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37 © Nathan, 2010 – SES 2de, coll. C.-D. Échaudemaison prises, induit la prise en compte des coûts de production et du niveau de productivité dans les choix stratégiques de production. Pour autant, ce chapitre permet aussi de sortir du strict cadre de l’entreprise, en s’interrogeant sur le partage de la valeur ajoutée au niveau national et son évolu- tion, et aussi sur les effets de la productivité sur l’emploi au niveau macro-économique. • Ce chapitre est découpé de la manière suivante : – dans un premier temps, les élèves sont amenés à découvrir quelles sont les ressources qu’utili- sent les entreprises pour produire, et sans les- quelles l’activité de production ne serait pas pos- sible. Cette première double page permet donc de définir la notion de facteurs de production et ses composantes, le travail et le capital ; – la deuxième double page permet d’introduire la notion de combinaison productive et par ex- tension l’idée de complémentarité et de substi- tuabilité des facteurs de production. Un premier exemple de progrès technique sera alors mon- tré, via le document 3 présentant le métro Val, permettant d’illustrer le fait que la nature de la combinaison productive peut varier justement en fonction de l’état des technologies disponibles. Le document 4 est un exercice simple permettant de montrer de manière accessible comment, face à des combinaisons productives différentes, un chef d’entreprise est amené à faire un choix ; – la troisième double page permet d’approfon- dir la notion de coût de production entraperçue dans la double page précédente. Nous sommes partis de l’exemple de l’iPad qui fait partie des objets dont la nature même entraîne l’intérêt des élèves ; – la quatrième double page porte sur la notion de valeur ajoutée. Stricto sensu, cette notion au- rait dû se trouver dans le chapitre 3 si l’on suit le programme officiel. Il nous a cependant semblé plus logique de l’intégrer dans ce chapitre 4 au sens où la valeur ajoutée est la conséquence de l’activité productive, et qu’elle est partagée entre les différents facteurs de production… qui ne sont RAPPEL DU PROGRAMME Thèmes d’exploration et questionnements associés : Comment produire et combien produire ? II. Entreprises et production Notions à découvrir : facteurs de production, coûts, productivité, progrès technique. Indications complémentaires à l’usage des professeurs : On montrera comment l’entre- prise est amenée à combiner efficacement les facteurs de production en tenant compte de leurs coûts et de leur caractère plus ou moins substituable. On soulignera que cette combi- naison peut évoluer au cours du temps, sous l’influence de différents facteurs. On mettra en évidence l’accroissement de la productivité dans le long terme (notamment sous l’action du progrès technique) et ses différents effets. But pédagogique et structure du chapitre Le chapitre 4 constitue la seconde partie du thème 2 qui porte sur « Entreprises et production ». • Ce chapitre est à la fois assez simple, car il pré- sente des notions qui ne sont pas les plus com- plexes du programme – facteurs de production, chiffre d’affaires, coûts de production –, mais, en même temps, assez technique car il induit des calculs – calculs de productivité, de coûts de production – avec lesquels les élèves de Seconde ne sont pas toujours à l’aise. Nous avons donc cherché à partir toujours d’exemples chiffrés simples pour ne pas rebuter les élèves les plus en difficulté avec l’outil mathématique. • Ce chapitre traite d’économie d’entreprise, au sens où il vise à initier les élèves aux spécificités de l’activité productive en entreprise. Il cherche à montrer comment le choix des ressources pro- ductives y est effectué, comment de la richesse y est créée, et comment l’objectif de profit, qui est l’un des objectifs fondamentaux des entre- Comment produire et combien produire ? MANUEL, PAGES 55-70 CHAPITRE 4

CHAPITRE 4 Comment produire et combien produirecavecc1.free.fr/Cours/Seconde/nathan fichier td corrigé/172604...exemple de progrès technique sera alors mon- ... car tout ce qui est

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37 •© Nathan, 2010 – SES 2de, coll. C.-D. Échaudemaison

prises, induit la prise en compte des coûts de production et du niveau de productivité dans les choix stratégiques de production. Pour autant, ce chapitre permet aussi de sortir du strict cadre de l’entreprise, en s’interrogeant sur le partage de la valeur ajoutée au niveau national et son évolu-tion, et aussi sur les effets de la productivité sur l’emploi au niveau macro-économique.• Ce chapitre est découpé de la manière suivante :– dans un premier temps, les élèves sont amenés à découvrir quelles sont les ressources qu’utili-sent les entreprises pour produire, et sans les-quelles l’activité de production ne serait pas pos-sible. Cette première double page permet donc de défi nir la notion de facteurs de production et ses composantes, le travail et le capital ;– la deuxième double page permet d’introduire la notion de combinaison productive et par ex-tension l’idée de complémentarité et de substi-tuabilité des facteurs de production. Un premier exemple de progrès technique sera alors mon-tré, via le document 3 présentant le métro Val, permettant d’illustrer le fait que la nature de la combinaison productive peut varier justement en fonction de l’état des technologies disponibles. Le document 4 est un exercice simple permettant de montrer de manière accessible comment, face à des combinaisons productives différentes, un chef d’entreprise est amené à faire un choix ;– la troisième double page permet d’approfon-dir la notion de coût de production entraperçue dans la double page précédente. Nous sommes partis de l’exemple de l’iPad qui fait partie des objets dont la nature même entraîne l’intérêt des élèves ;– la quatrième double page porte sur la notion de valeur ajoutée. Stricto sensu, cette notion au-rait dû se trouver dans le chapitre 3 si l’on suit le programme offi ciel. Il nous a cependant semblé plus logique de l’intégrer dans ce chapitre 4 au sens où la valeur ajoutée est la conséquence de l’activité productive, et qu’elle est partagée entre les différents facteurs de production… qui ne sont

RAPPEL DU PROGRAMME

Thèmes d’exploration et questionnements associés : Comment produire et combien produire ?

II. Entreprises et production

Notions à découvrir : facteurs de production, coûts, productivité, progrès technique.

Indications complémentaires à l’usage des professeurs : On montrera comment l’entre-prise est amenée à combiner effi cacement les facteurs de production en tenant compte de leurs coûts et de leur caractère plus ou moins substituable. On soulignera que cette combi-naison peut évoluer au cours du temps, sous l’infl uence de différents facteurs. On mettra en évidence l’accroissement de la productivité dans le long terme (notamment sous l’action du progrès technique) et ses différents effets.

