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Cahiers de nutrition et de diététique (2010) 45, 27—36 ÉPIDÉMIOLOGIE Comportements alimentaires, activité physique et santé : une étude transversale en régions Bretagne et Pays-de-Loire Eating habits, physical activity and health: A cross-sectional study in two regions: Bretagne and Pays-de-Loire Emilie Labbe a,, Alain Brigand b , Véronique Bernard b , René Guéguen a , Michel Pouchard c , Bernard Lafraise d , Dominique Chupin e , Gilles Breton d , Jean-Jacques Moulin a a Centre technique d’appui et de formation des centres d’examens de santé (Cetaf), 67—69, avenue de Rochetaillée, BP 167, 42012 Saint-Étienne cedex 02, France b Centre d’examens de santé de la CPAM des Côtes-d’Armor, 2, rue Notre-Dame, BP 4227, 22042 Saint-Brieuc cedex 02, France c Centre d’examens de santé de la CPAM d’Ille-et-Vilaine, 3, place du Colombier, CS 34005, 35040 Rennes cedex, France d Centre d’examens de santé de la CPAM de Saint-Nazaire, rue Charles-Coulomb, BP 276, 44616 Saint-Nazaire, France e Centre d’examens de santé de la CPAM de Vendée, 13, rue Pierre-Bérégovoy, 85000 LaRoche-sur-Yon, France Rec ¸u le 15 janvier 2009 ; accepté le 29 septembre 2009 Disponible sur Internet le 28 novembre 2009 MOTS CLÉS Nutrition ; Comportements alimentaires ; Santé ; Activité physique Résumé La nutrition constitue une priorité en santé publique. Le but de cette étude était de repérer les comportements alimentaires dans une population des centres d’examens de santé (Bretagne, Pays-de-Loire) et d’analyser les relations avec la santé. Onze mille trois cent quatre-vingt trois personnes ont participé à une enquête alimentaire dans le cadre de l’appel à projet du PNNS (2004). Des associations significatives entre insuffisance d’activité physique, comportements alimentaires et santé dégradée (obésité, hypertension...) ont été observées. La consommation importante de pain/féculents et la consommation importante d’alcool sont des comportements systématiquement associés aux facteurs de risques cardiovasculaires et aux caries dentaires. Les relations diffèrent selon le genre : petit-déjeuner inexistant ou dés- équilibré (hommes) et grignotage ou consommation importante de jus de fruits ou/et fruits (femmes) sont associés à des risques élevés de santé dégradée. Les centres d’examens de santé jouent un rôle essentiel pour relayer les campagnes d’information nutritionnelle, conforter les Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (E. Labbe). 0007-9960/$ — see front matter © 2009 Société franc ¸aise de nutrition. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. doi:10.1016/j.cnd.2009.09.004

Comportements alimentaires, activité physique et santé : une étude transversale en régions Bretagne et Pays-de-Loire

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Cahiers de nutrition et de diététique (2010) 45, 27—36

ÉPIDÉMIOLOGIE

Comportements alimentaires, activité physique etsanté : une étude transversale en régions Bretagneet Pays-de-Loire

Eating habits, physical activity and health: A cross-sectional study in tworegions: Bretagne and Pays-de-Loire

Emilie Labbea,∗, Alain Brigandb, Véronique Bernardb,René Guéguena, Michel Pouchardc, Bernard Lafraised,Dominique Chupine, Gilles Bretond,Jean-Jacques Moulina

a Centre technique d’appui et de formation des centres d’examens de santé (Cetaf),67—69, avenue de Rochetaillée, BP 167, 42012 Saint-Étienne cedex 02, Franceb Centre d’examens de santé de la CPAM des Côtes-d’Armor, 2, rue Notre-Dame,

BP 4227, 22042 Saint-Brieuc cedex 02, Francec Centre d’examens de santé de la CPAM d’Ille-et-Vilaine, 3, place du Colombier,CS 34005, 35040 Rennes cedex, Franced Centre d’examens de santé de la CPAM de Saint-Nazaire, rue Charles-Coulomb,BP 276, 44616 Saint-Nazaire, Francee Centre d’examens de santé de la CPAM de Vendée, 13, rue Pierre-Bérégovoy,85000 La Roche-sur-Yon, France

Recu le 15 janvier 2009 ; accepté le 29 septembre 2009Disponible sur Internet le 28 novembre 2009

MOTS CLÉSNutrition ;Comportementsalimentaires ;Santé ;Activité physique

Résumé La nutrition constitue une priorité en santé publique. Le but de cette étude étaitde repérer les comportements alimentaires dans une population des centres d’examens desanté (Bretagne, Pays-de-Loire) et d’analyser les relations avec la santé. Onze mille trois centquatre-vingt trois personnes ont participé à une enquête alimentaire dans le cadre de l’appelà projet du PNNS (2004). Des associations significatives entre insuffisance d’activité physique,comportements alimentaires et santé dégradée (obésité, hypertension. . .) ont été observées.La consommation importante de pain/féculents et la consommation importante d’alcool sontdes comportements systématiquement associés aux facteurs de risques cardiovasculaires etaux caries dentaires. Les relations diffèrent selon le genre : petit-déjeuner inexistant ou dés-équilibré (hommes) et grignotage ou consommation importante de jus de fruits ou/et fruits(femmes) sont associés à des risques élevés de santé dégradée. Les centres d’examens de santéjouent un rôle essentiel pour relayer les campagnes d’information nutritionnelle, conforter les

∗ Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected] (E. Labbe).

