusqu'aumomentdeta production,le

capitalfutfondé.Encejouracommencél'homme.

Voicilefait aveclecapitallamémequantitédetra-vailproduitplusdorichesses;lapartrevenantà l'in-

dividus'accroitd'autant.Lecapitalest le levierquis'allongeouseraccourcitdanslamaindutravail.Or,à

mesurequelecapitaldonnela féconditéà l'homme,le

loisir,c'est-à-direlasubstitutiondu travailintottectuetau travailphysique,augmentedeplusen pluspourlui.

Toutesciencesupposeun capitalcachederrièreelle.

Enfin,auseindolaSociété,ilenestsuccessivementde

mêmedesclassesquiontpourfonctionslasûreté,lajus-tice,lamoralité,l'instructionet tesarts.ToutelaSociété

estconstruitesurlecapital.L'hommecommenceenquelquesorteaveclecapital,

se développeoudisparaitavecfui.C'estparle capital1

qu'ilasuccessivementprispossessiondefui-méme.Désquesontravailproduitcequ'ilfautpourentretenirsesbras,illesreprendsurlanature.Dèsqu'ilproduitcequ'ilfaut

pourdéveloppersonâme,illareprendsursessemblables.

Enfin,désqu'ilproduitcequ'ilfautpourdevenirmaitre

absoludesontravailetdesapersonne,l'unetl'autrede-

viennentinviolables.Lesalairefutlesignâtdecetexhaus-

sementdelanaturehumaine.Parlecapitall'Antiques'estbrisée,l'hommes'enestéchappélibreetvivant1

Page 55: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

t.)! CAPtTAL. 39

C'estleCapitalquirendpossiblelesalaire,c'est-à-direiapropriétédutravail.C'estleCapitalquirondpossiblel'éducation,quelareligionétendde plusen plussuri'homme;ladiffusiondestumicros,dontpro{itcalorsson

esprit;l'ordreciviletpolitique,danstcsquetspénètresondroit.Quedis-je?c'estJeCapitalquirendt'hommepos-sibteetquirendrapossiblesunjourlesdéveloppementsqu'ilattenddelaSociétéfuture.

CHAPITREXV.

LeCtptta)pfoduittoutet'hittoire.

Aujourd'hui,l'hommereçoitl'existenceet la libertésansvoirla mainquilosluidonne.Lesièdejette les

yeuxdevantlui,et il oubliesessources.Cependantle

présentnerecueillequecequ'aplantélepasse.!i esttrcs-commodeàcetteheured'anathématiserles

Rois!isapportèrentla puissancequandl'humanitéen

manquait.Sil'esclavageétaitinutileet faux,il uetenait

qu'augenrehumaind'yéchapper!1surluidèslorsretom-beraittoujourslahonte.Silepeupleestlesouverain,ets'ilapriscesjours-cisacouronne,il futdonctâched'avoirattendusixmilleansdevantunepoignéederois1

IInetenaitqu'àchaquepeupled'entrerencivilisationsanspasserparl'esclavage1Ilnetenaitqu'àtantdepeu-pladessauvagesdese mettreà cultiver,avantqu'unpeu-plevoisinlesy soumitt)netenaitqu'augenrehumainen sociétéde nepasformerdeuxclassesl'unequila

Page 56: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

40 m&E pR&Mnm.

veut,écoutantlesloisdet'âme,l'autrequilafait, ëcou-tantlesinstinctsdu corps.Certes!laSociétés'estbienforméecommeelleapu.Elleest qu'onsetienneheureuxdecefaitt

Ceuxquicroientquel'hommeestnésublime,en ontunepauvreidée.Ilspensentdoncquel'hommen'arienfait?Lacréation,commela grâce,s'arrêteauprèsdenotrevolonté.L'hommeapporteaveclui saracine,tt

faut,à l'aidedeDieu,qu'ilsecommencelepluspossible;c'estlesensmétaphysiquedelaliberté.

Lapénuriedel'esclaven'étaitquecettedel'homme;sonesclavage,queceluidanslequelsetrouvesonâme.Le

Capitala produittoutel'histoire.C'estluiquia permisd'abordà l'hommed'exister,puisà l'esclavede se ra-

cheter.C'estleCapitalqui,enaugmentant,arracheraitdeplusenplusl'hommeàlamisère,autrementdit,conti-nueraitdet'affranchir.

CHAPITREXVI.

LeCapitalest toujoursenpropM-tiOMdela vertu.

Lefaitétantdonné,touteslesconclusionsendécoulent.Pourentretenirsanscapitalunenation,ilfautquela

massedeshommessoitenproieàun travailexténuant;c'esticit'esctavage.Lorsquecettenations'élèvesur un

capita)plusétendu,déjàunepartiedelapopulationpeutentrerdanslesfonctionslibérales;c'esticileaioyen-age.Enfin,lorsquecellenations'assiedsuruncapitaldeplus

Page 57: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

HE CAPtTAt.. 41

isant,leshommes,n'étantpointobligésdeenplussuMisant,leshommes,n'étantpointobligésdedonnertonteslesheuresdujourà l'entretienducorps,onpeuventconsacrerquelques-unesat'entretiendel'ifmec'estàcebutquetendlaeivilisation.

DansleCapital,comprenonslasciencequi,sansloisir,n'existeraitpas;la moralité,sanslaquelleletravail,in-

capable,et lesbesoins,insatiables,noferaientpasdoCapital;lesang,sans!arichesseduquella science,letravailetlecapitalnesauraientêtreemployés.LeCapitalestcommeuneconscienceoùretentissenttouteslesfonc-tionsde l'âme,depuisl'intentionquicommencel'acte,jusqu'àlarésolutionquil'accomplit.

Etudionstout,nousentreronsdanscotteidée,laplussimpleetlaplusprofondedel'EconomiquelavertuestlasourceduCapital,le viceenestla destruction.Onn'épargnequ'aprèsavoirpuvivre;quand.pourvivreonabsorbetout,onétablitla perpétuelleimpossibilitéduCapital.

Lesûrmoyend'arrêterunenationdanssa marcheseraitdefairerentrerleCapitaldanslenéant,endisantautravaildetoutconsommerci ennommantt'épargneunvice;c'est-à-dire,enéteignantlamorale.Parceche-min,ilfauttroispaspourrentrerdanstabarbarie,c'est-à-diredanslamisère,dansl'anéantissementdupeuple.

Lesurmoyend'améliorerla conditiond'unpeuple,estd'enaccroitrele Capital.Sil'onfaisaitl'histoiredu

Capital,ceseraitcellede lacivilisationelle-même.Or,toujoursleCapitalaugmenteenproportiondelavertu;ils'accroitparlamêmepuissancequelanaturehumainedansl'homme)Si lesnationschrétiennes,exclusivement,ontenvironcinqfoisplusdeCapitalquelesplusrichesnationsantiques,sileurpopulationestplusdutriplesur

Page 58: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

42 t.KRRCHEMtm.t- 1lemômeemplacement,c'estparcelamêmequ'ellessontlesnationschrétiennes.

Telleestlaprospërtted'enpeuple,telleestsaquantitédecapitalettellesaquantitédecapital,telleestlaquan-titéde savertu,oul'abondancedivineenlui.L'Econo-

miquen'estquelechampdelamorale.

CHAPITREXV!ï.

DuCapitatquepoftel'homme.

'Puisquelaracinedelarichesseestlavertu,oùsetientlevraiCapital?

Leplusprécieuxcapitalestcetaiquerenfermel'homme.C'estcecapitalquiestlaconditiondutravail,parlequel0)produit;delamodération,parlaquelleonéconomisedelascience,parlaquelleonexploitel'acquis.Cecapitalaufonddel'homme,c'estlamoralité,c'est-à-direlaforcedot'âme.

Etsansparlerdel'artiste,dusavant,dumédecin,du

magistrat,dutestateuretduprêtre,la force,ladili-

genceet t'adressedel'ouvrieremployantle Capital,sontettcs-memesuncapital.Toutestroissesontforméespar

t'épargnelasanté,quifaitlapremière,l'éducation,quifaitlaseconde;l'apprentissage,quifaitlatroisième,témoi-

gnentdet'épargnedesdevanciersetdelamoralitédeceluisurquicestroisdonssontfixés.Endéfinitive,toutcapitatn'agitqu'autantqu'ilestexploité,et lavaleurdel'hommeestlechiffreposéàlapremièrecolonne.

Page 59: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

~ECAPtTAt. 4~iv6àvingtansvauta~ùttfd'hu!vingtUnhommearrivéà vingtansvautaujourd'huivingt

millefrancs,à neprendrequesa valeuréconomiqueet

sans!orapporterà Dieu.Disonssavaleuréconomique,soitsit'enconsidèrequ'illesa coûtésensoins,nourri-

ture,apprentissageetenseignement,soitsion leconsi-

dèrecommeapteàproduiredèslorscesobjets.Pondant

cesvingtannées,laSociétéarépanduen luisoncapitalleplusexquis,amourdelajeunemère,sacrificesinnom-

brablesdupère,entretienassidudola religionetdes

lois,exemples,loçons,idéesdetous;ilestsa richesse

toutepure.Quemaintenantcethommesoitdétruitparleluxeou

parladébauche,jugezdudommagefaità la Société

Quelletigeestcasséesur l'arbrede la civilisation1Le

Capitalqu'itacoûteaugenrehumain,il fautqu'illelui

rende,souspeinedelevoler.AussilaSociétés'arme-

t-ellefurieuse,etpoursuit-ellet'êtreimmoralcommeson

ennemi.Maintenant,arrivonsà considérercethomme

commeétantlapropriétédoDieu. Combiencequiest

matestprofondémentmal La terreestuncadranqui

marqueoùenestpournousl'aiguilleéternelle.

Unemoralequiformel'hommeet unemoralequilal-

tèrenesontdoncpointindifférentes1L'unepeuttoutà

coupaugmenterlarichesseet l'autre,en peudetempsladétruire!Voyezoùl'Economiquea sa source!C'est

l'hommequidonnesavaleurau capital;c'estendéfini-

tiveent'hommequegitlagranderichesse.

Page 60: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

M HVRE PRt!)HB&.

CHAPITREXVHï.

DuCapitalquereprésenteunepopulation.

tt fautconsidérerlapopulationqueporteunterritoire

commeun capitalajoutéà celuiquece territoirecon-tient.Et lanaturedecepremiercapitalfaitlamesure

dusecond.EnFrance,parexempte,sanscompterlesfemmesau

seindoleurménage,eten noprenantcommepositive-mentaptesàquelquetravailquedixmillionsd'âmes,la

populationaurait,parle chiffreprécédemmentdonné,unevaleurdedeuxcentsmillardst c'est-à-direunevaleur

économiqueprobablementtroisfoisplusgrandequecelle

ducapitalcondensédansleterritoire.

Seulementlecapitaldansleschosesestfixé,et lecapi-taldansleshommesporteundangertoujoursprêt.Le

besoinouvreungouffresansfond,surlequelcourtla

frètebarquedesrichesses.Politiquement,unepopulation

peutentroisansengloutirsoncapitaldequatorzesiècles,ets'abimeraveclui.Delàdeuxsommesdanslarichesse

tlesnationslecapitalposet'une,et lapopulation,sui-

vantl'étatdosamoralité,sertdediviseuroudemulti-

plicateuràl'autre.

Lanatureentièreconspireàfairedusang,etlarichesse

à fairel'homme.Lesnationsn'ontd'autrebutquelafor-

mationdecedernieretdivincapital.QuelaSociétépro-

tégepartouslesmoyenstasublimephalangedeces

Page 61: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

mcAptTAt.. 4S

i" n»t.»" 1. b.J,grandstravaitloursqui,souslesalairede taProvidence,

produisentdirectementcecapitalglorieux,formépourt'!n-

fini.Leclergé,pochantletravailet lamodérationdans

lesJouissances,estlagrossoracinedet'arbreéconomique.Levicedétruitlarichessedansceluiquilapossède,

danslasociétéàtaquetteill'emprunte,etdanstasangquilaconsomme;l'hommecommecapitalestdèslorsperdu.Touthommedétruitprivetegenrehumainetdol'éducation

apportéeàuneâmeetdusangqueplusieurssièclesdeci-

vilisationavaientenlevéaulymphatismedel'étatsauvage.Labeautédusangchezunpeupleoiîrelasommedosa

moralité;soitparlepainquesontravailsutluifournir,soitparla viequesavertuluiconserva.La statistiqueditquelamoyennedelaviehumaines'accroitselonla

civilisation.Ladébaucheépuisela moettoépinièreet le

sang,l'ivresseaffaiblitlecerveauetlesnerfs,l'intempé-rancefaitprédominerlesintestinset lelymphatismesur

lesmusclesetlesorganesrespiratoires.Lecorpsretourne

àl'étatsauvagepartesmoyensopposésà ceuxquil'en

onttiré.

Estimonsaujourd'huilavaleuréconomiqued'unepopu-

lation,nousauronslavaleurdusangquesonépargnea

ramassé;et nousauronsconséquemmentlamesurede

savertu.Toutindividuestuncapitalquelajouissance

pouvaitdétruire,enluioudanssarace.Unhommeexiste;sileviceavaitemportélabalance,iln'existeraitpas.

Touthommeest unepilede vertus.Supputonsce

qu'unepopulationreprésente.Onnesaitpascequec'estqu'unpeuplelCertaineschosesnouséchappentparleurgrandeurmême.Toutpeuplecomptelesdegrésdesa

gloiresursapopulationet leDieuquiaimelespeuples

comptelescheveuxdelatêtedupluspetitdesesenfants.

Page 62: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

46 UVMP!ŒtUf:R.

CHAPITREXIX.

t<eMnsestunCapitald~)«nationalité.

Lesangestà unepopulationcequele capitalestà

l'homme,etlaraceenestledépôt.Iciseretrouventtouteslesgrandesloisdel'homme.La

libertéasonvase,qu'elleremplitouqu'ettevide.Letempsestlentparcequ'ilapporteavecluilesfaits,commelecha-

riotdel'humanité.Ilestaussilepréservatifdelaliberté.

Celle-ciabesoindesupportpournepass'écrouleraà chaque

génération,et recommencerperpétuellementsonceavre.

Cesupportestl'organisme,progressifcommeelle.Le

cerveaureçoitpeuàpeusa formedetame et le sangtiresanaturedesvertusqu'ellea. Lesdiverspointsd'ar-

rêt decedéveloppementontétablilesracessurlaterre.

Lesracessontdesquantitésacquisesdanst'âme.

Aussiles racesrésistentà leurfusioncommeles

nationalitéselles-mêmes.Ellesont touslescaractères

dela liberté.Chacune,fièrede sonproduit,esttoute

jalousedece qu'elleest,et adoptemémouncostume

pourello.Losracesontaidébeaucouplescommencements

despeuplesc'étaientdesunitésmoralestoutesfaites.

Unereligionlosaformées,unereligionseulepeutles

défaire.Lesmodificationsdel'âme,etparsuitedeshabi-

tudes,offrentlaseulecauseaufondquipuissemoditierle

typed'unerace.Lescroisementsportentleurrichesseou

leurpénurieaveceux.

Page 63: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

Toutcequenoussavonsdusol,il fautle direde

l'homme;toutcequenoussavonsdu capital,il fautte

diredusang.11estcecapitalintimequ'accroitetvitalisa

lavertu,cecapitalqu'exploiteet purificle travail,ce

capitaldontt'âmeentretienttacoupeécumantoo)')boivent

etsesdésiraetsestransports.Selonquelesnationss'étevont,ellesemportentavec

elleslaformequi,d'aprèsta physiologie,correspondà

l'inclinationàlajustice,à lapenséeetà labienveillance.

Cotteformeestlabeauté.

C'estpourquoilabeautédusangfaitlagloired'un

peupletoutautantquela richessedu territoire.Les

nationalitéssesontindividualiséessurlaterreparrapportàcesotetà cesattgqu'ellesontformés.

Lecapitalrésidedoncentroislieuxdanslesol,parla

couchevégétalequele travailet l'engraisyontétablie;

danst'homme,partavertuquelesanget l'éducationyontmise;dansl'outillageet touslesapprovisionnements,

parl'intermédiairedesquelss'établitlajonctionféconde

delanatureetdutravail.Maissilecapitalestreçudans

cestroisréservoirs,il n'aqu'unesourceunique,leccenr

del'homme.

CHAPITREXX.

t<eCapi<a)detMt)U'agentdetOt)tdôM)oppe<ne!tt.

Traversonsd'untraitnotrehistoire.Quit)tdusauvage

unesclave,possédantsavie del'esclaveunserf,possé-

Page 64: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

48 UVM PREMtER.

dantsaoersonoe;duserfunouvrier,possédantsdantsapersonne;duserfunouvrier,possédantsontra-

vait;de l'ouvrierun propriétaire,possédanttousses

droits?Parqui,enunmot,tespopulationshumaines

furent-ellesconduitesdelatristeantiquitésurlescollines

sacréesdelacivitisation?Par!avertudel'homme,sans

doute.Mais,avecquelagent?LeCapital.Sil'hommeveutaugmentersonsalaire,il fautquele

capitalaugmente.Sil veutvoiraugmentersamoralité,

seslumières,sonbien-être,c'estàl'aideducapital.ttne

sauraitvoirs'éleverplushautsacivilisationsansquele

capitaln'augmentehomme,ilnepeuts'augmenterlui-

memequeselonlecapital.Celentdépôtdelavertuest

sonuniquemarchepied.Travaillerà l'élévationdosoncapital,c'est,pourune

nation,travaillerà sonélévationmorale,à sesprogrès

religieuxet économiques.Le capitalestsur la terre

l'agentdudéveloppementhumain'.Onavus'opérerparluil'avénementdetouteslesclassesauseind'unpeuple,ainsiquet'avënementdesdiverspeuplesauseindela

civilisation.Ceuxquiontregardél'histoireàlaclartéde

cetteidéelesaventbien.Nedisonspasquelecapitaln'estquelasourcedola

richessematérieite.C'esttoutàfaitlecontraire,puisque,

premièrement,Ilestlapreuvedeladoublevertudutra-

vailet de lamodérationdanslesjouissances;puisque,

secondement,iloffreseu)teloisirquipermetà l'homme

des'occuperplusaisémentdeschosesdesonâme.

Rienn'estplusimmatérieldanssonoriginequele

(i)LeCapital.aditeïceMetamentM.MichelChevalier,estlaM)b9tMce

mêmedel'améliorationpopulaire.PouroppréciertootepropMttiMfaite

dM<t'iat~tdesouvriers,ilfautexaminer<ielleestdenature&favoriser

oaàMOtrarierraccroitMmeBtdNCapital.

Page 65: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

LE OAPtTAt. 4~

noat n)nQ!mmnt~f!n)f!nnaaaa Rne ttnacapital,etrienn'estplusimmatérieldanssesfins.Une

nationn'apuaugmentersoncapitalsansquesascience

etsamoraliténese soientétendues,puisque-lui-même

ne provientquede cesdeuxsources.La richesse

n'estpoint,chezun peuple,le triomphedelamatière,maisle triomphede l'esprit.Ellenonuitjamaisà

l'hommequilaproduit;ellenecorromptqueceluiquiladétruit.

Lecapitalestla marquede la civilisation.L'ac-

croissementducapita!estla conditionde lavie;et sa

diminutionlaformedoladécadence.Quandonne pro-duitpas,onconsomme.Il enestdelarichesseexacte-

mentcommedelavertu,ellediminuedèsqu'ettenetend

plusà s'accroitre.Perdredu temps,perdredesbras,

perdresesmœurs,c'estfairesubiruneperteà notre

civilisation.Parlechômage,oncourtà labanqueroute,

parja banqueroute,à la misère,parla misère,à la

barbarie.Aentendrelessavantsdujour,il yauraitpouraug*

menterle capitalmillemoyens.L'hommedépendraitd'unedécouverteoudepetitescirconstancesinventéespar

l'esprit,etnondesonuniqueloi,lavertu.Cependant,il

fautallerplusfoin !t seraitinutileà la productionde

doublersicftedépassaitlavertu.Unpeuplequihériteraitducapitald'unautrepeuple,enpoudetempsretourne-

raità sonpremierdegré.Laproductiona sonchiffredanst'economisation.

Queltableauoffriraitavantpeul'Europesi ledemi-millardquedépensechacundosesgrandsEtatspourse

tenirsurunpieddeguerrerentraitdansla production1Ehbien,cechangementn'auraitlieuquesilavertuétait

prêteàportercenouveaucapital.Envaintrouverait-on

Page 66: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

SO t.!YKE<'t~M!ER,

lemoyende doublertoutà coupla richesse,si t'ennedoublaitaussilevasequidoitlacontenir.

Lejouroùl'humanitépossèderaituncapita!suffisantseraitle jour où tousses membresseraientsaints.L'hommenejouirapointsur laterre.Audébut,lorsquetesappétitsétaienttout,larichessepourjouirn'existaitpoint;au terme,tecapitalneseraplusgrandqueparcequelesappétitsserontréduits.L'hommenejouiraqu'auxCieux.L'améliorationd'unpeupleou sonélévationversDieuestunmêmeédifice.

Telleest la loidel'existencedesnations.11fauteofairel'applicationàlaFrance.

r

cI

CHAPITREXXI.

eCapitalde laFrMce.

SS

Lastatistiquenouslivreencemomentunepagebien¡

tristesurlaFrance.Lejourvientoùil fautcompter.Lavaleurterritorialedela France,terres,prés,bois,

mines,routes,coursd'eau,villesethabitations,toutson

sol,en un mot,estimécommele seraitunepropriétéparticulière,s'élèveà 40ou 41 milliards.Soncapitatindustriel,numéraire,papiers,actions,valeurscommer-

1ciales,et toutle crédit,étaitévaluéavantFévrierà2S milliards.Enfin,soncapitald'approvisionnement,grains,bestiaux,vins,fers,outils,étoffes,touslesobjetsproduits,s'ëjevaità unevaleurde12milliards.Totaldel'estimationdelaFrance78milliards.

Page 67: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

LBCAP~T~L. M

8"100.MI rlne ~1Uhl""A'U.t inilna n ~~ôlnnnnew nnw_D'autrepart,desévaluationsfaitesà l'étranger,por-tuienteneffetquela Francone pouvaitdépasserune

valeurde78à 80milliards.Ici,nousn'ajoutonspasla

valeurdutravailetdutalentrenfermésdanssapopu-lation.Commecelle-ciporteen ellelaconsommation,tepointestprécisémentd'ensavoirterapportavecson

capital.Orpremièrement,des41milliardsducapitalfoncier,

il fautd'abordsoustrairelés8 milliardsd'hypothèques

quitecouvrentsansparlerdes6milliardsenvirond'hy-

pothèquestégatesoupérimées*quiporteraientladette

totateà14.Apresces8milliardsdeladettehypothécaire,il fautporterà lasoustraction,au moinspourta moitié

decettesomme,ladettechirographaire,oulescréances

ordinaires,c'est-à-dire4 milliards.Despremiers41mil-

liardsdusot,ôtezces13milliardsdupassif,resteliquide29milliards.

Secondement,aulieudes25milliardsducapitalindus-

triel,ilreste2 à 3 milliardsdenuméraire;lesurplusa fuià l'étrangerdevantl'émissiondupapier;plus,les

billetsdoquelquesbanques,etcequ'ilpeuty avoirde

valeurrécitedanslesdiversesactions.C'estévidemment

allertroploinquedoportercetactifà 10milliards.Les

autresvaleurscommerciales,pourle moment,sontré-

duitesàzéro.'Plusde1Smilliardsdecrédit,c'est-à-dire

decapitalfictif,sontàcetteheureanéantis)1

Troisièmement, des 13 milliards du capital d'approvi-

(t)Oone&itpu inscriret'hypetbeqM«-gaiepourlesimmeubles,mais

«'utementpour)Mvaleursmobilières.Or,cesvaleursnetoutrepr~enMM

queparte auuximiMactuel.Ellessontduesparlatetreetn'eïMeotnulle

partailleurs.ttMtedouelesol,enpartiepossédéparlespropriétaireseteu

partiepartescréanciers,maisgravementparalysépar('hypothèque.

Page 68: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

S2 HVttKPRËttt~R.

siooaement,il fautôterau moinsle tiers,4milliards,

quoiquecene soitpasévataorassez,pourcesdeux

années,faportionentaméedanstachuteterribledutra-

vailetducrédit.L'impôtauraitdé~aabsorbéà luiseul

cettesomme.Portantdoncàlasoustractioncestroischiffresfatals,

des12milliardsdévoréssur tecapitalfoncier,des4S

milliardssurlecapitatindustriel,etdes4 milliardssur

lecapitald'approvisionnement,ilresteaujourd'huià la

France,aulieude 78 milliards,seulement47milliards

decapitalliquideetpropreàlaproduction.Etsapopulationesttoujoursde36millionsd'àmes1

Traduisons-nousfidèlement?voicicequecelaveut

dire Lapopulationfrançaise,aulieudevivredespro-duitsd'uncapitalexploitéde78milliards,estréduiteaux

produitsd'uncapitalexploitéde47milliards.

Trenteetunmilliardsdodéficitsurl'existence1

Enquaranteans,douzemilliardsdedettesintestines

levéessur lecapital;etpuis,enunjour,prèsdevingtautresmilliardsdisparus1

Avantdevoirsurquiportelesinistre,etcommentil

aeulieu,allonsà la répartition.Onévaluaità 9 mil-

liardsou9milliardsetdemi,auplus,iorevenuannuel

delaFrance.Cerevenuétaitleproduitdes78milliards

desoncapitat,exploitéparletravaitet le talentdesa

population.Siondivisaitces9milliardsetdemienpartieségaies

pourunepopulationde36millionsd'âmes,onpeutvoir

quelaportionrevenantàchacun,y compristesenfants

à lamamelle,seraitd'abordde263fr.paran,soit72

centimesparjour.Maissurces72centimesilfaut,pour

l'impôtd'unmilliardetdemi,préleverparjoursurchaque

Page 69: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

irostcmemcnt,te captta)Immobilier,appetccap)!ft.Mttfc. 4

t.ÈCAftTÂt.. 63

reste60.CarchaquelëteenFrancesetête12centimes;reste60.CarchaquetêteenFrancesefaitparjouràpeuprès8 centimesdepluspourunmil-liarddeplusenrevenu,etconscquommont,paran,38francsde moinspourunmilliarddomoins.Enfin,surces60centimesquirestentaprèsl'impôt,il fautprélever4 centimespourcontinuerlecapital,c'est-à-direlapopu-lationet laprospériténationale(cequin'ajouteraità lavaleurdelaFrancoqueS3Smillionsparan);en sorte

qu'itrestenetetondéfinitivepourchaquetêteS6cen-timesparjour.

Telloest, d'aprèsuncapitalramassepar quatorzesiècles,la sommequirevenaitù chaqueFrançais,en

prenantdepuisl'enfanta la mamellejusqu'auvieillard.

L'exiguïtéde cerevenuparaitrafabuleuseà ceuxquiignorentcombiennos28 millionsd'habitantsdescam-

pagnesviventdepeu.C'estcependantsurcesS6centimes'

quel'artisandesgrandesvillesdemandaitde prélever,pourluicomposerunsalaired88 adOfoiscettesomme,àlui quichercheà s'exonérerdela famille,oudontlafamillenesecomposesouventquede troisouquatremembres1

Or, premièrement,ces9 milliardsetdemiétaientle

produitdelaFrancelorsqueles25 milliardsdecapitalinduslrielencoredeboutet lesd2 milliardsdocapital

d'approvisionnementintactssejoignaientau capitalim-

mobilier1

Secondement,)ecapital.neproduitpasde lui-môme,.iln'estquelechampett'âmedutravait.Evaluonsalorsta

réductionqueletravailasubie,soitparlescausesmorales

etpolitiques,soitparl'augmentationde l'impôtou la

soustractionàlarente.

Troisièmement,le capitatimmobilier,appelécapital

Page 70: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

S4 UVXE MCMïEa.

e. 1. -_hJ_lfixe,nepeutêtreexploitéqu'enpropoetibtiducapital

d'approvisionnement,appelécapitalcirculant.Evaluons

combienlecapitalfixesetrouvefrappéparcettedimi-

nutiondutiersducapita!circulantlPournous,posonsenfaitcemalheureffrayant,qu'au-

jourd'huile revenudelaFrancenes'élèvepasàplusde

7milliardset demi.Aulieudo263fr.,208fr.paran,surtesqaekilfautpréleverl'impôt1C'est-à-dire,aulieu

deS()centimes,40centimes.Différence,16centimes'par

jour;soitS6fr.pourl'année!1

Sait-Oncommentse nommecottedinërence?LePAu-

pëmsMEt1car)ecapitatétantincgatemcntrccucittipar!e

travailetlavertu,sachuteestinégalementportée.Ehquoi!le paupérisme,lorsqueles~S milliardsdu

capitallictif,surlequelsetenaitlapopulationindustricHe,

étaientencorevivantsLe paupérisme,lorsquelecapital

d'approvisionnementet lechiffredutravailn'étaientpasentamésLe paupérisme,lorsquele capitalimmobilier

n'étaitpointfrappedeta dépréciationdoFévrieret do

l'impôtquiasuiviLe paupérismealorsQue sera-t-il

aujourd'hui?2C'estcequ'onnepeutprévoir.Sansdécouvrirlesfaits

moraux,à neprendrequelasituationéconomique,onne

voitpas,depuisla fondationduchristianisme,uncata-

clysmesemblableàceluiquinousmenace.

11nes'agitplusicid'uneerreuroud'uneidéequipeut

passercommeunmétéore.DevantnousestlaRévolution

delamisère,l'hérésiemalheureusedelafaim.

Page 71: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

LEOAPtfAt.. 55

CHAPITREXXII.

D'oaVMMtttréductiondenotreCapital.

Quandonconnaitlecapital,H fautchercherquile

conserve,ilfautchercherquiledétruit.Lecapitalquele luxoa prélevésurlesrichessesde

nécessiteet lecapitalducréditquifaisaitieservicede

l'agiotage,breftoutlecapita!fictifestdétruit.Orvoicilaloi

Toutedimjnutionde capitalamèneunediminutionproportionnéedoproduction;et toutediminutiondopro-ductionamèneunediminutionproportionnéede popu-tation.Oùestlaproductiondesquinzeà vingtmilliardsducapitalfictif?Demandezcequedeviendra!apopulationquireposaitsurcettoproduction?2

Doplus,laFranceest physiquementincapabledevenirau secoursdela populationindustrielle.L'impôtaurait!afacultéde préleversurun pointpourreverserdansunautre.Maissurquileteverait-on?EvidemmentsurJecapitalpossédéparleshabitantsdescampagnes.Or,noussavonslavéritésurlesol.

Déjà,sousla formed'ateliersnationaux,de com-mandes,deprimesetdosecours,desmillionsprovenantdesouvriersdescampagnes,sontallésauxouvriersdesville3.Lepr~ug6quiconsisteàcroirequ'ilya beaucoupderichessesenFrance,qu'onpourraitau besoincréerducapitalpardécret,et qu'enfin,sansinconvénient,on

Page 72: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

? LtVttE PMMtER.

peutdéplacer!ocapitaldansunenation,cebpeutdéplacer!ocapitaldansunenation,cebornerapaslànotreruine.

Lapositionestforcée.Lecapitatfictifquisoutenaitla

populationdesvillesestdétruit;le capitalagricoleest

seuldeboutà traversson hypothèque.Vousvoudrez

prendreouilya,pourporteroùiln'yapas.Lepremier

impôta levélepeud'avancesquirestait;lesecondsou-

teverateshommes.IIfautledire,!a'questionsetrouvera

ainsiposéedanslesfaits taguerredescampagnescontre

lesvilles,oulaFrancesedécomposant.Lerésultatdetantd'erreursest-ilenfinpalpable?d'un

côte,uncapitalénormeanéanti,surlequelunevastepopu-lations'estassise;del'autre,toutela populationdusol

appauvriedepuistrenteansparcetteémissionexagéréedevaleursfictivesCettedernièrene peutsesufïire,et r

lapremièreestobligéede recourirù ellepourne pas <

périrOn parlaitd'organiserletravaililestbientempsmaintenantL'organisationdutravail,c'estuncapitalen

étatde lesoutenir.Ouvrira-t-onlesyeuxsont-cenos <

vingt-huitmillionsd'agriculteursquidemandentd'orga-niserleurtravait?

Toutlemalvientdol'abusducommerce.

Autrefois,nosdeuxindustriesagricoleet manufactu-

riereencontactproduisaientpourpourvoirà leursneces'

sitésmutuelles.Cesdeuxactivitéséconomiquesenprésence

pouvaients'arrêterà lalimitedeleursvraisbesoins,tt

en futainsijusqu'àla findumoyenâge.Onnepensaitalorsqu'auxjustesnécessités,onsongeaitmoinsà faire

fortune. )Mais,entrelesdeuxindustriesagricoleet mauufactu-

riere,lesJuifsvinrentétablirl'industrieintermédiaire

du commerce,pourtransporterlesproduitsdol'une&

Page 73: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

ttECAPtTA! M

_r.·l'autre.Descemomentla productionentradansune

autrevoie..Enpremierlieu,lesdeuxindustriesagricoleetmanu-

facturièren'ayantplusderapportsentreelles,aucune

dosdeuxnesutlepointauquelelledevaitarrôtersapro-duction.Elleaduaisémentpenserquetouteproduction

augmenteraitsonprofit,etquelesmoyensdeconsomma-

tionseraienttoujoursauniveau.Dotaunegrandepartiedel'activitéemployée,nonauneaugmentationderiches-

se,maisà unevéritabledestruction.

Ensecondtien,cettetroisièmeclasseayantpourobjetdevendrecheretd'acheterbonmarché,etpourbut,non

plus,commelesdeuxprécédentes,l'intérêtdela pro-

duction,maisla consommationla plusgrandepossible

desproduitsdotoutessortes,nes'occupaplusdesbesoins

véritablesdecesdeuxautresclasses.Elleeutau con-

traireintérêtà encréerdesuperfluspouraugmenterson

trafic.

Desforsunenuéed'entrepreneursdocommercerépan-

dusetea luttepartout.Dùslorsconcurrenceentreeux

pours'emparerdesdébouchés.Dèslorsnécessitédo

réduirelesprix.Dèslorsnécessitédeproduireà meilleur

marché,c'est-à-diredediminuerleprofitducapitatetle

salairedel'ouvrier.

Danscetteconcurrenceet cetteuévrede production,

quelquesfortunessesontaccrues;maislesalaireet le

profitayantdiminué,la consommations'estd'autant

réduite.Delàencombrement,c'est-à-direexistenced'une

productioninutile,c'est-à-diredestructiond'uncapital.Delàtocommerce,netrouvantdeplusenplussesache-

teursquechezleshommesenquilaconcurrenceacon-

centréles capitaux,au lieude produireleschosesde

Page 74: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

58 t-tVRE PREHtEt.

hAMi)c!)n r.fAtttt!t(it6<th~(!«a<t«t)tttt titftthftf~nécessite,produitleschosesdaluxe.Delàdétournement

doplusenplusducapitalauprofitdusuperflu,o'cst-

direauxdépensdesmasses.

Surcesentrefaites,lesgouvernements,voyantlapro-ductionaugmenter,augmenterontaussitesimpôts;lefait

retombesurlaproduction,etlesmassesencoretepayent.Lesgrosbudgetssontvenusavectesgroscapitauxtout

prêts.Lesgouvernementsfavoriseronttecommerceaux

dépensdol'agriculture,aundosavoiroùlesprendre.Les

commerçantsprofitèrentdoleurcréditpourcr~ordos

valeurscommerciatesénormes.Cesvateurs,quis'etc-

vaientaachiffreenrayantdevingtmittiards,ontdépréciéd'autantlenuméraireet lesot it a falludeuxoutrois

foisplusd'argentpourpayerlesfraisagricoles.Delà

l'agricultureruinées'hypothéquantsansprofitpourl'in-

dustrie.Qu'unecausequelconquevienneatorsdétruire

lesvaleurscommerciales,ladétresseestuniverselle;ta

misère,quipoursuivaitt'habitantdescampagnesetattei-

gnaitceluidesvilles,frappealorslanation.

CHAPITREXXIU.

Résultatsde )'abM<ducommerce.

Résultatsde l'abusdu Commercedisettedansles

chosesutiles,<Mt'o&OM</<tMcedansteschosesMpc~Me~J

pénuriodanslesoletdeslorsdanstesmasses,ruinedes

capitaux,c'est-à-direpaupérisme.Quandl'Eglisenousmiten gardecontrelesJuifs,

Page 75: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

LBCAPtTAt.. 59

~treteabanduos.enfincontret'abusducontrel'usure,contrelesbanques,enfincontret'abusdu

commerce,nousn'avonspasvoulul'écouter.

Ecouterons-nous!osfaits?Premièrement,tecommerce

substituantta valeurvénaleàlavaleurrcottoboutoverse

lesloisdota production.Secondement,tecommercese

substituantauxbesoinsrenversetesloisdolaconsomma-

tion.Troisièmement,lecommercesubstituantlesrichesses

dosuperfluitéauxrichessesdenécessitédétruitla popu-lation.

L'affairedu négociantn'estpasd'êtreutile,maisde

vendre.Lecommercen'estplus,commedansleslivres

d'économiepolitique,cetteindustriequi,transportantto

produitaulieudesaconsommation,créedevantlebesoin

unerichesseréetto.tt devientcottepuissanceaccélérant

partoutlaconsommationparunbasprixquivientderui-

nerquelquepartunebranchedutravail.L'institutiondu

voyageurdecommerceestunfaitquiexpliquetout.

Lebienfaitducommercefutd'enleverl'industrieàl'état

domestique.Sonfléauestdes'êtrefaitle soldesobjetsdeluxe.C'estparsessoins,c'estpoursonbutquedulin

valanti francestconvertienunedentellede3,000.On

demandeoùsontles2,999francsdetravail,c'est-à-direde

capital,entrésdanscetteconfection?Unpeuplequilaisse

tedroitdetransformerainsisoncapitalpourlesbesoins

païensnerisquepasdes'enrichir!t créaitunerichesse

poursatisfairesesbesoinsdenécessite,aussitôtonlalui

changeenunobjetdovanité.

Notremisèreacommencélejouroùleshommesont

voulus'enrichir.Losloisdolarichesseontétéboulever-

séesdanslemonde.CommeJaterrene futpasfaiteen

vuede fournirdel'or,lesdigueséconomiquesontété

rompues,et lecapitals'estperdu.Lejouroùuntelfait

Page 76: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

CO HVRE PREMtEK.

seproduisitchezlesnationsantiques,ellesdi~seproduisitchezlesnationsantiques,ellesdisparurent.LespopulationsdéshéritéesduCapitalanamorontana

guerrecivilequiamenaladestructiondocesEtats. JLesProphètesn'ont-ilspartequepourlesJuifs?Us

ontditlaruinede&pcup)esquel'abusducommerce,danssesconséquenceséconomiquesetmorales,avaitdissous.Lessociétésmodernesauraient-ellesd'autresfondements,ett'hommereposerait-ilendehorsdesloismorales?

CHAPITREXXIV.

Notrerichesses'estportéeversle tuio.

Onit[avecétonnementenFrancedesréflexionscommecelle-ci« Nosfinancescourentà unecatastrophe'qui

paraitinévitable.xQuoion n'avuquelaruinedel'Etat,et l'onignorecellede laNation!Ondemeure

effrayédevantla dettefinancière,etnondevantl'abtme

économiqueouvertsous!asociétéfrançaise!1

Qu'unEtatfassebanqueroute,unenationlaborieusepeutavecletempstouttétablir.Maisquandc'estlanationelle-.même,qui peutveniràsonsecours?Danstous!es

calculs,unechosefutoubliée,c'estleproduitdelavertuouduvicechezunpeuple.

Depuiscinquanteansonneparlaitqnedopolitique;sedoutait-onqu'ilyeutdesloiséconomiquespourfonde-mentauxnations1 Lelendemaindenotrerévolution,le

premierdevoirdugouvernementn'etait-i)pasdedéctarer

Page 77: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

HîcrAP~At..alaFrancesasituationéconomique?Toutefamilleprendconseildesoninventaire.

L'incurieétaitsi complète,qu'onapportacettebévueàlaTribuneaulieudesoustraireducapitallescréances

hypothécaires,on eutlabont6de tesy ajouterPuis,ignorantquedansl'estimationdu sollesconstructionsétaientcomprises,onjoignitaux41milliardsunchiffre

empruntéauxCompagniesd'assurances.Enfin,lesvaleursfictivesnefaisantpasl'objetd'undoute,onlesajoutaautotat.Lepassifet l'actifainsiportésà lamêmeaddition,onnefutpasenpeined'attribueruncapitalde120mit-liardsàlaFrance,c'est-à-direqu'ondonnalasomme,nonpasdecequ'ellepossède,maisdecequ'elleacoûte'!

Lejourd'uneruinequiépouvanteetdevraitrappelerunpaysà l'économieetà larésignation,onvientleconvier,sousprétexted'unerichesseinépuisable,àdesentreprisespolitiqueset économiquesdésastreuses,inouïes,propresà renversercepeupleenpeudetempsl

Oncroyaità unetellesurabondancede capital,quetousles décretsrivalisaientpourl'attaquer.La révo-lutionne semblaitfaitequepourfrapperce terrible

géant!Ceuxquiferontentendreà la Francequ'elleestrichepeuvent,au pointoùelleest,doublerenunanoudeuxlemalqu'onluia faitenunsiècle.Ceuxquilacon-vaincrontqu'elleestdansunecriseordinaireettoutetran-sitoireachèverontdol'accabler.

(t) Ajoutez,d'autrepart,dansles espritsundéliretelqueh presse(«Mitdesproposcommeceuxcitéstextuellementiei s Adieu,mondedesouffranceet demMmquel'humanitévientdoftMchir;le St févriert'a closa jamais! Etaftteurs QuelegoMvemementprocède&t'aMO-ciationaveclesbiensdeshospices!danspeu,lepeupleseraaMetriche

poursefairesoignerchezlui.e

Page 78: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

62 HyREPREHtCR.

LaFranceestencemomentlanationvivantelaptuspauvredel'Europeaprèsl'Espagne.Ettofutinfestéedela mômeerreur,tremblonsqu'ellenosoitvictimedumêmesort.

L'Espagnea cruquelarichesseétaitdansl'or.Aban-donnanttestroisagentsdelaproduction,ellenetarda

pasà cédersesmétauxprécieuxpourobtenircequesonsoletsontravailnedonnaientplus.L'Etat,ruiné,acheva

parlesimpôtsdedécourageretd'abattrelapropriété.La

France,dosoncôté,a cruquela richesseétaitdans

l'industrie.Ellea,égatemont,abandonnélesolquinour-

rissaitet vctissaitsapopulation.Sesgouvernementsen

sont.arévorl'empruntforcéetlepapierhypothécaire!1Nousavonsadoptel'Economiqueanglaise;maisnous

avonsoubliéunfait,c'estquel'Angleterrepossèdeaux

ïndesprèsde soixantemillionsd'esclavesproduisantà troissousparjour!1EnFrance,onsedéfaisaitdusol

pourquelquescapitaux,quel'onportaitaussitôtdans

l'industrie.Pendantce temps,la prévoyanteAngleterre.encaissaitlesbénéficesdesoncommercedanssonsot.

Aujourd'huiungraindobtéseméen Francorapporteunemoyennede 6; cemêmegrainen Angleterreen

rapportedo40à 12.Qu'est-ceàdire,sinonquel'Angle-terreestaujourd'huiunefoisplusgrandequelaFrance?

L'étatéconomiquecomparéachangéàcepointquelesidéesquiétaientvraiesily a unsiècleetdeminesont

plusquedespréjugés.Oncroitencorequetoutestbon

marchéen Francecetteerreurtientà la raretédu

Numéraire;oncroitquetoutestcheren Angteterre:cetteerreurtientà l'abondancedu numérairedansce

pays.Maistebonmarchén'estqu'apparentenFrance;d'abordparceque,en tout,le capitaly estmoindre,

Page 79: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

t.ECAPtTAt.63,

a nraa imnAf ~s! .t.:v. .nensuiteparcequel'impôty estexorbitantparrapportauproduitnet.

L'Attemagnea travailléégalement{tmettresoncapitaldanssonsot.Laviandeycoûto25centimeslalivro,etlepainde10à<Scentimestandisqu'onFrancolaviandecoute6Scentimeset!opaindelSa 20centimes.Coprix'xdelaviandeetdu pain,c'esttoutsimplementleprixdusangquientredansnosveines,c'estioprixdol'hommeenFrance.

Siilsasourceunhommecoûteuntiersdepluscheznousquecheztesautrespeupteseuropéens,noussommesbattus.D'abordnoustosommescomnnerciatement;l'étran-gern'eteverapassesprixpournousattendre.Battusurlesmarchés,onl'estinévitablementailleurs.Aufondlesnationssontentreellescommeleurcapital.Nousprenonslemêmecheminquel'Espagne1

CHAPITREXXV.

BangeMdenotrefausse<concmi<))M.

Notreéconomiqueestfaussée;cettescienceaétéfaitemalheureusementsouslesidéesduxvtn'siècte.Lesdétailsconstatéssontbons;ellea analysétesélémcntsetfaiten

quelquesorteunecurieuseanatomie.Maisla recompo-sitiondu corpsvivantde la richessea ëchappoà sa

portée.Ellen'aréponduqueparlescepticismeàlanotiontranscen'tantesurlaquellereposelecapital.Lespeuplesactuellementexposesauxconseilsdecettesciencesouf-frirontencoredegrandsmaux.

Page 80: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

64 t.tVREFMMtM.

T~t t-– -t J- -M.Tantque,bornéeaupointdevuepaten,elleprêcheralelucreoularichessecommercialeàl'homme,ellesèmera

la pauvreté.Il fautquel'Economiqueserefondesurles

idéeschrétiennes,c'est-à-diresur lesidéespratiquesmêmes.Elleestactuellementstériliséedanssa sourceetverssonrésultat.

L'immoralitéa déterminéuneconsommationimpro-ductiveénorme,en dehorsdetoutelimiteéconomique.Cegenrede consommationappauvritdirectementune

nation.Lapenséedela solidaritén'amêmepaséctairé

lesbaseséconomiques.Onnepeutconsommerducapitalsurunpointsansquesurunautreletravailnesedétruise.

Danslastrictevertudurichecommedanslaprudente

épargnedupauvresontlessourcesdelarichessepubli-que.Lasciencedisaitlecontraire.

Mais,parRichesses,il fautentendrecellesquisatis-

fontlesbesoinsdenécessitéet ceuxdedéveloppement,c'est-à-direlesbesoinschrétiens.Quantauxrichessesdevanitéetdesuperftuité,ellessontladestructiondespre-mières,etladestructiondetanaturehumaine.

Onvitlecapitald'unpeuplese partagerendeuxceluiquicorrespondà la productiondesobjetsdenéces-

sité,etceluiquicorrespondà la productiondesobjetsdosuperuuité.Ehbien1lesecondestautantdedérobéaupremier;c'est-à-direqueleluxeestautantdeprélevésurlepain.

Quandparsonimmoralitéunpeupleattirelesforces

delaproductionsurlesobjetsdeluxe,ilaccroitd'autant

sa pénurie.Il arrivequetes massesnopeuventplusréduireleursbesoinsdenécessitépourachetercesobjetsdevanitéainsilapositiondescampagnes.Etlemoment

oùlesouvriersdesvillesnepeuventplussecontenterdes

Page 81: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

t.R&APtTA! (~

profitsdeleursproduits,estceluioùl'onnepeutpluslesacheter.C'estcequiarrivea cetteheureenFrance.

Or,touteproductionnondemandéeestunedestructionderichesse;doplus,unedestructionducapitalet du

travailanectosàcotteproduction;enfinunedestruction,

parJe paupérisme,de la populationqu'ellosuscitaitruinesurruine.Toutedécadenceestrapide.

Ledangerde cettebifurcationducapitalen capitallégitimeet en capitaldeluxe,e~td'autantplusgrandchezun peuplequ'ilest plusavancéoncivilisation.L'énormitédesapopulationluifaitunenécessitedepré-serverdumoindrechoc!oplateauquilaporte.Sit'Ocean

reprenaituntiersdu territoiredoja France,oùlapo-pulationquile recouvretrouverait-ellesa subsistance?Ehbien te!estFévenementqueleluxea faitéclatercheznous.

Quelexv<t)"sièclevienneausecoursdelapopulationqu'ilamisesurlegouffreI

CHAPITREXXVI.

Del'hommequicréeduCapital.

Sile Capitalestlasubstancemémodelacivilisation,s'ilestl'agentdelaprospéritédespeuples,sachonsquile

produit,oul'entretientquandilexiste.

LeCapitatétantunproduitépargnéetemployé,tout

hommequineproduitpasne concourtpasau capital;et touthommequin'épargnepasle détruit,puisqu'il

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68 HYRE PREmEtt.

consomme.11ledétruiten!a limitedosasphèreécono-mique,commeceluiquitravaill'accroîtenlamesuredela sienne.

Lecultivateurproduitducapitallorsqu'aulieud'om-ptoyorsonproduità embellirsonvêtementet sesmea-bles,àenrichirsa tableet sonlogement,il !'ompbieàremettredanssonsoldutravail,det'ongraisoudescon-structionsdeplus. t

Lemanufacturierproduitducapitallorsqu'aulieud'ap-ptiqucrsonexcédantauxdépensesdesapersonneoudesa maison,il l'ajouteauxcapitauxaveclesquelsit feratravaillerunoudeuxouvriersdeptus.

Lerentierproduitducapitattorsqu'aalieud'employersesrentesauxconsommationsimproductivesdesgoûtsdesupernuitc,il lesmetà augmentersonproprecapital,laproductionde sesdomaines,oule nombredoceuxquiy trouventdupainetdutravaildeplus.

D'icil'onvoitquidétruitdu capital.Lacapacitédeproduiredu capital,chezunenation,n'estquelasimpli.citédescoutumeset l'amourdu travail.Développezlespassions,laparesseet la vanitéchezunpeuple,vous!omenezasa ruineéconomique.L'épargneétantlasourceducapital,et le capitalla sourcedet'ametiorationdupcupte,t'cpargneest doncla premièrevertusociale,lagrandevertupopulaire.Leresteestvanité.

Laparessenoproduitpas,la passionconsomme,et lavanitébrû!ofout.Détournantla richessedesonbut,laprésomptionen mènelecourantaudéversoirdolacon-sommationimproductive.Toutcapitalforméendehorsdesrichessesnécessairesà l'entretienducorpsetauxpro-grèsdol'àme,estun prctevementsurcequelespro-ducteursdecesrichesseseussentduépargnerpourenfaireducapital.

Page 83: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

t-BCAttTAt.. (Mf

CHAPITREXXVU.

D<tluxe,oudel'hommequidétruitduCftpità).

tt fautsavoirquelssonttesbesoinsdel'hommepoursavoirquellesdoiventêtresesrichesses.

Hy a pourl'homme lesbesoinsindispensables,sansla satisfactiondesquelsi! n'existeraitpas;3*.lesbesoinsd'amétioration,sanslasatisfactiondesquetsilnesedévelopperaitpas 3"lesbesoiasfactices,ouceuxquelespassionsentretiennentenlui.

i)elàtroissortesdeRichessesI"LesRichessesde~MM!~2"LesRichessesd'amélioration;3*LesRichessesdecorruptioh,Aparlerrigoureusement,lespremièresseréduisentà

laquantitéd'aliment,devêtement,delogementetd'ensei-

gnementqu'ilfautpourentretenirunsaint.Lessecondesseformentdesmoyensphysiques,scientifiquesetmoraux

qu'ilfautpourconduiretouthommeautantquepossibleà ledevenir.Lestroisièmessecomposentdesobjetsquisatisfontlavanitéet lasensualité,dontlapremièredétruit

l'esprit,dontlasecondedétruitlecorps.Lesbesoinsd'améliorationcommencentsur lalimite

desbesoinsindispensables;et lesbesoinsdecorruption,surlalimitedesbesoinsd'amélioration.L'assouvissementarriveoù lasatisfactions'arrête'.Unefoisreconnuela

(t)EtymologieadmirableM«</a< eofaireM!M

Page 84: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

68 JUVREPR-ENtER.

quantitéd'objetsnécessaireàlaconsommationdel'homme,toutcequ'ilajouteluiestnuisible.

Toutplaisirattaqueunorgane.<afnoa~Mtest,à la

fois,leprincipedela morale,del'hygièneet del'écono-

mique.Magnifiquetémoignagerenduaubutdel'hommeceluiqui, au lieude,prendrela Richessecommeun

moyen,enusecommeunbut,péritparlaRichesse.

Or,l'abusdubesoinestcequ'onappelleta'luxure;etl'abusdela Richesse,parlaquelleony répond,estce

qu'onappelleleLuxe.Leluxeestunprélèvementsurcequelecapitalaurait

pus'adjoindrepourunenouvelleproduction.Lapreuve,c'estqu'iln'apointsatisfaitdebesoindepremièrenéces-

sité,etqu'ilauraitpuêtredupremiercoupépargné.Toutluxeest un appauvrissementd'autantdanslesmasses,unetaxeoccultesurlanation.

Pourlecapitald'unpeuple,leluxeestnon-seulementunepertesèche,maisuneflammequipasseparceluiquis'enestservi.Mdétruitdeuxhommesà lafois.Leluxe,enoutre,estunfléau,parcequec'esttoujourssurlegrandnombrequefrappelaretraiteducapital.Leluxe,enfin,estunecatamitopublique,parcequelachutecertaine.du

capitalquiluiestatîecteentratneavecelletoutesapopu-lation)commeilarriveencemoment.

Endeuxmots,voicila théorieduluxe.!t existequinzehommes,ouquinzemillionsd'hommes,aptesà produiredansunpays.Sicinqmillionssontappelésà produiredesobjetsdosuperfluité,iln'enrestequedixoccupésà

produirelesrichessesdenécessite.Lepain,levêtementet letoitdol'hommerentrentdanscotteproportion.

Lesalairede l'ouvrierde tuxoattirele cultivateur.Touthommedeluxeenlèveplusieurshommesla terre,

Page 85: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

L&OAftTAh. 69

""4;6"«.M*)!

ortiondupain,etcommetsurlapoputa-détruitenproportiondupain,etcommetsurJapoputa-tionunmeurtreà samanière.

L'hommedetuxoneconsommepas,it consume.

CHAPITREXXVtH.

).'i<)'tustt'iedctnxo.

Depuiscentans,ona défendul'industriedeluxepartouteslessubtilitésdol'esprit:etl'onsedisaittoujoursprêtildéfendrele peupleNullementcréatrice,l'industrienefaitqueproduiredesformesdèsque,dépassantfalimitedel'utilité,elleatteintcelledelasupernuitc.Qu'cttodonnesadernièrerichesseàl'objet,enl'approchantdonosbesoins,c'estbien.Voicidu chanvre,c'estleproduitagricole;voicidufilet dela toile,c'estleproduitmanufacturier;maisvoilàde ladentelle,c'estleproduitindustriel.Icis'ouvrelegouffre.

ttfautdonneràl'industriesalimite,c'estl'utilité.Cen'estpointlaproductionmanufacturièrequifaitla

sommedelarichesse.Onnepeuttordredufilet tisserdelatoilequ'enproportionduchanvrené;onnepeutfabri-

querdudrapqu'aveclalaineproduite.Toutsortetprendquotitédelaproductionagricole.Dèsquelaspéculationseprésente,le plussouventl'industrieabsorbedutravailsansaugmenterlarichesse.Commeonl'adéjàremarqué,unevaleurdefranc detin,s'élèvedansunedentello,au

prixdetroismille.Les2,999francsd'excédantsontlasommedutravailégaré.

Page 86: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

7~ t.<VR~PMM~.

r.tfQmin~tna~ntntt onf~nmd~tttt~titfMn~tocExaminonscefait,surlequelonttournelescontro-

varsesdot'Rcote:Ceuxquiprétendentquel'industrieproduittoi une

valeur,nousdisentN'est-cepointparnotreentremise

qu'unevaleurd'unfrancestdevenue,en dentelle,unevaleurdetroismille?Surunsi faibleproduitagricole,voyezquelexhaussementsubitdevaleuretdeprospérité.Sansnotreindustrie,ces2,999francsn'exstaientpas.Qu'unetelleindustriedoitêtrechèreàl'humanités'écrieunvieiléconomiste;quederichessesdoiventexisterchez

unenationquidevingtsousfaitmilleécus1Voilàtoutelasciencedeceuxquiprétendentquel'in-

dustrieestla richessedespeuples!Maisfaites-leurcette

questionPendantquecesmilleécusetleshommesquilesga-

gnaientontproduitladentelle,produisaient-ilsdupain?N'etaient-cepaslàautantdeforcesenlevéesàlaproduc-tiondupain,dontellesontfaitprécisémenthausserle

prixenraisond'unnouveausalaire?Celuiquichercheleluxepercelesacdelarichesse.

Si unfrancdelinestarrivéà envaloirtroismille,commentceprixnesepartage-t-ilpasentrele produc-teurdulinetceluiquil'aemployé?It fautdonc,comme

le disaientavecbonsensnos hommesd'EtatavantLouisXV,qu'ilnesoitpasvraiquelavaleurpremièredulinaitaugmente.Ousi celuiquiemployacelinaréellementgagné2,999francs,pourquoitouthommeet

toutenationnesemettent-ilspasàfairedesdentelles?

Nousarrivonsc'estqueles2,999francsreprésententlesdépensesetfraisdesfabricantsetdesouvriersquiont

prépareladenlello.Orcesdépensesnesontquelemon-

tantdesvaleursenalimentet vêtementquiontétécon-

Page 87: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

t.&e~ttAt 7~somméespareux unemasseégalede productionestdoncvenues'enfouirdanscetterichesseimproductive.Onasimplementtransforméuneaommed'o~etsnécessa:resenuneégalesommed'objetsinutiles.LesenfantspenseatqueMidasfutplusrichelorsqu'ilchangeaitenorcequ'iltouchait1

Entrelepeuplequia prodaitpourmilleécusdepainoadechanvre,et celuiquia produitpourmilleécusd'objetsqu'onnetouchequ'aveclesyeux,lequelestleplusriche?

L'industriedeluxeseconstruitdenosruines.

CHAPITREXXIX.

LegrandoMMteauCapitalconstituéestleluxe.

L.épargneannuelleprobableaétéévaluéepourl'Angle-terre,entempsdeprospérité,àunmilliardetdemi.ElledoitêtremoindreenFrancedetoutlebénénceducom-mercedumondeetdeladistancedenosmœursfutilesauxhabitudessolidesdel'Anglais.Néanmoins,unéconomistedistingué,puisquesa pensées'inspirequelquefoisdesréalités,M.MicbetChevaliera penséquelaFranceétaitenétatd'économiserun milliardparan.Etcependant,remarque-t-il,l'annuitéd'unmilliardavect'intéretrepro-duiraitles100milliardsdesoncapitalbrutdansundélaidetrente-septans.HconclutquesinousnesommespasplusrichesenFrance,c'estquenotrecapital,constammentsoutirépart'impot,aétésurtoutdévoréparlaGuerre.

Page 88: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

?2 LtVKEPMmER.

Eh bien,auxjustesappréciationsfo~Eh bien,auxjustesappréciationsfourniesparcet

excellentepensée,venonsajoutercetteexpriméeparun

anciendanscesmots Plus.Guld~«Hn~~<°

Ahs'il n'yavaitdeguerrequecontrel'étranger1La

guerreestautrementuniverselle.Touthommelasoutient

contresonsemblableparlesdeuxennemisqu'ils'estdon-

nés lespassions,néesducorps,lavanité,néedel'esprit.Laguerre,certes,a détruituncapitaltoutformé;mais

dirons-nouscecapitalincalculableque,surchaquepiedcarr~delaterre,leviceaempêchedeseformer?

Prenonsunefaibleidéede cequeleluxea coûteil

notrenation,etdoceque,d'autrepart,luiarapportésa

vertu.

Qu'onfassele comptede ceque,seulementdepuisLouisXV,laFrancoamangepoursesdépensesdoluxe &

etdevicedanslanoblesse,danslabourgeoisieetdansle

peupledescabarets.D'autrepart,additionnonscequelesfamillesrangéesdelaclasseetcvée,moyenne,et in- [)ferieure,ontconstituépour.défrichertesoi, bâtirdes

fermes,formerdesbergeries,ouvrirdesroutes,creuser t

desminesoudeshouillèreset capitalisermêmedunu- B

méraire;puis,comparonslesdeuxadditions.Nousaurons il

justed'uncôtele déficitquivientd'ouvrirnotrecrise;et dol'autre,cetterichesseimmobilièrequinoussoutient

encemoment.

Laparesserefuseradoproduire,la prodigalitéempê-r

cheracequiestproduitdedevenirducapital;maisrien

n'estaussidouloureuxqueletuxe,quiannuleducapital1

toutforme.!) n'ya de pireobstacieaucapitalquele1

luxe.Voilàdonccequeleluxeaempêched'exister.Sachons

0

maintenantceque,commeuneminecffMyabto,tecapi-

Page 89: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

LECAt'!TAt.. vg

talfaitpourletaxe,estsurlepointderenverser.Déter-minonsleproduitdonneparl'exploitationdececapitalduCrédit,estiméavantfévrier,à20milliards;examinonsh quantitédepopulationqu'ilportait,et nousauronslechiffredenotremisère,c'Mt-a-diredelapopulationquesondépartlaissepérirencemoment!

Hommesdovanité,cen'estpas seulementaunomdet'étatdelaFrance,c'estaunomdespopulations,c'estaunomdel'humanitéqu'onvousparle1Vousavezdonneen

pâtureauluxecequiseraitducapital;au vice,cequiseraitdevenunotresang;àlamort,cequidevaitêtretavie Voitàquenoussommespunisparlamisèreducapi-tat,parlamisèredusang,parla misèredelavie.Nousavonsfondé,instituédansla misère;et sonexplosionimprimeà la Sociétéunébranlementtelqu'onnesaitdiresi,encejour,ellerésistera.

CHAPITREXXX.

Tntnsformezle Capitalde)M)[een Cepita)xgrieot<.

ParlaraisonquelerevenudolaFranceestdestinéàuneconsommationannuelle,ceUeconsommationnedoit

s'opérerqu'avecunereproductionsemblable,dumoins

pourno pasrétrograder.H est clairqu'onne peutattendrecettereproductionde la consommationimpro-ductivedu luxe,maisseulementde la consommationagricole,quireproduitdansuneproportionascendantelesforces,le travailet lecapitalemployés.

Page 90: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

74 ~VREPRBMiN~

f~MfWtntt tt'ah~wt nn~ ont h~M~fMn MM~t~~tObservonsd'abordquecethommequimetsonartà

jouir,oest-à-direàconsommerplusdovaleursqu'iln'en

peutproduire,estévidemmententretenuauxfraisdupaysdansladifférencedesadépenseàsa production.Exami-nonsensuiteque,parlanaturedesademande,ilattirele

capitaldelaproductiondesobjetsdepremièrenécessitéverslaproductiondesobjetsdemperftuité.Qu'arrive-t-ildoncsicephénomèneestrépétésurdesmilliersdepoints,etparleshommesquidisposentdelaplusfortequantitéduCapital?.Atoutprix,il fautdétruireleluxeldé-truireleMonde,quileproduitl

Ennemettantqu'àunmilliardla rentenaturelledu

capitalemployéparle tuxeenFrance;qu'àdoux,lesalairerevenantautravailet autalentquiexploitentce

capital,ontrouvetroismilliards.Quoi1troissurneufoudixqueproduitlaFrance! Troismilliards?C'estdixfoislasommeà laquellela Franceserésignaitnaguèrepourmaintenirla religion,lajustice,l'instruction,lesarts,lesmonuments,cequiserapportaitànotreâme.

Cetterévolutionn'auraitf'eMetqu'enattendentlespau-vrespolitiquesquiontmislefeuversl'amorce,quesi le

capitalsacrifiéauluxeétaitdéscejourreprisparlescanauxdet'agricutture,puis,,favorisé,scettéet incor-

porélà parla propriétéau noblesotde la France.

Voyezaussi,dèscejour,cequeseraitcepaysdansun

quartde siècle,combiensoncapitalréelseraitaccru,combiensapopulationseseraitaffermie,si lesdeuxoutroismilliardsqueledoubleluxedupauvreet duricheretranchéchaqueannéeaucapitaldu pain,delalaineetdulogement,et si lesdeuxoutroismillionsd'hom-

mes,enfantsousurt'âge,queleviceravitdirectementi lamoraleetà lavie,rentraientà lafoisdansceterri-

Page 91: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

t.K CAPttAt.78

toiresacro,fondéparlavertuet parlavaleurdonos

p6fM!1

CHAPITREXXXL

OnwtientkCapitatdahHN.

Toutcapitatforméendehorsdesrichessesd'alimen-

tation,dovêtement,d'ameublementetd'enseignement,est,commeonl'avu,unprélèvementexercésurle véritable

Capital,surceluiquiportelapopulation.EnFrance,parexemple,lecapitalinouïconsacrécha-

queannéeà produirevoitures,chevauxetmeublesde

luxe,soieries,dentelles,bijoux,boissonscoûteusesou

enivrantes,etc., auraitpud'autantabriterdeshommescontrelafaim,tefroid,etfournirdesinstrumentsutiles,s'it futallédanstegaindesproducteursfixésausot.

Depuisquela religions'estaffaiblie,lemilliardentier,

peut'ètre,quele peupledépensechaqueannéeenbois-

sonshorsdu besoin,eten chômagedespremiersjoursdola semaine,l'auraitd'autantpourvudanssesvéri-tablesbesoins,et misà mêmede faireautourde.luiducapital.

Leluxe,c'esttouteconsommationouemploidecapitalfaitendehorsdesbesoinsde nécessitéoud'éducation.

Celuiquiabsorbeaprèssonbesoin,quiajoutel'inutileà sonvêtement,ouà samollesseunobjetdontl'homme

modestesaitsepasser,commetuneconsommationimpro-ductive,détruitducapital.Leseulquiseconformeàla

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76 MvnR pttBKtjgR.

In~ enn~~lne~~ 1- 1-loisocialeestle chrétien,tomeilleuragentdoJ'ordre

économique.Il yaunmoyendetransformertoutdesuitelecapitat,

dutuxecncapitatagrico)o:e'esttavertu..nefautjamaisconsumer,parcequelaFrancojamais

neproduiraassez,paréoquelesbesoinsjamaisneserontsatisfaits,parcequ'onn'empêcherajamaisun tiersdeceuxquinaissentdemourirfautedesoinsplusdélicats.Quelaconscienceensoitavertie!quiconque,envaleurs,satisfaittroisfoissonbesoin,empêchedeuxhommesdesatisfaireleleur.L'Evaugitofaitlesmceursduvéritable

patriote.Neprêtonspasl'oreilleauxpersonnesquin'entendent

pointlaquestionéconomiqueparh vertu.Cen'estpasde notreavancementqu'ilssonten peine,maisdoleurproprelucreoudeleurpréjuge.Touthommequiattaquelecapital,parsa penséeouparsesactes,peutêtre unlibéral,un érudit,unétourdi,ce n'estpasunécono-'miste.Lesthéoricienspartent,et arriventcertainementlespremiers,commelechevalquis'échappesanstrainerlechar.

Lesmassesnecourentpascommelosidées,ettosmar-chentcommelesfaits,étendantsousleurspasleterraindupossible.Ah1lesfaits1ilsportentà lafoisl'idéeetsarcatisation!0 Peuplepuisqu'ilen esttantaujourd'huiquis'adressentà toi,reconnaisl'hommequitetrompe!1Tu diras:tibertc!misoro!et lui lacrieradeuxfois.Regardel'Eglise,quit'aimedepuisdix-huitcentsans,change-t-elledemotsavectoi?Observe-leceuxquit'ontfaitdubien,danslecoursdeleurvie,t'abordent-ilsenleflattant?

Queleshommesréftechissentenfin,puisqu'itspeuvent

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t.E CAPtTAt.. f?

tantsouffrirAulieudoprendreladouteardelamainétrangèredesévénements,commelesesctavesduDestin,qu'ilsportentdansleurseinlamainfamitierede!apn-vation,commedesenfantsdeJésus-Christ.Uestsidouxd'êtresaint!Eh quoi êtresimpledanssesbesoinsethumbledanssonesprit?Lasaintetén'estpasloin,elleestcequ'ily adeplusprèsdel'homme.Nousserionsaimésdenotreconscience,aimésdeshommes,nouscon-naîtrionslasourcedelajoie.L'hommenepeutsatisfairesesjouissancessur la terre,iln'ypeuttrouverquele6<!MAeMf.

CHAPITREXXXII.

Ce quepourrait6tmla terre.

Silavertuavaitdominé,voûtons-noussavoircequeseraitaujourd'huilaterre?Sitouthommeavaitécono-misésonvice,voulons-noussavoirquelspectacledonne-raientencemomentleshommes?

Tonteslesfamillescomptentderrièreelleslemornenombredegénérations,connuesouinconnues.Suppo-sonsseulementque,depuislaMonarchiefrançaise,cha-quehommeaitmisencapitall'argentqu'i)abuoujoué,etceluiqu'ileutgagneencesinstantsperdus.Supposonsquelesfttssoientpartisdecepremiercapitalpourvivreàl'imagedeleurpère.tt y a àpeuprèsquatregénéra-tionsd'héritiersparsiècleeh bien,calculezoùcequa-trièmedescendantseraitarrivéMaintenantappliquezici

Page 94: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

7~ HVttB PKBNtËH.

1- "a_ ~x_laprogressiongéométriquedonnéeparlechiffredesqaa-toNcsièctea,otditeslecapitalquechaquefamillepossé-

doraitaujourd'huicnFrance1Cellesquiontplusoumoinsfaitcequ'onvientdedire,

formentencemomenttesclassesnoblesoubourgeoises.Et

cellesqui,jusqu'àcejour,se recommençaientau con-traireà chaquegénération,sontlesclassespopulaireson

inférieures.Enmettantàpartlesfamilles'dontl'agiotageaaugmenté

momentanémentlebutin,examinezcequepossèdentdesfamillescommencéesil y a seulementdeuxsiècles,ou

tnémedopuisdeuxoutroisgénérationsEt,parlà,jugeonsà quetteprospéritéenseraientaujourd'huileshommes,sitous,depuiscettedernièreépoque,avaienteuseulement

lesvertusdesclassesélevées1

Enfin,supposonsquetesantiquesfamillesnesefassent

paséteintesparlerelâchement,etquetavertufutvenue

quelquessièclesplustôtà cesfamillesdedeuxsiècles

donton vientdeparler,et calculonsalorste capital

qu'auraientconstituélesAristocratiespourporteraujour-d'huilesmassesversleniveaudubien-être.Quoi?unecouchevégétatetripléesousl'engrais,le travailet tesconstructionsuneproductionagricolepeutêtredevingt

pouruncommeenChinequelquesheuresdetravailpar

jourpourl'entretienducorps,lesautresconsacréesàl'élévationdet'àme!pourtousenfinlaviequelesBéné-

dictins,placésau seindessolitudes,étaientparvenusà

créer1.Surlaterre,ilya placeà l'entretienetàt'étévationde

touteslesfamilles.Lacultureviendraitdecouvrirleglobe,qu'ilresterait

à la culturedécuplercetterichesseen décuplantla

Page 95: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

LE CAPtT~t. 79

9Meterrevécétate.aoicondnitunemesnresommede cetteterrevégétale,qlliconduitunemesuredusoldepuisunevaleurdedixfrancsjusqu'àMMvaleurdodixmille.Eng&oera),la moindrefamille,dontles

qaetqaesarpentsvatentdemilleàdixmillefrancs,aurait

paencentansdécopierleurvateur.

Or,depuiscentans,quedeviaprishorsdubesoin,devicessatisfaits,deforcesconsuméessansproduire1Auboutdelavie,au boutdessiècles,au boutdescivilisa-

tions,comptezletoat,etvousaurezlechiffremystérieuxqui, danste monde,donneaujourd'huila misèredel'homme.

CHAPITREXXXIII.

SttbftUtationdu créditau travail.

Quandunenations'appauvrit,regardezauxmoeurs.8)l'ondisaittoutd'abordquele capitalesttombéen

Franceen proportionde la Foi,onne le voudraitpascroire.tt fautcependantlecroirequandonvoudrasortirdelà.Telnoussavionsl'étatdel'ordremoraldepuisun

siècle,te!nousauronsl'étatdol'ordreéconomiqueàcetteheure.Autantil nousrestedereligion,autantil nousrestedepain.

Lepaupérismeétaitdanslesâmes;iln'afaitquepas-serdansleschoses.Politiquessi avancés,vousavezcru

qu'onpouvaitattaquerla viemoralesansquela mort

approchâticivousarrèterez-vous?Lechristianismen'aétevcle capitalmodernequ'en

Page 96: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

8~ trvxepMMTEH.

Inspiranttamodérationdanslesjouissancos.Vousren-trezdanslesmoeursantiques,tapopulationrentreradansMschif!resd'a)oM.

L'absencedetoutesaintetéa créélacupiditéchezles

grandset ta dépravationdanslepeuple;la soifet lebesoindecapitalontcréésonamplificationpartecrédit,lecommerceetl'agiotage;puislacupidité,ladépravationet lecréditontcrée,auseindespeuplesmodernes,unemisèrecommejamaisl'antiquitén'enaconnu.Chezelle,lecapitalreposaitsurl'esclave,quinepouvait)oconsom-mer.Quandlechristianisme,abêtissantl'esclave,con(!alecapitalà l'hommelibre,c'estqu'illuidonnalavertu,quiempêchedetropconsommer.Détruisezla vertuparsaracine,quiestlaFoi,ilneresteplusdebarrièreentrenouset labarbarie.

Depuiscentansonn'afaitdeprogrèsquedanslepau-périsme.Qu'onmarcheencoreainsipendantcentans,lescivilisationscroulerontenEurope.Lavoiedeforma-tiondespeuples,c'estlamoraleet l'agriculture,nonl'agi-tationpolitiqueet l'abusducommerce.Danscerègnede

l'industrie,onutdeshommes!omoyen,leschosessontdevenueslebut.

Delà,cefaitquin'avaitjamaisexiste,lePaupérisme!Lastatistiqueeffrayéevintdirequepartoutoul'indus-

tries'étendait,la pauvretéaugmentait.Decetuniqueprobfcmeles économistesauraientduêtre frappésCommentse fait-ilquefepaupérismesoitpartoutpro-portionnéau dévefoppementde f'industrie?Quoi!larichesses'accroitet la misèreaugmenteSi l'activités'estpartoutdévefoppée,lema)vientdoncde la fausse

directionqu'offea prise?Ons'enestenfinaperçuà cefait lepaupérisme.

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t.E OAUTAt. 8<

Lepaupérismea produitdespopulationsd'hommesaussiéloignésde l'humanitéque pouvaientl'êtrelesesclaves.Sil'industriecontinuaitcommeelleacommencé,teshommesnepourraientplusvivre,la populationdis-paraîtrait.Sansl'arrivéedu paupérisme,sanscetarrêtinfranchissable,l'ordremorateûtachevédes'écroulerteshommesretournaientau pointoù ilsétaientavantleDéluge.Commetadouleurdansl'organe,lepaupérismeestl'avertissementdesnations.

Toutlemondeétaitricheen Francedechosesquin'existaientpas. Supposezquatrejoueursdontdouxauraientgagnéplusieursfoisce qu'ilspossèdententretous.Ongagnaitdosfortunessur le papier,maisladépensesefaisaitsurleterrain.Chaquefaillitedissolvaitd'abordsesvaleursfictives,puis,atteignantlesfournis-seurs,emportaitunlambeauauvéritablecapital.

C'estle créditquia ruinécedernierrègne.AvecoO.OOOfrancsenentamaitpourplusde600,000francsd'affaires.Parlecrédit,un capitaldeSO.OOOavaitdoncledroitd'enexposerunde 550,OU01La plusgravedesfauteséconomiquesestderemettrelecapitalauxmainsdeceluiquinelecréapas c'estenignorerradicalementlecaractèreet l'origine.Parlecrédit,sousprétextedes'en-richir,onmetd'abordenjeulecapitalsaisissantepuis,créantdesvaleursfictivesquandil commenceà s'arrê-ter,onpeutcntrainertoutle reste.

Lecréditdoitêtredompteparcotteuniqueraisonqu'ilestuneamplificationducapital.LeCapital,substancedet'amétioratioahumaine,ne provientquede ta vertu.Partout,ila étéplacécommevéhiculedu bien.Quoi1l'hommetrouverait'unmoyend'échapperà la vertu?croyezlacréationmieuxfaiteQuelsgenssagesdésor-

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82 UVREPMMtBH.

maisseprèteraientàuncréditittimité?ceseraitmultiplierlesfaillitesetentrainerpresquetoutlecapitalréel.Ona

eu.la.naïvetédedireàta Tribune<Toutlemondede-r

mandeducrédit,»Or,toutiemondelerefuse.Hommesd'État,qu'estdevenuletravailemployéà un

capitalquin'estplus? Parlecrédit,on peutdévorerlamoitiéd'unenation.S'iifallaitaujourd'huipayeràchacunsa fortune,onne trouveraitquecequ'ily a.

Quedeviennentlesmultitudesquiontfondéleurpainsurcesot?LaFranco,autrefois,ne couraitpasce dangerdanslesrévolutions,parcequ'ellen'avaitpasautantderichessesfictives.Nobleetaimée,ellevitsuccombernonloind'ellelesÉtatsquis'enservaient.

EtcependantFËgtiseemployatantd'effortspourem-

pêcherla formationduCapitalindustrielDepuislesConcilesd'Elvire,d'Arleset deNicée,en 300,314et

32S,plusdedix-huitConcilesontinterditde « prèterà intérêt,»Enoutre,lesdécrétâtesetencycliquesdeplusdequatorzePapes,depuissaintLéonjusqu'àBenottX~, contanathématiséceuxquiveulent«tirerunintérêtde s

l'argentprêté.? » ApartirdesaintJérôme,lesPères, ):

jusqu'àsaintThomaset saintBernard,prêchèrentqu'il Eétait«illiciteensoiderecevoirunprixpourl'usagede

l'argent», citantleDeutéronome,le Lévitique,l'Exode,tesPsaumes,tesProphèteset lessaintsÉvangiles.

Ceprincipereçutsonapplicationen Francependant rneufsiècles,depuislesCapitulairesdeCharlemagnejus- <

qu'auxapprochesdurègnedeLouisXIV.L'Eglise,l'Écri-

ture,lesPères,lesOrdonnancesde nosroisavaient,je s

pense,leurraisonleurraisonmorale,et dèslorspoli- i

tique!Si,conformémentau droitchrétien,lecapitalen

argentn'avaitrienrapporté,oùi'aurait-onaccumulé?

Page 99: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

~ECA~T~L. 83

– ~~– 't~.t~'t ~t I~ *<Nel'eût-onpas,à mesure,introduitdanslarichesse

foncière,pourlaquellel'Églisen'a jamaisinterditle

louage? II eut doncaccrule capitalproduisantlesrichessesquinourrissentlepeupleet lespauvres,aulieudemultipliercesderniers– Franchissantleslimitesquelanatureavaitmisesà l'oretà l'argent,eût-oncherché,parlecréditet lapapier,lemoyend'amplifiercecapital?Eût-onmisainsisurlevidelespopulationsmodernes?

Pendantquel'Églises'efforçaitde couperà sasourcelecapitaldol'agiotage,n'encourageait-elle pasde touscôtéslecapitalagricolepar sespropresexemples?Sesmoines,seschartreux,etlanoblessequil'écoutaitalors,nemontraient-ilspasl'usagequ'ilfallaitfairedesavancesdol'épargneen lesajoutantà mesureau sotQuellerichessefoncière,quedeterresaujourd'hui,si touteslesfamillesdeFranceavaientsuivilescommandemeutsde

l'ÉgliseNotresagessevoulutfairemieuxquelasagessedivine.Maintenantqu'elledétruiselepaupérisme1

Créerdesfortunesfacticesetconsommerréettementne

peutenrichirun État.Eleverdespopulationssurun

capitalabsent,c'estprendrela routedel'abime.DepuisColbert,laFrancea étéfatalementdirigée.

Sitoutnoiremalvientdel'abusducommerce,cetabusvientdelacupidité;etlacupidité,del'immoralité.

Lesgrandesloissontlà.Unepopulationneseformequeparl'atterrissementde la richessesoussespieds.Ettes'augmenteà mesurequeceterritoires'étend.Unenationn'estqu'unepopulationquia créésoncapital.L'étatsauvagen'estqueceluioùleviceempêcheleca-

pitaldeseformer.Malheurà la nationqui selaissedéposersurune

richessefictive1Malheurà l'éboulementdufauxsot Le

Page 100: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

84 t.!VKB PRBMtim.

capitald'unpeupleestcommele pontdu navirechargédepassagers.Le luxeestle verdecalequiperforeendessous.

Lespeupless'écouterontparlegouffredesvilles.Tyr,CarthageetSidon,lespremières,ontenlevédesnationsà

l'antiquité!1Larichessen'estpointpourette-méme,maispourla

vertuqu'ellesuscite.Lesecretde la créerautrementestlegrandsecretdelaruine.Laterren'a étéfaiteavare

quepournousrendreprodiguesdenosbras.C'estcontrel'écorceduglobequel'hommevientgagnersa libertéintérieure.

Silebutdel'hommeétaitlafortune,qu'eneût-itcoûté

Dieudeluidonneruneterrevégétaledoubleetaussiriche

quesonsang?Cemondeestpauvre.Serait-ilainsiau

hasard?Pourquoidonc,enexpérience,lesfaitsvoussem-blent-ilssacrés?observezlepremierdetous,lapauvretédecetteterre1

Ladestinéedet'hommeestd'obtenir,puisdemourir

danssondésiraussitôtqu'ila obtenu.Cardésqu'il(

s'assiedil se brise.Pasde milieu ou noussommes(

icipourjouir,ounousy sommespourcequele Clris- r~

tianismeadit.Enéconomique,laquestionneseposepasautrement.

Ceuxquil'ontdécidéed'aprèslepremierpointdevue,

vontvoiroùilsaboutiront,ttsvousontditquelecom- tmerceet leluxeélevaientlesnations.Et quandds les

renverseront,commentleshommesdiront-ils? )Desnationssontbientombées1c'est-à-dire,despopu- r

LATtONSOKTDISPARUD'UNSOLQUILESAVAITPRODUITES1 t

Quetteidéenoussommes-nousforméedufait?Pensons-nous

quecesoitparlaconquête?Laconquêtenemangepas

Page 101: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

LE CANTAL. 8S

-– ~~M<M~t~~vM~ t~tt <v<a, iatMUUo MM

B.yt)jmp. g

soumeteeuxaut ne oeuvetttnttMmnnMf

CHAPITREXXXIV.

HistoiredenosmoMMet doaotMCapital.

Nepensonspas,commel'indiquentlossavants,quelesnationsviventou meurentpardesloisinHnimentcachées.C'estaucontrairepardesloisinfinimentcon-nues:lessimplesloisdela morale.Del'additiondelaruinedochacunrésultelaruinegénérale.Lacorruptiond'unpeuplen'estquelasommedescorruptionsparticu-lières,sa chuteaussi.Unenationne tombepointd'uncoupdevent.Unarbrenocassejamaisparlepied ilmeurtquandlastérilitéarriveà sesdernièrestiges.

Voulons-nousconnaitretous nosgermesde mort?comptonsparminouslesimpies.

L'irréligionn'estquela mollesseet la cupiditédescœurs.Onfuyaitl'agriculture,où la richesse,fidèleàsoninstitution,noproduitqu'enproportiondutravail.Onseruaitdansl'industrie,où la richesse,consacréeàl'agiotage,produitenraisond'eite-meme.Eh 1commentvoudriez-vousqu'unedoctrinequirenversel'individudanssafortune,qailedégradedanssonâme,nedétruisitpascorpsetâmelaSociété!Les sociétéshumainesviventoumeurentsuivantleshommes.

L'événementdujourn'estautrechosequeleluxedufaitedescenduversle.bas.Laissonsloslois,laissonsles.

leshommesellesoumetceuxquinepeuventplusmanger.Sachons-le:anfondlespeuplesnemeurentquedofaim.

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86 UVRBPREM~.

fa!to trt~nn«o~Tn%on<t<t)ntt )!tt)nfu*<ttttot &maia ofaits,n'accusonspaslesinnocents.Lemalasonfoyeraucoeurhumain.Ce futlà,qu'aprèsquinzesiècles,res-

suscitat'idëepaïenne.LaRenaissances'est alluméedans

ia sattodesfestinsdesRoisavantd'éclaterdansnos

bouges.Leluxeparutà la courde François il

s'embrasaàcelledeLouisXtV.Tristerécitentroismots

ceroicorrompitlaNoblesse,laNoblessea corrompula

Bourgeoisie,la Bourgeoisiea corrompule Peuple.On

enestta.

Ranimésur lavieilleterre,l'espritantiquenousfut

apportéparlescours.Dèscemoment,lebontonnefut

plusdesuivrelatracedessaints,maisdereprendrelesairseuemiaésdestempsdetadécadenceromaine.Dans

cetteréactiondel'hommecontrele pointdevuedivin,onappelabarbaretoutcequineressemblaitpasà l'anti-

quité.Avecla pénitence,l'espritse retira.Lachairse

réveillaetdévora.LesFrançaisavaientétépluspromptsaubien,ilsfurentpluspromptsdanslemat.

LouisXIVeut publiquementdesmaitresses.Unroi,le premier,osaen facedet'Egtisecequenul homme

commeil fautn'auraitalorsosé.Lanoblesseimitason

roi.Sanscefatalexemple,personnen'eûtprisla har-

diessedebriserouvertementaveclesmoeursdet'Ëvangiteetdelachevaleriefrançaise.Puis, mesurequelabour-

geoisiese forma,ellesepiquadesuivreentouspointssonainée.L'exemplearrivaitsi fortquele peupleen

futatteint,lorsque,peu-à-peulescepticismelecouvrant,

il a finiparpasserenpleinsouslesmœursdesesdeux

aristocraties.Ces dix-huitans lui ont fait fairete

dernierpas.Voilàl'histoiredelavertucelleducapitalestlamême.

LouisXIV,parsonfaste,mitlemarteauà nos(inan-

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hECA~TAt. 87Lt0ces.Làfutarrachéecettepierrequidevaitamenert'écrou-

fementaffreux:abandonnantlaviemodeste,toutemaisondeFranceallaitsuivrela Maisonroyale1Lavieaustèreestméprisée,et le luxe,appelérichesso,esthonoré.Alorsles anciennesfamillesquittèrenttes châteaux;onvintrivaliserd'opulenceà Parispoury saisirlesabordsde!acour.Voussaveztoutjusqu'àlafinde LouisXV;puislesmœursfunestesquela Révolutionmitaujour1Lefasteet ladépravationquidétruisirentlanoblesse,dovo.rentsansrelâchela bourgeoisie,laissanttoutunpeupleaffamésurtesolamaigridelaFrance.

Celuiqui,sachantl'aberrationdesclassessupérieuresenFrance,regrettelesévénements,tenons-lepourn'êtrepashomme.

CHAPITREXXXV.

Racinehistoriquedumal:la RenaiMance.

Cesdix-huitannéesdocorruptionflagranteetd'atheis.mesecretontfaità l'ordremoralunmalpourlemomentirréparable.Unsiècleetplusdofausseéconomique,por-tantuntiersducapitalréelsur!omercantitisme,acreusésouslaFranceun gouO'requeriennesuffiradésormaisàcombler.Notreépoqueestunevictime.Il auraitfalluplusquenouspourrepoussercefatalhéritaged'erreurs,devicesetdedettes.

(t)ACMdix-huitannées,ajoutonsenMjoufd'hMivingt-deux,soitqua-fattteaoN6est)ed<Mdeoe< KoDi~L'ËttMM.

Page 104: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

88 HVRRMBNtBR.

r a.r.r. 1L'abusdumercantilismeasoulevécontrelapropriété,

c'est-à-direcontrelecapitalconstitué,uneréactiondont

le termepourraitêtreceluidolaSociétémême.Cette

réactionpeutdevenircontrecettesecondecolonnedela

civilisationcequelaRéformea étécontrelapremière.Cartecapitalestdansl'ordrephysiquecequ'estla Foi

d,ansl'ordrespirituel.OrsilaFoi,conditiondelaviede

notreâme,reposesurl'autorité,lecapital,conditionde

lavieducorps,reposesurlapropriété.En1500,onvoyait,desmœurspaïennesrestéesdebout

souslesidéeschrétiennes.Iln'yavaitpasà réformerla

Foi,puisqu'elleétaitcomplèteetvivante,maislesmoeurs,

quelalumièredolaFoimontraitévidemmentmauvaises.Laréactiondépassasonbut;lesviceschezlaplupartde

ceuxquiprofessaientlesidéeschrétiennesattirèrentlaréactionjusquesurelles.Demêmeaujourd'hui,laréforme

n'estpasdanslapropriété,maisdansl'abusque,malgréelle,onfaitencoreducapital.Bienloind'atténueroude

réduireledroitdepropriété,ilfautl'augmenterett'éten-

dre maisloindeconduirelapropriétéautermepaïende

l'abus,il fautlarameneraubutchrétiendel'usage.UnProtestantismeéconomiqueesttoutcequenous

avonsà conjureren cemoment.

Veillons-yeniSOO,il s'agissaitd'êtreaussichrétien

parlesmoeursqu'onl'étaitparlesidées;ils'agitaujour-d'huide ne plusêtrepaïenparlafortune,quandonne

l'estplusparlacivilisation1Desguerresaussisanglanteset pluslamontablesquelesguerresde religionnousmenacent.Quedeviendraitun paysoù, pondanttrois

siècles,la propriétésubiraitlesortdela FoiPeut-on

imaginerunétatéconomiqueanalogueàl'étatmoralquele scepticismea fait?c'est-à-direnotrepopulationen

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tKCjA~TAt;. ?

France,suivantlaphasedesoncapital,redescendant,souslecouteaudelamisère,dansseschiffresdei5001

Ignoronscequ'enarchitecture,enpeinture,enlittéra-

ture,onpensedelaRenaissance;maisicicequel'onest

obtigodedire,c'estqu'ellea ététadestructiondel'ordré

économiqueenFrance.Filleposthumeda paganisme,elloaramènelanaturepartoutà laplacedeDieu;partout,conséquemment,l'appétit,quiconsomme,à laplacedelavertu,quis'abstientFut-ilunlettréenEurope,philo-sophe;savant,publiciste,quin'écrivit« LaNature»LanatureeneOetrégnaitdanslescaattrs.LaRenaissancen'estautrechosequeleretourdol'antiquité.

C'esticilagrandecachette;fouillons-la,etnoustrou-veronstoutd'abordtepointdevuehumain,puistoutce

qu'ita dûproduire.DelàsortitlagrandeProtestationc'est-à-direcelledo l'espritprivéde l'hommecontre

l'espritinfinideDieu.DelàsortitleLuxec'est-à-direlarichessepriseauxbesoinspourêtreaccordéeauxsens.Delàsortitle Césarisme:c'est-à-direl'investiturechezunhommede la Souverainetéde Dieu.Jusquelàlesnationsvivaientsur la foien leursprincesceux-cin'avaientpointeul'idéed'usurperlaprérogativeessentielledonnéeparJésusàt'Ëgtise.Césarisme,absolutisme,gal-licanisme,nefurentqu'unemêmeusurpation.Détestable

impostureconférerau capricede l'hommel'augusteinfaillibilitéduVicairedeJésus-Christ,transporterdansla policeleflambeauallumépourconduiresûrementtesâmesjusqu'àDieu1

Laraison,lascience,losbesoins,tessens,toutparladelégitimité.Oui,toutdevintlégitimechezl'homme,exceptécequil'est.Cemot,fausséen politique,nofut,commeailleurs,quel'achèvementdupointdevuehumain.

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90 ~VKBPRRM~ER.r M < < < tLaRévolutionfrançaiseen futladurepunition.Elle

n'apointfini.SielleavengelaSociétédet'feovreimpiedu gallicanisme,opéréede 1600&HOC,la nouvellerévotutionnousvengeratoutà ta foisdeserreurssorties

partorrentsdecettedoubleusurpation,cellecommise

parlasouverainetépolitiqueetcellecommisepartaraisonhumaine.

Voltaire~sanss'endouter,futlepremierécrivainqui,emportéparcemouvementimpriméa l'opinionparlesroisetparlesparlements,opéradanslasociétédomes-

tiquelarévolutionquelesprincesavaientfaitedanslasociétépolitique.CequeVoltaireetledix-huitièmesièclefirentdansl'ordredomestique,cequelesPrincesfirentdansl'ordrepolitique,Luthert'avaitfaitdansl'ordrereti-

gieuxdesortequel'athéisme,autrementditlepointdevuehumain,agagnélaSociétéparsestroiséléments.Commentl'ordreéconomiques'enserait-ilpréservé?

Nousensommeslà.Queldespotismepourraitréduirecetteanarchie?Quelcoupde foudrepourraitensuitedétruirecedespotisme,etquellerévolutionpourraitnous

guérir?2

Touts'yprêteencemoment.

CHAPITREXXXVI.

Juste:coM<iqMnMs.

LesRoissesontfaitsDieusurlaterre;leshommesàleurtoursesontfaitsroisdevantlesRoisetdevantDieu.

Page 107: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

LECAPtTAL. 91

ignédestemples,toursangreconduitLeurcasurloséloignedestemples,loursangreconduit

l'infamiesoustetoitdomestiqueet lastérilitésurlaterre.Partoutilssosontcouronnésdestroisvicesissusdola

paresse;aucunechairn'aassouvitourvanité.Lofeudes

saturnalesalluméenhautlieu,coulaitcommeduplombfondusurlestêtesdola foule.Maintenantvousdirezà

Dieudelarendrechrétiennepourvous1

Ilnes'agitplusdedétournertelou(etbrasdel'erreur;leneuveentierremplitsesbords.On peutla diretoutedansunmot L'hommesechercheau lieudoDieu.On

peutaussilarendreéconomiquementL'hommen'aquelapenséedejouir.Lecceurn'estpluspouraimerDieu,

l'espritn'estpluspourleconnaitre,lecorpsn'estplus

pourle servir;maispouraimer,connaltreet servir

l'homme.Dotellesortequeceluiquiparleà cetteheure

ainsi,a toutà faitl'aird'unenfant.

L'hommeadémontépièceàpiècelechristianisme;etil

l'aremplacépièceàpièceparl'erreurquiluicorrespond.LaFoin'estplusledondesapenséeà Dieulamorale,le

sacrificedesessens;et lasociété,ledevoirinscritavant

iodroit,commel'âmeavantlecorps*.Existantpourlui-

même,l'hommeneconservequedesdroits.Orlepremierestledroitaubonheur.

Est-ilmalheureuxouméchant?lemat,nesortantpointdesanature,ne peutprovenirqued'autruiL'homme

naitbon,laSociétéle dépravel'hommenaftlibre,la

loilemetdanslesfers;l'hommenaitriche,etlesinsti-

tutionsl'enfermentdanslafaim1 Etquimaintientcette

société,cetteloi,cesinstitutions?Deshommes.Quicor-

(t)Dudevoirnattledroit;delaresponsabilitéder&meYn.t'vMdeDieunaitl'inviolabilitédet'hommetM.tbdeM!MmMaNcs.0~apthlaqttMtioaparl'autreboutpourlabriser.

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92 nvKBpKEtfttsa.anmnif enn ~ntnnw~ nni iiâlnnwn.w .m.lnn~.l9rompitsoncceur?quidétournasavotent?quiaveugtasagrandeintelligence?Deshommes.Enfinquiretientson

pauvrecorpsdansiamisère?DoshommesDopaisAdam,

quelqueshommesseulementontempech6legenrehumaind'entrerdansl'âged'or1

Dèslors,qu'unerévolutionnousdélivreà jamaisdeceshommesL'orgueiln'estpasnotreennemi;laSociéténefutqu'unemarâtre;sonobjetn'estpointdereeondutrelesâmesréparéesà'Dieu.

Larévolutionsefit.Elleéclataen89,reparuten1830et dèslorss'établitenFrance.

Lepeuple,en Février,futtoutravid'entendretant

d'éloquence,et,peuaprès,toutsurprisdocequelepainnevenaitpas.Il semontrait,onlenattaitilmurmurait,onluiparlaitd'unesouverainetéétornette.Onpréparaitpourlui unedestinéedorois.Lanatureallaitleservir;ceux

quienavaientfermétesclefsdevaientêtreliésàsonchar.

Cependantla misèresollicitauneentrevue;là finitlalunedemiel.

Vousdeviez,incontinent,rendretoutcepeupleheu-

reux,etsa misère,parmalheur,seraégalean chiffreducapitaldévoré,mu)tip)i6parl'anarchie!Vouscouriez

prendreen mainla politiqued'unenation,et vousneconnaissiezmêmepassasituationéconomique!1

Vousavezdéclarél'hommelibre,sansdirecommentil

le devient;vousavezdéclaréleshommeségaux,sans

diredevantquiilsl'étaient;enfinvouslesavezdéclarés

malheureux,sansdirecommentcetasefaisait.L'homme

vousréclamedoncetsaliberté,etsonégalité,etsaféli-cité.Cepeuplenevousdemandeabsolumentquela lo-

giquo,commentlaluirefuserez.vous?Vousavezdétachelapolitiquede la morale,puisla

Page 109: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

M CAPÎTA~ ~3

~M~ <h~ ~t~tA~A ~A tM~h~tteA ~A )<tmoraledeDieuvousavezdetacteta richessedé ta

vertu,puisla vertudelaFoi à quoitest'attaoheM~-

voos?VM9dMioBlafoulesouffranteque-deshommes

pouvaientlasoulager,etqu'ilsnelevoulaientpas.Cette

foule,encoreunefois,nevousdemandequetalogiquecommentlaluirefuserez-vous1

Vousêtesembarrassés?Remettex-vous;depuiston~

tempsvosdoctrinessontmères,et toutelaportéeest

vivante.

CHAPITREXXXVII.

Mtu!t<tttdupointde vue humain.

