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CENTRE REGIONAL D’OBSERVATION DU COMMERCE DE L’INDUSTRIE ET DES SERVICES LES SOCIÉTÉS DE SERVICES INFORMATIQUES, UN ATOUT DE POIDS POUR L'ILE-DE-FRANCE LES CAHIERS DU CROCIS N°34 - avril 2010

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    avril 2010

    Les socits de services informatiques, un atout de poids pour lIle-de-France

  • 2

    Sommaire 1. La structure du secteur en Ile-de-France..............................................4 1.1. Les tablissements .......................................................................4

    1.1.1. Le poids considrable de lIle-de-France ......................................4 1.1.2. Plus de la moiti des tablissements dans le conseil ........................5 1.1.3. Des tablissements concentrs Paris et dans les Hauts-de-Seine........6 1.1.4. Forte progression pour lentretien-rparation et le conseil ................8 1.1.5. Une trs forte majorit de petits tablissements .......................... 10 1.1.6. Les crations et fermetures.................................................... 12 1.1.7. Avant la crise, des lments financiers positifs ............................ 13

    2. Les effectifs ................................................................................ 15 2.1. Le conseil en tte ...................................................................... 15 2.2. Des effectifs particulirement levs dans les Hauts-de-Seine .............. 17 3. Les services informatiques : un march fortement impact par la crise ..... 19 3.1. Avant la crise, un march dynamique ............................................. 19

    3.1.1. Des entreprises franciliennes trs prsentes ................................ 19 3.1.2. Des frontires qui tendent seffacer entre les acteurs.................. 19 3.1.3. Un secteur soumis aux alas conjoncturels.................................. 21 3.1.4. Une pression sur les prix qui saccentue ..................................... 21 3.1.5. Un processus dindustrialisation en bout de course ? ...................... 22

    3.2. Limpact de la crise : vers une nouvelle restructuration du secteur ?...... 23 3.2.1. Un march en baisse aprs quatre annes de croissance ................. 23 3.2.2. Des secteurs particulirement touchs ...................................... 24 3.2.3. Lemploi informatique ptit de la crise ...................................... 25

    3.3. Aprs la crise, quelles perspectives ? .............................................. 26 3.3.1. Les SSII adaptent leur organisation ........................................... 26 3.3.2. Des perspectives favorables dans certains secteurs........................ 26 3.3.3. Le cloud computing, une nouvelle donne ? .................................. 27 3.3.4. Vers une nouvelle vague de concentration ? ................................ 28

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    Le secteur des services informatiques et logiciels a vu sa taille multiplie par cinq en vingt ans sur le territoire franais. Cest lui qui cre chaque anne le plus grand nombre demplois de cadres, et les crations dentreprises y sont nombreuses. Mais aujourdhui ce secteur, dont lactivit est fortement lie aux investissements des entreprises, doit faire face une crise historique violente. Quelle place la rgion-capitale occupe-t-elle dans cette industrie stratgique ? Quelles sont les volutions rcentes du secteur ? Aprs un tour dhorizon des chiffres-cls des services informatiques en Ile-de-France, cette tude abordera limpact de la crise et la faon dont les SSII1 font face ce contexte conomique trs dgrad.

    Prcisions mthodologiques

    Le primtre de ltude : les codes NAF du secteur Quatre activits sont analyses dans cette tude, correspondant aux codes NAF suivants (nomenclature 2003) : 721Z - Conseil en systmes informatiques : - les activits d'tude et de conseil en matire de systmes ou de configurations

    informatiques, tant en ce qui concerne les matriels que les logiciels. 722A - Edition de logiciels (non personnaliss) : - les services de dveloppement, production, fourniture et documentation de

    logiciels standards (progiciels, utilitaires d'application, etc.), ainsi que leur dition.

    722C - Autres activits de ralisation de logiciels : - l'analyse, la conception et la programmation de systmes prts l'emploi: - analyse des besoins et des problmes des utilisateurs, propositions quant la

    solution la mieux adapte - dveloppement, production, fourniture et documentation de logiciels " la

    demande" raliss d'aprs les instructions des utilisateurs - rdaction de programmes d'aprs les directives des utilisateurs - conception de pages web. 723Z - Traitement de donnes : - le traitement des donnes fournies par le client, sans tude de logiciel - les travaux spcialiss de saisie de donnes ou de conversion de fichiers - la numrisation de documents 725Z - Entretien et rparation de machines de bureau et de matriel informatique : - l'entretien, la maintenance et la rparation de machines de bureau, de

    machines comptables, d'ordinateurs et de matriel informatique priphrique Lorsque le terme services informatiques sera employ dans cette tude, il dsignera lensemble de ces 5 activits. Pour une plus grande facilit de lecture, nous avons regroup les activits ddition et de ralisation de logiciels des codes 722A et 722C sous la rubrique Edition de logiciels , qui additionne les deux activits.

    1 SSII : Socit de Service et dIngnierie Informatique

  • 4

    1. La structure du secteur en Ile-de-France

    1.1. Les tablissements 1.1.1. Le poids considrable de lIle-de-France Avec 28 200 tablissements en 2009, lIle-de-France reprsente plus de 40 % des services informatiques franais en nombre dtablissements, et plus de la moiti pour la seule activit de conseil.

    Secteur Nombre dtablissements

    Part de l'Ile-de-France dans le total des tablissements

    franais

    Conseil en systmes informatiques 14 566 51 % Edition de logiciels 10 588 39 % Traitement de donnes 1825 35 % Entretien et rparation de machines de bureau et de matriel informatique

    1224 18 %

    Total Services informatiques 28 203 43 % Total Services aux entreprises 216 758 34 % Source : INSEE, Sirne, au 1er janvier 2009

    Sur les 50 premires entreprises franaises du secteur, 42 ont leur sige social en Ile-de-France, dont la moiti dans les Hauts-de-Seine2.