0007-9960/$ — see front matter © 2009 Société francaise de nutrition. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.doi:10.1016/j.cnd.2009.09.004

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8

recommandations et assurparticulier auprès des publdémiologiques.© 2009 Société francaise de

KEYWORDSNutrition;Eating habits;Health;Physical activity

Summary Nutrition is a passociations between eatingtion centers of the French Gof 11 383 people answered aProgram (2004). Statisticalinadequacy and poor healthobserved. High consumptioassociated with higher risksRelations differed betweenand high consumption of frupoor health. Health examinto relay nutritional informatproblems, especially for the© 2009 Société francaise de

ntroductionn France, comme dans l’ensemble des pays industriali-és, les habitudes alimentaires ont évolué beaucoup plusu cours des cinquante dernières années qu’au cours desiècles précédents [1]. De nouveaux aliments ont éténtroduits, d’autres ont pratiquement disparu de la compo-ition des repas. Ces profondes modifications présentent,ur le plan nutritionnel et sur le plan de la santé, desvantages et des inconvénients [2]. De nombreux travauxnt permis d’identifier divers facteurs nutritionnels (ali-entaires, marqueurs de l’état nutritionnel et activitéhysique), qui sont des facteurs de risque vis-à-vis duéveloppement de certaines maladies chroniques (cancers,aladies cardiovasculaires, obésité, diabète, ostéoporose,

norexie. . .)[3—6]. L’alimentation a toujours été une préoc-upation des populations et la nutrition, considérée comme

n moyen d’agir sur la santé, constitue une priorité en santéublique.

Selon l’OMS, 30 % des cancers seraient imputables à desacteurs alimentaires [6]. Des études ont également mon-ré le lien entre l’alimentation et la mortalité toutes causes7]. Par ailleurs, le surpoids et l’obésité apparaissent de plusn plus tôt (16 % des enfants en surpoids en 1990 contre 5 %n 1980) et touchent particulièrement les populations fémi-ines défavorisées. La prévalence s’est accrue en France,urtout depuis le début des années 1990 [8].

Face à ces constats, un Programme national nutritionanté (PNNS) (2001—2006) a été mis en place en 2001 pourne durée de cinq ans, avec pour objectif d’améliorera santé de la population, en agissant sur deux déter-inants majeurs : l’alimentation et l’activité physique

9,10]. La seconde version du PNNS (2006—2010) comportee nouveaux axes comme un plan d’action de prise enharge de l’obésité, un ciblage spécifique des popula-ions défavorisées, ainsi que la mobilisation de tous lescteurs (professionnels de santé, acteurs économiques de’alimentaire, acteurs associatifs, collectivités locales) [10].

De grandes enquêtes francaises sur l’alimentation sontenées régulièrement [10—15]. Celles réalisées dans le

adre du programme Monica permettent d’apporter uneesure fidèle des habitudes alimentaires de la populatione trois régions francaises et d’étudier les relations entre

dtlpd2

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E. Labbe et al.

prise en charge précoce des problèmes nutritionnels, enulnérables et peuvent assurer ou contribuer aux études épi-

ition. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

health priority in France. The aim of this study was to assessits and health, in the population examined in health examina-ral Insurance System, in Bretagne and Pays-de-Loire. A sample

questionnaire sponsored by the National Nutrition and Healthnificant associations between lack of physical activity, foodsity, hypertension, hyperglycemia, high triglyceride level) werebread or starchy food and high consumption of alcohol wereardiovascular diseases and with higher risks of dental caries.and women: skipping breakfast or unsteady breakfast (men)

uice and snacking (women) were associated with higher risk ofcenters, which provide preventive examinations, contribute

r recommendations and to provide support to solve nutritionalt disadvantaged people.ition. Published by Elsevier Masson SAS. All rights reserved.

limentation, morbidité et mortalité coronaire [11,12].’étude SU.VI.MAX permet de suivre l’évolution de laonsommation alimentaire de la cohorte et de décrire lespports en nutriments [4,13]. Le baromètre santé nutritione l’Inpes et l’enquête individuelle nationale sur les consom-ations alimentaires (Inca) constituent des outils pour

’ensemble des professionnels de la nutrition, permettant,’une part, le suivi des comportements, des attitudes et desonnaissances de la population en matière d’alimentation6], d’autre part, d’estimer les risques d’exposition de laopulation aux contaminants, résidus de pesticides, addi-ifs présents dans les aliments [14]. Plus récemment, leentre de recherche pour l’étude et l’observation desonditions de vie (Credoc) a mis en œuvre un système’enquêtes appelé « Comportements et consommation ali-entaires en France » en 2004, qui vise à analyser les

omportements en termes d’achats et les consommations

es ménages [15]. L’InVS a conduit l’Étude nationale nutri-ion santé (ENNS) dont l’objectif principal est de décrirees apports alimentaires, l’état nutritionnel et l’activitéhysique d’un échantillon national d’adultes (18—74 ans) et’enfants (3—17 ans) vivant en France métropolitaine en006 [16].

Notre étude s’inscrit dans ce contexte, elle a étéonduite dans le cadre de la réponse à l’appel à projetutrition-Santé du PNNS de 2004. L’objectif est d’étudier

es comportements alimentaires des consultants de quatreentres d’examens de santé, en particulier en décrivant leselations entre des indicateurs de santé et de comporte-ents mesurés lors de l’examen de santé et la présence deiverses habitudes alimentaires. Cette étude présente deuxaractéristiques : d’une part, un recueil original de donnéesermettant de décrire les habitudes alimentaires, et d’autreart, la mise en relation de ces comportements avec unanel diversifié de données de santé.

atériel et méthodes

chantillon

es données utilisées sont celles recueillies par les centres’examens de santé, financés par l’Assurance maladie. Ces

Comportements alimentaires, activité physique et santé

centres sont des unités des caisses primaires d’assurancemaladie. Le centre technique d’appui et de formation descentres d’examens de santé (Cetaf) est une association quileur apporte un soutien logistique national.

Les examens périodiques de santé réalisés par les centressont destinés essentiellement aux assurés et ayants droit durégime général de la Sécurité sociale. Dans leurs missions,les centres d’examens de santé effectuent, entre autres,des consultations de prévention primaire (éducation à lasanté), secondaire (dépistage) et tertiaire (prévention descomplications ou de l’aggravation d’une maladie existante).

Une enquête épidémiologique transversale a été réa-lisée du 1er octobre au 31 décembre 2005 sur l’ensembledes consultants de 16 ans et plus des sites de La-Roche-sur-Yon, Rennes, Saint-Brieuc, Saint-Nazaire. Au total,11 383 personnes ont participé à une enquête alimentaire,dans le cadre de leur examen de santé.