UneplumesuNsammentétoquentea commencéun

livreainsi~M'c~-ccquelapropn~?C'es< vol.Par

quelprincipeétait-elleenvisagiséedansvosccearsquevous

nesûtespasrépondre?

Depuisseptans,pasunéconomisteparmivousn'a

commenceainsian livre:Qu'est-cequelecotKMMWMM~

C'M<vol.Vousavezdénouétoutprincipedivin,cher-

chezvotrelégitimitésurlaterre!1Rousseauconduisitdansuneformuletoutelapensée

desontemps;alorsil eutla logiquepourlui.Et le

CoM<ra<Mc<~arrivantsurleterrainavecsonimpossibi-titépratique,produisit93.Vousméritezan 93économi-

queetvotrecorruptionledit.Vousn'êtespascapablesdel'éviter;etcesontlesfaitsquit'ajoutent!1

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Û4 ttV~BPMmtM.

Aujourd'hui,lesSocialistesontlalogiquepoureux.ïtsn'ontditquedouxchoses.

Haontdit:L'hommeestioi-baspourjouir.Trouvezdansvotremoraleleprincipequidoitlesconfondre1

Ilsontdit 'fouslesbienssontdonnésparla nature.Cherchezdansvosagiotagesl'argumentquidoitleurrépondrel

Vousn'enavezplusletemps.CesdeuxparolesportentlaRévolution.

L'hommeétantné pourjouir,quiafaitunedifférenceentrete richeet le pauvre,si cen'estla possessionducapital?Larichesseétantdonnéeparlanature,tousleshommesn'ont-ilspasunégaldroitausolen naissant,commeàlalumièreetà l'air?

Prouverez-vousencemomentque,dép6tsacrédelavertude nospères,le capitalaussibienquelaterre t

végétaleestunproduitépargné?Prouverez-vousquelechristianismedonnalavéritésurl'hommeendisantqu'il

1

n'estpointicipourjouir?Onn'auraitmêmepasletempsdevousleprouverà vous-mêmes1 n

Lamisèrecomptelesheures,sesbétiorssontcontrevosportes1Et cechampdemespèresremuéde mes

propresmains,cechampquirenfermelourscendreset

pourla fertilitéduquelje voudraisajoutermonsang,porteracejourcommelevôtre. Aprèsla maindelamisère,lepiedpeut-êtredel'étranger;c'estvousquej'enremercierai

Vousavezentendula voixd'Attila,seshordesnepeuventtarder.t)nefautpastantdechosespourouvrirunerévolution;itsuintd'unmotclair.Loshommessontmalheureuxdites.leur;queparmieuxily adeshommesquiensontcause.

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tBOAP~At. <?

0 i. n_

L'explicationchrétienneétantfausse,vousferezappro-cherlavotre!

Lelivre,qu'onvientdonommerest ânepuissanceen

cemomentenFrance.II a unsiècleet toutevotretogi-

quepourlui.Lavéritableerreurestsimple,c'estune

négationdetoutelavérité.Celivrealavéritableerreur1

Unmotaussipeutla détruire.Maisil faudraitchangervosprincipes;etc'estcequevousnevoulezpas.Cet

hommeestplusfortquevoustous:il estvotredernière

conséquence.Cethommequevousanathématisez,c'est

vous-mêmes:vous-mêmesenreligionet vous-mêmesenmorate.Seulement,vousnevoushâtiez,pasd'allerjus-

qu'àl'économique.Maiscetespritlogiqueet franceut

besoind'arriveraufait.

Vousaviezcréelepointdevuehumain,etc'estluiquivousy faitentrer.

Si legenrehumaindoittravailleret gémircomme

depuislecommencement,silesloisnepeuventassurer

du pain,si touthommedoitperpétuellementvoirsa

familleexposéeàpérir,Dieuestlegéniedumat1Etpuis-

que,surla foidudéisme,il ne faut pluscroireà la

Chute,etquedansl'originelemalnesortitpasdel'hom-

me,ilestclairqu'ilsortitdeDieu.Louezceluiquirendla

penséequirestaitaufonddevoscœurs1Cen'estplusteHÉMT<!quiestla loidel'homme,mais

l'Égalité.Horsdupointdevuedivin,oùseraiteneffetle

mérite?Aupointdevuedel'homme,t'Ëgatitéesttoute

naturelle.Ici,laliberté,mèredumérite,doitdisparaitreelleestlasourcedetoutel'inégalité.N'a-t-ônpasannoncé

quelalibertédoitêtresacrifiéeauxbesoins;c'est-à-dire

quet'amedoitêtresacrifiéeaucorps?Sileshommesontici-bastonslesdroits,c'estlaSociété

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86 LtVRepMMUtH.

quicontractetouslesdevoirs.S'ilssontégauxdevantledroit,ilssontégauxdevantlepain.Lesrévotationspoli-tiques,quidonnentdestitressurlepapier,sontbienpourdestégistesmaisla foule,quiportela faim,arrive,letitreenmain,surunpointplussubstantiel.Dudroit&lapossibilitélaconséquenceestbonne.

Lui-mêmevousa prévenuLesocialismea raitlarévolutiondeFévrier)vosquerellesparlementairesn'eas-sentpasébrantetesmasses.Alors,vousavezri. Ilvouspriasimplementdene pasrireaujourd'huidecequivoustuerademain.Oui,ilnousfallaitcethommepouracheverlédix-huitièmesiècle,etentrainerlamassedel'erreur !t nousaditqueFévrierétaitla liquidationdel'anciennesociété;iladitvrai,laliquidationdudix-hui<tiémesiècleestouverteaujourd'hui

Aucundevoséconomistes,aucundevosjurisconsultesnesauraitrépondreàcethomme;ilfautretourneràMoïse.CetuiquiécrivitEnimhomononera<gMtopMweM'terram,conçuttoutelanotiondumériteetdelaliberté.Il estvraiqu'ilconnaissaitlanotiondelacréation1

CHAPITRE XXXVIII.

Lesolde laFrM« est ttt~aé.

Les hommes, dans leur méfiance,ont cru que !o chris-

(t)CdMmMttcetMMh'tMtle servicequeottfe)o<)qMe~btde rendretLeshonnêtes,lesbourgeois.)Msceptiques,touslesB)ade Voltairenepeu-veutfaireunpM plus,ih atieiodraleatcethomme.Il. KviMdMnt'MiotOMntensilencesurteaMpM.

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t.tt CAPtTAt. 97

tianismeétaitfaux.Ilsontdit,t'hommenattbon ilsont

dit,ilestici.baspourjouir;ilsontdit,la richesseest

toutefaite;ilsontdit,tousyontunégaldroit;ils ont

dit,il fautégalitédesalaire;et t'oaouvritlesateliers

nationaux.Etqu'afaitl'hommebon?!tafaitcommeleSauvage,

il s'estcouché.déclarantquec'està laSociétédole

nourrir.Silaméthodeeutétégénérale,lepainmanquant,

ileut fallu,commedansl'antiquité,forcertesbrasaa

travail.Eh nousyvoilàdonc. Outechristianisme,ou

l'esclavage.L'absencedelumièreséconomiquesvéritablesfaitfaire

touteslessottisesenFrance.Lesdécretsetprincipesquiontportéatteinteaucapital,lapropriété,età latoides

contrats,détruirontensecretletravail.Posonscetteques-tion Quioseramaintenantfonderunegrandeindustrie

enFrance?Onapris,entout,lereboursdeladoctrine

surlaquelles'estétablicegrandEtat.

Quantàl'agriculture,onsentqu'unemenacepèsesur

leCapitàlquerenfermelesol.ToutpropriétairedeFrance

vafaireceraissonnementtriste:Commelegouvernement

deJuilletétaitmenacéparcequ'onappelaitlaRépu-

blique,qui t'a renversé,de mêmela Républiqueest

menacéeparcequ'onappelleleSocialisme,quiunjourla

renversera.LaSociété,d'unpointà l'autre,seramiseen

question.Ajouterai-jemesépargnesàunchampquipeut

m'êtrerepris?Toutcapitalausoleils'amoindrirac'est-a-diro,que

lesoldelaFrancediminuera.

Leseulfaitdecettecrainteestunecalamitépublique.Lanatureen resterafrappéecommed'an fléau.Cette

craintevatenirlecapitalstagnantenFrancependant

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99 Hv~iEfREMtM.

plusieursannées;promenercooséquemmentautourdela

populationle fertranchantdelamisèrependanttoutce

tapsdetemps.Réfléchit-onà lasubiteinextensibititéda

capitalsur unepopulationdontt'étaoestd'unmilliond'âmestouslescinqans?

Et touten mémotempsvousvouliezlaguerrevousvouliezaugmenterl'impôtvousvouliezensecourirla

productiondu luxe;vousvouliezdëcimerlapropriété,soutienuniqueducapitalvousparliezmêmedeleminerde plusieursmilliardsdepapierhypothécaire1 cequiprouvequevousignorieztout.

Lepapierhypothécaire!c'est-à-direlemoyen,auseindonotrepaupérisme,demangerdeuxoutroismilliardsdeplusaucapital1 a

Songez-vousquela Franceestsortiedesassignats,qu'ellea fournilesguerresdel'Empire,soldédeuxfoisla

rançonde l'étranger,remboursélemilliardd'indemnité,etqu'ajoutantseptfoispeut-êtrecesdeuxdernièressom-

mes,ellepaieencemomentdesa misèreledéficitdu

capitalindustriel?Toujourspayer,n'habituepascelui

quipaie,maisledétruit.

Avecsesi2 milliardsdedettesintestines,avectesiS milliardsquelecapitalfictifducommerceluiadévo-

rés,avecladépréciationquimineles47à SOmilliards

qutluirestent,avectes2 milliardsd'impôtsquinous

frappent,iln'existeplusdebienréelquele sol.Cesolest commeun lambeaudelaFrancesurlequelnoustachonsdenoustenirencoredebout.

Etvousvoulezledéchirer1Lemoyenestenvosmains.Cen'estpasl'invasionque

redouteleplusunpays,l'étrangern'emportepaslesotcen'estpasla guerrecivile,elletueparandeuxcents

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t.KOAt'tTAt.. 99_a_- fi-

foismoinsd'hommesquela misère.Cemoyen,c'est

d'annulerlesot tui-memeen étouffantla propriété,so!t

enlajetanfsoustescettédel'hypothèque,soitentapara-

lysantparl'impôt.Lejouroùlesol,lequeln'estquelapropriétécultivée,

oùlapropriété,laquellen'estquelesolcrééetconservé,seralivréàceuxquinel'ontpointenfanté,vousenten-

drezdenouveaulademandede lamarâtreau tribunal

deSalomontHommesdol'illusion,voulez-voussavoircommenton

tocultivera?Toise:l'ouvragedeschantiersnationaux

Voulez-voussavoircommentonlemoissonnera?Ouvrez

lesrèglementsdosmoissonscheztesesclavesatTranchis.

Etvoulez-voussavoircommentonconsommera?Exa-

minezquelletempéranceacceptalèsbonsde viandeet

devindespremiersjours.Parl'impôt,parl'emprunt,parl'hypothèque,partout

pillagelégal,touchezà lapropriété,et vousaurezdétruit

l'impôt.Sommes-nouscommedesenfants?Parquile

ferons-nouspayer?Quinouspréparecetexcédantsur

sesbesoins?Oùsaisirons-nousceluiqui,nefaisantpas

d'épargne,n'otTriraaucuncapital?Noutgtisscrons-nousà t'entréedesabouche,danssonvin,danssaviande,à

lafenêtrequ'ilouvre,aucuirqu'ilmetàsespieds?Toutdéplacementderichesseestunepertederichesse.

Etlefaitestd'expérience.Quepardesloisinsenséeson

déplaceunepartiedu capitalde laFrancopourélever

leniveauailleurs,avantpeulapopulations'écroulerade

plusieursmillionsd'hommes.Voséconomistesviendronte

aprèstaconsoler1

Hestunechosecertaine,maisdontneserontjamaisassezconvaincusceuxqui nesesontpasfaitdepuis

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MO b<VREWM~R.~M~~M~Mt<~)k~H*~J~J)~)L~–~longtempsunehabituded'observer.C'estque,danscemondeprisenbtoc,touteslesfamillesquienontconduitlesaffaireset tenula civilisationfamillesprincieres,militaires,savantes,propriétaireset rurales,étaientaufondlesmeilleuresdu genrehumain,11a bienfallu

quetoutefamilleaitcommence)Cellesquitenaientles

sommets,nes'ysont-ettespasélevées?it enestainsidetouteclasseetdetoutenation.

Non-seulementlesautresfamillesprisesen masseetadmisesàla positiondespremièreseussenttoutdévoré,maiseUesn'eussentriencrée,eteussentettes.memesdis-

parudelaterre.Pourquoireste-t-ilencoreunemoitiéduGlobeenfricheetdanslabarbarie?

Undéplacementuniverselèn Europeneseraitqu'unrenversementeuropéen.!t fautdeschangements?Oui,beaucoupdanslesesprits,peuencoredansleschoses.Onsemblepenserlecontraireonessaiera.Maiscommel'or-

gueilsetrouvel'instigateur,etnonlesentimentchrétien,ons'ouvriradelongsrepentirs.Cemonden'estplust'œu-vreintactedeDieu,maisbienla suitedelaChute. Dé

là, surtoutdanslesinstitutions,laprofondeurdupro-verbeLemieuxestl'ennemidubien.

Detal'erreuret ladouleurdugrandpoète.Hs'atten-daità rencontrerdanstousleshommesdessentiments

quin'ysontpas.

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t.E CAPttAt.. i0i

)0HttUBHtCttiUUiUiOauu MptUUttMu~tt~" ~–––

tt.FMfç.

CHAPITREXXXIX,

LaPropriétéestle ~Mrveit-duCapital.

Lesnationsn'onteu aa fondqu'unsoin,celuide

protégerla grandeindustriedu'Capita).Selonqu'ellesyontréussiparlavertuetparlesprogrèsdelalégislation,ellesse sontétovéos.Leurdéveloppementfat partoutceluidelapropriété.Etc'estellequevosprojetstendent

àrestreindreouàendommager1

Toutcequenousavonsditdu capital,il fautledire

delapropriété,surlaquelleil repose,danslaquelleilest

recueilli.Avantla propriété,iln'existepointdecapital.Parminous,horsdela propriété,le capitalà l'instant

mornes'évanouit.Et nousle savons,sans!e capital,

plusde travail,plusde !iberté,plusdescience,plusdo

civilisation.

Lecapitaln'estpascommeun toutquipeutsedé-

fendre.Cen'estpasun Océanquireprendà toutinstant

sesHots.Lecapitalestcommela gouttede rosée{brmée

surchaquefleur,au piedde chaqueplante.Disséminê

surtantde points,chacunedeses parceUessacréesa

besoind'undéfenseur.C'estlepropriétaire.Devenuun

aveclecapital,ill'entretientdesaproprevie.

Portésurlesbrasdu travail,sonpère,attaitésurle

seindelaprévoyance,samère,ce filsdel'hommegran-dit.La familleleconservecommesonpropresang,elle

letransmetcommesonhéréditémême.C'estarracherl'en-w

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403 f.tV)!E fttENtE)!.

<aotà sa morepourle remettre&FetraMôttantà sa mèrepourle remettreà l'étrangère,quedo

conHerlapropretéà celuidequiellen'estpasissue.

Letermedel'ordreéconomiqueestla propriété,fixa-

tionducapitalLongtempsencorela liberté,sourcedo

l'inégalitéhumaine,en laisseraperdrele flotpar~edésordre,par ledérèglement,mêmeparle salaire,ca-

pitalnonassis.Dèslorsau lieud'atténuerledroitdo

propriété,travaillonsà l'accroitreet à l'étendre.Que

chaquehommeformeautourde luicetatterrissementde

lavertu.Lecapitalestcommeunuaide,etlapropriétécomme

levasequilecontient.Attaquer!apropriété,c'estdonner

uncoupsur levase,etvoirle fluidesocialserépandredansledésert.

Pourendonneràtous,il nefautpasbriserlevase,

maisl'agrandir.Loinde répandrelecapital,il fautle

recueillirencoreparl'épargne;loindeluiouvrirlaportedelajouissance,il fautlaluifermerparlavertu.

Quandle capitalseraplusgrand,un plusgrandnombreenjouira partoutilescorteraletravail.Lepar-

tageducapital,encejour,neferaitquequelquespauvresdeplus.Ledéplacementde lapropriétéprécipiteraitte

capitaldansles canauxquine l'ontpointrecueillini

conduitjusqu'ànous.

Sil'ondistribuaitautravaillemilliardetdemienviron

delarenteet du prjfttrevenantauxrentiers,auxpro-

priétairesetauxentrepreneursde Franco,la quote-partdochaqueouvrierpourraits'éleverded2centimes.Mais

ce faitanéantiraitd'ùnseulcouple capitald'approvi-sionnementet suspendraittouteentreprisepourl'année

suivante.

Réglerlessalairessur lesbesoinsseraitunechosesi

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LËc~Ât. i0~

bellequeceseraittouchertebut.Maisquirégleraittesbesoins?Lavertuseuleacepouvoir.Parmatheur,sionconsultelosbesoinsdel'homme,ilsdépassentdeuxoutroisfoistoutsalaire.Silemaitredansl'antiquité,siplustardleseigneur,siplusrécemmentlepropriétairen'eus-sentpasétéunobstacleà latotalerépartitiondespro-duits,il n'yauraitpasun poucecubede capitalsurlaterre1

Lecapitalcommençale jouroùquelqueshommes,

ayantsatisfaitleursbesoins,eurentla possibilitéd'épar-gner.Si ta propriétén'eutpasimmédiatementsurgi,tesbesoinseussentéternettementétanchétes produits;cecapitalprécieux,quifaittoutt'avenirdel'humanité,neseraitpasencorefondé,nousserionsàl'étatsauvage.

Lecapitalsuitlaloidel'irrigation.Lacomparaisonest

frappante.Unefaiblesourcesortdeterre;cefiletd'eauestabsorbéparlestroisouquatremètresdesotquit'en-tourent.Creusonsunbassinpourle recevoir,et bientôtleOotaccumulécourtarroserunesurfacedohuitoudixmillemètres.L'eaurevenantau réservoir,l'opérationrecommencesanscesse.Quele préd'alentoureût de-mandéladestructiondu bassinquiretientseseaux,ettroisouquatremètrespourrissouslesjoncsremplace-raientlaféconditéd'unhectare.Lapropriétéestleréser-voirducapital.

Cheztessauvages,où règneuneégalitéinflexibledevantlanature,lechefne parvientpas&constituerun

capitalpourcommencerunenation.Lecapitalfut le

noyaudotoutempire.C'estenrompantla tristeElgalité(telanaturequelaSociéténaquit;etl'hommeentradanslavoiedumérite,oùil trouval'équité.C'estpourquoitacharitéestlasuprêmeloidelaterre.

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i04 UVRBPMEMtER.

Pourprotégerle travail,protégeonsplusquejiPourprotégerle travail,protégeonsplusquejamaistecapital.A mesurequelelevierestpluslong,tebras

acquiertplusdo.puissance.Vouloirqu'onsacrittciecapitatautravail,c'estcompatirpouraujourd'huià ladouleurdecedernieret l'anéantirpourdemain.Aatotal,c'estlepropriétairequiabusele moinsducapitalc'estlui

jusqu'àcejourquil'aformé.Le travailleurenabuseraitbiendavantagec'estluijusqu'àce jourquin'arien

épargne!Lesclassesrestent,leshommesquilescompo-sentchangentcontinoettement;elless'entretiennentsanscessedecequ'ellessont,ouselonleursvertus.LaSociétén'estqueletourbillondesmérites.

CHAPITREXL.

L'accroissementdeh propriétéamiineceluidessalaires.

Pluslecapitalestconsiderabtorofativemontà lapopu-lation,pluslesalaireestélevé;carlescapitauxsefontt

concurrence.Or,l'accroissementducapitaln'estquel'ac-croissementdelapropriété.

Lecapitalfaitlavaleurdutravail.Parlasimplicitéde

nosmceurs,attironslecapitalsurlaproductionnécessaire,chassons-lepeuà peude,la populationsuperflue,làest

lesoulagementdupeuple.Qu'onretourneentoussenslaque&tiondel'amélioration

duplusgrandnombre,ellerentreratoujoursdansco

premierprincipeaccroissementducapital,c'est-à-dire

delapropriété.Qu'onretourneen toussensla question

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t,ECAPITAL. iOS

t dacaptta),ctforentreratouioarsdansdel'accroissementducapital,ottorentreratoujoursdanscesecondprincipeformationdu capitalparla vertu.

Epargnons-nouslajouissance,soitparuneplusgrande

productiondo travail,soitparunemoindreconsom-

mationdesonproduit.Cesontdeuxvéritésuniversellescommelesnations,

démettescommelamorale,quifaitleurloi.Siceuxquiveulentgouvernerlespeuplessontdossages,ilslesdiri-

gerontdanslavoietracéeaugenrehumain.Quoiqu'itsdisent,tegenrehumainestunêtresobre,puisqu'ila été

déposenusurlaterre,etqu'ily alaissetoutcequenous

possédonsaujourd'hui.L'aspectdessoulfrancosduplusgrandnombrea fait

croirequ'ity avaitunerépartitionavare.Carbeaucoupignoraientà lafoislasourceetlaquotitédelarichesse;ilsla croyaienttedond'unenatureinépuisable.C'est

iciquevientlastatistique,chiffreterribledelamorale.tt n'ya pourl'hommesurlaterrequelesbiensquesa

vertului a remis;et toutindividusetrouveprisdanscetteloi.

S'ilfallaitrépartirlarichesse;nonplusselonlajustice,mais,commeon l'ademandé,selonlesbesoins,toutela

richesseactuelle,ptussaracine,lecapital,seraitabsor-

béedansquelquesmoislapopulationmourraitdefaim.

LasommedurevenudesquatreËtatslesplusrichesdel'Europenesuturaitpasmêmeà satisfairetouslesbesoinsquisontenFrance,Ilsnedonneraientà chacundenoosque800francsparan.Or, est-iluncélibataire

ayantàdépensercottesomme,c'ost-a-diro,3 fr.20c.

parjour,quicroietoussesbesoinssatisfaits?

Leséconomistesnouveauxontcruqu'ilsallaientenri-chirtousleshommesen décrétantuneaugmentationde

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406 ttVRBFRBMtBK.

salaire.C'estuneaugmentationde caoita!asalaire.C'estuneaugmentationde capitalqu'ilfallait

pouvoirdécréter.Le tarifdessalairesestfaitparuneloiplusfortequelesgouvernements,savoir,tanaturedeschoses.Ungouvernementnopeutpasplusdécréterle

prixdutravailqueleprixdugrain,duvin,delalaineetdufer.

Décréterle prixd'unechoseseraitdécréterlesfraisaveclesquelsonlaproduit.Leprixd'unobjetestleprixducapital,dutravailetdu talentemployésàlecréer.Un accroissementde salairene peutvenirqued'unaccroissementducapital.Sinon,l'accroissementdesatairen'auraitlieuqueparunediminutiondecapital,laquelleamèneraitpeuaprèsunediminutiondosalaire.

Ceuxdontl'erreurvientdefaireconsumerducapitalaupeuple,lui ontfaituomalqu'ilsnesaventpas.11Mfautpaspayerlesouvriersaveclecapital;uncapitaldétruit,c'estune forcedétruite.Ainsi,décréterune

augmentationgcnératedes salaires,c'estdécréterunediminutiongenératedestravailleurs.Maisonprévoitbienautrechoseaulieudubonhenrd'augmenterlesalaire,onlediminueraencoreenaugmentantlesimpôts.

Enleverunesommede plusà chaquepropriétaireenFrance,c'estassignerle travail-demoinsqu'ilpourrafaireexécuter.AParis,lesbanquierset lesfinancierssaventpeucommentlecapitalseramasse.Lemitiiardet

demi,quel'impôtprélevaitdéjà,étaitprécisémentunmilliardetdemitoutliquideallants'ajouterà lasomme

quipouvaitsecapitaliserenFranceaprèslesplusurgentsbesoinssatisfaits.

Touteaugmentationd'impôtéquivautà unediminutiondesalaire..Non-seulementl'impôtabsorbeuneportiondurevenupublic,maispar )o faitil s'emparedu capital

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tBCAPtTAt. 107

a nevann · i~~nr~hl»nif nnn nnn n~iânnlW n

correspondantàcerevenuilledétruitparunealiénation

irréparable.Lebudget,c'estjusteautantd'enlevéau

capitaldupeuple. semblefrapperte propriétaireet Je

capitaliste;enfait,ilatteintceluiquinepossèdeni it0-

meubtesnicapitaux,autrementditleprolétaire.400 millionsd'impôtfournisparl'agriculturesont

simplement400millionsajoutésau prixdupain,dela

viande,de lataine,etc,consommésen France,puis,400millionsenlevésautravail,quiauraitproduitpourautantdepain,deviandeetdolaineàlapopulation.

L'impôtadoncpoure<!etd'augmenterleprixdespro-duitsetdediminuerlaquantitédutravail.Augmenterle

prixdesproduits,c'estruinerlesmasses,puisqu'ellessontau fondlegrandconsommateur;diminuerlade-

mandedutravail,c'estamenerlaconcurrenceentre~les

ouvriers,c'est-à-direunediminutiondesalaire.

Ainsitoutediminutiond'impôtéquivaudraà uneaug-mentationdesalaire.Lefaitéconomiqueestclair c'estici

qu'onverrasi vraimentvousaimezlepeuple1Avantde

nousdonner,pardesmots,la fraternitéet lasolidarité,commencezseulementpardonnerlajustice'.

(t) Toutcecie'adKMaitauCoavememmtdet8, époqueo<téorivalt

('auteur. NMBMt'ÉMT.

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!(? LIVRE PMMIEtt.

CHAPITREXLI.

Leshommespolitiqueseafacedelasolution.

VousécartezJechristianisme,etvousvoulezconduire

lespeuplesqu'ila formés.Vousn'êtesplusdanst'Ëvan-

gile,etvousvenezenforcerlesapplications.Voussaurez

cequiresteà fairepourquevotrerépubliquesoitune

vérité1Hommespolitiques,voicivotrepositionvousserez

partoutobligésd'admettreleprincipe,etpartoutobligésd'enéviterlesconséquences.Quelsrésultatsaurez-vous?

Quandona pensédanslefaux,commentretombersur

levrai?La révolutionquevousdésiriezs'estouverte

et lesidées,lesprincipes,lesessais,toutsuccombea`

lapremièreépreuve.OndiraitquetoutelaSociété,accou-

rue,estvenuelàseconvaincredosonimpuissance.Non

point,maisdecellede vosidées.Pasundevosmots,.vraienlui-même,quinesoitfauxentrevosmains1

Leshommesrêvantla républiqueétaientceuxqui

voyaientl'hommeperfectible,maisquien mêmetempsoubliaientFEvangite.Leshommeslarepoussantétaient

ceuxquivoyaientt'hommedépravé,maissanscroiraqu'on

pûtyporterunremède.Lesderniers,bienqu'ilsaient

trouvéraisondevantlesfaits,valentmoinsquelesautres.Lespremiersontdu moinsconservéle regardchré-

tien.Privésdessourcesde lasagesse,ilsserontdominés

parleshommesdufait.Lavériténoleurviendraqu'avec.

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MîOAPtTAt.. 109

la Foi.Maislessecondsportentun c<eurinaccessible:tlacandeurduvrai.Noussommesdonclivrés,ou aux

espritsquifermentlesyeuxa ta lumière,ouauxespritsquinetesouvrentqu'auxdehors.Il resteà lapratiquefortpeud'hommes,etencorelepointdevuemora!leur

échappe1Ils nesauraientsauverlaFrance ilspour-raientseulementempêcherdeluifaireadministrativement

plusdemal.SauverlaFrancece n'estpasaupouvoird'unhomme.

Ungrandhommeestmêmeimpossibleaujourd'hui.Trouvezdanslesespritsl'absenced'anarchiesurunpoint!L'élo-

quenceestdansceuxquiécoutent;oùestla penséequilesréunirait?Est-elledanslaDémocratie?est-elledanslaBourgeoisie?Dieunous,gardedel'ivresseinsenséedol'une,delamédiocritéetdelacorruptiondel'autre.

SauverlaFranco?Quelleexplosiond'humilitéilfaudraitaupremiermoment,etcombiend'annéesde vertusilfaudraitensuitepourrétablirlecapitaldévoréparsoixanteannéesde vices)Oncrutn'avoirqu'afrapperdupiednotresol,etquodeshommesensortiraientIIIs'agitbiendesplendeur!ils'agitdenepasmourir.Sideshommestesontdonnés,6France,ceneserapointpourtagloire,maispourtesecourir.

Cetterévolutionestpeut-êtreleseulremèdeà lacivili-sationquisuccombe.Ellenolaisseptuspossiblequ'uneSociétédanslevrai:ilfaudraconséquemmentdeshommesquiy soient.QueceuxquiontdemandélaRépubliquesedoutentpeudeleurdemandel

Maislafoulesetrouveréettementplusincapablequ'ellenet'eutétéeni830de s'ordonnerdansuneconstitution

républicaine.Nosvices,arrivéssurette,larefoulentdansuneincapacitéradicale.Lepeuples'estprésentéà cette

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iiO LtVKEfRBMtBR.

révolutionaveclesinstinctsdelabourgeoisie;o'est-Mire

qu'ilespéraitjouir1

Hommespolitiques,vousquipensieztenirnosdestinées

dansvosmains,quedochosesl'avenirvavousapprendre1

A toutinstantvousespérez,commeM.Guizot,saisirle

boutdansun triomphedu scrutinoudet'épee.Bientôt

vousreconnaitrezsi cesontlesfollesidéesdeshommes,

ouseulementlesloisdeDieu,quiconduisentlesnations.

Touteslesquestionsontététravestie3dansvotrepen-

sée.Vousdevezne plussavorvous-mêmesparquelcôté

lesprendre.Vouspossédiezunlivre,et letextea passédansunelangueinconnue.Vosidéesvousapportent

l'effroi;avouezquevousnereconnaissezmêmeplusvos

principes1

Danscettecrise,queceuxquidésirentnousadministrer

sesententà lafoislacommisérationetlaforcenécessaires

pourdirigerencemomentleshommes1Mdisquelsqu'ils

soient,qu'ilssongentàceci

DanslaviedesSociétés,commedanscelledel'individu,

TOUTCEQUINBSEFAITPASENVUECE&tM,ESTPERDU.

Lebonsensdoitnousdirequelaloidocemondeest

liéeà celledel'autre.

CHAPITRE XLII.

Fondementdelapolitique.

Onneseplaindrapasden'avoirpaschangéleshom-

mes onne seplaindrapasdon'avoirpaschangéde

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~.ECAPtTAt.. lli

gouvernement1Etcependant,onnevitjamaislaSociété

plusen péri). –Quefaut-ildoncconeture?–C'estquecesontnosmoeurs,nontesfoisoulesgouvernements,qu'ilfallaitd'abordchanger.Noslois,notregouverne-ment,c'estnous-mômesvoilàcequenousnevoulons

pointcomprendre.LavanitédelaFrancerejettetematsur les institutions.Hypocrisiequicacheundénidevertu.Réformons-nous,et le pouvoir,toujoursnôtre,porteradanslesattaireslesvertusquenousaurons.

C'estaussitropdesimplicité1Onaccusaitlesgouver-nementsdeproduiretouslesmaux.Surcetteidéeunerévolutionseramasse.Elleéclate,ondresseungouverne-mentnouveaupourproduiretouslesbiens.Lelendemainonestfrappéd'étonnementdevoirquete malestrestetel; puis,on est consternéen voyantnosmauxaug-mentert 1

Cenesontpaslesgouvernementsquiproduisaientles

maux,maisnotrecorruption.Cenesontpaslesgouver-nementnouveauxquiproduirontlesbiens,maisseulementnotrevertu.Lemondeneseperdqu'enjetantsurautruilafaute.Hommes,quandsaurons-nousqu'iln'ya quelavertu)Tonscessystèmesétaientpourfairecroirequ'onpouvaitprospérersanselle.

N'invoquonspluslespouvoirs,invoquons-nousnous-mêmes.Si ce qu'onannonçaitarrivait,notrenatureseraitperdue.Sitaloiremplacelamorale,lamoralen'est

plusuneloi.Silepouvoirenarrivaitlà,ilsemettraitàlaplacedenous-mêmes.LeprogrèsdelaSociétéestune

questionde conscience,et nond'agrandissementdu'upouvoir.Aujourd'huiencoreoncomptebeaucoupsurla

Constitution;ehbien,comptonssurlavertu.Leshommespolitiquesvousdisent-ilslebutdeschoses?

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ii~! HVRBPMMtER.

Lebutdetaloimoralen'est. pas(Mranchirt'hommedelasujétiondessonspourlemaintenirsouslerègnedoDieu?Lebutdelatoiciviten'est-ilpasd'auranchirl'indi-vidudolasujétiondesméchants,pourqu'ilmettesesactesen harmonieavecla loimorale?Enfin,lebutdelaloipolitiquen'est-ilpasd'affranchirlecitoyendetoutecoactionarbitrairedesgouvernementsdansl'accomplisse-mentdesesdevoirs?

Quedirealorsdecesespritsquiveulentfairepassertoute!a loimorale,religieuseetéconomiquedansleurloinotitique?tts nouscroientbons,et ilsveulenttoutmettreenloi.ït y a unechosequ'ilsnenousdisentpas

Quandlescroyancesexistentetquelamorategouvernetoutindividu,ildevientinutileàlaloipolitiquedebornerlalibertédechacun.Réciproquement,quandlescroyan-cess'éteignentet quelamorales'éteint,ilestimpossiblequelaloipositiveneviennepasremplacerlatoimoratc.

Or,en cetaconsistel'oppression.Quandt'âmea perdusonrégulateur,laSociétéenimposeunàl'action.L'obéis-sancecomplèteàlatoimoralerendaitl'usagedelaforceinutile.LesM'MKMdes/<OM!!MMmultiplientlesprinces,aditl'Ecriture'.

Usnesaventdoncni d'oùvientlanécessitédelaforcesurlaterre,nicommentelles'enira.ttsnesaventmême

pascommentonsortitde l'Antiquité.Lapreuve,c'est

qu'ilsvousy ramènentsansquevousle sachiez,etsansqu'ilslesachenteux-mêmes.Quesauraient-ilsdelaSociété?ilsnesaventriendel'homme.Etquesauraient-ilsdel'homme?ilsnetiennentpluscomptedeDieu.

(t)['roptcrptecatutMrKc,mulliprineipeaejus;proptersapientmu),vifat)uebtôliererit. t'aov.~imn,2.

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i.ECAPtTAL.–<*v

L'hommenevientpasdocemonde.LaThéologieestlapremièredessciencespolitiques.Or,aujourd'huiloshom-mespolitiquesneconnaissentnilaThéologie,quiest lasciencedudivin ni la sagesse,quiestia sciencedujuste;nil'histoire,quiesttasciencedupossible.Commel'hommeseformeàlafoisdudivin,dujusteetdupossible,ilsnesaventriendel'homme.

Etcommel'ontologie,oùledivin,n'estquelaloipriseàsasource;commelasagesse,oulejuste,n'estquelaloientantqu'elleentredansnotreâmecommel'histoire,oul'expérience,n'o':tquelaloiencequ'ellemesuredepraticableau présent,ignorantcestroischoses,ils nepeuventrienpourl'homme.

Alorsilsoutrentourenientlepassé.Lepasse,c'estlePossible;possiblemesureàlanature

humaine.L'avenirneladépasserapas.Maissedoutent-ilsde toutcequ'afaitla Société?

Savent-ilsqu'ellese composeprécisémentdes seulsmoyensdeconduirel'hommedansl'avenir,etdanscetavenirdontleurtropfaibleespritavorteparcequ'ilcon-çuttroploinduvrai?

Leshommesquin'ontpaslaFoinepossèdenttesgrandsprincipesqued'unefaçonlittéraire.Ils mettentleurimaginationsur le devant,à la placedoleurâme.Netrouvantplusla grandeurensoi-môme,onlapuiseùdessouvenirsd'érudition.Puis,onmarchetrès-savam-mentdesottiseensottise,avançantau milieudesfaitscommeun mortau seindesvivants.A la fin,onestétonned'avoirtravaillétoutesa viesanslaisseruneidéeouunfaitaprèssoi'.

(') Sauftessaiolset )e~hommeed'unvraif~oie,telleest l'hisloiredes

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ii4 Lt~RE PKEMt~K.

Gouvernerest,endéfinitive,l'artdeconduiretousleshommes&lavertu.Lasciencen'estfaitequepouréviterlesfauxpas.Etsiceuxquigouvernentn'ontpast'amedanslebien,ilsseperdentdansleurscience.Manquerdescienceetêtrebonnesuffitpaspourgouverner.Maisnepasavoirla vertu,c'estmanquermêmedescience.Quia toujoursviseaubiensaitoùilfautlancerleslois.

Touslesfaitsserattachentàt'tnnnilesunsdoprès,lesautresd'unpeuplusloin.Celuiquines'enestpasaperçune peutriende biengrandpourles choseshumaines.Leshommesontsu rameravantCotombilsn'allaientpointauNouveau-Monde.

Leshommespratiquesmanquentaujourd'hui,parcequeleshommesdehautethéoriemanquent.Etlathéorie

manque,parcequolesconsciencesse sontrefuséesàobserverlesgrandsfaits..Lescroyancesnerégnaientplussurlehautdot'esprit,lebalancierfrappaitconstammentàterre.Napoléonsuccombaparcequ'itnevoyaitqueles

faits;ilpcri par lesidées.Aujourd'hui,c'estlecon-traire.Pendantcesdix-huitdernièresannées,lesidéessesontdémesurémentaccrues,maisdelapropretttaturode

l'esprit,etsanstenirdelaréalité.Aforcedetirertouteslespenséesàiui,l'hommelesa détachéesdeleurcause.Lefaitn'estriensansla théorie,la théorieriensansle fait;l'hommed'Utatnepeutctresansl'uneet sansl'autre.

Maisdesfaitscctateront;leshommesdemeurésaubaslesverront.Lavériténoustrouvera.

honuacsd'~ta).th's)))!to)'i':nt.despoMiti~teset des)itM)'ateatsen FrMm.La rnnaissance)Maveu!;)':la h fuito dt'srois.A leur tour, i)eowMgtextla

foMte.

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LE CAPITAL. tië

CHAPITREXLIM.

Pourquoinousmanquonsd'hommM.

Quelquesjoursaprèscetterévolution,onentenditenFfancececriqu'aucunpeuplen'avaitproféréjusqu'alors,cecrisortidel'aveudespartis:NousM<K~«o?M~o!M.mes!UnpaysquiperdsaFoietsonCapitaldevaitman-querdegrandsesprits.

Oùse seraient<brmësleshommesd'État? it y aeu

dégradationsuccessivedanslesétudesauxdiversesépoquesfrançaises.Voicil'enchaînementdeschosesordrethéolo-

gique,ordremoral,ordreéconomiqueoapolitique;dog-mes,croyances,opinions.Ainsiconstruitl'histoire,ainsisefaitlaSociété.

Or,auxtv"siècle,l'ordrethéologique,dontlechris-tianismen'estqnelaformule,formaitlabasedesétudes.

Cons~uemmentlepointdedépartétaitlaThéologie.De.là,onpassaitàlamorale,à cequ'onappettemaintenantlaphilosophie.L'économiepolitiquen'étaitqu'unrésultatdesnotionsprécédentes.L'ordreéconomiqueexistait,quoiquelasciencen'enfûtpasfaite.Lasciencemanquaitprécisémentparcequ'onn'ensentaitpaslebesoin.Toutdécodaitdesprincipespremiers. C'étaitt'époquodeshommesd'Ëtat Suger,d'Amboise,l'Hôpital,Sully,Richelieu,etc.

Verslexvt'siècle,aulieudedébuterparlaThéologie,ons'estimmédiatementplacédansl'étudedelaraison

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446 t.tVREPKBMtEtt.

humaine.Toutesleslumièresrésultantdolasciencequilaprécèdeétaientdoncdéjàperdues.Acetteétude,on

joignitcommeprécédemmentlesconnaissancesphysiques.Lessciencesprirentalorstoutelaplacedesidéesprimi-tives.Unedécadenceenrésultacessciencesnecontien-

nentquecequ'ily a dansl'esprithumain.– Cefut

l'époquedesphilosophesBacon,Descartes,Montaigne,Voltaire,etc.

Auxvtu"siècle,aulieudedébutersoitparlaThéologiesoitparlamorale,ons'estimmédiatementplacé,parun

expérimentalismeexagéré,dansl'ordredeschosesphy-siques.Le pointde vuede l'esprithumains'abaissaencore.L'horizonfutrenfermedansl'ordreduvisible,la

pratiquedeta~viedanslasphèredessens.–Cefutl'époquedesParlementaires:Montesquieu,Fitanghieri,Condor-

cet,BenjaminConstant,etc.Leshommesd'Etatne peuventavoirqu'unescience

limitéeauxétudesquilesontformés.Desortequ'iladity avoirdansle développementde leurintelligenceunedégradationanalogueà cellequeofusvenonsde

remarquer.Ceuxquicorrespondentà la premièredecesépoques

devaientdirigerl'humanité,nonplusexclusivementau

pointde vuede laviematérietteoupurementintettee-

tuelle,maisaupointdevuedelavieréelleetsupérieure.C'est-à-direquedansla Société,ilssubordonnaientle

physiqueaumoral,et lemoralaudivin.Ceuxquicorrespondentà ladernièreépoqueontdu,

parlamêmeraison,subordonnerencorelephysiqueaumoral.Maisicilemoraln'adùavoiraucunebasequ'onnûtjustifiermétapbysiquement.Delàlecommencementd'unébranlementgénéraldanslescroyances,dansles

idées,etdanslavie.

Page 133: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

LHCAt~TAt.. H?

t.tMKt S

Ceuxquicorrespondentà ladernièreépoquenesont

plusdeshommesd'Ëtatformés,commelespremiers,à la

Sorbonne,oucommelesseconds,à Port-Royat,maisat'EcotePolytechniqueetdanslesbureauxduJournalisme.Par suitede cettedégradationsuccessivedesétudes,

quellespeuventêtretesidéeset l'aptitudedeshommesd'Ëtatactuels?

L'experimentatismedontilssefontgloire,n'est~qu'unretouràl'ignorance.

Audialoguede Gtaucon,dansleHt' livredeXéno-

phon,Socrateprouvequepourgouvernerii fautplusquelasciencedeschosesphysiques,plusquelasciencede

l'homme,maislasciencedeDieu.Cheznous,c'estlasoute

qu'onméprise.Aprèsdix-huitsièclesdechristianisme,onestobligéderappelerlesleçonsqueSocratedonnaitau

jeuneAlcibiade1

Suivrel'hommedanssesactes,cen'estpointencoreleconnaitre.C'estn'avoirvudesonêtrequecequiena

passéaudehors.11fautconsidérerl'hommeentui-memeet dansl'Essenceineffabled'oùluiprovientlavie.LaThéologieestlasourcedelamoraleetdelavraiepsycho-logie.Or toutepolitiqueet touteéconomiqueseprodui-sentenproportiondelamorale.

Plusonvoitt'amedégagéedesélémentsextérieurs,plusonlasaisitdansl'élémentsacréquilaforme,etmieuxonconnaîtlaportéedesesloiset leurapplication,mieuxdeslorsonprévoitlesobstaclesdontondoitl'affranchir.Lamoraleestlaconnaissanedeladirectiondivinetapoli-tiqueesttapratiquedeladirectionmorale.

Danssonessence,l'âmereconnaitsonétatprimitifetsonétatfutur.Cettehautescienceestcelledelaperfec-tion,c'estcequ'onnommelaSagesse.Lapratiquen'est

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t~ U~EPtt-EtHER.

ag'1- f.. e- 1^a_

quel'applicationde la Sagesse.Entfons-nous(fansla

politique?luvoienousesttoutindiquéeceluiquicoo-naitl'hommedanssonessence,et nondanssesconditions

extérieures,suitqu'ildoitle perfectionner,nondansleschosesextérieures,maisdansceprincipeessentieletsacre.

Serait-cepourquittersonâmequet'ttommeentredanslaSociété?Gouvernerpeut-ilêtreautrechosequot'artderendreleshommesvertueux,c'est-à-direde plusen

plusparfaits?Commentle premiertitred'unhommed'Etatscrait-itdontupriserlessciencesquitraitentde

famé,poursemontrerplusfortdanscellesquitraitentdeschoses?

Carenfin,il fautqu'onsachele butdeceschoses,et lanaturede ce mieuxquecherchelaSociété,soitdansceschoses,soitdansleslois,soitdanslapaix,soitdanstantde révolutions.Ce mieux,n'est-cepaslaréalisationde plusen plusparfaitedesaloi?Cetteloi,n'est-cepascequiest leplusconformeau principede

perfectionde notre:'(me?Et ceprincipe.,est-ilautrechosequecequiestleplusconformeà la naturedivine,d'oùellevientetoùelleira?2

Hommespolitiques,vousavezcruconduireteshommes!Vouscampiezdansvotrepensée,et ils en sontdéjàpartis.C'esttoujoursparune vertuqu'ondirigeles

peuples.Votreéducationdu xvtt~sièclevouslaisseinhabilespourcestemps.Vousvousditesdeshommes

d'expérience,et lepossiblevouséchappe.C'estprécisé-mentlapratiquequi vousmanqueàtous.Éllcdccou'cdeplushautquevousnelaprenex.Quedirez-vousquandvousverrezsuccessivementtous lesfaitscctaterdansvosmains?

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'.HCAptTAt.. t~

CHAPITREXL!V.

Mn)OMtratio!tthtotcgiquequisortiradecetteRévolution.

Oncomptetoujourssurlanaturehumainevueàpriori.Voitacequirésultedenel'étudierquesurdeslivresécritspart'homme.Hfautvoirqu'acotedubien,quiestàfaire,ilyalemat,quiesttoutfait.C'esttrahirl'humanitéquedelalaisser,sansbouclier,livrerleduelsur unterrainlibreetàarmeségaiesentrele bienet lemal.Voiti)sixmifteansqu'ellenes'élèvequ'àforcedeprotectionsetpartouslespréservatifssociaux.Vouloirluiôtercesétais,c'estvouloirlafaireecrou!er.

`

Nousnoustromponsétrangement,ouvoicicequiarri-verad'unesemblablerévolution.Lesunsluivoientde

prodigieusesconséquencespolitiques;d'autres,devastes

applicationssociales.t) fautluivoiruneconséquencethéologiquetres-simpte:tesfaitsvontse chargerde

prouverlaChutedet'honme.Leresteducatholicismeviendraplustard.Partoutessai,et partoutdéception.Proclamationde

laloipure,etenpratique,sonanéantissement.L'hommedressésurledroit,pcrpendieutairementà sonrève,etsurlesfaitsrenversementde sanature.Onne vapaslongtempsainsi.Acotedubien,danslanaturehumaineilfaudrareconnaitrelemal.Onsentiraqu'ilfautaider

Coquifitleplusvotreorgueiltombera;Mquevousavezleplusmépriserégnera.

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t~ TrVR~FKRM~tt.

Itnn At lA ftm~fttfM~' ~f~tttf t'outtt*~ at ~tAtmwtMl'unetleprotéger,contenirt aatreet tedétrmre.Alors.oncomprendracequec'estqae la Société!Alors,seutement,desespritsdansle vrai,desconséquencesdehauteportée,dosapplicationséconomiquesadmirables,etunprogrèsverslessuprêmesdestinées.

Aupointoùensontlesespritsetoùsetrouvelacivili-

sation,il fautlavéritéintégrate.C'estsurtoutlecomplé-mentquiestnécessairele principeesttoujourspose.Celuiquiécartela véritéfaitmoinsde malaujourd'huiqueceluiquilaproclameà moitié.OnpMsèdeassezde

bonsensenFrancopourvoirlapremièreerreur,pasassezdephilosophiepourapercevoirlaseconde.Touslespar-tis,touteslesécoteset toutesleshérésiesensontlà.Maislesfaitsjugerontpournous.

Cetterévolutionnovientpasdeteloutelaccident,detelleou tellepublication,ni de l'étatmomentanédeschoses.Elleestunedesdernièrescrisesdestroissiéolesd'erreursquiprécèdentlenôtre.Voilàpourquoionverratoutta foismonteràsasurfacetantdedogmesprofondsetdeconséquencesabsurdes.Lespremiersappartiennentàl'arbrechrétiendontd'huit sièclesfontépanouirla

fleur;lessecondesauxlèvrespaïennesquis'avancent

pourlabrouter.

Ilsepasseungrandfaitdanstouterévolution.Ellédévored'unseulcoupl'erreurquil'aproduite,et laisse

aussitôtpasserl'idéeretenuederrièreelle.C'estl'histoiredeshérésiesrelativementauxConciles.

Cettedernièrerévoiution,répctons-te,seraparticulière-mentunedémonstrationdola Chute.Onverraquelemalestdanslanaturehumaine.11faudrabiensedemanderd'oùil vient.Depuiscentans,on pensaitqu'ilvenaitdelaSociété.Elledépravaitl'homme,nébon ellemettaitles

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hRCAPtTAh. t~t

Mrtoatnelibre.SurMtt«M~ nnfersà untelêtre,partoutnelibre.Surcetteidée,ondétruira!aSociétéaufuretà mesure,pourlaisserrepa*raitrel'hommeetonle trouverapire!C'estalorsqu'oninterrogeratemystèredelaliberté;onverraquelestsongerme,etcommentelledoitêtreplantéepourcroître.Lesévénementsferonttabterasedel'erreur.

SileshommesreprennentlaSociété,ilsvontreconstruire

pierreà pierrelechristianismesanslesavoir.Alaplacedechaqueerreur,lanécessitelesobligerad'apporterunevérité.Quandtoutesserontreplacées,il vase trouverqu'onaurainstituélechristianismemême!CetteRévolu-tionreproduiracequetouslesbonsphilosophesetlesplusgrandslégislateursn'auraientjamaisamenélechristia-nismedansla viecivileet politique'.Noustouchonsàunerévolutiondanslesâmescommeil n'yena paseudepuislechristianisme.Nousverronsenterrertoutcequiaprisjouravect'hérésie.

Les hommes ont pensé que te christianisme était fauxilsvont d'eux-mêmes le reconstruire, Ils y croiront, puis-

qu'ils le verront surgir de t'expérience) 1 Ceque nous avonsrefusé à nos âmes, nous l'accorderons à nos yeux. Le

(i) Déjà,poursonpeudedurée.cetterévolutiona produitdegrandsfruits.t) devientmoinsditBeiteauxpersonnesquiont la Foideti~Td'unemanièrechrétienne.Laviesemontremoinssoust'apparexcetron)-penseditbonheur.Si,donc<M6,beaucoupdefortunessontcompromises,d'unautre,!MMMMpdepersonnestoutprovisiondebono~tau~rea.MaiscommelevieuxsiècleiNereduteestimpuissant,mème4mourirt)M don-nerait4undespotopourobtenircequ'onnommeta paix) Si ellerevenaitperpétuerce tristerègned'incrédulité,leshommesoublieraientbientôtecsmaux.etlatetooneproateraitpas&tttFrance.Ellea beMiudesavoirque)'tfoionDieuet la pratiquedeswrtoepèsentseulessoutenirles.nations.SttaRévolutionde<S nesofatpointAproduireCMbonsefTett,DieuwM)!-MrxtHnentrd'outre?.

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UVhË PttKMtRtt.

t<t)nrtnannnpn~h<t*tûct~~n'tvtaa~~tt.At~~t .)~r~~t~tempsapproche;lesDogmesentrerontdansFaction.Avantde mourir,le roirenvoyédiracesparolesa Laplus"grandefautedemonrègne,estde n'avoirpascru le»christianismeaussivraiqueje l'aijugésortabteU? »

Noustouchonsà ladernièrebataillequedonneralechristianisme.Vainqueurdansl'ordrereligieux,vainqueurdansl'ordremoraletcivil,etbient6tdansl'ordrepolitique,ildoitremportersadernièrevictoiredansl'ordreécono-

mique,si le mondene touchepasà sa fin.L'antiquiténouse<ou<!a!tsurcepointcommeaitteurs)opaganismerongeaitlepeuple.'Voiciunévénementquel'onpourravérifier:Laprati-

quenereparaitraqu'avecl'idéedelaChute!1Alorsmaintes

penséesredeviendrontapplicables,onmarcherasurlesol,l'avenirrentreradanssoncours.Jusque-tà,onnetiendra

quel'undespôles,i'autreéchapperatoujours.!tnes'agitplusd'hommespolitiquesaujourd'hui.Leptushabilen'ypourraitrien.Lafoirétabliedanslesmassesestlaseulepolitique.

VousquidemandezquandcetteRévolutiondoitfinir,neportezpaslesyeuxaudehors.Neregardezpassi la

paixsemblerentrer,lepouvoirseconsolidermaisvoyezsi lesespritsse rapprochentdela Religion.Siclassesrichesetpeupleensontàlamêmedistance,ditesqu'iln'ya riende fait!Si leurscepticismeest le metne,leurcgoïsmeseulenarmes)nousne connaissonspasnosplusgrandsmaux.CetterévolutionfiniraquandlaReligionreviendra.

ft) ~chtenmai<8tS.

NoTt!MK).OtT.

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t.KCAPtTAt.. t!~

CHAPITREXLV.

t~s faitsMn~nerontteshùmx)~A)« v<'ri~.

Pendez-vousqu'onne voiepascequise passeencemomentchexleshommes? lisvoudraientsesauversansDieuilsontmis)aleurpointd'honneurt 0)'Dieutcurlaisseraprendreà leuraisetoutelateçonquelesévéne-mentscontiennent.

Maissavent-ilscequ'ilsfont?Si la religionvoyaitencorediminuersonempire,hSociétéréelleverraitdis.

parain'etesien.C'estalorsqu'onverraitlaloientrerdanslesconsciences,pourdirigerlesvotontcsdanslafamitto,

pourmaintenirlesmœursdanslapropriété,pourcom-manderl'économie.Laloiiraitetoutfcrt'hommejusquedansleseindesamère.

Lareligionasauvelaptusgrande,lapremièrelibertédelaterre)lalibertédel'âme.Pourquoi.courirsiviteaude-vantdetoutcequipeutnousl'ôter?Nousconnaissonssi

peulalibertéquenouslacherchonsencoresurlesotd'ouellefutconstammentbannie.Lapolitiquene doitêtre

qu'ungrandsecoursetunenobleadministration.Enfaireunedirectionpourlesesprits,c'estrebâtirlatyrannie.

Il fautquelareligionétendesonempiresurt'homme,il fautquelapolitiquediminuelesien itfautquel'âmedeviennede plusenpluslibredevantDieu.Touteautremarchedeschosesneseraqu'uneréactiondel'Antiquité.Ceseraencoreuneépoqueàreprendre,unerévolutionde

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t.tvn); PttËMtE~.

nJUS anr t'hnmntt)~ Mnne n'o~nne nn'nn t~:n~ “plussurt'hnmanité.Nousn'avonsqu'unbiensurlaterre,etnousnouslelaissonsravir1

ti estunfaitcontrelequeltoutestesrévolutionsettoutestesinstitutionsÉlevéessur !e sophismeviendronts'userlareligion.Ou,si la forcequinousa faitscequenoussommesseretiraitdesâmes,laSociétédisparaitrait.Hom-mesdepolitique,sivousn'avezpaslaFoi,ilfautledire,etportertoutelaquestionlà.Maisvoicicequevousfaitesvousnecroyezpas,etaolieudeledire,voustirezhypo-critementvosinstitutionsd'unterrainen dehorsdelareligion.Encetavoustrompeztepeople.

QuandlaFoid'unpeuplen'estpointassurée,c'estunetrahisondeporterlaquestionailleurs.Onnofaitqu'aug-mentersachute.Il faudratoujoursquenousretombionssurle niveaudenosmoeurs.Lesloisnepeuventlespré-cédersansque leurexécutionne soit tyranniqueetdétestée.Voulez-vousremplacer~consciencepardesarrêts?Silalibertépouvaitêtreàtoutinstantprévenue,l'humanitéperdraitsondroitdivind'imputabilité.Sinousrentrionsdanslemodedessociétésantiques,nosdix-huitsièclesdechrétientéseraientperdus.

Affaiblirundogme,c'estfaireglisserla morale,déclinerlanaturehumaineetécrouterd'autantlaSociété.MéSez-vousdeshommesquinesemettentpointen peinedevotreintérêtéternel ils vousdésoleront.On n'a vuaimervraimentleshommesqueparceuxquiontaiméDieu.Lesautresonttoujoursfiniparselessacrifier.

n'yaquedeuxloisau mondela toi dela nature,danslaquellelesespècessupérieuresmangentlesespècesinférieures;la loidivine,danslaquellelesêtressupé-rieurssecourentlesêtresplusfaibles.Vousprendreztoujoursl'uneout'autre.Silaloidecharitévoitsasource

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h)!CAftTA)L. 12K

L 9 10- É-. ~J 2tarieennoscoeurs,laloidel'animaliténousreprendradeviveforce.Endehorsd&Christianisme,l'hommeesttou-

,joursanthropophage.Onnepourrapaslenier,lesiècles'esttoujoursporté

avecivresseducôtédesdoctrinesquisemblaientexpliquertoutsansreligion.Ceneserapointsafautes'ilenarriveautrementCommeoneûttrouvacommodedesepasserdelavertude vivreauseind'unepoticebienfaite,oùtouslesvicesbourgeoisauraientétéenpaixchezeux!t

Nesaurait'onsemettreensociétésansDieu?Qu'onlui.décrètelaplusgrandeestimemaisil devientonvoisinincommodes'ilfautqu'ilsemêledetout–

Lejeunesiècle,surcepoint,afaitanpassurlelibé-ralismedesespèresdevanttaFoi,ildonnesigned'une

préférencehistorique.Maisditesqu'elleest la vérité

sociale,ilensourit;ilsaittropbien,parsonexpérience,quelaFoinepossèdeaucunepuissancesnrlui. Est-il

unsacrificetropcoûteuxpourarracherlesâmesà cette

positiondésastreuse?

Depuisvous,Dieun'est-ilplustebutdumonde?Alors

pourquoil'a-t-ilcréé?Letempsapprocheoùvotrepenséevoustuera.L'avenirtientlaleçonprête.Onavolemaldanslapensée,ona vule maldansleslois,c'estvous

quileverrezenacte1Souventvousrépétiezd'unefaçonlittéraire,mêmed'aprèsl'antiquité,qu'iln'yeutjamaisdesociétésansreligion.Vousvousenconvaincrezparlefait.

Nenousétonnonsplusdelavoixrépandueencetemps.Nousperdonsla craintede Dieu,nousauronscelledu

pillage.tt fautbiennoustraitercommedesenfants1Lanoblessenefutjamaispluscroyantequedepuis93.Labourgeoisieapparemmentle deviendraaprèsson

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~6 t.tVttEPHËMtER.

93 economtqae.KHeapprendraquete pai)~M~93 économique.KHeapprendraquele painvientdela Foi.

Vousditesqu'onemploiera!:<force Maistous)oscanonsdet'Ëuropeetvosplusbeauxgouvernementsnerésoudrontpaslaquestion.– Deslorsquefaire?–Revenirù lavertu. Lavertudonne-t-ettedupaincesoir?– Votresystèmevousen refuserademain,après,etpourtoujours.Toutesvosidéessontbonnes,siaufondvousy cherchezDieu toutesmauvaises,sivouscher-chez&lefuir.– Nousessaierons– Onlesaitbien.Quandlemala règnedansuneâme,lavertun'yrentreplusqueparlaportedumatheur.

!tétaitbienvisiblequetaraisonn'étaitpointassezdé-

vetoppecenFrancepoufreconnaitrelavéritésubtimeRtabsolueduChristianisme.Quandilsortiradosfaits,onensaisiralavéritérelative.D'icilii,hommesdepolitique,vousparcourrezsurlefauxtouslespérilsdeh pratiquelaHengionvousseradémontréepart'absurde.

Acetteheure,quellefoulede gensenFrancosetor-turentt'espritpoursavoircommenton sesauverasansrentrerdans!arégion Hommesd'Etat,économistes,acadèinistes,touscroientleurrenaissancepolitiqueà laveillodetriomphercomplétement.L'éditeurdeJacquest)e)i)iepayaitseptfrancspiècesesversau momentouM.deChateaubriandparaissait!1

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f.RCAP)TAf.. ~7

CHAPITREXLVI.

DansqtteMectMMBitgetema).

Ona vula sourcedumal,peut-onsetairesurson

siégeLaréactiondel'antiquitéchassapeuà peulesâmesduChristianisme.Amesureque['espritquittale

pointdevuedivin,,ilentradanslepointdevuehumain.MaUteareusementtouteuneclassennFranceestnéesouscethorizon.LaBourgeoisieformeaujourd'huitoutelacouvéedeVoltaire.L'oùbtideDieufittoujoursplacedansl'hommeà lacupidité.

Cetteclasse,quia l'argentà saracineet nonlesa-crificeout'epee,partenta porteavecellel'empreintedesonorigine.Cettemarqueluiavalu,aprèslesJuifs,unesortedehainedesdeuxautresclassesfrançaises,tanoblesseet lepeuple.d789futsonavènementcomme

aristocratie;d830t'c!evaautrône;enFévrier,ellearri-vaitpours'yasseoirexclusivement.1

Une remarque: la noblessea fait briller la France pen-dant quatorze sièctcs la bourgeoisieen cinquante ans a

misla France en décadence. En outre, la classe ouvrière

qui venaitderrière la noblesse,put immédiatement acheter

ft] Neconfondonspasla chMemoyenne.rccuei))<tot)ec«piM,avecla

honrgeoMie.quiavoulufaireleslois,fairete:mœurt,foiretesarts.et jus-')'~ txMijtioaet tapttito.-uj.hic.Auroteici,ft nes'agitpasdesiodh'idM.!n<t)~de)'Mpritdecettecaste.

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HVXHptteMU!)).

etcultiverlesot cellequ'amènederrièreellelabour-geoisieestprêteà ledévorer.

ïtn'estpasdéfendudegagnerde l'argent;maisalorsil nefautpasseporterà la têted'unenation.Lefondementdespeuplesestlavertu,celuidesclassesgouver-nantesestaumoinsl'honneur;onnepeuty substitueràcepointlesdeuxprincipescontraires1

Lacupiditépoussala bourgeoisiejusqu'àsedétruireetie-morne;sesmembressedevaientmutuellementleursfaillites.Parleprincipedelaconcurrence,ilsabattaientparmieuxlespetitscapitaux,sansvoirqu'ainsileursrangss'éctaircissaient.Jamaislanoblessedanssesusages,nile

peupleparmilessiens,n'offrituntêtexempte.Unepreuvequecetteraceétaiten décadence,c'est

quedéjàellegâtaitsesenfants.Lamaindel'éducations'éloignaitd'elle.Lesfortescoutumesdesanciennesfamit-lesn'étaientpointlà.Ellenesutcopierqueleurstravers.Onnesaitsi89a ététropprécocepourlabourgeoisie,maislefaitestquesonavènementl'aperdue.Aureste,elleprit lanoblessejusteau momentoùcetto-cisedécomposait.Ellenefitques'ysubstituer.LouisXIVetLouisXVsesontcontinuésetachevésen elle.

LaBourgeoisieperditdèslepremierjour legéniedesamission.Lapersonnalitéhumaineneseformequepourentrerdanslaloidel'amour.Labourgeoisiefitlarévo-lutiondei790pouraméliorerlaconditiondupeuple,etellen'ajamaistravailléqu'àsapropreetévationt1

Quantà l'association,elleest économiquementd'unedifneuttéénorme.Sansparlerdesembarrasadministratifs,itfaudraitavoirsurtouslespoints,eutouslestemps,lerapportréelentrelecapitalet letravail.Enfin,pourêtreassociés,ilfautsurtoutquelescoeurssoientunis.

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httiAPtTAt <?

atlpCAnointmontmpanotredernièreL'impuissancesur ce pointMontreranotredernière

plaie.Parsuitede l'étatmoralet du capitalbattusen

brèche,unesuNSsantepratiquede t'associatiottest ta

plusvasteimpossibilitéqu'ilyaitenFrance.

Commeonétaithorsdu sentimentchrétien,on fit

dela richessele bat. Dolà, en industrie,lemépris

pourlesclassesouvrières;onexploitait.Letravailétant,

aprèsle capital,l'agentde la production,commelui,

n'a-t-itpasdroit,surtoutdansl'industriedeluxe,dese

concertersursesprix?Pourquoinepaslaisserlibresur

cepointlabalanceentret'oHreet lademande?2

Pourlabourgeoisie,ceseraitlemomentdereprendrebasedanslareligionetdes'entersur unemoraleplusnoble,si,aprèssa ruineéconomiqueetpolitique,ellene

veutpasdisparaitreentièrementdesdestinéesde la

France.Sicommeclasseellepouvaitrevenirà taFoi,nosmauxcommenceraientà seguérir.Mais,lemalheur

seulpeutremplacerlemanqued'éducationdanslesâmes.

C'estcequifaittantredouterlessuitesdenotreca-

tastropheéconomique.Déjàlasecrètehained'amour-proprequelebourgeois

portaitau noble,le peuplela porteau bourgeois.La

fatuitédépourvuedet'auréotedelagloirefitpluspromp-tementdéchoirle bourgeois-dansl'estimedu peuple.

Magnanimité,désintéressement,gtoire,pensée,beaux-arts,

qu'onénumèretoutcequiest grand,onnevoitplusce

quiresteàcetteclassepourdominerunenation.

Cequ'onnommeaujourd'huile peupleest-ilappeléù

remplacerimmédiatementlabourgeoisie? Moinsencoreil faudraitqu'ileût reçu l'exempled'unetoutautre

aristocratie.

Quantàlanoblesse,oùest-elle?LaRévolutionfran-

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~0 UVKËPKËMfEU.

CHAPITREXLVII.

CooditioMmomtesdet'existencomatérielle.

Lesnationsmodernesontétédétournéesdeteurvoie,et lesâmesontétéécartéesde lagrandeespérance,t)

fauttraramené)'lespeuplesdesfausseslueurséconomi-

quesquiplacentleCielici-bas.

Part'ifnaginationonpeutallertrès-loin;enmanquantuneloi f)eDieu,onpeutsortirde lacréation!Maisen

setenantdanstes,faits,onvoitouil fauts'arrêter.

Surles72centimesbrutsquedonnaientles9milliards

etdemide)aFrance;prctevonsl'impôt,qui garantitla

sûretéet tajustice;prélevonslarentenette,quigarantitlacharité,lascienceetl'art;prélevonscefaibleexcédant

qui,continuantlecapital,garantitsonmouvementà la

population,et nousverronssi la naturefournittropdo

matériauxpourrepitn'rfosan:;quichaquejoursedécom-

posedansnosveines;si l'onpeutenoffrirle tiersau

luxeetà ladépravation!Ur,plusdelamoitiédel'Eu-

çaisea décimecequictaitrestesainenelle.Degrandsdébrisdusentimentdel'honneur,maisquelquefoisprivésdeceluidelapenséeetdolaFot,sui!Ironi-ttspourformer

latêted'unenation?Toutesttombedocequiétait.Au

seindesnationslaplacereste&laSAtNTETÉ.Cettefleurgermeraduseind'unpeuplearroséparla

Foi.Aufond,il n'yauraplusd'autrearistocratie.t)'aii-

leurslaSainteléestlavéritablenoblesse.

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JbKCAt'tTA)..

ropoa moinsencoreàdonne)'à chacuntfesesenfants.Redescendonslerestedot'echdtedanstesquatreautres

partiesdumonde,et nousdironssi lanatureaétéfaiteenvuedodonnerdesbourgeoisà taterre,oudessaintsat'tntmi1

Revenantde là versla France,supposons'tesdeuxsièclesde vertusqu'ilfaudraitpouraugmenterd'uncin-

quicme,(selonlaproportiondu passé),cecapitalqu'onamisquatorzesièclesà produire;supposonsen mêmetemps<{uetespeuplesdu Globerestésenarrièredela civilisationmodernetrouventchezeux,cesoir,un

capitalsemblableàceluidespeupleseuropéenssuppo-sons,alors,quelemondeentiervoieaugmenterchezluid'uncinquièmetechiiîred'uneproductionaussifortequ'enFrance,sansquela populations'accroissesuivantlamémoproportion,et, tousfraisde civilisationprélèves,ity auraitaprèscesdeuxsiècles69ou70centimesnets,

parjour,pourchaquetêtedugenrehumain';c'est-à-

dire,moinsdu quartde la sommequevoudraitaujour-d'hui,dansnosvilles,pourchaquetètedesa famille,t'arfisandesobjetsdeluxe.

Lessensualistesnesavaientpasqu'unjouronviendraitseheurterlà1

(i) Avunit"éHi~l'iS, euvirou70 lUiUiMII$IiIIUid~6,eXllloilésparlr~Iru-(<jAvantK'vricr iS. fuviron'!0 tuittiM~tif)Mid.M,Mpb)i~spin' suit.

~'Hde ta France,ont dont~ftu revenucn'irot) a minianbet ~mi: soit.

!t))r~)ei!frait d'impôtet de repar'ttiot)du cxpita),56 n.par tf'te K')eon.

K'tvaath pM~ottion,<4 mi)tiM-deajouta aHprMttcMtM)<it:)t,wit an

M<t),8t mi)!mr'js.donneraient,npr~ tesdit~rrais,13c. ànjùuterau!::(i.soitt.!)c. )t<;tuat<juotM<)Ucchaquef))n~)eest f'))~<'per.'Mf)ir<'ft~'.~nxtoe:)')t.tntdefoist)t)'t'))o.)ttf' membre}.Cour)c per' )a meMet(j))f)tn;eohnt!.ily nsmit ;)«)-jour 4 fr )4 u. R.-venHega! il y o~it. avantMvrif)-.

)'"())'lnmetncfamitte3 fr. 3ti c. par jour. )!«'yanmit~erp apre.<.reveM't

fijati~,queSfr. 40 c.

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t~2 UVhKfHtiiHKh'ilsignoraientquedix-huitsièclesdela civilisationet

deJaproductionlesplusétonnantesqu'aitvueslemonde,nesontparvenus&donneràl'hommequequelquescen-timesdeplusquel'Antiquité.

CesfaitsdonnentàréQéchirtLaSociétén'échapperapasauxloixfixéesàlaterre.

Pensons-nousqueDieusoitnovice;qu'ilaitdonnélaloichrétienneaumonde,etqu'ilnel'yaitpasattachée?LeGlobeestchargédumaintiendei'Evangite.Parladiver-sitédeproductiondesclimats,ilenappelletesenfantsàseconnattreetàs'aimer.ParladitBcattéaveclaquelleileedcsesfruitsautravail,ilsèmelagrandeuret lasain-tetédanslesâmes.

Aucunexpédientn'inventeradelarichesse.Nosvéri-tabtesdestinéeséconomiquessontdanscemot tavertu.Elleseulepeutlaisserunjourà touthommece loisir

1

qu'ildemandepourétendreetcultiversonâme.1

Hn'estaupouvoirdepersonned'augmenterlerevenud'unenation.Cefaitestliéa laptusprofondeloimorate,la loidumérite,la toidel'homme.NevouslaissezplussurprendreàtantdeprojetssurleCrédit.Lebonsensdit:Oùiln'yarien,leroiperdsesdroits.

Onnecréedupapierquequandonn'aplusd'argentdoncil représentenotremisèrolOn ne demandeducréditquequandonn'aplusderessourcedoncilachèvecequiresteducapital1S'ilétaitpossibled'encréerpardeslois,voussentezquepasunpeuplen'auraitpérisur

ila terre.

Visiteztoutelaterre,vousn'ytrouverezpasdeplace Ilpréparéepourlevice;mettezleluxesurunpoint,vousferezlepaupérismesurlesautres.Retourneztantetpluslesol,vousn'yrencontrerezquecesdeuxloisfaitespour

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t.K <:APtTAt.. i~

H.fOMt.

t'tnnniLeproduitMpeutdépasserletravail,lecapitalRMpeutdépasserla vertu.Soyezfouriéristes,commu-

nistesfaibloshommes,attezenAlgérie,en tcariervoustrouverezlaCroixpartout1Allezvite,onrevenantvous

rentrerezdanst'Egtise.Voicitoutevotrefaute vousavezcruquel'homme

étaitsurlaterrepourjouiret nonpours'ypréparerauCiel.Persistezdanscettepensée,etvouspourrezmourirdefaim.Letempsdelaplénitudedespeuplesestvenu.

L'hommene pourrafaireun pasqu'enréduisantsesbesoins.Lecapitalne setientdeboutquepar)a forcedet'âme.LaReligionseulepeutdonnerdu pain:')toutelaterre.

Sinousdésironsvivreencorecommepeuplesmodernes,

dépouillons-nousdécidémentde t'antiquite.Arrachons

promptementde notrepensée,de notreéconomiqueetdonosmœurst'utccredela Renaissance.Nospopulationssesontchrétiennementamassées,ellesnepourrontpaïen-nementsemaintenir.Perdons-nousdovuelemiracled<!

notreexistence?oublions-nousle grandsecretde nos

multitudesnombreuses?Déjànousne pouvonsplusles

portersurnosbranches.Hn'yaqu'unbassinpourcontenirlesmasses,l'abué-

gation il n'y a' qu'unmoyende les y faireentrer,

l'exemple.Oronne contrefaitpaslavertu.Saracineest

pivotantedanslaprofondeurde la Foi.Lasociétémo-dernen'a montéjusqu'ànousqueparlerenoncement.

Ainsisesontempiléesles masses.Cessons(t'êtrechré-

tiens,lestempsmodernescrouleront.

Toutle relevéde la situationest en deuxmois

diminutionde la vertu diminutiondu capital.La

Francec'estfrappéequepouravoirmanqueà la Oou-«

Page 150: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

ti<4 HVttB PKBtftKR.

)eur. On vous anoefie ftonvemitM nna <'<wfnnttleur.Unvousappellesouverainsunecouronned'~ptnosa Mt pluspourt'hamaMtc<taetoutesles coafonnesde~KMS.

CHAPITREXLVIII,

Lesvéritablesproblémes.

vous craignezquecetteRévolutionnesoitqu'unpuraccident.Empressez-vousderetirerlesidéesavecles-

quellesvousl'avezfaite.Vousavezparléderéhabiliterlachai)';vousavezditqueletravailneseraitplusunepeine;Ilet, faisantun appelimmodéréauxpassions,vousêtesvenusdéclareralaFrancequelebutdelaSociétéétaitde fournira l'hommeuneconsommationillimitée.Tout

peuplequiféruunpasdanslajouissanceenreculeradedeuxdanssesdroits.Unprogrèsdanslacivilisationestunpas faitpari'ettbrtou parladouleur,Si vousne~vezpasquela civilisationestla saintetédu grandnombre,il neresteplusrienadire.

LeChristianismeseuléclaireta situationprésente.11est )a questionpréparatoirede toutesvosques-fions

i*Tousles principesontleursmotifseo Dieu.Le

qu'onnommeutilitésur la terre n'estqu'unevoie

otdigcepouratteindret'interctcto'nc).Lapropriété,parexemple,n'estepriucipecreateuretconservateurdel'ordresocial,queparcequ'eUeest le principecréateuretcon-

Page 151: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

LU CAPITAL. 1MS

servateurdesâmes.Elleestaumilieudenoustaformule

del'individualité.Mais,en tout,leshommesn'ontvoulu

voirquelesraisonsttumaines.Maintohaot,sortezdetëuf

cercle1Il ne fautpasdirequelaSociétéestd'originedivine,n)aisqu'eueest l'Institutiondivineelle-même.

Pourtrouverun principe,cherchonssonbutau-delàdu

tempsnousnetravaillonspaspourmourir.Onnoprouvequepart'tnuni.ToutenotrejustificationestenDieu.

2"Dansla'seuleformationdela propriété,et dansson usagequandelleest acquise,entrentles deux

plusgrandes,lesdeuxplusmerveilleusesloisdel'infinisurlacréationt'unoparl'etlbrt,l'autreparlerenonce-ment.D'unseulmoyenDieufaitnattreh libertésurtoutela terre,puisctevecettelibertéà l'amour.Surla pt'oprictuse fondentlesdeuxétagesde i'homme,la

personnalitéet lacharité.VousdétruiriezlaSociétéplutôtquelapropriété.

<<

D'autrepart,vousne pouvezsoustraireun pointquis'ctcndatoutel'histoire.ParlaChute,lemalestentrédansla naturehumaineà côtédu bien.Moralement,

physiologiquement,économiquement,partoutle premiersetientenobstacleausecond.PlusdesdeuxtiersdeiaSociétéreposentsurce fait.Quoiquevousen niiezlu

cause,vousnoledétruisezpas.Dèslors,comment,danslaSociété,abolirtoutcequiestfondélà-dessus?

4"LeFilsdeDieua certainementdit Monroyaumen'estpasma!~<'Han<de cemonde,et, pourétablirlaSouverainetéchrétienne,il ajoutaQuele plusgrand

parmivoussoitleserviteurdetous.Toutefois,pendant

Page 152: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

436 btvn-)! PttKNtRH.

(tuatt'emille ans. vousavez oht!!à (~sa)' nan)quatremilleans,vousavezobéià César.Depuis,vous«'avezcesséd'obéirà ta race lorsqu'enelleétaittemérite.Vousvoulezl'abolir,etvousoubliezqacJésus-

Christa apportédanslaGrâcelemoyend'affranchiretdepurifierlesâmes.Vousvoudriezlesconclusionsdu

Christianismesansentraversertesmoyens.

5°QuedechosesvousditessurletravailMaisletravail

est,à tafois,unepeine,unfreinetun traitement.!test

imposéà l'hommepourtopunir,leconteniretleformer.

C'e~tpourquoile travaila étéunesclave,unsalarié,enfinun ouvrierlibre.Vousnevaincrezpasplusletra-vailquevousnovaincreztaCréation.Dieunopassadelacréationdesangesàcelledel'hommequepourétendrela loidu mcrite.Si cequevousditesétaitpossible,lemondeseraitàsesfinset l'Eternités'ouvrirait.

`

i

60Vousrépétezquel'Evangilea proclamét'egatitcdeshommes:et c'estfaux;it a proclamet'cgatitedu s

mérite,autrementditt'equite.L'égalitén'estqu'unfauxnomde la justice.L'Evangilesavaitsi bienf'inegatitc

qui résultedenotreliberté,qu'ilinstitualaCharitépou,'cemonde,et la Réversibilitépourl'autre. L'égalitéest

la loidesbrutes,lemériteestla loidet'hommeC'estteméritequifaitl'égalitédet'hommedevantDieu.~otre pcivilisationnedétruisitt'Antiquitequ'ensubstituantlemériteala loibruti'to.Et c'estsurlaloiduméritequel'Evangileafondél'inviolabilité,oulalibertépers~tnet)'Nousnedevonspasladétruire;nousnepouvonsquelui

(t)Par&j«t)Mdevantlalui&:OMUtuiqu<itfauteut<'ndcet't~HMdumérite,cMt-n-dirc)'&jt)it'f.'<t)t))Mest!)))<*j'rojturtiontMtitf'.

Page 153: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

t.RCjfPtTAt.

~< P<M<!<nne<<n!tt'afrasemont <ie!:tajouterlecoeur.VotreEgalitéseraitl'écrasementdeh

civilisation.LaSociétén'estquelagammedumérite.

7"Partoutvousallezsurcesprémisses,quel'homme

doitêtreheureuxsur la terre.Voustordeztoutesvos

questionspourleslierà cette-ta.11est beaudevouloir

presserlaSociétéversuntelbut.Maissicen'étaitpas

lesien,vouslarenverseriezdonc?Il fautd'abordsavoir

pourquoileshommessontsur la terre.Carsi votre

penséeallaitleurfaireperdrepied,etqu'ensuiteil se

trouvâtquel'hommene futpaspource but-tasurla

terre?Voilàcequ'ilenserade toutesvosquestionstant

qu'ellesnoserontdébattuesqu'enpolitique.Dansl'igno-

ranceduDogme,vousvouleztrancherlapratique1

8°Ennn,vousvoyezquevousne réussisse!:mêmepasà poservotregranddilemme.Lavérité,avez-vousdit,

est-elledansJapenséequiveutqu'onimposeàlaSociété

l'obligationderendreheureuxtousleshommes,oubien

dnnslapenséequiveutquetousteshommestravaillent

sansmurmurersur la terrepourchercherle bonheur

au Ciel?Profondequestion,dontle degrévarieavec

l'individu,etqu'ilfaudraittraiterainsi Jusqu'àquel

pointl'hommeest-ilappeléà travailleretàgémirsurla

terrepourdéveloppersonâme,et jusqu'àquelpointla

consolationluidoit-elleêtremesuréedecraintequesa

votoutéense trempantnesebrise?Vousnepourrezriensurlaquestiondu Mérite,l'uniquedolacréation.

Dieuseulsaitgraduerlesconsciences,etproportionnerlesobstacleset lesallégeancesquedemandeleurdévelop-

pement.Contentons-nousd'attirerlajusticedansleslois,

ft lacharitédanslescœurs,pourqueleresteensuroroit

nousvienne.

Page 154: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

r;[VttËpjtKtttHH.

9°II esttropclairquesi leshommesétaientegate-mentsobres,laborieuxet bons,touségalementdignesetsaints,en un mottouségaux,onpourraitrepartirlesrichessesexilantes.Pourquoiun telfaitaujourd'huireconduirait-ilà labarbarie?NelivronsquecepointàvosreHexions.

10'Lepaupérismeestplusencoreunfaitmora)qu'unfaitéconomique.Leplusgrandmaldeceuxquiensontatteintsn'estpaslaprivationducapital,maistourinapti-tudeà le porter.Voustrouveriezun trésorpour lespauvres,quele paupérismeexisterait.La sourcedelamisèren'cstpointouvouslaplacez.Cen'estpasdanslesol,c'estdanstesbrasdel'hommequeDieua mislesfruitsdela terre.Touterichessevientdefamé.Remar-quons-lebien lepaupérismen'estquel'aboutissementdanslesfaitsdesvicesduxvm"siccte.

DanscemouvementqualifiédoSocialisme,iln'yauraitpasqfMe~MecA(Mea faire,il yauraittout.Voustraitezunequestionpolitique,etelleesttoutéconomique;voustraitezunequestionéconomique,et elleesttoutemorato.Lematestdanslesâmes.D'ailleurs,toutequestionn'estquelà.S'ilnefallaitqueraisonner,depuislongtempslegenrehumainseraitguéri.Jamaist'hommen'a tortqueparcequ'ilsedonneraison.C'estl'orgueilqu'ilfautbriseravantlereste.Lesiècledernierplaçaitl'originedesmauxdansl'ignorance.it avaitsesraisonspourne pasdiredanslavertu.Cen'estpasl'erreurquiformelaracine,maisbienle mal.Avisà ceuxqui veulentréformer

OneutbienviteécritqueFévriern'étaitpasunerévo-tuttonpolitique',maisbienunerévolutionsociale.Par

Page 155: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

t,B CAPtTAf. t39

société,si l'onentendqu'elledoitaméliorerlacondition

delaSociétéparl'accomplissementdespréceptescht~-

tiens,toutmarchera.Maisentend-onqu'elledoitren-

versernotreSociétépMrcéderplusviteaa mouvement

païenquiparle?toutcroulerasurnous.

Vousetes-voasfaitsrépublicains,sooialistes,etc.,pour

jouiretconsommerdavantage?vouspérirez.Pourrelever

l'austéritédesc<Bttrset lesconduireplusprèsdeDieu?̀t

soyezcertainsdevaincre.C'esttoujours!'tnt!ntquipoMlesquestions.

CHAPITREXLÏX.

HfautquelechfMttMimMs'accomplisse.

LeChristianismeseulestlapratiquedecemonde.Nos

malheursserontenraisondesobstaclesqueluiopposerontleshommes.LaFoin'estpasseulementlalomière,elle

estencotrelebonsensdeschosespolitiques,commeelle

estceluideschosessapénoares.Notres{t<ia(ionprésenten'estquecellemêmedesâmes,

Hyaencemomentdeuxcourantsparmileshommes

l'unva évidemmentau bien,t'autrecourtévidemment

aomat. se feradeaxsociétésl'unedanst'antret'one

duvice,parcequ'ilfautquele xvtt~siècles'achève;

l'autre,delavertu,parcequ'ilfautquelechristianisme

s'accomplisse1

Voiciceqaenoussommesdix-huitsièclesdechris-

tianismerecouvertsparlexvn~siecte.!t fautsortirde

Page 156: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

UVXEPKBMtER.

dessouscettecouched'erreur.Aureste,c'estla dernièrebataillequel'Antiquitédonneracheznous.Lemondeestprêtse détruire;songrandaxiomeestperdu<

Cetterévolutionserapeut-êtremoinssanguinaire,maisbienpluspénibleet pluslonguequecettodo93. Ne

prenonsiciquelefaitLaRévolutionfrançaisen'étaitqu'unerévolutionpoli-

tique,uneligneà introduiredansle CodeTousles~faMpa~sont~<ï<M;devant Unerévolutioncco-nomiqueest toutautrechoseLapolitiquesedéduitdelamorale;c'estuneconséquenceàtirer.Maisuneappli-cationéconomiquesedéduitdot'experieneeet t'expe-riencen'estpasl'ouvred'unjour.

Nousallonsêtreobligésdepasserparl'erreurdetouteslesËcoiesquisontnéesdepuistrenteans.Chacuneaurason triomphede quetquesjoursdansla rue.Ceseraautantde calamitéspourla nation.Maisnoussommes

incapablesdenousyopposerparlevrai.

Aprèscesmaux,nousentrerons,il fautlecroire,danslasolutionchrétienne.

Sanslexvot"siècle,nouseussionsfaitextérieurementdumouvementdemoins.Nousn'eussionspasétéobligésdereculeretde gémirdurantuntempsqu'aujourd'huinulnepeutsavoir.Lesgrandsmoyenssuspendrontà peinelesévénements.ît esttempsqueleshommess'instrui-sent ity vadusalutdumonde.LaFoinepouvaitfaireunpasdeplus.Dieus'estvudanslanécessitéderenon-cerà enseignerparlaparole.

Lesditïicuttcspolitiquesnesontrienàcotédeladiui-'-utteéconomique;celle-cigitelle-mêmedanstaditUcuttëmorato.Cetterévolutionestautrementondehorsde lapuissancehumainequecellede89 !t y avaitalorsune

Page 157: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

m CANTAL. ~M

populationde25millionsd'âmes,productionnaturettedu

sol.LaRévolutionunefoisterminée,lesolrestait;cette

populationpouvaittoujoursseretrouversursespieds.

Aujourd'huiquedeviendrontteshuitoudixmillionsde

populationindustrielleforméssurlecapitatBotifécroulé?

OnlesramèneradanslescampagnesCertes,il n'ya pasdeuxpartisà prendre.Maisdéjàlecapitaldusol,aban-

donnéetgrevé,retientdansondemi-paupérismesapropre

population.Onne transportepasunepopulationsans

transportertecapitalcorrespondant.LaFranceenverra

i milliond'hommesà Alger,maiselley enverra9mil-

tiards1RamenerdanslescampagnesSait-onc«qaerenferme

cemot?Durantcinquanteans,quilesafaitabandonner?

Faitesuneétudemoraleconstatanttesinstinctsquiarra-

chentJejeunehommeoulajeunefilleauxchamps,et

vousverrez8)vousteneztaforceprêteà faireéquilibreauxv<!t<'siècledanslescœurs.Lesvillesontétécon-

damnéesmoralementellesontétécondamnéesbygiém-

quementellesleserontéconomiquement.Voicilepointd'oùilfautpartir.L'hommeseratou-

joursapteà consommerplusqu'ilne peutproduire.Dansquelétat,et parquelmoyen,est-ilamenéà pro-dairoplusqu'ilneconsommera?Telleestlavraieques-tionenpolitique.

Cetétatestl'étatagricole;cemoyenestlesol,qui

reçoittoutetnerendqu'amesure.Laterrevégétaleestla

grandeCaissed'épargnetenueparleCréateur.

Cellequefonda,avecraison,l'industrie,combiena-t-

ellefaitdepropriétairesàcôtédecelle-là?Vosdécrets

surl'agriculture,tereboisement,sontuncommencement;maispressons-nousderestaurercequinesedécrètepas.

Page 158: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

t42 f.tVHf!PREMtER.f.. ~t-tt~CoMeépoquene sesauterapointqu'ellen'aitproduit

unmittionde propriétaires.II faudradoncenformerJe

capitalmaisavanttouttesvertusquivontteproduire.Lapropriétén'estpasunobjetfixe.Posséderlapropriétén'estautrechosequeposséderlavertude nepas tout

consommer.

Nouschercheronstouteslescausesquiruinentcorpset

âmelaFrance;netrouverons-nouspointquelapremièreestdanslapertede!aFoi?Nouschercheronstousles

moyensderéduirela misère;ne trouverons-nouspoint

qaelepremierestd'augmenterlavertu?Parquelchemin

verra-t-on,en France,revenirt'esprità la place(tela

chair,t'humititéà laplaceduluxe,lechampàlaplacedetabanque,enfinlecapitalà ta placedupaupérisme?ParuncheminqueDieutientenréserves'itveutencore

sauverlanationquit'oublie.Lesbonsfontentendreenvainlavoixdetaconciliation.

Concilier,quandonn'apastemêmeDieulLeshommes

sontpartischacunde leurcôté,commentse roncontre-

raicnt-its?.Usserencontrerontdanstapenséedumat-

heur.Et,commeil yeutplusdefaibtesseetd'égoïsmeeneuxquedeméchancetévéritable,alorsilsseretrouveront

danslapenséeduremèdeà tantdemaux.

Lesnations,commelepécheur,reviennentaujourde

ladétresse.Oùfuirpouréchapperà cetteconséquence?Toutcelanopeutunirquenousn'ayonsvudanslesfaits

quelquechosed'aussiexcessifquelexv<)t"sieetel'aétédans

l'ordremoratt. Acetteheurevouscriez,voussignalez

partoutlem:d toujourslepeuple,jamaisvous-mêmes1

Cependant,qu'ontesache DANSLABOURGBOtStEESTLI

SCEPttOSBBPARLEQUELLEPEUPLEESTENANAMtMB.C'est

parcequelematestdanslatètequ'ilfrappelesextrémité

Page 159: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

).R CAPtTAL. t43

e, cesparolessontnmëres,maiscommele0 France,,cesparolessontamères,maiscommele

remèdeprèsdesievrcs.Quiauraitencorele courage

de venirtenatterJe sensquedevanttoimonesprita

pliésouslaparoled'Isaïe:«0 monpeupto,ceuxquiMt'appellentheureuxtetrompent,ilsdérobentàtesyeux» tonsentier.Etceuxquinoteparlentquedoprospérité&serontreconnuspour(tesséducteurs.Lopeuplequ'ilsIlappe!)pt)theureuxtomberadansleprécipice.»

FranceFrance!maigrecequeje vois,je croisà ton

avenirEtj'enprendspourcautioncesécoles,néesentoi

d'unco'orpercéparnotreétatéconomiqueMais j'en

prendssurtoutpourcaution,oFrance,t'Evangite,que,

malgrétoi,tuportesjusquedanslesmouvementségarés

detoncoear!1

Lacausedetachutedospeuplesantiquesestconnue.

TouteSociétén'estqu'unereligionréalisée.L'Égliseest

immortelle,elleenfanteradesnationsimmortelles.Mais

rattache-toipromptementà ta mère!Aujourd'huicelui

quienalesourireet )amainpourbénir,portetessym-

pathiesenluiet tespropresparolesà sestevres.

Page 160: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

t44 ~.n'tif! PRRatEX.

CHAPITRE L.

Lae~uiesdMnM.

Il fautlerépéteravantdeclorelàdespagesquinous

fontsouffrirLemalestreligieux,taréyotutionestreli-

gieuse,te remodeestreligieux,nousneguérironsque

religieusement.Lemouvementeuropéennoussemblecon-

trelesRois;aufond,l'instinctquiledirigeestà lafois

contreDieuet contrelefaitquirenditlesroisnécessaires

à la terre.Lespeuplesse souventcontrel'Autorité,

contrecequ'ilsnommentl'oppression,et tasourceen

esteneux-mêmes.Ladélivrancedesnations,n'estquela

délivrancedesâmes.

Detouscôtésonconfondlestristesconséquencesdu

pointdevuehumainaveclesconséquenceschrétiennes.

Laplupartdeshommesnesontpasassezprofondspour

percerl'horizonactuel,etfairecettedistinction.Cequ'onnommeàcetteheureprogrèsdel'espritAMmamn'estque

tropbiennommé,puisqueDieuenestévincé!1Surtout

depuisunsiècle,l'hommenegranditquedanssa faute.Cequ'onaprispourlaDémocratie,n'estquel'explosionuniverselledel'orgueil.

Leshommeslogiquesdenotreépoqueontd'abordété

républicains.Commelasolutionn'étaitpaslà,ilsentrèrent

dansleSaint-Simonisme.Suivanttoujoursleproblème,ilsdevinrentfouriéristes.Maist'idéoallantdevanteux,ilssesontdivisésta endeuxbranches:lesunsse sont

Page 161: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

LE CAPtTAt.. 14S

taf).tasautressontdevenuschrétiens.Carfaitscommunistes,lesautresiontdevenuschrétiens.Car

lesunsétaientconduitspartourssena,tesautrest'étaient

parleurâme*.

LaSociétéhumaine,eneubt,nepeutêtreconçuequededeuxmanièresouelleestconçueparrapportà i'ame.

ouelleestconçueparrapportau corps.Onpourradire

autrechose,onnepourrasortirdelà.

Dèsque!aSociétéestconçueparrapportà t'âmo,elle

l'estparrapportaucorps,lequelfutdonnéàt'âme.Mais

laréciproquen'estpoint.LaSociéténes'abaissequeparce

quete dogmea pâti.Réunissezde partet d'autredes

hommesprêtsà donnerleurssenspourleurâme,vousverrezbiensiquelquechoseleurmanque.

Toutdépendde la notioasupérieurequ'ona de

l'homme.

Oul'hommen'estfaitquepourlaterre;alorst'àmea

étédonnéepourlecorps.Oul'hommeestappeléà une

vieimmortelle;alorslecorpsa étédonnépourt'ame.

N'ôtonspluslaquestiondela, et toutelachaînede nos

propositionsdosecondet de troisièmeordrereprendrasonpremieranneau.Dansle problèmedet'homme,on

nepeutévincerl'homme1NousnevivonsquesurlaFoi.

Et vousquidites Nonêtes-vousplusgrandsque

celuiquia faitl'Evangile,etplusfortsquelacréation?2

LaFoinevitpasdesargutiesdel'esprit,maisde la

puissanceducœur,desonbesoindel'infini.Sansquoi,

ellenedescendraitpointennousparl'oreille.Envain

ouvre-t'onlapaupièredel'oeilquis'estaveugté1Cen'est

(<)Pouwn<-M'MMarqueleaiMefaMecomme)e!e<pnt<)t'HtUfSdu

l'époque?qu'ilp"~delapolitique&lamonle,eldelumoMte&laTMo-

t~ic'R 1

Page 162: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

t4<~ UtVtttT PHEM)KR.

pastavéritéquimanque&l'homme,maisbienteshommes

quimanquentla vérité.8URSUMCORDAt

A quoiontserviaujourd'huiet tantdomots,et tant

d'idées?C'estlapratiquequiestabsente.Lesactesseuls

construisentl'homme.Lecœurnevientpasco pensant.Vouschercheztebien,agissez.Lavoiontôestcommet&

travait,ilfautcommencertoutdesuite.C'estla pratique

quicréel'homme1

Commentrenaitra-t-ettcen nous?LaGuerreformait

primitivementlesâmes,enlesportantausacrifice.Elle

futditetechemindetagloire.Tantquel'hommea tenu

t'cpée,lecrucilixa triomphe.Maissitôtqu'enprenant

tige,ita falluquittert'cpcopourlavertu,enFranceon

l'a trouvéebeaucoupptuslourdeilporter.Donnereuunefoissavie,lorsquel'honneuraparléet

quela gloirenousregarde,est unesaintetéd'enfance

dontnousavonsdonnédespreuves.Offrirsaviepiècea

pièceparlavertu,quandlaconscienceleditet quet'amour

seutnousvoit,estunhéroïsmed'adultedontnoustûmes

moinsprodigues.Ici:*pp3MitunegrandeLoi sinosâmesnepeuvent

encoreporterla paix.Dieunousremettraa taguerresi

nousnesommespointassezfortspoursoutenirtatuttedans

teschosesdet'àme,Dieulareptaceradansleschosesdu

corps.Est-cesansbutquelaGuerreadurebientôtplusde

cinqmilleanssur la terre?Nousnoconnaissonspasla

Providence1 Dieuveutquonoussoyonscommet'tnnni.

Notrepersonnalitédoitseformer,parla vertu;puisse

donner,part'amour.Laterreentièreestpourcebut.Nous

n'yéchapperonspasplusquenospères.Ilfautcependant~émouvoirdevantCeluiquiatrouvelefouetdontpendant

quatremiit~ansonpressalapasdesesctavcsLeDieu

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LK CAt'tTAt..t:: t4?4,.vf

desarméesa parlélongtempsavantceluidet'Ëvangite.Lafamineet lapestenesontqu'endormiesdanslaterre,

et la captivitésuittes pasde toutenationdépravée'.i

Telest le jugementquenousdevonsporter:nous

seronspunisselonlecorps,afinquenotreàmesoitsauvée.

Nedéploronspointlesmauxduprésent,maistesvices

quilesontamenésetnommons,biens,toutcequirap-

pelleraleshommesàleurconscience.Quellesquesoient

lescalamitésqu.elaisserasursonpassagotoutcepeupleirrité,ellesn'égaierontpointcellesdontonadévasteson

àmet1Dieua vusaparoleécartéeparlericheetoubliéedu

pauvre;ila remisà nulesélémentsdumonde,ufinquesaparolefutenseignéevivanteparlesfaits.

ttestclairàcetteheurequelecapital,issudelavertu,découlede laFoi:et c'estl'objetdeceLivrepremier.Maiscomme,pojiti<}t<ement,lecapitaldépendde lasoli-

ditédet'Ordresocial,et t'Ordresocialde l'essencede

t'Aristocratiecesdeuxpointsdeviendrontl'objetdes

deuxLivressuivants.

