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Le marquage différentiel de l'objet en purépecha Author(s): Claudine Chamoreau Source: La Linguistique, Vol. 35, Fasc. 2, Colloque de Lugano (1999), pp. 97-112 Published by: Presses Universitaires de France Stable URL: http://www.jstor.org/stable/30249282 . Accessed: 15/06/2014 01:44 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . Presses Universitaires de France is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to La Linguistique. http://www.jstor.org This content downloaded from 195.34.78.81 on Sun, 15 Jun 2014 01:44:14 AM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

Colloque de Lugano || Le marquage différentiel de l'objet en purépecha

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Le marquage différentiel de l'objet en purépechaAuthor(s): Claudine ChamoreauSource: La Linguistique, Vol. 35, Fasc. 2, Colloque de Lugano (1999), pp. 97-112Published by: Presses Universitaires de FranceStable URL: http://www.jstor.org/stable/30249282 .

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LE MARQUAGE DIFF1RENTIEL DE L'OBJET EN PURtPECHA

par Claudine CHAMOREAU THEDEL, Universiti Reni-Descartes

et CELLA, UMR 7595 du CNaR

Puripecha (or tarascan) is a genetic isolated language spoken in Mexico. In this paper, I present the differential objects marking in puripecha. I analyze the contexts in which the mark of the object can be present or absent. This variation is conditionned by semantic and referential proprieties of the object (animacy, definitude, generici'y and enumeration). This phenomenon presents a dynamic which is examined as a gradation.

Le purepecha ou tarasque est parl6 au centre-ouest du Mexique. Il s'agit d'une langue genetiquement isolke. Elle pre- sente trois variantes regionales, celle qui est 6tudiee ici est parlke sur certaines iles du lac de Patzcuaro dans l'Ptat du Michoacan.

Au niveau syntaxique, la langue compte differentes formes de fonctionnels: des prepositions, des postpositions, des subordon- nants et des desinences casuelles. Celles-ci au nombre de six, materialisent, d'une part, des fonctions qui presentent les valeurs de genitif, de comitatif, d'instrumental et de locatifs, deux formes diffrrentes, et, d'autre part, la fonction specifique objet; il s'agit du cas traditionnellement nomm <<accusatif>>. A part cette derniere qui est specifique et qui depend par consequent de la valence du verbe, les autres fonctions materialisees par une desinence casuelle sont facultatives. Dans ce travail, seul le marquage de l'objet est 6tudit. Sont analyses les contextes dans lesquels la marque de l'objet est presentte et ceux dans lesquels elle est omise. L'6tude permet de mettre en lumikre la dynamique qui sous-tend le mar- quage diff6rentiel de l'objet. J'effectuerai tout d'abord une presen- tation de la situation au xvIe sikcle, 6tat le plus ancien que l'on connaisse de cette langue (a 1), puis de la situation actuelle (a 2). J'examinerai ensuite diff~rents facteurs d'ordre semantico- La Linguistique, Vol. 35, fasc. 2/1999

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r6f~rentiel (humanitude, definitude, g"n ricit6 et d'nombrement) qui interviennent dans le marquage diff6rentiel de l'objet (a 3). Cette analyse me conduira enfin A montrer l'importance que rev8- tent la hierarchisation et l'interaction des diff6rents facteurs (a 4).

1. UN APERQU DU SYSTEME AU XVIe SIECLE

En 1559 parait une grammaire &crite par Maturino Gilberti'. Le travail d'analyse de ce franciscain s'inscrit dans la tradition du moddle latin, bien qu'il comporte quelques innovations2. Lors-

qu'il presente dans la premiere partie les declinaisons casuelles des substantifs, son souci est d'abord pedagogique. A la page 23, Gilberti examine cinq cas: nominatif, genitif, datif et accusatif, vocatif et ablatif.

- Nominatif cuiripu <<personne>> - Genitif cuiripu eueri <<de la personne>> - Datif et accusatif cuiripuni << ~ la personne >> - Vocatif cuiripue <<personne>> - Ablatif cuiripu himbo <<de la personne>>

L'auteur conserve les deux termes: <<datif> et <<accusatif> mais sa presentation montre qu'il ne peut les distinguer et que ces deux designations renvoient A la meme unit6. Plus loin

(p. 114), il precise que dans cette langue n'existent que trois cas, A savoir le nominatif, l'accusatif et le vocatif. Il 1limine la d6si- gnation << datif et d6crit les fonctionnels qui marquent le g6nitif et I'ablatif, respectivement euei et himbo, comme des postpositions, ce qui effectivement 6tait la r6alit6 de l'6poque. La richesse et la finesse de l'observation de Maturino Gilberti ne lui permettent pas toujours d'extraire son analyse du poids du moddle latin.