    2 Source : DIANE, classement par chiffre daffaires 2008

  • 5

    1.1.2. Plus de la moiti des tablissements dans le conseil

    Rpartition par activit des tablissements franciliens en 2009

    14 566

    10 588

    1 8251 224

    Conseil en systmesinformatiques

    Ralisation de logiciels Traitement de donnes Entretien et rparation demachines de bureau et de

    matriel informatiqueINSEE, Sirene, au 1er janvier 2009

    Ce sont les tablissements de conseil informatique qui sont les plus nombreux en Ile-de-France, reprsentant 52 % des services informatiques franciliens. Ldition de logiciels constitue 38 % du total, alors que le traitement de donnes et lentretien du matriel ne reprsentent respectivement que 6 et 4 % des tablissements du secteur.

  • 6

    1.1.3. Des tablissements concentrs Paris et dans les Hauts-de-Seine

    Conseil en systmes informatiques : rpartition des tablissements par dpartement

    Paris40%

    Hauts-de-Seine18%

    Yvelines11%

    Val-de-Marne8%

    Essonne7%

    Seine-Saint-Denis6%

    Val d'Oise5%

    Seine-et-Marne5%

    INSEE, Sirene, au 1er janvier 2009

    Edition de logiciels : rpartition des tablissements par dpartement

    Paris43%

    Hauts-de-Seine22%

    Yvelines8%

    Val-de-Marne8%

    Essonne6%

    Seine-Saint-Denis5%

    Seine-et-Marne4%

    Val d'Oise4%

    INSEE, Sirene, au 1er janvier 2009

  • 7

    Traitement de donnes : rpartion des tablissements par dpartement

    Paris54%

    Hauts-de-Seine16%

    Yvelines6%

    Val-de-Marne6%

    Seine-Saint-Denis5%

    Seine-et-Marne5%

    Val d'Oise3%

    Essonne5%

    INSEE, Sirene, au 1er janvier 2009

    Entretien et rparation : rpartition des tablissements par dpartement

    Paris20%

    Hauts-de-Seine13%

    Seine-et-Marne13%

    Essonne13%

    Val-de-Marne12%

    Seine-Saint-Denis10%

    Val d'Oise10%

    Yvelines9%

    INSEE, Sirene, au 1er janvier 2009

  • 8

    Les tablissements de services informatiques sont principalement concentrs Paris et dans les Hauts-de-Seine. La capitale compte en particulier un grand nombre dtablissements dans le domaine du traitement de donnes (53 % des tablissements de la rgion), de ldition de logiciels (43 %), et du conseil en informatique (39 %). Ldition de logiciels est trs fortement concentre sur deux dpartements : Paris et les Hauts-de-Seine, qui reprsentent prs des deux tiers des tablissements franciliens ddition de logiciels. En ce qui concerne lentretien-rparation, les tablissements sont plus galement rpartis entre les dpartements de la rgion.

    1.1.4. Forte progression pour lentretien-rparation et le conseil

    Evolution par activit du nombre d'tablissements franciliens de 2001 2009base 100 en 2001

    166

    137

    94

    177

    100

    50

    70

    90

    110

    130

    150

    170

    190

    2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009

    INSEE, Sirene, au 1er janvier 2009

    ConseilEdition de logiciels

    Entretien et rparation

    Traitement de donnes

    Entre 2001 et 2009, le nombre dtablissements dans les services informatiques a augment de 48 %, soit 13 points de plus que dans lensemble des services aux entreprises. Deux activits se sont particulirement dveloppes : lentretien-rparation, qui a vu son nombre dtablissements augmenter de 77 %, et le conseil informatique (66 %). La loi Borloo de 2005 sur les services aux particuliers, instaurant diverses incitations fiscales et sociales, a favoris la cration dentreprises dans le domaine de lassistance informatique au domicile des particuliers, ce qui explique en partie la hausse de ces activits. Les tablissements ddition de logiciels ont galement progress, mais dans une moindre mesure : + 37 %. Seuls les tablissements de traitement des donnes ont connu une baisse (-6 %).

  • 9

    Evolution du nombre d'tablissements par commune entre 2001 et 2009.

    Source : INSEE (fichier Sirne 2001 et 2009).

    Le conseil a particulirement progress dans le Val-de-Marne (+ 76 % entre 2001 et 2009), en Seine-Saint-Denis et en Essonne (+ 66 et + 65 %). Ldition de logiciels a connu une forte croissance du nombre dtablissements dans le Val de Marne, le Val dOise, et la Seine-Saint-Denis (+ 67 %, + 55 %, + 48 %). Le nombre dtablissements de traitement de donnes a baiss dans tous les dpartements, mais plus particulirement en Seine-Saint-Denis et dans le Val-de-Marne (- 29 %). Lentretien-rparation a fortement progress, particulirement en Seine-Saint-Denis et en Essonne (+ 105 % et + 89 %). Seule Paris na connu quune faible progression (+ 16 %).

    Dtail par secteur :

    2001 2009 EVOLUTION

    2009/2001

    Conseil en systmes informatiques

    8 749 14 566 66 %

    Ralisation de logiciels 7 706 10 588 37 % Traitement de donnes 1 932 1 825 -6 % Entretien et rparation de machines de bureau

    et de matriel informatique

    690 1 224 77 %

    Total 19 077 28 203 48 %

  • 10

    1.1.5. Une trs forte majorit de petits tablissements

    Services informatiques : nombre d'tablissements par tranche d'effectif en 2009

    60%

    21%

    3% 2%1% 1%

    0 salari 1 9 10 19 20 49 50 99 100 499

    Source : INSEE, Sirene, au 1er janvier 2009

    Les tablissements du secteur des services informatiques dIle-de-France sont en trs grande majorit de petite taille : 80 % des tablissements ont moins de 10 salaris. Leur part est nanmoins plus faible dans les services informatiques que dans lensemble des services aux entreprises. En effet, le secteur a connu une phase de consolidation aprs la forte crise qui la touch en 2002-2003. La part des tablissements de moins de 10 salaris a baiss de 7 points entre 2001 et 2009 (de 88 81 %) alors quelle est reste stable dans lensemble des services aux entreprises (94 %).

