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Atoll de Tupai soushorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/...Atoll de Tupai Archipel de la Société Iles sous le vent. Photo : Orstom Vue sous-marine de l’extrémité

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Atoll de Tupai Archipel de la Société Iles sous le vent. Photo : Orstom

Vue sous-marine de l’extrémité d’un sillon aux parois rabotées et lissées par le déferlement et I’évacuation des houles océaniques. Photo : Joël Orempuller

Directeur de la publication : Louis Perrois Rédactrice en chef : Catherine Leduc-Leballeur Orstom : 213, rue La Fayette 75010 Paris Tél. : 48 03 77 77 Fax DIST : 40 34 69 13 ISSN 0758 833 X Commission paritaire No 1864 ADEP Imprimerie : Offset Arcueil Tél. : 46 64 O 1 02

A C T U . A

2 Transmigration et migrations spontanées en Indonésie L’Orstom est au cœur du débat et vient de publier un livre-atlas sur le sujet, à partir d’études conduites dans la province du Lampung (Sumatra).

Le traitement anaérobie des eaux résiduaires au Mexique Un groupe d’universitaires et de chercheurs s’est créé en 1986 dans le but de promouvoir au Mexique la technologie des réacteurs anaérobies pour le traitement des eaux résiduaires tant domestiques qu’industrielles.

Fond:

L I T E S

9 Dossier central : “L’endo-upwelling géothermique” ou la naissance d’un concept “L‘atoll fonctionne de façon analogue à une lampe à pétrole : les sels nutritifs originaires de l’océan profond (le réservoir). migrent à l’intérieur du socle calcaire poreux (la mèche) et sont consommés (brûlés) par photosynthèse à leur sortie en zone éclairée” ...

1, Informations

kcumentaire ORSTOM

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I ORSTOM

ET MIGRATIONS SPONTANEES

EN INDONESIE Le cas du Lampung

La transmigration en Indonésie, fondée sur le transfert volontaire

des habitants de Java et Bali vers les autres íles de l’archipel, a été

lbbjet de débats passionnés. Réussites indéniables et échecs

retentissants alimentent la controverse. Farouchement soutenue par ceux qui y voient une solution

aux problèmes de surpeuplement des campagnes javanaises et un

principe d’aménagement de l’espace national, décriée par les tenants

du respect des sociétés traditionnelles dans les rkgions d’accueil ou

par les écologistes qui lui reprochent de porter atteinte d la forêt,

la transmigration ne peut laisser indifférent. Installé au Ministère

de la Transmigration depuis une dizaine d’années, 1 ‘orstom

est au coeur du débat et vient de publier un livre-atlas sur le sujet,

d partir d’études conduites dans la province du Lampung (Sumatra)*.

-* Transmigrationzt mijfatioñEfint%&s en Indonésie - Propinsi Lampung-Sumatera. D. Benoît,

P, Levang, M. Pain, O. Sevin - Editeur scientifique: M. Pain. Orstom-Departemen Transmigrasi Jakarta-

Paris, 1989 - 444 pages, 86 figures, 61 tableaux, 20 planches cartog<aphiques hqrs

~ ~ r ~ a s oscumentaire OHS

a transmigration est née du déséquilibre démographique qui caractérise la répartition de la population. Sur un total d’environ 180 millions d‘habi- tants en 1990, plus de 1 O0 mil- lions vivent à Java ; 7 % du ter- L ritoire national réunissent 60 %

de la population totale alors que les pro- vinces de Kalimantan (partie indoné- sienne de Bornéo) et d’Irian Jaya ne ras- semblent qu’un peu plus de 10 % de, la population sur la moitié des 1,9 millions de km2 du pays. En 1985, les densités étaient de 735 hab/km2 à Java, 14 à Kali- mantan et 6 à Irian Jaya. I1 faudrait encore, pour exprimer totalement l’impor- tance des écarts, opposer les étendues vides d’hommes des forêts de Kaliman- tan et d’Irian Jaya aux terroirs saturés de Java Central, qui, dans certains cas, por- tent des densités rurales atteignant 2 500 hab/km2.