<)&;hte.f'!)(!f. ces )HtM~ttt''t'i''Mt)et~jtrfj'tt~ti~uM.

~OT):M t.'t~m.UL

HK OU UVUt. W.t.MfKH.

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O.fMttt. $)

LIVRE SECOND.

L'ORDRE SOCIAL

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L'ORDRE SOCIAL.

CNAPITREï.

Det'OtdMdaMiaSceMM.

L'ordreexistemoinsparlesloiset lesinstitutionsqueparlesmœursetlesprincipes,quiconstituentcesfoisetfondentcesinstitutions.

Noussavonscequeta bourgeoisieafait ducapital;voyonscequ'ellea faitdesprincipesde l'ordresocial.Abattrenoserreurspoury substituerdes principescertains,c'esttravaillerdirectementà la Restaurationfrançaise.

Ecoutonsd'abordnotrehistoire«Aprèstrenteannées(lesanglantesconvulsions,d'anarchieet de despotisme,onvit paraitrecommel'ombredet'ancteaneRoyauté.On crutquet'Ordreallaitrenaitre,qaole reposdel'avenirétaitassuré;elleapportaitdesparolesde paixetdeconciliation.Uneëternettealliance,c'estainsiqu'onparlait,futconclueentrele passéet l'avenir.Desdé-combresdeje nesaiscombiendegouvernementsécroules,s'élevaunédiftcenouveau,danslequellespartis,abjuranttoursvieilleshaines,devaients'uniret s'embrasser.Toutcelasepassaithier;aujourd'hui,l'oncherchedestracesdecequ'ondisaitaffermipourjamais letempsroutesesnotssurcesruines,»

Page 168: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

~S2 t.tVX);SBCONC.

DepuislejouroùM.deLamennaisfaisaituntelaveu,dix'huitannéesemployèrentlesmoyensquelesDocteurs

croyaientignorésdela sagesseancienne.Hier,encore,

qu'a-t-onvus'écrouler?OnpensaqueJ'édificeavaitétéconstruitsurlesabte,

et l'onprétenditleposersur unebasedéfinitive.Aussi

vastequelanation,l'assisecettefoisnepouvaitglisserauxabimes.Aulieud'ètresuspenduedésormaisà un

principeétranger,la Sociétéallaitse fondersurelle-

même.Quelquesmoissesontécoulés,et leventaplu-sieursfoisrenversét'édifiéeà peinesortideterre.

Ledangerpourlapremièrefoisa paru1

Jusque-là,t'édifiées'ébrantait;et maintenant,c'estte

sol.Lesanciennesprétentionssontsubitementaban-

donnéestesplusgrandsmotsoubliéspourun seul,

l'Ordre.Touteslesforces,touteslesinstitutions,tous

leshommes,legouvernemententier,sesontunispourfonderl'Ordre.

Etjamaisl'Ordren'amoinsexisté.

C'estquel'Ordren'estpointoùonl'amis.Onnefait

pasdel'ordreavecleslois;ennefaitpasdel'ordreavec

laforceniavecungouvernement.On ne faitdel'ordre

qu'aveclevrai maisaveclevraireconnu,élevéàl'étatdecroyance.

Savons-nouscequec'estqueJ'Ordre?c'estla Foi

parcequ'ellemetl'ordredanstesesprits.Travaillonspar-toutailleurs,sinousavonsencoredusangàperdre.

Page 169: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

L'OKORE SOC)A!<, t83

CHAPITREII.

î.'OfdMnesefaitquedtM)Metpritt).

L'ordrenevientpasdudehors;l'ordreprocèdedes

esprits.Lorsquedescroyancescommuneslesconduisentàunemêmevérité,tesmosurs,puislesloisentrentdans

lemêmechemin,et l'ordresemanifesteà l'extérieur.Enunmot,l'ordrevientdelapuissancedelareligion

etnondecelledesgouvernements.Quandrienn'estfixédanslesâmes,ni l'idéedoDieu,

ni l'idéede droit,ni t'idéede propriété,ni t'idéede

pouvoir,nil'idéedeSociété,nimêmel'idéedel'homme,touteslespolitiquesdelaterrenesauraientnxerunpointdanslesfaits.

Le maldeviendraiteffroyables'ilen étaitautrement.LaSociéténeseraitpasavertieparladouleur.Sepour-rait-ilqu'ellefut endehorsde seslois,quelesâmes,

dévoyées,negravitassentptusversDieu,etquela poli-

tiquecontinuâtpaisiblementsoncheminsurlaterre?

Onvousattendàlaquestionderordre1L'unprétendqu'ilestdanstaliberté;l'autre,danst'égatité;an troi-

sième,danslajustice touteschosesdanslesquellesileûteffectivementexistésitedésordren'eûtpasexistédanslesâmes.

Successivement,donc,vousjetterezvotrelienau cou

delaSociété,et successivement,ellevousécraseradanssamarche.

Page 170: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

i&4 HVBE SECOND.

L'Ordrea sonsicgedanslesesprits.

CHAPITREIÏI.

Ottest le OmMemement.

Unne faittantdepolitiquequeparcequ'onn'aplusdereligion.Silesespritsétaientgouvernés,iln'yaurait

pasbesoinde tantdegouvernementpourtereste.C'est tl'excèsdel'erreurquinousramènera1

Cen'estpasdudehorsqu'ongouvernelaSociété.Aproprementparler,onnegouvernepasteshommes.Leshommessontdesâmesonnelestouchepas.C'estparlesprincipesqu'ilssemeuvent.

LaSociétésegouvernedudedansaudehors.Lesgrandspouvoirs,tesplusgrandshommes,quinoussemblentia gouverner,sontgouvernésparelle.Ilssontportés <sur lescroyances,commete bateausur lesSotsquil'emportent. s

Lesrévolutionnairesont unesingulièreidéede laSociété,c'est-à-diredela grandeaffairedeDieu,quand

a(<)Ausoind'unefaçond'agirhomo~oo,t'impuiMancedeh bourgeoisie

à semettred'accorddansla pensée,queprcMe-t'e))e,sinonle'd<<ordr<!desMprih?EtcedeMrdroque prouve-t.)).sinoni'on&tothMment<)<'?

croyanceset,parsuite,notredestructionpolitique?

L'Ordrea sonsiègedanslesesprits.NousramèneronsJ'OrdredansiaSociété,quandnous

auronsdétruitle désordredans!'homme.Cettevoiedemandeun peudetemps,maisc'estlaseulequimèneaubut'.1.

Page 171: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

t/OR&RËSOO~~ !Sgt ~~t~t L t* t

ilsprétendentquedoshommesla pourraientconduireLaSociété,commelanature,asesforcesetsongouver-nementdanssapartieinvisible.

Cen'estpasnousquimenonslesfaits,cesontles

idées;cen'estpasnousquimenonslesidées,cesontlesconsciences.Lapolitiqueestunchampstérile.Lesfaitsprocédantdesidées,et lesidéesdesconsciences,on n'aurad'autrepouvoirsurl'hommequeceluiqu'onaurasursonâme.

AugmentonsenellelaFoi;usonsdephilosophiepourarriverjusqu'auxportesdudogme;et, pouraffermirce

domaine,étendonsceluidelavertu en unmot,soyonssaintset n'oublionspascettetoi L'étatde la Société

résultedurapportoùsetrouvelaconscienceavecDieu.

Etvoyezmaintenantcommeondoitgouverner1

CHAPITREIV.

OùMtieetla Société,

Lajusticeet lacharité,oucequifaitla mesurede

notreétatpolitiqueetdenotreétatmoralrésultentde

cerapportentrelaconscienceetDieu.

L'hommen'a pasdeuxconsciencesle degrédesa

délicatessede sentimentsenversDieu,serale degréde

sadélicatessedesentimentsenversleshommes.

Or l'étatdela civilisationestexactementceluide ta

conscience.Etl'étatpolitique,oul'étatdesloispréventivesetrépressives,àsontourrésultedecelui-delacivilisation.

Page 172: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

i~ HV~S SBCONB.

T-n~~ .–t – t-~ -~J~~ t-.Travailleruniquementsurlescodes,surtesconstitutions,sur t'Etat,c'ests'arrêterà lasurface*.Rio6detoutcelanedevancela conscience.Voussentezquel'hommea

pardeversluiunevaleur,unméritecontrelesquelsonnepeutnon.

Danslanature,quellecompressionretiendraittavapenrd'unegoutted'eau?L'erreurquipeuts'introdairedans

t'espritfinittoujoursparfaireexplosion,LeshommesdoxvMt"sièclene furent-ilspasétevëscheztesjésuites?C'étaittroptard;uneautreloitenaitdéjàlesconsciences.Pénétronslesconsciencesd'unelumièreoud'unevertusanscetteforce,aucuneforce.

Mn'enest plusde la consciencecommede notre

esprit,qui,danslapratique,romptquelquefoisavecles “droitsde la logique.Dela consciencevientprécisément .)lebonsensquiaccourtpournousmettreà couvertaumomentdupéril.

L'hommeasonpivotquelquepart c'estdanssacon- )science.!t s'agiteraplusoumoinsà t'entonr,comme

t'oiseaudanslechaînonquileretient;maisondéfinitive, rl'hommeretombedececôté,commeuncorps-sursonpoint

1

lepluslourd.Laforcevraieestdansle dogme.Onfera

oscillerlegenrehumain,maisitreprendrasonaplomb. 1Nousdevonscomprendrequel'homme,laSociété,J'état )

dumondenepeutdépassert'étatdelaconscience1

Quelaconscienceavanced'unpas,etlesystèmeentier <

de la civilisationauraavancéd'unpas.Répétonscettevéritési nécessaireà notreépoquet'étatdelaSociétérésulteratoujoursdurapportoùsetrouvelaconscienceavecDieu.

(<)t~jounMOx<t lu constitutionstomberoo).L'hommeven~tot seUmtMpoiMMee.

Page 173: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

L'ofumB soctÂ~. <8T

CHAPITREV.

Onla Foioulemoi.

Nousavonsendeuxmotsla théoriedelaRévolution.Lemoi,c'estl'envie.Dumoinsc'estlàsonmouvementnaturel.Lemoiseulest commeuneportionde t'êtreferméedanslefini.

LaFoi,enrefoulantl'instinctdumoiparlagrâceet

partesconsidérationsdel'ordredivin,y substituelajus-tice,et peuà peula charité,quisontle contrairedumoi.Or, lajusticerendpossiblelaSociété,quel'envierendimpossible.Demêmequelesrévolutionnaires,les

sauvages,lesbarbaressontvoleurs,orgueilleuxetcruels,selonlemoi,selonl'envie.

QuandtaFoi,ce foulonde l'envie,n'agitpassurlanaturehumaine,onfaitmarcherlefoulondudespotisme.C'estpourquoiil n'y a quedeuxespècesdesociétéscellesquel'antiquitéa établiesparledespotisme,etcelles

queleChristianismea établiesparlaFoi.Sansrépandrelesang,ledespotismenesauraitaujour-

d'huicontenirlemoi,&causede l'étatdelibertéauquelnousahabituéslechristianisme.!t neresteexactement

quetaFoipourressaisirle moiet t'empêcherdefaireéclaterdenouveaut'étatsauvageparmileshommes.

Or, la Foiayant'!i<iparuauxdeuxtiers,jugeons06nousensommes.

Le socialismen'estquela religionde l'envie.C'est

Page 174: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

tS8 ~.tVHESttCONO.

l'envietellequ'ellepeutsemontreraa milieul'envietellequ'ellepeutsemontrerau milieud'unecivi-lisation.ici, cen'estplusle méritequifaitt'ttomme,maisl'inflexibleEgatité'.Le capitatn'estpluste fruitdeceluiquilecrée tousleshommesyontundroitégalPromenonscetteidéesur toutestesnatures,surtouteslespositions,quenousdonnera-t-elle?Lechiffredenosennemis.

Lesocialismeestdansle moi,ilestdansnotresang,ilestdansl'homme.Il estennoustousmaintemant.suffitd'arrêtertasourcede laFoipourquel'enviedé-bordeetcouvrelanaturehumaine.

Aujourd'hui,nousavonsdoncaffaireà l'homme,c'est-à-direàl'envieetâ l'orgueildémuselés.N'expliquonspasplus~ibiementlaRévolution;sinon,nousn'ensortirons

point.OulaFoi,oulemoi.Nesortonspasdu vrai la Révolutionfiniraquand

lareligionreviendra.

CHAPITREVI.

Lacivitititttiot)nevientpasdel'esprithumain.

NousnefaisonstantdepolitiquequeparcequefaFoiestabsente.Nousremontonsparlaphilosophielesdegrésintellectuelsd'oùnoussommestombés.Maisla philo-sophieefte-mémes'éclipseradansla Foi,commelaFoi,unjour,dansta célestelumière.

(t)Pnueipecommodeà lumédiocrité,

(2)Principecommode&ceuxfjuinefoutrien.

Page 175: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

t/ORCRH SOOAf.. i§9

Cependantil fallaitfaireusagedela philosophie;ilfallaitquel'hommeintervint.Espéronsquet'édifiéere-

ocnstruitparlapeineetparladouleurnesedétruirapas

quela Foideviendracommeunelanguedontpresquetouslesmotsserontconnus.

11fallait,toujoursselonladonnéedetacréation,quelaFoi,quiestaussiuneavancedivine,obtintunconsen-

tementde la partdel'esprithumain.Lacréationn'est

queladonnéedumérite.Cemondeestpositivementpour

quel'hommeseproduise,pourquelagrâcedivineforme

et agrandisseennousleterraindei'imputabiiité.UnepreuvequeDieuavouluquel'hommeconcourûtà

sa raisond'être,cesontlesquatremilleansd'Antiquité

privésdelavenuedeJésus-Christ.Notremondesortde

t'étémentdelasolidarité,famillesetcations.Lesâmes

prennentleurracinedansl'humanitéilfallait,pourte

mérite,quolesolmêmefutenpartiefourniparl'hommet

Onnesauraitméconnaîtreunedifférenceentrelanature

de fangeet la naturede l'homme.Delà jaillitune

lumièresurla pratiquedecemonde:lalutte,tesefforts,la douleur.Acepointdevue,sedissipentlesombresdont

nouscouvreunesuperficielleexpérience.Toutefoisleprogrèsestbienmoinsdansl'esprithumain

quedanslaconsciencehumaine.LesGrecsnemarchaient

queparl'esprithumainilsontvécuunejeunessede

nationet lesRomains,pèresd'unefortelégislation,ontvécuâgedepeuple.

Leprogrèssefaitdanslesâmesavantdepasserdans

tesraisonnements.Lalogiquenepeutqu'apporterune

diguepourempêcherlesespritsde selaisserglisserplusbas.Laphilosophien'estpaslasourceduprogrès.

Cequivitestailleurs.Lavertu,etnonleraisonnement,faitavancerlescésars.

Page 176: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

<60 LtVRBSBCOKO.

CHAPITREVIL

L'OrdrenevientpMdnPouvoir.

Deladépravationintérieurerésultetoutsimplementlesocialisme.LaSociéténe crouleau dehorsquequandl'intérieurestdétruit.

OnnevoulaitptusdeDieu,ni del'immortalité,nidetoutcequigênaitl'emploiquel'hommedelajouissanceprétendfairedotui-meme.La bourgeoisiecrieausocia-lisme1Maisoùesttaracinedel'arbre?surlepeuplejen'envoisquelesbranches.

Avantdeguérirf'égarementdupeuple,ilfaudragué-rir notrepropredémoralisation.Le peuplen'estquel'enfantdenoserreurs commenous,il marchedansla

passionaveugléeparl'orgueil.CertainementlaRévolutionenveutàlaSociétémême;

elleveutabolirla famille,effacert'homme,dévorerla

propriété;maistoi fautavanttoutrenversertepouvoir.LePouvoirestà cetteheurela dernièreforcede laSociété.Maiscettesauvegardenepeutpasdurertoujours.Etencoreprend-ontouslesmoyenspourfannuler.LePouvoirestaussimaladequela Société'.Legouverne-mentn'estquel'instrumentextrinsèquede l'ordre.Si

(1)OndiM:La Sociétésenoie;cenesontpaslesparolesduMattMqu'illuifaut,c'fttlabtanctteduM)t)e.Mai)linefoi))attachaàlabran-ehedu<on)e.laS<fi<MnepeutpMrestertt

Page 177: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

t.'oetDRESeCtAt. <6t

l'ordren'estpasen nous-mêmes,commentte repro-duira-t-it?

Rétablirlepouvoir,c'estétayerunemaison,cea'est

pastareconstruire.Cesétaisnepourrontporterloinle

poidsdela Société.RéédiËonslepouvoir,mais,à l'abri

dupouvoir,réédifions-nouspromptementnous-mêmes.

Net'oubtionspoint,la Sociétéestdansnoscoeurs.

Pouréchapperalavertu,nouscherchonstoujoursailleurs

lesfondementsde laSociété;maisnousnelestrouve-

ronspoint.Nousvoulonsrétablirl'ordre,et l'anarchieest

ennous~

Lapolitiquene peutnousrendrelaFoi,l'amourde

Dieu,l'humilité,lesmoeurs.Lemaldenoscœurstient-il

àuneformede gouvernement?Valons-nousmieuxsous

larépubliquequesousPhilippe?Sousceroi,valions-nous

mieuxquesouslaRestauration?Unerévolutionnouvelle

neseraitrien,ceneseraitpointunerévolution.

Larévolutionà faireestennous-mêmes,etnonen ce

quel'Oppositiondemande.Voilàlagranderévolution1

Montrons-nouslàgrandsrévolutionnaires;lesautressont

desmisérablesquideviendrontl'horreurde lapostérité.Commenttenier?lapertedelaFoiaamenéladéchéance

deta toi,quin'ad'autresanctionquelegendarme;la

déchéancedet'autorité,quin'aplusennousJeprinciped'obéissance;et ladéchéancedelapropriété,quin'aplus

pourgarantielerespectqu'inspiraitl'homme.

Tousceuxquifranchissentlesbarrièrespénalesposées

parlesloisontdéjàfranchicesbarrièresinvisiblesque

(1)Lacollectiond'hono<tMgensappeléetepartidet'ordrea'Mt,aufond,qa'Mpartienanarchie,t)estcomposéd'hommesdontlese<MMtendentàdesbutsdhergenta.soitparl'oppositiondeleursidées,soitparleurttep-UeiMM

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~63 HVRE8EOCM&.

Dieua misesennous,etquevousenavez~tées.LOrdredécouledela conscienceor celle-cia été anMMeaumomentoùDieuenaétébanni.

CHAPITRE VIII.

Dur~M potitique.

Cetteépoqueesttoutsimplementterègnedel'arbitraireetdelaforcesubstituéà celuidelareligionautrement

dit,lerègnedel'hommesubstituéàceluideDieu.L'homme-veutquelapolitiquerègnec'est-à-direque

l'hommeveutrégner.Aussiquelappareilimmense1quederouagesquedegensemployésàenréparerlesdégâts!1

qued'hommesetqued'argent1Pourquoicequiestfortdemande-t-iltantd'aides?LouisXIVeut-itcetteinnom-brablearméed'employésde toutessortesqui,commeun

filet,couvrelaFrance?Etcependantque)lofaiblesse!1Fut-iljamaisàlafoiset

plusetmoinsdegouvernement?JamaisSociétécoùta-t-elleplusdeforcepourêtremoinsfortitiée?LaSociétéellenereposequesurt'armée;ett'armée,surquoirepose-t-elle?Touthommedeconsciéncediras'ilvitjamaiset

plusdegouvernementetmoinsdesociété1Tôtoutardnousl'apprendrons,laSociétén'estpasen

proportiondugouvernement.Aucontraire,elleestenraisoninverse..Vosforcespolitiquessontla mesuredevotrefaiblesse.Maisvousnedemandiezqu'àelfectuerla

séparationdel'Egliseetdet'Htat,c'est-à-direlasépara-

Page 179: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

t/ORBREaOCtAt.. 163

Uonde lavieetducorpsvousy arrivezmaintenantILemomentapprocheoùcettecivitisationneferapas

sesfrais.Ainsis'arrêterace tempsde ta servitudedel'homme.Vousnevouliezriendedivin,voussaurezce

quelesmoyenshumainscoûtentVousvouliezl'institutionàlaplacedela,conscience,voussaurezcequeproduitl'institutionPayerdixmilitaires,quatreemployésetdeuxmouchardsoùiln'yavaitqu'ànourrirunprêtre,n'estpaslemoyendecouvrirsesfrais.

Cequigouvernene vientpasdel'homme.Mêmesur

laterre,onnesauraitsubsisterparlesmoyenshumains.

CHAPITREIX.

OnveutMhstitMrt'inttitationà laconscience.

Substituerpartoutliastitutionalaconscience,c'estla

grandebévueet le grandcrimedei'époque.Carelle

cherchetouslesmoyensdesubstituerdesforcesfactices

auxforcesdelareligion.

Uepuisunsibcle,toutlemouvementquisefaitenpoli-tique,en économiqueetmêmeenmorale,aboutitlà.Le

suprêmedegrédevotrelibertéconsisteà rétablircheznousl'Étatantique1

Qued'espritdanscetteconceptionMettrelachoseàla

placedel'homme1Luienleversalibertémorale,dontilnetiraitpasunassezgrandprofitengagnantleCiel,et

y substituerunmécanismeadministratif!Quelleententedeta liberté,etquelleshautesdonnéessurla créationt

Page 180: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

t64 uvRBsecoNB.

Quellegrandeépoquenousavons,etqu'ellefaitdegrandeschoses1

Laprofessionde foidupremierjournalvenu,vousdonneraleprogrammedesdoctrinesdel'époque,tt enestquivousproposerontdequinzeà vingtInstitutionsfondamentales.

Etavanttout ~M«<MMottducrédit,pourqueceuxquin'ontjamaisfondéducapital,endisposent;Institutiondesbanque8~po~eoM'M,pourquelesmalheureuxquin'ontpasassezemprunte,continuent;Institutionpourla

prMM,parcequela paroleestinviolableet qu'ellen'a

pasencoreassezproduitdemal InstitutionpourlalibertédesCultes,pourquetousceuxàquilaloideDieu

déptait,en puissentétabliruneautres;Institutionpour~~Mce<MMgratuite,parcequ'iln'ya pasassezd'hommesdéclasseset qu'ilconvientdemultiplierlesrévolution-

nairesInstitutionpour l'in8tl'tlctionprofessionnelle,parcequ'iln'yena pasassezquilaissentlacarrièredeleurpèrepourmourirde faimouvivredansla honte;

Institutionpourlajusticegratuite,parcequ'iln'ya pasassezdeprocès,et quela chicanedoitêtreundroitdu

pauvre;jf!M<~M<<oM<gratuitesdesscienceseta~, parcequ'onnequittepointassezlacharruepourt'indnstrieet

l'agiotage;InstitutionaMMroM~le<:ap<Mt<exposé,pourquel'Étatgarantissela paixà l'âmbitionetà l'impré-voyanceInstitutionpouryep<M'<ertoutl'impôtsur les

riche8,afind'etouBerlecapitalaumomentoùilpeutse

formeretprendresonessor;Institutionpour~'et~~M-

mentdufaibleàlalibertéabsolue,à lafraternitésociale,à la scienceuniverselle,à l'émancipationdesnécessités

physiques,enBnàla réatiMtionde touslesdroits1Pourobtenircesrésultats~M<<<M<MMquipriveimmédiate-

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9 1 .m,m.v vvwv ~w

x.fMfC.

t'OKCttt!SOOtAt. i6S

9 t'impôtdespatentes,desimpôtsmdtrects.!Mett<i'Ëtatde t'impôtdespatentes,desimpôtsindirects,desoctroissurtouslesobjetsdenécessitéetc.,etc.

Ce programmefidèlede nosaspirationsnousditladosede bonsensdontla Révolutiondispose.Nemon-tronspasJeridiculedecedontlesfaitsdémontrentlenéant.L'erreuraurait-elleaffaibliàcepointleregarddel'homme?Quoi1ladonnéesurprenantedecetteCréation!1ceglobe,nobleberceaudeslibertéshumaines1 cetteim-mensemoissonde méritequele tempsva rapporteràDieu,riende celan'arracheraitl'espritdel'hommeausommeilfataldanslequella Révolutionvoudraitt'en-sevelir?.

La religion,autrementditledéveloppementspontanédela naturehumaine,nullepart;l'institution,partoutàsaplace Nousensauronsleprix.

CHAPITREX.

D'o&sort l'espritd'oppotitiM.

Ceuxquiont crééle dangernolevoientpas.Lesclassesquiontépuisétesmœursetretiréle respectau

pouvoir,nevoientpointlatrouéefaiteàlacivilisation.1

En détruisantlesmœurset l'autorité,ellesontdétroitduhautenbaslaSociété.CarlaSociétén'estpaslesin-

dividus,maislecimentquilesunit.Aussila Sociétéesttoutedétruiteaujourd'hui:il ne

resteplusqueteshommes,c'est-à-direl'anarchiedansla-

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<66 HVRESECOND~«-––t~-t* tt~tt~t~ -'<'quelleonvas'engloutir.L'espritd'oppositionluiapporteaujourd'huilecoupdepieddelane.

Oaaa cruquetaSociété,parce.qu'elleduredepuissixmilleans,étaitindestructible1LaSociétéest,commela

vie,partoutcôtoyéeparlamort.Voiciexactementcequec'estquelaSociétéuneplanteaussidélicatequelavertudansnoscceurs.Vouspensiezqu'onvivaitbongrémal

gréenSociété.Oui,quandDieusoutientparlaforcedu

despotismedeshommesénervésouesclaves.Maisquandleshommesontreçuduchristianismelaliberté,larespon-sabilitéestsureux.

Noussommesdonclibres,c'est-à-direconfiésà nous-mêmes.Et laSociétéestaussiforteetaussifrètequelebienoulavertuennous.QuelaFoiseretire,lesmceurssontremisesenquestion,laSociéténetientplusqu'aunfil.C'estcequevousvoyez,c'estcequ'onvousa dit:

aujourd'huilaSociétéentièreestà la mercid'uncoupdemain.

Etquiestprêtà l'opérer?Votreespritd'opposition.Plusdutiersde labourgeoisiedescendradanslesfiletsdusocialisme,attirépar l'espritd'opposition,toujourscertainderéussir.

Quelgouvernementa pu se fonderdenosjours,sanssouleveraussitôtdanslesinstinctsbourgeoisl'espritd'op-position?

L'espritd'oppositionest issude l'envie,.Voyeztesclasseset leshommesqu'ilcaractériseencemoment

L'espritd'oppositionenverslepouvoirvient,parunche-mindétourné,du mêmepointquel'espritd'opposition

(i)Delàvient,enFrance,quel'espritcritique,sortidelamémotource,estptuteemfNMOquel'espritd'admiration.

Page 183: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

L'ORHBBSOCtAi. 167

enverslavéritédesccaaraimpatientsdelasupérioritédubien.Ildescendencachettedesconsciencespauvret,descoMciencesrëvottees.Observezsilesmêmeshommesnesontpasopposesà laFoicommeatoutbien'!1

Bref,commeil fautparlerclair,J'espritd'oppositioncouledel'espritrévolutionnaire,lequeltientsonréservoirdanslaBourgeoisieetsaracinedansl'orgueil.

Etdirequelamêmeclassequi,depuis1789,adéchirelaFranceparsonespritd'opposition,veutenfaireencore

aujourd'hui1Or,quandlaSociétés'écroulera,nes'écroM-léra-t-ellepassurceshommesquiontpris.teurincapacitéreligieusepourungrandartdegouverner?

Maisattendez!Lesquestionsmarchenttoutessoutes:ondescendradelaFoià l'autorité,etdel'autoritéà la

propriété.

CHAPITREXI.

Afjaoitienttaffopt'Mté.

Point de responsabilité de l'homme devant Dieu, des

lors plus d'inviolabilité, et des lors plusde propriété.

L'homme n'est inviolable que parce qu'il est respon-

(i)Danslec<Burhmoai)),itn'y)t quel'orgueilquinesoit)XMéclairépartesphHterriblesleçons.Lesbotnm' dubanqnetd')29Févriernesecon-

teuteutpasd'avoirrenversétexrpropMmonarchie;ilsviennentencoreau-

jourd'huiopposerleurpensée4celledugouvernement.CesespritsnevoientdanslePouvoirquecoqu'ilya d'aMujeUMMnti its Mfasententpluscootm'iJetepreMotftntdelaloi.L'Autorité,demCrnequelaFoi,n'a riend'aMu-

jeMiMaotpuurte~bOM.

Page 184: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

!(? KVRE SECOND.

<<1 t < v <sabtedevantDieu.La propriété.fruitchancelantde

l'homme,n'estioviotabtoquedel'inviolabilitédel'homme.Dèsqu'iln'estplusresponsabledevantDieu,il perd

soninviolabilitésur la terre;sa propriétén'a plusrien

desacré.Qu'illa défendes'illepeut.Maisla propriétéa perdusestitreslégitimes.

Quellechoseresteraitinviolableici-basquandl'homme

nel'estptus?2

Lapropriété,etdéjàilsledisent,estunepureoccupa-tion.Or,l'occupationn'estqu'unfait;nousnosommes

déjàplussur leterraindudroit,ït en devientd'elle

commedel'héréditédu pouvoir.Cederniern'estqu'unfait,il s'agitdeposséder.Commeen toutil fautcom-

mencer,qu'unindividuse présenteet produiseun fait

d'occupation,levoilàlégitime1

Sait-onàquoitientl'homme?HtientàDieu.Arrachons

dolàsaracine,nousverronss'itrestedebout1

Par l'effetde sa chute,l'hommeest à l'étatd'envie.

Quandlepeupleentenditpourlapremièrefoiscesmots:

Lapropriétéc'estlevol,ila sentileraisonnementjusti-ficateurdecequisommeillaitonluidepuisqu'ila perdulaFoi.Etsaconscienceainsifaite,il a marchéd'untrait

danslaRévolution.

Cemotesttegrandmotdet'époquc.L'hommequit'ae

écrit,est celuiqui en a le mieuxformulél'erreur.Le~I

peuplevaetdit Je nedemandequecequim'appartient.Queluirépondrez-vous?Neluiavez-vouspasvous-

Il

mêmesapprisqu'itn'y avaitpasde chosessacrées?2

Quandil riradevotredroit,quellerépliqueferez-vous?

N'avez-vouspas,pendanttrenteans,ri etrimévoschan-

sonssurtoutcequinousrattachaità Dieu?2

Ah1vousavezcru quel'hommesedépouillaitainsi

Page 185: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

t/ORORE SOCtAt.. i6&

<na HtfH~pnnn!))~f!p ann ttt~tt) Vnnede toutdevoirsansêtredépouittéde sondroit Vousavezpenséquevousn'aviezaucuneresponsabilitédevant

Dieu,etvoilàquevousn'avezplusd'inviolabilitédevantl'homme.

Enrefusantà Dieuvotrecœur,vousvousêtesretiréle pain.Voussaurezcommentlesloisde cemondesontfaites1

CHAPITREXII.

AquoitientlaSeeMM.

C'estla nullitéde la bourgeoisiequifait toutela

puissancedusocialisme;nullitédansla doctrine,nullité

danstes mœurs.Le scepticismelaisselaplacevide.H

nefautpass'étonnersi lapremièredoctrinevenuevient

laprendre.

Aprèslescepticisme,lapremièredoctrinevenue,c'est

lanégationdumérite,oudelasanctiondivine.Suppres-siondeDieu,abolitiondel'homme.

Puis,la premièrepratiquevenue,c'estleméprisdel'hommeet l'occupationde sesbiens,pourpasseràla

jouissance.Ya-t-iluneidéeplussimple?Encoupanttoutesnosracines,Jescepticismea passé

aussibiensouslesloisquesoust'âme.Vouspourrezarrachermaintenanttoutetacivilisationbrinà brin,riennetientptus.

Lesnotionsdu droitsonttombéesdesconsciences.

Déjàvoussentezquedansla forceestvotreseulega-

Page 186: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

nO HVHK S~CONB.

rantie,pourvotrebien,votrefamilleetvotresangParvotrescepticisme,vousavezlivréDieu quepouvez-vousdésormaisréclamer?

Danscepeuple,quevousaveztoutàlafoisprivéde

religion,deprincipeset d'exemples,il estun sentiment

auquelvousn'échapperezpasaisément,tt vousdit Si,tolendemaindeFévrier,nousn'avionsdemandéqu'unemoitiéde vosbiens,vouslaissantl'autre,commevousl'auriezvitecédée1

Cctapartdecetteidéedupeuple,quetoutestà lui;quevousêtesdosdétenteurset desadministrateurspourlemoment.PourbannirDieuetabaisserlaroyauté,vousavezdéclarélepeuplesouverain.Levoilàdoncreconnumaitre.Maisdequoi,certes,si cen'estdesbiensdelaFrance,quevouspossédiezlorsquevousétiezsouve-rains?JIestsi certaindesondroitqu'ilvoustolère.ttneveutpastoutabsorbernitoutdétruireencore;maisle

journ'entarderapas.11s'agitbienducodeaujourd'hui!C'estpartolérancedesapartquevouspossédezvous

existezpar la grâcedu peuple Et cependantlesfaitsprétendent,aucontraire,quelepeuplen'existequeparnous1

Vouscommencezàcomprendrequ'ilfautsérieusementcombattrelesocialisme.Maislesocialismenesecombat

pas,dumoinscommevousl'entendez.Laforcen'estpasce qu'ilfautpourt'anéantir.Le socialismen'estquel'enviequiéctatenaturellementchezlespeuples,àmesure

qu'ilsperdentlaFoi.Pourentriompher,itfautrendrela

puissanceà undogmequi, non-seulementapporteaumondel'explicationdelarichesseetdolapauvreté,maisencore,d'unepart,atténaodanslesâmestesefïetsdel'envie,et,del'autre,y faitnaitrel'amourdu prochain.

Page 187: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

t/MOREsoctAL. m

t la e&vaawn ln onfantm t'npftm~fOno-.Delàsortaitlasèveaveclagarantiedel'ordreccono-

miqueentier.LeCatholicismeexpliquaittout,faisaittoat,

etmaintenaittout.Qu'ilrevienne,outouts'ecfOMto

CHAPITREXIII.

Sansla chute,lesocialismea raison.

Cheznoustouterévolutionn'estqu'uneexplosiondo

l'erreur.L'hommeveotjeteraudehors,dansl'institution,

cequ'ilaconcludanssapensée.D'ailleursle bienvient

d'aneffort,et il estrarequ'ilpuisseéclaterdelasorte.

Onestdoncà peuprèscertainquetouteRévolutionvient

dumal.

Nousnecessonsdedire Sanscethomme,sanscefait,onsanstelaccident.MéCons-nousdecettepensée.Un

événementsocialaunesourcesociale.Nenouspressons

pointdejeterla premièrepierre.Si, paraction,par

pensée,ouparintention,lepéchén'eutpasétéuniversel,lefaitnel'auraitpasété.

La bourgeoisieassisteaujourd'huiauxdiscoursde

M.Proudhon,commela noblesseassistaitjadisaux

scènesdeFigaro.Cette-cise croyaithorsde laportéedet'attaquecette-tàtrépignedemépriset defureur,tantellesecroitloind'uneidéesisauvage.

Cependantt'idéoestlasiennelanégationdelaChute,

autrementdit duChristianisme,renddu mêmecoup

illégitimesl'emploidel'autorité,la hiérarchieentreles

hommes,et toutela propriétéacquisejusqu'àcejour.

Page 188: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

17$ t.tVRKSfîcONO.

Lacondamnationparadisiaquoune.foisbubHee.rt(Lacondamnationparadisiaqueune.foisoubliée,ridéeduméritetombe,la terrepréexisteà laculture,le socia-lismea raison.

H partdesplushautesrégionsde la penséeot faitexplosiondanslesmoeurs.Nenousétonnonspassil'idéequiremplitlesimaginationss'estcondenséesurquelquestêtes*.C'estlàunevisiondontlepeuplene peuttarderdeprendreconnaissance.

Si leshommesn'ontpointit sedégagerdu mal,niàs'éleverindividuellementetpardiversdegrésau bien,iln'ya pointparmieuxdehiérarchiedemérite:l'égalitéradicaleestlaloi.Etsi la terre,a causedel'homme,nefutpasrenduestérile,sisaféconditéesttoutespontanée,lecapitaln'aplusennoussasource,lapropriétén'aplusdetitre,l'occupationestnotreuniquedroit. Vousfaitesdesdogmes,et vousne voulezpasquelesferventslesmettentenpratique1 iE

Comment répondrez-vous sans quitter le point de vue

humain pour rentrer dans celui de la Foi, qui est toute <;la pratique humaine ?

())ParmiCMmilliersdeprojetod'<MM<~<t'M~Mra~.nationale,~~a-. j<M)M<a~entreOMM-ft~.onent)tunquicommenceahMi «Dieua ptaNi tleshommesaumilieudesriehasMde)aterre. – ToujouMla mêmeidée1Si l'onignorela science,au moiMqu'ons'enrapporteJtla BibleAAcausedetoi,la terreneproduiraquedes~pinM;(u mangerMtonpain

lasueurdetonfront.(Gen,eh.Hf.) Et l'oncroitapporterunethe<e ;)supérieureà celleduchristianisme1

Page 189: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

t/ORMeSOCtAL. i73

CHAPITREXIV.

Soareetet siégedusocialisme.

Cequ'onguériradusocialismeplusdifficilementquele

peuple,ceseralabourgeoisie.Lepremierveutterenver-sementdelaSociétépartesfaits;lasecondeledemande

parlesidées.Voilàladifférence.Lesocialismen'estquelanégationdelaSociété,c'est-

à-diredel'homme,c'est-à-diredumérite,delareligion,del'autorité,delajusticeetdelapropriété,ontindetouslesmursdel'édifice.

Lespassionsorgueilleusesqui ontsapéla Foi,lesambitionsimpuissantesqui ontdétruitl'autorité,lesmœursfatalesqui ont minéla famille,sontdepuissoixanteanslessourcesdu socialisme,danslequelon

baignemaintenant.Le socialismen'estquelemald'un

peuplequequittelacivilisation.

Ouse tientle scepticismeargumenté,lacupiditéen

doctrine,et lebien-êtrepratiqué?Lepeuplen'atoutce

socialismequeparinstinct,commeunêtreauquelonôte

momentanémentla, raisonet auquelil restelessens.

Tandisquevousappartenezpart'ameausocialisme.

Cebesoindu bien-êtrequ'onattenddupillage,ce

niveaudeterreurquidoitcourberleshautestêtes,tous

cesespoirsde luxeetde plaisirquicharmentcepeupleencoreenfant,sontsortisunà unde cettesoifdugain,decettehainedetoutenoblesse,decetteardeurdejouir

Page 190: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

t74 htVMN SECOfC.

1 tt 1 Yn Y fi. 1

répanduesparlesidéeset parlesmœursdolaclassequigouverneenFrancedepuis89.

Sonsceptisme,oubienplutôtsonignorancedesprin-cipesétevés,luifaitcroirequ'onpeutimpunémentdétrairelareligiond'unpeuple,c'est-à-diremépriserlescroyancesquiservaientdebaseàsaconduite,luidonnerl'exempleduluxe,lelivreràsaliberté,autrementdità lalicence,t'abandonnerà l'athéisme,et quela natureseraassezfortepourmaintenirchezcepeupletacivilisation1

Maisau premierchoconverraqu'iln'ya plusde

patriotismedans nation,de disciplinedanst'armée,de principesdanslesconsciences,de probitédansles

affaires,d'honneurdanstes individus,ni de sentimentsdanslescœurs.L'orgueil,l'envieet la haineserontla

religiondesmasses,et lacivilisationcrouleraenmême

tempsquelanaturehumaine.

Pourquoideshommesd'affairesquise flattentdene

pointcomprendrelesidéesélevées,s'obstinent-ilsà vou-loirgouverner?Danslesclassesindustriellesquienve-

loppentdéjàlaFrance,l'abaissementintellectuelestarrivéau pointqu'oncroitfairepreuved'intelligence,endécla-rantqu'ondédaignelesétudesetlesprincipessupérieurs1Leschosesqu'ellesnecomprennentpassontdesrêvesteshommessontencemondepourgagnerdel'argentet

pourjouir.C'estparcessailliesqu'onespèreremplacerlechristianismedanslepeuple

Cepeuples'estrévolté,ilvousa demandévosbiens,ila renversédesGouvernements,brisédeslois,chantéseshorreurs,égorgéun archevêquede Paris pensez-vousquetoutlecrimesoitsurlui?

Vousconnaissezlerésultatéconomiquedel'abusdu

commerce,envoilàlerésultatmoral,envoilàl'effetpoli-

Page 191: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

L'ORBRBSOCtAt. 17S

tique.Vousl'appelezsocialismequandilmetlamainsurvous:il commençaitquandvousmettiezau pillagetes

moeurs,t'Autoritéet touslesdroits.Lebutphitosophiquo,lebutréeldusocialisme,n'estpasd'attaquertettooutelle

personne,maisde reprendret'hontmeà, Dieuet de lerendreàsessens.Sic'està vousquel'ons'adresse,c'est

quevouseta!e!!eschosesquireviennentauxsens.Avouez-!epourrait-ondèsaujourd'huivousrendreà

Dieuetfairerentreren vouslaFoi,l'humilitéet lafru-

galitéchrétienne? estdoncplusdifficiled'étoufferle

sooia!isn)eenvoMsquedansla fou!o. estbienplusaisédefairetournerlepeupleaubien,quedechangerlec<eurdoriche.

CHAPITREXV.

Labourgeoisteou~Mette-mtmelaporle«MSoci<)i<me.

Pasd'équivoqueoutoutle capitalestlégitime,ouilesttoutillégitimett estpossiblequevousneposiezpasainsilaquestion,maisc'estainsiquelaposelaRévolution.Onaepeutlaposermieux.

Vousdoutez,voustergiversez..vousvousdemandezs'i)estlégitimeen toutemanière;si,parexemple,lades-tructiondelaféodaliténefutpascelled'ancapitalillégi-time? si lesbiensde t'Egtise,si testitresimmatériels

acquisparla noblesse,si ledroitdepropriétépourlescouventssontchoseslégitimes?Entinvous-enêtesàfairedesdistinctionsehbienvous êtessocialistes.

Page 192: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

~6 UVRESEtHMtD.

IlestévidentquesileCapital,autrementditcequiestproduitetconservé,n'estpastotalement,absolument,im-prescriptiblementlégitime,lesocialismea raison!

Hésiter,faireunerestriction,c'estignorerentièrementcequec'estquelecapital.C'estignorerqu'itn'yenapasunatomequin'aitétédistilléparuneprivation,contenudansunevertu,et transmisvivantparunhommeapteàle porter.NevousétonnezplusdesforcesdelaRévo-lution1

Laquantitédecapitalestjustenotrequantitédevertu.Carsurlepointoucettevertu(!echitonconsommation,lecapitaldisparatt.Toutlacsetientau niveaudesondéversoir.Cefaitpeut-iltromperd'unmillimètre?Quelevasesefêlesurlebord,lefluides'écouled'autant.Vousêtesdoncsanstraditions?Sivotreproprelégitimitévousestinconnue,quicombattrapourvous?

Labourgeoisieesttoutsimplementsocialiste.Ellemain.tientenreligionetenmoralejustementleprinciped'oùlesocialismedéduitsapratiqueéconomique.Quandlabour-geoisieditqu'ellen'estpassocialiste,ellesaitbienpeucequ'elledit,ellenesaitpascequ'ellepense.Elleestsocia-listemêmeparlaracineéconomique.Ecoutez-laparlerdesenvahissementsdel'Église,desempiétementsdesOrdresreligieux,d'unemeilleurerépartitionducapital,de samobilisation,de banqueshypothécaires,doprévoyancepublique,decontributionspourlecrédit,etc.,etc.;autantdegagesoffertsausocialismet

(i) SMei'appoidesGirondins,lesMontagMrdfn'eomtatpointréussi.LodésordreneréuniraitpassuMtt)descMtiMtioMsanst'appaidesdec)M-léset des<jcMdebienabn~t.

MaisCMde!u)<Maerestent~oMbimpunis.Ap~<lavictoirecommune,la luttereeommenMpoureetaKfteogMMdebien.Le<GiMndiMf)))eeom-

Page 193: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

LÛRBRE SOOtÀt. 177

M ~– 1- -t ,t~ tt! -A. L~Depuis4830,onavulenéantdebiendesrêvesbeau-

coupd'illusionssesontévanouiesbeaucoups'évanouiront

encoretoutescellesquevousprofessezMaisencroulant,cespansdomurécraserontceuxqu'ilsabritent.Ces

espritsquiémettentaujourd'huidesdéductionseffrayan-tes,nefontquepratiquerdesprincipesquicouventdepuis

prèsdevingtanschezleurschorspublicistes,chezleurs

graveshistoriens.Cespolitiquesbtémesn'ont-ilspasdé-

otaréquejamaislapropriétén'apassédansuneclasseque

parunfaitsocia!'?.Déslors,riende meilleurqueles

révolutions1Commodeabstraction,quececapitalquipréexistepar

tui-méme,quepersonneMcrée,maisquetoutlemonde

possède,sefaitpasser,ousepartageaumoyendesbou-

IcversementslLittérateurs,quineconnaisseznitesfaits,ni lasciencedesrichesses,nilanaturehumaine,nilesloisquiviennentdeDieu,combienvousportezavecgrâcelesclefsdonotrevilleà l'ennemit

Qu'ellestesachent,lesclassesinférieuresn'arriverontà

lapropriétéparaucunerévolution..D'aprèsl'ordreétablideDieu,leshommesnes'élèventqueparleurvertutes

classes,queparleurmériteetleursservices.

Mrent,apre<quetqueamois,soMla hachedeleuraterriblesauxifiairet.Avis

auxhommesquisedonnentauTieM-pafti.

(2)Ils tatMeatà )afoulele soinde cooetuMà unerévolutionnouvelle

pot))'fairepasserlapropriMdauslesctaMesquin'ontquedet'avidite.

Ilsdisent,parexemple,qu'en89 labourgeoieiesecomposaitdMsretfermiersdesrichesterKs.LareYOtuticojte~a con<titue<ptoprittairesdece

qu'ilsexptoitoieat.Etcependant,quiavaitcréeet contenucecapitatqu'ite

MpMtaienttOrs'i)9ne l'avaientpascréé,commentétaient-ilsaptesà le

conserver,cequin'est(oncettecirconstanceaussi)quecontinuerdeertef?

Page 194: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

nvfmsiscoMc.

CHAPITREXVI.

AMbfOM&tttgMBdeeeppMMM.

Choisisse!danschaquecommunedeFrance,tesvingtmeilleurspropriétaires,choisissez-yégalementlesvingthabitantslesplusdénués,etcomparez-lesComparez-lescommepèresde famille,conimecultivateurs,commemoralité,commeépargne,commesobriétéetcommeacti-vité L'Economiquedisait:Lapropriétécréelamoratité.C'estlamoralité,aucontraire,quicréelapropriété.

Commelecroientleslittérateursaujourd'hui,laiégiti-mitéducapitaln'estpasdanssarépartitionelleestdans °

sacnËATMN.Làestsarépartitionvéritable.EnFrance,surenvironhuitmisionsdepèresdefamille,

sixmiUionssontplusoumoinspropriétaires,etdeuxmil- tlionsne le sontpas.Faitesque,parunerévolution,ces ~<

sixmillionssoientdépossédéspourquelesdeuxautresmillionsreçoiventlapropriété,qu'arrivera-t-H?

Si l'onexcepteceuxquimourraientà la peine,dans )

vingt-cinqansleschosesseraientcommeauparavant.Lesderniers,parleurconduite,verraientla propriétéretourner,deleursmains,danscellesquila possédaientnaturet!ement.L'endettéretombedansl'étableducréan-cier.Maiscommentseseraitopéréecettemutation?Par

undéficitdevingt-cinqmilliardssurlesol,aucasoùilen

vaudraitcinquante.Etiln'estquestioniciquedel'agriculture,oùletravail,

Page 195: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

L'ORORESOCtAL 179

me,nedemandequedelavertu.Appliquonshplusuniforme,nedemandequedeiavertu.Appliquonsla

suppositionau restede l'ordreéconomique.Remplaçonslescentmillepremiersindustriels,banquiers,négociants,

artistes,savantsetmagistratsquepossèdelaFrance,par

centmilleautresdésignesaa hasard,il ne faudraque

quelquemoispourvoiren Francetouteindustrie,toute

banque,toutnégoce,touttribunalanéantis.Surlepapieronpeutchangerbeaucoupdelois;onnetransformepas

trente-sixmillionsd'hommes.

Qued'illusionsAutraindeschoses,si laFrancey

résiste,nousn'auronsplusd'indostrieavanttrenteans.

11neserapluspossibledevendreà t'étrangerunobjet

produitavantd'avoirramonénotreviande,notrepainet

notrelaineàaussibasprixquechezlui.Tantquel'homme

coûteraplusen Francequ'àl'étranger,notrepayssera

surle bordde saruineéconomique.A nousentendre,

nousnovivons,depuissoixanteans, quepourétablir

t'égatitéet, portantnoscapitauxsur lesindustriesde

luxeetd'agiotage,nousn'avonsmêmepassongéàmettre

lepain,laviandeetlalaineàmeilleurprix;c'est-à-dire,

àfairequelesangdupeuplecoûtâtmoinsLesnations

neviventnidepapiersnideparoles.Onatellementprodiguélaflatterieaapeuplefrançais,

queceluiquiaujourd'huidiravraiverrasonpatriotisme

suspecté.

Page 196: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

~0 t.tYHBS&COKt).

CHAPITRE XVII.

Desr~Méconomiques.

Iln'yapasdequestionséconomiques,iln'yaquedes

questionsmorales.Otezquelquesheuresdetravail,et,sil'hommeestim-

moral,aulieud'employerceloisironfaveurdeson&me,ilJ'emploieendéréglementsquiconsumentsoncorps.

Trouvezlemoyend'augmenterlesalaire,et,sil'hommeestimmoral,aulieudeleconsacreraubien-êtredesa

famille,illedonneenivresseàsessens.Donnezplusde libertépolitique,atfaiblissezles lois

pénales,et, sit'hommeestégaré,il n'enferaqueplusdemal.

Multipliezlesbanquesd'emprunt,puisquecesontlà

vosidées,pouroffririnconsidérémentdet'argentà la

terre,et généralementlecultivateurn'enseraqueptusendetté.Etc.,etc.

Vousparlezd'abolirl'usureceseraitbien;maiscom-bienvousconnaissezpeul'hommeL'usurier esttrès-souventretreleplusutileauxcampagnes;ilportel'argentà untauxqui,dix-neuffoissurvingt,empêchelepaysand'emprunter.Or,engénéral,toutpaysanquiemprunteestà pouprèsperdu.

L'usurierestcommeleloup,premiergardechampêtredesforets.Sansleloupet labêteféroce,lesmoutons

eussentbroutétouteslespousses;onneverraitpasun

Page 197: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

t/ORBnK SOCIAL. Ml

/annr~ (la mnlrnn anna In .nnülu l'nmninoarbrisseausurlaterre.Demémo,sanslereptile,l'empiredoloups'étendant,onnoverraitpasungazon.Sansla

frayeurinspiréeparl'usure,quipeutdireoùlesdettesiraient'!Mettezl'argentàlaportéedu paysan,danspeulesoldeviendralaproiedosbanquiers,etlaFranceauralesortdel'Irlande.

Toujoursdelathéoriesansjamaiss'inquiéterdesfaits1Savons-nousquelestceluiquiemprunte?C'estceluiquinosaitpasmettresaconsommationenrapportavecson

produit.Jamais fortuneruralen'acommencéparl'emprunt,et

parl'empruntontcommencélaplupartdesruines.Il faut

quel'argentaitctégagnépourqu'ilsoitbienemployé.Laforcequil'amisdecôtéestseulecapablede lefixerencapital,au lieude leconvertirenaisances,encon-sommationsintempestives.OnétaitpluspauvreenargentavantlaRévolutionpourquoiempruntait-onmoins?

Prêterdel'argentau paysan,c'estverserl'huilesurlefeu.Il faudraitquel'hommefaiblequiveutemprunteremployâtmieuxseselforts,et ilseplacesousunechargenouvelle1Pourvenirenaideà troisouquatrefamillesJu-dicieuses,l'empruntenruinequarante.

Traquezlesusuriers,maislaissezdesdifficultésàl'em-

prunt.Làest unedesgrandessauvegardesde laduréed'unÉtat.Croyez-enlasagesseantique,croyez-encelledeDieu,quia prêtélui-mêmeunesifaibleavanceàlaterre!1

Faitesvenirlescapitauxsurlesol,parletravail,parlavertu,parlosrécompenses,parlesanoblissements,etnonparl'emprunt.Celuiquiapportesesproprescapitaux:<la terreestunhommevertueux,unbienfaiteurdelaFrance.Celuiquiempruntesursonchamp,enteveun

angleàsamurailleetfrappedumarteausonpays.X.MMÇ.

Page 198: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

182 HVRiBSECONB.

CHAPITRE XVIII.

Dela banqueagricole.

Créerdosbanquesdanslescampagnes,c'estmettreunrasoirdanslamaind'unenfant.Pourreleverlescultiva-

leurs,neprenonspaslevraimoyendelesruiner.Vousdites:Nousneprêteronsquepourcouvrirletiers

de làpropriété.Vousarriveztroptard,c'estdéjàfait.Auriez-vousdesdesseinsde hauteperfidie,commede

prêterpourlamoitiédesimmeubles? L'autremoitiésetrouvantdes lorsparalysée,dansvingtans la France,territoireetpopulation,appartiendraientà lacompagniedesbanques,commelesoldolaTurquieauSultan.Vousdirezalorsauxpaysansquevousavezdétruitlerégimeféodall.Assistancepublique,Banqueagricole,moyennouveaude releverlesnationsauxquellesonôteDieuettesmeeurs!1

Pourruinerunpayset lejeterdansle désordre,ilsuffitd'yveniravecde l'argent.Ledésirn'étantpasde

porternoscapitauxsur l'agriculture,maisde paraitreentreprendreuneaméliorationnouvelle,élevonsaumoinsnoslumièresau niveaude nosintentions.Cepeupleest

malade,nouslesavonsbien,nebâtons'pasencoresafin.It n'yad'effetscertainsqueceuxdesmoeurs.

La servitudepolitiqueest le signede la servitude

morale.Aufond,n'enexceptonsmêmepasl'Irlande,nià plusforteraisonl'Italie..Ily atoujoursquelqu'untout

Page 199: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

h'ÛttORESOOtAL.

prêtpourmettreon peupleeu servitude;lebeauestde

n'ypas tomber.Touslespeuplesquiexistentse sont

affranchisd'uneservitude.C'estcequen'ontpasfaitles

peuplesqnilaissentleursmœurss'affaiblir.

Voyezla Suissel'Europel'a-t-elleamalgamée?Et

laHollandeseslimitrophesétaientassezpuissants.Non

qu'ilfaittejustifierl'Autricheàl'égarddet'ttatie,nimoins

encoret'Angteterrcàl'égarddel'Irlande,c'estpurégoïsme

deleurpart.Maisc'estpar purégoïsmeaussiqu'onest

conquisetdévore.Dieuveutquelespeuplesquiontte

plusde moralitésoientles maîtres.Ceuxqui n'ontpaslavertuderépandreleurssueursni l'héroïsmedeverser

leursang,neconserverontpasleursfoyers.Unpeuplequi,depuisl'existencedet'Europomoderne,

n'apointsufondersanationalité,estunpeupleindignede

laposséder.LesignorantsrépètenthautquelaPapauté

a misobstaclea l'unitéde t'hatie.C'cst-a-direquesi le

christianismen'avaitpasplacésonsiègechezcespopu-

lations,restesde l'antiquité,commela Grèceetcomme

l'Egypteellesn'existeraientdéjàplus.Donnerartificiellementlanationalitéà unpeuple,c'est

remettredela fortuneà unmendiantitfaudraità tout

momentrecommencer.Ahrevenonsde tantde rêves!1

Nouscroyonsdéciderlesquestionspartesidées,parles

armes,parlapolitique,parlesinstitutionsil n'yapas

dequestionspolitiques,iln'yaquedesquestionsmorales.

Page 200: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

~84 HVKK SECOND.

CHAPITREXIX.

LMbiensduCielsontlesagentsdeproductiondMbiensd'iei-btM.

Lebonheuroula suprématiedel'hommedépenddesavertu.(C'estcequelespolitiquesence momentnevoudraientpas.)L'économiquenefaitqueprouvercequenousaditlamorale.

Lorsquelesunssonttoutprêtsàproduireetàépargner,lorsquetesautresnesontdisposésqu'àjouiret à con-

sommer,l'unionentreleshommesn'estpaspossible.Lesloiscivilesn'existentdansla Sociétéquepour

protégerlesbonscontreceuxquinelesontpasencore,maisquiledeviennentpeuà peu,àmesurequelaSociétéserépand.

Lesfoiséconomiquesne fontqueprotégerceluiquis'estrenduapteà produireducapitalcontreceluiquine

t'estpasencore,maisquipeutledevenirchaquejouren

passant,partaportodelavertu,delapositiondutravail

purà celledutravailescorté.

Sitousleshommesétaientégalementaptesaucapital,ils pourraients'associer,parcequeceneseraitplusla

juxta-positiondu principequiagrègeet duprincipequidissout.Pourconserversonexistence,la Sociétéjusqu'àprésentn'eutd'autresoinquede mettre.to premieràl'abridusecond.

Cesoin,c'estlaprotection.Laprotections'estappeléela sûreté,et la sûretéestdonnéeparl'autorité.Sans

Page 201: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

L'ORDRB SOCtAL.111.1 111.1

t8S

M'v nnMtt ni omduction ni capital sur lat'autorité,il n'yauraitni productionni capitalsurla

(erre.Laloin'estquepourassurercequ'ily a dofait

danstaSociété.Commeladifférenceentreunpeuplesauvageetun

peuplecivilisé,estquecedernierpossèdeducapitalet

quecetui-tàn'enpossèdepoint;demêmeladifférence

entret'étatsauvageett'étatcivilisé,estquecelui-cipro-

tègelecapital,etquecelui-làneleprotègepoint.

LaSociétéestunbeauvasequ'ilfautempêcherdese

fêleretdecouler.Leprogrèsdanslaloineconsistequ'à

enconsolidereta enéleverlesbords.Lecapital,c'estle

contenu;ledroitdepropriété,c'estlecontenant.

Nousn'avonspasà attendrenotrorichessedesgou-

vernements,maisde nous-mêmes.L'hommeseulpeut

produire,seulil épargnepours'enrichir,seulitpeutse

faireoniversettementapteà porterle capitaldefaçonà

rendrel'associationpossible.Donctoutdécoulede la

morale,etpresqueriendupouvoir;donclebonheurde

t'hommedépendmoinsde la vertudesautresquede

saproprevertu.

Orunetellevertu,quiconsisteàbeaucouptravailler

pourpeujouir,nepeutnaitre,subsisteret persévérer

sanslaperspectived'unecompensationinfinieausacrifice

inouïqu'elleexige.LesbiensduCietsontlesvéritables

agentsdeproductiondesbiensdelaterre!

Relisonsla loi économiquetoutentière la richesse

sortdelaproduction,la productionducapital,lecapital

delavertu,etcettevertudelaFoi.Lespeuplesduglobe

sontrichesen proportionde leurfoi;ilss'éteignentde

la richesseà mesurequ'ilss'éteignentdespuretésdu

Christianisme.Lechristianismesavaitcequ'ilfaisaitquandilprêchait

Page 202: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

t86 HVRESECONO.

à la foisle travailet l'abstinenceH nedà la foisle travailet l'abstinenceH nedemandaauxBarbaresquedeuxvertus,etauseindesforetsitélevatescivilisationsmodernes.Toutlesecretquet'etudcde~aphilosophiem'a permisd'entrevoirest danscette

penséePourconnaitreun faitdansletemps,ilfautensavoirlebutau-delàdutemps.

Non,lavertuqu'ilfautpourpro'tnircn'estpointen

proportionaveclesbiensquien résultentici-basD'oùl'onvoitétalementqueletravailnefutpasfaitpournosbesoins,maisnosbesoinspourle travailet lesautresvertusquimènentt'hommedansleCiel.

CHAPITREXX.

LuRAtofutioMa toutenvahi.

~oussommestonsrevotmionnaircs,C'est-à-diretousdansl'erreur.L'époquenousemporte;t'hommepres-seraitenvainsespasdansunsensopposéàla rotationde la terre.Depuissoixanteans', toutconcourtau

triomphedelaHcvotution.Tousrévolutionnaires,carnousnoustenonstousen

dehorsdola donnéechreticniM.Losdoctrines,tesgou-vernements,lesRoismêmesquicroisentlecourant,sontrévolutionnaires.Sicen'estpointpartel côtéapparentdelapolitique,c'estparlamorale,c'estparl'économique,

t/MtMtfétiraiten)8tS-)8tO.ftMtomM~mimprime)-Inpn'-mitMéditiondecelivreft)18St.

Page 203: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

t/OMRRSOCtAï.. MT

c'estparquelqueerreurcachée,c'estpartoutpointdevueoit l'ons'accordeavecl'homme,où l'onécarte

dei'ËgtiM.Voilàplusdesoixanteansquetesrévotationnairesfont

leslois.Depuis89, la i~istationn'aétéqu'unepratiquedelaRévolution;l'administration,qu'unesortededicta-

turerévo!utionnaire.Et, commeon l'a judicieusement

remarquai'espritrévo!utionnairea peut-être-plusdétruit

parvoieadministrativequ'ilnet'avaitfaitparlavoiedes

proscriptions'.La libertédonnéea tous !es/c<t)teset à !'aocroisse-'

mentdelamauvaisepresse,l'enseignementcontinude

l'Université,lescepticismeavouéchezlesautoritésadmi-

nistrativesetgouvernantes,l'artd'engouerpourlesontre-

(t)Mja,ent8t6,M.deChateaubriandparlaitd'uneyttAmed'admi-nistrationàsubstituer&celuides(Mhft-~f~ofMMMma~et.<!)faut,')i!Mt-i(,ettirperlaRévolutiondesonpropreouvrage.»

Lepouvoiressentiellementniveleurde la bureaucratie,dit an Mhe

écrivain,pritoatesaneeavect'On:Mrs!Met )c Codecivil,et commençail

infiltrerlareligionpratiquedet'Etat.L'adminMmtieafuttcMMatM.pope-

MMiere,Mnemoralité,<m<grandeur:ellefut parexcellencele pouvoir

et ledomainedela bourgeoMe.Là seMntjet&tce~tnedieeriMitdecon-

ditionetdecaractère,aiabondantesdttMla M<ebourgeoise,etqui,malgré

leurMBbiUon,neTondraientpasptoadu pouvoire'OfaUaitt'e);efeeravec

éclat,quee'Ufallaitreierceravecpéril.Sou.j'Empire,cetespritparut moint.Ala Restaurationle prestige

décrut.LaRévolutiondeJuilletproduisituneffetaM'ogue.Lanouvelle

générationdesemployéevalaitdemoinsenmoinscellequil'avaitprécédée.C'étaitta petitebcnrgeotttetoutepure, la progéniturephifosophtqueet

moraledet'Uoivenite.Combieny enavait-ilquinefussentpasMttairien<t

Dauslesdépartementso&l'espritreligieuxavaitconservéquelqueempire,onenvoyaitde préférencetesadversairessystématiquesde tareligion.Un

préfetallantrégulièrementà la tne<Ment faitdireAla Gauchett ya

vingtpréfetsen FrancepubliquementauHiesaveclesJetuite*.

Compte-rendudu livred'unancienPréfetMrMdm)')(<(t'<t«o".

Page 204: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

i88 t.tVHESECOND.

prisesd'industrieoud'agiotage,lapersistanceàdécouragerl'agricultureetàfavoriserlemorcellementdusot,ladis-porsiondetafamille,lamobilisationducapital,lesencou-ragementsdonnésà la marcheduluxe,à l'érectiondesthéâtresetdespalaisdel'agiotage,lapersistanceàplacerl'honneurdansl'argent,età ramasserpeua peutoutlepouvoirdansl'Etat,pourfairemourirà petitfeute pou-voirdel'Eglise,ontopéréauseindesespritsetdesfaits,unbienautredésastrequetouteslesfuriesdelaTerreur.

Nousn'avionspasbesoindeFévrierpourfaireentrerlesocialisme.L'AdministrationetlaLégislationn'avaientqu'àcontinuer,et toutelasociétéduroiLouis-Philippe,sesbourgeoisélevésdanssescottëges,nourrisdanssesadministrations,etgouvernésparsesdoctrines,serevoit-lant un matinenpleinsocialisme,eussenteux-mêmeséconduitce roi aux frontières.En réveillantparsesalarmesunecertaineréaction,Févriera peut-êtreem-pêchécetteextinctionaffreusedelasociétéfrançaise1

Etdireque,depuis60ans,pourprendrecetensembleodieuxdemesureslégislatives,onserejetaitsurlanéces-sitédestemps1llfallaitarrêterlaRévolutionparla Foiet par lesmœurs,onn'auraitpasétécontraintalorsdelasuivrepasàpasenluilâchanttouslesmatinssaproie.Aujourd'huilabêtea fini;c'estvousqu'elledemande.

Page 205: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

!(mMK80CtAL: 4B9

CHAPITREXXI.

Jugerd'apréalesprincipesoujugerd'aprèslesMtt.

tt fautvoirle vraifonddeschoses.Lesunsjugent

d'aprèstesprincipes,et lesautresà lavuedesfaits.Or

tesprincipessontlesfoisd'aprèslesquellessedéterminent

tesconsciences,et de cesdéterminationsdécoulenttes

faitssociaux.Cesfaitsnesontquelerésultatdenosdéter-

minationsintérieures.Lesfaitsjettentitestvraiunecertainelumièresurles

principesquitesontamenés.Maislesprincipesannoncent

àcoupsurtesfaitsquise produiront,carilsensontla

source.Leshommesnepeuventéchapperauxmobiles

qu'ilssesontdonnés.Danssesprincipes,laSociétélit

sonpropreavenir.Ellevoitsiellemarcheàsonsalutou

sa perte.Ceuxquijugentaujourd'huid'aprèstesfaitsperdent

devuelaportéedel'époque.Voyez,enmorale,ladispro-

portionentreceuxquiseconduisentd'aprèslesprincipesetceuxquiseconduisentd'aprèslesfaits.Entreceuxqui

jugentde laSociétéd'aprèslesprincipesetceuxquien

jugentd'aprèslesfaits,ladifférenceestlamême.

Ceuxqui,le2S février,jugeaientd'aprèslesfaits,dormaienten toutesécurité;laFoiqui,depuisdix-huit

ans,jugeaitd'aprèstesprincipes,veillaitdansunetriste

attente.Lespremiers,voyantàcetteheurel'ordrerepa-raitre,pensentquetoutsetermineainsi.Lesseconds

Page 206: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

i90 ttvM Mc<n<p.

saventquetesprincipesnes'arrétentqu'àJoursconsé-

quences.Oncroitlecrimefinidèsqu'ilestconsommé:maisc'ostl'instantoùilcommence.

Vousaveztousportécetteépoquedansvosccenrsvousla porterezmaintenantdansvosintérêts,dansvos

familles,dansvotrepropreexistence1Etnousn'enfran-chironspaslesdifficultésenredoublantd'orgueiletd'opi-niâtreté,maisen revenantsur nospasavecunprofondrepentir.Voilàcequelesprincipesenseignent.

CHAPITREXXII.

LeSocialismeoMMp<laplacedelaFoi.

LeSocialismeestbiennommé:Il portedanssonnom

propretoutel'erreurquil'afait.Nécessité,au reste,à

laquellel'erreurn'échappajamais.LeSocialismesignifiel'hommesesubstituantàDieu,etlaSociétésesubstituantà t'homme'.

LaSociétéauraittouslesdevoirs,laissantà t'homme

touslesdroits,mettantl'institutionà laplacedelacon-

science,remplaçantla naturehumaineparlesprévisionsdelaloi,commesic'étaitlaSociété,et nonl'homme,quidutgagnerlecie) 0 ~<MM<MMadMn~M<~MMOt<<M

Lesocialismeestl'erreurlapluscomplètequ'ily ait.

(<)Certes,HndMdttdoitlout&hSociété.MaissilaSoeMMt'aélevé,cen'estpaspourMmettre&MptacetLaSociétéestfaitepourt'homme,etoonl'hommepour)~SocMM,commenoust'iMiMedoucementledogmehypo-efit<detaTe<reut.

Page 207: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

L'OttBattSOCtAL; tM

C'estla contraireexactdoChristianisme.Aussi,lesooa-lismea-t-ilaccèsdansles.espritsen proportionde la

retraitedelaFoi itenoccupetesmômespoints.Il n'ensortiraquelorsqu'elley rentrera Chercher

àlecombattreparfapolice,par lesinstitutions,parles

journauxetparleslois,autantvaudraitbattfet'eau.On

saitcommentilfautlecombattrepourlemoment,avec

lesarmes,etpourtoujours,avecleDogme.

Aujourd'huiil n'ya quedeuxchosesclaires(c'est-à-direcomplètes)toutela vérité,on toutel'erreur.La

naturehumaineette-memeposelaquestiontotale.Oupar

cupiditéelleprendtoutsonmoipoarelle,ouparamoar

ellele porteversDieu.Lesocialismedonnel'erreurla

plustôtfaite,Il ne fautqueredescendreunà unles

degrés,dedogmeondogmetomberdanst'homme.Et

delàauNéanttarouten'estpaslongue.Aussitrouvons-nousdeslogiciensparfaitsilsrepas-

sentparlesmêmeschemins..Hya ià unechosetoutà

lafoisprofondeetsimplequ'itfautsavoir.

Onverrate socialismepartoutoù sedétruitla Foi.

Onsaitdonclaseuleforcecapabledel'écarter.

CHAPITREXXIII.

CetteRévolutionestlarésurrectiondesosclaves.

Vul'étatoù levoltairianismeet tesgouvernementsont

mislosmasses,larépublique,c'esttadémocratieladé-

Page 208: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

t&2 UVRESttCON&.

1-.i; ,r.mocratie,c'estlesocialisme;otMsocialisme,o'estladé-molitiondel'homme.

Vent-onsavoirsitôthommeestsocialiste?Sansattendre

qu'illedise,qu'onexamines'iia laFoi1Quoiqu'endisentnossciencestronquées,l'hommeae peutpassepasserd'uneconceptionexplicative.Il s'enfaituneconstammentdanssoncœur.

SUarejetélaconceptiond'aprèslaquelletoutefinestenDieu,c'estpourcellequiveutquetouteUnsoitenl'homme.L'envieest l'exhaussementtoutnatureldumoi.Lareligionletenaitcompriméen luioffrantsonmodedivind'élévation.Otezla religion,et la soupapeest supprimée.Cetterévolutionn'estquel'explosiondel'envie.0 libéraux1comptezlesgensenpositiondevousenvier,voussaurezlenombredevosennemis.

Amusez-vousàvosrecensementspolitiques,à vosper-petuettesélectionsDanstescampagnes,vousavezautantde socialistes,qu'ilslesachentouqu'ilsl'ignorent,quevousavezd'hommespauvresetsansFoi.Danstesvilles,vousenavezautantqued'ouvriers.Etvouspensezparvosexpédientsredresserlanaturehumaine1Etvouspen-sez, parune listebienofferte,annulerte malquedepuissoixanteansvosexemplesdéposentdanslescoeurs!C'est avoirunepauvreidéedelanaturehumaine.

Si doncla naturehumaines'estreplacéesur sonorgueil,commentlaguérirez-vous?Sit'enviereprendlaplacedelajustice,commentnousgouvernerez-vous?Sila chairredemandeà consommersanstravailler,si lecoeurdel'esclaveestrentrédansl'hommemoderne,com-mentlepréserverez-vousdel'esclavageetlecontiendrez-vousavecla politiquemoderne? Quandl'hommenesesoumetpasdetui-memeàsaconscience,iln'ya d'autre

Page 209: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

t/O~M SOCtAt. MS

~– ~m~ ~na t'Antinnit~ ftawant taautoritéquelaforce,commedansl'Antiquité.Devantle

socialismeunseulrésultatetunseotremède,l'esclavage.

Lesfaitssontta horsdu catholicisme,le knout;hors

duchristianisme,lesravagesouta faim,c'est-à-direla

mort.Etcesontlàdesvéritésquinousmenacent.

Vousaviezcrutesocialismeuniquementfaitpourles

villes;vousl'avezvudanslescampagnes.Aufermieril

adit TunepayeraspastonfermageaulocataireTu

nepayeraspastonloyeràl'ouvrierTuaurasleproduit

totalpoursalaire;à l'immensemajoritédesendettés

Leshypothèquesserontaboliespuis&tafoule:Tucon-

sommerastoutsanstravailler.PoseMet (trce~M..

Quelleforce.opposerà cetted'unetellelogique?Vous

venezderessusciterlesesclavesmaisdesesclavesqui

n'ontpointobéietquidemandentà vousdévorer.

Toutesvosinventionsnepourrontriensurlecoeurde

l'homme.Commelefeudevantdelapaille,lesocialisme

s'avanceratantqu'illerencontrera,JIn'yaplusd'autre

partià prendrequedesemettreàrétablirlaFoi.Conseil

trcs-fort,bienentendu,et qui n'estpasl'ouvred'un

jour.Cependant,Dieuvousaidera,et il vous'faudra

moinsdetempspourrégénérercepeuplequevousn'en

avezmisà ledémoraliser.

Cesiècleesttrempétoutentierdanst'erreur;et il est

appeléàrétablirlavérité1Qu'est-ceàdire?Qu'onl'attend

à t'écotedumalheur.

Page 210: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

194 HvRaSBOOmO.

CHAPITREXXIV.

LeMeiaUMMettppoMuneimtOMttMeoonceptiondel'homme.

Ceahommes,si fiersdeleurpensée,ignorentqu'elleleurest imposéeTouteleuréconomiquedécouled'unemoralequiaprispossessiondesesprits;etcettemorale,dupointdevueoùils ontététhéotogiquemontconduits

depuisl'abandondelaFoi.Lesocialismen'estqueladoc.trinedel'immaculéeconceptiondel'homme.

Tousceuxquiveulentévincert'Egtisedela Société,

qu'ilslecomprennentouqu'ilsl'ignorent,nepartentpasd'unautrepointdevue.Ilsneveulentpasd'uneinstitution

quia pourbutdereleverlanaturehumaineits restent

persuadésquel'hommesemoralisetoutseul.Surcepointleurexpérienceauraitdulesfaireréfléchir..

!)nexemptemémorabledesfruitsdupointdevueop-poséàceluide laChute,c'estl'équipéeduGouvernement

provisoire.Loshommes,suivantlui,étaiehtessentielle-mentbons,et lespouvoirsjusqu'alorsavaientétéessen-tiellementiniques:loisrépressives,civiles,commercialeset internationales,diplomatie,finances,impôts,Code

pénal,tout,jusqu'àla peinedemort,étaità refaireetmêmeà effacer!

OndéfaisaitlaSociétéhumaine.C'étaitaisé,ilsuffisaitentoutdeprendrelecontraire:puisqu'onprenaitl'hom-mepourbonCrbyantenoutreàunerichesseimmense,laconsidérantcommefortuitementpossédéeparceuxqu'on

Page 211: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

L'OMREMCtAt.. i9S

nesachantpointcequec'estquepro-nommelesriches,nesachantpointcequec'estquepro-duiresanstropconsommer,ilsrenversèrenttontesleslois

économiques.LaProductioncessa;etd'autrepart/ilsconsommèrentenquelquesjoarslesressourcesdutrésor

surunpaysquis'engouffraitdanslamisère.

Fauted'unedoctrine,lesrépublicainsdescendaient

danslesocialisme.tt lefallaitbienpourtoucherte"fond

quelquepart.Un'yavaitpaseulàdetêteassezfortepour

prévoirquelerépublicanisme,nédel'envie,n'étaitplus

qu'unimpossiblearrêtdevantlesocialisme.Aquelquespasdufonddel'abime,cspére-t-onresteren l'air?L'égalité

peut-elles'arrêtersurlesfrontièresdel'ordrepolitique'?Faut-ilêtreassezmaladroitpouremprunteràlalangue

del'ancienneRomelemotdeprolétariat?Quoiqueformés

ài'éeotedespoëtesetdeshistoriensanciens,noslibéraux

ignoraientquetoutel'économiquede l'antiquitéreposaitsur t'esctavagetautrementdit,quesi pourentretenir

quelqueshommeslibres,il n'yavaitpasea desmasses

d'hommesobligésau travailetrationnéscommelesani-<

maux,la Sociétéantiquen'auraitpasexisté.Maisils

ignoraientencoredavantagelagrande,l'admirablechose,

savoirque,depuisdix-huitsiêclesuneSociététoute

nouvelleexistesansesclavest produisantsansquele

travailsoitforcé,composantducapitalsansquelacon-

sommationsoitrégléeune Sociétélibre,enfin,nevivant

quesursavertu1

Un motdévoile l'histoire du monde; le christianisme a

substitué l'esclavage moral à l'esclavagopolitique. Par là,

(1)Lorsquelesrépublicainsont\« ta révolutiondeFévrier,il$ontréelle.

mentcruqu'elleMfaisaitpoureuxt QaetquMhomMeagens)«croientencore

Mjonnt'f)ni.H~Mr apt~ cinquanteNMretroMert'erMHrà la même

ptM<t

Page 212: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

i96 HVRESBCONC.t:t~~–J.-–––'H-)-<) Mit arendupossiblelaCivilisationmoderne.Maisc'esten

apportantletraitementtoutentierdelaChute1Enremettantà laconsciencelefouetarrachedesmains

det'AeftM,ita achevél'homme,ill'arétablidanstoutesaglorieuseresponsabilitédevantDieu– Maisil fautlechristianismelà, vivant,veittant,opérant,toujourspré-sent,pourtenirenéveillaconscience.Sinon,toutrentredanslamort.Esclavage,servitude,despotisme,cesfortesetprimitivesdiguescontrela Chute,aujourd'huinesont

plus.Etpournous,maintenant,il s'agitd'êtrechrétienondepérir.

Ceuxquiignorentceschosespèseront-ilsbeaucoupsur tesdestinéesdu monde?. Lasciencepolitiquedoit

partirdoceci:quel'hommepeutfairelemal;ilslafont

partirda pointdevueopposé.Ceuxquiprofessentcetteimmaculéeconceptionde l'hommene conduirontpaslongtempssesaffaires,oumènerontàl'anéantissementtessociétéshumaines.

CHAPITRE XXV.

U<l'hommeduSocxUisnx*.

L'hommenenait,commeonlevoit,nilibre,niparfait,maisen puissancedele devenir.Il n'apportequeson

germe.Legermed'unpommierrenferme-t-ildespom-mes?Oui,s'ilcroit,s'ilrésisteauxsécheresses,surtouts'itestgrette,commenouslesommestousparlaSociété,alorsildonnedesfruits.

Page 213: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

L'ORDRE SOCiA~. M7

< ~–'t t't.t* i~t~ ~:f~~ ;<

R.MANC.

<

Si l'hommenaissaitavecunelibertétoutefaite',il

naitraitavecunméritetouttait, lessocialistesauraient

raison,leshommesauraienttoustesmêmesdroits.

Nousvoyonsl'enfantaumaillotvoilàcependantl'hom-

mc.Lesidiots,lesaliénésnesontpasdevenustet~ilssont

restéstels.L'hommenaitidiot;ilnaitsansliberté,sans

volonté,sansmémoire,sansraison,sansaucunedesfacul-

tesdesonâme,précisémentpourse devoirl'usagede

saliberté,desa volonté,dosamémoire,de saraison!t

De.savantespsychologies,n'ayantpasvule premierdes

faitsdola psychologie,nousapportentdelongschapitresintitulés:L'hommeestdouéde laliberté,de la raison,

etc.;qu'onest tentédes'écriercommeM.de Maistre:

Oùdoncestl'Homme?jamaisjenel'airencontré1

Nousnerencontronsquedeshommes;c'est-à-dire,desctrcsauxquelsDieuadonnélepouvoirdedevenirdes

hommes,11a miseneuxcepouvoird'acquérirla liberté,lavofonté,tamémoire,lesautresfacultés,maisseulement

audegréauquelilslesacquièrentà telpointqueleur

hiérarchieentreeux,auseindela Société,vientdece

qu'ilsn'ontpastouségalementacquiscetteliberté,cette

volonté,cettemémoire,cesautresfacultés.

Aussiréclamait-onlesdroitsdel'Homme,aulieudes

droitsqueméritentleshommes1Voit-ond'oitcelapro-venait?2

Pourl'Hommetoutfaitdospsychologistes,il fallait

unesociététoutefaite,desterrestoutesprètes,unenature

quin'eutplusqu'aversersesdons.Le socialisme,se

j<)Encecus,i) Mseraitpluslibre,pufsqa'i)neeodevraitptuarien.Mtuit'leUMmtitmecfnmMtomeslesqKMtioMpourn'eneomprMdreaucune.

Page 214: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

198 tt~RESECOND.

construisaitavecper~ctionsur lapsychologieduratio*nalisme'.

Lareligionet t'édacationn'étantplusta conditiondel'homme,rautoritéet lesloisnofurentptusconsidéréescomme!aconditiondeiaSociété.Vouscréezan mondede toutespièces,métaphysique,psychologique,morale,politique,économique,puisvousvousétonnezqu'ilexiste1Vousprendrezmaintenantiapeinedoledétruire.

CHAPITRE XXVI.

0<tcatholiqueousocialiste,

!i fautêtrecatholiqueou socialiste.Toutequestionn'a

quedeuxtermes.Oulemalestdanslanaturehumaine,ouilvientde laSociété.Toutestlà.

S'iln'estpasdansla naturehumaine,égalitéde tousleshommes,absurditédelapeine,vanitédelareligion,iniquitédespouvoirs.Lesocialismes'étevetoutd'unjet,caritestenpleinsursondroit.Oui,sil'hommeestpar-fait,cetteterreestle but.Et prenezgarde,cetteidéetraversetout,elleembrassel'économiqueaussibienquelapolitique1.

Catholique, ce monde est vrai: tout redevient conforme

(t)Touteh potitiq'josebalanceentreeeo'denxid~a out'hommoMttbon,delà laliberté,r~tite desdroits,J'iHetfitintiteduCodepena)etdel'I\ulolilh,Ott111011)IUOIIUI'mlluvais,delà larépfes.slou,l'éducntion,lalégi-)'au[oHte.la t'hommecellemttUMia.deLa)afepreMiot),)'edumtioa,)aMj<i-(imiMde (apEtneetcettede)pouvofM.Laqueitio!)fe)ij;iet)M<!<ttootetaquestionpolitique.

Page 215: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

L'CMRJBSOCtA< 4M

auxfaits,à lalonguepratiquedessiècles.Socialiste,rien

n'estencore:lemondeaerrésixmilleans,il s'esttrompédefondencomble.Ma!satorsquedeviennentla Provi-

doneeet laPerfectionéternelle?Dieu,qu'a-t-itfaitdelact'oatioo?oùprend-ellesaraisond'être?

Oucatholiqueousocialiste.Entrelesdeuxextrémitésdol'échelleflottela massedesespritsflasques,tous

graduéssuivantlabévuedeleurspassions.Unequestionnes'arrêtepasenchemin.Qu'iln'yaitaumondequ'unseulcatholiqueet un seulsocialiste,il n'enfautpasdavantaget

P.-J.Proudhonestencemomentl'hommeleplusutilede France.Pourrésoudrete problème,il faudrabienmonterjusqu'enhaut!i faudrabiensavoirs!l'hommeest

toutfait,silanatureesttouteprête,sicettevieestnotre

but,commeleditProudhon;oubiensil'hommeseforme,s'ildoits'affranchirdumal,silecapitalse fondeparle

mérite,etsicettevien'estqu'unmoyen,commeleditla

roi.Quellerévélationsortirad'unetelleépoque',sinotrecivilisationrésiste1

Lepeuplen'apastoutelasottisequ'onlui croit.Ilneremuerapascentquestions.Danssonbonsens,ilaperce-vraaussitôtsi le travailestattrayant,ou biens'ilest

unepeine.Le~steluiviendradelà.0 hommesd'Etatvotrerationalismen'estquelaméta-

physiquedusocialisme.Cedernierestdanslemêmepointdevuequevous.Telvousfaisiezsortirl'Hommedot'Ab-

(t)QuandonauraÛaideparter,ilfaudmtraiterlaquestiou.Hs'agiradeMvoir,lesyeuxsurlesfaits,laquelleMtvraiedohdoctrinedelaOxtte,uxdecelledel'immaculéeconceptiondel'homme.

DestemptappMehentdontvotrepNMeeestbienloin1

Page 216: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

200 HYRESECONDsolu,telil lereçoitentrelesbrasdutemps.Sonécono-

miqueestla votre.Voussentezbienquelepeuplen'irapointmonterdans

toutesvosidées,poorredescendreensuitesurunepratiquequ'ilpeutjugerenface.Iln'irapass'engagerdansvotrescience,quandlesfaitslatraitentpourlui.Upartirajustedupointauquelvousnovouliezpasqu'ilarrive.Jouiritil

comprendcelad'unmot.it fautbienespérerqueDieuviendranoussecourir1

Alorsselonvotreexpressiontriviato,ôphitosopho!mais

quelesfaitsvousrenverront,leRationalismeH'eMot~'a

paspOM)'vingtans«DANSLEVËNTKE.»

CHAPITREXXVII.

Protestantisme,libéralisme,sociatieme.

L'erreurcommenceauProtestantisme,etfinitauSocia-lisme.Lesautressystèmessontlesdiversesstationsdelamêmepensée.

Ce quenousnommionslibéralismeil'y a quelquesjours,n'étaitquel'avénementdecettepenséedansFordre

politique.Aujourd'huiqu'ellometle pieddansl'ordre

économique,)areeonnaitrons-nous?Recohnaitroos-noasquel'homme,obéissantàsanature

dévoyée,voudraitsorendrelibredetouteloi,rejetertouteautorité,puisde làredescendreenlui-mêmepourcul-tiversa chair?RecoonaitroM-nousque)epeuple,cédantenfina toussesappétits,voudraitvivresanstravailleret

Page 217: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

Ï,'OR&RESOCIAL. 201..t. t t

demandeàsevoirdélivréde ceuxdontlagrandeurou~a

vertuleblesse?Reconnaîtrons-nousquela Chuten'est

queJepremierdesfaitshistoriques,quelamêmedonnée

reparaitsureuxtoutau long;quel'hommen'atoujours

qu'unemaladie,l'orgueil,oul'amourexagérédesoi quelaSociétén'apoursubsisterqu'unmoyencontenircet-

orgueilet leguérir?Necherchonspa~l'erreurdansl'erreur,maisdansle

mal.Leshommessecherchent,ouilscherchentDieu.

Dolà,deuxcatégoriesà traverslescivilisations,lesépo-

queset lesclasseslesunesédifiantdesSociétés,les

autresdétruisantl'homme.

Lemalnos'esttantaggravédenosjoursqueparce

qu'ils'estérigéendoctrine.L'erreurn'a pointmanqué

àsalogique.Leprotestantismefutledogmedurationa-

lismelerationalismefutlamétaphysiquedusociatisme;

et lesocialismeestl'économiquedespeuplesdépouillésduta Foi.

LessocialistesdirontauxrationalistesOu renoncez

auprincipe,ouadmettezlesconséquences.Alorslesra-

tionalistesresterontinterdits.Lesrationalistesdirontaux

protestantsOuretirezvotreprincipe,oule peupleest

souverain.Alorstesprotestantsse tairont.~taiscesera

troptard.Lepeuple,quia toutentendu,réclamerason

héritage.Lamorts'avance.Silessectesdissidentesarriventà

tempspouréviterlenaufragede l'Europe,ellesseront

obligéesdeseréunirdansleDogme,contrel'athéismede

laDévolution.

Page 218: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

20~ HVME 8SCONB.

CHAPITREXXVHI.

LeSocialismen'estquelachutede lacivilisation.

Lesocialismeestplusfacilequelacivilisation.Ilnefautpass'étonnersi tantdegensveulentenêtre.

Unefoistecarnageachevé,vivrecommeIcsocialisme

l'indiqueest chosependantquelquesjourstrès-facile.Elleconsisteaconsommercequelessièclesontrecueillitoutlemondeestbonpourceta

Pourêtresocialiste,il nefautpasêtrebiensavant. )Itsutntd'ignorerl'histoire,commetoutpaysanl'ignore;d'oublierlaconceptiontouterationnellequedonnedenous elechristianisme,etd'entrerstupidementdanslaprétenduethéoriedol'hommedelanature.

Maislanaturemêmen'estpasle pointdodépartdol'homme.Ceuxquiy restent,y laissentaussilaSociété.L'étatsauvagedevientleurloi.L'hommen'estfaitquepoursortirde la nature l'individu,parlagrâce;les

peuples,par la civilisation,sublimeeabrtdel'humanitéencemonde.

Le socialismeest d'autantplusdangereuxqu'ilno1

demandeni effort,ni raison,nidoctrine;qu'ilrépondà

())Quandonf<;Me))it4tape)MCeqntdemotd'!)'))MdesMtairM.()Mtveutquelecojtttatsoit4!afoute,fju'itsoit~.M~i))t~rM.en<tS!oci~tie)),eocomn)tt))dite,enbauquc,enr&ve,qu'iln'yenait)M~,fjtt'ooMitf))iocittêsanslui,MMtenf6nte,sansl'individualité,onsortcommed'unscoge.

Page 219: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

t/MBRESOCtAL. 30~

nosappétits,ànotreenvie,à notreorgueil,&notrerage.Il suffitquele christianismeseretiredol'horizon,pour

quetaraisonhumaine,jusque-làsoutenue,retombedans

lesocialisme.Dèsquelesoleildisparaît,tesereinredes-

cendsurlaterre.Avecquellearmecombattrez-vousle socialisme?il

faudraitlapuissanceentièreduchristianismepourre-

leverdenouveaularaisonchezlespeuplesetcomprimerlesappétits.Onpeutvaincreuneerreur,on nedétruit

pas)'erreur,'c'ost-a-direle vieilhomme,c'est-à-dire

lemal.Onchasseuneombre,onnofaitpas disparattrelanuit.OulaFoi,outoutrentredanslesténèbres.

Lesocialismen'estquela chutede l'humanitéet de

lacivilisation.

CHAPITREXXÏX.

LaSociétéveut-elleMventrauchmtianiameonptrirt

Dieufaittoutpournoussauver.Lesrévolutionsne

sontpointle mal,maisle symptôme.Toutemaladie

cherchelacriseoùlesloisvitalesessaientde releverte

combat.Laconsomption,quit'évite,nousbercedans

lelitdelamort.

Unerévolutionavortéeest ordinairementunpénibleétatpourun peuple.Loinde leguérir,celafortifieses

tendances;la foulenecessedogrondercontrel'ordre,

quicontreditseschimères.Carlafoute,quiestt'homme,

rêvele mieux,c'ost-à-direla révolution.tt fautqu'elle

Page 220: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

204 t.tVMMOONO.

enaitvidélecalicepourqu'elleoe veuilledolongtempsteramenerverssestévres.Seulement,au pointouensontarrivéesles choses,)e remodetueralemaladeettemédecin.

Maisà cetteheureil se passeun faitinouï qui

prouveuneprotectioninespéréede Dieu l'erreurs'est

faitehomme1 Chacunla peuttoucherdudoigt.Ona

nommeprécédemmentt'hommede Franceleplusutile

oncemoment.Salogiqueestsi sûreetsicomplète,quelaleçonouverteparleprogrammedesapenséepeuttenirlieud'unerévolution.

Lelibéralismeet leprotestantismetouchaientàunpotedet'erreur,maisnepouvaientatteindreàt'autre.oLeratio-

nalisme,leurformule,restaitdanslesmêmesproportionsexigucs.Maisicilestroisformulessesuperposentet tou-chenttout l'erreurestabsolue.DumêmecoupellenieDieuetl'homme.Carcedernierdisparaitdèsques'eftacelemériteouquelasociéténelereconnaitplus.

Leprotestantismeeutcontinuéderetenirtesâmessursesterresarides;t'économisme,d'étendreinvisibtementte

paupérismesouslespopulations;letibératisme~defaussertesmoeurs,de tuer tevraiet d'empoisonnerla v~rtu.

Aujourd'huilaquestioncstcomptoto:taSociétérépondrasiciteveutêtreoun'êtrepas.

Elleviendratrancheratafoistouteslestêtesdol'hydre,ousefairedévorer1

Lemomentestgrave,il estchargédetoutet'erreuretdetoutel'actiondupassé;lacivilisationhumaineestmiseendemeuredesuccomberoudeset'cteverversDieu.–

Lepourra-t-ellesansfui?Quenotreprésomptionnesemettepasà lecroire1

Page 221: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

L'OMRESOCtAt.. 30S

CHAPITREXXX.

Duchristianismedémocratiqueet soda).

Quepenserdol'époqueoitunhomme(teFoicommenceainsiunimportantouvrageLa~~o~M~oH/)'Hnp<!Meest

~w~e ~t'a~!7<?/1Untelmotinscrità l'entréedecechristianismedémo-

cratiquedonnelaclefdel'erreurquiletapissejusqu'aufond.fi découvreen mêmetempsle gravepéritde

l'époque.Sortiede~faM~e? Oui,quantauxmots;

quantauxchoses;laRévolutionfrançaisesortdol'orgueilamenématuritéparJexvtu*siècle.Tetteesttadistinction.

Icilesdeuxfruitssontmc!ëssurla mêmebranche)asèvevientde!'homme,et l'écorceest priseà t'Ëvan-

gile.OnattribueàDieudesfruitsqueproduitt'homme,eta t'homme,desfruitsquenoustenonsdeDieu.L'er-reurabominables'estgreNeesurtanobletige.

Maisonnol'apas.vu.Ceserata pierred'achoppementdet'epoque.Lemirageesttelquebeaucoup,parmilesplussages,nesaventencoreoùfixerleuresprit.Mémodeshommesdusanctuaireontvucommedivinsdesproduitsentièrementhumains,danscefunesteentrelacementdu

lysetdelaronce Quelegrandnombre,dansleclergé,

(t)Cetteopinionpritjourdansl'Avenir.LemotifenpttfaiMaitjustiM.carellecMttMUaitlepouvoircivilsursonoppositionaupouvoirplusmcréde)'Ëg)iM.Icidedignesécrivdinsnetarèrentpas&voirqu'i)emarchaientsuruneroutepavéeparl'orgueilrévolutionnaire.M<ti9bientôtontee

Page 222: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

306 L!VKESECOND.< – ,)~~t~L-t~tfut sagedes'abstenirCarceuxquiontvoulul'éclai-rersurceschosesse trouvaienteux-mômestout-a-fait

aveugiés.Onvitainsiunorateurillustres'asseoir,danst'Assam*

blée,toutprèsde ceuxquimarchaientà la tètedelaRévotution.t! croyaitsimplementqueceshommesétaientmus,commelui,par unplusvifamourdubien.I)vit

quec'étaitparunplusgrandinstinctdumal,et ilsortit,pourremonteràsa place1

Lesenspaïendeschosesavaittellementprévalu,ons'accoutumaitsi bienà prendrepourun progrèstoutévincementdoi'Ëgtise,à placertouteslesréformesdanslesgouvernementset nonplusdansleshommes,à noreconnaitreencevastaélandel'orgueilqu'untransportgénéreuxversla perfection,onse persuadaittellement

quel'hommeétaitonbonnevoieetquelePouvoird'alorsétaitleseulobstacleauxprogrèsdelafuturehumanité,qu'àlachutedecepouvoir,deshommesreligieuxécri-virentavecsimplicitécesmotsentêted'unefeuillepuMi-que ~c nouvelle!!Toutfutsiloinet l'illusionfuttelle

quei'humititéseuleamenadesrétractations.CeuxdontJ'enseignereligieusen'étaitagitéequepar

l'espritrévolutionnaire,restèrentCd&tesaubrandonIlsontprislaRévolutionpouruneévolutiondugenre

vitfemptac~pardenouveamchampion:perewMt<~quecetorgueilullaitinfuserlalibertédanslesveinesdelasociétémoderne.

(<)t)estdouloureuxde songerqoelesplusen<m)<nomedel'époquesusoienttrouvésprisdansle notdecesh)))e\'<Msinietns.t~)mensongeper-ti'tedelaRévolutionnefutdécouvertparaucundeshommesqoel'onadmi-raitlep)utenF<-MM.Aumomeutdet'exptusion.tOMaMMnttrouYtBgro))-

)~, lesHO!audehott,tMautresaudcaonit,setonlesha<tardedeFévrier.Carceuxquiretenoieottepouvoiret ceuxquij'attaq'taient,avaientlam<mea)e-

taphy~iqueottaui~oxta)OM)NIlsnetaiMtopposéequedepositionpolitique.

Page 223: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

t.'0KB M SOCtAt.. 207

humain.Lemotquidansleslanguessignifieteretourdu

mal,pourcechristianismodémocratiqueetsocial,Mpri-maitleretourdubien1Lapiredeserreursestcelledu

chrétien.L'opinionquiseformesouslenomdoSocialis-mecA~t'eaoudecatholicismelibéralperdratoutsielle

prenddolaforce.Elles'approprieraitjusteassezdevérité

pourdissimulertoutel'erreuretétoufferdéfinitivementla

vérité.Ici l'orgueilsejuxtaposeàla penséedeDieuCom-

mentdésormaisdistinguerla brancheempoisonnéedela

branchede t'Evangiio?Cependantpourtesrecoonailreil resteun signecertain.L'espritduchristianismese

décoteimmédiatementaulieud'enflertomoi,it ende-

mandelesacrifice..etlecourchercheDieuaulieudose

cherchersoi-même.

CHAPITREXXXI.

Dugranddangerauquela.tchopptnotreépoque.