Données alimentaires

Les données alimentaires ont été recueillies à l’aide d’unautoquestionnaire mixte de consommation (fréquences etquantité). Il en résulte un compte rendu s’appuyant sur lesécarts entre les réponses et les apports en prenant commeréférence les « apports nutritionnels conseillés pour la popu-lation francaise » [17] et en respectant les recommandationsdu PNNS.

Le taux de données manquantes au questionnaire étaitinférieur à 1 %.

Au total, 30 questions portaient sur :• le rythme des repas ;• la composition du petit déjeuner ;• le mode de cuisson des aliments ;• les quantités consommées et la fréquence de consom-

mation de tous les groupes d’aliments (matières grasses,fritures, viennoiseries, charcuteries, viandes, poissons,œufs, fromages, laitages, céréales, féculents, fruits etlégumes, sucre et aliments sucrés) ;

• le type et la quantité de boissons (eau, lait, boissons exci-

tantes, jus de fruits, boissons sucrées) ;

• la consommation de sel.

Un logiciel, dénommé (QUestionnaire ALImentaire duCentres d’examens de Santé 22 [QUALICES 22®]), a été uti-lisé pour la saisie des réponses et un algorithme a permisle repérage de comportements alimentaires possiblementdéséquilibrés.

Des conseils diététiques sont générés, conformes auxrecommandations du PNNS. Un compte rendu des déséqui-libres alimentaires suspectés et des conseils est édité. Lorsde la consultation médicale, le médecin valide les écartsrepérés et les recommandations émises par le logiciel.

Le compte rendu validé est remis au consultant avecl’ensemble de son dossier.

Au total, 19 caractéristiques alimentaires ont été rete-nues :• une absence de petit déjeuner ;• un petit-déjeuner déséquilibré (un seul groupe d’aliment

consommé : produit céréalier ou laitier ou fruit) ;• une absence de déjeuner (au moins deux fois par

semaine) ;• un grignotage chez l’adulte (réponse à la question

« Grignotez-vous [hors goûter] ? » : un à deux fois par jouret surpoids [IMC > 25]) ;

• un mode de cuisson des aliments (cuisson au beurre) ;

29

• une consommation importante d’alcool (consommationquotidienne supérieure ou égale à deux verres chez lesfemmes et supérieure ou égale à trois verres chez leshommes) ;

• une consommation importante de boissons excitantes(consommation de café, thé ou cola supérieure ou égaleà 1/2 L par jour) ;

• une consommation importante de jus de fruits et/ou defruits (supérieure ou égale à 1 L de jus de fruits/jour ou[surpoids et cinq fruits par jour ou supérieure ou égale à3/4 L de jus de fruits]) ;

• une consommation importante d’aliments gras (deuxréponses parmi : sauce à chaque repas, supérieure à 30 gde beurre par jour, frites cinq fois par semaine, viennoi-series/biscuits/pâtisseries/chocolats deux fois par jour,charcuteries une fois par jour, fromage deux fois parjour) ;

• une consommation importante de pain et féculents (supé-rieure ou égale à 300 g de pain et féculents deux fois parjour ou supérieure ou égale à 200 g de pain, des fécu-lents deux fois par jour et deux produits céréaliers parjour [quantités réduites pour les femmes et personnes ensurpoids]) ;

• une consommation importante de sel (consommation trèssalée à la cuisson et à table ou consommation de beurredemi-sel, de charcuterie, de fromage et de pain impor-tante) ;

• une consommation importante de sucre (supérieure ouégale à dix sucres par jour pour les hommes et supérieureou égale à six sucres par jour pour femmes et hommes ensurpoids) ;

• un apport hydrique faible (inférieur1 L par jour) ;• un apport faible d’aliments riches en calcium (moins de

trois produits laitiers par jour ou quatre produits laitierspar jour pour femme supérieure ou égale à 50 ans ouhomme supérieur ou égal à 65 ans) ;

• un apport faible d’aliments riches en fer (pas de viandeou jambon ou poisson ou œufs tous les jours) ;

• un apport faible en graisses végétales (absence quoti-dienne d’huile ou de margarine) ;

• un apport faible en pain ou féculents (à chaque repas, pasd’aliment du groupe des céréales et pommes de terre) ;

• un apport faible en végétaux (moins de deux fois par jourde légumes verts cuits ou crus ou de fruits) ;

• un apport faible d’aliments riches en vitamine C (moinsde deux fois par jour de légumes verts crus ou de fruitscrus ou un verre de jus de fruit).

Reproductibilité du questionnaire

Afin d’évaluer la fiabilité du questionnaire alimentaire, uneanalyse de reproductibilité a été mise en œuvre. Cetteméthode permet de tester la capacité qu’une mesure effec-tuée plusieurs fois de suite pour un même objet donne desrésultats identiques. La méthode de « test—retest » a étéappliquée sur un échantillon de 245 personnes. Le ques-tionnaire a été rempli par les mêmes personnes à deuxreprises, à trois semaines d’intervalle. Les mêmes procé-dures de codage et d’enregistrement ont été appliquéesaux deux questionnaires. La concordance et la reproduc-tibilité des questions et des déséquilibres alimentaires ontété évaluées par le coefficient kappa et par le test de MacNemar (test de symétrie des discordances). Les analysesont montré une concordance globalement satisfaisante : lesvaleurs de kappa sont comprises entre 0,42 et 0,72. Seule la« consommation importante de graisse » présentait un coef-

30 E. Labbe et al.

Tableau 1 Description de la population d’étude.