Cependant, sa capacit6 d'observation de la langue le conduira A

d6crire tres pr6cis6ment le cas nomm6 <<accusatif >> :

El accusativo se usa con ni [...] para hablar de cosas animadas irracionales y de cosas inanimadas en accusativo, no se usard el ni mis abastara nombrar sim- plemente aquella cosa, como en nominativo [...]'.

1. Maturino Gilberti, 1987 [1558], Arte de la lengua de Michuacan, Morelia, Fimax, 344 p. 2. Voir Claudine Chamoreau, 1996, La premiere grammaire du pur6pecha:

orthodoxie et originalit6, Travaux du Self IV, 1994-1995, Paris, THEDEL, Universite Rene- Descartes, p. 87-100.

3. Maturino Gilberti, 1987 [1558], p. 117.

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Seuls les noms ayant pour ref6rents des etres humains por- taient la marque du fonctionnel casuel accusatif. Les unit6s ayant pour r f6rents des ^tres anim6s irrationnels, des animaux par exemple, et des inanim6s ne pr6sentaient pas la marque du fonc- tionnel casuel.

On peut repr6senter ainsi les restrictions de marquage:

Reifrent Humain Non humain

Anim6 Inanime

Fonctionnel casuel

Obligatoire Impossible

Le systeme pr6sente, d'une part, une zone qui est marqu6e par l'obligation de la presence d'une marque de fonctionnel. D'autre part, il existe une zone dans laquelle se manifeste une

impossibilit6 de presence du fonctionnel casuel. Le marquage diff6rentiel de l'objet n'est motive que par un seul facteur: l'humanitude du r6f6rent de l'unit6 qui assume la fonction objet.

2. LA SITUATION ACTUELLE

De nos jours la situation est quelque peu diff6rente. Une seule similitude est pr6sente: une unite dont le r6f6rent est humain pr6sente obligatoirement la marque du fonctionnel casuel.

(1) tataka sapitfu4 kuratfa-fin -ti tata-mpa -itfa-ni gargon obeir + hab. + ass. 3 pere + pos. r. 3 + pl. + obj. Le gargon ob6it a ses parents.

(2) pa -ku -o ima -ni itsi apporter + 3 obj. + imp. 2 dam. + obj. eau

Apporte-lui (A celui-lA) de l'eau.

4. La transcription s'effectue au moyen de l'alphabet phon&tique international.

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100 Claudine Chamoreau

Au contraire, lorsque le r6f6rent est non humain, anime ou

inanim6, la presence de la marque de l'objet est variable. Elle peut etre pr6sente: (3) i tfa[aku itsbukua-ni ama -mpa -iri

d6m. beb6 lait + obj mere + pos. r. 3 + g6n.

ara -fa -ti boire + prog. + ass. 3 Ce b6b6 boit le lait de sa mere.

(4) ima uekama -f -ti tsakapu-ni titimakua-tu d&m. jeter dans l'eau + aor. + ass. 3 pierre + obj. puits + loc. Celui-lat jette la pierre dans le puits. La marque de la fonction objet peut etre aussi absente:

(5) ima piri -fa -ti ma pirikua d6m. chanter + prog. + ass. 3 une chanson

Celui-la chante une chanson.

(6) xatsi -f -ka -ni ma tsuntsu tfphiri-ru poser + aor. + ass. 1/2 + 1 une casserole feu + loc. J'ai pose une casserole sur le feu.