Si t'onfûtparvenuà alliert'espritrévolutionnaire&

fespritreligieux,à marierl'orgueilavecla vérité,c'en

étaitfaità jamaisdonotrecivilisation.Lespeuplesda

mididel'Europeeussentpassésouslaconquêtepourren-

trerdanslabarbarie.

Legranddangeraétélà. IlfautqueDieuaitmisen

protectionspécialelaCivilisation,pourpréservernotre

Clergédel'erreurlaplusglissante,taplusterriblequifût

Page 224: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

208 HVRESECOND.jamais.Un espritsupérieur,surnaturel,miraculeux,

l'Esprit-Saint,apuseulleconduiret

Etrangeschrétiens,assurément,quinedemandenta

l'Évangilequedesdroits,etavanttoutceluid'ôterà

l'Évangilemêmeses droitsdansnossociétés!Recon-naissonsauxfruitssic'estl'espritd'humilité,dedouceuretd'amourdeDieuqu'enfantentcesdoctrines,oubiensic'estl'espritd'orgueil,derébellion,etd'affectiondudroitdel'Homme.

Chaqueâgeasonhérésieilennaituneàtouslespasquefaitlechristianisme,carlemoisetientparderrière

pourlefausser,Maisici l'onenlevaitlefondmêmeduchristianisme,en lui laissantsonvisageet sonnom1L'âmeéprouveunfrisson..etilfautencestempsn'ad-mirerqu'unechose,l'inspirationdivinede l'Egliseet lebonsensprofondde notrehumbleGtergé.

Rappelonslelangageréputéle plusgrave « PsflecoKcoM~desévénements,de nosjours,laReligionetlaSociétéontcessédosecomprendre.Lareligionpro-nonceanathomesurlemondenouveauets'entientsépa-rée le mondeest prèsd'accepterl'analhèmoet la

séparation.Rapprocherl'espritchrétienet l'espritf/M

siècle,foNCt'pKMCReligionet la sociéténouvelle',lesamenerà s'accepter,telleestla penséevraimentCM~o-

~!<c,équitable,et marquéed'unehauteintelligence.Sansflatterie,notretempsestan grandtemps,quiafaitdegrandeschoses,ouvertdegrandesdestinéesTous cesrésultatspositifs,visibles,sirapidementobtenus,cepro-grèssi générâtde bien-etra,de richesse,d'ordre,de

ft)Autrementdit,l'antiqueVéritéetle nouvelOrgueil,celuiquis'instaitecheznoussouslenomdela~rit<

Page 225: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

t.'OR&m;80C<A! 209

justicepratiquedanslesaffairessociales,sont-ce des

symptômesdedéclin?Non,notresociétéa consciencede

cequ'elleest,etdecequ'elfepeutdevenir,dubienqa'ette

afaità t'humaniteelleveutqu'onl'honore.Lesauteurs

del'Universitécatholiquenerendentpasencoreanotre

sociététoutelajusticequiluiestdue» ') – sicadens

Q~NMeftSMe~omnialibi<~o/

Quedites-vousdetagrandeépoque,etdetagrande<~(tMoe?Aujourd'huijusticeest-ellerendueà <w<t'c

sociétéTrouvez-vousqu'elletoucheletermeverslequelvosidéesfonttancée?.Examinez,Messieurs!ditesles..

quels,desprécepteursdumondeoudesprécepteursdo

t'Egtise,doiventenseignerleshommes1

Maisvousrésisterezicià l'évidence.Et pourquoi?

Pourmieuxnousfairevoirde quelespritvousêtes

animés.Innocencedelaphilosophiec'est parlecoMCOMMdes

événementsque,denosjours,tareligionetlaSociétéont

cessedese.comprendre.

(<)Textede M.Guizot,en t838,daMsonMtMesi remarquésur

Ca(/'ot)'c<M)C.Faut-itêtreplongédanslepKtestatttisme.pouravoirvules

ehosMainsi1

QuandunhomtNedurôlopolitiqueetdoctriaatdeM.GuizotMposedans

uneépoquecommele défenseurdet'AatorM.it devraitau moinevoir le

«Otumetduprincipe,etnonpointl'abolirenreligion,nondeflatteri'cfgttei),

pourteramenerenpolitique,oùil favorise('ambition.

Conesontpaslescriardset tesfactieuxquisontftnpat~onaabtes.mah

cesgrandediMourenM,hommesdesciencecourte,quileurontdistillésous

toutestes formeal'espritde)aRévolution.QueMtMt-pouueétaitbieu

defMtdHef

Page 226: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

210 Il -HVHE SECOND.

CHAPITREXXXII.

LesféwtutioMmettentunarrêtaueouraatdelaCHittMtion.

NoconfondonspastesrévolutionsavectesévolutionsdelaSociété.Parcelles-ci,laSociétés'avance;parcelles-

là, elleretournesur ses pas. Lesévolutionssontdes

progrosdansl'humanité,ellesnaissentduchristianismelesrévotutionssortentdel'homme.Lespremièresontliendanssaconscience;lessecondeséclatentlorsquel'homme

s'insurgecontrelaconduitedeDieu.Touterévolutionn'estqu'unretourverslepasse.Le

mouvementparlequelLutherramenaaumilieudesespritslechaosetla nuitdel'antiquité,enremplaçantlaFoiparla penséeindividuelle,fut biennomméunerévolution.

Dèscemomentlechristianismefutarrêtéouretardéde

plusieurssiècles.!t fallutpourla secondefoiscombattre

l'ignoranceet tepaganismedansnoscœurs,commeonl'avaitcombattudanslemonde.

Demème,le mouvementpar lequella bourgeoisiede 89 ramenacheznousune civilisationdosecond

ordre,ensubstituantà la classesupérieurela ctassedesmarchandsetdesavocats,futaussibiennommélarévo-lutionfrançaise) Dèsce momentonvitaussitôtéclaterdanslesmoeurs,dansl'État, danslesacteset dans

l'opinionpublique,l'espritmesquin,le caractèredelatlécadencequi s'y cachaitdepuislongtemps.A cette

époque,lesmoeurset les instinctsgrossiersdu peuple

Page 227: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

t.'ORMSSCCfAt.. <Mt

montaientdansl'aristocratieitauraitfallupromptementranimerl'espritdenoblessepourlefaireredescendresurla foule.C'eutétéuneévolution.Aucontraire,ondémo-cratisalanation.Cefutunechuteterrible,unerévolution.Ceretourenarrières'estachevédernièrement..

11nesefitmêmealors,quoiqu'onendise,aucunpro-grèsdanslesDroitsdel'homme.Labourgeoisiene pritquepourellelesavantagesqu'elleenviaitil lanoblesse.Elleseréservasiexclusivementcesdroits,quelepeuple,éveilléparcotteentreprise,nevientd'entamercetteder-nièrerévolutionquepourlesluireprendreàforceouverte.Labourgeoisiereconnait,maistroptard,qu'avecdetelsdroitsdel'homme,l'hommeetlaSociétés'envont.Oùcesdroitss'arreteront-its,seditavecangoisseiaBourgeoisie?Detelsdroits,hélasno s'arrêterontqu'avect'anëantisse-mentdessiens.

Si l'hommeagissaitnoblement,touscesdroits,demêmequelavertuet !anoblesse,senommeraientdes

devoirs.C'esta quoil'onreconnaitraitquecetterévolu-tionn'estpasuneabominableimposture.

CHAPITREXXXIII.

Lesocialismea-t-ilfondéunenationr

Lepeupleestmaintenantentêtedesocialisme.ît ytientparcequ'iltientàsespassionsetqu'ily estencoo-'

ragéparlavuedenotrenéant.

Sansl'orgueil,queDieuseulpeutréduire,uneobsér-

vationpourraitleramenerà l'expérience

Page 228: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

8M HVUE SËCOttB.

Pourquoinefaites-vouspasd'abordvosessaisd'Ica-

rie, de fouriérisme,do socialismesur vous-mêmes?Commentvoulez-vansy forcerceuxquin'ensontpasconvaincus?

Maiscesonteuxquipossèdentlecapitalet t'intet-

ligence,oulesinstrumentsdutravail1–

Pourquoin'est-cepasvousquitespossédez?Cette

questiondit tout.

Si,depuissix milleans, si, notammentdepuislamonarchiefrançaise,cesont'euxquipossèdentlesloiset lesinstrumentsdu travail,et,vousquinelespossédezpas,qu'est-cequecelanousannoncerait?aumoins,qu'itssontlesplusexpertsencivilisation.

Alorsvotreconscienceconsentàcequ'onôtetaSociétédesmainsdeceuxqui,depuisquatorzesiècles,l'ontpro-duite,pourlaconfierauxmainsdeceuxquinet'ontpointsufonder,quin'ontsu, nullepart,depuissixmilleans,enfonderunequelconque1

Vousexistiezbienquandceuxquipossèdentlesinstru-mentsde la Sociétéla constituaientpourquoin'est-ce

pointvousquil'avezconstituée?

Vousexistiezbienquand,surtouslespointsdumonde,s'estcrééle capital pourquoin'est-cepasvousquiJ'avezproduit?

Enfin,vousexistiezquandlesdeuxcentspeuplesquiontbrittesurlasurfacedelaterresesontfondés

pourquoi,vous,n'enavez-vousfondéaucunquiportevotrenom'?2

(t)Noueu'awttequeceraisonnementimmMietpourramenerlepouplesagea l'expérience.N'ayantpasétudia,ilaepeutpaseMoircommen'ayant

jMMla Foi,ilnepeutpasobéir.

Page 229: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

L'OROfH!SOCtAL. '21H

tt.fMft. 1i

Voilàquidonne&réCéchir.Si,surleglobe,lacivi-lisationapartoutcommencédomôme,s'ilfautquovous,théoriciens,vousveniezvousattaquer&un peupledéjàtoutfaitpourcommencervotrebesogne,neseriez-vous

pointtoutsimplementcesêtresquijamaisn'ontpuformerniconserveruncapital,cesrebutséternelsquetrainentderrièreellestouteslescivilisations?

Debonnefoi,montrezvosactesafinqu'onsachece

quevouspouvezdanslesfaits.Indiquez-nousunede vostracesdans!epassé.Toutenation,touteclasse,toutefamillea biencommencépourquoin'est-ceni votre

peuple,nivotreclasse,ni votrefamitie?N'auriez-vous pas le regard troublé par l'envieunie au

manque d'expérience? et, l'absence de toute vertu se joi-

gnant à une présomption impuissante, no serait-elle pas

cause en vous de ce manque absolu de lumière? Certes

il faut améliorer notre condition en Société; mais au

moyen de la vertu 1. L'orgueil n'édifie que des ruines.

(tj Lepeupleaimet'extmerdtnaireienmédecine,itécoutedepréférenceles ctmrfahtMtMplushardie.Qu'onhommeluidiM Donne-moi000

fmnM,et toparasur un'MfeMimpourunpaysoatu~taMimsuneMcMM

de MrM!totravailmarne]'MmH))plaisir,et de) le premierJour toutyMMsupérieur&la civilisationil parUtapourt'tcarie)On aunt beaute

prévenirqueceluiquiaparléestunhommeabu~commelui,iln'yvoudra

(t<ti<<<aecMr.Care'f)y~N&!))i<mit,ilseverraitobfigtdenepu te e~fe.

Page 230: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

M4 t.<VKKSECOND.

CHAPITREXXXIV.

UeittsubtimeMturedMetfdMs.

Enimagination,nousallonsloinetnenousrattachonsà aucunprincipe.Envoiciunqu'onnesauraitfranchir.Leshommes,lessociétésetl'avenirsontdéposessurcetteloiquenoasnedépasseronspas,savoir

Lanatureneproduitqu'enproportiondel'effortquelui apporteletravailellenepeutéleverl'hommequ'enproportionducapitalqueluiconfielaVertu.Lemondeestcatcutésurelle.Avectantdewagons,d'institutions,deconstitutionsetdemachinesacrédit,oùcourez-vous?

Si Dieun'eutpaspjacesousl'hommela loide lanécessite,l'hommeseraitencoreà terre.Cetteloitetiredesaparesseet te fait courirà saliberté.QueDieuélèved'unpointla féconditéde laterre,et, sefiantà

elle,t'hommedéclinerad'autantetpeuà peus'affaissera,commelespeuplesdel'Orient.QueDieubaisseaucon-traired'unpointcettefécondité,et,découragédel'entre-prise,l'hommeseverrabientôtrefoulé,commelespeu-pladesdespôles.

Lessaisons,lesclimats,lessois,lescontinents,dansleursublimeordonnance,ontétépondéréssuivantleniveauoùDieuveutvoirarriverl'homme.SiDieurele-vaitd'uncrantaloide lanature,immédiatementlegenrehumainretomberait.Parcesinstitutions,parcesgouver-

Page 231: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

t/OKORttSOCAL. SMS

nements,parcesrêves,c'estcequeles hommesont

penséobtenir.D'abord,ilsne l'obtiendrontpas.Lessociétéset les

gouvernementsnosauraientéchapperà la naturedes

choses.D'ailleurs,s'itslepouvaient,l'espècehumaine,

déplacéede sonvraipoint,disparaîtrait.Dansles fa-

millesoù le sentimentda bien-êtredépassede mates

vertus,lesSts,bientôtgâtes,s'annulent,et labranches'éteint.DanscellesoùJetravailestinsuffisantàseroidir

contreunetropfortemisère,l'hommes'épuiseet s'abat.C'estavecprécisionqueDieuafixélaloidelanature.

Détendezcettefermeté,l'hommes'amollitet tombe;

augmentez-la,ilplieetsevoitrenverse.

Sublimenaturedeschoses,lesgouvernementsnepour-rontte changer1 Tuas étéfixéeparla mainsûredu

Créateur:tondegréfaitlamesurede lagrandeurdu

genrehumain.Onneveutpassesouvenirquele tempsn'estquela

préfacedel'homme.Lesrichessesseconsommentcomme

ellesse produisent;lecorpshumain,butdeseffortsde

larichesse,sedissouttui-memepournelaisserquenotre

âme.Unjourcetteterre,toutecouvertedesrichessesde

l'homme,disparaitra;il noresteraquet'ettbrtqui.les

a produites.Qu'est-cedoncquel'effort?C'estl'homme,

filsdesesœuvres;c'estceluiquelesCieuxappellentà

concouriràsaraisond'êtreimmortelle1

Page 232: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

2it) LtVttK SECOKD.

CHAPITREXXXV.

L'hommen'agitaurlanaturedeschosesquepartavertu.

Combiennousignoronscequ'estlanaturedeschoses,quielle-mêmeaétérégléesurlanaturehumaine!Aussi

n'ya-t-ilquel'otôvationde l'hommequipuissel'assoupliret ladominer.

itn'yaqu'uneaugmentationdetravailet deprivationquipuisseaccroîtreet féconderla nature.Demême,lachastetéseuleauraitle pouvoirdesaisircetteloidela

populationquiéternellementvouspresse,surle plateaudessubsistances,vefsleslimitesextrêmes.Maiscecivous

paraiténormec'estpourquoi,pasun motde plus.Lessaintsseuls,parminous,ontsu toucherauxsom-metsdelanaturehumaine.Cheznousleseubrtset la

peinedevraient-ilsétonner?Quel'onsongecombient'tnHniestélevéetd'oùestsortit'bomme!Hs'agitpour-tantd'assurerà l'hommeunesubstanceet unevitalitééternettes1

C'estpourquoileCielnous tendlamainparuneloidoperfectionquerienneferaplier.Laterreestamarréeàl'Infini;l'hommetireraet replierale cordages'ilveuts'enrapprocher.Sublimenaturedeschoses1non,riennesauraitt'abaisser,rienne sauraitempêcherl'hommede

pouvoirs'éleverjusqu'àtoi1LeDieuquiconduitl'harmoniedessphères,etqui

tientl'axedela molécule,n'auraitpointfixéceluide

Page 233: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

t.'0tt0!tt!SOCtAL. 2~7

l'homme,de t homme,ce tourde forcedetacrcatMn?Lescepticismenousnoie,il n'ya plusd'étoilepournousconduire.

Lesvoiesde Dieusontdesvoiesd'amouravons-nous

pupenserautrement?Nousl'avonsreconnusiDieuavait

misplusd'amoardansla création,ill'auraitperdue.De

lahautemer,lesyeuxnedécouvrentpointlaterre.Pour

savoiroùelleest,vousregardezleciel.Cequ'ondoitdire vosgouvernements,à vosdoc-

trines,à vosrêvesmesquins,levoici l'hommenesaurait

dominer!anaturedeschosesqueparlavertu.0 êtreheureux,quin'esexposéqu'àgrandir1

Grandeset bellesfois:l'hommeestlefilsdetalutte,lenobleenfantdesoneffort,lerésultatdelavertu1Ce

n'estpastout pourquelaSociétéexiste,ellenedoitpassortirde.cetteprodigieuseloidel'êtrequeDieua créé,

laquelleestpriseàla loimêmedet'tnfini!Lalutteet

l'âmesontunemêmechose.Il fautquel'hommeait

quelquechosedelagrandeurde Dieu1Depuisqueles

savantsétudient,onn'a putrouverlarecettedugénie,ni,depuisqueleshommeslabourent,lesecretd'inventer

dupain,ni,depuisqu'ilstravaillent,lemoyend'abolir

t'eHbrt.

Pourquoiceta?Elevonsnosyeuxjusqu'àl'homme,

nouscomprendronscesgrandeschoses.

Dansle travail,chaqueeffortvienttirerl'hommede

lui-même.Chaqueeffortl'arracheenquelquesorteà ce

moidanslequelil s'estenfoncépar laChute,etrend

ainsilavieaucoeur.Letravailesttegrandtraitement1

EnrepoussantleChristianisme,nousnouscondamnonsà neriensavoir;nousdemeuronsdansl'impuissanceà t'ëgardde touslesproblèmesqu'ilfautabsolumentrésoudreà moinsqu'onn'aimemieuxpérir1

Page 234: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

2t8 )HVttE SECOttD.

Snf<nn<a!a am'f<t<'a<tnft~ha!& m~mtSurtoutela surfacedaglobe,le genrehumainn'est

occupéqu'àtravailler,ONà souffrir,et nousvoudrions

quelànefutpointlemodequ'emploiecetteviepourteformeràl'autrevier

CHAPITREXXXVI.

Latoid« civilisationspourquoiMdébat('Btett~et

AprèsavoircréélesAngeset vuleurchute,Dieucréaleshommessurlaterre.Il fallaitquel'hommeconcourûtdeplusloinàsa raisond'être,qu'ilsedutdavantageàsonpropreEffortpourne pointperdresonmérite.Lesêtreslibress'élèventouretombent,ici-bas,suivantdivers

degrésd'oitilsdoiventreprendreoucontinuerleurvolonté.Lanatureoffrel'obstacleauxdiversdegrésde('Ef-

fort.Dieudisposadeszonessur laterre,depuislalignemarquéeparlesoleiljusqu'ausommetdespotes.Leglobeprésenteunegammesur laquellelescivilisationssont

déposéessuivantlepointoùen estleurlibertémorale'.1.LespremièrescivilisationsfurentplacéesenOrient.Une

natureexubérantenedemandad'abordàl'hommequ'unfaibleEffortpourluifournirtouteslesrichessesnéces-sairesà sonexistence.C'estlà quel'hommecommençait.

Audectindescivilisationsorientaless'éteignantdans

(<)Lespremiershommes,pourvus,enquetqMsorteàl'imagedesAn~.d'naegrandetamiere,debeaucoupdeforceetd'uneamplelongévité,fttMotMtiretparleOeingt.Hfallutencorereprendrel'hommedeptntbM.

Page 235: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

~'otttmesMtA~. 219

.aisanceetletaxe,Dieu.fondatescivilisationsdet'Antt-

quitoproprementdite.Lenorddel'Afriqueet lemidide

l'EuropeoRraiontuneaataradé~apinsaustèrequecellede l'Orient.Ettocommençaà demanderà l'hommeun

Effortauquelil ne potrépondrequeparla frugalitédel'esclave.

Aussitôtaprèsravissementdelacivilisationclassique,mourantaussidanssonbien-être,Dieuportalacivilisa-tionplusprèsdupôle,auseindel'Europemoderne.Les

grandespopulationscouvrirentdès forsdes contrées

quetesanciensconsidéraientcommeréservéesauxb6tesfauves.Icilanaturedemandaàl'hommeunEffortauquelilnepeutdésormaisrépondrequeparunevertuuniver-selle.L'hommeputpasserdu travailservileau travail

libre,parlesforcesmoralesqu'ilrecevaitdel'Evangile.Telleest lamarcheOrient,Italie,Europeocciden-

tale.L'hommenevapasenvieillissant,maisenaugmen-tantsonpouvoirintérieur.Siunecivilisationplusétevée

succédaità la nôtre,elleneseraitpeut-êtrepas(ondée

plusprèsdu p6)e,maispresséeparunepopulationquinécessiteraitsurlemêmeemplacementl'augmentationde

t'Efrort.

Quelesracesditeslatinesy prennentgardelQo'eHess'attachentà tirerdu christianismetesélémentsféconds

deleurgrandeurmoraleautrement,lesracesduNord,

qui,danst'eubrtqu'exiged'elleslanature,puisentdirec-

tementlesélémentsde leurgrandeur,parviendraient,mêmeavecuneinférioritédelumièredivine,àsoumettre

encoreunefoislespeuplesduMidi1

L'hommefut toujoursenraisonde l'obstacle'quela

natureoffritautravail.Lacivilisations'élèveenpropor-tiondescaractères.Quelsquesoientlessoinsduchris-

Page 236: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

320 MVRB ttMOf)~

~xt_ -1~.tianiatM.déjà plusieurspeuptesdu Midiparaissentexposésà ponctiterlespremiersdansleurdémocratie.Ktoea&duNord,qaoiqo'entacÉsdansuneerreurdefer,semblentdevoirleursurvivre,tantl'hommeabesoind'êtreranimeparl'effort.L'hommedoitalleren levantcetEffort,cepouvoirmisen lai, enunmotendéployantsonâme.Mnemarchepointaurepos,ainsiquelesthéo-riesledisent.Aussinocomprend-onpluscemonde;lespremièrespagesdel'histoireparaissentinexplicables.

Lespeuples,issusdolaChute,ontdébutapart'esota-vage,pourdesmotifssunisammentindiquésdansceqaipréeMe.Maisla raisonmoraleest pluscapitaleencorequelaraisonéconomique.Commele.travailcréel'hommeintérieur,qu'ilestsonpropretraitement,il afalluleluiappliqueravantquesavolontél'inspirât.Lechristianismenofut pointoffertà l'Antiquité,parcequ'ellenet'auraitpasreçu.Il (allaitgénéralementimposert'Et!brtet lesacrificeàt'âmeavantdepouvoirleluiproposer.

L'esclavagefut pouri'hommegrossierunesortedechristianismeforcé;il amenata patienceet lerenonce-mentdansdesâmestoutesrobettes'.C'estainsique,

(t)Deuxfaitsremplissentt'Antiquitë,)'&ch~eet laGoetw.SttaguerreoffreAMtMt'occMiond'exposerr~treetd'entrerdattel'opérationsublimeduMeriaM,l'esclavagelaht!otTresansMOMetàunbiouplushautdegré.

soldatagitparune impulsionme~eHteuM,sonsacrificedevientplusMatMtqueptnibX.t'rivddecetteimputtieo,t'csctoveagitaveceffort.unsgloire,sansrécompense.))accomplitcMxtammMitieptueditHeite«acriace,celuidesavolonté.Ainsiseformeen luilapatience.

Lapatience.c'esth volontésoumise&eXe-tname.)n grandeopérationintérieure,lefaitdu renoncement,la mêmequeceluiparlequelon tetrmt hmort.L'esclaveeut unheroKmeappréciéde Oie)),et qH'eifectoaitdanstona)Mcommeunétatdosaintetéocculte.Lacontraintet'ameMitaurenon.ecment,au dondosoiet deMvolonté,o'est-à-diraAla perfectionquetf

Page 237: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

t'ÛKBttt!SOCttt. 3St

ufA~MtA~n ~Mttt~on&t'«)ft~tmtnn~ ~ien!)~)ttt~contresa votoaté,on imposeà t'enfantunedisoiplinedontplustardsavolonté,misedebout,cueillelesfruits.

Coûteqaecoûte,Dietrvouttttarracherl'hommedet'es*

ctavagovéritable,celuioùleplongeaitla Chute.L'es-

olavageproduisità lalonguedansl'âmelasoumissionetterenoncement,cesdeuxétemontsdol'humilité;ilabattitdansnotrecruellenatureleplusgrosdel'orgueil,etrendit

laCivilisationpossible.Unseulpeuple,celuidoDieu,sembleavoiréchappé,

danssaconstitutionintérieure,àcetteécoledel'esclavage.AussiDieuleprépara-t-ilparquatresièclesdeservitude

en Egypte.Or,choseremarquable,sonhistoirenefut

qu'unesériecroissantedechuteset dechâtiments.Tous

lesvingtans,Dieusevitenquelquesorteobligédedonnerlateçon&cepeuple,jusqu'àsonextinctiondanslacapti-vitédeBabylone.Cetteracesembteencoreinférieure

aujourd'hui.L'hommeesticipourformersonâme,pourêtredemise

danst'hnni.N'imaginonspasquelaCivilisationluifassefaireautrechose.

CHAPITRRXXXVïî.

L'AMtotxnce.

Ontrouvedesraisonspeut'tout.C'estqu'ily a tou-

jours deux manières d'envisager les choses l'une, au

chrittiotismEo))treMMHontMifteen)'hon«))<:(MM)-le tnenerphxprt~deDieu.

Page 238: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

233 t.tVRBSECONO.~1

pointdo vuede cetteterre, l'autre,attpointde vuedet'tnRui.

Lecôtéhumainparaitsuffisammentrespectabioàcetai

quesa consciencenotientpasétevéau pointde vue

divin;it estle perpétue!pointde départdesespritsmoyenset deshérésiarques';en révolutionit estceluidesmécontents.Labourgeoisiea eulesortfâcheuxde

s'yenfermerdepuislongtempsparsescoutumesetparsesarts,et endernierlieupar sonscepticisme,parsessciencesetparsesfois.

Ette'setrouvelàsur tamêmeterrainqu&lesocia- jlismeà la foisbattueparlui, parcequ'ilen appelleauxconséquences,et invincibleà uneautrelogique,parcequ'ctton'estpassusceptibled'uneraisonsupé-rieure.Aucunelogiquene peutdépassertesdimensions

donnéesàlaraison.

Ons'étonnedecequetantd'orateursdiscutentensensdiversauseindesAssemblées.Celavientde cequeles

p

espritsrestentcommeaccrochésauxdegrésdiversde

lapensée.Lesdifférentspointsdevuesuperposenttes

hommes,ils étendenthorizontalementlesbrassanssetrouver.Delà notreanarchie;ellenatt,commetoute

petitesse,del'abusduraisonnement.C'estparcequele

vulgairetrouvedesraisonspourtout,que,danslapoli-tique,ondoittenirtahauterégiondesprincipes*.

Ne parait-il pas très-sensé, par exemple, de prétendre

(<)C'estpoarquoionsecrotMeonstammentavecemsurlescheminsdu

vrai,maisMMpouvoirMteocontMr.DanslestiM,onvoitaussiMcroiser

deMeoomnbde nuages,l'unplusprèsde terre,etl'autredanslapartie

mperieare.

(2)Le~hommesn'ontpasd'autrevoiepourt&tirerdel'anarchieoùlis

MMotjetéepart'abueqdclesMprinmoyensfontduraisonnement.

Page 239: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

t/ottbBB sOctAi.. 333

mentdoitl'Assistance?Ondiraitvaine-quelegouvernementdoitl'Assistance?Ondiraitvaine-

mentaujourd'huilavéritésurcepoint;carelles'éloignedenosyeuxdoladistancequiséparelepointdevueon

noussommesdopointdevuedivin.Etpourtantilnefaut

pasunetelleAssistance1

D'abord,celane sepeutpas.Ensuitesi celase pou-

vait,ilnelefaudraitpas.Silosgouvernementsmodernes

fournissaientl'Assistance,lanaturehumaineseraitper-

dae.Sansl'effort,sanslacontinuitédet'eubrt,la liberté

nenattraitplusennous,et t'hommes'ensevelirait,comme

dansl'Orient.

L'Assistance?"PourquoiDieu,au contraire,créa-t-il

uneloiquicouvrelemonde,età laquellejusqu'àcejourn'aéchappéaucunhommeta NËCEssmS?LeDieuqui

a faitlalibertésaitle levierquiluiconvient.

Elevonsnosregards!Pourquel'hommesortedeson

néantoudetui-méme,pourqu'ilsoitte filsdumérite.

et,bienmieux,pourqu'ilusedesa proprevolonté,de

sesmains,dosespieds,pourqu'ilneselaissepasmourir

defaimsurplace,DieuluienvoielaNécessité.Sanselle,

cetteâmeengermes'endormiraitdanstaparesse,quiest

unretouraunéant..

Lanaturedéposel'hommecouchésurlaterre,faNéces-

sitélemetdebout.Il fautassisterla.faiblesse,la maladie

et l'indigence.C'estt'muvredelacharité,quin'entendpas

qu'onluiravisse<~ndevoir..

Page 240: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

t

33~ MVttKSECOKB

CHAPITREXXXVIII.

Aulieudel'Assistance,J)i<*ufondala Nec")tiM.

Nousn'éluderonspaslagrandeloiqaifaitquet'hommcsortdesongerme,savoir,laKéeesstté.Nouslasurmon-

terons,maisseulementparlavertu.Etprécisément,Dieuveutquenousyéchappionsdelasorte;etmêmeilnel'afaitequepourquenousy échappions!Carnousnel'éluderonspasplusquelacréation,dontelleestla loionerteauxâmeslibres.

Qu'eût-itcoûtéà Dieudenousfournirl'Assistancedanslanature?L'Agneautrouvetoutprêtlegazonqueréclamesafaim,et letigretoutpréparé,danslesartèresd'une

bêteplusfaibte,t'atimentdontil a besoin.N'avions-

nouspasremarquéencorequel'hommeestprécisémenttoseulêtreauquellanatureretiresonassistance.et,– te pointestcapital,– te seulde toutelacréation

quitravaille'?2

(t) ParMemnte,Dieunepouvait-ilpasfairecroitreepontanementpourl'hommeuMplantetellequele b)&?desortequetEmquin'aamientpasvouluéleverleurcondftfM,eHNenttoujourstrouvécequ'ilfautpourne

jMMnMwnrdeMm.Ma~itymimUe))iomMiattoentdfMXMcMMrhtterfe.mourirde Ncc d~ )4c))e<,ee))ed'Eiaiiet deChan),deuxéhroettemeot

terre.Alora,la racedeslèclies,celle(\'E~oaetde Chnm,outéternellement

tenatim)deraceservilei)celledejKeobet doJaphet.LesquelquesavoncesqueDieut miMsenplusdansla uatared'Orient

n'ont.quetropamenécefaitd'inferiontéd<msla race.t'artoMdel'expé-) iencelesracesontacquisunesupérioritésur ta terreeu proportionde

l'intensité(toujoursdansh MMUroétabliepbrle nr&th'nr)avech~Utttela

!f)idelaoeceMMK<)Mjt~eri"tr''))cs.

Page 241: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

L'ORORKSOCIAL. 22SrIJfautvoirlesfaits.Cemonden'estendéfinitiveque

l'ensembleprécieuxdesâmesquiseforment.Touteslescontre-marchespour!otournerresterontvainesDieua

prissesmesures.Evitonslepassagequ'ila ouvertnous

prendronsceluidéjàdouleuroudelamort.Veuillonsne

pasproduiredu painà la sueurdenotrefront,et la

misèrenousexécutera.Nousvoudrionstoutsimplementunpeuplusdebien-

êtrepourunpeumoinsdotravailet de privation.Nous

sommesJoindecompteceluiquinouscréeveutfort

peude bien-êtrepourbeaucoupplusde travailet de

vertu. C'estqueceluiquinouscréeveutle bien-être

denotreâmepourlesCieuxCecorps,oùseconcentrent

nosregards,neluisertqued'instrumentpourlaformer.

Savons-nouscequec'estquelanécessité?Unhomme

partpoursajournée.Hprendlefer,tapeinevient,ses

membresseraidissent,sonespritsetrouble,savolonté

s'abat,ilvajeterlemancheaprèsla cognée.pointde

relâche,ilfautporterdupainàsafemme,à sesenfants,à unvieuxpère..ilreprendl'outil,savolontéseramasse,soncœurs'enflecommesesveines,et il achèvesa car-

rière,ainsiquetosoleilSurdesmillionsdopointsde

ce globe,à chaquesecondedel'Infini,Dieuentretientdelasorteuneexplosionet unexercicedesplusfortset

desplusdouxsentimentsdeFamé.Ahnoas nesi~uu~

pointtoutcequisepassesurcetteterre'!1

C'estDieuquia faitlaJOURNÉEDEL'HOMMEEt ilena faittroiscentsdansi'anaéo,puisbiendesannéesdans

la vie,puisbiendesviesdansle tempset celafait

(f)DiMqueDieuparuneseafetouchelaitaNuertantdebiendamt'tnSniNat),)')MmmeM«titpasEox)b!eula<'r~twnMtbttte..

Page 242: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

236 t.)VRE B~COND.

f)f~m!pvntM) <MtfHt!h!t!tnt!A~naM~t~M~~~o wt~M*tafrémirvotresensibilitétièdeencoredesvapeursdesro-mousOui~leDieuquiafaitlecoeurdevosmeMS,a faitlajournéedol'homme1et(teplus,Jepoidsdujour etde

plus,cetteFaimauxdoigtsd'épine,ouvrantlesportesde

l'Orient,prêteencoreà fermercellesdusoirsitetravailn'accourtportésur lecharcalculédesHeufes.Voyezcequec'est,etvousvouliezendiminuerlenombre1,

Lajournéeestbienlongue,bienpénible,biendureil estindignedotraiterl'hommede la sorte oui,carc'estainsiqu'ilgagneunevieéternelleau seindel'In-fini1- Quenoussommesplacésbas,quenousvoyonspeudechose,pourtraitercommeon le faitlaquestionprodigieusedel'homme1

CHAPITREXXXIX.

LamtttM&t'~arddet'hommo.

Déplorerlaconditiondugrandnombre,seraitfairele

procèsdeDieu.Vousvoulezdétruirela misère,c'estunbonsentiment,maispourquoinepensez-vouspasaussiàdétruireladouleur,puislamort?

N'allonspasloin pourquoilafaim?voitàunemisère

queportenotrepropreexistenceetquinelaquittequ'àla mort.Cecidevaitfairesoupçonnerqu'uneconditiondel'existence(tel'hommepourraitbienêtreuneconditiondel'hommemême.Delà,onseraitalléà l'ensembledu

système,sterititcdola terre, fléaux,hivers,tempêtes,

Page 243: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

L'OttDttt! SOC!AL. 227

intempéries,guerres,famines,etmaladiespostéesderrière

ehacundonosorganes.

Quelqueshommesontvouludirequetouscesmaux

étaientdesbiens.Ilssesontàpouprèsfaitcroirecomme

cetancienquisoutenaitqueladouleurn'estpointunmail.

Ouvronslesyeux cettevieestunensembleorganisé

pourtenirl'hommedansl'indigence,afinquel'homme

luiopposeunensembledevertuspoureosortir.Dèsquelalottecesse,il entredansla mort.L'hommenage;dès

qu'ilse ralentit,il senoie.Ne'pasvoirquetoutela

natureest en tuttecontref'homme,c'estbienvouloir

fermerlosyeux.Lessiécfesontgémisur l'infirmitéuniverselledola

conditiondet'homme.Tantdecréatureshumainespor-tantdu berceauà latombeunsi pesantfardeau,cher-

chantincessammentpourcpquenotreâmeadopluscher,

père,mère,époux,enfants,cequ'ily adepluspressant

pourlavie,et nele trouvantpastoujours,celaest,dit

M.Guizot,très-douloureuxà voir,très-douloureuxà

penser.– Oui,maiscequ'ily a de plusdouloureux,

c'estdesongerqueDieusoitobligéd'employerdetels

moyensà l'égardde l'homme!Infirmitéunivorsettode

vosdoctrinesce quiestuniverselnese rattache-t-il

doncàaucunetoi?2

La misère, la faim est une loi reçue avec la vie.

(t) Savent-ilsavoirdit eivrai?ceeonteneffetto~ cesmauxquicon.

duisentau Neo.Cescharmerdela vieet cestendreMMqu'onprêteà la

nature,sonttMniaiseriesdeshax poètes.Lemoindrepaysanconserveici

plusde bonMM.QnMttonntz.teo)r lesdooeeMMde la neturc)~r CM

qu'elledit&sonestomacs'i)ne travailletroiscentsjours&luiprocurerdupxia,et à sesmembresB'ibueseprocuMntdest<'temeotsetunebabi-

tatiouTrop deMitiionsd'homtnM«<Htfr"ot~r la terre,pourqu'uuMu

phiMateuinsi.

Page 244: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

M8 UVUESËCONO.

Travaillons.dites-vous,àcebotmagninque« t'abo-titiot)delamisèrea Ilestheureuxquedeshommesde

joie,d'orgueiletdecupiditéseprennentdesympathiepourd'aussibonnesquestionsMais ils lesabordentenenfantsquicroientlesdécouvrir..

L'abolitiondela mis&ro) c'esttoutsimplementl'abo-litiondelaparesseetdelacorruptioncequoitravailletoutsimplementdepuisdix-huitsièclesle christianisme,

malgrévous,quil'entravez,quil'insultez,quil'expulsezetquivousmontreztoutsurprisde cequesafuitevouslaissedeshonnêtesgensdemoinsetdespauvresdoplus1

Vousapercevezdoncpourlapremièrefoisquelàestlagrandequestion?quela misèrevousétreint,qu'ellemetenquestionvotreexistence,votreavenir,vosbiens,votrepersonne?!t auraitfalluy penserlorsdespetitssouperssousLouisXV;lorsquevouspreniezlesbrasaàlaterrepourlesdonneràl'industrie;lorsque,onenle-vantla Foiau peuple,vousluioffriezenéchangevos

écrits,vosmœurs,votrescepticismedolibéral,voschan-sonssurDieu,surl'autorité,surla vertuenfinlorsquevotreaviditécréaitcecapitalfictifqui dépréciaitlessueursdel'homme,pourlelivrerplustardà tafaim.

Enfants,vouscreusezl'abimedumal; puistoutàcouplevantla tête,vouscriez Lagrandequestionestta1

Lechristianismey a songéplustôt. Domandez-tuicommentil s'yprenait,premièrement,pournepasfairedepauvres;secondement,poursoulagerceuxquevous

produisiez.Parce quelacharitéprivéenesuffitplusàvoussauver,vousparlezd'assistancepublique!

Page 245: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

L'ORMESOCtAt.. 'M9

IJ'-R.MMc.

g

CHAPITREXL.

Si t'MMOM(Mgrade,sit'MtbtMMforMe.

Quelthèmepourlesbeauxesprits,l'assistance!Ceux

quideleurvien'yavaientsongé,quimêmeproclamaientla Fatalité,aA'M~ c'est-à-direta non-assistance

divine,ontdécouvertonFévriercettenouvellethèsepourleursdiscours.

ït estaiséde parlerlongtempssurun sujetquand

jamaisonn'ya réfléchi;aisésurtoutd'entrerdansla

sensibilitélorsqu'onsortdel'expérience'.11oefautqu'un

bonnaturel,et l'onsemetà désirerquelamisèresoit

à l'instantbanniedechezleshommes..EtDieuqui,

depuissixmilleans,J'ytolère?A-t-onégalementrëf!échi

àcettepetitequestion,parintérêtpourtacausedupeuple?Vousvoudriez« substituerà J'aumônequidégrade

Ml'assistancequi<brtiHe.nPourundébutc'estmontrer

fortpeude pratiquet C'estprécisémentlecontraire

t'ànjedumendiantpeutprofitertoutà la foiset de

la peinoqu'itrencontreà mendier,et de l'humiliation

quilasuit.La premièreestunesortedetravailpour

celuiqui se refuseà touttravailla secondepresse

sansdiscontinuersonâmed'échapperà unesemblable

confusion.L'assistance,éloignantcettedoublecure,ache-

(t)OeMonfaitdeadtthynunbM,doht«ttt'tppeftef'atn)dupeuple.h'amidupeupleestceluiquiluifaitvoirlavétité.

Page 246: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

?0 t.tV~98C(jr!tC.MAM~t~<).)'L~< tt fn.veraitd'éteindrel'hommesouslaparesse,Ilnefautassister

quelesenfants,lesmaladeset lesvieillardsOnestinconséquentlorsqu'onleveut.Legrandgrief

du tibératismecontrelespauvrescouvents,c'estqu'ilsontdonnédurantdessièclesl'assistance1 Nosoreillesontétérebattuesdesinconvénientsqui en résumaient

pourlapopulationd'alentour.Lesvillagesoùse trou-vaientdesabbayes,deschanoinesses,desbénédictins,passentpourêtreencoreencombrésaujourd'huid'une

populationnomade,sanspropriété,vouéeàlafainéantise

qu'engendretouteaumônerégulière.Onciteencoret'Ës-

pagneetenfinl'Italie,quia presquefaitdesonpeupleuneracedemendiants.Nodiscutonspassurlescauses;remarquonsseulementquevousvousemportiezcontreuneinstitutionparcequ'elledonnaitl'assistance,et quevousvouscourroucezaujourd'huicontreangouvernementparceqo'itn'instituepasl'assistance'1

EtrangemanièredeviderlesquestionslVouspensezouquel'existencedespauvresestunfaitquise)ieàcelleducatholicisme,ouquec'estlà unede cesfatalitéssansraison,auxquellesil fauten attendantopposerdesme-sures..Hospicespourlesmalades,lesenfantstrouvés

(t)Cespauvresqtt'Mtottperpftuetiementerrerdeportaenporte,sontprécisémentlesseuleêtresdetouteunepopulationsurlesquelst'hmnitimttoon'apasencoreqjt.Sanacettehonte,leurnombreIraitoroifmnt,etbientôtlamultitudesetraîoeMitdanslebeaoin.

(2)Si au milieudessociétésmodernes,un Etat s'engageaità fournirt'AMbtaace,et lepouvait,ily aumit)tUMiMtdeuxmces (t'uuepart touslesbravosgenss'eitteoMUtde travailet de privation,lesgourmandset (tesparesseuxaMcmbMsdet'autre. j

Onauraitle reboursde)'A)ttiq)!ite.Le pauvreresteraitpauvre,sachaot iqu'ila dupainassuré;te richeseultravaitterait,conttaonuesclave,pourMuteair('Etat.

Page 247: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

t/OintMSOOtA! 3M

et lesvieillards,Ecolespourlajeunesse,asilesdetous

genres,inventionstoujoursplusingénieusesdelacharité

desMétes,etc.,toutcelapourvousn'estcien. Uvous

fautdesmotspluspompeux« Vastesinstitutions?,«Loiorganiquede la misèrea, «Ministèredosnéces-

sitésfraternettes",pouréblouirlesyeuxdela foule,devenirpromptementd'éternelsbienfaiteurs,et fairedire

aupeupleébahi Sionlesavaitécoutés,oneût cepen-dantabolilamisère1

Voilàcertainementdesmots;maisceuxquilesont

faitsiaisseront-itsseulement.ânetracedanstesannatesde

labienfaisance?.En oubliantquela mèrescienceestdanslaconnais-

sancede Dieu,puisdanscellede t'hemme,enfindans

celledesrapportsquiexistententreDieuet l'homme,la

politiquea finipartomber,d'ignorancesen ignorances,danstoutesteafabsurdités.

Etvousquirêviezconstammentdesoulagert'huma"

nité,vousn'avezdoncpasdésiresavoircommentfaisaient

ceuxquieurentlasimplicitéd'ypenserplusieurssiècles

avantvous?2

CHAPITREXLI.

L'MtietMMpdtte,etnont'Msi<tMMpublique.

Vousditesen premierlieu «Larépubliquedoitrea-

aliseren institutionst'amé)ioraUondeta 'conditiondes

Mmasses,parlafraternité,parlamultiplicationdubien-

Page 248: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

339 trv~B SMowB.

aêtre,parleCréditetparl'Assistance.» L'erreur

quivousabuseesttoutelà la Sociétén'estprécisé-mentfaitequepouramenercotteamélioration-parla

vertu1

Puisvousdites ItIIfauttransporterla charitéinunie

»duchristianisme,delaconsciencedel'individudansla

»consciencedugouvernement.a –-Oupeut-onmieux

prendretesiècleen flagrantdéfitd'imposture?Vous!e

voyeztoujourssubstituerà t'Egtisel'actiondu gou-vernement1

Puisvousdites«Il fautcréerta prévoyancesociate»

» substituer,unegrandecommissionde l'assistanceà

» touteslescommissionssecondairesquine voientque» lesdéfaits'» «placercettecommissionde manière&

»cequ'onlavoiedupaysentier; «fairesortirpièce

» à pièce,loià loi,le codecoordonné,le grandcode

? chrétiende la prévoyancepublique.»– Tantde

phrasesferaient-ellesautrechosequ'universatiserlami-

sèreetdétournertaCharité?

DelàvousajoutezaEst-ceàdirequedanscetamas

»denotionsconfusesqu'ondésignesouslenom,d'ail-

» leursfortpeucompris,doSocialisme,il n'yaitriende

»vrai?. IIy a au fonddusocialismecetteattitudenou-

»velledonnéeà l'hommeparnos révolutions,quiont

»placésihautla dignitéhumaine1» Puisquenous

sommesplacéssi hautpardesrévolutionsquin'ontsu

jusqu'iciquedétruire,nesoyonspointsurprisd'entendre

discouriradugrandet obscurproblèmeposéparFé-

»vrier.»Grandetobscureneffet1

(<)Icil'oncontinuede choisirtesformulesdenneeaparleshommesles

pluscélèbresdet'epoqae1.

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L'ORBRESOCiAt. 333w

Enfinvousfaitesremarquerquevous neditespoint:?diminuer,amoindrir,limiter,circonscrire,mais~ne

vousditesdétruire!amisèreaPuis,vousvousécriez«Faitesdesloiscontrelamisère1il estaupouvoirdesvgouvernements,dessociétés,dedétruirela misère.»

Ooi, la misèremorale.Queceslois-là,conséquem-ment,protègentlamainquitaguéritaufonddesccears!1

C'estde la misèremoralequedécoulenotremisère

économiquepourrait-onle troprépéter?N'est-cepasvotreindustriedeluxequiluiadonnélejour?N'est-ce

pascetteindustriequicontinuedecréercespopulationsnomades,nonagricoles,oùserecrutelaguerrecivileetsurlesquellesplanele paupérisme?Continuez,et vousaurezdelamisèreàdétruire1

Parl'industriedetaxevousentassezlespauvresdansnosvilles,autourdesthéâtresetdescabarets:maintenant,vousvoûtezlesnourrir1Il fauttesenfairesortir,entesaidantàrentrerdansladestinéequoDieuleuravaitfaite.Maisvousditestranquillement:L'Angleterrea créélemal,etcrééaussileremèdecorrespondantaupaupérismeparlataxedespauvres.Acecompte,ilfaudraitsedonnerlemalpourbénéHcierduremède1

Onnepeutquerépéterla véritéPournepasdéve-

lopperdu mêmecoupl'insoucianceet luparesse,d'on

provientla misère,il ne fautpointquel'assistancesoit

publique,il fautqu'ellesoitparticulière.Lareligionqui,certes1su poserlaquestion,n'areconnupubliquementquetesmalades,tesvieillardsetvosenfantsabandonnés

(<)Ilestvraiqo'onneconnaissaitpMoneoMceshcmmMqai,danslafcr«)del'Age,travaillentetpeuvent&tMMnspoit)))e

Quandonmtconmtt)Mprincipes,it faut avoirun peud'expérience.Supposonst'aMMantecofaitcorMependfaitpourtoutA MeangoMata-

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?4 UVRKSECOKf.

· Touteatttmmisèreestchan~Bde m deatineTouteautremisèreestchargéedesadestinée;sinonla

lèpres'étendrasur~'especeentière.Or,teshospicessontouvertsdepuisquinzesièclesàvoslibéralités..

Sidepuiscesquinzesièclesonvooseutlaisséfaire,ouenseraitdonct'homme?.L'heureviendra,esperons-ie,oùvoustomberezà genouxdevantlechristianismedecequ'ila supréserverla libertéhumaine,et conduirel'hommejusqu'encejour1

Oui,lagrandequestionestlà Et voicilaraisonDieuadécrètelamisèrepourramenert'hommedéchaautravail.Pourquelamisèrenefûtpas,ilfaudraitquelavertufûtuniverselle.C'estprécisémentparcequelavertuestabsentequela misèreestlà.Etteremplacelacontrainteimposéeàl'esclave.

Qu'ilfautd'espritpourfairedela misèreuhdroit

publio,uneprofessionlégale1

CHAPITREXLII.

Leluxea créélamieere,t'MMtancet'achètera.

La misère do peuple viendra de ceux qui veulent

tiendebien-êtredépassantde quelquech<Mele travail.Alora,ce se-raitcommeet la naturese mettaita produire,parexemple,m) dixitmede

pluspourunesemblablesommed'etferb.

Or,t'ttatiooffreprécisémentcephénomène.LasrandefprtitiMdumt'-))<douceurduclimatyproduisentpourlemêmeeffort,deuxfoisphMqu''dansnospaye.VoyezMquefaitcepeuple1Voyezla peupled'E<paj!nc.oulecielestaussibeaut Voyez)e<peuplesdet'Aeie. Vousête<hommes,ftneMW!pointcequec'estquel'homme1

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L'CHfiRB SOCÏÂ~.

tt fnn<t hhbttt!f <<A i'h~tMmm nt* tmit. ~fl'abolir.Il faudraitbbtenirdel'hommean surcroîtd'éffort,etonramottitsonam~aur~ved'unsorcrottdebien~tre'tCeshommesneprévoientdoncpastachutedupeuple,parlamultiplicationdespauvresoudeshom-mesdémoralisés?

Lepremiere(!etdel'assistanceseraitdedétruireenl'hommeleprincipedel'activitéhumaineetlaprécieuseprévoyancede l'avenirqueDieus'estvuforcéde lui

imposerpourletenirautravail.Croyez-vousetramieux

renseignésqueDieu? croyez-vousremplacerd'officelanécessité?Laquestionestbienlà.

Qu'onfasseseulementunetoid'aprèslaquellel'Etatnourriralesenfants,etpeuaprèslesfemmes;vousverrezalorsceqa~estt'homme,etdecombienDieus'esttrompé1Encemoment,dcja,ceuxquicomptentsurlesocialisme,ou surcetteloid'assistance,nopeuventseremettreautravail.Si vousêteséconomistes,calculezcequ'àeu deruineuxpourle payscettesimpleattente,et osezcon-tinuer– Surdopareillesespérances,danstesvingtmois

quiontsuiviFévrier,prèsd'antiersdutravaildelaFranceaétéaboli1

L'industrialismeacommencéla misère,lacorruptioni'acontinuée,ilnefautquel'Assistancepourt'achever.

Avousentendre,oncroiraitquevousavezpourleshommesplusd'entraillesquen'ena eulasainteEgtise1Aumoinsregardezbiencequ'ellea fait deuxchoses

auxquelles,pendantquatremilleans,leshommesn'ont

;))C'estlropMdiresurcesujettoutessaid'assistancesera,enfacedehmisère,cequ'unegoutted'eanMtIl14mer.Lemalestde~pandreuneidéequiénervet'MpfiteierMutodopeuple.Détournerdetatliéoried<'t'AMistaaee,c'e<tXMi~tertousceuxqu'unetellepenséenepourraitqu'eMgnc)'dulravail,

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LÏVM aMCNP.

mômepassonge;deuxchosesauxquelles,depuistors,vousn'avezpasbienprisgarde,savoir t'Hôpitat,pourlesmalades;l'asile,poortesvieittardset tesen~ntsquoleMondeavaitabandonnésC'est-a-diro,queJacharitéa eusoind'assisterparuneinstitutiontouthommeonbrtpiedsetpoingsliésàtanécessite.

Non,il nefautpas« transporterle christianismedel'individudansla consciencedugouvernementnon,ilnefautpasauneloiorganiquedel'assistanceo, aunetaxedespauvres?, «un ministèredesnécessitesfrater-nettesa il fautlasainteEglisecatholique,apostoliqueetromaine,régnantaumilieudenoscoeurs.

Et il noustantd'autantpluscettesainteEglisepourlesconvierà lacharité,quel'époquedevravenirenaideàunemisèredouble,cellequisortdela corruption,etcellequirésultedudéplacementquel'industrie,depuisunsiècle,opèresurlesvittes*.

Pouraméliorerle sortdu peuple,prenonsle vraicheminCréonsdu travail,parlavertu;produisonsdu

capital,par la modérationdanslesjouissances;proté-geonslesintérêts,parlajustice;donnonslasécurité,parlaloiet parla Foi,a<inquela religionramènelapaixentreleshommes,cettepaixquinaîtdela sagesse,del'humilitéetdel'amour.Sicesclassestantàplaindrerede-venaientchrétiennes,ellesredeviendraientlaborieuses,éco-nomespuis,ravivanttesaSëctionsintimes,ellesrendraient

(t)HyasurnousMedernièremisère.SilacheriMdépenddeladignitédelamainquidonne,elledépendaussideladignitédelamainquireçoit.~utrefob.torsqu't)yavaitdanslesctaMescHo-ieretuneémulationdevertusetd'enbrtt,onaimaitàdonner,parcequ'onMtiageaitlematheur.Onsaitqu'onsoulagetropsouventaujourd'huiles~ottabduvice.CetteIdéetaritunepartiedelathtfitf.RetournonsàDieupartous)e<moyensi

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L'OttORBSOCtAt. 387

m'Il. tAnA§oA*tAnnnfiaût;AnuAl.%nohifflnîtAmà la famillesa fonotionde cotisationvolontaire,oude

sociétédesecourscontretemalheur'Tonslesespritsquelapratiqueguideenreviendront

àcetteconcision,quifutcettedet'ËgtisoAssistanceindividuelle,oui;et, s'il se peut,multi-

pliée,décupléeparla religion.Assistancepublique,non.

Fermonsnostoisauxabus,et ouvronsnotreceeuraux

pauvres.Lesvieuxmoyens1 Nousn'avonsqu'uneenne-

mie,tacorruptionétooObns-ta,et nousoËwmMNs

HtSÈM.dumoinsautantqu'ilestdonnéde le faire

ici-bas.– L'abotitiondovice,dites-vous,serait-elleréellement

l'abolitiondelamisère?–PtaisantM-vous?Supposez-vous

queDieun'auraitpasrégtelanaturedefaçonqueletra-

vailetlavertupussentenretirerlepain?Ilestàcroire

quevotreprévoyancenesauraitdépassercelledet'innni..

CHAPITREXLHI.

VtteMdesfait*.

Ayonsplusderespectpourlesfaits.Lesfaitsforment

l'ensembledesmoyensdontDieus'estservipouramener

l'hommeaupointoùnouslesoyons.Lesfaitsnosontpasuniquementdet'homme.LaPro-

(t) ParoppositionauxSociétésde MMUMM)ttue)<,quiforcémentM

multiplientà mesurequesediMOhent,dMMtM~iOMir.dmMe))M,lesliens

saeréadela famiite.

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S88 HVRt! SMOttB.

vMeecetendJecaveuassurlequelnousvenonsfrxerledessin.

LesfaitsontpassedanslaCréation.S'ils n'arrivent

pastousaubut,ils sontsouvent,ouégardà la faiblehumanité,unetendancece but.Beaucoupde choses

pouvaientêtre,etne sontpas;maisdanslesfaitsuni-versels,cequiaexistéavaitsaraisond'être.

Certes,ne prenonspointlesfaitspourmodèle!tristemesuredel'homme,ilssontsouventt'opposedumodete.Maisvoicila sagesse.desfaits ILSoppa~KTLAM!noPossfBLs.Grandeloiici-bas.

C'estdanstesfaitsquel'onvoitréellementl'homme;qu'onjage cequ'ilafait,oùil enest;qu'onsentl'indi-ciblefaiblesseet lesdigneseffortsde.sa douloureusenature.Lesfaits,c'esttoutcequepeutl'homme.

Noussommesdansletemps.Samesureestnotreme-

sure ou,plutôt,nousluidonnonslanôtre.Nedisonsriencontretetempsil nouscontientetnousdénonce.Pre-nonsdoncen grandrespectles faits;les faits,c'estl'homme.

Quandcemondefinira,il noseracomposé,endéfini'

tive,quedofaits.ïtsserontlamesuredecettecréation.

Quenoscœursseportentdoncenavantdanslebien,pourquelesfaitsultérieurssoientdeplusen pluspar-faits.Quantauxfaitsuniverselsetpermanents,c'estnous

quenousattaquerionseneux.

Attaquons-nousà nous-mêmes,et nonauxfaits.!iseraitétrangequet'hommevintaujourd'huirenierlesfaits1Sont-celesangesquiétaientjusqu'àprésentsurlaterre?

C'estunegrandesagessederecueillirlasagessedes

faits,avantd'enremarquerlevice.Etcommetes faits

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t.'ORBMESOOtÀt.. 339

viennentdenous,cesonttescœaMqa'i!fautchanger.LesâmeslesplusprécieusesauxyeuxdeDieu,après

coHesquine cessentdel'adorer,sontcellesquil'aident

à conduireJemondeselonseslois.Cesontdeuxespècesd'hommessur lesquellesserépandentles plusgrandesbénëdtcuons.Si nousméprisonslesgrandsfaits,nous

passeronshorsduPossible,noussortironsdetoutevoie,

nousn'aboutironsqu'aunepolitiqueétrangère,nulle,sans

réatite';nousrentreronsdanslenéant.

CHAPITRE XLIV.

Uberteillimitéedet'hommet

ContinMonsdesuivreteserreursdontlaclasserégnante

aformesesprincipes.Reconnaitreàl'homme,commeonlefait,unetiberté

illimitée,c'estluiconférerle droitdefairetoutcequ'il

luiplaira.LaSociétéestétabliepourla solidaritédu

bien,car!a estsonavantage,et nonpourlasolidarité

dumal.

(i)LepMoMphiMMa rendules espritsbienfaibtmm poUtiqM.Ce

o'estpointtoujours)? doctrinesqu'ilfaut ecotutter.maisla forcedes

choses.Lamuttitudedesdoctrinesvientdelafaiblessedel'homme.a ft eot

bienayséd'accuserd'imperfecUottunepolice,ditMontaignetoujours

fheM!morlellesen sontpleines.Bimeyséd'eogendrerà Mapeuplele

mépritdesesanciennesobstrvancMjamaishommenet'entrepritqu'ilil

n'envtntabout. Maied'yrétablirunmeilleurehten pmee,eneeoip)a-

MeortMmatmorfondu*.(Mv.f, ehap.H.)

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*MO HVBB8KCON6.

Lalibertéde penseretde direa commeconséquencela tibertéd'agir.Voulez-voust'accorderauxméchants~auxvoleursetauxassassins?Q

Poursedonnerla libertéillimitéedela presse,unenationpeut-ellerépondrede tousses membres?.LaSociétéa charged'âmesvis-à-visdu peuple,lequel,n'ayantpointleloisirdejuger,acceptetoutécritpourdoctrine.

Est-cedoncdelalibertéquela Franceauraitpeur?NoncertespasettenecraintquelesmainsdessicairesentrelesquelleslaRévolutionveutdéposerlaliberté..

Toujoursnousprenonsl'hommepourbon et iln'estmisen cemondequepourtedevenir.DelàdécoderaitcommeconséquenceuneSociététouteparfaite.LaSociétén'estaucontrairequ'ungrandsystèmed'éducationet de

préservation.Quandvousenapercevrez-vous?2Lepeuplen'estqu'unenfant.Allezverslui,etdites

Tuessouverainillecroit.Tousleshommessontégauxillecroit!associez-vousdonctousensembleillecroit!1lapropriétéest unvol il lecroit 1lecapitalestà tous:illecroit!onpourramêmes'enpasseril lecroit onvadoublerlarichesseillecroitonn'apasbesoind'ar-

gent il lecroit1lareligionestusée il lecroitnoust'endonneronsunemeilleureillecroitune banqueetsescouponsferonttout il le croit1la Sociétéreposerasurle crédit il lecroitt onpeutdoublertouslessa-laires itlecroit1sileshommesnesontpasheureux,cesontlesgouvernementsquien sontcause il le croit1c'esttoi quies législateuret il lecroit1Oui,« tu es»beau,tuesmagnanime,6monpeupleet touslespeu-wptesteregardentillecroit)Troupier,maçon,sabotier,coutelier,cordonnier,soisnotrereprésentant,faisnos

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.1t'OKBMttOCtAt;.

lois illecroit 1ilpart,il poselepiedsurlamer,commeteluiadit sonprophète.C'esttomqa'ttsenoiequ'ilvoudraitnepluscroire,si t'orgoeitne!'avaitde{&redttttàfetatd'insensé..

Libertéillimitéedelapresse1vousvoulezdoncquele

peupleappartienneaupremiervena~?Tettoest t'entendquevoasavezdelaliberté;voyons

celle.quevousavezdelavérité.

CHAPITRE LXV.

Libertétfmiteedet'E~ioet)t

Donnerlalibertédolapresse,c'estdonnersurlepeupleundroitdepropriété.ï!nofautdonnerdolibertéillimitée

qu'àlavéritédivine.Et la grandelibertéquiimporteà

l'homme,c'estcelledelapouvoirtouteaccomplir.Pourbiencomprendrecequevousfaitesenpolitique,

observezquependantsoixanteansvousavezproclaméle

contraire.

Sons ces mots Empiétement du Clergé, vous retiriez

(t) < Unhommeest impoissaati se frayerunecarrière,hit mateea

athiMt,comprometceUetd'autru! tt8efaitconspirateur.Unautrea un

tempemmeatindompté,despaMionadramatiqoMitsefaitcea~pimteaf.UntroMeme,bercépart'o~uei),s'endortdesannée)sur un tivMdaM

lequelMdistillet'envie,maieauquelle mondeneprendpasgarde Uee

faitcoMpinttenf.D'autma,en6n,voyanten toutla tymnaie,au lieudereMMleurcaractère,veulentfeftiMtaSociétéantiendesupprimerteere

defauta,veulentsupprimerla mofateile<efunteeasptrateaM.– Parla

libertéiitimiteedo)aPreMe,vousceaBNb peuplea cetgens-ta.

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S4S. HVRESEC~ttB.

)~ t:h~-t.t PP~.)!~ ~<.t ~): t )~ .t-!la liberté&fEgtise,c'est-à-direàlavérité.S<KMceux-ci Z~ef~deco<t<c<M!ec,vousdonnieztoutelibertéà

t'homme.c'estf-a~direat'orgueit.Puis,onseplaintdurenversementdel'ordremoral,

et, àsasuite,del'ordresociat.Oocherchedansle pou-voirlemoyende lesrétablir,oubliantquete pouvoirtienttui-mémetoutesa racinedanslepremier.Mainte-nantquelaSociétécrouleaveclepouvoir,le recoona!-tra-t-on'?

Lorsqu'onvoudrasérieusementrétablirlaSociétéen

France,onrendraà tavérité,à l'Eglise,unelibertéquin'est,aprèstout,quecettedefairelebien.Nouslui res-

titueronsunepuissancequin'est,enfindecompte,quecelledenousciviliser.

Laloi\}uiacivilisetemondesembledigned'êtrecon-servéedanslemonde,et d'êtreplacéeavantl'ensemble

de sesfois,puisqu'elleestlasourceet laviedeceslois1

Apportez-vousuneplusgrandetoi,unepluspuissantedoctrine?ir

ïtestinconcevabledevoirlesiècletraiteravecl'Eglisedepuissanceàpuissance,etlaconsidérercommeuncorps

étranger,bontôtoutardà extirperd'unenation.Delà,desconcordatstrès-sérieuxsursesempiétementsen ma-

tièredeFoi,d'enseignementoudotoutejuridictionpos-

(i)Ondisait&laRestaurationquenmM6t!<MH<nmM)p<9,qu'ellenoMdevaitlalibertéitHmtttedelaPtMM.EUeavaitlabontédelacrciK.C'étaitpersuader&unecihdetteqa'itfauttaiMerentrerlesennemiepoM~ttqo'ittcachentteuNanaM1

OnvoudraitfaiteentendreàtaRépublique,anjeard'ha),qu'euedoitMea

autrethèse ledroitau capital,a t'aMMance,&h MtmUe,à riMtructtea

gratuiteet a tout !)extt croirequet'EtataniraparretontMMMqu'ilne

nedoitquesoutenirla vérité,)))"9donnerta~MUeeetlapaix.

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t'&MRt! S~CtAt., 24~

1- t~e_ U'l:1_sibteC'esttriste car lepouvoirtaisseà l'Egliseest

MMttjasteiavieqaioonsresteSit'oNneveutpassaspeodretaCivitisatioamodeme.M

fautrendreàla religionson.cours.Tantquelesavocatsdontvousfaites.deshommesd'Etat,aurontpourpaito*sophiededécouvrirtesempiétementsdel'Eglise,ilsbâti-rontdesgouvernementsde mort.Tantquelespeoplesaurontlefâcheuxinstinctdelescroire,ilsdescendront

plusavantdaasleursmaux.Hfautfixeraubienlalibertédel'homme,conséquem-

ment,ici,lafendrea talumièredei'Egtiset

CHAPITREXLVL

Loieurt'WMi~aemMt.– M.Thiem.

Pourlaloisurrenseignement,voicilefait;après,on

pourradiscuterL'hommequiestla personnificationdevotreseepti-

ciMM,vientde vous~dire « t'Universite,c'estlaphi-losophie;et l'Eglise,c'estla religion.a Oui,maisla,

philosophiec'estt'homme,et la religion.c'estsaloi.

Voyezcequ'ilfauten faire1Uneautreparoledeyotreorateur«Lareligionetla.

a philosophiesontnéesle mémojour,lejouroùDieu»amislareligiondanslecœurdel'hommeetlaphilo-» sophiedanssonesprit,» Dieuamislareligiondans!ecourdel'homme,maisc'estl'hommequiamisTot~aeHdanssonesprit.Est-ceà notreespritdeconduireDieu,ouà Dieudeconduirenotreespritetnoscoeurs?

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244 HVBNMC~tUt.

CertainementDieamitlaphilosophie.dansl'espritde

l'hommeenymettantlaraisonetlalibertésOrellesn'ont

pasétéfaitespour.combattrelatoi,maispourt'accomplir.L'Anarchieconsisteprécisémentà donnerà la libertéta

mêmeautoritéqu'a!atoiouqu'àDieu.C'estlà toute

l'erreurdel'époque!C'estaussicelledecet homme,dénuédephilosophieparcequ'ilfutconstammentétran-

gerà lathéologie.Il s'écrie,avecunenaïvetéréette «J'ouvrel'histoire

»dumonde,nonpast'histoirefactice,faiteparlespartis,a maisl'histoirevraie,et jevoiscesdeuxgrandespuis-t sances,lareligionetlaphilosophie,se combattreteu-» jours.» tt n'estpasétonnantqu'enouvrantl'histoire,onvoiel'homme1Maisquandoncombat,c'estparce

quelajusticeexistequelquepart..MettresurlemêmepiedDieuet l'homme,laloiet la

liberté,voilàt'aCairede laRévolution!Leslibéraux~envoulantenseigner,sedonnentunemissionqueniDieu

ni teshommesneleurontconfiée.Aussiqu'enseignent-ils?Usenseignentl'absencedelavérité,autrementdit

lescepticismeMaisl'absencedelavérité,demainserat'absencedelaSociété.

!t a peut-êtreexistédesépoquesaussidouloureuses

pourlesmœursiln'yonapaseuquiaientétéfondées

surle principemêmedumal.Si la politiqueestune

scienceencemonde,etsielley estunepuissancebien-

faitrice,c'estqu'elley apportel'appuiaubien.

Quoiêtre hommepratiqueetnepasvoirquelebiennetriomphejamaisde tui'meme,etquelemal,au con-

traire,croittoutseulchezleshommesLes abandonneràleurlutte,c'estapporterl'appuianmal.

Delà l'idée,fortréclaméepart'ignorance,d'unesépa-

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t/MDRBSOCtAt" 248

t.Mtft. <0

rationdel'EgliseetdeJ'Etat.Silesloisn'apportentpasun

appuiàt'Egtise,c'est-à-direàlavérité,cetappuiviendra-

t-ildospassions?.Alorsquedeviendrons-nous?Confiez

toutàlaJiherté,à cequevousnommezlaconcurrence,labarbarieroparaitra.

L'hypocrisierépèteSi ladoctrineest vraie,ellen'a

pasbesoind'appui1 auseindelaliberté,lavéritéseule

peuttriompher.Cen'estpasconnaitrecemonde1Lemal-

henr,dit-onencore,estqu'onnecroitpasàlapuissancedelavérité.– Lemalheur,aucontraire,est queles

hommessanspratiqueveulentnousfairecroireà lapuis-sancetoutidéalede lavérité.– «Lavéritéquoiquesculepeuttriomphera– Pourquoi,depuissixmille

ans,n'a-t-ellepointencoretriomphedelasorte?Etpour

quicomptez-vousnospassions,notreorgueit?S'ilsunjsaitdedirela vérité,vousla diriezauxenfants,sansplusvousoccuperdeleuréducation.Or,quesontréellementleshommes?.

L'idéemêmede refuserlesecourssocialà J'Eglise,sousprétextedo lui aliénerplusencorelesesprits,vientprouverplusencorel'orgueiloccultequilesanime.Ent'étatoùsontleschoses,attendez-vousquetavérité

purefasseencejourcequejamaisellen'apu faire?

Queisévénementspourraientluipréparerunetellepuis-sance?y

L'Egliseet l'Etat sur laquestionde leursrapportsroutetoutel'histoire,commetoutela philosophie;selon

quedanslaSociétéonveutdonnera Dieuptusdeptace,ouqu'onn'enveutdonnerqu'al'homme.!t estcertain

quesil'hommeveuttoujourspartirdocequ'ilnomme

sesdroits,il neleurverraplusdebornes,et Dieune

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246 HVRE SECOND.

trouveraplusdeplacecheznous.It s'agitdadécidersi

t'hommenedevraitpaspartirdesesdevoirs1

tt estvraiqueDieuestpatient.EndehorsdeJ'Elise,etdanst'Egtise,sontdeshommes.11fautauxbonsplusdesagessequ'auxméchants.!t s'agitdetavérité,et rien

ne coûtetantauxcoeurs.Maisdélaisserl'Eglise,mais

lui retirerle painet l'appuidel'Etat,maislui ôterle

coeurdesenfants,c'estcequeDieunesouffrirapas.Ce

jour-làsonneral'agonied'unpeuple.Quede misères

quandl'hommes'obstinedanstaméchanceté1

Laquestiondelatoisurl'enseignementestla ques-tionmêmedesrapportsdel'Egliseetdet'Etat.L'Eglise,commetoujours,seraconciliante,maisqu'ellesoitindé-

pendantequ'ettesoitsecondée~chérieetglorifiée1

Toutel'Antiquitéfutfondéesur l'Etat.!tétaitréserve

à Jésus-Cbristdetoutfonderendehorsdolaforceetde

rendrelalibertéauxconsciences.ïtremitlepouvoirà la

puissancespirituelle,pourquel'humanité,délivrée,fut

conduiteenespritverslavérité.Anousdecomprendrenotredignitéouderetournerdanslaservitude.Anous

decultiveroudelaissernotrehéritage.

CHAPITREXLVU.

MvohUond'Angteterre.– M.GmM.

Onnousparlesanscessedelarévolutiond'Angleterre.Mafspourquoia-t-elleréussi?Parcequ'enAngtetefcunearistocraties'estimmédiatementélevéesurtousles

principesopposésàcetterévotution.

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L'ORORESOCtAt. 247on renversaitt'Reftiant'at.Mtn~t.tia~n.Larévolutionrenversaiti'Egtisol'aristocratiedevint

personnottomontreligieuse.La révolutiondispersaitlecapitall'aristocratiesemitàenfonderplusquejamais.Larévolutionouvraitlesportesa l'immoralitél'aristo-cratiedonnadesfamittesqui,pourtotravail,laprévoyanceetlesmosars,firenthonteplustardà notrearistocratie.Larévolutioncoupaitla têteauxrois etdèscemomentl'aristocratieleurvouaun cultechevaleresque.Larévo-lutionanglaise,en un mot,a réussi,parcequ'eUeasubstituédesm<Burschrétiennesauxprincipesdelaré-volution.Tâchonsde fairede ta sorte Votrerévolutionréussira,pourvuquevousladétruisiez..

LagrandeidéedeM.Guizotestlegouvernementpar-lementuire,c'est-à-direl'introductionaupouvoirduprin-ciperévolutionnaire.Onveutdel'autorité,à laconditiondenepasobéir1qu'ettotombedesmainsdesplushau-tesclasses,pourvuqu'elles'arrêteets'affermissedanslesnôtres1

!hdividuet)ementprobe,cetautrechefdulibéralismemontreunespritissude la sciencede J'orgueil.It sedisaitl'hommedol'autorité,et jamais,depuisleshéré-siarques,ellenefutplusgrièvementattaquée!Itt'étouMedanssasource,auseinde l'Ordrespirituel,et illaveutintactedèsqu'elleentreau milieudeJ'ordrepolitiquerElleseraitdeboutdanst'Etat,etdétruitedanslescon-sciencesSingulièredialectique1Alors,d'oavientcetteautorité?11fautdoncobéirà l'hommepourle plaisird'obéirà l'homme1Voussentezquele peupleaeuplusdelogiquequevous'.1.

,))La fautnest tOMtat)hmm'<poqueqt)'m)!(hommM.LectX.bntM-~tint'esttoujouMcrudans)evrai,«Mb)\ la mnoitreprotMhnte,tutre-mentdit,avecunefortedosed'orgueil.

Page 264: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

~48 UVnE SECOND.

Quandvousvoudrezl'autorité,vouscommencerezpar

renoncerau principedoProtestantisme,quin'estqu'une

protestationdel'hommecontrel'autoritéla plushaute,

l'Autoritéspirituelle.Ensuite,vousn'enverrezpasdevant

chaquepresbytèredeFranceunmaitrequienseigneb

quandleprêtreauraprêchéa. Enfin,vousn'insinuerez

pasde nouveau,aprèsunedéfaitequevousêtesseulsà

nepasvoir,qu'unesociétésesauveenperfectionnantle

gouvernementparlementaire.Ona si bienparlementé

qu'onvousamisdehors.

Nevoyez-vouspasquecessortesde gouvernements

sontpourcontenterl'orgueilet faireillusionàla foute?

carau fondil fautgouverner.Legouvernementparle-mentairen'a étéquele principedela souverainetédu

peupleintroduitdansl'Etatet remisa la bourgeoisie

il ne fautdoncpasse plaindre!Vousvoudriezsimple-

mentquele principes'arrêtâtversvous.Vousdépos-

sédezbient'Egtise,voussupplantezlesRois,àlacondition

pourtantquecenosoitpasle peuplequilesremplace.

Ceseraitvousators?.Encecas,montrez-nousmieuxà

t'avenirvotresagesseetvosmoyens.

Rienn'estmoinsun, rienn'estmoinssageet rien

n'estmoinsresponsablequ'uneAssembléeriennel'est

plus,au fond,qu'unRoi.Il estdéjàassezditïiciiede

gouverner,sansy apporterencoredesobstacles.

Lespeuplesontraisond'avoircônfianceenunRoiqui

choisitsonconseil;nonen uneréuniond'avocats,qui

pensentmoinsà gouvernerqu'acontenterleurambition

personnelle.Auboutdotoutprincipe,ilfautarriverau

fait,et lefait,onvientdel'énoncer.

Troishommesinstruitsferonten unesemaineplus

d'ouvragequecinqcentsreprésentantsen unmois.Pris

Page 265: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

L'ORt~B SOCtAt. ~49

à part,tousserontdeshommescapables,pourvuqueSurcapaciténesoitpaspurementttttëraire;réunis,lesfaitsle prouvent,ils perdrontleurpropregénie.L'im-

puissancedesespritsaattdesamours-proprescroises.Los Assembléesparlementairesperdrontà la fin lesEtats,qui,lancésparellesà traverstouslesécueilsdelaRévolution,finirontparsebriser.

CHAPITREXLVIII.

L'iootroetiondu)MMp)e.

Songeonsquenotrepropreinstructionn'estqu'humaine.Letribundemandel'instructiondupeuple;aufond,ilne

songequ'àleconduireàsongré.Cequ'ilnommeinstruc-

tion,c'esttoutsimplementsadoctrine!Il lavoudraitvoirà laplacedecebonsensuniverselquet'Egtiseetl'expé-rienceontrépandudanslesmasses.

Montrez-tuile tristepeupledo la Révototjon,il

répond fallaitlui donnerl'instruction!– Alors

pourquoiproscrivez-vouscetteclasseplusélevéequia reçudet'instruction?L'instructionn'estdoncpassibonnepuisqu'elleaforméceuxquevousvoulezbannir,ceuxà quivousreprochezleursdoctrines,leurcapital,leurpolitique,leursactions,leurspensées,jusqu'àleurexistence?2

Lebaspeupledemandel'instruction,etdepuislorsilnemetpastespiedsà FEgtise!1Quelleinstructionveut-ildonc?Onluidonneradesdocteursquineluiparleront

Page 266: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

2SO .HVBB 9SCOKP.

nidosonâme,ni desoncœur,ni desespeines,m desesdestinéesfutures,ni desa vieprésente,ni de ses

enfants,ni desamort,nidu Dieubonquit'acrééet

quil'attendet l'onnommerainstructionlereste1

L'instruction,dontonfaitgrandétat,n'ad'autreeffet

qued'ajouterunpouvoir!'homme;c'estunlevierremis

à sonesprit.Sil'hommeestdanslebien,elleestundon

inappréciable;si l'hommese porteau mal,ellen'est

qu'unmalheurdeptus.Voilàtouteta question.L'ins-

tructionneportepassurlunaturedel'homme,elleen

étendseulementlepouvoir'.C'estdoncà l'hommequ'ondoitpenser.

Lagrandequestionpourle peuple,c'estlaMORAUSA-

TtON.Donnez-luicetteinstruction-lit,quiestl'instruction

det'ame,quiestlagrandeinstruction1Vousluicontez1

milledétailsrelatifsà la terre,etitignorequ'onl'attend

auCiel1

Parcequevousavezéloignelepeupledeceshautes

lumiéres,voussentezlebesoindeluidonnerde fins-

truction't1

to, comme ailleurs, vous raisonnez commesi l'homme

était bon, et qu'il no restât qu'à étendre sa puissance. En

e<!Rt,si l'homme est boa, vous n'agrandirez jamais assez

[<)Ont~p~tesansceMe<L'iMtrHctionest le premierdesbiens;do«-

coMrinetructiooaMpeupte.LeClergéseulnecMoitpatt cetentnttne*

ment.LoMmêmequ'ilne mMitpas en donnertoutMles miiON~,il

pressentaitlest~oXatsparunitxtioct0) quelquefortesunxttttre).Mais`

vouslui repondie!part<t)td'argmoe))~~mpeu): AujoMrd'hui,que

diMnt)es&ib?

(3)Ceneeempaslascience~M'aumlepeupte<]"))'em))trrxMeMt Oene

Marne,bienentendu,quet'oveutj'eprétentionde retMphco'la moralepar

lessciencespttysiqueset de nMttt'etepeuplenu régimeauquel Xt!<t'

'.Mctea misnosarMMratie~

Page 267: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

L'ORDRE SMtAL. 3M

na: s'il est mauvais, vous ne ferez aa'étarartrsondomaine;s'itestmauvais,vouane ferezqu'élargirsesvoiesdedestruction.Voilàcependantcequ'itenest

decetteespèced'archesainte,à laquelleon ne pou-vaittoucherAvez-vousremarquécommentDieatraite

ta question,tuiqui faitnaîtretousles hommesdans

l'ignorance?Dieuamesuréavecuneprécisioninfinieet l'espritet

Icsforcesqu'iladonnéesà t'homme.!t a prévuledegréau-delàduquell'hommepouvaittoutrenverser,luietsa

propreliberté.Etquand,ausortirdel'Eden,Dieulelivra

très-positivementa l'ignorance,auxbesoins,au travail,et à lamort,pensez-vousqu'ilnesûtpasqueltraite-

mentiltuiappliquait?Voitâlesfaitsoùilfautpuiserdes

leçons. Dansl'orgueil,il fautrestreindreet retenir

l'homme;dansle bien,le seconder;en t'unetl'autre,t'édiCer.

Commentfaisaitt'Egtise?Enseignait~eitelaphysique'?L'Egliseemployaittousseseffortsà moraliserl'homme,autrementdità luirendrelalumièreet lalibertémorale,taissantl'instructionvenirà la suite.Vous,plushabiles,

vousemployezlesvôtresàl'instruction,laissantlamora-

lisationveniraprèss'ilsepeut1Celaneprouvepas'votreconnaissancedel'homme.

Trouvez-vous que vous ayez réussi? Vous avez créé

bien des chaires; vous vous Battez d'avoir répandu vos

(t)L'EgMMa-t-elleMMf!gémiet assezdi)ÎM,quandellovitque les

sciencessurta natureaHaientprendreeu nos&mesla placedesaciences

surDieuet nousploogerdanslaservitudeCombienvousvcu')r!e<au-

jourd'huiquelestsprtti!furent dansla Foi de laquelledépendvotresalutsocial1

Dieud'ttoseulcoupauraitenlevéneoomnceà Dtemmesicelaeût puluienleverlepéché.

Page 268: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

3S2 HVRESECONM.

idées sur le nennto. t.'avM-vnna Mttfttt mpHtanfidéessurlepeuple.L'avez-vousrendutneHteur?..Quandvousparterei!désormaisde l'instructiondopeuplo,aumoinssachezcequevousdites)L'instructionchezta

peuple,c'estlaMoratisation,out'entréeenpossessiondesonâme.

Lavoilà,lagrandescience1

CHAPITREXLIX.

DwoMreopiniondes tiMfaM.

Cettedernièreopinionestunedernièreillusion.C'estt'ittusionque,depuisl'origine,ils se sontfaitesurlaraisonetsurla liberté.Ilslesontconstammentvuesenthéories,etjamaistellesque,danslefait,laChutelesalaisséesà t'homme.

C'estlàaurestecequiconstitue,àproprementparier,l'opiniontiMrate'etlepointde départphilosophiquedelaRévolution.

Si l'onpouvaitconnerà elles-mêmesla raisonet h)tibertchamaines,il y a longtempsqu'onn'aaraitplusbesoindegouvernementsniOelois.Lesgouvernements,lesloisetlasociétémêmenecourenttantdepérils,queparcequenousnepouvonspointcomptersur laraisonnisurlalibertéhumaines.Pourra-t-onchangerce(ait?i'

(<)NousverronsMshomm-N.<~)ionttoujottr:'oxn~uÈjMH'ludogme,remontersurh-MfthéoriedeluMbonetde)<ttiberMtttii<)))eh!(hn~er!)oiii)'cro.puisendesecudreentoutehAte()~queledaugerro~thr.L

Page 269: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

L'ORDRESOCtAL. 2SS

Ht~ttu~a~ana t<tmnn<~ il <nma<~&Mft-S'ilexisteun progrèsdanslemonde,il consisteà res-

treindrel'autorité&mesurequecroitlamoralité.Est-ce

aujourd'huilecas?

L'espritrévolutionnairemodérése faitunedernière

opiniondontitseradupeavantpeu.!tditencore«C'est

n aveclaliberté,c'estaveclaraison,quenousrefrénerons

»ladémagogie.LagrandeRévolutionde89aunemarche

alégitime.Lesfoliesdessocialistesne réussirontpasà

»nousfaireregretterl'époqueoùt'oosebattaitpourdela

t Théologie!Nousne noussentonspasdisposésaabdi-

a quernotreraisonetnotretiberté.Nouspérironspeut"t êtreparelles,parcequ'ilest danslesdestinéesdes

e peuplesdopérir,(!)maisnousne reviendronspasen

)tarrière.(JotM'Ka< Débats~MJ~1décembre~9~c'est-à-direjournaldeM.ThiersetdeM.Guizot).

0 sciencenouvelleCommevousfranchissezà votre

aisedesquestionsquiontarrêtélessageset teslégisla-

teurs,lespeuplesetlesgouvernements;quiont'suspendumêmelesdécisionsde l'Eglise,savoir l'usageoul'ad-

ministrationdelaraisonetdelalibertéhumaines1Certes,

sivousaviezréettementlaraisonet laliberté,si vousles

pouviezintroduiredansla foule,évidemmenttoutserait

dit.Bienmieux,vousn'auriezplusbesoindeluidonner

des)ois lalibertéintègreobéiraità taraisonparfaite.Maisenvousadressanticià la raisonetà lalibertédes

masses,n'invoquez-vouspasdesêtresderaison?

Certes!it nefautabdiquerni ta raisonnilaliberté:

onnevousdemandeau contrairequede lesbienpos-séder!Etcommevospeuplesperdentàla foisl'uneet

l'autre,illeurfautvisiblementàlafoislalumièreet l'Au-

torité,lesquellesontétéfaitespoursuppléeràla raison

perdueet à la libertéabsente.-Vouspensiezavoiraug-

Page 270: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

t}M HVRS86CONB.

mentédans~enenntata pn!mnot )a)! dmentédansJepeuplelàraisonet laliberté,etItonvoustrouveetfrayésvous-mêmesdevoiràquelpointtepeuplemanquedet'uneetdei'aatro't1

Chercherdanslalibertémarnelemoyend'enrefrénerlesmaux,c'estjouerlejeudelaRévolution.Lebonsenscrie Sileremèdena!tdol'excèsdesmaux,nousseronsmortsquanditviendra1Laissezdespistoletsdanslesmainsdesenfantsquandilsseserontfaitsauterlacervelle,certesils n'y reviendrontpasS'i! fautattendredetalibertémêmeteremèdeàsesexcès,pourquoi,dèslecom-mencement,Dieuneprit-ilpascettemetbpdesurlaterre,au lieud'instituerl'Autorité?Pourquoiaucunenation,depuislors,n'a-t-elleuséduprocédé?

– Quefairedoncdelaraisonetdolaliberté?– Lesprotégeret lesdévelopperlepluspossibletoutesdeuxàl'aidedel'Autorité.Ditesquel'Autoritén'apastoujoursétécequ'ettodevaitêtre,commetoutechosedecemonde;maisditesaussique,sanselle,la raisonet laliberténeseraientplus.

Une ~pogue de M6e~ pour me servir de vos termes,serait celle où l'homme, ne faisant que le bien, rendrait

l'autorité inutile. Est-ce là l'époque où nous sommes?

Voyons-nous dans la foule un progrès religieux, écono-

(1)CitonstoujourslesparolesdesJiMramn)0(Mr~ <Ceque noussommes,dtpend-itdenousde net'êtrepM?Enfantsde la Rêwtutfonfrange, sesprincipesontpassédansnotreeang.(C'ettbienlà lemat1)OnnegouverneunenaUof)qu'aveclesideeaqu'ettea,(AppHquerez.votM

ceprincipeà t'education?)C'Mtaveclaliberté,c'Mtavec)<Hbonspr~-et'pMdela Weo<MM<)ttquenousvaincronsleafoliesdela maMMftefewttt~ot). (MetneJooftMt).Unjourviendraoùce)ivM,a'i)etttudeceluiquinousconfieauxprin-

cipe!deta Révolution,luidemandera,Bonpascequ'ilpensedeeeaprin-eipo-ta,maiscequ'ilpeBMdetui-Memeenserappetaotceconeci).

Page 271: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

[.'0&BRE SOCrAt. ?§

miqoeetdomestique?Nousn'eûmesjamaisplusbesoin

d'uneépoquedovéritableAutorité.Lalibertéestchoseexcellente,maislavieestlachose

parexcellence.Est-cenotreinstinctdelalibertéquiate

plusà craindre?N'est-ilpasptusfortennousquet'ins-

tinetdelajustice,quel'instinctdelamorale,etquel'ins-

tinctdu droit?Cequialeplusàcraindre,n'est-cepasnotreprécieuseSociétéhumaine,à laquelleDieua été

obligedevenirenaideparl'Autoritéchezlespeuples,dumoins,quin'eurentpaslafoliede brisercesoutien

d'enHaut,commet'ontbrisénosprofondspolitiques.w

CHAPITREL.

Métaphysiquequidominelespartie.

Au lieud'allerau fonddeschoses,l'espritfrançaiscourten avant.Onimproviseunevictoiredanslesfaits

sanssavoirsi elleestdanslesconsciences.Voustracez

desrévolutionssur lesabte:lesenfantsleseffaceront.

L'Empirenousconduisitdel'EgypteàMoscouousont

aujourd'huinosfrontières?H fautcréerla monarchie

universelledanslesespritsavantdelavouloirimposerà

l'Europe.Onne portepaslamainenpaïensurlebeau

fruitquemûrissaitteCatholicisme1

Delà, l'unitédeconcoursse perddansunenation

échelonnéesurtouslesdegrésdel'erreur.Lesclassesde

lasociétésetrouventaujourd'huiembusquéessurtoutes

les étapesmanquées.JIn'y a plusquedespartisen

Page 272: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

38~ t.tVMS~ONt),E'– tt- j <France.Unerévolutionse montre,chacuns'y résigneparpeur;puis,uneréactionnouvelleenfaitconnaitrelenéant.Quellemarcheprendre?onnosaitpasoùestlaFrance,onnesaitpasoucourentlesesprits.

Toutefois,voicilesdeuxtermesdet'éohettedespartis.Lepointdevuereligieuxdépasséaboutitaujansénisme,c'est-à-direà t'absotutismo.Lepointdevuehumaincom-

plétéaboutitausocialisme.Cesontlàeffectivementlesdeuxpôles.L'Absolutismeconsisteà déclarerceci LaChutea perverticomplètementla naturehumaine.LeSocialismeconsiste prétendrececi Sortiede Dieu,cettenatureestnécessairementparfaite.L'orgueittiretou-

joursouàdroiteouà gauche.L'Absolutisme,oulejansénismefrançais,a pourmorale

J'abolitiondelavotontéhumaine,qu'iltientpourtotalementpervertie,et delàsatransformationdansuneobéissance

aveugleetabsolue.Le socialismea pourmoralelagtori-ficationdel'hommeici-bas,etdelàsonaocomptissementdanslajouissanceuniverselle.Parsuite,deuxpolitiques.

La premièreveutdansla Sociétéuneautoritéquiétreignetoutelanaturehumaine,pourcontenirleseffetsmalcomprisde laChute.LasecondeveutuneabolitiondenotreSociétédesixmilleans,faiteenvued'unenaturehumainequia besoindesurveUtanceet desoins.C'est

toujourssur le Christianismequese posentlesques-tions.Maisdèsqu'ons'écarteàdroiteouàgauche,ontombedansunabime.

Leslibérauxs'attendaientcettedernièrefoisàjouirdeleurvictoire.Labourgeoisiecrutdéfinitifsonavènement

religieux,philosophiqueetpolitiquesurlemonde.Quellestupéfactionlorsquele socialismevinttui dire Nousavonsla libertéet t'égatité,ilfauttoutsimplementtes

Page 273: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

L'OttBMESOCtA! ?7

i'ofdreéconomiqueLesbanqaetsN'avaientétablirdansl'ordreéconomiquet Lesbanquetsn'avaient

pasentrevula questionjusque-là.Maisdéjllvosfilsavaienttiréde vosdoctrineslesapplicationsqai vontvousdévorer.

Issusdeslibéraux,lesrépublicainscroientêtrequelquechoseparcequ'Usontsautemomentanémentsurlesfaits.Lemondeestoccupéà déciderunebienautreaffaire1Vouscombattezpouruneformesur laterre,quandJ'at-

taqueestdonnéepardesTitansprèsduciel.Affichez

partoutvosmots,vousenavezbesoin1 Voustouchezla

questionpolitique?ily a troiscentsansqu'elleestvidéeailleurs.Enfantst ieChristianismeemportelemonde,le

globeglissesousvospieds,quellesquesoientlesancres

quevousjetiezdanslesfaits.Lepeuplefrançais,quivoudraitéchapperàsonabso-

lutisme,iraseheurtersurlesocialisme,contrelequelsascienceestloind'ôtroprête.Pouréviterl'unet l'autre,

pourpénétrerdansl'avenirquenousambitionnons,il

n'ya quela granderoute,frayéeà nossociétésparla

Doctrinequiconnaîtlanaturehumaine.

CHAPITRELI.

L'avenirneprovientquede lasèveduptM6.

Tropd'hommessontportésûcroirequ'iln'ya rienlàoù ils n'ontriensuvoir.Interrogeonslesgrandsfaits

séculaires,JMons-tesà <actartédivine,etnoussaurons

appréciertoutcequi futhamainenientpossible1 Nous

Page 274: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

2S8 HVKtSEaONO.

irSlinifnwnno (n nnnnn h..m.J~e.1..féliciteronslegenrehumaind'avoirpu,damoinsjusqu'àprésent,tenirsatêteau-dessusdelavase.

Toutesréservesfaitessurnotreindignitéetenraisonmémodonosdéfaillances,legenrehumain,grâceà tantdesecoursqu'ilareçusdeDieu,n'apointfaitcependanttropmauvaisefigure,carvoilàbientôtsixmilleansqu'ilsesoutientensociété!Etcependant,combiend'hommes,parleursiniquités,emploienttousleurselfortspourensortirComprenonsbientesfaits,etceneserapasi'exi-

guitedusuccèsquinousétonnera,maisbiensonétendueetsastabitité.

Neromponspointcetéquilibre.Quelesgouvernementsnousparaissenttropfortset tropsouventenclinsà nous

tyranniserparleurpuissance,il n'yarienlàd'étonnant.Matssachonsvoiraussicombienlesgouvernéssontfai-

bles,autrementdit,ignorants,présomptueux,paresseux,mécontents,ambitieux,incapabtes,puistoujoursprètsà

mangerenherbelebienacquis.Necroyonspointqu'onpuisseabandonneri'hamanitc

à elle-mème.Nepensonspasqu'ellesubsisteparsaforce

unique;quesonprogrèssoitcontinuetdesoi.Rienn'estenellequinesoitdonne,apportéet entretenu.Et sinoussommessensés,jugeonsprécisémentdesonindignitéparceiiedesprincesoudesloisdontnousnousprétendonsblessés.Aulieudesecouerviolemmentle Passécommeun arbredemort,examinonsbiencequ'ilporte. Sic'étaiteCectivementla mort,nousneserionspas Jà,nombreusesgénérations1

Songeons-nousquetoutelagloiredela terre,toutce

quenoussommesencemoment,nousle tenonsdolai1Un troncquivitdepuissixmilleansn'estpointunarbremort;tâchonsseulementde fairecroitresur lui

Page 275: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

t.'OROttBSOOAL. 2S9nospropresbranches.L'avenirne provientquede lasèvedupassé.

Avantdechangerunseulfait,regardonsdeplusprèslanaturehumaine.Sinouspouvionsembrasserl'hori-zon, et voirl'incomparablechosequ'adéjà faitelePassé,doquellelumièreimmensenousserionséblouis1noustomberionsenadorationdevanttantde sagessesi

peucomprise.Avons-nouscomptéleseffortsparmilliardsdenospères,lessacrifices,lessoupirset tes vertusdenosmères?Ah1sinousnecomprenonspointtoutcequiest,nousn'appartenonspointparlesentraillesaugenrehumain.

C'estl'orgueilaujourd'huiquiparleet quis'avanceentout.C'estl'orgueilunià l'ignorancequirésouttouteslesquestions.Jamaislasottisenefutensigrandefaveurchezun peuplecivilisé.NousvoulonscréerlaSociété,créerl'homme,etnoussommesen pleineignorancesurlaSo-ciétéetsurl'homme.

Sansla connaissancede l'homme,commentparlerd'institutions,quine sontquedesmoyensdonnésal'homme?Oùt'avez-vousétudie?vousrejetezsonhis-toireetcequeDieuvousenadit.Vousprétendezl'étu-dierenvous,etc'estcequinousfaitfrémir.

Page 276: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

LtVKESBCONB.

CHAPITRELII.

Dela bourgeoisedansle monde.

!t fautabsolumentle dire,afinqu'ellelesacheet

qu'elleysonge labourgeoisiea faitlasituationactuelledumonde.

Nostempslui serontimputés.Si notrecivilisationdevaits'engloutiret faireplaceà unecivilisationulté-rieure,la postéritédiraitde la bourgeoisiecequelesEcrituresontdit desgensde Tyr, de Niniveet de

Babylone.Lesracesquionttenuà samanièrelosaSaireshu-

mainesontproduitunmalantédiluviennousvoulonsdireiciunmatqueDieun'arrêtequeparlaruine.LesmauvaisAngess'étaientdelasorteétablisdansleurmoi

pours'éloignerdeDieu.Pourlaquestiondesorigines,onpourraitremarquer

quelanoblessefutcommelapremièrepousséedelatigedesFrancslabourgeoisienefutquelaseconde.Lapre-mièresèveestlaplusforte.Labourgeoisieestcommelesecondfoin,lentà croitreet dimciteà serrerdansla

grange.Carcen'estpasla primitivenoblessequiafailli.On

en voitencoretespremièresfamilles,toujoursdebout

parleursvertus,etillustréesparleurmunificence.Celle

quisuccdmbeet nousentraine,c'estlanoblessepuinée,venueparlecanaldelabourgeoisie;cellequieutlemal-heurd'arriveren mêmetempsquelaRenaissance.

