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AFEF — Communications affichées 917 AFEF — COMMUNICATIONS AFFICHÉES AFEF — COMMUNICATIONS AFFICHÉES CA35 IMPACT DE LA CONSOMMATION DE CANNABIS SUR LA STÉATOSE AU COURS DE L’HÉPATITE CHRONIQUE C C Hézode (1, 2), F Roudot-Thoraval (3), C Costentin (1), S Nguyen (1), F Medkour (1), ES Zafrani (4), JM Pawlotsky (2, 5), D Dhumeaux (1), S Lotersztajn (6), A Mallat (1, 6) (1) Service d’Hépatologie, Créteil, (2) INSERM U635, Créteil, (3) Département de Santé Publique, Créteil, (4) Département de Pathologie, Créteil, (5) Service de Virologie, Créteil, (6) INSERM U581, Hôpital Henri Mondor, Créteil. Nous avons récemment montré qu’au cours de l’hépatite chronique C (HCC), la consommation quotidienne de canna- bis est un facteur prédictif indépendant de fibrose sévère. Le cannabis agit par l’intermédiaire de 2 récepteurs, CB1 et CB2 et des travaux expérimentaux suggèrent que l’activation du récepteur CB1 augmente la stéatogenèse (Kunos, JCI 2005). Le but de cette étude a été d’évaluer l’impact de la consommation de cannabis sur la sévérité de la stéatose au cours de l’HCC. De mai 2003 à mai 2005, tous les malades ayant une HCC non traitée, prouvée histologiquement, ont été inclus. Les paramètres recueillis incluaient les données épidémiologi- ques, la consommation d’alcool, de tabac ou de cannabis au cours des 6 mois précédant la biopsie hépatique, l’index de masse corporelle (IMC), un antécédent de diabète, les taux sériques de glucose, triglycérides et de cholestérol, le géno- type, l’activité, la fibrose et la stéatose (METAVIR). La stéatose était gradée absente, minime (< 10 %), modérée (10-30 %) ou sévère (> 30 %). 268 malades (sex ratio 2,48, âge moyen : 44 10 ans) ont été classés selon leur consommation de cannabis : non fumeurs (56 %), fumeurs occasionnels (< 1 joint/jour : 15 %, médiane = 5 joints/mois) et fumeurs quotidiens (au moins un joint/jour : 29 %, médiane = 75 joints/mois). En analyse uni- variée, les facteurs significativement liés au grade de stéatose étaient : l’usage de cannabis (non fumeurs : 26,7 % ; fumeurs occasionnels : 12,2 % ; fumeurs quotidiens : 38,2 % ; P = 0,01), l’IMC > 27 kg/m2 (43,5 % versus 22,1 %, P < 0,001), la consommation d’alcool 30 g/jour (52,9 % versus 23,9 %, P < 0,001), le génotype 3 (50,0 % versus 21,2 %, P < 0,001), une hyperglycémie (71,4 % versus 24,0 %, P < 0,001), une hypertriglycéridémie (57,1 % versus 25,1 % P = 0,002), une activité A2 (37,3 % versus 13,1 %, P < 0,001) et un stade de fibrose F2 (39,6 % versus 19,8 %, P < 0,001). En analyse multivariée le risque de stéatose dimi- nuait chez les fumeurs occasionnels (OR = 0,31 ; IC95 % : 0,1-0,99) mais pas chez les fumeurs quotidiens (OR = 1,0 IC95 % 0,45-2,3) ; les autres facteurs prédictifs indépen- dants de stéatose étaient l’activité A2 (OR = 2,8 IC95 % 1,4-5,9), le génotype 3 (OR = 6,6 IC95 % 3,0-14,8), une consommation d’alcool 30 g/jour (OR = 4,7 IC 95 % 1,8-12,5), un IMC > 27 kg/m2 (OR = 2,7 IC 95 % 1,2-5,8), une hyperglycémie (OR = 5,6 IC95 % 1,6-19,1) et une hypertriglycéridémie (OR = 3,5 IC95 % 1,1-10,9). Ces résultats suggèrent qu’au cours de l’HCC, il existe une relation entre la sévérité de la stéatose et la consommation de cannabis selon un effet-dose dépendant ; l’usage occasionnel de cannabis est associé à une réduction du risque de stéatose modérée-sévère et cet effet est annulé en cas d’exposition éle- vée au cannabis. Les mécanismes moléculaires responsables de cet effet dose-dépendant sont en cours d’investigation. CA36 FACTEURS DE RISQUE DE LA STÉATOSE HÉPATIQUE CHEZ LES MALADES CO-INFECTÉS VIH/VHC F Bani-Sadr (1), F Carrat (1), P Bedossa (2), L Piroth (3), P Cacoub (4), C Perronne (5), C Degott (2), S Pol (6) et le Conseil Scientifique de L’ANRS HC02 (1) Groupe Hospitalier Universitaire Est, Universite Paris 6, INSERM U444, Paris, (2) Groupe Hospitalier Universitaire Nord, (3) Centre Hospitalier Universitaire, Dijon, (4) Groupe Hospitalier Universitaire Est, Universite Paris 6, (5) Centre Hospitalier Universitaire Raymond Poincaré, Universite de Versailles, Garches, Universite Paris 7, (6) Unité d’Hépatologie, Hôpital Necker, Paris pour le Groupe Ribavic. But : Préciser les facteurs de risque de stéatose hépatique encore inconnus, chez les co-infectés VIH/VHC. Méthodes : Analyse univariée et multivariée de la sévérité de la stéatose et ses possibles interactions avec les facteurs liés à l’hôte, aux virus VIH et VHC et au traitement antirétroviral ont été analysées chez 395 malades co-infectés VIH/VHC. Résultats : La stéatose était présente chez 241 malades (61 %) ; 149 (38 %) malades avaient une stéatose grade 1 (< 30%), 64 (16%) une stéatose grade 2 (30 %-70 %) et 28 (7 %) une stéatose grade 3 (> 70% hépatocytes). En analyse multivariée, cinq facteurs de risque indépendants étaient associés à la stéatose : le génotype 3 (OR 2,59 IC95 % 1,68-3,97 P <0,0001), le score METAVIR de fibrose (OR 1,39 IC95 % 1,10-1,75 P = 0,0053), l’index de masse corporelle (IMC) (OR 1,16 IC95 % 1,09-1,25 P = 0,0013), la charge virale VHC (OR 1,59 IC95 % 1,19-2,11 P = 0,0012) et la ferritine (OR 1,13 IC95 % 1,06-1,21 P < 0,0003). Le génotype 3 étant un facteur de risque de stéatose, une analyse stratifiée par génotype 1 et 3 a été réalisée. Les facteurs de risque indépendants associés à la stéatose étaient l’IMC (OR 1,17 IC95 % 1,03-1,32 P = 0,015) et la charge virale (OR 2,81 IC95 % 1,73-4,57 P < 0,0001) chez les malades infectés par le génotype 3, et le score METAVIR de fibrose (OR 1,92 IC95 % 1,31-2,81 P = 0,0009), l’IMC (OR 1.15 IC95 % 1.03-1.29 P = 0.015) et la ferritine (OR 1,15 IC95 % 1,06-1,26 P = 0,0011) chez les malades infectés par le géno- type 1. Conclusion : La stéatose a une prévalence élevée chez les malades coinfectés VIH/VHC, et semble avoir les mêmes facteurs de risque que ceux retrouvés chez les malades mono-infectés par le VHC. Les caractéristiques liées à l’infection par le VIH, notamment le traitement antirétroviral ne semblent pas influencer la stéatose.