Generalement, quand elle est absente c'est le sens des unites qui supplee l'absence de la marque de relation. Cependant, dans certains cas, une ambiguit6 peut s'installer quand les ref6rents des unites sont des anim6s non humains (des animaux): (7) ka ukhuri tsikata uanti-ku -f -ti

et tlacuache5 poule tuer + 3 obj. + aor. + ass. 3 et le tlacuache tua la poule. Ce qui permet de restituer le sens de cet enonce, et de ne pas

le confondre avec << et la poule tua le tlacuache >, c'est la position pref rentielle des unit's les unes par rapport aux autres. L'unit6 qui assume la fonction sujet est placee generalement avant celle qui assume la fonction objet6. La langue utilise alors un deuxieme

5. Le tlacuache est un petit marsupial de couleur beige. 6. Dans certains 6nonc6s, I'unit6 qui assume la fonction objet est plac6e avant celle

qui assume la fonction sujet. Dans ce cas, il n'y a aucun risque de confusion car I'unit6 qui assume la fonction objet est li6e au verbe par le fonctionnel casuel. Il s'agit d'un proc6d6 stylistique de mise en valeur de l'objet. Par exemple:

uafiti -ni tata kher i ari-f -ti femme + obj. homme Ag6 dire + aor. + ass. 3 A la femme, l'homme ag6 dit (L'homme aig6 dit A la femme). La pr6sence d'un fonctionnel casuel permet une plus grande libert6 dans l'ordre

d'apparition des syntagmes.

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Le marquage dfferentiel de l'objet en puripecha 101

proc'd' syntaxique, la position, pour permettre au message de transmettre correctement I'experience.

Il faut souligner que dans la dynamique actuelle du purepe- cha, il est necessaire de consid~rer des parametres sociolinguisti- ques. Dans la region ofu les donn~es ont 6t6 recueillies, la langue est en voie de disparition. Elle est de moins en moins utilise comme moyen de communication, sauf par les personnes les plus agees. Le marquage de I'objet est diff6rent en fonction des locu- teurs et de leur connaissance de la langue. Chez certains locu- teurs, on observe une tendance A marquer tous les elements en fonction objet, chez d'autres, seules les unites qui se referent A un humain seront marquees. Le plus souvent, ces locuteurs sont des personnes qui menent une reflexion par rapport A leur langue, en particulier des maitres bilingues. Ils ont la volonte de normer la langue, de fagon A pouvoir l'inscrire dans une perspective 6crite, ou ont le souci de respecter les regles grammaticales telles qu'elles existaient dans l'6tat le plus ancien qui soit connu, autrement dit, la langue parlee au xvie siecle. Neanmoins, il ne semble pas que ces mouvements aient jusqu'a present influence la majorit6 des locuteurs chez qui on constate une grande liberte de marquage de l'objet.

3. LA MULTIPLICITE DES FACTEURS

L'importante variation que l'on peut constater actuellement dans le marquage du fonctionnel casuel ne peut s'expliquer uni- quement par le facteur d'humanitude. D'autres parametres doi- vent etre pris en compte. Il s'agit de facteurs contextuels : la defi- nitude, la genericit6 et le denombrement. L'6tude de l'interaction de ces diff6rents facteurs permet d'analyser le marquage diff6ren- tiel de l'objet.

3. 1. L'humanitude

Une unite dont le ref6rent est humain regoit obligatoirement la marque du fonctionnel qui materialise la fonction objet. L'humanitude doit tre conque comme un continuum compre- nant deux p61es opposes: l'humain d'un c6te et le non humain

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de l'autre. Ce caractere est inherent A certaines entites. Gilbert Lazard precise que:

Quant l'humanitude (qui correspond a l'anglais animacy), elle va du pleine- ment humain, dont le plus haut degre est EGO, le locuteur lui-meme, A l'inanim6 massif ( << sable, eau >> ) et a l'abstraction ( << libertY, certitude >> ). Ce qui importe c'est d'ailleurs moins le caractere intrinseque de l'entit6 consideree que de savoir si le locuteur la considere ou non comme une personne7.

Le caractere inherent d'une entit6 peut &tre ponder6 par des

emplois particuliers. En fait, il n'est pas toujours ais6 de tracer les contours de l'ensemble des unites dont le ref6rent est humain. La liberte de marquage nous permet d'affirmer que les animaux

congus comme des humains dans les recits regoivent, le plus sou- vent, la marque du fonctionnel:

(1) kuipara-f -ti -o tsikata-ni komo ma tfarakua porter + aor. + ass. 3 + 3 poule + obj. comme un bebe

I1 porta la poule comme un beb&.