◗ But pédagogique et structure du chapitreLe chapitre 4 constitue la seconde partie du thème 2 qui porte sur « Entreprises et production ».• Ce chapitre est à la fois assez simple, car il pré-sente des notions qui ne sont pas les plus com-plexes du programme – facteurs de production, chiffre d’affaires, coûts de production –, mais, en même temps, assez technique car il induit des calculs – calculs de productivité, de coûts de production – avec lesquels les élèves de Seconde ne sont pas toujours à l’aise. Nous avons donc cherché à partir toujours d’exemples chiffrés simples pour ne pas rebuter les élèves les plus en diffi culté avec l’outil mathématique.• Ce chapitre traite d’économie d’entreprise, au sens où il vise à initier les élèves aux spécifi cités de l’activité productive en entreprise. Il cherche à montrer comment le choix des ressources pro-ductives y est effectué, comment de la richesse y est créée, et comment l’objectif de profi t, qui est l’un des objectifs fondamentaux des entre-

Comment produire et combien produire ?

❯ MANUEL, PAGES 55-70

CHAPITRE

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◗ Ouverture de chapitre

❯ MANUEL, PAGE 55

Ce chapitre permet d’étudier avec les élèves la notion de facteurs de production, en montrant comment une entreprise – comme toute unité productive – combine des ressources produc-tives (le travail et le capital) pour réaliser une production de biens et/ou de services.Pour introduire cette idée, nous sommes partis de l’exemple de la production automobile, en mon-trant comment le progrès technique a fait évoluer le choix des ressources utilisées ; ainsi, dans les années 1940, pour peindre une voiture il fallait des hommes qui utilisaient des machines à peindre ; ces machines ont évolué et aujourd’hui la pein-ture est faite automatiquement par des machines qui n’induisent plus l’activité humaine manuelle (même si la programmation des machines néces-site toujours l’intervention humaine, mais une in-tervention qui a changé de nature et qui a permis l’accroissement de la qualifi cation des ouvriers).Ces iconographies permettent donc de se fami-liariser (sans que les termes n’aient encore été défi nis ni même présentés) avec les notions de travail, de capital, de facteurs de production, de combinaison productive et de progrès technique.

1. De quoi l’entreprise a-t-elle besoin pour produire ?

❯ MANUEL, PAGES 56-57

Document 1 (« Découvrir »)

Ce document introductif vise à permettre aux élèves, à partir d’un exemple concret, de se fami-liariser avec les ressources nécessaires à la pro-duction, ce qui les amène dans le document sui-vant à défi nir la notion de facteur de production.

1. Sur cette photographie, la production présen-tée est celle d’une entreprise réalisant des vête-ments ; c’est donc une production textile.

2. Pour réaliser cette production, l’entreprise a besoin de travailleurs, de matières premières (ici, le textile), et de machines (ici, principale-ment les machines à coudre sur lesquelles tra-vaillent les salariés).

Document 2

3. Les facteurs de production correspondent aux ressources utilisées par une unité productive

justement défi nis que dans le chapitre 4, même dans le programme offi ciel ! Par souci de cohé-rence nous avons donc choisi de la présenter ici. Le document 4 porte sur l’évolution du partage de la valeur ajoutée en France depuis le milieu du XXe siècle. En tant que telle l’étude de l’évolution de ce partage n’est pas au programme, mais c’est un point qui éveille toujours l’intérêt des élèves et que les enseignants aiment étudier, car il per-met de problématiser ce chapitre parfois un peu technique ;– les cinquième et sixième doubles pages por-tent sur la notion de productivité, sa défi nition, sa mesure, son évolution, ses origines et ses im-plications sur l’emploi. Nous sommes partis de l’exemple de l’agriculture à partir de trois do-cuments iconographiques qui permettent de bien visualiser comment le progrès technique a en-traîné une évolution de la production de blé par travailleur. La sixième double page porte sur une problématique qui n’est pas elle non plus stricto sensu indiquée dans le programme ; mais là aussi, nous avons estimé que l’intérêt des élèves était si grand pour cette question – les machines détruisent-elles ou créent-elles des emplois ? – que passer à côté de son étude serait vraiment dommageable dans la perspective de formation du citoyen qui est l’une des fi nalités de notre en-seignement. De plus, cela permet de faire une transition avec la partie suivante du programme qui traite de l’emploi.

◗ Liens avec d’autres chapitresLe chapitre 3 a permis de présenter la diversité des organisations productives, et plus particuliè-rement des entreprises, qui sont les organisations productives les plus créatrices de valeur ajou-tée ; le chapitre 4 a lui pour objectif d’ouvrir la « boîte noire » de l’entreprise pour comprendre son mode de fonctionnement et ses fi nalités, au premier rang desquelles la recherche du profi t.Le thème 2, qui porte sur l’activité productive, est étudiée après le thème 1 qui, quant à lui, porte sur la consommation. Après avoir présenté les déterminants et la typologie des modes de consommation, ce deuxième thème cherche à étudier la manière dont les organisations produc-tives répondent à cette demande de consomma-tion par leur activité productive.

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transformé au cours du cycle de production), alors que les machines à coudre et le bâtiment dans lequel se trouvent les salariés sont du ca-pital fi xe (car ils sont tous deux utilisables sur plusieurs cycles de production).

Document 4

9. Le travail de l’homme est à l’origine de toutes les productions, y compris les plus naturelles, car tout ce qui est produit est nécessairement la conséquence d’un travail humain. Ainsi, l’air ne résulte pas d’une production humaine car il est naturellement disponible en quantité illimitée ; il n’y a donc pas de production d’air car il n’y a pas d’intervention humaine. Par contre, l’air contenu par exemple dans les bouteilles desti-nées aux plongeurs a été produit et l’intervention humaine a été nécessaire à cette production. Les fruits et légumes que nous consommons résul-tent aussi d’une intervention humaine, ne serait-ce que pour avoir été ramassés ou cueillis – sans quoi ils ne pourraient être consommés.

10. L’oxygène pourrait éventuellement cesser d’être un produit naturel s’il advenait qu’il ne soit plus naturellement disponible sans interven-tion humaine, comme dans le cas par exemple où le niveau de pollution atmosphérique serait devenu tel que la consommation d’air nécessite-rait la mise en place de fi ltre ou encore le port de masque à gaz (espérons que nous n’en venions jamais à une telle extrémité !).

11. Sans le travail de l’homme, nombre d’espèces animalières, potagères ou de plantes disparaî-traient inexorablement car leur existence n’a été rendue possible que par le travail de l’homme.

Faire le point

Comme le montre le document 1, pour produire, l’entreprise a besoin de tout un ensemble d’élé-ments : travailleurs, machines, matières pre-mières… Elle a donc besoin de facteurs de pro-duction, mais pas seulement de ceux-ci, si l’on en croit la défi nition des facteurs de production donnée dans le document 2.En effet, les facteurs de production correspon-dent aux ressources utilisées par une unité pro-ductive pour produire des biens et des services. On parle de facteurs de production pour faire ré-férence à une ressource qui n’est pas détruite au cours de la production. Les principaux facteurs

pour produire des biens et des services. On parle de facteur de production pour faire référence à une ressource qui n’est pas détruite au cours de la production.

