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Dossier de presse Black Book Éditions 38, rue du Bœuf 69005 LYON www.black-book-editions.fr Collection À dé couvert Le Dit de Cythèle Nicolas Cluzeau ROMANS & NOUVELLES

Collection À dé couvert - BLDD

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Dossier de presse

Black Book Éditions 38, rue du Bœuf

69005 LYONwww.black-book-editions.fr

Collection À dé couvertLe Dit de Cythèle

Nicolas Cluzeau

Romans & nouvelles

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Les titres

La Ronde des vies éternellesLes Larmes du démonLa Citadelle du titanLe Souffle du dragon

Univers Dans ce monde sombre et merveilleux, la magie est une véritable science et les dieux des mythes existent, tout comme les démons. Ils ont leurs élus, leurs royaumes et leurs guerres, auxquelles les humains participent parfois malgré eux. Là-bas, chacun sait que l’âme est immortelle et qu’elle peut accomplir des odyssées sans fin.À travers ses différents ro-mans, Nicolas Cluzeau a su créer un multivers cohérent, développé, un matériau dié-gétique dense et logique dont on entrevoit une facette dans Le Souffle du dragon. Celui-ci poursuit cet incroya-ble périple dans les différents

mondes de son Multivers pour ce dernier tome du cycle, bien que Le Souffle du dragon puisse tout à fait être lu indépendam-ment : il forme à lui seul un récit complet.Décidée à retrouver les âmes des membres de sa famille, Cy-thèle découvre que sa quête va l’emmener, ainsi que ses futurs compagnons, à la découverte de mondes plus incroyables les uns que les autres.

spécificités et références

Suite de La Citadelle du titan et fin du cycle, ce tome conclut magistralement la saga du Dit de Cythèle.L’auteur renoue pour ce grand final avec les thèmes sombres et non manichéens qui lui sont chers, entre religion, ma-nipulations, politique et même, économie.Les destins des différents per-sonnages, en proie à un chaos qui n’est qu’apparent, se lient

pour s’entremêler à celui du multivers de Nicolas Cluzeau, qui s’en trouvera définitivement et irrémédiablement changé, ébranlé dans ses fondements mêmes. L’unité finale du cycle dans sa globalité, malgré les différents mondes, prend ici toute son ampleur et rassemble les dif-férents acteurs des trois pre-miers tomes.Déterminisme, libre-arbitre et prophéties écrites par les dieux se livrent un combat sans merci, où il est impossible de trancher pour un parti ou un autre : il n’y a plus de « gentils », seulement ceux qui acceptent leur destin ou décident de le combattre, des personnages substantiels et attachants pris dans le tourbillon d’évènements qui les dépassent.

L’édition

Réédition poche du grand format de 2003 paru chez

le cycle le Dit De cythèleLa fin époustouflante du cycle, entre épique, politique et apocalypse

Tome 4Novembre 2011

9,90 €ISBN 978-2-363280-96-1

Illustration de Sylvain Sarrailh

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Nestiveqnen, cette édition est réécrite et enrichie. Elle s’inscrit dans la collection À dé couvert, qui réunit les œuvres n’appartenant pas à une licence de jeu de rôle mais qui sont liées à ce média, de près ou de loin.

L’aUteUr

C’est en jouant aux jeux de rôle que Nicolas Cluzeau dé-veloppe une affection toute particulière pour les genres de l’imaginaire.Nominé au prix des Mordus du Polar 2010 pour Rouges ténèbres aux éditions Gulf-stream, il s’illustre aussi bien en fantasy (par exemple avec son roman Les Cavaliers du Taurus, aux éditions Rivière Blanche) qu’en thriller, en historique ou en jeunesse. Il est déjà édité par Mango, Fleuve Noir ou Nestiveqnen, et fait partie de cette génération d’auteurs qui confèrent aux genres de l’imaginaire français leur spécificité.Il a également travaillé dans le jeu vidéo, et vit aujourd’hui entre Istanbul, Paris et Ankara.

