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1 PLAN Partie I : La crise financière mondiale 2008 1. Qu’est ce qu’on dit par une crise ? 2. Crise immobilière aux Etats-Unis 3. Origines et causes de la crise 4. Crise financière et la mondialisation Partie II : Le Maroc face à la crise économique mondiale 1. Les domaines touchés par la crise 2. Les systèmes anti-crise 3. Des facteurs favorables d’amortissement de la crise en 2009 4. L’impact de la crise sur les exportations du textile habillement, et le secteur automobile au Maroc

Crise Financiere Au Maroc

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Page 1: Crise Financiere Au Maroc

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PLAN

Partie I : La crise financière mondiale 2008

1. Qu’est ce qu’on dit par une crise ?

2. Crise immobilière aux Etats-Unis

3. Origines et causes de la crise

4. Crise financière et la mondialisation

Partie II : Le Maroc face à la crise économique

mondiale

1. Les domaines touchés par la crise

2. Les systèmes anti-crise

3. Des facteurs favorables d’amortissement de la crise

en 2009

4. L’impact de la crise sur les exportations du textile

habillement, et le secteur automobile au Maroc

Page 2: Crise Financiere Au Maroc

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Introduction

La crise mondiale actuelle a surpris les gouvernements de la planète

par son ampleur et sa brutalité. Malgré les plans de relance économique mis

en place et l’injection massive de capitaux pour renflouer les systèmes

financiers, la perte de confiance des acteurs économiques persiste et un climat

d’incertitude domine la conjoncture mondiale. L’horizon de sortie de crise

reste ainsi incertain.

Le Maroc, après avoir été épargné dans un premier temps par la crise

financière, grâce à la solidité de son système bancaire et à sa faible exposition

aux marchés financiers internationaux, subit depuis le deuxième semestre

2008 les répercussions de la crise économique mondiale par le biais des

secteurs exportateurs, de l’activité touristique, des transferts des Marocains

Résidant à l’Etranger et des flux des investissements extérieurs.

La crise actuelle a mis en exergue des déficiences structurelles

antérieures à la crise qui affectent peu ou prou l’économie marocaine. Parmi

elles figurent : Le soutien budgétaire limité, la faible compétitivité de

l’économie, l’aggravation du déficit commercial, l’étroitesse du marché

intérieur ou encore, les dysfonctionnements intermittents.

Dans notre travail nous allons essayer de travailler en première partie

sur la crise financière mondiale, ses origines et ses explications. Et en

deuxième partie nous allons évoquer la crise financière au Maroc et son

impact sur le secteur automobile et celui du textile habillement.

Page 3: Crise Financiere Au Maroc

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PARTIE I : La crise financière mondiale 2008

1. Qu’est ce qu’on dit par une crise ?

Il faut ici bien distinguer deux choses différentes quoique souvent liées :

La Crise Financière Le terme de la crise financière est appliquée à une large

variété de situations dans lesquelles certaines institutions financières ou de

biens perdent soudainement une grande partie de leur valeur. Au 19ème et au

début du 20ème siècle, de nombreuses crises financières ont été associés à la

panique bancaire, et de nombreuses récessions ont coïncidé avec ces

paniques. D'autres situations qui sont souvent appelés crises financières sont

des crashs boursiers et l'éclatement d'autres bulles financières, crises

monétaires, ou crises immobilières causées par l'afflux de logements à la

vente qui pourront peut être trouvé preneur dans le futur. Les crises

financières les plus graves sont porteuses d’un risque systémique, c’est-à-dire

qu’elles peuvent affecter par ricochet leur environnement et se traduire par

une crise économique ;

La Crise Economique que nous redoutons actuellement est beaucoup plus

lourde de conséquences puisqu’elle peut affecter l’ensemble des acteurs

économiques, les ménages, les consommateurs, les entreprises, les

administrations publiques et pas seulement les épargnants, les prêteurs et les

emprunteurs. La crise économique se traduit généralement par une baisse du

pouvoir d’achat, la montée du chômage et des faillites du fait d’une baisse de

l’activité économique (récession, voire dépression). Heureusement, elles sont

moins nombreuses que les crises financières, mais leurs conséquences sont

plus lourdes et particulièrement sur les acteurs économiques les plus fragiles.

