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A400 Annales Françaises d’Anesthésie et de Réanimation 33S (2014) A398–A403 permettre une amélioration de leur qualité. D’autres méthodes pourraient être envisagées comme la création dans le service d’une zone isolée, dédiée à la prescription [3]. L’amélioration de la confor- mité de nos prescriptions est essentielle. Cela permettra de faciliter les contrôles en aval de l’étape de prescription, de dépister plus d’erreurs de prescription et d’améliorer la sécurité de nos patients. Fig. 1 Conformité des prescriptions au référentiel du service. *dif- férence significative entre MAR et DESAR (p < 0,05). Déclaration d’intérêt Les auteurs n’ont pas transmis de déclara- tion de conflits d’intérêts. Références [1] Ann Fr Anesth Reanim SFAR 2011:R138 [Abstract]. [2] Intensive Care Med 2012;38(11):1858–67. [3] Intensive Care Med 2008;34(6):1083–90. http://dx.doi.org/10.1016/j.annfar.2014.07.683 R613 Chirurgie sous anesthésie locorégionale chez l’enfant réveillé : intérêt de la distraction par vidéo 3D M. Gasior , S. Delaporte-Cerceau , V. Piat , N. Sabourdin , I. Constant DAR, Trousseau, Paris, France Auteur correspondant. Introduction Chez l’enfant, l’anesthésie locorégionale (ALR) est rarement utilisée sans anesthésie générale (AG) (environ 0,04 % des procédures) [1]. Le niveau d’anxiété des enfants et des parents en périopératoire, la peur de la réalisation de l’ALR ou de la douleur pendant la chirurgie ainsi que la nécessaire immobilité, sont les principales causes de rejet des techniques d’ALR seule. L’utilisation de techniques de distraction a démontré son efficacité dans la dimi- nution de l’anxiété et de la douleur dans la réalisation de soins douloureux chez l’enfant. L’objectif de cette étude était d’évaluer l’utilisation de la distraction par vidéo 3D, en termes de faisabilité et d’intérêt, chez des enfants opérés d’une chirurgie sous ALR seule. Matériel et méthodes Étude prospective observationnelle approu- vée par le CPP de Saint-Antoine. La possibilité de réaliser l’intervention chirurgicale sous ALR sans AG avec une distraction par casque vidéo 3D, était proposée en consultation d’anesthésie, à tous les enfants âgés d’au moins 6 ans (et leurs parents) program- més pour une chirurgie périphérique adaptée. Après obtention du consentement éclairé de l’enfant et des parents, l’acceptation de cette technique et le choix du film 3D étaient confirmés lors de la visite préanesthésique. Les enfants étaient prémédiqués par de l’hydroxyzine per os, la pose de la voie veineuse et l’ALR était réa- lisées sous N2O ou hypnose conversationnelle, avec un repérage nerveux sous échographie. Un monitorage peranesthésique stan- dard était mis en place. Un interrogatoire de l’enfant sur son ressenti de la technique était réalisé à j0 et à j8. Les critères évalués étaient : l’anxiété avant la réalisation de l’ALR, la douleur pendant la pose de voie veineuse (VVP), pendant la réalisation de l’ALR, pendant la chirurgie et à la sortie de SSPI, la satisfaction de l’enfant après l’intervention, la satisfaction du chirurgien après l’intervention, les raisons du choix cette technique, par l’enfant. Les échecs de cette technique étaient définis par les échecs d’ALR, la nécessité de com- pléments anesthésiques par voie générale, les signes de mauvaise tolérance (plainte, pleur, agitation). Résultats Trente et un enfants, âgés en moyenne de 12,4 ± 3,3 ans (moyenne ± SD) ont été inclus. Un patient sur 31, a été consi- déré comme un échec de la technique (échec de l’ALR) et donc exclu de l’analyse. Vingt-trois enfants étaient opérés d’une chi- rurgie du membre supérieur, et 8 du membre inférieur. La durée moyenne de la chirurgie était de 35 ± 27 min. Soixante-cinq pour cent des patients présentaient une score d’anxiété > 4 avant l’ALR. Les valeurs médianes de l’EVA douleur étaient de 0 (VVP), 2,5 (ALR) et 0 (CHIR). Tous les enfants présentaient des scores de satisfac- tion > 7 à j0 et j8. La satisfaction des chirurgiens était excellente (médiane EN à 10). Concernant les raisons du choix de cette tech- nique, 25 % des enfants souhaitaient éviter l’AG, alors que 75 % étaient motivés par le visionnage d’un film 3D (Fig. 1). Discussion Lors d’une chirurgie sous ALR, l’utilisation d’un casque vidéo 3D induit une immersion dans une réalité virtuelle permet- tant à l’enfant d’éviter l’anesthésie générale et ses complications potentielles. Cette technique basée sur l’utilisation ludique du multimédia est particulièrement attractive chez les enfants d’âge scolaire. Fig. 1 Déclaration d’intérêt Les auteurs n’ont pas transmis de déclara- tion de conflits d’intérêts. Référence [1] Pediatr Anesth 2010;20:1061–9. http://dx.doi.org/10.1016/j.annfar.2014.07.684 R614 Faisabilité et efficacité du bloc paravertébral échoguidé chez l’enfant : étude prospective descriptive I. Gaudet-Ferrand 1,, C. Sola 1 , O. Raux 1 , A. Rochette 1 , C. Dadure 1 , X. Capdevila 2 1 Unité d’Anesthésie et de Soins Continus Chirurgicaux Pédiatriques 2 Département anesthésie réanimation A, Montpellier, France Auteur correspondant. Introduction Le bloc paravertébral (BPV) permet une anesthésie unilatérale multi-étagées du tronc, et a montré son efficacité dans de nombreuses indications chirurgicales [1]. Chez l’adulte, La réa- lisation de ce bloc sous échographie a été décrite selon différentes

