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902 © Masson, Paris, 2005. Gastroenterol Clin Biol, 2005, 29 CA5 EXPRESSION DIFFÉRENTIELLE DES ÉLÉMENTS DU COMPLEXE WNT/FRIZZLED DANS LE CARCINOME HÉPATOCELLULAIRE (CHC) HUMAIN EN FONCTION DE L’ÉTIOLOGIE VIRALE B (VHB), C (VHC) OU NON VIRALE (NBNC) A Bengochea (1), M Maria de Souza (1), L Lefrancois (1), S Maignie (1), E Dupuis (1), C Trépo (1), P Hainaut (2), JY Scoazec (3), L Vitvitski (1), P Merle (1) (1) INSERM U271, Virus des Hépatites et Pathologies Associées, Lyon, (2) IARC, Carcinogenèse Moléculaire, Lyon, (3) Laboratoire d’Anatomopathologie, Hospices Civils de Lyon. Introduction : En fonction du ligand extracellulaire Wnt (N = 19) sur son récepteur membranaire Frizzled (FZD, N = 10) et co-récepteur LRP (N = 2), le signal Wnt/FZD peut activer de façon différentielle les voies canonique de la -caténine ou non canonique de la PKC et JNK impliquées dans le contrôle du phénotype tumoral. Nous avions montré antérieurement que FZD-7 était surexprimé dans 90 % des CHC liés au VHB, et que FZD-7 pouvait contrôler la motilité des hépatocytes cancéreux via une activation de la -caténine dans les CHC humains et expérimentaux murins (Merle et al. Gastroenterology 2004 ; Merle et al., J. Hepatol, sous presse). Dans l’étude présente, nous avons décrit la cinétique d’expression des différents FZD, LRP et Wnt dans les CHC humains liés au VHB, ou VHC ou NBNC. Materiel et méthodes : 75 tissus hépatiques humains prove- nant de résections chirurgicales étaient congelés dans l’azote liquide : paires de CHC – tumeur (T) et péritumeur (pT) appariée – liés au VHB (N = 13) au VHC (N = 9) ou NBNC (N = 11), et des foies normaux (FN, N = 9) provenant de zones péri-hyperplasie nodulaire et focale. L’expression de FZD-1 à FZD-10, LRP-5 et LRP-6, et des 19 Wnt a été mesurée par RT-PCR quantitative en temps (cut-off = moyenne FN + 2 écart-types, alpha = 5 %). Résultats : FZD-7 était surexprimé plus fréquemment dans les CHC d’origine virale B ou C (54 % VHB, 54 % VHC et 21 % NBNC), tout comme FZD-6 (38 % VHB, 33 % VHC et 9 % NBNC). FZD-3 était surexprimé plus fréquemment dans les CHC d’origine virale B (77 % VHB, 44 % VHC et 55 % NBNC), tout comme FZD-9 (38 % VHB, 11 % VHC et 0 % NBNC). Dans les pT, essentiellement FZD-3 et FZD-6 étaient surexprimés. Au total, au moins un des 10 récepteurs FZD était surexprimé dans 76 % des T et 42 % des pT. L’expression des co-récepteurs LRP-5 et LRP-6 était stable entre les FN, pT et T. Les ligands Wnt-3, -4, -8b et -11 étaient fréquemment surexprimés dans les tumeurs. Conclusion : Ces résultats montrent que certains ligands Wnt et récepteurs FZD sont surexprimés dans les CHC, alors que l’expression des co-récepteurs LRP ne varie pas au cours de l’hépatocarcinogenèse. FZD3, FZD-7 et/ou FZD6 sont surex- primés dans les CHC quelle que soit leur étiologie, avec une prédominance toutefois pour les étiologies virales. FZD-9 n’est pas exprimé dans les CHC d’origine non virale. Les ligands Wnt-3, -4, -8b et -11 sont des candidats potentiels pour activer les récepteurs FZD-3, -6, -7 et -9. La prochaine étape de nos travaux sera de tester la coopération fonction- nelle entre chacun des 4 Wnt et des 4 FZD identifiés pour l’activation des voies de la -caténine, PKC et JNK, et pour le contrôle du phénotype tumoral des hépatocytes. CA6 DIAGNOSTIC MOLÉCULAIRE DES TUMEURS HÉPATIQUES MALIGNES : ANALYSE DU PROFIL PROTÉIQUE DES TUMEURS À PARTIR DE MATÉRIEL D’ASPIRATION À L’AIGUILLE FINE XY Wang (1), D Dargère (1), F Degos (2), V Vilgrain (3), P Bedossa (1, 4), V Paradis (1, 4) (1) CNRS UMR 8149 Paris V, (2) Service Hépatologie Hôpital Beaujon, Clichy, (3) Service Radiologie Hôpital Beaujon, Clichy, (4) Service Anatomie-Pathologique Hôpital Beaujon, Clichy. Le diagnostic des tumeurs hépatiques repose sur l’analyse cytologique et histologique des ponctions échoguidées à l’aiguille fine. La performance de cet examen est essentielle- ment limitée à la quantité de matériel disponible. Les buts de cette étude sont : (1) de développer une approche molécu- laire diagnostique par l’identification de signatures protéi- ques à partir de matériel d’aspiration de tumeurs hépatiques et (2) d’évaluer la performance de cette technique dans le diagnostic différentiel des tumeurs malignes hépatiques. Matériels et méthodes : Une ponction à l’aiguille fine a été réalisée ex vivo sur des pièces de résection tumorale chirurgi- cale. Dix-huit tumeurs (8 carcinomes hépatocellulaires, CHC, 3 cholangiocarcinomes, CC et 7 métastases d’adénocarci- nome colo-rectal, MA) et 3 cas de cirrhose ont été étudiés. Les protéines ont été extraites du matériel d’aspiration et ana- lysées par la méthode Surface Enhanced Laser Desorption Time of Flight (SELDI-TOF)/spectrométrie de masse sur 3 types de barrettes (IMAC-Zn, CM10 and Q10, Ciphergen Inc). Les profils protéiques des différents types tumoraux ont été comparés et la performance diagnostique de la « biopsie moléculaire » a été évaluée par une analyse de clustering hié- rarchisé non supervisé. Résultats : Des profils protéiques ont été obtenus dans tous les cas. Chaque profil comprenait en moyenne 200 pics pro- téiques. La variabilité intra-tumorale a été calculée en dépo- sant 8 échantillons protéiques provenant d’une même tumeur. Celle-ci variait de 27 à 36 % selon les barettes. De même, la variabilité intra-barette a été calculée en déposant le même échantillon sur les 8 spots de chaque barette. Celle- ci variait de 20 à 34 %. L’analyse des profils protéiques com- parée groupe par groupe (CHC versus CC, CC versus MA, CHC vs cirrhose) mettait en évidence 20 à 64 pics différen- tiellement exprimés (P < 0.05). L’analyse de clustering incluant tous les cas montrait une séparation complète entre, d’une part, les CHC et les cirrhoses, et, d’autre part, les CC et les MA. La comparaison CHC versus cirrhose ou CC mon- trait également une séparation complète. Par contre, 1 des 3 CC et 2 des 5 MA étaient incorrectement classés. Conclusion : Cette étude préliminaire suggère que le concept de « biopsie moléculaire » est réalisable et qu’il peut appor- ter une aide au diagnostic des tumeurs malignes hépatiques.