2. Crise immobilière aux Etats-Unis

Pour financer leur consommation et l'acquisition de leur logement, les

ménages américains n'hésitent pas à s'endetter à des niveaux qui dépassent

largement nos plafonds européens. En contrepartie, ils mettent leur bien

immobilier en gage. Ce bien est une garantie pour les banques, car si le

débiteur ne parvient pas à payer, il voit son bien vendu pour honorer le

traitement de sa dette. Lorsque le phénomène prend de l'ampleur et touche un

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grand nombre de ménages, la vente de leurs biens immobiliers entraîne

l'effondrement de la valeur de ces biens. Cette perte de valeur est un manque à

gagner pour tout un ensemble d'acteurs.

3. Causes et origines de la crise financière :

a. La transformation du risque

Auparavant, les banques faisaient le crédit, et donc prenaient le risque, le

surveillaient, puis encaissaient des fonds au fur et à mesure. Désormais, dans

le modèle actuel, essentiellement américain, les banques créent le crédit/le

risque mais ne le gardent plus, ne le surveillent plus et s'empressent de le

transmettre à d'autres, ce qui pose évidemment un problème. En effet, quand

on ne surveille plus le risque, on ne s'en préoccupe plus vraiment. Plus vite le

risque est pris, plus vite il peut être transmis, et plus vite une marge sur le

passage du risque, et non plus sur son suivi, peut être obtenue. Le modèle

bancaire qui était un modèle "création – garde – suivi" devient un modèle

"création – titrisation – distribution".

b. La titrisation

La titrisation consiste à transformer des crédits distribués par une banque

en titres de créances (obligations) qu’un investisseur peut acheter et vendre à

tout moment. On dit que ces obligations sont adossées à un portefeuille

d’actifs. Les banques émettrices des crédits créent des sociétés intermédiaires

dans lesquelles ces crédits constituent les actifs (plus couramment, l’ensemble

des biens corporels ou incorporels d’une personne physique ou morale) et qui

émettent en contrepartie des obligations qui constituent le passif. Les intérêts

et les remboursements des crédits servent au paiement des intérêts des

obligations émises et à leur remboursement. Ces sociétés sont appelées SPV

pour « Special Purpose Vehicule » ou « Véhicule spécial », car elles n’ont pas

d’autre objet social et sont créées au cas par cas...

c. Prêts Subprimes

Les subprimes, aussi appelés "crédits subprimes", sont des prêts hypothécaires

à risque. Ce terme désigne plus particulièrement une forme de crédit

immobilier qui est apparue aux Etats-Unis : les subprime loan ou subprime

mortgage en anglais. Ces crédits, gagés sur le logement de l'emprunteur, ont

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été accordés à des ménages américains aux revenus modestes et ont permis à

de nombreux Américains d'accéder à la propriété.

Les subprimes sont des crédits à risque, caractérisés par des taux d'intérêt

variables et de niveau élevé, qui ont été accordés à des foyers à faibles

revenus. En contrepartie de critères d'attribution moins stricts que pour des

crédits classiques, les intérêts étaient plus élevés.

Pour que le crédit soit intéressant pour l'emprunteur, les banques et

organismes de crédit spécialisés proposaient des taux bas en début de prêt

(pendant les deux premières années) grâce à des montages sophistiqués avec

des taux variables et des produits financiers complexes. Pourtant, ces prêts

représentaient au final un taux plus élevé pour l'emprunteur et un rendement

plus important pour le prêteur afin de compenser le risque de non

remboursement. Par ailleurs, le risque de non remboursement était limité par

la garantie hypothécaire prise sur le logement de l'emprunteur : si

l’emprunteur ne pouvait plus faire face aux échéances de remboursement de

son crédit immobilier, le prêteur se remboursait sur la revente du logement.

d. Subprimes font les raisons de la crise

En 2006, les crédits subprimes représentaient 24% des nouveaux crédits

immobiliers octroyés aux Etats-Unis. Or, les conditions d'octroi de ces crédits

faisaient peser un risque de solvabilité sur des ménages à faible revenu. De

fait, en 2007, près de trois millions de foyers américains étaient en situation

de défaut de paiement

Les raisons de la "crises des subprimes" sont également liées à d’autres

facteurs :

