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p. 7 Courants commerce & tourisme 3 e trimestre 2012 N° 44 LA CCI M'ACCOMPAGNE © MALO LOUARN Arnaques, insertions frauduleuses dans les annuaires... Que faire ? Brest, son tram et ses commerces © CCI BREST P lus de 500 commerçants, pro- fessionnels du tourisme et des services ont participé à la soirée du commerce consacrée à la fin du chantier tramway à Brest, en juin dernier. L’occasion d’écouter les témoignages de commerçants de villes déjà dotées du tramway et de repartir le cœur gonflé d’espoir et d’optimisme. « L’un des axes de la politique menée par les élus de la CCI est d’utiliser la mise en service du tramway comme levier d’attracti- vité commerciale du centre-ville », a rappelé Frank Bellion, président de la CCI, aux entrepreneurs. Il a tenu à féliciter « l’esprit général des professionnels qui ont su faire face aux trois années de travaux du chantier tramway et ont tout conseil, c’est de se regrouper pour organiser des événements festifs, des animations récurrentes sur le long terme afin de reconquérir une clientèle qui a pris d’autres habitudes. N’oublions pas les quartiers périphériques, qui ont aussi subi l’impact des travaux… Votre centre-ville va retrouver de sa fréquentation si vous vous fédérez : pourquoi pas une carte d’avantages clients ? » Le Mans. Bernard Warrin, prési- dent de la CCI du Mans et de la Sarthe (3 e sur la photo) « Se regrouper pour animer le centre » « L’inauguration du tram en 2007 a été un grand succès car la communication autour de l’évé- nement était importante. Nous avons constaté que les travaux ont eu pour effet de changer les habitudes de nos clients. À Brest, le tramway, au lieu de les ramener, peut avoir l’effet contraire car il dessert la périphérie, très commerçante. Pour ma part, je pense que les professionnels brestois du centre doivent se battre. L’animation par l’évènementiel est une solution. Chez nous, la ville s’est méta- morphosée, modernisée, éclair- cie, une bonne chose pour attirer de nouvelles entreprises car nous sommes à 54 minutes de Paris... Le commerce est en pleine muta- tion, la concurrence d’internet est féroce, d’où l’importance de se remettre en question. Je préconise l’ouverture à midi, car les gens sont nombreux au centre, en semaine, dans le cadre de leur travail. Chaque année, nous organisons par exemple la Fashion week et un séminaire de déco. 200 commer- çants participent à « Le Mans côté cœur », une façon de se regrouper pour monter ces opérations. » mis en œuvre pour pérenniser leur outil de travail. Ces nuisances sont terminées et après toutes ces difficultés, il convient d’aborder cette nouvelle phase avec dyna- misme et pragmatisme. » Voyons comment cela s’est passé à Nice, Le Mans et Nancy. Nice. Philippe Desjardins, com- merçant en prêt-à-porter (2 e sur la photo en partant de la gauche) « Redonner envie de venir en centre-ville » « Nous avons connu un vrai déficit commercial en 2007 lors de l’arrivée du tram à Nice car un changement de maire et un manque d’animation ont pénalisé la ville. Si je dois donner un FOCUS. Quel avenir pour le commerce du centre- ville après la mise en service du tramway ? C’est la question posée par la CCI, BMO et le crédit agricole aux commerçants d’autres villes. Dispositif prolongé. La commission d’indemnisation amiable reçoit les demandes des entreprises jusqu’au 30 novembre 2012. Les prêts à taux bonifiés sont prolongés jusqu’au 31 mai 2013. département Commerce (CCI). 02 98 00 38 17 commerce@ cci-brest.fr PRATIQUE p. 4-5 Vendre mieux, une formation du Ciel Bretagne pour les commerçants p. 6 FORMATION Frédéric Devaux, l'élégance d'Hébène et Napapijri

courants commerce et tourisme

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journal économique d ela région brestoise

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Courantscommerce & tourisme

3e trimestre 2012 • N° 44

la cci m'accompagne

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Arnaques, insertions frauduleuses dans les annuaires... Que faire ?

Brest, son tram et ses commerces

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Plus de 500 commerçants, pro-fessionnels du tourisme et des services ont participé à la

soirée du commerce consacrée à la fin du chantier tramway à Brest, en juin dernier. L’occasion d’écouter les témoignages de commerçants de villes déjà dotées du tramway et de repartir le cœur gonflé d’espoir et d’optimisme. « L’un des axes de la politique menée par les élus de la CCI est d’utiliser la mise en service du tramway comme levier d’attracti-vité commerciale du centre-ville », a rappelé Frank Bellion, président de la CCI, aux entrepreneurs. Il a tenu à féliciter « l’esprit général des professionnels qui ont su faire face aux trois années de travaux du chantier tramway et ont tout

conseil, c’est de se regrouper pour organiser des événements festifs, des animations récurrentes sur le long terme afin de reconquérir une clientèle qui a pris d’autres habitudes. N’oublions pas les quartiers périphériques, qui ont aussi subi l’impact des travaux… Votre centre-ville va retrouver de sa fréquentation si vous vous fédérez : pourquoi pas une carte d’avantages clients ? »

Le Mans. Bernard Warrin, prési-dent de la CCI du Mans et de la Sarthe (3e sur la photo)« Se regrouper pour animer le centre »« L’inauguration du tram en 2007 a été un grand succès car la communication autour de l’évé-nement était importante. Nous avons constaté que les travaux ont eu pour effet de changer les habitudes de nos clients. À Brest, le tramway, au lieu de les ramener, peut avoir l’effet contraire car il dessert la périphérie, très commerçante. Pour ma part, je pense que les professionnels brestois du centre doivent se battre. L’animation par l’évènementiel est une solution. Chez nous, la ville s’est méta-morphosée, modernisée, éclair-cie, une bonne chose pour attirer de nouvelles entreprises car nous sommes à 54 minutes de Paris... Le commerce est en pleine muta-tion, la concurrence d’internet est féroce, d’où l’importance de se remettre en question. Je préconise l’ouverture à midi, car les gens sont nombreux au centre, en semaine, dans le cadre de leur travail. Chaque année, nous organisons par exemple la Fashion week et un séminaire de déco. 200 commer-çants participent à « Le Mans côté cœur », une façon de se regrouper pour monter ces opérations. »

mis en œuvre pour pérenniser leur outil de travail. Ces nuisances sont terminées et après toutes ces difficultés, il convient d’aborder cette nouvelle phase avec dyna-misme et pragmatisme. »Voyons comment cela s’est passé à Nice, Le Mans et Nancy.

Nice. Philippe Desjardins, com-merçant en prêt-à-porter (2e sur la photo en partant de la gauche)« Redonner envie de venir en centre-ville »« Nous avons connu un vrai déficit commercial en 2007 lors de l’arrivée du tram à Nice car un changement de maire et un manque d’animation ont pénalisé la ville. Si je dois donner un

focus. Quel avenir pour le commerce du centre-ville après la mise en service du tramway ? C’est la question posée par la CCI, BMO et le crédit agricole aux commerçants d’autres villes.

Dispositif prolongé. La commission d’indemnisation amiable reçoit les demandes des entreprises jusqu’au 30 novembre 2012. Les prêts à taux bonifiés sont prolongés jusqu’au 31 mai 2013.

département Commerce (CCI).

02 98 00 38 17 commerce@

cci-brest.fr

pratique

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Vendre mieux, une formation du Ciel Bretagne pour les commerçants p. 6

formationFrédéric Devaux, l'élégance d'Hébène et Napapijri

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ACTUALITÉ

(Suite de la page 1)

Nancy. Jean-Pierre Lehmann, commerçant du prêt-à-porter, président des Vitrines de Nancy et de la FNCV (1er sur la photo)« Un effet positif en centre-ville »« Lancé en 2000, le tram a aug-menté la fréquentation chez nous, grâce aussi aux parkings relais. CCI, collectivités et fédérations de commerçants ont travaillé en commun, ce qui a été efficace. Mon message est positif car, si les professionnels s’organisent autour de manifestations com-munes, les clients reviendront. Commerçants brestois, vous avez de beaux jours devant vous ! Les fonds de commerce vont prendre de la valeur. Attention cependant aux augmentations trop brutales de loyers commerciaux… Je pense qu’Internet peut être un allié si on s’en sert pour présenter l’étendue des services et des marques du

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centre-ville… Je connais Brest, le commerce y est un cas particu-lier avec cet axe Siam-Jaurès pas simple à valoriser. Le tram peut y avoir un effet positif. »

Roger Mérour, vice-président CCI Brest en charge du Commerce (5e sur la photo) « Un impact certain des travaux du tramway »« Si je dois résumer la situation, les dossiers analysés en commis-sion d’indemnisation amiable ont montré un impact certain des travaux tramway sur les niveaux de chiffre d’affaires et la tréso-rerie des entreprises. Au 30 mai 2012, la commission a analysé 287 dossiers dont 53 % ont été accep-tés. Le montant global des in-demnisations s’élève à 1 493 000 euros, soit 16 000 euros de verse-ment moyen par entreprise. »

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3 questions à Brigitte corre, élue tourisme

Classement touristique : il y a urgence Le nouveau classement touristique n’a pas la cote

auprès des professionnels. Seuls 41 % des hôtels et 25 % des campings l’ont demandé sur notre territoire, alors que l’échéance était fixée au 23 juillet dernier. Pour quelles raisons ?B. C. : Précisons tout d’abord que le classement* n’est pas une obligation mais une démarche volontaire, correspondant à l’envie que l’on a d’offrir une prestation de qualité et de confort. Mais on imagine mal 70 % des professionnels souhaitant rester sans étoile. Or, en principe, ils n’ont plus le droit de les afficher. Pour la majorité d’entre eux, le nombre de critères obligatoires - 200 pour l’hôtellerie contre 36 avant - a pu être un frein, ainsi que le coût de l’audit, entre 400 et 1 000 €. Le peu de communication auprès du public a pu aussi dissuader certains de se lancer.

