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AFEF — Communications orales AFEF — COMMUNICATIONS ORALES 1045 CO 23 L’ATTEINTE HÉPATIQUE EST UN FACTEUR DE RISQUE INDÉPENDANT DE DÉCÈS ET DE TRANSPLANTATION CHEZ LES MALADES ADULTES ATTEINTS DE MUCOVISCIDOSE M Chryssostalis (1), D Hubert (2), N Desmazes-Dufeu (2), D Dusser (2), P Sogni (1, 2) (1) Service d’Hépato-Gastroentérologie, (2) Centre de ressources et de compétences de la mucoviscidose, Hôpital Cochin, Paris. Buts : Estimer la prévalence et l’évolution de l’atteinte hépati- que dans une cohorte monocentrique de malades adultes atteints de mucoviscidose ; déterminer si une atteinte hépatique peut se développer à l’âge adulte. Malades et méthodes : Les données de 289 malades (âge médian à l’inclusion 22 ans [16 – 56]) étaient collectées pros- pectivement et analysées rétrospectivement. Trois groupes étaient identifiés : malades avec cirrhose ou anomalies des tests hépatiques (ATH) en début de suivi (groupe A), malades sans ATH ou anomalies échographiques (AE) en début de suivi déve- loppant des ATH ou AE en cours de suivi (groupe B), malades ne développant pas d’ATH ou d’AE en cours de suivi (groupe C). Etaient comparés entre les 3 groupes : décès, transplantation pulmonaire et/ou hépatique, décompensation hépatique, statut nutritionnel et respiratoire. Les facteurs de risque de décès et de transplantation étaient analysés. Résultats : Le groupe A incluait 27 malades (9 %) avec cir- rhose et 65 (23 %) avec ATH, le groupe B 122 malades (42 %), le groupe C 75 malades (26 %). Le suivi était de 4,8 ± 0,2 ans [1-20]. Le diagnostic de mucoviscidose à l’âge adulte était moins fréquent dans le groupe A comparé au groupe B et dans le groupe B comparé au groupe C (7 % vs. 13 % vs. 31 % ; p < 0.0001). A l’inclusion, dans le groupe C comparé aux grou- pes A et B, le volume expiratoire maximal en 1 seconde (VEMS1) (75.1 ± 2.6 vs. 63.2 ± 2.5 vs. 63.8 ± 1.9 ; p < 0.01), la capacité vitale forcée (CVF) (59.3 ± 2.8 vs. 50.4 ± 2.6 vs. 49.7 ± 2.1 ; p < 0.01) et le BMI (19.8 ± 0.3 vs. 18.3 ± 0.2 vs. 18.7 ± 0.2 ; p < 0.01) étaient supérieurs, et la colonisation à Pseudomonas aeruginosa était moins fréquente (56 % vs. 80 % vs. 81 % respectivement ; p = 0.001). 6 % des malades du groupe A avaient une décompensation hépatique, aucun dans les groupes B et C (p = 0.001). En analyse multivariée, le décès ou la transplantation étaient indépendamment associés à : VEMS < 60 % (p < 0.001), génotype sévère (p < 0.001), groupe A (p < 0.03). Conclusion : L’atteinte hépatique est présente chez 40 % des malades adultes atteints de mucoviscidose et est un facteur de risque indépendant de décès et transplantation. Le développe- ment d’une atteinte hépatique à l’âge adulte est possible. CO 24 ESSAI MULTICENTRIQUE NATIONAL RANDOMISÉ CHEZ DES MALADES AYANT UNE RÉCIDIVE VIRALE C POST TRANSPLANTATION HÉPATIQUE TRAITÉS PAR PEGINTERFÉRON ALFA-2A ET RIBAVIRINE PUIS RIBAVIRINE SEULE : RÉSULTATS À 18 MOIS DE L’ÉTUDE TRANSPEG Y Calmus (1), D Samuel (2), G Pageaux (3), M Messner (4), P Wolf (5), L Rostaing (6), C Vanlemmens (7), YP Le Treut (8), S Dharancy (9), J Gugenheim (10), F Durand (11), M Néau-Cransac (12), O Boilot (13), O Chazouillères (14), L Samelson (15), K Boudjema (4), C Duvoux (16) (1) Cochin, Paris, (2) Paul Brousse, Villejuif, (3) Saint-Eloi Montpellier, (4) Pontchaillou, Rennes, (5) Hautepierre, Strasbourg, (6) Rangueil, Toulouse, (7) Minjoz, Besançon, (8) La Conception, Marseille, (9) Huriez, Lille, (10) L’Archet, Nice, (11) Beaujon, Clichy, (12) Pellegrin, Bordeaux, (13) Edouard Herriot, Lyon, (14) Saint-Antoine, Paris, (15) Roche, Neuilly-sur-Seine, (16) Henri Mondor, Créteil. Introduction : L’objectif de cet essai randomisé en double aveu- gle était d’évaluer l’intérêt d’un traitement d’entretien d’un an par ribavirine (RBV) en monothérapie contre placebo, après un an de bithérapie par peginterferon-alfa 2a (PEG-IFNα-2a) et RBV, chez des malades ayant une récidive virale C après trans- plantation hépatique (TH). Nous rapportons les résultats à 18 mois (6 mois après la fin du traitement par bithérapie) à par- tir des données poolées des deux bras de traitement. Méthodes : Cent un malades ayant une récidive virale C après TH ont été inclus, avec un score minimum de fibrose F1 (score Metavir) sur la biopsie réalisée 1 à 5 ans après la TH. Le PEG- IFNα-2a et la RBV ont été initiés à 90 µg/semaine et 600 mg/ jour, puis augmentés à 180 µg/semaine et 1 000 mg/jour respecti- vement ou ajustés en fonction de la tolérance hématologique. A la semaine 52, le traitement par bithérapie a été arrêté et les malades ont été randomisés pour recevoir, soit de la RBV seule, soit un placebo pour une durée de 48 semaines (double aveugle). Trois- quart des malades ont reçu du tacrolimus et 25 % de la ciclospo- rine. L’utilisation de facteurs de croissance était autorisée. Résultats : A la fin de la période de traitement par bithérapie, à 52 semaines, 62 % (62/100) de l’ensemble des maladies ayant reçu au moins une dose de traitement et 75 % (62/83) de ceux ayant terminé leurs 52 semaines de traitement ont obtenu une réponse virologique (RV ; ARN-VHC indétectable). Pendant la période de traitement par bithérapie, 37 % des malades ont reçu de l’érythropoietine (EPO) et 12 % du G-CSF. A 78 semaines, une RV a été obtenue chez 39 % (39/100) des malades (analyse en ITT) et 50 % (39/77) des malades (ana- lyse per protocol). En ITT, 70.6 % des malades ayant un géno- type 2/3 et 32.5 % de ceux ayant un génotype 1/4 (p = 0.004) ont eu une RV. Le taux de RV était plus élevée chez les mala- des ayant reçu de la ciclosporine (52.2 %) que chez ceux ayant reçu du tacrolimus (36.6 % ; p = 0.2), ainsi que chez les mala- des traités plus de 2 ans après la TH (46.3 %) versus moins de 2 ans (29.8 % ; p = 0.09). Les effets indésirables graves reliés au traitement ont été observés chez 15 malades : rejet aigu (2), cytopénie grave nécessitant un arrêt du traitement (7), insuffi- sance rénale aiguë (2), cardiopathie ischémique (2), désordres psychiatriques (2), et un diabète (2). Conclusion : Une réponse virologique à 18 mois (après un an de traitement par bithérapie associant peginterferon-alfa 2a plus ribavirine suivi par un traitement de 6 mois par ribavirine en monothérapie ou placebo) a été obtenue chez 50 % des malades ayant une récidive virale C après transplantation hépatique (ana- lyse per protocol).