  • 11

    Nombre d'tablissements par tranche d'effectif en 2009

    0 1000 2000 3000 4000 5000 6000 7000 8000 9000 10000

    Plus de 500

    100 499

    50 99

    20 49

    10 19

    1 9

    0 salari

    Entretien et rparation de machines debureau et de matriel informatique

    Traitement de donnes

    Ralisation de logiciels

    Conseil en systmes informatiques

    INSEE, Sirene, 1er janvier 2009

    Dans le conseil, ldition de logiciels, et lentretien-rparation, plus de 90 % des tablissements ont moins de 10 salaris, 85 % dans le traitement de donnes. Les entreprises sans salari sont les plus nombreuses : elles reprsentent de 58 % du total pour le traitement des donnes, 70 % du total pour le conseil. En effet en raison du sous-emploi des seniors dans la branche, des consultants expriments, au chmage ou en retraite, crent leur propre emploi ou se procurent un complment de revenu avec lactivit de consultant indpendant ; ce phnomne devrait encore saccentuer avec la mise en place du statut dauto-entrepreneur dbut 2009.

  • 12

    1.1.6. Les crations et fermetures Crations :

    Ile-de-France France Part Ile-de-France/ France

    Conseil informatique 2058 3757 55 %

    Edition de logiciels 1309 3541 37 %

    Traitement de donnes 178 450 40 %

    Entretien et rparation 129 1002 13 %

    Total 3674 8750 42 % Source : Coface, 2008

    Le secteur informatique francilien fait preuve dun grand dynamisme dmographique : en Ile-de-France, en 2008, 3674 entreprises ont t cres, ce qui reprsente 42 % des crations franaises de lanne dans les services informatiques. Plus dune socit franaise de conseil informatique sur deux cre en 2008 la t en Ile-de-France. Fermetures3 : Fermetures Ile-de-France France Part

    Conseil informatique 1039 2040 51 %

    Edition de logiciels 541 2557 21 %

    Traitement de donnes 139 323 43 %

    Entretien et rparation 119 755 16 %

    Total 1838 5675 32 % Source : Coface, 2008

    Ile de France, 2008 Nombre

    d'tablissements Fermetures Taux de

    fermeture Conseil informatique 13789 1039 8 %

    Edition de logiciels 9750 541 6 %

    Traitement de donnes 1786 139 8 %

    Entretien et rparation 1229 119 10 %

    Total 26554 1838 7 %

    3 Total fermetures = dfaillances + cessations dactivit

  • 13

    Le taux de fermeture tait en 2008 de 7 % pour les services informatiques franciliens. Ce taux est un peu plus lev que le taux de fermeture observ dans lensemble des secteurs en Ile-de-France (5,4 %). Il est particulirement lev dans le domaine de lentretien-rparation (10 %), sans doute en raison de la fermeture de structures cres la faveur de la loi Borloo sur les services domicile et qui nont pas atteint un niveau dactivit suffisant pour assurer leur viabilit conomique. Mais globalement pour lensemble des services informatiques franciliens, les crations dentreprises sont plus leves que les fermetures, et cet accroissement dmographique tmoigne de la vitalit du secteur. Il conviendra dobserver attentivement les chiffres de lanne 2009, o on pourra observer les premiers effets de la crise conomique. Mais le risque de dfaillance est surtout accru pour 2010, et 2011. En effet, la diffrence de la crise post-11 septembre 2001, qui avait t brutale, les effets de la crise actuelle se sont faits sentir plus progressivement. 1.1.7. Avant la crise, des lments financiers positifs Les principaux ratios financiers des entreprises franciliennes recenses sous les codes NAF 721Z, 722A, 722C, 723Z et 725Z (NAF 2003) ont t recherchs dans la base de donnes DIANE et portent sur 9135 entreprises dIle-de-France sur la base des rsultats de l'anne 2008. Mdiane Chiffre d'affaires kEUR 2008 169 Bnfice ou perte kEUR 2008 13

    Valeur ajoute kEUR 2008 105

    Total de l'actif : net kEUR 2008 138

    Solvabilit court terme Liquidit rduite (X) 2008 1,9

    Charges fixes Charges/VA 2008 136,9

    Salaires+charges sociales/VA 2008 73

    Equilibre financier Fonds de roulement. net global kEUR 2008 45

    ratio FDR/Bilan 2008 39,4

    Trsorerie nette kEUR 2008 38

    Trsorerie Nette/Bilan 2008 31,9

    Rentabilit Excdent brut d'exploitation kEUR 2008 19

    Rsultat courant avant impts kEUR 2008 14

    Endettement Dettes totales/Capitaux propres 2008 6,8

    Dette Court Terme/Capitaux propres 2008 6,3

  • 14

    Le chiffre daffaires et le total de lactif montre que dans lensemble les SSII ont un niveau dactivit satisfaisant. Les entreprises sont solvables court terme, comme lindique le ratio de liquidit rduite lev.

    Le fonds de roulement est positif : les emplois durables sont donc intgralement financs par des ressources stables. Les entreprises possdent des ressources immdiates importantes, ce que confirme le ratio de liquidit rduite et la trsorerie nette dont la valeur mdiane est de 38 k.

    Les salaires et charges sociales reprsentent 73 % de la valeur ajoute, ce qui montre limportance de la masse salariale pour les SSII.

    Les SSII connaissent un faible endettement : la totalit des dettes reprsentent 6,8 % des capitaux propres.

    Les entreprises de services informatiques sont dans lensemble rentables, la valeur mdiane du rsultat courant avant impt tant de 14 k.

    Tous ces indicateurs tmoignent de la bonne sant financire du secteur, avant la crise.

  • 15

    2. Les effectifs

    2.1. Le conseil en tte

    Rpartition par activit des effectifs des services informatiques

    Edition de logiciels 37%

    Traitement de donnes12%

    Conseil en informatique47%

    Entretien et rparation 4%

    Source : Ple Emploi, au 1er janvier 2009Etablissements de 1 salari et plus

    En 2009, 185 000 salaris travaillaient dans les services informatiques en Ile-de-France. Le conseil en informatique concentre lui seul un peu moins de la moiti des effectifs franciliens des services informatiques (47 %), devant ldition de logiciels (37 %) et le traitement de donnes. Le traitement de donnes en regroupe 12 % et lentretien-rparation seulement 4 %.