synopsis

Cythèle et ses compagnons, après avoir quitté un Asgard déchiré par la guerre, reviennent sur Thorion Weir, le monde d’origine de la prêtresse de Plutonis, pour retrouver l’âme d’Irgolène, dernier membre de la famille.Ce voyage les amènera au cœur des jungles suaves et oniriques de Vandirac, territoire des Sor-ciers d’Argile, dont la puissance s’étend dans l’ombre, véritable danger pour la récente Répu-blique. Ils y retrouveront Har-melinde et Deirdre, person-nages des Larmes du démon, et seront traqués par un groupe de démons assassins, eux aussi ennemis du régime politique en place.L’issue de sa quête est proche, Cythèle le sent, cependant elle sait aussi qu’elle a échoué dans sa volonté de s’affranchir de sa divinité. Manipulée, sa mission est-elle aussi pure qu’elle le pense ? Ne risque-t-elle pas de déclencher, comme en Asgard, d’incontrôlables cataclysmes ? Incapable de maîtriser les évè-nements, la hiérarche vogue, à

bord d’un navire volant, vers son destin.

extrait

« Je ne suis pas une diplomate. J’assiste l’ambassadeur dans sa tâche de compréhension et de recherche. Comme il l’a dit lui-même, je suis une théoricienne.— Et votre fille ? » dit-il en regardant Deirdre.Celle-ci ne cilla pas et Har-melinde répondit : « Ma fille est là pour apprendre et pour analyser, ainsi que pour détour-ner l’attention des personnes trop curieuses.— Décidément », s’exclama le Nerhalfen, « vous êtes deux humaines bien admirables.— Vous pouvez aussi dire “arrogantes” », renchérit Har-melinde.« Et persistantes », ajouta Deirdre avec un sourire et en croisant les bras.« Mais assez parlé de nous », déclara soudainement Har-melinde. « Je suis curieuse de savoir ce que votre peuple peut bien vouloir d’une alliance avec les Sorciers d’Argile.

Tome 3Avril 2011

9,90 €ISBN 978-2-363280-88-6

Illustration de Sylvain Sarrailh

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— Essentiellement ce qu’im-plique le terme d’alliance », répliqua Dergirion en détour-nant le regard. Harmelinde et sa fille sentirent qu’il était gêné, même s’il ne voulait pas le montrer. « Une conjonction de pouvoirs qui cherche à gérer des projets communs.— À question politique, ré-ponse politique », s’amusa Harmelinde. « Je m’en veux de l’avoir posée. »Dergirion sourit à son tour. « Ce n’est pas à moi de vous donner des réponses. Les chan-celiers et l’ambassadeur de mon peuple en Néo-Xondari s’en chargeront bien assez tôt.— La capitale de la république est-elle la merveille dont j’ai entendu parler à Zembavi ? » questionna Deirdre.Le Nerhalfen se tourna vers la jeune femme et son visage avait, cette fois-ci, pris une autre expression. Deirdre eut l’impression qu’il ne la regardait pas vraiment. Ses yeux semblaient perdus dans un endroit lointain, au-delà de la jungle, des chaînes de

montagnes, de la cité proche et des nuages chargés de pluie. « Il n’y a pas de plus beau spectacle dans votre monde, je pense. Même sur Mytheiril, il n’est pas fait preuve d’autant de recherche architecturale en relation avec les éléments primordiaux.— Vous avez été impressionné, pour le moins, sire Dergirion », commenta Harmelinde, ce qui fit revenir le Nerhalfen à l’instant et au lieu présents. « Je ne demande qu’à l’être moi-même. »Dergirion ne répondit rien et, au cri lointain et perçant de plusieurs oiseaux, se tourna soudainement vers le fleuve, dans la direction de l’amont. « En parlant de merveille, en voici une autre », dit-il en souriant.Harmelinde et Deirdre regar-dèrent à leur tour. Devant elles, le Prashrevi s’élargissait et se séparait en trois : vers la droite, c’était le confluent, la rivière Tiprili, qui se jetait doucement dans l’immense fleuve. Au milieu, à plus de cinq ou six

mille yards, le fleuve paraissait agité, comme si des chutes d’eau et de nombreux rapides provoquaient de monstrueux remous. Deirdre étouffa un cri de surprise. « C’est magnifique », dit-elle. « Il y a des cascades par milliers, des cataractes, de grands rocs sculptés à la semblance de héros antiques et de divinités. Ils sont érodés par le temps et l’eau, mais on peut encore voir leurs formes et leurs visages. »Harmelinde entendait sa fille, mais ne l’écoutait pas. Sur la gauche, à quelque trois mille yards, un large canal partait vers le sud-est, à perte de vue dans une trouée de la jungle. Des arbres géants semblaient avoir mélangé leurs branches sur les deux rives du canal, créant ainsi des arches naturel-les d’un vert lourd et profond. Ainsi, sur des miles et des miles, le canal continuait pour se perdre dans l’obscurité créée par la jungle et la densité incroyable de lianes épaisses qui pendaient de la canopée. Celles-ci n’étaient pas assez

