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CAHIER DERMATOLOGIE ESTHÉTIQUE L es procédures esthé- tiques, qu’elles soient de nature chirurgicale ou médicale, sont de plus en plus en demande dans notre société. Il est donc important que ces traitements soient pratiqués par des professionnels compétents. Une interdisciplinarité entre les spécialistes impliqués au niveau de l’esthé- tique permet d’offrir un éventail complet de possibili- tés adaptées aux besoins de chaque individu. Bien que la dermatologie couvre un domaine d’exper- tise beaucoup plus vaste, il n’en demeure pas moins que la dermatologie a toujours inclus une part d’esthé- tique. De plus, n’oublions pas que si plusieurs per- sonnes cherchent à camoufler les dommages causés par le soleil sur la peau, les rayons ultraviolets ne cau- sent pas seulement des rides, des taches, de la coupe- rose, mais aussi des lésions précancéreuses et cancé- reuses de la peau. Le dermatologue a l'expertise et la formation idéale pour bien identifier et traiter ces lésions, le cas échéant. Nous espérons que les articles que vous aurez le plai- sir de lire vous aideront à mieux connaître et compren- dre les différentes procédures disponibles actuelle- ment. Nous vous invitons à visiter notre site internet au www.adq.org. Vous pourrez ainsi mieux connaître les dermatologistes qui offrent des services dans votre secteur et qui s'intéressent plus particulièrement aux procédures esthétiques. Chantal Bolduc, MD Présidente de l’Association des Dermatologistes du Québec

cahier dermatologie esthétique

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CAHIER

DERMATOLOGIE ESTHÉTIQUE

Les procédures esthé-tiques, qu’elles soientde nature chirurgicale

ou médicale, sont de plusen plus en demande dansnotre société. Il est doncimportant que ces traitements soient pratiqués pardes professionnels compétents. Une interdisciplinaritéentre les spécialistes impliqués au niveau de l’esthé-tique permet d’offrir un éventail complet de possibili-tés adaptées aux besoins de chaque individu.

Bien que la dermatologie couvre un domaine d’exper-tise beaucoup plus vaste, il n’en demeure pas moinsque la dermatologie a toujours inclus une part d’esthé-tique. De plus, n’oublions pas que si plusieurs per-sonnes cherchent à camoufler les dommages causéspar le soleil sur la peau, les rayons ultraviolets ne cau-sent pas seulement des rides, des taches, de la coupe-rose, mais aussi des lésions précancéreuses et cancé-reuses de la peau. Le dermatologue a l'expertise et laformation idéale pour bien identifier et traiter ceslésions, le cas échéant.

Nous espérons que les articles que vous aurez le plai-sir de lire vous aideront à mieux connaître et compren-dre les différentes procédures disponibles actuelle-ment. Nous vous invitons à visiter notre site internetau www.adq.org. Vous pourrez ainsi mieux connaîtreles dermatologistes qui offrent des services dans votresecteur et qui s'intéressent plus particulièrement auxprocédures esthétiques.

Chantal Bolduc, MDPrésidente de l’Association

des Dermatologistes du Québec

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ENTREVUE AVEC DEUX PIONNIÈRESPropos recueillis par Marie-Claude Roy

Depuis plus de 25 ans, les docteures Suzanneet Madeleine Gagnon ont toujours porté unintérêt à l’aspect esthétique de la dermatolo-

gie. Avec l’apparition de nouveaux moyens théra-peutiques, cet intérêt a évolué et est devenu une

véritable passion. Grâce à leur expertise, elles sonten mesure d’offrir plusieurs traitements afin d’amé-liorer l’apparence de votre visage ou simple-ment conserver une meilleure sérénité face au vieil-lissement.

Docteures Suzanne et Madeleine Gagnon, M.D., F.R.C.P. (C), C.S.P.Q., Dermatologues

DERMATOLOGIE ESTHÉTIQUE :quand la science et l’art se combinent à merveille

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D’origine beaucerone, Suzanne et MadeleineGagnon sont très chaleureuses. Loin d’être hau-taines, elles ont des patients de tous les milieux. Lesdeux dermatologues adorent leur spécialité médi-cale car elles peuvent s’exprimer en combinant lascience et l’art.

À savoir d’où vient cette passion, elles expliquentque leur père dessinait lui-même ses meubles avantla fabrication et que leur mère dessinait à l’encre dechine des visages de toute beauté.

« Notre grand-mère paternelle était une femmeavant-gardiste et notre père l’a suivie dans savision, raconte Madeleine. Déménagé à Montréal,il a fondé une entreprise de fabrication de meubles.Notre mère était un modèle d’élégance et elle aaccompagné notre père dans son cheminement. »« Notre père a toujours su nous encourager à pour-suivre nos études, ajoute Suzanne. Nous étionslibres de choisir notre propre voie. Il disait que notreplus bel héritage serait toujours notre autonomie. »Suite à une formation en médecine à l’Université deMontréal, les deux sœurs Gagnon ont poursuivileurs études avec quatre années supplémentairesen dermatologie. Depuis la fin des années 70, ellespratiquent cette spécialité à Laval.

DES TRAITEMENTS EN CONSTANTE ÉVOLUTION

À travers leur pratique en cabinet privé, en passantpar la consultation en région et leur implication ausein de l’hôpital Cité de la Santé de Laval, Suzanneet Madeleine ont touché à tous les volets de la der-matologie. Au début des années 80, l’arrivée desinjections de Collagène leur a ouvert une fenêtresur le volet non chirurgical de l’esthétique. Puis, en

1986, elles ont mis sur pied la première clinique detraitements Laser en milieu hospitalier franco-phone. Les deux dermatologues ont intégré cettetechnologie pour traiter entre autres la couperose,les taches brunes, le photovieillissement.

En 1994, une nouvelle catégorie d’ingrédientsactifs, se situant entre le médicament et le cosmé-tique, dont l’acide glycolique, offre de nouvellespossibilités dans les soins de la peau. Une fois deplus, Suzanne et Madeleine ont élargi leur champde compétence, que ce soit des conseils de basejusqu’aux peelings médicaux spécialisés.

En 1996, elles ont participé à des séminaires deformation sur l’usage du médicament Botox à desfins esthétiques. Au fil des ans, elles ont perfec-tionné leurs techniques afin d’obtenir des résul-tats naturels.

« Notre côté artistique entre en scène pour éviter deseffets trop figés, souligne Madeleine. Nous prenonstoujours en considération l’effet compensatoire desmuscles non traités pour ajuster nos doses et nossites d’injections que nous appelons un traitementéquilibré « Yin + Yang ». Le visage d’une personne,c’est un tout. C’est une vue d’ensemble. »

Soit dit en passant, le Botox est utilisé depuis plusde 20 ans en médecine. Plus de six millions de trai-tements au Botox ont été effectués aux États-Unisen 2008.

D’autre part, de nouveaux produits de remplissageà base d’acide hyaluronique sont apparus sur lemarché canadien. Suzanne et Madeleine Gagnonfigurent parmi les premières à en avoir faitl’usage.

« Les techniques de rajeunissementsont impression-nantes et le travail à effectuer est beaucoup plus complexe qu’il ne le semble. »

« La dermatologieesthétique est untravail médical et artistique. Lesdermatologues spécialisés enesthétique ont la science et lesconnaissances pour effectuer ce travail. »

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Les techniques de rajeunissement sont impression-nantes et le travail à effectuer est beaucoup pluscomplexe qu’il ne le semble. Pour le Botox, parexemple, il faut bien connaître tous les muscles duvisage; pour les produits de remplissage, il fautsavoir où sont les vaisseaux et les nerfs; pour lestraitements laser ou IP1, il faut être familier avectous les types de peau. La dermatologie esthétiqueest un travail médical et artistique. Les dermato-logues spécialisés en esthétique ont la science etles connaissances pour effectuer ce travail.

BIEN CONSEILLER LES GENS

À savoir à partir de quel âge doit-on utiliser lestechniques de rajeunissement, la réponse est qu’iln’y a pas vraiment d’âge.

« Il y a des jeunes dans la vingtaine qui viennentnous consulter parce qu’elles veulent des injectionsde Botox, mentionne Madeleine. Nous allons plutôt

leur enseigner les soins de la peau. Nous prenons letemps de leur expliquer que le meilleur traitementanti-rides, c’est la prévention par l’application quo-tidienne d’une bonne protection solaire. »

« D’autres personnes commencent des traitementsassez tôt pour cause d’hérédité, fait remarquerSuzanne. Chaque personne est unique. Toutdépend des besoins des gens. Chez nous, nous netraitons pas une ride, mais bien une personne. Lagrande majorité de nos patientes ont entre 35 et50 ans. Nous avons également de plus en plus depatientes entre 60 et 80 ans. Celles-ci sont encoretrès en forme et elles aiment que leur visage reflèteleur sérénité. »

« Nous n’avons pas une clientèle qui demande deschoses extravagantes, remarque Madeleine. Engénéral, on redonne aux gens ce qu’ils ont perdu.Je me souviens d’un homme qui disait de saconjointe : « J’ai retrouvé la femme que j’ai rencon-trée ». D’autres se font dire qu’ils ne vieillissent pasou qu’ils vieillissent bien. Disons que nos patientsont un visage plus détendu et ils semblent reposés.C’est le but recherché. »

Suzanne et Madeleine Gagnon sont aussi enmesure de bien conseiller les gens quant au choixdes produits. Les dermatologues sont des spécia-listes de la peau et portent un grand intérêt auxingrédients actifs qui peuvent améliorer la peau.Un examen attentif permet de sélectionner pourchaque patient ce qui lui conviendra le mieux.

« Nous expliquons aux patients les principes desoins de la peau, précise Madeleine. Nous croyonsqu’une personne bien informée sera plus en mesurede suivre les conseils prodigués si elle en comprendles raisons. Le visage est la meilleure carte de pré-sentation. Qu’on le veuille ou non, l’image que l’onprojette est significative. Notre philosophie rejoint lapensée du docteur Beauregard, président del’Association des spécialistes en chirurgie plastiqueet esthétique du Québec. Nous sommes convain-cues de l’importance de la relation entre le corps etl’esprit. Face à une longévité accrue, il est trèsimportant de conserver un équilibre entre l’imageque l’on projette et la sérénité intérieure acquise aufil des ans. »

Il est important de bien choisir un dermatologuetraitant plutôt qu’une technologie. Le succès d’untraitement dépend de l’expérience et du jugementdu médecin. Il dépend aussi du bon outil de traite-ment, par exemple, le laser, le remplissage, lespeelings, le botox, etc.

« Il est important de bien choisir un

dermatologue traitant plutôt

qu’une technologie.Le succès d’un

traitement dépend de l’expérience et

du jugement dumédecin. Il dépendaussi du bon outil de traitement, parexemple, le laser,

le remplissage, les peelings,

le botox, etc. »

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ENTREVUE AVEC DEUX PIONNIÈRES

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« Prenons l’analogie de l’artiste, d’expliquerMadeleine. Le résultat de la sculpture ou dutableau dépend avant tout du talent de l’artisteet de sa vision. Avant de commencer son œuvre,il doit avoir une bonne communication avec sonclient. Même un magnifique tableau, s’il nerépond pas aux attentes du client, amènera ladéception. »

Selon Suzanne et Madeleine, la clé du succès serésume en quelques mots : passion, respect despatients, écoute de leurs attentes et ouverture d’es-prit combinés à l’expérience et le sens artistique.

CONCEPT DERMA LIFT 3D

Le concept Derma Lift3D, c’est leur visionglobale et équilibréedu visage d’une per-sonne afin de rehaus-ser sa beauté. C’estaussi de réaliser uneharmonie entre l’ap-parence de la peau etles formes du visage.Derma signifie dermatologue qui regarde ou voitde par sa formation les lésions suspectes et s’inté-resse à l’apparence et la texture de la peau. Lapeau, c’est l’enveloppe du visage d’une personne,son plus beau vêtement.