Vous-même avez effectué cette démarche il y a deux ans et demi. Quels conseils donneriez-vous ?B. C. : Ce dossier mérite un investissement personnel. En le remplissant, on se penche non seulement sur les qualités mais aussi les défauts de notre entreprise. Cela impose de faire un état des lieux de et d’y apporter des améliorations, si le cabinet d’audit les préconise. Prenez les détails à bras-le-corps, ceux que l’on range souvent au placard en se disant : « on verra plus tard ». C’est une véritable démarche de modernisation et d’uniformisation des classements au niveau européen.

Comment faut-il procéder ?B. C. : Le dossier se télécharge sur le site d’Atout France. Je recommande de contacter la CCI pour établir un pré-diagnostic complet. Un cabinet interviendra ensuite pour l’audit. Si vous n’avez pas de points à corriger, vous renverrez le dossier à Atout France. Comptez 2 à 3 mois pour un reclassement sans travaux. Le classement est valable 5 ans.

*Sont concernés sur la circonscription de la CCI 92 hôtels, 80 campings sans oublier les centres de vacances, gîtes et meu-blés.

Marine Lucas (CCI). 02 98 00 38 79 [email protected] ; www.atout-france.fr

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ACTUALITÉ

Courants commerce & tourisme - 3e trimestre 2012 • 3

EN BREFEspoirs de l’économie : 20 000 € de prix. Les Espoirs de l’économie 2012, organisés par les CCI du Finistère avec l’appui du conseil général, récom-pensent les chefs d’entreprise dont les initiatives sont les plus prometteuses sur le Finistère. Vous avez jusqu’au 30 octobre pour déposer un dossier dans les catégories suivantes : créateur, repreneur, jeune entreprise innovante, « une entreprise, un emploi », jeune créateur.

Les lauréats seront récompensés par des prix d’une valeur totale de 20 000 €, dont un quart en chèques formation. Les critères de receva-bilité : avoir créé ou repris son entreprise entre le 1er janvier 2009 et le 31 décembre 2010 ; justifier d’une année de bilan écoulée en fonction des comptes (pour les candidats repreneurs, la reprise doit avoir été effectuée depuis un an au minimum) ; le capital social de l’entreprise ne doit pas être détenu à plus de 25 % par une ou plusieurs autres entreprises.

Accueil de l’entrepreneur 02 98 00 38 73 Dossier à télécharger sur : www.cci-brest.fr (actualités)

Suspension des remboursements de l’Agefice. Les comptes de l’exercice 2011 de l’Agefice ont été examinés par son conseil d’administration du 24 mai 2012. Les engage-ments de formation qui ont été pris en 2011 étant supérieurs à ceux de 2010 de 35 %, les réserves financières ont été intégralement utilisées. L'Agefice a annoncé aujourd'hui qu'elle est malheureusement dans l'obligation de suspendre, jusqu'à nouvel ordre, tout nouveau dépôt de dossier de demande de financement, tant au niveau des points d'accueil, qu'au niveau national.

Agefice Paris. 01 44 69 80 19

ENTREPRISESL’Ecolabel européen pour le Best Western.

L’établissement 4 étoiles Best Western Europe Hôtel (Brest, 15 salariés) a obtenu l’Ecolabel européen, avec le soutien financier de l’Ademe et du conseil régional et l’accompagnement de la CCI de région. À noter que le camping Saint-Jean à Plougastel était le premier établissement touristique du Finistère à obtenir l’écolabel, en septembre 2011.

Yves Rocher : 2 enseignes brestoises modernisées.Yves Rocher a entrepris la rénovation de ses « ateliers de la cosmétique végétale », réservées aux soins esthétiques de sa clientèle. À Brest, les deux enseignes ont bénéficié d’une nouvelle décoration, « rappelant l’esprit de la Bretagne et la valeur de la marque axée sur le naturel », souligne Katell Le Moal, responsable de l’enseigne située dans la galerie Coat ar Guéven. En terme de fréquentation, Yves Rocher (La Gacilly, 56) est le premier institut en soins du visage au niveau national, du fait de son choix d’une gamme à base de plantes, sa marque de fabrique. Pour valoriser davantage encore ses « ateliers », elle a développé une application smartphone qui permet aux clientes de réserver un soin, de choisir un créneau horaire et une boutique, n’importe quand, n’importe où. Un succès pour ce service supplémentaire lancé avant l’été.

À LA PAGE69 entreprises du Finistère ouvrent leurs portes au public. CCI 29, association des trois CCI du Finis-tère, assure depuis douze ans la promotion de l’offre touristique des entreprises. 69 ouvrent leurs portes cette année. Autant d’invitations détaillées dans un guide gratuit, édité à 60 000 exemplaires et distri-bué jusqu’à la Maison de Bretagne à Paris.www.visitesentreprises29.com

Pour se former, un seul outil : le catalogue des formations de la CCI. Le catalogue 2012-2013 présente un très large éventail de formations pour les salariés, les cadres et les dirigeants. Tous les secteurs d’acti-vités y sont représentés. Les stages durent d’une journée, pour le perfectionnement, à plusieurs mois pour l’obtention d’un diplôme. Prise en charge possible par les organismes paritaires collecteurs agréés (opca).

Formation continue entreprise (CCI). 02 98 30 45 85 ; Site : www.formation.cci-brest.fr

Un guide des bonnes tables du Finistère. Le groupement des restaurateurs Pointe Bretagne vient de publier son guide 2012, entièrement repensé et bilingue. Vous y trouverez toutes les informations utiles comme les jours d’ouverture, le prix de certains menus… www.restaurateurs-pointe-bretagne.com

Retrouvez l’actualité de votre CCI sur : www.cci-brest.fr et sur Twitter @cci_brest

Page 4: courants commerce et tourisme

PRATIQUE

memento. Parmi les nombreux documents vous parvenant chaque jour se cachent parfois de véritables arnaques qui n’ont d’autres buts que de vous soutirer de l’argent de manière déloyale. Comment faire tomber le masque de ces individus mal intentionnés ? Réponse avec la CCI.

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pour déjouer les pièges5 parades

L’arnaque n’existe pas dans le langage juridique. Tromperie, duperie, mensonge… Tout cela correspond à des pratiques commerciales usant de ruses pour abuser de la confiance d’une personne et en obtenir des engagements payants. Cette entourloupe fait naître l’espérance d’un gain, exploite la faiblesse ou joue sur la lassitude… Il se situe souvent à la lisière du délit d’escroquerie.

1 En affaires, méfiance est reine de toutes les vertus. Un document peut en effet en

cacher un autre. Les arnaqueurs professionnels ne manquent pas d’imagination pour vous induire en erreur : ils ont conçu des documents ayant une valeur légale, en apparence anodins mais lesquels, une fois signés, risquent d’alléger vos recettes de quelques milliers d’euros. Car les contrats sont le plus souvent renouvelables sur plusieurs années (jusqu’à 1 500 €/an). Ces contrats qui ne disent pas leur nom peuvent avoir plusieurs formes : demandes de renseignements, vérifications de coordonnées, propositions d’insertion publicitaire, factures… (Cf. encadré p5) Tout semble vrai au premier regard. Les courriers et documents électroniques s’ajoutent à la palette des outils de ces personnes peu scrupuleuses.

2Prenez une loupe. Improvisez-vous Sherlock Holmes et vous verrez apparaître des indices :

mentions écrites en tout petits caractères, au verso, siège social en région parisienne ou à l’étranger (cherchez les boîtes postales) ou encore sommes exorbitantes à régler à un coursier… La présentation volontairement ambigüe peut laisser croire qu’il s’agit simplement de vérifier vos coordonnées alors qu’il s’agit d’une commande ferme. Si vous souhaitez faire de la pub ou bien donner vos coordonnées à un annuaire professionnel, mieux vaut traiter avec des entreprises locales ou agences reconnues.

3Règle absolue : Ne signez rien ! Et veillez à ce que les délégataires de votre signature

soient alertés des possibles arnaques (assistant, comptable, collaborateur…). La seule garantie fiable contre les falsificateurs, c’est vous ! Sans réponse de votre part, l’expéditeur va certainement vous relancer par téléphone. Ne cédez pas, même s’il vous propose des prix cassés, car dites-vous bien que l’affaire du siècle n’existe pas. Le meilleur fonds de commerce de ces « Rapetout » est la crédulité ! Mieux

vaut rencontrer un commercial plutôt que de signer un fax ou un courriel… Ces sociétés n’hésitent pas à harceler les dirigeants, jusqu’à ce qu’ils cèdent par lassitude. Mais tant que vous n’avez rien signé, elles ne peuvent rien contre vous. En cas de doute, demandez-lui des justificatifs de la prestation proposée, vérifiez sa validité auprès de votre CCI (RCS, forme juridique, montant du capital social). Si son comportement dépasse la bienséance, signalez-le à la direction départementale de la protection de la population (DDPP, ex-DGCCRF).