CO 23-L’atteinte hépatique est un facteur de risque indépendant de décès et de transplantation chez les malades adultes atteints de mucoviscidose

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Page 1: CO 23-L’atteinte hépatique est un facteur de risque indépendant de décès et de transplantation chez les malades adultes atteints de mucoviscidose

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CO 23L’ATTEINTE HÉPATIQUE EST UN FACTEUR DE RISQUEINDÉPENDANT DE DÉCÈS ET DE TRANSPLANTATIONCHEZ LES MALADES ADULTES ATTEINTS DEMUCOVISCIDOSEM Chryssostalis (1), D Hubert (2), N Desmazes-Dufeu (2),D Dusser (2), P Sogni (1, 2)(1) Service d’Hépato-Gastroentérologie, (2) Centre deressources et de compétences de la mucoviscidose,Hôpital Cochin, Paris.

Buts : Estimer la prévalence et l’évolution de l’atteinte hépati-que dans une cohorte monocentrique de malades adultes atteintsde mucoviscidose ; déterminer si une atteinte hépatique peut sedévelopper à l’âge adulte.

Malades et méthodes : Les données de 289 malades (âgemédian à l’inclusion 22 ans [16 – 56]) étaient collectées pros-pectivement et analysées rétrospectivement. Trois groupesétaient identifiés : malades avec cirrhose ou anomalies des testshépatiques (ATH) en début de suivi (groupe A), malades sansATH ou anomalies échographiques (AE) en début de suivi déve-loppant des ATH ou AE en cours de suivi (groupe B), maladesne développant pas d’ATH ou d’AE en cours de suivi (groupeC). Etaient comparés entre les 3 groupes : décès, transplantationpulmonaire et/ou hépatique, décompensation hépatique, statutnutritionnel et respiratoire. Les facteurs de risque de décès et detransplantation étaient analysés.

Résultats : Le groupe A incluait 27 malades (9 %) avec cir-rhose et 65 (23 %) avec ATH, le groupe B 122 malades (42 %),le groupe C 75 malades (26 %). Le suivi était de 4,8 ± 0,2 ans[1-20]. Le diagnostic de mucoviscidose à l’âge adulte étaitmoins fréquent dans le groupe A comparé au groupe B et dansle groupe B comparé au groupe C (7 % vs. 13 % vs. 31 % ;p < 0.0001). A l’inclusion, dans le groupe C comparé aux grou-pes A et B, le volume expiratoire maximal en 1 seconde(VEMS1) (75.1 ± 2.6 vs. 63.2 ± 2.5 vs. 63.8 ± 1.9 ; p < 0.01),la capacité vitale forcée (CVF) (59.3 ± 2.8 vs. 50.4 ± 2.6 vs.49.7 ± 2.1 ; p < 0.01) et le BMI (19.8 ± 0.3 vs. 18.3 ± 0.2 vs.18.7 ± 0.2 ; p < 0.01) étaient supérieurs, et la colonisation àPseudomonas aeruginosa était moins fréquente (56 % vs. 80 %vs. 81 % respectivement ; p = 0.001). 6 % des malades dugroupe A avaient une décompensation hépatique, aucun dansles groupes B et C (p = 0.001). En analyse multivariée, le décèsou la transplantation étaient indépendamment associés à :VEMS < 60 % (p < 0.001), génotype sévère (p < 0.001),groupe A (p < 0.03).

Conclusion : L’atteinte hépatique est présente chez 40 % desmalades adultes atteints de mucoviscidose et est un facteur derisque indépendant de décès et transplantation. Le développe-ment d’une atteinte hépatique à l’âge adulte est possible.

