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Pauline LAMARQUE – L2 Lettres Modernes (parcours P.E)

UE 5 – Ecriture théâtrale Année 2019/2020

BERTOLT BRECHT

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SOMMAIRE

Page 3 → Introduction

Page 4 → I. Qui est Bertolt Brecht ?

Page 4 → a. Le commencement

Page 4 → b. Le poids de l’Histoire

Page 6 → c. Une vie en perpétuel mouvement

Page 8 → II. Son œuvre littéraire

Page 8 → a. Un auteur engagé

Page 9 → b. Une période de renouvellement du Théâtre

Page 9 → c. La distanciation

Page 11 → III. La dernière révérence de Bertolt Brecht

Page 11 → a. Ses dernières années

Page 11 → b. Une mort foudroyante

Page 11 → c. Pour la postérité

Page 13 → VI. Extrait

Page 13 → a. La Bonne Âme du Se-Tchouan, page 109 à page 113 de «

Entre Shui Ta […] » à « […] elle ne sonnera pas. ».

Page 17 → b. Extrait vidéo de la représentation La Résistible Ascension

d’Arturo Ui, sur le site de l’INA (Institut National de l’Audiovisuel).

Page 18 → c. Article « Un poète écorché vif » par Jean Chollet, de Baal de

Bertolt Brecht, paru le 25 avril 2017 sur Web Théâtre.

Page 20 → Conclusion

Page 21 → Bibliographie

Page 22 → Sitographie

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INTRODUCTION

Le XXème siècle est une grande période historique, rythmée par les conflits

mondiaux qui la traversent, tels que les deux Guerres Mondiale ou encore la

Guerre Froide. Les témoignages de cette époque nous sont très précieux, que nous

pouvons retrouver à travers les mémoires des individus qui y ont vécu. Dans ce

domaine, les artistes en général sont de fabuleux témoignages, ils apportent au

contexte historique les ressentis, comme la peur, la joie, la peine, voire

l’incertitude, suscités chez les contemporains de cette époque. L’écriture en est

révélatrice, quelle que soit l’époque, nous trouvons des écrivains, parfois

engagés, véritable source d’histoire, non pas théoriquement, mais telle qu’elle a

était vécu. C’est pourquoi, j’ai choisi de vous parler d’un dramaturge qui a

considérablement marqué son époque : Bertolt Brecht.

A travers ce dossier, nous suivrons le fil rouge de sa vie. Tout d’abord, qui

était-il ? Nous débuterons notre chemin logiquement au commencement, puis

nous approfondirons le poids de l’Histoire sur sa vie, qui a été, finalement, en

perpétuel mouvement.

Dans le vif du sujet, nous nous attarderons sur son œuvre littéraire. Bertolt Brecht

était indéniablement un auteur engagé, au début du XXème siècle, une période de

renouvellement du théâtre, auquel il a apporté le concept de distanciation.

Enfin, nous arriverons à la dernière révérence de Brecht, nous aborderons ses

dernières années plus paisibles, avant d’être touché par une mort foudroyante.

Heureusement, nous pouvons compter sur la postérité, l’œuvre survit à l’auteur.

Avant de clore ce dossier, nous nous pencherons sur trois extraits qui sont à mon

sens pertinents : un extrait de La Bonne Âme du Se-Tchouan de Bertolt Brecht lui-

même, un extrait vidéo d’une représentation de La Résistible Ascension d’Arturo

Ui également écrite par Bertolt Brecht, et enfin

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Qui est Bertolt Brecht ?

Le commencement

Bertolt Brecht est né au sein d’une famille bourgeoise allemande le 10

février 1898 à Augsbourg, en Bavière, un état de ce que nous connaissons

aujourd’hui comme l’Allemagne, autrefois l’Empire Allemand. Son père y était

propriétaire d’une fabrique de papiers. Il a d’abord suivi des études

philosophiques à Munich en Allemagne, avant de se tourner vers des études de

médecine, toujours à Munich. Il a vraisemblablement commencé l’écriture dès son

plus jeune âge, il a été publié pour la première fois en 1914.