4Vous avez signé… Soyez réactif ! En tant que profes-sionnel, vous ne bénéficiez pas

du délai de rétractation de 7 jours pour annuler votre commande. La signature d’un tel document, aussi fallacieux soit-il, constitue donc un acte contractuel et c’est dans cette faille juridique que s’engouffrent les escrocs pour faire pression sur vous. En premier lieu, envoyez à la société incriminée un courrier de rétracta-tion en recommandé avec accusé de réception, en expliquant votre refus

« Pas de délai de rétractation »

de payer. Puis faites profil bas : rac-crochez en cas d’appels répétés, ne répondez ni aux fax ni aux courriers d’intimidation. Il est possible que la société se fasse passer ou ait recours à une agence de recouvrement de créances : résistez ! « Le risque que cette société porte plainte contre le signataire pour non-paiement est très faible. »

5Si le paiement a déjà eu lieu… Votre seule arme pour riposter, à défaut d’accord

amiable : invoquer le vice de consentement (erreur ou manœuvre dolosives, art. 1109 du Code civil). Pour cela, vous devez porter plainte auprès de la DDPP et saisir le tribunal de commerce pour demander l’annulation du contrat, voire l’obtention de dommages et intérêts.

h t t p : / / w w w .economie.gouv.fr/dgccrf/ (Se méfier des propositions d’insertions publicitaires dans les annuaires) ; http://www.cci.fr/web/entreprises/vigilance-contre-les-arnaques

Direction départementale de la protection de la population de Quimper. 02 98 64 11 66

4 • Courants commerce & tourisme - 3e trimestre 2012

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PRATIQUE

Courants commerce & tourisme - 3e trimestre 2012 • 5

QUESTION/RÉPONSE

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Restaurateur, j’ai entendu parler d’un stage obligatoire en hygiène alimentaire. Qu’en est-il exactement ?En effet, à compter de ce 1er octobre, les établissements de restauration commerciale existant déjà et ceux en création, auront l’obligation d’avoir, dans leur personnel, au moins une personne formée à l’hygiène alimentaire (loi du 27 juillet 2010).

Les entreprises concernées représentent 7 % des ressortissants des CCI. Il s’agit de la restauration traditionnelle, des cafétérias et libres services, de la restauration rapide et en vente à emporter mais aussi des ventes ambulantes, des salons de thé, fermes auberges ou encore traiteurs disposant de places pour manger, sans oublier les associations préparant régulièrement des repas (secteurs relevant des codes APE 56.10 A, 56.10 B et 56.10 C). La formation, d’une durée de 14 heures, doit permettre d’acquérir les capacités nécessaires à l’organisation et la gestion de l’activité dans des conditions d’hygiène conforme à la réglementation. Les personnes justifiant de trois années d’expérience en tant que gestionnaire ou exploitant de l’établissement sont dispensées de la formation, tout comme les personnes ayant eu un diplôme ou titre délivré à compter du 1er janvier 2012. Pour répondre à cette obligation, la CCI de Brest propose aux professionnels le stage HACCP/PMS. Cette méthode de maîtrise de la sécurité sanitaire est expliquée par le formateur et cuisinier Alexandre Arnoult, au Ciel Bretagne.

Bénédicte Bulle (CCI). 02 98 30 45 85 [email protected]

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pour déjouer les piègesResponsable du service Accueil de

l’entrepreneur de la CCI

5 parades

témoignage DelphIne RIou

Nous constatons que les plaintes les plus courantes

sont celles concernant les annuaires. Nous avons un dossier rempli d’exemples d’arnaques aux commerçants. Les imitations de documents administratifs sont légion, comme le registre du commerce, le RSI etc. Le conseil que nous donnons dès les stages pour les créateurs d’entreprises, c’est de prendre le temps de réfléchir aux propositions commerciales qui engagent votre entreprise. Méfiez-vous des propositions trop alléchantes ! Car les professionnels ne disposent d’aucun délai de rétractation. Faites attention à la délégation de signature : il faut que vous alertiez vos salariés ou votre conjoint(e) sur ces différentes formes d’arnaques. Veillez à les sensibiliser à la nécessité de vérifier la localisation de l’entreprise, l’origine

« des courriels, le numéro de la facture etc. Globalement, méfiez-vous des engagements sur des périodes déterminées, qui vous engagent jusqu’à leur terme alors qu’un contrat à durée indéterminée peut être rompu.On constate aujourd’hui des actions plus ciblées : les nouveaux créateurs d’entreprise et celles ayant déposé une marque ou un brevet sont l’objet de convoitise des arnaqueurs. Sur internet, les escroqueries sont nombreuses et les sommes engagées importantes. Avec un peu de bon sens, il est facile de leur échapper. Et en cas de doute, même infime, il faut nous appeler car nous assurons une veille juridique au sein du réseau des CCI. »

Accueil de l’entrepreneur (CCI).

02 98 00 38 73 ; [email protected]

« Pas de délai de rétractation »

Quelques exemples de faux :

> Fausses cotisations. Le logo et les courriers du Régime social des indépendants (RSI) sont copiés. Vous pouvez démasquer les faux en repérant des anomalies comme la déformation du nom (ex. : répertoire des sociétés et des indépendants, RSI France ou SRI…).Pour les rappels de cotisations sociales, votre n° de sécurité sociale doit figurer sur le document.

> Faux enregistrements obligatoires : INFOKBIS, TVA intracommunautaire, infos-siret, inforegistre, APE…

Page 6: courants commerce et tourisme

6 • Courants commerce & tourisme - 3e trimestre 2012

formation. La CCI propose, au Ciel Bretagne, une large gamme de formations en coiffure et esthétique. Perfectionnement des techniques, amélioration des ventes et fidélisation de clients figurent au menu.

Dopez vos ventes additionnelles avec la CCI

«Le travail manuel doit aboutir à la vente », rappelle Nadia Bezli,

formatrice dans les domaines de l’esthétique et la coiffure, sur le site du Ciel Bretagne. « Trop souvent, les artisans oublient le conseil et l’aspect commercial passe au second rang. Or, les produits présentés dans les salons permettent d’augmenter son chiffre d’affaires. » C’est pourquoi le pôle de formations continues de la CCI, au Relecq-Kerhuon, a développé un stage sur mesure intitulé « Dopez vos ventes additionnelles ». En groupe de 4 à 12 personnes, le stage de Nadia Bezli fait la part belle aux techniques de vente ainsi qu’à leur gestion. Comment présenter les produits aux clients sans se montrer insistant? Quelles sont les étapes qui mènent à la vente ? Comment motiver ses salariés ? En deux jours, les stagiaires se réapproprient les argumentaires qui incitent à l’achat. « Il s’agit de redonner confiance aux vendeurs car, lorsqu’on est artisan-commerçant, il faut aller au-

devant du désir du client. » Coiffeurs ou esthéticiennes, ils n’en restent pas moins chefs d’entreprise. La formatrice se base donc sur ses 27 années d’expérience dans l’esthétique, pour encourager les stagiaires à développer leurs ventes et leurs techniques.

Se Créer uN réSeAu« Comme dans la mode, la coiffure et tout ce qui a trait au bien-être sont en constante évolution. Je travaille avec des commerciaux qui me présentent leurs nouveautés. Je peux ensuite transmettre ces connaissances aux stagiaires tout en leur donnant des pistes pour trouver des produits ayant un bon rapport qualité-prix. » Ce partage permet au groupe de tisser de nouveaux liens, d’échanger des services, de regrouper des commandes. Un point très positif des stages, apprécié des professionnels indépendants, bien trop souvent isolés dans leur quotidien : « Je souhaite qu’ils soient solidaires car cela ne peut que les faire avancer, les motiver. Cette émulation permet de s’ouvrir davantage et de fidéliser la clientèle », souligne la formatrice.La fidélisation est d’ailleurs le thème d’un autre stage proposé au Ciel Bretagne, à travers l’amélioration de la relation client. « Par la suite, les stagiaires reviennent en formation, car le goût de travailler en groupe est pris, avec des modèles bénévoles très sympathiques. » Voilà un temps partagé dans la bonne humeur et qui ne peut qu’être profitable à son commerce.

