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Explorations et exercice Rev Mal Respir 2006 ; 23 : 391-408 396 Poster n 9 Aspects méthodologiques de la mesure du PCGL et du Lipoxmax AS. Michallet, V. Bricout, B. Wuyam, M. Guinot, A. Favre-Juvin, P. Lévy, P. Flore Objectifs : L’utilisation des substrats énergétiques au cours de l’exercice peut-être étudiée par calorimétrie indirecte, lors d’exercices sous maximaux d’intensité croissante. Le point de croisement glu- cido-lipidique (PCGL) et le point d’oxydation maximal des lipides (Lipoxmax) ont été proposés pour fixer l’intensité du réentraînement dans les maladies métaboliques. La reproductibilité de ces indicateurs mesurés avec la méthode des sacs de Douglas (D) ou un dispositif commercial (Ergocard Medisoft : E), la façon dont ils sont influencés par la réponse ventilatoire à l’exercice (VE, PetCO 2 ), leur relation avec les seuils (SV1, SL1) constituent les objectifs de ce travail. Méthodes : PCGL et Lipoxmax ont été déterminés chez 14 sujets sains (19-50 ans), lors d’une épreuve métabolique (4 paliers de 6 minutes entre 30 et 60 % de PMA) réalisée à jeun, à 2 reprises, à une semaine d’intervalle. La mesure des échanges gazeux a été réa- lisée simultanément par E et D. PMA, SV1 et SL1 ont été détermi- nés lors d’un test maximal progressif sur ergocycle. Résultats : Ni PCGL, ni Lipoxmax ne diffèrent significativement entre les 2 tests. En revanche, une corrélation entre les 2 tests est retrouvée pour le Lipoxmax. Les CV sont de 17 % pour le PCGL et 8,7 % pour le Lipoxmax. Alors que lipoxmax ne diffère pas entre E et D, une analyse de Bland et Altman révèle que E surestime PCGL et lipoxmax. PetCO 2 explique 17 à 20 % de la variance de PCGL et Lipoxmax et VE, 16 % de celle de PCGL. Lipoxmax survient pour une intensité métabolique inférieure à SV1 (p = 0,009), alors que PCGL ne diffère pas de SV1. Ces 2 paramètres sont bien corrélés à SV1 (r = 0,95 ; r = 0,96). Conclusions : Lipoxmax apparaît comme un indicateur plus fia- ble que PCGL. Ces indicateurs sont faiblement influencés par la ventilation d’exercice. La relation entre PCGL et SV1 mérite d’être confirmée. Ce dernier pourrait s’avérer intéressant pour palier au défaut de reproductibilité de PCGL. Poster n 10 Evaluation de la dépense énergétique quotidienne par auto questionnaire chez des patients présentant une BPCO M. Garet, F. Costes, J.C. Barthélémy, J. R. Lacour, F. Roche Nous proposons une évaluation, chez des patients présentant une BPCO, d’un auto-questionnaire détaillé d’activité physique, per- mettant d’estimer quantitativement et qualitativement l’activité physique quotidienne au travers de l’estimation de la dépense éner- gétique totale (DEQ) et de ses dimensions (familles d’activités et niveaux d’intensités). Trente six hommes atteints de BPCO (64 ± 7 ans, VEMS = 1,3 ± 0,7 l, CVF = 2,9 ± 0,9 l) ont réalisé un exercice maximal avec enregistrement cardiorespiratoire et ont rempli un questionnaire d’activité physique traitant de 7 domaines d’activités de la vie quotidienne. La DEQ totale a été corrigée pour l’âge, le poids et l’autonomie fonctionnelle puis ajustée sur 24 heures. La DEQ moyenne s’élevait à 11 098 ± 2 954 kJ.24h -1 et diminuait significativement avec l’âge (P = 0,0013). La DEQ était corrélée à CVF (P = 0,0044), à VE/VCO 2 (P = 0,008) ainsi qu’à VE/VO 2 obtenus au pic de l’exercice (P = 0,02). Une corrélation significative a été retrouvée entre DEQ et VO 2 (r = 0,67 ; P = 0,0012). Cette corrélation persiste si l’on scinde les activités selon leur intensité, inférieures ou supérieures à 3 METs. 1) L’estimation par auto-questionnaire de la DEQ est possible chez des patients présentant une BPCO. 2) La DEQ est corrélée au pic de VO 2 chez ces patients, permettant d’envisager une estimation de cette grandeur par le questionnaire. Ces 2 facteurs sont dépendants à la fois de la quantité et du type d’activité physique quotidienne ( > ou < 3 METs). 3) Une amélioration de l’outil est encore néces- saire dans le but d’une utilisation individuelle en routine. Laboratoire EFCR, UF recherche sur l’exercice, Hôpital Sud-CHU de Grenoble, BP 185, 38042 Grenoble Cedex 9. Service de Physiologie Clinique et de l’Exercice, Unité PPEH, Hôpital Nord, CHU St Etienne 42055 Cedex France.