  • 16

    Evolution compare des effectifs selon les activits, de 2001 2009 (base 100 en 2001)

    129

    106

    100

    50

    60

    70

    80

    90

    100

    110

    120

    130

    140

    2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008

    Conseil

    Traitement de donnes

    Edition de logiciels

    Entretien et rparation

    Source : Ple Emploi, au 1er janvier 2009Etablissements de 1 salari et plus

    94

    91

    Entre 2001 et 2009, les effectifs du secteur ont augment de 8 %, soit une hausse beaucoup moins importante que celle du nombre dtablissements (48 %). En effet les entreprises nouvellement cres sont de petites structures, qui font baisser leffectif moyen du secteur. Ce sont les effectifs du conseil qui ont connu la plus forte augmentation (29 %), alors que la hausse tait beaucoup plus modre pour lentretien-rparation (6 %). Ldition de logiciels et le traitement de donnes ont connu, quant eux, une baisse des effectifs (-6 et -8 %). 2001 2008 Evolution

    2008/2001 Conseil en systmes informatiques

    67 596 87 534 29 %

    Edition de logiciels total 71 691 67 612 -6 % Traitement de donnes 24 213 22 297 -8 % Entretien et rparation de machines de bureau et de matriel informatique

    7 262 7668 6 %

  • 17

    2.2. Des effectifs particulirement levs dans les Hauts-de-Seine

    Emploi salari par commune en 2009.

    Source : Ple emploi, anne 2009.

    Rpartition par dpartement des effectifs des services informatiques en Ile-de-France

    0

    10000

    20000

    30000

    40000

    50000

    60000

    70000

    80000

    90000

    Hauts-de-Seine

    Paris Yvelines Essonne Seine-Saint-Denis

    Val-de-Marne Seine etMarne

    Val d'Oise

    Entretien et rparation

    Traitement de donnes

    Edition de logiciels

    Conseil en systmes informatiques

    Source : Ple Emploi, au 1er janvier 2009Etablissements de 1 salari et plus

    83 275

    55 261

    13 2169 175

    5 411 5 3153 125 1 733

  • 18

    Paris et les Hauts-de-Seine concentrent, et de loin, la majorit des effectifs franciliens des services informatiques. En effet cest dans la capitale et dans les Hauts-de-Seine que se situent les plus grandes entreprises. Les Hauts-de-Seine reprsentent prs de la moiti des effectifs (47 %), Paris 31 %, les autres dpartements comptant chacun pour moins de 10 % : Yvelines 7 %, Essonne 5 %, Seine Saint-Denis et Val-de-Marne 3 %, Seine et Marne 2 %, Val dOise 1%.

  • 19

    3. Les services informatiques : un march fortement impact par la crise

    3.1. Avant la crise, un march dynamique 3.1.1. Des entreprises franciliennes trs prsentes Le march franais des logiciels et services reprsentait 42 millions deuros en 20084. Le march franais des services informatiques est peu concentr en termes de chiffre daffaires (les dix premires socits de services informatiques nont reprsent en France quune part de march cumule de 31 % en 2008, un niveau peu prs stable depuis 2001), la diffrence des marchs allemand et britannique beaucoup plus concentrs, et les SSII franaises y sont nombreuses. Ce nest pas le cas pour le march des logiciels, majoritairement tenu par de grands groupes trangers, amricains en particulier. Pour les services comme pour les logiciels, les tablissements et les emplois sont gographiquement concentrs en Ile-de-France. Le secteur fait preuve dun grand dynamisme, cest lui qui cre le plus grand nombre demplois de cadres chaque anne et les crations dentreprises sont nombreuses. 3.1.2. Des frontires qui tendent seffacer entre les acteurs Syntec Informatique dfinit ainsi le primtre du march des logiciels et services : - Logiciels et Services informatiques : Conseil et services informatiques : conseil en systmes d'information, ingnierie, maintenance matrielle, infogrance5, Edition de logiciels : revenus des licences et maintenance, Conseil en technologies : ISTI (Informatique Scientifique, Technique et Industrielle), services autour des logiciels embarqus6. - Conseil en management : pour la partie de l'activit ayant un impact direct sur le systme d'information, - BPO (externalisation de processus mtiers) pour la part de cette activit qui englobe des processus supports par une importante proportion d'informatique. - L'ensemble de la R&D externalise.

    4 Source : Syntec Informatique 5 Linfogrance est la sous-traitance partielle ou totale de lexploitation dun systme dinformation. 6 On dsigne sous le terme informatique embarque les aspects logiciels se trouvant l'intrieur des quipements n'ayant pas une vocation purement informatique. Un logiciel embarqu est un logiciel permettant de faire fonctionner une machine, quipe dun ou plusieurs microprocesseurs, afin de raliser une tche spcifique avec une intervention humaine limite.

  • 20

    Rpartition par activit du march des logiciels et services en 2008 (France entire)

    Edition de logiciels23%

    Conseil 11%

    Conseil en technologies20%

    Ingnierie informatique19%

    Maintenance matrielle5%

    Infogrance 22%

    Source : Syntec Informatique

    Rpartition par type d'acteurs du march des logiciels et services en 2008 (France entire)