A la fin de la Première Guerre Mondiale, il a été mobilisé en 1918 comme infirmier,

notamment pour avoir suivi des études de médecine. En 1918, Bertolt a alors vingt

ans. A la fin de la guerre, il écrit, toujours en 1918, sa première pièce Baal, qui est

considéré comme étant plutôt anarchiste et asociale, ce qui a suscité de

nombreuses polémiques.

Il continue l’écriture, en l’occurrence l’écriture théâtrale. En 1919, il publie

Tambours dans la nuit, œuvre pour laquelle il recevra le prix Kleist en 1922. Il

devient conseiller littéraire à Munich en 1923. Rapidement, une année plus tard,

il continue son activité à Berlin en 1924, où il rejoint le Deutsches Theater, une

troupe de théâtre, de Max Reinhardt, de qui il s’est vivement inspiré tout au long

de son parcours. Il y rencontre l’actrice Hélène Weigel, qui monte ses pièces. Plus

tard, il l’épousera en 1929. Pourtant, bien avant Hélène, il rencontre Elisabeth

Hauptmann, sa muse et sa maîtresse, et sa collaboratrice dès 1924. Déjà à cette

époque, les pièces de Brecht suscitent généralement des polémiques. Avec la

montée du nazisme dès les années 1930, Brecht va être confronté à bien plus

terrible que les polémiques qu’il a pu susciter.

Le poids de l’histoire

1930. C’est le début de la folle ascension du nazisme, dans ce qui était la

République de Weimar, mise en place à la fin de la Première Guerre Mondiale en

1918. Le nazisme a débuté dans les années 1920, un parti d’extrême droite

allemand, fondé par le parti national-socialiste des travailleurs allemands

(NSDAP), guidé depuis ses débuts par son charismatique leader Adolf Hitler,

député au Reichstag, et ayant des idées bien arrêtées. Brièvement, l’idéologie

d’Hitler prônait la suprématie de la race « aryenne », de jeunes allemands de

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préférence blonds, aux yeux bleus, et surtout dotés d’une force physique

nécessaire à la notion du travail. Peu à peu, Brecht devient persona non grata, et

voit ses représentations être de plus en plus perturbées par les nazis.

Progressivement, doté d’une incroyable force de persuasion qui fascine encore de

nos jours, le chef du parti Adolf Hitler est nommé chancelier le 30 janvier 1933,

avant de s’autoproclamer Führer du Reich allemand en 1934. Après avoir subi une

perquisition à son domicile conjugal, sa femme Hélène Weigel et lui-même sont

forcés à quitter le territoire. Le but d’Hitler, était sans aucun doute d’arriver sans

encombre à son but ultime : une Allemagne toute puissante. Il va sans dire que

les intellectuels condamnaient ce type de comportement, c’est pourquoi les

premiers camps de concentration du Führer étaient surtout peuplés

d’intellectuels, de politiciens, ou toutes autres personnes réfutant ses idées. Le

10 mai 1933, un immense autodafé (une destruction massive par le feu,

notamment des œuvres littéraires en opposition avec l’idéologie installée par les

nazis) est organisé, où les œuvres de Bertolt Brecht sont détruites et interdites.

Autodafé de 1933 en Allemagne,

https://fr.wikipedia.org/wiki/Autodaf%C3%A9s_de_1933_en_Allemagne#/media/

Fichier:Bundesarchiv_Bild_102-

14597,_Berlin,_Opernplatz,_B%C3%BCcherverbrennung.jpg

Après avoir parcouru l’Europe quelques temps, il s’installe au Danemark la même

année, avec son épouse. En 1935, les nazis le déchoient de sa nationalité. Il restera

apatride, c’est-à-dire sans nationalité, jusqu’en 1950. La même année, il participe

au Congrès international des écrivains pour la défense de la culture, une probable

revanche à la suite de l’humiliation qu’il a subi par les nazis. Quelques temps plus