4. Les deux facteurs de production présentés dans ce texte sont le travail et le capital. Le tra-vail comme son nom l’indique fait référence au nombre de travailleurs disponibles, soit dans une entreprise, soit dans l’économie dans son ensemble ; le capital correspond aux ressources productives qui ont été créées par l’activité humaine.

5. Le tissu n’est pas considéré comme un facteur de production car il est détruit (ou transformé) au cours du processus de production. Or, un facteur de production par défi nition est une ressource qui « n’est pas détruite au cours du processus de production ».

Document 3

6. Le capital fi xe productif correspond aux moyens de production relativement durables (dépassant la durée du cycle de production) et participant directement à la fabrication des biens ou à la réalisation de la prestation de services, alors que le capital productif circulant se défi nit comme l’ensemble des biens et services utilisés pendant un cycle de production : matières pre-mières, énergie, fournitures, services nécessaires à chaque stade de la production. Le capital cir-culant est le terme utilisé pour désigner les actifs détenus par l’entreprise et destinés à ne pas y rester durablement, c’est-à-dire pendant moins d’un cycle d’activité. À la lumière de ces deux défi nitions, on peut en déduire que ce qui sépare ces deux types de capital est la durée d’utilisa-tion de chacun de ceux-ci ; par convention, on considère généralement qu’un capital utilisé du-rant plus d’un an dans le processus productif est un capital fi xe, et dans le cas contraire, qu’il est un capital circulant.

7. Le capital circulant n’est pas considéré comme un facteur de production car il n’est pas réutilisable sur plusieurs cycles de production : il est transformé ou détruit au cours du cycle de production.

8. Parmi les éléments nécessaires à la production présentés dans le document 1, le textile corres-pond à du capital circulant (car il est détruit ou

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jusqu’alors, ne s’adressaient pas à cette entre-prise, par exemple pour des raisons de localisa-tion. Maintenant, ces clients, sans se déplacer, peuvent recevoir le service proposé par l’entre-prise. On peut donc en déduire qu’il y a de très fortes chances pour que l’essor d’Internet se soit traduit pour l’entreprise par une augmentation signifi cative de son activité.D’autre part, Internet a changé la manière de produire de l’entreprise ; auparavant, le face-à-face avec les clients induisait l’embauche de nombreux salariés, alors que maintenant des lo-giciels automatiques peuvent réaliser le même service pour les clients sans la présence systé-matique d’un salarié.

2. Avant l’essor d’Internet, la combinaison pro-ductive de l’entreprise était de 1 travailleur pour chaque unité de capital utilisée (en l’occurrence des ordinateurs). Grâce à Internet, l’entreprise uti-lise à présent 1 travailleur pour 5 unités de capital.

3. Cela a fait évoluer sa combinaison productive, puisqu’on a substitué des unités de capital aux unités de travail. La combinaison productive est à présent plus capitalistique (on ne peut évidem-ment pas attendre des élèves l’emploi par eux-mêmes de ce terme).

de production sont le travail et le capital. Le tra-vail est l’ensemble des travailleurs de l’écono-mie et le capital fait référence à des ressources « créées » telles que des machines et des bâti-ments. On ne considère comme facteur de pro-duction que le capital fi xe productif, qui, comme le montre le document 3, ne comprend que les moyens de production relativement durables (dépassant la durée d’un cycle de production) et participant directement à la fabrication des biens ou à la réalisation de la prestation de service.À l’inverse, le capital circulant se défi nit comme l’ensemble des biens et services utilisés pendant un cycle de production : matières premières, énergie, fournitures, services nécessaires à chaque stade de la production. Il est essentiel à la production, mais n’est pas considéré comme un facteur de production.

2. Comment l’entreprise choisit-elle ses facteurs de production ?

❯ MANUEL, PAGES 58-59

Document 1 (« Découvrir »)

1. L’essor d’Internet a radicalement changé l’ac-tivité de cette entreprise, et ce pour deux raisons.D’une part, Internet lui a sans doute permis d’entrer en contact avec de nouveaux clients qui,

Document 2

4.

Facteurs substituables

Facteurs complémentaires

Un cours de SES dans un lycée X

La production de voitures X

Le transport de produits vers les magasins de distribution X

Une banque permettant à ses clients de retirer de l’argent X

Une consultation donnée par un médecin généraliste X

Une coupe de cheveux dans un salon de coiffure X

5. Des facteurs de production à un moment donné complémentaires peuvent ensuite devenir substi-tuables, principalement du fait de l’évolution tech-nique. Ainsi, par exemple, la distribution de billets par les banques a-t-elle été longtemps une activité à facteurs complémentaires, car il fallait un guiche-tier préposé au service en question. L’invention des distributeurs de billets a permis de substituer du

capital au travail ; l’activité est donc devenue à fac-teurs substituables. On peut aussi citer l’exemple du document 1, où l’invention d’Internet a per-mis de faire évoluer la combinaison productive. On peut aussi citer les caisses automatiques qui commencent à s’implanter dans les supermarchés, ou encore les métros roulant sans conducteurs… comme on le verra dans le document suivant !

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11. Coût de chaque combinaison productive :Combinaison 2 : (100 x 2 000) + (20 x 1 000) = 220 000 euros/mois.Combinaison 3 : (80 x 2 000) + (30 x 1 000) = 190 000 euros/mois.Combinaison 4 : (50 x 2 000) + (40 x 1 000) = 140 000 euros/mois.Dans ce cas, l’entreprise va choisir la combinai-son productive 4, car c’est la moins coûteuse.

12. Coût de chaque combinaison productive :Combinaison 2 : (100 x 1 500) + (20 x 1 600) = 182 000 euros/mois.Combinaison 3 : (80 x 1 500) + (30 x 1 600) = 168 000 euros/mois.Combinaison 4 : (50 x 1 500) + (40 x 1 600) = 139 000 euros/mois.Dans ce cas, là aussi l’entreprise va choisir la combinaison productive 4, car c’est la moins coûteuse, même si les écarts de coût entre les différentes combinaisons productives se sont réduits.

