EHESS

Chiefs and Clerics. The History of Abdul Bokar Kan and Futa Toro, 1853-1891 by DavidRobinsonReview by: Constant HamèsArchives de sciences sociales des religions, 22e Année, No. 43.2 (Apr. - Jun., 1977), pp. 294-295Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/30121101 .

Accessed: 17/06/2014 16:37

Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at .http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp

.JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range ofcontent in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new formsof scholarship. For more information about JSTOR, please contact support@jstor.org.

.

EHESS is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Archives de sciences socialesdes religions.

http://www.jstor.org

This content downloaded from 194.29.185.216 on Tue, 17 Jun 2014 16:37:59 PMAll use subject to JSTOR Terms and Conditions

ARCHIVES DE SCIENCES SOCIALES DES RELIGIONS

la foi religieuse face $ l'dvolution du monde contemporain. Monde contemporain pergu comme s'6loignant des pratiques et croyan- ces religieuses mais aussi croyances religieu- ses et pratiques s'bloignant des probl~mes 6conomiques, d~mographiques et sociaux du monde contemporain. D'ot deux questions centrales : comment les religions peuvent- elles prendre en charge ces probl~mes ac- tuels - attitudes vis-a-vis du progrbs bco- nomique, de l'histoire, de la d~mographie - et aussi quelle r~ponse les religions peuvent- elles donner au ddsespoir g6ndral contem- porain.

L'ouvrage reproduit les communications sur ce sujet des vingt-six participants. Certaines communications ont 6t6 faites en arabe et d'autres en frangais, d'oi le carac- thre bilingue des textes. Trois communica- tions sont prdsenties en traduction dans les deux langues.

Du cit6 musulman, on notera l'intr~rt port6 & la dimension temporelle, historique, de la pens6e islamique (M. Arkoun, A. El Ghannouchi, M. El Abad) et ~galement I'importance des r~flexions islamiques sur I'4conomie (M. Mahmoud, M. Chabil, A. Ben Abdallah). On notera aussi la presence, avec un texte sur la technologie et l'islam du pbre du < personnalisme musulman ,, M.A. Lahbabi. De mime, l'introduction bi- lingue faite par le Directeur du C.E.R.E.S. tunisien, auteur d'un livre recent sur l'islam et la sexualit6 (Arch., 41, no 280), A. Bouhdiba.

Du c6t6 christiano-frangais, deux orien- talistes et islamologues s'interrogent non plus sur la religion et la culture des autres mais sur les leurs (L. Gardet, R. Arnaldez); ont contribu6 4galement A ce colloque le philosophe J. Lacroix et les religieux V. Cosmao, P.M. Lelong et R. Caspar.

Constant Hambs.

Chiefs and Clerics. The History of Abdul Bokar Kan and Futa Toro, 1853-1891.

43.431 ROBINSON (David).

Oxford, Clarendon Press, 1975, 239 p.

Il est r~confortant de voir au fil des dernibres annres se mettre en place toute une infrastructure historique de la longue p6riode pr6coloniale du complexe s~n6galo- mauritanien, soumis aux entreprises mer- cantiles, politiques et militaires des puis- sances capitalistes europ~ennes en pleine rivalit6 ~conomique et strat~gique.

Si les Anglais et les Frangais se sont long- temps opposes pour la conquite des places c8tibres aux environs de Saint-Louis du S6-

294

n~gal, dans le but de monopoliser la traite esclavagiste et celle de la gomme arabique (si decisive pour l'industrie textile aux xvmI-xIxx sidcles), il est piquant de voir qu'aujourd'hui les m~mes protagonistes ri- valisent pour dcrire l'histoire de ces Etats citiers africains; mais 4 c6t6 des Frangais (A. Delcourt, Y. Person, V. Monteil, etc.) et des Anglais (C. Stewart, R. Robinson, C.I.A. Richie, etc.), les Sn~galais (B. Barry, A. Ly, A. Bathily, etc.) prennent une part de plus en plus considerable dans la recher- che de l'histoire de leur pays. Les grands absents, jusqu'd present, sont les Maurita- niens, du moins au niveau des publications.