Page 277: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

t/OKOBR SOCtAL. 2<H

«.MAXC. 47

Tantquota christianismeadominala bourgeoisie,ilen a fait pourlanoblesseuneassezamplepépinière,et

pourlepeupleunesourceexcellented'exemples.Desquelabourgeoise,parsonorgueil,a vouludominer)octn'is.tianisme,ellea versesurt'Europeuntlotquia noycl'espritmotternocommodansun marais.C'estta unfait

qu'onnopeutplusnier.Nousavonsinforméacharge.Adécharge,il fautdiro

qu'ent7M,à lachutedola noblesse,si litbourgeoisiene se futpastrouvéelà pourprendre<csreuesdolunation,toutsuccombait.Labourgeoisieeutla gloirodosubstituerimmédiatementunearistocratietouteprêteucellequidisparaissait.Maisdepuistors,quettotut saconduitecommetêtedenation1

Cettesecondearistocratieauraitcertainementremplacela première,si ellefutrestéedansla vertuquit'avaitamenéejusquo-ta.Maiscommet'avenementde labout-

geoisiea étéen89 lechâtimentdotanoblesse,aujour-d'huit'envahissementdupeupleest)ochâtimentdelit

bourgeoisie.Lepremierfait futunedecadeneode lunation;leseconddcvieadrasonanéantissement.

CHAPITREU!

L<'t)M)t's[tn))M.mMisi)esttet)Utt'e))hiUM.

Ilfautmontre)'01')estlema!,pom'({«':ooospuissionsléguérir.

Lematestdansle peuple.Et te malnevientpasdit

peuple,il vientdetadassoctcvce.

Page 278: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

262 LtVRE 8MOND.

Lepeuplaesttoujourscommela partielaplusbassedubassingéographique.C'estlàquedescendets'amassel'eaudesfontainesoucellequoForageenvoie.Lefleuvecoûtepurou troublé,arrosantouentrainantsesrives.Lemaiestarrivédanslepeuple.

Le mat découtedo l'aristocratie;et cependantlepeuplenepeutêtresauvéqueparelle Comptersurlepeuple,c'estcompterqueJoJitdu f!eut'evaremonter

par-dessuslesmontsautrementquepartorayondistil-lateurdusoleil.

Oui,tematestenbas,maisil,estdescendud'enhaut.C'estcettedoubledistinctionquecelivretenaità faire.

ItfautquelaclassebourgeoisesauvelaFranco,commec'estellequil'a perdue.Lepeuplenopeutrienparlui-meme,queremonterpardesvertusdanslaclassebour-

geoise.C'estapeineencemomentsilaclassebourgeoiseette-memese soutient,puisqu'àtoutinstantle luxe,la

banquerouteet leviceen fontcrouterdenotablesfrag-ments.Commenttopeuple,quiestplusbas,serete-verait-il?

La Bourgeoisie,maîtressede touteslespositionsà

partirde 89,depuiscellesduPouvoirjusqu'àcellesde

renseignement,delapresseoudol'opinion,entendlavé-ritépourlapremièrefois.Qu'aulieudesecroireoffensée,ellefasseunretoursérieuxsursesfautes.Carellesfor-mentautantdeplaiesquiladévorentetquiconsumerontlaFrance.

Avecun toi étatdo choses,commentcettenation

pourra-t-ettounjourse relever?Celasepasseracommeau commencementdesEmpires,alorsqu'aucunectassen'estencoreconstituée.Çaet tà~delasurfacedupays,toujourssi Dieuveutnoussauver,le.ciergetirerades

Page 279: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

).'oRBttEsooAL. 263

hommesdontlavertu,lesactionset lesexemplesréta-blirontpeua peulepeupledanssoncours.

°

To~efoisalors,l'aristocratieen fourniraproportion-noitomcntptusquelepeupleetc'estlàsondevoir1Carladépravationdel'aristocratie,bienqueplusbi~mabte,est anodépravationrelativeet toutindividuelle,quetes

lumières,lesaptitudes,lestraditions,levraibonton,laraceacquisedoiventpromptemcntréparer.Maisladépra-vationdu peuple,moinsbtamabte,est unedépravationtenaceetdésolanteaupointdevuesocial.Pourreleverle

peupleil fautdutemps,pourquela classebourgeoiseserelève,ilfautdolabonnevolonté.

Docetteracecommencéeet interrompue,doiventsortirleshommesqu'attendlaFrance.

Pourceuxquiattaquentla classemoyennecommeclassemoyenne,commerompantt'égatité,cesontdes

ignorants,desméchantsoudesfous.Usnovoûtentplusd'aristocratiec'estcommes'ilsnevoulaientplusdepro-grès,ptusdevertu,plusdegrandeur,plusdenation.

N'endéplaiseà t'orgneitdu moment,rappelonsbien

quelaloidel'homme,laloidelaSociété,c'estlemérite,c'estl'ascension,èt nonl'égalité.Lemériteseulétéveà laCharité,laquellesaittoutaccomplir.

CHAPITRELIV.

CenMitMdela bourgeoisieet dueeci&thme.

Lescirconstancesobtigentà toutdire.Dumatérialisme

dansla pratique,labourgeoisiedevaitarriveraumaté-

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~S4 LtVttËSECONtt.

riatismedanslapensée.Ellea suivitouteslespentesdumédiocre.Elleadétruitla sociétéspiritualiséeduchris-tianisne,eta finiparmettreilsaplacelagouvernementdesbanquiersetdescapitaux.UnjourlaFranceentièreseracommeuneproie.

Lemcprisquenourritcetteclassecontretoutcequineprocèdepasdel'argentetcontretoutcequidemeureau-dessusd'elle,t'empechoette-mùmedes'éleverdanssespenséesetdanssonemur.

ifenestquisotrouventdanslemédiocresanslevou-loir.Maislabourgeoisievoudraits'yë(ab)ir.

Elles'etttendd'onboutà l'autre(lela Francepourempêcherqueriennevienneébranterunte)règneet lacontraindrea enrougir.L'idéed'unesupo-ioritcsubsis-tant encoredansla noblesseoudanslectcrge,suuitencoremettre labourgeoisiehorsd'ctte-m6n)e.

tt n'estpasfaciledoretireruneclassed'unesemblabledispositiond'esprit.Untctinstinctesttoutt'opposedeceluiquianimajusqu'àprésentlesaristocratiesfri)nf.)ises.

Enoncerlesidéesenvieusesde la Rcvotution,c'est

exprimercellesdela Bourgeoisieetdécrirel'espritdola Bourgeoisie,c'estdépeindreceluidola Hcvotution.Tcttementqu'onpeutsedemandersi c'estl'espritrévo-lutionnairequia produitl'espritbourgeois,out'cspritbourgeoisquia produitl'espritrevotutioonairc.

Ici,pourêtrejuste,n'oublionspasqu'unprodigieuxMutHed'orgueiletdesédition,accourantàlasuitedupro-testantismeet delarenaissance,adepuisplusd'unsicctctraverselemonde,et quecetteclassesurprisesanstra-ditionsetsansinstructionsutïtsantc,s'estvuetropfaible

poury résister.

Toutefois,sonamourdupouvoiretsa cupiditévou.

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<<~nt)))& socfAt. 36S

draipntpasserpourdupatriotisme;sonscepticisme,pourune(toctrineserieusosonathéisme,pourtavcritc.Ses

antipathiesu t'egar'iducatholicisme,soncalmeà lavue

denotreabaissementmoral,enfinsa quiétudeà t'aspoetdecemensongedela Révolutionquidonneiltoutcequi

pervertitet ruinelespeuplesdesnomsdeprospérité,

mensongecombinéde manièreil toutaviliret à tout

asservir,voitàdestraitsqui malheureusementse rap-

portentégalementàlaRévolutionetà laBourgeoisie.Cesontlespointssur lesquelson doitappelerla

sérieuseattentiondocetteclasse.Arrivantsurtegouf!)'o

quelesocialismevientd'ouvrirau moyendosidéeslibé-

rates,laBourgeoisiesansdontoreculera.

Lecommunismesetrouvedanssonpleindroiten face

du tiberatisme.Lelibéralismeestcommeun athéisme

occultetaisantsoncxptosiondansle socialisme.Apresavoirôté la religionaupeuple,et lui avoirprêcheta

jouissance,lelibéralismea deplusdétruitt'Autorituen

plaçantlepouvoirdanslamajorité.Lesocialismearrive

iciaupas.decoursedelalogique

Puisqu'iln'yapasdeDieu,dit-il,etqueje doisjouir,

qu'enoutreje suisla véritablemajorité,je viens,sui-

vanttouteslesforceslégales,édicterunetoiquirepartissea meilleurdroitlecapital.Jeviensdétruirelapropriété

individuelle,c'està.dirol'injusticeet l'inégalité,et faire

asseoirenfinla fouletoutentièreau banquetdelavie

sociale1

Onreformete peuple,parcequ'iln'estontraincque

parsa passion,c'est-à-direqueparsa faiblesse,it n~est

pointaussiaisede réformerceluiquisefixedanssafai-

btesseavecsaforce,c'est-à-direavecsonorgueil.!tfaut

quecetui-tasereformelui-même.Pourte peuple,ilcroit

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266 n~RB sMONf.

"r.r;r :1.- '1"auxvertusqu'ilinsulte,commeau Dieaqu'ilonense,commeauxlois

qu'ilenfreint.t) cherchemoinsà dé-truiresaconscienceqa'~l'éluder.Lanatureici ne setroavepointrenverse,etvoilàpourquoilesnationssontgnénssabtes.

MaisenpourraMêtreainsid'uneclasseaapouvoir,continuantdodéclarerquela loiestathée,quel'EtatdoitsepasserdeDieu,quetavéritén'estqu'unevieilleerreur,etquelemalestdevenulebien?2

Ens'obstinantdanslelibéralisme,tabourgeoisiearrivevéritablementau communisme.Maisil s'agiticide laFrance,qu'elleentraineavecotte l'abime.

CHAPITRELV.

Toutestperdusih boergeohienesete)4M.

Ufallaitdéclareràlabourgeoisietoutolavérité,parcequoc'estencored'ellequ'ilfauttoutattendre.Etcelapardeuxraisonsla première,c'estlagrandesupérioritérelativequ'elleconserveencoresurlepeuplelaseconde,c'estl'ignoranceet la naïvetéréellede la plusfortepartdesmembresdocetteclasse.Lemalheurpeutlaramener.

Par rapportà sagénérationhistorique,comprenonsquelafondationd'unpeupleaquelquechosededivinDieadéposeunfortengrenagedanslesorigines.Tandis

queledéveloppement,fruitdel'exercicedolarace,estplus

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L'ORDRE SOCtAL...SOCtAL. ?7

hnm)nn t (t nnmmaffn~)<\vnfaniftnmxnt* mais )! an)6nchumain.Lecommerceet6vorapidement;maisil amène

bienplusfacilementunechute.

Enfin,pourêtreëquitaMoaveclabourgeoisie,it faut

fairelapartdol'éducationreçueparsadernièregénéra-

tion.Lojournalisme,hctast aulieuducatholicisme,Toat

passaàlafoissurelle,Luther,!aRenaissance,lephilo-

sophismo,l'industrialisme,et lascienceenoutre,qui,à

peuprèscheztous,nefutqu'uneimpiété*.Jamaisbreuvageplusviolentnofutpréparépourtrou-

blerlatêtedoceluidontlespenséessontoccupéesau

gain.Il fautimmédiatementdélivrercetteclassedoses

docteurs,et docettenuéede littérateurs,creuxdans

lapensée,quiontséchésoncceuret produitlastérilité

enelle.

Comme la nation n'a pas pu se fournir une autre aris-

tocratie depuis 89, il ne reste qu'une chance à la France,

(<)Combienest justela remarqued'unhommed'angrandesprit

Toutela philosophiedudernierNtdeMfut dansle faitqu'unvéritable

athéismepraUq~M.t Ounedisaitpas,iln't/apM ~<'H,assertionquiauraitpuentrauM~

quelqucsinconvénientspttysiqaee!maison dtMit:Dieun'Mtpaslà. M

n'eetpMdansvosIdées,ellesviennentdesMn:: it n'eatpointdansvos

pens<e$,quisontdMeaamttonttransforméesIl n'estpas danslesutaux,

quinesontquedeaphénomènesphysiquesi) nepensepasa vous,))c'a

rienfaitpourvouseuparticutie)';lamondeest oréepourrineectecomme

poxrt'~otntne.oBiennechoquaitcommeledetage,parcequerienn'étaitmieuxetaMt

partoutestesetpecMde prcMMe.Oncommençaparnousrefusertoute

l'eaunfcesMireaudéluge.ttab lafmhiifeétantvenuedepuisdecréerle

afoodeparwiedepr~cipitaUon,et l'eauétantnécessaire,te défautd'eau

nelesa plusetnbarrastct.Lecaractèregénéralde cettescienceestd'avotr

travailléMtMreitcbet détachert'iMtn'nedeDieu.Ellen'arienoubliépour

nousdétournerde taprièreparla considérationdesloistmmuaMeo;c'est

elleeutnquia prodafttadéplorablegAn6rationqufofaittoutcequeM<M

voyons..(&f'.<<<S.Pe«M..iS!t.)

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3~ fJVttË SBHON)).

c'estquesabourgeoisieseretàvo.Lepeupleesttellement

dévoyé,scandalise,corrompuqu'encetétat"ilM'ya

riena attendrede lui,et quoc'estencoredanstaron~

tugrationde ta bourgeoisies'unissantauxdébrisdeta

noblesse,quegtt toutnotreespoir.Si )a Révolutionvenaita anéantirla Bourgeoisie,elleanéantiraitinfailli-biefnentlanation.

Onatropignoréjusqu'àprésentcequovautpourle

pcupteuneclasseefewe.

Onvoitdéjà,pourlesmœurs,cequet'eHacementdetanoblesseaproduitdepuiscinquanteanssurlanation,savoir,taretraitedudésintéressementetdel'espritd'hon-neur.LadisparitiondeJabourgeoistoamèneraitimmédia-

tement,enoutre,laportedel'espritdeprévoyanceetdetravail.Enpeud'années,noustomberionsau-dessousde

t'Espagne.Si labourgeoisieestdétruite,toutestdétruit siette.

restecequ'elleest,toutestperdu.L'avenirattend.

CHAPtTRRLVr.

<'<u«)))t!Our~euM)a!ttai(ftufiut.

Lesclassesmoyennes,(luicontiennentencoredansleurseinlessourcesdeluRévolution,n'ontdoncpasutcplusheureusessurlaquestiondelaliberté,surlaquestionde

lamoralité,surlaquestiondelavcritcet surlaquestiondessentimentsdedélicatesseetd'honuM)'~quesurcelledesfinances,surcelledel'industrieetsurcette<tucapital.

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L'0)H))tK!CtAt.. ?9

Voyonscequ'ellesontfaitdusot,depuisquetaRevotu-tionavecsesconséquenceshtmisentreleursmains.

Ilnefautpasoublierqu'unecivilisationquiensup-planteuneautreensupplantela race,etvajusqu'àen

usurpertesol.Iciletuxoet lacupiditén'ontpasseule-mentatteintl'industrieetlamoralité,ilsontaussilésé!osot,puislapopulationquiportenotresang.Ilsontvoutuforcerlaterreil tropproduiro.

Quelat'~ncoyprennebiengarde,itv auneerreurdansleprincipeavectequot,depuis.centans,oncultivelesol.Onyapportelescoutumesdol'industrieonde-mandode t'orà la terre1 Onfaitmerveillepourtes

yeux;je nesais,maisilesta craindrequel'onnetra-vailleàeM/M'MM'/hM~eclanscesot.Qu'onpermetteuneréflexion.

Pourquien a l'expérience,l'agriculturen'estpointl'artdecréerquelquechosederien.Luterrevégétaleestaussiun produitépargne;il fautl'entreteniret l'ac-croitre.Ellenerendqu'enraisondecequ'onluidonne.Letravailn'estpastout;il metenoeuvrelepouvoirde

végétation,maisilfautyjoindrelesctcfnentsqu'emploielav<?gctation.y avaitautrefoisdesprésetbeaucoupdo

pâturages.Lapetitepropriétélesa détruits.Cependantvoicilefait nosterressonttoujoursen proportiondutravai)etdel'engrais;te travailett'engrais,en propor-tiondesbestiaux;et lesbestiaux,enproportiondosprèsetdespâturages.

Lespréssontlasourceenagriculture.HnFrance,onlesaréduits.Onatropdétruitdepâturagesauprofitdesterres,quiconsumentleproduitdesprèsetseconsumentcttcs.tncmes,en produisantunargentdontla fortepartvaauluxe,aulieuderentrerdansl'agriculture,comme

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Lt~HBSMQNO.y rentraientautrefois,danslesgrandespropriétés,lesdeuxtiersduproduitdesprèsetdespâturages.

Unefermedocentmesures,aujourd'hui,n'encomptepasquinzeen prairies.Etcependant,si l'onretranchaitquinzemesuresàsesterresarablespourdoublerlaquan-titédesprès,cesterresproduiraientplusdebtequ'au-paravant.Sionlaisseallerteschosesdolasorte,lesterres&bléproduirontdemoinsenmoins.Leprixdolaviandeaugmentedejourenjourpourlepeuple,etcependantlarentediminuemalgrél'aspecttrompeurdenosbaux.Lalivredoviandedevraitnevaloirquedeuxoutroisfoislalivredepain.Lejouroù,enFrance,on augmenteratesprésd'untiers,nousauronsetplusdeviandeetplusdegrains,et l'onarrêteratcpuisementdusol.

Deuxchosesmontrentquelesprairiesnaturellesnour-rissentle sol c'estqu'etiespeuventtoujoursdureretqu'ellesfonttoujoursplaceà desrécoltesmagnifiques.JIn'enestpasainsidesprairiesartificielles.Sil'onabusedecesdernières,onnetarderapasvoir qu'alalongueellesépuisentla plupartdesterrains.Il faudraitenceschosesunespritdediscernementqu'écartel'espritd'avi-ditévenude l'industrie.Domémo,si t'en persisteàdétruirelagrandepropriété,lesmontagnesserontinsuf-fisantesà produirela viandequ'il nousfaut;nousenverronsle prixconstammentaugmenter.

Depuis89, en Franceon a faitpireencore,on adétruitlesboispourfairedel'argent.L'atmosphèreettesotsontprivésdeleurprécieuseaction.Onestalléjus-qu'àdcfrichcrlespentesrapides.Lessommetssedénudent,etlaterreenestdescendue.Leseauxpluviales,au lieudos'infiltrertelongdestroncsetdesracinespourpro-duiredessourcesaupieddesmonts,courentsurlesotet

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~(m~E~CtA~. 27<1 t .1-.amènentlesinondations1Ladénudationdesmontagnes

amèneraladestructiond'unepartieduterritoirefrancs.Desboissortenttessources,dessourcesnaissentlesprès,desprésviennentlesengraiset lelabourage,d'enprovienttaféconditédonoschamps.Dansunepartiedesonsol,la Francoestmenacéedusortde l'Egypte.Ledéserta traversélaMéditerranéeet gagnelaProvence.Celle-

ci, parexemple,netrouveraptussur lesmontagnesqui !a limitentau Norddeschâtaignierssemblablesàceuxdonton a construitlacharpentede la cathédraled'Aix.

Lesanciennespropriétésavaientdohautesfutaiesetde solideshabitations.Laracenouvelles'estcruefortentendueenabattantcesboissacréspouren tirerdol'or,etmêmeeudémolissantlesbellesmuraillespourvendrelesmatériaux.Surplusd'unpoint,cesclassessesontconduitesdanslesgrandespropriétéscommelesbandes

MO~'M/L'espritd'intérêtnefaitpastout'.Sanslagrandepropriétéqui,pendanttantdesièclesaconservénosbois,

(')Ceuxquiserontatteintsparledéplacementducapitalconsacréauluxe,l'aurontsouventmérite.Pendantquelesgensdumondedonnentl'exempledesjouissancea,quiattirentlespopulationsdamlesvilles,tbcon-courentecoucmiquementaumêmerésultat.CeseenMmmftteuM,nerefusantrien&)euMMmetàleurscaprice*,fontaugmenterleeatuiredesouvriersdeluxe,attteheatdenMthMreMxtNvaiXeMM,quiretombentbientôtsoustejongdelaconcurrenceiUtmiiee.

Cesmc'nMhommes,dansle. cinnpagne!,mettenttenraf~rme:&l'en-

chère,pre$sMrehtlecultivateur,quipreMareleurFoià Bontour.F<tut-j)t'etottaer<ih')!)«decedernierquittelacharruepouruntravailptustucratif

enapparence,et s), trouvantde partet d'autrela mMre,il nourritunehainecontreceuxdt<utla f<MtciM')!teencore&seseou~Macc~?LeMpfrnude la Mn)eattireptrtoutte MtarM.CeMperunn'étantpointemp'oytàà

l'améliorationdeschamps,l'ouvrierles fuitet vadanslesvifteit,o&lui etea famillerencontrentleurtombeau.

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UVKK SËCONt).

préservenoschampsetcontenulespopulations,lepaysaneutdétruitla France.Etc'estiosortqueluiréserventtantdepaysansendimanchésdontlenombres'acoroitpat-touslesnégocestacites.

Sii'EtatetlaCouronnen'eussentconservé(tesforets,nousvoyonscequ'ilenresterait

CHAPtTRHLVIÎ.

t)'Mne)oiMft'icot(!. <

JIyaépuisementet dctm'iorationdusolnational.Cetétatdeviendramenaçant;il a pourcauselacupiditéetcettedivisiondelapropriétéquilivrelesotà l'ignoranceetà ladent.Ladivisibilitésansfindelapropriété,ame-nantlemorcellementduterritoireagricole,estunedesplusgrandessourcesdufâcheuxétatdel'agriculture.Lecapriceindividueldevrafléchirunjourdevantt'intorétgénéral,qu'ilasacrifia.I)fautquelaterre,avanttout,puisseassurerlepain.

Rcpetons-fulaterrevégétaleestdeformationet deconservationhumaine,leblé,lavigneet labetteraveensontlesconsommateurs.L'hommeentretientlapremièremisedefondstputeslesfoisque,parsaculture,ilengraisselesold'unpouvoira peuprèsproportionnéau produitqu'i)en retire.Aucontraire,chaquefoisqu'ila comptésurfactionfécondedelatomicrcetdet'air,ilasurexcité!esotpark trayaitsanslesustenterparl'engrais.Celuiqui,au lieudepain,prenddesspiritueux,vitsurses

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t/OMCRESOCtAt.. 273juiso.Nousappartenonsùiaaatare;ii fautforceset lesépuise..Nousappartenonsùlanature;il faut

remplacerlesmoléculesenlevées.Necroyonsplusquet'agrieutturosoitl'art de fairequelquechosederien.

L'Egypteaportounecivilisationquesonterritoireserait

impuissanta nourriraujourd'hui faudraity recom-

poserla terrevégétalepardeuxsièclesde forets,puisvraisemblablementparunsièclede pâturage,enfinparunsystèmede puitsartésiensrétablissantlesanciennesoasis.Alorspourraitse rétabliruneculturedecéréales.AinsidelaJudée,delaGrèce,dotantde contréesquiontnourrilescivilisationspaïennes.Nenousexposonspasaumêmesort.

Ondoitaugmenterlesprésproportionnellementàta

pénuriedesterre:etreplanterdesboisproportionnette-menta lapénuriedessourcesoudesprés.Forcerlesol,c'estépuiser,etenquelquesortefairecoulerlesangdu

genrehumainlapopulationestenraisondecetteterre

végétale.Aprestout,surlaterre,ilfautnourrirleplusgrandnombred'hommespossiblepourdonnerdesâmesà Dieu,etnonprendrepourbutd'enenrichirquelques-nns!1 Unesociétéqui, sachantle mal,ncgtigeraittes

moyensdeseconderlesvuesdeDieu,appelleraitleschâ-timentssurelle.

Il faudraitencouragerlesplantations,quisontdelahauteagricuhure,et prendredesmesuresanaloguesaux

suivantes,pouréviterlesdéfrichementssurlespentesExempterdel'impôtlestaillisenmontagnes2°en

exempter,cheztoutpropriétaire,deuxfoisi'ctcndue(lusotqu'occupentsesfutaies;H"éleverpeut-êtrela primea troisfoiscetimpôtpourtoutplanteurdobois.

Lesboiss'envont,parcequ'ilsrendentmoinsquetes

prèset lesterres;teshautesfutaiesontdisparu,parce

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3?4 HVRESECOND.

qu'ellesnedonnentqu'unpourcent;lesptantationssontnulles,parcequ'ellesengagentun capitaletqu'euesnesontprusen'ucsnuttopart.Toutcequiestnoble,toutcequiestgrand,estoublie.Lesbois,quoiqueparticuliers,sontd'uneutilitégencra!o;ilsdoiventûtrosoutenuspart'JEtat,etpasseravanttantdebilleveséesindustrielles.

Quedirions-noussi i'onsovoyaitobligéd'enveniracequ'onpourraitappelerUNELOIAGR)COLE?SilaFrancooe veutpassuccomberen secret,commeŒgypto,laGrèceet laSyrie,parladiminutiondela terrevégétaleet temorcellementdusot.,elleenviendra&uneenquêtesurcettesérieusequestionQueueest, en agriculturegénérale,la quantitérespectivede bois,de préset deterresarablesqu'ilfautétablirpourl'aménagementd'unterritoirecommetenôtre?

Unepareilleappréciationseraitloinde !'exactitudo;maisil seraitadmisqu'ilfautau moinstelleétenduedepréspoursoutenirtelleétenduede terresoudovignes,et tellequantitédeboispourassurerdessourcesetdes

pluiesà cesprès,puisfournirduboisdocharpente.L'im-possibilité,pourchaquepropriétaire,d'avoiret sesbois,et sonpru,etsa terre,obligeraitbientôtlespropriétésàs'entendrepargroupes,pourfaciliterl'applicationd'unetoiagricole,quise modifieraitdevantlesexigences,etnotammentpourlescoteauxexclusivementvinicoles.

Cetteespècedoloi,silacupiditélarendaitnécessaire,auraittroisrésultatsénormes

d"Elleapporteraitla diguevainementcherchéeaumorcellementdu solrésultantdola divisibilitéindéfiniedelapropriété;2°elleoffriraitquelquepossibilitéa l'ap-plicationdetagrandecultureàlapetitepropriété;3''c!!crétabliraitdanssa féconditéperpétuellece territoiresi

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L'ORORE soctAt 27B

bienconformadolaFrance*.Lepetitpropriétaireccar-totc,dépossèdeparlatoidessuccessions,défrichesonboisetsonpré,songeantaluietnonpas&laFranco.

Queta bourgeoisie,pui~qu'cXos'estrenduema!tresMd'unesigrandepartieduso),seprèteacetaménagementconservateur.Vousavezvingtmesuresdoterre,conver-tissezencinqen gazon.Vousoccupeztellesuperficie,plantezversvoshaies,autourdovoschamps;curezunvolumedetantdeti~es.Lanoblesséindustriellet'afait

partoutenAagicterro,sansqu'uneloi soitintervenue.Cerésultatdoitçtronaturellementamenéparlavertu,

l'amourdeschampsetdolanature,commeenAllemagne,enAngtetcrre,enSavoie,etc.Répudionslestendancesdujour.Quela classedevenueofficielledepuis89, se

dépouilledet'espritmesquin,dol'amourcxctusifdugainqu'elletientdesonorigine,si elleveutse mainteniretdevenirunearistocratieréellel

(t)Est-ilMoegroeomequin'aitdéplorélessuttesdumorcellementpro-({Mtiifet iadMoide)aproprKM?Pertade temp!,augmentationde fMhdoculture,obstacledesplusdifficiles4 t'introductiondespratiquesperfM-UonatM,n)H)tip)ic)Mdescbemios,diffleultédesurveiller,dtj}tb,entravezdamlemodedeculture,eaftaImpossibilitéoùchacunse trouved'etaNitdesp!HuragMet d'éleverdu bétail,obligationde nepluscultiverqMdu

gMio,été.

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HY.MKSKMNt)m 0

CHAPITRE LVlU.

ReMemManM()n)mu)Jtet-'rnnyabet dupen)'teJuif.

Uneréflexionn~uspréoccupesérieusementsurlana-turedupeuplefrançais.II sembleavoirreçudanslestempsmodernesle mêmerôle,et prendrelesmêmesc;t)'!tctcresquelepeuplejuifautrefois.

Racechoisiede DieupourporterleTestamentnou-veauauxpeuplesmodernes,sangprédestineau milieudespopulationsoccidentales,lesFrênesonttropreçudela naturepournu pasrappeleraussicesintelligencesnngctifjucs,enproieaunedestinéed'autantpluslerrible

qu'ellesontprofanedeplusgrandsdons.Dieuen toutfaitl'avance.Hpeutplacerplushautun

peupleenavançantenluilaracepourleprofitdugenrehmnain.Cartesangd'unpeupleestcommeleterroirdesonàme,il permetà sa libertéde partird'undegrcplush:mt.Toustesinstinctsquelanaturea renfermés(lanscesangdoiventse,transformerenvertuscitezelle.Maisceluiquimangesaproprenatureest unpourceauouundcmon.

Quelsangreçutce peupleil y a quatorzesiècles?Quel!esgrâcessontvenuest'enrichir,et quelleamc,onledemande,porte-t-ilaujourd'huiaumilieudespeuplesmodernes?2

OnnesauraitmieuxcomparerlaFrancequ'aun(!ts

gâtedonoblefamille.Elleena la natureparfoisgcnc-

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t/ottMsaootAt.. 277

MMetHe eM m tnmumue uca ~[w.!f, u<t <~xmn;.

t-MANC.

reuse,maisplussouventl'ingratitudeet la fragilitédf

vertu.Hnousmanquedomûriret de souffrir.Jamaif

peuplenedutplusàlaMatMOMce;etcommeceuxquetffortunea promptementenrichis,it ena faitun osagfmauvais.

Notreraisons'estchangéeenesprit;notreforce,en

pétulanceambitieuse;notrerichesse,onobjetsdemoda~.VersantnotresangpourDieusivientlaguerre,lereniant

dansl'athéismesi vientlapaix;fiersaudehors,cheva-

leresquessur la mine,aufond,pourlecommerce,nous

en sommesà ressembleren toutpointaux derniers

enfantsd'Abraham.Ya-t-itsurles.marchésdumondedeslainesfa!si6ées,

dessoiesdroguées,dudrapfaitavecdoschiffons,dutin

métangedecoton,duferquicachedolafonte,desvins

empoisonnés,des farinesfrelatées,ce sontmarchan-

disesfrançaisesMaisvoulons-nous,malgrénotredédain,deslainespures,desfoulardsvrais,desdrapsdurables,desfers,desaciers,desoutilsfins,nousdemandonsdes

marchandisesanglaises1

Voilàcependantdesfaits.Enserendantmattressesdu

Pouvoir,delapresse,deslois,et parsuitedosmoeurs,tesclasseslibéralesontvoulumettrel'argentau-dessusdetout!Ettesonteu deshistoriensassezsavantspour

remarquercombienlesCroisadesontdonnépeudebéné-

tices,etpourdiresansdoutequelemoindreemployéde

commerceestplusutileasonpaysquetantdechevatiers

1) EnFmneelehttmttitMtaironoustue,parcequ'iltientlapheeduvrai.Voyezteloutelhommepmtanttt~-Nen,ceta~ientordinairementdecequ'iln'arien&dire.Ceuxquinousontparusirichesenthéoriesontde

pauvresadmhthtNteuM.SullyetRichelieueoMeatpronoMëdea)0)ot

grondadiscours,Ilseunentconduitautrementlesaffaires<Lasciencedet'iMemeeatlamattitodedespMotM,ditrEeciture.

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HVBK SECOND

vnneenl 1~ n~ .&versantleursangenPolestine.Acetteheurequelepeu-p!eaussiveutjouir,prenonsgardedenepasversernotresangaitteut-squesurunchampdebataittc,et toutantre.mentquet'epeeàlamain.

CHAPITRELIX.

Lepeuplefrantaisaujoat-d'hatenEurope.

DieunaquitcheztesJuifs,et ilsl'ontcruciHc.Nousavonsfaitde mêmedela naturesupérieurequenousavionsreçue;etdéjànousjouonsenEuropelerôled'unpeupleméprise.

En faitde philosophie,depuisnotreruptureaveclatraditiondu moyen-âge,quelestnotrerôle?D'abord,copierLockependantunsiècle;puis,pendantundemi-siecte,fabriquerdela psychologieécossaise;enfin,viseraupanthéismeallemand,sanslequelCondittacet Brous-saisseraientnospenseursd'aujourd'huit

Enfaitdereligion,quelpeupteseditpluscatho!iqne,etquelpeuplea moinsdeFoiquenous?Onnousappelleromains,maisnoussommesvoltairiens.Lesprotestantsn'ontconservequ'unfragmentdela Foi,maisdumoinsils le possèdent.Suivanten cepointledcgrcdeleuresprit,i!sontadmisdela religioncequ'ilsenvoulaientpratiquer.Quelnomdonnerà ce qu'ilen restedansnosccenrs?

Enfaitdemoeurs,voulons-nousnousconnaitrejetonslesyeuxsur notrejittcratore.Authéâtre,ooJesacces

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L'ORDRESOCt~t.. 279

obligeàsaisirl'espritdujour,voossaveztouteladonnée:desfittesqaisecroientgentillesentrompantleurpère,desfemmesfortintéressantesenméprisantleursmaris,etdesvaletsfortbienapprisendupantleursmaitfes.

It fautposeren faitque,surcentmillevolumespro-duitsen cemomentparla librairiefrançaise,il onestplusde quatre-vingtmilledontta lecturoestcoaram-mentinterditeà l'enfanceet à la familledansle restedel'Europe.

CHAPITRELX.

Oùt'enprendlechemindelacaptivité.

Commetoutt'avenirestdanst'enfanceet danslafamille,demandezoùestceluid'unpeuplequiemploie!csdeuxtiersdeseshommesinstruitsàfairedesromans,à minerlafamilleetà vicierl'enfance?Nosromanspeu-ventêtrecertainementreçusà l'étrangercommemar-chandisesfrançaises1

Etdirequ'ilestunpaysoùlaplusdifficile,la pluspiteusepositionestcellede pèrede familleattaquécommemari,attaquécommepère,attaquécommepro-priétaireet commechefd'industrie,parla légèreté,leridiculeetrimpiutc,)estroismeilleuresarmesdeFrancel1

Queprésagerd'unepopulationoùlavertuprêteà rire,où Jeviceesttrès-bienreçu,oùl'honneurs'attacheaux

prouesses,oùtoutevictimeestméprisée?Enfin,lespeuplesviennents'amuserenFrance1Qu'elle

Page 296: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

UVHESECOND.280

prennegardequ'unjourils ne a'MnusentdolaFrancsEtquellegloiret chei!nom,c'estleplaisirquiestsacré.Pourla noblesse,questiondojoieest la plusgrande;pourle bourgeois,questiondegainpasseavanttoutietpourlepeuple,ily a gloireà suivredotellestracusd'unemanièreplusdégoûtanteencore.Cequiestfrivolenousparaitgrave;cequiestgravenoussembleoiseux,absolumentcommepourlesenfants;etcequiestélevénousparaitfaitpourlesrêveurs1

Laraisonnese faitpasaisémentplacedansunet6te

présomptueuse;lavertuprenddifficilementlesracinesdela patiencedansun'cteurquisedirigeenbas.Laret!exionet t'épargnesontraresonFrance,maisnonle

gain.Le luxey dissoutles ressourcesprivées,et lemondeenvahitles richeset les pauvres.La sagesse,lepain,lepatriotisme,le sangde l'hommes'yaffaiblis-sent.UnFrançaisest-ilvertueux?demandezauxautresnationsellesrcpondrontqu'ila touteslesqualitésavantdet'être.

Prenonsgarde1 nousmarchonsau démembrement,nousprenonslechemindelacaptivité.Nouslasseronsla

patiencede Dieu. Unenationquia produitVoltaire,commelesJuifsontproduitJudas;unenationqui,a

elleseule,a fournipresquetoutle xvut"siécle,devrait

songerau repentir.France!Francet te mondeperdra-t-il l'habitudede recevoirtonexemple?Cejour-tatu

perdraslagloire.

Page 297: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

t.'onOKE80<UAt.. 281

CHAPITRELXI.

Lepeuplefrançaise'MpoM4périr'!«suitosdolaRévolution.

Nousavionstouslesdéfautsdotajeunesse,nousen

perdonslesqualités.C'estlemomentdes'enapercevoir..

Jusqu'àcejour,peut-être,nousfimespresquetoutce

matsansréltexion.Lemal,cheznosvoisins,dérivedu

calculqueproduituneraisonplusfroide.Pécheurspar

pétulance,nousdevonsêtreplusaisésa corriger.Mais

voulons-nousnouscorriger?Commel'Anglais,nousn'avonspassoixantemillions

d'esclavesauxIndes,produisanttroissousparjour;et

jamaisnousn'eûmeslapenséedefairedeceglobeun

marchepournotrecommerce.

Commel'Allemand,nousn'avonspasbrisél'autorité

du Saint-Père,afinde mariernosprêtres;et jamaisnotrepenséene futdefondrelesvasessacréspouren

fairetepot-au-feu.CommeleRusse,nousn'avonspasremislesaintpou-

voirdel'Egliseà unprince;et jamaisnotrepenséene

futde confiernotreàmeà'unsouveraindela terrede

préférenceàDieu.

Maisàcetteheure,plusimprudents,pinségarésquetouslesautrespeuples,nousnousplaisonsà nierDieu,c)dt'-j;)nosdocteurs,noshommespolitiquesexigentquenotreathéismes'installedansl'EtatNousgavonsintro-

duitdansnosloisetdanslePouvoir,nousl'avonsinsère

Page 298: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

282 HVRE SMONB.

dansl'enseignementetdanslemariage;maintenantnousvoudrionsquel'Etatse proclamâtouvertementathée,qu'ilenfitt'ometd'uneloit VoilàcequenousattendonsdelaRévolution.

NousvoulonsnouspasserdeDieu.PrenonsgardequeDieunenousprenneau mot LejouroùDieuoublieralaFrance,onnepeutdirece,quiarrivera.

NotreRévotutionfrançaiseest unerévotteàla foisreligieuse,philosophiqueet politique.C'estundéfijetéau Cie)elleseracaused'uncataclysmeinattendu.Lemonde,danst'anxict6,sedemandequiseraleplusfortdelaFranceégaréeoudeDieu1

Sinousnousobstinonsà marcherainsidansl'absurdeetdansl'impiété,it està craindrequebientôtnousnesoyonslaproiedespeuplesréfléchisdel'Europe.Sinousrentronsdansla sagesse,nousdeviendronsta grandenationdestempsmodernes.

Nousl'avonsétédf~à,lorsquei'Ëgtise,quenousavonsétablieenEurope,lorsquel'Evangile,dontnousfaisionsnotreloi,étaientdéfenduspari'epee.Soyonsencorelafilleatnéeàcetteheurequ'ilfautdéfendreet proclamercettegrandelumièreparlavertu1

Lagloiredesnationsnesortirapasde lavivacitédusang,quipeutse perdre,maisde la forcede lacon-scienceetdelabeautéimmortelleducœur.

LaFrancesedonneaujourd'huitoutentièreàlaRévo-lutionetellen'adesalutà attendrequede ceuxquilacombattententouspoints1

Hctastellenelecomprendpas età cetteheure,nulnepourraitleluifairecomprendre.

Page 299: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

t.'Cmt)RESOCtA~.

CHAPITRELXII.

Lareligionet )<thmi)tedoiventremplacerlavanitéetlescafés.

L'homme ne retrouve sa force que dans sa conscience

et dans son cœur.

Qa'avons-noosà fairepoury rentrer?unegrandechose détruirelavanité,sourceenFrancede larhéto-

rique,deserreurs,dumensonge,duluxe,del'agiotage,delaRévolution,det'immoratite,denotreruine.

Pourressembleraumoinsàun peuplesérieux,qu'ondétruiselescafés,la morleet larhétorique.Alors,onverraleservicerenduàlafamille,auxmecurs,uncœnretà la religionLaconscience,la famille,t'agricutturc.cestroisasilesabandonnesde laFrance,serouvriront.Silepeuplefrançaisredevenaitun peuplesérieux,mo-

deste,un peuplusconsciencieux,ceseraitle premierpeupledelaterre.

Quandvouscommencerezàfaireautantdelivrespourexalterla famillc,l'Eglise,lavertuet l'amourideatquevousen avezécritsdepuiscentanspourlesriJicutiser;

quandvousaurezfaitpourlebien,pourlebeau,autantdeverset derefrainsquevousenavezriméspourlevinetcequisuit;quandvousvoussentirezpourteschosestouchantesde l'àmecettevervequevousawzverséeenraillericssurlaFoi quandvousportprezvotreenthou-siasmeet votreadmirationsur Dieu,et, simplement,quandvousmettrezautantdebonheuràvousréuniren

Page 300: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

28<~ UYRKSMONB.

famillequevousen aviezà courirauxcabaretset aux

cafés,alorsonvoustiendrapourunpeuplesérieux.Deuxchosesici-basla religionet la famille;caril

n'yaquedeuxêtres,l'hommeet Dieu.Toutcequisedévouerapourcesdeuxchoses,prospéreratoutcequimarcheracontreellespérira.

Nedonnezplusle scandaleauxautrespeuplesde laterre onlefouetduTrès-Hautseramisdansteursmains.

CHAPITRELXIII.

LabourgeoiMen'aplusqu'unpMt).

Labourgeoisien'aqu'unpartiàprendre,c'estdesemettreàsedévollairianiseretàmoraliserlepeuple.

Qu'elledéfasseà cetteheurele pointqu'ellea tissédurantcentans.

Lacuirasseauxépaules,t'epeeet lajusticeenmain,laclassefteveetravaillajadisat'efodertesbarbaresetfonderteterritoirefrançais.Aujourd'hui,ellea à reconquérirlesbarbaresqu'elley aengendrés.Il luifautuneautrecuirasseetd'autresarmeslecatéchismeavecl'exemple.

Ellea détruitlechristianisme,qu'ettele refasse1 elle

apprendra,lamisèreaucoeur,cequ'ilcoùti)auxSaintsetauxDocteursàt'établirparmileshommes.Eitoreboirasapropreironie,elleavaleralepainqu'ettoapétridesont!et elledévorerasonodieuxathéismecivilellepresserasursonfrontmeurtril'épongedovinaigreo(!erteàJésus-Christellene peutdésormaisse sauverquepar lerepentir.

Page 301: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

t.'0!<PRESOC!At 388

Nobterepentir,quil'institueradenouveaucommearis-tocratie,quiluiconférera,a ettoaussi,le titredefonda-teurd'unenation;carcettenationdéjàn'existeplus.

QuolabourgeoisieyréfléchisseTroplongtempscetteclassenouvelles'estcracsupérieureà l'antiqueclasse.C'estlemomentdete montrer;t'œuvroestvraimentlamêmeunpeupleàconquérir,unenationàrétablir.

OEuvresûre;laraceestchrétienneparlefaitetparlesang.L'éducationseuleestpaïenne.

it a falluchristianiserle barbarependantplusieursgénérationspourqueleprogrèsse soitinfiltrédansson

sang.Uneseulegénérationnousrétabliraitdanscequ6noussommesen puissanced'être.Lesterresqu'ondé-frichedemandentunecultureexcessive;maisla terrelaisséeenjachèreredonnepromptementcequerenfermelaprofondeurdusol.

Quela classenouvellelesachebien,enfacedetoutcepeuplequ'ettea démoralisé,elleenestaumêmepointquelesFrancs,lejouroùilsentrèrentdanslesGaules.Enoutre,ellea contreellelacolèreduDieuqu'etfonieet dontelleenseigneasesenfantsàsemoquer.

CHAPITRELX!V.

LabourgeoisieneMsauveraqu'enquittantletiMMtxme.

t)ne fautriendissimuler:notrelibéralismen'estquela substitutionde l'hommeà Dieudanstouteta série

Page 302: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

38C LtVRE SECOND.

sociale.L'hommeveutêtreà lui,pourM voirle seulmaitredanslaSociété.

Ladémocratiesortdutroncdutiberatismoet!olibéra-tismesortdelasouchedel'orgueil.Auseindonosclasses

moyennes,toutcequiput échapper&cetespritestrestébon.Etmême,c'estcequ'onpeutdiredebeaucoupde

jeunesespritsrépandussur losétapesdu socialisme.Lavéritélesreprendra,carilsnesurentcequ'ilsfaisaient.

Lesfilsdelabourgeoisiesontnésaubonmomentpours'instruire.Déjàparmieuxunbonnombreontmontréd'autresidéesqueleurspères.!t fautbeaucoupattendred'eux.C'estun traitdela Providencequ'ilsaientren-contrépourleuréducationdesétablissementsreligieux.

Ensuitecequifaitsérieusementespérerdel'élitedelabourgeoisie,c'està lafoissa charitéet laconduitedela

Majoritéencemoment.Aprèsceqaisepassait,aprèsce

qu'onpensait,cctaestabsolumentadmirable.Vulesidéesetnotreperpétuelespritd'opposition,ottafaitMnepa~<edece~M'<wpouvait/<Wc.Maisdetaà l'amendementdulibéralisme,ily atoin!t faudraitfairedanslesconscien-cesetdansla Foilecheminqui,depuisdeuxans,s'estfaitdanslapolitique1

Toutela portionde la classemoyenneentachéedelibéralismesedétruira.Aureste,elleesteucemomenta

peuprèsruincedanst'estimedupublie.Lesviceset l'espritétroitquil'ontempêchée,depuiscinquanteans,dorem-

placerlanoblesseàlatètedetanation,ta précipitentdenouveaudanslafoute'.

An sein de nos ctasscsmoyennes, une envie à la fois con-

ji) AvantqoiMMuns,onMvermquelesm~Mokotsetletgensdela ruesoutenirlesprincipesdu)it~M)iMno.C'estlàqu'aboutirontlesbellethéories

du t~nf tiMe.

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t/ORME SOC!AL. '?7

ttrel'homme.unejalousieéeatoacet!edalatreDieuetcontret'homme,unejalousieégatoàcelledoladémocratie,unorgueilquileurfaitvoirunearistocratiedanstoutesupériorité,danslavertu,danstetalent,dansl'honneur,danstoutepropriétédo t'ame,rendentcesclassesaudedanssemblablesacequelepeupleestaude-hors.Manquantà la foisd'abnégationindividuettaetdosoumisstonà l'autorité,ellestomberontsouslespiedsdosévénements,moinsparlavigueurdusocialismequeparleurpropreanarchie.Imagedupeuple,frappéeaucœurdumêmeorgueil,en tevoyant,cotteclasseapprendraon(!ncequ'elleest,cequ'eUea fait,etquelspectacleelleoffreDieu.

Hélas1leclergén'osepointtoutluidire;aucunhommeneselève,iln'yauradoncquelesmalheursquipuissentlarappeleràelle-même1

LelibéralismeesttaplaiedelaFrance..t! faussetout,il courbetout,il dénaturetout.Nousavonsunebour-geoisiequia touslesinstinctsdelafoule,etunenoblesse

quiaceuxdelabourgeoisie.Siriennes'cieveetnerelèvecepeuple,ilnousentraineraaveclui,et nousseronsla

proiedesautrespeuplesde t'Europcaprèsêtredevenuspoureuxunobjetdomépris.

Ellepérira,cettesociétéoùl'hommeécarteDieupourresterson seulmaitreentrainantla pertedesâmes,ellevaensensinversedubutdelacréation1

EnvoulantéloignertesâmesdeDieu,ettejetteuntroubleteldansleslois,danslesidées;danslesmoeurs,dansle peuple,danstouteslesinstitutions,quedesonproprefait,onlaverraunjour, commeun hommeivre,selaissertomberdansl'abime.

NepensezpasuserdupeupledelaFranceà lama-nièredontl'Angleterrea usédusien n'espérezpaspoa-

Page 304: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

~88 HVRESË.COffo..

voirresterbourgeois,derrièredesloisetunearmée!Ce

peupleabesoind'êtremenécommeunguerrieroucommeunsaint.Oubienilbriseratoupettomberabrisotui-meme.

Labourgeoisienepeutrégnerqueiocœurassisdanstescroyancesreligieuses.Qu'ellelesachebien à cetteheureetteporteengrandepartiel'avenirdolaFranceetdelachrétienté.Carlesdestinéesdu Catholicismesonttrés-étroitementliéesùcellesdelaFrance,et te.sortdelaFrancedépendengrandepartiede l'aristocratiequ'ellesauraseconstituer.

AveclaFoi,labourgeoisieuniralepouvoircivilisateurdu colonanglaisà celuidu missionnairefrançais.Sitouteslesapparencesnosontpastrompeuses,aveclaFoisamissionn'estpasachevée,ellecommence.Mais,sanslaFoi,ellenelaisseradanslemondequetesouvenird'unaffront,suividestracesdesonsang.

CHAPITRELXV.

Elleestt tempsdenoussauverparla vertu.

Voicitesparolesqu'ungrandhommeprononçaitily a

cinquante-quatreans,dansunepositionanalogueaIl n'ya pointdehasarddanslemonde.Ledésor-

drenx'meestordonneparunemainquileforcedecon-couriraubut.Unedesloisdela révolutionfrançaiseest

quelesÉmigrésnepeuventl'attaquerquepourleurmal-heur;ilssonttotalementexclusde t'OBavrequis'opère.Depuislespremièreschimèresd'unecontre-révolution

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L'OKDKESOCtAt.. 389

'l' r.. r~_ ._r_

jusqu'àJ'entrepriselamentabledeQuiberon,ilsn'ontrien

entreprisquiaitréussi,etmêmequin'aittournécontre

eux..Non-seulementilsneréussissentpas,maistoutce

qu'ilsentreprennentestmarquéd'untelcaractèredenul-

tité,quet'opinions'estent!naccoutuméeà jetersureux

unedéfaveurdontleursamismêmes'aperçoivent.Orcette

défaveursurprendrapeuleshommesquipensentquola

Révolutionfrançaisea pourcauseprincipalladégrada-

tionmoraledelanoblesse.Lescausesdocequ'ellesouffre

sontbienantérieuresà l'émigration.En un mot,la

noblessefrançaisenedoits'enprendrequ'àetto-memede

toussesmalheursLORSQU'ELLEENSEBAPERSUADÉE,ELLE

AMAFAITUNGRANDPAS.Anjourd'hui,l'exception,c'est-à-direlanoblessematheureuse,doitcourberla teto

etserésigner.Ellenedoitplusfaired'effortsextérieurs.

Je m'entiensau fait,quiestévidentlesÉmigrésne

peuventrien;onpeutmêmeajouterqu'ilsnesontrien »

NouscitonscesgravesparolesdeM.deMaistre;mais

enendirigeantsurlabourgeoisierenseignementsi lumi-

neux,nousvenonsleurfairecone!uretecontraire.surle

rôlequ'elleestappeléeà jouer.Pardesraisonsassez

visibles,toutaujourd'huidépendà peuprèsde cette

classe.

Elleestà tempsdenoussauverparlavertu.Onpeut

prédirequ'elleréussiraen toutcequ'eftûentreprendradanscesens.C'estunfaitévidentqu'unefoisrégénérée,elleestdirectementappeléeà i'œuvrequis'opère;que

l'opinionjetterasurtousseseffortsunefaveurquitriplerasapuissancequ'ellenedoitnullementcourberla tcte

etserésignermais,écoutantl'impulsiondunoblesang

}t)CoMtfMraOo'M~rlaffattff,))xrleC"J.deMontre,publiéeu119G.

Page 306: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

,.290 UVRESECONC.n.

français,elledoitsauverlaFranceet, avecefrançais,elledoitsauverlaFranceet, avecelle,lacivili-sationeuropéenne.

PlusderetardSitabourgeoisielaisseencorelaRévo-lutionreprendratesdevantssurelle,onnosaitceqa'itenarrivera;o!tetomberadansunesituationplusgraveencorequecelledesËmigrcs.Delà, safin.

QuandDieu,réduisantla noblesseà l'impuissance,l'écartasi rudementdosaffairespubliques,cefutcertai-nementpourolfriràlabourgeoisiet'occasiond'yapportersesvertus.Orelley apportatoussesvices. Il fautpourtantquet'uneoul'autredesdeuxclassesrétablissecheznoustavéritéet lavertu sinonte peupletombetotalementenruineset laFranceesta taveilledepérir.

Commelepeuplenepeutriendolui-même,parlonsdel'Aristocratie.

FIN DULIVRESECOMN.

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LIVRE TROISIÈME.

L'ARISTOCRATIE

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fUUtutUa~raUUt,twa~uot<t<umeo~.t*M' <"~<

t.ttLM<. «'

L'ARISTOCRATIE.

CHAPITRE1.

Où est la tèted'an pea)))e

Lespeuplesnesesauventjamaispareux-mêmes.Et

déjàilsnese fondentjamaispareux-mêmes;maisparleursaristocraties.

EnFrance,lepeuplon'estdansl'étatactuelqueparce

qu'ilmanqued'aristocratie.L'unionduscepticismean

vicel'a détruite et cetteabsencea laisséretomber

lepeuple.Voilàpourquoitepaysestà boutdevoies.

C'estunprincipedel'histoire,etunprincipederaison

unpeuple,quelqu'ilsoit,estaussiincapabledesesauver

oude sereleverpartui'mcmequ'uneracesauvagede

passerparettc-mfmohlacivilisation.

Il ne peutpasse sauver,parcelamumoqn'itest le

peuple,c'est-à-dire,cetteportionde laSociétéquin'est

pasfaite,nuisquiprogressivementsefaitparcetteautre

portionquiluiapportelesgrandssentiments,leslumières

et lecapital.Delà,quandt'aristocratieestperdue,toutestperdu.

Lepeupleretombedanssa réalitépremière,dansson

néant.ARome,tantquel'aristocratiearégné,l'Empireromainagrandi;lorsquela foules'estentMoets'estfaite

Page 310: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

.294 HVHB THOtStËME.

t~tf!<!nnstfMfanfi~Haf!oe«tnnnfnnne t'nntnifn mntitètedanslescapricesdesempereurs,t'empireromainestretombe.

Maisla foulene montede la sortequequandsonaristocraties'abaisse.Le grandpointestde conserveriavertuchezlesnobleselleseversedelàsur toutelanation.

Or,quandlebiennedescendplusd'enhaut,commeilnesauraitjaillird'enbas,it fautdirequetouttinit.

Toutpeupleabandonnéà tut-mêmeretournea t'ctat

sauvage,ourepassesouslaconquête.

CHAPITRE!ï.

Lepeuple,Je)ui-m6me,neaemetpasenSoei~M.

Onneveutpointserappelerquelepeuple,c'estlegrosde l'humanité,etquol'humanitéestdéchue.Partoutil

luifautan sauveur,c'est-à-direunelibertésupérieurequifasse,parsonmériteetsapuissance,cequelasienneDeferaitpas.Delàlesroisetlespasteurs.

Cettelibertésupérieureestcequ'onnommel'Autorité.

C'estellequiétablitleslois.L'Autoritéétablittes )ois,c'est-à-direce faitque

n'établiraitpointlalibertévulgaire,quen'établiraitpointle

peuple,parcetametneqo'itestpeapie.Cettelibertélàn'a

jamaisfondéd'empire.Pure, illimitéetellequ'onlademandeaujourd'hui,c'estcequimaintientchezlessau-

vagesl'absencedenation.

Onne passeen Sociétéquepar t'Autorite.Aussi,

Page 311: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

t.'AtttStOUHADK. 29S

~Mdon~Mvientd'~Mc~.L'Autoritéestchezteshom-mesl'auteurdelaSociété.Lesdroitsdosdynastiessurles

peuplesviennentde ia'. liaisteshommesd'aujourd'huicroientquelosnationsauraientvécu,pendantdossiècles,parettos-memosetsansl'Autorité!.

Toutes!osbontésqueMontesquieuadébitéesd'unstyleadmirablesurladémocratie,sontlescontesdegrand'méredelaphitosoptue.Legéniede cetécrivainn'estpaslà.Nosniaiseriesdnjoursurl'exploitantet t'exploitétombentsouslecoupdelafabledes ~MM&r~etde~OM!ac..

Lesnationsontétécrééeset nonexploitées.Legenrehumains'estaccordéà décernerla gloireauxtbndateunidedynastieetmêmeauxConquérantsl

Etsi vousn'aviezpasconsomméte capitalcommeunfruitdel'exploitation,lafoulenesecroiraitpasexploitée!tLe travailsaitparfaitementque,partout,il a reçutesalaireplusexactementquelecapitaln'areçusonprofit.Cesontlesvicesquiontfaitdeshommesdesexploitantsetdesexploités.

Lafouleademandélecapitalquandellel'avus'écroulerdanslajouissance.Car lafoutea droit,nonaa capital,maisàcequeteCapitalexiste.Or,tecapitalaujourd'huisedissipe;its'éerouteavecl'aristocratie.

D'ailleurs, lorsque l'aristocratie n'a plus la force d'exis-

ter, par tes mêmes causes le capital se détruit. Le CAftTAL,CHEZLESNATIONS,EST TOtUOUMEN PMPMTtONDEt.EU«

ARtSTOcnATtE.Autre loi identique La vertu, chez les

jt) < ttomutus.mhtarquett'Ague~Hu),fMtcr&tten)'d'ungrandempirt',nuo pMea MMemb~nt'tespeuphNdhpeK69et en d«n)imntph)"iem-sdominationtd<ij&hitee,mah,pacuoefMtaNecréation,!ttMntcommedudomiuetioosd6jùfait~s;mnis,pnrunov6ritobloeréution,lï,rentcoromedunéantune nouvelleMci~M,il Mmuh vio&dM brigMdeet leurinspirelavertu.

Page 312: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

?? t.tVKK TMOtStÈac.

peuples,esttoujoursenproportiondel'aristocratie.Autre

toi,conscqucttcodespremières:Lagrandeurchezun

pcupteesttoujoursenproportiondel'aristocratie.v

Pourquoi?Parcequolespeuplesreçoiventde teut-

proprearistocratielecapital,lalumière,tcxemp!e,etcon-

scquetnmettttagrandeur.tt n'existepasplusdepeuplesansaristocratiequede

corpsanimesanstète.Unpeuplenecommencea veniraumondequequandila la forcededonnernaissanceàunearistocratie.LaFrancenesauverasonpeuplequ'enrefondantsonaristocratiepartavertu.

v

CHAPITRE Ht. Lf)

Det'AfX'tccfatie. )

QuandunpcMptcnepeutplusfournird'aristocratie,

c'estqu'itcstcpuise. )

Etc'estunsignede décadencequandtepeupleporteenvie&sonaristoerattc;carsonaristocratie,e'<'sttu)-

môme.E))esortdelui, etformecommesoncerveau,)ecentredesaforce,lasourcedesoninnervation. <

Danst'organiseen perfection,toutse porteverst'unitcccrubrate.i.csartèresascendantesgrossissent,tes <

conduitsdescendantsseresserrent,lesangtepluspure$tt

portuverslespartiesnobtes.Dansl'organismeendeçà- t

dence,lecontrairealieu.Latcten'estplusabondamment

nourrie,touts'affaisseetsedirigeen bas.L'ignobleprc-°

cèdelaruine.

Page 313: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

..4

L'AtttStOCKAt))!. 9~7

~r_ a_ t..Empêcherunpeupledeproduiresonaristocratieserait

t'cmpucherdocroitreetdeseformer.Onnesauraitpasplusfairequ'iln'yaitpointd'aristo-

cratie,doclassemoyenne,et dopeupleauseind'une

nation,qu'onne sauraitempêcher,dansl'atmosphère,t'oxigenodes'élever,etlesmiasmescarboniquesderesterdanslebas. en estdesdiversesclassesdela Sociétécommedesdiversescouchesde l'air,quisesuperposentsuivanttourpesanteurspécifique.

Onpeutcomparerunenationà i'ctatduvinquisefait.Continuetiementiapartiepureprendlehaut;t'ateop)vientau sommet,et la lieresteau fond.Chaquecouchese

placeçaraisondo sonpoids,bienqu'icis~tabtissouneunitéet ressemblancede naturecommeau soind'unemémonation.

Ainsicirculenttousleshommesdansunenational,

opérantdelasorteleperfectionnementdeFeoMmbtc.Si!cvintourne,ialiemonteet troubletout.Alorsil fautre-commencer.

Commeonse faitrarementuneidéedecequec'est

qu'unenation,maintenonscetteviveimago.pourqu'onl'observeavecsoin.

L'aristocratiesedégagecontinuellementduseiod'unenation.C'estpourquoinousavonsditqu'unpeuplequinepeutplusfournird'aristocratieestun peupleépuise.Etcontinuettement,aussi,lesportionsquelevicedis-soutdanst'aristocratieretombentdanslepeuple.C'est

pourquoinousavonsditquelaSociétéestle tourbillondesmérites.

Quandce mouvement'de décompositiondupasse!emouvementderecomposition,lamortvient.

Page 314: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

HVMt THOtStËHE.299

CHAPITREIV.

Decequixxtiatieott'ArhtocMttt.

L'Aristocratied'unpeupleestsa gloire;parcequ'elleestsonfruit,etqu'elledevientlatêtequiendoublelavie.

Quandta tètes'affaiblit,elleimprimeunedirectionfataleauxmembres.

Toutearistocratiequilaissemonterverselle'lespritda

bas,esttroubléeparl'alliage.it nefautpasqu'elleprennedopeupleetsefassecommune:il fautqu'elledonned'elleaupeupleet lefassenoble.

Cequiéngendreet maintientl'aristocratie,c'estla

Religion.Carladistinction,quiestlecaractèrepropredel'aristocratie,découled'unétatdeFamé.Toutcequiélèvel'àmeet'lapurifie,fortifievivementl'aristocratie,enaccroitlanoblesseet laproduitaudehors.

L'aristocratie,n'étantqu'uneséparationet commeuneconstitutiondu meilleur,doittendreà maintenirintérieurementsa démarcation.Car toutearistocratieinclineàretomberd'oùellesort.Enraisondenotrenaturedéchue,ce quiestmal,bas,commun,tendtoujoursà

rentrer,parsuitedesmauvaispenchantsdenotreêtre.t) fautquesanscessel'aristocratiesefpurifiepourrester

elle.Cequialieuparl'applicationdesprincipesquil'ontdistinguée.Lejouroùelleselaissereprendreparl'espritdupeuple,ouparlessentimentscommuns,ladécompo-sitioncommence.L'aristocratiepeutdeplusenpluss'en-

Page 315: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

t.~XtST~CRÂTtB. ~99

nobtirpourennoblirdeplusenpluslafoutemaisellene

peutrienennoblirdecequ'ellereçoitdelafoule.

C'estonvainque,cheznous,unecertainenoblessea

cruennoblirlesinstinctsqu'ellerecevaitdupeuple,le

coûtde laparesse,ducommode,dubien-être,dolava-

nité,duscepticisme,desdépenses,delatable,desfemmes

et duvin.Ellen'aréussiqu'ase désennobtirelle-môme,

et à priverle peupled'unearistocratieréelle.C'estla

premièreentaillequenousafaitelaRévolution.

Aussicettearistocratie-taneporteencemomentqae

)ovisageet leslivréesdu peuple.Elleignorequeson

espritestl'ignoble;quec'estlegéniedelarue,ton,propos

etsentimentsqu'elleestalléeprendrelesmanières,les

modes,etjusqu'auxhabitsdeslaquais.Sajeunesserevêt

unaspectquiencourtle méprisdupeuple,précisément

parcequ'elleluiressemble. l'

C'estcequia faitdirequ'onFranceilexisteencorede

lanoblesse,maisqu'iln'ya plusd'aristocratie.Etc'est

moinslaRévolution,quel'unionduscepticismeauvice,

quiaamenécemortifiantrésultat.

Cesclassesélevéesontdétruitlabarrièredesmoeurs

quilesséparaientdelafoule;qu'ellesnes'étonnentplus

d'enêtreenvahiespolitiquement1

Page 316: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

300 htVtOtTRCtyt~Mt!.

CHAPITREV.

LaFrancea manqué<)'ttri<toeMtie

Lanoblessenoreposequesurlavertu.Ettodoitdoncmettretoussesefforts:)tamaintenir.

Delavertudécoulentenct!ctcinqchosesqui,a tafois,constituentla noblesseet pourvoientà laviodol'ordre

social,savoir laforeodel'espritetducorps,laforma-tionducapital,lesentimentdolajustice,lesbonsexem-

ples,l'autorité~Lavertuassureen mêmetempsa lanoblesseunedistinctionpersonnellequiconfirmesa pré-éminence,et la fait reconnattroau seind'unpeuple,commeune(!eHraumilieudugazon.

En France,la noblesses'est'jadisaCaisscodanstesmauvaisesmœurs.Plusrécemment,elleadétruitsalignededémarcationavecla bourgeoisie,en partageantsonamourdesrichesses;et ta,bourgeoisiea détruitsa lignededémarcationavecle peuple,en prenantsesinstincts.Quecelas'appelledémocratiser,peuimporte;au fait,l'aristocraties'estlaissésouillerparlepeuple,et lasouil-tnre,retombantsur celui-ci,l'amisdansl'étatoù nousletrouvonsaujourd'hui.

D'ailleurs,toinde préserversonesprit,l'aristocratieette-memecherchaità contracterdansJe fonddola

bourgeoisiedesmariagesd'argent,précisémentlorsqueses vicesmangeaientlesien.Parlà s'estintroduitdans

Page 317: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

t.'AR!STOCnAT)B. !!M

sesveinesun sangquin'avaitpointvaleschampsde

bataitto.

Etloindomarcher.afa distinction,labourgeoisie,de

soncôté,reprenaitlessentimentset leshabitudescom-

munesquicaractérisentle penpte,c'est-à-direlanaturehumainenon faite,nonretcveo.C'estcetteclassequia

découvertet misenvognetouscesmoyensd'efK'miner

l'homme,d'abordparlafaibtcsscdel'éducationensuite

parl'abusdesrichessesnourrissantes,vètissantesetmca"

blantasenfin,parunedispositionau scepticismequia

faitpérirlesprincipes.Autrefois,danslesgrandesmaisons,onendurcissait

tesenfants,quiplustantdevenaientdeshommes.Aujour-d'hui,telsqu'ontesetevcen touslieux,ilssontbonsa

mangerlebiendespères,à brocanterouà voler.Cesnouvellesmoeurssontdescenduescommeunecas-

cadeinfectesurlepeuple.11demandemaintenantàjouird'unbien-êtrequ'iln'estpasdanslanaturededonner.

Enperdantlavertu,la.noblesseperdaussitôtladis-tinctionetseconfondaveclepeuple.

Lepeuplepéritaujourd'huiparcequ'ilmanqued'aris-

tocratieparcequ'ilnepuiseplus,toutprèsde lui,lesvertusd'économieotdefrugalité,et,un peuplushaut,lesvertusd'honneuretdedésintéressement,qu'illuifaut

pourvivreets'etovcr.Et l'aristocratiepéritparcequ'ellen'apluslaFoi.

Lessensrendenttous tes hommeségaux.Est-cemerveillesi l'égalitéestréclaméecommetegrandbesoindel'époque1

!t fautqu'unpeuplefournisseà larecompositiondeson

aristocratie.Quandcella-cimanquedeshautesvertus,et

celui-là,desélémentsaveclesquelsollessefont,lanation

tend sa<!n.

Page 318: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

302 L)VttETftO!SJ)5HB.

)

SansêtreprophètepourseprononcersurtaFrance,on

peutprédirequ'encetétatnouspérissons.!<fautque,remontantlecoursd'unsMcîeaà la nage,sabourgeoisies'ennoblisse,etqu'àsontoursanoblessesesanctifie.

nes'agitptusseulementde l'épée;le territoireest

(ormeil nes'agitplusseulementderichesses,lecapitalestfondé.Nil'épéenilarichessenesulrirontà fonderla

nouvellearistocratie.Cequinousmanquepourvivre,c'est

!avertu.t)n'yaura-plusd'autrearistocratiequelaSainteté.

CHAPITREVI.

Dela secondenoblesse,oudela bourgeoisie.

C'estlanoblessequiafondâtesnations/C'estellequidanslemondenouveau,aconduitcesracesfortesqui,surunsoldepuisplusdequatremilleansbarbare,ont

étevelessooétesmodernes.Cesanggénéreuxde Japhet,conduitparsesph's

noblesrejetons,a'donnéà l'Europeune civilisation

commen'enavaitpasencorevulemonde.

Partoutcespeuples,quigermaientà l'envisouscette

noblesseinsigne,en ontépaissile rameau.Le tronc

immenseprenaitsasèvedansl'Eglise;ça)-cefuttaque

lagrâcedu Christ,rencontrantle sangaudacieux,pro-duisittantdemerveillesMaisl'arbrepuissantacruqu'il

existaitpar lui-même,il a retiresa plusgrosseracine

dusol.Les<!eurssonttombées,leshautestigesontséché,

Page 319: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

L'AtUSTOCRATtE. 303

et le tronctà cetteheure,ressemblea unarbremort.

Lemals'est faità lapousséedelasecondenoblesse.Dansl'histoired'unenation,unefoisla doctrineet leterritoirefondés,la valeurconsisteà lecultiveret à

répandrela vertu.Alorslecapitalseforme,touteunesecondenoblessenaitdecettenouvellevertu.Cequidans

la racen'avaitpasdes l'abordsurgi,percealorspluslentoment

Cettesecondenoblessevautrarementla première;cheznousdumoins.Ettesortsuccessivementdupeupleparle travail,parlavertusecondaire.Lapremièreen

sortitspontanémentpart'béroïsme,parlivertuprime-sautière.Letravailmènepluslentementà l'héroïsme,

quiconsistedansunpluscompletdésintéressement.La

générositépuiséesurleschampsdebataitto,s'allieplus

rapidementauxvertusélevéesde la Foi,queleshabi-

tudesdeprévoyancepuiséesdanslecommerce.

C'estàcettesecondenoblessequenostempsontété

suspendus.Ellen'apointfaitlesecondpas.Cependantt'échetteétaitfaite.Quandlespèresontfixé

uncapitaletélevéunefortune,de manièrequ'iln'yait

plusqu'àprendre,c'estpourquelesfilsn'aientplusqu'~

s'occuperdeleurâmeoudesintérêtsdel'esprit.'foutefortunedoitdevenirlasourcede ladistincte.

Quandle painestacquis,c'estalorsqu'onvoitcequevaut,cequepeut.faireuneâme.Lesarmes,la pensée,lacharité,lasaintetéprésententaussitôtleursvoiesaux

famillesqui,parla modérationdanslesjouissances,se

sontsoulovêesau-dessusde la foule.L'hommenepeuts'arrêter.S'ilrentredansla fortune,il y pourrit.Les

vertusquil'ontconduitlà,luifontvoirencoreplushaut;ets'i)neprendpasdelàsonélan,ilretombepartacheté

auprèsdeceluiqu'ila quittésurleseuitdupeuple.

Page 320: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

30~ i.t<RE TftetSt&Mt.

Cettesecondectassanese<ormepointpourmangerdavantage,moispourglorifierl'humanité.Onnes'ctevo

quepourscdévoueret)quoiquemanière,suivantune)oisublimedontonparleratoutà i'heMre.Lesclassesnesortentdu peuplequopourlui venirspirituellementcoaide.

Autrement,quoi bon!o peuplecontinoerait-.))àoffrirletravailpourconcouriraucapitalquitorachète?Si Htommenept'otttaitpasdola solidarité,liquoibonvivreensociété?

Laissezseréjouirdesafortuneceluiquil'aimmédia-tementacquise,il n'ensaitpasdavantage.Maistoutefortunequi n'amenépasaprtselle uu renoncement,périra.Etainsitoutecfusseforméequise metà vivre

pourelle,périra.

CHAPITREVII.

Cequinout!r<Mted'aristocrutie,e(Aquoionla reconnalt.

Notrearistocratiesecomposeencoreencemoment,d'abordduC!e)'go,avecsesordresrotigieuxetsesessaimsbcnisdesoeursdoctot'itc;ensuite,desmembresde lanoblesserestésftdotcsà laFoi,auxprincipesd'honneur,auxsentimentsdecharité;enfin,desmembresdetahoar-

geoisievcrtacusoqui,(tanst'armuo,ta magistrature,Je

commerce,refoulantle scepticismeet la cupidité,ont

continuélavraietraditiondolaFranco,conservéta reli-

gioo,tesprincipeset tesgrandssentiments.

Page 321: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

t'AtttSTOCKATttS. ~06

.Ià- r. v·n .1 t..A cetteheure,telleestla forcequiédifieicipurlu

tumiere,etlà partesexempleset partacharité.Cette

forceacontrecttelerestedoshommes,victimesdoscepti-cisme,abusésparteslois,trainéspartouteslesorreursatteléesal'orgueildolaRévolution.Unetolloaristocratie,briséedanspresquetoussesdroitset tivreoà la mal-

veittancc,est cependantla seulepuissanceaujourd'huiquitravaillepourt'ordro.Toutlerestetravailleets'or"

ganisopourledésordre.

Voici&quoise reconnaitparminousl'aristocratie

Enpremierlieu,ellen'estpasambitieusedesbiensetdeshonneursd'autrui,maisdesonhonneurseulement.

Ensecondtien,ellen'estpaségoïste.Lesâmesa sanc-

tit!er,lapatrieàdéfendre,lajusticeà rendre,uneéglisea relever,tebienpublicà seconder,desmueursdélicatesà répandre,en un mot, l'accomplissementdesuaots

devoirs,tavoientaccourirlapremière.Entroisièmelieu,elleestbrave;braveet nonindus-

trielle,spéculativeoumarchande.Avecpeuoubeaucoup,soncaractèreestaussilarge,sonambitionaussilégère,soncoeuraussisouventouvertau vraimalheur.

Enfin,ctfcserapprochedelaSitiotetc.Lahautonobtesse

sereconnaita t'abscncoréellede l'orgueil.L'orgueildoceluiquis'ctevovientde fuibiessod'esprit,commela

dureté,dofaiblessedecœur.

Lenobleestundéfenseurde laFoi.Protecteurnédes

familles,ilestl'objetdurespectdesmèreset teconten-

tementdesvieillards.AmoinsquesonRoinet'appefto,ilcultivesonchampil acquiertt'honorabititcet nonta

popularité.Bref,il consacresa'vieà la glorificationdese3pria-

Page 322: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

NOC UYRETMtatÈN&.

cipes,à J'élévationdola France,etnonàsonélévation

propre.Avantla corruptiondeta Cour,la noblessevivait

militairement,patriarcalementet agricolement,soumet-

tantà taculturete solconquisparsespères.Avantla

corruptiondetaNoblesse,labourgeoisievivaitmodeste-

ment,commercialementethonnêtement,servantd'union

entrel'ordreagricoleet l'ordreindustriel.Avantlacor-

ruptiondela Bourgeoisie,lepeuplevivaitjoyeusement,laborieusementetéconomiquement,recueillantducapital

pourpénétrerparsesservicesdanslaclassebourgeoise,et delàdanslaclasseplusetevëe.

Toutbourgeoisn'estqu'unhommedu peuplequia

économisé;toutnoblen'estqu'unbourgeoisquis'est

honoré.Oui,touts'élèveparla vertu,et toutretombe

parlevice.Soyonscequenousétions,Iopeuplerede-

viendracequ'ilétait.L'orgueitnousa renversésdes-

cendudanslepeuple,ilentraineralanation.

CHAPITREVIII.

DttttfeideaaatieHt.

La noblessea sa loi,labourgeoisiea sa io<,et Je

peuplea saloi.Lanoblessequimanqueàsaloiretombedanslabouf~

geoisie.Labourgeoisiequimanqueàsaloiretombedans

iepeuple.Lepeuplequimanqueàsatoiretombedansie

despotisme.

Page 323: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

t/OUSTOCRATtf!. 307

Quandlanoblesse,labourgeoisiee~tepeupleàlafois

manquentaleurtoi,toutretourneàlabarbarie.Cesloisdesnationsdériventdesconditionsdol'âme,

c'est-à-diredesmoyensparlesquelsellese formepourDieu.tty a uneordonnancedivinesurlaterre,quin'est

quel'applicationdel'ordonnanceangélique.Onn'apointsuffisammentvuquecemonde,moralementet politique-ment,estpournouspréparerà l'autre.

IIya desrangsdansla Société,parcequ'ily a des

rangsdanslesâmes.Cesrangssontle fruitdumérite,l'échelledenotreperfection.

Onnesauraitdétruirecesrangssanso)!acerlalibertéet l'humanitéelle-même.

Uneâme,distinguéedansunrangoùsavertudépenddel'obéissance,deviendraitcommuneetploieraitsoust'or-

gueitsi elleonsortaitpar desmoyensartificiels.Les

moyensparlesquelss'élèventles nationset se formentlesrangs,appartiennentà unesublimetoi,qu'ilfaut

cependantentrevoir.

CHAPITREIX.

Laloidunationsn'estquelaloidelafowMtioodes&m«.

Poursatisfaireà laloi.desCieux,l'âmes'et&vosardeux

étages,la personnalitéet l'amour.L'hommemonteau

premierdecesdegrés,quiestla force,pourarriverau

second,quiestl'amour,etquiintroduitdanslasainteté.

Lesnations,etlesclassesauseindesnations,fontcomme

lesâmes.

Page 324: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

SU8 LtVUETMjtS~aE.tLesvertusdelabourgeoisiesontplusparticulièrement

tesvertusdela personautite)otravail,ta prévoyanceet lafrugatite.Icit'ameacquierttaforce.Aussicequidistinguelabourgeoisie,c'estlacréationdocapital.

Lesvertusdo lanoblessesontplusparticulièrementles vertusdot'amour.Icit'amoépanchesesdons ta

justice,la bravoureet ledcsintercssefncot.Aussi,co

qui distinguelanoblesse,c'estle désintéressementoul'honneur.

Lepeuplemontealabourgeoisie;labourgeoisiemonteà lanoblesselanoblessemonteensuiteàtaSainteté,carit netai restequ'unpasà faire.L'expériencea montré

quela nobtcsses'estalimentéedes famillesdistinguées

produitesparlabourgeoisie;etque,proportionnellement,te plusgrandnombredesreligieux,des saintset des

hérossortaitdesâmesproduitesparta noblesse.Ou

moins,Dieutestienttaplusprèspourtessouleveret

lescueillir.

Enfin,lesvertusdu peupleparticipentdesvertusdesdeuxautresctasscsmaisontesvoitserestreindrea

mesurequ'cllessontd'unordreptusetevc.Domanière

quelavertuquetepeuplepossèdelemieux,estcelledu

travail,tandisqu'ila onpeumoinsdetempérance,etuu

peumoinsencorededésintéressementoud'honneur.

A mesurequele pcuptoarriveauxpremièresvertus,

quitiennentatapersonnalite,t'or'treéconomique,répon-dantparseslois,l'introduitdanslaclassebourgeoise.

Età mesurequelabourgeoisiearriveauxvertussupé-rieures,quitiennentà t'amour,iaconsidération,t'ctevant

dansi'esumedeshommes,laplaceparmilanoblesse.

Icila tigeatraverselesobstacles,ellepeuts'éleverpluslibrementdansle sublime.Lesgrandesfamittess'etei-

Page 325: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

f-'A~tOCHAttË. 309

t.tXtxç. ~o

gnentordinairementdansla sainteté;ta fleura passédanstesCieux,

Unenationestainsitoutevivante.Sanscesseit s~efaitdesbourgeoisetdesnobles;sanscesseils'endétait,quiretombentdanslapeuple',par le seulaccomplissementdesloiséconomiques,autrementdit desfoisdelavertu.

Quelquefois,duseindupeuple,surgittoutàcoupunnobléouunsaint,uneâmequid'unseultraitfranchiralesvertusdola personnalitéet cellesde t'amour.Etceciprouvecequel'hommepeutfaire..Maista masseva pardegrésla Sociétén'estquecettemarchedel'ensemble.

Ceuxquisontau-dessusattirentlesrangsau-dessous.Toutestesctassess'étayentet s'entr'aident!esuneslesautres.Desquecelledu haut vientà chanceler,lemouvementd'ascensioncesse tout pencheet tombeverslebas.

Lesâmesétantpersonnellementlibres,toujoursil enestquis'étevent,toujoursil en est quiretombent.LaSociétén'estquele moyende lesaidertoutesà lafois.

La,chacunetrouvesonniveauetsonlevieràcôtéd'elle;là,chacunemonteparsavertu,et l'anvoitainsitout'un

peuplegravirlamagnifiqueéchelledelaHiérarchie.Sitoutlepeuplesecroitnoble,ilestperdu,parcequ'il

amanquét'écheton.C'estcequ'onappellelaDémocratie.

(<)topeuplett'M<~M'MMatttreeh'Mceuxquianjou)~'h))itecompo-MMt,demainserontmonlésplushaut.EtunepartdoceuxquiformentM-jourd'buil'aristocratie,demainretomberontdanstepeuple.

t)«)scetonrhi))ondetmérite)quiconstituehSociété,iMhunnoM<!)'aof!<'nt,etteaclossesrestent.

Page 326: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

310 t.tVhRtROtatÈME.

CHAPITREX.

DetatMoMCHttie.

ït yadansnotremanièred'aborderlesquestionspoli-tiquesquoiquechosederadicalementfaux,quivientdu

pointdevueoùnousmetlaRévolution.L'hommes'estmisàlaplacede Dieui!a asorpéles

motsquiexprimenttesvéritéséternettes;il a sanctifié

ceuxquicouvrentsespassions.Aujourd'hui,celuiquiarrivesurlelangagetesyeuxfermes,glisseàl'erreur.

Lesmotsontleurétoite,aditM.Guizot.Demandeza

l'époquecequ'estladémocratie.Elleadebellesréponsesc'estlegouvernementdupeuple,c'est-à-diredetasociété

elle-même,c'est-à-diredetous. Maisl'époquen'a pasfait lemonde,celui-civivaitavantelle.Et il vivaiten

proieà cetteluttedubiencontrelemal,quiestlegrand

fait,au dedans,de notrenature,et, audehors,denotre

histoire.

Cettelutten'est,depuislecommencementdumonde,

quecettedel'orgueilcontrelajustice,autrementdit,de

l'hommecontreta loi deDieu;et cettelutteremplitte

temps.Quandtajusticeprévaut,ellemaintientetconduit

le monde;et quandl'orgueils'amoncelle,il menacede

l'inonder.Decetorgueitamassépartessièclesnaitladémocratie.

C'estle cri dugrandnombre,restéan bas,contreun

plus petitnombrequetechristianismeest parvenuà

Page 327: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

t'AtttSfOCRAft)!. 3~

placerplushaut.LadémocraUesortduprincipedela

souverainetépersonnelle.L'orguoMamènete retourà

laloidela matière,à ta puissancedolamasse,à la

gravitation.Danstoutel'antiquité,la démocratiefat considérée

commelegrandpérildela Société.C'estene<!ett'acte

parlequel,laissanttoutécroulersa civilisation,une

nationrevientà l'étatdefoule.

Donosjours,oùleshommesse sontemparésdes

expressionsduchristianisme,ona présentétadémocratie

commel'idéaldetaSociété.

Assurémentlechristianismeestvenupoarle grand

nombre,puisqu'ilestvenupour tous.Maisil entend

affranchirle grandnombreparlemérite,parlavertu,etnonpardesdroitsfactices.Tous,aureste,sonttoiu

d'abdiquepdevantluileurorgueil et te malsubsiste

commedurantl'antiquité.Et toujoursceuxquisontle

plusprèsdubiensontobligésde maintenirla Société

aumilieude ta masse,quitendconstammentilrentrer

dansl'étatsauvage.Lechristianismeestjustementparvenuà accroitreles

classesctevées,etàdiminuercomparativementtesbasses

classes,onlepeuple.Sontriompheestencela.11est

loinde faireprévaloirladémocratie.L'antiquitél'aug-mentaitparl'esclavage;parseslumières,léchristianisnM'

laréduittouslesjours'.Enétendantlavertu,ilaaccrulepérimètreducapital

souslapopulation.Il aconséquemmentdiminuéd'autant

lepeuple,c'cst-a-dire,cettepartiedetapopulationqaeta

vertun'apuamenerencoreàfondersouselleducapital.

i<)Leehrhtiani'moapportelemoyend'éleverh foistotMleshomuttt,maistousu'ttMe))tentpMsesdon*

Page 328: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

3i8 t.!VM TR01SÎËME.

· A~cr 1. ln A.tl"hl'it.-nMn.I:A ninoi.Nnnlwnw nuAtter &ladémocratie,c'estrentreraupointdedépart,détruirel'opérationdessiècles,démolirla progrèsob-tonu pa bienlepeuplen'estpas!opeuple,la démo-

cratiela démocratie,et il n'existeplusd'idéesni de

languefrançaise'.LepeupleestprécisémentcettepartiedelaSociétéqui

n'estpasfaite.C'estcetteportiond'hommesquiestencoreà t'ctatde nature,etquechaquejourlacivilisationtra-

vailleàconquérirpourJaSociété.Etvouloirquelepeuplerègne1lenommersouverain1

t'appeler,toi,à sesauver,à noussauver!Commencez

pardonnerdupainàvotresouverain.Lesiectequiafaitsapenséedeladémocratieconnaitra

laterriblescience;car,commeleveutDescartes,ila fait

tabtorasedanssaraison.Dieuveuillequecenesoitpastablerasedanssonexistence.

CHAPITREXI.

Ceqa'MMncela Démocratie.

Ceaestpoint,commeiedisentavecrésignationde

fortes têtes, ta marche inévitabledu Temps qui a conduit

(t) Hn'ya pr~cMmentqtt'Mpérilà éviter,c'estladémocratie.

Lacivilisationestunotourquis'élèvesurh!bordd'ungouffM.Elleenlève

avec elleles naturesrebelles,quiemploientpourtomat la aetenMotle

captta)qu'ellerecueillepourexister.Chezles m&:hant8,le levierde lu

perversitépeutcrottreenromondulevierdelaperfectionchMlesbons.

f.cpeupleMtlàplusparticulièrementen MMMismgedo notrechoie.

Page 329: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

t.'AtUMOCMTtt. M3

àtadémocratie.C'est!amarchedenotreorgueilque)exv))t*sièclea raitumé,qu'ila nourriet rendumaitredenous.

Lemaln'ariend'inévitaMo,oucemondeneseraitpasàDieu.Letempsestledomainedu révocable;danssamarche,lessociétéss'élèventavecgloire,ouredescendentà leurdémocratie,selonquelavertuétévetesclasseson

queleviceteslaisseretomber;selonque(taconscienceou

quelemoiconduitl'homme.Ladémocratieestsi peuta marcheinévitabledes

temps,quesilesaristocratiesrentraientdanstavertu,onverraitlafoulebaisserdenouveaulefrontsouslebaptêmedel'exemple,et.tadémocratiedisparaitrecommeunsoutue.

Maisnousnevoulonspasnoussauverparla vertu.Nousvoulonsqu'ontrouveungouvernementtoutexprèspourcela,outellechosequine coûtequede l'argent.Quantà nouscoûternous-mêmes,à coûtertesacrificedumoi,onverraitla vertuporternotresalutqu'ondétour-neraitlesyeuxpourtechercheraitteurstVoitapourquoinouspérissons,L'hommeneseperdqueparcequ'ilneveutpassesauver.

Remarquerons.nousquelaprogressiondetoutesnoscau-sesdedécadencevaenraisonduprogrèsdémocratique?2

D'abord,parcettesimpleraison,quetouteaugmentationdefausselibertén'estqu'uneaugmentationdumal.Atten-dons-nousà trouver,dansl'hommedelachute,tesdouxtiersau mal,unseulau bien.Etendrete pouvoirdel'hommesansétendreceluide la Foi, c'estenvoyerl'hommeàsaruine.

croitmntouseMttreiSMntselonquelamorateacerottou restreintsurMMuempire,etNK-tM(autdetoutenvahirquandunesociéténemériteptMd'exister.

Page 330: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

!~4 t-tVHBTK&tat~WB.

NoMSenportonslapreuveécritesurnous:socst'Em-

pire,unbudgetdehuitcentsmillions;souslaRestaura-

tion,de sept;sousLouis-Philippe,de quatorze;sous

Février,de dix~sept)C'estplusde troiscentsmillions

parrévolution,quinousprouventqu'àchaqueélandé-

mocratiqueil fauttroiscentsmillionsde plus pourmaintenirleshommesenSociété.

Lebudgetd'unenationc'estjustecequelevicelui coûte ce qu'iten coûtede policepourle sur-

veiller,de tribunauxpourle punir,et d'arméepours'engarantir.Et lejouroùtevicecoûteà unenationautantqueproduitsa vertu,elleestuneproiepourses

ennemis..Ladémocratie,c'estteretourdel'homme.Dèsqu'il

entredanssathéoriedesdroits,laterrenelepeutconte-nir Adamvoulutledroitd'êtresemblablea Dieu1Pour

s'ctabiir,!aCivilisationn'aétéoccupéequ'asubstituersanscesseledevoiraumoi.

S'ilestvraiquelesdroitspaissentl'emportersurles

devoirs,quelaloidivinedoivesuccombersoust'homme,

quet'etatde naturefinisseparétouuerlacivilisation,la

démocratienousannoncelafindestemps..entouscasceluidelanation.

VoicicequiHtillusionparcequelechristianismeestvenurachetertousleshommes,ona cruqu'ilsétaienttousuniformémentréparés.Onanmquetous,égalementbons,étaientarrivésautncmeniveausocial1C'estlathèse

funestedesespritsabusésparunchristianismedémocra-

tiqueetsocial.t)(Mitctairqu'unesociétédechrétiensparfaitsapparait

commeunedémocratie.Maisalors,précisemfnt,il n'y*vauraitplusdedémocratie,puisqu'iln'yauraitplusde

Page 331: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

t.'ÀfttSTÛCttAttt!. ~8

peuple ta vertaplaceraitda capitalsoastoutesles

familles1.

Acetteheare,!oshommeitquisonten quelquesorteenfoncésdansla Chute,veulentcommettrecontrela

Sociétéle péchéd'AdamcontreDiea.S'ilssontplustort!quevous,ils vousdévoreront,et voilàtoutela

démocratie1

CHAPITRE XII.

Delérectiond'unpeuple.W

Lesnationsserontselon'leurloi,ouellesnoserontpas.Orcetteloiconsiste,dansl'ensemble,àsuivrela même

voiede porfectionquelessaints.

L'hommetraversesessensetsonmoiavantd'atteindreandévouementouà l'amour.Ainsitouteunemultitude

restepriseauxdiversdegrésde'ta chair:elleconstitueunepremièreclasse,laquellecherchesonmodcteenceux

quicommencentà!adépasser.Unosccondotnuhitudegravitlesdiversdegrésdelaprudenceetdel'esprit ellecon-

stitueuneautreclasselaquelleaspireversl'honneurde

la classequibrilleau-dessusd'elle.Enun,unephatange

fi)Lexvm'SiMaarenduimpossiblet'av~nementdebdémocratieréelleet)e){itime.Cellequ'onveutproduiretrtiB~tteuttnt(«)-dMlois,rttmtnerxlesnatioDSaupointoùlacivilisationlesaprises,etd'o&e)totêta-outet~asigMod'~ineparhtforcedesaristocraties.CertM.onnadéf"ndpasCMdernièresdaae)MMtorts,onuefaitMeontmireque)'<MA.mer.MHm)tdfnto'r<t)i''«ernitlaf)ci')n)''ti0))<!n<)t'.

Page 332: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

3t6 t.tVRETMt&t&Mt!

t~tnenalita <'nmnne<!n<taamft!))n«mn~n~ttmnnnpluspetite,composéedesmeilleurs,pénètreunpeuptnsavantdanstaphaseoù,lesbiensétantdonnés,ils'agitd'enuseravecunesprittoutd'honneuretdedétachement.

Maisdèsqueles meilleurs,~wt, rentrentdansleur

moi;ils retombentdansla secondeclasse.Dèsquetes

hommesdelasecondeclasserentrentdansleursens,ils

retombentdanslafoule,etilyaaffaissementdelanation.LaSociétén'estqu'uneëchetteplacéecontrelasaintoté.

Restonsdanslesréalités

L'hommequiconservesa santéet quitravaille,est

l'ébauched'unsaint.Caril porteenluidesorganesquelevicepouvaitoupourraitconsommer.Cepremierdegréde renoncementle rendadmissibleau banquetsocial. i'L'hommequipossèdeuncapitalauprèsdolui,a faitle

secondpasdanslechemindusacrifice.Carcecapitalse

composedejouissancesquesonespritousoncorpsn'ont <

pointvouluseprocurer.Coplusgranddegrédarenonce-mentt'ëtevedanslerangsocial.nfin si t'ame,visantà [

Dieu,continuesonascension,portantlafrugatitcaumilieu

de ta richesse,offrantsonmoi,et saviemême,neseréservantquel'honneurdoconserverducapitaletlebeau

droitdefairelebien,elles'élèveauxpremiersrangs,elleabordetessommetsoùrésidelasaintetés.– Quepeutàcelaladémocratie?..Peut-ellefairequotousleshommes

deviennentsaintsata foisetinstantanément?Répand-ellesubitementdanslafoutel'espritd'humilité,dedevoir,de

tempéranceetd'abnégation?i'

(t) Cettedémarcationn'eatJamaisrigoureuse.Chezlepeuple,tout bon

pèredofamilleréunit lafoistesvertusdehtbourgeoisie,p.)f<&<)économie,cellesdelanoblesse,parMprobitéetpm')'NeMtnpha<tonn&'.t MiVMiMM,mUncatk-sdesxaixts,parsa piétéet pur<)!aqu'ilinspireAeenf)b.fout-êtreest-il)ui-mëmeunsent parsonamour,mMMtoiiMio))etsonhumilité.

Page 333: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

L'AtUSfOCKATfE; 317

HNatnfMtMc'attnnttftnn tttiMvf<M)antDemême,si !'aristocraties'adonneau luxe,voulant

jouirde la richesseselonlesinstinctsqu'ellea puisés

plusbas;si ellesemetà consommertoutcequedeman-

dentlescapriceset lesbesoins,elleramènepeuà peusonniveauversceluidelafouteets'enattirele mépris.Lepeuple,quin'estpasungrandsaint,seconnaîtmer-

veilleusementensaints.Sansmérite,il jugeéminemment

dumérite;démoralisé,iljugedesmoeursdelaclassequileconduit.C'estlàsoninstinctdeconservation1

Lepeupleestunchaosvivant,maisoùs'agitenttoutes

seslois.Plongédansl'iniquité,il condamneraceuxqu'itvoitatteintsd'unseulvice.Dépourvudemérite,ilécrasera

lesclassesquil'aurontperdu.Lepeupleestcefonddela

ChutequeleChristianismes'appliquesurtoutà sauver.

Quandlepeupleestentrédanslemal,quanditsouffre,'

quandilcrie,quandilmaudit,ilfautporterlesyeuxsur

nous1Lepeuplen'estquelamatièrede la perfection;a nousdelaluiimprimert

Ornouslaluiimprimerons,souspeinede disparaitreavecluidanslaConquête.Lesnationsexisterontselon

leurloi,ouellesn'existerontpas.

CHAPITRE XIII.

Oetatoidesfamitte!

Peud'hommesveulentméditerlesventessuivantes.Le

sièclenes'arracherapointàsonerreurpolitiquequ'ilne

lesait!ui-mémaapprofondies.

Page 334: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

nvttzmotst~m!. R,

Onacruquelesloisdel'héréditén'atteignaientquelesfortunes.EllesMmontrentjusquedanslesang,jusquedanst'amo.Lalibertéportesesfruits;mais,nepouvanttoutacheverdansunindividu,ellelesd6posedanslarace.C'estde làquepartenttesdescendants;etc'esttaquerésidele principemerveilleuxd'unprogrèsparmiteshommes.L'envien'a vu partoutquelehasard.On acruconstruirelespeuplesavecdesconstitutions.Lespeuplesnesontconstruitsquede famillesvivantes,quicroissentlà suivantlesmémosrégiesquelesnationsauseindugenrehumain.

Nepouvantexposeran telfaitenquelquespages,neparcouronsquelessommets.

Laduréedesfamillesestenraisondeleurvertu.Par-toutoùsubsisteunefamille,c'estqu'onellelasommedubient'aemportédoquelquechosesurlasommedumal.Sagrandeursemesureaudegrédontcelle-làdépassecelle.ci.SurlegoufTredessottisescontemporaines,noustiendronssuspenduceprincipedesfamillesLËOTfMtTËtEesQUIEXISTE.Oùcequin'estpastrouvera-t-illestitresdesonexistence?2

Lesfamillessontunes.L'impntabititén'estdiviséesurlesdiversindividusquepourleurmieuxappliquerlesbénéucesde la réversibilité.Lesang,ce trésorprofonddespropriétésdolarace,estchezleshommesunsym-boledesliensquilesretiennentparl'esprit.

Il n'enestpasuniquementle symbole,it en estlecanal.L'hommerésidedansledomained'unorganismeductile,quis'étend,sefertiliseous'appauvritparlacon-duitedel'esprit.C'estt'âmequicomposelesang;ellequifondeà lalonguela naturedesorganes.Cetteloine

s'appliquequeparla famille.C'estparcequ'onveut

Page 335: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

t'AtU~oCtAtf~§te 3i91.J!I&-

immédiatementlatroavorsurl'individuqa'onn'a pointsatareconnattre.

Lesfamillessont,unesparl'honneur,parlesdestinées,

parta fortune,par lesmérites,parle sang.Ellessont

unesparlaracinequ'ellesontenDieuetparleurfruc-

tificationchezleshommes.Cesontlà cesimmenseset

précieusesplantesdontla Sociétésecompose,dontelle

est!esol,dontelleprotègelaprécieusecroissance.

Lesfamillesfinissentde plusieursmanièrespardes

justes,pardeshommesdegénie,oubienpar ladégéné-ration.Dansiesdegréscomprisentrecesdeuxextrêmes,ellesformenttoutelahiérarchiesocialesoit qu'ellesse

débattentencoreaasoindupeuple,soitqa'eMess'élèvent

aveclesaristocraties.

L'Mtatd'âmed'unefamilletendperpétuellementà ta

constituercequ'elleest,physiologiquement,économique-

ment,etcivilement'.Au-dessousdenousilyadegrandesloisqu'onignore.Cependantsurcesloisrouletoutela

pratiquedecemondeet sercgtenttoustesjugementsde

Dieu.LaSociétéqu'onvoitsortd'unordredefondations

invisibles.Cequiarriveà la surfacecroitdusolignorédu mérite.

