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1S61 Ann Dermatol Venereol 2007;134:1S30-1S62 ADF 2007 – Communications orales Discussion : Notre patient a présenté un carcinome spinocellulaire sur une peau atrophique avec des lésions étagées et multiples, asso- ciées à une métastase ganglionnaire. Malgré une chirurgie déla- brante, les limites d’exérèse n’étaient pas saines témoignant de la difficulté de prise en charge thérapeutique. L’association de carcino- me spinocellulaire à une épidermolyse bulleuse héréditaire de type dystrophique dominante est classique. Jusqu’à présent, 30 cas sont rapportés dans la littérature [1]. Les carcinomes spinocellulaires sur- viennent à un âge précoce par rapport à la population générale (36- 45 ans). Ces lésions prédominent sur les extrémités, le plus souvent sur les zones cicatricielles des membres [1, 2, 3]. Les métastases sont fréquentes, précoces et multiples [1, 3, 4]. La chirurgie est le moyen thérapeutique de première intention, le plus souvent suivi d’une greffe cutanée. Une radiothérapie locale est indiquée en cas d’adé- nopathie métastatique [1-5]. Le pronostic est péjoratif. Références 1. Meseddi M, Turki H. Carcinome spinocellulaire compliquant une épi- dermolyse bulleuse héréditaire. Cancer/Radiothérapie 2004;8:266-9. 2. Yamada M. Management of squamous cell carcinoma in a patient with re- cessive-type epidermolysis bullosa dystrophica. Dermatol Surg 2004;30:1424-9. 3. Kamasaki H, Sauramura D, et al. Squamous cell developping in a 12-year-old by with non hallopeau- siemens recessive dystrophic epider- molys bullosa. B J Dermatol 2003;148:1047-50. 4. Swesson E, Christopher E. Generalized atrophic benign epidermolysis bullosa in 2 sublings complicated by multiples squamous cell carcinoma. Arch Dermatol 1998;134:199-203. 5. Ching-Hua Hsieh, et al. Free anterolateral high perforator flap for re- construction of dystrophic epidermolysis bullosa. Associated squamous cell carcinoma in the foot, case report. Ann Past Surg 2003;50:201-3. Difficulté diagnostique du mycosis fongoïde à Antananarivo RAMAROZATOVO LS, RALIJESY RM, RANDRIANASOLO FMP, RATRIMOARIVONY C, RAVELOMANANTENA H, RAPELANORO RABENJA F USFR de Dermatologie-Rhumatologie, CHU d’Antananarivo-Madagascar. Introduction : Le mycosis fongoïde est une maladie rare faisant par- tie des lymphomes cutanés à cellules T épidermotropes. C’est la for- me clinique la plus fréquemment rencontrée mais elle n’avait jamais été décrite à Madagascar. Notre objectif était de rapporter les 3 premiers cas de mycosis fongoïde vus au centre hospitalier univer- sitaire d’Antananarivo. Observations : Il s’agit des observations d’une femme de 69 ans et de 2 hommes respectivement de 72 ans et de 67 ans. Le motif de consultation était toujours des lésions cutanées très prurigineuses d’évolution chronique. La première patiente présentait des plaques pigmentées squameuses du tronc (dos et régions pré sternales) et des membres, très prurigineuses, non améliorées par des dermo- corticoïdes classe II. L’histologie cutanée montrait une poïkiloder- mie évoquant un mycosis fongoïde débutant. Les dermocorticoïdes de classe I n’amélioraient que les lésions érythémateuses arrondies recouvertes de squames blanchâtres très prurigineuses du cuir che- veloirement. Après 3 mois d’évolution, les lésions étaient devenues infiltrées et une deuxième histologie cutanée affirmait le mycosis fongoïde. La patiente avait également des cellules de Sézary dans le sang. Le deuxième patient avait des larges plaques sur le tronc et les membres, évocatrices de lésions de parapsoriasis à grandes plaques. L’histologie cutanée évoquait un parapsoriasis lichénoïde typique d’un mycosis fongoïde débutant. Le troisième patient présentait des plaques pigmentées papuleuses très prurigineuses de la nuque, fa- ces d’extension des membres et régions présternales et lombaires non améliorées par des dermocorticoïdes classe II. L’histologie cu- tanée montrait un aspect de mycosis fongoïde pré-érythémateux. Le bilan d’extension dans les 3 cas était toujours négatif. Les 2 cas présentant un mycosis fongoïde constitué étaient traités localement avec du méchloréthamine en badigeonnage tandis que le patient avec un parapsoriasis lichénoïde avait des lésions améliorées par des dermocorticoïdes classe I. Discussion : Bien que différentes entre elles, les présentations clini- ques de nos 3 cas illustrent les possibles formes cliniques du myco- sis fongoïde au stade débutant. Le diagnostic au début était toujours difficile nécessitant une confrontation anatomo-clinique [1]. L’histo- logie cutanée avait permis d’affirmer le diagnostic même si l’immu- nophénotypage et le genotypage n’étaient pas encore disponibles à Madagascar. Aucune étiologie n’avait pu être trouvée dans ces 3 cas. Conclusion : Le mycosis fongoïde est une dermatose maligne rare dont le diagnostic est toujours difficile à poser surtout devant la non- disponibilité des techniques avancées nécessaires pour le confirmer. Une confrontation anatomo-clinique est toujours indispensable [1, 2]. Références 1. Bianciardi G, Miracco C, De Santi MM, Luzi P. Differential diagnosis between mycosis fungoides and chronic dermatitis by fractal analysis. J Dermatol Sci 2003;33:184-6. 2. Lynge E, Afonso N, Kaerlev L, et al. European multi-centre case-control study on risk factors for rare cancers of unknown aetiology. Eur J Cancer 2005;41:601-12. Rhinophycomycose, une tumeur cutanée fongique rare : un cas au Burkina Faso BARRO-TRAORÉ F, KONSEM T, OUÉDRAOGO MS, BASSOLE AM, OUÉDRAOGO D, GOUMBRI-LOMPO O, OUOBA K, TRAORÉ A (1) Service de Dermatologie et de Vénéréologie du CHUYO, Burkina Faso. (2) Service d’Anatomie et de Cytologie Pathologiques du CHUYO, Burkina Faso. (3) Service de Chirurgie Maxillo-faciale, (4) Service d’ORL, (5) Service d’Histopathologie Cutanée, CHU, Strasbourg. Introduction : La rhinophycomycose est une mycose due à Conidio- bolus coronatus qui est un saprophyte de la végétation en décompo- sition. Elle se rencontre dans les pays tropicaux humides [1]. Nous rapportons un cas pour décrire les particularités épidémiologiques et cliniques. Observation : Il s’agissait d’un jeune homme de 17 ans, berger, qui a consulté pour des tuméfactions du visage. Le début remontrait à un an par un traumatisme du nez. Un mois plus tard, survint une tuméfaction de la racine du nez, ferme, indolore, non prurigineuse, avec larmoiements et rhinorrhée séro muqueuse. D’autres lésions C064 C065

