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18 e Congrès de pneumologie de langue française — Marseille, 31 janvier au 2 février 2014 A67 N. Razafimanjato , M. Ravoatrarilandy , A. Rohimpitiavana , A. Rakotoarisoa , H. Rakotovao Hôpital universitaire Joseph Ravoahangy Andrianavalona, Antananarivo, Madagascar Introduction.— Les abcès pulmonaires sont des complications peu fréquentes des pneumopathies aiguës à germes communautaires depuis l’avènement des antibiotiques. Cependant, dans 11 à 20 % des cas, le traitement médical seul est insuffisant et un drainage thoracique doit être envisagé. Le but de l’étude est de décrire les caractéristiques cliniques, radiologiques et le résultat du trai- tement chirurgical des suppurations pleuropulmonaires. Méthodologie.— Il s’agit d’une étude rétrospective et descriptive qui s’est déroulée dans le service chirurgie thoracique à hôpital uni- versitaire Joseph Ravoahangy Andrianavalona (HU/JRA) de janvier 2009 à décembre 2011. Résultats.— Vingt cas d’abcès pulmonaires compliqués sont hospi- talisés dans le service. L’âge moyen des patients était de 42,15ans avec un sex-ratio égal à 4. Radiologiquement, dans 75 % des cas, la lésion se localise au niveau du lobe inférieur droit. Soixante pour cent ont bénéficié d’un drainage thoracique classique contre 40 % des patients. L’évolution était favorable dans 75% des cas et un cas de décès par septicémie. Conclusion.— Nous proposons un drainage classique percutané si la nécrose se limite à un seul lobe. Le traitement chirurgical sera quant à lui réservé aux échecs de la stratégie de drainage seul et aux nécroses pulmonaires s’étendant à plusieurs lobes. http://dx.doi.org/10.1016/j.rmr.2013.10.233 188 Extubation au bloc opératoire après transplantation bipulmonaire (TBP) B. Zuber , J. Devaquet , M.-L. Felten , A.-G. Si Larbi , F. Parquin Gpe transplantation pulmonaire, hôpital Foch, Suresnes, France Après TP, l’extubation doit être aussi précoce que possible. Quelques études rapportent des extubations très précoces surtout après monopulmonaire pour BPCO. Peu de données sont disponibles sur les suites postopératoires. Patients et méthode.— Entre février 2008 et juillet 2012, 195 patients ont été transplantés dans notre centre. Deux groupes ont été définis : les pts extubés en fin d’intervention au bloc opé- ratoire (EBO), ceux extubés ultérieurement. Les critères d’EBO étaient un P/F > 300 mmHg, une stabilité hémodynamique, la nor- mothermie, des lactates bas. Une ventilation non invasive était systématiquement débutée à l’extubation et sevrée progressive- ment en réanimation. Résultats.— La majorité des patients ont rec ¸u une TBP pour muco- viscidose. Soixante et onze pts (36 %) ont été extubés au bloc. Concernant les données pré- et peropératoires, les pts EBO béné- ficiaient plus souvent d’une péridurale thoracique (87,7 % vs 65 %, p = 0,001), avaient moins souvent besoin d’ECMO (13,7 % vs 64,2 %, p < 0,001) étaient moins transfusés (p = 0,001). En postopératoire, on notait moins de DPG 2 ou 3 dans le groupe EBO (P < 0,0001), une tendance à moins de pneumopathies et à une mortalité hospitalière inférieure. La durée de séjour en réanimation était significative- ment réduite dans le groupe EBO (P < 0,001). Onze pts (15,5 %) du groupe EBO ont été réintubés dans un délai médian de 4 jours, pour insuffisance respiratoire aiguë dans 7 cas. Le seul facteur identifié était un P/F plus bas à J1 (p = 0,001). Conclusion.— L’extubation au bloc opératoire après TBP est une stratégie réalisable dans de bonnes conditions de sécurité. Elle per- met de réduire la durée de séjour en réanimation et de débuter une réhabilitation plus précoce. http://dx.doi.org/10.1016/j.rmr.2013.10.234 189 Aspects chirurgicaux des thymomes H. Rakotovao Service de chirurgie thoracique, Antananarivo, Madagascar Introduction.