Bénédicte Bulle (CCI). 02 98 30 45 85 ;

[email protected]

VIE DES ENTREPRISES

surlenethttp://qrbrest.frL’office de tourisme de Brest métropole océane a développé une carte interactive de géolocalisation qui permet de cliquer sur les lieux que l’on souhaite visiter. Une fois le choix terminé, le parcours s’affiche sous forme d’un code 2D. Il suffit de le scanner avec son smartphone (ou d’envoyer le lien vers sa boîte mail) pour y retrouver les lieux sélectionnés et autres informations (présentation générale, GPS, photos…).

www.mariek-communication.frMarie K Communication est une agence de rédaction web et de community management récem-ment installée à la pépinière d’entreprises de Plabennec, ani-mée par la CCI. Marie Kerouanton, qui a fait ses preuves à la rédaction Web du Télégramme, conseille les entreprises et collectivités dans la définition de leur communication numérique : sites, contenus et animations de réseaux sociaux.

www.landernaute.frCe site lancé par Breizhstorming communication complète celui de Landerneau Boutiques (réalisé par Illipack). Landernaute classe les enseignes par thèmes dès la page d’accueil : librairie/presse, hôtels/campings/gîtes… La vie des entreprises, associations ainsi que l’information locale y trouvent leur place. Le site évolue car il va proposer des coupons de réduction, des bons d’achats, des petites annonces et offres d’emplois locales.

ApplisApp&Shop Brest Les Vitrines de Brest ont lancé une application innovante pour smartphone. Le flashcode ci-contre vous permet de le téléchar-ger directement sur votre smart-phone.

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Ambiance Coiffure à Brest

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150 par an, tel est le nombre d’heures de formation attribué aux indépendants par certains orga-nismes financeurs agrées (opca).

Programme disponible sur : www.forma-tion.cci-brest.fr (esthétique).

Page 7: courants commerce et tourisme

SUR LE TERRAIN

Véronique Jestin, sa sœur Géraldine et son beau-frère

Nicolas Fauche, ont fait l’acquisition de l’hôtel-restaurant Kastel Roc’h en février dernier, après avoir prospecté presque un an en région brestoise. La première a un profil de commercial tandis que le couple a vendu son res-taurant à Landivisiau. A eux trois, ils forment une équipe complémentaire et soudée, parée au nou-veau challenge d’animer d’un nouveau souffle une enseigne qui méritait une cure de jouvence.

CuISINe et DéCorAtIoN NeuVeSDotée d’une bonne situation, à l’entrée de Plougastel, les nouveaux exploitants ont souhaité modifier la décoration selon leur goût. Fort heu-reusement, ils avaient suivi les réunions d’infor-mations de la CCI sur les questions de sécurité et d’accessibilité. Du temps de gagné sur les travaux de rénovation et de mo-dernisation des équipe-ments. Une conseillère de la CCI, Marine Lucas, leur a prêté main forte sur un dossier de prêt d’hon-neur, déposé auprès de Brest Pays Initiatives. « L’hôtel était resté tel qu’à sa création, en 1974, d’où quelques mauvaises surprises qui nous ont pris de court. Mais nous avons tenu le délai d’un mois et demi pour refaire toute la cuisine et le res-taurant, créer un espace

bar, le tout en respectant les nouvelles normes. » Investissement : 71 000 €.

NouVelle ClIeNtèleLe 21 mars dernier, au prix de mille efforts, le Kastel Roc’h a donc rouvert ses portes, métamorphosé. Les trois associés n’en menaient pas large : toute la clientèle était à refaire. Comment remplir une salle de 70 couverts ? « Nous avons développé une formule du midi à base de produits locaux qui a trouvé son public », se réjouit Véronique Jestin. « Des commerciaux, des Plougastels et des Brestois nous reviennent car le menu, entièrement fait maison, est différent chaque jour. » Deux salles de séminaires/réceptions ont été égale-ment refaites à neuf, ce qui permet d’accueillir jusqu’à 120 personnes, avec des prestations as-surées par l’équipe de 5 salariés. Et une chambre adaptée au handicap moteur a trouvé sa place au rez-de-chaussée.Grâce aux Tonnerres de Brest, les premières retombées ne se sont pas fait attendre. Mais pas question de se reposer sur ses lauriers : la rénovation de 42 chambres et le nou-veau classement hôtelier occupent leurs pensées. Pour cela, la CCI aussi est là.

Département commerce, tourisme et services (CCI).

02 98 00 38 79

Courants commerce & tourisme : Publication éditée par la CCI de Brest, 1, place du 19e R.I., BP 92028, 29220 Brest Cedex 2. Tél. 02 98 00 38 00. Mél. [email protected] – Sous la responsabilité de : Michel Gourtay . Présidente du comité de rédaction : Béatrice Cochard. Responsable de la rédaction : Blandine Kermarec. Coordination et secrétariat de rédaction : Christelle Hall. Rédaction : Christelle Hall et Virginie de Rocquigny. Régie publicitaire : Gédéon Marketing. Tél. 02 98 44 66 02. Mise en page : Basilic Communication. Tél. 02 98 34 07 13. Tirage : 8 200 exemplaires. Impression : Cloître Imprimeurs. Routage : OCEA. ISSN 1777-7224. Dépôt légal à parution.

Courants commerce & tourisme - 3e trimestre 2012 • 7

Le Kastel Roc’h a adhéré au club des restaurateurs Pointe Bretagne, qui regroupe 50 hôtels, et au label Logis de France. L’équipe souhaite obtenir en plus le label Maître restaurateur.

http://hotelspoin-tebretagne.com

la cci m'accompagne. Le KasteL ROC’h, à PLOugasteL, a Changé de MaIns et de déCOR. un nOu-veau déPaRt POuR Cet hôteL-RestauRant suIvI PaR La CCI.

le Kastel roc’h fait sa cure de jouvence

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ENDe gauche à droite : Véronique Jestin, sa soeur Géraldine et son beau-frère Nicolas Fauche

Page 8: courants commerce et tourisme

retrouvez le prochain

dans ouest-France et le télégramme

le 15 novembre

Courants

GROS PLAN

8 • Courants commerce & tourisme - 3e trimestre 2012

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EN

M. et Mme

La chambre de commerce et d’industriede Brest est ouverte de 8h30 à 12h30 etde 13h30 à 18 h. Les conseillers reçoiventsur rendez-vous.

» CCI de Brest

1, place du 19e R.I., BP 92028, 29220 BrestCedex 2 02 98 00 38 00

www.cci-brest.fr

» Juridique

Delphine Riou 02 98 00 38 [email protected]

» Gestion

Catherine Urien 02 98 00 38 [email protected]

» Social

Annie Kermorgant 02 98 00 38 55

[email protected]

» Commerce Zone nord

Jean-Pierre Guillou 02 98 00 38 40

[email protected]

» Commerce Zone sud

Sylvie Viard 02 98 00 38 [email protected]

» Commerce Brest et BMO

Étienne Roudaut 02 98 00 38 77

[email protected]

Jean-Luc André 02 98 00 38 03

[email protected]

» Tourisme

Marine Lucas 02 98 00 38 66

[email protected]

» Antenne de Châteaulin

Catherine Urien 02 98 86 53 02

[email protected]

voscontacts

Hébène avec un H comme… le pont de recouvrance !lorsqu’il a ouvert son magasin multimarques pour homme, Frédéric Devaux cherchait un nom à connotation masculine et facile à retenir. ebène, évoquant le noir, l’a rapidement convaincu mais il a choisi d’ajouter un h, car cette lettre, joliment calligraphiée, lui rappelle la silhouette du pont de Recouvrance. « Un petit clin d’œil à Brest, ma ville natale ! ».

portrait. à la tête des boutiques hébène et napapijri, Frédéric devaux vise une clientèle urbaine et exigeante, tant pour les tenues de cérémonie que le sportswear.

Frédéric Devaux, chercheur de tendances

Habiller l’homme des pieds à la tête, pour le jour de leur mariage mais aussi pour les

week-ends décontractés, voilà le credo de Frédéric Devaux dans sa boutique Hébène située à deux pas de la ligne du Tram, à l’angle des rues Louis-Pasteur et Etienne-Dolet. Ouverte en 2006, cette enseigne multimarques s’étend sur 120 mètres carrés. Tenues et accessoires élégants occupent la première partie du magasin tandis qu’un autre espace est réservé au sportswear, le tout ciblé moyen et haut de gamme avec des marques telles que Kenzo, Cerruti, Aeronautica, Vicomte Arthur ou R95. « Nous accueillons beaucoup de futurs mariés pendant la belle saison et l’hiver nous mettons davantage l’accent sur le sportswear. Cela nous permet d’équilibrer notre activité sur l’année », se félicite Frédéric Devaux. En tant qu’indépendant, le qua-dragénaire se veut attentif aux tendances : « Je parie sur certaines marques quand je sens qu’elles vont percer. J’ai par exemple été le premier du Finistère à distribuer le Belge Gaastra. Il faut être curieux,

prendre des risques et avoir du nez ! »

CoNSeIlS et retouCHeSFormé dans le milieu de l’hôtellerie, Frédéric Devaux est tout particulièrement attaché à la qualité du service et du conseil. Entouré d’une équipe de cinq salariés, il emploie également une couturière 25 heures par semaine. « Nous sommes très exigeants sur les retouches, c’est l’une de nos forces », explique-t-il. Des lignes directrices qu’il met également en pratique dans sa nouvelle boutique, Napapijri. « Je distribuais cette marque italienne, orientée sportswear chic et nature et elle a souhaité ouvrir une enseigne en nom propre à Brest. Nous avons donc noué un partenariat », précise-t-il. Frédéric Devaux a investi dans un local de 200 mètres carrés rue de Siam et Napapijri a ouvert ses portes fi n 2011. « De plus en plus de marques s’intéressent à Brest, constate-t-il, j’ai le sentiment que la ville change d’image, c’est positif ! ».