UN PROGRAMME DE PEUPLEMENT UNIQUE

DANS LE MONDE TROPICAL

L‘idée de décongestionner Java par le biais de transfert de populations sur les espaces libres des îles environnantes n’est pas neuve. Dès l’époque coloniale, le peu- plement des “provinces extérieures” fut l’un des fondements des politiques d’amé- nagement du territoire.

Le port de pêche de Teluk Betung Photo : Marc Pain

Les premières installations volontaires des programmes de la “Kolonisatie” débutè- rent en 1905 dans les districts du Lam- pung, au sud de Sumatra. Elles ont été relayées et poursuivies sans interruption par celles des programmes de la transmi- gration dont le nom est apparu dans les premières années de l’indépendance (1 945-1 950).

Rizières irriguées, parcellaire achevé, équipe de paysans perpétuant la pratique de l’entraide (gotong royong), culture attelée (environs de Metro). Photo : Marc Pain

Depuis le début du siècle, environ un mil- lion de familles ont été encadrées pour des déplacements volontaires à Sumatra, Kalimantan et Sulawesi. L‘Etat, avec le support de la Banque Mondiale, a pris en charge ce que les spécialistes considèrent comme le programme de peuplement le plus ambitieux du monde tropical.

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Plantation de girofliers sur les pentes. fertiles des reliefs volcaniques - Photo : Marc Pain

DES MIGRATIONS

DE PLUS E N PLUS IMPORTANTES

Dans le sillage de la transmigration ou parallèlement à celle-ci, un mouvement spontané s’est greffé sur le programme officiel. Ces migrations individuelles, sans participation financière ou technique de l’Etat, existaient auparavant mais elles ont pris une grande ampleur à partir des années 1970, au point de déborder les tentatives d’aménagement des autorités locales ou provinciales. Aujourd’hui, alors que les implantations organisées sont moins nombreuses, le mouvement spon- tané apparaît comme le principal respon- sable de la conquête de terres nouvelles. On sait peu de choses sur les migrants spontanés. Placés dans des situations pré-

SPONTAN ËES

caires, ils font souvent preuve de plus de dynamisme que les transmigrants retran- chés derrière l’administration. Ils acquiè- rent leurs terres après entente préalable avec les propriétaires du sol, et ont ainsi de meilleurs contacts avec les populations locales. Mais nombreux sont ceux qui n’ont pas pu régulariser leur situation fon- cière ou qui ont négligé de le faire. Quelques-uns ont mis en place des systè- mes de production agricole bien adaptés aux conditions régionales, en particulier ceux qui se sont consacrés, à l’exemple des populations locales, aux cultures com- merciales. A la recherche de bons sols, nombreux sont ceux qui ont défriché des terres sur de fortes pentes, infligeant quel- quefois de graves dommages à I’environ- nement. D’autres, toujours en quête de terres libres, pratiquent une forme d’agri- culfure itinérante dans des régions recu- lées. L‘isolement des pionniers est un obs- tacle majeur pour la commercialisation de leur production et pour leur accès aux ser- vices et aux équipements collectifs. Le gouvernement indonésien réduit actuellement le programme de transmi- gration entièrement subventionné. Son objectif est de promouvoir et de mieux encadrer les migrations spontanées (“Transmigrasi swakarsa”). Tout en pré-

servant le dynamisme du mouvement, il s’agit de mettre au point une politique et des moyens d’incitation adéquats pour l’orienter, et pour assurer, en même temps, la protection de la nature et l’inté- gration des nouveaux venus dans l’espace socio-économique régional.