— Le thymome constitue la tumeur la plus fréquente de toutes les tumeurs médiastinales antérieures en générale. Avec cette fréquence, c’est une maladie grave par la complexité des manifestations cliniques surtout la forme avec la myasthénie grave. Patients et méthode.— Nous rapportons huit observations de thy- mome vu au CHU/JRA durant une période de trois ans de 2007 en 2010. Résultats.— Les signes d’appel et les manifestations cliniques sont souvent liés à la myasthénie (5 cas) et la compression médias- tinale (6 cas) témoignant du retard de diagnostic fréquemment rencontré dans notre pays et le taux encore faible des patients qui consultaient un médecin. Un cas atypique s’est révélé par un syndrome d’imprégnation tuberculeuse. L’examen anatomo- pathologique après une biopsie permet de poser le diagnostic et la conduite thérapeutique (résultat anatomopathologique). L’évolution était marquée par l’amélioration des symptomatolo- gies clinico-radiologiques avec disparition de la myasthénie après un recul de 6 mois. Un patient était décédé suite à une décompensation cardiaque en postopératoire immédiate. Conclusion.— Une fois le bilan d’extension complété, la thérapie doit être planifiée. Pour toute tumeur médiastinale, une exérèse chirurgicale complète avec des marges de résection suffisantes reste une alternative face à l’inaccessibilité à la radiothérapie et le coût élevé de la polychimiothérapie dans notre pays. http://dx.doi.org/10.1016/j.rmr.2013.10.235 190 Incidence des cancers bronchiques chez des greffés pulmonaires L. Hajouji , O. Brugière , G. Dauriat , G. Jebrak , M. Lafarge , A. Marceau , A.-C. Métivier , G. Thabut , H. Mal Hôpital Bichat, Paris, France Contexte.— L’incidence de néoplasie chez les patients greffés d’organes solides est plus élevée que dans la population générale. Celle chez les patients greffés pulmonaires reste mal connue. Objectif.— Évaluer la prévalence, le type, et les caractéristiques des cancers bronchiques survenus dans une cohorte de patients transplantés pulmonaires (TxP) à l’hôpital Bichat. Méthodes.— Nous avons mené une étude rétrospective chez les 346 patients TxP suivis plus de 3 mois entre 1988 et fin juillet 2013 à l’hôpital Bichat. Parmi eux, les dossiers de 13 patients atteints de cancer bronchique au cours du suivi post-TxP ont été revus. Résultats.— Parmi ces 346 patients, 253 étaient porteurs d’une Tx mono-P et 93d’une Tx bi-P. Un cancer bronchique a été diagnosti- qué chez 13 de ces patients (3,7 %) (11 mono-P et 2 bi-P, 9 hommes et 4 femmes). La moyenne d’âge lors de la survenue du cancer était de 58,5 ans (38—68 ans). Le délai moyen entre la TxP et le dia- gnostic de cancer bronchique était de 42 mois (11—116 mois). Lors qu’il s’agissait d’une Tx mono-P, le cancer survenait toujours sur le poumon natif. Les indications de TxP étaient : emphysème (n = 6), fibrose pulmonaire (n = 5), syndrome emphysème-fibrose (n = 1), his- tiocytose X (n = 1). Tous sauf un patient étaient anciens fumeurs avec une moyenne de tabagisme à 37 paquets-année. Le délai médian entre le diagnostic et le décès était de 9,6 mois (1,1—29,5 mois). Conclusion.— Nous avons observé une incidence élevée de cancer bronchique dans notre cohorte de patients TxP. Dans la grande majo- rité des cas, les carcinomes bronchiques sont survenus chez des patients porteurs d’une greffe uni-pulmonaire, avec un rôle proba- blement important du tabagisme antérieur chez le receveur. http://dx.doi.org/10.1016/j.rmr.2013.10.236