Lift 3D représente la vision de Suzanne etMadeleine en trois dimensions des formes et descourbes du visage d’une personne. Cela englobevolume lift, liquid lift, soft lift et lift non chirurgical.« Depuis quelques années, nous pratiquons le liftnon chirurgical à l’aide d’injections à l’acide hyalu-ronique comme Juvederm et Restylane, rappelleSuzanne. Ces injections ont pour but de restaurerle volume d’un visage qui s’est affaissé avec letemps. Nous pouvons rehausser les pommettes,remodeler l’angle de la mâchoire pour réduire l’ap-parence des « bajoues », adoucir les creux près desyeux ainsi que relever les sourcils. »

« Lors d’une première rencontre, notre capacitéd’écoute nous permet de bien cibler les attentespersonnelles de nos patients, de conclureMadeleine. Ainsi, nous pouvons planifier un pro-gramme de soins selon le style de vie de nospatients et leur budget. Chose certaine, noussommes toujours en train d’apprendre. Les traite-ments en dermatologie esthétique se multiplientconstamment et rapidement. »

Pour en savoir plus :Dermatologie Face au Temps1688 des Laurentides, suite 102,Laval, H7M 2P4450-668-4812www.faceautemps.ca

« Chaque personneest unique. Toutdépend des besoinsdes gens. Cheznous, nous ne traitons pas uneride, mais bien une personne. »

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1 cuillère à soupe = 15 ml

Mettre 2 cuillères à soupe toutes les 2 ou 3 heures pour une protection efficace chez l’adulte. (Tout le corps)Et ½ cuillère à thé pour le visage et le cou.

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Le vieillissement est un processuscomplexe résultant de multipleschangements fonctionnels et

esthétiques de la peau. Les change-ments résultent de facteurs internes(génétique, santé, etc.) aussi bienqu’externes, comme le tabagisme etl’exposition aux rayons ultravioletssolaires ou en provenance de cabinede bronzage.

Les signes cliniques les plus fré-quents du photovieillissement sontles changements de pigmentation, ladiminution de l’élasticité de la peau, ladécoloration jaunâtre, les rides, la dila-tation des vaisseaux sanguins, la peauépaissie comme le cuir ainsi que lescancers cutanés. Les sites plus expo-sés au soleil comme le visage, le cou,la poitrine, la face dorsale des mainset des avant-bras, sont habituellementplus abîmés étant donné leur exposi-tion plus grande aux rayons ultravio-lets du soleil, surtout chez les peauxplus claires qui sont plus vulnérables.

Le photovieillissement et les dom-mages cutanés dus au soleil sont demieux en mieux connus. L’irradiationsolaire, une fois filtrée par la hauteatmosphère terrestre, frappe la sur-face de la terre à des longueursd’ondes de 290 à 4000 nm. Cette por-tion du spectre électromagnétique estdivisée en trois bandes majeures :

Les rayons ultraviolets : 290 à 400 nm,UVB : 290 à 320 nm et UVA : 320 à 400 nmLa lumière visible : 400-760 nmL’irradiation infrarouge : 760-4000 nm

L’irradiation UV est à son maximumentre 11 heures à 16 heures et est aug-mentée par le reflet de la neige, de l’eauou du sable. Les UVB sont surtoutabsorbés par l’épiderme et sont davan-tage responsables des brûlures (trucpour le retenir : B pour brûlure), mais ilsaident à promouvoir la synthèse de lavitamine D. Pour leur part, les UVA peu-vent pénétrer le derme et stimulent lamélanogénèse (bronzage), ils passent àtravers les vitres (de voiture, d’avionetc.) et ils sont responsables des dom-mages du photovieillissement (trucpour le retenir : A pour âge).

Les dommages carcinogéniques desrayons ultraviolets A et B sont bienconnus des dermatologues et de lapopulation en général, d’où la recom-mandation et l’utilisation plus fréquentedes filtres solaires lors d’activités spor-tives ou autres à l’extérieur. Plus de65 000 nouveaux cas de cancers cuta-nés seront diagnostiqués cette année,dont 5 300 nouveaux cas de méla-nome. Le cancer de la peau est un can-cer qu’on peut prévenir en évitant laprincipale cause qui sont les rayons UVdu soleil. Heureusement, la plupart des

POURQUOI DEVONS-NOUS

UTILISER DES ÉCRANSOU FILTRES SOLAIRES?

Marie-Christine Roy, M.D., F.R.C.P. (C), C.S.P.Q, Dermatologue

Les rayons UVA (Âge) passent les fenê-tres ce qui explique souvent pourquoi le côté gauche du visage est plus taché etcouperosé

La peau de l’avant-bras exposé au soleilet la peau de la cuisse protégée dusoleil chez une femme de 71 ans.Appréciez la différence

Photovieillissement de la peau de lanuque chez un homme qui travaille àl’extérieur et qui ne s’est pas protégédes rayons ultraviolets.

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cancers sont guérissables s’ils sontdépistés à temps. Toutefois, bien que laplupart ne soient pas fatals, la destruc-tion tissulaire qui en résulte peut laisserdes séquelles importantes.

Les écrans solaires (qui sont en fait desfiltres solaires) sont en réalité le produitcosméceutique (substance qui exerceun effet thérapeutique et cosmétique) leplus important, car ils protègent de l’irra-diation solaire qui est le facteur environ-nemental dommageable le plus significa-tif pour la peau. Comme résultat, ilsaident non seulement à prévenir lesdommages du vieillissement, mais aussià prévenir les dommages carcinogé-niques et autres réactions anormales ausoleil. Pour être efficaces, les écranssolaires doivent couvrir un spectre suffi-samment large pour bloquer les rayonsultraviolets A et B. Ils doivent par ailleursêtre utilisés quotidiennement pour assu-rer une protection constante car lesdommages cutanés dus au soleil ne seproduisent pas seulement lors desvacances mais aussi lors d’activités quo-tidiennes banales tels la conduite d’unvéhicule, l’entretien du terrain, la courseà pied, le vélo, surtout si ces activités seproduisent entre 11 heures et 16 heures.

La plupart des gens ne savent pas quela prise de plusieurs médications cou-rantes tels les anovulants, les hor-mones, les antihypertenseurs, lesanti-inflammatoires, les antidépres-seurs, certains antibiotiques rendentla peau plus sensible au soleil et ainsiplus vulnérable aux réactions anor-males de brûlures, de taches pigmen-taires, d’allergies solaires, etc. Dansces circonstances, il convient d’utiliserune plus grande protection solaire.

L’application recommandée des écranssolaires est de 30 mls pour une applica-tion sur toute la surface corporelle et dela répéter aux deux heures, surtout après

la baignade ou une transpiration exces-sive. Vous admettrez avec moi qu’il estpeu logique dans ces circonstancesd’utiliser une seule bouteille de lotionsolaire de 100 mls lors d’un voyage detrois mois dans le sud! Une bonne pro-tection solaire devrait aussi comprendrel’utilisation de vêtements et de chapeauxadéquats, de verres solaires, car le hautde la tête, les yeux, les oreilles, lestempes, la nuque, les épaules, le haut dudos et les jambes sont souvent directe-ment et longuement exposées.

Lorsque nous effectuons certains trai-tements en dermatologie, tel le traite-ment à l’azote liquide et les traite-ments lasers, il est souvent recom-mandé d’avoir aussi été protégé dusoleil quelques semaines avant etaprès ce type de procédure.

MAIS COMMENT CHOISIR

LE BON FILTRE SOLAIRE?L’Association canadienne de dermato-logie rend la chose plus facile en attri-buant son logo aux fabricants de filtressolaires qui en font la demande et quirespectent certaines règles.

• Le produit a un FPS pour les rayons ultraviolets B d’au moins 30

• Il contient un filtre UVA à large spectre

• Il n’est pas irritant, comédogène et est hypoallergène

• Il contient très peu de parfum

• Il ne promeut pas le bronzage

Il faut toutefois rappeler que l’utilisa-tion d’un filtre solaire ne représentepas « un bouclier » contre l’irradiationsolaire et ne permet ni l’exagération nila surexposition.

De plus, il est important de se rappelerque l’irradiation aux rayons ultravioletsdemeure la principale source de fabrica-tion de la vitamine D. Si vous être âgé de50 ans et plus, il est donc recommandéde demander à votre médecin undosage de la vitamine D et, si néces-saire, de vous faire prescrire un supplé-ment en vitamine D, à une dose de 1000UI par jour, car la vitamine D est une hor-mone essentielle à l’intégrité osseuse etau métabolisme du calcium, sachant queles personnes vieillissantes sont plussujettes à l’ostéoporose et aux fracturesosseuses. Cette vitamine est aussiretrouvée dans certains aliments tels lelait, le foie de poulet, certains poissons etle jaune d’œuf, mais en quantité limitée.De plus, de nouvelles recherches sem-blent maintenant indiquer que le main-tien d’un niveau suffisant de cette vita-mine pourrait aussi contribuer à protégerde certains cancers.

QUE DEVONS-NOUS PENSER

DE TOUS CES ARTICLES

INQUIÉTANTS PORTANT

SUR CERTAINES SUBSTANCES

CONTENUES DANS NOS

FILTRES SOLAIRES?

Plusieurs études effectuées sur lesanimaux ne peuvent se transposer àPénétration des rayons UVA et UVB dans la peau

UVA UVB

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l’homme et, pour le moment, SantéCanada et la Food and DrugAdministration américaine n’ont pasretiré ces formulations car elles nesemblent pas représenter de dangeractuellement.

Les enfants de moins d’un an ont toute-fois la peau assez spongieuse, et les fil-tres solaires utilisés pour les enfants deplus de six mois devraient être des for-mulations spéciales conçues pour eux.

Note : L’Association canadienne dedermatologie, tout comme Santé

Canada et l’Organisation mondialede la santé, recommandent égale-ment d’éviter l’utilisation des lits debronzage, car cette pratique accroîtles risques de cancer de la peau.

En conclusion, les écrans solairesdemeurent la première ligne dedéfense contre les agressions solaireset, utilisés intelligemment en combi-naison avec des vêtements adéquats,vous assurent une peau saine tout envous laissant vaquer librement à voac-tivités quotidiennes extérieures.

LE MYTHE DU FPS :

UN PRODUIT DE PROTECTION SOLAIREAVEC UN FPS DE 60 PROTÈGE DEUX FOIS

PLUS QU’UN PRODUIT AVEC FPS DE 30.

FAUX. Selon les ingrédients qu’il contient, unproduit FPS de 60 protège de 1 à 3 % de plus

qu’un FPS de 30! Cette protection supplémen-taire est cependant importante pour les per-

sonnes à peau claire, celles qui sont souventdehors, celles qui souffrent de maladies de peau

aggravées par le soleil ou qui prennent desmédicaments photosensibilisants. N’oubliez-pas

votre chapeau et les vêtements protecteurs.

LE MYTHE « JE M’EXPOSE AU SOLEIL SOUVENT ET SANS PROTECTION, C’EST BON POUR LA SYNTHÈSE DE VITAMINE D » :

FAUX. Selon Ostéoporose Canada, pour obtenir les doses de vitamine D recomman-dées, la plupart des Canadiens auront besoin de suppléments parce qu'en Amérique du

Nord, l’exposition au soleil et l’apport alimentaire en vitamine D sont insuffisants. De plus, pour synthétiser 1,000 UI de vitamine D à partir des rayons ultraviolets B, un

jeune homme de race blanche doit exposer le quart de sa surface corporelle (les bras etpresque toutes les jambes) pendant quatre minutes… On est loin de la journée complète

sur la plage ou dans notre cour arrière! Donc on continue d’appliquer sa crème solaireet on vérifie avec son médecin pour la dose de vitamine D requise selon notre âge.

Référence : Nouvelles lignes directrices d’Ostéoporose Canada, Le Médecin du Québec, volume 45, numéro 10, octobre 2010.

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10 CAHIER DERMATOLOGIE ESTHÉTIQUE

Dans son livre Survival of theprettiest: The Science of Beauty(Survie des plus jolies : la

science de la beauté), l’auteure NancyEtcoff synthétise la littérature et lesrecherches anthropologiques, biolo-giques et psychologiques et démontrequ’en effet, l’appréciation de notrepropre beauté et celle des autres estancrée profondément dans le cerveauhumain : « Flawless skin is the mostuniversal desired feature of beauty »(une peau impeccable est la caracté-ristique universelle la plus désirée).Dans ce cahier spécial sur la dermato-logie esthétique, vous trouverez lesconseils de base pour bien vous proté-ger du photo-vieillissement et pouraméliorer l’apparence de votre peau.