À découvrir en vidéo sur : www.vitrines-brest-centre.fr

Frédéric Devaux

Page 9: courants commerce et tourisme

PME, accédez aux marchés de la Défense

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Courantsindustrie & services

3e trimestre 2012 • N° 44

FORMATION

p. 6

Deux journées de stage pour répondre efficacement aux marchés publics

Le ministère de la Défense cherche à réaliser 400 M€ d’économies cette année. Pour

ce faire, sa mission « achats » doit davantage se tourner vers les pe-tites et moyennes entreprises. « Les PME/PMI forment un des leviers de performance pour la Défense, car elles peuvent nous aider à faire des économies tout en attirant les meilleures d’entre elles », précise Xavier Gandiol, chef du pôle Ac-compagnement des PME, à Paris,

C’est dire tout l’enjeu pour les PME que de se faire connaître, voire de se regrouper pour répondre aux appels d’offres. « Nous voulons casser un préjugé qui dit que les marchés de la Défense sont réservés aux grands groupes, précise Xavier Gandiol, car, malgré la logique de massification, les PME sont bien placées sur nombre de nos marchés. »

Tour D’horizon à l’ouEsTDans l’ouest, ces marchés repré-sentent de véritables opportuni-tés d’affaires pour les entreprises du tissu breton. La « plateforme achats-finances ouest Brest » affiche ainsi un total de 400 achats par an et 7 000 commandes sur demandes de devis, dont 80 % sont honorées par des petites et moyennes entreprises. L’établissement du service d’infras-tructures de la défense Brest (Esid),

de passage à la CCI de Brest en juin dernier dans le cadre d’un tour de France dédié aux PME.Les achats (hors armements) représentent entre 13 et 17 mil-liards d’euros par an de dépenses, rien que 4 à 6 milliards d’euros pour l’alimentaire par exemple ou encore 5 milliards d’euros pour les achats en fournitures, les services courants, l’informatique, la santé ou encore la maintenance terrestre, aéronautique, marine.

FOcus. Le ministère de la Défense encou-rage les PME françaises à répondre à ses appels d’offres. À l’ouest, les marchés des armées sont nombreux.

La mission achats du ministère de la Défense a identifié un potentiel de 1 700 entre-prises finisté-riennes pouvant répondre à ses appels d’offres dans les domaines de l’alimentaire, des conseils, des prestations techniques en réseaux, de la formation, la santé…

> Pour apprendre à bien répondre à un appel d’offres, le Ciel Bretagne propose une formation (lire page 6).

> Plateforme d’achats de l’État : www.marches-publics.gouv.fr

> Site des fournisseurs du ministère de la Défense : www.achats.defense.gouv.fr

> Signature électronique : www.cci-brest.fr (e-services)

PORTRAITDavid noblecourt (shop Applications) se lance en Californie p. 7

Export : le carnet ATA facilite les déplacements de marchandises

PRATIQuE

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Base navale de Brest

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ACTUALITÉ

2 • Courants Industrie & services - 3e trimestre 2012

Courants Industrie & services : Publication éditée par la CCI de Brest, 1, place du 19e R.I., BP 92028, 29220 Brest Cedex 2. Tél. 02 98 00 38 00. Mél. [email protected] – Sous la responsabilité de Michel Gourtay. Présidente du comité de rédaction : Béatrice Cochard. Responsable de la rédaction : Blandine Kermarec. Coordination et secrétariat de rédaction : Christelle Hall. Rédaction : Christelle Hall. Régie publicitaire : Gédéon Marketing. Tél. 02 98 44 66 02. Mise en page : Basilic Communication. Tél. 02 98 34 07 13. Tirage : 7 800 exemplaires. Impression : Cloître Imprimeurs. Routage : OCEA. ISSN 1777-7224. Dépôt légal à parution.

qui se compose de trois grandes divisions (Ile-Longue, Investisse-ments, Gestion du patrimoine), dépense chaque année 150 M€ en investissements, maintenance/maintien en conditions opération-nelles et services/réseaux. Les mar-chés de prestations de services y ont représenté, en 2011, 220 000 €. Côté fournitures, il ne faut pas oublier les besoins importants en pièces détachées dans les dépôts (430 000 références), lesquels nécessitent des marchés à procé-dures adaptées quand l’urgence se fait sentir. Autre piste, l’économat des armées, centrale d’achats qui est en plein développement : « Cet établissement va prendre de l’am-pleur dans les années à venir car il va rendre service à d’autres minis-tères », précise Marcel Chantonne, chef des marchés de l’économat à Pantin. « Le sourcing est impor-tant pour trouver des fournisseurs locaux car nous passons 500 à 600 marchés par an, en bons de commandes, ou, si c’est au-dessus de 15 000 €, en appels d’offres. » L’économat assure la fourniture en vivres des armées en métro-pole (300 points de livraisons), des campements français à l’étran-ger ainsi qu’en soutien à l’armée française déployée en zones de conflits.

unE Mission PME à lA DéfEnsE Il existe une structure du minis-tère de la Défense qui concentre les appels d’offres : la mission PME. Signataire de la charte des PME, cette mission a obligation de régler les factures en 30 jours, ce

pourquoi elle a mis en place une carte de paiement qui permet un règlement dès quatre jours après livraison. « La plateforme en ligne de notre mission Achats est configurée pour tous nos marchés au-delà de 15 000 € », présente Anne Le Gall-Hamann, chargée de mission PME. « Chaque entreprise peut s’y rendre et s’inscrire à un système d’alerte des appels d’offres qui l’intéressent. Elle peut ensuite y consulter les annonces et déposer son dossier de candidature. » Seule contrainte : avoir un certificat de signature électronique, tel Chambersign (réseau des CCI). Le ministère de la Défense soigne ses relations avec les petites et moyennes entreprises. Il a ainsi instauré une prime au résultat si l’entreprise est en avance sur les délais du marché par exemple. « Le facteur prix n’est pas forcément prépondérant, souligne Xavier Gandiol, car nous avons une forte exigence technique de qualité pour nos armées. »Pour Alain Puillandre, repreneur il y a plus d’un an d’Aode Elec-tronics au technopôle Brest-Iroise (fabrications électroniques, 25 salariés), l’avantage d’une PME est sa réactivité : « Elle a peut-être accès à des marchés moins im-portants que des grands groupes mais ils sont récurrents. En allant m’inscrire directement sur le site des achats de la Défense, je pour-rai répondre à des marchés plus petits. De plus, pour l’entreprise, travailler pour la Défense est une carte de visite. »

Page 11: courants commerce et tourisme

Courants Industrie & services - 3e trimestre 2012 • 3

ACTUALITÉEN BREF3 QuEsTIONs À MIchEl MAguEuR,

élu EN chARgE dE l’INTERNATIONAl Espoirs de l’économie : 20 000 € de prix. Les Espoirs de l’économie 2012, organisés par les CCI du Finistère avec l’appui du conseil général, récompensent les chefs d’entreprise dont les initiatives sont les plus prometteuses sur le Finistère. Vous avez jusqu’au 30 octobre pour déposer un dossier dans les catégories suivantes : créateur, repreneur, jeune entreprise innovante, « une entreprise, un emploi », jeune créateur. Les lauréats seront récompensés par des prix d’une valeur totale de 20 000 €, dont un quart en chèques formation. Les critères de recevabilité : avoir créé ou repris son entreprise entre le 1er janvier 2009 et le 31 décembre 2010 ; justifier d’une année de bilan écoulée en fonction des comptes (pour les candidats repreneurs, la reprise doit avoir été effectuée depuis un an au minimum) ; le capital social de l’entreprise ne doit pas être détenu à plus de 25 % par une ou plusieurs autres entreprises.

Accueil de l’entrepreneur 02 98 00 38 73 ou www.cci-brest.fr

Mieux vendre : une opération pour les IAA bretonnes. Vous êtes une entreprise agroalimentaire bretonne (TPE ou PME, de 1 à 250 salariés, moins de 50 M€ de chiffre d’affaires) ? L’opération Mieux vendre est faite pour vous. La CCI de Bretagne, le conseil régional et l’Etat (Draaf Bretagne)* vous proposent de participer à une opération collective et individuelle intitulée Mieux vendre. Son but ? La mise en place d’un plan d’actions permettant d’améliorer votre performance commerciale. Cette opération se partage entre une partie collective, avec la participation à des ateliers techniques animés par des experts, et des actions individuelles d’accompagnement par un consultant spécialisé, d’une durée maximale de 5 jours (intervention financée à 60%).