Le marché à Pringsewu - Photo : Marc Pain

LE LAMPUNG:

POUR LA TRANSMIGRATION

Parmi les très nombreuses études consa- crées à la transmigration et à ses consé- quences, la démarche entreprise par l’Ors- tom pourra sembler originale. Elle

UN E PROVI N C E-TEST

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IRSTOM

o P A C I F I C O C E A N

or _--- I N D I A N -*! O C E A N

'appuie sur une longue expérience de ter- ain et s'organise selon plusieurs axes de echerche depuis 1978. )ans une première période, les études ont té centrées sur la reconnaissance de sites otentiels pour la transmigration dans la rovince de Kalimantan-Centre. Par la uite, une proposition détaillée d'aména- ement d'un site, celui de Tumbag Sun- ai a été faite, prolongée par l'évaluation t le suivi de plusieurs projets diverse- nent répartis en Indonésie. )ans une deuxième période, cette analyse l'échelle des centres de la transmigra-

on a été relayée par l'étude régionale de 1 province du Lampung. La nouvelle xalisation des recherches à Sumatra l'est pas fortuite. C'est l i qu'a été implan- le la majorité des transmigrants : en 973, la région avait accueilli plus de ,O % d'entre eux. )ans l'extrême sud de l'île, la province lu Lampung à proximité immédiate de ava, s'impose à l'attention par l'impor- ance exceptionnelle des migrations qui ont affectée. Succédant à une occupation &che - les densités étaient inférieures à I habitants au km2 en 1900 - une coloni- ation systématique de la forêt a été entre- irise depuis le début du siècle. Sous les iffets conjugués de la politique volonta- iste du peuplement, et du développe- nent de fronts pionniers spontanés d'une are ampleur, la province a été le lieu l'une mutation exemplaire des campa- pes tropicales. En un demi-siècle, une égion de 33 O00 km2 a été radicalement ransformée et aménagée tandis que la )opulation a plus que décuplé, s'élevant

'etites activitds en milieu urbain ou aux abords des illes desservies par les principales voies e communication. Photo : Marc Pain.

de 376 O00 habitants en 1930 à 5 250 O00 en 1986. On estime aujourd'hui que les migrations spontanées ont fourni plus de la moitié de la population de la province.

Rue commerçante 1 Teluk Betung - Photo : Marc Pak

Le résultat le plus direct de ce boulever- sement démographique réside dans le façonnement de l'espace et des paysages. La mise en valeur de terres nouvelles repose sur la transposition de modèles culturels et socio-économiques aisément identifiables dans les campagnes. En dehors du système autochtone, les con- trastes majeurs opposent deux types d'occupation du sol : celui de la colonisa- tion officielle fondée sur la riziculture irri- guée et celui des familles de pionniers basé à la fois sur les cultures vivrières en sec, qui reproduisent les méthodes de pro- duction du pays d'origine, et sur la petite plantation qui s'inspire du modèle local. Par son histoire et sa diversité la province du Lampung apparaissait comme un labo- ratoire idéal pour mesurer l'impact de la transmigration et ses effets d'entraî- nement.

UN OUTIL AU SERVICE DU DËVELOPPEMENT:

Un livre-atlas vient d'être édité sur le sujet. Pour mesurer l'ampleur des trans. formations, la province a été systémati- quement parcourue, inventoriée et carto graphiée par grands thèmes : conditions naturelles, peuplement et diversité ethni. que, utilisation du sol, habitat rural eí urbain, infrastructures, proposition: d'aménagement. Au total, vingt planches