Pour vous guider, nous avons résuméles soins de la peau selon les prin-cipes généraux suivants :

Le matin : on nettoie la peau, onapplique un antioxydant et une protec-tion solaire pour limiter les dommagessupplémentaires, et

Le soir : on nettoie la peau, on hydrateet/ou on répare les dommages déjàexistants.

LE NETTOYAGE

DE LA PEAU DU VISAGELe nettoyage de la peau est une com-posante essentielle d’un programmede soins. Durant la journée, la peau duvisage accumule toutes sortes d’impu-retés. Au sébum et à la sueur s’ajou-tent les polluants de l’environnementtels la poussière, les irritants dans l’airet les composantes de la cigarette.

La peau est un organe vivant et abesoin de respirer! Un bon nettoyages’impose mais ne doit pas assécher niirriter. Il y a sur le marché de nombreuxproduits qui sauront vous convenir.Certains offrent une combinaison 3dans 1 pour nettoyer, démaquiller ethydrater. Si vous souffrez d’acné ouavez des comédons (points noirs), vouspouvez choisir un produit contenantjusqu’à 2 % d’acide salicylique.

La meilleure façon de nettoyer votrevisage se fait avec les doigts et del’eau tiède (Figure 1). Lavez le visageet le cou dans un mouvement vers lehaut et vers l’extérieur. Sur le visage,vous devez toujours frotter perpendi-culairement à la direction de vos rides.Sur le front, les joues, le menton et lecou, dirigez vos doigts à l’horizontalepuis vers le haut et l’extérieur, selon lemodèle sur la Figure 1.

LA PROTECTION SOLAIREDans ce cahier spécial sur laDermatologie Esthétique, vous trouve-rez les renseignements nécessairespour bien choisir votre protection solaire.

Tous les dermatologues s’entendentpour affirmer que si vous devez choi-sir un seul produit efficace contre levieillissement de la peau, c’est la pro-tection solaire qui s’impose (Figure 2).

Cependant, en plus de choisir labonne protection contre les rayonsUVB (brûlure) et UVA (âge), il faut biensélectionner la base qui convient àvotre type de peau :

• Si vous avez une peau sèche ou nor-male, choisissez une base crème.

• Si vous avez une peau mixte, choisissezune base lotion qui mentionne « légère »ou « à base d’eau sans huile ».

• Si vous avez une peau grasse à ten-dance acnéique, optez pour un gel ouune vaporisation (vaporisez sur vosmains puis étendez sur votre visage. Nevaporisez pas directement sur le visage).

RÉPARER LES DOMMAGES

DÉJÀ EXISTANTSParmi les produits anti-âge pour applica-tion sur le visage, ce sont la trétinoïne(médicament), les acides de fruit et lesantioxydants qui ont fait l’objet de plusd’études. Plusieurs crèmes disponiblessur le marché mentionnent dans leurpublicité des effets quasi miraculeux!Prenez garde aux promesses magiquesdu genre : « Rajeunissez de dix ansaprès deux semaines d’application denotre produit ». Si tel était le cas, nousaurions toutes l’air de jeunes filles! Ilexiste cependant des ingrédients quiont fait leurs preuves, et plusieurs nou-velles molécules prometteuses appa-raissent sur le marché et font l’objetd’études sérieuses. Dans cet article,nous nous contenterons de discuterdes produits les mieux connus.

Suzanne GagnonM.D., F.R.C.P. (C),C.S.P.Q., Dermatologue

Figure 1

LES SOINS DE LA PEAU

DU VISAGE

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• La trétinoïne :

La trétinoïneest l’étalon-orauquel lesautres semesurent. Latrétinoïne aété utiliséedepuis plus de35 ans pourtraiter l’acné.C’est à la findes années1980 que lesd e r m a t o -logues ontremarqué soneffet réduc-teur sur lesrides et les taches brunes. La tréti-noïne est efficace pour diminuer cer-tains signes de vieillissement surnotre visage. Cependant, la trétinoïneest un médicament de prescription etelle n’est pas tolérée par tous lestypes de peau. Plusieurs la trouventirritante et elle cause une desquama-tion de la peau (peau qui pèle) quin’est pas toujours appréciée.

Des rétinoïdes de seconde générationsont apparus sur le marché dont leRétinol et le Rétinaldéhyde. Ces molé-cules sont transformées en trétinoïnepar les enzymes de notre peau. Cesingrédients sont moins irritants et nenécessitent pas de prescription. Ilssont cependant moins efficaces que latrétinoïne car souvent dans les cosmé-tiques, leur concentration est trop fai-ble, surtout en ce qui concerne le réti-nol. Ces produits sont par contre assezbien tolérés par les peaux fragiles,souffrant de rosacée ou de couperose.

• Les acides alpha-hydroxylés (ou

acides de fruits) :

Les acides de fruits sont utilisésdepuis des siècles. Cléopâtre en cou-

vrait sa peau tous les jours et Marie-Antoinette se lavait avec du vin rouge,profitant sans le savoir des bénéficesde l’acide lactique et tartrique.

Les acides de fruits ont été réintroduitsen dermatologie en 1974 quand les DrsVan Scott et Yu ont remarqué leur effetsur la peau très sèche de l’ichtyose(maladie dermatologique où la peau esttrès épaisse et extrêmement sèche).

L’acide glycolique et l’acide lactiquesont les deux plus connus de cettecatégorie. L’acide glycolique agit rapi-dement (en moyenne deux semaines)pour adoucir la surface de la peau enréduisant la couche cornée de surfacerendue trop épaisse et rugueuse avecles années et l’exposition au soleil. Laréduction des dommages du photo-vieillissement prendra environ de 14 à16 semaines. L’épiderme sera plusépais, les taches brunes seront pluspâles et on observera une augmenta-tion de l’acide hyaluronique dans lederme (couche sous l’épiderme quicontient les fibres de collagène, lesfibres élastiques et la substance fonda-mentale dont l’acide hyaluronique, quiretient l’eau dans la peau). Ces effetsdocumentés au microscope se compa-rent à ceux de la trétinoïne et se mani-festent par une peau plus claire, pluslumineuse et une réduction des finesridules selon la concentration utilisée.

Dans les pharmacies, les produitscontiennent entre 4 et 8 % d’acideglycolique pour application sur levisage. Comme l’acide glycolique peutpicoter sur votre peau, nous vous sug-gérons de commencer avec desconcentrations plus basses pour habi-tuer la peau et, selon votre tolérance,progresser vers des concentrationsplus élevées. Comme l’effet de l’acideglycolique est affaibli par l’eau, il fautattendre 15 minutes ou plus après le

nettoyage avant de l’appliquer. Il fautaussi considérer le pH du produit. LepH idéal pour une crème AHA estd’environ 3,5. Si le pH est plus élevé,l’efficacité de l’acide glycolique seramoindre. Comme le pH n’est pas indi-qué sur les emballages, choisissezdes compagnies pharmaceutiquessérieuses et méfiez-vous si on vouspropose un produit pour le visage dontla concentration dépasse 8 %. À plusde 8 %, il est préférable de demanderconseil à votre dermatologue.

Des acides de fruits de « nouvellegénération » sont aussi apparus sur lemarché, comme les acides polyhy-droxylés (gluconolactone et acide lac-tobionique). Moins efficaces maismieux tolérés, on peut les recomman-der pour les peaux facilement irritées,les cas de rosacée et les patientsayant tendance à l’eczéma atopique.

Les points clé à considérer pour

choisir un produit efficace à base

d’acide de fruits :

La sorte d’acide de fruit : l’acideglycolique est la molécule la plusefficace, suivie de l’acide lactique.Les acides polyhydroxylés sontmoins efficaces mais conviendrontaux peaux souffrant de rosacée ouayant tendance à l’eczéma.

La concentration : entre 4 et 8 %pour l’acide glycolique. À plus de8 %, il est préférable de consulterun dermatologue.

Le pH : il devrait être aux environs de3,5 pour une efficacité maximale del’acide glycolique. Comme le pH n’esten général pas inscrit sur l’emballage,choisissez une compagnie pharmaceu-tique fiable. Méfiez-vous des concentra-tions plus élevées que 8 % pour un pro-duit visage, car son pH risque d’êtretrop élevé et une partie de l’AHA seraneutralisé.

La base : Pour une peau normale : unebase crème. Pour une peau grasse : unebase lotion. Pour une peau acnéique :une base lotion ou solution. Laissezsécher votre peau après le nettoyageavant d’appliquer votre produit AHA.

LES ANTIOXIDANTS Les antioxydants limitent les dommagessupplémentaires et, selon la molécule,peuvent réduire certains dommagescausés par le photo-vieillissement.

Femme de 61 ans avec une histoire d’ex-position solaire régulière.

Femme de 61 ans sans histoire d’expositionsolaire régulière. Appréciez la différenceet réalisez l’importance de bien se protégerdes rayons UVB (brulure) et UVA (Âge)

C’est en traitant l’acnéavec la trétinoïne pen-dant de nombreusesannées que les derma-tologues ont remarquéson effet anti-rides .

Figure 2 Source : Derm Surgery 2005 p.383

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12 CAHIER DERMATOLOGIE ESTHÉTIQUE

L’usage de suppléments d’antioxy-dants oraux et topiques (en applicationsur la peau) a considérablement gagnéen popularité ces derniers 25 ans.C’est un domaine où l’on constate unintérêt croissant dans la population etdans le domaine médical.

Le principe de l’antioxydant est dediminuer les dommages que les radi-caux libres causent sur les cellulesavoisinantes. Pour la peau, on pourraitl’expliquer comme suit : les rayonsultraviolets abiment les cellules et cau-sent des dommages au niveau molécu-laire en libérant des électrons. Les cel-lules ainsi privées de leur électron atta-queront à leur tour les cellules nor-males avoisinantes pour leur voler leurélectron, et ainsi de suite, créant unecascade de dommages. Les antioxy-dants cherchent à calmer ces cellulesagressives et limiter les dommages.

Le défi ici est de réussir à composer desformules stables et efficaces. Nous nementionnerons dans cet article que lesantioxydants les plus connus et ayantfait l’objet d’études sérieuses.

La vitamine C

Il existe plusieurs dérivés de vitamineC. C’est la formule L-ascorbique quiest la plus efficace.

L’exposition solaire, selon sa durée etle type de peau, peut diminuer lecontenu de la vitamine C de la peau de30 à 50 %. La vitamine C protège

contre les dommages solaires, réduitles radicaux libres et contribue à la syn-thèse de collagène. La plupart desétudes ont été faites avec des concen-trations de 10 % et plus. La stabilité dela vitamine C dans les produits de soinset le choix du bon pH sont des facteursclé pour leur efficacité. Sur le marchécosmétique, les concentrations sontplus près de 5 %, car à 10 % le produitest plus efficace, mais aussi plus irri-tant, surtout si son pH est maximal.Méfiez-vous également des concentra-tions élevées en vente libre.

Vitamine E (d-alpha-tocophérol)

Combinée à la vitamine C, ces deuxingrédients agissent en synergie pourune meilleure action antioxydante.

Thé vert

Les bénéfices du thé vert sont bienconnus. C’est le polyphénol qui estl’ingrédient actif antioxydant. Commepour la vitamine C, la stabilité du thévert dans un produit de soin de la peaudemeure une préoccupation pour lechimiste. Souvent une crème ou unsérum très concentré pourra avoir uneteinte légèrement beige.

Autres antioxydants

Les plus connus sont : la coenzymeQ10 (aussi nommée Ubiquinone),l’acide alpha-lipoique et la génistéine,un phyto-œstrogène (œstrogènedérivé d’une plante) dérivé du soya.

AUTRES INGRÉDIENTS

ANTI-ÂGEIl y a des milliers d’ingrédients sur lemarché avec de telles prétentions.Parmi ceux qui sont le plus étudiésactuellement mentionnons les ingré-dients dérivés de plantes ou appelésingrédients botaniques : les peptides,dont les plus connus sont le Matrixyl(aussi appelé pro-collagène) etl’Argireline. Le facteur de croissance,surtout étudié dans la guérison desbrûlures, est introduit de plus en plusdans les crèmes anti-âge.