(2) koki ari -f -ti ma tsikata-ni crapaud dire + aor. + ass. 3 une poule + obj. Le crapaud dit A une poule. Cependant, ils ne peuvent etre consideres au meme niveau

que les humains, puisque la marque n'est pas toujours presente :

(3) ka ukhuri ma tsikata uanti-ku -f -ti et tlacuache une poule tuer + 3 obj. + aor. + ass. 3 et le tlacuache tua une poule.

(4) koki tsikata ari -f -ti crapaud poule dire + aor. + ass. 3 Le crapaud dit A la poule. Il existe peut-etre dans l'absence de marquage de l'objet pre-

sentee dans les exemples (3) et (4) une volont6 de deshumaniser une entit6, ici un animal, A qui le caractere humain a 6te conf6re

auparavant. Il y a par consequent une forte contextualisation du caracte're humain pour les entites qui ne sont pas des humains.

Par contre, une abstraction telle une Ame qui vient sur terre au moment de la Fete des morts, au debut du mois de novembre, manifeste toujours un caractere humain:

(5) xini fanaru kuta -fa -p -ka -ni anima-tfa-ni la-bas rue entendre + prog. + pas. + ass. 1/2 + lame + pl. + obj. LA-bas, dans la rue, j'entendais les Ames.

7. Gilbert Lazard, 1994, L'actance, Paris, PUF, p. 192.

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On peut donc affirmer que les unites qui manifestent de

fagon intrinseque le caractere humain sont celles qui se referent A des &tres humains vivants ou morts, qui peuvent etre repr6sent6s symboliquement par des ames.

Lorsque le r6f6rent est non humain, l'objet est facultative- ment marqu6. A l'int6rieur de cette deuxieme cat6gorie, on peut observer des diff6rences entre les unites dont le r6f6rent est un

anim6 et celles dont le r6f6rent est un inanim6. En pur6pecha, les animaux peuvent etre class6s comme des anim6s. Cependant, compte tenu de la grande variation de marquage, il est difficile de distinguer ce qui est consid6re anim6 ou inanim6 par les locu- teurs. De plus, comme nous l'avons vu, cela depend du contexte

d'apparition. Les unites qui se r6f7erent A des animaux sont plus souvent marqu6es que celles qui se r6ferent A des plantes et que celles qui renvoient A des objets inanimes. Dans la cat6gorie des

inanim6s, les unites qui sont le moins souvent, voire presque jamais marquees, sont celles qui repr6sentent des masses. Les uni-

t6s qui sont aussi peu souvent marquees sont celles qui repr6sen- tent des concepts ou des abstractions.

On obtient donc une representation scalaire:

Degrd d'humanitd Humain Non humain

anim6 inanim6

Exemples Personnes Animaux humanis6s Animaux Abstraction Masse Abstractions humanisees

Prdsence de la marque

Obligatoire Possible Rare

Le pur6pecha maintient la distinction entre l'humain et le non-humain tout en introduisant une dynamique inexistante auparavant: les unites a r6f6rent humain n'ont plus l'exclusivit6 de la presence de la marque de l'objet.

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3.2. La difinitude

3.2.1. Le repirage des syntagmes difinis Certains syntagmes nominaux ne pr6sentent pas de d6termi-

nant. L'absence de cette unite peut &tre consid6r6e comme aussi importante que sa presence:

(1) atfati puro pensari-fin -ti para antfikurini homme seulement penser + hab. + ass. 3 pour travailler L'homme pense seulement A travailler. Dans l'exemple (1), le syntagme nominal est atfati. Ce syn-

tagme nominal s'oppose A ma atfati ((un homme > et ' ima atfati < cet homme >>. L'absence de determinant presente une valeur << definie >. Dans un r&cit, l'utilisation d'un nom sans d&terminant permet d'effectuer une reprise anaphorique. Dans ce recit, le terme se rtf6rant au protagoniste a 6te introduit par un indefini ma atfati (2). Puis, il a 6te repris par un demonstratif ima atfati (3) :

(2) xara-f -ti ma atfati ima -nki no etre + aor. + ass. 3 un homme d6m. + qui n6g.

xakakhu-ka efki anima-itfa xonkua-f in -ka -kft croire + sub. Que Ame + pl. revenir + hab. + sub. + 3 pl. II 6tait une fois un homme qui ne croyait pas que les Ames (elles) reviennent.