Tome 2Février 2011

9,90 €ISBN 978-2-915847-95-6

Illustration de Sylvain Sarrailh

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longues pour empêcher la navigation, cependant, car Har-melinde vit deux bateaux à voiles et rames d’une centaine de pieds de long en sortir, lour-dement chargés. Leurs mâts de métal réfléchirent un instant la lumière du soleil couchant, puis ils changèrent de cap pour se diriger vers la cité portuaire située non loin, à la confluence de la Tiprili et du Prashrevi.« Les Arches-mondes d’éme-raude », commenta Dergirion en s’essuyant le front de la sueur qui y perlait. Harmelinde elle-même sentait qu’il était temps de se changer. « Comme les coudes du fleuve au sud et à l’est ont été rendus impraticables lors d’un tremblement de terre il y a trois mille cinq cents ans, les Sorciers d’Argile de l’époque ont construit un canal ainsi qu’un ensemble d’écluses reliant les deux parties navi-gables du fleuve. Je pense que nous arriverons au bout demain au lever du soleil.— Il y a des nuages qui s’amon-cellent depuis l’est », fit remar-quer Deirdre en se frottant

les yeux et l’arête du nez. « Je pense que nous allons avoir droit à un petit déluge d’ici peu.— Sous les Arches-mondes d’émeraude, vous ne sentirez pratiquement rien », fit Der-girion. « Comme cela, vous pour-rez admirer tout à votre guise ces cathédrales naturelles, ainsi que la faune et la flore très spéciales qui s’y sont développées. »Harmelinde et Deirdre ne dirent rien. La thaumaturge ne put réprimer un frisson à l’idée d’être prisonnière de ce tunnel végétal pendant toute une nuit.

critiqUes

« Ce roman fait la part belle également aux intrigues poli-tiques où l’individu s’efface devant l’éternelle raison.Il clôt ainsi une saga non mani-chéenne qui met avant tout l’accent sur des personnages particulièrement sympathiques. »Christophe, Fantastinet

interview excLUsive de nicoLas cLUzeaU

Coralie : Pourquoi ce retour sur Thorion Weir, au lieu de terminer cette épopée dans un autre monde de ton multivers ?Nicolas : Une grande partie des intrigues du Multivers gaïen a son origine sur Thorion Weir. Je voulais développer le continent sud et son histoire, et c’était prévu depuis le début que je place le quatrième tome dans cette région du monde : tous les apartés, les intermèdes, l’histoire des Sorciers d’Argile ont créé un horizon d’attente qui a sa conclusion dans les jungles et l’ascension de la nouvelle république.

Coralie : Est-ce qu’un dieu de religion monothéiste se cache derrière Plutonis ? Est-il le fameux « Dieu jaloux » ? Il semblerait que les dieux, malgré leur puissance, soient aussi mesquins et avides de pouvoir que les hommes, entre intrigues politiques et trahisons…

Tome 1Octobre 2010

9,90 €ISBN 978-2-915847-91-8

Illustration de Sylvain Sarrailh

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La Ronde des vies éternelles

La Ronde des vies éternelles

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Nicolas CluzeauNicolas Cluzeau

Alors qu’elle est inconsciente, une guerrière de l’armée de la République se voit entraînée dans une étrange ville par une petite fille au visage familier. Alors qu’il donne un cours à l’Académie de magie, un mage s’éva-nouit et est assailli par la vision d’un cadavre qui lui annonce sa mort prochaine. Fils d’un homme et d’une fée, eringvard, victime d’une apparition morbide, aperçoit le mot Corollis s’écrire au cœur des arbres.Une prêtresse du dieu des Morts, Cythèle, rêve de funestes pro-phéties et de fleurs qui saignent.Quatre êtres aux parcours et idées a priori opposés se rencontrent sur le chemin de la ville de Corollis, mystérieuse et depuis longtemps coupée du monde, au sujet de laquelle courent les plus sombres et angoissantes rumeurs. Lentement mais inexorablement, le piège se referme derrière eux.