C065 - Rhinophycomycose, une tumeur cutanée fongique rare : un cas au Burkina Faso

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Page 1: C065 - Rhinophycomycose, une tumeur cutanée fongique rare : un cas au Burkina Faso

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Ann Dermatol Venereol2007;134:1S30-1S62

ADF 2007 – Communications orales

Discussion : Notre patient a présenté un carcinome spinocellulaire

sur une peau atrophique avec des lésions étagées et multiples, asso-

ciées à une métastase ganglionnaire. Malgré une chirurgie déla-

brante, les limites d’exérèse n’étaient pas saines témoignant de la

difficulté de prise en charge thérapeutique. L’association de carcino-

me spinocellulaire à une épidermolyse bulleuse héréditaire de type

dystrophique dominante est classique. Jusqu’à présent, 30 cas sont

rapportés dans la littérature [1]. Les carcinomes spinocellulaires sur-

viennent à un âge précoce par rapport à la population générale (36-

45 ans). Ces lésions prédominent sur les extrémités, le plus souvent

sur les zones cicatricielles des membres [1, 2, 3]. Les métastases sont

fréquentes, précoces et multiples [1, 3, 4]. La chirurgie est le moyen

thérapeutique de première intention, le plus souvent suivi d’une

greffe cutanée. Une radiothérapie locale est indiquée en cas d’adé-

nopathie métastatique [1-5]. Le pronostic est péjoratif.

Références

1. Meseddi M, Turki H. Carcinome spinocellulaire compliquant une épi-dermolyse bulleuse héréditaire. Cancer/Radiothérapie 2004;8:266-9.

2. Yamada M. Management of squamous cell carcinoma in a patient with re-cessive-type epidermolysis bullosa dystrophica. Dermatol Surg 2004;30:1424-9.