Chirurgie sous anesthésie locorégionale chez l’enfant réveillé : intérêt de la distraction par vidéo 3D

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Page 1: Chirurgie sous anesthésie locorégionale chez l’enfant réveillé : intérêt de la distraction par vidéo 3D

A400 Annales Françaises d’Anesthésie et de Réanimation 33S (2014) A398–A403

permettre une amélioration de leur qualité. D’autres méthodespourraient être envisagées comme la création dans le service d’unezone isolée, dédiée à la prescription [3]. L’amélioration de la confor-mité de nos prescriptions est essentielle. Cela permettra de faciliterles contrôles en aval de l’étape de prescription, de dépister plusd’erreurs de prescription et d’améliorer la sécurité de nos patients.

Fig. 1 Conformité des prescriptions au référentiel du service. *dif-férence significative entre MAR et DESAR (p < 0,05).

Déclaration d’intérêt Les auteurs n’ont pas transmis de déclara-tion de conflits d’intérêts.Références[1] Ann Fr Anesth Reanim SFAR 2011:R138 [Abstract].[2] Intensive Care Med 2012;38(11):1858–67.[3] Intensive Care Med 2008;34(6):1083–90.

http://dx.doi.org/10.1016/j.annfar.2014.07.683

R613

Chirurgie sous anesthésielocorégionale chez l’enfant réveillé :intérêt de la distraction par vidéo 3DM. Gasior ∗, S. Delaporte-Cerceau , V. Piat , N. Sabourdin ,I. ConstantDAR, Trousseau, Paris, France∗ Auteur correspondant.