tard, en 1936, il rejoint une petite revue qui se nomme Das Wort (littéralement

« le mot » en français), dont il est le directeur conjointement avec Lion

https://fr.wikipedia.org/wiki/Autodaf%C3%A9s_de_1933_en_Allemagne#/media/Fichier:Bundesarchiv_Bild_102-14597,_Berlin,_Opernplatz,_B%C3%BCcherverbrennung.jpghttps://fr.wikipedia.org/wiki/Autodaf%C3%A9s_de_1933_en_Allemagne#/media/Fichier:Bundesarchiv_Bild_102-14597,_Berlin,_Opernplatz,_B%C3%BCcherverbrennung.jpghttps://fr.wikipedia.org/wiki/Autodaf%C3%A9s_de_1933_en_Allemagne#/media/Fichier:Bundesarchiv_Bild_102-14597,_Berlin,_Opernplatz,_B%C3%BCcherverbrennung.jpg

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Feuchtwanger et Willi Bredel. C’est un groupe d’intellectuels, dont le but est d’unir

l’intelligentsia antifasciste d’Allemagne.

Cela n’a pas empêché Bertolt Brecht de continuer son œuvre. Nous pouvons citer

quelques œuvres marquantes qu’il a écrites pendant cette période :

- La Vie de Galilée (qu’il a écrite en 1939 au Danemark).

- Mère Courage et ses Enfants (1941, en collaboration avec Margarete Steffin).

- La Bonne Âme du Se-Tchouan (qu’il a commencé au Danemark en 1938, et

achevé en 1940 en Suède).

- La Résistible Ascension d’Arturo Ui (1941) en collaboration avec Margarete

Steffin, c’est très clairement une parabole d’Adolf Hitler, sur laquelle nous

reviendrons dans les extraits.

Peu de temps après s’être installé au Danemark avec son épouse, il est à nouveau

forcé à fuir en 1939. Le 31 mai 1939, le Danemark signe un pacte de non-agression

mutuelle avec l’Allemagne, ce qui n’a pas empêché le Führer d’envahir le

Danemark en 1940, dans le but stratégique d’envahir la Norvège. Selon les

historiens, cette stratégie avait pour but de contrer toutes attaques pouvant

provenir du Royaume-Uni, notamment par le biais de la Norvège.

Ainsi, Bertolt Brecht quitte le Danemark avec son épouse, et entame une longue

traversée, qui le mènera vers le Nouveau Monde…

Une vie en perpétuel mouvement

Pour donner suite à son départ forcé du Danemark, Bertolt Brecht entame

un long voyage. Il se rend en Suède, puis en Finlande, avant de rejoindre

Vladivostok en Russie (à l’époque l’URSS), où il embarque dans un bateau jusqu’en

Californie aux Etats-Unis. Il s’y installe en 1941. En 1943, il participe à Hollywood

à l’écriture du scénario d’un film « antinazi » Les Bourreaux meurent aussi de Fritz

Lang.

Les œuvres de Brecht sont vivement imprégnées de l’idéologie Marxiste. Karl

Marx, à qui cette idéologie doit le nom, a de multiples facettes. C’est un historien,

un journaliste un sociologue, un économiste… Et c’est également un communiste

allemand. Avec ses multiples casquettes, il développe une théorie philosophique

basée sur la lutte des classes, notamment de conduire à l’abolition de ces

dernières, faisant de surcroit disparaître l’Etat, et laissant place à un état ouvrier.

Il a créé, avec Friedrich Engels la Ligue des Communistes en 1847.

Rappelons également qu’à l’aube de la fin de la Seconde Guerre Mondiale, une

autre guerre a fait surface : la Guerre Froide, opposant les Etats-Unis (les

capitalistes) à l’URSS (la Russie actuelle, les communistes). En 1947, début de la

Guerre froide opposant les Etats-Unis à l’URSS, Joseph McCarthy devient sénateur.

Il organisa notamment ce que l’on appelle des « chasses aux sorcières », contre

les communistes. Evident, les œuvres à tendance plutôt communiste de Brecht

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déplaisent fortement aux Etats-Unis, et ils le conduisent devant la commission des

activités anti-américaines. Conclusion, il est à nouveau forcé à quitter un pays,

puisqu’il est chassé des Etats-Unis.