Les taux d'intérêt de ces crédits étaient variables et indexés sur le taux

directeur de la banque centrale américaine ; or, entre 2004 et 2007, la

Réserve fédérale américaine ou FED a rehaussé son principal taux

d'intérêt directeur, qui est passé de 1% en 2004 à plus de 5% en 2007

Les créanciers (banques et organismes de crédit spécialisés) ont titrisé

une partie de ces créances ; cela signifie qu’ils les ont transformées en

titres émis sur les marchés financiers, notamment en obligations

appelées ABS et CDO qu’ils proposaient aux épargnants.

e. Autres mécanismes de la crise

La hausse du taux directeur de la FED a entraîné celle des taux des crédits

immobiliers aux Etats-Unis : les ménages ayant souscrits des subprimes à

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taux d'intérêt variable n’ont plus réussi à payer des échéances mensuelles en

forte hausse. Parallèlement, la demande de biens immobiliers a décru et la

valeur des appartements et des maisons a baissé, entraînant du même coup

une diminution de la richesse potentielle des emprunteurs.

La conjonction de ces deux facteurs défavorables a multiplié les défauts de

paiement et les situations d'insolvabilité des emprunteurs (quand la revente

des maisons ne suffisait plus à assurer au prêteur le recouvrement de sa

créance).

La crise s'est ensuite propagée aux établissements de crédit et au secteur

financier par l'intermédiaire des obligations de type ABS et CDO : quand les

ménages n’ont plus pu rembourser leurs prêts, ces titres, très prisés des

spéculateurs, se sont écroulés.

4. Crise financière et la mondialisation

Depuis le début du siècle, la mondialisation a pris un nouveau cours. De

débiteurs, les pays émergents sont devenus créanciers. Les déficits cumulés

des États-Unis ont été financés dans des conditions qui ont nourri la crise du

crédit : achat massif de crédits titrisés par les institutions financières du

monde entier, pression à la baisse sur l'ensemble des taux d'intérêt,

spéculation immobilière généralisée. Comme l'inflation de long terme restait

stable et basse, les politiques de ciblage d'inflation n'avaient pas de raison

d'être sensibles à l'expansion rapide de l'endettement et à la hausse prolongée

des prix immobiliers. La réglementation bancaire a incité les banques à

vendre le risque de crédit à des structures non réglementées et financées avec

des leviers qui les rendaient fragiles.

En même temps que les déséquilibres financiers s'accumulaient,

l'approfondissement de la globalisation intensifiait les interdépendances

internationales. Les inflations nationales sont devenues plus étroitement

corrélées parce que largement dépendantes de facteurs communs. La

formation de la liquidité mondiale par le recyclage des banques centrales des

pays émergents a perturbé le contrôle monétaire des pays développés. La

propagation des risques financiers par le nouveau "business model" des

banques consistant à vendre les crédits a frappé le cœur des banques

d'investissement internationales.

L'observation de ces phénomènes suscite des interrogations sur les modes de

gouvernance de la mondialisation financière. Deux sont à l'ordre du jour : les

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banques centrales et la mondialisation ; le rôle des investisseurs publics de

long terme dans l'allocation de l'épargne mondiale, dont l'essor des fonds

souverains.

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II. Le Maroc face à la crise économique mondiale

Le Maroc n’a pas été touché par la crise financière, il n’a pas pour autant

échappé aux premiers effets de la crise économique mondiale, ressentis à

travers les activités les plus sensibles à la conjoncture internationale. Grâce

aux réformes menées ces dernières années, notamment sur le front

socioéconomique, et à une dynamique interne soutenue, le Maroc affronte ces

répercussions dans une position relativement favorable.

Toutefois, malgré les évolutions enregistrées au cours des dernières années,

l’économie marocaine ne s’est pas totalement libérée de certains facteurs de

fragilité qui pourraient affecter son processus de développement,

particulièrement en cette période de crise mondiale.

Sur le plan du commerce extérieur, les exportations restent à faible contenu

technologique et polarisées à près des deux tiers sur les marchés de l’Union

Européenne. Le Maroc ne saisit pas encore toutes les opportunités liées à la

mondialisation, en raison de la faible compétitivité des exportations et leur

diversification limitée.