L’HYDRATATIONL’hydratation de la peau est très impor-tante, surtout en hiver et surtoutlorsque l’on vieillit. On peut choisir unproduit spécifiquement hydratant sinotre peau est sèche et que la base dela protection solaire, du produit AHA,des antioxydants n’est pas suffisantepour la maintenir notre peau souple.Sélectionnez un bon produit hydratantcontenant un ou plusieurs des ingré-dients suivants : parmi les plus popu-laires, recherchez soit l’acide hyaluro-nique, qui retient 1000 fois son poidsd’eau, soit la glycérine. Les céramides,les acides gras libres et le cholestérolréparent le ciment entre les cellules dela couche cornée de surface pour enpréserver l’humidité.

Il y a des milliers d’ingrédients pou-vant maintenir ou attirer l’eau dans lapeau, et en dresser une liste complètedépasse le but de cet article.

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CONCLUSIONNous avons la chance de vivre dansune ère où la science nous offre dessoins de la peau qui peuvent prévenir,voire même renverser certains dom-mages causés par l’âge et le photo-vieillissement. On trouve sur le mar-ché des produits en vente libre trèsefficaces qui, cependant, en côtoientd’autres qui contiennent plus de pro-messes que de résultats. Méfiez-voussi l’on vous garantit des effetsmagiques en un cours laps de temps.Nous comprenons combien il peutêtre difficile de savoir quelle crèmechoisir, quel produit cosmétiqueconvient le mieux à notre type depeau. De plus, aucune crème, lotionou sérum ne fera l’unanimité et sera leproduit parfait pour tout le monde.

Nous espérons que cet article sauravous guider dans vos choix person-nels et nous vous souhaitons unebelle peau!

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LES MYTHES SUR LES PRODUITS

COSMÉTIQUES :

Plus une crème est dispendieuse, plus elle sera efficace ettiendra ses promesses :FAUX! Vous pouvez trouver en pharmacie des crèmes pouraméliorer la peau de votre visage sans débourser plusieurscentaines de dollars. Il existes des produits efficaces en deçàde 50 $. Si vous dépensez plus, demandez conseil à votre der-matologue. Payez-vous pour un pot de luxe, une publicité dis-pendieuse ou pour le produit lui-même?

Une crème qui remplace le Botox, ce serait extraordinaire!On a lu récemment un article dans Elle Canada qui parle d’unecrème inspirée du venin de vipère. Premièrement, il n’y a

aucune relation entre le venin de vipère et le Botox.

Dans cet article, on prétend que la crème appliquée sur lapeau a un effet comparable aux injections de Botox. Bon, sic’était vrai et que la crème donnait le même effet, à quoidevrait-on s’attendre comme résultat si on applique cettecrème SUR TOUTE LA SURFACE DU VISAGE? À un visagecomplètement paralysé et figé! Mais ce n’est pas ce qui sepasse. Pourquoi? Parce que cette crème ne peut pénétrertoutes les couches de la peau, le gras sous-cutané et se ren-dre aux muscles. Une chance! Mais qu’est-ce qui expliqueson effet adoucissant sur les rides? Comme le mentionne lefabricant, le poison de vipère n’est pas utilisé dans leurs pré-parations, le poison de vipère n’a été qu’une source d’inspira-tion. La crème contient un peptide synthétique. On sait que lespeptides peuvent avoir un effet sur les rides de surface et onpeut les utiliser en complémentaire avec les traitementsBotox pour en maximiser ou en prolonger l’effet. Le peptide leplus connu actuellement pour avoir ce genre d’effet estl’Argireline déjà présent dans plusieurs formulations.

Les acides de fruit, dont fait partie l’acide glycolique, amincis-sent la peau. FAUX. Cependant, pendant plusieurs années les cosméticienneset les esthéticiennes ont répandu ce message. Pourquoi? Parcequ’elles ont confondu amincissement de la couche cornée desurface avec amincissement de toute la peau.

L’acide glycolique a finalement reconquis sa popularité parceque les dermatologues ont réussi avec le temps à combattre cemythe tant par des résultats cliniques intéressants que par desétudes au microscope convaincantes.

En vieillissant la couche cornée de surface devient plusépaisse et désordonnée, ce qui a pour conséquence une peauplus sèche et plus terne. L’acide glycolique redonne à cettecouche protectrice de surface son aspect lisse et ordonné et lapeau devient plus douce et plus lumineuse. Cet effet prendenviron deux semaines.

Les autres couches de la peau, tels l’épiderme et le dermecontenant des fibres de collagène, fibres élastique et subs-tances fondamentales, s’épaississent suite à l’application deconcentration de 4 à 8 % pour le visage et 10 % pour le corps.Ceci en augmente la résistance, l’élasticité et aide à réduire lesfines ridules. Cet effet prend environ 14 à 16 semaines.

La barrière cutanée de surface ressemble à un mur de brique. Le ciment entre les cellules secompose essentiellement de Céramides, d’acides gras libres et de cholestérol. Une crème quicontient ces ingrédients aidera la couche cornée de surface à bien conserver l’eau dans lapeau en empêchant son évaporation à travers une barrière défectueuse.

COUCHE CORNÉE DE SURFACE

LA BARRIÈRE CUTANÉE

La barrière cutanée ressemble à un mur de brique

Cellules de surfaces (briques)

Lipides (ciment)

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Anti-tachesACIDE GLYCOLIQUE À UN pH ASSURANT UNE EFFICACITÉ OPTIMALE

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Les lasers sont de plus en plus uti-lisés en médecine pour traiterdes conditions autant médicales

qu’esthétiques et la dermatologie n’yfait pas exception. Leur popularitésans cesse croissante vient du faitque les lasers sont efficaces en plusd’être précis et prévisibles lorsqu’ilssont utilisés par des personnes bienformées. Malheureusement, s’ils sontutilisés par des personnes inexpéri-mentées, les lasers peuvent causerbeaucoup de dommage.

Le terme LASER est un acronyme quisignifie « Light Amplification byStimulated Emission of Radiation ». Ils’agit en fait d’un milieu soit gazeux,liquide ou solide, selon le type delaser, contenu à l’intérieur d’une cavitéqui contient un miroir plein à uneextrémité et un miroir troué à l’autreextrémité. Le milieu est stimulé parune source d’énergie et libère ensuiteune lumière qui sort par le miroir troué

(cf. tableau 1). Cette lumière est trèspuissante et elle est spécifique pourune seule cible. C’est pourquoi leslasers sont si puissants et précis, maisque chaque laser a une seule utilisa-tion ou quelques-unes tout au plus. Unseul laser ne peut donc pas tout trai-ter. Les lasers sont effectivement trèsefficaces, mais il existe malheureuse-ment de nombreux mythes concer-nant leur utilisation et leur efficacité(cf. tableau 2).

La lumière émise par un laser est dif-férente de la lumière émise par lesoleil ou une ampoule incandescente.Cette lumière est collimatée, elle estdonc très peu divergente. Elle estaussi monochromatique, c’est à direqu’elle est composée d’une seulecouleur, donc elle possède une seulelongueur d’onde. Enfin elle est cohé-rente, ce qui veut dire que toutes sesondes sont en phase (cf. tableau 3).

Pour toutes ces raisons, les lasers dif-fèrent de la lumière intense pulsée ouIPL (pour Intensed Pulsed Light). Eneffet, la lumière intense pulsée pos-sède plusieurs longueurs d’ondesdonc plusieurs couleurs et elle n’estpas collimatée ni cohérente.

Vous trouverez dans le présent articleune description des lasers les plussouvent utilisés en dermatologieesthétique.

LES LASERS VASCULAIRES

Les lasers vasculaires sont utiliséspour traiter les vaisseaux sanguins dedifférents types et différentes taillesallant des capillaires de la couperoseaux veinules des varicosités et lacsveineux. Il y a plusieurs lasers qui peu-vent traiter les vaisseaux et ils onttous pour cible l’oxyhémoglobinecontenue dans les globules rouges.Selon la condition à traiter, un à plu-sieurs traitements seront nécessaires.Certaines conditions comme la rosa-cée vasculaire, la couperose et lesvaricosités sont chroniques et peu-vent récidiver après un traitementlaser efficace. Par ailleurs, il est par-fois impossible de faire disparaîtrecomplètement les vaisseaux malgréde nombreux traitements, commec’est souvent le cas dans lesangiomes plans appelés aussi taches-de-vin.

Les lasers vasculaires les plus sou-vent employés sont ceux dits à colo-rant pulsé. Ces lasers sont particuliè-rement efficaces pour traiter les vais-

LA DERMATOLOGIE ESTHÉTIQUE

LES TECHNOLOGIES PHYSIQUES :

LES LASERS

Geneviève Thérien, M.D., F.R.C.P. (C), C.S.P.Q., Dermatologue

et Jean Boulanger, M.D., F.R.C.P. (C), C.S.P.Q., Dermatologue

CAHIER DERMATOLOGIE ESTHÉTIQUE 15

Tableau 1 : Laser

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16 CAHIER DERMATOLOGIE ESTHÉTIQUE

seaux de petit calibre comme lescapillaires qu’on retrouve entre autresdans les angiomes stellaires et lesangiomes cerise, la couperose, larosacée, les cicatrices rouges et lesangiomes plans (cf. photos 1 et 2).Ces lasers sont très efficaces, mais ilsont la particularité de souvent créer dupurpura, c’est-à-dire de petites ecchy-moses ayant une coloration violacéeou bleutée qui peut être assez foncée.Ils créent aussi un peu d’enflure et dela rougeur. Tous ces effets sont réver-sibles et temporaires.

Le laser 532 nanomètre à longuedurée de pulse est aussi efficace pourtraiter les capillaires et a les mêmesindications et effets que les lasers à

colorant pulsé. Ce laser ne cause pasd’ecchymose, cependant il est un peumoins efficace pour certaines condi-tions comme la tache de vin.

Un autre laser vasculaire est utilisépour traiter des vaisseaux de plus groscalibre ou plus profonds comme lesveinules ou les varicosités. Il s’agit du

laser Nd-Yag. Il peut également êtreutilisé en combinaison avec un laser àcolorant pulsé ou un laser 532 nmpour donner de meilleurs résultats.Comme il pénètre plus profondémentdans la peau, il est plus douloureuxlors du traitement et possède unrisque plus élevé de cicatrices que lesautres lasers vasculaires.

LES LASERS PIGMENTAIRES

Les lasers pigmentaires, quant à eux,ont pour cible la mélanine, c’est-à-direle pigment brun qui donne la couleur àla peau, aux taches et aux poils. Ilsciblent également plusieurs pigmentsd’encres utilisés dans les tatouagesprofessionnels, traumatiques ou médi-caux.

Plusieurs lasers ont cette indicationdont le laser Alexandrite, le Ruby, leNd-Yag et le 532 nanomètre. Ils onttous la particularité d’avoir une duréede pulse très courte et sont appeléslaser Q-switched en raison de cetteparticularité. Ils sont tous utiles pourtraiter les lentigos solaires, c’est-à-direles taches de soleil, de même que lestatouages professionnels, lestatouages traumatiques et lestatouages médicaux faits lors des trai-tements de radiothérapie.

Suite au traitement avec un de ceslasers, il se forme un peu d’œdème etde rougeur en plus d’une petite croûtequi va peler en 7 à 10 jours. Pour leslentigos solaires, 1 à 2 traitementssont nécessaires en moyenne (cf.photo 3). Concernant les tatouages,ceux qui sont traumatiques et ceuxfaits pour raison médicale s’effacenten 1 à 3 séances (cf. photo 4) tandisque les tatouages professionnelsnécessitent souvent 5 à 8 traitementslasers et parfois plus. Les couleursfoncées comme le noir, le bleu, le vert

Tableau 2 : Mythes

Tableau 3 : Propriétés de la lumière LASER

Photo 1 : Rosacée vasculaire avant et après 3 séances de laser vasculaire. Source : Compagnie LUMENIS

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et même le rouge répondent habituel-lement bien aux lasers (cf. photo 5).Par contre, les couleurs pâles et pastelcomme le rose, le bleu poudre, lejaune, l’orangé et le blanc donnentsouvent des résultats médiocres etpeuvent même parfois induire unepigmentation noire permanente aprèsun traitement laser. Le maquillage per-manent répond également plus oumoins bien aux lasers pigmentairesselon les couleurs utilisées commec’est le cas pour les tatouages profes-sionnels.