Il tente alors de rejoindre son pays natal, l’Allemagne, mais le visa lui est refusé

par les Alliés. A la fin de la Seconde Guerre Mondiale, l’Allemagne a été séparée

en deux : la RFA (République Fédérale d’Allemagne) dirigée par les Alliés (c’est-à-

dire les français, les américains et les britanniques), et la RDA (République

Démocratique d’Allemagne) dirigée par les communistes. Berlin, la capitale, qui

se trouve en RDA, est également scindée en deux parties, l’une dirigée par la RDA

et l’autre par la RFA.

https://www.kartable.fr/ressources/histoire/cours/un-monde-bipolaire-au-

temps-de-la-guerre-froide/39318

Ainsi, Brecht rejoint Berlin via la Tchécoslovaquie, en traversant la RDA (en rose

sur la carte) en 1948. Dès 1949, il s’installe à Berlin-Est (côté soviétique) avec son

épouse Hélène. La même année, ils fondent conjointement le Berliner Ensemble,

un théâtre basé sur la réflexion du théâtre épique. A nouveau, ses œuvres

suscitent la polémique ; la RDA critique ses œuvres qui ne cadrent pas avec le

réalisme socialiste. Il est jugé trop « formaliste », « cosmopolite », voire

« pacifiste ». Sur la base du jugement de la RDA (dirigée par les soviétiques

communistes), ses pièces manquent de ce qu’ils qualifient « un héros ouvrier

positif ».

Apatride depuis 1935, il obtient finalement la nationalité autrichienne en 1950.

Une année plus tard en 1951, il obtient le prix national de la RDA.

https://www.kartable.fr/ressources/histoire/cours/un-monde-bipolaire-au-temps-de-la-guerre-froide/39318https://www.kartable.fr/ressources/histoire/cours/un-monde-bipolaire-au-temps-de-la-guerre-froide/39318

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L’œuvre littéraire de Bertolt Brecht

Un auteur engagé

Bertolt Brecht est indéniablement ce que l’on appelle un « auteur engagé ».

Pour un écrivain, être engagé signifie qu’il définit sa position sur un sujet et la

défend. Il se positionne par rapport à un contexte politique, religieux ou social.

Il peut se donner comme rôle de guider ses lecteurs vers un engagement

similaire au sien. Nous avons détaillé tout son parcours dans les moindres

détails, et ce afin de mieux comprendre ses œuvres, dans quel contexte elles ont

été écrites, dans quel état d’esprit il les a écrites.

A titre d’exemple, j’aimerai maintenant vous parler de la pièce La résistible

ascension d’Arturo Ui, écrite par Bertolt Brecht lui-même en 1941 avec la

collaboration de Margarete Steffin. Cette pièce, comme nous l’avons évoqué

précédemment, est une allégorie d’Adolf Hitler et de sa propre « résistible

ascension » au pouvoir en tant que Führer. Par ailleurs, nous pouvons lister les

similitudes entre l’ascension d’Hitler et celle d’Arturo Ui.

En voici quelques exemples :

ADOLF HITLER ARTURO UI

L’incendie du Reichstag L’incendie de l’entrepôt

Il abuse de son pouvoir, écarte les

opposants en les envoyant en camps

de concentration pour la plupart

Il abuse de son pouvoir, et écarte ses

opposants

Il accède au pouvoir de manière légale

en devenant chancelier, avant de

s’autoproclamer le Führer

Il attend l’occasion opportune de

saisir le pouvoir, et le consolide par la

suite

De plus, certains noms de la pièce sont équivoques. A titre d’exemple, le

personnage de Gori (Giri en allemand) ressemble à Göring, un proche

collaborateur d’Hitler, ou encore Gobbola (Givola en allemand) et Goebbels (un

autre proche collaborateur d’Hitler), Roma et Röhm…

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Une période de renouvellement théâtral

En ces temps turbulents de la première moitié du XXème siècle, le monde

du théâtre se distingue de plus en plus du théâtre dit « conventionnel » et se

réinvente. En effet, certains dramaturges tels que Jean Cocteau, Jean Giraudoux

ou encore Albert Camus puisent l’inspiration dans l’univers dans mythe antique.

