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76 Fractures liées à un traumatisme à faible énergie aux urgences : incidence et caractéristiques E. Chaplain, P.-E. Gancel, C. Le Roux, E. Roupie Service des urgences, centre hospitalier universitaire, Caen, France Mots clés. Fractures ; Basse énergie ; Ostéoporose Introduction. L épidémiologie des fractures à faible énergie (FE), dont lostéoporose est le facteur de risque prédominant, reste à ce jour peu connue aux urgences. L ostéoporose augmen- tant dès 50 ans, lévaluation des mécanismes à lorigine de fractu- res au-delà de cet âge apparaît donc utile. Matériels et méthodes. Étude rétrospective (neuf mois) des dossiers des sujets de plus de 50 ans ayant au moins une fracture confirmée au Sau. La classification haute (HE) ou basse énergie est établie à partir des critères de la littérature. Les populations sont comparées. Résultats. Quatorze mille quatre cent quarante-trois sujets de plus de 50 ans (37 % des passages) ont consulté au Sau dont 1026 (3 % des passages) ont une fracture. Les mécanismes de FE et HE intéressent respectivement 799 (78 %) et 150 (15 %) patients. Les FE au Sau représentent une incidence estimée à 5,5 % des patients de plus de 50 ans. Le Tableau 1 montre les caractéristiques compa- rées des deux modalités de fractures : après 50 ans, les FE sont prédominantes chez des patients (femmes) plus âgés, aux antécé- dents fracturaires, ayant des facteurs de risques dostéoporose évi- dents à recueillir à linterrogatoire et dont peu sont pris en charge pour lostéoporose. Conclusion. Les FE sont les causes prédominantes de fractures au Sau après 50 ans. L identification simple de ce groupe à risque et des mesures préventives sont une opportunité de réduire linci- dence des passages pour fracture aux urgences. 77 Accidentologie des snowparks B. Audema, J.-D. Laporte, D. Constans Association médecins de Montagne, Chambéry, France Mots clés. Snowparks ; Médecins de Montagne ; Médecins cor- respondants Samu Introduction. Les stations de ski développent le concept de snowpark, afin daccueillir de façon ludique snowboarders et free- riders. Il est intéressant dobserver les particularités traumatologi- ques des accidents survenus dans ces snowparks, imaginés initiale- ment pour limiter le risque de collision entre skieurs et snowboarders. Matériels et méthodes. Un recueil annuel (400 000 cas dans la base de données du réseau, la plus complète au monde), réalisé par 52 médecins (29 stations de sports dhiver français) permet de dégager chaque saison lévolution de certains marqueurs détermi- nés. Une étude comparative entre population blessée et popula- tion témoin est ici impossible, car nous ne connaissons pas la fré- quentation des snowparks. Résultats. Hiver 2005 : 2,8 % des accidents de sports dhiver ont lieu au sein dun snowpark. 64,6 % des blessés en snowparks sont des snowboarders (7 % de snowboarders et 1,3 % des autres pratiquants sont blessés en snowparks). En snowpark, tous sports confondus, on observe : plus de localisations dangereuses (thorax, crâne, face, rachis) que sur piste : 17,827,6 %, plus de fractures de poignet : 8,413,2 %, plus de luxations : 3,66 %, plus de trauma- tismes crâniens : 2,33,2 % et une augmentation de la gravité des accidents : 4,67.1 % (résultats significatifs avec p < 0,05, chi 2 ). En snowpark, chez les snowboarders blessés, on observe : beaucoup plus de localisations dangereuses que sur pistes : 20,225,6 %, moins de fractures de poignet : 25,119 %, plus de ruptures du LCA : 1,13,7 %, la même proportion de TC, une très importante augmentation du taux dhospitalisation : 4,18,4 % (résultats signi- ficatifs avec p < 0,05, chi 2 ), une augmentation de la gravité moyenne des accidents : 3,64 (distribution dune échelle analo- gique de quantification de la gravité des lésions, 010) Kruskal- Wallis test : p-value < 0,0001. Conclusion. Le comportement dune grande partie des prati- quants des snowparks se caractérise par une prise de risque impor- tante, largement exposée dans les médias qui relayent les exploits des freeriders professionnels. Une normalisation des snowparks (catégorisation par niveaux) est en cours délaboration en partena- riat avec le Syndicat national des téléphériques de France, une commission de lAfnor est au travail. L équipement et la formation des médecins de montagne « correspondants du Samu » (MCS) sont primordiaux dans la prise en charge de ces urgences. 78 Boiterie inexpliquée de lenfant : intérêt du bilan radiologique Y. Marot a , A. Aflah a , L. Agostini a , D. Sirinelli b , C. Bonnard b a Service des urgences pédiatriques, CHU de Clocheville, Tours, France b CHU de Clocheville, Tours, France Mots clés. Boiterie inexpliquée ; Enfant ; Radiographie S35 Tableau 1 (voir abstract n o 76) Fratures liées à un traumatisme de faible énergie (nombre = 799) Fratures liées à un traumatisme de haute énergie (nombre = 150) p Homme 190 (23,8 %) 100 (66,6 %) < 0,001 Femme 609 (76,2 %) 50 (33,3 %) < 0,001 Age moyen 77 ± ans 60 ± ans < 0,01 Traitement préventif ou curatif de l'ostéoporose 85 (10,6 %) 3 (2 %) < 0,001 Antécédent de fracture 253 (31,7 %) 24 (16 %) < 0,001 Facteur de risque majeur de l'ostéoporose 84 (10,5 %) 33 (22 %) < 0,001 Facteur de risque mineur de l'ostéoporose 197 (24,7 %) 17 (11,3 %) < 0,001 Existence de causes secondaires d'ostéoporose 281 (35,2 %) 9 (6 %) < 0,001 Au moins un facteur de risque d'ostéoporose ou de cause d'ostéoporose secondaire 403 (50,4 %) 47 (31,3 %) < 0,001 Traitement orthopédique de la fracture 332 (41,6 %) 66 (40,6 %) ns Traitement chirurgical de la fracture 432 (54 %) 61 (40,6 %) < 0,01 Hospitalisation 593 (74,2 %) 103 (68,6 %) ns Prise en charge ambulatoire 205 (25,3 %) 47 (31,3 %) ns Abstracts