Hommes Femmes Total

fiNdl

TotalÂge

16—24 ans (%)25—49 ans (%)

50—64 ans (%)≥ 65 ans (%)

Catégorie socioprofessionnellea

Cadres (%)Professions intermédiaires (%)Artisans, commercants (%)Employés (%)Ouvriers (%)Inactifs (étudiants, au foyer, autres sans activité)

Département de résidenceCôtes-d’Armor (%)Finistère (%)Ille-et-Vilaine (%)Loire-Atlantique (%)Morbihan (%)Vendée (%)Autres (%)

a Les retraités et les chômeurs sont reclassés dans leur catégorie d’ori

cient kappa plus faible (0,39). Par ailleurs, le test de Macemar était uniquement significatif pour « l’apport faible’aliments riches en fer », où la fréquence était plus élevéeors du second recueil.

D

Ln

Tableau 2 Description des caractéristiques alimentaires.

Nombre de caractéristiques0—12—34—56—7≥ 8

Nature des caractéristiques

Petit-déjeuner inexistantPetit-déjeuner déséquilibréAbsence de déjeunerGrignotageCuisson au beurreConsommation importante d’alcoolConsommation importante de boissons excitantesConsommation importante de jus de fruits et/ou fruitsConsommation importante d’aliments grasConsommation importante de pain ou féculentsConsommation importante de selConsommation importante de sucreApport hydrique faibleApport faible d’aliments riches en calciumApport faible d’aliments riches en ferApport faible en graisses végétalesApport faible en pain ou féculentsApport faible en végétauxApport faible d’aliments riches en vitamine C

5668 5715 11 383

11,8 16,0 14,040,3 37,9 39,1

33,5 32,8 33,114,4 13,1 13,8

% %13,4 4,2 8,816,6 15,8 16,24,2 1,1 2,7

21,2 38,5 29,931,5 14,9 23,213,1 25,5 19,2

15,8 17,3 16,511,8 13,0 12,336,9 33,7 35,317,4 17,4 17,46,8 6,4 6,6

11,2 12,1 11,70,1 0,1 0,2

gine.

onnées de santé

es données sur l’activité physique, l’alcool et les don-ées de santé sont collectées de manière systématique

Hommes Femmes p Total

% % < 0,00115,77 19,41 17,623,01 28,17 25,628,35 26,95 27,620,36 16,59 18,512,51 8,89 10,7

% % p

10,90 7,37 < 0,001 9,127,68 24,32 < 0,001 26,09,81 9,68 0,820 9,76,10 8,08 < 0,001 7,1

38,73 32,16 < 0,001 35,411,15 2,26 < 0,001 6,712,44 11,53 0,141 12,01,55 1,05 0,020 1,3

16,64 9,19 < 0,001 12,99,92 3,83 < 0,001 6,97,25 5,69 < 0,001 6,5

29,82 28,68 0,187 29,324,36 25,11 0,362 24,747,23 49,80 0,006 48,517,29 21,33 < 0,001 19,351,43 49,40 0,031 50,427,45 30,13 0,002 28,843,26 32,65 < 0,001 37,934,02 26,05 < 0,001 30,0

Comportements alimentaires, activité physique et santé 31

Tableau 3 Relations entre les comportements alimentaires et l’activité physique.

Hommes Femmes

Comportementsalimentaires (%)

Activitéphysiquecorrecte

Activitéphysiqueinsuffisante

pa Activitéphysiquecorrecte

Activitéphysiqueinsuffisante

pa

Petit-déjeuner inexistant 8,73 16,63 < 0,001 6,00 10,02 < 0,001Petit-déjeuner déséquilibré 25,88 32,43 < 0,001 22,37 28,09 < 0,001Absence de déjeuner 8,20 14,07 < 0,001 7,88 13,15 < 0,001Grignotage 5,16 8,61 < 0,001 6,87 10,43 < 0,001Cuisson au beurre 36,56 44,44 < 0,001 28,90 38,47 < 0,001Consommation importante

d’alcool8,88 17,15 < 0,001 1,43 3,85 < 0,001

Consommation importantede boissons excitantes

11,29 15,48 < 0,001 10,75 13,05 0,011

Consommation importante 1,36 2,06 0,070 0,98 1,18 0,495

de jus de fruits et/ou fruits

Consommation importanted’aliments riches engraisses

15,01 20,94

Consommation importantede pain ou féculents

9,37 11,37

Consommation importantede sel

6,03 10,47

Consommation importantede sucre

27,46 36,03

Apport hydrique faible 22,31 29,80Apport faible d’aliments

riches en calcium45,39 52,09

Apport faible d’alimentsriches fer

16,64 19,01

Apport faible en graissesvégétales

49,16 57,42

Apport faible en pain ouféculents

26,39 30,25

Apport faible en végétaux 38,99 54,53Apport faible d’aliments

riches en vitamine C29,58 45,73

a Test exact de Fisher, signification bilatérale.

lors de l’examen de santé, en appliquant des procéduresstandardisées identiques dans tous les CES : passation desquestionnaires, examens médicaux et dentaires, réalisa-tion de divers tests fonctionnels et dosages biologiques[18].

L’activité physique insuffisante est définie par moinsd’une demi-heure de marche rapide par jour (ou équi-valent).

Les indicateurs de santé utilisés dans l’étude sont :• l’obésité, mesurée par l’indice de masse corporelle (IMC)

(poids/taille2), définie par un IMC supérieur ou égal à30 kg/m2 (définition OMS) ;

• la pression artérielle systolique élevée PAS supérieure ouégale à 140 mmHg ;

• la glycémie élevée supérieure ou égale à 6 mmol/L ;• la cholestérolémie élevée supérieure ou égale à

6,5 mmol/L ;• le rapport HDL/LDL faible inférieur à 0,30 (hommes) ou

inférieur à 0,36 (femmes) ;• la triglycéridémie élevée supérieure ou égale à

1,5 mmol/L ;• la présence d’au moins une carie dentaire non

traitée.