Observons par exemple La Guerre de Troie n’aura pas lieu de Jean Cocteau, écrite

en 1935, en pleine période d’entre-deux-guerres, une pièce tragique reflétant par

des références, ou des jeux de théâtre l’angoisse de la montée du totalitarisme

dans toute l’Europe, notamment en Allemagne et en Italie.

Brecht, quant à lui, se tourne plutôt vers des pièces engagées politiquement et

socialement, poussant à la réflexion de l’individu, en l’occurrence sur sa

responsabilité, un terme très important notamment au sujet des deux guerres

mondiales qui chevauchent la moitié de ce XXème siècle. Brecht est alors associé

à un principe théâtral, et bien qu’il ne l’ait pas inventé, c’est lui qui l’a popularisé

et à qui nous l’attribuons.

La distanciation

Ce principe théâtral associé à Brecht, c’est la distanciation. Le but de ce

principe, c’est de rompre avec l’illusion théâtrale dite « conventionnelle » et

pousser le spectateur à la réflexion, plébisciter le regard critique du spectateur.

La distanciation se place à l’opposé du modèle du théâtre aristotélicien, et c’est

le principe selon lequel se fonde le côté épique qui perturbe la passivité du

spectateur. En allemand, le phénomène de distanciation se dit Verfremdung, et

qui vient de l’allemand fremd qui signifie littéralement l’étrangeté, l’inconnu.

Ainsi, c’est un mouvement partant de l’étrange, dans le but de faire prendre du

recul à son public.

Roland Barthes, un philosophe et critique littéraire français, parle de « révolution

brechtienne » en rupture avec la conception du théâtre traditionnel et des grandes

traditions dramatiques.

Le spectateur, dans l’idéal, prend conscience, réfléchit, et prends ses distances

par rapport à la réalité. Ce principe de distanciation se base sur un effet étrange,

par le biais de divers procédés dramaturgiques, scénographiques, ou musicaux

entrainant le recul du lecteur ou du spectateur.

En voici quelques exemples :

- L’adresse au spectateur : par exemple, un personnage de la pièce s’adresse

au lecteur ou au spectateur en l’interpellant (un aparté).

- Le jeu des acteurs.

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- Les références directes à un problème sociale actuelle.

- La narration.

- L’usage de panneaux présentant des maximes.

- Des intermèdes chantés.

Bertolt Brecht disait de cette pratique que c’est « la frontière de l’esthétique et du

politique ». Ce principe vise à interrompre le processus naturel d’identification

du lecteur ou du spectateur, et plutôt de le faire participer à la réflexion.

Cependant, Brecht n’est pas l’inventeur de ce procédé, le mérite lui est attribué

car c’est celui qui l’a théorisé. En effet, dans le théâtre grec antique, la présence

du chœur est considérée comme un procédé de distanciation. De plus, ces

procédés sont également présents dans les codes et les conventions du théâtre

japonais, chinois, du Moyen-âge, ou encore le théâtre Elisabéthain.

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La dernière révérence de Bertolt Brecht

Ses dernières années

A la fin de sa vie, nous pouvons tout de même affirmer que Brecht, après

cette vie intensément chargée, a eu droit à une sorte de repos après tant de

péripéties. En janvier 1954, alors qu’il a toujours ses quartiers à Berlin, Johannes

R. Becher arrive au ministère de la culture, et admet Bertolt Brecht au conseil

consultatif artistique. Peu de temps après, en juin de la même année, il est nommé

vice-président de l’Académie des Arts de Berlin. Un an après, en 1955, il reçoit le

prix Staline international pour la paix à Moscou. Ce sera sa dernière distinction

avant sa mort.