    Editeurs de logiciels28%

    Socits de conseil et de services informatiques

    58%

    Socits de conseil en technologies

    14%

    Source : Syntec informatique

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    De plus en plus, les frontires se brouillent entre les diffrents acteurs du secteur : les spcialistes du conseil en management investissent de plus en plus le champ de linformatique, les diteurs de logiciels se lancent dans les prestations de services, les SSII sur le march des logiciels personnaliss, les constructeurs de matriel largissent leur offre en proposant des logiciels ou des services. Cette volution est lie au souhait des clients de navoir affaire qu quun seul intervenant qui prenne en charge lensemble de leur problmatique : cest pourquoi les acteurs du secteur sont amens se rapprocher et les contours des activits deviennent flous. 3.1.3. Un secteur soumis aux alas conjoncturels Aujourdhui les systmes informatiques concernent toutes les fonctions des entreprises, et ncessitent un suivi constant pour une efficacit optimale. Paralllement, les entreprises ne disposent que rarement en interne des comptences ncessaires pour cela. En outre, elles souhaitent de plus en plus se concentrer sur leur cur de mtier, et faire des conomies en externalisant leur informatique. Enfin, linformatique a irrigu tous les secteurs de la socit, et la demande des particuliers a galement fortement augment, au rythme des nombreuses innovations du secteur. Tous ces lments favorisent la croissance du march des services informatiques. La sant du secteur est nanmoins fortement corrle aux capacits dinvestissement des entreprises. Entre 1990 et 2000, le march des services informatiques a considrablement progress, en particulier la fin de la dcennie en raison dvnements particuliers tels que le passage leuro, lan 2000 et la mise en place des 35 heures qui ont gnr des amnagements des applications informatiques. Le secteur affichait alors une croissance deux chiffres, bien suprieure lvolution du PIB. Aprs le retournement conjoncturel de fin 2001, lclatement de la bulle internet et la fin des commandes induites par les vnements conjoncturels, le march sest contract entrainant une crise du secteur : les prix ont considrablement diminu, et le secteur a t amen se restructurer profondment. De nombreuses socits en difficult ont t rachetes, la concentration sest accrue. LINSEE indique que depuis 2002 lemploi du secteur est essentiellement soutenu par les micro-entreprises et les firmes de 2000 salaris et plus7. . De 2004 2008, le march des services informatiques a repris sa croissance : il sest accru denviron 6 % par an en moyenne8, avant que la crise financire de 2009 ne se rpercute fortement sur la filire. 3.1.4. Une pression sur les prix qui saccentue Depuis une dizaine dannes, les grandes entreprises, clientes des SSII, ont mis en place des procdures dachat professionnalises, avec un systme de rfrencement des fournisseurs et un nombre de prestataires rduit. En position de force, elles ont ainsi pu faire pression pour ngocier les prix la baisse. Les SSII se

    7 Les socits de services dingnierie informatique , Bndicte Mordier, INSEE, Insee Premire, n1233, mai 2009. 8 Source : SYNTEC Informatique

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    sont donc vues forces dadopter une nouvelle organisation du travail, plus industrialise afin de gnrer des gains de productivit : cest ainsi que sont apparus les centres de services en province ou dans les pays bas cots salariaux. Ce systme de rfrencement plus restrictif a favoris les grandes SSII, lventail de comptences plus large ; les petites et moyennes SSII, ou les SSII positionnes sur des niches se sont retrouves exclues des marchs. La sous-traitance a augment, les grandes SSII faisant appel aux petites pour certains besoins, mais les petites structures y ont perdu en tarif et en visibilit. La crise financire de 2009 na fait quaugmenter la pression sur les prix, les entreprises clientes profitant de la conjoncture pour rengocier les contrats. Dj prsente depuis plusieurs annes, cette pression devient extrme la faveur de la crise. Ntant pas en position de force, les SSII ont d fortement rogner sur leurs marges, et, comme le souligne Xerfi, ont fait reporter lajustement sur le maillon le plus faible de la chane, c'est--dire les sous-traitants : les prestataires indpendants. Certains auraient consenti une division par deux de leurs tarifs. 9. La CICF Informatique souligne galement que, dans ses appels doffres, le secteur public est un peu moins enclin que le priv ne considrer que le facteur prix, mais quil existe un problme daccs des TPE-PME aux marchs publics, et rclame un Small Business Act la franaise. 3.1.5. Un processus dindustrialisation en bout de course ? Certains experts10jugent que le modle dindustrialisation des services fond sur la baisse des cots arrive en bout de course. La baisse des cots pourrait en effet finir par porter prjudice la qualit des prestations, et la concurrence des prestataires issus de pays bas cots de main-duvre va devenir de plus en plus forte. Ces experts jugent que les SSII doivent apporter de la valeur leurs clients, ce qui leur permettra de rsister aux pressions tarifaires, et rpondre la demande de proximit des entreprises en clarifiant leur positionnement, leur concept, en communiquant sur la valeur des prestations plus que sur leur prix, en proposant des solutions personnalises, et en modifiant leur organisation. Dautres spcialistes du secteur, comme le cabinet Nelsonhall, jugent au contraire, que les leviers de productivit sont encore importants. La maintenance et le dveloppement pourraient par exemple en grande partie tre raliss en offshore11, reprsentant ainsi un grand potentiel dconomies. De nombreuses SSII de taille moyenne possderaient ainsi une marge de manuvre importante, mais les petites SSII nont pas les mmes capacits amliorer leur productivit. Toutefois, lindustrialisation concerne essentiellement les prestations banalises et les phases o le volume est privilgi lexpertise. La pression tarifaire simpose moins pour les prestations ncessitant une expertise rare.

    9 Xerfi Prvisis, n154, avril 2010 10 Le march des services informatiques , Ludovic Melot, PRECEPTA, mars 2009. 11 Voir sur ce thme notre publication De l'externalisation l'offshore, une nouvelle donne pour les SSII franciliennes , Cahier du CROCIS, n 21 - Octobre 2006 -

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    3.2. Limpact de la crise : vers une nouvelle restructuration du secteur ?