La Ronde des vies éternelles est un thriller de fantasy horrifique : loin des clichés merveilleux, sa structure narrative machiavélique se déploie jusqu’à l ’impensable dénouement. Nicolas Cluzeau, connu pour son style ciselé inimitable, rythme son récit avec virtuosité en alternant combats épiques, descriptions oniriques et immersives, scènes d’horreur gore et phases d’enquête haletantes.

La collection À dé couvert a pour vocation d’accueillir des œuvres liées de près ou de loin à la sphère rôlistique, qui mettent en scène des univers entrant en résonance avec ceux des jeux de rôle. En effet il s’agira de mettre en valeur l ’influence de ce média sur les genres de l ’imaginaire, et de la distiller au sein de la collection.

www.black-book-editions.fr

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Nicolas : Je crois qu’un des protagonistes du cycle le résu-me très bien : le statut divin est le dessein ultime de ceux qui montent les marches du pouvoir. Parlons ici de pouvoir absolu, qui corrompt absolument : les dieux, les princes-démons, tous ont franchi le cap qui les a rendus immortels, mais d’autres arrivent qui veulent prendre leur place. Aussi manigances, manœuvres sournoises et tra-hisons pour circonvenir les nouvelles menaces sur leurs positions divines sont monnaie courante dans mon multivers. Bien sûr, les êtres divinisés, qu’ils soient sur l’Olympe, sur l’Asgard ou dans les Strates inférieures, ne sont pas à quelques centaines d’années près. Ils ont le temps. Le « Dieu jaloux » est un exemple de cette patience : et tu as vu juste, de toute manière on le devine peu à peu dans les volumes 2 et 3 du cycle, que cette divinité complote pour renverser, et voire même détruire, ses frères et sœurs. Y réussira-t-il ? Rien n’est moins sûr. Le cycle qui

devrait suivre Le Dit de Cythèle devrait répondre à cette ques-tion, parmi toutes celles qui sont soulevées.

Coralie : Finalement, c’est plutôt le déterminisme de Cythèle qui l’emporte face au libre-arbitre de Triliock. Est-ce une règle absolue dans ton multivers, les personnages ne peuvent-ils pas faire de véritables choix, se libérer de leur destin ?Nicolas : Non, au contraire. J’es-saie de montrer que justement, les personnages ont le choix du chemin à emprunter. Même Eréas dans La Ronde des vies éternelles montre trois sentiers à Cythèle, celui du passé, du présent et du futur. C’est elle qui choisit celui du passé, sans que le fils de Plutonis ne la force à quoi que ce soit. Rien non plus ne la forçait à partir à la recherche des âmes de sa famille. Mais elle l’a fait de sa propre volonté. Ce qui se passe dans Le Souffle du dragon, et surtout la fin, n’est pas du fait de Cythèle, mais plutôt d’Harmelinde et Deirdre, qui

prennent une décision aux conséquentes que le lecteur découvrira. Cythèle n’y est pas pour grand-chose. Elle, ce qui l’intéresse, c’est la dernière âme. Celle-ci, d’ailleurs, choisit aussi son chemin et prend ses décisions en connaissance de cause. Quant à la prophétie d’Eréas, je l’avoue, il est évident que le fils de Plutonis (et le dieu lui-même) savait très bien où se trouvaient les âmes de la famille de Cythèle, mais il voulait simplement que la hiérarche enthousiaste et volontaire fasse le sale boulot à sa place – pas vu pas pris, comme on dit.

Coralie : Quand tu maîtrises une partie de jeu de rôle dans ce multivers, comment gères-tu les diverses influences divi-nes ? Sont-elles les seules lois qui le régissent ?Nicolas : Les influences divines ne se ressentent que très peu dans mon multivers, elles sont toujours subtiles et invisibles, de manière à ce que les joueurs ne se sentent pas manipulés.