La mort foudroyante

Bertolt Brecht meurt d’un infarctus le 14 août 1956 à Berlin-Est, sa dernière

demeure. Il est enterré au cimetière de Dorotheenstadt à Berlin, où il a une tombe

d’honneur que l’on appelle Ehrengrab, c’est « une distinction accordée pour des

mérites ou accomplissements exceptionnels durant leur vie ». Nous retrouvons

cette distinction dans certaines villes allemandes, suisses, ou encore

autrichiennes. Cette distinction illustre l’histoire culturelle de la ville, par le biais

du défunt.

Pour la postérité

Bertolt Brecht est une référence dans les mouvements d’extrême gauche, où

il est souvent cité (notamment au cours des années 1970). A titre d’exemple, voici

une phrase tirée d’un texte de Bertolt Brecht de 1934, repris par ces mouvements :

« Nos défaites d’aujourd’hui ne prouvent rien, si ce n’est que nous sommes trop

peu dans la lutte contre l’infamie, et de ceux qui nous regardent en spectateurs,

nous attendons au moins qu’ils aient honte ». Elle est régulièrement citée par les

militants et les mouvements sociaux de gauche.

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A titre anecdotique, le service postal de la RDA a émis des timbres à son effigie

dès 1957, soit moins d’une année après son décès. L’Allemagne réunifiée à

perpétré cet acte dès 1996.

Tombe de Bertolt Brecht et de son épouse Hélène Weigel au cimetière de

Dorotheenstadt à Berlin

https://www.wikiwand.com/fr/Bertolt_Brecht

https://www.wikiwand.com/fr/Bertolt_Brecht

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EXTRAITS

La Bonne Âme du Se-Tchouan, Bertolt Brecht, 1940 :

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J’ai choisi ce passage, la fin du 8ème

tableau de la pièce, car je le trouve très

intéressant d’un point de vue plutôt technique.

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L’extrait que j’ai choisi comme par « Entre Shui Ta », et tout de suite après,

Madame Yang d’adresse au public, un des procédés de la distanciation, théorisé

par Brecht. Ce n’est pas la seule fois où elle s’adresse au public dans cet extrait,

elle le fait à plusieurs reprises, voire à chaque fois qu’elle prend la parole. Elle

prend dès lors une position de narratrice en s’adressant directement au

spectateur (ou au lecteur dans le cas présent).

De plus, un autre procédé est présent dans cet extrait : la musique. A la toute fin

de l’extrait, un des ouvriers de la fabrique de tabac se met à chanter la

« Chanson du huitième éléphant », que les autres se mettent à chanter avec lui.

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Extrait vidéo d’une représentation de La Résistible Ascension d’Arturo Ui écrite

par Bertolt Brecht (1941), tiré du site de l’INA (aucune autre précision) :

Lien vers la vidéo : https://m.ina.fr/video/CAF88049543/extrait-de-la-piece-

la-resistible-ascension-d-arturo-ui-de-bertolt-brecht-video.html

L’extrait de la vidéo débute par une scène où se trouvent Arturo Ui et un

autre personnage. Ils ont un échange plutôt intense. Si l’on observe le

comportement de l’acteur d’Arturo Ui, il n’est pas difficile de remarquer la

grande ressemblance avec Adolf Hitler. La façon de parler, l’intonation, la

gestuelle… Jusqu’à ce qu’il termine par « S’il y a quelqu’un pour vous sauver,

c’est moi, Arturo, Arturo Ui ! » tout en imitant la gestuelle d’Hitler, notamment

avec son bras.

Après cette scène, nous avons à nouveau un double procédé de distanciation,

cette fois-ci plus concret puisqu’il est visible. En effet, nous avons l’utilisation

de panneaux, ici avec plutôt une anecdote sur Hitler qu’une maxime, et lors de

l’affichage de ce panneaux (comme dans les films de Charlie Chaplin), une voix

narrative s’adresse directement à nous, spectateurs.

Par la suite, nous retrouvons Arturo, accompagné d’autre protagonistes, qui

expose son problème : il lui aurait été fait la remarque qu’il n’avait pas une

bonne prononciation, ce qui rejoint le panneau qui nous a été présenté juste

avant, disant qu’Hitler recevait des leçons de prononciation auprès d’un acteur

de province.