Faire le point

Comme le montre le Point Notion du docu-ment 1, une combinaison productive correspond à la quantité de travail et de capital qu’une entre-prise utilise pour produire une certaine quantité de produits. Une combinaison productive asso-cie donc à une certaine quantité de travail une certaine quantité de capital nécessaire à la réali-sation d’un certain volume de production.L’entreprise pour produire doit donc choisir la quantité de travail et de capital qu’elle va utili-ser. Or, ce choix dépend de la nature de la com-binaison productive utilisée.Comme le montre le document 2, quand les fac-teurs de production peuvent être combinés dans des proportions variables pour obtenir une pro-duction donnée, on dit qu’ils sont substituables. Dans ce cas, l’entreprise a le choix de la com-binaison qu’elle va retenir, en optant pour une combinaison avec plus ou moins de travail asso-cié à moins ou plus de capital.À l’inverse, dans d’autres situations, les facteurs de production ne peuvent être combinés que dans des proportions fi xées et, dans ce cas, on dit qu’ils sont complémentaires. Dans ce cas, toute augmentation du nombre de machines entraîne impérativement une augmentation proportion-

6. Quand les facteurs de production sont com-plémentaires, l’entreprise n’a pas le choix de sa combinaison productive, qui s’impose à elle du fait des contraintes techniques qui sont les siennes. Par exemple, une entreprise de trans-port routier ne peut pas choisir de remplacer des chauffeurs par des nouveaux camions… qui au-raient bien du mal à circuler sans chauffeur ! Le choix de la combinaison productive n’est donc possible dans une entreprise que si l’activité réa-lisée est à facteurs de production substituables.

Document 3

7. Le métro Val a la particularité de fonctionner sans conducteur. Les Parisiens connaissent déjà une ligne qui fonctionne ainsi : la ligne 14, entiè-rement automatisée.

8. Les conséquences sur la combinaison pro-ductive sont que l’on voit apparaître par rapport aux anciens modèles de métro une combinaison productive plus capitalistique, où il y a eu une substitution capital/travail, puisqu’il y a relative-ment besoin de moins de travailleurs par rapport au capital pour réaliser le même service. On a ainsi une illustration de ce qui était évoqué dans la question 5 du document 2.

Document 4

9. Les facteurs de production sont ici substi-tuables, car on s’aperçoit que pour réaliser le même niveau de production plusieurs combi-naisons productives sont possibles, qui se ca-ractérisent par des intensités capitalistiques différentes ; ainsi, on peut réaliser la même pro-duction en combinant différemment les facteurs capital et travail, ce qui est la caractéristique in-trinsèque d’une activité à facteurs de production substituables.

10. Avant même de faire un calcul, on peut déjà être sûr que l’entreprise ne va pas retenir la com-binaison productive 1 parce que, si on la com-pare à la combinaison productive 2, on voit tout de suite qu’elle est moins effi cace, et donc plus coûteuse que cette dernière, car pour réaliser la même production, elle utilise certes la même quantité de capital, mais dans le même temps une quantité supérieure de travail ; par consé-quent, il vaut mieux utiliser la combinaison pro-ductive qui, pour la même quantité de capital utilisé, emploie relativement moins de travail.

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4. Le risque pour une entreprise de proposer un prix élevé est de voir ses clients préférer un produit équivalent d’une autre entreprise, mais moins cher.

Document 2

5. Une entreprise doit faire face à un nombre im-portant de coûts : salaires, cotisations sociales, matières premières, impôts, transport, achats de machines, location de terrain… Tous ces coûts peuvent être regroupés en deux grands types : les coûts fi xes et les coûts variables. Les coûts fi xes sont ceux que l’entreprise doit subir, quel que soit son volume de production ; ils sont donc in-dépendants de ce volume. Cela signifi e que l’en-treprise devrait faire face à ces coûts même si elle ne réalisait aucune production dans le mois. Les coûts variables, à l’inverse, sont ceux qui sont dépendants du volume de production ; ainsi, ces coûts augmentent avec la taille de la produc-tion, et sont nuls si la production est nulle.Il est à noter que de nombreux logiciels de ges-tion utilisés par les entreprises proposent une autre typologie, en opposant les charges directes aux charges indirectes. Les charges directes correspondent alors aux charges directement imputables à l’activité productive considérée : matières premières, salaires des ouvriers réa-lisant la production… Les charges indirectes correspondent quant à elles aux charges essen-tielles à l’activité, mais qui ne sont pas direc-tement reliées à l’activité considérée : salaires des gestionnaires et comptables, charges liées à la publicité, au transport… Dans ce cas, le coût total est égal aux charges directes et charges in-directes (dont le total est divisé par le nombre d’unités produites).

6. Type de coûts de chaque dépense :– Impôt représentant un pourcentage du chiffre d’affaires : coûts variables.– Salaires fi xes : coûts fi xes.– Acier utilisé par une entreprise de construction automobile : coûts variables.– Paiement à la course effectuée par un transpor-teur routier apportant les produits dans le maga-sin distributeur : coûts variables.– Heures supplémentaires payées du fait d’une augmentation de l’activité : coûts variables.– Facture de chauffage du local : coûts fi xes.

nelle du volume de la main-d’œuvre employée dans l’entreprise : travail et capital apparaissent alors comme des facteurs complémentaires, et l’entreprise n’a pas le choix de la quantité de tra-vail et de capital qu’elle va retenir pour réaliser un certain volume de production.A priori, le choix d’une combinaison productive substituable dans laquelle il y a peu de travail et beaucoup de capital devrait entraîner une in-fl uence sur l’emploi plus néfaste que le choix inverse… même si la sixième double page nous montrera que ce n’est pas forcément vrai !

3. Comment calculer les coûts de production dans l’entreprise ?

❯ MANUEL, PAGES 60-61

Document 1 (« Découvrir »)

1. Les coûts de production présentés dans ce texte sont tous relatifs aux coûts physiques de production de l’iPad, en présentant les différents éléments techniques entrant dans sa fabrication (écran tactile, pièces mécaniques et électromé-caniques, mémoire, processeur…). On ne sait pas si le salaire des salariés chargés d’assembler ces pièces est intégré ou non.

2. Même si le salaire des salariés chargés d’as-sembler ces pièces est compris (et ce n’est pas sûr), il manque d’autres coûts qui entrent dans le processus de production : coût de conception en amont du produit (design…), coût de commer-cialisation, publicité, marketing, coûts liés aux services de comptabilité et de gestion d’Apple…

3. Pour la plupart des entreprises, vendre leur production à un prix supérieur au coût de pro-duction est une nécessité impérieuse, sans quoi elles ne pourraient durablement survivre. En effet, dans le cas contraire, elles perdraient de l’argent sur chaque unité vendue, ce qui devrait à terme entraîner la faillite des entreprises en question. Ainsi, si toutes les entreprises n’ont pas pour objectif de réaliser le profi t le plus im-portant possible, elles ont toutes pour fi nalité de poursuivre leur activité, et donc de faire en sorte que cette dernière soit rentable ; or, pour cela, il faut que leur activité ne soit pas défi citaire, c’est-à-dire qu’elles vendent leur production à un prix leur permettant au moins de couvrir leurs coûts de production.

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Document 3

8. Le coût fi xe mensuel de cette entreprise est de

7 000 euros (2 000 + 5 000).

7. Si le prix de vente est inférieur au coût moyen, l’entreprise perd de l’argent, car ses coûts de production deviennent supérieurs à ses recettes.

9.