(3) ka ima atfati tumina xatsini et dem. homme argent avoir

Et cet homme avoir (a) de l'argent.

3.2.2. L'application du facteur de definitude Un syntagme nominal peut &tre considere comme defini,

autrement dit prealablement present6 et par consequent connu des interlocuteurs, lorsqu'il n'est d&termine par aucun determi- nant (voir ci-dessus).

(4) ife -fa -ka -ni misitu-ni voir + prog. + ass. 1/2 + 1 chat + obj.

Je suis en train de voir le chat. Cet 6nonc6 s'oppose a l'exemple (5) ofi le nom est determine

par l'indefini ma:

(5) ife -fa -ka -ni ma tsikata voir + prog. + ass. 1/2 + 1 une poule

Je suis en train de voir une poule.

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On observe que dans le contexte oui le nom est d6fini, autre- ment dit, la oui il y a absence de determinant, la fonction objet est souvent mat6rialis6e par le fonctionnel casuel (4). Au con- traire, dans le contexte indefini, le marquage est moins souvent present (5).

On considere aussi comme pouvant etre d6fini un nominal qui est determin6 par un d6monstratif. Sa presentation se produit simultanement a la parole; il s'agit d'un proc6d6 d6ictique8. Comparons les exemples suivants:

(6) xuanu xon -kuTi-fin -ti ma ftntari Jean attacher + r6f. + hab. + ass. 3 une corde

Jean s'attache une corde.

(7) katfhu-ku -o inte ftntari -ni kutfiju -mpu couper + 3 obj. + imp. 2 d6m. corde + obj. couteau + inst.

Coupe cette corde avec un couteau.

(8) uintsintikua xi ints -ku -f -ka -kini hier 1 donner + 3 obj. + aor. + ass. 1/2 + 2 obj. ma itfuskuta une tortilla

Hier, moi je t'ai donne une tortilla.

(9) pauani -kini ints -ku -a -ti -kft inte-ni9 demain + 2 obj. donner + 3 obj. + fut. + ass. 3 + 3 pl. d6m. + obj.

itfuskuta-ni tortilla + obj. Demain, ils te donneront cette tortilla.

Les syntagmes nominaux ind6finis (6) et (8) s'opposent aux syntagmes nominaux definis 6nonc6s en (7) et (9). Lorsque les ter- mes ftntari et itfuskuta sont d6termin6s par le d6monstratif, indi- quant que les objets en question sont identifi6s, ils portent la marque du fonctionnel.

Le marquage diff6rentiel de l'objet est donc soumis a la place du r6f6rent de l'objet sur l'6chelle de d6finitude. De fagon g6n6- rale, un objet non humain lorsqu'il est en contexte d6fini sera

8. Le d6monstratif permet aussi de reprendre un terme qui a 6t6 pr6alablement intro- duit. Voir l'exemple (3) du a 3.2. 1.

9. La marque de l'objet se pr6sente g6n6ralement sur la derni6re unite du syntagme nominal. Cependant, la marque peut apparaitre aussi sur une autre unit6 ou sur plusieurs unites. Il s'agit lI de variations libres. Dans l'exemple (10), -ni n'est pr6sent que sur le nom alors que dans l'exemple (12), il se suffixe au nom et au d6monstratif.

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plus souvent marque que le mime objet non humain en contexte indefini. Ceci n'est qu'une tendance et je n'affirme pas que cer- tains objets non humains indefinis ne sont pas marques ou que les objets non humains definis sont toujours marques. Mais plus l'objet non humain est personnalise et defini et plus la probabilit6 qu'il soit marque augmente.

La definitude agit en interaction avec l'humanitude et avec d'autres facteurs que nous verrons ci-apres. Cependant, ce der- nier facteur demeure preponderant. Les rftf6rents humains pre- sentent un caractere stable, entrainant l'obligation de marquage dans une 6chelle qui se presente comme essentiellement dyna- mique. Par consequent, un objet humain et non defini sera obli- gatoirement marque :

(10) ife -f -ka -ni ma nanaka -ni voir + aor. +ass. 1/2 + 1 une jeune fille + obj.

Je vois une jeune fille.

(11) eroka -fa -ka -ri ma atfati -ni attendre + prog. + ass. 1/2 + 2 un homme + obj. Tu attends un homme.