Département industrie, services et international (CCI). 02 98 00 38 18

* En partenariat avec la chambre de métiers et l’Abea

Export : une formation pour soigner les relations clients. Le réseau des centres d’étude de langues des CCI de Bretagne propose une journée de formation sur « l’inter-culturalité : clé de votre réussite à l’international », le 23 ou 30 novembre à St-Malo ou Bénodet.Renseignements : Patricia Lynch (Ciel Bretagne), 02 98 30 45 81 ; [email protected]

Colloque sur l’eau et l’industrie le 20 novembre avec le Gife. Chefs d’entreprise, dirigeants bretons, la gestion de l’eau est un élément essentiel de votre stratégie. Le Groupement des industries finistériennes pour l’environnement (Gife) organise un colloque sur le thème : la politique de l’eau en Bretagne : quel avenir pour l’industrie ? Quatre thèmes y seront débattus :- Les pouvoirs publics peuvent-ils contraindre davantage les usages

industriels ?- Les risques sur la continuité d’exploitation sont-ils réels ?- À quoi faut-il s’attendre en termes de hausse du prix de l’eau ?- Comment le secteur industriel est-il représenté dans les instances

décisionnelles de l’eau ?Mardi 20 novembre, à partir de 13h30 à la CCI de Morlaix. Programme détaillé et inscription en ligne sur : www.colloquegife-eau-bretagne.fr

Valérie Lasquellec (CCI). 02 98 00 38 18

lesrendezvous8 au 12 octobre, au Quartz à Brest. sea Tech Week, la semaine internationale des sciences et technologies de la mer organisée par BMO.16 octobre à Brest. Responsabilité sociale des entreprises, conférence du club d’entreprises du développement durable, avec la CCI, l’Afnor et Lucie. De 14h30 à 18h à la CCI. www.afnor.org22 au 26 octobre à Paris-le Bourget. Salon Euronaval où Bretagne dévelop-pement international s’associera au Pôle mer Bretagne et à Bretagne pôle naval.25 octobre. Accélerer sa croissance par la reprise d’une entreprise en difficulté, conférence R&T Magazine à la CCI de Brest, 17h30.

[email protected]

international : un seul interlocuteur pour exporter

Bretagne commerce international est né cet été. Quels sont les objec-tifs de ce nouvel outil au service de l’export breton ?

M. M. : Cette association est le fruit du rapprochement entre deux outils coexistant de longue date : Bretagne International, soutenu par le conseil régional, CCI International Bretagne du réseau des CCI. Ce mariage donnera plus de lisibilité à l’action des acteurs institutionnels en ce domaine. Nous serons complémentaires sur les opérations collectives, en coordonnant davantage les missions des 45 personnes qui constituent nos équipes. Parmi les points essentiels, nous voulons consolider notre réseau d’entreprises exportatrices et renforcer notre collaboration avec nos partenaires, comme Ubifrance, Sopexa, BDI, CCIFE… Derrière cette structure, c’est bien la croissance du commerce extérieur breton qui est en ligne de mire, plus que jamais une nécessité.

Comment encourager le recours à l’export comme levier de croissance ?M. M. : Les entreprises exportatrices, comme celles qui veulent se développer à l’export, doivent pousser la porte de BCI, à travers les conseillers CCI. Les primo exportatrices y trouvent de l’information réglementaire, du conseil et de l’expertise, un accompagnement pour les formalités. Les entreprises exportatrices bénéficient d’informations ciblées pour s’implanter sur de nouveaux marchés. Elles ont la possibilité de recourir à des spécialistes par pays ou par filière. Nos conseillers ont vocation à guider les chefs d’entreprise afin qu’ils trouvent la ressource nécessaire à leur projet. Rendre l’export accessible, telle est la vocation de Bretagne commerce international.

Quel message faire passer aux entreprises qui hésitent à exporter ?M. M. : Tout projet mérite d’être étudié. Sachez que 70 % des entreprises exportatrices ont moins de 50 salariés. Nos PME/PMI exportent mais, pour durer, il faut se structurer. Et là, BCI donne des clés.

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Gilles Falc’hun président. Le dirigeant du groupe Sill (Finistère), Gilles Falc’hun, devrait quitter la présidence de Bretagne développement innovation (BDI) pour devenir président du directoire de Bretagne commerce international (BCI). Ce directoire est composé de 12 chefs d’entreprise et le conseil de surveillance de 17 membres. Alain Daher, président de la CCIR, en est le 1er vice-président. Vincent Chamaret a été nommé directeur général.

Service international (CCI de Brest). 02 98 00 38 71 ; [email protected] ; www.cci-brest.fr, rubrique Développer son entreprise/international BCI : Le siège de l’association est au 16 C, rue Jouanet à Rennes. 02 99 25 04 04

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PRATIQUE

4 • Courants Industrie & services - 3e trimestre 2012

MEMENTO. Le carnet ATA, vous connais-sez ? Il allège les formalités de passage en douane pour toute circulation de marchan-dises hors union européenne. La CCI en est le point d’entrée.

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passeport des marchandisesCarnet ATA : Adoptez le

La CCI vous accompagne pour vous développer à l’export : Cap Export, les Rendez-vous du commerce extérieur, des conférences… Vous pouvez aussi vous abonner à la newsletter bretonne « Objectif international ».www.cci-brest.fr

1Exporter temporairement. Le carnet ATA (admission temporaire) est utile au transport hors Union

européenne de toute marchandise - fret ou bagages - qui reviendra en France. Si vous souhaitez par exemple exposer vos produits à un salon international ou encore intervenir à l’étranger avec votre matériel professionnel, le carnet d’admission temporaire facilitera vos démarches auprès de la douane. Emis par les chambres de commerce et d’industrie, sous couvert de la CCI de Paris, cette formalité suspend les droits de douanes et les taxes afférentes.

2Choisir parmi 71 pays. Le service International de la CCI de Brest vérifie dans un premier

temps que le ou les pays que vous avez ciblés sont bien signataires de la convention du carnet ATA. 71 pays y ont adhéré, dont, récemment, les Emirats arabes unis, le Mexique et la Bosnie-Herzégovine. Une fois assuré de ce fait, vous devez communiquer à la CCI la liste des marchandises en transit : origine, valeur hors taxe, nombre de pièces et taille.

3Quatre procédures à effectuer. Le formulaire papier dûment rempli et retiré à la CCI,

vous n’aurez plus qu’à vous rendre auprès des bureaux de douanes afin que les agents vérifient votre marchandise et visent la souche du carnet. Il faut donc accompagner son matériel ou bien missionner une personne pour le faire, comme le commissionnaire en douane. Les transporteurs ne sont pas chargés de remplir cette mission, sauf accord de leur part et procuration. En arrivant dans le pays ciblé, vous devrez informer les douanes locales pour signaler l’entrée temporaire de votre marchandise. Vous devrez de nouveau passer les voir avant votre départ (réexportation) et, une fois en France, signaler votre retour auprès des douanes françaises (réimportation). N’oubliez pas de restituer le carnet à la CCI dans les plus brefs délais à votre retour.

4Être rigoureux. La durée de validité du carnet ATA est d’un an. Mais attention, mieux vaut bien

anticiper les séjours internationaux que vous allez réaliser ainsi que la liste des objets qui vous suivront, car vous n’avez le droit qu’à une seule liste par déplacement (jusqu’à huit voyages dans l’année). Le carnet ATA est un engagement auprès des autorités. Si vous n’effectuez pas les actions décrites, comme la déclaration de réimportation par exemple, vous vous exposez à des réclamations des douanes.

5Savoir anticiper. Le service International vous conseille d’anticiper la réalisation de

ce document une semaine avant le transit, afin d’éviter toute précipitation. Le carnet ATA se demande auprès de la CCI. Certes, cette procédure est plus légère et moins coûteuse qu’une procédure de droit commun (document administratif unique). Mais elle peut toutefois nécessiter quelques ajustements. Par exemple, dans le cas où vous visez la Russie, il faut prévoir la traduction du carnet ATA dans la langue d’origine.

6Calculer les frais. Le coût de cette procédure dépend de la valeur de votre marchandise en

transit : si elle est inférieure à 11 000 €, vous devrez vous acquitter d’une prime de cautionnement de 65 €. Le traitement du dossier par la CCI est de 20 € HT et le pré-visa (cachet CCI) de 15 €. Une redevance au titre de la « chaîne internationale de garantie » vous sera demandée pour 26 € TTC. Dans le cadre de particuliers, des frais de rédaction de dossier s’ajouteront pour un montant de 32 €.

www.cci-brest.fr, onglet « se développer », rubrique « international » mais aussi onglet « effectuer ses formalités », rubrique « formalités à l’export ».

Département Industrie, services et international (CCI).

02 98 00 38 71 ; [email protected]

Page 13: courants commerce et tourisme

Courants Industrie & services - 3e trimestre 2012 • 5

PRATIQUE©

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passeport des marchandisesResponsable export chez Empreinte

Carnet ATA : Adoptez le

TéMOIgNAgE Josie-Anne CloAreC

Empreinte (Brest) fait partie des 56 entreprises de la

circonscription de la CCI ayant utilisé un carnet ATA en 2011. Elle affiche un chiffre d’affaires de 15 M€, dont 45 % à l’export et compte 160 salariés.

Dans quel contexte l’entreprise Empreinte utilise-t-elle le carnet ATA ? Nous utilisons le carnet ATA depuis que la société a commencé à se développer de façon significative au grand export, vers 2003.Nous l’utilisons principalement lors de nos tournées commerciales notamment dans les DOM-TOM ou encore en Australie, Nouvelle Zélande et en Nouvelle Calédonie. En effet, le carnet nous permet de déclarer à la douane les échantillons de lingerie et de maillots de bain que nous présentons à nos clients pour qu’ils puissent passer leurs commandes.