CO 24ESSAI MULTICENTRIQUE NATIONAL RANDOMISÉ CHEZDES MALADES AYANT UNE RÉCIDIVE VIRALE C POSTTRANSPLANTATION HÉPATIQUE TRAITÉS PARPEGINTERFÉRON ALFA-2A ET RIBAVIRINE PUISRIBAVIRINE SEULE : RÉSULTATS À 18 MOIS DE L’ÉTUDETRANSPEGY Calmus (1), D Samuel (2), G Pageaux (3), M Messner (4),P Wolf (5), L Rostaing (6), C Vanlemmens (7), YP Le Treut(8), S Dharancy (9), J Gugenheim (10), F Durand (11),M Néau-Cransac (12), O Boilot (13), O Chazouillères (14),L Samelson (15), K Boudjema (4), C Duvoux (16)(1) Cochin, Paris, (2) Paul Brousse, Villejuif, (3) Saint-EloiMontpellier, (4) Pontchaillou, Rennes, (5) Hautepierre,Strasbourg, (6) Rangueil, Toulouse, (7) Minjoz, Besançon,(8) La Conception, Marseille, (9) Huriez, Lille, (10) L’Archet,Nice, (11) Beaujon, Clichy, (12) Pellegrin, Bordeaux,(13) Edouard Herriot, Lyon, (14) Saint-Antoine, Paris,(15) Roche, Neuilly-sur-Seine, (16) Henri Mondor, Créteil.

Introduction : L’objectif de cet essai randomisé en double aveu-gle était d’évaluer l’intérêt d’un traitement d’entretien d’un anpar ribavirine (RBV) en monothérapie contre placebo, après unan de bithérapie par peginterferon-alfa 2a (PEG-IFNα-2a) etRBV, chez des malades ayant une récidive virale C après trans-plantation hépatique (TH). Nous rapportons les résultats à18 mois (6 mois après la fin du traitement par bithérapie) à par-tir des données poolées des deux bras de traitement.

Méthodes : Cent un malades ayant une récidive virale C aprèsTH ont été inclus, avec un score minimum de fibrose F1 (scoreMetavir) sur la biopsie réalisée 1 à 5 ans après la TH. Le PEG-IFNα-2a et la RBV ont été initiés à 90 µg/semaine et 600 mg/jour, puis augmentés à 180 µg/semaine et 1 000 mg/jour respecti-vement ou ajustés en fonction de la tolérance hématologique. A lasemaine 52, le traitement par bithérapie a été arrêté et les maladesont été randomisés pour recevoir, soit de la RBV seule, soit unplacebo pour une durée de 48 semaines (double aveugle). Trois-quart des malades ont reçu du tacrolimus et 25 % de la ciclospo-rine. L’utilisation de facteurs de croissance était autorisée.

Résultats : A la fin de la période de traitement par bithérapie, à52 semaines, 62 % (62/100) de l’ensemble des maladies ayantreçu au moins une dose de traitement et 75 % (62/83) de ceuxayant terminé leurs 52 semaines de traitement ont obtenu uneréponse virologique (RV ; ARN-VHC indétectable). Pendantla période de traitement par bithérapie, 37 % des malades ontreçu de l’érythropoietine (EPO) et 12 % du G-CSF. A78 semaines, une RV a été obtenue chez 39 % (39/100) desmalades (analyse en ITT) et 50 % (39/77) des malades (ana-lyse per protocol). En ITT, 70.6 % des malades ayant un géno-type 2/3 et 32.5 % de ceux ayant un génotype 1/4 (p = 0.004)ont eu une RV. Le taux de RV était plus élevée chez les mala-des ayant reçu de la ciclosporine (52.2 %) que chez ceux ayantreçu du tacrolimus (36.6 % ; p = 0.2), ainsi que chez les mala-des traités plus de 2 ans après la TH (46.3 %) versus moins de2 ans (29.8 % ; p = 0.09). Les effets indésirables graves reliésau traitement ont été observés chez 15 malades : rejet aigu (2),cytopénie grave nécessitant un arrêt du traitement (7), insuffi-sance rénale aiguë (2), cardiopathie ischémique (2), désordrespsychiatriques (2), et un diabète (2).

Conclusion : Une réponse virologique à 18 mois (après un an detraitement par bithérapie associant peginterferon-alfa 2a plusribavirine suivi par un traitement de 6 mois par ribavirine enmonothérapie ou placebo) a été obtenue chez 50 % des maladesayant une récidive virale C après transplantation hépatique (ana-lyse per protocol).