En comparant l'exemple (2) du a 3. 1 et l'exemple (5) de ce

paragraphe, on constate une diff6renciation de marquage alors

que les deux unite6s qui assument la fonction objet repr6sentent le

mime animal tsikata, <<poule ddtermin6 par un ind6fini ma << un >>. On peut s'interroger sur la raison qui justifie une telle dif-

fgrence. On ne peut complktement 6carter la possibilit6 de varia- tion libre et inexplicable. Cependant, il est manifeste que l'exemple (2) du a 3. 1 est issu d'un r6cit dans lequel la poule est

personnifiee alors que dans l'exemple (5), il s'agit d'un animal

quelconque. Il y a donc bien deux traitements diff6rents en fonc- tion du degre d'humanitude conf6re6 a un animal. C'est ce qui a

6te observe pour les exemples (3) et (4) du a 3. 1.

3.3. La gindriciti

La definitude et la g6n6ricit6 sont associees dans l'expression de la ref6rence, cependant, leur distinction est n6cessaire puisque le dCfini et l'ind6fini peuvent I'un et I'autre designer des entit6s specifiques et des entites g6neriques.

Ce facteur permet parfois d'expliquer la diff6renciation de

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marquage dans des enonces identiques ofi le syntagme nominal qui assume la fonction objet presente le meme degre de defini- tude. Dans les enonces suivants, le marquage s'effectue dans l'exemple (1) alors qu'il est absent dans l'exemple (2):

(1) atfati xaroata-ftn -ti uitfu-ni homme aider + hab. + ass. 3 chien + obj. L'homme aide le chien.

(2) atfati xaroata-fin -ti uitfu homme aider + hab. + ass. 3 chien L'homme aide le chien.

Comment interpreter cette diff6rence de marquage alors que dans ces deux enonces, l'unite qui assume la fonction objet est definie ? On peut emettre diff6rentes explications:

- Il est possible d'envisager ces deux enonces comme des variantes. La presence de la marque du fonctionnel n'est pas obligatoire avec les animes non humains (uitfu). Un locuteur peut utiliser le fonctionnel ou l'omettre.

- On peut interpreter cette diff6rence comme la volonte d'indiquer un degre plus ou moins eleve du terme uitfu sur l'chelle d'humanitude (voir a 3. 1).

- Par ailleurs, on peut penser que les deux enonces se distin- guent par le type de ref6rents. L'enonce (1) renvoie A un chien defini, specifique connu de l'homme qui l'aide. Cet enonce relate alors une experience concrete dans laquelle atfati et uitfu ren- voient A des etres particuliers. Au contraire, dans l'enonce (2), atfati et uitfu renvoient A des <<especes >>. Cet enonce ne relate pas une situation precise, une experience mais une verite gene- rale au-dela d'un homme ou d'un chien en particulier. La diff6- renciation de marquage s'explique alors par la specificite ou la genericite qui caracterisent ces deux entites.

On peut donc conclure que plus l'enonce est specifique plus la marque du fonctionnel casuel -ni a la possibilite d'etre pre- sente. Au contraire, lorsque l'enonce est generique, cette marque est le plus souvent absente. Une exception A cette tendance existe lorsque le ref6rent du terme qui exprime une genericite est un humain :

(3) ama -mpa -itfa kuidari-ftn -ti tfarakua-itfa-ni mere + pos. r. 3 + pl. soigner + hab. + ass. 3 beb6 + pl. + obj. Les meres soignent les bebes.

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108 Claudine Chamoreau

Cet 6nonc6 exprime une verit6 generale dans laquelle ama'0 et tfarakua ne renvoient pas A des &tres en particulier mais A des

<< especes >>. On devrait alors s'attendre A ce que le terme en fonction objet ne porte pas la marque du fonctionnel casuel. Cependant, comme je l'ai deji signal6, le caractere d'humanitude prime au niveau hierarchique sur les autres. C'est le seul degr6 de l'&chelle qui se presente comme stable. Par consequent meme s'il renvoie A une acception de type generique, un terme a ref6- rent humain, ici tfarakua, regoit toujours la marque de l'objet.