Au Maroc, la problématique n’a pas la même ampleur, mais la crise

commence à s’installer vu la dépendance de notre économie de l’extérieur.

1-Les domaines touchés par la crise

Grâce à la solidité accrue de son système bancaire et à sa faible exposition

aux marchés financiers internationaux, le Maroc n’a pas été affecté par la

crise financière internationale.

En effet, la dernière évaluation de la stabilité du système financier, réalisée en

novembre 2007, concluait que «le système bancaire marocain était stable,

bien capitalisé, profitable et résistant aux chocs» (FMI, 2008). Cette

évaluation conforte la politique de consolidation du système bancaire qui a

notamment consisté en l’alignement du cadre réglementaire sur les standards

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internationaux de Bâle II et en le redressement des banques publiques,

désormais assujetties au même titre que les banques privées au respect des

règles monétaires et prudentielles.

Les échanges commerciaux de biens : et se manifestent par un repli de

la demande étrangère adressée au Maroc, en particulier sous l’effet du

tassement de l’activité et de la consommation dans les principales économies

partenaires.

Les études financières ont enregistré par exemple - au niveau des activités

minières- une lourde régression de 46,6 % à cause de la chute des

exportations des phosphates.

Au niveau des industries du textile - habillement, de cuire - chaussures une

diminution de leur activité due a une faible demande de l’extérieur s’est

développée.

La baisse des recettes touristiques : Elle résulte de la réduction des dépenses

des ménages dans les principaux pays émetteurs de touristes et de

l’intensification de la concurrence régionale et internationale en matière

d’offre touristique.

Le tourisme, qui est considéré comme un vecteur important dans l’économie

du pays, a bien enregistré une augmentation de 6% du volume des arrivées de

touristes. Cependant le volume des recettes a connu une baisse de 4%.

Après le ralentissement de l’activité touristique en 2008, l’année en cours est

une année sombre pour le tourisme international. Toutes les régions, à

l’exception de l’Afrique, ont enregistré des baisses des fréquentations au

début de l’année. Sur l’ensemble de l’année 2009, le nombre de touristes

internationaux devrait baisser de 4 à 6% par rapport à l’année précédente.

Au Maroc, concernant les sept premiers mois de cette année, le secteur du

tourisme affiche des résultats contrastés. Ainsi, si le nombre de touristes ayant

visité le pays a augmenté de 8%, celui des recettes a sensiblement baissé

contrastant avec un trend haussier observé depuis le début de cette décennie.

Page 11: Crise Financiere Au Maroc

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La même tendance caractérise le volume des recettes de voyages ou le

nombre de nuitées dans les établissements classés.

Le devenir du secteur du tourisme au Maroc constitue une préoccupation

majeure pour les pouvoirs publics. A cet effet, la promotion de l’image du

Maroc auprès des touristes étrangers constitue l’une des priorités du

gouvernement marocain. Le but est de faire du pays une destination

touristique privilégiée à même d’attirer dix millions de touristes à l’horizon

2010. Pour atteindre cet objectif et malgré la conjoncture économique

défavorable, la stratégie mise en œuvre s’appuie sur la qualité de l’offre

marocaine, la diversification (tourisme rural) et sur la capacité à mettre en

place pour accueillir ce volume désiré et notamment à travers le lancement de

nombreux projets comme les six nouvelles stations touristiques (Saidia,

Lixus, Mazagan, Mogador Taghazout et Plage Blanche).

Le ralentissement des transferts des MRE : affectés dans leur pays de

résidence par le repli de l’activité et par le chômage, notamment dans les

secteurs du bâtiment et de l’automobile où la main-d’œuvre étrangère est

fortement représentée. Les transferts des MRE ont contribué ces dernières

années à l’amélioration des conditions de vie en milieu rural et au

développement du marché des biens de consommation et du logement.

2-Les systèmes anti-crise

Pour s’opposer aux effets néfastes de la crise, le Maroc a mis en place des

programmes anticrise tel que :

-La révision de l’impôt sur le revenu (ex : les salaires des fonctionnaires) afin

de favoriser la consommation en donnant plus de pouvoir d’achat aux

classes moyennes.