< 0,001 7,54 12,38 < 0,001

0,028 3,00 5,44 < 0,001

< 0,001 4,80 7,40 < 0,001

< 0,001 25,13 35,54 < 0,001

< 0,001 22,08 30,97 < 0,001< 0,001 48,54 52,23 0,009

0,037 19,82 24,24 < 0,001

< 0,001 46,47 55,06 < 0,001

0,004 28,98 32,36 0,009

< 0,001 26,67 44,22 < 0,001< 0,001 21,95 34,00 < 0,001

Analyses statistiques

Les analyses ont été effectuées avec le logiciel SPSS 15.0 etsont stratifiées sur le sexe. La régression logistique multi-variée a été utilisée pour mesurer les effets statistiquesdes comportements alimentaires, variables explicatives, surchaque indicateur de santé défini comme variable à expli-quer. Les modèles logistiques ont été ajustés sur l’âge, avecune subdivision en quatre classes : 16—24, 25—49, 50—64,supérieure ou égale à 65 ans.

L’augmentation (ou la diminution) du risque associé àchaque facteur explicatif est estimée par l’odds-ratio (OR)et son intervalle de confiance à 95 %.

Résultats

La répartition par sexe, classe d’âge, catégorie socioprofes-sionnelle et département (Tableau 1) montre un équilibrehommes/femmes et la moitié des sujets sont âgés de moinsde 50 ans.

La répartition des sujets en fonction du nombre de carac-téristiques alimentaires est reportée dans le Tableau 2. Au

32E.

Labbeet

al.

Tableau 4 Odds-ratios (intervalles de confiance à 95 %)* des indicateurs de santé en fonction des comportements alimentaires, ajustés sur l’âge, hommes.

Obésité IMC≥ 30

Pression artérielle ≥140 mmHg

Glycémie≥ 6 mmol/L

Cholestérol≥ 6,5 mmol/L

HDL/LDL < 0,36 Triglycérides≥ 1,5 mmol/L

Caries dentaires≥ 1

OR (IC 95 %) OR (IC 95 %) OR (IC 95 %) OR (IC 95 %) OR (IC 95 %) OR (IC 95 %) OR (IC 95 %)

Activité physique insuffisante 2,27a (1,9—2,7) 1,29a (1,1—1,5) 1,32a (1,1—1,6) 1,13 (1,0—1,3) 1,55a (1,3—1,9) 1,69a (1,5—2,0) 0,97 (0,8—1,1)Petit-déjeuner inexistant 1,75a (1,3—2,4) 1,45a (1,2—1,8) 1,80a (1,4—2,4) 1,45a (1,1—1,9) 1,63a (1,2—2,2) 1,41a (1,1—1,8) 2,00a (1,6—2,5)Petit-déjeuner déséquilibré 1,52a (1,3—1,9) 1,15 (1,0—1,3) 1,44a (1,2—1,7) 1,36a (1,2—1,6) 1,58a (1,3—1,9) 1,19a (1,0—1,4) 1,40a (1,2—1,6)Absence de déjeuner 1,32 (1,0—1,8) 1,04 (0,8—1,3) 1,05 (0,8—1,4) 0,80 (0,6—1,1) 1,22 (0,9—1,6) 1,02 (0,8—1,3) 1,55a (1,3—1,9)Grignotage 1,20 (0,8—1,7) 1,09 (0,8—1,4) 1,16 (0,8—1,6) 0,73 (0,5—1,1) 0,91 (0,6—1,3) 1,23 (0,9—1,6) 1,05 (0,8—1,4)Cuisson au beurre 1,03 (0,9—1,2) 1,03 (0,9—1,2) 1,16 (0,1—1,4) 1,18a (1,0—1,4) 0,98 (0,8—1,2) 1,01 (0,9—1,2) 1,04 (0,9—1,2)Consommation importante

d’alcool1,37a (1,1—1,8) 2,02a (1,7—2,4) 1,82a (1,5—2,3) 1,60a (1,3—2,0) 0,52a (0,4—0,7) 1,66a (1,4—2,0) 1,37a (1,1—1,7)

Consommation importante deboissons excitantes

0,77 (0,6—1,0) 0,91 (0,8—1,1) 0,74a (0,6—1,0) 0,92 (0,7—1,2) 1,15 (0,9—1,5) 1,00 (0,8—1,2) 1,32a (1,1—1,6)

Consommation importante dejus de fruits et/ou fruits

1,47 (0,8—2,7) 1,39 (0,9—2,3) 0,62 (0,3—1,3) 1,07 (0,6—2,0) 1,18 (0,6—2,3) 1,69a (1,0—2,7) 1,41 (0,9—2,4)

Consommation importanted’aliments riches engraisses

1,02 (0,8—1,3) 1,02 (0,9—1,2) 1,16 (1,0—1,4) 1,19 (1,0—1,5) 1,11 (0,9—1,4) 1,01 (0,8—1,2) 1,23a (1,0—1,5)

Consommation importante depain ou féculents

2,21a (1,8—2,8) 1,49a (1,2—1,8) 1,31a (1,1—1,7) 1,13 (0,9—1,4) 1,09 (0,8—1,4) 1,52* (1,2—1,9) 0,85 (0,7—1,1)

Consommation importante desel

0,87 (0,6—1,2) 1,20 (1,0—1,5) 0,96 (0,7—1,3) 0,77 (0,6—1,1) 0,59* (0,4—0,9) 1,20 (0,9—1,5) 1,29a (1,0—1,7)

Consommation importante desucre

1,14 (0,9—1,4) 1,12 (1,0—1,3) 0,92 (0,8—1,1) 1,07 (0,9—1,3) 1,14 (0,9—1,4) 1,19* (1,0—1,4) 1,36a (1,2—1,6)

Apport hydrique faible 0,83 (0,7—1,0) 1,03 (0,9—1,2) 0,93 (0,8—1,1) 1,15 (1,0—1,4) 1,16 (0,9—1,4) 1,02 (0,9—1,2) 1,08 (0,9—1,3)Apport faible d’aliments

riches en calcium0,91 (0,7—1,1) 1,04 (0,9—1,2) 1,00 (0,9—1,2) 1,07 (0,9—1,3) 0,86 (0,7—1,0) 0,97 (0,8—1,1) 0,87a (0,8—1,0)

Apport faible d’alimentsriches en fer

0,94 (0,7—1,2) 1,13 (1,0—1,3) 1,06 (0,9—1,3) 1,12 (0,9—1,4) 1,07 (0,9—1,3) 1,11 (0,9—1,3) 1,41a (1,2—1,7)