Nombre de meubles produits mensuellement

10 20 30 40 50 60

Coûts fi xes 7 000 7 000 7 000 7 000 7 000 7 000

Coûts variables 2 250 4 500 6 750 9 000 11 250 13 500

Coût total (coûts fi xes + coûts variables)

9 250 11 500 13 750 16 000 18 250 20 500

Chiffre d’affaires (prix x quantités vendues)

5 000 10 000 15 000 20 000 25 000 30 000

Profi ts – 4 250 – 1 500 1 250 4 000 6 850 9 500

10. L’entreprise ne peut pas se permettre de ne pro-duire que 10 meubles par mois, car sinon elle perdrait 4 250 euros par mois. Dans ce cas, on s’aperçoit que ses coûts de production fi xes sont si importants que ses ventes mensuelles ne suffi sent pas à les couvrir ; structurellement, son activité est donc défi citaire. On se retrouve, par exemple, dans la situation d’une boîte de nuit qui, même si peu de clients venaient, devrait quand même payer les videurs, le DJ, la per-sonne chargée du vestiaire, les barmen ; ainsi, cette boîte de nuit sait dès le début du mois quel chiffre d’affaires minimum, correspondant à un certain nombre d’entrées, elle doit réaliser ne serait-ce que pour compenser ses coûts fi xes.

11. Si l’entreprise est assurée de vendre sa pro-duction, elle va choisir de produire 60 meubles mensuellement, car c’est à ce niveau de produc-tion qu’elle va réaliser le profi t le plus élevé.

Document 4

12. Face à des entreprises concurrentes propo-sant des prix plus faibles, les autres entreprises, si elles ne veulent pas disparaître, doivent propo-ser le même produit mais en baissant leurs coûts de production afi n de faire en sorte que leurs coûts s’alignent sur ceux des entreprises concur-rentes, afi n de proposer des prix équivalents.

13. Une entreprise peut garder sa clientèle tout en maintenant des prix plus élevés que ceux de ses concurrents, en proposant un produit diffé-rent, supérieur en qualité ou intégrant un service nouveau lié par exemple à un progrès technolo-

gique, auquel cas l’entreprise pourra maintenir un prix plus élevé sans perdre ses clients, car ces derniers seront attirés par la spécifi cité du pro-duit et donc prêts à en acquitter un prix supérieur.

Faire le point

Pour produire, une entreprise doit faire face à des coûts de production. Comme le rapporte le docu-ment 2, ces coûts peuvent être de deux sortes : les coûts fi xes, qui sont les coûts que l’entreprise doit supporter, quel que soit son volume d’ac-tivité ; et les coûts variables, qui dépendent de l’importance de l’activité : pour chaque produit réalisé, il faut ajouter des frais supplémentaires. Les matières premières utilisées par exemple font partie des coûts variables. Le total des coûts d’une entreprise est donc égal à la somme de ses coûts fi xes et de ses coûts variables.Une entreprise produit sur un marché concurren-tiel et doit donc, si elle veut réaliser du profi t ou même simplement survivre, attirer des clients. Or, pour cela, il existe deux voies, qui dépendent en partie du type de production réalisée.La première voie consiste à proposer un pro-duit équivalent à celui de ses concurrents, mais moins cher. On dit alors que l’entreprise dispose d’une forte compétitivité-prix. Pour cela, elle doit donc réduire ses coûts de production, ou du moins faire en sorte qu’ils soient inférieurs à ceux de ses concurrents.Cependant, il existe une seconde voie, qui consiste non pas à proposer un produit moins cher, mais à faire en sorte qu’il soit demandé

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richesses produites par une entreprise. Une en-treprise n’a en effet pas elle-même créé la totalité du produit ou du service qu’elle vend à partir du moment où elle a dû, pour réaliser sa production, acheter des biens et/ou des services à d’autres entreprises sans lesquelles la production n’aurait pas été possible. Ces biens et services qui sont détruits ou transformés au cours du processus de production sont appelés des consommations in-termédiaires. Ainsi, la richesse réellement créée par l’entreprise correspond à la valeur qu’elle a ajoutée par son activité à ces consommations in-termédiaires ; c’est pour cela que cette richesse créée est nommée « valeur ajoutée ».5. Cette valeur ajoutée doit être partagée entre les différents agents économiques ayant permis de la créer, c’est-à-dire principalement les fac-teurs de production travail (via les salaires et cotisations sociales) et le capital (via l’excédent brut d’exploitation).

Document 3

6. Selon l’Insee, en France, en 2008, la valeur ajoutée réalisée par les activités liées à l’agricul-ture, la pêche et la sylviculture s’élevait à envi-ron 35 milliards d’euros.Selon l’Insee, en France, en 2008, la valeur ajoutée réalisée par l’ensemble des agents économiques s’élevait à environ 1 750 milliards d’euros.

7. On effectue pour chaque secteur d’activité le calcul suivant : (Valeur ajoutée par secteur d’ac-tivité/Valeur ajoutée totale) x 100La part de la valeur ajoutée réalisée par les acti-vités liées à l’agriculture, la pêche et la sylvicul-ture dans la valeur ajoutée totale était égale en 2008 à environ 2 %.La part de la valeur ajoutée réalisée par les ac-tivités liées à l’industrie dans la valeur ajoutée totale était égale en 2008 à environ 13,7 %.La part de la valeur ajoutée réalisée par les acti-vités liées à la construction dans la valeur ajou-tée totale était égale en 2008 à environ 6,7 %.La part de la valeur ajoutée réalisée par les ac-tivités liées aux services principalement mar-chands dans la valeur ajoutée totale était égale en 2008 à environ 56 %.La part de la valeur ajoutée réalisée par les ac-tivités liées aux services administrés dans la va-leur ajoutée totale était égale en 2008 à environ 21,5 %.

alors même qu’il est plus cher. Comme le dit Emmanuel Combe dans le document 4 : « Les baisses de coûts n’étant pas suffi santes pour aligner les prix sur ceux des lows cost, les ma-jors tentent de justifi er l’écart de prix en misant sur la différenciation de leur produit : image de marque, fréquence des vols, etc. » Ainsi, une entreprise peut rester compétitive sans diminuer ses prix et donc ses coûts de production, car elle rend son produit attractif en innovant, en mi-sant sur sa qualité, en lui donnant une image de marque attirante…

4. Comment créer et répartir les richesses ?

❯ MANUEL, PAGES 62-63

Document 1 (« Découvrir »)

1. Non, on ne peut pas dire que Microsolo a créé une richesse de 1 200 euros, car, pour vendre l’ordinateur 1 200 euros, elle a dû se procurer auprès d’autres entreprises des pièces détachées à hauteur de 800 euros. Or, ces pièces, ce n’est pas elle qui les a créées ; sur les 1 200 euros du prix de vente, il y a donc 800 euros qui corres-pondent à une production de richesse qui n’est pas le fait de Microsolo.2. Le montant de la richesse créée par Microsolo est de 400 euros. En effet, ces 400 euros cor-respondent à la valeur qui a été ajoutée par Microsolo aux éléments que cette entreprise a achetés à d’autres entreprises ; c’est donc la me-sure de la richesse qu’elle a elle-même ajoutée à ces éléments par son activité.3. On peut justifi er que le prix de vente de l’or-dinateur soit supérieur au prix des pièces qui le composent par le fait que le service rendu par l’ordinateur monté est incomparablement supérieur à celui rendu par un ordinateur non monté ! Les pièces en tant que telles n’ont pas d’utilité pour le consommateur si elles ne sont pas correctement assemblées. Microsolo en les assemblant apporte donc une véritable « valeur ajoutée » aux consommateurs ; or, cette valeur résulte d’un travail réalisé par l’entreprise qui doit donc être logiquement rémunérée pour cela.

