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Arnold Schönberg Pierrot lunaire (1912) Schönberg, Autoportrait Schönberg, Le regard rouge (autoportrait)

Arnold Schönberg Pierrot lunaire (1912)

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Arnold Schönberg Pierrot lunaire (1912). Schönberg, Autoportrait Schönberg, Le regard rouge (autoportrait). Arnold Schönberg . 3 grandes étapes dans sa démarche de compositeur : - PowerPoint PPT Presentation

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Page 1: Arnold Schönberg Pierrot lunaire  (1912)

Arnold SchönbergPierrot lunaire (1912)

Schönberg, Autoportrait Schönberg, Le regard rouge (autoportrait)

Page 2: Arnold Schönberg Pierrot lunaire  (1912)

Arnold Schönberg 3 grandes étapes dans sa démarche de compositeur :

La période post-romantique :Au début de sa vie, il compose encore dans une veine post-romantique (ex :

Gurrelieder) mais va pousser de plus en plus loin les limites du langage tonal (cf La nuit transfigurée)

1908-1923 : La période atonale libre : Dans son Deuxième quatuor à cordes, Schönberg écrit pour la 1ère fois de la

musique atonale, sans le moindre système de composition, sans hiérarchie entre les 12 sons du total chromatique. Il écrira pendant cette période son opéra Erwartung, Pierrot lunaire, ou les Klavierstücke op. 11.

1923 : Le dodécaphonismeSchönberg explique que l’absence totale de système de composition le contraignait à

écrire des œuvres brèves ou à avoir recours à un texte littéraire . En 1923, il met donc au point, pour la 1ère fois dans la Valse de la Suite pour piano opus 23 un système de composition à partir d’une série de 12 sons (issus du total chromatique).

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Pierrot lunaire, 1912Œuvre commandée par l'actrice et chanteuse de cabaret Albertine

Zehme, qui la créa à Berlin en 1912. Elle avait demandé un mélodrame, c’est-à-dire une musique destinée à accompagner un texte déclamé.

Les textes sont issus d’un recueil de poèmes d’ Albert Giraud (poète symboliste belge) intitulé Pierrot lunaire, traduits en allemand par Otto Erich Hartleben. Schönberg a retenu 21 poèmes qu’il a organisé en 3 parties de 7 poèmes chacune.

Ces textes présentent un monde fantasmagorique, parfois féérique mais le plus souvent empreint de pessimisme et de noirceur.

Cette atmosphère macabre et morbide, perceptible dans le texte mais aussi dans la musique, s’inscrit dans le courant expressionniste.

Page 4: Arnold Schönberg Pierrot lunaire  (1912)

L’effectif instrumental Cette œuvre est composée pour un ensemble

de musique de chambre et voix de soprano. Les instruments employés sont les suivants :

piano, flûte ou piccolo, clarinette ou clarinette basse, violon ou alto, violoncelle et voix.

L’effectif instrumental n’est pas forcément utilisé au complet dans chacune des pièces. On entend des combinaisons instrumentales différentes : flûte seule, cordes et piano, etc…

Page 5: Arnold Schönberg Pierrot lunaire  (1912)

L’expression vocale

La voix s’exprime en Sprechgesang (parlé-chanté). Il s’agit d’une façon de déclamer le texte qui se situe entre voix parlée et chantée.

La voix adopte un débit syllabique (une note pour une syllabe), proche de la parole .

Page 6: Arnold Schönberg Pierrot lunaire  (1912)

Le langage musical

La musique est atonale, c’est-à-dire qu’elle ne comporte aucune gamme sous-jacente.

Par conséquent, toutes les règles de l’harmonie classique sont abolies.

Les accords sont remplacés par des agrégats sonores dissonants.

La musique est athématique, c’est-à-dire qu’elle ne comporte aucun thème mélodique reconnaissable.

Page 7: Arnold Schönberg Pierrot lunaire  (1912)

Quelques textes extraits de Pierrot

lunaire

Page 8: Arnold Schönberg Pierrot lunaire  (1912)

DÉCOLLATION

La lune, comme un sabre blancSur un sombre coussin de moire,Se courbe en la nocturne gloireD’un ciel fantastique et dolent.

Un long Pierrot déambulantMontre avec des gestes de foireLa lune, comme un sabre blancSur un sombre coussin de moire.

Il flageole et, s’agenouillant,Rêve dans l’immensité noireQue pour la mort expiatoireSur son cou s’abat en sifflantLa lune, comme un sabre blanc.

Page 9: Arnold Schönberg Pierrot lunaire  (1912)

LUNE MALADE

O Lune, nocturne phtisique,Sur le noir oreiller des cieux,Ton immense regard fiévreuxM’attire comme une musique !

Tu meurs d’un amour chimérique,Et d’un désir silencieux,O Lune, nocturne phtisique,Sur le noir oreiller des cieux !

Mais dans sa volupté physiqueL’amant qui passe insoucieuxPrend pour des rayons gracieuxTon sang blanc et mélancolique,O Lune, nocturne phtisique !