LES LASERS DE RESURFAÇAGE

Les lasers de resurfaçage, aussi appe-lés lasers de relissage sont utiliséspour réduire l’apparence des rides,des cicatrices plus ou moins pro-fondes ainsi que certains problèmesd’hyperpigmentation comme lemélasma et aussi pour faire l’ablationde certaines tumeurs bénignes. Il enexiste deux types, les lasers dits abla-tifs et les lasers non ablatifs. Ces deuxtypes de lasers peuvent être fraction-nés ou non.

Les lasers ablatifs sont le lasererbium-YAG et le CO2. On les appellelasers ablatifs parce qu’ils font uneablation de la peau, c’est-à-dire qu’ilsenlèvent une certaine épaisseur depeau couche par couche. Ils sont uti-lisés depuis plusieurs années pourl’ablation de différentes tumeursbénignes comme certains naevusmélanocytaires (grains de beauté).On les utilise aussi pour estomperles rides et les cicatrices plus oumoins profondes. Ils sont très effi-caces et donnent habituellement desrésultats en un seul traitement (cf.photo 6). Ils sont par contre demoins en moins utilisés en raison deleurs risques plus élevés d’infection,de cicatrices ou de changement depigmentation en plus de leur longueconvalescence.

Les lasers ablatifs ont été largementremplacés par leur version fractionnée.Les lasers erbium-YAG ou CO2 fraction-nés enlèvent de minuscules colonnesde peau, ce qui crée de petits trousplus ou moins rapprochés dans la peau,laissant ainsi de la peau saine entre

Photo 2 : Angiome plan chez un adulte avant et après 4 séances de laser vasculaire. Source : Compagnie LUMENIS

Photo 3 : Lentigos solaires de la joue avant et après 2 séances de laser pigmentaire. Source : Compagnie LUMENIS

Photo 4 : Tatouage traumatique avant et après 2 séances de laser Q- switched Nd:YAG. Source : Docteur Boulanger

Photo 5 : Tatouage professionnel avant et après 6 séances de laser Q-switchedNd: YAG et 5 séances de laser Q-switched Alexandrite. Source : Docteur Boulanger

Photo 6 : Naevus mélanocytaire intradermique bénin avant et après 1 traitement de laser Erbium-YAG. Source : Docteur Boulanger

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AVERTISSEMENT : Ces photos sont publiées à titre indicatif afin de fournir de l’information sur la nature

de l’intervention. Elles ne constituent aucunement une garantie de résultat.

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18 CAHIER DERMATOLOGIE ESTHÉTIQUE

chaque petit trou (cf. tableau 4) ce quiréduit beaucoup le temps de guéri-son à quelques jours ainsi que lesrisques d’infection, de cicatrices etde changement de pigmentation. Enguérissant, du nouveau collagène seforme, ce qui réduit les cicatrices etles rides. La peau devient ainsi pluslisse tout en ayant une pigmentationplus uniforme, ce qui donne uneapparence plus jeune. Habituel-lement, deux à quatre séancesseront nécessaires pour obtenir lesrésultats voulus (cf. photo 7).

Pour ce qui est des lasers non ablatifs,ils sont utilisés pour atténuer les rideset les cicatrices, mais ne peuvent pasenlever les tumeurs bénignes. Ils peu-vent être utilisés en version fraction-née ou non. On en retrouve plusieursqui sont dans le spectre des infra-

rouges proches. Leur faisceau pénè-tre dans le derme, c’est-à-dire lacouche profonde de la peau, sans bri-ser l’épiderme qui est la couchesuperficielle de la peau. Ils sont moinsagressifs que les lasers ablatifs et ontdonc une convalescence plus courte,mais ils donnent souvent des résultatsmoins spectaculaires tout en nécessi-tant plusieurs traitements la plupart dutemps.

LES LASERS D’ÉPILATION

Les lasers d’épilation sont bienconnus et utilisés depuis plusieursannées. Plusieurs lasers sont utiliséspour obtenir une épilation permanentetels les lasers diode, Nd-Yag, Ruby etAlexandrite à impulsion longue. Tousces lasers ciblent le pigment contenudans les poils et c’est pour cette rai-son que seuls les poils foncés répon-dent aux lasers. Malheureusement, àce jour, il n’y a aucun laser efficacepour obtenir une épilation permanentedes poils blonds, blancs ou roux. Parailleurs, il est important que les poilssoient d’un calibre assez gros pourrépondre au laser. En effet, s’ils sonttrop fins, on n’obtient pas d’épilationdéfinitive et dans certains cas, commepour les duvets du visage, on peutmême induire une croissance despoils.

Suite au traitement laser, tous lespoils tomberont et il n’y aura aucune

repousse pour quelques semaines.Cependant, seuls les poils en crois-sance active au moment du traite-ment disparaitront de façon définitive,soit environ 25 à 30 % des poils. Il fautdonc en moyenne 4 à 5 séances pourune épilation quasi complète défini-tive. Certaines personnes nécessitentplus de traitements par contre. Il estnormal que quelques poils soientminiaturisés suite aux traitementslasers et qu’ils ne disparaissent pasdéfinitivement.

Malheureusement, plusieurs per-sonnes pensent que l’épilation laserest un traitement banal et facile àadministrer. Cependant, pour obtenirles meilleurs résultats et diminuer lesrisques, il faut que les traitementsd’épilation laser soient prodigués pardes professionnels qui connaissent àla fois les caractéristiques des laserset la biologie des poils et de la peau.En effet, le but du traitement laserest d’utiliser une énergie assez puis-sante pour obtenir une destructiondéfinitive du follicule pileux sans brû-ler la peau. Lorsque l’énergie utiliséeest trop faible, on obtient une épila-tion temporaire avec miniaturisationdes poils. Les poils rendus miniaturesne répondent plus aux lasers parcequ’ils sont trop pâles et trop fins et ilest impossible d’induire une épilationpermanente par la suite. Si par contrel’énergie utilisée est trop forte, unebrûlure cutanée risque de se pro-duire.

Par ailleurs, dans la plupart des insti-tuts de beauté où l’épilation est faitepar des esthéticiennes et non par desmédecins ou des infirmières soussupervision médicale, les machinesutilisées ne sont pas des lasers, maisplutôt des machines IPL. L’épilationfaite avec l’IPL dans ces instituts estsouvent moins efficace et peut êtretemporaire plutôt que permanentepour les raisons décrites ci-haut.

CONTRE-INDICATIONS AUX

TRAITEMENTS LASERS

Il existe plusieurs contre-indicationsaux traitements lasers et c’est la rai-son pour laquelle il est très important

Tableau 4 : Lasers ablatifs fractionnés

Photo 7 : Rides de tout le visage avant et après 2 séances de laser

CO2 fractionné.Source : Compagnie Sciton

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de s’adresser à un médecin qui a lescompétences requises pour utiliserces appareils et obtenir ainsi unebonne évaluation avant de subir untraitement. Le médecin évaluera si lacondition que vous présentez est trai-table par un laser et si vous êtes unbon candidat à ces traitements.

Tout d’abord, la plupart des lasers sontcontre-indiqués chez les gens ayantun teint naturel foncé puisqu’il y a unrisque accru de brûlure et ainsi decréer des cicatrices ou d’induire del’hypopigmentation permanente,c’est-à-dire une décoloration perma-nente de la peau dans la zone traitéepar le laser.

Les mêmes recommandations s’appli-quent aux peaux bronzées. Il estconseillé d’attendre 6 à 8 semainesaprès une exposition solaire naturelleou en cabine de bronzage avant d’en-treprendre un traitement laser.

Il faut aussi éviter de traiter avec unlaser une peau qui présente une infec-tion active, que ce soit par une bacté-rie, un champignon ou un virus, souspeine de voir cette infection se propa-ger et augmenter.

Finalement, le médecin évitera de trai-ter par laser toute lésion cutanée sus-pecte. En cas de lésion suspecte, il fautprocéder tout d’abord à un prélèvementdans le but d’établir un diagnostic précisavant de tenter un traitement laser. Lelaser pourrait malheureusement effacerune lésion cancéreuse en partie dansles couches superficielles de la peau larendant peu visible tout en laissant descellules anormales profondes intactesleur permettant ainsi de croître et decauser un cancer plus grave découverttrop tardivement.

CONCLUSION

Les lasers sont des outils puissantsqui peuvent donner des résultats

exceptionnels lorsqu’ils sont bien utili-sés, mais qui peuvent laisser desséquelles permanentes. Mêmelorsqu’ils sont utilisés par des profes-sionnels dans des conditions adé-quates, les lasers peuvent créer descicatrices ou d’autres dommages per-manents. Cependant, ces risquessont nettement diminués en utilisantcette technologie de façon appropriéeet en traitant adéquatement les com-plications lorsqu’elles surviennentmalgré toutes les précautionsrequises.

Il est donc important de choisir unmédecin qualifié qui saura évalueradéquatement votre condition poursavoir si un traitement laser peut êtreefficace et si vous êtes un bon candi-dat pour ces traitements et qui sauraaussi reconnaître les complications etles traiter le plus tôt possible pour évi-ter qu’elles ne deviennent perma-nentes.

BOTOX COSMÉTIQUE ET HYPERHYDROSE

AGENTS DE REMPLISSAGE: juvéderm, restylane

TRAITEMENTS AUX LASERS: élimination des taches de naissance, tatouages et couperose

PHOTORAJEUNISSEMENT IPL

PROFRACTIONAL ET CO2 FRACTIONNÉ: rides, ridules et cicatrices d’acné

ÉPILATION AU LASER Light Sheer Duet

LIPOSONIX réduction du tissu adipeux sans chirurgie

TRAITEMENTS DES VARICES

MAQUILLAGE PERMANENT

La science au service de l’art

Dr Jean Boulanger M.D dermatologue • Dre Martine Lehoux M.D omnipraticienneDre Geneviève Thérien M.D dermatologue • Dre Céline Fortin M.D omnipraticienne

Édith Gilbert technicienne morphologique

2880, CH. DES QUATRES-BOURGEOIS, BUR. 101 QUÉBEC Q.C

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UNE BRÈVE HISTOIRE DU

MÉDICAMENT BOTOX®

• Les premières études sur le sujetremontent aux années 50.

• Entre les années 1960-70, lesDocteurs Scott et Schantz étudientla protéine botulinique pour sonapplication ophtalmologique chezl’humain.

• En 1984, le FDA (Food and DrugAdministration) américain autorisela mise en marché du produit derecherche sous le nom d’Oculinum.En 1988-89, Allergan acquiert lesdroits d’Oculinum et c’est la nais-sance du médicament Botox®.

DES PIONNIERS CANADIENSC’est en 1987 que l’ophtalmologiste deVancouver, Dr Jean Carruthers, a faitl’observation magique qui a conduit augeste cosmétique le plus populaireaujourd’hui. Elle a observé que plu-sieurs patients traités avec Botox® pourleur blépharospasme avaient une amé-lioration significative des rides de la gla-belle. À la suite de cette découverte,avec l’aide de son époux dermatologue,le Dr Alastair Carruthers, elle a initié desétudes systématiques de l’utilisation duBotox® à des fins cosmétiques. C’esten 1992 que leur article original démon-trant l’efficacité et l’innocuité du traite-ment des rides de la glabelle fut publié.

QU’EST CE QUE LE BOTOX® ?Le milieu médical et le public connais-sent principalement le Botox® par sonnom commercial. Le Botox® est unmédicament qui contient un complexepurifié de protéines. La neurotoxinebotulinique de type A contenue dansce complexe en est le principal agentactif. Il s’agit de l’une des sept toxinesbotuliniques.