Document 2

4. En reprenant l’exemple de Microsolo présen-té dans le document 1, on comprend aisément pourquoi la valeur ajoutée permet de mesurer les

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8.

Données pour l’année 2007Valeur ajoutée

(en milliards d’euros)En % du total

Entreprises (hors entreprises individuelles) 1 035,2 61

Administrations publiques 295,7 17,4

Entreprises individuelles 345 20,3

Associations 19,2 1,1

Total 1 695,1 100

On s’aperçoit ainsi que les entreprises (hors en-treprises individuelles) réalisent la plus grande part de la valeur ajoutée (près des deux tiers).

9. À partir du tableau A, on peut dire que l’éco-nomie française est une économie essentiel-lement de services, car la part des activités de services dans la valeur ajoutée totale s’élève à plus de 78 %.

Document 4

10. La valeur ajoutée se partage principalement entre le travail et le capital, c’est-à-dire les fac-teurs de production se trouvant à son origine. Sur le graphique, on s’aperçoit que sur le long terme la répartition est en fait extrêmement stable : la rémunération des salariés tourne autour des deux tiers de la valeur ajoutée, et celle du capital – via l’excédent brut d’exploitation – autour d’un tiers. Depuis le milieu des années 1980, il y a malgré tout une infl exion en faveur du capital, dont la part de la valeur ajoutée passe d’environ 26 % à environ 32 %, alors que celle de la rému-nération des salariés dans le même temps passe d’environ 70 % à environ 65 %.

11. Non, on ne peut pas déduire de ce gra-phique que la rémunération des salariés en France a diminué depuis 1984 ; ce serait alors confondre l’évolution d’une valeur absolue avec l’évolution d’une part (valeur relative). En ef-fet, dans les faits, la rémunération des salariés a bel et bien augmenté, mais moins rapidement que la valeur ajoutée totale ; par conséquent, la part de la rémunération des salariés dans la valeur ajoutée totale a bien diminué (d’environ 5 points)… alors même que ladite rémunération a augmenté !

12. Il y a un lien entre l’évolution des deux courbes, puisque leur somme avoisine les 100 %. Quand la part de l’un dans la valeur ajoutée to-

tale augmente, celle de l’autre diminue, et vice et versa.

13. On peut l’expliquer par le fait que la somme des parts fait toujours 100 % ; si ces deux parts représentent la quasi-totalité de l’ensemble, il est logique que lorsque l’une augmente, l’autre dimi-nue (alors même que, rappelons-le, en valeur ab-solue, la rémunération des salariés et celle du capi-tal peuvent très bien augmenter en même temps).

Faire le point

Comme l’explique le document 2, la valeur ajoutée mesure la richesse réellement créée par une entreprise. Cette richesse est mesurée par la différence entre la valeur de la production réalisée et la valeur des biens et services utili-sés de manière temporaire dans le processus de production, que l’on appelle « consommations intermédiaires ».Cette richesse créée, cette « valeur ajoutée », va ensuite être utilisée pour rémunérer les différents acteurs qui ont été à l’origine de sa création, c’est-à-dire principalement les salariés (facteur travail) et les propriétaires des moyens de pro-duction (facteur capital).Historiquement parlant, comme le montre le docu-ment 4, ce partage est relativement stable sur le long terme, les salariés se partageant environ les deux tiers de la valeur ajoutée, et les propriétaires du ca-pital un tiers (via l’excédent brut d’exploitation).Malgré tout, depuis environ vingt-cinq ans, on constate une évolution de ce partage au détri-ment des salariés, car la part des salaires dans la valeur ajoutée est passée d’environ 72 % en 1984 à environ 65 % aujourd’hui ; elle a donc diminué d’environ 7 points. Cela ne signifi e pas que les salaires ont diminué, car il ne faut pas confondre évolution relative et évolution abso-lue ; dans les faits, la masse des salaires distri-

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2 tonnes de blé par heure, et encore davantage pour l’avoine et l’orge. Donc, grosso modo, une productivité multipliée par 120 à 180 par rapport à la situation des sociétés traditionnelles.« Combinant le travail de la moissonneuse-lieuse et de la batteuse, la moissonneuse-batteuse re-présente la machine agricole par excellence. Bien que les premières moissonneuses-batteuses fussent mises au point très tôt (autour de 1875), ce n’est qu’à partir des années 1920 que débu-ta réellement leur utilisation dans les grandes plaines à blé des États-Unis, et dans le début des années 1950 en Europe. »

Document 2

4. Il y a augmentation de la productivité dans deux cas :– quand on utilise moins de facteurs de produc-tion pour réaliser la même quantité produite. Exemple : dans une entreprise automobile, on a réduit de 10 % le nombre de travailleurs en réorganisant la production alors même que le nombre d’automobiles produit mensuellement reste égal à 10 000 ;– quand on utilise la même quantité de facteurs de production pour produire plus. Exemple : dans une entreprise automobile, on garde le même nombre de travailleurs (150) mais, en réorgani-sant la production, le nombre d’automobiles pro-duit mensuellement passe de 10 000 à 11 000.On peut noter que la productivité augmenterait aussi dans le cas où la production augmenterait avec une diminution du nombre de travailleurs, ou avec une augmentation de la production supé-rieure à l’augmentation du nombre de travailleurs.

5. La valeur ajoutée mesure les richesses créées par une unité productive par son activité. Elle cor-respond à la différence existant entre la valeur de son produit fi nal et celle des biens et des services qu’elle a utilisés dans son activité, mais qu’elle n’a pas elle-même produits. Par conséquent, pour mesurer l’activité productive d’une entreprise, les économistes ne s’appuient pas sur la valeur de leur niveau de production (prix x quantités produites), mais sur leur valeur ajoutée, qui se calcule ainsi :VA = production – consommations intermédiaires

6. Productivité par tête du travail : 200 000/45 = 4 444,40 euros. Cela signifi e que chaque travailleur, par semaine, crée l’équivalent de

bués a augmenté, mais moins rapidement que la valeur ajoutée.