Boiterie inexpliquée de l'enfant: intérêt du bilan radiologique

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S35Abstracts

76Fractures liées à un traumatisme à faible énergie aux urgences :incidence et caractéristiquesE. Chaplain, P.-E. Gancel, C. Le Roux, E. RoupieService des urgences, centre hospitalier universitaire, Caen,France

Mots clés. – Fractures ; Basse énergie ; OstéoporoseIntroduction. – L’épidémiologie des fractures à faible énergie

(FE), dont l’ostéoporose est le facteur de risque prédominant,reste à ce jour peu connue aux urgences. L’ostéoporose augmen-tant dès 50 ans, l’évaluation des mécanismes à l’origine de fractu-res au-delà de cet âge apparaît donc utile.

Matériels et méthodes. – Étude rétrospective (neuf mois) desdossiers des sujets de plus de 50 ans ayant au moins une fractureconfirmée au Sau. La classification haute (HE) ou basse énergie estétablie à partir des critères de la littérature. Les populations sontcomparées.

Résultats. – Quatorze mille quatre cent quarante-trois sujetsde plus de 50 ans (37 % des passages) ont consulté au Sau dont 1026(3 % des passages) ont une fracture. Les mécanismes de FE et HEintéressent respectivement 799 (78 %) et 150 (15 %) patients. LesFE au Sau représentent une incidence estimée à 5,5 % des patientsde plus de 50 ans. Le Tableau 1 montre les caractéristiques compa-rées des deux modalités de fractures : après 50 ans, les FE sontprédominantes chez des patients (femmes) plus âgés, aux antécé-dents fracturaires, ayant des facteurs de risques d’ostéoporose évi-dents à recueillir à l’interrogatoire et dont peu sont pris en chargepour l’ostéoporose.

Conclusion. – Les FE sont les causes prédominantes de fracturesau Sau après 50 ans. L’identification simple de ce groupe à risqueet des mesures préventives sont une opportunité de réduire l’inci-dence des passages pour fracture aux urgences.

77Accidentologie des snowparksB. Audema, J.-D. Laporte, D. ConstansAssociation médecins de Montagne, Chambéry, France

Mots clés. – Snowparks ; Médecins de Montagne ; Médecins cor-respondants Samu

Introduction. – Les stations de ski développent le concept desnowpark, afin d’accueillir de façon ludique snowboarders et free-riders. Il est intéressant d’observer les particularités traumatologi-ques des accidents survenus dans ces snowparks, imaginés initiale-

Tableau 1 (voir abstract no 76)

Fratures liées àde faible énerg

Homme 190 (23,8 %)Femme 609 (76,2 %)Age moyen 77 ± ansTraitement préventif ou curatif de l'ostéoporose 85 (10,6 %)Antécédent de fracture 253 (31,7 %)Facteur de risque majeur de l'ostéoporose 84 (10,5 %)Facteur de risque mineur de l'ostéoporose 197 (24,7 %)Existence de causes secondaires d'ostéoporose 281 (35,2 %)Au moins un facteur de risque d'ostéoporose ou de caused'ostéoporose secondaire

403 (50,4 %)

Traitement orthopédique de la fracture 332 (41,6 %)Traitement chirurgical de la fracture 432 (54 %)Hospitalisation 593 (74,2 %)Prise en charge ambulatoire 205 (25,3 %)

ment pour limiter le risque de collision entre skieurs etsnowboarders.