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D’ailleurs, je laisse toujours mes joueurs décider de ce qu’ils veulent faire, mais comme je connais leurs objectifs, j’es-saie de les faire coïncider avec ceux du scénario/de la cam-pagne. Généralement, les per-sonnages de mes joueurs ne commencent pas tout à fait en bas de l’échelle. Ils ont déjà quelques responsabilités, un peu de pouvoir ou du moins ils ont un peu baroudé à la création. Aussi ne veulent-ils pas vraiment perdre ce qu’ils ont acquis, et vont dans le sens de ce que leur permettra de garder cet acquis. C’est mes-quin, peut-être, mais cela crée à la base du personnage et entre le joueur/la joueuse et le maître une sorte de connivence qui permettra aux protagonistes de se couler plus facilement dans une intrigue. Cependant, je ne suis pas un maître dirigiste. J’improvise souvent, car les joueurs sont de toute manière imprévisibles. Quant aux lois divines, non elles ne sont pas les seules à régir les mondes du Multivers, heureusement.

Cependant, dans un univers où les dieux et les panthéons divins tiennent une grande place, il est difficile de ne pas en tenir compte. Certains puissants archimages ou personnages ayant atteint un statut presque divin peuvent aussi manipuler et influencer, et la technomagie ne dépend pas des dieux, mais des hommes et de leur génie.

Coralie : Avec le recul, quel regard portes-tu sur ce cycle maintenant qu’il est terminé et que tu as écrit pas mal de choses différentes ? Quels sont les thèmes récurrents ?Nicolas : Je n’ai aucun regret, à quelque niveau que ce soit, si c’est là le fond de la question. Il a été écrit comme il devait être écrit – mince, je me mets à parler comme Cythèle. Ces quatre livres représentent une grande fraction de ma vie littéraire et de ma vie intérieure. Ils brassent le dé-paysement, les voyages, la guerre, l’amitié, le courage, la corruption, la lâcheté, le dévouement, le fanatisme, les tragédies, l’humour noir, l’abnégation intransigeante

et le merveilleux ainsi que la terreur pure de l’existence. J’ai écrit ces livres – et j’ai aussi commencé à écrire pour cette raison – pour retrouver l’ambiance de mes parties po-litiques et aventureuses de jeu de rôle en leur donnant une plus grande épaisseur, un uni-vers aux racines profondes et cohérentes. Tout ce que j’aurais aimé lire, en fait, en tant que grand voyageur des mots, et que je n’ai trouvé nulle part ailleurs en science-fantasy. Peut-être ai-je mal cherché, mais tant mieux, car je n’aurais pas éprouvé un tel plaisir à me noyer dans ce multivers complètement fou. Mais il y a une méthode à cette folie, comme les lecteurs ont pu, peuvent et pourront s’en rendre compte par eux-mêmes.

Coralie : Pourquoi t’être attaché à cette esthétique globalement médiévale pour ton multivers ?Nicolas : Je ne la trouve pas médiévale, en fait. C’est un faux-semblant. Tout a une teinte Renaissance dans le multivers,

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voire moderne, à part les en-droits les plus reculés, peut-être. En considérant la techno-magie des Kzenrans – grands cuirassés et croiseurs de guerre, appareils aériens à moteur, chars de combat – ou même les forces permettant aux Strates inférieures ou aux technomages des Sorciers d’Argile de faire voler des navires de plus de cent mètres de long armés de canons à foudre ou à feu, je pense plus que l’esthétique globale du multivers se teinte d’une forte proportion de science-fantasy. J’aime ce mélange des genres, et je ne m’en cache pas, bien au contraire. Loin de vouloir écrire de la fantasy dite « classique », je m’évertue au contraire à essayer d’en détourner les clichés ou les règles pour en faire quelque chose d’un peu plus neuf, d’un peu plus original, ou du moins d’un peu plus fracassant, loin du manichéisme étouffant de ce genre de littérature.

Coralie : As-tu pensé à la suite, pour un ou plusieurs de ces personnages ?

Nicolas : L’arrêt des publi-cations des éditions Nes-tiveqnen en 2007 a mis fin à la suite d’une autre trilogie ou quadrilogie commencée (je n’avais pas encore décidé), Les Chroniques iliatiques, qui suit indirectement Le Dit de Cythèle, et qui mettait en scène Lynor Shanael et Kylandiel Degethar, les deux ennemis jurés chez les Nerhalfens. On y retrouvait des personnages clefs du Dit de Cythèle. Mais je n’en dis pas plus pour ne pas révéler trop d’intrigue du Souffle du dragon. Les Chroniques iliatiques, dont le premier tome est sorti chez Nestiveqnen et dont j’ai récu-péré les droits, sont prêtes à être terminées, lorsqu’un éditeur sera intéressé. On verra bien.