3. Kamasaki H, Sauramura D, et al. Squamous cell developping in a12-year-old by with non hallopeau- siemens recessive dystrophic epider-molys bullosa. B J Dermatol 2003;148:1047-50.

4. Swesson E, Christopher E. Generalized atrophic benign epidermolysisbullosa in 2 sublings complicated by multiples squamous cell carcinoma.Arch Dermatol 1998;134:199-203.

5. Ching-Hua Hsieh, et al. Free anterolateral high perforator flap for re-construction of dystrophic epidermolysis bullosa. Associated squamouscell carcinoma in the foot, case report. Ann Past Surg 2003;50:201-3.

Difficulté diagnostique du mycosis fongoïde à Antananarivo

RAMAROZATOVO LS, RALIJESY RM, RANDRIANASOLO FMP, RATRIMOARIVONY C, RAVELOMANANTENA H, RAPELANORO RABENJA F

USFR de Dermatologie-Rhumatologie, CHU d’Antananarivo-Madagascar.

Introduction : Le mycosis fongoïde est une maladie rare faisant par-

tie des lymphomes cutanés à cellules T épidermotropes. C’est la for-me clinique la plus fréquemment rencontrée mais elle n’avait

jamais été décrite à Madagascar. Notre objectif était de rapporter les

3 premiers cas de mycosis fongoïde vus au centre hospitalier univer-sitaire d’Antananarivo.

Observations : Il s’agit des observations d’une femme de 69 ans etde 2 hommes respectivement de 72 ans et de 67 ans. Le motif de

consultation était toujours des lésions cutanées très prurigineuses

d’évolution chronique. La première patiente présentait des plaquespigmentées squameuses du tronc (dos et régions pré sternales) et

des membres, très prurigineuses, non améliorées par des dermo-

corticoïdes classe II. L’histologie cutanée montrait une poïkiloder-mie évoquant un mycosis fongoïde débutant. Les dermocorticoïdes

de classe I n’amélioraient que les lésions érythémateuses arrondies

recouvertes de squames blanchâtres très prurigineuses du cuir che-veloirement. Après 3 mois d’évolution, les lésions étaient devenues

infiltrées et une deuxième histologie cutanée affirmait le mycosis

fongoïde. La patiente avait également des cellules de Sézary dans lesang. Le deuxième patient avait des larges plaques sur le tronc et les

membres, évocatrices de lésions de parapsoriasis à grandes plaques.

L’histologie cutanée évoquait un parapsoriasis lichénoïde typiqued’un mycosis fongoïde débutant. Le troisième patient présentait des

plaques pigmentées papuleuses très prurigineuses de la nuque, fa-

ces d’extension des membres et régions présternales et lombairesnon améliorées par des dermocorticoïdes classe II. L’histologie cu-

tanée montrait un aspect de mycosis fongoïde pré-érythémateux.

Le bilan d’extension dans les 3 cas était toujours négatif. Les 2 casprésentant un mycosis fongoïde constitué étaient traités localement

avec du méchloréthamine en badigeonnage tandis que le patient

avec un parapsoriasis lichénoïde avait des lésions améliorées par desdermocorticoïdes classe I.

Discussion : Bien que différentes entre elles, les présentations clini-ques de nos 3 cas illustrent les possibles formes cliniques du myco-sis fongoïde au stade débutant. Le diagnostic au début était toujoursdifficile nécessitant une confrontation anatomo-clinique [1]. L’histo-logie cutanée avait permis d’affirmer le diagnostic même si l’immu-nophénotypage et le genotypage n’étaient pas encore disponibles àMadagascar. Aucune étiologie n’avait pu être trouvée dans ces 3 cas.

Conclusion : Le mycosis fongoïde est une dermatose maligne raredont le diagnostic est toujours difficile à poser surtout devant la non-disponibilité des techniques avancées nécessaires pour le confirmer.Une confrontation anatomo-clinique est toujours indispensable [1, 2].

Références

1. Bianciardi G, Miracco C, De Santi MM, Luzi P. Differential diagnosisbetween mycosis fungoides and chronic dermatitis by fractal analysis.J Dermatol Sci 2003;33:184-6.

2. Lynge E, Afonso N, Kaerlev L, et al. European multi-centre case-controlstudy on risk factors for rare cancers of unknown aetiology. Eur J Cancer2005;41:601-12.