LE LIVRE-ATIAS

décrivent la province à des échelles emboîtées, allant du général au particu- lier et vice-versa. L'originalité de la région est d'apporter un témoignage sur les mutations vécues par l'Indonésie contemporaine. L'histoire et le peuplement dela province constituent ainsi le premier volet des commentaires qui accompagnent les cartes. Une deuxième partie est dévolue à la démo- graphie, aux densités et aux structures de la population. Viennent ensuite les systè- m& de production d'un monde encore largement rural et l'étude des revenus d'une paysannerie composite, aux con- trastes sociaux marqués. La dernière par- tie est consacrée à l'approche géographi- que de la province, à l'organisation de l'espace et aux facteurs du développement régional. La contrepartie d'une mise en valeur qui touche aujourd'hui la quasi- totalité de la province pose le problème du recul général de la forêt en Indonésie, et plus localement, les questions de'sau- vegarde des ressources en eau et de l'uti- lisation optimale des bonnes terres, sur- tout lorsque celles-ci sont situées dans des bassins versants protégés, soustraits à l'agriculture par la législation. Chaque chercheur a appréhendé la région dans son ensemble, mais en exprimant à la fois l'originalité .d'une discipline, un point de vue marqué par une expérience plus ou moins longue de l'Indonésie, une sensibilité personnelle. Le lecteur trou- vera donc quatre approches différentes, quatre livres en un seul volume, chacun d'entre eux engageant la responsabilité de son auteur.

Un exemple de carte (extraite du livre-atlas). Planche irrigation. Photo : Marc Pain

L'objectif essentiel aura été de fournir aux autorités du pays une étude pluridiscipli- naire et un document immédiatement uti- lisable, disponible sous sa forme impri- mée au moment oh démarrait le cin- quième plan quinquennal (1989-1993). Le choix consistait à produire un ouvrage bilingue, oh l'abondance de l'illustration devait contrebalancer le reproche d'aridité souvent fait aux textes scientifiques. Don- ner de l'importance à l'image et aux cro- quis, reprendre dans le livre sous une forme simplifiée les cartes complexes de l'atlas, limiter les termes techniques, con- couraient à rendre l'étude attractive et accessible au plus grand nombre.

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Colonisation massive des bonnes terres sur les flancs des reliefs volcaniques. Photo ; Marc Pain.

Construction traditionnelle Lampung. Maisons en bois sur pilotis, large viranda, volumes imposants. Photo : Marc Pain.

Installation de maisons provisoires, en bois ou en nattes de bambou. Ddfrichements actifs sur les pentes, cultures vivriires (manioc, bananiers). Sud de la Province. Photo : Marc Pain.

LE FUTUR ENGAGË

Le livre-atlas du Lampung n’a pas l’ambi- tion d’être un exemple achevé d’étude régionale. I1 ne présente pas non plus la province, malgré son singulier destin, comme un modèle d’aménagement. Pro- duit d’une démarche scientifique, d’une manière de voir et de penser, et outil au service du développement, l’ouvrage dresse le constat d’un monde en rapide changement. Les études menées au Lampung sont l’origine d’un nouveau programme thé- matique de I’Orstom, centré sur les migra- tions spontanées et sur la formulation de principes d‘aménagement qui doivent être testés à l’ensemble de l’Indonésie. Mou- vement incontournable, les migrations spontanées apparaissent comme le prin- cipal facteur d’une meilleure répartition de la population rurale dans le pays. Elles participent pleinement au développement régional. L‘analyse des processus d‘émer- gence d’une nouvelle géographie de l’espace indonésien, liée à l’ouverture de fronts de peuplement toujours plus vas- tes, est essentielle pour guider les choix opérés par le gouvernement en matière d’aménagement. I1 est indispensable de consacrer à ce thème une série d’études spécifiques qui, dès à présent, bénéficient du support financier de la Banque Mon- diale, de la participation d’universitaires et d’organismes de recherche indonésiens (LIP1 - Indonesian Institute of Science) et de l’active collaboration du CNRS.

Marc Pain Département Milieux et Activité Agricole Programme “Transmigration et migrations spontanées en Indonésie” avec la participation de B. Benoît, P. Levang et O. Sevin.

Pour en savoir plus Plusieurs centaines de publications, dont on pourra trouver l’essentiel dans deux bibliographies principales: Meyer P.A., Mc Andrews C., 1978 - Transmigration in Indonesia. An annota- ted bibliography, Gadjah Mada Univ. Press. XII-245 pages. Arief Budiman 1985 - Transmigrasi di Indonesia. Ringkasan Tulisan dan Hasil- hasil Penelitian (résumés et résultats des travaux de recherche), Jakarta; X-261 pages.