CA5 - Expression différentielle des éléments du complexe Wnt/frizzled dans le carcinome hépatocellulaire (CHC) humain en fonction de l’étiologie virale B (VHB), C (VHC) ou non

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© Masson, Paris, 2005. Gastroenterol Clin Biol, 2005, 29

CA5EXPRESSION DIFFÉRENTIELLE DES ÉLÉMENTS DUCOMPLEXE WNT/FRIZZLED DANS LE CARCINOMEHÉPATOCELLULAIRE (CHC) HUMAIN EN FONCTIONDE L’ÉTIOLOGIE VIRALE B (VHB), C (VHC) OU NONVIRALE (NBNC)

A Bengochea (1), M Maria de Souza (1), L Lefrancois (1),S Maignie (1), E Dupuis (1), C Trépo (1), P Hainaut (2),JY Scoazec (3), L Vitvitski (1), P Merle (1)(1) INSERM U271, Virus des Hépatites et PathologiesAssociées, Lyon, (2) IARC, Carcinogenèse Moléculaire,Lyon, (3) Laboratoire d’Anatomopathologie, HospicesCivils de Lyon.

Introduction : En fonction du ligand extracellulaire Wnt(N = 19) sur son récepteur membranaire Frizzled (FZD,N = 10) et co-récepteur LRP (N = 2), le signal Wnt/FZDpeut activer de façon différentielle les voies canonique de la

-caténine ou non canonique de la PKC et JNK impliquéesdans le contrôle du phénotype tumoral. Nous avions montréantérieurement que FZD-7 était surexprimé dans 90 % desCHC liés au VHB, et que FZD-7 pouvait contrôler la motilitédes hépatocytes cancéreux via une activation de la -caténinedans les CHC humains et expérimentaux murins (Merle et al.Gastroenterology 2004 ; Merle et al., J. Hepatol, souspresse). Dans l’étude présente, nous avons décrit la cinétiqued’expression des différents FZD, LRP et Wnt dans les CHChumains liés au VHB, ou VHC ou NBNC.

Materiel et méthodes : 75 tissus hépatiques humains prove-nant de résections chirurgicales étaient congelés dans l’azoteliquide : paires de CHC – tumeur (T) et péritumeur (pT)appariée – liés au VHB (N = 13) au VHC (N = 9) ou NBNC(N = 11), et des foies normaux (FN, N = 9) provenant dezones péri-hyperplasie nodulaire et focale. L’expression deFZD-1 à FZD-10, LRP-5 et LRP-6, et des 19 Wnt a étémesurée par RT-PCR quantitative en temps (cut-off= moyenne FN + 2 écart-types, alpha = 5 %).