MODE D’ACTIONLe neuromodulateur botuliniquebloque la communication entre le nerf

et le muscle concerné, et ce, de façontemporaire (en moyenne quatre moisou plus). Botox® agit sur la cause desrides d’expression musculaire. Ce trai-tement réduit ou adoucit les ridesciblées et prévient donc l’accentuationfuture. Le traitement Botox®

Cosmétique est réversible : ceci ras-surera le patient inquiet du résultat etpermettra aussi d’ajuster le dosagepour répondre aux attentes person-nelles de chacun.

LE NEUROMODULATEUR

BOTOX®

20 CAHIER DERMATOLOGIE ESTHÉTIQUE

Le saviez-vous?Il existe sept types distincts deneurotoxines : A, B, C, D, E, F, G.Les neurotoxines de type A et Bsont les deux stéréotypes approu-vés pour leur utilisation médicale.

Le type A est celui le plus utilisémondialement. Au Canada, seulBotox® fabriqué par Allergan estapprouvé pour usage esthétiquedepuis 2001 (premier pays aumonde).

Xéomin®, fabriqué par Merz, estapprouvé pour usage médical etDysport®, distribué par Médicis,attend son approbation par SantéCanada. Ces protéines sont cepen-dant beaucoup utilisées dans lemonde.

EN PRATIQUE : LA RÈGLE DE 3

1. On aime son effet sur les rides, l’air détendu et reposé.

2. On réduit la progression future car Botox® agit sur la cause des rides traitées.

3. On est rassuré par la réversibilitéqui permet d’ajuster le dosagepour bien répondre à vosattentes personnelles (traite-ment sur mesure).

Madeleine Gagnon,M.D., F.R.C.P. (C), C.S.P.Q., Dermatologue

Guy Sylvestre,M.D., F.R.C.P. (C), C.S.P.Q., Dermatologue

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Page 21: cahier dermatologie esthétique

Le médecin doit bien connaître tousles muscles du visage pour réussir untraitement Botox® équilibré et naturel.

INDICATIONS DU BOTOX®

COSMÉTIQUE

Les sites les plus souvent traités sont :

• les rides de la glabelle intersourcil-lières (aussi appelées rides du souciou rides du lion),

• les rides horizontales du front,

• les rides de la patte d’oie favorisantl’ouverture du regard et l’élévationde la portion externe du sourcil,

• les experts adoucissent les ridesautour de la bouche, les rides de lamarionnette (d’amertume), du men-ton (peau d’orange), et les bande-lettes verticales du cou.

CAHIER DERMATOLOGIE ESTHÉTIQUE 21

GLABELLE

FRONT

PATTES D’OIES

BANDES LATÉRALES

BANDES CENTRALES

DÉPRESSEURLATÉRAL DUSOURCIL

RIDES AUTOUR DESLÈVRES, RIDES DE LA MARIONNETTE ET RIDES DU MENTON :À EXÉCUTER SEULEMENT PAR DES EXPERTS

Rides du front avant-après RX Botox

Rides de la patte d’oie avant-après RX Botox

Bandelettes antérieures du cou avant-après Rx Botox

Dépresseur latéral du sourcil : en traitant ce muscle

avec Botox, la portion externe de la paupière supé-

rieure est remontée.

Ouverture du regard avant-après RX Botox

Rides de la glabelle avant-après RX Botox

TOUS CES TRAITEMENTS PEUVENT

ÊTRE AJUSTÉS SUR MESURE SELON

LES ATTENTES DE CHAQUE PATIENT

AVERTISSEMENT : Ces photos sont publiées à titre indicatif afin de fournir de l’information sur la nature

de l’intervention. Elles ne constituent aucunement une garantie de résultat.

Source : Patients traités par les Docteures Gagnon

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Page 22: cahier dermatologie esthétique

UTILISATIONS DU BOTOX® THÉRAPEUTIQUEL’absence d’approbation pour des indications spécifiquesn’empêchera pas son usage « off label » pour traiter lenystagmus, le torticolis, la dystonie spasmodique, laspasticité des membres d’enfants souffrant de paralysiecérébrale leur permettant de marcher et de se laver. Ons’en sert pour diminuer la rigidité musculaire découlantd’un AVC.

Parmi les plus heureuses utilisations du Botox®, citons letraitement de l’hyperhydrose (transpiration excessive), descéphalées et migraines, du bruxisme (grincement desdents), de l’asymétrie faciale de la paralysie de Bell, etmême de fissures anales. On s’en sert aussi pour traiterdes douleurs neurologiques.

QUELLE EST LA DIFFÉRENCE ENTRE BOTOX®

COSMÉTIQUE ET BOTOX® MÉDICAMENT?De par son historique, on comprendra qu’il s’agit dumême médicament partageant la même monographie (lamonographie, c’est la liste complète des indications, desposologies, des effets secondaires du médicament enquestion). Précisons cependant que le Botox® utilisé à

des fins thérapeutique requiert des doses beaucoupplus fortes, souvent pour traiter des conditions sévèreschez des patients (enfants et adultes) ayant un tableaumédical compromis. Botox® pour des traitements esthé-tiques requiert des doses beaucoup plus petites, chezdes adultes en santé.

Santé Canada n’a rapporté aucune complication sérieusepour la santé avec Botox® Cosmétique.

ET DES STATISTIQUES QUI PARLENT : Selon des données canadiennes récentes, 642 828 pro-cédures chirurgicales et non chirurgicales ont été perfor-mées au Canada en 2005, 79 % étaient de nature nonchirurgicales : les interventions les plus populairesétaient les injections de Botox® Cosmétique et lesagents de remplissage (« fillers »). Cette combinaisonest très utilisée. Vous les rencontrerez entre autres sousle nom de SoftLiftMC.

EN CONCLUSIONEntre les mains d’un dermatologue d’expérience, dans unenvironnement médical, Botox® Cosmétique est un médi-cament sécuritaire. Le traitement est d’exécution rapide,non douloureux et d’une discrétion remarquable.

Le but visé est de réduire et d’adoucir les rides sans figerl’expression. Nous recherchons un air reposé, en forme,tout en conservant des mouvements.

L’expérience pratique, l’expertise acquise lors de sémi-naires spécialisés, une connaissance de l’anatomie combi-née à un bon sens esthétique permettent de choisir un trai-tement personnalisé, sur mesure, convenant à la physiono-mie du patient et tout à fait naturel.

22 CAHIER DERMATOLOGIE ESTHÉTIQUE

EN PRATIQUE :Botox® possède un historique de sécurité de plus de30 ans. Botox® est maintenant approuvé pour 21 indica-tions différentes dans plus de 80 pays, dans diversesspécialités dont l’ophtalmologie, la neurologie, la der-matologie, la pédiatrie, l’urologie… Avec plus de 2330articles sur le Botox® publiés dans des revues médi-cales et scientifiques, le Botox® fait partie des médica-ments les plus étudiés du monde.

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Page 23: cahier dermatologie esthétique

LE MYTHE EN VOIE

DE DISPARITION :

LE VISAGE FIGÉ!

Cet article devrait vous avoirconvaincu qu’un traitement Botox®

Cosmétique bien fait donne desrésultats naturels. L’excès, que cesoit de vitesse, de consommationd’alcool ou de Botox®, n’est jamaisune bonne chose. Il est préférablede conduire en respectant lesrègles, de boire raisonnablement etde faire faire son traitement Botox®

par un médecin d’expérience quirespectera vos attentes.

D’ailleurs, vous seriez surpris desavoir combien de personnes dansvotre entourage ont reçu un traite-ment Botox® sans que vous vous enaperceviez! Vous leur avez probable-ment dit qu’ils avaient l’air en forme,détendus et reposés.

LE MYTHE ENCORE ACTIF :

SI ON FAIT DES TRAITE-

MENTS BOTOX® PENDANT

PLUSIEURS ANNÉES,

LE VIEILLIS-SEMENT SERA

PLUS RAPIDE DÈS QU’ON

CESSERA BOTOX®.

FAUX. Nous vous présentons unpatient qui reçoit des traitementsBotox® Cosmétique pour les rideshorizontales du front depuis 1997. Cetexemple vous fera comprendre quec’est l’inverse qui se produit.

Ce même patient, s’il n’avait pas eude RX Botox, aurait continué de creu-ser les rides déjà présentes en 1997et aurait, en 2003, des rides au frontnettement plus prononcées qu’audépart.

Si ce patient cesse ses traitements en2003, il commencera à rider sur unfront définitivement plus jeune. Il fau-dra encore du temps avant qu’il nerejoigne l’état des rides présentes en1997.

C’est donc le contraire du mythe quise passe.

CAHIER DERMATOLOGIE ESTHÉTIQUE 23

1997 : rides du front en mouvement

avant RX Botox. Ces rides sont cau-sées et accentuées par le mouvementconstant du muscle frontal.

1997 : rides du front en mouvement

après traitement Botox. La réductiondu mouvement du muscle frontalhyperactif diminue les rides du front.En agissant sur la cause, Botox pré-vient l’accentuation future de ces rides.

1997 : rides du front au repos avant

RX Botox.

1997 : rides du front au repos dimi-nuées après RX Botox.

Suivi 2003 : rides du front au repos demoins en moins creuses suite à unentretien avec des RX Botox.

2003 : la relaxation du muscle frontalest entretenue par les RX Botox.Prévention de l’accentuation future.

Source : Patients traités par les Docteures Gagnon

AVERTISSEMENT : Ces photos sont publiées à titre indicatif afin de fournir de l’information sur la nature

de l’intervention. Elles ne constituent aucunement une garantie de résultat.

« Entre les mains d’un dermatologue d’expérience,

dans un environnement médical, Botox® Cosmétique est

un médicament sécuritaire. Le traitement est d’exécution

rapide, non douloureux et d’une discrétion remarquable. »

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Page 24: cahier dermatologie esthétique

Plusieurs appareils qui ne sontpoint des lasers font dorénavantpartie de l’arsenal thérapeutique

en dermatologie esthétique. Ces appa-reils sont utilisés seuls ou en combinai-son avec les lasers ou autres procé-dures pour accroître les résultats.

Comme ce texte s’adresse aux méde-cins, aux pharmaciens et au public, ilest difficile de fournir une information àla fois juste, pratique et facile à lire partout le monde. La technologie a beau-coup évolué ces dernières années et lenombre d’appareils sur le marché n’acessé de croître. Nous avons essayéde fournir assez d’explications pourvous aider à comprendre le but dechaque appareil ainsi que leurs limites.

En tant que patient, vous devez réali-ser aussi que c’est seulement en dis-cutant avec votre médecin que vouspourrez prendre les décisions en fonc-tion de vos attentes personnelles.

Il y a deux types de procédures avecces appareils : les procédures noninvasives et les procédures invasivesou semi-invasives.

LES PROCÉDURES

NON INVASIVES

Les procédures non invasives n’entraî-nent pas de bris de l’épiderme (1ère

couche ou assise cellulaire de la peau),ce qui signifie une absence de plaie ensurface de la peau. Ces procédures vontatteindre le derme, site des fibres decollagène et des fibres élastiques res-ponsables de la texture, de la fermeté etl’élasticité de la peau. D’autres appareilsvont atteindre le tissus adipeux « le gras »ou la jonction entre le tissus adipeux etle muscle (appelé le SMAS).

Pour ce type de procédure, les véhi-cules d’énergie utilisés sont soit lesradiofréquences, soit les ultrasons

concentriques ou la cryocongélation(congélation par le froid).

Pour le raffermissement de la peaudu visage et du cou, on y retrouve lesradiofréquences émises par leThermage, approuvé en 2002, (radio-fréquence monopolaire), par l’appareilAccent (radiofréquence bipolaire) oupar l’appareil Ulthera, (ultrasonsconcentriques) traitement dénomméUlthérapie, approuvé par SantéCanada depuis environ un an.L’Ulthera n’est approuvé actuellementque pour le raffermissement du

visage et du cou. Le Thermage etl’Accent sont aussi utilisés pour le raf-fermissement de la peau du ventre,des cuisses et des bras.

Le mécanisme d’action commun desappareils à radiofréquences est l’aug-mentation contrôlée de la tempéra-ture de la peau à divers niveaux decelle-ci en fonction du médium utilisé.Dans le derme où siègent les fibres decollagène, l’augmentation de la tem-pérature entraîne une contraction ducollagène existant suivi d’une produc-tion de nouveau collagène.