Aspects chirurgicaux des thymomes

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18e Congrès de pneumologie de langue française — Marseille, 31 janvier au 2 février 2014 A67

N. Razafimanjato , M. Ravoatrarilandy , A. Rohimpitiavana ,A. Rakotoarisoa , H. RakotovaoHôpital universitaire Joseph Ravoahangy Andrianavalona,Antananarivo, Madagascar

Introduction.— Les abcès pulmonaires sont des complications peufréquentes des pneumopathies aiguës à germes communautairesdepuis l’avènement des antibiotiques. Cependant, dans 11 à 20 %des cas, le traitement médical seul est insuffisant et un drainagethoracique doit être envisagé. Le but de l’étude est de décrireles caractéristiques cliniques, radiologiques et le résultat du trai-tement chirurgical des suppurations pleuropulmonaires.Méthodologie.— Il s’agit d’une étude rétrospective et descriptivequi s’est déroulée dans le service chirurgie thoracique à hôpital uni-versitaire Joseph Ravoahangy Andrianavalona (HU/JRA) de janvier2009 à décembre 2011.Résultats.— Vingt cas d’abcès pulmonaires compliqués sont hospi-talisés dans le service. L’âge moyen des patients était de 42,15 ansavec un sex-ratio égal à 4. Radiologiquement, dans 75 % des cas, lalésion se localise au niveau du lobe inférieur droit. Soixante pourcent ont bénéficié d’un drainage thoracique classique contre 40 %des patients. L’évolution était favorable dans 75 % des cas et un casde décès par septicémie.Conclusion.— Nous proposons un drainage classique percutané si lanécrose se limite à un seul lobe. Le traitement chirurgical sera quantà lui réservé aux échecs de la stratégie de drainage seul et auxnécroses pulmonaires s’étendant à plusieurs lobes.

http://dx.doi.org/10.1016/j.rmr.2013.10.233

188Extubation au bloc opératoire aprèstransplantation bipulmonaire (TBP)B. Zuber , J. Devaquet , M.-L. Felten , A.-G. Si Larbi , F. ParquinGpe transplantation pulmonaire, hôpital Foch, Suresnes, France

Après TP, l’extubation doit être aussi précoce que possible.Quelques études rapportent des extubations très précoces surtoutaprès monopulmonaire pour BPCO. Peu de données sont disponiblessur les suites postopératoires.Patients et méthode.— Entre février 2008 et juillet 2012,195 patients ont été transplantés dans notre centre. Deux groupesont été définis : les pts extubés en fin d’intervention au bloc opé-ratoire (EBO), ceux extubés ultérieurement. Les critères d’EBOétaient un P/F > 300 mmHg, une stabilité hémodynamique, la nor-mothermie, des lactates bas. Une ventilation non invasive étaitsystématiquement débutée à l’extubation et sevrée progressive-ment en réanimation.Résultats.— La majorité des patients ont recu une TBP pour muco-viscidose. Soixante et onze pts (36 %) ont été extubés au bloc.Concernant les données pré- et peropératoires, les pts EBO béné-ficiaient plus souvent d’une péridurale thoracique (87,7 % vs 65 %,p = 0,001), avaient moins souvent besoin d’ECMO (13,7 % vs 64,2 %,p < 0,001) étaient moins transfusés (p = 0,001). En postopératoire,on notait moins de DPG 2 ou 3 dans le groupe EBO (P < 0,0001), unetendance à moins de pneumopathies et à une mortalité hospitalièreinférieure. La durée de séjour en réanimation était significative-ment réduite dans le groupe EBO (P < 0,001). Onze pts (15,5 %) dugroupe EBO ont été réintubés dans un délai médian de 4 jours, pourinsuffisance respiratoire aiguë dans 7 cas. Le seul facteur identifiéétait un P/F plus bas à J1 (p = 0,001).Conclusion.— L’extubation au bloc opératoire après TBP est unestratégie réalisable dans de bonnes conditions de sécurité. Elle per-met de réduire la durée de séjour en réanimation et de débuter uneréhabilitation plus précoce.