Matériels et méthodes. – Un recueil annuel (400 000 cas dansla base de données du réseau, la plus complète au monde), réalisépar 52 médecins (29 stations de sports d’hiver français) permet dedégager chaque saison l’évolution de certains marqueurs détermi-nés. Une étude comparative entre population blessée et popula-tion témoin est ici impossible, car nous ne connaissons pas la fré-quentation des snowparks.

Résultats. – Hiver 2005 : 2,8 % des accidents de sports d’hiveront lieu au sein d’un snowpark. 64,6 % des blessés en snowparkssont des snowboarders (7 % de snowboarders et 1,3 % des autrespratiquants sont blessés en snowparks). En snowpark, tous sportsconfondus, on observe : plus de localisations dangereuses (thorax,crâne, face, rachis…) que sur piste : 17,8–27,6 %, plus de fracturesde poignet : 8,4–13,2 %, plus de luxations : 3,6–6 %, plus de trauma-tismes crâniens : 2,3–3,2 % et une augmentation de la gravité desaccidents : 4,6–7.1 % (résultats significatifs avec p < 0,05, chi2). Ensnowpark, chez les snowboarders blessés, on observe : beaucoupplus de localisations dangereuses que sur pistes : 20,2–25,6 %,moins de fractures de poignet : 25,1–19 %, plus de ruptures duLCA : 1,1–3,7 %, la même proportion de TC, une très importanteaugmentation du taux d’hospitalisation : 4,1–8,4 % (résultats signi-ficatifs avec p < 0,05, chi2), une augmentation de la gravitémoyenne des accidents : 3,6–4 (distribution d’une échelle analo-gique de quantification de la gravité des lésions, 0–10) Kruskal-Wallis test : p-value < 0,0001.

Conclusion. – Le comportement d’une grande partie des prati-quants des snowparks se caractérise par une prise de risque impor-tante, largement exposée dans les médias qui relayent les exploitsdes freeriders professionnels. Une normalisation des snowparks(catégorisation par niveaux) est en cours d’élaboration en partena-riat avec le Syndicat national des téléphériques de France, unecommission de l’Afnor est au travail. L’équipement et la formationdes médecins de montagne « correspondants du Samu » (MCS) sontprimordiaux dans la prise en charge de ces urgences.

78Boiterie inexpliquée de l’enfant : intérêt du bilan radiologiqueY. Marota, A. Aflaha, L. Agostinia, D. Sirinellib, C. Bonnardba Service des urgences pédiatriques, CHU de Clocheville, Tours,FrancebCHU de Clocheville, Tours, France

Mots clés. – Boiterie inexpliquée ; Enfant ; Radiographie

un traumatismeie (nombre = 799)

Fratures liées à un traumatismede haute énergie (nombre = 150)

p

100 (66,6 %) < 0,00150 (33,3 %) < 0,00160 ± ans < 0,013 (2 %) < 0,00124 (16 %) < 0,00133 (22 %) < 0,00117 (11,3 %) < 0,0019 (6 %) < 0,00147 (31,3 %) < 0,001

66 (40,6 %) ns61 (40,6 %) < 0,01103 (68,6 %) ns47 (31,3 %) ns

S36 Abstracts

Introduction. – La boiterie de l’enfant est un motif fréquent deconsultation aux urgences pédiatriques. En l’absence d’orientationclinique de nombreux auteurs recommandent un bilan radiologiquecomprenant bassin de face, hanches de profil et membre inférieurface et profil. Ces radiographies initiales à l’aveugle permettent-elles de poser un diagnostic ?

Méthodes. – Étude prospective aux urgences pédiatriques deTours du 15 janvier 2005 au 15 aout 2005. Tous les enfants demoins de cinq ans consultant pour boiterie sans notion de trauma-tisme, ou de lien de causalité, et dont l’examen clinique était nor-mal (apyrexie, mobilités articulaires libres, absence de douleurdéclenchée par l’examinateur) en dehors de la boiterie devaientbénéficier d’un bilan radiologique comprenant bassin (face etLauenstein) et membre inférieur (face et profil). Les clichésétaient interprétés par deux radiologues distincts. Les parents ontété rappelés à j15 et à j30 de la consultation.