- L’incitation des petites et moyennes entreprises à la fusion et la

transformation en société plus grande pour bénéficier de la réduction

Page 12: Crise Financiere Au Maroc

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d’impôt, dans l’objectif d’être plus compétitives et ainsi affronter la

mondialisation.

- L’octroi de crédit rationalisé : sous insistance et déclaration en 2008 de Mr

Abdellatif Jouahri gouverneur de Bank Al-Maghreb : « Nous devons faire très

attention pour ne pas provoquer chez les ménages une explosion de

l’endettement », et suite à cette déclaration, les sociétés de crédit ont

commencé à privilégier la qualité des portefeuilles client plus que la

quantité (suite a une augmentation des impayés.)

-Au point de vu tourisme, les résultats positifs observées, sont dus a

l’aménagement et l’ouverture de nouveaux sites touristiques et aussi à

l’opération Kounouz Biladi qui a encouragé les résidents marocains à

séjourner dans des établissements classés.

Premières réponses du Maroc à la crise

Dans la continuité des mesures déjà prévues dans la Loi de Finances 2009

pour soutenir la demande et le pouvoir d’achat, le Gouvernement a mis en

place un dispositif de suivi et d’évaluation des impacts de la crise et adopté

une démarche progressive de réponse.

Début février 2009, un comité de veille stratégique, public-privé, a été

institué.

Il a pour mission «de mettre en place des mécanismes de concertation et de

réactivité, en prise directe avec les réalités du terrain, et de définir des

mesures appropriées, ciblées et proactives». En parallèle, des groupes de

travail ont été constitués, en charge notamment du cadrage macroéconomique,

du suivi des transferts des MRE, des secteurs industriels, du tourisme et des

phosphates.

Page 13: Crise Financiere Au Maroc

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L’approche choisie est celle d’une gestion prudente axée sur l’évaluation des

impacts potentiels et la définition de palettes de mesures qui seront déployées,

en fonction des développements de la crise.

NB : Certaines entreprises en vue de limiter les dégâts de la crise financière

mondiale (et en dehors des mesures prises par les pouvoirs publics) ont mis

en place de nouvelles approches managériales et ceci par l’amélioration de

la productivité : soit optimiser les coûts (meilleur prix) et fidéliser la clientèle

(facilité de crédit), soit agir sur les facteurs de production (réduction des

dépenses d’investissement par la diminution du nombre de personnel ou de

leur activités)

3-Des facteurs favorables d’amortissement de la crise en 2009

Dans le contexte actuel, le Maroc bénéficie de conditions favorables lui

permettant d’amortir en 2009 les impacts de la crise mondiale. Ces

amortisseurs permettront à l’économie nationale de maintenir un rythme de

croissance autour de 5%, en ligne avec la tendance des dernières années alors

que la plupart des pays émergents perdraient de 3 à 5 points de croissance.

Reste à noter que la croissance du PIB, hors secteur primaire, se limiterait à

3,9%, soit le taux le plus faible des six dernières années.

II. L’impact de la crise sur les exportations du textile habillement, et le secteur automobile au Maroc

Le Textile : selon la presse Marocaine

Le secteur du textile au Maroc a connu dans les dernières années une

évolution mais la crise économique mondiale a enregistré une baisse de

production dans le secteur. A partir du janvier 2009 le textile au Maroc a

connu une période de vas et vient. A cet effet nous avons collecté des

articles des différents journaux et revues marocaines.

Page 14: Crise Financiere Au Maroc

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Selon le quotidien Aujourd’hui le Maroc, M Kamal Mazari, président de

l’association marocaine de l’industrie du textile et de l’habillement (AMITH)

affirme que la région Nord, Tanger - Tétouan , compte plus de 300

entreprises qui emploient 60.000 personnes. Le secteur du textile-

habillement génère plus de 6.5 milliard de DH d’exportations par an. M

Mazari ajoute que la région profite de sa proximité dans du marché ibérique

qui est le principal débouché. Le Président ajoute que malgré la conjoncture

économique mondiale, le secteur du textile dans la région Nord du Royaume

continu à recevoir des commandes de la part des grands groupes espagnols.