Cette procédure nous permet de ne pas avoir à acquitter des droits de douane puisque, grâce à cette dernière, nous attestons que les vêtements que nous faisons circuler ne sont pas destinés à la vente et retournent en France à l’issue du voyage.

Quels en sont les avantages et défauts ?Le carnet ATA permet de circuler avec les échantillons et en toute transparence avec la douane des pays visités. C’est un confort quand on connait les difficultés qu’une société peut parfois rencontrer avec la douane lorsqu’il s’agit d’importer les articles dans un pays hors de l’Europe.Le seul inconvénient est que le document est parfois mal connu des douaniers locaux qui peuvent ne pas le remplir correctement, ce qui peut se révéler problématique lorsqu’il faut apurer le carnet à l’issue du voyage.

QUESTION/RÉPONSEJe suis confronté à une facture salée de mon opérateur téléphonique suite à des connexions internet non incluses dans les forfaits de mes salariés. Que dit le droit ?Tout d’abord, première précaution préalable

à toute signature, la souscription d’un contrat nécessite de le lire attentivement, de questionner par écrit votre opérateur, de consigner ses réponses. Si vous n’avez pas souscrit d’abonnement internet et que chaque connexion a été facturée*, ce sont les règles générales du droit des contrats qui s’appliquent : Il faut avoir consenti ce service pour qu’il s’applique. Ensuite, il existe un principe général de loyauté en matière contractuelle : vous découvrez une facture exorbitante alors que vous n’en avez jamais été alerté. On peut considérer que l’opérateur n’a pas été très loyal. En téléphonie, celui-ci a un devoir d’information : il est tenu d’avertir par tous les moyens (courriel, SMS…) que vous êtes en surconsommation. Notons que le code de la consommation ne s’applique pas aux professionnels, donc à votre cas. Aussi, il est fortement conseillé d’avoir un contrat professionnel distinct de son contrat privé, dès le démarrage de son affaire. Et dans le cas d’une flotte de plusieurs portables, faites un contrat pour chacun, ce qui permettra, en cas de litige sur l’un d’entre eux, de préserver les autres lignes téléphoniques. Vous pouvez faire opposition au prélèvement automatique de votre opérateur. Ecrivez-lui pour lui expliquer votre situation, tout en indiquant que vous n’étiez pas suffisamment informé ou que le contrat n’était pas clair sur ce point (les connexions internet). Indiquez que vous cherchez une solution amiable et que, dans le cas contraire, vous êtes prêts à aller jusqu’au conflit judiciaire. Un avocat peut aussi prendre le relais pour écrire à l’opérateur. Ne cédez pas à la pression d’une éventuelle lettre d’huissier, comme c’est souvent l’usage, car celui-ci doit avoir un titre exécutoire (décision de justice) pour saisir quoique ce soit. Bien souvent, une solution amiable est trouvée à ce stade. Sinon, l’affaire sera portée devant un tribunal qui tranchera.Article écrit avec le concours de Maître Pierre Tracol, avocat et intervenant au stage « 5 jours pour entreprendre » de la CCI de Brest.

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Page 14: courants commerce et tourisme

VIE DES ENTREPRISES

6 • Courants Industrie & services - 3e trimestre 2012

surlenet

Marchés publics : des clés pour répondre efficacement

Pour les petites et moyennes entreprises, les marchés publics s’apparentent

souvent à une forêt dense où il est difficile d’entrevoir le bon chemin. La complexité des procédures peut freiner mêmes les plus volontaires et pourtant, nous dit la juriste et formatrice Pascale Mouginot, il existe « quelques questions à se poser au préalable de toute candidature à un appel d’offres, afin d’éviter de perdre et du temps et de l’argent. »Pascale Mouginot a une double expérience dans les marchés publics, côté entreprise tout d’abord où elle a débuté sa carrière de juriste, puis côté collectivité ensuite, où elle se chargeait entre autres de la préparation de la commande publique pour le conseil régional de Bretagne. Indépendante depuis fin 2009, elle intervient dans le grand ouest pour faciliter l’accès des PME aux appels d’offres. « Les acheteurs publics connaissent mal la réalité de l’entreprise. Et les entreprises ne connaissent pas les règles et les clauses obligatoires pour l’acheteur », explique-t-elle. Sans parler du code des Marchés publics « souvent vécu comme

FORMATION. Marchés publics, comment y répondre efficacement ? La CCI de Brest propose aux entreprises une méthode sur deux jours afin de mieux connaître le langage de la personne publique.

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http://energies-marines.bretagne.frLe plus du site : il s’ouvre sur une carte de la Bretagne positionnant les différents lieux de développement des technologies de production d’énergie marine : l’hydrolien au large de Ouessant, le houlomoteur en Cornouaille, l’hydrolien en baie de St-Brieuc… Cliquez sur l’un des pictos et une fiche technique enrichie en documents, photos et vidéos apparaît à l’écran.

www.bdi.fr Bretagne développement innova-tion y présente ses champs d’ac-tions. Le + du site : accès direct à l’actualité de l’agence, son équipe et les différents portails web qu’elle anime (Portail de l’innovation, Invest in Bretagne, Marque Bre-tagne, Capbiotek et les 2 sites événementiels atour de la Semaine de l’innovation et Veille Ouest).

www.images-et-reseaux.comLe pôle de compétitivité Images et Réseaux lance un site nouvelle formule : une plateforme qui va, à terme, accueillir tous les blogs de la famille Images & Réseaux, des espaces collaboratifs, des sites parents (I&R et ImaginLab dès cet automne). Le + du site : un annuaire des adhérents avec cartographie 3D, la liste mise à jour en temps réel des projets collaboratifs…

www.redressement-productif.gouv.frLe portail du ministère du Redres-sement productif recense toute son actualité, par domaine d’interven-tion, et l’agenda prévisionnel. Le + du site : un onglet dédié aux aides publiques aux entreprises. Une pré-sentation des 22 commissaires du Redressement productif y est aussi disponible. Pour la Bretagne, il s’agit de Stéphan de Ribou, sous-préfet, commissaire à la réindustrialisation.

www.webencheres.comCe site lancé il y a deux ans à Brest par Thierry Le Scao (Gesland Développement) permet aux établissements publics et collectivités de mettre leur matériel d’occasion aux enchères, à destination d’autres collectivités, de particuliers ou de sociétés. Le + du site : plus de 200 collectivités utilisent le site (une quarantaine en Finistère) afin de recycler le matériel déclassé.

Pascale Mouginot a créé une asso-ciation avec Céline Faivre, directrice du syndicat mixte e-Mégalis (15 membres) : Breizh small Business Act* dont l’objectif est de rapprocher les acteurs privés et publics et de lever les contraintes qui pèsent sur la com-mande publique.

breizh.smallbusinessact @gmail.com

* Référence au Small Business Act, une loi du Congrès des États-Unis votée en 1953 visant à favoriser les petites et moyennes entreprises du pays.

une contrainte » et qui évolue constamment.

un EnjEu éConoMiQuEPour le tissu économique, l’enjeu est de taille car entre 10 à 15 % de notre PIB national est issu de la commande publique. « Toutes les activités sont concernées et il y a des niches*. L’entreprise ne doit pas hésiter à se faire connaître car les collectivités font parfois face à des pénuries de réponses par manque de choix. Rappelons qu’en deçà de 15 000 €, la collectivité peut se passer de mise en concurrence. Le regroupement de PME dans le cadre d’un marché plus important est aussi une bonne solution. »Deux jours durant, la procédure des marchés publics est décryptée sur la base d’exemples concrets. « Je leur explique comment lire entre les lignes », explique Pascale Mouginot. Comment s’organiser en interne ? Quelles sont les principales procédures existantes, les clauses importantes ? Comment déposer son offre ? « À ce stade, l’optimisation de sa présentation est essentielle. Tout candidat peut user de son droit à l’information pour valoriser son offre. » Les stagiaires abordent les clauses et conditions d’exécution du marché lors de la deuxième journée. « L’entreprise doit y être attentive car chaque partie a des obligations », poursuit la juriste qui a un seul mot d’ordre pendant ces deux jours : « dédramatiser ». La CCI de Brest propose égale-ment une formation « Répondre à une consultation par voie élec-tronique » ; prochaine session : 8 octobre 2012.

* Lire à ce propos l’article p.1-2 sur les marchés publics de la Défense.

Simone Ellegoët (CCI). 02 98 30 45 74

[email protected]

Pascale Mouginot, juriste et formatrice au Ciel Bretagne

Page 15: courants commerce et tourisme

Courants Industrie & services - 3e trimestre 2012 • 7

SUR LE TERRAIN

Agelyance, indépendante grâce à l’incubateur PEB

lA ccI M’AccOMPAgNELa jeune entreprise brestoise Agelyance a bénéficié de l’accompagnement de l’incubateur Produit en Bretagne. Elle vole désormais de ses propres ailes.

Basé dans les locaux de l’école supérieure de commerce Bretagne Brest depuis 2006, l’incubateur d’entreprises Produit en Bretagne a été créé en 2006 par la CCi de Brest, la CCir Bretagne, l’association Produit en Bretagne et l’EsC Bretagne Brest. il favorise l’éclosion de nouvelles entreprises centrées sur les savoir-faire bretons à l’aide de produits et services innovants. Dernières nées connaissant un franc succès : octopousse et Zéro Gâchis.

incubateur Produit en Bretagne, David Mérieau (CCi).