5. Qu’est-ce que la productivité ?❯ MANUEL, PAGES 64-65

Document 1 (« Découvrir »)

1. La production de quintaux de blé à l’hectare a été multipliée par environ 8,2 depuis le début du XIXe siècle. Voir Flash Méthode 2, p. 159.

2. Si la production a augmenté alors même que le nombre d’agriculteurs a diminué, alors on peut directement en déduire que la production de blé par agriculteur a augmenté.3. Cette évolution témoigne d’une augmentation de l’effi cacité de la combinaison productive ; en utilisant moins de travailleurs, on produit plus. Les photos présentées nous permettent de découvrir que dans ce secteur d’activité la mé-canisation des activités a profondément changé la combinaison productive ; ainsi, au début du XIXe siècle, les agriculteurs (dont nombre de femmes) ramassaient eux-mêmes manuellement le blé, alors qu’aujourd’hui il suffi t d’un seul agriculteur équipé d’une moissonneuse-batteuse pour réaliser exactement le même travail. Pour information, voici ce que dit Paul Bairoch dans Victoires et déboires (tome II) à propos de cette machine :« Si l’on se place au début des années 1830, on s’aperçoit qu’un grand nombre de brevets avaient été déposés pour des moissonneuses. En effet, on peut recenser, avant 1831, 33 brevets anglais, 22 brevets américains, 2 brevets français et 1 brevet allemand.« Avant l’arrivée de la moissonneuse, il fallait à peu près 5 à 6 jours/homme de travail pour moissonner (et lier) la production d’un hectare de céréales. Vers 1850, la moissonneuse de McCormick avec un homme et deux chevaux était capable de faire le travail journalier de 2 à 3 hommes. L’étape importante suivante fut la moissonneuse-lieuse qui apparut dans les années 1870, et, là, le gain de productivité par rapport à la faux était de l’ordre de 10 à 1.« Par les moyens traditionnels, il fallait environ 12 à 17 jours de travail pour battre 1 tonne de blé.« Ainsi, au début du XXe siècle, des batteuses à vapeur étaient capables de traiter environ

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mais c’est une possibilité offerte à l’entreprise qui a réalisé des gains de productivité.

Faire le point

Sur un marché concurrentiel, une entreprise se doit, si elle veut garder ses clients ou en attirer de nouveaux, d’être compétitive, c’est-à-dire entre autres de produire de manière plus effi cace que ses concurrents.Or, l’effi cacité de la production dépend du ni-veau de productivité de l’entreprise. En effet, comme le montre le document 2, la producti-vité permet de connaître la production réalisée par unité facteur de production utilisée. Quand elle augmente, cela signifi e soit que l’entreprise a utilisé une quantité de facteurs de production moindre pour produire la même quantité, soit qu’elle produit en plus grande quantité avec la même quantité de facteurs de production utili-sée. Le plus souvent, pour mesurer cette produc-tivité, on calcule la productivité du travail.Or, quand la productivité du travail augmente, cela signifi e dans tous les cas qu’il faut relative-ment moins de travail par unité produite ; cela peut donc se traduire soit par une augmentation des salaires distribués, soit par une augmentation des profi ts, soit par un mélange de ces trois ef-fets. Dans le premier cas, cela permet d’augmen-ter la motivation des salariés et de les fi déliser à l’entreprise ; dans le second cas, cela permet à l’entreprise de remplir ses objectifs ; et dans le troisième cas, cela permet à l’entreprise de ga-gner en compétitivité-prix, c’est-à-dire, à terme, de pouvoir vendre plus. Dans tous les cas, une entreprise se doit donc de chercher à améliorer sa productivité.

6. Quel est l’impact de la productivité sur l’emploi ?

❯ MANUEL, PAGES 66-67

Document 1 (« Découvrir »)

1. La productivité par tête du travail se calcule en rapportant la production réalisée à la quantité de travailleurs utilisée pour la réaliser.

2. Mis à part en 2009, la productivité a augmenté chaque année aux États-Unis depuis 2002, mais globalement de moins en moins rapidement. L’emploi quant à lui a diminué aux États-Unis entre 2002 et 2004, puis à partir de 2009.

4 444,40 euros de valeur pour son entreprise.Productivité horaire du travail : 200 000/(45 x 35) = 127 euros. Cela signifi e que chaque tra-vailleur, par heure de travail, crée l’équivalent de 127 euros de valeur pour son entreprise.

Document 3

7. La courbe « production par actif occupé » correspond à la productivité par tête du travail, et la courbe « production par heure travaillée » correspond à la productivité horaire du travail.

8. La première productivité donne la production par travailleur et est donc indépendante de la durée du travail, alors que la seconde dépend à la fois du nombre de travailleurs et de la durée hebdomadaire du travail.

9. Les deux types de productivité ont fortement augmenté depuis la fi n du XIXe siècle, et plus par-ticulièrement depuis la fi n de la Seconde Guerre mondiale. Cependant, c’est la productivité horaire du travail qui a le plus fortement aug-menté ; ainsi, entre 1896 et 1998, la productivité par tête du travail a été multipliée par environ 9, alors que la productivité horaire du travail a été multipliée par environ 15.

10. L’augmentation de la productivité signifi e qu’avec la même quantité de facteurs de pro-duction on peut produire en plus grande quan-tité. Or, le nombre de travailleurs a globalement augmenté durant le XXe siècle. Comme la pro-ductivité du travail par tête a augmenté, on peut mécaniquement en déduire que la production a augmenté – ce qui est le cas.

Document 4

11. Le progrès technique permet une augmenta-tion de la productivité grâce à une substitution capital/travail se traduisant par une combinai-son productive plus effi cace, de telle sorte qu’il devienne possible de produire en plus grande quantité avec moins de facteurs de production utilisés.

12. Une hausse de la productivité peut permettre une diminution du prix de vente du produit car, si l’on peut produire plus en utilisant moins de facteurs de production, l’entreprise voit ses coûts unitaires de production diminuer, ce qui peut se traduire par une hausse des salaires et/ou une hausse des profi ts et/ou une baisse des prix. La baisse des prix n’est donc pas automatique,

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Document 3

8. Une hausse de la productivité peut se traduire par une baisse des prix. En effet, une hausse de la productivité signifi e pour l’entreprise qu’elle peut produire plus en utilisant la même quantité de travailleurs, ou la même chose mais en uti-lisant moins de travailleurs. Dans les deux cas, cela signifi e que ses coûts unitaires de produc-tion diminuent, car les travailleurs ont gagné en effi cacité. L’entreprise peut profi ter de cette di-minution des coûts pour réduire ses prix, car l’un des facteurs les plus explicatifs de la formation des prix est justement le niveau des coûts de pro-duction. Quel est son intérêt à agir de la sorte ? D’attirer les consommateurs et donc de gagner en compétitivité-prix face à ses concurrents.