Apport faible en graissesvégétales

1,16 (1,0—1,4) 1,20a (1,1—1,4) 0,90 (0,8—1,1) 1,03 (0,9—1,2) 0,90 (0,8—1,1) 1,07 (0,9—1,2) 0,95 (0,8—1,1)

Apport faible en pain ouféculents

0,51a (0,4—0,7) 1,04 (0,9—1,2) 0,91 (0,8—1,1) 1,13 (1,0—1,4) 0,74a (0,6—0,9) 0,83a (0,7—1,0) 0,92 (0,8—1,1)

Apport faible en végétaux 0,82 (0,7—1,0) 0,89 (0,8—1,0) 0,99 (0,8—1,2) 0,97 (0,8—1,2) 1,04 (0,8—1,3) 0,96 (0,8—1,1) 1,12 (0,9—1,3)Apport faible d’aliments

riches en vitamine C0,97 (0,8—1,2) 0,99 (0,8—1,2) 0,84 (0,7—1,0) 1,00 (0,8—1,2) 0,96 (0,8—1,2) 1,04 (0,9—1,2) 1,02 (0,9—1,2)

a Modèle multivarié où toutes les caractéristiques alimentaires (variables explicatives) sont introduites dans le même modèle, avec ajustement sur l’âge.

Comportem

entsalim

entaires,activité

physiqueet

santé33

Tableau 5 Odds-ratios (intervalles de confiance à 95 %)a des indicateurs de santé en fonction des comportements alimentaires, ajustés sur l’âge, femmes.

Obésité IMC≥ 30

Pression artérielle≥ 140 mmHg

Glycémie≥ 6 mmol/L

Cholestérol≥ 6,5 mmol/L

HDL/LDL < 0,36 Triglycérides≥ 1,5 mmol/L

Caries dentaires≥ 1

OR (IC 95 %) OR (IC 95 %) OR (IC 95 %) OR (IC 95 %) OR (IC 95 %) OR (IC 95 %) OR (IC 95 %)

Activité physique insuffisante 2,10a

(1,8—2,5)1,16 (1,0—1,4) 1,53a (1,2—1,9) 1,02 (0,9—1,2) 1,55a (1,3—1,9) 1,49a (1,3—1,8) 1,07 (0,9—1,3)

Petit—déjeuner inexistant 1,29 (0,9—1,8) 1,05 (0,7—1,5) 1,63a (1,0—2,6) 0,96 (0,7—1,4) 1,85a (1,3—2,6) 1,15 (0,8—1,6) 1,87a (1,5—2,4)Petit—déjeuner déséquilibré 0,99 (0,8—1,2) 1,04 (0,9—1,2) 0,92 (0,7—1,2) 1,21a (1,0—1,4) 1,18 (1,0—1,5) 0,97 (0,8—1,2) 1,19 (1,0—1,4)Absence de déjeuner 1,00 (0,7—1,4) 1,03 (0,8—1,4) 1,20 (0,8—1,9) 0,85 (0,6—1,2) 1,06 (0,8—1,4) 1,35a (1,0—1,8) 1,38a (1,1—1,7)Grignotage 2,55a

(2,0—3,3)1,07 (0,8—1,4) 1,20 (0,8—1,8) 1,02 (0,8—1,4) 1,27 (0,9—1,7) 1,43a (1,1—1,9) 1,44a (1,1—1,8)

Cuisson au beurre 1,12 (0,9—1,3) 1,11 (0,9—1,3) 1,01 (0,8—1,3) 1,10 (0,9—1,3) 0,87 (0,7—1,1) 1,10 (0,9—1,3) 1,05 (0,9—1,2)Consommation importante

d’alcool1,00 (0,6—1,7) 2,24a (1,4—3,7) 2,25a (1,2—4,2) 2,13a (1,3—3,4) 0,92 (0,5—1,6) 2,87a (1,9—4,3) 1,14 (0,7—1,8)

Consommation importante deboissons excitantes

0,89 (0,7—1,2) 0,85 (0,7—1,1) 0,78 (0,5—1,2) 1,01 (0,8—1,3) 1,08 (0,8—1,4) 0,92 (0,7—1,2) 0,98 (0,8—1,2)

Consommation importante dejus de fruits et/ou fruits

6,27a

(3,6—10,9)3,08a (1,7—5,7) 2,46a (1,1—5,7) 0,49 (0,2—1,3) 1,83 (0,9—3,6) 1,66 (0,8—3,4) 1,77 (0,9—3,4)

Consommation importanted’aliments riches en graisses

1,16 (0,9—1,6) 1,18 (0,9—1,6) 1,36 (0,9—2,1) 1,03 (0,8—1,4) 0,80 (0,6—1,1) 0,77 (0,6—1,1) 1,24 (1,0—1,6)

Consommation importante depain ou féculents

2,70a

(1,9—3,8)1,33 (0,9—2,0) 1,84a (1,1—3,1) 1,42 (1,0—2,1) 1,48a (1,0—2,2) 1,55a (1,1—2,3) 1,45a (1,0—2,1)

Consommation importante desel

0,90 (0,6—1,4) 1,18 (0,8—1,8) 0,94 (0,5—1,8) 0,76 (0,5—1,2) 1,17 (0,8—1,7) 0,76 (0,5—1,2) 1,04 (0,8—1,4)

Consommation importante desucre

0,74a

(0,6—0,9)0,99 (0,8—1,2) 0,82 (0,6—1,1) 1,20a (1,0—1,4) 0,95 (0,8—1,2) 0,90 (0,7—1,1) 1,17 (1,0—1,4)

Apport hydrique faible 0,86 (0,7—1,1) 0,92 (0,8—1,1) 0,85 (0,6—1,1) 1,17 (1,0—1,4) 0,98 (0,8—1,2) 0,95 (0,8—1,2) 0,93 (0,8—1,1)Apport faible d’aliments riches

en calcium0,86 (0,7—1,0) 1,01 (0,9—1,2) 0,76a (0,6—1,0) 1,16 (1,0—1,4) 1,01 (0,8—1,2) 1,06 (0,9—1,3) 0,85a (0,7—1,0)