(t) CeMntimeotdeh MtMftfiM,quia <Msi nUteà nwnMMr.Motait

dtUMtouteslesfamillesavanthtMve)utio)tceaontlesid~esdtmooratiquMduuatoutesloetamillesavantlaitévolutiou;cesoatieaidéeadémocratiques

quit'ootafhiMi.Si~MvéritésMtecooMJNent&teaffavorableinaueocasur

t'ame,onpeutvoircombiencetto-ctattaqueentni-m~meForgaeitetmotive

partoMtt'homUMe.QMe~ueélevéequeMitla positiond'un homme,iln'a

plusde raisonpourjugersavaleurIndividuelleau~fieure&cellede e~

subordonnés.Touteademeuranteonvoincodeeeoaptitudeà remplirla

p)mheutefonction,ilnepeutsavoirjutqa'&quelpoiotj)nedoitpMcette

aptitudeauxrichessesde Mraceet deMtmdttion.mosparlerdesetît'h

merveilleuxde la eit&cet C'«tpourquoitouthomme)'e<temcousdeece

obligéde M tenirdansM fonctioncommeà nn poste le M))<'emin,'ur

<M)ntrône,lepMprieMM,&iabarrièredeMaetM)))p.

Page 336: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

?0 HVMETHOtStËNJR.

Lalogiquematérialistea constammentniélapaissancedetavertuet lasociétédesâmes;niéleurmériteetleurprogrèsdevantDieu.L'inegaHtesocialeluia paruunedérisionaussinesa!t'et!ocommentexpliquercemonde.

CHAPITRE XIV.

CafMtûresdesfamilles.

C'estle propredela Révolutiondé mëconnaitrolavaleurdesfaits.Illégitimedanssasource,faussedanssesprincipes,richesurtoutenimpostures,ellevientnierlalégitimitédescausesquiperpétuentetdéveloppentlesfamillesNée deschimères,ellen'ajamaispuserèndre

compted'unseulfait.Lesracessontfillesdeleursoeuvres.Ellessontlecanal

du mériteet de la reversibititéchezleshommes.Lamoindrefamilleadesracinesaussiprofondes,aussiloin-tainesqu'unenation.

C'estlatempérancequimetdel'espritdanslesfamilles:et c'estlachastetéquiy produitcetteélévationdessen-

timents,cettedélicatessedechevaleriequirehausse!esMaisonsd'uneauréolede génieoud'honorabilité.!) est

rare,lorsqu'une.famillea conservédelacontinencepen-dantplusieursgénérations,qu'ellen'arrivepasà nousdonnerdessaints.

QuandDieubénitunefamille,ilsait,pardesalliances,fairearriversuccessivementdanssonsanglesfacultésdontellea besoin.Lesfemmesvertueusess'y rendent

Page 337: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

-t/AtUSTOCRAT!)!. â~T

commeles aŒuentsdansun neuverégulier.Le vicearrêteau contrairebienvitetesfamillesquirefusent.touslesdonsdoDieu.Là saintetécouronneet souventporteauCielcellesdonttouslesrameauxontdonneleursfruitssurlaterre.

Lesconditionsphysiologiquesindispensablesàangrandhommenesuffisentpaspourledéterminer.Silafamillequi,parcertainesvertus,a amasséla richessede sangdontse nourritlaplantecérébrale,n'a pointrecueilli,parl'éloignementde l'orgueil,unsuNsanttrésordebonsensetd'élévation,elleneproduitqu'unhommeapte,etriendeplus.

L'hommelettrésansconditionsd'honorabilitéestsou-ventdangereux.!t formeunecastedéclasséedanslemondeet tres-diuiciteàgouverner.Lesclassesmoyennesamènentàleursurfaceunegrandequantitédecessujets,jusqu'àcequel'orgueiletlepeudevertutesfassentren"treret disparaitredansle peuple.Heureusement,ellesproduisenten mémotempsleshommeschezlesquelslos

avantagesducceurdépassentceuxdel'esprit;cesontleshonnêtesgensparminous.

Les révolutions sortent des hommes qui, dans l'esprit,ont de la force et rien de plus. Sieyès remarquait quec'étaient tes boursiers qui faisaient la Révolution. Ne sou-

levons pas d'application sur le présent, parce qu'il ne faut

nommer personne'. Los natures inférieures ne sont pas

· (t)L'expérienceeneetjounmtihre.Pfenm!auhMMdun indMdadanste

peuple,donnez-tn~uMgrandeinstructioniitMroire;vousen ferMun

<naMUe)M,sivouan'avezpasehoMlafamille.CecimontretoutolaMee~edela conduitetenueaut~fou.N'etevMpastropeequiest bt)9!lesenfantitatturebsonta craindre.il fautlaisserlesfamilless'élevernaturellement,prendreettee-meme~teurrangdaMlemonde,ona aumoinsicilesgaran-tiMqueDieuétablitpourleurélévation.

Page 338: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

!??3tl~ HvRETRO<S!ËMB.L--a- t » 1 -ta.tesplusà craindre,iln'ya chezellesqu'arrêtde déve-

loppement.La perversitéconsisteà tomberd'anétat

sapërieur.L'hommedegénieestunproduitméritépartesaïeax.

Danstoutgrandpatrimoine,lafoulenevoitqu'unfruitdu hasard;l'économistemesoresentlestravauxet lessoinsinnombrablesquerecèleun telcapital.Lefatquiconsidèreungrandhomme,lecroitunfruitdohasard;lesageadmireseultesinnombrablesvertusquiontamenécerejetondanslafamille.

Avosyeuxtoutestfruitduhasard,ettoutexciteenvousunejalousieterrible.Enréalitétoutestlefruitdu

méritesouslestendresetpaternellesloisdeDieu.Rangs,fortunes,tempéraments,expressionmcmeduvisage,toutestforméet toutdérivedelaconduitetenuepart'ame.Labeauté,quirevêtiratoujoursdudondebonaccueil

celuiqui !aporte,la beauté,à jamaispriséepar tes

hommes,estcommelasignatureduméritedelarace.

Faisons!obien,et inquiétons-nousmoinsdelamanière

dontDieuenconduitl'administration.Lescepticismevient

d'aveuglerl'homme;et, danssonmanquedegénie,il

voudraitrefaireunmondequiparaitrenverséàsesyeux

'<)Parl'irréligion,leshomme:ontperdulaMiMt)4Mpointqu'ilsuccusentDieudet'aripiaedel'inhgalitédeecondiliongl~uurnines.(Jeltaorï-accusentDieudeCongiMdet'iatgaUM<tMeoo<titicMbamaicea.G-tteofi-((ioeesteoem-n~Htet.ïbapp~ttenth tibertéavecHdoXitrie,et!beDrécusent<m~tttteseffet!*t

Page 339: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

L'AtttSTOCttATtR. 3M

CHAPITRE XV.

Pro~resBiottdMhmtMet.

Touthommeest l'additiondesa race.Souventil ladéptoieparsapersonne,quelquefoisil laromptsurtui.Ona parléduhasardde la naissancec'estbienlemotd'unsièclequiplaçaitsa détianceenDieu En histoirenaturellerencontre-t-onduhasard?voit-onlosfamillessemcter,lesespècesseconfondre?plantez-vousdemao-vaisplantspouravoirdebonsraisins?

Voilàonpèred'instinctsgrossiers,l'enfantvoussemblelaidetpeudoué;voiciunpèrehonnêteetsobre,l'enfantparaitdouédephysionomieet d'esprit.Danslesfamillesinsensiblesdesplantes,Dieumaintiendraitsi strictementlespropriétésqu'aprèsmilleansl'observateurlesreconnait

identiques,et,danslafamittevivantede l'hommé,itneconserveraitpointlespropriétésàmesurequ'ellesy sont

acquises?..Qu'onapeureOëchi!1Leméritedol'individuseprenddu pointdedépart;

maislafamillerecomposetoutcequ'aproduitle passé.L'individuestpourlemérite,lafamillepourleprogrèsquefontteshommes.Nosvertus,nosvices,le flotdenoseffortset do nospropensionsversentleursgermesdanslacoupedusang.Chaquegénérationse transmettoutentière.

Lalibertéa toujoursa fairele cheminqu'ellen'apas

Page 340: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

324 ~ÏVRBTttOïST&HE.

~'t F~t~' ·_ M*encorefait. Qu'onignored'oùviennentteschoses1 les

parentsont desenfantsqui ressemblentau fonddeieureœar.

Lesdegrésquefranchissentintérieurementlesfamillessontbientôtcaractérisespar leursdegréséconomiquesetleursdiversesprofessions.Telvice,telorgueilmettraunobstacleéternelà lacroissancedetellefamille,commeau

triomphedo telleraceau milieudesantrespeuples.Lesdegrésquefranchissentlesfamittesoffrentautant

d'épreuvesoùellespeuventêtrearrêtées.Lésparentsquicherchentle bien-êtreet l'égoïsmepourleursenfants,ne leurtrouverontni le Paradis,nitagrandeuren cemonde.

Il fauttoujoursunpeuplusd'âmepours'éleverd'un

pointplushaut.Atoutinstantt'orgueitfaitéciaterdesfamilles,et lesrejetteaupointd'oùellesétaientparties.Tellefamillea faitdeséconomiesmaiselleachèteun

tropvastechamp,veutaugmentersa tableouéloignersesfilsde la peine,et retombeau vraipointohelleenétait.

Lebien-êtreest le piègequiattendlesfamillesausortirdnpeuple,et lesy faitpresquetoutesretomber.De

même,l'honneurestl'épreuvequilesattendausortirdelabourgeoisie,pourentrerdanslanoblesse.Onnes'élève

quesaintement.Lesfamillesqui restenten hautsontcellesqui,prisesautotal,ontlemieuxconservélescon-ditionsdot'étévationvéritable.Etcependant1.

Silesloiséconomiquesne suivaientpaspasà paslesfamillespourtesrameneréternettementau pointd'oùilfautqu'ellesrecommencent,si certainseffortssuffisaient

pourétablirftesfortunesetéleverdesfamilles,lamassedesêtresorgueilleuxinonderaitbienautrementlesaris-

Page 341: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

t.fMft.

L'ARtSTOCRATtB. 32S

ivUtsattooseraittmMssiMe.it vauraitdutocraties.Lacivilisationseraitimpossible,il y auraitdupeuplepurjusquedanslatêtedesnattons

Hâterlosfamittesparlesmoyensextérieurs(t'instruc-tionoul'industrie)h'estpasd'unefortepolitique.Lesfa-millesneredescendentdéjàquotroppromptement,pourquecesoientd'autresforcesqu'unehéréditairevertuquilessoulèvent.Toutcequis'élèveavecteseBOrtsdel'or-gueilretomberaavecfracas.

Lasourcedesfamillescommunesest.dansla faciliteaveclaquelleonpeutfonderde la richesse.Le faitestfrappantdanslesvillesde comntorco.Là s'eteventdegrandesfortunes,maispeude grandesfamilles.Troisgénérationsauplusdétruisentledernierrejeton.

Toutcecapitalfictifdontnousavonsparléa faituneémissionconsidérablede cessortesdofamilles. Onverraleurdurée.Enoutre,cesontellesquiébranlerontlesEtats.

it fautquelesdifficultéset tesvertusaientctecons-tantespendantplusieursgénérations,fortifiantet lesangetl'éducation,pourproduirecequ'onappelleunefamilledistinguée.Lechênemetdeuxsièclesà croître,peud'annéessufBsentauxboisblancs.

f<)C<ttcequiarrivedeBMJOOMparlefaitdet'agiotageet J'uMMteo.-.M))CMgMede)'it)())MtrieetdefeonxMrMftMM.

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?? HVME TROtSf&ME.

t

CHAPITREXVI.

J~e'~itédesttUtgt.

Suriasurfaced'unroyaumn,c'esttafortunequidonneendcf!nitive,etautantqu'i))cfaut,tetia~cd<'sfamilles.Nousnedisonspasdesindividus,maisdest~mittcs.

Ona vainementcherchea détournersurce pointtobonsens(lupeupleil n'acossé<tcrattacherlaconsidé-rationàlafortune,surtouta fa fortuneséculaire.L'ob-

jccoontiréedesh':rf)agcsne faitnueconfirmerlarèglo.D'abord,onn'hcritoquedosafamlle;ensuite,h vertuaveclaquelleonconservedu capi~ttoutforméestplusgrandeqoecelleaveclaquelleon)oproduit,ot duresteellola contient.Le travailestunevertuquiempruntequelquechosealavigueurducorps;lamodérationdanslesjouissancesvienttoutenpleindot'ànte.

Quftntauxdisproportionsqu'établitquelquefois!afor-tuneauseind'unmenteega!oud'unemêmeclasse,ellessontau-delàco~ponsccsparj'ttonorabititeparticulière,quiest identiqueaucapiCtt,etsur Jaquettese trompesi peulepeuple,qu'onlevoittoujoursattribuerobstiné-mentilcertainesfamillesunefortunesupérieureàcelle

qu'ellesont.

Enfin,quantauxfortunesrapidesdontcesiectcseulafournit'exempte,toutes cesfortunesdontona vula

quotitéjurera\cct'honorabitttedupossesseur,attendez

Page 343: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

t.'A)~Tt)CMTtE. 327

'? dut~thps!isar?&~htnts,sur!o~hdatcartesopérationsdutethps!sur ? enfants,surtefohdatcartut'-mcmc,tousverrez~aeeomptirta toi.Chosequ'onoublie1iln'ya pasdo fortunestabtosansûnoprivationquelquepart.

Danslesmainsdola famillequiM songequ'àcon-tentertoussosbesoins(sebo<<}pMpMtnsttnctdu

peuple),!afortuneonle sangsedissout.Unefortopartdola Boorg~omon'agagn6dela fortunequepourla

pcn!rc.Acettehcaro,laptopttrtdesfam!)<MdesHberaox,a

l'exceptiondocellesoùlesfemmesontconscrvolapietéet Je&vertusdol'intérieursonta peuprèsruittccs.Ettouteslos~miuesnobtt'squi,cédantauxbesoinsdet'a«!'bitionetdu)uxc,ontimitecesfamilles,en echanj~antdcsvateursterritorialescontredesvateursindustriettcsa

gro~intérêts,setrouventdansle mêmecaset dispa-raîtrontavecelles.

Lasoti'titodesfortunesdeFranco,voyons-lebienest

aujourd'huionproportiondelavertudes<an)iHcsquite~

po~edent.Cetterévolutionachevée,on noverradebout

quocioquiestrestedanstordre.

Comprend-onmaintenantpourquoil'anciennetéest la

gloiredesfamillesRépétonsbienhautquotouslesrangssonttt''gitimcsquetes tamittcfioccupenten général,qu'onl'ignoreouqu'ontevoie,ta placequoleurontdonnéeleursvertus.Onsuittoutcoqu'onpeutobjecter;car voitàcentansqu'ona vuteschosesantrement.Qu'onrctMchissoa cespropositions,avantdevouloiryrépondre.

!<:ivientleplusgrandsecretqueje sache:Logeniynaitd'uneprofondeconfianceenDieu..

Lescepticismesortd'unmanquedegéniedanstes

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328 UVKETROtStËMB.

n~ineinaa nn nlena In nnnnnnlinn aa mnnaalpnncmesoa dansta conceptiondu monde Quandd'insttMctonnecomprendpasquecetteCr~attonestansmerveilledeDieu,onnedevraitpasparler..

CHAPITREXVÎI.

)) fautquetoutenationt'ennobtiMe.

it fautquetoutenations'ennoblisse,bientoinde se

démocratiser,c'est-à-diredésedémoraliser,commeonle

voudraitaujourd'hui.Maisil fautquela noblesserestenoble,versantà tout

instantl'exemplesurla nation.JIne fautpointqu'elleredeviennecommelepeupleensesmeurs,ainsiqueta

faitlanoblessedeFrancelejouroùellequittal'épéeet

futinftdéteataFoi*.

C'est parce que te peuple est peuple qu'it faut se garder

de le faire régner. S'il était nobre, au moins en partie, il

(tj LescepticismeaaHd'uneIngratitudenaturelleenversDieu.Lespeu-

pteade)<tterresontteeephee}surtMdiveradégradet'iogratitudehumaine:

c'estcequ'onregardecommelesdiversesreligions.

Ahxi,lespmtestaob,aupointdevuedelareeccoaiMaaeo,MatM-deMou:

des eatuotiquea,trouvantmoins&tendM))<)mnM({e&Dte))!les(nahome-

taos,au-deotouedesptote~tacteet de même,en descendantlerestede

t'echetta.

(2)<. Commoteclergé,ditM.deChateaubriand,laMobteMedoitte tnNer

ànosiMtitHtiompourappor(erdao9ta Sociéténouvellelatraditiondet'aacien

))oooe<tr,ladêttcateMedMsentiments,laméprisdeta fortune,ledMtM-

reMemeutpersonnel,h foidessermenb,et cetteCdetitôquiestlavertudis-

tiMctiMd'ungentilhomme.

Page 345: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

t.'AtttStOCBAftiE. 329

diminueraitd'autantt étenduedelaclasseinférieurepouraccrottrecettede laclasseélevée.Laperfectiond'une,nationconsisteàrestreindrepeuà peulepeuple.

Cheznous,on proclameunesociétédémocratique,c'est-à-direqu'onvoudraitmettrela tèteenbaset les

piedseni'air.Cesdeuxmotsresteronttesplussignificatifsde cesièclede ridiculetoémoireSociétédémocratique,signifielittéralementsociétérenverséeàterre.

Maisil fautbienquelepeuplesecroiemaitre,quandit

nevoitplusdesupérieurs!Ufautbienqu'ilseporteen

tête,quandseschefsontpasséderrièretui1

Quand!epeupleestenanarchie,quienaccuserez-vous?

Quandletonneausedémolit,la fauten'enestpasaux

douves,maisauxcerctesquisontpourris.Nebalancezpasà accuserlaBourgeoisiedela continuitédesmauxdu

pays.Ellea prissonessorparlaRévo!ntion,etaujour-d'huic'estellequientretientl'essordelaRévolution.Son

scepticisme,sesexemples,ontjetéle peupledansl'état

oùit est.

Lespeuplesnesontjamaisconstituésqueparundouble

enseignementceluidoladoctrineetceluidol'exemple.LeClergéoffretadoctrine,l'aristocratierépandl'exemple.QuandleClergéestseulà enseigner,saparoletombe,s'émousseetmeurt.Pointd'Aristocratie,ptusdecoutu-

mes,plusdenations.

SileClergéneparvientpasà releverenaristocratiela

noblesseet labourgeoisie,lepeuplefrançaisestperdu.N'étantpasde lui-mêmeenmesuredefournirà tempsunesecondenoblesseparlavertu,il resteraitdansl'état

d'unpeupleexposéàunenouvelleconquêtepourremon-

terensociété..

Napoléon,ramenantleschampsdebataille,fitaussitôt

Page 346: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

?9 t-tV~T~Ot~BM~.Mt<*)f~!f ~)<t n~tt~t~t nn~ n~~t~ee~ tt~~t~tt~ A.

Mf~trditpMjMoqoenobte~nopyc!)o.A"j<mrd'bj~.tp

C!er~aura-t-ftsurnouscq.poMvotr?Qu'onyrct!cct)i~or

nouspouvonscoe~ronottssaavcr. Avantttqrctircf!es<!o!!o~(tuf)ftaata~tettesdQrn!crs.pct)p)csdota~t'~code!a(erre,tKeuaUc~dledormoracte(tudorn!ofttomn~qde.bonocvolonté.

GÏÏAPÏTRE XVMI

Dela pMmi~reArmKxraOe.

LeCtergeostla prcmiÉroet la plusnnbtoaristocratied'unpeuplec'e~tsonaristocratiespirituelle.C'estcetted'OMdécantentlesautres.

Quandl'aristocratietemporels'en séparepartesmœurs,part'cspDt,parle cœur,cttcs'abaisse,elleserompt, elleseperd.

C'estppur()M<la noblesse,bienquedoptushautttgnage,s'estdotouttempsdisttngoccparunehautedéférencepourteCierge.Labourgeoise,aucontraire,no

'seseraitfaitconnaitroqueparsoiméprispourlui.

Depuis)omoindremairefaisantoppositionaucurédosa commune,jusqu'auprofesseuren luttecontreson

cvcquc,et au.gouvcrnotncnttraitantdbnMitroa ctorcavecl'Eglise,partout(aHjur~caisiûauraitmontréenccta

sonpeudententeà dirigeruocnation.Cepeud'ententevenaitdesonpeuderespect,t/or-

gueilabaisseet abrutitpromptementt'homme.LaBour-geoisiene putjataaissouMrirprèsd'cllounesupériorité

Page 347: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

L'Mtsto~ÂYrË. 33t

j *«. tt. j-quinefûtpasnoodesccus.Ëttcnosupportaitcettedm

mérite,cettedelascietMe,quilasuivait,qu'enlablessant

usamanière.1

Ortapremièreconrlitionpourquola Bourgeoisiese

retevo,c'ostque,renonçantà sonscepticismeet&satriste

présomption,c)!orendesonâmea t'Egtisoet offreson

coourauClergé.Suivra-t-cttol'exemplesublimequ'adonnési long-

tempslanoblesse?Auretourdotantdocombats,ctinco-

lantodesesmuntficcnccsàlamaisonde Dieu,rehaussée

parlagloiroet lesdignitésde t'Ëtat,chezquitedédain

dupauvreouvrierevangetiquopouvait-ilplusaisément

naitroqu'auprèsdocetteftttodesaïeux?et chezquincantnoinss'~ovaplusgrandcerespectsacré,quidésor-

maislacouvrirad'undaisdorespectetd'honneurjusquedanslessièclesfmurs!1

Quis'estcruledroitderavira t'Egtiscla libertédo

posscttcr,lalibertéd'agir,la libertédoparler,la liberté

d'enseigner,etdeprcn'irccestiho'tuspoursoi?. Non,

jamaislanoblessenos'estdonnetedroitd'enseigneraux

nations.

Quan'tla Bourgeoisieouvrira-t-ellotosyeux?II lui

scmbtHit.n'avoiraulrochoseil faire,qu'àsurveilleretà

paralyserlesmembresdocette'pauvreetsainteËgtiso.

Or,etten'aautrechoseà fjircqu'àlaservirdotoutson

cccur,detoutesonâme,detoutessesforces..siottoveut

subsisterencore..

Notreavenirdépendduconcoursde moeurs,d'espritetd'actesquela Bourgeoisieprêteraau Clergé,puis-

qu'cttogar'teseulctespouvoirsd'unearistocratie.

Quela Bourgeoisieviennesejoindreà lanoblesse,et

quetoutesdeuxaillents'unirmaintenantauCtcrgcpour

Page 348: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

3~ HVMTRO~tÈME.~<~–<~t~–t( ttFT!étayerla Francequis'~crouteCeseraituneprouvequelaBourgeoisieperdsonorgueil,etquetoutesdeux

gagnentlaFo. –Et,d'ic!à dtx~na,onpeut'répondredecepeuple.

CHAPITREXtX.

DaCtwgt.

Deuxsentimentsmaitrisentl'homme,lapaternitéetJ'amour.

Oùest l'hommequidonneraitsesenfantspouruntrône?Et,pourlagloire,a ditunefemmequipouvaitenjuger,<?plushauttriomphedelapersonnalitéhumaine,qu'est-elleàcôtédet'amour?

Or, plusde quatre-vingtmillehommes,en France,renoncentà lajoiederevivreéternellementdansk Cielavecramechoisied'amoursur laterre;plusdequatre-vingtmillehommesrenoncentau bonheurd'Abraham,comptantauseinde taGloirelesâmesqu'iladonnéesà Dieu1

Quesontlesévénementsdecemonde? letempslesemporte.Maisun telsacrifie,quitraverset'utcrnitc,tarait tel, qu'onne sauraitplusle comprendre,sif'EcntMren'avaitdit: tt.ssutVEKTL'AGN~uPARTOUTOUIl.VA'

`

() '<:t)teu<)h)t~M,dHMintJeat.,UMvoi~ui tMxuttioCM;cet:Mix6Mtcommelesoadep)u<MnraharpMtoach~pardMjoueMM.fit!)<'

Page 349: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

t-'ARtSTOCRATtt! 33~Unpoètemeditunjour,nonsansquelquetristesse:

DansteCietonperdralanature;voilàdesarbresquejeae verraiplus Aussitôtmonespritse portasurceshommesquicèdenticilaprérogativeinoaîo,exclusivementdonnéeà l'homme,de retrouversespropresenfantsdanst'Innai.Mapenséechercheraitavecterreurune

compensation,sije nesavaisquemonespritn'apasici-bassamesure.Maisvoiciceluiqui,pourassureràsesfrèresles'bienfaitsde'la véritéet dela vie,quittelamaisondesonpère,part,oubliesoncceurprosternez-vousdevantt'nommedoJésus-Christ!

CHAPITRE XX.

LeclergéenFrance.

Etd'abordnousne parlonsqueduCierge.Ence

moment,t'Ëgiise,estcommelesoleil malheurà quinelavoitpaslMaisunfaitquenulne'conteste,c'estquelesquatre-vingtmilleprêtresde Francesont,à toutprendre,tesquatre-vingtmillehommeslesplusparfaits,lescoeurslesplusnobles,lescitoyenslesplusutilesquerenfermecepays.

'-hectaientMnnneancantiqMnouvea'),et peMoauenepouvaitc)t0ttt''rceeanUqttequeceuxquiM sontpointMuiU~,parcequ'ilasontvie)t!s.CStfOXT<))XQttM)VB!)Tt'ANSBAOfA~TeCTou IL11 ih ont <Untchet~()'cotMleshommespourêtre)MprémicesoBTertM~Meo. b

~~CM/y~Mt/eMt')<Jean,chap.<t.

Page 350: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

334 t.tVRE TROtSTÈHE.

Quettovertun'ont-ilspisprofessée?Qucttevêt'it~n'dnt-ilspasdite?Qut'tmaln'ont-ilspasattaque?

Onestlarevotutionqu'ilsontamenéo,ouo'itlamiscroqu'ilsontpro~uito;et, sanseux,oùenseraientettcsl'unoetl'autre?ttsuffitquet'crrcursoustoussesnoms,quelavicesousto~tc~sesformes,sesoutientcomfocu'pourquol'onsachecoq~(')!jsont1

Pourconnaîtrel'importanceet ladignitéduC!ergc,voyMteshommesquil'attaquent!11acontre!u!toutestespassionsqu'ilcondamne.Dolàvousavezlenombredesesennemis.

Ccfuiquin'appartientpasa lavertaestconstammenttravaitteparsa conscience.Pourlui,il estdurqu'unedoctrinevienneencoreen doublerlescrisaudehors,etajouterau tourmentsecretquesanscesseil espère <ctouf!cr.Cetter:)gccontrede3hommesp!)isib)es,qu'on iinepouvaitexpliquer,vientuniquementdelà.Loscorn- cbatsdet'hommocontret'Elisesontunesuitedescom-batsqu'illivreà saconsnenco;etsa haineduprutre uestpnraisondeladouteurquiluivientduremords.

11yauneautreremarqueàfaire cesontprécisément <ceuxàquimanque!avertuquinovoudraitjntpointrcftc-chirquelesprêtressontdeshommes.Sont-cetescoursvertueux,som-cotessaints,quilesaccusent?

Onnopourraitaccuserlesprêtresquedetropdecon-descendanceenversnous.!t fautsongerquete Ctergcesttoujoursquelquepeuvictimedonosmœursetdenoshabitudesd'esprit,car lacharitéleconduitdanstoutestesrégionsqui pourraientse soustrairea sa lumière.

L'Eglisea desprincespourparierauxprinces,descvc.

qaespourparierauxgrands,desprctrcsséculierspoursemeterauxriches,etdosimplescurésserapprochantdu

Page 351: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

tt'Aï~ STOMATEE. 3HN't-'t L < t

pauvre~cmanièrea lesoulagerparleursexemplosett~'ursbict)<aits.Dem~mo,ctteeutses pitres danste

sicctc,pattantscience,letlres,commerce,presseet libertéavecnous,quincntcn'tionsqnocetangage.Caraufond,ellenbhorrctoutcequinouséloignedeDieu.

Etudiant,depuisdcu<siècles,losidées<)onotreesprit,afind'y pt'nt'-tt'cr,cmjtrunt:tntm~nto,pournouspartor,lalangage.quiattiraitt'a<hnirationdeshonmcSt)cCter~es'esttrouvesanslesavoirànotrepointdovuedumon!e.H a pu mêmeréduiresa sciencesi vasteen abrègesandcset étudierlarhotoriquo,quand i!vitquelavcr!td

p!aisaitmoinsquelesornctncntsdu!ang~go.Des:cemomentseprépara)a grandecatastrophe;car

0!):passadotouscôh''s~sanss'enapercevoir,dupointdov.uedivinaupointdovuedel'hommo.

Lesvéritésapposespir )ochristianistnesemblèrent.alorscontracterùnosyeuxquetq'tcchosedohux,et teserreursqu'ilavaitrenverséesprirentunaspect<Jcvérité.

ttaiR~'o!ution.dc~cejour,ctaitfon.tced.tns)osesprits..mtos'emparaitdenosfacuttosetnolivraitauxenseigne..montsduchristianismequ'unhommeentièrementhostifo.

Metttodcs,phi)osop))ie,sciences,érudition,tittcraturc,

peinture,musirluo,a~hitc~urom<jm'lesptaecsétaient

pt'isospirl'ennemi.Si bienque,toutengardantintactesijs frontierejdolaFui,)oCtefgcsetrouvaunjouranmilieud'unroyaumevide.

L'dtbrtde votracalomnievint atorsto bannirdu

peuple,.et.vosfaussessciences,dol'opinion.Puis,voyant'sonpouvoirs'éloigner,vouspoussiez~tantdecrissurses

empiétements,quesa réservenaturelle,autantquevoshonnêteslois,t'ontécartedotoutesparts.Maintenantdo

toutespartsvouscroutez.

Page 352: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

33~ t.tVRBTttOtStÉMB.

CHAPITREXXI.

Deuxeffol-tsà solliciterduClaro.

Sil'onavaitledroitderéclamerdenouveauxeffortsdeceluiquidéjàs'honorepartantdesacrifices,ilestdeuxavisqu'onoseraitprésenterauclergé.

Lepremierseraitd'ôter,sifairesepouvait,lesAbrégésdesséminaires,de manièreà lesremplacer,tantôtparlaSommedesaintThomas,et tantôtparlesgrandsetradieuxtravauxdesPères.

Letempsmanque,le mondecroate,onsehâted'en- tvoyerdetouscotésdesouvriersquilesoutiennentetl'on ea recoursauxAbrégés.Parmalheurt'~<~ produitsurl'espritdesjeuneslévites,uneuetanalogueà eetuides~<MtM~deBaccntauréatsurla générationprésente. tIlmetenjeulamémoire,maissansreproduiretapensée.Ilneferanivivrenigrandirunesprit.

Aussivoit-onlesOrdresreligieuxetquelquesprêtres<

séculiersrentreravecardeurdansl'étudedelathéologiediteschotastiqae.L'espritpuiselàcesidéessublimesquiimprimentuneianàl'esprit.tt trouvelàcespointsdevuemagiquesquisontautantdesourcesdelumièrepouréclairertoutl'horizon.Lesnaloresphilosophiquesexcop-t:onnettementdouéespeuventseuleséchapperà t'em-

prcintedumédiocre,dontt'Abrégéfrapperatouteintet-ligence. Mais,dirale clergé,il metfaudraitlestrois

Page 353: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

!/ARtSTOCKAftE. 337

chosesqueje o'aiplus le temps,lesvocationset les'

ressources.– Letempsapproche,letempss'avanceoùcestrois

chosesvousreviendront.L'Abrègene seraplusalors

qu'unlivredeclassificationoaqu'unesortedesommaireoffertà lamémoire.Lesconclusionssutnsentà trans-

mettrelevrai,maisnonà déployerl'esprit.L'enthou-siasmeestaussiutileà lavéritéqu'alapratique,Il faut

opposeraujourd'huicetteflammeà lafuried'orgueilquimeutta penséeactuelle.Lavéritésansla lumièreest

commeuneéclipsedesoleil.Lefeusacrés'éteint,l'ad-

mirations'évanouit,l'espritva toujoursenbaissant,et

l'onvoits'onacerl'unedesdeuxgrandesmarquesdu

prêtrecatholique.importeenoutreau clergédeconnaitre~<'<MM-

miepolitique;sinonpourl'enseigner,dumoinspouren

êtreinformé.LeClergédoitenfinsavoirquec'estlui

quioréelarichesseenEurope,etqu'ilenporteenréatité

lasubstance.C'estlefaitcapitaldelacivilisationcomme

il n'yauraitpasde productionsansquelecapitalsoit

uniau travail,pasdecapitalsansmoralité,et pasde

moralitésansliclergé,c'estduclergéquesortlaRichesse.

Enpremierlieu l'espritdelaRenaissanceoudel'Uni-

versité,apénétrédanslesséminaires.Ony donnetrop

d'importanceàlarhétorique,auxdépensdelasimplicitéducour,quiestt'éioquencemémo;et l'ondevraitré-

serverpourlahauteThéotogieunepartdotempscon-

sacreauxmathémathiques.Sansdoute,la manièrede

parlertoucheplusl'auditeurqueleschosesmêmesqu'onluidit.L'avocat,leprédicateuret le publiciste,s'itsem-

pruntentlelangagedujour,nes'aperçoiventpointqu'ilsdisenttoustroislamêmechose!1Laissez-vousdonctraiter

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388 t.~xetM~tËMB.

dobarbaresparceuxquiIosont.Quandon àla ver!t6divine,onpossMeta véritéscioutiliquoettavéritétitte-ra!retL'Antiquitéfournitde bonsmodeh's;maislesvôtresMsontpointtouslà.Lesplusgrandssontchezvous.danscessaintsquechérissentvosctpurs.

Ensecondtieu:il nefautpasqu'unmembreduCtcrgoignoreta mcrwittoqu'ilapporteence monde,savoir,uneSociétésansesclavesL'EconomiquedévoileraCofait,ce faitquela divineloiproduittoustesjoursparsesmo~stesmoins Docttaqucvertucardinatoq.t'itaassiseennosmoeurs,dechaquetoimoralequ'ila fondéeennotreesprit,leCtergoverralefruitcorrespondantquise présentesur la terre.Or,t'hommoconpruoJmieuxsesiott-rctsq'tolesidéesmetaptty.iqucs.Quandil verratoutt'outrecronomiquoreposer,pointparpoint,surl'ordredogmatique,il tiendraen hauteconsi.tt'-rittionco('entier.Lareligionneluisembleraplusuneabstraction.Carlepeuplevaterreà terrepoursuivreuneert~nbonsenspratique,depuis.qu'ilnoselaissepluséclairerpartebonsensdivin.

!tverratesvertuséconomiques,commedesofnbres,descendredesvertussacréesqueleDogmeen notreâme.Kon-seutemcntte Clergéparahrafondervisible-mentlaviepratique,commeil t'aréellementfondéeencrCaottaviemystique,maisencoreils'avanceraet por-teradanstavie pubtiqnocepasqu'illui estimpossiblede nopoint~iroaujourd'hui.Qu'illaissetoutepoll-tique,qu'ilsehâtedemonterptushautprendrel'empire.

Par la ditcctionéconomique,c'est-à-direchrétienne,qu'ilimprimeraitànospropresmmurs,Hticraitlesinté-rêtsmate)ietsauxintérêtsmoraur,queta faussesfM'Mfoabienparmalheursépares,tt nenoustaisssraitpasla

Page 355: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

t'ANtSTOCKATtE. ~39

mpfcidopouvoircivilet politique,devenu!oseulini-HateMf,et, aMe~M<aoycn&dontil dispose,pn~ià toutpcfJrcpoursauvercequirestedonous.

CHAPITREXXII.

L'ordreéconomiqueaepeutMdiriger<MtteCteM

LeClergén'a-t.i)pastroprespeclélalibertéhumaineenrestantdans)ochampdota morale,pourlaisserles

conséquencescivileset politiquesà t'hommo?Sansdon:cenluiprescrivantlebien,illuia dittoutceq't'j)levaitlui dire )obiensuffit!)nousconduireauCielennousf~antpasseroùilfautsurlaterre.

Mais)cClergédoits'apcrecvoit'qu'onestsi ineapibtodotirersansluilesconséquences,qu'onrevientprccipi-tamcntaupagaoistnepourconsulterh chair.Unoi.Mevientchaquefoisquel'onouvreunlivred'économiepoli-tiquec'estqu'ilimporteau Ocrgcde connaitre,non

d'aprèslesabroges,maisd'âpresleshommesdegumoquienontsuccessivementpctairolesgrandspoints,cettescfencoinouïe,pluspleineencorodesmerveillesduChris-tianismequelesscienceshistoriqueselles-mômest

QueleClergédécouvreenfinretenduedusagloire1Qu'ifsachoquesi l'Europeluidoitsonexistence,ses!umieres,sesarts,seshôpitaux,sesmonuments,sosco!-

fcgcs,sonagriculture,la plupartd6sesvilles,dosesroutes,dosesponts,desesartsetmétiers,dosesloiscivileset crimiuetics,dosapolitique,desesgouverne-

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340 (.tVttE'r«(nst~ME.

monts,parcequ'elleluidoitsaverte qu'itsache,dis-je,qu'elleluidoitpositivementlepaindontellesenourrit1

Qu'ellecompte,cettevieilleterred'Europe,lespopulationsqueportemaintenantsoncapital,pois,qu'elleserappellelechiffrequesesquatremilleansn'avaientencorepudé-

passerau tempsde CésarQuela religiondémontreà

l'hommegrossierdenosjours,combiensesintérêtsencemondedépendentdesesintérêtsdansl'autreMaist'Egti-sediraceschoseslejouroùellelejugeraconvenable..

L'individuauquelnospauvresSaint-Simoniensavaientdonnelenomde père,écrivitcetteidée,qu'ilfautluilaisserrendreà sa manière« Je btamoun desplus»grandsfilsdel'Eglise,égaréselonmoi,d'avoirvoulufaireentrer<'J~~ dansle mondeparlebasseule-

ment;tandisqa'i!fauttairefeM~w MMMt~<&!Me l'Eglise,avecordre,appelantd'abordlespremiersdu

»monde,ensuitelesderniers,pourmodifier,s'il y a

iiea,cetordredumondedansl'Eglisemême.L'Eglise» nes'estpascontentéedeconseiller.auma!trel'amélio-

rationdet'esciave,ellelui a conseillédel'affranchir.a L'e~'aMcA~cMM~étaituneconditionde!'améuoration»derouvrierantique.»

Alorscetécrivain,ne sachantpasquec'est,aucon-

traire,l'améliorationde l'ouvrierquiétait!aconditiondesono~'OHcAtMMMea~,conseilleàl'Eglisedeprêcherl'association,commeconditionde J'améliorationdel'ou-vriermoderne.Ignoranttoujoursquet'anranchissementdécoulede!a propriété,laquelledécouledelavertu,etnonde l'association,quilasuppose,cetesprittropnaïfsereprésentetoutcequepeutt'Egtise,et lui crieque,«commeauxbaronsféodaux,ottodoitoffrirauxbarons» industrielsle rachatdeleurâmepourloursmillions

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t/ÀR~TOCHAT~. R4t

& tntttUMk ~& t~MMA~tat! 1 )f

x.fttfC.

consacresà t'œuvredel'association1L'EgéeMecon-vertirapastoustesbarons,maisil s'élèveradufonddonosfabriquesempestéeset de nosminesétouMantes

» unconcertdobénédictionspourla bonnemèredu

pauvre,dol'esclavedusièote.Alorscroyez-vousquee nosbourgeoisphilosophes,quenosdiplomatesincré-adatesoseronts'opposerà dessynodes,à desconcilesoùs'agiteraientlesprincipesdecottesociéténouvelle?

Croyez-vousquela foulelibérale,qui aujourd'huirépèteavecM.DupinOr,contenonst'Egtise,elle

Ilveutencorenousenvahir!nes'écrieraitpas:GloireIletplaceà i'EgtiseeUeparleaunomdeDieu,carelle

vientunirlepauvreau riche,!oserviteuraumaitre,tous leshommesentreeux**)»

Hommeobligeant,l'Égliseprêchel'associationdepuisdix-huitsiècles1puisqu'elleprochetavertu,aveclaquellel'hommeproduit,et lacharité,aveclaquelleildécouvreunfrèreentouthomme.Etsicesrêveséconomiquessontà cetteheureimpraticables,c'estquel'hommecessedol'écouter.C'està t'orgueitqu'ilfautvousen prendre;aulieudevouloirquel'Eglise,deviveforce,fasserecon-naîtretousteshommespourbons.

Commeaujourdela Chute,vousvoudriezêtreDieu1vousvoudriezl'immortellevie,sanspasserparlescon-ditionsquiymènent1Maisvousneferezpasunseulpasenéconomiqueavantdel'avoirfaitdansla Foi L'opéeflamboyanteestencoreauxportesd'Eden.

SensibleauxsouvenirsdesPatriarches,rappelantlavoixdesprophètescontrelesvillesde trafic,leClergé

ft)tmpfitu~enKt!i.jmflef't-fcdffS'MCb-S'mettictts.<)!M;t)'tctt~«dMM~fa&M.GHitot.

Page 358: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

LtVHETKOtStËHt:.

sauraflétrirlesjuifsnouveaux,Il sauracondamnerta

cupidité,quiuniversaliselecommerce,etl'industrialisme,quiaffameetpourritlespopulations)Ildiraauxhommesd'aimerleschamps,queDieuleuradonnéspourrecueil-lirletravailetfairecroîtrela familleàjamaissoussabénédiction.Alors,« du fonddesfabriquesempestéesetdesminesétouffantess'etoveraleconcertdontparlelebenevoteécrivain.

CHAPITREXXIII,

L'économiqueest tereversdelaMorale.

Lejouroùle Ctergédivulguerat'économiquo,laFoiserépandradanslafoule,commeparunfteuvedeplus.

Lamoraleprendsasourcedanslamétaphysiqueetelle

trouvesonrésultatdanslapratique.Lamoraleestlenœud

quirelielesdeuxquestionselleremonteparl'ontologiepourtrouversaraisonenDieu,etredescendparl'écono-

1.miquepourretrouversonapplicationsurlaterre.Maislamoralen'estqu'uncommandement.L'homme Il

dontlaconscienceestfaibleetparcimonieuse,veutsavoir

quicommande,etvoirensuitelerésultat.Lapratiqueest

pourluila pierrede touchedet'InEai.Voilàpourquoilegénieet lebonsensse rencontrent.L'économiqueest aunepreuvedeDieuparexpérience. <

Lebonsens,c'estlegénieprisd'enbas;et legénie.c'estlebonsensprisd'enhaut,prisducôtédoDieu.

Quandteshommespèchentparle cœar,ilestrarequ'ils

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j/A)H8TbCRÂT<B,

a ~t <)a uMû ttat ~~n!n f~tt c~Mnf<t nn nx~tsoient dans le

pointde vue du

génie. Qu'on songe on qucl

<}tat te xvm" siècle a laisse les peuples.

LeClergésauraremarqufrqu'ausortirdumoyen-âge,cemondeindustriel,cemondedeJuifsoud'agioteursdanslequelnoussommesaujourd'hui,s'estformémalgréluietendehorsdelasociétéchrétienne.Lechristianismecondamnal'usure,l'amourdu'tuere,lemercantilisme,et

lemondenel'apasécouté1

Non,lebutn'estpasdanslarichesse:ilestdansletra-

vailetlavertuquet'enemploiepourl'obtenir1Larichesse

estunmoyenetcommeunencouragement.Lapreuveen

est,quel'ordreéconomiquene produirajamaistoutes

lesrichessesqu'ilavaitenvue,maisqu'ilauranécessité

dansle mondele travailet la vertu La preuveen

est, quel'hommeenmourantlaissetoutesa richesse,

pourn'emporterquela vertuet lesméritesquil'ont

produite1Dites-lehaut le travailne fut pascréépourles

besoins,maislesbesoinsfurentcrccspourle travail,

pèrede la liberté,pèreduméritede l'homme1Non,ta

vertun'existepaspourlarichesse,maislarichesseafin

quelavertusoit.Lamoralen'estqu'unehauteéconomique.Si laterre

devaitnouséloignerduCiel,Dieunonousyauraitpas

déposes.

Page 360: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

3~ LtVXËTHOtStÈMt:.

CHAPITREXXtV.

LeC)erg6abolirata FatMseéconomique.

Laprospéritéou l'appauvrissementd'unenationestdanslamanièredontellesecomporteavectecapital.Lecapitalestceàquoiilne fautpas toucherc'estcommeFaméauseindel'homme.

Aussi,prenonsgardeauCrédit.LeCréditn'estqu'uneintroductiondelarichessechezcetaiquinel'apasproduite.Lesplusnombreuxscandalessontsortisdesfamillesdontlafortuneprovenaitducrédit.

Voicilemal: ona voulufairefortune;c'est-à-direqu'ona voulu,enjoignantun capitalqu'onn'avaitpasaunfortmincetravail,retirerdecetravailplusdeprofitqu'iln'endoitprocurer.Ainsifaisaientlesbanqueset

l'agiotage.Lestempsde révolutionramènentà latoidoDieu1

cettetoi irréfragabtequi ne permetdo vraisprofitsqu'autravailet à la vertu.En cemoment,tousceuxquin'ontcherchéquela fortunela perdent.L'équilibredivinrétablirasanscesselesloisdel'ordreéconomique.

Ceiui-tàseulquicréeuncapitallepeutconserver,ouceluiquipossèdeunevertuéquivalente.C'estle crédit,c'est-à-direl'extensionducapitalsurceluiquinet'apointcréé,quiamislaFranceoùelleenest.Ceuxquiavaientlecréditnefaisaientqu'exposerlecapitalpourentireruoplusgrosintérêt.Sait-oncombienils'enperddelasorte1

Page 361: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

t,'At)t8TOf!RAT'E. 345

Lomonde,littéralement,sccrooteraitpar le principe

du~gain.DevanttetribunaldeSalomon,cellequin'étaitpoint

mèrenovoulut-ellepasqu'onpartageâtl'enfant?Lecrédit

s'est-iltenua dejustesbornes?Oubliez-vouscequ'ilil

vousdemandeaujourd'huidepartager?.

Enfaisantde tarichessele butdel'économique,ona

produitenFranceunmalsemblablea celuidumercan-

tilismeen Espagne,lorsquecesystèmeréussità prouver

quelarichesseétaitdansl'or.Cheznous,lescupidesont

ditquelarichesseétaitdanslecrédit.Partouslesmoyensonsemita enrecueillir;le lendemaindu34Févrieron

l'avudisparaitro.Laleçonsera-t-ellesuttisante?Désormaislecapitalse

tiendra-t-ilchezlui?Lecréditleconduira-t-iltoujours

parsonaqueducimprudentsurdespointsd'oùilnesdu-

raitrevenir?Lecapital,nédansl'enceintedelavertu,ne

peuthasardersespashorsd'elle.

Nenousétonnonspasderencontrertoujoursla mémo

conséquence,lavertudela trouverauboutdetout.!t

n'yaqu'uncheminpourattora Dieutemonden'enpeutconstruireunautre.

Aunomde notrepropresaint,reconnaissonsque

l'Economiqueestdansuneimpasse,cellemêmequete

xvut"siècleaouvertedevantl'esprithumainLemonde

n'ensortiraqueparuneconceptionnouvelledelarichesse,

laquelleramènerauneconceptionnouvelledelaproduc-tionetdelarecomposition.L'espritdumotconsommation

doitdisparaitredansceluiquiestsonprincipeetsavéri-

lableracine. 1Lapenséepositivementchrétiennefourniraseulocette

nouvciteconception.

Page 362: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

!M6 DVHEfKOtSt&MK.

CHAPÏTREXXV.

ContactduClergéavect'eeptithumMf.

Lameilleureprécautionque puisseprendreleClergé,c'estde se refusertotalementà notreinfluence.Q't'itéviteaussides'incorporernosmanièreslittéraires.Nousavonstravailléà perdresa noblelittérature,d'abordparnotrestylephilosophique,ensuiteparnotrestylepoli-tique,enfinparnotrestyleromancier.Voulantnous

suivre,iln'aréussiqu'àrestersuspenduentrelagrandelittératuredesPèreset lanôtre.

LeClergéaurad'autantplusd'actionsurles hommes

qu'ilseraplusénergiquementlui- mêmeentout,etpourtafondetpourlaforme.

Qu'ilseméfiedesoncontactavecnotreesprit.Les

Françaisontbeaucoupdetalent,maisbeaucoupmoinsdepenséelesimageset la modetiennentunegrandeplacedansleuresprit.Aussiont-ilsfiniparétablirlerègnedelarhétorique,luxeparasite(telapensée.Élevéparminous,etcommenousvictimedelaRenaissance,leClergéavuégalementoscillersonéloquenceentre'l'imageet la

pensée,c'est-à-direqu'ontuia faitperdresonéloquence.Pourmieuxpénétrerjusqu'ànous,quelquesespritssesontavancésjusquedansnotrelangageactuel,quiest bien

t'anti-étoquencemême.Quandle motforcesur l'idée,quandl'imaginationveuttoujourspartiravantlecoeur,

l'espritrebutéfinitparfermerl'oreille.Lastérilitéqui,

Page 363: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

f.'Aht$TbcttA'r)K. H47

nocnotretanfrne.a parujusquedanstadostors,a.frappénotrelangue,a parujusquedansla

chaireetdepuisdeuxcentsansons'accordeà préférerlesprônes,d'oùlarhétoriqueestabsente,à touslesgrandssermons.

Parmilesnationsquisubsistentsansesclaves,lanation

françaiseestcertainementcellequiestattéoleplusavant

dansleluxeet danslavanité.Ledomainedela pensée

est,chezelle,danslemêmeétatqueledomaineécono-

mique.Sansnosdernièresétudesanatomiques,nousnous

trouverionsassurémentlepeupled'Europelepluspauvre

ennotionsscientifiques.Comments'emparermaintenantdelaplacequ'occupe

l'imagination?EnFrance,pourtraiterunequestion,ilfaut

assouvirl'esprit;quiconquen'estpasenivrén'estpoint

convaincu.Aveclameilleuredeslangues,noussommes

devenuslepeupleauquelilestleplusdifficiled'enseigner

lavérité.

Maisl'âmeréservesonméprispourcettefaçond'agir.

Ellesemét:odèsquela penséequilui resten'estpoint

égaleà l'impressionqu'onluia faite.LeClergépeut

doncse défiercomplètementde nosprétendusmoyens

d'éloquence.Qu'ils entienneà la simplicité,quin'est

pourl'espritquetevoisinagedueceur.Lorsquetesesprits

fauxserontprivésde rhétorique,ilneleurresteraplus

rienà dire.

La rhétoriquevientde l'Antiquité,oit l'hommete-

naitlaplaceduvrai.Cheznous,elleestl'artfatigant

d'accableret de tournerde loinla pensée.Elleeut

toujoursuneffetcertainsurlecœur,c'estdelerefroidir.

Aujourd'huielleestla nourricedugrandMensonge,le

sauf-conduitdelaRévolution.

L'éloquenceestdansl'honnéteté.Sereprésente-t'onun

saintétudiantlarhétorique?

Page 364: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

Q)~&~tVt~ET~OtS~M~

CHAPITREXXVI.

LoClergér.p.uMMtlarhétoriqueBonM.~eae.«ttenton«..r.

Commentvoulez-vousque!anaturehumainesoittou-joursdupedumêmeart!(!co1

La rhétoriqueporteavecelleuncaractèrequi acons-tammentbtessolavërite.tt y a unecertainedéloyautédeconscienceàparaitreà pointnomméavecdesexclama-tionsarrachéestantôtà t'ame,tantôtau cceur,quandnil'uneni t'autrcneparlent.Ï) no siedréellementqu'aupaganismoou au mensonge,d'userde semblables'noyons.Consultonsaujourd'huiJesfaits:jamaisplusderhétorique,etjamaismoinsdeconversions.

Voiciungrandpoëte,ungrandtragique;voilàHomère,voi!àSophocle;aulieud'imiterl'hommedanssoncmarotdanssongénéreuxesprit,leslettrésviennentparderrièrepoursurprendresesprocédés.Ils endressentà froidleformulaireetsedisent:Lapenséeserabiensurprisequandnousauronsrecomposédevantelletousleschefs-d'œuvredoi'esprit!f

Vousavezonoffetcomposedespoëmeset dosavan-tesœuvresi)fairedormirdebout.Ayezlecmurbouillantd'Homère,laraisonpassionnéedeSophocle,etvotrestyleenprendralescouleurs.Maispourceci,commepourlereste,ona toujoursvoulupuiserailleursquedanst'âmc.Poury puiseril fauten avoir or c'estta uneques-tiondevertu.

Page 365: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

t.'AntSTOCKATtt!. 349

1- _x.e n_ "t.Cheznous,taphraseadévorel'esprit.Voilàpourquoi,sousdesformeslittéraires,leshommeslespluscommunssontrépanduspartoutonFrance.Partoutoùilyaeuune

phraseà faire,unhommeestvenu.Levides'estmaintenuautourdesâmes,et lalangue,commeunoapitatsurexcité

parlesinventionsducrédit,aétéépuisée,ttn'yapasen

cemomentdelangageplusinfirmequecetuiqu'oncroit

leplusfort,et iln'enrestepasdeplusfortqueceluiqu'oncroitleplussimple,tantnotrelangueaétémacéréesous

lesempreintesdeladéclamation.La rhétoriquea régnédepuistroissiècles,depuisle

retourdol'esprithumain.Lechristianismeaétéd'autant

étouffédanslapenséeetdansl'art.Aprèslexvnt"siècle,lahautelittératuredesPèresdel'Eglises'estentièrement

éteintesousla nôtre.Bossuet,Fénelon,Bourdatoue,et

aprèseuxpersonne.Personnepoursuivre,commeparle

passé,temouvement.desâmesautourdesdogmeschré-

tiens.DosgénieslittérairescommeChâteaubriand,Staëtet

Lamartine,aulieudesuivredeprèslemoyen-âge,n'arri-

ventquetroiscentsplustard. !tssontlespremiersquiaientréagicontrelaRenaissance.

Calculonscequetroissicctesd'élansduccoureussent

apportédanslavoiedusentiment;cequ'oneûtdécouvert

duroyaumedel'invisible,à mesurequele christianisme

nousrapprochaitduCH LemalquelaRenaissanceafait

:)nossociétéschrétiennes,malreligieux,matéconomique,malscientifique,malesthétique,malmystique,est si

grand,quedansunsièclenousneseronspasadistance

suHisantepourlevoir.

Cetamourdufini,dujoli,dupoli,n'aquetropcoïn-

cidecheznousavect'avcnemcntdocettebourgeoisie,quicUe-mémon'aétéquelaRenaissance,auseindosmoeurs.

Page 366: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

),)v)tETHOtSt&MË.~t-j'Cebesoindépravedocequiestpetitadétruitpeuàpeuennouslesensde t'tntiniotla religionn'aptusétéanotreportée.Lesespritsontchavirétousensembledanslapenséehumainel, a

QueleClergéreconnaissesoustoutesses formesle

poisonqu'onluionre.Kosrhéteurssontcequenousavonsde pire on tesvoitdevenirtourà tourapostatsetrévolutionnaires,sicairesetCésars.Leprêtreestprécise.mentl'hommequin'aplusbesoinderhétonque.L'élo-

quenceestentoi d'abord,quantausujet;ensuite,quantà t'étatdosoncceurparrapportausujet.

OùlaBiblea-t-elleapprissarH'ctoriquo?Votreéloquen-ce,c'estvotreprécieuxcteur!1

CHAPITREXXVtt.

CuHtMtdu Clergéavectes nxauM(tela Boo~eoisio.

Lectergévoitbienqu'ildoitéviter,de nosnouvellesmœurs,lamêmeinfluencequedenotrerhétorique.

Lapenséepaïennea comptétccheznousunmondeàsonimage.Onl'appelleeneffetle Monde.L'honneur,lavérité,n'ysontplusl'idoledesceeurs.Cetteidole,c'estlebien-être,devenutegrandbutde t'homme.Onramasse

(i)OnaMn)tM<prugr~d<tMta)itMtature,ttanit<t[)eintu[e.<tamt'a)'-ehittttOM,<)at)ehmusiqueetdanslu()O~K!,lasubttitutiot)det'espritduftuià))tpenséode)')at)t)iL'<t)aeunefoisrenvoyéedej'ortaut,latetigioolieeonscrtndeplacenuthport.

Page 367: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

t/AKtSTOOXADH. SM

autourde soi lescommoditésdelavie,avecplusdo

sécantede consciencequ'onn'entrouvait,autrefois,a

recueillirlesmoyensdegagne)'leCiel.Sortide notre

sang,etsaisidanscesmoeursbourgeoisesquinouscou-

vrentd'unmanteaude plomb,te Clergépourra-t-it

toujoursleuropposer,parlesaustéritésdosa vie,une

réactionsuffisante'? Quandonditqu'unesociétés'écroute,

ilestclairqu'elleentrainotout.

Lasimplecommoditédanslamaisonduprêtrejustifie

leluxedansla maisondesgrands.Lepeuplealorsperd

enlasiennesontlouxmodèlededouleurset d'abnéga-

tion.Ceseraitungrandmalheur,siunjourlepauvre

nepouvaitplusvoiranfrèredanste prêtre,maisplutôt

le frèreduriche.Dèscemomentle peuplen'appartien-

draitplusà l'Eglise.L'hommetoutvicieuxqu'ilest,veutretrouverune

créatureéminenteenceluiquetevœudechastetéélève

tantau-dessusdeshommes.!)veutlàunevertusisupé-

rieure,quelacomparaisondel'envieDese puissefaire

ensoncœur,etque,crimineloubon,il sesentecomme

subjuguéetattendri.Nousnepérissonsqueparceque

nousn'avonsplusassezdesaints.

(<) Sijadist'ÊgiiMfut pauvre.ditM.doChateaubriand.depuisteder-

nieréchelonjMqn'aupremier,c'ostquelaehrMienMth'it indigentecomme

e))e.MaitonneMum't'<:r 'lueleClergéMtdOMea~pauvre'~nd t'opn.

lencecroitsaitautourdelui.t) auntitalorsperdutoute(.-onsidtration.et cer.

taineectuMMdehSeeit~atec ki!ttud)M))il n'auraitpuvi're se fusent

MtMtraMeta MMMtcrMmorale.Quandlesnationte civilisèrent,les

évêquesjouirentdu bienqu'ibavuieotf"itaux hommestb chOKM-

Mntà leurenfaire~core) 1Leurspaloisdevinrentle ~ntredela po)i(eMa

et desarh. ·

Quiluisauraitt!~Mje'd'i)ui.de':e<tnaniet~henuMMee?Leshomme..

sonttombés,ilfautsouventallerchercherleuradmirationjnM;))~terre.Kt,

leurreMembter,c'ettêtreconv~ine')d'erreurAie')Myeux1

Page 368: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

3S3 nvttE-rnotStËMË.

LoClergésimplementhonnêteno laisseraquedosimpies.LeClergévertueuxproduiradeshonnêtesgens.LeClergésaintproduiradescoeursvertueux:Jésus-Christseulproduitdes saints.Logiqueterrible,maisc'estainsi.

II estargentpourle Clergéde prévenirt'argumentgrossierquitoiviendraducôtédela politique.Appeléàreprendreparminousl'empire,onluidiraqu'ilnedésireplusdepuissancequepouravoirplusde richesseetdecommoditésHfaut,s'itveutnoussauver,quesonausté-rité,dèscejour,grandisseenproportiondesonpouvoir!1– Il estfortementa croirequelesmalheursquil'ontfrappé,surtoutcetinénarrablemalheurden'avoirpluslecœurdel'homme,sontvenusdecoqu'it!aissagran-dirsesrichessesetsonbien-êtreen proportiondesonpouvoir.

UfaudraitqueFËgtiseeûttamoitiédesrichessesdelaterre,etqueleClergérestâtpauvre'1

Sur ce dire, appelons deux faits en témoignaged'abord, cette quantité d'Ordres religieux qui, depuisune certaine époque, se formèrent à côtedu clergé séculier

pour reprendre ta vie austère de Jcsus-Christ; ensuite,ce qu'on remarque dons la vie de tous les fondateurs ou

réformateurs d'Ordres, savoir, les obstacles et les difucu)-

tés extrêmes qu'ils rencontrent au début chez leurs con-

(i) Onn'apointm admirerNsse)!,MMcerapport,la viedesJésuileset''eHe~de)oMlesOrdresr<!)it})e))x.Maiei)hut s'otteudreàt'injuriée)1

JI fautéviterlessafearteMintroduitsdansles hnsuN. VutgftiKfaent,direuucurédeCM)[M);ae,o'~tdireunhommequieaitdinert quand,MeontMim,lescuréssontdallsnoscompagnes)MhommescertniaemcaHMp)M<obre<et)MptaeMemptairM.f)titodNitentevermômele prétexteaupeuple,quiagitcomtaetêtenfMt"

Page 369: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

h'AHtSroCKAt'tE. 3S3-?il- _P..frères.Ontrouvamilleraisonspourconsidérercomme

extraordinairesdeshommesqueplustard onreconnait

pourdessaints.Leprêtreattiresurluileregardméchantdel'homme,

désqu'iln'aquelavertudecedernier.L'histoireserap-pe))eoocrido~/bfmepousséen1500. Peut-êtrey eoavait-ilune.àfaireauxmœurssousceprétexte,onsait

jusqu'oùlesdissidenisontvoululaporter1Encetétatdamonde,ilseraitpeut-êtreplusprofitable

decréerdesOrdresde religieuxpénitentset pauvres,

qued'enformerpourl'éloquence.L'éloquencesaisitpourun momentt'imaginationmaisl'exempleportedansle

co6uruneparolequ'onnepeutplusenchassersanscom-

bats..parolefaitecommelacharité;et qui,pénétrantsansréveillerl'orgueil,apporteunbaumesecretà l'âme

mêmeduméchant.

Lesaintexemplerenfermeonluitouslesdonsdela

rhétorique.

CHAPITREXXVIII.

Delasciencedumondeet del'empireduCiero.

Vousparliezsanscesse(lesciencesal'Eglise;pensiez-vousluiteniruntrès-hautlangage?Supposons-lestoules

vraies;mettonsquelegéniesoitducôtéde'l'homme,

tavéritén'ena pasbesoinellenesongequ'àta verta.

Laterrecomptesesgrandshommes,t'Eg!{seluimontre

sessaints1

Page 370: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

).)VKËfftOtSt~ttE;

Etsil'ondisaitquevossciencessonttoutesfausses.dèsquevousne lesrapportezplusàDieu1Sil'ondisait

quetoutecausesecondesetourneversla causepremière,et quevosyeuxlesonttoutesvuesdirigéesverslaterre1

Quepenserde lumièresquipourvousontobscurciteCiel?Est-cedonclà cettevéritéqui va illuminerlaterre?Quoi1le savoirdonneraitau mondeunelonguecompagnied'athées,il aboutiraità l'erreurabsolue!.S'ilestunchemindel'ignorance,c'estassurémentcelui

quiéloignedeDieuetc'estparlàquevousdésiriezvoir

t'Elisepasserà votresuite!

Depuisquevousaveztouchéà la science,le Clergén'a pluspus'enservir.Quelui restait-ildel'homme

aprèsquevousenfuiesobstruétaraison,l'observation,lejugement,lamémoireet l'imagination?LaFoidoit-ellobrilleraucœurd'unautomate?Vousnelaisséespasà l'hommeuneseulefacutté,et c'estdanscetétatquolesjeunesgénérationset lecter~émêmefurentlivrésala

pratiquedelavie.

CombienondoitêtreenadmirationdevantlaFoiqu'asuconserverleClergéMais,bienqu'ilrenfermecequ'ily a deplusdigne,depluséctaire,de plusvertueux,de

pluscharitable,deplusdoux,deplusétevé,depluscon-solantparminous,il esthommecependant.Pouvons-nousêtresubmer~'sdansterreur,sansqu'ilsoitmêmeeffleurépar l'illusion? Commentvivreau milieudeshommes,lesaimer,prendrepartà leurspensées,entrerdansleurproprelangue,ehquoi sortirdeJeorsmoeurs,deleursang,sanspasserparleursémotionsetvoirunpeuavecleursyeux?

Lemondeenvahissaittout;onvoulutfairelapartdufeu.Oncrutqu'onpouvaitsaisirt'amosansavoirlereste

Page 371: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

L'ARUTOCRATtE. :MS

del'homme,lecour et l'imaginationDelà lespetitesméthodeset i'onseignotnenHnsuntsantexctusivemeunirédesclassiques.En présencedesévénements,onrenonça

peut-êtreàsauverla Sociétépoursauverlesindividus

maisla Société,c'estprécisémentiadirectionprisepar

touteslesâmes.Commentlesretireruneàune,si laSociétélesnoie

toutesàlafois?LeClergémeurtà lapeine,etvoitle

Mondetriompher.Parmalheur,ilestinsuffisantdefairelebiendansles

sacrements;Hfauten mêmetempsse h&terdot'opérer

dansla raisonet dansl'opinion.L'unerègnesurle

monde/etl'autrelegouverne.LareligionnesufSraplus

à sauverlesâmesen détaitl'opinion,c'estlegroscou-

rant,c'està cepostequeleClergéviendraseplacer

Emparez-vousdel'opinionparleshauteursdelapensée,

parlesgrandeursdo.tamorale.Vousêteslatêtedumonde.

Ets'ilétaitvraiquevousnedussiezplusle diriger,le

mondeseraità safin.

CHAPITRE XXIX.

Sourcedu traitementduClergé.

Neparlonsmêmepasdesbiensquela Révotutionlui

apns.C'estdutravailuniaucapitalqueviennentlespro-

duits;etc'estde la moralitéqueprovient!avertudu

travailet de la modération,d'oùvientle capital,qui

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~6 ).)Vtt)RTftOtStËME.

n'estqu'unproduitépargne.Lasommedemoralitédonnecelleducapital.;etcelui-ci,faisanth valeurdutravaH,donnelasommedelarichesse,autrementdit dessubsis.tances,etdèslorsdespopulations.

Conséquemment,!aRichessenaitdutravait,!etravailde l'abondanceducapital,lecapitalde )amoralité,et lamoralitéduClergé.LeClergéestJasourcepremièredelaProduction1

Onpar!econstammentdelarépartitiondesrichessesàsesagentsquedevons-nousà celui-là?

Noasluidevonstout voyezce quevousvoulezluirendre1.

CHAPITRE XXX.

Libertéillimitéedela presse.

Donnertalibertédota presse,c'estparalyser)cclergéetrétablirlerègnede terreur.Etc'estenmêmetempsdétruirele Pouvoir,lesprincipes,tes traditions,larai-son,lescoutumes,et toutcequidcpassola portéeduvulgaire.

Dieu n'a pas donne a t'homme de tibcrté inimitée.

Au-devant de la votonte, comme au-devant du corps, il

(t)L'KMtûtM.la meiM:fertiledesqoatrepartiesdu monde,j~rte)tDfnehMMquimutproMuMfoxlariche~Odesaotre~.Quefa<'))wti)iOM)))«cessed'yt))'êHh<!t-tetr.t\'ui)etlu)«o<M'ra)iondanslesjonitMOMs,vousmurezt' quiMtteMf

Page 373: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

t.'Attta~CRATtB.

a déposéunarrêtpourquedupremierpast'hommotterentraipoiaidaMlamort.

Cetarrêtestun renvoipourla liberté,afinqu'ellerecommenceet qoet'hommëen conserveledoa.C'estla multitudedesactesqui faitl'homme,nonan settt.Toutestdisposépourquelalibertéluisoitù toutins-tantrendue,à mesurequ'ilva la perdre,demanièrequ'ilpuissesanscessereitérerl'actelibre.

Lalibertén'estpaspourelle,maispoursonfruit,lemérhe.L'hommequila prendet l'emportepourlui,laperd.Lalibertéillimitéeseraitcellequiauraitlepouvoirdes'annulercen'estpointlalibertédol'homme.

Chezl'homme,unelibertéiftimitéeprouveraitqu'ilest

parfait.S'ill'était,ilnerecevraitpaslalibertéafindeledevenir!Lalibertéillimitéen'appartientqu'àl'infaillibi-tHéetn'existequ'enDieu.

Aulieuquel'hommeest réservéà cetteimmensegloire,de n'êtrerienpoarpouvoirtout,avecl'aidedelagrâcedivine1

MaintenantnousvoyonslaquestionLibertéillimitéepourl'Eglise,parcequ'elleestl'ac-

tioninfaillibleet paternellede Dieusurnous;~e~<MM~e presse,parcequ'elleestl'actionfaillibleetéquivoquedel'hommesurautrui. 1

Examinezle mondecroità finfaittibititéde t'Egtisc,et lemondecroità la défectibilitédel'hommeParlapremière,nousavonstrouvéla~toireet lapaix;danslaseconde,nousn'avonseuquedesmalheurs.

Sidoncvousdésirezconstituer,cherchezlesvéritablesfois.Maisvousnevoulezpasdesloisdumondevousn'ètesenquotequedesvôtres1

Or,l'hommeestlibre,maislaSociéténel'estpas otteftt* M

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).tVKt:TK(K!<~ME.

n'estpaslibrede perdret'homme.Carc'estdanscetteSociétéqu'iltrouveles Hbertesqu'illui fautpoursedévelopper,acquérirdesmériteset faire!e salutdesonâme.Neremphcezdoncpaslesloisdet'hommoetdetasociétépartesvôtres.

CHAPITREXXX!.

Dela MavenUMt~de t'homme.

Donneràl'hommeunelibertéillimitée,c'esttedéctarersouverain.Onnepouvaitsortirdelà.L'erreurd'unsiècleestcommelarotationde laterre.Touslesêtres,ycom-

prisl'atmosphère,sontentraînesdansla mêmeimpul-sion.Ainsi<aFranceflotteeffrayéedanslesdoctrinesquionttroublésonjugement..Systèmesnouveaux,théories

mixtes,doctrinesvidesportéessurdestermespompeux,autantdeleurresetdemensongesquienflentnosintelli-

gencesemportéesparl'orgueil.Sanshésiter,nosplusgrandsespritsparlentainsi

a y a dansla souverainetédu peup!edeuxpartiesbiendistinctes,leprincipeet l'application.Leprincipeest

absolu;l'applicationseuleestsoumiseà desnécessitésd'existence',»

C'estle principe,quin'estnullementabsolu.Cequet'enprendpourtêt ne serait si nousétionsparfaits,

(i)JbMatent<M.)tqM).tpmtiqMeleuréchappemaispou<)'ettjHetti~(;)t<'rc))entt sauverleprineipe.

Page 375: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

t.'ARtSTOCMATtt!?9

cationd'ooautreHnocioetellementgué-,quel'applicationd'unautreprincipetottementsupé-rieurquenousnepouvonsleverlesyeuxversluit t

M.de Lamartineajoute,égalementdanssonCon-M~ «bepeuplea lasouverainetépuisditimmé-

diatementaprès «Maisl'hommepeuterrer». Onvoit

qu'ilesthommetui-meme

Qu'est-cedoncquela Souveraineté,sinonl'autorité

ayantla certitudedeposséderlaloi?Et, sansviolersa

nature,l'hommepeut-ilobéiràcequin'estpointsaloi,acequiestittoghime?Et,cequiestlégitime,lepeut-ilreconnaitresansunmoyeninfaillible?

Qu'est-cedoncquevotreSouverainetéquicommence

parerrer?.Vousdébutezpar direquel'hommepeuterrer,etvousallezprendrelatoidansl'homme1LaSou-

veraineté,et soncaractère,la légitimité,et sonfonde-

ment,l'infaillibilité,vouslesdemandezà t'homme.Eh!1

c'estl'hommeprécisémentquilesdemande1 L'hommedemandecequiestlégitime,pourn'avoirpointà violersanature,à rompresa liberté,à déchirersonmériteenobéissant.

Dujouroùl'hommene relevaplusde Dieu,il estclairqu'ilfutlesouverain1Unefoisdansleprincipede

tasouverainetédet'nomme,il n'ya qu'uneadditionà

fairepouravoircelledupeuple.C'estvotreprincipe,il

estjustequevousledonniezpourbaseàvotresociété.

Maintenantvoyezoùitlaporte1

;t) <Apr6<)avoirreçula MMeftiMMde OiM.t'homme)'a~Mtt~MfMsur ttt~ourerHMMMqait'avateat usurpéeL'homme,quisubjuguela

Mtore,quieochotaelesMoMOte,qui a conquitpar tongéniel'eau,te

huj'air, la mer,jM<)u'&la Coudre<K<.m~)M,.«ttM<onmtbiOTMab)tttatMmMuventineMt – Paris,LaPfMM,(<650).

Page 376: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

36~ t.tVB&tKOt~ÈMB.

Cependant,nousallonsà descooseqaeaceso&~ufeatvospiedsbr&Mssur!evieuxsentierde!'erMor.

CHAPITRE XXXII.

DelaMuMratneMdupcupte.

Lepeupleestsouverain.–Etde qui?Cen'estpasapparemmentdelui-même,puisqu'ilne

peutrestersonma!tresanspérir.Lepeuplevoudraitêtresouverain,pournepointrece-

voirdelois.Or,onnofaitdesloisquepourluitOùrègnela justice,oùrègnet'amitié,oùrègnela tempérance,l'accordet l'honneur,onnefaitpointdelois icitasociétéestfaite.Onn'estobligéd'envenirauxloisqueparce

qaelasociétén'estpointpartoutfaite,oaparcequele

peupleexiste.Lepeupleveutêtresouverain,etc'esttoutnaturel.Les

enfantsveulenttousêtregrandspoursuivreleurcapriceetjouirde toutà discrétion.Maiscettemaniene peutdurer;toutpeuplelivréà tui-memepérit,oopassesous

desmaitres.

Depuisnossixmilleans,vit-onun peupleseformer

sansun Souverain? Dansunesi longuedurée,cette

merveilleauraittrouvél'occasionde paraitre!Lepeuple,aucontraire,n'existequ'aumomentoùilpossèdeunsou-

verain,oùil reçoitunetoi.

Laterrerecéleencoredeshommeserrantsetsansloi.

Onne lesvoitdevenirun peuplequelorsqu'ilsontreçu

Page 377: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

t/At~StOMATtË.

un Roi.Lossauvagessont,sur la terre,les peuples

souverains.Les peuplesquise croientsouverainssont à ta

veillede leurmort.Et remarquezquecetteidéene

leurvientque.lorsque,élevéspardes rois,poarvas

pareuxd'unecivilisationconsidérable,ilssonten pleineexistence1

Orgueil,tuperdisl'homme1Lepeuple,selonvous,ne.

voudraitplusdesouverain.biaisil nefautdesouverain

queparcequ'ilexistedu peupie1Lamerveut-eUe,sans

lesecoursdusoleil,portersonuuidedanslesnues?

Lepeuplecommetêt n'a pointétablide sociétés,

ni fondéde villes,ni donnédetois maisceuxquiont

donnédoslois,fondédesvilles,ontetaMLdespeuples.N'attendonspasqueletempsnousrappelleen ceciles

leçonsde l'expérienceprenonslesdevantspouravoir

celtesdelaraison.

CHAPITREXXXIÏI.

Onneremplaceral'autoritéqueparla vertu.

Cequ'ily aurad'avantageuxpourlemoment,c'estquelesloistendrontà remplacerlaclassedominante.

Personneàcetteheurenonoustientplusensociéténoasn'avonsl'Ordrequeparnoas-mêmes.

Icita Sociéténereposeplussurt'Ëtat;maisFËtatre-

poserasurleslois,etlesloissurtesmoeurs,puisqu'ettessont!euuxdelavolontégénérale.

Page 378: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

362 LIVRETKOtStÊOg.

Oril estdi<Bcitequelesexemplessoientmauvaiset

qae lesmoeurssoientbonnesou que de mauvaisesmœurssortentdebonneslois.LaSociétéestdoncpourJemomentconfiéeachacundenous.!) n'ya riensousunemonarchiequelestoisprès-

cnvontplusvivementquel'obéissanceau prince;il n'ya

riensousunerépubliquequet'int6r6tprescriveplusfer-mementquelasoumissionaubien.tf n'yavaitrienquel'honneurprescrivitautantà!anoblessequededéfendrelepaysendanger;il n'yaurarienquel'honneurlui

prescriveautantaujourd'huiquedelesauverparlavertu1Sousl'autorité,touthommeestboncitoyenpourvu

qu'itobéisseàlaloi; et ici,pourvuqu'ilaitlavertu.Levicen'estplusseulementvice,ilesttoutledanger.

Prenonsdoncgardequel'exempleneseretournecontre

nous.Lepeupleseforgeradesarmesavectessentimentsdenoscoeurst silemals'enéchappe,ceserapournous

exterminer.Enattendantqu'unearistocratiereparaisse,larépubtiquevousconduira!Ellenousobligeraàrentrerdanslamoraleouà périr..'Vousavezabolit'autoritë;laSociétéreposedésormais

surl'étatdenotreâme1Vousenptaindriez'vous?

CHAPITREXXXIV.

8fM<)<MptrMMeqe'ena faitedu pM'otf.

Le pouvoirest unecharge(ondoitle répéteraux

Fran~ats);c'estunapostolatauquelilfautsedévouer:tes

Page 379: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

t.AKtSTOCRATtE: it(M

't)csanfaisaientuneentreprise'lt Uns'étonnaolassesnouvellesenfaisaientuneentrepriset Uns'étonna

delevoirauxmainsdesenvahisseursdeFévrier.

Nouaavonsvutouslespartisaupouvoir.Enquelquesmoisnousy avonsvutouslesgouvernements.Orles

partiset lesgouvernementsont reprista mêmeprati-

queDevant les marnesnécessités,ilsont réclametes

mêmeslois;enfacedesmêmesfaits,ilssontrentrésdans

unemêmepolitique.11a falluabandonnerlesamplifica-tionsdesystèmepourlanécessitépublique;oubtierrêves,

tiradesetpromesses,pourfairedugouvernement.Est-itunscutdenostribuns,oudecequ'onappellenos

hommesd'État;quijn'aitété immédiatementobligéde

défendrecequ'ilavaitconstammentattaqué?LaRépu-

blique,usantdu droitde réunionet debanquetpourrenverserlaMonarchie,nepeutsemaintenirqu'enretirant

cedroit.Aprèstout,est-elleautrechoseen cemoment

qu'unecomplètecontrefaçondelamonarchie?0 toute-

puissancedesfaits1deuxheuresdepratique,si l'onse

décidaitàréfléchir,vaudraientmieuxquetrenteannéesde

théorie.

Quettejustificationéclatante,quelsdémentisécra-

sants1Tout lemonderemarque,nonsansuneironieaccablan-

te,avecquellepuissancelesévénementsramènentsurle

mêmepointleshommespartisdesc6téslesplusopposésJ

Lesopinionsdeshommesn'ontpointchangétecoursdu

monde;leursidéesfondentcommedelacireentouchant

l'ardenteloide lanaturedeschosesDans lesmeilleures

régionsd'espritsil y a unanimitéen ce moment.Us

voientcombienils ontétédupesdu siècleL'ancienne

factionlibérale,si animéecontreleClergé,voudraitelle-

méme,siellel'osait,fournirdesdéfenseursàl'autoritédu

Page 380: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

Lf E TKOtSt~NB.

Pape.M.Thiersaparlédanscesens.Oai,tapMframe.nerapouruomomentceuxquinesontpasfanatiques.Maisquand!apeurs'étoignora,o'estt'erreurquinousreviendra.

LaFrance,endéSnitive,aessayeaopouvoirtoussespartis,toutessesillustrations,depuislesdoctrinairesjus.~8axfepob<)ca!n<:htasoatmontr6ta~riUtedekttMeffortspourmieuxgouvernerles hommes.Cetteexp~riencenouséclairera-t-ellesurnoserreursetsurlavanitédenosgouvernements?. Commentimproviserle bienquandonestdanstetaux?Leboagouvernementestdanslebonpeuple,etlebonpeupleestceluiqu'onasseoitdansla.véntu.Alors,laSociétéperfectionnesonpouvoirunsangformépluspurdanslespoumonsremontepluspar'tanslatôte'.

Quandvotregouvernementvaoillera,l'inquiétudepourlapremièrefoisvousferaremonterducôtédel'Autorité1Oncriera,etdanslefondonavoueraquec'esttres-Men.Depuiscesderniersévénemeats,lepeuplesaitse mé-priser. <

Si nousétionscapablesaujourd'huide comprendre,noussaisirionsceci

14 La grande o~w de ~s< est de donner tous

ses soins à la religion. Comme il n'a pas mission pour

et)La critiquee)tencorefortgoûMe;mobavMvotre«ep(MiMi9qu"'nfttM.toaa4 )a placedu p~Mot?Touteerreurvautla vôtre.Vousvou-'trie!bienaller,m<hoi)?VeMvoudriezbienMaMMer.mïisqMui'~it-ot.tonMHune HoeiéMM!!ttt~)<eet ungouvernementpjtWhitfûManoSociétéparfititeet una~uverceaMtnM~aftt

Remarquezbleuque A<MneM<ait po'taot)',p~ <Mm<t«M.oe/~<w~.c que<W<a<chM/~t«<coMafMmfit/a<M~. Pourvo)x.ilestbon't'attenureencoreh votootede Dieu,pNitqMvousM'x'N!pas «Mortlaf«!wtdevous<<paM)'deremur.

Page 381: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

).'AK)8TOCKATtK. ~6K

._u_ n._ -1- -11. e

MMMgnerles hommes,sonaaiqae<!amoraleestdefaire

qu'itasoientaisémentenseignes.Mnes'agîtpasdefaveurs

aaClergé(ainsique)ocroyaitlaRestauration,sipleinede

bonté),maisdel'appuidevosmœaraetdelaloyautéde

voslois.LeClergénévousdemandequel'exempleet la

josUce.2"Legrandécueil<~<< est d'empiéterdepuis

troissioclessurtareligion.Aussi,ya.t-itsuccombé.On

faitla conquêted'unchamppourperdreailleursun

royaume.Le.pouvoirnepeatformerlesatacs;seat,itne

peutconstituerla Société.S'ilcomprimel'uniqueforce

quile puisse,iltravailledosesdixdoigtsàsaruine*.

Faites'yattention,onneditpointseulementLepou-

voirc~r<ï,mais,le pouvoirse~t~, assistera,proté-

geratareligion.L'orgueildeshommess'opposeraencore

àcetteS:OMMUTtouEmaisonsupposeiciquelor-

gueitvaserettrer.Sinon,itn'ya rienafaire.

CHAPITREXXXV.

Deta Mgadirectiondupouvoir.

Le pouvoir doit agir d'autant'plus fortement dans une

Société, qu'il y trouve affaibli t'empire de la religion.

Loin d'incliner vers la Gauche, qu'il monte franchement

(ijKoutnepartentici qNOMivtHtt'inMt~ttMtMtxent.quede choses

etfmyttnttt&~Mf aurceuxquie'oppo«!t)t.d"propMdélibéré,t t'en'ot)!')'

mentet aittriomphedeJ~oe-ChrMt)J

Page 382: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

366 [.tVRETttO'StËME.

-U- 0 1 lAversl'Autoritéchaquefoisquela fouleet l'orgueildos

espritsélèverontleurvoix.C'estta qu'estle,remèdeetle salut..Ondoitsauverl'hommedotui-mémc,surtoutencemoment;lesnationsveulentêtregourmandéespardefortesmains'.Il fautêtretrès-bonavecleshommes,maisnepointcraindre,pourlesmeneraubien,dereplierdélicatementleursvolontésdansl'obéissance.

Unsymptômeterriblede décadence,c'estlorsquetouteslesidées,touteslesinstitutions,toustes partis,tousleshommesprennentpoursesauverla voiequiconduità leurperte;lorsquel'erreursemblele bien.Etc'estlà cequi nousarrive. Nousproclamonsàl'envilesprincipesmômesquedoitte pluséviteroneSociétél

Onneventplusaujourd'huiqu'unenationmarchelatètela premièret tt fautquela direction,lesmcears,

l'impulsion,leslumièrospartentd'enbus.Toutdoitvenirdupeuple,lescoutumeset leslois.L'époquea-t-ellepuêtre uninstantassezsottepourattendrela sociétédeceluiauquelontadonne,etpourespérerle progrèsdetaclassequiestprécisémentenarrière?.Peut-onappelerprogrèspourunpayslecontrairede toutcequiafait

ailleursladuréeet laforcedespeuples?C'estlereboarsdecequenousfaisonsquia fondénotrePassé,lemonde

quinousa crééset quinousporte.Pourquoiveut-onallerensensinversedel'histoire?

Jusqu'oùiradonclaprésomptionfrançaise,embrasée

part'orgueit.delaRévolution?..Nécessairement la liberté, qui est l'essence de t'homm~,

-t) SMs)Mde)):~ea)(x'rMr).tt'AMtrif'h"el t!t)Mie,en <S<8 )'E')rop<

MttèreMbriMit..

Page 383: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

t.'ARtSTOCRADE. ?7

on vnpMtH fin ft~watnnnamant ta hi<*f!tmht«produitdanssa variétédodéveloppementla'hiérardhiesociale,quin'estquelavégétationnaturelledet'ttomme.Prendrepourbutt'6ga)ite,c'eslvouloirécrasert'homme

tui-meme.L'égalitéabsolueentretesclassesestlasitua-

tiondessauvages.La superpositiondesclassesprouvela richessed'uneraceet la puissanced'unpeuple.Là

charité,quilietout,nepeutdescendrequedumérite.

Lesrangsoutesméritesétantnecossitirementéchelonnes

lesunssurlesautres,laSociétéreposeendéfinitivesur

l'humilitéuniverselle.Ysubstituerl'orgueiluniversel,an

nomdesBroits,c'estlemoyendefairevoleren éclats

unecivilisation1 Respect,obéissance,autorité,Foi,

moeurs,enseignement,mariagereligieux,famille,pro-

priété,législation,resto-t-ttquelquechoseà renver-

ier enFrance?Toutcequela maindeshommespeut

changer,toutcequipouvaitassureretdéployerlacivi-

lisationa étéécarté;ilneresteplusdeboutquetesque-lettedelaSociété,qu'uncoupdeventpeutrenverser.

(<jEcoutM-tM\'at)sKt'5appeM~antriomphedMuitifdei'Bf~M.f,<tt~votutiou.quidoitftait'parabattret'arittocMtiedelafortuneetcettedenotetttgattce,nesemtenXtMotMeotaccompliequelejourot)il.n'yauraptMdeCep)<a/t<mf,nid';)t))ntag<~dérivantdufaithetéditoire,nienfinde privi)6ge<materiehcoaM~4lacapacitél'oppremionparr<HM~~MMAatX<«H<aussi<))/<«'?,«pttMCrt'mht~hfMMM,qued'oppressionpar<«~ree.(tteruiermanifestedeM.LouisHiane.&Londres,pour

ycélébrerle2tfévrieriSti'Cettethèseu'estp)md't'"tmmnte.!Cesgem-ttneMd~Mteotpasqu'ib

deviennentdefortspftttttt'i~Mdu~faMe.S'ilstistientdat)~MittenetdM!*

Ktopstoek.lespeo~<'<queceshommesdegénieprêtentauxdemoMeur

Dieuetsur)e~auges,s'ibvo;;ueatcetteideatitôgénéraleduta')K.fgetenupar

tOrgueit.ils resteraienteurptMdet'imputeiMterriblequilesfaitagir. Le

mot<M)))ocro<t<!couvret'envieuniverselle.Il tientunmasquedevantlaface

defennemi.quit'avancepourtoutanéantir,mvoirt'O~eithumnin.fi't

n'estpaaeoMpue,cemetnomconduità lamor).

Page 384: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

368 tJVRB TBOtSt&M6.

E'~nt-m~nt ;<< ~t~t-~f-))-i~Finalement,ilfautdograndesfamillesdansles~tat~:

il fautdegrandespropriétMpourlesgrandesfamilles.La grandepropriétéet lesgrandesfamillessontpre-mièrementunproduitdu mérite,secondementunedesgarantiesde l'Ordreet unsymptômede durée.!t &utdestraditionssousleslois,etdegrandeséducationssouslestraditions,pouries soutenir.Légalitéabsoluen'est

qu'uneruineabsolue.Dèslorspourquoiabaissercequiestgrand?N'est-cepaslemoyende rendreunenationpetite?Onacommencéparintroduirel'égalitédanslafamille,enôtantta libredispositionau pèredefamille,àcelui-làseulquivoitoùestlerespect,lavie,l'avenir.Parcemorcettemonttouts'envaenpoussière.Danscattevoie,supposonsdoncquatorzesièclesdevantnouscommeilssontdansnotrepassé!!En décourageanttout,ondétruittout,et l'ondétruiralapatrie.Cependantlaci-vilisationn'estquele déploiementet leclassementdesâmes toutespeuvents'éleverde classeen classe,tavertuarriveausommet,etc'estcequifait la vigueurd'unenation.

Quele Pouvoirsoitplusinstruitqueles hommes1Celuidontladirectionestsageconsultemoinsl'opinion,quichange,quelesgrandesfois,quirestentet conserventlesnations.

Page 385: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

LA1HSt(KiKAtt6. :M~

CHAPITRE XXXV!.

DevéritabledtMMMMMt.

Avecl'odieuseproductiondelivresobcenesàlaquelles'estlivréelalibrairie'enFrance,espére-t-onconserver

t'hommeetptaireaMëu?LePouvoirestenvosmains;il fautimmédiatement

t'employerà extirperledardquevosmœursontplantédansteseindu~eupte.Vousnedirezpasquec'estle

peupleqniestdevenuainsidelui-mêmeC'estbienvous

quiavezécritcesmillionsdelivresquedepuisunsiècleila lus,avantdeprendreàsontourla'plumeetlaparole.

Leslibrairiesde provincesontencorèpleinesdecestristesvolumes;les uns,formésderomanslicencieux,à l'usagedesfemmesetde lajeunesse;et lesautres,de!apoliliquela plusridiculeà l'usagedeshommes.Nosgrandesmaisonsde librairiede Parisontcroulésousle poidsdeséditionsmuttiptieesde Voltaire,de

Diderot,de Rousseau,minéessurla finparlespetitstraités,leschansonniers,lesordurierset tesromansde

touteforce,dontlabourgeoisiefaisaitsesdélices,etdont

tesmassessontàcetteheureempoisonnées.Unhommed'espritau pouvoira deuxchosesà faire

encemoment10/)~' unesaisiegénéraleenFrance<&tousles

mauvaislivres.Viderles librairies,borgneset autres,

dut-onyconsacrerdixmillionspourindemnitésËcono-

Page 386: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

!}10 t~VHKTHUtSt~MH.

miqoement,ouoffredeparierquecettesuppressiontari-raitsutïisammentle vice,pourqueà l'accroissementdutravailet aurabaisdola folleconsommation,onrecon-naisseavantdeuxansunemoyenneenplusdeproductionde25 francsparindividudesdeuxsexes,surlamoitiéinférieuredela population;soit,de quatrecentvingt-cinqmillionsen revenusur la productiongénéraleenFrance.Nevoyez-vouspasd'oùsortla Revotation?.Vendredeslivres1est-cequele premierhommevenua

tedroitdedélivrerdespoisons?Leslivresen France!qu'Augiasnettoierapidement

sesécuries,ouunHerculeinattendubalayeratoutà lafois,l'immondiceett'étante.

20Coayet~'etemp~ffo<MeMMinstituteurspn-mairesprovenantdesécolesnormales:Qu'ilslesachent

ouqu'ilst'ignorent,ilssontsocialistesparla doctrine,et quelques-unsparl'intention;leurlaisserunepensiondei50 francs,oupluss'ille faut,pendantdixans,ettesaiderde toutemanièreàse pourvoir.Immédiatement

aprèscelicenciement,procéder,pardesjurysecclésias-

tiques,à unexamennouveaudescongédiessurtescon-naissancesapprofondiesdola doctrinechrétienne,attes-tantleslecturesapprofondiesqu'ilsontdufaire;puis,auneréceptionnouvelle,exigeanttesformalitésreligieusesdusacrementdemariage1,

(1)Aupire,pendantdeux))<)!laFmaceauMitun tier:deaMëcotetpri-mairmsuspendues.Est-eedesavoirécrire,chiffreret répondreenmyHM-

loglequipeutfairequelquecttOM&rxgriuMttMreet&h la. moralisationt. Leseuliu('o)]Yf'ni<*t)(,c'ettquf, penAintdouxan:),ily auN,pour)e<eurtadecescommunes,qt)e)<)MC9peinesdfp)t)<'i faireapprendreparL'n'xrlalettredoctttchiMtccedo~tib nesephfodKttttpas1

Avantcetteépoque,toMcequ'ily aura desérieusementcroyantparmiles iMUtuteurf,Mntrerada))"!'bnpotte:et veuaauMeM~n~teeaMtrM.

Page 387: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

'Amsf(tCHAr'6. !fnv~n~ ~M~cM t~~«~ ~t~~t~-Ousi l'onveutéviterlesmoyensabsolus,prenezen

touteoccurrenceunemesureanalogueà celle-eisoumettredirectementt'Ëcote&taGare.Quecetto'ciexerceundroit,d'abordde direction,et ensuitede censure,pouvant,danstescasdéterminés,eatraiaerlasuspensiondet'institotoar.Lesespritsrebellesdonnerontleurdé-missionlesautresdeviendrontamisducuré.Voussentezquecettefonctionn'estqu'unappendicedet'Mtre;t'ins.tituteurestunesorte'devicaireextérieur.Sil'Etaten-seignedansunsens,pendantquol'Egliseenseignedansunantre,quoi boncombattrel'anarchie?

Onsaitd'avancetousvoscris!Hn'estpasiciques-tiond'opérerrégulièrement,maisexceptionnellement:commela Révolution.Préférez-vousmourir?11fauticidupouvoirabsolu.Il s'agitdesauverlepeuple,cequiestlasuprêmejusticeet lasuprêmecharité.

CHAPITREXXXVH.

UeeinMitnteuroetde<tibf«ir«At'eteoi)-.

Vousag!rMainsi,toutsimptemontenvertudu'tr~it

quevousavezde désaxer.Vousavezsutrouvercedroitenvoyantt'e)!etdesarmesdanslesmainsde lafoule

portezunpouplusloinlesyeux,etvousverrezceluides

NeMMMjamaisdel'instruetlonlittéraireuuequestim)«tpr~ntequandMmondeserajugé,DieuauraMtn'ôtxitteM<~)ui)d'igMontnt<quedesavants.

Page 388: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

111, t.rvttEtMors«5BË.

livrer..Etqu'est-cedoncquegouverner?cen'estdonc

pasveillersurl'homme,défendreetpréserverleseceaM?

Sivoustaissezterasoirentrelesmainsdet'entant,si

vouslaissezlepeuplepete'méteavecl'erreur,est-cequevouslegouvernez?Songeaao comptequevousrendrez

à Dieu,ovousqui,de proposdélibère,vousêtesplacésdevous-mêmesanPouvoir1

UnhMnmed'honneurdectareraqa'ondoitimmédinta-

mentprendre,vis-à-visdesinstituteurset decertains

librairesspéciaux,la mesureprécédente;et, a l'avenir,

lamesurequisuit:

Pour <Minstituteurs.D'abord,exigerun stageou

assistancedetroisannéesa\tcoursdeThéologiefaitdans

leséminaire.Il n'estpasbesoindetoutletempspassédanslesécolesnormalespourconnaitrel'écriture,le

calculet la tangue.Ensuite,offrirle pluspossibteces

écolesauxFrères.Enfin,recueillirdanslesséminaires

lespieuxélèvesdontlesidéesplusmodestess'adressent

moinsauxhautessciences,et lesplacerau posted'hon-

neurdansl'institutionprimaire;auchef-tieu,parexem-

ple,oùilsseraientsupérieursduCanton.Ceseraitun

moyenfructueux,etdoprotherprécieusementdossujets

quen'emploientpasles séminaires,et d'ouvrirdésce

jour une.nouvettecarrièreà tousceuxquientrepren-draientpourlaPédagogielesmêmesétudesquepourla

prêtrise.Rappelez-vousquelaThéologieestlapremièresciencepolitique.

PoMf <ra«'M.D'abord,exigeruneréception,et

desgarantiesmoralesdelanaturedecellesqu'onrëctame

desnotaires,parexemple,etdosautresofficierspublics.

Quelhommeaplusdedroitpourtransmettredeslivres,

d'oùdépendentlesintérêtsdel'âmeetceuxdelaSociété,

Page 389: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

t/A'RtStOCttATttt. :i73

f-tMttt

quepourpasserdesactes,d'oùdépendentlesintérêtsmatériels?Ensuite,prendrenotede leursspecistitës,afindedéclarerceuxquidoiventrestersoustasurveillancedel'Etat,commelesontlespharmacienspourlesdroguesqu'onnoremetqu'àbonescient.Nouscraignons!epoisonquidccoa'odestuvresdol'orateurdesclubsoudolaptumodesjournalistes,et nousoublionscoloiquisodutivreéti-quetesuruncomptoirdolibrairie1N'ya-t-ild'interdic-tion,pourcaused'insalubrité,qu'ài'egarddesusines

empestées?2

C'estdoncinutitementqu t'Egtisecondamnechaqueannéeleslivresnuisibles?A quoiaboutitcettehauteprotection,sicequet'enarrêted'uncôte,noustolaissonspasserdoFautro?Lopeuplenousappartient-ilpouriesacrifier?

Agissons;letortestdediscuter.LaRévolutionarrive1déjàletempsn'estplusà nous.D'icià cequelareligionreprenneassezd'empire,d'icià cequ'ungouvernementlégitimeaitretrouvésoninfluence,tescampagnesserontdanst'étatdesvillesalors,surnouset surl'Europe,ladernièreinvasiondesbarbares.

Plusdedélai,ledangerestànotreporte,ttdeviendraplusapparent,maisil neserapasplusgrand.Mesurezvotreréactionauxforcesdola RévolutionSivousnesentezpointqu'iln'ya plusquelesremèdeshéroïques~quepeot.onajouter.

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~4 ).H')tE')')K)t!!)ÈM)!.

CHAPITREXXXVIII.

f~eolergéDouea efMo,il peutMatnous conserver.