Le personnage d’Arturo Ui est à l’image d’Hitler, arrogant, sûr de lui,

charismatique. Il dit « quand je marche, je veux qu’on s’aperçoive que je

marche ».

Au terme de la vidéo, on peut voir quelques images de propagande nazie,

montrant Hitler en grand orateur, juste avant de retrouver Arturo, qui donne un

discours, se tenant de la même manière que son « modèle ».

https://m.ina.fr/video/CAF88049543/extrait-de-la-piece-la-resistible-ascension-d-arturo-ui-de-bertolt-brecht-video.htmlhttps://m.ina.fr/video/CAF88049543/extrait-de-la-piece-la-resistible-ascension-d-arturo-ui-de-bertolt-brecht-video.html

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Article « Un poète écorché vif » par Jean Chollet, de Baal de Bertolt Brecht,

paru le 25 avril 2017 sur Web Théâtre.

Lien vers l’article : http://www.webtheatre.fr/Baal-de-Bertolt-Brecht

http://www.webtheatre.fr/Baal-de-Bertolt-Brecht

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20

CONCLUSION

Nous sommes arrivés au terme du chemin que nous suivions, où nous

retracions la vie de Bertolt Brecht.

Nous avons tout d’abord suivi les débuts de Brecht, de sa naissance au sein

d’une famille bourgeoise, à son affectation en tant qu’infirmier pendant la

Première Guerre Mondiale, en passant par la montée de nazisme dans son pays

natal, le forçant à parcourir le monde.

Cet homme, qui a été apatride pendant une quinzaine d’année, s’est imprégné et

forgé de son histoire, ce qui lui a permis de donner naissance à des œuvres

intéressantes et riches tant d’un point de vue technique, artistique, politique,

voire social.

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BIBLIOGRAPHIE

• Baal, Bertolt Brecht, 1918.

• La Bonne Âme du Se-Tchouan, Bertolt Brecht, 1940.

• La Résistible Ascension d’Arturo Ui, Bertolt Brecht (en collaboration avec

Margarete Steffin), 1941

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SITOGRAPHIE

Recherches :

• http://evene.lefigaro.fr/celebre/biographie/bertolt-brecht-1555.php

• http://www.encyclopedie-universelle.net/brecht-bio.html

• https://www.bertbrecht.be/index.php/brecht-bio

• https://www.universalis.fr/encyclopedie/bertolt-brecht/

• https://fr.wikipedia.org/wiki/Bertolt_Brecht

• https://www.lemonde.fr/a-la-une/article/2006/08/16/bertolt-brecht-est-

mort_803874_3208.html

• https://www.encyclopedie.fr/definition/Ehrengrab

• https://www.universalis.fr/encyclopedie/distanciation/

Vidéo utilisé dans la partie IV :

• https://m.ina.fr/video/CAF88049543/extrait-de-la-piece-la-resistible-

ascension-d-arturo-ui-de-bertolt-brecht-video.html

http://evene.lefigaro.fr/celebre/biographie/bertolt-brecht-1555.phphttp://www.encyclopedie-universelle.net/brecht-bio.htmlhttps://www.bertbrecht.be/index.php/brecht-biohttps://www.universalis.fr/encyclopedie/bertolt-brecht/https://fr.wikipedia.org/wiki/Bertolt_Brechthttps://www.lemonde.fr/a-la-une/article/2006/08/16/bertolt-brecht-est-mort_803874_3208.htmlhttps://www.lemonde.fr/a-la-une/article/2006/08/16/bertolt-brecht-est-mort_803874_3208.htmlhttps://www.encyclopedie.fr/definition/Ehrengrabhttps://www.universalis.fr/encyclopedie/distanciation/https://m.ina.fr/video/CAF88049543/extrait-de-la-piece-la-resistible-ascension-d-arturo-ui-de-bertolt-brecht-video.htmlhttps://m.ina.fr/video/CAF88049543/extrait-de-la-piece-la-resistible-ascension-d-arturo-ui-de-bertolt-brecht-video.html