3.4. Le dinombrement

On pourrait considerer que, de fagon inherente, certaines unites ne sont pas comptabilisables. Elles ne peuvent &tre deter- minees par des quantificateurs tels mar << quelques ~ ou uanikua << plusieurs >>. Les unites non comptabilisables renvoient A des masses envisag~es comme un tout non divisible comme kutsari a sable >>, atsimu (boue >> ou expriment des abstractions tels ikiata << colkre >>, khatimakua << faim >>... En purepecha, ces unites lors- qu'elles sont determinees par le nombre, n'en portent jamais la marque:

(1) kura -a -0 atsimu demander + 3 pl. obj. + imp. 2 boue Demande (-les) les boues

(2) ife -a -fin -ka -ni ikiata ima atfati -iri voir + 3 pl. obj. + hab. + ass. 1/2 + 1 col6re d6m. homme + g6n.

Je (les) vois les colkres de cet homme.

On remarque l'absence de la marque du nombre. La pr6- sence de l'unite qui repr6sente l'objet de troisieme personne du pluriel -a incorpor6e au syntagme verbal permet d'interpr6ter atsimu et ikiata comme des pluriels. L'unit6 -a et le nominal atsimu ou le nominal ikiata assument la fonction objet. Il s'agit done de signifiants discontinus d'une meme fonction dont une partie est obligatoire" et incorpor6e au syntagme verbal.

10. Ce terme est obligatoirement d6termine par un possessif de relation. 11. Avec certains verbes, une marque d'indice personnel est obligatoirement incor-

porte. Selon les verbes, cette marque est toujours obligatoire ou uniquement presente lorsque le r6f6rent est au pluriel.

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Le marquage dyerentiel de l'objet en puripecha 109

Le facteur de denombrement peut s'analyser comme le fait de pouvoir comptabiliser une unite dans un contexte precis. Si l'on reprend le principe de la presentation scalaire, apparaissent, d'un c6te, des unites qui presentent une existence individuelle et comptabilisable (exemples (3) et (4)) et, de l'autre, les unites qui ne peuvent etre individualisees (ou divisees), par exemple les ensembles (5) et les masses (6).

(3) xi ife -f -ka -ni uitfu-ni 1 voir + aor. + ass. 1/2 + 1 chien + obj. Moi, je vis le chien.

(4) xatsi -a -f -ka -ri iumu tsttstki-itfa-ni poss6der + 3 pl. obj. + aor. + ass. 1/2 + 2 cinq fleur + pl. + obj. Tu possedes cinq fleurs.

(5) xi ife -a -f -ka -ni uitfu-itfa 1 voir + 3 pl. obj. + aor. + ass. 1/2 + 1 chien + pl. Moi, je vis les chiens.

(6) xua -o tatshtni apporter + imp. 2 haricot rouge Apporte des haricots rouges.

L'exemple (3) s'oppose A l'exemple (5). Dans les deux exem- ples, uitfu est defini. Mais, dans le premier, il s'agit d'un chien particulier alors que l'exemple (5) renvoie A des chiens formant un ensemble ou une horde. L'exemple (4) presente un denombre- ment d'objets inanimes. Cependant, il ne s'agit pas de n'importe quelles fleurs mais de celles qui sont denombrees et possedees par la personne A laquelle s'adresse le locuteur. L'enonce (6) met en lumiere un el1ment, << haricot rouge >>, considere comme une masse, un tout qui ne peut etre divise en parties comptabilisables. De plus, l'unite ne regoit pas la marque du nombre. Plus les uni- tes sont denombrables et particulieres et plus elles ont la possibi- lite de porter la marque du fonctionnel casuel -ni. Au contraire, les unites qui se referent A des masses ou a des ensembles regoi- vent peu souvent la marque du fonctionnel.

Neanmoins, le facteur d'humanitude conserve sa supre- matie : un humain presente sous une forme d'ensemble (une foule, par exemple) regoit la marque du fonctionnel, soit l'exemple (7) :

(7) ati-phe -a -ti -0 khuiripu-ni dire + coll. obj. + fut. + ass. 3 + 3 gens + obj. Il dira aux gens (A la foule).

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110 Claudine Chamoreau

Le terme qui renvoie A une masse n'est pas determin6 par le nombre, la marque du fonctionnel casuel est presente puisqu'il renvoie A un ref6rent humain, meme s'il s'agit ici d'un collectif d'humains, mat6rialis6 par I'indice incorpor6 -pe. Cette unite et k'uiripu constituent les signifiants discontinus de la fonction objet.