LES APPAREILS NON-LASEREN DERMATOLOGIE ESTHÉTIQUE

24 CAHIER DERMATOLOGIE ESTHÉTIQUE

Jacques CharbonneauM.D., F.R.C.P. (C), C.S.P.Q., Dermatologue

AVERTISSEMENT : Ces photos sont publiées à titre indicatif afin de fournir de l’information sur la nature

de l’intervention. Elles ne constituent aucunement une garantie de résultat.

Source : Patients traités par le Docteur Charbonneau

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Page 25: cahier dermatologie esthétique

Les résultats ne seront manifestesque trois à six mois après le traite-ment, où l’on assiste à une améliora-tion de la texture, de l’élasticité et dela fermeté de la peau.

L’appareil Ulthera est un appareilémettant des ultrasons concentriquesà fréquences variables, ce qui permetd’atteindre le derme, là où siège le col-lagène à des niveaux profonds etsuperficiels. Cet appareil va jusqu’àcréer un effet de thermocoagulation(recroquevillement de fibres de colla-gène « comme la pellicule de plas-tique soumise à la chaleur d’un four àmicro-ondes »). Il y a un certain effetpouvant être immédiat et un effet àlong terme 3 – 12 mois, le tout sansaltérer l’épiderme, permettant ainsi leretour aux activités quotidiennes lelendemain du traitement avec cesappareils.

Pour l’effet thermique (de la cha-

leur) sur le tissu adipeux (le gras

sous la peau) le mécanisme d’actiondemeure encore imprécis.

Pour le tissu sous-cutané (les graissessous la peau), notamment pourréduire la cellulite, il y a le Thermageradiofréquence monopolaire, qui nenécessite qu’un seul traitement maisqui est fort coûteux. Il existe égale-ment l’Accent radiofréquence bipo-laire et le VelaShape, ce dernier com-binant le « palper-rouler » avec l’infra-rouge et la radiofréquence bipolaire.Pour l’Accent et le VelaShape, de 8 à12 séances sont généralementrequises et des traitements de main-tien sont de mise par la suite.

La plupart du temps, les radiofré-quences permettent une réduction duvolume et des mensurations pouvantaller de 1 à 3 cm, mais ce n’est pas tou-jours le cas. On observe égalementune diminution de l’aspect capitonnéde la peau cellulitique résultant proba-blement de la rupture des bandelettesfibreuses responsables de l’aspectcapitonné de la peau. La modificationthermique des cellules adipeusesentraîne possiblement un changementmétabolique local des adipocytes (cel-

lules graisseuses), bien que cecidemeure encore hypothétique.

Pour réduire le tissu adipeux, les cous-sins graisseux et les bourrelets, il y al’UltraShape ou le LipoSonix.L’UltraShape est à faible intensitéénergétique et cause une cavitationdu tissu adipeux (aspect « fromageGruyère ») alors que le LipoSonixémet une énergie (« effet brûlure desgraisses ») beaucoup plus puissanteoccasionnant une thermocoagulationadipeuse et une destruction des cel-lules graisseuses. Le LipoSonix a unimpact significatif sur le tissu adipeuxen raison de l’effet thermocoagulant.

EFFETS SECONDAIRESDe façon générale, les procédures noninvasives comportent des effets secon-daires mineurs et des risques faiblesde complications sérieuses. Le patientpeut généralement reprendre ses acti-vités quotidiennes, familiales, socialeset son travail le lendemain du traite-ment. Toutefois, certaines de ces pro-cédures sont douloureuses ou s’ac-compagnent d’un certain inconfort,nécessitant donc l’utilisation d’analgé-siques ou de sédation pour les rendreplus confortables, notamment pour leThermage, le LipoSonix et l’Ulthera.

D’autre part, pour les procéduresciblant le tissus adipeux, souvent desecchymoses (purpura) et une sensibi-lité de la zone traitée surviennent pen-dant une période de 10 à 15 joursaprès le traitement, notamment avecles appareils LipoSonix et Zeltiq.

RÉSULTATSLa plupart du temps, les résultats neseront manifestes et optimauxqu’après une période de trois à sixmois pour toutes ces procédures noninvasives, et même parfois plus.

CAHIER DERMATOLOGIE ESTHÉTIQUE 25

MYTHES ET RÉALITÉS

Les traitements avec ces

appareils sont sans douleur

Faux. En fait, plusieurs procé-dures sont douloureuses et incon-fortables. Elles nécessitent dans

certains cas l’utilisation decrèmes anesthésiantes (Emla,Maxilène) ou la prise d’analgé-

siques avec ou sans sédatifdurant le traitement.

AVERTISSEMENT : Ces photos sont publiées à titre indicatif afin de fournir de l’information sur la nature

de l’intervention. Elles ne constituent aucunement une garantie de résultat.

Source : Patients traités par le Docteur Charbonneau

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Page 26: cahier dermatologie esthétique

LES PROCÉDURES

INVASIVES ET

SEMI-INVASIVES

La procédure invasive, par non laser,est la méthode au plasma. Le plasmaest issu d’un gaz ionisé que l’on vapo-rise sur la peau. On l’utilise pour fairele resurfaçage de la peau pour l’atté-nuation des rides. Cette technologieest très sécuritaire et permet unerécupération spectaculaire en unesemaine, et sans effet secondaire àmoyen et long termes. L’appareil àplasma appelé Rhytec Portrait est éga-lement excellent pour les cernes etpaupières inférieures froissées. Ce

procédé se prête bien aux gens avecla peau mince et aux rides fines.

MÉTHODE SEMI-INVASIVEL’autre procédure que je qualifie desemi-invasive est le IPL (LumièreIntense Pulsée) qui est l’utilisationd’un faisceau lumineux polychroma-tique, c’est-à-dire à plusieurs lon-gueurs d’ondes, contrairement aulaser, qui est monochromatique. Lalumière du IPL est aussi non cohé-rente (multidirectionnelle), contrai-rement au laser, qui est unidirec-tionnel. Le faisceau lumineuxdéployé par le IPL a une puissancemoindrement spécifique mais pluspolyvalente.

Le photorajeunissement par la

Lumière Intense Pulsée (IPL) est uneméthode semi-invasive car assez sou-vent elle occasionne la formation decroûtes superficielles, d’où la néces-sité de quelques jours de récupéra-tion. Le faisceau lumineux étant poly-chromatique (plusieurs longueursd’ondes), il a donc un effet sur plu-sieurs chromophores de la peau (leschromophores de la peau sont les

cibles de captation de l’énergie lumi-neuse tels le rouge, le bleu, le brun etl’eau des cellules).

Le IPL sert à réduire la dyschromieactinique (peau abimée et tachée suiteà des expositions solaires fréquentes),les lentigo solaire (taches brunes), larosacée érythro-couperosique (rou-geurs, capillaires dilatés), le mélasma(masque de grossesse) et l’hyperpig-mentation post-inflammatoire (tachesbrunes suite à une irritation de la peauou suite, par exemple, à des lésionsd’acné qui ont été grattées). Il permetégalement une diminution des poresélargis et une amélioration de la tex-ture de la peau. Quelques séances deIPL sont généralement requises (3 à 5)pour améliorer la qualité de la peau defaçon satisfaisante. Certaines techno-logies combinent IPL et radiofré-quence, notamment l’appareil Elos,permettant d’avoir à la fois l’effet IPLpour éclaircir le teint et l’effet raffer-missement pour améliorer la fermetéde la peau. Ce procédé nécessiteraaussi des traitements de maintien de 1à 2 fois par année.

La thérapie photodynamique (PDT)

consiste à l’application d’acide amino-levulinique (Levulan) ou méthyl levuli-nate (Metvix) une heure avant le IPL,lequel activera ces médicaments.Cette méthode permet d’augmenterjusqu’à trois fois l’effet d’un IPL, avectoutefois des inconvénients et descoûts supplémentaires. Cetteméthode est aussi utilisée pour traiterl’acné et les kératoses actiniques(lésions précancéreuses de la peau).

En conclusion, tous ces appareils sontd’une grande utilité en dermatologieesthétique. Il peuvent être utilisésseuls en monothérapie ou en combi-naison avec les lasers, ce qui peutamener des résultats des plus intéres-sants, ceci dans un cadre sécuritaireet peu ou non invasif.

26 CAHIER DERMATOLOGIE ESTHÉTIQUE

MYTHES ET RÉALITÉS

Les effets sont permanents

Faux. Aucune procédure n’offred’effets permanents. Certainespourront être répétées à inter-

valles de deux ou trois ans, tandisque d’autres pourront nécessiterun maintien annuel ou biannuel.

MYTHES ET RÉALITÉS

Y a-t-il un effet rebond

(devenir pire avec le temps)?

Pas du tout. Mais des traite-ments de maintien sont suggérés

avec certains appareils. Dansd’autres cas, le même traitement

pourra être répété deux à troisans plus tard.

AVERTISSEMENT : Ces photos sont publiées à titre indicatif afin de fournir de l’information sur la nature

de l’intervention. Elles ne constituent aucunement une garantie de résultat.

Source : Compagnie ULTHERA

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Page 28: cahier dermatologie esthétique

28 CAHIER DERMATOLOGIE ESTHÉTIQUE

PRINCIPES GÉNÉRAUXAristote, philosophe antique, a un jourécrit « Un beau visage est un avantagepréférable à toutes les lettres derecommandation ».

Selon notre génétique et notre modede vie, certains changements liés auvieillissement peuvent parfois, dès ledébut de la trentaine, modifier notrevisage et transmettre à nos interlocu-teurs une fausse impression de fatigueou de mécontentement plutôt que derefléter notre énergie intérieure. Il estmaintenant possible, grâce à la méde-cine esthétique, de conserver ou deretrouver un visage ayant l’air reposé,détendu et plus jeune.

Avec le vieillissement, la peau perd safermeté de façon progressive parceque le collagène, principale protéine destructure de la peau, diminue et semodifie. La peau perd aussi son élasti-

cité et son hydratation parce que la pro-duction d’acide hyaluronique diminue.

Parallèlement au vieillissementcutané, les structures sous cutanéesse modifient : le gras sous-cutanédiminue et les structures osseusessous-jacentes involuent. Ces change-ments font en sorte que la peau n’estplus supportée et ne résiste plus auxforces gravitationnelles : le visagesubit une déflation et une descenteaccentuant les rides et les creux.

Les injections de substances de com-blement permettent aux dermato-logues spécialisés non seulement deremplacer les pertes de volume der-miques responsables des rides maisaussi la perte de volume des struc-tures sous cutanées, permettant unvéritable rajeunissement du visagesans recours à la chirurgie.

HISTORIQUE Au début des années 80, seul le colla-gène bovin était approuvé comme subs-tance de comblement. Les injections decollagène devaient être intradermiques,

Andrée Mathieu-Serra, M.D., F.R.C.P. (C), C.S.P.Q., Dermatologue

Suzanne Gagnon, M.D., F.R.C.P. (C), C.S.P.Q., Dermatologue

Alain Dansereau, M.D., F.R.C.P. (C), C.S.P.Q., Dermatologue

LES SUBSTANCES DE COMBLEMENTINJECTABLES

SITES D’INJECTION ACIDE HYALURONIQUE HYDROXYAPATIERADIESSE

ACIDE L-POLYLACTIQUESCULPTA

Rides superficielles x

Définition des lèvres x

Augmentation des lèvres x

Nez : forme et contours x x

Menton x x x

Joues x x x

Contours du visage x x x

Comissures x x x

Cernes sous les yeux x x

Forme des sourcils x

Tempes x x

Lobes d’oreilles x

Cicatrices x x x

Mains x x x

TABLEAU 1

Avec les années, notre visage se creuse, onperd du volume et finalement on présente un

visage qui est interprété par les autres commeétant triste alors qu'en dedans on se sent bien,

alors qu'en dedans on a on a acquis unesereine sagesse. La restauration des volumes

perdus avec les matériaux de remplissageaide à mieux équilibrer notre message visuel

et notre bien être intérieur.