D.R. enquite avec soin et intelligence sociologique sur la region du Fouta Toro a l'6poque grosso modo d'El Hajj Omar et de Faidherbe. Ayant consacr6 une those g ce dernier, il largit son propos B la moyenne vall~e du Sn~gal et finalement & l'ensemble des Etats du Fleuve. Toute la trame repose sur les relations des divers Etats africains avec un Etat europeen implant6 B Saint- Louis et pratiquement de meme force et structure, du moins jusqu'aux ann~es 1880. Alliances, conflits, renversements d'alliances ont marqu6 les souverains africains et leurs lieutenants face au pouvoir blanc. Et puis, surtout, Robinson nous montre les mouve- ments idbologiques consid6rables qui ont travers6 les pouvoirs et les masses afri- caines durant cette p~riode de boulever- sement, de crise due $ la p~n6tration 4cono- mique et politique de la France marchande.

SChiefs and Clerics > sont en effet les incarnations de deux ideologies africaines qui s'opposent entre elles et plus rarement s'allient, qui s'opposent et s'allient souvent alternativement avec l'occupant europ~en. Jusqu'au moment oi la force militaire et politique frangaise est devenue in~gale, I'islam a 6td le principal bastion iddologique et politique de resistance et a donn6 nais- sance aux nombreux mouvements rdforma- teurs mauritano-s~n~galais. D'E1 Hadj Omar & Mamadu Lamine Drame, de Nasr Eddin t Amadu Ba, on ne peut qu'8tre frapp6 par

r'extraordinaire vitalit6 de ces r6formismes politico-religieux qui ont secoun l'Ouest afri- cain pendant des sidcles et se sont opposes & la traite n~gribre et B l'emprise 6cono- mique europ~enne. Abdul Bokar Kan, qu'6tudie plus pr~cis~ment 1'A., reprdsente par contre l'iddologie guerribre des chefs politiques africains qui se sont montris au depart favorables & la traite esclavagiste comme & l'ensemble du mouvement com- mercial europ~en dont ils etaient b~ndfi- ciaires. Mais leur resistance s'est affirmde au fil du temps et ils ont ~t6 les derniers opposants & la conquite coloniale.

This content downloaded from 194.29.185.216 on Tue, 17 Jun 2014 16:37:59 PMAll use subject to JSTOR Terms and Conditions

Ouvrage historique s6rieux qui $ tout moment sait ramener les diverses pdripdties g des perspectives synth6tiques et qui est une mine pour I'6tude sociologique & venir des r{formismes musulmans de l'Afrique de I'Ouest. Glossaire, sources et bibliographie, Index.

Constant Hambs.

Communione e Liberazione. Interviste a Luigi Giussani. Milan, Jaca Book, 1976,

43.432 RONZA (Robi).

208 p. C.L. (Arch., 41, no 295, et 43, no 298) est

issu d'un mouvement de jeunesse catholi- que, 6tudiants et scolaires, fond6 en 1954 par don L. Giussani, qui en est rest6 le chef charismatique. Ces entretiens compl~tent ses trois libretti anonymes (vert, 1959; rouge, 1960; marron, 1964) publids depuis en un volume (Trace di esperienza e appunti di metodo cristiano. Milan, Jaca Book, 1972) et permettent de comparer aux interprdta- tions du dehors rdcusbes par le mouvement cette auto-interpretation jugde seule au- thentique et positive.

Emile Poulat.

43.433 RousE (Ruth), NEILL (Stephen Ch.). Geschichte der okumenischen Bewegung, 1517-1948. G6ttingen, Vandenhoeck & Ru- precht, 1963, 2 vol., XIX-556 et XI-525 p.

FEY (Harold E.), dd.

Geschichte der ikumenischen Bewegung, 1948-1968. Ibid., 1974, 639 p.