4. LA DYNAMIQUE DU MARQUAGE DIFFERENTIEL

Dans cette langue, le facteur dominant est l'humanitude. Il est prepond6rant, car il repr6sente une stabilite, une obligation dans un systeme oi par ailleurs les variations regnent. C'est le seul facteur qui est inherent ou intrinseque aux objets, les autres sont r6f6rentiels ou contextuels. Les trois autres facteurs, la defini- tude, le d6nombrement et la genericit6, sont hierarchiquement domines par l'humanitude et dependent de celui-ci. Ils ne repre- sentent que des tendances s'inscrivant dans un continuum mais n'ont aucun caractere obligatoire.

Les syntagmes qui seront obligatoirement marques par le fonctionnel casuel sont par consequent ceux dont le ref6rent se caract6rise comme: - humain defini; - humain ind6fini; - humain d6nombrable; - ensemble d'humains; - humain sp6cifique; - humain generique.

Il est impossible de construire une telle affirmation pour les autres types de syntagmes. La langue a tendance A marquer les syntagmes qui se particularisent par les traits: anim6, defini, sp&- cifique et comptabilisable. L'interaction des diff6rents facteurs cr&e la dynamique du marquage diff6rentiel de l'objet. On observe qu'un objet marque est fortement individud. Il peut com- porter un ou plusieurs traits indiquant l'individuation. Les syntag- mes qui ont la plus forte possibilit6 d'etre marques sont caracteri-

s6s par les traits12 - anime sp6cifique, d6nombrable et d6fini; - anime specifique et d6fini;

12. Ce qui n'implique pas que tous ces syntagmes soient toujours marques et que d'autres ne puissent pas l'ftre.

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Le marquage differentiel de l'objet en puripecha 111

- anime defini; - anime specifique; - anime denombrable; - inamine defini, denombre et specifique; - inanime defini et specifique; - inanime defini; - inanime specifique; - inanime denombrable.

Le caractere d'individuation va subsumer les diff6rents fac- teurs afin de mettre en lumiere la realite complexe de l'entite dans son contexte d'apparition.

Situation Stable Dynamique

Prisence de marquage Obligatoire Possible Quasi impossible

+ possible - possible

Humanitude Humain Non humain

anime inanime

Definitude Defini Indefini

Ginricit6 Specifique G6nerique

Dinombrement

Comptabilisable Non comptabilisable Masse

Finalement, on peut observer un cas particulier, proche de la stabilite. Pour les objets dont le ref6rent est une masse, on peut &tre amene a postuler une deuxieme zone stable caracterisee par l'impossibilite de marquage. En effet, dans le corpus seul un exemple vient contredire l'affirmation qu'un terme representant une masse ne presente pas de marque de fonctionnel casuel. I1 s'agit de l'exemple (1) ci-dessous ofi le terme est fortement speci- fique (presence du possessif de premiere personne) et defini (pre- sence du demonstratif): la masse, ici, etferi <<terre >> est fortement individuee.

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112 Claudine Chamoreau

(1) phati -J -ka -ni ima etferi-ni xutfiti toucher + aor. + ass. 1/2 + 1 d6m. terre + obj. pos. 1

J'ai touch6 cette terre, la mienne. Comme je l'ai de6j mentionn6, il n'est pas ais6 d'6mettre des

<< r6gles >> g6n6rales sauf pour les termes A r6f6rents humains (et peut-etre aussi pour les masses). Par consequent, la representation de cette dynamique permet de visualiser les tendances en respec- tant les hierarchies, la zone de marquage stable et la zone de marquage dynamique. Elle permet aussi d'ancrer la dynamique du marquage diff6rentiel de l'objet dans un continuum, une representation scalaire qui rend possible le respect des variations.

ABRIVIATIONS

aor. aoriste ass. assertif coll. collectif

d6m. d6monstratif fut. futur

g6n. g6nitif hab. habituel imp. imperatif inst. instrumental loc. locatif neg. n6gation obj. objet pl. pluriel pas. passe pos. possessif pos. r. possessif de relation prog. progressif er6f r6fl'chi

sub. subordonnant 1 personne 1 2 personne 2 3 personne 3 1/2 personnes 1 ou 2

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