Apport faible d’aliments richesen fer

1,02 (0,8—1,3) 1,30a (1,1—1,6) 0,72a (0,5—1,0) 0,99 (0,8—1,2) 1,12 (0,9—1,4) 1,01 (0,8—1,3) 1,32a (1,1—1,6)

Apport faible en graissesvégétales

1,03 (0,9—1,2) 1,09 (0,9—1,3) 0,76a (0,6—1,0) 1,00 (0,9—1,2) 0,90 (0,8—1,1) 0,95 (0,8—1,1) 1,00 (0,9—1,2)

Apport faible en pain ouféculents

1,12 (0,9—1,4) 0,92 (0,8—1,1) 1,68a (1,3—2,2) 0,88 (0,7—1,1) 0,76a (0,6—0,9) 1,12 (0,9—1,4) 0,89 (0,8—1,1)

Apport faible en végétaux 0,70a

(0,6—0,9)0,91 (0,7—1,1) 1,17 (0,8—1,6) 0,89 (0,7—1,1) 1,23 (1,0—1,5) 1,23 (1,0—1,6) 0,91 (0,7—1,1)

Apport faible d’aliments richesen vitamine C

1,23 (1,0—1,6) 1,01 (0,8—1,3) 0,79 (0,6—1,2) 1,07 (0,9—1,4) 1,07 (0,9—1,4) 0,97 (0,8—1,2) 1,23a (1,0—1,5)

a Modèle multivarié où toutes les caractéristiques alimentaires (variables explicatives) sont introduites dans le même modèle, avec ajustement sur l’âge. Odds-ratios statistiquement significatif à95 %.

3

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otal, 12,5 % des hommes et 8,9 % des femmes présententu moins huit particularités alimentaires détectées. La fré-uence de chaque caractéristique est plus élevée chez lesommes que chez les femmes, à l’exception du grignotage,e l’apport faible d’aliments riches en calcium, d’alimentsiches en fer et en pain/féculents (Tableau 2). Les apportsaibles en graisses végétales, d’aliments riches en calcium etn consommation de végétaux sont les caractéristiques leslus fréquentes. À l’opposé, la consommation importante deus de fruits ou/et fruits est une caractéristique plus rare.

L’insuffisance d’activité physique est toujours associéeune fréquence plus élevée de particularités alimentaires

étectées (Tableau 3). Les écarts observés entre les per-onnes ayant une activité physique de loisirs correcte etne activité insuffisante sont les plus importants pour’apport faible en végétaux, en aliments riches en vitamine

(dont les fréquences sont augmentées d’environ 15 % enas d’activité physique insuffisante), puis la consommationmportante de sucre.

En analyse multivariée (Tableaux 4 et 5), la consomma-ion importante d’alcool et la consommation importante deain/féculents sont les habitudes alimentaires associées àne majorité d’indicateurs de santé perturbés, pour les deuxexes. Il en est de même pour l’activité physique insuffi-ante. Chez les hommes, une relation significative est aussiystématiquement observée avec le petit déjeuner inexis-ant et déséquilibré.

Chez les femmes, le grignotage est associé à un risquelus important d’obésité, de triglycéridémie élevée et dearies et la consommation importante de jus de fruits ou/ete fruits à un risque d’obésité, de pression artérielle etlycémie élevées.

Par ailleurs, chez les hommes, la consommation impor-ante de jus de fruits ou/et de fruits, la consommationmportante de sucre et chez les femmes, l’absencee déjeuner sont associés à un risque plus élevé’hypertriglycéridémie.

La consommation importante d’alcool, de sel et l’apportaible en pain/féculents sont associés à un risque moinslevé de présenter un rapport HDL/LDL faible.

Le risque de caries est plus élevé en cas d’absencee déjeuner, d’apport faible en fer, également en cas deonsommation importante de sucre, de boissons excitantes,e sel et de graisses chez les hommes et chez les femmesrésentant un apport faible en vitamine C.

Enfin chez les femmes, le risque de présenter une pres-ion artérielle élevée est augmenté en cas d’apport faiblen fer. À l’opposé, le risque d’obésité est diminué enas d’apport faible en consommation de végétaux et deonsommation importante de sucre (femmes) et le risquee glycémie élevée est diminué en cas d’apports insuf-sants en graisses végétales, d’aliments riches en fer etalcium.

iscussion

ynthèse des résultats

otre étude, qui porte sur une large population bénéficiant’un examen standardisé, permet de lier des données deanté issues de l’examen à des données nutritionnelles ori-inales et permet plusieurs constats :

l’insuffisance d’activité physique est significativementassociée à un nombre plus important de particularitésalimentaires et une santé dégradée ;

stde1ece

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E. Labbe et al.

la consommation importante d’alcool et de pain/féculents sont les habitudes systématiquement associéesaux facteurs de risques cardiovasculaires (obésité, hyper-tension, hyperglycémie, hypercholestérolémie, hypertri-glycéridémie) et aux caries dentaires ;les relations observées diffèrent selon le genre ;plusieurs comportements alimentaires montrent une asso-ciation avec certaines anomalies de santé ;enfin, quelques comportements alimentaires sont asso-ciés à un risque diminué d’anomalies de santé : chezles hommes, consommation importante d’alcool et desel avec rapport HDL/LDL faible, apport faible en pain/féculents avec obésité/HDL/LDL faible/triglycéridémieélevée, consommation importante de boissons excitantesavec glycémie élevée ; chez les femmes, apport faibleen graisses végétales, en fer ou en calcium avec glycé-mie élevée, apport faible en végétaux et consommationimportante de sucre avec obésité.

spects méthodologiques

a taille importante de l’échantillon étudié assure unerande précision des estimations et une puissance assezlevée dans les tests statistiques. Les comportementslimentaires repérés résultent des déclarations des consul-ants, cependant les réponses sont commentées et validéesar le médecin. L’analyse de fiabilité du questionnaire ali-entaire a montré que pour 26 questions, la concordance

st bonne et l’évaluation de la reproductibilité montre quea détection des comportements alimentaires est de bonneualité.

