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T. Wagner 28 Rev Mal Respir 2008 ; 25 : 27-32 Référence 1 Roux A, Wermert D, Helley D, Fischer A-M, Sors H, Meyer G, San- chez O : Risk factors and clinical significance of residual perfusion defects after symptomatic pulmonary embolism (PE). Eur Respir J 2007, 30 : 486S. Brève : Traitement de la maladie thrombo- embolique veineuse (MTEV) pendant la grossesse par une injection quotidienne d’héparine de bas poids moléculaire (HBPM) Dans les recommandations de l’American College of Chest Physicians (ACCP) pour la prise en charge de la MTEV [1], les HBPM comme l’héparine non fractionnée sont recommandées dans le traitement de la MTEV. L’expérience des HBPM en une injection par jour pour le traitement de la MTEV est limitée lors de la grossesse. Une étude monocentrique rapporte l’expé- rience dans ce domaine [2]. Trente-neuf patientes (poids moyen : 71 15 kg) présen- taient, soit une embolie pulmonaire (EP) (n = 19), soit une thrombose veineuse profonde ( n = 20) avant l’accouchement. Elles avaient des antécédents de MTEV (n = 17), de thrombophilie (n = 20) et/ou de fausses couches spontanées (n = 13). Elles recevaient de la tinzaparine 1 fois par jour (181 19 UI/kg/j). Chez 97 % des patientes, l’anti-Xa a été mesuré et un ajustement de la dose était nécessaire chez 12 d’entre elles. La durée du traitement était de 22 10 semaines. Il n’y avait pas de récidive de MTEV, pas de thrombopénie induite par l’héparine et 3 patientes ont présenté un saignement significatif sans hémor- ragie menaçant le pronostic vital : 1 hématurie, 2 saignements vaginaux et 1 hématome de la cicatrice de césarienne. Des complications obstétricales sont survenues chez 3 patientes : une fausse couche chez une patiente avec des antécédents de fausse couche, 1 éclampsie chez une patiente avec un syndrome des antiphospholipides, et une mort fœtale. Ces complications obstétricales n’étaient pas attribuées au traitement anticoagulant. Le traitement par tinzaparine est donc efficace et sans effets indésirables majeurs pour le traitement de la MTEV pen- dant la grossesse. Ces données doivent être confirmées par une plus grande série. L’avantage de la tinzaparine est l’injection unique quotidienne, moins contraignante. Références 1 Büller HR, Agnelli G, Hull RD, Hyers TM, Prins MH, Raskob GE : Antithrombotic therapy for venous thromboembolic disease. The seventh ACCP conference on antithrombotic and thrombolytic therapy. Chest 2004 ; 126 : 401S-28S. 2 Parent F, Jilwan F, Hamid A, Jaïs X, Sanchez O, Simonneau G : Treat- ment of VTE during pregnancy with a once-daily regimen of LMWH. Eur Respir J 2007 ; 30 : 487S. Brève : Traitement préventif de la maladie thrombo-embolique veineuse (MTEV) chez les patients hospitalisés en médecine : pratiques en Angleterre L’American College of Chest Physicians (ACCP) propose des recommandations pour la prévention de la MTEV chez les patients hospitalisés [1]. Deux études ont évalué les habitudes pratiques dans la prévention de la MTEV par une anticoagu- lation prophylactique chez les patients hospitalisés en méde- cine en Angleterre. Dans la première étude, chez 105 patients hospitalisés sans contre-indication de thromboprophylaxie médicamenteuse, seulement 37 (35,2 %) avaient réellement reçu le traitement préventif [2]. Dans une deuxième étude monocentrique, les investigateurs demandaient, par un ques- tionnaire à des médecins hospitaliers, lesquels de leurs patients devraient bénéficier d’une anticoagulation préventive en fonction des antécédents et de la pathologie actuelle [3]. Douze parmi 22 médecins ont répondu au questionnaire et les investigateurs ont comparé leurs réponses aux caractéristiques des patients dont ils s’occupaient un jour donné et de la présence ou non Defect Pas de défect p perfusionnel perfusionnel n = 71 (31,4 %) n = 155 (68,6 %) Âge, années 68 15 58 19 0,0002 Sex-ratio M/F 24/47 60/95 Antécédents de thrombose veineuse 18 (25 %) 32 (21 %) Dysfonction cardiaque droite 39 (55 %) 58 (37 %) 0,02 Délai entre 1 ers symptômes et diagnostic 17,4 32 8,9 20 0,017 EP massive 7 (10 %) 9 (6 %) Thrombolyse 6 (8,4 %) 6 (4 %) À 7-12 mois Pas de dyspnée 34 (48 %) 105 (68 %) 0,01 NYHA I – II 20 (28 %) 37 (24 %) NYHA III - IV 16 (22 %) 6 (4 %) 0,001 PAP systolique 37 10 30 8 0,0001 Test de marche de 6’, m 381 102 424 105 0,0104 Anticoagulant 35 (49 %) 34 (22 %) 0,001 Tableau I. Comparaison des malades avec et sans défect perfusionnel à distance d’un épisode aigu d’EP.