Coralie : Quels sont tes pro-chains projets d’écriture, en cours ou à venir ?Nicolas : En ce moment, je suis plongé dans les tomes III et IV d’une tétralogie de science-fantasy jeunesse dont le pre-mier tome vient de paraître aux éditions de l’Archipel, dans le nouveau label Galapagos. Une tétralogie qui se déroule justement dans le multivers gaïen et en Orlandie, cette petite île à l’ouest du continent de Taurus sur Thorion Weir. À côté de ça, j’ai un autre roman fantasy en chantier (toujours dans le même multivers, mais pour adultes), et une fresque historique sur l’Asie centrale, ainsi que des nouvelles et novellas, qui vont paraître en fin d’année et en cours d’année prochaine.

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Draconis, 51 SRC, (continent Sud de Thorion Weir)Détail de la région Ouest

Carte de Fred Lipari et Nicolas Cluzeau

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Romans & nouvelles

ContaCts

David Burckledirecteur de [email protected]

Coralie [email protected] 23 37 16 93

Diffusion : CEDDistribution : Les Belles Lettres

www.black-book-editions.fr

Ligne éditoriaLe

La collection s’inscrit dans les genres de l’imaginaire que sont la fantasy, la science-fiction et le fantastique. On compte d’une part À dé couvert, et celles qui sont dérivées des univers de jeux.Les univers de nos jeux de rôle les plus connus deviennent donc le cadre d’une narration classique, et de ce fait marquent la collection d’une originalité certaine, puisque chacun jouit déjà d’une singularité propre.Ainsi, chaque univers de jeu devient une collection à part entière, un terreau que divers auteurs sont invités à modeler et à empreindre selon leur style, leur talent et leurs influences. Ces collections sont donc promises à un enrichissement exponentiel, complémentaire entre les genres (nos premières gammes appartien-nent à la science-fiction, à la fantasy et au cyberpunk) mais aussi entre les divers écrivains, qui coloreront chaque cadre d’un filtre différent selon leur regard et leur focalisation.Chacune des collections sera par conséquent souple en ter-mes de formats littéraires : romans, anthologies de nouvel-

les ou cycles en plusieurs tomes, l’unité est essentiellement liée au cadre diégétique de chaque univers, suffisamment dense pour que les auteurs ne se sentent non pas prisonniers de contraintes mais démiurges de mondes en perpétuelle évolution. À dé coUvert

En dehors des licences de jeux de rôle, la collection À dé couvert aura pour vocation de donner plus de visibilité à une littérature francophone et étrangère de qualité. Nous publierons ainsi des œuvres liées de près ou de loin à la sphère rôlistique, qui mettent en scène des univers entrant en résonance avec ceux des jeux de rôle. En effet il s’agira de mettre en valeur l’influence de ce média sur les genres de l’imaginaire, et de la distiller au sein de la collection.

Les LecteUrs

Les romans & nouvelles publiés par Black Book Éditions s’adres-sent à un double public. Aux

rôlistes d’une part, qui recon-naîtront les collections issues des gammes de jeux de rôle, ne serait-ce que pour l’unité graphique avec les jeux correspondants, mais aussi à ceux qui ne le sont pas. Pour les rôlistes, les romans restent un excellent moyen d’im-mersion dans un univers qui leur sera déjà familier. D’autre part, amener des novices à dé-couvrir le jeu de rôle est un des objectifs : le jeu de rôle atténuant la frontière entre auteur et récepteur, il invitera à répondre à la fameuse question que l’on pourrait poser à chaque lecteur : « et vous, qu’auriez-vous fait ? » et de donner une autre dimension au processus d’identification en amenant au jeu de rôle. La collection À dé couvert n’étant liée à aucun jeu particulier, le lecteur identifiera ces titres comme des œuvres appartenant aux genres de l’imaginaire.

perspectives

Alors que les collections se dé-velopperont, à moyen terme nous pensons traduire des titres anglo-saxons cohérents avec la ligne éditoriale, nouveautés ou classiques.