02 98 34 44 86www.produiten-bretagne.com

*France Business School, anciennement ESC Bretagne Brest

Depuis le début de l’année, Sven Sers et Antoine Sizun

pilotent Agelyance à partir de leurs nouveaux locaux, dans la pépinière de BMO, 1 rue Louis-Pidoux, à Brest. Le tandem s’est positionné sur un marché en pleine croissance, celui de la vente en ligne du matériel médical et des produits de bien-être facilitant le maintien à domicile : fauteuils releveurs, tables de massage, pinces de préhension... 1 000 références qu’ils vendent aussi bien aux particuliers qu’aux professionnels de la santé, dentistes, ostéopathes etc. « On a décidé de se lancer entièrement sur Internet, en ciblant les clients de 50 ans et plus sur une gamme de produit de confort. Les seniors sont de plus en plus nombreux à acheter sur le net et puis les enfants de personnes du 4e âge y cherchent des solutions d’autonomie, d’où notre progression aujourd’hui. »En faisant son stage de licence chez un revendeur médical, l’élève de l’ESC Bretagne Brest, Sven Sers, s’est rendu compte du potentiel de cette niche. Son associé Antoine Sizun, titulaire d’un BTS, a quant à lui toujours voulu être à son compte. À 18 ans, il suivait ainsi le stage des Matins créateurs à la CCI de Brest, pour comprendre les étapes du lancement

d’une entreprise. L’incubateur Produit en Bretagne, situé à l’école supérieure de commerce FBS*, leur a servi de tremplin. Une fois le jury convaincu, ils ont intégré les locaux de l’incubateur à la rentrée 2009 pour créer leur entreprise tout en suivant les cours.

CoAChing ADAPTéSi l’étude de marchés a été bien ficelée, ce sont les conseils des tuteurs de l’incubateur qui ont fait la différence. Sven Sers et Antoine Sizun ont gagné plusieurs années d’expérience en quelques mois. « Les échanges avec les autres chefs d’entreprise sont de véritables tremplins. Notre tuteur est Philippe Trousset, directeur de LCS Logistique, à Quimperlé. Et la logistique pour nous, c’est un axe fort de développement. On a mis en place des partenariats avec des logisticiens », commentent-ils, car ce marché impose une très grande réactivité. Les deux entrepôts des fournisseurs se trouvent à Paris et dans le sud de la France et ils livrent dans toute l’Union européenne. Résultat, Agelyance est en 3e position du marché français et taille des croupières aux grands groupes grâce à la création de nouveaux modules sur le site.

EN BREF

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« Zewall » : filmer en direct de son portable. Que diriez-vous de retransmettre en direct un événement, sur une plateforme web que tout internaute pourrait visionner ? Le projet Zewall, développé par le pôle de compétitivité mondial Image et réseaux, en fait l’expérience. Depuis 2010, sept partenaires travaillent à la diffusion en direct de vidéos produites par des téléphones mobiles, soit une trentaine de personnes emmenées par Patrick Rondet, de Orange (Nexcom Systems, Niji, Saooti**, ST Ericsson, Telecom Bretagne et Le Télégramme). Une première en Europe, testée pendant les Tonnerres de Brest, qui intéressera les réseaux sociaux, les sites d’information et les sites commerciaux. Ce projet a obtenu 3,9 M€ de la part de l’État, la Région Bretagne, les conseils généraux du Finistère et des Côtes d’Armor ainsi que de Rennes métropole et Lannion. www.cci-brest.fr (actualités)

Capucins à Landerneau : ouvert au mécénat. Inauguré en juin dernier à Landerneau, dans l’ancien magasin de l’enseigne nationale, le fonds Hélène et Edouard Leclerc a connu un beau succès cet été, avec la rétrospective sur Gérard Fromanger. Ancien couvent des Capucins du 17e siècle, le bâtiment modulable de 1 600 m2 est un ouvrage collectif. Les entreprises finistériennes EDSI, Ateliers Saint-Jacques, Eclairage Madec y ont participé. « Ce musée bénéficie d’une véritable implication des entreprises finistériennes, comme Even, l’imprimerie Cloître ou encore les Espaces culturels Leclerc », souligne le directeur des lieux, Patrick Jourdan. Le musée est soutenu par les 550 magasins Leclerc de France (fonds de dotation). Il est ouvert à toute entreprise intéressée par une action de mécénat. Prochain artiste en décembre : Yann Kersalé. Musée des Capucins,

02 29 62 47 78 ; [email protected]

Antoine sizun et sven sers ont reçu le trophée des jeunes créateurs en 2011.

Page 16: courants commerce et tourisme

La chambre de commerce et d’industriede Brest est ouverte de 8h30 à 12h30 etde 13h30 à 18 h. Les conseillers reçoiventsur rendez-vous.» CCI de Brest :1, place du 19e R.I., BP92028, 29220 BrestCedex 2 02 98 00 38 00

www.cci-brest.fr» Formalités internationalesKarine Le Moal 02 98 00 38 71

[email protected]

VOS CONSEILLERS INDUSTRIE ET SERVICES» AgroalimentaireVéronique Hériaud

[email protected]» Bâtiment / Travaux publicsDominique Chamoux

[email protected]

» Transports et ServicesAdeline Bachelay [email protected]

» Électronique / InformatiqueSébastien Cann

[email protected]» Métallurgie / Environnement

Chimie / CosmétiqueValérie Lasquellec

[email protected]» Reprendre en BretagneJean-Hervé Lacroix

[email protected]

ANTENNE DE CHÂTEAULINCatherine Urien 02 98 86 53 02

[email protected]

PÉPINIÈRES D’ENTREPRISESLanderneau 02 98 30 35 00Plabennec 02 98 07 27 27Le Faou 02 98 81 17 70

voscontacts

» Commerce de gros / Pêche / Textile / ImprimerieJulie Martet

[email protected]

INTERNATIONAL Sébastien Cann et Julie Martet [email protected]

Châteaulin 02 98 81 25 34

retrouvez le prochain

dans ouest-franceet le Télégrammele 15 novembre

Courants

GROS PLAN

8 • Courants Industrie & services - 3e trimestre 2012

PORTRAIT. Shop Application, à Brest, conçoit des sites de commerces en ligne depuis 2003. Le business model développé par David Noblecourt séduit à l’international. Il prospecte en Californie.

3 000 clients aujourd’hui, en France, Benelux, Suisse, Japon, Chine, Australie et

peut-être bientôt sur la côte ouest des États-Unis. Il est loin le temps où David Noblecourt débuta son affaire seul, en 2003 à Brest, développant un pack web tout-en-un à partir d’un logiciel open source (gratuit). À présent, il crée des sites de e-commerce lesquels, moyennant un abonnement mensuel, bénéfi cient des toutes dernières fonctionnalités (150 l’an dernier) et mises à jour, réalisées par ses 20 collaborateurs. « Nous ne proposons pas d’options mais un abonnement qui inclut tous nos développements, y compris la gestion de la caisse enregistreuse et du stock. » Les clients, en BtoB ou BtoC, choisissent l’ergonomie, la charte graphique et le contenu de leur site commercial, décliné aussi en application pour les smartphones. Une formation est assurée par téléphone. La formule séduit autant les grandes franchises, telle Moto Expert, que les commerces de proximité qui y trouvent leur compte une fois l’outil bien en main. « Une commerçante de Castres, spécialisée dans la vaisselle jetable, est passée de 2 à 20 salariés grâce au développement de ses ventes en ligne », assure David Noblecourt.

un BurEAu En CAliforniELa force de Shop Application tient à son caractère universel. 30 % de son chiffre d’affaires est réalisé à l’export. Son premier client, un Luxembourgeois, lui a permis de se faire connaître. Aujourd’hui, des cadres d’entreprises chinoises le contactent pour mettre en place des e-commerces adaptés au marché français. Et loin de se reposer sur ses acquis, le jeune entrepreneur de 33 ans ose se lancer des défi s tels que celui de la Silicon Valley, en Californie. Suite à un séjour organisé là-bas par Bretagne international (aujourd’hui BCI), il y a découvert un réseau dense pouvant lui servir à se positionner sur des solutions web haut de gamme. « Le savoir-faire français est apprécié pour le travail sur l’ergonomie, la sécurité et la mise en place de promotions. » Une diplômée de l’ESC Bretagne Brest a pris ses quartiers à Santa Clara en août dernier pour y chercher un distributeur. « L’assurance prospection de la Coface, conseillée par la CCI, me permet de me lancer sans grever la trésorerie. » David Noblecourt se donne une année pour réaliser son rêve amé-ricain. Rien d’insurmontable pour ce visionnaire du e-commerce qui regarde loin depuis ses nouveaux locaux, plus spacieux, sur le quai Malbert, au port de co.

le rêve américain de shop Application

shop Application met 4 à 5 semaines pour développer un site de e-commerce. l’entreprise a recruté deux collaborateurs en juin et compte embaucher une à deux personnes d’ici la fi n de l’année (graphiste ou développeur informatique). le chiffre d’affaires 2011 a fait un bond de 45 % à plus de 1 M€.

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David noblecourt