Introduction Chez l’enfant, l’anesthésie locorégionale (ALR) estrarement utilisée sans anesthésie générale (AG) (environ 0,04 % desprocédures) [1]. Le niveau d’anxiété des enfants et des parents enpériopératoire, la peur de la réalisation de l’ALR ou de la douleurpendant la chirurgie ainsi que la nécessaire immobilité, sont lesprincipales causes de rejet des techniques d’ALR seule. L’utilisationde techniques de distraction a démontré son efficacité dans la dimi-nution de l’anxiété et de la douleur dans la réalisation de soinsdouloureux chez l’enfant. L’objectif de cette étude était d’évaluerl’utilisation de la distraction par vidéo 3D, en termes de faisabilitéet d’intérêt, chez des enfants opérés d’une chirurgie sous ALR seule.Matériel et méthodes Étude prospective observationnelle approu-vée par le CPP de Saint-Antoine. La possibilité de réaliserl’intervention chirurgicale sous ALR sans AG avec une distractionpar casque vidéo 3D, était proposée en consultation d’anesthésie, àtous les enfants âgés d’au moins 6 ans (et leurs parents) program-més pour une chirurgie périphérique adaptée. Après obtention duconsentement éclairé de l’enfant et des parents, l’acceptation decette technique et le choix du film 3D étaient confirmés lors dela visite préanesthésique. Les enfants étaient prémédiqués par del’hydroxyzine per os, la pose de la voie veineuse et l’ALR était réa-lisées sous N2O ou hypnose conversationnelle, avec un repérage

nerveux sous échographie. Un monitorage peranesthésique stan-dard était mis en place. Un interrogatoire de l’enfant sur son ressentide la technique était réalisé à j0 et à j8. Les critères évalués étaient :l’anxiété avant la réalisation de l’ALR, la douleur pendant la posede voie veineuse (VVP), pendant la réalisation de l’ALR, pendantla chirurgie et à la sortie de SSPI, la satisfaction de l’enfant aprèsl’intervention, la satisfaction du chirurgien après l’intervention, lesraisons du choix cette technique, par l’enfant. Les échecs de cettetechnique étaient définis par les échecs d’ALR, la nécessité de com-pléments anesthésiques par voie générale, les signes de mauvaisetolérance (plainte, pleur, agitation).Résultats Trente et un enfants, âgés en moyenne de 12,4 ± 3,3 ans(moyenne ± SD) ont été inclus. Un patient sur 31, a été consi-déré comme un échec de la technique (échec de l’ALR) et doncexclu de l’analyse. Vingt-trois enfants étaient opérés d’une chi-rurgie du membre supérieur, et 8 du membre inférieur. La duréemoyenne de la chirurgie était de 35 ± 27 min. Soixante-cinq pourcent des patients présentaient une score d’anxiété > 4 avant l’ALR.Les valeurs médianes de l’EVA douleur étaient de 0 (VVP), 2,5 (ALR)et 0 (CHIR). Tous les enfants présentaient des scores de satisfac-tion > 7 à j0 et j8. La satisfaction des chirurgiens était excellente(médiane EN à 10). Concernant les raisons du choix de cette tech-nique, 25 % des enfants souhaitaient éviter l’AG, alors que 75 %étaient motivés par le visionnage d’un film 3D (Fig. 1).Discussion Lors d’une chirurgie sous ALR, l’utilisation d’un casquevidéo 3D induit une immersion dans une réalité virtuelle permet-tant à l’enfant d’éviter l’anesthésie générale et ses complicationspotentielles. Cette technique basée sur l’utilisation ludique dumultimédia est particulièrement attractive chez les enfants d’âgescolaire.

Fig. 1

Déclaration d’intérêt Les auteurs n’ont pas transmis de déclara-tion de conflits d’intérêts.Référence[1] Pediatr Anesth 2010;20:1061–9.

http://dx.doi.org/10.1016/j.annfar.2014.07.684

R614

Faisabilité et efficacité du blocparavertébral échoguidé chezl’enfant : étude prospective descriptiveI. Gaudet-Ferrand 1,∗, C. Sola 1, O. Raux 1, A. Rochette 1,C. Dadure 1, X. Capdevila 2

1 Unité d’Anesthésie et de Soins Continus Chirurgicaux Pédiatriques2 Département anesthésie réanimation A, Montpellier, France∗ Auteur correspondant.

Introduction Le bloc paravertébral (BPV) permet une anesthésieunilatérale multi-étagées du tronc, et a montré son efficacité dansde nombreuses indications chirurgicales [1]. Chez l’adulte, La réa-lisation de ce bloc sous échographie a été décrite selon différentes