Rhinophycomycose, une tumeur cutanée fongique rare : un cas au Burkina Faso

BARRO-TRAORÉ F, KONSEM T, OUÉDRAOGO MS, BASSOLE AM, OUÉDRAOGO D, GOUMBRI-LOMPO O, OUOBA K, TRAORÉ A

(1) Service de Dermatologie et de Vénéréologie du CHUYO, Burkina Faso.(2) Service d’Anatomie et de Cytologie Pathologiques du CHUYO, Burkina Faso.(3) Service de Chirurgie Maxillo-faciale, (4) Service d’ORL, (5) Service d’Histopathologie Cutanée, CHU, Strasbourg.

Introduction : La rhinophycomycose est une mycose due à Conidio-bolus coronatus qui est un saprophyte de la végétation en décompo-

sition. Elle se rencontre dans les pays tropicaux humides [1]. Nous

rapportons un cas pour décrire les particularités épidémiologiques etcliniques.

Observation : Il s’agissait d’un jeune homme de 17 ans, berger, quia consulté pour des tuméfactions du visage. Le début remontrait à

un an par un traumatisme du nez. Un mois plus tard, survint une

tuméfaction de la racine du nez, ferme, indolore, non prurigineuse,avec larmoiements et rhinorrhée séro muqueuse. D’autres lésions

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ADF 2007 – Communications orales Ann Dermatol Venereol2007;134:1S30-1S62

apparurent sur les pommettes et la paupière supérieure droite.

La lèvre supérieure se tuméfia puis la lèvre inférieure avec difficul-té d’élocution. Devant l’extension des lésions, l’apparition d’épis-

taxis de grande abondance avec céphalées occipito pariétales et

acouphènes, le patient consulta en chirurgie maxillo-faciale d’où ilest référé dans notre service. Il n’a pas d’antécédent d’hypertension

artérielle.

L’examen clinique a montré un assez bon état général, des conjoncti-ves pâles ; la température était à 38,1 °C, le pouls à 76 pulsations/mn,

la fréquence respiratoire à 16 cycles/mn, la tension artérielle à 110/

50 mm Hg, le poids à 40 kg et la taille à 160 cm.L’examen dermatologique a montré au niveau du visage : un placard

fait de multiples tuméfactions sous-cutanées confluentes, infiltré,

indolore, de consistance dure, prenant les pommettes, la paupièreinférieure gauche, la racine du nez, l’aile gauche du nez, le sillon

naso-génien ; ce placard adhérait au plan profond et cutané ; des tu-

méfactions arrondies, dures, indolores, de 3 cm environ de diamè-tre, isolées, mobiles par rapport au plan profond et adhérant au plan

cutané, siégeant sur la paupière, la joue droite, les 2 ailes du nez.

L’examen des muqueuses notait une tuméfaction globale des 2 lè-vres, indurée et indolore, et des lésions exulcéro croûteuses puru-

lentes. L’examen des phanères était normal. L’examen du système

spléno ganglionnaire retrouvait des adénopathies sous mentales, ré-

tro auriculaires droites, latéro cervicales gauches et sus claviculairesbilatérales, dures, indolores, mobiles par rapport aux 2 plans, de

1 cm de diamètre environ ; la rate était non palpable. L’examen ORL

notait en plus des lésions cutanées, une muqueuse nasale inflam-matoire mais non ulcérée, avec une perméabilité des narines sub-

normale et une muqueuse pharyngée normale ; des adénopathies

cervicales non inflammatoires, bilatérales. L’examen clinique desautres appareils ne décelait aucune anomalie.

La tomodensitométrie céphalique montrait un épaississement

des parties molles des lèvres et du nez d’allure infectieuse avec pansinusite et absence de lésion osseuse. La NFS/VS décelait une ané-

mie hypochrome microcytaire ; la goutte épaisse était négative.

La sérologie rétrovirale est revenue négative. L’histologie conclut àune rhinophycomycose.

Le traitement avait associé une prise en charge symptomatique faite

de ciprofloxacine, de dicynone, de fer associé à l’acide folique et unvolet spécifique fait de fluconazole (400 mg/j).

L’évolution sous traitement entraînait une disparition progressive

des lésions ont été observées.

Discussion : La rhinophycomycose survient principalement dans

les pays tropicaux humides [1]. Elle sévit en Afrique Centrale, enInde et en Amérique du Sud [2]. L’affection débute par une atteinte

muqueuse nasale et se manifeste par une obstruction narinaire [1].