Ces trois volumes, dont les deux premiers sont & leur deuxibme edition (revue et cor- rigde), avaient d'abord paru en anglais, et en deux volumes seulement, sous les titres respectifs de A History of the Ecumenical Movement, 1517-1948 (Arch., 25, n0 209), et, s'agissant de l'ouvrage de Fey, The Ecume- nical Advance. A History of the Ecumenical Movement, 1948-1968, Londres, S.P.C.K., 1970.

Du travail paru sous la responsabilit6 de R.R. et S.C.N. nous avons ddjL entretenu les lecteurs de cette revue. S'agissant de celui de H.E.F., que nous n'avions pas pu obtenir pour recension lors de sa parution anglaise, il se rdvble aussi difficile de parler que du prdc6dent. La richesse du contenu et sa vari6t6 exigerait une trbs longue note critique, ddpassant les compdtences d'un unique recenseur. Quinze chapitres, dus & autant de collaborateurs, tentent de faire le tour des vingt arnnes probablement les

BULLETIN DES OUVRAGES

plus riches - au moins quantitativement - du mouvement cecumdnique. Rendant compte des travaux rdunis par R.R. et S.C.N. nous regrettions une utilisation trop gdndreuse des vocables < aecumdnique > et a oecumdnisme >. Cette fois nous ferions plutbt une remarque en sens inverse : tout tourne, en effet, ici autour des activitis du Conseil (Ecumdnique des Eglises, ou des rdactions & ces activitds. On le comprend, dans la mesure oii les auteurs sont tous lis avec cette institution, et souvent de trbs prbs. La question, pour nous, demeure celle que nous posions il y a quelques anndes A R.R. et S.C.N. : n'y a-t-il vraiment pas des cecumdnismes plut6t qu'un oecumdnisme? Et, si la rdponse fournie va dans le sens d'un acquiescement, nous ajouterons n'existe-t-il que des cecumdnismes officiels ? On en aurait ici r'impression, tant tout sem- ble s'y rdsumer en des rencontres et ddcla- rations au sommet ou en ddpendance des autorit~s constitudes.

Dire cela ne vise pas & discrdditer un ou- vrage de toute fagon irremplagable, pour ce qui est du domaine qu'il couvre. On veut simplement suggbrer que ce genre d'histoire en grande partie 6crite par ses acteurs, risque de masquer le foisonnement du reel, d~j& d'ailleurs passablement divers autour du C.O.E. et dans ses multiples activitds. On aimerait voir l'cecum6nisme accdder & I'histoire en sortant de la < boutique >. Est-il vraiment impossible, aujourd'hui, de trouver des historiens professionnels pour traiter de ces probl~mes, en les remettant - par exemple et tout simplement - dans le cadre des tensions et relations interna- tionales ? Est-il impossible de ddcouvrir des sociologues intdressds par l'interprdtation de ce mouvement? Pourquoi ni R. Mehl, ni P. Berger, ni B.R. Wilson ne sont-ils m~me &voqubs par les auteurs de cette somme ? Comment a-t-on rdussi ce tour de force de nous presenter un cecumdnisme & l'ombre du C.O.E. sans mime nous faire l'histoire de cet organisme, et nous initier & son organigramme, sans tenter la moindre etude dans la perspective d'une sociologie des organisations ? Pourquoi garde-t-on un si- lence presque obstind sur I'cecumdnisme l la base >, dans les paroisses par exemple ? Et que dire du silence qui pbse ici sur

l'oecumdnisme sauvage > ? Que le livre s'arrite & 1968 - annde cruciale - ne rd- pond pas t notre question. Ce genre d'cecu- minisme n'est pas n6 d'hier, & ce qui nous parait.

Les probl~mes soulevds n'emp~chent pas, nous le rdpdtons, l'ouvrage de H.E.F. de vdhiculer une somme immense d'informa- tions. Il convient d'en remercier les auteurs

295

This content downloaded from 194.29.185.216 on Tue, 17 Jun 2014 16:37:59 PMAll use subject to JSTOR Terms and Conditions