2

Click here to load reader

Conjoncture économique et financière du 2ème … · Conjoncture économique et financière du 2ème trimestre 2015 La dynamique de la croissance mondiale est hétérogène

  • Upload
    vonhu

  • View
    212

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Conjoncture économique et financière du 2ème … · Conjoncture économique et financière du 2ème trimestre 2015 La dynamique de la croissance mondiale est hétérogène

Conjoncture économique et financière du 2ème trimestre 2015 La dynamique de la croissance mondiale est hétérogène

en 2015 : si dans les pays développés l’activité reste

bonne, quoique parfois volatile (Etats-Unis), le contexte est

moins porteur pour les pays émergents. Le commerce

mondial en pâtit : il enregistre une faible dynamique.

Macroéconomie

En zone euro, au 1er trimestre 2015, la croissance a été de

0,4% T/T, comme au 4ème

trimestre 2014 (sur un an : 1,0%

après 0,9%). La reprise se généralise : pour la première fois

depuis 2010, la croissance a été positive dans les plus

grandes économies de la zone. A court terme, le reflux

passé du prix du pétrole devrait continuer de soutenir le

pouvoir d’achat et la demande étrangère devrait continuer

de progresser grâce à la dépréciation de l’euro. La

politique monétaire très expansionniste, avec des taux

directeurs quasi-nuls, une injection de liquidité aux

banques via le TLTRO et un vaste programme d’achat

d’actifs, se transmet à la sphère réelle : le cycle du crédit

pourrait avoir dépassé son point bas.

Les enquêtes du 2ème

trimestre diagnostiquent une

poursuite de la reprise à un rythme proche des trimestres

précédents.

En France, la reprise se concrétise de façon marquée,

avec un PIB en hausse de +0,6% T/T au 1er trimestre (les

3ème

et 4ème

trimestres 2014 étant toutefois révisés à la

baisse de 0,1 point) permettant au glissement annuel de

s’inscrire à +0,8%. Ce bon début d’année offre pour 2015

un acquis de croissance de 0,8% : il suffit de progressions

de 0,2% T/T les prochains trimestres pour sécuriser

l’objectif de croissance de 1%. Les détails du PIB montrent

toutefois, qu’à ce stade, la croissance est encore

déséquilibrée : si la consommation des ménages accélère

(avec un effet de base purement technique lié à la météo),

l’investissement continue de diminuer, notamment côté

ménages. Le secteur de la construction voit sa récession

s’accentuer (recul de la production de -0,9% après -0,8%).

Les enquêtes d’activité restent déprimées dans la

construction et le BTP, loin de l’amélioration constatée

dans l’industrie et les services. L’investissement des

entreprises non financières progresse, lui, de nouveau

(+0,3%). Dans l’enquête de l’INSEE d’avril 2015, les chefs

d’entreprise de l’industrie déclarent anticiper une

progression de 7% des investissements en 2015 (après

+2% en 2014). Globalement, la reprise va se poursuivre

mais les prochains trimestres seront moins dynamiques. Le

consensus table sur une croissance de 1,1% à 1,2% en

2015. L’inflation sur un an, négative au 1er

trimestre, est de

nouveau positive, s’inscrivant à +0,3% en mai. L’inflation

sous-jacente augmente à +0,6% : le risque déflationniste

s’éloigne. L’inflation sur un an devrait augmenter au

Graphique 1 : France, décomposition de l’inflation totale

(en %)

Source : INSEE

54 Juillet

2015

Page 2: Conjoncture économique et financière du 2ème … · Conjoncture économique et financière du 2ème trimestre 2015 La dynamique de la croissance mondiale est hétérogène

2nd

semestre, sous l’impact de l’absorption mécanique de

la baisse passée du prix du pétrole, tout en restant très

inférieure à sa moyenne de long terme (1,7%).

Marchés financiers

Sur les marchés financiers, après un 1er trimestre porteur

grâce à l’annonce du programme d’achat d’actifs

obligataires de la BCE, le 2ème

trimestre a été nettement

plus nuancé. Le marché obligataire souverain, après avoir

enregistré une baisse des taux longs ininterrompue depuis

5 trimestres amenant le taux OAT 10 ans de 2,6% début

2014 à 0,33% mi-avril 2015, a connu un retournement

sensible : dans un marché très volatil où la formation des

prix est perturbée par le programme d’achat, le taux OAT

10 ans s’est tendu de 72 pb au 2ème

trimestre,

s’établissant fin juin à 1,20%. Les marchés risqués ont subi

des prises de profits après leur performance remarquable

des mois passés, les investisseurs étant confrontés à un

contexte peu porteur : i) la hausse des taux sans risque, de

par son ampleur et sa rapidité, est source d’inquiétudes, ii)

les bonnes nouvelles conjoncturelles ont déjà été intégrées

dans les prix des actifs, portant la valorisation à un niveau

élevé et propice à des prises de bénéfices et iii) en fin de

trimestre, la crise de financement de la Grèce a dégradé

l’appétit des investisseurs pour les actifs risqués. L’indice

CAC 40 a cédé 4,8% au 2ème

trimestre (soit +12,1% depuis

le début de l’année).

Perspectives

Cet été, même si le risque systémique paraît moins

prégnant que lors de la précédente crise grecque,

l’évolution du dossier grec sera cruciale pour la stabilisation

du contexte financier. Son impact sur la confiance sera

surveillé : un retournement fragiliserait la reprise

économique.

Les investisseurs seront focalisés sur la Réserve Fédérale

américaine qui prépare le marché à une hausse des taux

directeurs.

Graphique 2 : France, taux souverains en 2015

(en %)

Source : Bloomberg

> Indicateurs clés au 30/06/2015

La reprise est confirmée en France et les prévisionnistes ont revu la croissance à la hausse : elle est attendue à 1,1% pour 2015. La

reprise reste conditionnée par la poursuite du regain de confiance. Les taux d’intérêt sont historiquement bas. Les taux courts

devraient rester durablement proches de 0% à l’avenir. Les taux longs, bien que susceptibles d’être volatils, devraient rester faibles

au regard de leurs niveaux historiquement constatés, du fait des achats des banques centrales nationales.

Directeur de la publication : Odile Renaud-Basso - Responsable de la rédaction : Yann Tampéreau ([email protected]) - Caisse des Dépôts - Direction des fonds d’épargne - 72, avenue Pierre Mendès-France - 75914 Paris Cedex 13 - Abonnement : [email protected] - Avertissement : les travaux objets de la présente publication ont été réalisés à titre indépendant par le service des Études économiques et marketing de la direction des fonds d’épargne.

Les opinions et prévisions figurant dans ce document reflètent celles de son ou ses auteur(s) à la date de sa publication, et ne reflètent pas nécessairement les analyses ou la position officielle de la direction des fonds d’épargne ou, plus largement, de la Caisse des Dépôts. La Caisse des Dépôts n’est en aucun cas responsable de la teneur des informations et opinions contenues dans cette publication, y compris toutes divulgation ou utilisation qui en serait faite par quiconque - Dépôt légal et ISSN en cours.