Aspects méthodologiques de la mesure du PCGL et du Lipoxmax

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Page 1: Aspects méthodologiques de la mesure du PCGL et du Lipoxmax

Explorations et exercice

Rev Mal Respir 2006 ; 23 : 391-408 396

Poster n 9Aspects méthodologiques de la mesure du PCGL et du Lipoxmax

AS. Michallet, V. Bricout, B. Wuyam, M. Guinot, A. Favre-Juvin, P. Lévy, P. Flore

Objectifs : L’utilisation des substrats énergétiques au cours del’exercice peut-être étudiée par calorimétrie indirecte, lors d’exercicessous maximaux d’intensité croissante. Le point de croisement glu-cido-lipidique (PCGL) et le point d’oxydation maximal des lipides(Lipoxmax) ont été proposés pour fixer l’intensité du réentraînementdans les maladies métaboliques. La reproductibilité de ces indicateursmesurés avec la méthode des sacs de Douglas (D) ou un dispositifcommercial (Ergocard Medisoft : E), la façon dont ils sont influencéspar la réponse ventilatoire à l’exercice (VE, PetCO2), leur relationavec les seuils (SV1, SL1) constituent les objectifs de ce travail.Méthodes : PCGL et Lipoxmax ont été déterminés chez 14 sujetssains (19-50 ans), lors d’une épreuve métabolique (4 paliers de6 minutes entre 30 et 60 % de PMA) réalisée à jeun, à 2 reprises,à une semaine d’intervalle. La mesure des échanges gazeux a été réa-lisée simultanément par E et D. PMA, SV1 et SL1 ont été détermi-nés lors d’un test maximal progressif sur ergocycle.Résultats : Ni PCGL, ni Lipoxmax ne diffèrent significativemententre les 2 tests. En revanche, une corrélation entre les 2 tests estretrouvée pour le Lipoxmax. Les CV sont de 17 % pour le PCGL et8,7 % pour le Lipoxmax. Alors que lipoxmax ne diffère pas entre Eet D, une analyse de Bland et Altman révèle que E surestime PCGLet lipoxmax. PetCO2 explique 17 à 20 % de la variance de PCGL etLipoxmax et VE, 16 % de celle de PCGL. Lipoxmax survient pourune intensité métabolique inférieure à SV1 (p = 0,009), alors quePCGL ne diffère pas de SV1. Ces 2 paramètres sont bien corrélés àSV1 (r = 0,95 ; r = 0,96).Conclusions : Lipoxmax apparaît comme un indicateur plus fia-ble que PCGL. Ces indicateurs sont faiblement influencés par laventilation d’exercice. La relation entre PCGL et SV1 mérite d’êtreconfirmée. Ce dernier pourrait s’avérer intéressant pour palier audéfaut de reproductibilité de PCGL.

Poster n 10Evaluation de la dépense énergétique quotidienne par auto questionnaire chez des patients présentant une BPCO

M. Garet, F. Costes, J.C. Barthélémy, J. R. Lacour, F. Roche

Nous proposons une évaluation, chez des patients présentant uneBPCO, d’un auto-questionnaire détaillé d’activité physique, per-mettant d’estimer quantitativement et qualitativement l’activitéphysique quotidienne au travers de l’estimation de la dépense éner-gétique totale (DEQ) et de ses dimensions (familles d’activités etniveaux d’intensités).Trente six hommes atteints de BPCO (64 ± 7 ans,VEMS = 1,3 ± 0,7 l, CVF = 2,9 ± 0,9 l) ont réalisé un exercicemaximal avec enregistrement cardiorespiratoire et ont rempli unquestionnaire d’activité physique traitant de 7 domaines d’activitésde la vie quotidienne. La DEQ totale a été corrigée pour l’âge, lepoids et l’autonomie fonctionnelle puis ajustée sur 24 heures.La DEQ moyenne s’élevait à 11 098 ± 2 954 kJ.24h-1 et diminuaitsignificativement avec l’âge (P = 0,0013). La DEQ était corrélée àCVF (P = 0,0044), à VE/VCO2 (P = 0,008) ainsi qu’à VE/VO2obtenus au pic de l’exercice (P = 0,02). Une corrélation significativea été retrouvée entre DEQ et VO2 (r = 0,67 ; P = 0,0012). Cettecorrélation persiste si l’on scinde les activités selon leur intensité,inférieures ou supérieures à 3 METs.1) L’estimation par auto-questionnaire de la DEQ est possible chezdes patients présentant une BPCO. 2) La DEQ est corrélée au picde VO2 chez ces patients, permettant d’envisager une estimation decette grandeur par le questionnaire. Ces 2 facteurs sont dépendantsà la fois de la quantité et du type d’activité physique quotidienne( > ou < 3 METs). 3) Une amélioration de l’outil est encore néces-saire dans le but d’une utilisation individuelle en routine.

Laboratoire EFCR, UF recherche sur l’exercice, Hôpital Sud-CHU de Grenoble, BP 185, 38042 Grenoble Cedex 9.

Service de Physiologie Clinique et de l’Exercice, Unité PPEH, Hôpital Nord, CHU St Etienne 42055 Cedex France.