9. détruit – gains – demande – production.

10. Ce document valide ce qui a été vu dans le document 2. En effet, il montre que des gains de productivité dans un secteur d’activité peuvent se traduire non seulement par une hausse des emplois dans un autre secteur d’activité, mais qu’en plus le solde global est généralement po-sitif : le progrès technique ne détruit pas globa-lement d’emplois.

Faire le point

Augmenter la productivité peut passer par le choix d’une combinaison productive où relati-vement parlant la part de capital utilisée est su-périeure à celle du travail. A priori, cela devrait avoir un impact négatif sur l’emploi, car du ca-pital est substitué au travail.Pourtant, c’est un point de vue globalement er-roné. Certes, les gains de productivité peuvent se traduire dans l’entreprise à court terme par une réduction de l’emploi. Cependant, il ne faut pas oublier que ces gains de productivité vont ensuite être utilisés, comme le montre le docu-ment 3, soit par une augmentation des salaires, soit par une augmentation des profi ts et donc des investissements, soit par une diminution des prix. Dans tous les cas, cela se traduit par une augmentation de la demande, et donc de la pro-duction… ce qui induit le besoin de nouveaux travailleurs employés ! Au total, le solde serait positif : la quantité d’emplois indirectement créée via la hausse de la demande serait supé-rieure à la quantité d’emplois directement dé-truits par les gains de productivité.

3. Globalement, on peut faire un lien entre l’évo-lution de l’emploi et celle de la productivité, au sens où, quand la productivité diminue, l’emploi diminue (mais pas nécessairement dans la même proportion), et que, au moins entre 2004 et 2009, quand la productivité augmente, l’emploi aug-mente aussi.

Document 2

4. La diminution des emplois dans l’industrie ne signifi e pas forcément que l’emploi total a di-minué, puisque l’emploi industriel n’est qu’une composante de l’emploi total. Dans ce docu-ment, on voit ainsi qu’entre 1980 et 2007 l’em-ploi industriel a diminué en France de 1 913 500 emplois, alors que dans le même temps les em-plois de services ont augmenté. Il est alors tout à fait possible – et c’est ce qu’il s’est passé dans la réalité – que cette hausse des emplois de service fasse plus que compenser la diminution des em-plois dans les autres secteurs d’activité.

5. Selon le texte, les gains de productivité, via le progrès technique, sont l’une des causes de la diminution des emplois dans l’industrie depuis quelques années ; d’une part, parce que ces gains de productivité se sont traduits par la mise en place de combinaisons productives plus capita-listiques, et d’autre part, parce que ces gains de productivité se sont traduits par une évolution de la demande favorable aux services.

6. Une hausse de la productivité peut se traduire par une hausse des revenus. En effet, une hausse de la productivité signifi e pour l’entreprise qu’elle peut produire plus en utilisant la même quantité de personnels, ou la même chose mais en utilisant moins de personnel. Dans les deux cas, cela signifi e que ses coûts unitaires de pro-duction diminuent, car les travailleurs ont gagné en effi cacité. S’ils sont plus effi caces, cela signi-fi e qu’ils peuvent voir leur salaire augmenter, ce qui est l’une des manières de distribuer la dimi-nution des coûts de production.

7. Le texte relie les gains de productivité dans l’industrie à la hausse des emplois dans les ser-vices par l’évolution de la demande induite par ces gains. Même si la théorie n’est pas présentée dans ce document, ce dernier peut être l’occa-sion pour l’enseignant de présenter la loi d’En-gel et ses variantes.

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ici mises en avant sont reliés à l’évolution des conditions de travail qu’elles entraînent pour les salariés. Ces nouvelles méthodes, en augmentant la réactivité demandée aux salariés, peut générer du stress au travail. b. Les hôtesses de caisse peuvent aujourd’hui voir leur travail contrôlé en temps réel : nombre de produits passés à l’heure à leur caisse, temps moyen passé par chaque client… elles peuvent ainsi recevoir une « pression » quotidienne pour respecter certains objectifs de productivité qui peut générer du stress.

5. a. Prenons deux entreprises : une qui produit des bouchons, et l’autre qui produit des stylos en achetant les bouchons produits par la première entreprise. Imaginons que les stylos soient ven-dus 1 euro pièce, et le bouchon 0,10 euro pièce. Pour connaître la production globale des deux entreprises, si on additionnait leurs chiffres d’af-faires, on obtiendrait 1,10 euro comme valeur par stylo produit ; par contre, si on additionne leurs valeurs ajoutées, on tombera bien sur 1 euro de valeur par stylo produit. b. Le calcul de la valeur ajoutée permet de connaître le montant des richesses produites par une collectivité. c. Le calcul du PIB des administrations publiques pose un problème particulier : on ne peut direc-tement calculer leur valeur ajoutée puisqu’on ne connaît pas leur chiffre d’affaires, pour la bonne et simple raison que leur production est fournie à la collectivité à titre gratuit ou quasi gratuit. On résout cette diffi culté en évaluant la valeur ajou-tée à partir des coûts de production, auxquels on soustrait les consommations intermédiaires. Au total, la valeur ajoutée des administrations pu-bliques est donc peu ou prou égale au montant des salaires versés par les administrations pu-bliques à leur personnel.

Cependant, cette hausse globale de l’emploi cache une évolution de la structure des em-plois ; les emplois créés le sont dans un secteur d’activité différent de celui dans lequel ils ont été détruits. C’est pour cela que Sauvy parle de « déversement » des emplois ; les emplois se dé-versent du secteur connaissant des gains de pro-ductivité vers les autres.

◗ Exercices❯ MANUEL, PAGE 70

VÉRIFIER SES CONNAISSANCES

1.

Coûts fi xes

Coûts variables

Prime donnée en fonc-tion d’un objectif de ventes à atteindre

X

Loyer à verser pour l’utilisation du local

X

Salaires à verser aux employés en CDI

X

Facture de papier pour une imprimerie

X

2. Dans l’ordre : fi xes – variables – combinaison productive – substituables – productivité.

3. Pour obtenir les coûts totaux, il faut ajouter les coûts fi xes aux coûts variables : VraiLa valeur ajoutée se répartit entre coûts fi xes et coûts variables. FauxLe progrès technique est globalement destruc-teur d’emplois. FauxLa thèse du déversement explique comment les coûts sont répartis dans l’entreprise. FauxLa productivité est une mesure de l’effi cacité de la combinaison productive. Vrai

APPROFONDIR SES CONNAISSANCES

4. a. Les inconvénients de nouvelles méthodes de travail générant des gains de productivité

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