Résultats. – Ce travail a permis le suivi de 33 enfants 52 %avaient entre deux et trois ans. Vingt enfants (61 %) ont consultéaux urgences à moins d’un jour d’évolution de la boiterie. Leurboiterie a duré d’un jour à quatre semaines avec, à l’issue, unretour à une marche normale pour tous les enfants. Parmi eux,78 % ont boité pendant moins de 15 jours. Dans 28 cas, il n’y apas eu de diagnostic posé. Il y a eu deux cas de rhume de hanche,un cas de purpura rhumatoïde, un cas d’inflammation du pied réso-lutif en deux jours et un cas d’arthrite. Sur cet échantillon, 20enfants ont eu un bilan radiologique complet. Aucun n’a montréd’anomalie.

Discussion. – Notre étude a montré pour les 33 enfants suivis,la récupération d’une marche normale. La majorité des boiteriesévoluaient sur moins de 15 jours. Les radiographies standard initia-les n’ont pas apporté d’éléments pertinents dans la prise en chargedes boiteries inexpliquées. Le suivi de l’évolution de la boiterie àpermis d’établir un diagnostic pour cinq enfants.

Discussion. – L’examen clinique reste la clé de la prise encharge de la boiterie de l’enfant et à ce titre doit être menéavec soin. Le bilan radiologique initial en l’absence d’orientationclinique est inutil et faussement rassurant tant pour les famillesque pour l’examinateur. Des recommandations écrites, précisantla nécessité de reconsulter en cas d’évolution péjorative de la boi-terie, doivent être délivrées aux parents permettant ainsi d’éviterles erreurs et errances diagnostiques.

79Traumatologie « bénigne » de l’enfant aux urgences. Intérêtd’une relecture systématique des dossiersF.-J. Kerdilesa, G. Delaruellea, K. Savourea, P.-H. Violasb, H. Bracqb,J. Bougeta, A. De Charrya

a Service des urgences, centre hospitalier universitaire, Rennes,Franceb Service de chirurgie infantile, centre hospitalier universitaire,Rennes, France

Mots clés. – Traumatologie ; Pédiatrique ; UrgencesContexte. – Malgré des différences diagnostiques et thérapeu-

tiques fondamentales par rapport à l’adulte, la prise en charge dela traumatologie de l’enfant, n’occupe qu’une place infime au seindu cursus professionnel, d’où un risque non négligeable d’erreurmédicale.

Objectif. – Démontrer, par une étude menée au sein du Sau, surune cohorte de patients relevant d’une pathologie traumatique(traumatisme crânien, lésion musculocutanée et ostéoarticulaire)l’intérêt d’une relecture systématique des dossiers afin de réduirede façon significative le nombre d’erreurs diagnostiques et/ou thé-rapeutiques. Les critères principaux de jugement de l’étude : diag-nostic initial et traitement réalisé aux urgences, validation ou nonde cette prise en charge au cours du staff de relecture.

Patients et méthode. – Tout patient âgé de moins de 17 ans,présentant une pathologie traumatique, excluant les pathologiesabdominales, ORL ou ophtalmo, pris en charge en ambulatoire parun urgentiste, a été inclus de façon prospective pendant quatremois consécutifs sans modification de la prise en charge habituelle.Relecture systématique clinique, radiologique et thérapeutiquedes dossiers par une équipe de praticiens orthopédistes–pédiatresdu service de chirurgie infantile, dans un délai de trois jours sui-vant l’admission.

Résultat. – Mille cent quatre-vingt-treize patients ont étéinclus dans l’analyse, 13,3 % des dossiers ne sont pas validés parle staff de relecture dont 25 % sont jugés incomplets, 38 % compor-tent des erreurs diagnostiques, 37 % comportent des erreurs théra-peutiques, 3 % des patients sont reconvoqués pour une erreurjugée grave. Les adolescents entre 11 et 17 ans représentent lapopulation la plus à risque. Près de 50 % des erreurs concernentun problème ostéoarticulaire. La cheville et le coude sont les loca-lisations comportant le plus grand nombre d’erreurs. Il existe signi-ficativement plus d’erreurs lorsque le dossier a été jugé incompletdans sa description clinique.

Conclusion. – Plus de 3 % des enfants et adolescents sont victi-mes d’une erreur potentiellement grave. Un chiffre suffisant pourjustifier : une relecture systématique des dossiers de traumatolo-gie infantile par une équipe spécialisée, une formation spécifiquedes urgentistes à cette pathologie, à minima, l’existence générali-sée au sein des services d’urgence, de protocoles de prise encharge écrits conjointement par les praticiens.