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Page 29: cahier dermatologie esthétique

donc très superficielles, de sorte queseules les rides de surface s’amélio-raient. Et pour maintenir les résultats, lesinjections devaient être répétées auxquatre mois. En 1996, l’acide hyaluro-nique (AH) a été approuvée commesubstance injectable et a graduellementsupplanté le collagène parce que d’ori-gine naturelle plutôt qu’animale, et du faitde sa longévité généralement supé-rieure. D’autres substances injectablesont été par la suite approuvées et sonttoujours utilisées comme l’Artecoll,constitué de collagène bovin et de micro-sphères de polymethylmethacrylate nonbiorésorbables, le Radiesse, constitué demicrosphères résorbables d’hydroxyapa-tite de calcium et le Sculptra, suspensiond’acide L-polylactique.

La vraie révolution en matière de subs-tances de comblement n’est cepen-dant pas tant liée au type de substanceutilisée qu’à une meilleure compréhen-sion de l’anatomie du vieillissementfacial et au développement d’une meil-leure expertise dans les techniquesd’injections avancées chez les méde-cins spécialistes en esthétique.

PRINCIPES DE TRAITEMENT

AVEC LES SUBSTANCES DE

COMBLEMENTLe médecin spécialiste identifie avec lepatient, souvent en comparant avec unephoto de ce dernier prise avant que lessignes de vieillissement ne soient per-ceptibles, les zones à améliorer, les sitesd’injections possibles (tableau 1), lesrésultats réalistes selon la quantité deproduit ou la cédule proposée des traite-ments. La substance injectable choisieest bien expliquée au patient en ce quiconcerne les effets secondaires et lescomplications potentielles (tableau 2).Les alternatives sont également discu-tées afin que le patient puisse prendreune décision éclairée.

LES SUBSTANCES INJECTA-

BLES LES PLUS CONNUES

(NON PERMANENTES)

Acide Hyaluronique (Restylane-Perlane, Juvéderm-Voluma,Esthélis, Fortélis, Teosyal)

L’acide hyaluronique AH est la subs-tance de comblement la plus large-ment utilisée parce que de sourcenaturelle, elle est très sécuritaire ettrès versatile. Elle s’injecte tant en pro-fondeur qu’intra dermique et à toutesles régions du visage ou du corps,

offrant une durée de correction généra-lement satisfaisante. L’AH est un poly-saccharide dont la composition est iden-tique chez toutes espèces. Les protéo-glycans contenus dans l’AH permettentde lier des molécules d’eau pour plu-

sieurs fois son propre poids. C’est cequi donne du volume aux tissus.

La famille des acides hyaluroniques estparticulièrement sécuritaire, non seule-ment de par sa composition, mais aussiparce que c’est le seul produit de rem-plissage pour lequel nous avons unenzyme permettant de faire des correc-tions si jamais il y avait un résultat insa-tisfaisant. De plus, depuis environ unan, les produits Juvéderm et Restylane-Perlane contiennent de la lidocaine, unagent anesthésiant, ce qui rend lesinjections encore plus confortables.

Hydroxyapatite de calcium(Radiesse)

Le Radiesse consiste en une suspen-sion de microsphères d’hydroxyapatite

dans un gel inerte contenant du carboxy-méthylcellulose et de la glycérine.L’hydroxyapatite, constituant minéralnaturellement présent dans les os, estaussi utilisé de façon sécuritaire depuisplusieurs années en reconstructionfaciale et dentaire. Après injection hypo-dermique de Radiesse, le gel se résorbeassez rapidement mais les particulesd’hydroxyapatite stimulent la productionde collagène jusqu’à leur dissolutioncomplète en 12 à 18 mois. Moins volu-mateur mais plus structurant que l’AH,le Radiesse ne s’injecte ni dans leslèvres, ni au front, ni pour les rides fines.Il donne cependant de très bons résul-tats particulièrement au menton et auxcontours du visage, et la correction per-siste souvent de douze à dix huit mois.

Acide L-polylactique (Sculptra)

L’acide L-polylactique est un polymèrede synthèse biocompatible biorésorba-ble de la famille des acides de fruits. Ilest utilisé depuis plusieurs années sousforme de sutures biorésorbables. Le

EFFETS SECONDAIRES POSSIBLES (100 % RÉVERSIBLES)

Enflure (quelques heures à quelques jours)Rougeurs (quelques heures)Sensibilité au toucher (moins d’une semaine) Ecchymoses (7 à 14 jours)

EFFETS SECONDAIRES RARES (100 % RÉVERSIBLES)

Déclanchement d’une récidive d’herpès Folliculites acnéiformesInflammation non spécifique

COMPLICATIONS (TRÈS RARES)

GranulomesNécrose Micro nodules palpables mais non visibles (Sculptra)

LE REMPLISSAGE DES LÈVRES DONNE DES RÉSULTATS À LA PARIS HILTON OU EN BEC DE CANARD :

FAUX, et un peu vrai! Tout dépend du talent et du sens équilibré des proportions dumédecin injecteur. Le choix du bon produit à injecter entre également en ligne decompte. Souvent, par ailleurs, le patient confond « revolumiser les lèvres » et « redé-finir un contour de lèvres flou qui laisse couler le rouge à lèvres ». Les injections deremplissage des lèvres causent tout de même plus d’enflure qu’aux autres sites duvisage et nous avisons toujours nos patients en ce sens. Une bonne planification parrapport à leurs activités sociales et leurs obligations de travail permettra au patient devivre une meilleure expérience.

TABLEAU 2

CAHIER DERMATOLOGIE ESTHÉTIQUE 29

Source : Docteures Gagnon

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Sculptra consiste en une suspensionde particules d’acide L-polylactiquedans de l’eau qui s’injecte dans l’es-pace sous cutané à intervalles de qua-tre à huit semaines, pour trois à quatreséances, selon le besoin.Contrairement aux autres substancesde comblement, il ne donne aucunvolume immédiat mais stimule dansles tissus une réaction à cellulesgéantes de type corps étrangers,laquelle stimule la production du colla-gène naturel durant plusieurs mois. Lerésultat est donc très progressif et delongue durée et se maintient facile-ment deux ans : une séance de rappelpeut être effectuée après ce temps.

Plasma riche en plaquettes

Il ne s’agit pas d’une substance de com-blement mais son utilisation clinique sepopularise dans le domaine de la méde-cine esthétique. L’injection de plasma

riche en plaquettes consiste en l’utilisa-tion de nos propres plaquettes pour acti-ver les mécanismes naturels de répara-tion des tissus dans le but de maintenirune bonne vitalité de la peau et de pré-venir son vieillissement. Il s’agit doncd’injections autologues dans la peau deplasma riche en plaquettes qui vont ylibérer des facteurs de croissance tissu-laire (plus de 60 facteurs de croissanceont été identifiés provenant des pla-quettes activées). Suite à ces injections,il y a prolifération cellulaire, synthèseaccrue de collagène et d’élastine etamélioration clinique de la peau.

LE PRODUIT DE REMPLISSAGE

LE PLUS CONNU CONSIDÉRÉ

PERMANENT

Polymethylmethacrylate (PMMA)Artecoll/Artefill

Il s’agit de microsphères de PMMAdans une suspension de collagènebovin, donc il faudra faire un test d’aller-gie avant de procéder. Suite à l’injection

d’Artefill, le collagène est résorbé parl’organisme et les microsphères PMMArestent dans notre peau. Notre peauréagit donc au niveau du derme en sti-mulant nos cellules à produire du colla-gène pour enrober et isoler ces sphèrespersistantes. C’est ce mécanisme quicrée le volume et la correction desrides. Comme il doit être injecté plusprofondément, ce produit n’est pasrecommandé pour injection dans leslèvres ni pour les rides plus superfi-cielles. On l’utilise donc surtout pourrestaurer les volumes du visage et pourréduire les rides nasolabiales et lesrides dites de la « marionnette ».

Après l’injection, on note une enflurequi dure 24 à 48 heures et de la rou-geur pour deux à cinq jours.L’expérience du médecin injecteur estprimordiale avec ce produit car si lesrésultats ne sont pas satisfaisants, ilsseront permanents ou de très longuedurée. On peut aussi avoir une réac-tion de rejet à un corps étranger sousforme de nodule (bosse) qui peut

LES PRODUITS DE REMPLISSAGEPERMANENTS SONT MEILLEURS CAR ON N’A PAS À FAIRE DETRAITEMENTS D’ENTRETIEN : FAUX. Le vieillissement étant un pro-cessus continu, il est préférabled’ajuster les traitements selon votreévolution personnelle dans le but d’ob-tenir un effet plus naturel. De plus, il ya plus de risques de réactions derejets et d’effets secondaires avec lesproduits de remplissage permanents.Pour maintenir les effets désirés avecles injectables non permanents, il fautfaire des traitements d’entretien.Après tout, on entretient bien notremaison, nos dents, notre voiture...alors pourquoi pas notre visage?

Les mains : en redonnant du volume, on réduitla visibilité accrue des veines et des tendons.Ce traitement doit souvent être combiné à unrajeunissement cutané avec IPL ou laser.

30 CAHIER DERMATOLOGIE ESTHÉTIQUE

Source : Derm Surgery 2008 pages 1027-1028

Source : Docteure Andrée Mathieu-Serra

AVERTISSEMENT : Ces photos sont publiées à titre indicatif afin de fournir de l’information sur la nature de l’intervention.

Elles ne constituent aucunement une garantie de résultat.

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apparaître même des années suivantl’injection. Artefill, une améliorationpar rapport à son prédécesseurArtecoll, causerait moins souvent cetype de réaction. Si elle survenait, onpourrait la traiter avec des injectionsde cortisone. Sinon, il faut considérerl’excision chirurgicale du nodule.

À cause de ces risques et avec l’appari-tion sur le marché de produits de rem-plissage plus sécuritaires et pouvantdurer de 6 à 24 mois, les médecins pré-fèrent souvent sélectionner les pro-duits mentionnés précédemment.

Réactions temporaires :

• Enflure environ 12 à 48 heures

• Rougeur environ 2 à 5 jours

2,1 % de réactions modérées à

sévères tel :

• Granulomes (nodules ou bosses) àcorps étranger pouvant apparaîtredes années après l’injection

• Enflure ou rougeur persistante

• Irrégularité de la surface cutanée(l’expérience de l’injecteur est d’im-portance primordiale pour l’injectionde ce produit)

CONCLUSIONL’apparition de nombreux produits deremplissage, surtout depuis 1996, aoffert aux médecins une plus grandeversatilité de traitements. On peutredéfinir un contour de lèvres ou enrestaurer le volume de façon plusnaturelle, on peut traiter des finesrides et des rides plus profondes etmême étager des produits semblablespour obtenir des résultats plus natu-rels. Nous n’avons plus à faire deuxtests d’allergie comme pour le colla-gène, et c’est maintenant l’acide hya-luronique qui a pris sa place comme« étalon-or » des produits injectablesde remplissage avec une durabilitéaccrue pour le plus grand plaisir despatients.

Le calcium hydroxylapatite (Radiesse)et le Poly-L-Lactic Acid (Sculptra) vien-nent s’ajouter comme produits deremplissage de plus longue durée..

Nous désirons souligner ce qui repré-sente l’avancement majeur dans lerajeunissement facial par les maté-riaux de remplissage : une vision du

visage en trois dimensions. Lespertes de volume qui s’accentuent aufil des ans donnent au visage un air

triste qui ne reflète pas notre séré-nité. C’est en redonnant une courbeaux joues aplaties, en diminuant lesbajoues, en réduisant les ombragesqu’on redonne au patient ce visagequi s’harmonise avec sa vitalitéinterne. C’est ce qui fait que lepatient s’exclame WOW quand on luiprésente le miroir à la fin du traite-ment.

Il est donc maintenant possible derajeunir le visage de façon précise etsécuritaire grâce à ces produits deremplissage plus raffinés et à cettenouvelle vision en trois dimensionsdes formes du visage.

PLUS ON FAIT DE TRAITEMENTS,PLUS ON VA VIEILLIR RAPIDEMENTLORSQU’ON VA CESSER :

FAUX. C’est le plutôt le contraire qui seproduit, car les produits de remplis-sage utilisés par la majorité des derma-tologues stimulent la synthèse de notrecollagène naturel (acide hyaluroniqueinclus).

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