Cette forme était particulière par sa survenue dans un pays à climatsoudano-sahélien et par son aspect clinique.

Références

1. Piérard GE, Piérard-Franchimont. In: Saurat JH, Grosshans E, Laugier P,Lachapelle JM, eds. Dermatologie et maladies sexuellement transmissi-bles, 4e édition. Paris: Masson, 2004:191.

2. Halioua B, Malkin JE, Feuillade De Chauvin M, et al. Dermatologieinfectieuse. Paris: Masson, 1997:288 p.

Étude de la valeur prédictive de la régression tumorale du mélanome de stade I sur l’atteinte du ganglion sentinelle

SOUTEYRAND P, ALQUIER A, DECHELOTTE P, FRANCK F, TAPSOBA P, D’INCAN M

Dermatologie, Hôpital Hôtel-Dieu, Clermont-Ferrand, France.

Introduction : L’incidence sur le pronostic évolutif de la présence designes de régression dans la tumeur primitive de mélanome a été ré-

cemment remise en question [1, 2].

Objectif : Déterminer s’il existe une corrélation entre la présence de

signes de régression dans la tumeur primitive et la présence de mi-

crométastases ganglionnaires.

Matériel et méthodes : Etude rétrospective de 105 ganglions senti-

nelles et de leurs tumeurs primitives respectives collectées de ma-nière prospective entre 2000 et 2005 dans un centre unique.

Durant cette période, la recherche du ganglion sentinelle a été sys-

tématique pour les mélanomes d’épaisseur supérieure à 1 mm, etrestreintes aux mélanomes avec régression en cas de Breslow infé-

rieur à 1 mm. Chaque échantillon a été analysé de manière indépen-

dante par 3 examinateurs et leurs résultats ont été secondairementconfrontés. L’indice de Breslow, l’âge, le sexe, la localisation du mé-

lanome ont, également, été notés pour chaque tumeur.

Résultats : Sur 84 mélanomes de Breslow supérieur à 1 mm, 40

avaient des signes de régression, 25 étaient associés à des micromé-tastases. Seuls 10 avaient des signes de régression et étaient associés

à des micrométastases d’où un risque relatif de micrométastases en

cas de régression de 0,4773 (p = 0,4897). Seuls un indice de Breslowsupérieur à 2 mm (RR = 4,64 : p = 0,0312) et le sexe masculin (RR

= 7,62 ; p = 0,0058) apparaissaient comme prédictifs de l’atteinte

du ganglion sentinelle. En analyse multivariée, ces 2 facteurs étaient

indépendants avec, pour OR respectifs 3,226 (IC : (1,137-9,14))

4,603 (IC : (1,533-13,817)). Parmi les 21 mélanomes d’épaisseur infé-rieure à 1 mm, un seul était associé à une micrométastase.

Discussion : Cette étude suggère qu’il n’existe pas de corrélation en-tre la présence d’une régression et l’atteinte du ganglion sentinelleet confirme que l’indice de Breslow est significativement prédictifde la présence de micrométastases. Notre effectif est insuffisantpour identifier une corrélation qui serait faible. Trois études récen-tes ont analysé les facteurs histologiques prédictifs de la présence demicrométastases [1, 2]. Une seule a identifié la régression commefacteur de risque significatif mais la méthodologie y est mal décrite.A l’inverse, pour les mélanomes de moins de 1 mm d’épaisseur,Leiter et al. dans une étude rétrospective de 13 000 mélanomes etPhyllis et al. dans une étude prospective de 881 cas ne retiennentpas la régression comme facteur pronostique.

Conclusion : Ces données, associées à nos résultats, suggèrent que,quelle que soit l’épaisseur de la tumeur primitive, la présence de si-gnes de régression n’a pas de valeur pronostique ni au terme d’en-vahissement du ganglion sentinelle ni en terme de survie.

Références1 Leiter U, Buettner PG, Eigentler TK, et al. Prognostic factors of thin cuta-neous melanoma: an analysis of the Central Malignant Melanoma Regis-try of the German Dermatological Society. J Clin Oncol 2004;22:3660-7.

2. Fontaine D, Parkhill W, Greer W, et al. Partial regression of primary cu-taneous melanoma: is there an association with sub-clinical sentinel lym-ph nodemetastasis? Am J Dermatopathol 2003;25:371-6.

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