Selon le Soir du 09 juillet 2009, le secteur du textile au Maroc est lourdement

touché par la crise mondiale, officiellement le secteur note une baisse du

chiffre d’affaires à l’export de 10%.

Le quotidien ajoute que les pertes d’emplois depuis le début de l’année

s’établissent à 13.000 postes. Les professionnels du secteur n’hésitent pas à

prédire une année 2009 Blanche.

Au niveau du territoire certaines régions du Royaume sont plus touchées que

d’autres.

D’après le Soir du 13 juillet, le secteur du textile est le premier à bénéficier

du plan de soutien anticrise du gouvernement marocain en globale 235

entreprises. Soit environ 35% qui ont bénéficié de la somme totale de 96

millions de DH.

Le secteur du textile représente 7% de la répartition des projets retenus par

secteur au titre du 1er semestre de l’année en cours, dans le programme

Moukawalati dans la région de Rabat Salé.

Selon l’Economiste du 11 Août, le textile n’est pas non plus au meilleur de

sa forme, il enregistre un recul de 7.45% de ses effectifs, soit 9 216 salariés.

Les dégâts de l’emploi dans le secteur se poursuivent, il a été enregistré en

avril avec 9.5% salariés de moins.

Page 15: Crise Financiere Au Maroc

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Dans une répartition établie par l’Economiste du 2 septembre, le secteur du

textile vient en deuxième place avec 26% parmi le commerce de détail inscrit

au registre de commerce jusqu’au 31/12/2008.

Selon le Soir du 24 Août, le secteur a connu un rempli de la production et des

ventes. Les perspectives à court terme s’annoncent globalement favorables

selon les professionnels qui anticipent une amélioration des ventes locales et

étrangères et une progression des prix des produits finis.

D’après Aujourd’hui du 26 mai déclare que le secteur a atteint 8% de recul

dans le nombre des salariés déclarés. D’autre part le secteur enregistre une

hausse des exportations de 41% entre mars et avril 2009.

Selon toujours la même source, le textile a bénéficié de la mesure de

soutien pour redynamiser le secteur des exportations.

Selon Aujourd’hui la ville de Tanger a organisé la 4eme édition du Maroc in

Mode, et le secteur du textile était à l’honneur de cette manifestation.

Challenge Hebdo ajoute qu’après une chute de 12% des exportations de

textile au premier trimestre 2009, à plus de 6 milliards de DH, le secteur

remonte la pente. La revue ajoute aussi que les estimations des industriels

du secteur restent alarmantes et envisagent un deuxième trimestre aussi

difficile que le premier.

L’automobile

Les acteurs du secteur demandent le soutien du gouvernement

Durement frappée par la crise financière et économique internationale,

l’industrie automobile marocaine connaît un ralentissement de son activité.

Le secteur, essentiellement constitué de sous-traitants, souffre de la baisse

des commandes des donneurs d’ordre. Si 2008 s’est soldé par des résultats

Page 16: Crise Financiere Au Maroc

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satisfaisants, l’année 2009 s’annonce comme celle de toutes les incertitudes.

Le secteur automobile mondial, malmené par la crise financière et

économique internationale, est dans la tourmente. Il s’agirait de la plus

grave crise qu’il connaît depuis la deuxième guerre mondiale, d’après

certains analystes. Les constructeurs automobiles, y compris les plus grands,

sont frappés de plein fouet. Toyota, le numéro un mondial du secteur, table,

pour la première fois depuis plusieurs années, sur des pertes financières

pour son exercice qui s’achève fin mars prochain. Les ventes sont en baisse

sur les principaux marchés. Les productions aussi. Des plans drastiques de

réductions de coûts sont annoncés à travers le monde, notamment des

suppressions d’emplois.