Page 10: Arnold Schönberg Pierrot lunaire  (1912)

LA CHANSON DE LA POTENCE

La maigre amoureuse au long couSera la dernière maîtresse,De ce traîne-jambe en détresse,De ce songe d’or sans le sou.

Cette pensée est comme un clouQu’en sa tête enfonce l’ivresse :La maigre amoureuse au long couSera sa dernière maîtresse.

Elle est svelte comme un bambou ;Sur sa gorge danse une tresse,Et, d’une étranglante caresse,Le fera jouir comme un fou,La maigre amoureuse au long cou.

Page 11: Arnold Schönberg Pierrot lunaire  (1912)

PAPILLONS NOIRS

De sinistres papillons noirsDu soleil ont éteint la gloire,Et l’horizon semble un grimoireBarbouillé d’encre tous les soirs.

Il sort d’occultes encensoirsUn parfum troublant la mémoire :De sinistres papillons noirsDu soleil ont éteint la gloire.

Des monstres aux gluants suçoirsRecherchent du sang pour le boire,Et du ciel, en poussière noire,Descendent sur nos désespoirsDe sinistres papillons noirs.

Page 12: Arnold Schönberg Pierrot lunaire  (1912)

LES CROIX

Les beaux vers sont de larges croixOù saignent les rouges poètes,Aveuglés par les gypaètesQui volent comme des effrois.

Aux glaives les cadavres froidsOnt offert d’écarlates fêtes :Les beaux vers sont de larges croixOù saignent les rouges poètes.

Ils ont trépassé, cheveux droits,Loin de la foule aux clameurs bêtes,Les soleils couchants sur leurs têtesComme des couronnes de rois !Les beaux vers sont de larges croix !

Page 13: Arnold Schönberg Pierrot lunaire  (1912)

MESSE ROUGE

Pour la cruelle Eucharistie,Sous l’éclair des ors aveuglantsEt des cierges aux feux troublants,Pierrot sort de la sacristie.

Sa main, de la Grâce investie,Déchire ses ornements blancs,Pour la cruelle Eucharistie,Sous l’éclair des ors aveuglants,

Et d’un grand geste d’amnistieIl montre aux fidèles tremblantsSon cœur entre ses doigts sanglants,— Comme une horrible et rouge hostiePour la cruelle Eucharistie.

Page 14: Arnold Schönberg Pierrot lunaire  (1912)

L’expressionnisme

« L'expressionnisme est la projection d'une subjectivité qui tend à déformer la réalité pour inspirer au spectateur une réaction émotionnelle. Les représentations sont souvent fondées sur des visions angoissantes, déformant et stylisant la réalité pour atteindre la plus grande intensité expressive. Celles-ci sont le reflet de la vision pessimiste que les expressionnistes ont de leur époque, hantée par la menace de la Première Guerre mondiale. Les œuvres expressionnistes mettent souvent en scène des symboles, influencées par la psychanalyse naissante et les recherches du symbolisme. »

http://fr.wikipedia.org/wiki/Expressionnisme

Page 15: Arnold Schönberg Pierrot lunaire  (1912)

L’expressionnisme en musique Abandon de la tonalité et utilisation de

l’atonalité. Agrégats sonores de 11 et 12 sons.

Dissonances Etat de perpétuelle tension. Prédilection pour les atmosphères fiévreuses

et morbides. Compositeurs : les trois viennois (seconde

école de Vienne) : Alban Berg, Arnold Schönberg, Anton Webern, mais aussi Kurt Weill…

Page 16: Arnold Schönberg Pierrot lunaire  (1912)

L’expressionnisme en peinture

Edvard Munch, Le cri

Ce tableau , dont Munch a fait plusieurs versions entre 1893 et 1917, est considéré comme l’une des œuvres fondatrices du mouvement expressionniste

« Je me promenais sur un sentier avec deux amis — le soleil se couchait — tout d'un coup le ciel devint rouge sang je m'arrêtai, fatigué, et m'appuyai sur une clôture — il y avait du sang et des langues de feu au-dessus du fjord bleu-noir de la ville — mes amis continuèrent, et j'y restai, tremblant d'anxiété — je sentais un cri infini qui se passait à travers l'univers et qui déchirait la nature. » (Munch, en 1892 )

Page 17: Arnold Schönberg Pierrot lunaire  (1912)

Otto Dix, La guerre (1929-32)

Page 18: Arnold Schönberg Pierrot lunaire  (1912)

Oskar Kokoschka, Die Windsbraut (1914).

Affiche pour Meurtre, espoir des femmes, pièce de théâtre d'Oskar Kokoschka, 1919

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Egon Schiele, Mère avec deux enfants (1915).

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Ernst Ludwig KIRCHNER.Marzella (Franzi),1909

Otto DIXAutoportrait soldat .1914

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Franz MARC.Die großen blauen

Pferde.1911

Emil NOLDE,Nature morte aux masques, 1911

Alexeï von JAWLENSKY. Jeune fille aux pivoines.1909

Page 22: Arnold Schönberg Pierrot lunaire  (1912)

Edvard MUNCH. Golgotha. 1900