Certes,ceneforentpasdeshommesd'Etat,ceuxquieurentFidëedeplacer,danstoutesles communesdeFranco,unhommepourintercepterla sainteinfluencede cesEvéques,qui, selonleshistoriens,ont fondéceroyaume!Certesifsavaientpoula connaissanceducoeurde Fhomrne,ceuxquipensèrentconBer,sur undiplômed'Académie,te soind'éleverl'enfance1Quelleabnégationchezt'iostituteurdecommune!quellehautevertu Travailingrat,pénible,ignoré,et pourne re- scueilliraucunereconnaissancePourquoidemanderdetellesvertusuniquementàlanaturehumaine?Maisdanscetétablissement,nevoyonsque!ecôtépolitique. )

Dieunousgarded'accuserlesinstituteursd'êtretoussocialistesdansl'intentiontts lesontà jourinsu,cesjeu-neshommes,dèsl'instantqu'ilsneportentplus,souveraineeneux,laFoidel'humblendete.t)slesontdcjaparcotaseulqu'ilsontreçudestumièressansposséderpar-deverseuxuncapitalproportionné.nefautpasd'uneinstruc-tionquin'apasétéprécédée,dansunefamille,parlavertude modérationdanslesjouissances,dontla pro-

[') Or, pendantqu'oncréait )e3.nstitoteuM,on les o~tit inr~i)!i))!

pHioqo'on)<*<faioit immotibtes)1 pffirogativeque lesst&etmo'ovofnt nttMt''

pn"occox)~auxprêtres<)'sMrMnt!:de no!coma~tnei!.

Page 391: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

t/AtUSTOCttATtB. ~7H

nOft'O i<) nfttUa f'not (~ t~nt)t~n.tpriëte.offrelapruve.C'estlemalheurquinouspoursuitdejasurtoustespointsdetaSocMté,

IlnefautJamaismultiplier,dansunEtat,despositions.decegenre.Encréantcegrandnombred'instituteurs,ona cruproduireunemerveillesait-onseulementcequ'ona fait?A-t-onpenséàconsulteri'Egtise?Sachons-lebien,leprêtresent,celuiquis'estdonnéparvoeu,peutsanspérilportertoutesonintelligencedanst'hami.lité,et trouveren lui, par!ocôtede Dieu,l'équilibredontnousparions.

Vosinstituteurssontsocialistes,quelquesoinquevouspreniezdesécolesnormales.!tn'ya queleséminairequipuisseoffrirde suresgaranties.Onnesauraittropleredire,horsde laThéologie,deladominantepenséedelaChute,iln'ya qu'unedoctrine,lesocialisme.Lesocia-lismen'estpasun systèmeparticulierquipeutnattreaujourd'hui,puiss'éteindredemain.LesocialismeestlanégationmêmeduDogmeimmensedelaChute,parcon-séquentlasubversiontotalede laSociété.Lesocialismesoitlechristianismecommel'ombresuitlecorps.Hesttoutsimplementlepointdevuehumain.

Onpeutdéposerdansl'enfancelegermedusocialisme,uniquementenluilaissantignorerlecatéchisme,etsansqu'ilsoitbesoindeparlerpolitique.Hsuffitdelalivreri

l'espritdecequel'onnommeleMonde.Pensezouensei-gnezhorsdelaFoi,et toutestfait.

Lesmassesaussi,depuislongtemps,appartiennentausocialisme;personnene leleurenseignaà t'ecotc.Maisal'écoleondécouvritqu'aulieudevenirsurlaterrepourtravailleretpoursouffrircommeNotre-Seigneur,etparlàgagnerunevieéternelle,t'hommos'y présentepourfaire.fortuneetjouir.L'enfantestlepremierdosmétaphysi-

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~6 Utm{ TttO<StËMË.

nlnnav a nFenllnn.) noa In.n "1.ciens;il n~ttendpaslesconclusionsquevousluiavez

préparées.Unregard,ungcstoprccipiteunprincipeplusfortdansladirectiondesajeuneurnequelespluspressantestpcons.Devant!œHdolenrint,ledoutes'cx-halodesparolesmcmequiveulentlecacher!Qu'est-cedonclorsquol'inspecteur,iuterrogeantsur la tettroducatéchisme,diltui-memeà cetenttrcesprit,comme'un

jourje t'entendis«Comprcn'ts.tu?0 –Oui,monsieur.»– Ah1tucomprendscommenttroisDieuxn'enfontn qu'unseult Ettu comprendsaussiqueparcequeton

pèreacommisuncrime,tuenseraspuni?a Cesimpleenfantsut répondre«1Jen retomberaLientoujoursquelquechosesurmoi. »

N'Avezou'uNENSEIGNEMENT– Decettemanière,direz-vous,c'estt'Egtisequidirigeratout,et le PouvoirtravailleracommeunpurM~ct~' de l'ordret – Sansdoute!1ifseraleserviteurdet'ordreetde!avérité,11serateserviteurdeDieuet leserviteurdetous,Luiquiestleprônerpanx!nous!

Surtoutela Franceles mfcursplientet s'anaissentcommeun vieuxtoit.Observeztoutestesclassesexa-minezdeprèst'agricutteuret l'hommed'attirés,l'cnlre-

prco~uretl'ouvrier,)sdomcstiqocet lemaitre,I'cnf.)t)tetlevieillard;voyeznosvillesetnoschamps,lepetitbour-

geoiset le paysanquenotientptust'autorite1ce paysvadevenirinhubi)ab)e.

Vousquiconduisezà oeHo'heureles penples,quellechargeimmensevouspoDcx!Phtsd'unsiec-tea tr:)vuiih)à détruirecequ'ilfaudraitreleverenunjour1Il vousfautun courageinouï,unedéterminationsuprême,etavanttout,lavcrit' Ona <h'j~peineà concevoirqu'uogouvernement,quelqu'ilsoit,sunisoà soutenirmainte-

Page 393: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

t/AntSTocnATtE.377

nantlaSociété.Quoscra-cos'iléloignel'Egliso,s'iln'cm-

ploiopastoustesmoyensqu'cttometensonpouvoir?

CHAPITREXXXIX.

comptersurta raison,c'estcomptersurl'homme.

L'arbretombeducôteouilpenchabditt'Evangito;ett'hon!me,ducôtédumoi.

Dansnotreâmela raisonn'estplusunechosefixée,maisunechosequet'hommotientenéquilibre.Pourquel'hommesoitdebout,taFoi,commeunbrasdeforce,teretientducôtéde Dieu.HpencheaussitôtquelaFoise

rompt.L'hommepenchenécessairementducôtédol'homme;

ilponchonécessairementducôtédumoi.Orlemoi,c'estl'envioauseinmcmcdesdonsdetafortune,etta haine

lorsqu'onen estprive.Lemoi,c'estl'hommequevous

avezaujourd'hui,(~art'honornonepeatpassed~pouittorabsolumentdotui-meme;à moinsqu'ilnecommenceà

marcherdanslavoiedelasainteté.

LeCpMMdu cM~fHt~n~ce livredesmerveilles,faisaitceHcremarque:«C'estauclergéinférieurqu'onétaitredevablede ce restedebonnesmoeursquel'on

trouvaitdanslescampagnes.Lepaysansansreligionestunebêteféroceil n'aaucunfreind'éducationnideres-

pecthumain.ttesttimide,grossier,douant,avare,ingratsurtout.Maisparunmiraclefrappant,cethomme,natu-rcticmentpervers,devientexcellentdanstesmainsdela

Page 394: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

.<VRETRfH8tÈMR.faHonn Autant !t <Matt tA~t.~ -t <religion.Autantitétaittâcha,autantil estbrave sonpenchantà trahirse changeen uneHdetitéà touteépreuve,soningratitudeen undévouementsansbornes,sa défianceen uneconfianceabsolue.Comparezcespaysansimpiesprofanantleséglises,dévastantlespro.priétés,brûlantà petitfeulesfemmes,lesenfantset tesprêtres,a ceuxquidéfendirentle cultede leurspèresquandlaFrancoétaitabattuesouslejougdelaTerreur;comparez-les,etvoyezladifférencequelareligionpeutmettreentreleshommes»

Onsedisaità laveilledeFévrier:S'ilarriveuneré-votution,elleneseraplussemblableà lapremière.Leshommesontpeut-êtremoinsdereligion,maisilsontplusderaison. Necomptezpasplussuriaraisonquesurl'homme.Lalibertélaissel'hommeenéquilibre;laraisontombedumêmecotéquelui.Cetteraisonest divine,immuableensasource,maisnonpointdansj'usagequ'ilen fait*.Rappetons-nousquela raisonesttoujoursauservicedumoi.Mêmeprisephilosophiquement,cellehautefacultéestuntélescopequele doigtde l'hommepeutobscurcirouéclairciràsongré.

Quelsêtresenfurentpluséminemmentdouésquelespremiershommes,sortisa peinedela maindeDieo?2Cependantcetteforteraces'égaraatelpointqueDieufutobligédelachangerparleDéluge.

t<)C~Mt'eduChristianisme,4' partie,Clerg6régulier.(2)Enpolitique,onneretrouvepMhtraisonpure,divine,OttperMuaeM.}.

tellequ'onla tiredoh peuoiepsychologiquet C'estpourquoita sciencenepextpasMreporléepwtoutlemonde.f;'MtunbreuM~quifermentedMelestêtes)egere<.etchezlesnomm-Madmis&riMMrMctiensmMuvuirpa~epttfles éprouvesdelu.MMMicuMetdt)honMM.fe..Mei))i'-<j<t).t~ f.t),)).fongHonentconstitoeM.

Page 395: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

t.'AtUSTOCHA~tE. 379

*1.11nofautpaspartirdeceprincipe,quei'hotmoeest

bonilnefautpaspartirdeceprincipe,quet'Mmrneest

mauvais;maisde ce principe:qu'ilpeutêtrei'unou

l'autre.Voilàpourquoiila besoind'éducationetdegou-vernement.

Quedephilosophiesbâtiessurlepremierpointdevue!l

quedephilosophiesbâtiessurlesecond1Quelapratiquenousmetteà l'abridesuneset desautresL'homme

estun êtreessentiellementgouvernable,et voilàtout.

Ilpeutfairetoutbien,commeilpeatfairetoutmal à

causedesaliberté.Lapolitiquevientdelà.Ellen'estqueladernièrecon-

ductricedelalibertéhumaine.

CHAPITREXL.

CommentsefaituneSocMM.

L'homme,avons-nousdit,est an êtreessentiellement

gouvernable.NenousfaisonspasillusionsurlaSociété.

Aufait,ellen'estqu'uneassociationdeceuxquisont

plusoumoinsbonspourmaintenirensonseinceuxquisontplusoumoinsmauvais.La-lignede démarcation

visibleentrecesdeuxclassesestbienprèsdupointoù

expirelecapitaletoùlafoulecommence.

Cesontlesaristocratiesquiontcréélespeuplesetce

sonttesDoctrinesquicréenttesaristocraties.

QuandparaitlaDoctrine,lesêtreslesmeilleursenfer-

mésdanslaraces'élèventlespremiers,ttsformulentles

Page 396: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

!V~TROtSt&M&.lois,ilsdonnentl'oxomplo,ifssontl'autorité.Deprocheenproched'autresnoturestessuivent;peuà peu,toutela~Mtcattirées'c.branto.Maistordue,perdanttadoctrine.tar.stoeratiochanct-tto,topeupleretombeenarrièreverssonpointdedépart.SoCoudersurlepeupte,c'estroulersurdesruines.

Quoiqu'onfasse,leshommesformenttoujoursdeuxclasses:cellequid'ctte-mcmosetientdeboutdanslavertu,etcelledontlavertua besoindosevoirctaycoparlaloicellequia constitueuncapital,etcellequin'ena pasencorecrée.L'uneestl'aristocratie,oul'ensembledoceuxqui,soitpareux,soitparlourspères,ontsu s'arrêterdevantunejouissancepourdéposerunsecondsousurlepremier.L'autreestlepeuple,onl'ensembledeceuxqui,soitpareux,soitparleurspères,n'ontjamaissudéposerunsecondsousurlepremier.

Tousteshommes,depuislacréation,sontappelésàconcourir.Ilslesonttousencoreaujourd'hui:et lapro-P'cte,coulantsanscessedesmainsquidilapidentdanscelles.quiépargnent,s'arrèloconstammentdanslesmainsdesplusdignes. Lesaristocratiessontdoncparfaites?

Loindeta) seulement,ellessontmeilleureset plusavancequelosautresclasses.LesClassesnechangentpas;maisceuxquilescomposentchargentincessamment,allantdol'uneàl'autre,selonqu'ilsperdentou qu'ilsacquièrentle mcnto.

Onferaitpasserlecapitaldanstesmainsdosclassesinférieuresqueceseraittoutcequipourraittourarriverdeplusmauvais.Lorsquecefaita lieuparhasard,onsaitquel'hommedu peuplodévorotoutà sondétriment.Onvoitqu'ilne s'estpointéicvclà parunevertudepréservationforméeenproportionducapitalobtenu.Dieu

Page 397: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

t/AntSTOORAT!E. 3M

maintientlàprécisémentt'absoneodocapital,c'est-a'diro

!aloid'unenécessitepluspressante,pourrévoillerces

classeset lestenirautravail.Leurtransmettreducapital,Mseraitlesachever.Verserducapitalsurlafoule,c'est

verserl'huilesurlefeu.Toutcapitalestoùildoitêtre:carilestoùilestcrée!1

Lesfamillesfurentjctcespt;to.mc)esurlaterre;ilfautbien

quecellesquiontl'avancesesoientélancéeslespremières.Lesautresn'arrivcront-ettesjamais?Ellespeuventtoutes

arriver;mais,à l'aideduIriplosecoursqu'indépendam-mentducapital,ettcsreçoiventdesaristocraties,savoir

l'enseignement,l'exempleet la sécurité.LaSociétén'est

quepourrecueilliretpressertesfaiblos.

Touteladoctrinesurlepeupleestlà.Lasociétéopèreà lamanièreduchristianisme.Car!oChristianismeest

venupourramassertespetits;lareligionmultiplieses

braspourmieuxutitiscrle sangJoN.S.Jésus-Christ.

Seulement,toujoursla civilisationavanceune placedanssonseinexigeuneffortde plusenpluspuissant.Ceuxdontt'amepersisteàcroupirsurlevicefinissentparêtretropenarrièreet partomber.Lafoute,quoiqu'endisentnosorateurs,nesecomposequedesrestesde la

nationL'ordre historique ou apparent des classes est l'Ordre

même do leur gisement logique. La Société est une cons-

truction ta grande affaire est de maintenir la base à sa

place. Le mouvement parti depuis un siècle pourmettre ici

())Secourez!Mcourmh foM)e)mftie ne ))hcMp'Men elle)o<tifMt)en.

DtMt')t)teta Fronce,u'a't-oupMuh~'r~fjm'lesblenedesËmi~re!.vntttM

Avilprix.n'ontpointpaMeauxexfnot!!du<m!t<)Mite~Mahitttoe))<;M'?t)e

tpp!)rtie[)t)eatNMJO))rd'hH)à ceuxq-ti,oyxnt"))ft'rtn))'<p)tx)~oit'attttt.MotparCtitAmêmef)pt<~AteocontffMr.

Page 398: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

~S2 HVttSTROat~MB.)m<At-L-~ tt. tla tèteenbas,se nommeRovotutioa.Etteshommeslasaluentcommeuneèrenouvette

CHAPITREXU.

LaSociétéx'Mtpasunfaittoutnature);ellenexiete~uepnrunsecours.

Parmalheur,toutce quel'hommefaiten dehorsde laFoi,il lefaitpresquenécessairementdansl'ordredumoi,dansl'ordrede l'homme,bienloinde l'opérerdansl'ordredeDieu/dansl'ordredusacrificedece moi.L'antiquitéen saitquelquechose,aussibienquelespeuplesmisendehorsduchristianisme1

Voilàpourquoionnesauraitabsolumentabandonnerl'humanitéàsestendancespropres,et,commelepensaientlesécrivainsmodernes,lalaisserdanssamarchese sépa-rerdel'Eglise,oumêmedesgouvernements.

!U~tMw)ution,prisepouranpmgt~dehla consciencehumaine,n'estqu'unepmgteMiMde t-argueit.un renversementdesprincipesqui ontfondéles nations.

`

DanslaCM~~aMomM~decemobt(<)et.<8t9).M.HeioMOpuNieuotrafMintituléFM~MmMhd<.la~w~«OM,oùildit Hestpossibleque

)agranderévolutionoùnou<Mtrootcottedeuxmillionsdetètes.Mais)'eii.teaeededeuxtniOioaftdemistrabieit~etionnai~ptot-oHeêtrepr)MenMMideNtiontomqu'i)s'agitdesauverdeuxcentsmillionsd'hommes?1\on)te tempsvientof)lepeuplesecoueraces(auxscrupulesdeconscience,oftilporterteglaivepartoutoùsucacherontsa eoMmio.etoù ile~tebrerala fêtedelavengeancesurdesmoobsnMdecadavres1 Pourlesrêaetio))-

'naiMe. pointd'asile..)~ )Mdoiventrien~.<ederou)-h terref)).))tombeaM.

Page 399: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

1

t.'AtttSTOCMTtE. 383

Toute civilisationabandonnade lasorteàelle-même

périra.Car.la Sociéténe va pasà l'homme;ellevaà

Dieuoutombedanslaservitude.Desquel'hommede-

vientmattre,onpeutprédireuneraine.

Aussitoutenotrecivilisationmaintenantcroule.Elle

porteà fauxd'unboutà l'àutredepuisquelechristia-

nismen'estplussongouvernement.Lapuissancemême

quelechristianismenousa fournienofaitqu'accélérertamort.Ladélicatessequ'ila laisséedanslapensée,le

capitalqu'ita préparépartout,offrentun levierplusgrandà ladissolutionhumaine.

D'ailleurslalutteentrele bienet lemalnepeutpasêtreégalesurlaterre,carc'estl'hommequiagit.

LaSociétén'yestpointunechosesi naturellequ'onlecroit;c'estunechoseen quelquesortesurnaturelle,unédificesoutenuavecun artinouï.Livréeà elleseule,la Sociétés'écroulerait;commenousl'avonsvu,dans

l'histoire,à toutedéchéancededoctrineoudepouvoir.Hfautfairedel'hommecequ'onpeut,etpuisencorelui

ajouterunaide.Delàl'autorité.L'idéeseulenesuffitpasà conduirelemonde.

Lesespritsqui viventsur l'illusionqueproduittaSociététoutefaite,en appellentau droit;ils veulent

qu'elleexisteparelle-môme.Sontriomphesurlabar-

barietourparaitunfaittoutnaturelTelleestl'idéede

la Révolution.Maiselleignoreprofondémentla loides

affaireshumaines.Surlaterre,tetriomphedumalsurlebienestnaturel;

letriomphedubiensurle malestpresquetoutsurna-

turel.Lemaltriomphedet'hommecommeil triomphedelaSociété,naturellement;iln'estvaincudanst'homme,.

Page 400: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

1.Ilt.<VnETnO)8tËME.

commedans!aSociété,qn'a)'ai'!o'tosecourssarnniorcts

L'iHf!ucncesurnatur<t)c()ttisauvel'hommoestluGr:tcc;t'infhtencosurnattHt-ttcquissuvelaSocic~estt'Autot'ttc.Voilàpourquoii'Egttseet i'Amort~doiventattirertoutenotreattention.

My auraittriompheim'miMibtodumalsurtoute<aterre,sans<osecoursdoCeluidoquidécoulentet taGrâceet t'Autoritc.C'estpourquoidanssonordrel'Auto-rtt~estdedroitdivin,commedanslesienlagrâceestdesourcedivine. Oa<MMp«~ a Deo.

CHAPITREXLH.

[.'Aatorit~~ientttttt~jtmn)en tide&h SnctéM

On voit pourquoi la chute de l'autorité fut partout lachute de la SocMtc. tt y a chute de l'autorité lorsqu'elletombe des classesélevéesdans les classes inférieures, lors-

que la désobéissance vient se présenter comme un Droit.Prendre l'autorilé dans la foule, c'est la puiser dans t<;

mal. Or l'autorité n'est faite que contre le mal. JI n'y abesom d'autorité que'parce qu'il y a une foule; c'cst-&-

(i)'<P<)'t<M)<la mal triomphudu bienoature~ementjpartout.dansl'hommeeommedanstaMeieM,lehieonepeuttriompherdumotqueparoua)in)c)e.LeDéluge.part"que)lebiensortittriomphantdumal.futunmiMcte)«veBHettumoodede«otreSauveur,jmr)af)ue))etebientr)oa)pt)adumat,tutnnotirae))):tejttjjMneutdernier,p~rteqtM)lebientriompheradt)malpoortoujours,~m Mm'MtecoMt-oottooeutde<o)MlesmiractM.b– Oone~oCortto.

Page 401: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

L'AHtStOCttATte. !MS.1.1- .1'1. _1. 1_1- :1 e_

dire,unensembled'hommes'chezlesquelsil fautsup-

ptcerà chaqueinstantla raisonet la volonté,queparlaChuteet lespassionsl'hommeaperduesenpartie.

Sansla Chute,on n'auraitjamaisemployéla force

chezteshommes.L'autoriténe faitqueremplacerla

raison.EttonoportocOcctivemcntquesurleshommes

restésdanst'~tatmêmedelaChute.Substituerlaloiàla raisonimpuissante,la forceil lavolontéégarée,la

lumièrea t'intcttigcnceignorante,estunegrandepartiedecequ'onappellegouverner.Onnegouvernequesur

lestracesdelaChute.Entreamis,iln'estpasbesoindejugedepaix;entre

gensbienélevés,il n'estpasbesoinde lois;entreles

bons,itn'estbesoinnidogendarmes,nidepolice,nida

bagnes,ni depeinede mortt. Cefaitexpliquenotre

ordresocial.IIy adespartiesoùlaSociétéesttoutefaite,d'autres

oùelleestcommencée,d'autresoùellen'existepasencore.

C'està quoipourvoitl'autorité.Et de mémo,ily ades

peupleschezquilaSociétéparvientplusavant;etd'au-

tresdontellecoloreà peinelessommets.C'estàquoisubviennentlesgouvernements.Amesurequelespeuplesavancentdanstebien,l'autoritérestreintsonaction.

L'autoriténedoitjamaisprendrelaplacedetaraison,

quandclioexiste;ni la raisonsopersuaderqu'ellepeutsemettreà laplacedet'.utoritc.Legrandartpourgou

vcrocrconsistea substituertaraisonàl'autorité,oul'au-

tqritëàlaraison,maissetonl'urgenceetdanslamesure

dupossible.Aussifaut-iltouslesinstinctsdolapaternité

etungrandcœurpourgouverner.

(1)Toutnotreattifai)desociété,depouvoiretdeMe,n'Mttteqn'tMM

J(tmtdfMtt.PenserMMcMM&rathibtirestd'nuenalvetéNtMife.

Page 402: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

?? HVRE.T.MtSt~ME.

Onveuty substituerlesConstitutionscetengouementcoûteracher.Lepapieresttropinflexiblepourrégner.surdeshommes.Vousvoulezqu'untextevousgouverne?ce n'estpasdonnerla preuved'ungrandsavoiren

politique1

Sansl'autorité,laSociétédisparaîtraitdumonde.Ilyauratoujoursennoustapartiequin'estpasfaite,toujoursennouslemalprêtà triomphernaturellementdu bienàmoinsquetoutàcoupleshommesnedeviennentbons1Etsanslesdynasties,ily auraittoujoursanéantissementdestraditionsetdescoutumes,avecledespotismeenplus.

N'ya-t-ildoncjamaisunprogrès?Si bien maisce

progrèsn'assurepas l'hommecontrefui-mémo.Quandt'hommes'étove,souventl'orgueils'élèveà côtéde lui.Ona vu descivilisationssebriseraussipromptementqu'unepeuptade.C'estl'histoiredespremiersAnges,c'estl'histoiredupremierhomme.L'hommeseratoujourssorlaterrecommeunvasefragile;laSociétéaussi.

Lalutteentrelebienet lemal,commencéedansleParadisterrestre,ne s'éteindraqu'avecle temps.La

questiondel'avenirde laSociétén'estquecellede ladirectionqueprendranotreliberté.Examinezbiensi,par!ocheminqu'ellesuit,la libertémarcheà la per-fection,ousiellemarcheà saperte.

Onlevoit,lesystèmesi fameuxduProgrèsestenvi-

sagébiendifféremmentpar)ochrétienetparlesrévolu-tionnaires.Pourlepremier,ilyaprogrèsdansl'humanité,pourvuquelareligionnelaquittepas.Tandisquepourlesseconds,il y a unprogrèscontinu,inévitable,indc-

pendammentdelavenueetdel'actionduchristianisme.Resteà savoirl'espècede progrèsqu'ily eut,d'abord

depuisAdamjusqu'ituDétugc,ensuitedepuislerétabtis-

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r:4I1i¡;TOCIIAT,.18jt/AmSTOCMATtK.

humainjasqa'Alachutedei'AnttqmMPsèmentdugenrehumainjasqa'alachutedei'Antiqmte?évidemmentleprogrèsnaturelindiquéplushaut cetu)

auquollaSociétéferab!ead'ëchapper.L'emploide l'autoritéparlesméchanteetchezles

méchantsn'estjamaisquedudespotisme.

CHAPITRE XLIII.

MiMiou<)uPoMtoirabsolu.

tt n'yaplusd'Autoritédesqu'iln'ya plusderespectnidemoralechezleshommes,puisqu'oncocast'Auto-ritén'estplusreconnue.

AlorsleDespotismearrive.

Quandlepeupleestmaitre,c'ostlaforcequiestnotremaitre.Lepouvoirabsolun'a été inventéquepour

échapperauDespotismede !a foute,lequelnolaisseraitriensubsister.

Lepouvoirabsolua l'avantagedefairesubsisterunesociétéoù,desoi,il n'enexisteraitpas.Alors,il l'abri

dola Société,la consciencese forme,lesmœurss'éta-

blissent,lesdevoirsetlesloisparaissent,et, peuàpeu,lesdroitsdelaSociétésesubstituentaceuxdumonat~uu,etcequiestlégitimesesubstitueaudespotisme.

Ainsi,exceptéchezlesJuifs,ontcommencélesCivi-

lisations.Uneforteerreurchezteshommes,c'estde

croirequ'ilsonttoujoursétécequ'ilssont,ouqu'ilsont

toujoursétébons.

Lepouvoirabsolufondedessociétéoxil n'yaurait

Page 404: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

388 LtVMTKOtSrËM&._u-.u1-Lt- 1-auque)abarbarie.Sanstapouvoirabsolu,tros-souveot

paternel,iln'auraitjamaisexistedecivitisatioosurlatcrrotnestvisiblepournousqu'iln'yenauraitjamaisoxhtëenRussie.LaRévélationdivineunefoisperdue,cepouvoira partoutaideà retirerdunéantlaSociétéhumaine.

tt enestdupouvoirabsolucomme(tel'esclavage,sans

lequell'Antiquitén'eutpointexisté.Ccttoimmensecivi-lisationdoquatremitteans, sur lacapitaldolaquelleputcommencerla nôtre,a eupourconditionlefaitquinousprlitotantàgMnir.

Oui,l'hommeestunêtresi fraternel,si frugalet si

laborieux,quesanslesecoursdet'esctavagciln'yaurait

pasactuellementunpoucecubedocapitalsurleGloberSansl'esclavage,vouan'existeriezpoint,vousquiparlez1Nejugeonspasenécoliersdesprcmicrosconditionsde

notreexistence1VousrepoussezavechorreurcetteAntiquitésiinfâme

quen'eticz-vouslàplustôt,vouseussiezamenél'huma-nitéàmieuxfaire1

Onavancetantd'utopiessur t'homme,parcequ'onneveutpasl'étudier.Onnudoitpasnonpluscroireà une

perversiténaturellesansborne.L'hommen'estnidépravéniscélératdupremierpas maisit fauts'opposerà ce

qu'ilnecommence.DanslaSociététoutparaitsimple;lelionnepouvantprendresonélan,tourneenpaixdanssa cage.Lamoindreloi,lapluspetiteprécautionpeutarrêtercequibriserabientôtle plusterribledespou-voirs.Etdelàl'illusion.

L'orgucil nous empêche de discerner ce que fait le

())LMhommes<eplaignent~'Meircommencépar ttre Meh~M!c'Mt

tommet'ihseplaignaientd'Moif4Metthnt!)1

Page 405: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

L'AtUSTOCRATtE. 389

enin nff~tn )<t hftfnnfpmfnt ft~n htftn anf

X.MAfÇ. M

!\OT):M).)'tT.

pouvoir1 Uncoinarrètele balancementd'unblocsurle sommetd'unemontagne.Otez-tela massesembled'abordà peines'ébranler,faitlentementun premiertour,puistoutà coupdévorel'abime.Ainsile peuplequandlepouvoirestenlevédedevantlui.

Alorslepouvoirabsoluleremonteàgrandseffortsvers

lesommet.Lepouvoirabsoluvientaucommencement..ou à la fin. Pouréviterquele pouvoirsoitabsolu,écartons-on,parlavertu,laplusfortepartie;retabtis-sons-tedanstesmoeurs,maintenons-fedansles institu

tions.Sinon,touteautorités'échappantdenosmains,le

pouvoirdeviendraabsolu.II fauttoujourslamêmequantitédepouvoirpoursou*

tenirlaSociété.Onverratoujourslepouvoirreprendreen forcematériellecequ'ilperdenforcemorale.

Maisc'estalorsunepreuvequelacivilisationa baisse

d'autant.

CHAPITREXLIV.

EtoigooMla nteeMimdudcipctisme

Il ne faut pas confondre te despotisme avec te pouvoir

absolu. Le pouvoir absolu est une substitution plus ou

moins comptcte de t'autonto du monarque à cette de la

()) ))MsMdition<)<!t8H-iS<9, t'autenraidait 'JeMbstitnerlemot

Oe~poti~tnet celuidepouvoiratMOtu,pouratteindreoahMdesttomumne

pat'hntquedoUbeft~torsqu'i~condui~tient)oFr:mccau despotisme!XOT):))Et.K'HT.

Page 406: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

39U HVttETKOtStÉME.

Sociététandisque<edespotismeestlasubstitution,ptusou moinsavérée,de la votontehumaineà la votontc

deDieu.

Ledespotismesevoitaussibienappliquéparunpou-voirfaiblequeparunpouvoirabsolu.li peutctroaussi

bienexerceparla Révolutionet parl'empereurdeTur-

quie,queparl'empercurdeRussieet parlesprinces

protestants.Lepouvoirabsolu,au contraire,toutaussifréquent

danslesrcpubtiqucsquedanslesmonarchies,peutse

trouverexemptdodespotisme.C'estlepouvoirqu'exerce,surtoutaumomentdudanger,uncapitainesurtenavire

quiattenddeluisonsalut,Cequ'ilfautcraindre,dansnotresituation,c'estun

despotismeala foisonanedela tyrannieetarméd'un

pouvoirabsolu.Ecartonsdoncle despotisme,quiestunehonte.On

comprendquelespeuplesn'aimentpasà porterlebonnet

d'âne.Maisentendrenoshommesdujourtraiterdeleur

hauteurle despotisme,c'estcequinousefft'itio.Usont

toutfaitpouramenerledespotismequantalatyrannie,ilsl'ontrendueinévitableenbanissantnosRois.

SinousrestonsdanslaRévolution,estimons-nousheu-

reuxde n'avoir:)souffrirqu'unpouvoirabsolu1Mépri-sonsmoinsunfaitauquelon doitl'Antiquité;un fait

quivientenaideauxsociétéschaquefoisqu'ellesvont

périr;unfaitquidepuissoixanteansa plusieursfois

sauvéla France;un fait, hc)as!auquelnousdevrons

demainpeut-êtreuneespècedesalut1

Quandon redoutele pouvoirabsolu,et plusen-

corele Despotisme,il ne faut pas le mériter.Les

peuplesaurontbeaudire Je noveuxpas et même

Page 407: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

L'A~tSTOCRATïE< 3M«~M~t -– -t -t. 't ~~t- JH-

plusilscrierontJeneveuxpas1plusil seraprèsd'ac-courirsurl'imminencede leurorgueit.Quandte Des-

potismese présente,il n'ya plusqu'achoisirentrelabarbarieet lui.

Lesêtresdépravéschoisiraientla barbarie.Et telleestla preuveirrécusabledo t'utititudupouvoirabsolu,

pourmaintenirdesloisquandtesmœurssontdétruites.

L'orgueilanéantiraitla Sociétéplutôtquede se voirblesséMaisla Sociétén'estpas!) t'homme;elleappar-tientà Dieu.Anéantirez-vouslesloisde laCréation?

Toutestprévupourmaintenirla Sociétésurlaterre.Quandta loine conduitpast'hotnmeaudedans,il faut

qu'ellelesaisisseaudehors.LeDespotismedépendducceurdol'homme.

Pouréchapperaudespotisme,rétablissonslepouvoirdo

l'Eglise;pouretuderlatyrannie,rétablissonslepouvoirdenosRois;pouréviterte pouvoirabsolu,rétablissonsceluidesmceurset desinstitutionsséculairesit faut

toujourslamêmequantitédopouvoir!1LesPouvoirsmodéréssontlagloiredespeuples.tosut-

tezà votreaiseleDespotisme;maisavanttout,prenezgardedolemériter.

Page 408: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

~92 f.tV)tETROtS!ËME.

CHAPITRE XLV.

Delatoiet dela liberté.

Ceuxquin'observentquelasurface,voientlacontra-dictionpartout.

!tya deuxchosesdanst'homme,laraisonet laliberté.ttfautquel'hommeait,premièrement,la connaissancedesaloi,et, secondement,lapuissancede l'accomplir.L'hommedisparaitdèsqu'onretranchel'uneoul'antre.Bienmieuxsanslaraisoniln'yauraitpointdeliberté,l'hommeobéiraitauxforcesbrutes.Et sansla liberté,il

n'yauraitplusde raisonlessensations,quiparlentles

premières,agiraientexclusivement.Demèmeil y a deuxchosesdanslaSociété,<atoiet

la liberté.LaSociétédisparaitdèsqu'onretranchel'uneoul'autre.Bienmieuxsanslaloi,iln'yauraitplusdeliberté,parcequ'onseraitenanarchie.Etsanslaliberté,il n'yauraitplusde toi, parcequ'onsupprimeraitlanaturehumaine.Sila loivenaità manquerau fondde

chaqueindividu,dansvingt-quatreheuresl'Europeseraitcommel'Afrique.

Touteslesluttesdugenrehumain,depuistecommen-cementdumonde,roulentsurcepoint équilibrerlaloiaveclaliberté,combattrepourl'uneoupourl'autre.Lanégationdela loientraineimmédiatementla ruinedelalibertécivileetpolitique.Leshommesnesontsurcetteterrequepourréaliserlaconscience.

Page 409: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

Destorsvoicita questionpolitiquequandilsveulent

fairelebien,c'estuncrimedetoucheràlalibertéquandilsveulentfairetemat,la limiter,c'estlaleurrendre.

L'autoritéestlecanaldeconservationquilacontientet

laconduità chacund'eux.Toutphilosophe,toutpubli-

ciste,quiadmetla libertéabsolueet niela raisonoula

loi,estlogiquementet historiquementconduità t'arbi-

trairo.Lesévénementssechargentdelaconclusion.

Notreépoquenesaitrienen métaphysique,etelleveut

mettrela mainà'l'agrandissementde t'homme!Ellene

voitl'histoirequeparun<jeit,etelleveutrefairetoutela

CivilisationLesunssejettentaufonddu principede

l'autoritépareffroidelaliberté;lesautresseplongentdansceluidetalibertéparhorreurdel'autorité.Ceux

quigouvernent,voyantetl'incertitudeduprinciped'au-

toriteet ledangerduprincipedeliberté,agissenthors

de l'autoritéetdelaliberté ilsnopeuventptusgou-verner.

Quandonprétendgouvernerleshommes,ilfautsavoir

cequel'onfait;ilfautsavoircequesignifiel'autorité,et

cequesignifielaliberté!Problème,au reste,quiestle

problèmede l'hommeet de l'indicibledifïicuttéqu'il

y a d'éleverdesêtrescrées!.Horsde ta connaissance

transcendantedufaitsublimequi, dansla Création,se passeà notreégard,toutce quevousentrepren-drezdisparaîtra.Assistancepublique,banques,mobilisa-

tionducapital,crédit,associations,constitutions,droits

nouveaux,Avenir,Progrès,Humanité,touslesgrandsmotsaurontlemêmesort.

Celivrea toutditsurcepoint. Pourtemoment,il n'yariendemieuxà faire,sivousvousobstinez~dansunpouvoirissudelaRévolution,quedecontenirleplus

Page 410: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

394 UVUE TttOtStÈME.

quevouspourrezla libertédosfoules et d'appuyeraussileplusquevouspourreztalibertédeceuxquifontlebien.!t est unepuissancequia ptusde forcequelesgouvernementsseulement,il fautprendrela peinede l'exercerc'estt'Exempte.

Vousnevoussauverezni pardestroupes,quitrahi-

ront ni pardeslois,quimanquerontnipardesem-

prunts.qui tarirontet qui nousruineront.Vousnedélivrerezlemondequeparlebonexemple.Maisvoilàla

din!cuttevousn'avezni l'aristocratiequile donnenila Foiqui te lui inspire. H faudrabienqu'ellesreviennent.Sicen'estpasparvous,ceseradoncparlema)heur?.

CHAPITRE XLVI.

Dot'actdegoutetMr.

L'artde gouvernerconsistetoutd'abordàrétablirlavérité.Sicelle-cirentredanslesesprits,nousnoustrouve-ronsgouvernés.

Pourla pratique,elleestenentierdansun mot:êtrebondanslefondet fermeau dehors.Quiconquea eu

quelqueshommesà dirigerpoursagestionparticulière,n'apastardéà lesavoir.

Il fautêtrebon.Celuiquiest bon,estobéien sonabsence.Maisceluiquin'estquebonperdlepouvoir;itneconnaitpasl'autrecôtédenotrenature.

Lanaturehumainesecabrevileendefaiblesmains.

Page 411: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

t.'ARtfTOCttA'ftf!.

L'hommemêmeseplaitùêtrebiencommande.Toutordre

mouestobliged'empruntersuforceacctuiqui)creçoit.

L'hommepref~rouneimpulsionquiluidonnelemouve-

ment,à uneffortdevotontcquin'estpastoujoursenlui.

Maisceluiquiestméchantesttrompéensonabsence,

commeitestdétesteensaprésence.Est-cegouvernerdes

hommesqueden'avoirpasleurscoeurs?L'hommetrouve

toujoursmoyend'échappera laforce.Ets'ilnolepeut,

il se ptie,sa votootenet'aideplus,ilasoncmurcontre

lui-mème.Celuiquiobéità unhommeméchantestpar-

tageendeux.

Lafermetén'estquelenerfdelabonté.Lebrasmou

est promptementployé.L'hommeveutsetenirsurun

solquirésiste.Lechefde toutctabtisscmcnfestcomme

uneroutesolide,surlaquelleaucunerouenes'enfonce.

Régnerest)cfaitdela bonté,etgouvernerest)ofait

de la fermeté.C'estpourquoion ne peutrégnersans

gouverner,ni gouvernersansrégner.Lesfadaisestirées

d'uneprétenduedistinctionsur ce pointviennent(te

l'ignorancedusujet.SiDieusecontentaitderégnersans

gouverner,leshommesseriraientde saloi.Ou bien,

s'ilnousforçaitparseslois,toutamourcesserait,t'or-

guei!se justineraitchezles hommes.Dieurègneet

gouverne.Prenonslefait.L'excellentouvrierditdesonmaitre

C'estuntropbonenfantpourqu'onluipentesontemps.Maisleparesseuxattendenvaindesaconscienceetdesa

votent':uneimpulsiondontlavertun'estpasen lui.

Ainsilabontémetenmarchetoutcequ'ilyadobondans

l'homme,et lasévéritétoutcequ'ily restedemauvais.

Deta,danslegouvernementdeDieudeuxlois,cellede

lacrainteet celledel'amourparcequ'ily a toujours

Page 412: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

390 UVftt: TttOtStÈME.

deuxpartiesdansl'homme.Pourgouverner,est-itriendemieuxquedetirerdolanotremodèle?

Pourconnaitrola dosedobontéet ladosedefermeté

applicablesdansunEtat,ilfautsavoirladosedevertuouladosedeméchancetéquis'ytrouve.Toutefois,ungou-vernementaunsigrandbesoindepouvoir,qu'aumomentoùsavolontésedétend,d'unboutat'autt'ctoutsedétenddansl'Etat,commedansun violonlaissantpartirses

quatrecordes.

Quoiqu'ilensoit,silabontéseconcilielesbonsetsila fermetéarrêtelesnichants,l'uneet l'autrereposentsurl'estime,et l'estimereposesurtavertu.

La bonté,ta vertuet la fermetéuniesinspirentla

vénération.'L'obtenirde la foule,c'estavoirl'artde

gouverner.'1

CHAPITRE XLVII.

LaRépublique.

Pourjugerde la République,voyezquelssontceux

quila veulent,et quelssontceuxquila redoutent.Si

parmiceuxquilademandent,se trouventlesambitieux,tesdéclasses,lesfanatiques,lesrêveurs,puisleshommesde sang,c'estqu'ilsl'estimentpropreà remplirleursdesseins..

(1)C'Mtt'x-t degouverner,<)«moinspourla pr;tti()m.QtMxtnt)priocipe,il '.ousiste, comlllo011l'n \"u,II.subsliluer¡'uutorili!lIllI l''disou'111011<1IIIn<'()t)si9t~eotM)t)Mon )'o \u, &sutMtituer)'<tutariMAh MiMO')M«d la

rahsous'ttoiguo,et la raison&t'atteritt tjuaudla raisonrevient.

Page 413: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

t.'AHtSTOCMATtE. 89t

Qu'est-cequeceshommespensentdetaFoi,ducapi-tal,detapropriété,de{'aristocratie?S'ilspensentqu'unenationpeutexisteren dehorsde la religion,ducapital,dolapropriété,de l'aristocratie,s'ilscomptentenoutreabolirtoutehiérarchie,itsontd'avanceétouffe!emérite,etavecluil'humanité.

LaSociétéest-ellefaitepourécraserlanaturehumaine?

Toutcequivientpoursatisfairet'orgue.itdel'homme

luiestmauvais.Larépubliqueestunediffusionetsouventunedissolu-

tiondel'autorité,commelaRoyautéenesttaconstitution

etlaconcentrationlégale.Ladiffusiondol'autorité,surtout

quandl'orgueillademande,enestladécomposition.Ne

parlonspasici(tesmccurs'

Vousnesongezà vousmettreenrépubliquequeparce

quelaSociétéesttoutefaite.Sivousaimieztousassezla

vertuet latoipourqu'ellesviventd'elles-mêmes,cela

seraitbien.Maissi votrelibertéveutmonterpar-dessusla toi, vousaurezsur-te-champun maitre..à moins

quenousnedevionspérir.C'estce qu'ondoittou-

joursrcputeraufondde tout,il s'agitdeconserverla

Société,parcequelaSociétéestl'érectionde la nature

humaine.

Pourconserverla Société,il fauttoutestesforcesquil'ontcréée.Sommes-nousdesanges,tousdanslebon

sentier?Sommes-nousdeshommessansorgueil,sans

envie,sanscolère,touspleinsde conscience,de Foi,d'honneuretdemoralité?C'estcequel'onverrabientôt.

(()Quant)lacanaillecrie:Vivelar6t'«b)iqoclitquMtMnMtju~e.Onn'auraitpourpre'tv:det'excdtenecdelaHoy!)ut<Squelaj'rtMt~ccttotoi-(!"<eparlesj~ttisettotmei!enpaix,qu'itn'eufaudraitpaschercherd'autre.

Page 414: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

398 U~ttETROStËME.

Pasd'illusion,la républiquen'estaujourd'huiqu'unathéismedcguise,unatheisfncàtafoiscivilet potitiquo.On n'y ()<c)aroh souverainetédel'hommequepourexclurecellede Dieu.Ici,cene serapaslasouverai-neté,maisbienl'exploitationdet'hom'mo.

CHAPITREXLVIII.

LaKu~MM.

Voulons-nousrécuserlebonsensdesnations,croire

quelespeuplesvivrontdanslapaixet danslajusticeendehorsdet'Autoitc?S'imaginerquetoutàcoup,suruneaussigrandequestion,leshommesdecesiectosetrouventsupérieursdansleurjugementàtousteshommesdu passe,ceseraituneprésomptionvoisinedelafolie.Déferons-nousavecdesutopifscequel'histoirea faitavecletemps?

Lesageinterrogetesfaits.Al'originedesEmpires,ilvoitlenomd'unfondateur.Il chercheunpeuplequisesoitfondesanschef,sansaristocratie,sansRoi.

LeRoiestceluiquimaintientetquipersonnifielaloi.Lemot<'M:n'estquelacontractiondesdeuxmoist'~M'eet/p.c.LeRoiestlavivanteloi.Onacruqu'uneAssem.btee

posséderaitplusd'esprit.L1plupartdutemps,c'estt'es-

pritquiperdlesnationsc'estunevoiontedroitequ'illeurfaut!1

Lesaristocratiessontlefondementdesnations,et la

Page 415: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

L'ARISTOCRATIE. 3990 It-

Royautéesttenoyaudesaristocraties.Elleen estle

modèle,t'union,lesupportet laforceattractive.

ttfautquelesnoblesfamillesviennentattumerleHam-

beaudel'honneur,desmœurset dela Foi.à lafamitte

nobleparexcellence,à laFamilleRoyato.Quandcettc-ci

l'éteint,lanuitredescendchezteshommes..

C'estleHoiquitienttoutdebout.Vousaurezunroi

surte trône,oulessavetiersy seront.Amoinsqu'unectasscnombreuseetoppressive,commeta bourgeoisie,

n'empêche,maispourunjour, !ocrandoretomber.

Toujoursla Sociétépartd'enhaut;cequirevientdu

basestsa ruine,«Do~Ez-NousUNROI,coNMEENONT

TOUTESLESNATIONSM.disaientlesJuifs.

Ons'écriaitLamultitudeestmoinssusceptibled'être

trompéequ'unhommetparcequ'onpartaitdecetteidée,

quetousteshommessontbons.S'ilst'étaient,onnes'oc-

cuperaitpasdegouvernement!]t estplusaisedotrouver

unhommebonqu'unemultitudesage,surtoutlorsquecet

hommeestà saplace,etqueDieu,dèslors,luienvoie

desgrâcesd'état.L'orgueild'unseulseratoujoursmoins

enrayantqueceluidetous.Desassemblées,cesontde$

hommes;orcesontprcciscmentdeshommesqu'its'agitdeconduire!

En politique,toutefois,il ne fautpasappliquerde

principeabsoluceseraitsouventsecondamnertantôtà

lacruauté,tantôtt'impuissanee.Ondoittendreaumeil-

leurprincipe;puis,l'appliquerdanslamesuredupossible.Si l'onavaitlechoixdesinstitutions,it faudraitvite

choi~rtaplusmorale.Ceseraitchoisirt:)ptushumaine

et,aufond,lapluséminemmentpolitique'.

(t)A))reste, vous «'M dMMttfM!!pasAvotreaise! LeSocia~mx*xrh-

Page 416: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

400 UVRETROtStÊHE.

CHAPITRE XLÏX.

t.<!«iritat)tegoit<erM)Mttt.

Legouvernement,disaitil y a plusdedeuxmu!oansAristote,estnécessairementdanslesmainsd'unseut,de

plusieurs,oudetous.(Ilfallaitdire,esttoujoursdominé

parunseul,parplusieurs,oupartous.)Delàcesdéno-minationscélèbresdogouvernementM!<Mt(M'cA«j)«e~ons-

<oe~<Keetdémocratique1,quelephilosopheempruntaà saproprelangue.

Cefut unesortedeclassificationplusgrammaticalequereeUe.Cequ'onappellegouvernementdémocratiquen'ajamaisexistelesesclavesnevotaientpas.Parpeuple,onentendaitalorsl'ensembledescitoyens,c'est-à-diredeceuxquiétaientaptesà posséder.Cetteexpressionde

gouvernementdémocratique,signiuodoncgouvernementdesBourgeois.Aristotepar!edo tous,parcequeles

esclaves,c'est-à-direle peupled'alors,n'étaientcomptéspourrien.

Montesquieun'a rienchangeà cetteclassificationde

vera,it faudmbiencMer4 ta n~-e~itë )osanget lepittage,ou)'m<-)orit6véritable(!t faudrabienqu)!)MFmucedMitresielleveutptrir,oofairetriompherle principettMaitifdet'Ordre.

j))j/oMat'<t<c,de~{ tt~X~,eomn)aod''mentd'nnseu).

~t'MfO'tttt'de <tj;<jTMet~x-t~,eommandementdesmeitkur~.

M)))6t)'n!te,det~/t~~et~Tt, contmindementdupeuple.

Page 417: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

L'AR)~OCKAT<B. 4<Ma 1- -1_Il

sonmaitre.Mais,s'égarantlepremiersurlesensdumot

pet~c,il a grandementconcouruenFranceà répandrenotreerreur.«Lorsquelepeuple,dit-il1alasouveraine

puissance,c'estunedémocratie.a-Commentle peupleexercerait-illasouverainepuissance?

Lanatureduvéritabtegouvernementseraitprécisémentde n'êtreau fondnimonarchique,ni aristocratique,ni

démocratique,maisenquelquesortenomocratique'.Le

despotismen'estautrechosequeJasubstitutionde la

volontéhumaineàlavéritableloi.Legrandpointestquela loigouverne,la iciconformeà la conscienceou a

Dieu une<bisadmisquel'hommelui-mêmegouverne,lechiffren'yfaitrien.

Sortonsducercle(racepar Aristote,pourremonter

à unegrandevérité.Si l'hommen'a pasen soi te

droitde commanderà t'homme,leshommesréunisno

sauraientcomposercedroit.En allantde lamonarchie

àl'aristocratie,etdel'aristocratieàladémocratie,ledes-

potismeiraitcroissantcommecelanousestarrivé.Sus-

pendueparlavolontéd'unseul,presséepar lavolonté

doplusieurs,la libertéseverraitécraséesouslavolonté

dotous.Ily a uneLoideslois,quinedériveni d'unseul,ni

de tous;quin'a d'autrerapportavecla volontédu

peuple,commeaveccelledusouverain,quel'obligationadmirablequ'elleimposeà l'unet à l'autre.Lesfoisne

sontpasdesactesdepuissance,maisdesactesdejusticeetderaison.Etquipourraitdonnerà l'hommeunetoi?

l'hommetui-mcmenepeutpassedonnersaloi1

Danslapenséedeceluiquigouverne,legouvernement

())UeMjMTtoi.x~TMcommandement.

Page 418: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

402 UVRETftOtStËMN.doitêtreaufondNomocratique,c'est-à-diredivin,pourparlerenfrançais.

Absolumentpartant,lePouvoirn'estpasuneHtoaen'-

eA!'e~puisqu'unhommen'a pas todroitde donnersaloia l'homme;ni une<~oc/'N<)'c,puisquetous,àplusforteraison,nepeuventpossédercedroit;nitnùmeune

~poc~'a~'e,puisqueDieuplacoailleurssurtaterreson

gouvernementpersonne).Le.Pouvoirestledépositairelégitimede la Loi,taqueiteest a la fois,eupolitique,l'expressiondescoutumesetdelavM'itc.

Us'agitdereconnaitrecetteLoi,quinevientnid'un

seul,ni deplusieurs,nidotous cetteLoidonttepou-voirn'estquei agent,età laquellela Sociétédoitobéir

pourenrecevoirt existence.EnobéissantàtaLoilégitime,onn'obéitpasàl'homme,

onobéità Dieu.

CHAPITREL.

t.!)Loi.

Montesquieua commencésongrandouvrageparcesmots Touslesêtresontleurtoi.Maisil n'enditpointlaraison;il n'exptiquepoint,nonplus,cequesontlesloispourlesêtres.

Lesctrcscréesnesontpointnécessaires;leurexis-tenceest subordonnéeà FEtrcquiseulestessentieletnécessaire.Si,n'étantpointnécessaires~ilsexistent,c'est

Page 419: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

)/AMt8T&C)tAT)E. 403

qu'ilsreçoiventleursconditionsd'existence.Sicescon-ditionsleurétaientretirées,touslesétresdisparaîtraient.

Cesconditionsd'existenceplacenttesctresdansdecertainesmanièresd'êtreconstantesetinvariables',aux-

quellesifsnepourraientéchappersansperdreimmédia-

tementlavie.Lapuissancequimaintientunêtredans

sonordreoudanssesmanièresd'êtreconstantesetinva-

riables,estcequ'onappellesaLoi.

La toid'unêtreestcequirenfermesesconditions

d'existence.Cettesimplequestiontelêtrea-t-ilunetoi?revient

à celle-citctêtreexiste-t-il?Demandersi l'hommea

uneloi,c'estdoncdemanders'ilexiste.Or,douéd'un

corpsetd'uneâme,l'hommeadeuxfois.Laloiquiren-

fermelesconditionsd'existencede soncorps,faisant

partiedela nature,marchetouteseuleavecelle.Laloi

quirenfermeles conditionsd'existencede sonâme,s'adressantà lètrelibre,nepeutqueluiêtreproposée.

Docequelaloidoitrespecterlaliberté,ilnes'ensuit

pasquelatiLcrterestesansloi.Auxctresbruts,la loi

estfatalementimposée;auxêtreslibres,il fautqu'ellesoitinfailliblementproposée.

C'estpourquoil'hommeadroita l'existencedel'au-

torité.Lapremièreconditiond'unëtrequia lepouvoir

d'agirde tui-memeest la connaissancedela loiqu'ilvientaccomplir.Notreexistencen'estgarantiequeparcefaitdominantdessociétéshumaines.

Déclarerquet'hommeestlibre,c'estproclamerqu'ilnesauraitêtreuninstantprivedesaloi.Lalibertésup-

~)Aussi,leconstanced'unfait<s)-<)e,ftanslanatore.leseulCftmcttre

MqtM)onrecottnMMnnetoi.

Page 420: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

404 UVRE TttOtSiËMR.

Doseaussitôtsa tumièro.!.nin (t'eXaomhnfMtposeaussitôtsatumièrc.Loind'elle,embarrasséedesa

puissance,laliberténeseraitquesonpropreinstrumentdomort.

LaLiberténereposequesurlaLoi.

CHAP!TRRLï.

Ledroitdn'in.

Laloin'estpasnonplus,commel'adit.Montesquieu,t'oxprcssiondesrapportsnécessairesquidécoulentdet:t

naturedesêtres.Lesloisnedécoulentpasdesêtres oubienil faudraitsupposerquelaterre,depuislecommen-

cementdumonde,s'amused'ette-memeà tournerautourdusoleil'.Cesontlesêtresaucontrairequi,dansleur

existence,découlentdeleurslois.Unastrenefaitpassa toi,un êtrene faitpassaloi;

maissa toi,au contraire,lefaitctrecequ'ilest.Dans

l'ordrephysique,lu~otestcequire~:7les<e?, etnonce

quidccoutedetournature.Dansl'ordremoral,laLoinercsuttepasplusdesvolon-

tésque,danst'entrephysique,ellene résultedescorps.Sic'étaitlavolontéquisefit àette-memesatoi,il n'yauraitpointd'obligationmorale.

(<)Seulement)M)oi)ontuMtd!econvenancepoMftMKtfes.qMeeotuiqmtMexamiMdu)X)i))t<)evueempirique,croit)cs\'o;[découlerdela t)')h)Mtxuutedestitrer.

L't)etelleinterversionmftaphysiqHe,commisep~r)cspubticistM,philo-Mphodetroistttneordtv,suttirMtpourproduireluMvotutiou.

Page 421: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

t.'AR)!TOCRADt{. 405

t_ _t. o' I.

8 1ttwnt<6. M

D'ailleurslavolontéquifaitsaloi,peutladétruire,ou

peuttasuivrecommeellel'entend.Deslors,iln'yauraitplusdo toi.Siellese faisaitsa toi,la volontéseraitl'Absolu:alorsellen'auraitpasbesoindeloi1

LetegistatcurnepeutpasplusfaireuneloipourtaSociété,quelephysicienn'enpeutfaireunepourlana-ture.Lemondemoral,commelemondephysique,a saloi;ils'agitdolaconnaitroetdeta suivre.Dansl'ordremoral,la loiestcequidoit~tr volontés.

Silaloi nevientpasdeshommes,ellevientdoDieu.Celuiquicréedonnelesconditionsd'existence:telleestlaloi.Est-ilabsurdedediredelanature,quesaloivientdeCeluiquil'acréée,deceluiquilafaitêtreetlaconduitàsonbut?

Mais,audiredesclassesquiàcetteheureplacentleur

joiedansl'or,Celuiquidonnat'êtren'apasledroitdedonnerà l'êtresaloi1Aussi,toutesleurslois,depuis89,n'onteu précisémentpourbutqued'échapperà cette

grandeloi.OncomprendmaintenantpourquoileCréateura dceidela ruinede Babylone,deCarthagc,deTyr1Dieuneformedesêtresquepourlesvoirsuivreleurslois,quisontleursconditionsdevieetleurstitresàl'existence.Si toutestesaristocratiessurla terremanifestaientlesmêmesprétentionsquelesclassesfrançaisesémanéesde

89,lemondetoucheraitàsafin.Encoreunefois,si la loivenaitdeshommes,il n'y

auraitpointdoSociétépossible,parcequ'iln'yauraitaucuneobligationpourlaconscienced'obéirà t'hommolesvolontés,commetelles,étantégaleset libresen cet

uniquefait.

Loind'êtreobligatoirepourautrui, la votontede

Page 422: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

4(W LtVM TROtStÈNE.

l'hommen'estpointobligatoirepourtai-meme.Ouil

n'yapointdeloi,oulatoiestdivine1.Entre(tesêtressemblables,iln'existenaturellementni

pouvoirnisujet,nidroitnidevoir,parconséquentaucunordrepossible.Leshommesne peuventconstituerunesociétéentreeux,s'ilsn'ontreçudeDieuledonsacreduPouvoir.Enoutre,desêtreslibresnesontfaitsquep'ourDieu,etDieunesouffrepasqu'unautreleurdonneunetoi.

Dieua doncdonnésatoià l'humanitédeplus,ils'estréserveun Droit<H, c'est-à-direledroitdemaintenircettetoidivine.

Aureste,commenttrouverailleursqu'enDieularaisonduPouvoir,c'est-à-diredet'obti~tionquircgittesliber-téssansattenterà leurnature?Ons'estmoqueduDroitdivin on s'estdoncmoquedela grandeuret dela

dignitédet'homme!1

Ij ne moM, désqu'onne veut ptus recennattrequelePouvoirvientde

Dieu,onh: hit voir de h volontéde l'hotnme.Et t'hommeayantalors lafaculté de créer le pnuvoir.<JHt-rter h loi, la loin'estque la volouléde

t'ttotntnf.Pour \-oit<'rmtte nbsm-diteon h rMom'redecettedeftoition tft

loiest t'MprfMiOMde lavolontégf-a~Rt)'Commesi(tesmiMitMdevo)ontt<,la votootedu genre ))m)Min.pom-oientcréer la loi, quiest precht-tneutcequi doitrfgir la volontédu {~Hre))mn<titt.

Si le g''Mr<;humainttait Muver:un,c'ost-t-dires'il c-hitidentifiaavecM

foi,il o'MMitpas hesoinde sou\'eMio,il n'nnraitPasmt'tMebeioiod'no

Créateur.Pourpouvoirfiedonner m loi il faut Pouvoir<edonnert'etn!,et

<Mtjmttntent te ceque la Revotntionacru fain!

Page 423: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

L'AtUSTOCHATtE. 407

CHAPITRELU.

La Mgi'imit~.

LaSociété,dépositaireotnonpointsourcedelaloi,estmuniedudroitdivinde)afairec.~cutcr.Latoiestdanstesmainsd'uneclasseoud'unhomme,quienestasontour

dépositaire;c'est-à-direqu'ila endépôtteDroitdivindefaireexécuterlaloi.

Maisilnepeutriensurlatoi.Cetteloinevenantnidu

peupleniduroi,n'estpasleurpropriété,Ilsnepeuventnil'unni l'autrela modifierà leurgré.Jtsnepeuventfairequecequiestinjuste,déraisonnableetbarbare,soit

juste,raisonnableethumain.Cequiconclutcontrele

prince,conclutaveclamèmeforcecontrelepeuple.Cequiestjuste,raisonnableethumainchczunpeuple,

estenpartieconsignédanssaLégislation,coutrelaquelle.toutcequisefaitestnutdesoi.

Leshommesne sontpaspluslespropriétairesduPouvoirqu'ilsnele sontdela vérité.Commelavéritéestundondivinendépôtchezteshommes,et qu'ilsn'ypeuventrienchangersansy substituerl'erreur,demêmele pouvoirest undondivinen dépôtdansta

Sociétéauquelellene peutmcter<)usiensansysub-stituert'arbitraire.

Toutaftiagc,qu'ilvienned'unhomme,qu'ilviennedetous,entachelaloide despotisme.Ledespotisme,nous

Page 424: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

40~ t.tVttf!TttOtSt~ME.

t'avonsditprécédemment,n'estquelasubstitutiondelavolontéhumaineà laloi.

Dieunedésignepastoujourslesouverain,maisilcom-

muniquesonautorité,c'est-à-direle Droitdivin,ilcelui

quipossèdelégitimementlepouvoir.h est vraiquelamanièrelégalede !eposséder,ainsiquesaforme,variesetonleslieux.Maisceluiquia créeouconservéune

nation,aévidemmentsurelleundroitquen'ontpasceux

quin'eussentjamaisreçulejoursanslui.TelestleDroithistoriqueetsaprofondelégitimité.Dieune(Mst~~epas aufondl'expressionestmauvaise,

carDieun'envoiepasdesAngespouragirdanscemonde,maist)y envoiebiendesfaits.Lesfaitssontlesélémentsdecemonde.LespeuplesacceptentlePouvoircommeils

acceptentlavie ilsn'enontpaslechoix.L'Etatreprésentedoncunpouvoirdivin;autrementil

nepourraitcommanderàlavolontéhumaine.S'ilnerepré-sentaitqu'unpouvoirhumain,ilconsacreraitlaservitudee) nécessiteraitla révolte,ou l'anéantissementdo laSociété.

Tellessontcependantles conséquencesauxquellesmènentdeuxécoles,lesabsolutisteset lesrépublicains.Lespremierscroientqu'ily a undroitdivin~maisilslefontvenirdeFttomme.Ledroitdivin,étantsapropriété,i)endispose,etysubstituesonproprevouloir.Lessecondssoutiennentqu'iln'yapasdedroitdivin.U neresteplusalorsqu'undroithumain,c'est-à-direarbitraire,recueillidanslescapricesdela foute*.Lesunsvoienttasouve-

(t)La(t~triaequicroyaittaloi)cr~ttt-itdefitvotantegirafe,u<tCuneréactioncontreladoctrinequicroyaitlaloilerésultatdelavolonté(Tnohomme.Etcelle-ci,queronrencontre&l'originedespeuplespaiens,Mteit'i-tt~meuner&tetmncontret'<tnarct)ied<t)'etatbarbare.

Page 425: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

L'~USTQCHATHi. 40~

rainetésuprêmedansunroi c'estmettreledespotismeà

laplacedelaloi.Losautresvoientlasouverainetédansle

peuptoc'estmettrel'anarchieàlaplacedelatoi.

LasouverainetéestenDieu.Lesroissontlesministres

de Dieupourlebienet tespeuplesquidénouenteux-

mêmesl'autorité,sontcommedesanimauxquivoudraient

secouperlatêtepourmieuxvoir.

CHAPITREL1!I.

t,Ctti)ti''itiM.

tt s'agitdu pouvoiretdesalégitimitéavecplusde

bonsens,onnousrenverraittousauxfaits1CarDieun'a

pasabandonnelemonde,et lesparolesne remplaceront

past histoire.

Lesouverain,c'est-à-direeeluiquiexercela souverai-

neté,estlégitimelorsqu'ilpossèdele Pouvoirdedroit

et qu'ilestconformea la loi.Site pouvoirn'estpas

tégitime,c'est-à-dire,ainsiquet'indiquelemot,conforme

illa loi,ilnediffèreplusdelaforce,etnuidéslorsn'est

tenudeluiobéir1.

La liberté dépend de la légitimité du pouvoir,c'est-à-

dire de la conformité du pouvoiravec la Justice immuable.

Rien de plus évident 1 La liberté demande une autorité qui

t, QM)MRoismontn-otDroit ftcachent)'tMt)t'ue.car rhomme,c'est

p0)).k! t.):M!'TtMEDeLAMMMtnKt)!U':fHH').):APttH~MtXM <M

H TBOMet!t'O!'ANKO~"Ct.MMOtMMDt~C.

Page 426: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

410 t.)Vtt)iTftOStËME.

lapréserved'unpouvoirsanstoi,etquimaintienneterègnedelajustice,c'est-à-direterègnedeDieu.Carlaliberté,dimstordrelogique,est(atoiprimitiveetessentiel,latoiqu'ilfautgarantirauseindessociétéshumaines.

Or,pourconnaitrclarngtetegitime,latoidivined'aprèslaquellelePouvoirdoitgouverner,it fautdetoutenéces-siteunmoyenInfaillible..

L'hommenedoitobéirqu'àDieuitnepeutconfiersalibertéqu'atatoidesonêtre.Iln'estpasdanslanatureunseulêtrequisuiveuneautretoiquelasienne;l'hommeserait-ilprivédece premierdroitdolacréation?Soumisàt'obtigation,l'hommea doncdroitderetrouversur laterret'tnf?it)ibititp.

Ainsi,pourt'homme,pointdelibertésanslavraieloipointdeloisansunpouvoirquilamaintienne;pointde

pouvoirsans légitimitéet pointdo légitimitésansinfaittibititc'.L'hommeicineretcvequedu Souveraindosonâme1

L'hommeicinerel(%veque-duSou%,eruiti

Mêmeauxyeuxdu souverainprivédolaFoi,si tet)en'étaitpaslavérité,telleseraitdumoinslaperfectionenpolitique.Tetteseraitlaplussalutairedesconceptionsdela

(t)LeOtrittiunistnerenfermetoutesceschosesellesformenth)rewm<-deMdoctrinesurlaSociété.

Otbordil ne reconmitde souverainMgitime,et Merneitotntut,queDieu,Roidesrois,dequilaraison,ta véritéetta justicesontte~lois.

Ensuite,ilneconsidèrete pouvoirhumain,ou )osouverainetédérivée,que commetamiaiatredMDieupourlebica,eb)i~degouwruerselonluloi,perdanttoutdroitdecommanderdésqu'ilittviole.

t)tnsei~oe,eauo.qu'ilexisteditMt'aMtoritëqu'itarett.iM&Il sonËiitiseUt)moyeninfailliblepourconuattrecellejustice,cetterèglelégitimedupouvoir!et lieainsil'ordrepolitiquei'ordre moM)),t'aetiot)humaineàlaMitondivine.

D<la ~</ty.danssesfop.avec<'«rd.MM? ~oM~w.

Page 427: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

L'AtUSTOCRATtE 4tl

sagessehumaine,le chef-d'œuvredela diplomatie,le

meilleurfondementd'unesociétéd'êtreslibres.

Mais,om'irpourgarantieauxpeuplesunRoiquifaitde

toutesaviel'étudedelajustice,etquiestétabliparDieu

mêmelepèredetouslespeuples,donnerpoursauve-

gardeauxâmesceluidonttouslesactesontpourobjetla

sainteté,oùtrouverunemeilleure,unepluspure,une

plushauteAutorité?

Sommesnousprèsd'abordercettethèselibératrice?

Combiende tempsresterons-nousdanslesservitudes

absurdesdelaRévolution?2

Ilest clairquesi Dieua rendusaloiindispensableà

t'hommo,illa luia renduepossiblesiellenel'estque

maintenueparunpouvoirlégitime,ila établicepouvoir;sienfin,danslesgrandesdififcuttes,cepouvoirnepeut

êtrereconnutelqueparuneautoritéinfaillible,ilaétabli

cettetnfai)tibitit6sansquoiDieun'auraitpascréece

pouvoir,sansquoiil n'auraitpascréecetteloi,sansquoiiln'auraitpascréel'homme..Notreliberténe reposeen

définitivequesurl'infaillibilité.

AlasouverainetéabsoluedoDieu,laRévolutiona d'a-

bordsubstituelasouverainetédesrois àt:)souveraineté

dei;rois,elleaensuitesubstituécettudupeuple!.C'était

toujourspouroterDieu.Maisaujourd'huiqu'ilestabsent,

nousavonst'homme,autrementditt'or~m'itetsondespo.tismesansfond..

Fandra-t-itresterta?

Laquestionnopeutpass'éluder.t)fautquelalumière

arrivedequelquepart,et,asasuite,lajusticeet ledroit.

tt fautquelquechosededcnnitif.Votresouverainetédo

peuple,deeturéainsimaitredolajusticeetsourcedela

vérité,n'estqu'uneautreinfaittibititc,iaplushumiliante,

ilestvrai,à laquellepuisseêtreasservielaraison.

Page 428: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

LtVttETttOtS~MB.

n. Il- L- -1--Quandtesrois,danslescasdifficiles,écoutaienthvoixsupérieuredeRome,lespeuplesneserévoltaientpas!Desqu'alasuitede Luther,lesroisontrepousselasublimeJuridictionspirituelle,lespeuplessesontmisenguerrecontrelesrois..

Lesroisnesontpasdessaints.Quandleurautoritésechangeenforce,ilfautbienleuropposeruneforcequil'illumineoularéprime.Laquestionseborneàsavoirsielleseramatérielle,c'cst-a-diropuiséedansleprétendudroitd'insurrection,ousielleseraspirituel,c'est-à-direpuiséedanslalumièrequigouvernelesconsciences.

Est-ceadirequeleSouverainPontifedevientaufondle souveraindesnationscatholiques?Pointdutout:c'estlavoixdéloyaledelaRévolutionquienparlaitainsi.Celaveutdiresimplementquelorsqu'unsouverainvitenbonneharmonieavecle SouverainPontife,lanationsetrouvedanslavéritéqu'elleviten pleinejusticeetenparfaiteliberté.

Qued'obstacles,dites-vous,s'opposentmaintenantàcettepratiquechrétienne1quedetempspoury revenirAssurémentmaisvousqui,pourfonderlavôtre,attendezqueleshommessoientsages1

CHAPITRELIV.

Récapitulation.

Questionsfortsimplesà récapitulerQu'est-cequela Société?N'est-ellepaslacondition

Page 429: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

t.'AtttSTOCMAT'K. 413

a.. n~a C. nw_de l'existencedel'homme?Etsil'hommea satoi,ousa

conditiond'existence,laSociéténe doit-ellepasavoirsaloi?Qu'elledoitêtrecette!oi?2

N'cst-ettopasle moyenparlequella Sociététend&sonbut?Maisla Société,parette-momo,peut-elletou-

joursconnattrecebut,peut-elleconnaitrocetteloi,et

peut-elleseladonner?Celuiquicréelesêtres,necrée-t-ilpaslanaturedes

êtres parconséquentn'est-ilpasleseulquipossèdeleurloi? Laloi,domémoquel'existence,a doncunesourcedivine?Celanos'accorde-t-ilpasaveclaiibertéet la

dignitéhumaines?

Si l'hommerecevaitsa loidel'homme,outrequ'ilseverraittrompé,nedeviendrait-itpasl'esclavedel'homme?

Or, la loin'est-ellepaslajusticesouveraine?Etunetelleloipeut-elleexisteraumilieude la SociétésansunPouvoirquilamaiotieone,danst'intérctdolatoimorne,et ladispense,danst'intéretdet'êtrequiobéitàcetteloi?

Lasouveraineté,autrementditlapossessionet l'appli-cationdupouvoir,n'est-ellepasalorsde Droitdivin?Celanes'uccorde-t-iipasavecla dignitéet la libertéhumaines?

N'est-cepasalaseuleconditionqu'ilmaintiennecetteloi,

quelePouvoirexiste?S'ilnemaintenaitpaslaloiréelledelaSociété,neserait-ilpasunèentraveet unmal?ItfautdoncquelePouvoirsoitlégitime,danstoutelaforcedet'etymotogiedumot,c'est-à-direhonorantlaloi1

Quijugeras'itestlégitime?Peut-itlejugerlui-méme,ou bienla Sociétépeut-ellelejuger? Et quiétabliral'harmonieentrelesdeuxforcesdifférentes,la toi etla tiberté?

Peut-onconfiercesoinauPouvoir?n'est-ilpaspartie

Page 430: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

414 UVttt!TKOtSt-ËME.

intéresséeill'existencedela loi?Peut-onleconfierà laSociété?n'est-ettepaspartieintéresséeà l'existencedola liberté?Ou bien,peut-on,commede nosjours,laisserà chacund'euxle moyende soutenirsondroit

parsaforce?

Compte)'ainsisur la lutteentretes.deuxforces,n'est-cepasporterladillicultéet la guerreau seindot'Ëtat?Aulieude maintenirl'accorddela loietdela

fierté,ici t'Ehtfera-t-itautrechosequese balancerentrela tyrannieet l'anarchie?N'est-cepaslà notresituation?

PourtrouverleAtédiateur,pourdécidersi lePouvoirestlégitime,ouconformeà lajusticeetà laraisonsou-veraine,nefaut-ilpasuneAutoritéinfaittibfe,indépen-danteà lafoisduPouvoiretdelaSociété?

Sil'onrejettel'existenced'unmoyenInfailliblepourconstatercetteintimité,lePouvoira-t-ild'autrerégiequesaproprepenséeiX'enfaut-ilpasconclurequ'iln'yya plussurfaterredesouveraineténi delibertépossible,conséqucrnmcntplusdevraieSociété?

AinsipointdelibertésanslaSociété;pointdeSociétésanslaloi;pointdeloisanslePouvoir;pointdePouvoirsanslégitimité;pointdelégitimitésansinfaillibilité.

Elleestlaclefde voûtedet'édiftccsocial elleestcommeuneracinequeh SociétéconservedanslescindeDieu.L't't!)i)tit)i)i)éestt'anneauparlequell'humanitéestsuspendueà t'tofini'.

t; < L':mbntë')f.- t'apMfut ta j)uJM-tt)eecootstt! dans )e H)oyea-!)gt

poor f.tire<!q')i)ihr<;Ah M))wr.)!Met<pulitiriue,et )t rendre sMp~ertabkaux homntfi:.ttit-nd'hutnitit)n'Mt parfait: it n'existe pasde Pouvoirqui

n'aitjamaisabuséde sesforeM.

Maiasi t'en fait <tbsn'actionde quelquesanomaliesinévitables,il se

Page 431: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

L'AtttSfOCRAttR. 4~

On voitalorsquete mondemorn),demêmequelemondephysique,serattacheàlaCausepremière.L'ex-

périenceavaitconduitla pratique(tenospèresi cettedéductionrationnellequandtes hommesapportaientleurseffortsàentrerditnsteChristianisme,:tulieudeles

employertousàensortir.Est-ceta solution,diralelecteur.of!ër(cauxevéne'

mentsactuels?– Non,lesfaitsnouspréparentlanô-tre1 Maisc'estl'observationquimontreaquelledis-tancenoussommesaujourd'huidel'intelligenceetdolaliberté.OùtrouverunsystèmemeilleurqueceluiindiqueparDieu?

Lechristianismenousavaitdonnelemoyen(lefonderuneSociétésurledroit;etvouscherchezlemoyendelafondersurvous-mêmes1

trouveque )~ t'apMont fépriu~k'j ~utentini, prot~c lespeupte~,apti~h' quer<-)k'9.:nf)'ti !M roiset les peuplesde leurs devoirs,ffap[t6'iU)t-

t)x'u)e<lesitmnds!tUent!)~.

Cettepui~sitncedes )'~)M <-tMJtrexfrciced'un pouvoirpurementet

~tnhtcmuMnt.~«'f~MW.''o vertu duquelils frappahut des princesou-

prtbtfs. ~:ttM«ucuueusurp~tio))ntaM-rieib.sans aucunesu~petHioude )x

souveraineté.

l'eu iMtporteici,ujouteLcibnit!que le Papeait eu cette primautéde

droitdiviuou par uu cat~fntetOeHthutuniu.pourvuqu'it~<jit'MUiituntque

)M'udtôtplusieurs~c)~ il t'ftexer<.<edani)Oecidt'utavec )ereu~etttftocnt

et t'ttpphudMcnM.'htuuivcr.-e).

PfM<'M(/ff.<'t&<)t~,ton). )t. p~tg.<ui.

jt; L'auteur.M. vuuhi)p!)f)erd')d'Mpotismcquinuutattendait..

~t)T):!'t:). ~n<Tt:Ut.

Page 432: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

.UVttK T)tOt8tÈM6.416

CHAPITRELV.

Aj.j)efMj)eu))k,t).'rnMri:y!<te))t<

Onrëctameunappelaupeuple.Maisc'estprécisémentcepeuptequiappelleleRoi1quiappellel'autorité,sans

laquelleil neseraitpas.Sommes-nousdonctoussubmer.gesdansleprinciperevotutionnaire?

L'appelaupeuptetued'unseu)coupleprincipede la

Légitimité,dontle mériteprécisémentestde ne pasrecourirà cequ'ona nommele peuple.Ceseraitconsi-dère)'lepeuplecommeuneautoritéinfaillible;lasouve.raineté,aulieud'ftredanslesmainsdusouverain,seraitalorsdansceXesdupeuple.Lamultiluderesteraitinves-tiedudroitdejugersonœuvre.Làestjustementt'anar-

chie,c'est-à-direlerenversementdelaSociété.Quandvousproclamezun principe,ayezlaforcedo

leporter!Sic'estau peuplequel'ondoitfaireappel,il

jugeen dernierressort,il estl'autoritédéfinitive.Deslors,à touteheure,ilpeutchangerla loi.C'estlaporteouverteauxdernièresinjustices,auxpluscruellespros-criptions.Faitesappetau peuplei) il répondraà samanièrepar!c pillageet par le meurtre..Toujoursl'appelau peuple,remarquezbien,pourévitert'appe)àDieuetà l'Autorité

Lasouveraineténationalenefutégalementinventéequepourcouvrird'unnomplusconvenablelasouverainetédelafoule.Ensoi,la souverainetén'estpasplusdansla

Page 433: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

).'AR!8TOCKAT!E. 4t7

ue dansla mmonto.nasD!usenhaatan'onmultitudequedanslaminorité,pasplusenhautqu'onbas,paspluschezlanoblessequedanslepeuple,puisquecenesontlà quedeshommes.

Lasouverainetéesten Dieuetelleestdéposéedans

lesmainsdeceluiquiseconformesa justice.Lepeupleestmoinscapablequetoutautred'exercercot)esouve-

rainetéc'estlui dontlesbesoinset l'étatlaréclament)1

Unetellefonction,dansi'inturetmêmedupeuple,revient

à ceuxqui,sachantsebienconduireeux-n<cmes'etse

placerdansla justice,peuventdèslorsy conduire

lesautres.

Si la nationestsouverainepourquoilui imposerungouvernement?Sile peupleestsouverain,pourquoinepaslelivrerà lui-même?ilporteenluilajustice,la

paix,et iln'a pasbesoindovous.Quandcessera-t-on

de vouloirpuiserla souverainetédansceluiquien a

besoin,dansceluiquinouslademande?

Certest tespeuplesn'ontpasétéfaitspourtesroismais

lesroisontétéfaitspourquo.lespeuplessoientpourvusd'uneautorité.Sortonsduprincipedela souverainetédu

peuple,sinousvoulonssortirdesrévolutionssortonsdu

principede la souverainetéd'unhomme,si nousvou-

lonsn'y pasrentrer.LasouverainetévientdeDieu;le

souverainest celuiqui l'exercepournotrebien et

l'obéissanceestlavertudontnouspayonslebienfaitd'être

enSociété.

Imaginéeparledix-huitièmesiècle,la souveraineté

dupeuplees un athéismedéguisequicoûteracherà

la Franco.Lessouverainsqu'unetellesouverainetélui

imposera,lui ferontregretterd'unefaçonlamentable

ceuxqueDieunousavaitchoisis,etqu'ilavaitintroduits

sanssecoussedanslatramedenotrehistoire.

Page 434: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

418 HVHEl~OtStÈME.

LaRoyautén'estquele principedelasouverainetédalajustice,dela souverainetéde laLoi.Nevoûtez-vousobéirenrien,êtes-vousarrivésà t'orgnei)sociat?vousle

payerezdevotrecivilisation.Maissi vousvoulezreconstruiretcdifke,reconstruisez

jusqu'ausommettoutesvospierress'écrouleronttant

qu'ellesneserontpasretenuesparlaetefdevoûte.

CHAPITRELVI.

DeH))''t'r,;af()stn')ej)!ts.-é.`

Je nevienspasdéfendreJ'ancienRégime,le roietla noblesse:je viensplutôtlesaccuserAvertiparle

temps,nouspouvonsdirequela Sociétéestfrappéee(s'envaàcausedeserreurs'etdesvicesqu'ilsontlaissés

pénétrerdanssonsein.Silesnationsnese fondentet nes'efcventquepar

leursaristocraties,ellesneretombentqueparelles. Silaroyautéfuttoujoursrestéeroyale,laI~votutionetles

passionsdeshommesnetoussentpeut-êtrepasrenversée.SilanoblessetY)ttoujoursrestéenoble,lasecondeclassenef'eùtcertainementpasdétrônée.Laforce,perdueparlavertu,s'esttournéeduentedumal.

Lepeupleicin'ajamaistort..Sesmœursnesontquetesnôtres,etsescrimessontnoschâtiments.Lespeuplesnesonticiquelesdernierscoupables,puisquelesroisontétéfaitspourlesdéfendreet lesconduire.

Lesrévolutionsremontentà l'époqueoùlesroiss'af-

Page 435: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

t.'AK<s'rocnATt)t. 4t9

11 fin nt~lln ~nniriinlinn nninifun~~n r~n ItU,lid.franchirentde cetteJuridictionspirituelledet'Egtise,

quiplaçaitavanttou!~pourconditiondeleurpouvoir,laJusticeimmuable.Dêslors,âpresleschismeenreligion,.onvitJeschismeenpolitique,puisledéismedanst'Etat,enfinl'athéismeactuel.

Oùpuiserla souverainetési l'ondétruitsouslesyeuxdelafoulelecanalostensibleparoùelledescendjusqu'ànous?Laroyautéet l'aristocratiesesontfaitplusdomal

queneleuren ont fuitlesrévolutionnaires.Ellesont

coupéicit&racinequilesportait.Ellesavaientdurantquatorzesièclesetevelaplusnoble

civilisationdelaterre.LeurméritedevantDieuetdevantleshommesdemeurerate plusgrandquiaitétéobtenudanscemonde,aprèsceluidet'Ëgtise;et tespopulationsde l'Europene rencontrerontpointlesfrontièresdelareconnaissancequ'ellesdoiventàl'uneetà l'autreCepen-dantonsedemandesiellesnetenaientpasdeDieuassezdedonspourrésisterà lagrandetempêtesoulevéeparl'orgueil1

Il estutiledesavoirsiellesontfaittoutcequeleCielattendaitd'elles;site sangde Jésus-Christdevaittarirdansleurâmefavoriséesiellesontépuiséenelleslaforcedestempsmodernes,laforceremisea t'homme,celledubienencemonde,enunmot,laportéedelacréation.

Toutefois,silestempsnesontpasaccomplis,nousne

sortironsdecettesituationextraordinairequeparlaFoi,

part'exempte,etparl'autorité.Hommesdulibéralisme,envainvoustenteriezunerévolution.Netouchezpasdelasorteauxévénements,ilssonttapourvousinstruire1

iSetravaillezà l'ordrequepar l'ordre.Lesinstitutionsneressusciterontqueparlaforcedesmœurs1

L'avenirne peutsortird'uneformede gouvernement

Page 436: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

42~ [.tVRËTROtSt~MB.

..n. n~ nmii ~iewnnnif nn:"of}p~cal !W/fif_Î~ ~5quiaffermitl'orgueiluniversel.Suffit-ilà la Société

modernequ'unexpédientchaquejour l'empêchede

périr?Est-celà te dénouementlégitimedela civili-

sation,l'accomplissementde l'histoire?Unplusgrandnombred'âmes,car laest toutetaquestion,marchent-

ellesmaintenantausalutëternet?.Le:!hommesneveu-

tentplusobéir or,quandiln'existeraplusdeRoisen

Europe,nous-mêmesnousn'existeronsplus..La paixnesortirapointdessourcesquiontvomiledésordreet

l'envie.L'autoriténeserapointressuscitéeparceuxqui

l'ontmiseamort;personnenedisposedequatorzesié-

ctesde respect,et l'agiotagen'héritepasde lagloire.

L'Autoritéest mortela Foi, J'honneuret le respect

sontmorts1vousn'avezà ta mainquedesgouverne-mentsde mort..Leschosespeuventvousparaitrese

maintenirprenezgarde vousne vtVMQUESURL'Ac-

outs,et laFrances'enva.

CHAPITRELVII.

Uernifr espoir daue le prtMMt.

Lesévénementspourrontseulsetnoussauveret nous

instruire.Rienn'estmûrpourla vérité.Attendonsque

laProvidencepar!e.PctU-etreavantquelaFrancesuc-

combe,Dieuluiaccordera.t-i)encoreungrandGouver-

nement.Maisquand?Veillonsalorsà sadurée après

lui,lenéantdel'Europeette-meme..

Page 437: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

t/AKtSTOChAt~. 42ti ff% m~n~~nt Nftpn vann ~nn~rt~~nt o'~t<tm!n~~<! ~t<

t.fHAttÇ. jj:*4

Quandcemomentseravenu,comments'ouvrirontauvraiRoilesportesdelaFranco?Httess'ouvrirontparlamaindeDieuHya danslasociétéhumaine(tessitua-tionsquisonthorsde.lapuissanceetmêmedelapenséettet'hommealorsDieuneluidemandequedeserendre:)lavérité,puisd'obéir.

LaBevotutionnousamisdansunedee<;ssituations.Aureste,cen'estpointvousquifaitesniquidéfaites

lesEtats.Dnjourlebienviendra:)lasuitedelaprière,commeestvenuelapunitionen Févrierà tasuitedumat.. Leshommesne croirontdoncjamaisqu'ilssontsubordonnesà la Toute-puissance,queDieus'estréservélavie,t éducation,lechâtimentet lesalutdesnations1

Pourlemoment,hâtons-nousderétablir,à l'aidedela vertu,unearistocratievéritable.Nousne presseronslesévénementsqueparla prièreetparle bien.Touteautreentreprisedeviendraitle signa!d'unirréparabletnatheur.

Lespeuplesdela Révolutionnesontplusmaitresdebriserlecercledanslequelilssesontenfermes.ItfautquelaRévolutions'used'ette-mcmojusqu'aupointmarqué.LeLegttimismes'abusequandilcroitpouvoir,encemoment,tmprimerà laFranceladirectionquinousconduiraitausalut.

Celavalui semblersingulieril fautqu'ilachevédese (tercvotutionnertui-mone.SousLouis-Phitippc,ileut voulu,avecM.deGnnoude,)o suffrageuniver-sel xoustoGouvernementprovisoire,avecM.de La

Rochejuquetf-it),t'appe)aupeuple;souslePrésident,avecM.Berryer,legouvernementparlementaire;avecà peuprèstoussesmembres,ilveutencorele~atticanismeet

Page 438: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

422 LIVRE TttOtStËME.

·~ ~·· tmêmeilcomptesurlelibéralisme;avecbonnombre,il

veutréformehypothécaire,luxe,industrialisme,crédit,

banqueagricote,libertédela presse,etc.f)faut quetoutesceserreurstombent.!t fautquedesévénements,

qu'ilestimpossibleencored'indiquer,ramènentlatumiere

surcespointsimportantsIlfautquelaNobleopinionachèved'apprendreceque

c'estque~<~eM~M/<oM,qu'elle-mèmea laisséegermeraucoeurdel'ancienneFrance,et plustardéclateret

régnersurnous.CarlaRevotutions'estforméesurles

hauteurs,commelafoudredanslesnues,avantdefrap-

perla terre.!i estindispensable,aussi,quela France

achevéet)e-memedo se désabuser,et qu'enun mot,

partoutl'erreursoit commebattued'avance.L'appuidestegitimistessuf!!rait-it,en cemomentpourmettre

leRoisurletrùne?.Paix! !t fautqu'ilarriveécla-

tantdepuissanceetrayonnantdebonté1Toutesaforce,

toutsonempiresurl'opinionseradanscettetoyautcde

l'aveuduGouvernementjusteet puissantqu'exigel'élat

delaFrance1

Transactionsetpromessesn'amènentquemépriselles

seraient,enoutre,impuissantes.L'hommeau contraire

estéblouiparlafranchise,etprêtàsuivrei'amedontila

reconnulagrandeur1

11fauttoutavouer.Danscechaosétrangequet'onprend

pourunmondenaissant,leslégitimistes~ntseulslesyeuxtournésversla lumière,et néanmoinsilsserontencore

impuissants.Pourquoi?sinonparcequ'ilsespèrentmettrelenavirehnotavecunepartiedesmoyensquile

retiennentdanslavase.JIfautqu'ungrandsecoursnous

viennedeCeluiqui,avantdecréerlemonde,aséparela

ctartcdesténèbres1

Page 439: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

t/AtUSTOCRATtE. 423

Encemoment,nousnepouvonsréellementagirqu'enrentrantun undanslafoi,c'est-à-diredanslebienetdanslavéritéentière'.

S'ilfautdiretoutesapenséeAnotreanarchieactuellevasuccéderledespotisme;et le remèdeau despotismesoraleDROITDIVIN.

()) On eomproHtcttMtout si t'onveut que la véritésebaiaMpont-MtM-

chezttom. LenmtatoMseraitit't'tp.tritMe,et le ftoine pourraitroutier '}))<'lorsqu'iln'y aurait plusdeMj{'t""iste9eo Fmum.

Legatticattisa)'!Mtte tiMMtiiiuMsonttesdeuxtMu\'<tMMcordesJt! t'-irc,et par <nothcu)'t)o')stMt'outoxspa: )Mchauler! Xuuip~tend<'<MtuujouMuMcoirt'outoriMi.ur lesdeuxplusdanseMUMSH~.ttiousde t'itutm'itti.)m)t

notreCjwquep!ii~i)!suu!Mr)

~rsish'f dKMootreMM!mce&rtsord duSt-Mre,ttMMteHt-de ).)Ytt-itf;.et desof-df'Mreligieux,sesderniersd.f).-n~ur<,po')rsecooUcrfu)k)h<'<naux

tnensoun~du tiMra~me, prfh'ndre eouxMcMdM'uiM',que )a sumcr.t!-

uetéviout du )M'upto,que))mMdoit <'tr<'~e~M6(je fit j'otitique,et t't'Ji!

«ejfareede )'Ët«t, c'e~-à.dire )i\')~eà lu ttevoiutiou,est-ceiierMHsetnotts'éleverm~eï)Mntdansh pufitiqu)',pourvenirait timouMdespeuph's?

Page 440: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

424 t.)V)t)!TROtS)f;ME.

XOTËHISTOR!QUM.

~9<i.)

HaM)!antd~shypothèsessurteretourdola Monarchie,on

commetlafautedoraisonnercommesicettecontro-revotutiundevaitêtrete resuttatd'ansdélibérationpoputaire.On(fit 7<c

y)ff~<<'ct'fK' le peupleveut,lepeupleneco')MM~f<jamais,etc.Quellepitié Lepeuplen'estpourriendanslesrévolutions.iln'yentrequecommeinstrument.Quatreouoin~personnes,peot'etro.donnerontunRoi&taFrance.

DesiettrMdeParisannoncerontauxprovincesquelaFranceaunRoi,etlesprovincescrieront:!*<'MleRoi!A Parismême,tousleshabita)~,moinsunevingtaine,approndrontens'eveittant

qu'ilsontunRoi./<< ~oMt'Me?s'écrieront-ils.LepeuplenedecréteMpaspluslerétablissementdelamonarchiequ'iln'endécrétala destruction.Je recommandeces réflexionsil ceux

quicroientlacontre-révotutionimpossiblep~reequ'ily a tropdeFrançaisattachesa la République.Lefanatismen'estpointonétatdurabio.

Asupposerqu'unpeuple,surtoutle peuplefrançais,puissevouloirunechoseavecpassion,il nesauraitla vouloirlong.temps.L'apathiesuccèdeauxgrandseffortsdol'enthousiasme.

LorsqueteRoise présentera,certainementonnecompterapaslesvoix;d'abord,par la raisonqueceluimêmequi préfèrela

républiqueil la monarchie,préfèrecependantle reposA ta

république;ensuite,parcequelesvolontéscontrairesà iaroyauténepourrontseréunir.UncourrierarrivéaBordeaux,aNantes,a Lyon,apportala nouvellequele Roi est reconnuà Paris,qu'unefaction'juctconques'estemparéedel'autoritéet a decfare

qu'ettenetapo~&tequ'uunomduRoi.Larenommées'emparedecesnouvettesetleschargedemitte

circonstance!!imposantes.J'accordeà la majoritt'uncorpsde

troupesrépublicaines.Cestroupesprendrontdans le premier

Page 441: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

L'AtttSTOCKATH!. 4~S

momentuneattitudematins;maisce jour'tâ,elles voudront

diner,otcommenceronta sodétacherdelapuissancequinopaie

plus. Chaqueofficiervoitclairementquele premierqui criera

viveleRoi!seraunpersonnage.La crainteetla défiancepro-duisentla délibérationc~la froideur.Le soldatquin'estpasélectrisépar sonofncter,estencoreplusdécourage;le tiendela

disciplinereçoitcecoupmagiquequi le retacbesubitement.

»Parmilescitadine,c'estbienautrechoseonva,onseheurte,

ons'interroge,chacunredouteceluidontil aurabesoinledouto

consumelesheures,etlesminutessontdëoisives.Partoutl'audaco

rencontrala prudence.Oùsontd'ailleurslesmoyensderésister?

ousontleschefs àquisenor! !t n'y apasdodangerdanste

repos. il fautdoncattendre.Onattend;à chaqueminutele

mouvementroyalisteserenforceildevientirrésistible:Vtvxt.)!

Rotf s'écriela fidélité,au combledela joie; VtVBt.R Koi!

répondle républicain,aucombledelafrayeur.!t n'ya qu'uncrit teRoiviendra,verraetvaincra.Alorson

s'étonneradola profondenullitéde ceshommesquiparaissent

aujourd'huisipuissants.VoilàcommentMfontlescontre.rovo*

tutions.Dieu, s'étantréservéla formationdessouveraittotés,nousenavertiten neconfiantjamaisà lamultitudele choixde

ses maitres.Toujourselleaccepte,jamaisellene choisit.On

peutmêmeremarqueruneaffectationdela Providence,c'est

que leseffortsdu peuplepouratteindreunobjetsontprécisé-mentlemoyenqu'elleemploiepourl'enéloigner.AinsilepeupleRomainse donnadesmaitresen croyantcombattrel'aristocratie

à ta suitede César.C'estl'imagedetoutesles insurrections

populaires;c'estl'imagedela révolutionfrançaise.

Quesi l'onveutsavoirterésultatprobabledecettedernière,

il suffitd'examineren quoitoutesles factionssesontreunies

toutesontvoulula destructionduchristianismeunivorsetet de

la monarchie;f<'o;(il suit que leurseffortsn'aboutirontqu'al'exaltationduchristianismeetdela monarchie.»

Jhde MAtSTRE,C')MHteH<Mfera la cott~e-MoMt'oM,Lau-

sanne.t796 ConsidérationsM<f? /<Mce.

MaisDieuprêtesoncoxpdeMta:'nlorsquete malettJcrMur

ontétéébranléspar lerepentir.

Page 442: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

42S t.tVRE TftOtStËME.

'AinsiparlaM. doMaistropour ceuxqui disaienten 96:Commentle Roiforait-ilpourrentrer!

L'objection,aujourd'bmplusopiniâtreencore,s'appuiedodeux

négations 1"n'est-ilpasmaintenantimpossibleau Roidere-

venir?2"ets'ilrevenait,pourrait-ilsetenirsurle Trône? Ceux

quiontdesaffairesentrainajoutent: qu'ilrestedoncoùil est

poursonbonheur –Ainsi,l'habitudedotoutvoiraupointde

vuehumainnousconduitàdéraisonner..

Déclarerque te Roine peut revenir, c'est déclarerqueDieunepeutnoussecourir.Notresiecferedoutel'intervention

divine;l'homme.suivantlui, a reçu la libertépourse tirertoutseuld'auairo. nofautpointcompter,dit-on,sur un-'miraeieen histoire;la France, dans ses quatorzesiècles

d'existence,peut à peine établir celui qu'opéraJeanne-

d'Are, etc.,etc.

C'estrespritjanséniste,dontnoussommesencoreimprégnésonFrance,quiplacetes espritssousdosi tristesimpressions.

Assurément,pourlamérite,Dieunoustraitecommeétantcrées

fibres mais,dansi'infurtune,il nous traitecommeétantses

enfants.LeSauveurl'aassezréputé!tt suffitdo jeter lesyeuxsur laconduitedes loismorafes,

t'o'tt'dt'ctarerqueluretourduRoiestaussiimmanquablequecutuidetamiséricordeaprèsle repentir.Et il n'ya qu'avoirtamarchedelitRévolution,pouraffirmerquoceretours'opéreradansdescirconstancestelles,queloindefairedesconditionsauRoi,laFrancoirasejeterdanssesbras.

– QueftMserontdonccescirconstances H faudraitêtre

prophètepourlesdécrire;tandisquepourenaffirmer)'immin<'n-

ce,il suffitd'observer.Onn'imposepasdo conditionsAcelui

quinousarracheatamort.

UnjourleRoiseral'ëtomentpolitiquede laRestaurationdela Foidanslesâmes.Or,jugezsi le mondepeutencoreallerloinsanslaFoi.