Résultats : FZD-7 était surexprimé plus fréquemment dansles CHC d’origine virale B ou C (54 % VHB, 54 % VHC et21 % NBNC), tout comme FZD-6 (38 % VHB, 33 % VHC et9 % NBNC). FZD-3 était surexprimé plus fréquemment dansles CHC d’origine virale B (77 % VHB, 44 % VHC et 55 %NBNC), tout comme FZD-9 (38 % VHB, 11 % VHC et 0 %NBNC). Dans les pT, essentiellement FZD-3 et FZD-6étaient surexprimés. Au total, au moins un des 10 récepteursFZD était surexprimé dans 76 % des T et 42 % des pT.L’expression des co-récepteurs LRP-5 et LRP-6 était stableentre les FN, pT et T. Les ligands Wnt-3, -4, -8b et -11étaient fréquemment surexprimés dans les tumeurs.

Conclusion : Ces résultats montrent que certains ligands Wntet récepteurs FZD sont surexprimés dans les CHC, alors quel’expression des co-récepteurs LRP ne varie pas au cours del’hépatocarcinogenèse. FZD3, FZD-7 et/ou FZD6 sont surex-primés dans les CHC quelle que soit leur étiologie, avec uneprédominance toutefois pour les étiologies virales. FZD-9n’est pas exprimé dans les CHC d’origine non virale. Lesligands Wnt-3, -4, -8b et -11 sont des candidats potentielspour activer les récepteurs FZD-3, -6, -7 et -9. La prochaineétape de nos travaux sera de tester la coopération fonction-nelle entre chacun des 4 Wnt et des 4 FZD identifiés pourl’activation des voies de la -caténine, PKC et JNK, et pourle contrôle du phénotype tumoral des hépatocytes.

CA6DIAGNOSTIC MOLÉCULAIRE DES TUMEURSHÉPATIQUES MALIGNES : ANALYSE DU PROFILPROTÉIQUE DES TUMEURS À PARTIR DE MATÉRIELD’ASPIRATION À L’AIGUILLE FINE

XY Wang (1), D Dargère (1), F Degos (2), V Vilgrain (3),P Bedossa (1, 4), V Paradis (1, 4)(1) CNRS UMR 8149 Paris V, (2) Service HépatologieHôpital Beaujon, Clichy, (3) Service Radiologie HôpitalBeaujon, Clichy, (4) Service Anatomie-PathologiqueHôpital Beaujon, Clichy.

Le diagnostic des tumeurs hépatiques repose sur l’analysecytologique et histologique des ponctions échoguidées àl’aiguille fine. La performance de cet examen est essentielle-ment limitée à la quantité de matériel disponible. Les buts decette étude sont : (1) de développer une approche molécu-laire diagnostique par l’identification de signatures protéi-ques à partir de matériel d’aspiration de tumeurs hépatiqueset (2) d’évaluer la performance de cette technique dans lediagnostic différentiel des tumeurs malignes hépatiques.

Matériels et méthodes : Une ponction à l’aiguille fine a étéréalisée ex vivo sur des pièces de résection tumorale chirurgi-cale. Dix-huit tumeurs (8 carcinomes hépatocellulaires, CHC,3 cholangiocarcinomes, CC et 7 métastases d’adénocarci-nome colo-rectal, MA) et 3 cas de cirrhose ont été étudiés.Les protéines ont été extraites du matériel d’aspiration et ana-lysées par la méthode Surface Enhanced Laser DesorptionTime of Flight (SELDI-TOF)/spectrométrie de masse sur3 types de barrettes (IMAC-Zn, CM10 and Q10, CiphergenInc). Les profils protéiques des différents types tumoraux ontété comparés et la performance diagnostique de la « biopsiemoléculaire » a été évaluée par une analyse de clustering hié-rarchisé non supervisé.

Résultats : Des profils protéiques ont été obtenus dans tousles cas. Chaque profil comprenait en moyenne 200 pics pro-téiques. La variabilité intra-tumorale a été calculée en dépo-sant 8 échantillons protéiques provenant d’une mêmetumeur. Celle-ci variait de 27 à 36 % selon les barettes. Demême, la variabilité intra-barette a été calculée en déposantle même échantillon sur les 8 spots de chaque barette. Celle-ci variait de 20 à 34 %. L’analyse des profils protéiques com-parée groupe par groupe (CHC versus CC, CC versus MA,CHC vs cirrhose) mettait en évidence 20 à 64 pics différen-tiellement exprimés (P < 0.05). L’analyse de clusteringincluant tous les cas montrait une séparation complète entre,d’une part, les CHC et les cirrhoses, et, d’autre part, les CCet les MA. La comparaison CHC versus cirrhose ou CC mon-trait également une séparation complète. Par contre, 1 des3 CC et 2 des 5 MA étaient incorrectement classés.

Conclusion : Cette étude préliminaire suggère que le conceptde « biopsie moléculaire » est réalisable et qu’il peut appor-ter une aide au diagnostic des tumeurs malignes hépatiques.