La discussion des aspects méthodologiques des étudesonduites sur la base de données des centres d’examense santé a été argumentée et documentée dans des publi-ations récentes [19—21]. Le biais lié au volontariat estifficilement mesurable et inévitable dans toute étudeasée sur une prestation non obligatoire. Toutefois, ilemble acceptable de considérer que l’échantillon étudiéermet de mesurer valablement des associations entre fac-eurs de risque et santé [19—21]. L’existence de procédures

tandardisées dans les centres pour la passation de ques-ionnaires et des examens cliniques renforce la fiabilité desonnées [18]. Une limite à l’étude pourrait résulter d’unffet saisonnier car les questionnaires ont été administrés duer octobre au 31 décembre. L’alimentation est particulièren cette saison (moins de variétés de fruits et légumes frais),ependant l’impact de cet effet sur les relations observéesst supposé de faible ampleur.

onnées de la littérature

ette étude vient compléter les résultats issus des grandesnquêtes francaises sur l’alimentation [10—15]. Notre étudeorrobore le fait que l’activité physique et l’alimentationoncourent tous deux au maintien de la santé [22] etonfirme la corrélation entre insuffisance d’activité phy-ique, comportements alimentaires et un état de santéégradé [22,23]. Un bénéfice substantiel de santé est obtenuors du passage d’un état d’inactivité à un degré au moinsodéré d’activité physique quotidienne [24].La dernière décennie a vu l’augmentation régulière de

a sensibilité des consommateurs à l’importance du « bien-anger » pour leur santé : 85 % des francais sont convaincusu lien entre leur alimentation et leur état de santé15].Soixante-trois pour cent pensent que les produits ali-entaires présentent des risques pour la santé, parmi

Comportements alimentaires, activité physique et santé

lesquels le surpoids et l’obésité sont les premiers identi-fiés, suivis des maladies cardiovasculaires et du cholestérol[14]. Les relations entre obésité, activité physique et choixalimentaires ont été démontrées [25].

Plusieurs études ont montré que le régime méditerra-néen (fruits, légumes, huile d’olive, poisson, etc.) étaitinversement corrélé avec les facteurs de risque cardio-vasculaires (hypertension, hypercholestérolémie, diabèteet obésité) et associé à un moindre risque de cancer etde mortalité [26,27]. Des relations entre hypertension ethabitudes alimentaires ont été observées, notamment unefréquence plus élevée de consommation de jus de fruitset de pain/céréales parmi les sujets hypertendus [28], enaccord avec nos résultats.

Notre étude met en évidence une association inverseentre consommation importante d’alcool et rapportHDL/LDL cholestérol bas, facteur de risque de maladiecoronarienne. La consommation d’alcool a tendance àaugmenter le cholestérol HDL mais l’augmentation destriglycérides diminue le cholestérol HDL [29]. Des étudesépidémiologiques ont montré qu’une certaine consomma-tion d’alcool pouvait exercer un effet protecteur vis-à-visde la maladie coronarienne [30,31]. Parmi les facteurssusceptibles d’expliquer ce rôle protecteur, le cholestéroldes HDL pourrait avoir un rôle essentiel [32].

Par ailleurs, une différence significative des pratiquesalimentaires existe entre les hommes et les femmes. Lesconsommations déclarées par les hommes restent net-tement supérieures à celles des femmes, les hommesconsomment également beaucoup plus d’alcool, plus de fermais moins d’aliments riches en vitamine C et les femmesdavantage de sucres [14]. Nos résultats sont en accord avecces constats.

Perspectives : éducation à la santé

Cette étude montre l’intérêt d’élaborer et de diffuser desmessages cohérents en matière de lutte contre la sédenta-rité et promotion de l’activité physique. Le rapport du HautComité de santé publique souligne l’importance de l’activité

physique dans la politique nutritionnelle de santé publique[2]. Il apparaît alors nécessaire de développer une approcheintégrée de la promotion de la santé prenant en compteles aspects nutritionnels et l’activité physique et leurinteraction [22]. Cela nécessite également d’assimiler lescapacités individuelles de chaque personne et l’adaptationdes messages sur ce qui paraît réalisable pour chacun. Cetteorientation s’inscrit dans les objectifs nutritionnels priori-taires de santé publique fixés à l’occasion de la mise en placedu PNNS, en particulier en ce qui concerne la réduction dela moyenne des apports lipidiques totaux, de la consomma-tion d’alcool, de la cholestérolémie moyenne, de la pressionartérielle, du surpoids et de l’obésité et l’augmentation del’activité physique [2].

Le rôle des professionnels de santé est essentiel pourrelayer auprès de la population les campagnes d’informationnutritionnelle, conforter les recommandations et assurer laprise en charge précoce des problèmes nutritionnels. Cesactions s’inscrivent dans les missions des centres d’examensde santé dans le cadre de la consultation de prévention,comprenant l’éducation nutritionnelle et en particulier endirection des publics vulnérables. En effet, ces populationsdéfavorisées présentent des risques plus importants de pro-blèmes nutritionnels ou déséquilibres alimentaires [33,34].Le dispositif des centres est unique et contribue à la foisau bénéfice individuel de chaque consultant, au bénéfice

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35

collectif des actions de santé publique et aux recueils dedonnées épidémiologiques.

Conflit d’intérêt

Aucun.

Remerciements

Les auteurs remercient les médecins, les personnels para-médicaux, infirmiers et administratifs des CES pour laréalisation pratique de l’enquête, la collecte et le contrôledes données. Ils remercient tout particulièrement les res-ponsables informatiques, Anne-Marie Guérin, Yohan Jean etSylvie Proust pour la constitution des bases de données,Catherine Guenot, Yvette Jouan et Marie-Paule Trocheriepour leur contribution à l’étude. Ils remercient égalementle Dr Michel Chauliac, médecin responsable du PNNS, pourses conseils.

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3

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