Page 443: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

LAtU STOCKAT))!. 4~7

CHAPITRELVIII.

Situationt'~t'Uc.

OnditquelaRévolutionouvreàl'humanitéunmonde{telumière,uneèreimmensede bonheurmaislesfaitsdisentquelemondes'enva.

Pourquoi?ParcequelaRévolutionyadétruitleres-

pectetl'obéissance.

Si l'Egliseétaitl'écoledu respect,le libéralismeestl'écoledumépris.

Hya dansl'obéissanceunemoralitépropredontnesauraientêtreprivéssanspérilmèmelesespritsectaires

par lesthéoriesles.plusnobtcs;ilplusforteraisonla

foule.Lachutedéfinitivede l'obéissanceseracette(tela

civilisation.Hfaudraitrefairependanttrenteanslasciencedansta

directiondu vraipourretrouverlavérité1etrefaireles

tnceurspendantunsièclepourrentrerdanslebien.Notre

Scienceactuellen'estquel'édificeachevéde l'orgueil.

Touty paraitjuste,légitime,parcequetouteffec-

tivementy viseà l'homme,maisà l'hommequiveutse

séparerdeDieu.

Apremièrevue,riendeplussimplequetouscesdroitsOùs'arrêter?droitau travail,a l'assistance,à l'intelli-

gënce,a t'instruction,aucrédit,a lapropriété,à l'égalité,à laliberté!.Pourquoi,aufond,.viennent-ilsabolirDieu,demotirletravail,lavertu,ledevoir,l'obéissance,lapro-

priétéetla tiberte?P

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UVn<ST)tO<8)t;M8.· .nEt)quoi,pourconstruirel'homme,vousHËTMtSMLA

SooËTË?..Quandreconnaitra-t.ont'égayanteillusionqu'ons'estfaite?Quandverra-t-onquelaSociéténevitquesurletravail,lavertu,tedevoiretl'obéissance,c'est-à-diresurlaloichrétienne,etnonsurleprincipepaïen?LaSociéténes'etuvcqu'acettecondition,quela viedet'hommoysoituneviotoutededevoirsetnon()npréten-tionà desDroitsfictifs'?..

Sanstesavoir,leshommesviennentd'achevertasciencequel'Angerévoltéleureutottërto,s'ilfutvenusurlaterrepourlaséduireet t'entrainer.Celavientdecequeteshommes,depuisdeuxsiècles,emploientleurintelli-genceamarctterdanslesensdeleurmoi Sciencet'ormi-ttabte,carni le)angag6(leta raison,ni la raisondesarmesn'aurontdeprisesurelle.Cotaressemblelasciencedudémon..

Commentbalayermaintenantunetellescience?Pourra-t'ont'arracticr(let'âmodesméchants?Entrelaverituetterreur,lesarmessontpeut-êtrecgates,maislaluttenel'estplus )cc(eurseulpeutdistinguerl'unedet'autre!1etlecu;urestdétruit.L'orgueila reconstruitsadoctrine,toutannoncenotrefin..LadémocratienousapportetaBarbariedesdernierstemps"

Si la république dure, ce sera comme ces matadies

séniles auxquelles on ne peut toucher sans amener la crise

1) IloraJe~devoirs,yachdroits oriaimireuIseutavuiren tui-nWnems)) )foMdesdevoirs,<)?').<droits ori~htttiree))6Ht<nuir<'n)))i-n~)u<'uo''ttr (;<)).sortautdu t~ant, cOMtnttte<;)t!<fj)t"jam-mtoob)if;t)tict)nouY<-))f

''overs )af).i)!e et euverst.).<ou<M'd~Mtil rp<:oi[tesafimetth. t'Muct-tion, rNjtpKfttisoite. jutth-f<'th jtrob'ttionju!t h) txort)*

8<'premi~n;fooetienMt)!<r';Mnttni<~u)ee;tunssp~(truit;!naiMeot(tooc

sucr.~·ssivensetrldcsdevoir3<yisluncrumplie..'!t«'c'~iv(;t))entdM<h'vumqu't)M')'uH.;)!it..

ilr~,iiît)i~is.~entdoiie

desilevuir.4qti*ila

OH'-tCoM<j))tmntvicM~f.th-fo'tt'rn-Jte-jA'

Page 445: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

f/AtOSTOCHATtË. 439

111. ~tt; ,l.m"9 l''nfl:~1.,finale. Maisteseffortsdesaristocraties?maislano-

blessenese relèvera-t-ellepas?– E))aestdepuislong-

tempsabsente1Etlabourgeoisie?Elletienttropàl'argentet raisonnetroptna! tesespritsmoyensontmaintenant

l'empire.

Commentcroireauxconséquences(tcmoo'atiqucsquet'enespéraittirerde t'Evangite,depuisqu'ona connul'étatdenotreorgueil?Lexvnt"siuctea fini(lepervertirl'esprithumaintoutest manque.Vul'étatoùcemal-heureuxSièclealaissélascience,lesmœursett'esprit'deshommes,vut'e<!eryesceneedel'orgueil,qu'onnecalmera

plus,nousne noussauveronspointsansunsecoursde

Dieu,et l'Europerisquede ne prolongersonexistence

quepardesgouvernementsabsolus.

Endétruisantpartouslesmoyensl'obéissanceetleres-

pectdel'autorité,lesFrançaisont renduinévitablele

despotismeet peut-êtreune humiliationencoreplusprofonde.

Untelutatt!ochosecombien(turera-t-it?Autantquedureral'orgueil.

Oat~hommes'amendera,ouDieupournoussauver

nouspunira.

CHAPITRE L)X.

RMso)tr<'<efi)))tiv'

Quel'orgueilensoitbienavertis'itcontinued'écarté!*

Dieu,nouspasseronssousungouvernementabsolu.Si

Page 446: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

4~ '.n'HK'rttOtst~Mt!

11_tl r m 1

torgucttrendinsuffisantle gouvernementabsolu,noustomberonssousledespotismemilitaire.Etsi,malgrécescorrections,laFrancepersisteencoredansl'oublidesesmccursetdanssonodieuseoppositionù Dieu,ellecon-naitraunptusgranddéshonneur..NeperdonspasdevuelesortdelaPologne.

Aurestecequ'onappelleaujourd'huigouvernementabsolun'estquel'absenced'Assembléparlementaire.Quandledésordreexistedanslesmœurs,(tanslesidéesetdansleslois,le pouvoirabsoiufui-meme,quifaitlitservitudedesméchants,devienticita libertédesbons.

Ondoitvoirqu'ilestimpossibledegouverneravecdesavocats.Enoutretesassembléesont,enFrance,t'inevitabteinconvénientdetenirladigueouverteàcefleuved'Orgueilquiremonteaujourd'huidesclassesmoyennes,demaindesclassesinférieures,etquiversesurnouslaHuvotution.Cheznous,lesparlementssontla Révolutionen per-manence..Et, sousce régimed'impuissance,lesloislisentd'autantplusd'arbitrairesurlesindividusquetesmoeursetlestraditionsnelesmettentplusal'abri.Iln'yaeudetyranniepositivequesouslegouvernementparle-mentaire.Depuisundemi-sicuie,tesfamilles,lesmœurs,

l'agriculture,n'ontconnuquelqueslibertésréellesquesouslesgouvernementsabsolusdcdarus.

Ellesontété,depuisce temps,froissées,asserviesetsacrificespartouslesgouvernementsprétenduslibresfondésparlelibéralismeoulaRévolution.

Cngouvernementfortn'estte) quecontrelespartis,ilpeutresterd'autantplusdouxà i'cgarddesparticuliers.Absolucontrelema),contretouteatteinteà Jasouverai-neté,il.neconservequeplusdejusticepourtoutcequiconcourtavecluiaubienetà lapaix.

Page 447: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

t.'At)tSTOeHAT))!. 431

Aucunfrançais,assurément,nedésireungouvernement

absolu,carc'estunehumiliationen mèmetempsqu'une

suprêmeressource.Maiscequ'unfrançaisredouteplus

encore,c'estderevoirte despotismedétremped'impos-turesauqueldepuis1830ita 6t6soumis.Legouverne-mentparlementairen'aétécheznousquela tyranniedes

classesmoyennes,réduisantla nationauniveaudoleurs

idéesetdeleurssentiments.Unt.elgouvernementafait

dégénéreriaFrancesansombrede compensation,~ous

ne pourronssortirdecettefunesteimpassequeparla

loyaleénergied'ungouvernementlégitimeet vraiment

représentatifdesplusgrandsintérêts.

Devenutaterreurdesméchantset l'objetd'horreurde

l'orgueil,cegouvernementditassezcequ'ilseraitaujour-d'huipoursauverla civilisationLa Révolutionsent

parfaitementoùellepourraitêtreetoutMe.Abolirlespar-lementsissusde la Révolution,lesremplacerparune

représentationde l'aristocratieréelle seraitfermerles

dernièresissuesà l'orgueil.LesparlementscréentJes

partis,ilsformentlestètesrenaissantesdet'hydre.Qu'ilfautêtrepeuectairepourconserveruneittusion!

quine lit toutdansle seulmotde)'p/)M&~Ke?.Déjà

l'intelligenceestditeunetyrannielemérite,unearisto-

cratie t'hcrcditc,un privitege;lapropriété,unvol;la

'religion,unmensongelaroyauté,unforfait..Quevous

rcstcra-t-i)donc?Pasmêmevotretète déjàs'avancele

brashideuxdelaTerreur1

Malheuraquicroitreconnaitrcdanslacrisedusiecte

dessymptômesdechristianisme,desindicesd'humititc,des

marquesdeprogrès!Liberté,égalitémotsquitrompentceuxmêmequitesplacentsurleurscoeurs.Sousl'homme

sontlesbesoins,quecetteterrenesauraitcombler;dans

Page 448: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

432 LtVKBTKOtStÊME.

enn ffBttf net t'fnvin nn'f'Hana n<<)ttsatiafftiffsoncœurestl'envie,qu'ellenepeutsatisfaire.Lesbesoins

et l'enviejusque-tacomprimes,se sontembrasésa ce

soume(teliberté,etifssontdevenusleDroit.C'estleDroit,commentpourrez-vouslecombattre?.Avecl'orgueil,la

terren'estplushabitable.

Pourquoinevoulez-vouspasvoirqu'aulieud'unerégé-nérationsociale,l'orgueilhumains'accroîtet accourt

menaçantcommeleseauxdudéluge?'D'heureenheure,leOotmontebientôt,poursauverlesrestesensanglantésdel'humanité,ilneresterad'autreplacequeledespotismeéternel.

L'Orgueils'arrêtera.– L'Orguei)nes'arrêtequ'aufondde t'aMme.Revenonsà laFoietà l'obéissance,autrementdità la raison,ou noussommesunpeuple

perdu.Revenonsa ta Foi,puisqu'elleest la lumière;revenonsà l'obéissance,puisquenousavonsvucomment

laloiestlégitime1

Disons-fesansdétour leseulmoyende gouvernerseradanslapuissancedoramenerlaFoi,dobrisernotreconvoitiseetdedispersertesfactions.

CHAPITRELX.

f.)-:MO).

Toutestdit!Contrel'orgueil,le despotisme;pouréchapperaudespotisme,leDroitdivin.

LasouverainetédeDroitdivincorrespondà ladignitéetà t'heoreuseobéissancedeshommes;la souveraineté

Page 449: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

t/AR'STOCKAGE. 43Bn 1 n

dupeupte,à leurhonteetà teurorgueilrevoite.Quelos

hommesy rët!echissentle Droitdivinest l'unique

moyend'éviterà cetteheureundespotismemilitaireou

deluiéchapperunjour..si,toutefois,laProvidenceveut

encoreêtreassezmiséricordieusepoursauverceuxquise

refusentaurepentir.LeRoiestunepersonnificationdesdroitsdelanation

entière.Du mêmeacte il rétablittout,l'ordre,les

moeurs,teslibertés,tesdroitset tesprincipes,parcequ'ilil

estle principedudroitsesubstituantà l'absencedetout

principeetdotoutdroit.

Ilenestlefaisceauvivant.Toucheraupaindupeuple,c'estblesserleRoidanssesentraillesentraverl'extension

desaristocraties,c'estlefrapperaucœur;etattenteraux

immunitesdol'Eglise,c'estoffenserlaprunelledesesyeux.

Ilestpère.Uest,dittaSainteEcriture,teministredeDieu

pourlebien1

Celuiquienappelleaupeupte',renvoielepeupledans

labarbarie..Pourlesalutdupeuple,Roidésire,rentrez

dupremierpasdanstoutelamajestéduprincipede la

SouverainetéNonparbiais,maisparunaveusolen-

net et dansla forcede la franchise) C'estl'ascen-

dantmoralqui a toujoursagi,plutôtquelarépres-sion.Onneconnaitpointlafouleette'courberad'abord

la tuteavecétonnement,ensuiteavecreconnaissance.

Ramenerteslibertéspratiquesparlapuissancedel'au-

,t;t.eK'nnesauraitfaired'appelau()<:uj))e;i)<ttteu(t.t))cont)air'uete

peuplet'appeUetC'estnousquiMMpentuM.Parrespectpoursou droit, par rMpœtpour n')M9-)))''n)M,if~erc~itrdent

rOlllmcexiléullssi10llgtell1p5que la pnlt'ietic luiaura l'QSlenllulesbrio.commepxi)eNu~itongtemp!:que sepatrit!ne)uiaura pastendulesbr~x.

t) <st te droit, il t)e doit pas se soumettrea ta force: il Mt ta poix,

il est la deth'ranM,it nedoit putv-inirde ta )M\ointi<'K.

Page 450: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

434 HVRBTROtsrËME.

tonte,estlemoyend'étouf!erlalibertémenteuseetchi-

mëriquedela Révolution.LeRoiestlesouverain.Sionbalancesurlemot,tout

estperdu..il faudraarrivera unsystèmeparlementaire,'~c'est-à-direendéfinitiveala souverainetédu peuplere-

connueaumoinsdanslepacte,etprocédantàlacréationdelaloi.Or,quedevientleprincipedelaLégitimitésiceluidelasouverainetédupeuplesubsiste?.

Lorsquet'assembléeseracontraireau Roi,inévitabledénouement,laquelledesdeuxsouverainetéscédera?Silasouverainetédupeuplecasselasouverainetéduroi,ptusdenation.Silasouverainetéduroi,commeen~830,casselasouverainetédu peuple,unerévolution.Voilàt'ccueitSachez-tebien,enabolissantlesassembléespu-rementparlementaires,vousn'enlevezriend'utileaupays,etd'unseulcoupvousenlevezsatêteàlaRévolution.

Quetoutgouvernementsoit<'p~'c~~a<<pourexpri-meret garantirnosintérêtsmorauxen mêmetempsquenosintérêtsmatériels;et nonpo~emeH~'e,pourremettred'aussigrandsIntérêtstouslesjoursenquestion1

Il nesauraitpasplusy avoir,aufond,degouverne-mentparlementairequede sociétéparlementaireoudefamilleparlementaireonneparlementepassurtescon-ditionsde la vie.Cheznous,d'ailleurs,cesgouverne-ments-tàontfaitsortirdeterretouteslesambitionsettoutesteserreurs.

Vous, Girondins', hommes de l'illusion, qui tenez si

il) QuedcbMne toi pournousdire: < KoussommciMM(jui f/f~M)!~tj-««« a'M,Cf)Kt<C))t';X'f,dituslaconciliationdu pom'cirmouarchiqueet deta voijnMn.ttiO)Hte,lescoudit~tMd<;lumyuuMt)toderne) – 0)<)f

uui, ils eA<')'ctfK<,et c'e~)htroine~'x*nous troM~ous)1

LetntmegrandÉcriMiM«joute !<ou~ueKeofta.oMOM{M~la Heyautt

Page 451: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

t.'A!~STOCMtt6. 435

n6 1 t ..1 1.éperdumentau principedola souverainetépoputairo,restezenrépublique,vousverrezjusqu'oùvousirezMaiss'ilvousfautàussileprincipedolasouverainetéroyale,

prenez-ledonc,et n'attexplus,parunsystèmequicrée

destrônesà l'orgueilet nourritla rcbettion,placertaluttedansleseinmêmedet'Ëtat.Silepeupleestlesou-

verain,pourquoia-t-ilbesoind'unroi?Maiss'ilabesoind'unroi,qu'i)sachedoncluiobéir!touslesraisonne-mentsliepourrontsortirdecefait.

Onnousgouvernedepuistroplongtempsavecdeséqui-voqueset avecl'implacableabstractiondeslois Quetanationsenteenfinbattrecontreettolecoeurd'unhomme1

Maisle Roi ne reviendraque t'ARLEFAITo'ussttUtësts'nBLEpufssANCE,d'uninvincibleentrainement.!t

auradonclalatitudederentrerdanstouslesélémentsdela Souveraineté,commeun sauveur.Et cela,ouverte-

ment,franchement,hautement!lepérittecommande.

Dupremiermomenttoutestgagneoutoutestperdu1

Ceuxquiprendrontsurleurconscienced'offriruncon-

seilopposeau Hoi,neteservirontaujourd'huiquepourle perdredemain.Avecdoublemalheurceluid'avoir

montréde lafaiblesseet celuide sevoircontraintde

violerdesserments.Aujourde la pratique,il faudra

bien,ouservirlesprincipesde89,c'est-à-direladévo-

lution,ouvenirpourladominer.

Nousimposionsdesconditionsauxgouvernementsrévo-

lutionnaires.Ilsne sauraientctreenet!etcontenusque

parlespoursuitesdo l'opinionouparleschartesqu'on

dedroitantérieur&)ftvotuMtf-))~io)).))e– Or'jx.)ndcettettttMnetcettevolontén'tHMtaient~sencore,et((«e)a)to\'aut<5vc:):tH[Mmhfon-der 0profMMMMd'histoiret

Page 452: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

436 ttVRE THOtSt&ME.

"n. I'l-- ..>_m.exigedeux.Cessortesde pouvoirsn'offrantaucune

garantie,leshommesdanslesimpledroitdedéfense,onttrès-bienfaitdeleslierpardesobligations?

Maisquellene seraitpasl'imprudenced'enagirdelasorteavecun pouvoirquel'ontientde lamainde

Dieu,et quivientexercerparminousuneautorité

paternelle?2Aureste,nousn'auronspasù marchander.L'erreur

nousconduiraplusbasquel'onnepense!Danscelui

quelaProvidencedaignenousréserver,nousseronstropheureuxunjourde retrouver,commesubitement,toutcequenousauronsperdu nosbiens,nosdroits,noslibertés,notresécurité,peut-êtrelagrandeur,leprestigeet lagloire.

Repëtons-tc,ànotreconfusionnousnopouvonsrienencore;noussommestoustropavantdansl'erreur.Pourreleverl'ordresocial,ilestbesoind'avoirlavéritéentière;orellese montreà peinesurleseuilde noscœursAulieud'assurerle retourduRoi,noustrainerionsencorelaRévolutionderrièrenous.Apportons-nousdestorrentsdelumièrepourdissiperianuitdontl'époqueestenve-

loppée?Nousvoyonstoujoursdesprogrèsoùiln'existe

qu'unedécadenceenrayante.Ce n'estpointle Roi,c'estia Francequisefaitat-

tendre.C'estnousquinesommespasprêts.Voulons-nousquele

Roiarrivedansl'isolement,etqu'ilrentredanslapositionquei'of)fais:titàChartesX?LaplupartdesamisduHoitcraienteux-mcmeslevideautourdeLuiparleuroppo-sition,dèsqu'ilss'apercevraientqu'ilnousrapportelavéritéenpolitique..Encemoment,netentonspascejeu

Page 453: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

L'AmSTOCRATtR. 437

tt.MAift. M

terriblete Roiestpourla Francele f/M'Mt'efMoyeM(<esalut. Aussibien,de nouveauxmatheurs,issusdes

utopiesde notreorgueil,viendrontunjouracheverdenouséclairer.

Noussommesrestesprisdansdesprincipesfauxd'où

nousnosongeonsmêmepasà sortir.Nousavonsà com-

prendre,d'abordquelaFoi,et laFoiseule,peutvaincrela Révolutionpuisquecelle-cien touteschoses,est

l'erreurradicale,estl'erreurabsolue.Acetteheurepeud'hommesontassezdegéniepour

levoir.LaRévolutionestunvastemensongequiproduitsurl'imaginationfrançaisel'impressiondolavérité.

Quelesconsciencesreviennentdoncse placerunea

unedanslavéritécatholique,danslavéritépolitique,et

danslavéritééconomique.LaFoi,voilànotrearmevéri-

tabtc!Retrempons-ladanslavertu,faisons-labrillerpar

l'exempleet nouspourronsouvrirpassageau Roi.

Hâtons-noust to retouraux principes,tesoeuvreset

l'exemplesontpo~MeMCH~lesseutsmoyensde sauver

promptementlepays.

Pourvous,Roidésire,laissezagirla Providence;maisquandsonjourseravenu,rendez-vousmaitreirré-

missibtemcntde la Révolutiontarissez-entoutesles

sourcesVous aurezplustardle loisird'exercervotre

bont6et votrepaternitésurleshommes.Neperdezplusdevuel'exempledeLouisXVt LesFrançaissontmé-

chantsdepuisquetesBourbonsleurmontrenttropde

patienceetdegrandeur.Avect'Evangitecommeavecl'histoire,vousentrerez

dansla doctrinecontenueen cesmots toutpourle

Page 454: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

UVHE Tt<Ot8!ËME.

p~e, ah lacharitéledemandeWc~p< /cpeuple,tanccessitunousledit Certes,toutpouvoirvientdeDieu,maisilvientdeDieupourlepeuple.tt vientde Dieupourramener)epeupleuDieu.

Lepeuplemat)(;')oàlafoisd'autorité,dedirection,desagesseetd'intettigencc.Lefairemaitrs,c'estvoufoifs'enrendremaitre..puislelivrersur t'abimeu latrombedesonorgueil.Lefairetnaitre,c'estt'envoyerpartechemindesonivresseaudespotismeetà lamort.Lasouverainetédupeuplen'estquetesuicided'unpeuple.

fourgarantirsaliberté,pourmaintenirsanobleinde-pcndunco,t'ttommedoitn'obéirqu'àDieu.EtDieuici,choisissantlespasteurs quirecevrontsondroit,« s'explique,ditdeMaistre,parsonministreaudcpar-

ternentde ce monde,le temps.Les Dynastiesuedurentqueparcequ'ellessontvouluesdoDieu.Ent'ecar-tant,enmettantla souverainetédanst'itomnie,la Révo-lutionenlevacequ'ily a de sacredanst'autorhc,dedignedanst obéissance.Ah! itfaut)eRoià cepeuple;lamersepasseraitde

sesrivageset nonce peuplede sonRoiLes (Mauxdescendaientsurnotrepaysà mesurequ'onégaraitsesPrinces;etquandonlestui'cnteva,)t tomba,commeuncaptif,auxmainsdetoussesexploiteurs.

Qui,d'uncœurgénéreuxet d'unerésolutionsouve-raine,legarantiradésormaisdesaccapareursdecrédit,despropagateursd'industrie,descréateursd'emprunts,desfondateursdemonopoles,desdestructeursdesaFoi,desesmœurs,desonpain,desonsang,etdesonterri-~Le Roiseul,cevraiRoi,t'ameet t'esperanccdupeuple,peutréussirà cequela Société,/n~ /Mrlesaristocraties,nesoitpasfaiteMM!'<~pMM:<pourelles;et

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t.'AKfSTOC!tATtf!. 4!!9

rlno I\.A~mftG rrni ea~nef t~iftn rinne 'ttli~I¡{\n.quela massedeshommes,quin'estriendansfaction,soittoutpourlebutet ladirection.

LeRoinousdit .to suislebonpasteur,quidonne

saviepoursesbrebis.Lemercenaire,tui quin'estpas

pasteur,nevoitpasplutôtvenirleloup,qu'ilabandonne

lesbrebiset s'enfuit.Le loupemporteet dispersele

troupeau.Pourmoi,jo suistebonpasteur;je connuis

mes<brebis,mesbrebismeconnaissent,et je donnema

viepourelles.

Qu'ilserapuissant,ceRoi,quisauraqu'ilacharged'âmesvis-à-visdu peuple,et, commepure,chargedes

intérêtsducorpsQu'it serapuissant,ceHoi,tesoutien

de la Foi,t'exemptadesaristocraties,te rêvede son

peuple! Et quela Francene portelesyeuxni a

droiteniagauchec'està ellequelaProvidence,dans

sahautebonté,adonnelaDynastiesanspareille.~te<t

p~<~c/<(/aHt'e/ il luigarde,à traversseségarements,t'héritierlégitimedesessoixanteKois..Onn'apprendpasârégner,te pocten'apprendpasa ccrn'c,oi tecœurà

aimeronrègneoul'onécritcommeouportolecoeur1

Janvier~85L

t'tM[)UTttO<S)È!)EET))Ef<t<)EitL)VKL:.

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CONCLUSION.

LaRestaurationvéritableestdansleretourdelaFoi.

LaFoiseulerépandralalumièreet lecalmeparmiles

hommes.ElleseuleremettradeboutleCapital,l'Ordre

etlesAristocraties,c'est-à-direlanation.

LesaristocratiesdisparaissentquandlesDoctrinesse

retirent;lespeuplestombentquandlesaristocratiess'en

vont.Lespeuplesnoserelèventqu'avecelles;etcettcs-ci

neserelèventqu'aveclareligion.Onoffriraavecempressementlesmoyensdo la ré-

veillerdanslepeuple prenons-lestouspourlaranimer

danslesaristocraties!LorsquelessourcesreparaitrontsurIcssommets,leseauxd'ettcs-memesdescendrontdans

laplaine.Presséparun ardentdcsir,extasiéparta présence

desloisdivines,j'ai vouludirecommentlessociétésmeu-

rentet commentellesse rétablissentmaismonespritencemomentespèrepeu.Nosyeuxs'obstinentàsefer-

meraujour ilsnese rouvrirontquoquandla fondre

aurafrappeetconsternelaterre.

Cependantl'hommepeutà touteheuresesauver,puis-

qu'ilestlibre,etqu'ila lagrâcedeDieu1

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CONC~t'SfON.442

Le tempspresse!et cependant!esbonsviventdansl'abstention.ifsnelaissentéchapperaucuneoccasiondeseperdreenvoulantresterdanst'orreur..

Lavéritéestà leursyeuxuneexagération,et l'erreurs'attiantauxprincipes,unesagessesupérieure.Ceaxquiprétendentrencontrerun abridansle mensonges'ap-pâtentHtof~-M,et ceuxquimontrentle péri)egalàl'étenduedumatsontpoureuxdes<'a-ayM'M/.Unechoseestexagérée,c'estt'opiniofrèteoùnotreprésomptionnousplonge!unechoseestsanségale,c'estlacatastrophe(toutla Franceette-memeestmenacée.

Lejourestlà ouil s'agitpourelled'êtreouden'êtrepas1 Lespeuplesnesauraientdéclinerleurmission,etaplusforteraisonla France.Qu'ellesereptaceàlatêtedu christianisme,sielleveutgardersa placea la tète(tu monde.Ounousseronshumiticset amoindris,sinouscontinuonsdepervertirl'Europe;ounousypren-dronsunepositiondeplusenplusgrande,sinousrede-venonstepeuplechevaleresque,lepeupledelavérité.

Plusde dotai!revenonsà la Foi,a nostraditionseti, nosloisfondamentales.Rctabtissonsciteznousl'amour'te laFamille,unique,danste monde~quinousa ctovesa la hauteurd'oùla Frances'écroulevisiblementdepuisqu'ettol'arepudice..

Letempsestlà rentronspromptetnentdanslebien,ounousassisteronsà tacatastrophefinale.Nullepuis-sancealorsne pourrafairerebrousserlecourseffroyabledeschoses!Plusdeclasseintermédiaire,commeen89pou)-amortirlechoc la RévolutiontancerasoncriCeuxquin'oM<pascontreM-tM:quioH< Lnepopulace!)f!:)mce,prised'envie,cribléedeviceset de remords,

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CONCLUSION. 443D ~tA-)*

selèveracontrelesgensdebien Aussivastequel'or-

gueil,aussiimpitoyable,serépandralaragedeceuxqui

ne sontrien. Ses flammesembraserontd'abordles

classesouvrières,pauvresetabruties;et,parl'exempledes

fortunesspoliées,réveillerontt'habitantcupide,défiant

et trompédescampagnesdèslors,plusdeFranco.Ni

l'ascendantdu prêtre,ni celuiquedonnentlesservices,

niceluide la naissance,niceluidumérite,aujourd'hui

déteste;nitesanciennescoutumes,maintenantoubliées;

ni leslois,à cetteheureabhorrées;ni la propriété,devenuel'objetdel'envie;ni l'estime,ni terespect,ni

d'antiquesmœurs,nil'honneur,ni lavertu,ni letalent,

ni l'innocence,non,rienpouramortirla lutteépouvan-table. (Inpouvoirsansressource,desempruntsforcés,

desbandessoulevéescontrelapropriété,desperquisitions

domiciliaires,des incendies,unemultituded(ichnint''e,

affamée,ivredefureur,pillantet trainantt'cchahuditvec

ette letoutpeut-êtreavecl'approbationdegouvo-n'mentsexécrables.Dientùt,plusde commune,plusde

servicepublic,plusdedéfense,plusd'ahrini~-anJeni

petitepropriété,nifoyerdomestique,nisemaittes,niré-

coltest'or~ucit,danssarage,brute,ravagesespropres

ressources,dévastanttout,mêmelesol Ereeffroyable,d'ourienne se sauvera..quecequeDieuaurarésolu

desauver.

A))!pourquoi,quandil est tempsencore,ne pascourirnousjeterdanssesbras

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APPENDICE.

CONSIDÉRATIONSGÉNÉRALES.

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Losnotionsquiprécèdentontenvuelasituationparticulièrede la France.CommeAppj~ctcs.ajoutonsunmotdeconside.rationssur le protestantismeen Europeet sur la questiondol'autoritédanssonrapportavecla liberté.

Chezbeaucoupd'esprits,le troublenait doscontradictionsqu'ilscroientvoirdanscemonde.Si laFoi,sedit.on,est toutevérité,commentn'est-ellepassurtoutelaterre et pourquoidespeuplesront.i)sperdue?Oncroità unecertainelégitimitéduprotestantisme,enfacede l'emplacementqu'iloccupeà côtédelaFoi onconfrontelespeuplesduNordavecceuxdel'Italieetdel'Espagne.Onregardel'Eglise,onluicomparel'esprithu-main,onnesaitoùprendret'avenir,tanttesfaitsseconfondentpourlesespritsquiontquittélevrai1

Unedessourcesdu scepticismeestdoncle désordreet laconfusiondanslesquelsleshommessansphilosophies'imaginentsurprendrecemonde.

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QUELQUES

CONSIDERATIONSGENERALES.

t

ROLEDESCOMMUNIONSDISSIDENTES.

CHAPITREI.

t)Nprt'te!!ta!H)sme<'nr:uMj'e.

Pourentrevoirl'économiereligieusedumondeets'cx-

pliquerla naturedeschangementssurvenusily a trois

sièctesenEurope,neperdonspasde vuedeuxpointslepeudebonnevolontédel'hommeet lagrandelonga-nimitédeDieu.

LeProtestantismeestlaretigiondelapersonnalité.!t

peutcommencerla naturehumaine,ilnepeutl'achever.

L'hommene formesa personnalitéquepourl'offrirà

Dieuparlasainteté,tt nefautdoncpass'étonnerd'avoir

vul'hommeretomberetrestericisurtui-meme.

Aussi,pourquelquesyeux,leprotestantismesemble-

t-ilavoirjusqu'àprésenttiremeilleurpartidesespeuples

queleCatholicisme.Il leura faitramasserlesvertusles

plusimmédiates,oulesplusprèsdel'homme.LeCatho-

ticismeentreprendla naturehumainesurtouslespointsàla fois.Ht'adèsl'abordélevéed'ensemble.Bienque

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448 APPEKDtCE.

.l.va. _s~_rachetée,pnispréparéeparquatremilleansdosouffrance

ctd'esetav:)ge,ilsemblequela naturehumainen'apassu porter,danstoutesonétendue,cetteinondationdelumièreetdogrâces.

Lorsdoncqu'enEuropela Foicommençaàbaisser,elleestrestéecommeàmi-corps;c'estleProtestantisme.

it sepeutquelespeuplesprotestantsaientparujus-qu'àcejouretcvcrunecivilisationsolide maisils ne

peuventen érigerle faitesanscrouler.lls sontrestés

privésdesève,ilsn'ontpugrefferaucunpeupleà laviedelaFoi.Ladoctrinencedumoine pourrapasdésor-maismaintenirlasituationdesclassessociales.LaSociétéfaiteparleprotestantismenepeutajouteruneseulepierreàsonédifice.Ëttoseraà cetégardcommet'tstamisme,restédepuisdouzesièclesaumêmepoint.

Mais,si nousnetouchonspasu lacatastrophe(!natc,nocroyezpointperduslespeuplesprotestants.Auncer-

tainpointdevue,cesontpeut-êtredespeuplesauxquelsil n'a étéoffertquelamoitiédela tache.Ainsi,des le

premierjour,)c christianismetriomphaen pleindans

le H;)s-Empirc.CcncnJantl'esprithumainn'apaseulaforcedes'ytenir ils'estremisà ergoter,et ilestrentre

d'oùil sortait.

Comprenonsbiencettevieilleet infertilenaturehu-

maine,quinesaitpasde primeabordportertousses

fruitsà lafois.Ici,donc,t'tstamismeestvenulareprendreendessous,agirenqu':tquesortea lamanièredet'anti-

quite;etcertes!itamaintenuuneespèce(t'jpeuplelàoù

la barbarieseraitirrcvocautementrevenue*.Audéclin

(t)L'homn«MneMt)(pointc'['u'!<-<pourcela.Q~'itestchétif,cetOit)dehtMtm'ehuMaineau~ut;)Ui~''stnbJi~demMnreret!<.<tmNMreeteuuaction.

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APPENDtCE. 449

deJ'Islamisme,ppt~rp verrons-nousunepartiedoce

peuplepassersousl'aurorechrétiennedequelqueprotes-tanlisme,et l'autrearriveraugrandjour*.

Toujoursest-ilqueDieu,ici,nepeutcourirplusvitedevantlanaturehumaine.Lavcritcnesauraitavancertoute

seule,il fautqu'elleamenétecfpur,fju'etfcentrainet'hommeetmêmelaraceaveccHo.11luiseraitinutiledefaireun

passanslemérite.Songeonsquet'Anti~uitcaa duréquatremilleans;quelemondemodo'ne,depuissesdeuxmille

ans,n'apasencoreprissurleglobelamoitiédelaplace1ït fautconduirecettevieiller:tccd'Adampar!cchemin

royalde la HMponsabiiitc.Sachonsapprécierlesfaits;c'estsurlesfaits,endéfinitive,qu'auraroutelacréation.

CHAPITREII.

Profondesagessedesfaits.

Il fallaitbienquela Francerestâtcatholique,pour

qu'unjourlemondelefût.Maisremarqueztoutledégâtfaiten dessous.LaFrance,commelesAlpes,offredes

sommetsradieux,maisaussi(tesgouffressansfond.LaFranceest-cttcpleinementcatholique?!)fautdire

qu'etfecstvottairienneet janséniste.C'estnotts,ilestvrai,

quidonnonsaumondedesmissionnairesetdessaints;mais

tesAnglais,lesAllemandset lesRussesontconservechez

il)Kccite-t-onpai;mjour<i'huienSyriedMsubitesetnombrcuiMieon-VMiiOMat)C<tUtOt)Mt(He?'<MTEt)t;).AKOCVtLt.t:titUTtO)!.

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4SO1..

APPEKBtOE.

euxbeaucoupplusdevertusde famille.Nousrougirionsdevanttouslespeuples,saufdevantceuxquirestentdesdécadencesdel'Antiquité.Ondirait,en présencedetels

faits,qu'ileutmieuxvalubienaccomplirunereligionmédiocrequedon'enpratiqueraucunementuneparfaite'maisl'issueprouveraqueceserait? uneerreur.

Lacréationestdinieitoàcausedel'homme.C'estparcequet'Egtiscportelavéritépure,quenousnepouvonsluifaireuncrimeden'êtrepasentréedoplain-piedcheztouslespeuplesà la fois,ouden'yêtrepasdemeurée.

Sachonsvoir,parexemple,que!a grandehérésie

d'Ariuset toutescellesqui'dévoraientl'Orient,n'ontété

détruitesqueparMahomet.Sanscettemaindebarbare,

peut-onsavoiroùtoutpouvaitaller?Alors«despeuplesfétichistes,anthropophages,idolâtres,ontété rctevésàlacroyancedel'unitédeDieupart'tstamisme.»

L'Evangilea donnésa paraboledeiavigneduSei-

gneur,où toussontvenuscultiverà diversesheures,commeilspouvaient.Cettemêmepenséelaisseentrevoir

l'histoirede la Perse,de l'Asiemineure,dela Syrieet

delacôteafricaine.Uneseuleobservationla feramieux

comprendrecespeuplesontétéenpartieformésparJes

restesdescivilisationsantiques.LeChristianismea du

;t)!)est&remarrtuerenoutrequelesonsualismedu)n'ttt*siècloapris80ptutOtchMlesprotmhnbquecheznous.Maiscelatientaujansénismequiparminousétouffaittout.

EaAngtettDf,en Allemagne,surtout,se réveillaitle spiritualismequia produitunosi remarquabiepoésie,lorsquenousavionsencorepourpen-<euMCarat,Volney,Cobanie,aveclatittêntturcdel'Empire.Mahooa vu,

ehe:nous,jaillirdelatoutetodévouementmiMOtteuxde*SœuRdeCha-

rité.EllessurgissaientdespointssurlesquelsrégnaitleCatholicisme.

(2)<EnOrientle cbristianismea métaphysique,bavardépendanteiuqsiècles.Mahomete!t~eau<'tl'afaittaire. – f.et<M.!deM.Eofantit!.

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AfffîNtHOE. 4S<

sansdoutecommencerdanslesangnouveau.Lesdeux

peuplesd'Europequiétaientleplusentachesd'antiquité,offrentlapopulationdontl'espritdesuperstitionaleplusrésisteà l'espritduchristianisme,bienque.cesoitpré-cisémentsur t'ttatioet sur l'Espagnequecedernieraitleplusportésesforcesextérieures.

Lechristianisme,peut-être,n'entreravivantauJaponetailleursquelorsquedesmassesdechrétiensvivantsirontporterleursangdanslesveinesépuiséesdecespeuples.JIn'aétédonnéàlavertudecommencerdesracesquecheznous,toindu soleilet de touteslesavancesfaitesparlanatureauxpremiershumains.Désormaislaracecerc-bralea faittropdeprogrèspourqu'onpuisseramenerunpeupleanotredegrésansle faireparticiperdenotrechair.Maigreseseubrts,sa vie,sasainteté,sonmar-

tyre,saintFrançois-Xaviern'apulaisserunecivilisationchrétienneau Japon.Pardesrévolutionspeuprévues,cettechairhumaine,à laquellelachairduChristsertdelevaindepuisdix-huitsiècles,iraportersonfermentdeviedanslachairesclavedesenfantsdeSemetdeCham'.1.Etd'ailleurs,sil'Orienteût prislepremiertechristia-nisme,c'eutétélechristianismerêveuravantd'êtrelechristianismepratiquedespeuplesoccidentaux.L'amour

s'y fûtforméavantla personnalité,lesolhumainn'yeutpasreçuunassezprofondlabourage.L'Orientn'au-raitpufournirlasèveaumondeeuropéen,commeilest

appelémaintenantà l'enrecevoir.SaintPierrefutétabliavantsaintJean,bienquecederniersoitdit l'Apôtredel'amour1

Entout,en religionmême,autrechoseest lavuedu

't)/~<MM.

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4S2 APPKNOtOE.

principe,autrechoselavuedesfaits.Lapremièreatteintoùelleveut lasecondeestbienforcéede marcheravecl'homme.

CHAPITREIII.

Da)ttgraYitatio))dMFMpt<!<.

Quoi le ChristianismeJui-mëmen'a pu êtreportépartouslespeuplesquil'ontembrasséIl semblequelesdiversprotestantismes,profondsujetde chagrin!1D'enontgardequece qu'ilsen pouvaientprendre'Mais,danscertainesdirections,ont-ilsmoinsvitemarché

quenous,bienqueparunevoiedétournée?Queleséco-

nomistesendécident..Lejouroùlesprotestantsnous

retrouveront,il estpossiblequ'ilssoientpresqueaussiavantquenous,nonpasbienentendudanslagrâce,maisdans!anaturehumaine,touten n'ayantmarche

qu'aveclesdébrisdenosdogmes.RappclonsvnousquelesRomainsontétéaussipromptementconvertisparS.Paul

quelesHébreuxeux-mêmes1Dieua-t-ilpréfèrevoiricisavéritéréussirpeuapeu,

plutôtquedelavoiréchouersurtropdepointsà lafois?2DieuestleDieudelacrcation.{)soutienttavérité,ilt'ins-

pireoùelleesttoutepure;illuidéclarequ'effectivementrienhorsd'ellen'estsauveenfinilluiassureetluidonne

(t)Onn'enaccuserapasDieu.peut.Hre)1maisbiennotreretouràt'or~uei).

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APPBNDtCE. 453

tachxriM.m.w.twu ,~u..

t.mj~. ;“

t'immortatite.Maisit laissela libertérevenirà sescom-mencements,lorsqu'ilvoitquittenosauraitmieuxfaire.tt protégeainsiceuxquiviennentaprèslacohorted'étite;c'esttoujoursducheminfuitverstoi.Quandnousseronsàlafindecemonde,il faudrapourtantcroirequetouty fatconduitpourlemieux1

Cecisembletellementselonlesfaits', queDieu,voyantlespeupless'engagerdanslepaganisme,attenditquatremilleansavantde donnerl'Evangile.Duranttoutel'antiquité,il n'appelaquelaraced'Abrahamàlaconnaissance(lelaLoiqu'ilrendità Moïse.LeChristia-nismen'a puexistertoutd'uncoup;ilestabsolumentcommelegenrehumain.Tetteestlafaiblessedel'hommeauxprisesaveclaforcedémettedolavérité!1

Voici,toutefois,l'impressionquelaissenttesnationsprotestantesLeurnaturegranditsouventparJ'elfetdubaptême,bienqu'ellerestepiquéedudarddol'orgueil,etparlàseulexposéeàpérir. LesAllemands,parexemple,montrentplusdefaciliteàs'cteverparlapensée,oudanslesensdet'iduat.Maison voitquelescatholiquess'élè-ventparle cœtu',ouducôtéduréel N'entraînantaveceuxni lachariténi la spiritualité,lespeuplesprotes-tantsvotentplusaisémentdansles régionsphilosophi-quesdela purepensée.Lescatholiques,sur quelquespoints,semblentmoinsavances,parcequ'ilsmènenttoutl'hommedofront.

(t)MoM/M/<!<<<c'Mt-4.(!ire,eetoncequet'hommeavoûtaMre)(1)setet)te dogme,

ce serait uuabomiMMeque de prétendrequefaire

1Car,selonledogme,ce seraitunabominableest deprétendrequedauxroueest unde vérité.Lavéritéestob.!olj1e,deuxetdeuxMferontjamitMcinq sonpremierdroit,ft p~etnicKvertuestneee<Mire-mentriaMemuce.Seutemeet.eovenantAUtomme,la pratiquereaeon)M1.

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4K4 AfPENDtCR.

Necroyonsdoncpasenretardceuxquiensontouenestlecoeur.Lecoeurmarcheavectoutelanaturehumaine.Lacréationenestencoreoùilenestlui-même,carc'estluiqu'elleconduitauCiel

Notreesptitn'estquel'homme.Jusqu'àun certain

point,il a duvaincrela chair,quin'estquelanature.Maisnotrepawdoithériterdelavictoiredel'espritsurla chair.Hfautd'abordquel'hommeobtiennel'esprit,c'est-à-dire)ui n~me;et il!econstitueens'opposantàlamatière.Maisnotreespritn'estquele moi;et lorsqu'ilestforme,c'estpours'offrirà~'tnnni.

LaCharitédoitsuccédera tout.Lavertucommence

l'homme,et l'amourle rinit.Delàla phasecontrela

cA<n'et tantde ppup)e~quin'ensontpasdejivres.Delàlaphasecontrelemo<,et touteslesnationsmo-dernesquin'ensontpiisaffranchies.Uclàlaphasepourleccp~ quiseraittY'poque(tcfinitivede la terre tou- f

jourssi la Providenceveutctreassfxtniscricordieuse

poursuu~erun mondequiseperdetquin'apointde

repf'ntir..Di<'uveuillequ'unjourlespeuples,aprèstantdeclétours,

soientetonm'sd'avoirgraviteverst'Ë~tise,danstaquctteilsserejoindrontLanaturehumainepouvait-ettemieuxfaire?Certes.!u)tt''pouvaitnep:)Stomht'rdans)epr«t)'s-t:)f'tis)ne,t'Mt'neAdamne pastomberditxsla Chute.Maisia-t-fifef.<it?..Pourccrtaiospt'upfes,il en està t'c~arddeleursretirionsca.)u')uescotntnede tou-iles

p('u))tt;sà!YgirddelaChute,dontt'hi~oit'edu)nondenefaitqu''suivr''tadonn''e.

T<n)slis .homm'ontlepouvoirde seppr'trcqu'itsconsidèrentdansl'Inlini,lagloireincomparablequ't)sau-rontasesauver!1

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APPENDICE, 45H

CHAPITREIV.

Uet'avenirLemondeest Ala veilledenon'n~dembirunotransformationrctigieusc.

Xfautptussouventreftcchirà lapauvreconditiondenotrenature,pourmoinss~récriercontrelesfaits,contrelapratiqueàlaquelleilsastreignentDieumême.Combienl'onadmirerat'indutgnnccdivine,ainsiqueleschosesdu

temps,quandonenverral'économie!At:tfin,temon'teneserarempliquede faits.Lasagessednfinitiveconsisteassurémentàlescomprendre.

Quandonn'ensaisitpasla raison,ilfautmonterplushaut;maistoujoursdu côtédu Ciel.Lechristianisme,voûtantun sangnouveau,s'estimmédiatementsaisidecette~!cc(ïM/HMCM~edeJaphet,jetéeversle Nord,souslesdiftinuttus(leipûtes,ttdésiraprotuireimmédiatementlegrandmiracledumondel'amourle plusfortdansla

plusfortepersonnalité,c'est-à-direlasainteté.!tvoulaitcetterace,ilveuttit cesangpourporterle

Dieuvivant!Il fallaituneracediligenteet pMtiq'te,etnonuneraceuniquementthéorique,pourasseoirtareli-

gionducoeur.Dtnst'Orient.t'abusde t'i.tued~g':t)urcedet'tn!!nid'-voraitlapersonnalitésansconsistancedeces

peuplesparesseux,auxqu"tsla naturefournissaittout.Lefatalismes'ctenfaitsurlanaturehumaineefhcne.L'in-convunientqt'eutrencottrc techristianismeen O.'ieot,eutétésansdouteautrementgravequeceluiquil'atten-daitenOccident1

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~S6 APP<!NB)CE.

La naturehumaineestbiensaisieici-basdanssonmilieuleplusfavorable.Milieute),qu'àlamoindremodi-ficationonlavoitretombertropen arrièreoutropenavant.Aidez,agrandissezlemoi,voilàt'orgueit;compri-mez-le,voilàlessens.Quela naturefavorisel'homme,il resteenfouisousla matièrequ'ellel'agrandisoparlalutte,ilseportetoutdanssonmoi.

InclinezlespeuplesversleMidi,tessensprévalantsurlaFoi,tesmènentà t'oM~'M.Rapprochez-lespeuplesduNord,lemois'élançantdansl'orgueil,tesdonneau~'o~M~Hc't Dieuvoudraittouttenterpourélevorl'homme,maisplusil leplacehaut,plusil l'exposeàsebriser.

Lesangdu Christa exaltél'homme,etlalibertéeni-vréemaisaveugle,s'estteveolapremièreà ce contactinouï.Delà leProtestantismeenluinevoyonsquelanaturehumaine,novoyonsqueJaphet.Patiencetes fiersSicambrespourrontcourberaussila tètesousleSacre;iet lafilleainéedet'Egtise,bienqu'elleait reniécommePierre,recevrapeut-êtreleurserment1

Danscepointdevuedenotrenaturedébite,lepro-testantismetiendraitcommeun dépôt,quiplustards'ouvriraità la sainteEglise.It serait,enun sens,unacheminementverste catholicisme,quoiqu'ilen soittombe. Laréunions'opéreraitdanslamesureoù,ici-bas,le bienest appeléà triompher.Labonnefoietlavertuchezun grandnombrede.protestantsenserontcause,maisà lafaveuretà lalumièredesévénements1

(tjCespuitsantesprécautionsdeDieuontdéroutébiendestt-~rds:cer-hiosphilosopbesaccordentauditMtlaprtducUMdest)oetria)tetdescivilisationsh))t)Mi))M.IlsdisentquelesailesonterKlesReligions1C'estrivaliseroveceauxquifontdescendret'homnMdu<«),!<

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APPENOtCE. 4S7

.In'ft nAftlU'Utd,1"II'n.ftf.ft.W'Ioftft-Il-~At.1I.lSicetterévolutionnenousemportepas,ellepeut,paruneffetderéactionetunsecoursdeDieu,devenirlaplusgranderévolutionreligieusequ'onaitvue.Lesconsciences

neserontpasseulementéclairées,ellesserontouvertes

etinondéespardestraitsfulgurants.Toutescesfaibles

croyancespousséessurl'hommeirontalorssefondredanslagrandeetsouveraineFoi toujourssi lacivilisation

estsauvée!Carlespeuplessontà la veilledesptus

gravesévénements.Ilesttropvisiblequelemondepéritparcoquel'obéis-

sancea disparudevantl'orgueil,etquel'autorités'éteint.

Ceuxqui l'ontattaquéedansl'ordrespirituel,voient

le coupretentirmaintenantjusqu'àl'extrémitédel'ordre

temporel.Toutentourédecoupsdefoudre,onvoudradiscuter

encore,parcequel'espritne sauraitvites'humilier.Mais

quandonenviendraà lapratique,)aquestionseravidée.

Leprotestantisme,lelibéralismeetlesocialisme,sontnos

troisgrandspasdansl'abtme,dontonvoudrasortir.Et

quandtoutescespolitiquessuccomberontsousleursaffronts

multipliès,lareligionquilesa produitestomberaécrasée

souselles.Il en fut de cespolitiquesa l'égarddo la réalité,

commeduprotestantismeà t'égarddu catholicisme.Ici,

manquerlesSacrements,c'estmanquert'homme;et là,

manquerl'autorité,c'estmanquertoutepolitique.Leprotestantismelaissegermerlanaturehumaine,mais

neluifaitpasdonnersesbeauxfruits.Oui,pendantqu'onétouffaitcheznouslecatholicisme,et quetejansénismeet lesobscénitésarrêtaientlasèvedanstesâmes,lepro-testantismedumoinsconservaitlanature.L'Allemagne

voyaitrenaitreunepenséeet unepoésiedontlesjets

Page 474: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

APPENB!CE.

despiritualismeattestaientungermechrétien.Lorsque,aittfurs,toutpt'-rt;;s:-itsoustavasedu sensualismelaphilosophieavecKant,FichteetSchettin}?tâchait.tesou-leverlapierrerouléesursons~.utere.L'esprithumain,commeungéantfermedanstesténèbres,cbrantaitlesportesde lanuit.OnenteoditalorsGoetheet Schitterouvrirunchantquirappelaitle matinde l'àme.Atoutinstantony saisittanoteravissantedecetamourquin'est,itestvrai,quet'enfantitta~educccur.

Maislechanttoutacoups'arrête,commesi losdeux'avaientretire.leurbeauté;et lescœursrentrent(tanstesilencecommes'ilsctatentreprisparunenuitd'hiver.Autrefois,sousle eiftducatholicisme,cescceurs.tàsefussentépanouisdansla sainteté;commeon lesvoitencores'épanouirdanslesasilesquel'admirableamourouvred'uneparta la viepénitente,et del'autreàtaccipstocontemplation.Goi'thc,Schiller,vosjardinsd'Uutre-Rhinmontrentencorela douceptante;onlavoitportt'rquetquesfleurs;maislatigesesècheavantd'avoirdonnélefruit.

Chezvous,le soleildelaFoireviendra-t-ilrendreàlavieunenatureen defaittance,et, <:hcznous,rendrea la lumièreunpeuplequelaRévolutionenfoncedanslanuit?Acetteheureavancéedumonde,Dieuleper-mettra-t-it?..

Lemal,qu'oncessedéjàdecombattre,estpartoutsurle pointd'acheversesprogrèslamentables.!t a mainte-nantlepouvoirpolitiqued'enleverlesâmesetlespeuplesà Dieu,pourlesdonneràl'orgueilquidoittoutdétruire.Lemondesembleà iaveilleoude finiroudesubirunetransformationreligieuse.Ausecondcaslemonde,par

Page 475: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

APPENBtCE. 4S9

rapporta laFoi,ser:'itcommeterai&in

remissurlepres-soirpourenextrairetederniervin.

Endisantna croyonspointperduspourla Foites

pcuptesprotestants;oubit'nencoreteprotestantisme,ctK'ztesracesd'uncceurptustourd,pcotformercomme

unarttcmiot'mcntvcrsleCHthoticisme,etc.,onexprimeunepossibittteetunprofonddcsir.Caravecleretourdes

peuplesprotestants,le mondese retirait, ii fournirait

unenouvellecarrièreetprendraitunsublimeessor.

Maisla résistancespirituelleestcommeunpoidsqui

emp)'ch:(jusqu'àcejourcesp''up!csdesesoutierdeleur

couette.Ets'ilsnedevaisntplusrentrerd:)~lavr'ie

Foi,leschosessepr)''s<'ntf!raibntsousuntoutautreaspect!!tsnousappar.tttr.tientalorscomtneautantdo peuptesretiresdepuistroissicctcsde lacircutation,etd'avance

misenréserveparlamort.Elleleseutainsimisap:)rtet

gardesdansledespotismepourqueleurruinen'cntramât

pasenmêmetempscelledespeuplesencorevivantsdans

lalumière.

Alors,quandta Révolutionsonneralagrandeagonie

desnations,on découvriraitlesplaiesenrayantesquet'athcismeauraitfaiteseneux.Et tandisqueduseindes

nationscatholiques,onverraits'cteverunenuéed'ctus,

cespeuples,aumilieudecetembrasementimmnnse,tom-

beraientcommed'ancienspansdemur,sanslaissermême

danstesairsla tracequ'yfaitla poussière.L'aveniren

décidera.

Page 476: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

460 ~fBfMCt!.

11

LALIBERTEETL'AUTORtTRKNCRMONPE.

CHAPITREI.

Pointde Vueheportaotdans tamarchedeschoses.

Lacréationn'estqu'uneavance,et ilfautquel'hommeseforme.

Ceuxquinecomprennentpascepoint,n'aurontjamaislagrandenotionde laliberté.Destorstoutestcursidéessurcemondeserontfausses.

Acetteheure,la questionjadisposéedevantAdam,sembleêtreot!erteà laSociété.Celle-ci,jusqu'àprésent,a pu seformerà l'abriduPouvoir.A)a faveurdecemoyenétranger,lanaturehumaines'estsoutenue.

Ma!heurcMsementnousquittonsleshn~cs<)et'autontc.Partonsenthèsegénérale,caril faudrabrusquementlesreprendresil'orgueilneveutpascoder.

On diraitquel'arbredupouvoirdubienetdu matvientd'êtredenouveauottbrtà laSociété.Ilésistera-t-elleàcettesecondeépreuve?Rappelons-noustoutcequ'ilafallupourétablirtaSociété,mêmeà j'aidedel'autorité1Ici toutseraautrementdisette.Et cependant.,sit'hu-mainenatureJevoulait,ellepourrait,aveclagrâcedeDieu,s'éteverà cettegloired'arriverà uneSociétéde

Page 477: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

APPEKOtCE. 4M

vertu,c'est-à-diredeliberté,au tieuderesteruneSo-ciétéd'autorité.

!)estfortà craindre,à cetteheure,quelarecrudes-cencede l'orgueilquia amenéla Hévotution,nerende

impraticableceplandeDieusurnous Lalibertévoudracoulerenabondance,parcequesontempsétaitvenu,maisc'estle malquiafllueraet nonle bien.Commetouteutétémagnifiquesansl'orgueil,quirepliesur l'hommelesforcesquidevaients'élancerversDieu1

JIfallaitquela libertéallâtelle-mêmeau-devantdelatoi,et s'identifiâtavecelle;au lieudes'approprierlaloi,desel'attribueretdeladéchirer.

Sansl'orgueil,il ne s'agissaitplusd'établirl'ordre

malgréla liberté;maisà l'aidede talibertétCesdix-huitsièclesdechristianismeontfait d'avancecequ'ilsontpudanslanaturehumainepourl'amenerjusque-là.Encejour,ellevivrasouventsurles forcesquelepasséluiaménagées.

L'autorités'enva.Bientôt~laSociétémodernenedé.

pendraqued'ette-memc;letempsheureuxdela préser-vationsemblotoucheràsafin.Alorslamesurede notrevertuseracelledenotreexistence.

Sinousavonsrecueillidanslechristianismeassezdevie,nousnoussauverons.Sinousn'enavonspasassezrecueilli,nouspérironssouscetteépreuve,queDieuavaitd'abordonerteà Adam,qu'ilsembleoffriraujourd'huià lantted'Adam,à laSociétéhumaine.

Page 478: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

462 APPBNDtCE.

CHAPITREI!.

L'autoritéo'~tqu'uneavançadeDieuA)aSociété.

Leshommes,a'tjourd'bui.s'enfoncentdansuneméprisequipstunoct''and'erreura.H:!s'imaginentquelaRëvo-lutionapportelebonht'urau monJe,tandisqu'cttoestsur lejmiot(tetefairepf'-rir.

En outre,pourfond<'rla civiti~ationnouvelle,ils

comp)et)tsur unetibotc(~uflaRévolutionanonnuc,etcettelibertéles~'onJuitn<itmortCarcequ'ilsno<n(nt)ntdelasorte,n'estpointt:ttihertu,'ï):)isleurorgm'it.

Disonsdoncqm'tqt)('smotssur t'Autoritedansson

rapportaveclatitx'rt''rcette.

L'autorité<tu)-ct)eseretabtircomptetcmGntcheznous,necomptonsplustoutà faitsur elle.Elleest lepointauquelta tihertu(toitattfimtre;elleestdemoinsenmoinsceluisurlequellalibertédoits'appuyer.At'avenir,ilseratUnsunisantd'établirla libertéavecl'ordre,commeon l'a pu jusque.ceJour;il faudraenoutreétablirl'ordreavecla liberté.Si t'enparvienta traverserles

dangerseffrayantsdel'Epoque,lesgouvernementseux-mêmestesentiront.

Ilorminotregrandemisère,n'est-cepasautantde

perdupourla naturehumaine,d'établirtoutetaSociété

parl'autorité?Lejouroùcelle-ciseretire,nefaut-ilpas

reprendreensous-œuvrecette-tà?Evidemment.MaistelleestlapositionquinousestfaiteparlaChute.11abienfallu

Page 479: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

AppMt&t&E~ 463

protégerl'hommeenfant,t'empêcherde mourir.Seule-

ment,onnepeutl'empêcherd'agir.Puisqu'ilimportedefaireunesi grandepartà notre

liberté,quel'Eglisedeviennedoncpluspuissantequejamais1

Et,toutefois,ilseraitàdésireraujourd'huiquet'Aa-toritéprimitiveputrevenirt ceseraitpreuvequenoussommesencoreautempsdespetitssoinsetqu'onnousconsidèrecommedesenfants.Carsi la tibe'tedabiennenoussauve,avouonsqueladissolutionestlà.

At'aidedel'autorité,maintenonsdoncaujourlejourcequenouspourrons.Ramenonsla paix,emprisonnonst'or):neit,donnonsun derniercoupde m;<inà t'homme.Carbientôtiln'yauraaufondd'autreautoritéquect'tte

quela Sociétéaurad'etie-memeamasséedansl'ordremoral.Etsi cetteautoritélàn'estpasassezpuissante,laSociétésuccombera.

Encejouronse rappelleralesRois! Entraversantlesservitudesde la liberté,les hommesnommerontheureuxlestempsoù lesRoisrégnaientpleinementet

paisiblementsur la terre.Maisl'orgueilfait queleshommesnecomprennentplus.

Oui,cemondefutcréepourla liberté,c'est-à-dire,

pourle mérite,c'est-à-dire,pourqu'unêtreautrequet'Etcrne!subsistâtet pritpartà l'amourinfini.MaislaChuteen a contrariele cours bienquetout ne soit

faitencorequ'envuede protégercettelibertémorale,deladévelopperetdeladispensersuivantsesforces.

Cartoutcequen'apasfaitla libertéparcoopération,estfaibledesoi,etdemoindrevaleurpourDieu.AcausedelaChute,cemondeestbiensouventcommel'ombre

d'unmonde.

Page 480: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

464 APPENOtCB.

ti_u. tt- '01. mLautorité,nefouMionsplus,n'estqu'uneavanceque

Dieuafaiteà laSociété.Nousrappelonsceschosesafin

quesi l'autoritéréussissaitencoreà noussauveret anomrétablir,noussachionsqu'itfaudraitl'entourerdotoutnotreamouret compteravanttoutsurleconcoursdesconsciences.

CHAPITREm.

L'autoritée«t)etaogedelaliberté.

Sil'autoritéétaitvraimentla loidumonde,Dieus'yseraitprisautrement.Aulieude mettrenotreloiau

dehors,pourquenotrelibertéj'atteigne,il nousauraitrendulebienirrésistible.Il seseraitétabliinvinciblementdansnoscceurs,aulieud'attendrequenoscœursaittentàtui.

Toutestdoncfaitpourlaliberté,t'autoritésurtoutquivientlagarantir.

SilaSociétéavaitétépourjamaisàsaplacedansl'au-

torité,elley auraitétéplacéeetelley seraitrestée.De

même,sila libertépure,c'est-à-direenpouvoird'arriversanssecourset d'ellemêmeà la loi,étaitla vérité,laSociétéyseraitdéjàentrée,et nousn'aurionspasétéen

proieauxrévolutions.Orlavéritéestquelalibertéabesoindel'autoritéla

véritéestquel'hommenenaitpaslibre,maisenpuissancedete devenir.L'autoritén'aétéétabliequepourconduiredélicatementunêtresifaiblea laliberté.

Page 481: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

APPENCtCK. 46S

Maisnedisconvenonspasquelaliberténefassedetout

avantdefairedennitivementlebien.Nedisconvenons

pasqu'ellenecommenceparsefabriqueretto-memedes

loisavantdesuivresa Loi.Carc'estlàcequ'ellefaiten

ce momentsonidéedesouverainetédu peuplen'est

qu'unefeintepourenleverlasouverainetéà Dieuet la

placerenelleC'est lapluseffrayanteexplosiondel'or-

gueit c'estcequ'onnommelepanthéisme,oul'homme

sosubstituantà Dieu.Yrcsisterons-nous?2

Lepech6quifittomberAdamdosi haut,laissera-t-il

la Sociétédebout?Untelorgueilno viendra-t-itpashâterlafindestemps?C'estbienlà cequecraignentleshommesquen'apuaveuglertaRévolution.

L'autoriténe futquetelanged'enfanceet leremède

auxe(!etsdola Chuteet deta liberté..Tantquela

Sociétécourutunpérilordinaire,l'autoritét'adéfendue

commelejouroùlebienl'auraitemportesurlemal,la

libertéauraitrègne carl'autoritén'estqu'uneavance

constituéeauxêtreslibres.Maisn'est-ilpasà craindre

maintenantquecejourn'arrivejamais?..Lechristianismedésiraitque l'hommene fûtplus

l'ombredet'homme,etcemondel'ombred'unmonde1

Maissi,aumomentoù,danslasociété,l'hommedevient

pluslibre,ilperdlaraisonetsetue,Dieuseverra'obligé

decloreladuréedestemps.Sila libertéétaitparvenueà fairequele bient'em-

portâtsurlemat,laSociété,politiquement,auraitétéen

quelquesorterelevéedelaChute.Toutefoissi cesuccès

générâtn'estpointréservéà la Création,Dieuaura

toujoursréussisauverpartiellementlespeupleset tes

âmes,aumoyendel'autorité.Lemondeneseraitquele Passé;ilneseraitpasl'Avenir.

Page 482: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

460 APPENOtCB.

CHAPITREIV.

ConBit«M'ac!entrel'absolutismeetle MMraMHM;

n<'ceftt!h6tt9<f<)ait)es)'oytte!

Pourt'cpitquinepénétrapointdanslesloisdel'Ordre

infini,rienne doitsemblerplusétrangeque(acontra-dictionpersistante,dansle monde,entredeuxchosesaussicapitalesquel'autoritéetla liberté.

Nospointsdevuesontfaibles,c'est-à-direincomplets,et (let:)deuxécoles,cettedesabsolutisteset celledes

libéraux.Cotnbionlespremiersonteuraisonde croire

que,sanslepleinexercicedet'autoritc,laSociétén'eut

j~m~isexistecombienlessecondsonteuraisondedire

que,sansl'exercicedela liberté,t'hommen'existerait

point!Tcutenremarquantnousmêmesques'il a la li-bertémorale,bienqu'ilresteprivéd'unep'trtiede lalibertépolitique,il peutaseurcmeotfairesonsalut uni-

quebutpourlequelilestsurlaterre!1Lctunsontdoncvouluassurerà l'hommetousles

avantagesdelasécuritélesautres,touslesbiensdelaliberté.)aiscesdeuxécolesd'écrivainsl'onttoujoursfait,de partet d'autre,avecun telahusde leurprincipe,qu'<)fsontaugmenteta confusionet le malheurdun)om)<'Lafauteeu e~tà lanaturehumaine,à l'homme,

quivitenceuxquiccriveutcommeenceuxquiagissent,et d'aitteursennoustous.

Lagranderaisondesabsolutistesestqu'onne peutse

Page 483: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

APPENDICE. 4M

nn<Aoa~o nain Ïa Rn~t~tta n~t unit ~~<1ti~)t<%donnerùtalibertésansquelaSociéténe soitdémolie.

Lagranderaisondeslibérauxestqu'onnepeutsedonner

à l'autoritésansquel'hommene soitamoindriil est

vrai,danssadernièresphère,maiscelle-ciréagitforte-

mentsurlesautres.Toutefois,voilàla guerreentreles

hommes,etlaSociétédiviséesursonproprecompte.Carchacun,suivantsa nature,se croiten proieou

auxabusde l'autorité,ouauxabusdolaliberté.Etdès

lors,deuxpartis.Ceuxquiconsidèrenttoutle bienquel'hommepourraitfaire,veulentqu'onluidonnetoutela

liberté.Ceuxquiontvu toutle n)atqu'ilafait,veulent

qu'onlaréservetoutedanslatoi.Lapenscenepeutdonc

déciderlaquestion.Encescascommentfaire?

Commejamaison ne pourraitaccroîtrel'autoritéau

pointd'écartertoutlemal,nidiminuerlattberteaup"intdene tott-rcrquele bh'n commedestorsity auraàta

foisdanstouteConstitutiontrenteet tropd'autoritéet

tropdetitx'rte,entncmetempsqllepasasstzde l'uneet

det'autre,lasolutionsetrouvetoutedanstapratique,ou

danslamarchehistoriquedespeuples.Cettesolutionest

laseulequelaSociétédanssasagesseaitpusaisirdepuis

t'origincttoschoses.Lapratiqueconsistea maintenirt'au-

t'vitcditnxtesmainspatcrncttusq'tet)ieumcn.tgachaque

peupt'en luicxotStssA~ïu'<EMACEROVALEqui,prisedansteseindecepeuple,enpartagetesdcstinces.

tt nesanr:)ity avoird'absolutistenu'te tib'ratparfait.L'athotutistedoitvoirquesi toutolibertéest rctirceà

t'hoftooe,f'ho'nfnetuhn''mcs'c\)nouit;le tibcrat.quesi touteautoitMestentev'e,laSocn'tudisparait.~t'an-

moin~ilstraitentréciproquementd'erreurchacundeteurs

principes.

Page 484: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

468 APPENCtCE.

Horsdelapratiqueetdubien,quidem6!eràcesefreaM?LaRévolutionn'afaitqu'accrottrelaconfus!on,d'unepartavecsa notionfaussedeta liberté,etdel'autreavecle

despotismequ'unetoitelibertérendaitinévitable.

CHAPITREV.

Impossibilitésdela théorie,nécessitédetasolution,

Lapenséeconfondlesabsolutistes;Japratiquecon-

fondteslibéraux.QuedeviendrataSociété,quinepeutexisteren dehorsdecesdeuxécoles,ni subsisterdansl'uned'ettes?

Defait,quandonconsidèrelaSociété,onestrcsotu-

mentabsolutisteonnepeutplusdisconvenirquelepou-voirabsolunesoitconformeauxbesoinsdolanaturede

t'homme.Quandonconsidèrel'homme,onestdécidément

libérât*car ioméritedevantDieunosauraits'accroitre

pourl'hommequ'avecl'imputabilité.Heureusementqu'entrelesdeuxécoles,existelaPra-

tique,a laquelleDieupourvoitparsaProvidence.Et

lorsquevraimentrenseignésur t'homme,onconsidère

cequ'afaitjusqu'àce jourl'histoire,l'espritsuccombe

d'admiration!Aimonslesfaits,aimonsnosrois,humi-

lions-nousdevantlessoinsqu'aprisdenousla Provi-

dence1Sinotrepenséet'eutdirigé,lemondeseraitdésert.

ti)Nousprenons)cmotlibéraldansunbonMM,c'c~-t-direexprimantledésirdelavraieliberté,etnontelquelaRévolutionnousl'apporte,c'est-diMexigeantterègnedel'orgueil.

Page 485: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

AffEtUtKlË. 4~

tmnVt«' hnf ta ttw~citt )o fn'nn.t n~.t.t

''ffMt.

Ceuxquicroienttrouverparla théorielegrandpointd'intersectiondel'autoritéetdela Hbertc,ontla sim-pucitedeceuxquirédigentaujourd'huidesconstitutionsdansl'espoirqu'onpourrales exécuter1Il leurauraitfallu,depuislecommencement,varierchaquejourd'undegrécepointd'intersection,poursuivrelesoscillationsouleschutf'sdet'homme.Orc'estlà justementcequ'apufairelaPratiqueprovidentielle.

C'estt'uthcismequinouspntpcchcde )obienvoir.). f'rittiquecottfondraaj:)tnnish'sth('-oricicns.D'abord,

parcequ'ensesmainsse tiennentles auait'cs;ensuite.parcequ'enfacedetoutestesphilosophies,c'estellequif't'somtratoujours)esquestions..

Commeta Pratiquearcgiet régirale mondejusqu'àlai'n,)cgrandpoint,pour.etrebiengouvcrnt',estdoncd'avoir(tesgensdobien,et, pourcela;detesmériter.iivautmieuxs'occupermoinsenthéoriede t'humani)'maisunpeuplusdeshommes.t) fautl'hommede bieni'u pouvoir,et lasoumissionchezles autres.Sanscela,testfx'-ot-icsviendrontenvain.Lesrévolutionspeuventforcer,peuventjeterparterretaSociété,maisnepeu-ventrienétablir.

LaSociétéa unbesoindelibertéiuvincibleàtoutdes-potisme,et unbesoind'autoritéinvincibleà toutfibc-t':)tisn)c.l.esloisprovideutiettesdécidentla repartitionxuiv:tntnotremoratitc.Institutions,constitutions,révo-httinnsn'ypeuventrien.

Page 486: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

470 APPENOtCE.

CHAPITREVt.

r'')t)t'()tmin')(rcepoquaéchappeA)f)M'minn.

Depuisl'originedumonde,notrefpoqueestlaseule

quisesoitvuejetéedansuneimpossibilitépratique.Elle

a vouluallertouteseuleet sanssesRois.LaProvidence

nemarchaitpointaugrédesonorgueil.Elleseraprécipitéealternativementà un pointtel de

libertéet d'autorite,qu'obligéealternativementderéta-

blirl'uneet t'autre,elleverralaruinedetoutesdeux1

Cequ'ondit.aujourd'hui'sur ta souveraineté,soità

l'égarddusouverain,soità l'égarddupeuple,estabsolu-

mentfaux.Cesontlàdesidéesprotestantes.LaSouve-

rainetëne vientni de l'unni de l'autre..C'estquandonreconnaitrad'oùellevientqu'onreverralaliberté.

.tusque-tà,toujoursdudespotisme,venantoud'enhaut

oud'enbas.

Robespierrenaquitsur les marchesdu trônede

LouisX.tV.Sil'rutoritén'avaitpasabusédesapuissance

poursupplanterlaloideDieuetfonderette-memelepan-

théisme,le xvn)"sièclepolitiquene seraitpasarrivé.

Silexvnt"sièclepratiquen'avaitpasabusédelaliberté

acquisepourabolirla vérité,laterreuret leecsarisme

ne seraientpasvenus.Enfin,sidepuislors,laSociétè

n'avaitpas,plusgrossièrementquejamais,abuséet de

l'autorité,en la plaçantdogmatiquementdansl'homme,

et delaliberté,enladétachantdéfinitivementde Dieu,

laFranceneseverraitpassurleborddel'abime.

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A.PPE.NDI.CE. 47~

La notiondupouvoirest faussedut-itpasserauxmainsdupluslibéral,clletuerala liberté.OnlesaurabientôtLanotion,dolalibertéestfausse,dut-ellepasserauxmainsduplusabsolutiste,elletuerat'autorite.

Ausurplus,il esttempsquenos erreurss'épuisentsurnotrepropresein1 L'hommequi auraitle pouvoird'arrachert'époqueà ette-meme,dérangeraitles plansdelajusticeet lesleçonsquinousviendrontde Dieu.Maiscepouvoirn'està personne.

Votreathéismeestvotremort;l'orgueilvousa déca-

pités.L'autoritéet la libertéserontelles-mêmesvoschâtiments1Etsi nousnousobstinonsencoreànepointlesrattacherà leursource,ellesformerontdeuxmar-teauxquitour-à-tournousécraseront.

Je ne soutiendraidoncpointla première,bienquejelarévère,parcequeleshommesquiladéfendentl'ont"tcede sesfondements.Et je ne soutiendraipointla

seconde,bienqueje l'aime,parcequeleshommesquilademandentl'ontôtéedelavérité.JemecroiraisinMeteillaFranceen l'appelantà cetteheure,soità uneauto-ritéquireniesadivineorigine,soità unelibertéquiveutoubliercequ'elleest.Aujourd'hui,je repousseàlafoislulibertc-et l'autorité,parcequejelesappelletoutesdeux

QueDieurentredanst'uneetdansl'autre,alorstoutesdeuxrcparaitrontpournoussauver.

Page 488: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

4~ AP)'t!Mt))(:t!.

CHAPITREVU.

f.nr''aetiona-t-<'))t'c~muMtj&-f

Leslivrestomberont;ilsontperdula Société.Lesévénementsseronttelsqu'ilsinstruirontpourtongtempsleshommes1

Onjugerad'unephitosopttiequ;veuts<;s<p.n'crdeDieuLesrationalisteshonnêtesviendronteux-mêmeslacondamne)''et remettrelaSociétéauxmains(!ct:)ff'Ji-tticn.Carilsverrontcequec'estquelepeupleptc'estlà

()U'))srendrontlagrandekconsurt'itonime)SiDieusfdécideà noussauver,onne pourraplusse tromper.Nousassistonsà ladémolitiondecequetechristianismeavaitconstruit.LaSoc~'tcn'avaitpointdisc<'rncsapre-tniercassise.Labasedetudificerestaitinvisible<nais

quandonen verraemportertespierresune:')une,onsauracomment!ase tenaitdebout!

Laréactionseradéfinitivecitezlesespritsctevcs.Ladémarcations'achèveraentrelesnature!!honnêteset tesnaturessceterates.Alors,ungrandconflits'élèvera.Sila Révolutionse futpoursuiviesansdcfai,ff'shommf'sctaientsipeuen que lacivitisationextctcécra-séesansrecours.

('(ht ceux<hm qui !ac<)t)sci<'n';C()~MSi!ect)Mre)'of,;)Mi).f.mtr~

Mj~'rdront<)!))~t'enviP.'tt'~)<.<<;h)Mt~)t)Rr).-))te~.)~MMH)j)t'Mt-<trt'

!'i!i')t«')f't'rf)~<)t<f)t)!stM:~t-)\'f)'ut'~cti~nJ).)).!u!i<)~h')tr<jtr.t.utai~<)e<eu)c<t:tt).

Page 489: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

APpEtit'tCE. t?~

Laréactionc))pztouslesdoctrinairesne peutsefaire

parlaraison,maispartesévénementsCeux-ciserontladernièreparolede Dieu.L'orgueil

a atteintdesproportionstropmonstrueusespourquet'cspritdo t'hommc,horsde laFoi,y puisserésister.

Renaissance,protestantism'},tibcratismo,rationalisme,in-

dustrialisme,socialisme,touslesconfluentsarriventàlafoisdansleneuvequinousrouleàt'abime.

Commelagrandeépreuvedel'hommeduchristianismeétaitla,nousavonsportela plusterribledesdimcottM,etDieupeut-êtreuserad'unegrandepitiéenversnous.Onsesentcommeporteàcroirequ'ilviendraunjourosten-siblementsauvertaSociété,dontlesalutdesaujourd'huinepeutvenirdeshommes.

Notrenaturemêmeestfausséeparl'orgueil,prenantcheznouslenomdeliberté.Voussurprendrezunjourcesparolesauxtevresdeshommes« LesCatholiquesfinirontparavoirraison;il n'yaqu'euxquiaientune

doctrine!Nosidéesn'étaientpasprêtes;t'hommon'u

p:)seu assezdegéniepours'échapperdestangosdela foichrétienneetparcourirsespropresdestinées.'<

Eh 1pourquoit'hommen'a-t-ilpaseu assezdegénie?Voilàsixmilleansqu'ont'attenddurantce tempsle

mondepasse.Queceuxquiontaserendreaubiensepressent.Ils

pourrait'ntêtreprisetbroyéssur lesderniersressortsdela togiquehumaine.Toutse précipiteversla dernièref'rise.D'heureenheure,ladémarcations'opèreentretes

hommesdebienet leshommesd'orgueil.Le nombreducesderniersseralamesuredela révolution,c'est-à-diredeladissolutiondéfinitive!

QuetaFrancone s'étonnepasdesépreuvesparles-

Page 490: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

~74 APfENDtCE.

quellese!tevapasser. Lesparotess'arrêtent..pendantqu'ilesttempsencore,ôhommes!retournezàDieu.

CHAPITREVHI.

La Citi)i:ittiot)est au momentdeetMcotnbwoude~ccomj'tir.

S'i!nese faitunerévolutionreti~ieuseen Europe,sileChristianismene remonteà toutesaforce,leliensocialestdissous,et l'Europetombeen lambeaux.Déstorscommenceraitparmileshommesledémembrementfata)entrelesbonset les méchants.Nonquel'Europesoitirrévocablementà sa fin;maisl'Orgueilestsurle pointde toutrompre,et le christianismevapfierou tout

accomplirselonJebienrecueilliparlanaturehumaine,selonlaportéequ'auracetteCréation. l

LeChristianismeesturriveàlamaturitédel'homme,à cetâgedoraisondonttouslesactessontunbienouun crime âgede la suprêmesaintetéoude lamé-chancetéfinate!Le christianismetoucheauxconfinsdu

règnedela protectionsi,danslesâmes,ilnes'élèvetoutà coupàunempireimmense,c'estqu'ilvas'arrêter,et lemondeaveclui. Leproblèmeestposecommeaujourd'Adam!C'est la questiondu mondequivaêtretranchée.Hfaut,ou sauverl'homme,ou détruireil

Ilen sait trop, la responsabititéirait surlui comme)a jfoudre.C'estassezqueleDélugeaitunefoisinterrompu rlaracehumaine.La libertédésormaisaborderalafindes itemps.

Page 491: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

APPEK&iCE. 47S

nnttff)! ttf~trn ftt!na ~ano n~t* f~t'~rn'ft ont~Nousavonsnourrinotreruinedansnotrepropresein.

Lebienet le matvonton sortirpourse combattre.

Toutcequiestvertuse réunirapournoussoutenir;toutcequiestvicepournousanéantir.LaCivilisation

humainesedébattraentrecequ'ily adefaitetde nonencorefaitenelle.Voilàdix-huitsièclesque techris-tianismelaréchauffesursonsein si ellen'a pasretiréassezde forcedu bienpourresterdeboutau moment

oùl'autoritése retire,la Civilisationne pourraporter

l'épreuvepourunmondeavenir. Lestempssonten-

lasséssur notretctc..lesdeuxproduitsarriventdanslesp'atcauxdelabalance.Quipeutsavoirsi t'hotnme

ya déposeplusdebienquedomal?.Voustousquiêtessurtaterre,revenezù lavertu.Ht

vous,Aristocraties,Jusqueprésentvousavezconduitle

monde,encejourilfautlesauver!

J'aiparléparcequ'uneinspirationprofondemepressait.M:)is,t'hommequiparleestpeude chose.Quandillet'er.ttten toutesagesse,qu'estsa sagesseauprèsdevos

lois,ùmonDieu!Si vousm'avezmontr'icertainesvéri-

tés,voyezcombienmonespritestpeujusteàtes dire!

FaitesquevotreGrâceviennenouséclairer!Cequis'écritseratoujoursdéfectueuxpourquiconquenepuise

pointsa prudencedanslesfaits,et sa tumierodansla

Foi.Quelespenséesqui ne sontpointici selonvos

Page 492: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

Af')'KX)))):t..

voes,Créateuriulinimeetbonipassentinapptvocx!~m;lesautres,vouslouantà jamaisdansvotret''tt')-t:(')fcbonté,soientlaprièrequevousfaitmapauvreâme,pourobtenirmisëncordepar !esecoursde~ot)-c-S~gne(trJésus-Christ1

Page 493: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

TABLRDHSMAT!ÈRRS.

Avertissementdel'Éditeur.

Avant-propos

LIVRHPREMtHR.

LECAPITAL,

t. Prob!<'(netoora)F)itt')t)pj)<dans!eproblèmefeo'fOOti'jUM).t

)t.Ottn'av))quetebuttc'nport')dH).tSo.i"t<! t'ili

t)t.Ccpointdev))<)j)rodnit)aH<;vo)ution tt!

)V.).etuKpn)duitt<'paup'ri')n<e <99

V.Lesct'ptici.<tnep)'o't'<it)'at<archie 21

Vt.O~tMmt'nsoouMsam~

Vtt.).e~pupt)!<ttion<tYi~'ntde)<tterrovt'g''t!'t9.Vttt.<.«t<*)'revégétaleaugmentefn raisondu travail de

t'hoMme.

)X.L'hommea crMlesol,tectitnatetjot~u'Asoo!<.tn~ ~H

X.Ce~uercofermeunk'tritoire.\L (.etmvuitde)'))0fnme!t'reproduitdansle capita) .t

XN.).<'Ca)))t!dn'Mt.()n'm)p)'uduh<'tta)~nc. ~t7

.\t!t.).'et3tMt)t':)g()n't'tq"L'<'ab!'t't)ct'deMpitU

\)V.L'c!c)atag<it'cttaitdt))))an~ucd<!Mpit<tt

\V.Lecapita)prod'tiUo')tt!)')))!.toiMX~').Lecap!t<)est toujoursen proportionde!.)v''rt~).

X~'tt.Hue.tpitahjtMpprtct'hotnme2

XVtt).Oucapitatqnet'epr~cnieunopopatfttion 4

Page 494: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

~8 TABLE0)!SMAT)ÈnES.

XtX.Lesangest uncapitaldeta nationalité 4)!XX.Lecapitaldevientl'agontdotoutdéveloppement 47

XXLCapitatdetaPranec

XXtLO'uaw~)aredt)etMttdenotrecapttitt. 55XX))).Résullatsdel'abusducommerce 58XX)V. Notrerichesses'estportéeversle luxa (ioXXV.Dangersdenotrefausseéconomique. MXXVt.Det'hommequicr~eduCapital (!

XXVtLDutu)te,oudot'hon)mequidett-uitd))fapita). ti7i

XXVHLL'iodustriedetuxe. MXXtX.t.egrandobstacleau Capitulconstituéestle)uM 7).X. lransformezlecapitalde)axoen capitalagrit-oje.. ~:)3

X.\X).Of)setientfeo)pitatde)MM

XXXtt.CeuucpourraitMretatcrre. 77XXXt)).SubstitutionducnMitautravait. T)

\XXt\Mi!toiredfttO!))N06arietdenotrec!ipitat !<:iXXXV.Racinehistoriquedumal la KenatManee 8~

XXXVt.jMtMeonst'quHtCM. <)0\XXVH.Résajtatsdu pointdevue))um:t.t) !t.)

XXXVH).t.eMtde)aFranc('e!.tattaqu<! !)<:XXXIX,LaPropriétéestferë~rwir ducapiht. tôt

XI..L'accroissementde ta propriétéamèneceluidessa.laires )(,

XL).Leshommespolitiquesenfacede la soktion )08

X).)Lt''ondemeatde)aj)o)itique. ))u

XLXLPourque!nousmanquonsd'hommes. ))!,XLtV.Démonstrationthéologiquequi sortiradecetteMém.

lution (){)n

-\LV.Lesia)tsra)neneront)eiihomtnes:'<)a<t:tit<' tMXLVt.Dansquelleclassesiègete tnat .) 27XLYtt.Conditionsmuralesdet'elittenceo~turiene. ):)u

XLVHLLesveritabtesprobtemes j;j,iXHX.!t fautquele christianismes'aecootpHsM t:)t

L.LMMiMdtvines.

Page 495: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

TABLEBMMATIÈRES. 47&

LIVRE SECOND.

L'ORDRE SOCIAL.

).De)'OrdredMstaSodete. 's' t

H.L'OfdreneMfaitquedanstMesprit!; <S3

ttt.O&esUeGouvernMMnt <~

jV.OosetienttaSoeieM 'SKr)

V.OutaFoioutemoi.

V).Laeivitisationnevientpasdel'esprithumain t!i8

VU.L'Ordrenevientpasdupouvoir.) M

Vt)LDurtgnopo)iti()M.IX.Onveutsubstituerl'institutionà ta conscient' 163

X.D'oosortt'espritd'opposition. 'M

Xt.Aquoitienttat'roprMte t~

Xtt.AquoitienttaSociete. '(i!)

X))i.Sans)aChute,te'So<:ifttitmea)'aisott )?< t

XIV.Sourceset~ge duSocialisme. n3

XV.Labourgeoisieouvree))e-m6mela porteauSociatisnM.) 7 5

XVI.Arrivonsà lagrandesupposition. )78

XV)).D<'sreves<conomique! '80

XVnt.Detahanqueagricote. '8'!

X)X.Lesbiensdu Cielsontles agentsde productionde.<

biensd'toi-has t8t

XX.t.atMYotuttonatoutenvah! t8'i

XXI.Jugerd'aprèslesprincipesoujugerd'après)t'sfait~ )8''

XX)!.t.eSociaiitmeoccupe)ap)acedeta(''oi. )')0

XXH!.CetteHévolutionestlarésurrectiondesesches t'H1

XX)V.t.e Socialismesupposeune immacutceconKcjttiondu

t'homme. )9~t.

XXV.[)e)'hommeduSocia)ismc. t!

XXVt.OucathoHqueousociatiste. )''8

XXV)).Protestantisme, tiberatisme,soeiinisme. 200

\XV))).t.e Socialismen'estquela chutede la civilisation t0~

XXtX.LaSociétéveut-ellerevenirauchristianismeou périr? ~('3

XXX.Duchristianismedémocratiqueetsociat. 205

Page 496: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

TtfH.rt'KSMAttËtt):_non1~\t). )t'tKr!mdd"t)~erit))quet[n'c)Mpp~f)otre('poqM..?t'~

XXXtf.Lesr~ottttion'i)n'tt''r~<unarrtt .«tcotmxttdola fivi.

lisaliun tn)u

XXXttt.t.eSoeiittismt'tt-t-itfond~uttenati~ ?t)

XXXtV.Octasuhtitnenat'tredMchottt. ~tttXXXV.t.'hommen'agitsurla naturedeschu~ci<juepat'h

vertu tj);uXXXV!t'e)a)otdfSt'ivi)i!!ation's;pm)r~tni');) t't.s'h.

Mg9?. ~tM.XXXVti.ttet'Assistance.

XXXVHLAn)i.'udel'Assistance,Dieufondala .V('t'~i). 'JtiXXX)X.Latni~fa&MgarftdenMmmtf. 'i~i

XL.Sit'aumûned~rat)e,6i)'ass!stMMfOt~tn' '~t'XtJ. ).'<tMMta))cepi'iv<'f,('tnont'a$t)!tancf)~~)i.)H'~.tt

X)J).t.p!uxcac)'<'e)ami~rp,)'.mtstance)'acbètt" ~:ttt

XLtt!.VatewdMf.ttt!i

Xt.tV.t.ibet'Mi~imit~dei'ttotnmet ï:!<)~)

Xt.V. ).ihe)-t<'ti)nit<'ede)'Et!~p" '~)

XLVt.).oisMrt*ens<'ignftnp))t.–M.thi)it! ~i.t

Xt.Vtt.ttëvotmiond'Angtetcrre.–M.ftUiznt XHi

Xf.V.)).),'in!tructi[)nf)uf.eu[)!p. -)

X).)X.))crni6rcoptt)iondes)d~)'au)f. ~i~(.. M''taphysi(]t)equidnntinolesjMt'tis ~Ki

).). L'xwnirxaprovient<jMedeta sèveth)p!)s':f ï:t7

).t).t)ehhourj[;eoisiedattit)''tnond< .tin

).t~.t.9n)a)<Ntenhas,m.)i!.itestv''nu<)'t)h')ut 'Jti)

L)V.<~on))Mitt'dehhourgmisicetduMeia)ism' ~M

).V.Tot)testpcrdusi)a);uur~'uMeneserf)&Yp. :'<i(!

t.YLCeqttetabour~foisieafaitdttfot Xt.x

).\)).n'un<!)oiajj;rico)e 27?

t.V)H.ttesscmbhnHMdup~pte~fan~isetdupeuptcjMif9;r.

I.IX.Lejx'upteffan~akanJo'ird'ttuifnHumf' 9~ti).X.Oftl'onprendte chemindela captivité ~'J

t.). t.c peuplefrançaiss't'tpoitià p<'r)rd)'<i-uitt'~df la

fMtohttiun. j.Sj

!t!. Lareligiun<'t)a tantmedosentr<;<np)a<:)'tIiivanitét-t

tp.scaf! -tt't

).Xnt.).a)~)nrt;ni.n.'t)'ar')!t!i<}u'on('!)rt).Si

Page 497: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

TABLKM'ttËttRX: 48t

t.XtV.t.abourgwi'.ieneMMoveM~u'cnqaittanUettb)'-

rattsrm'LV.

Ë))~estAtetnp!idenumsanterpat')ayettt).. "8N

LIVRE TROISIÈME.

L'ARtSTOCRATtE.

t.()f)<"ft):tt):)ed'Ht)p<'uj)tc.

t).),ep<'()())f,d)')<t)-tnetn<nns')n('t[).ts).'t)Socit'M.ï't4

)t).))ut'Ati'tocr.t)tf. ~{)),

)V.))ec<'q(tint:tit)'i('nttAt).)Mr!tt!t.

~)!tt'').«)(:t-Htt);tthjm'd'.fristOt:r.<t)<' -fut)

Vt.)tR).('!ft;onf)eno))k's.f,oudt:t.tt.t:t't~u.ttf. ït)~Y)t.Ce<)Utn0!i. rested'«)btocr:tth',t-tutjuoiottb re-

eonn«)t ;)j)~

Vt't.Detafoid~ttKtions. 30<:)X.La toi des))<t(i«)tso't'st~'tt-<.ttu)de la (brmation

desAmes. ~07ï\.De)ttUetnucra)i<' 3)0

\).Ceq')')tnnoMe).t)~-t)Mcmt)~ :t)22

\t).<)ercfectiot)d'u))p<up< ~5

\<tt.De)aiMd'-sr.<tni))es ~7

\)V.<~aractArMdMf<tmit)t!s. MO

.\V.['rof;rt",<iond)'<f.ttt)i))M :)23

.\y).).~t<'ti'uit~d'ir!)t)!{!t :)2);

.\Yt).t)f.)utt)t)etmttpt).ttn)nt.<<tt)ot'ti<!e. MM

.H).))et!iprft))i<!r<)ist~rMt;t< J30

XL\.t)ue)<irgc. ~32

.\X.~Lec)<'ffj<;ent')'ance. :t33

XX).OeMxen'orb&MtticiterdttCtergA. :H)6

\\tt. L'ordreéconomiquene peutse.dirigerMnste Cter~ :i3''

\\n).).'Ëconotniq']eest)crett'rsd(')aMor.t)'

\\<V.).eHer<;<at)o)ira)af.tt)'!se<!tmM!))hj))e. mt

\(;t)t)tnt:tdnf;)';rg<!avM)'<'i)))ritht)<nai!). jiO

Page 498: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

4S2 TA&t,& MS MATtÈRES.

XXV).LeCtergereponsserala rhétorique;sonéloquenceest

ensoncoour. 348

XXVf).ContactduClergéavecles mmoradeta Bourgeoisie 350

XXVtt).Dela sciencedumondeet det'empireduCierge 353

XXIX.Sourcedu traitementdu Cterge 3S:i

XXX.Libertéillimitéede lapresse 3S6

XXXt.Dela souverainetédet'homme 358

XXXtt.Dela souverainetédupeuple 300

XXXttt.Onneren)p)acerat'aoturit6quepar)avcrtu 30.

XXXtV.Grandeexpériencequ'ona faitedupouvoir. 362

XXXV.Delasagedirectiondupouvoir 3t!S

XXXVt.Duveritabicd&iarmetnpnt. 360

XXXVtLDesinstituteurset deslibrairesà t'avenir 371

XXXVIII.Leclergénousa créés,ilpeutseulnousconserver.. 374

XXXtX.Comptersur la raison,c'estcomptersur t'bomme.. 3777

XL.CommentseMtuneSocMtë. 379fl

XL).LaSociétén'est pasun fait toutnaturel;eiton'oxiste

que par un secours 382

XLII.L'Autoritéviendratonjoursenaidea la Snciëtf. 384t

X).)t).Mis!)io))dut'uuvoirabsoiu. 387

XDV.Eloignerla nécessitédudespotisme 38''

XLV.Detatoietdeiaiiberte 392

XLYt.Doi'artdegouverner. 394

XLV)).LaR6pu))ti()ue. 39<!

Xf.VOt.LaRoyauM. :<98

XL)X.Lev<!ritMb)e(}Ot)veFnement. 400

L.LaLoi 402

Lt.Ledroitdivitt 404

Ut.LatégitimM. 4M

DH.L'toMiibitite 40H

L)V.M<!capitu)ation 4<2

LV.Appe)au peuple,derniersystème. 4<G

t.V).t)ernierreg:)rdsurtepas$)S 4t8

LVtt.DernierespoirdaMiepresent. 420

LVOt.SituationrëeUe. 4!i7

DX.Ressourcodf'nnitive. 4Mi-X.LeRot M2

Conclusiondel'ouvrage 44<

Page 499: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

TABt.BM9 MATt~nE9. 48~

APPENDtCR.

CONStDÈRATtONSGÉNÉRALES.

1.

BOHfD~(."M)tt.\)nSSO<S)Ot!XTKS.<

t.t.eprototantMneenHurop'). 4477

Il. Profonde sagesse des faits 449

Ot.Lagravitationdespeuptes. 43!

IV. Del'avenir Le mondeest &la veillede finiroudesubir

unetransformationreligieuse 455

)).

t.\).!Mm):ML'tt!TOfttr);)!XM.MO.\M.

1. t'ointdevueimportantdans)<ttMrchodeschoMs. K'O

Il. L'autoritén'est qu'uneavanMdet)Mu:t laSuei~te. 4m

i)t.L'antoriteestte)iH!gede)a)iber)'' 4<!4tV.Confliteterne)entret'absotutismeet letiheraii~tno;tx-cM-

sitedeifamiHearoyateit. 4tiU

V. impOMibi)iMdela théorie,nécessitédela 'ototion 4M

VI.PourquoinotreépoqueéchappeA).'Mtution. 470

tt. t.a.réactiona-t-ellecommencé? 472

\'i!h ).a Civilisationest au momentdesu. :ti)t.-t uu.te.'at

)))ir. 47t

Page 500: Antoine Blanc de Saint-Bonnet - Restauration française

RRH.ATA.

Page ~.)):Me<e.L<)trw.ttMu)Mt<"<6!i.C<.))ti<)..)iMMn'tpt,f..<t)..

tr')MMtMMf.Ct')uiqnit,'tj)!)!f'C" 't~ )t6''e<0.de

P~uht)oKsu)Mft!M.h.fj.debprodt)C)temupornt)-'Pwt3:.)ieaej7.dxns)!tvertu <<tM.-dM5)otf<r'ae"ï'6. tfiine ? h ttcnii.'M(.-t.o<)ue h«: &f,,seconde<)po<)t)o.t'~e 2M.tijj'x.'). note a pn-cwdo Dieu,et qu'effectuait.~n.~ppr~M Jc

D~'t).<)Hiefr<cttt]tt..

t'aeo!SS.tt.jnoil, culturet'xcfs~ito,h'<Meuttureitttcntfvo;

f'e~t,et.et(!it.timt p.) )M<i.p.< ;u va)Mtpt!i)['M.'6e t0'. ).);')('8, i. d.mti.imon'~t .iut~f))o.!<'queIl ~),~t.)tio.)de'.)voh.,t.1..

h.<t.iMita tt!rit.,t.!<loi.<M U iubstttutiûHd~h v~o~e hum..h.rit titt~nMhteloiu'~t autrectt.<seqnp)odespotisme.