    3.2.1. Un march en baisse aprs quatre annes de croissance Les rpercussions conomiques de la crise financire dbute en septembre 2008 ont notamment entran une baisse des investissements, or le march des services informatiques est directement corrl la capacit dinvestissement des entreprises clientes, qui a t en baisse de prs de 8 % en 2009. Daprs le SYNTEC informatique, le march franais des services informatiques a connu en 2009 une chute de 4 %. Les rsultats sont contrasts selon les activits : les activits de conseil et services ont connu une baisse de chiffre daffaires de 2,5 % par rapport 2008. Seules les activits dinfogrance ont connu une hausse. Les logiciels ont enregistr une baisse de 2,5 %, tandis que le conseil en technologies baissait, quant lui, de 7 %. Lanne 2009 aura t marque par des dpenses informatiques orientes la baisse pour les entreprises comme pour les particuliers. Si lactivit a t en partie maintenue dans le cadre de contrats pluriannuels, les carnets de commande ont globalement baiss, les nouveaux projets ont t gels voire annuls. Les entreprises mettant en place des plans de restructuration et de rduction des cots, on a en outre assist un allongement des cycles de dcision, et surtout la pression sur les prix sest encore renforce : les entreprises clientes ont rengoci leurs contrats, tant en ce qui concerne la valeur globale de lachat que le cot unitaire (tarif journalier moyen, etc.). Les petites et moyennes SSII en particulier ont t touches par le rallongement des dlais de paiement. Le GPNI souligne toutefois que la violence du choc subi par les entreprises nest pas tellement lie leur taille, mais bien plus leur type dactivit et aux secteurs avec lesquels elles travaillent. Les entreprises implantes sur des niches semblent avoir mieux rsist que les gnralistes, du moins dans un premier temps. Les marges ont t touches, mais la trsorerie constitue durant les annes fastes a permis de nombreuses socits de maintenir leur activit en 2009. 2010 sera cet gard une anne dcisive : une vraie croissance doit revenir rapidement, sans quoi les difficults financires, ajoutes aux difficults daccs au crdit, risquent de mettre en pril la viabilit des entreprises.

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    3.2.2. Des secteurs particulirement touchs

    Rpartition par industrie cliente du march des logiciels et services en 2008 (France entire)

    Industrie 35%

    Secteur public15%

    Banque13%

    Transports et autres services12%

    Commerce9%

    Assurance6%

    Telecoms et medias6%

    Utilities4%

    Source : Syntec

    Les difficults ont t variables selon les segments de march et les secteurs dactivit clients. Le conseil, lassistance technique et lintgration ont t particulirement impacts, car ce sont des prestations faciles arrter qui sont souvent utilises par les entreprises comme variables dajustement. Le conseil en technologies et la R & D externalise ont t fortement impacts par les difficults de certains secteurs industriels, et de lautomobile en particulier. Linformatique scientifique technique et industrielle embarque a tir son pingle du jeu. Les prestations dexternalisation (infogrance, BPO12) ont plutt tir profit de la crise, les entreprises faisant le choix dexternaliser leur informatique pour diminuer les cots de fonctionnement. Le secteur bancaire, durement touch par une crise qui le remet en cause, a fortement revu la baisse ses demandes en repoussant ou annulant les projets non prioritaires. Chez les diteurs de logiciels, les contrats de maintenance pluriannuels ont permis de conserver un certain niveau dactivit. Les logiciels embarqus ont connu une lgre croissance, alors que les logiciels dinfrastructure13 ou applicatifs14 enregistraient une baisse.

    12 Business Process Outsourcing : il s'agit de confier un pan complet de l'activit de l'entreprise un prestataire extrieur. 13 Logiciels outils : bases de donnes, etc. 14 Logiciels de gestion, de bureautique, etc.

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    Evolution du chiffre daffaires 2008/2009 : Dtail par activit

    Conseil - 6 %

    Projet et intgration - 3 % Dveloppement et assistance technique - 6 %

    Infogrance applicative + 4 % Infogrance dinfrastructure + 2,5 %

    Logiciels applicatifs - 4 % Logiciels dinfrastructures - 2 %

    Logiciels embarqus + 2 % Source : Syntec Informatique

    3.2.3. Lemploi informatique ptit de la crise Cette crise a aujourdhui des rpercussions sur lemploi : des plans de chmage partiels ont t mis en place, ainsi que des plans de dparts volontaires. Mais la diffrence de la prcdente crise de 2002-2003, o les SSII avaient licenci brutalement, et avaient d recruter en masse quand lactivit avait repris, elles se sont efforces cette fois de limiter au maximum les licenciements, ou du moins de les retarder autant que possible. En effet, comme le souligne le GPNI, les entreprises ont tir les leons de la prcdente crise : les ressources humaines sont le capital des SSII, des investissements importants ont t faits sur la formation du personnel, et disposer de ressources exprimentes permettra dtre oprationnel ds les premiers signes de la reprise. Nanmoins la CICF Informatique indique que dans les secteurs les plus durement touchs, comme lassistance technique, de nombreux licenciements ont eu lieu, les entreprises ne pouvant assumer le cot du personnel en inter-contrats. Les embauches ont t en grande partie geles, mais pas totalement. On a en tous cas au minimum constat une plus grande slectivit dans les recrutements : les informaticiens expriments ont t prfrs aux jeunes diplms, qui ont rencontr de plus grandes difficults sinsrer sur le march du travail que les annes prcdentes. Les SSII ont en effet privilgi les comptences directement oprationnelles. Le taux de chmage aurait augment denviron 45 % entre 2008 et 2009, et les mobilits se sont fortement rduites : le turn-over aurait t divis par deux. Les SSII se sont attaches optimiser les priodes dinter-contrats en permettant leurs salaris de bnficier de formation continue afin de dvelopper les comptences et, l aussi, de favoriser le redmarrage de lactivit ds le retour dune amlioration de la conjoncture. En lien direct avec la diminution des recrutements et du turn-over, on a galement observ un ralentissement de la progression des salaires, victimes de la concurrence et de la pression sur les prix exerce par les clients.