http://dx.doi.org/10.1016/j.rmr.2013.10.234

189Aspects chirurgicaux des thymomesH. RakotovaoService de chirurgie thoracique, Antananarivo, Madagascar

Introduction.— Le thymome constitue la tumeur la plus fréquentede toutes les tumeurs médiastinales antérieures en générale. Aveccette fréquence, c’est une maladie grave par la complexité desmanifestations cliniques surtout la forme avec la myasthénie grave.Patients et méthode.— Nous rapportons huit observations de thy-mome vu au CHU/JRA durant une période de trois ans de 2007 en2010.Résultats.— Les signes d’appel et les manifestations cliniques sontsouvent liés à la myasthénie (5 cas) et la compression médias-tinale (6 cas) témoignant du retard de diagnostic fréquemmentrencontré dans notre pays et le taux encore faible des patientsqui consultaient un médecin. Un cas atypique s’est révélé parun syndrome d’imprégnation tuberculeuse. L’examen anatomo-pathologique après une biopsie permet de poser le diagnosticet la conduite thérapeutique (résultat anatomopathologique).L’évolution était marquée par l’amélioration des symptomatolo-gies clinico-radiologiques avec disparition de la myasthénie après unrecul de 6 mois. Un patient était décédé suite à une décompensationcardiaque en postopératoire immédiate.Conclusion.— Une fois le bilan d’extension complété, la thérapiedoit être planifiée. Pour toute tumeur médiastinale, une exérèsechirurgicale complète avec des marges de résection suffisantesreste une alternative face à l’inaccessibilité à la radiothérapie etle coût élevé de la polychimiothérapie dans notre pays.

http://dx.doi.org/10.1016/j.rmr.2013.10.235

190Incidence des cancers bronchiqueschez des greffés pulmonairesL. Hajouji , O. Brugière , G. Dauriat , G. Jebrak , M. Lafarge ,A. Marceau , A.-C. Métivier , G. Thabut , H. MalHôpital Bichat, Paris, France

Contexte.— L’incidence de néoplasie chez les patients greffésd’organes solides est plus élevée que dans la population générale.Celle chez les patients greffés pulmonaires reste mal connue.Objectif.— Évaluer la prévalence, le type, et les caractéristiquesdes cancers bronchiques survenus dans une cohorte de patientstransplantés pulmonaires (TxP) à l’hôpital Bichat.Méthodes.— Nous avons mené une étude rétrospective chez les346 patients TxP suivis plus de 3 mois entre 1988 et fin juillet 2013 àl’hôpital Bichat. Parmi eux, les dossiers de 13 patients atteints decancer bronchique au cours du suivi post-TxP ont été revus.Résultats.— Parmi ces 346 patients, 253 étaient porteurs d’une Txmono-P et 93 d’une Tx bi-P. Un cancer bronchique a été diagnosti-qué chez 13 de ces patients (3,7 %) (11 mono-P et 2 bi-P, 9 hommeset 4 femmes). La moyenne d’âge lors de la survenue du cancer étaitde 58,5 ans (38—68 ans). Le délai moyen entre la TxP et le dia-gnostic de cancer bronchique était de 42 mois (11—116 mois). Lorsqu’il s’agissait d’une Tx mono-P, le cancer survenait toujours sur lepoumon natif. Les indications de TxP étaient : emphysème (n = 6),fibrose pulmonaire (n = 5), syndrome emphysème-fibrose (n = 1), his-tiocytose X (n = 1). Tous sauf un patient étaient anciens fumeurs avecune moyenne de tabagisme à 37 paquets-année. Le délai médianentre le diagnostic et le décès était de 9,6 mois (1,1—29,5 mois).Conclusion.— Nous avons observé une incidence élevée de cancerbronchique dans notre cohorte de patients TxP. Dans la grande majo-rité des cas, les carcinomes bronchiques sont survenus chez despatients porteurs d’une greffe uni-pulmonaire, avec un rôle proba-blement important du tabagisme antérieur chez le receveur.

http://dx.doi.org/10.1016/j.rmr.2013.10.236