CA36 - Facteurs de risque de la stéatose hépatique chez les malades co-infectés VIH/VHC

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CA35IMPACT DE LA CONSOMMATION DE CANNABIS SURLA STÉATOSE AU COURS DE L’HÉPATITE CHRONIQUE C

C Hézode (1, 2), F Roudot-Thoraval (3), C Costentin (1),S Nguyen (1), F Medkour (1), ES Zafrani (4), JM Pawlotsky(2, 5), D Dhumeaux (1), S Lotersztajn (6), A Mallat (1, 6)(1) Service d’Hépatologie, Créteil, (2) INSERM U635,Créteil, (3) Département de Santé Publique, Créteil,(4) Département de Pathologie, Créteil, (5) Service deVirologie, Créteil, (6) INSERM U581, Hôpital Henri Mondor,Créteil.

Nous avons récemment montré qu’au cours de l’hépatitechronique C (HCC), la consommation quotidienne de canna-bis est un facteur prédictif indépendant de fibrose sévère. Lecannabis agit par l’intermédiaire de 2 récepteurs, CB1 etCB2 et des travaux expérimentaux suggèrent que l’activationdu récepteur CB1 augmente la stéatogenèse (Kunos, JCI2005). Le but de cette étude a été d’évaluer l’impact de laconsommation de cannabis sur la sévérité de la stéatose aucours de l’HCC.

De mai 2003 à mai 2005, tous les malades ayant une HCCnon traitée, prouvée histologiquement, ont été inclus. Lesparamètres recueillis incluaient les données épidémiologi-ques, la consommation d’alcool, de tabac ou de cannabis aucours des 6 mois précédant la biopsie hépatique, l’index demasse corporelle (IMC), un antécédent de diabète, les tauxsériques de glucose, triglycérides et de cholestérol, le géno-type, l’activité, la fibrose et la stéatose (METAVIR). Lastéatose était gradée absente, minime (< 10 %), modérée(10-30 %) ou sévère (> 30 %).