Brève : Traitement de la maladie thrombo-embolique veineuse (MTEV) pendant la grossesse par une injection quotidienne d’héparine de bas poids moléculaire (HBPM)

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Page 1: Brève : Traitement de la maladie thrombo-embolique veineuse (MTEV) pendant la grossesse par une injection quotidienne d’héparine de bas poids moléculaire (HBPM)

T. Wagner

28 Rev Mal Respir 2008 ; 25 : 27-32

Référence

1 Roux A, Wermert D, Helley D, Fischer A-M, Sors H, Meyer G, San-chez O : Risk factors and clinical significance of residual perfusiondefects after symptomatic pulmonary embolism (PE). Eur Respir J 2007,30 : 486S.

Brève : Traitement de la maladie thrombo-

embolique veineuse (MTEV) pendant la

grossesse par une injection quotidienne

d’héparine de bas poids moléculaire (HBPM)

Dans les recommandations de l’American College of ChestPhysicians (ACCP) pour la prise en charge de la MTEV [1], lesHBPM comme l’héparine non fractionnée sont recommandéesdans le traitement de la MTEV. L’expérience des HBPM enune injection par jour pour le traitement de la MTEV est limitéelors de la grossesse. Une étude monocentrique rapporte l’expé-rience dans ce domaine [2].

Trente-neuf patientes (poids moyen : 71 � 15 kg) présen-taient, soit une embolie pulmonaire (EP) (n = 19), soit unethrombose veineuse profonde (n = 20) avant l’accouchement. Ellesavaient des antécédents de MTEV (n = 17), de thrombophilie

(n = 20) et/ou de fausses couches spontanées (n = 13). Ellesrecevaient de la tinzaparine 1 fois par jour (181 � 19 UI/kg/j).Chez 97 % des patientes, l’anti-Xa a été mesuré et un ajustementde la dose était nécessaire chez 12 d’entre elles. La durée dutraitement était de 22 � 10 semaines. Il n’y avait pas de récidivede MTEV, pas de thrombopénie induite par l’héparine et3 patientes ont présenté un saignement significatif sans hémor-ragie menaçant le pronostic vital : 1 hématurie, 2 saignementsvaginaux et 1 hématome de la cicatrice de césarienne. Descomplications obstétricales sont survenues chez 3 patientes :une fausse couche chez une patiente avec des antécédents defausse couche, 1 éclampsie chez une patiente avec un syndromedes antiphospholipides, et une mort fœtale. Ces complicationsobstétricales n’étaient pas attribuées au traitement anticoagulant.

Le traitement par tinzaparine est donc efficace et sanseffets indésirables majeurs pour le traitement de la MTEV pen-dant la grossesse. Ces données doivent être confirmées par uneplus grande série. L’avantage de la tinzaparine est l’injectionunique quotidienne, moins contraignante.

Références

1 Büller HR, Agnelli G, Hull RD, Hyers TM, Prins MH, Raskob GE :Antithrombotic therapy for venous thromboembolic disease. Theseventh ACCP conference on antithrombotic and thrombolytic therapy.Chest 2004 ; 126 : 401S-28S.

2 Parent F, Jilwan F, Hamid A, Jaïs X, Sanchez O, Simonneau G : Treat-ment of VTE during pregnancy with a once-daily regimen of LMWH.Eur Respir J 2007 ; 30 : 487S.

Brève : Traitement préventif de la maladie

thrombo-embolique veineuse (MTEV) chez

les patients hospitalisés en médecine :

pratiques en Angleterre

L’American College of Chest Physicians (ACCP) proposedes recommandations pour la prévention de la MTEV chez lespatients hospitalisés [1]. Deux études ont évalué les habitudespratiques dans la prévention de la MTEV par une anticoagu-lation prophylactique chez les patients hospitalisés en méde-cine en Angleterre. Dans la première étude, chez 105 patientshospitalisés sans contre-indication de thromboprophylaxiemédicamenteuse, seulement 37 (35,2 %) avaient réellementreçu le traitement préventif [2]. Dans une deuxième étudemonocentrique, les investigateurs demandaient, par un ques-tionnaire à des médecins hospitaliers, lesquels de leurs patientsdevraient bénéficier d’une anticoagulation préventive en fonctiondes antécédents et de la pathologie actuelle [3]. Douze parmi22 médecins ont répondu au questionnaire et les investigateursont comparé leurs réponses aux caractéristiques des patientsdont ils s’occupaient un jour donné et de la présence ou non

Defect Pas de défect p

perfusionnel perfusionnel

n = 71 (31,4 %) n = 155 (68,6 %)

Âge, années 68 � 15 58 � 19 0,0002

Sex-ratio M/F 24/47 60/95

Antécédents de thrombose veineuse 18 (25 %) 32 (21 %)

Dysfonction cardiaque droite 39 (55 %) 58 (37 %) � 0,02

Délai entre 1ers symptômes et diagnostic 17,4 � 32 8,9 � 20 0,017

EP massive 7 (10 %) 9 (6 %)

Thrombolyse 6 (8,4 %) 6 (4 %)

À 7-12 mois

Pas de dyspnée 34 (48 %) 105 (68 %) � 0,01

NYHA I – II 20 (28 %) 37 (24 %)

NYHA III - IV 16 (22 %) 6 (4 %) � 0,001

PAP systolique 37 � 10 30 � 8 � 0,0001

Test de marche de 6’, m 381 � 102 424 � 105 0,0104

Anticoagulant 35 (49 %) 34 (22 %) � 0,001

Tableau I.

Comparaison des malades avec et sans défect perfusionnel à distanced’un épisode aigu d’EP.