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    3.3. Aprs la crise, quelles perspectives ? 3.3.1. Les SSII adaptent leur organisation Depuis quelques annes, les SSII ont certes industrialis les activits qui pouvaient ltre, c'est--dire les prestations banalises (le dveloppement, les tests,) mais elles investissent aussi les prestations de proximit qui apportent au client le plus de valeur comme le conseil et laccompagnement. Pour cela, elles nomment des responsables commerciaux chez leurs clients grands comptes pour les fidliser, elles sensibilisent leurs commerciaux la prise en compte des spcificits sectorielles (banque, secteur public,). Surtout, elles mettent en place des entits verticales : au premier niveau les commerciaux tiennent compte des contraintes sectorielles des entreprises dans leurs rponses aux appels doffres, au second niveau ils sassocient aux consultants et aux architectes pour proposer des solutions personnalises, tout en utilisant au maximum dans leurs propositions les plates-formes industrialises, afin de proposer des tarifs attractifs. Phnomne nouveau, les petites et moyennes structures essaient galement de se constituer en rseau afin notamment dtre rfrencs auprs des grands comptes via un interlocuteur unique. Le GPNI comme la CICF informatique constatent le dveloppement de cette tendance, qui reflte la volont des PME de travailler ensemble sur des projets par diffrents biais (co-traitance, GIE15, GME16). Ainsi la nouvelle socit System GIE a-t-elle pour objet de mettre en rapport des grands comptes et des petites et moyennes SSII, moyennant une commission raisonnable. Ce systme devrait permettre aux SSII de moins devoir rogner sur leurs marges que dans une relation de sous-traitance telle quelle se pratique habituellement. Lmergence des rseaux sociaux professionnels favorise dailleurs ces collaborations dentreprises aux comptences complmentaires. 3.3.2. Des perspectives favorables dans certains secteurs Si le secteur bancaire durement touch en 2009 va peut-tre modrer ses investissements informatiques, les nouvelles obligations en matire de rglementation financire et la rvision des rgles de Ble II17 auront sans aucun doute un impact sur les systmes dinformation, de mme que la consolidation luvre dans le secteur (fusion Banques Populaires Caisse dEpargne, BNP Paribas-Fortis), et les grands projets de rationalisation des systmes dinformation (rationalisation des back-office par exemple). La rforme Solvency II18 dans lassurance offrira elle aussi des opportunits. Le secteur public, quant lui, est engag dans un grand mouvement de modernisation de lEtat, ce qui, conjugu la politique de dmatrialisation, et aux grands projets de type tlmdecine, devrait

    15GIE : Groupement dintrt conomique 16 GME : Groupement momentan dentreprises 17 Les accords de Ble II, qui ont t mis au point en 2004, ont vis permettre une couverture plus fine et plus complte des risques bancaires. Une mise jour est prvue bientt. 18 La rforme Solvency II tablit un nouveau cadre rglementaire en matire de gestion des risques pour les socits dassurance, et sapplique partir de 2010.

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    accroitre sa consommation de services informatiques, dj en croissance rgulire depuis plusieurs annes. Le secteur des tlcommunications constituera lui aussi un domaine riche en opportunits avec les applications lies la mobilit : le fort dveloppement des smartphones va conduire les entreprises tendre leurs applications de manire intgrer les plates-formes mobiles, et les projets vont se multiplier dans le e-commerce et le paiement mobile. On devrait constater galement un essor du green IT , informatique verte ou co-responsable (contrle des missions carbone, rseaux lectriques intelligents, virtualisation) et de linformatique embarque, la demande et dmatrialise. La demande restera forte dans le secteur nergie-utilities 19, qui a conserv, malgr la crise, ses marges et ses capacits dinvestissements. Enfin, dans le cadre du grand Emprunt National, 4,5 milliards deuros seront consacrs au dveloppement de la socit numrique, ce que certains acteurs jugent toutefois insuffisant. Les priorits retenues sont le dploiement du trs haut dbit, la modernisation du systme de sant, lmergence dun grand ple universitaire du numrique Saclay, (appuy sur le ple de comptitivit Systmatic), et les rseaux de distribution et de transport du futur (tltravail, intermodalit des transports,). Dans les logiciels, la demande pour les instruments danalyse et de pilotage de la performance devraient tirer le march. 3.3.3. Le cloud computing, une nouvelle donne ? Beaucoup dobservateurs pensent que le modle conomique des SSII pourrait tre remis en cause par le dveloppement du cloud computing : cela consiste pour les entreprises externaliser les ressources numriques qu'elles stockent. Ces ressources - serveurs offrant des capacits de calcul, du stockage, logiciels de messagerie lectronique, de paie - sont mises disposition par des socits tierces et accessibles, grce un systme d'identification, via Internet. Ces services proviennent de centres de donnes et sont vendus la demande. Il sagit dun concept nouveau : les entreprises nachtent plus serveurs et logiciels, mais louent uniquement ce dont elles ont besoin. Le cloud computing permet ainsi dadapter le volume la demande, et doptimiser la gestion des moyens informatiques, tout en limitant limpact cologique. Pour les entreprises, lintrt de ce modle est quelles nont plus grer de lourdes infrastructures dans leurs locaux mais un simple accs internet. Elles ont ainsi accs des capacits de stockage virtuellement illimites, et la valeur du service quelles paient est dsormais lie son usage rel. Cependant il existe des freins, lis la scurit des donnes, et leur disponibilit : les entreprises risquent en effet de dpendre des fournisseurs de plates-formes hberges. Peu peu tous les grands acteurs de linformatique investissent ce march ; les cots dentre tant levs, seuls les plus gros prestataires sont entrs sur ce march, venus de diffrents horizons : constructeurs, diteurs, acteurs du web (Google, Amazon, IBM, Microsoft). On considre que les services autour du cloud computing ne reprsentent que 4 5 % du march global de la prestation, mais ce segment devrait saccrotre. Le GPNI relativise toutefois cet engouement, soulignant que le secteur est en perptuelle volution, les innovations se succdant, le cloud computing tant lune dentre elles sans tre pour autant une rvolution sur le plan des mtiers. La CICF envisage