268 malades (sex ratio 2,48, âge moyen : 44 10 ans) ont étéclassés selon leur consommation de cannabis : non fumeurs(56 %), fumeurs occasionnels (< 1 joint/jour : 15 %,médiane = 5 joints/mois) et fumeurs quotidiens (au moins unjoint/jour : 29 %, médiane = 75 joints/mois). En analyse uni-variée, les facteurs significativement liés au grade de stéatoseétaient : l’usage de cannabis (non fumeurs : 26,7 % ; fumeursoccasionnels : 12,2 % ; fumeurs quotidiens : 38,2 % ;P = 0,01), l’IMC > 27 kg/m2 (43,5 % versus 22,1 %,P < 0,001), la consommation d’alcool 30 g/jour (52,9 %versus 23,9 %, P < 0,001), le génotype 3 (50,0 % versus21,2 %, P < 0,001), une hyperglycémie (71,4 % versus24,0 %, P < 0,001), une hypertriglycéridémie (57,1 % versus25,1 % P = 0,002), une activité A2 (37,3 % versus 13,1 %,P < 0,001) et un stade de fibrose F2 (39,6 % versus 19,8 %,P < 0,001). En analyse multivariée le risque de stéatose dimi-nuait chez les fumeurs occasionnels (OR = 0,31 ; IC95 % :0,1-0,99) mais pas chez les fumeurs quotidiens (OR = 1,0IC95 % 0,45-2,3) ; les autres facteurs prédictifs indépen-dants de stéatose étaient l’activité A2 (OR = 2,8 IC95 %1,4-5,9), le génotype 3 (OR = 6,6 IC95 % 3,0-14,8), uneconsommation d’alcool 30 g/jour (OR = 4,7 IC 95 %1,8-12,5), un IMC > 27 kg/m2 (OR = 2,7 IC 95 % 1,2-5,8),une hyperglycémie (OR = 5,6 IC95 % 1,6-19,1) et unehypertriglycéridémie (OR = 3,5 IC95 % 1,1-10,9).

Ces résultats suggèrent qu’au cours de l’HCC, il existe unerelation entre la sévérité de la stéatose et la consommation decannabis selon un effet-dose dépendant ; l’usage occasionnelde cannabis est associé à une réduction du risque de stéatosemodérée-sévère et cet effet est annulé en cas d’exposition éle-vée au cannabis. Les mécanismes moléculaires responsablesde cet effet dose-dépendant sont en cours d’investigation.

CA36FACTEURS DE RISQUE DE LA STÉATOSE HÉPATIQUECHEZ LES MALADES CO-INFECTÉS VIH/VHC

F Bani-Sadr (1), F Carrat (1), P Bedossa (2), L Piroth (3),P Cacoub (4), C Perronne (5), C Degott (2), S Pol (6) etle Conseil Scientifique de L’ANRS HC02(1) Groupe Hospitalier Universitaire Est, Universite Paris 6,INSERM U444, Paris, (2) Groupe Hospitalier UniversitaireNord, (3) Centre Hospitalier Universitaire, Dijon,(4) Groupe Hospitalier Universitaire Est, Universite Paris 6,(5) Centre Hospitalier Universitaire Raymond Poincaré,Universite de Versailles, Garches, Universite Paris 7,(6) Unité d’Hépatologie, Hôpital Necker, Paris pour leGroupe Ribavic.

But : Préciser les facteurs de risque de stéatose hépatiqueencore inconnus, chez les co-infectés VIH/VHC.

Méthodes : Analyse univariée et multivariée de la sévérité dela stéatose et ses possibles interactions avec les facteurs liés àl’hôte, aux virus VIH et VHC et au traitement antirétroviralont été analysées chez 395 malades co-infectés VIH/VHC.

Résultats : La stéatose était présente chez 241 malades(61 %) ; 149 (38 %) malades avaient une stéatose grade 1(< 30%), 64 (16%) une stéatose grade 2 (30 %-70 %) et 28(7 %) une stéatose grade 3 (> 70% hépatocytes). En analysemultivariée, cinq facteurs de risque indépendants étaientassociés à la stéatose : le génotype 3 (OR 2,59 IC95 %1,68-3,97 P < 0,0001), le score METAVIR de fibrose(OR 1,39 IC95 % 1,10-1,75 P = 0,0053), l’index de massecorporelle (IMC) (OR 1,16 IC95 % 1,09-1,25 P = 0,0013), lacharge virale VHC (OR 1,59 IC95 % 1,19-2,11 P = 0,0012)et la ferritine (OR 1,13 IC95 % 1,06-1,21 P < 0,0003). Legénotype 3 étant un facteur de risque de stéatose, une analysestratifiée par génotype 1 et 3 a été réalisée. Les facteurs derisque indépendants associés à la stéatose étaient l’IMC(OR 1,17 IC95 % 1,03-1,32 P = 0,015) et la charge virale(OR 2,81 IC95 % 1,73-4,57 P < 0,0001) chez les maladesinfectés par le génotype 3, et le score METAVIR de fibrose(OR 1,92 IC95 % 1,31-2,81 P = 0,0009), l’IMC (OR 1.15IC95 % 1.03-1.29 P = 0.015) et la ferritine (OR 1,15 IC95 %1,06-1,26 P = 0,0011) chez les malades infectés par le géno-type 1.

Conclusion : La stéatose a une prévalence élevée chez lesmalades coinfectés VIH/VHC, et semble avoir les mêmesfacteurs de risque que ceux retrouvés chez les maladesmono-infectés par le VHC. Les caractéristiques liées àl’infection par le VIH, notamment le traitement antirétroviralne semblent pas influencer la stéatose.