Le Maroc, qui a placé l’industrie automobile parmi les secteurs stratégiques

de son économie, n’est pas épargné. Certes, le marché local se porte encore

bien. Sur l’ensemble de 2008, il a affiché une progression de près de 17% sur

un an, avec quelque 121 511 nouvelles immatriculations enregistrées,

d’après les derniers chiffres que rapporte L’Economiste. Mais la production,

notamment celle destinée à l’exportation, n’échappe pas au ralentissement

mondial. Les chômages techniques sont de plus en plus nombreux chez les

sous-traitants. Ainsi, les filiales chérifiennes des équipementiers américain,

Delphi, français, Valeo, et japonais, Sumitomo, ont réduit le temps de travail

de leurs employés. Les mesures prises par les constructeurs confrontés à un

recul de leurs ventes mondiales, si elles perdurent, pourraient se traduire par

une réduction des effectifs dans la sous-traitance, activité très développée

au Maroc. Dans un communiqué, Renault, l’un des principaux acteurs du

secteur dans le Royaume, à travers sa filiale Somaca, indique que « dans le

contexte de crise économique et financière qui devrait se poursuivre en

2009, le pilotage au plus près des stocks et leur réduction resteront une

priorité tout au long de l’année 2009 ».

Page 17: Crise Financiere Au Maroc

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Pas de visibilité sur le premier semestre 2009

En attendant les effets des mesures de relance prises en Europe et aux Etats-

Unis, « au Maroc, le secteur n’a pas de visibilité au moins sur le premier

semestre de 2009 », indique Ouzif Mohamed, directeur permanent de

l’Association pour l’industrie et le commerce de l’automobile (Amica).

Conséquence : la baisse des activités chez les équipementiers exportateurs,

sur cette période, pourrait atteindre 30 à 40% suivant les entreprises.

Pour les chaînes de montage des voitures à moindre coût, comme la Logan

de Renault, et pour les entreprises spécialisées dans la fabrication des pièces

de rechange, les marchés marocain et d’Afrique subsaharienne, moins

affectés par la crise, pourraient constituer une alternative à l’atonie du

marché occidental. « Mais ce ne sont pas des marchés importants » en

terme de production, explique Ouzif Mohamed. D’autre part, en terme de

consommation, le Maroc absorbe seulement 10% de la production locale du

secteur.

L’usine Renault-Nissan de Tanger pas menacée

Pour éviter un scénario de suppression massive d’emplois, les acteurs de

l’industrie automobile marocaine négocient depuis début janvier le soutien

de leur ministère de tutelle. Selon Ouzif Mohamed, les entreprises sollicitent

une aide pour faire face à leurs besoins de trésorerie et sauver des emplois.

Cette aide peut se traduire par une réduction de la charge patronale, la

réduction du délai de paiement pour les sous-traitants…

Autre inquiétude, elle concerne le projet de construction de l’usine Renault-

Nissan sur la zone franche de Tanger, avec à la clé, la création de 6 000

emplois directs à partir de 2010. Il pourrait souffrir de la crise qui frappe

l’industrie automobile mondiale. Jusqu’à fin 2008, le gouvernement français

a indiqué que cet investissement qui prévoit la fabrication de 200 000

Page 18: Crise Financiere Au Maroc

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voitures à partir de 2011 et de 400 000 à terme, n’est aucunement menacé.

Ouzif Mohamed, directeur de l’Amica, confirme que la construction de ce

site n’est pas remise en question. Selon lui, c’est la commercialisation des

voitures qui y seront fabriquées qui pourrait être décalée de six mois à peu

près.

Même si 2009 semble être l’année de toutes les incertitudes et de toutes les

difficultés pour l’industrie automobile. Les professionnels marocains du

secteur souhaitent une croissance de leur marché local. Mais celle-ci sera

moins importante que celle de 2008.

Page 19: Crise Financiere Au Maroc

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Conclusion

Pour conclure on aimerait signaler que d’après les lectures que nous

avons faites, toutes les sources confirment que le Maroc doit envisager une

révision de sa politique commerciale sur des bases qui permettraient de

préserver les intérêts nationaux.

L’examen de la cohérence d’ensemble des accords de libre échange est

indispensable pour moduler leurs dispositions avec, pour finalité,

l’établissement de relations commerciales mutuellement profitables.

La politique d’ouverture de notre pays devrait ainsi tenir compte des

mutations géopolitiques mondiales. A ce sujet, il serait opportun pour le

Maroc de multiplier ses alliances commerciales et financières pour s’arrimer

aux nouvelles locomotives de développement.