    19 Dsigne les activits des anciens services publics : gestion de leau, de lnergie, etc.

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    de son ct quil puisse rellement redistribuer les cartes entre les diffrents acteurs du march : intgrateurs, diteurs, quipementiers et hbergeurs. 3.3.4. Vers une nouvelle vague de concentration ? A la suite du retournement conjoncturel du dbut des annes 2000, le secteur stait consolid avec de nombreuses absorptions de socits, notamment celles en difficult. Le march du logiciel est toutefois aujourdhui beaucoup plus concentr que celui des services informatiques. La crise actuelle va-t-elle, elle aussi, provoquer un grand mouvement de concentration ? La ncessit datteindre une taille critique pour pouvoir industrialiser ses processus, dacqurir certaines comptences pour tre parmi les quelques prestataires rfrencs par les grands comptes peut pousser certaines entreprises envisager des oprations de croissance externe, tandis que dautres, face la baisse de leur rentabilit et des difficults daccs au crdit, rflchissent fusionner avec des acteurs de leur taille ou se vendre une entreprise plus importante et plus solide financirement. Cest le cas notamment des petites SSII qui nont plus accs aux appels doffres des grands comptes qui ont rduit le nombre de leurs fournisseurs : en 2009 les fusions-acquisitions ont essentiellement concern les socits de petite taille. Les SSII de taille moyenne pourraient leur tour tre concernes. Toutefois, selon le cabinet AP Management, le nombre de fusions dans le secteur des technologies de linformation a baiss de 46 % en France en 2009. Le nombre doprations a t quasiment le mme quen 2008, mais en valeur, la baisse a t de 53 % pour les diteurs et de -41 % pour les SSII car elles ont concern de petits acteurs du march. Il est probable que les oprations de croissance externe reprendront quand la conjoncture sera plus favorable, et les valorisations des entreprises plus conformes leur valeur relle. Les acteurs trangers, assez peu prsents jusque-l, pourraient en profiter pour faire leur entre sur le march franais. Certains observateurs considrent que la concentration est inluctable et que le paysage des services informatiques pourrait tre profondment boulevers : ainsi Ludovic Melot de Precepta envisage, terme, un secteur constitu de quelques groupes denvergure mondiale capables dintervenir sur tous les segments du march, sur tous les mtiers et dans toutes les zones du globe , autour desquels graviteraient de multiples oprateurs locaux qui interviendront lchelle rgionale, quitte se regrouper terme afin de constituer des groupes multirgionaux20 . Le GPNI met des rserves sur cette vision, soulignant que dans ce secteur riche en innovations, les cartes peuvent tre rapidement rebattues la faveur dun nouveau concept succs. De plus, les conomies dchelle sont limites dans ce secteur bas sur la matire grise, et la concentration trouve donc vite ses limites. La CICF considre que lalternance de phases de multiplication des acteurs en priode de croissance- et de concentration- aprs les crises- est une caractristique cyclique des services informatiques.

    20 Le march des services informatiques , Ludovic Melot, PRECEPTA, mars 2009.

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    En conclusion : une reprise progressive mais des marges en danger Selon les experts, lanne 2010 sera dcisive pour la survie de nombreuses structures : si lactivit reprend de faon plus nette, car de nombreux facteurs de croissance subsistent, les entreprises devraient retrouver des volumes de vente corrects. En revanche, les marges seront limites par la faiblesse des prix. Dans ce secteur fortement concurrentiel, les SSII se sont efforces durant des annes de jouer sur les tarifs pour remporter des marchs. Dj lors de la priode de croissance avant la crise, les prix moyens navaient que peu augment, et la crise na fait quaccrotre cette tendance baissire. Or les SSII ne peuvent baisser indfiniment leurs tarifs sans prendre le risque de compromettre la qualit des prestations fournies. Et, au vu de la concurrence croissante des socits situes dans les pays mergents, il nest pas sr que la stratgie base sur les tarifs les plus avantageux soit longtemps viable. Parier sur la qualit, la proximit et linnovation semble tre la seule alternative. En effet, tant donn le contexte conomique, les prix ne devraient pas repartir la hausse dans un futur proche. Il faudra de plus tenir compte dune imposition accrue : la conversion de la Taxe Professionnelle en une Contribution Economique Territoriale calcule en partie sur la valeur ajoute va durement pnaliser les SSII, dont le modle conomique dgage justement une importante valeur ajoute. Mais surtout, la reprise conomique risque de faire ressurgir les tensions sur le march de lemploi, caractristiques de ce secteur et particulirement marques en Ile-de-France.

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    Annexes

    Pour en savoir plus

    Syndicats professionnels et cabinets dtudes : SYNTEC informatique 3, rue Lon Bonnat 75016 Paris http://www.syntec-informatique.fr Pierre Audouin Consultants 23, rue de Cronstadt 75015 Paris https://www.pac-online.com/ GPNI, Groupement Professionnel National de lInformatique 70, rue Marius Aufan 92300 LEVALLOIS-PERRET http://www.gpni.com/ CICF Informatique 4, avenue du Recteur Poincar 75782 Paris cdex 16 www.cicf-informatique.fr 3 SCI, Syndicat des Socits de Service et des Conseils en Informatique 19 rue Rosenwald 75015 Paris http://www.3sci.fr/

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    Experts rencontrs M. Albert COHEN, Secrtaire Gnral du GPNI, Groupement Professionnel National de lInformatique. M. Frdric LIBAUD, membre de la Commission Economie et marchs, CICF Informatique21 M. Jacques SETTON, Prsident, CICF Informatique21. Le CROCIS les remercie pour leur aimable accueil.

    21 CICF : Chambre de lIngnierie et du Conseil de France

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    Bibliographie

    - Articles : Les socits de services dingnierie informatique , Bndicte Mordier, INSEE, INSEE Premire, n1233, mai 2009. Les SSII doivent transformer leur modle , Olivier Discazeaux et Xavier Biseul, 01 Informatique, 17 dcembre 2009. - Etudes de march : Services informatiques , Xerfi 700, fvrier 2009. Edition et ralisation de logiciels , Xerfi 700, fvrier 2009. Le march des services informatiques , Ludovic Melot, PRECEPTA, mars 2009. - Revues professionnelles : 01.net http://www.01net.com/ Le Monde informatique http://www.lemondeinformatique.fr/