1
S126 Abstract / La Revue de médecine interne 31S (2010) S84–S193 d’antigènes viraux du VIH au niveau des vaisseaux atteints, la charge virale fortement élevée au moment de leur survenue de l’anévrysme, et l’arrêt de la progression ou la disparition de ces anévrysmes sous traitement antirétroviral. La prise en charge médi- cochirurgicale de ces patients n’est pas bien codifiée, en vue du risque de complications parfois fatales. doi:10.1016/j.revmed.2010.03.184 CA100 Cryptococcose neuroméningée : 2 cas chez des patients non infectés par le VIH N. Abisror a , V. Prendki a , I. Poilane b , P. Tarel c , L. Boukari a , A.-S. Morin d , A. Mékinian a , J. Stirnemann a , O. Fain a a Service de médecine interne A, hôpital Jean-Verdier, Bondy, France b Service de microbiologie, hôpital Jean-Verdier, Bondy, France c Service de médecine interne et maladies systémiques, hôpital Jean-Verdier, Bondy, France d Service de médecine interne, CHU Jean-Verdier, Bondy, France Introduction.– La cryptococcose neuroméningée est facilement évo- quée chez les patients infectés par le VIH, beaucoup moins chez les autres immunodéprimés, occasionnant un retard diagnostique pouvant être fatal. Patients et méthodes.– Mons. E., 72 ans, aux antécédents de syndrome myélodysplasique et d’insuffisance rénale terminale, présente une crise convulsive généralisée révélant 2 lésions céré- brales frontales droites sans effet de masse. Il est fébrile. La sérologie VIH est négative, la recherche de bacille de Koch dans les crachats est négative. La ponction lombaire montre une pro- téinorachie à 0,37 g/l, pas d’hypoglycorachie, 0 élément, examen bactériologique négatif. Le patient refuse la fibroscopie bronchique et la biopsie cérébrale stéréotaxique. Les hémocultures montrent des cryptocoques et l’antigène soluble cryptococcique est positif dans le sérum. Le myélogramme montre une acutisation en leucé- mie aiguë. Observation.– Mons. M., 70 ans, aux antécédents d’hépatite virale C chronique et de leucémie lymphoïde chronique avec délétion 17p traitée par 3 mois d’alemtuzumab, est hospitalisé pour asthénie, fièvre et céphalées. Il a un syndrome méningé sans signe de locali- sation. L’hyperleucocytose est à 83100/mm 3 avec des lymphocytes à 77280, La PL objective : 262 éléments/mm 3 , 58 % de PNN et 42 % de lymphocytes, avec hyperprotéinorachie à 1,16 g/let hypogly- corachie à 3,4 mmol/l. Les hémocultures et le LCR retrouvent des levures (encre de Chine +). L’antigène soluble du cryptocoque est positif dans le sérum et le LCR, La sérologie VIH est négative mais le taux de CD4 est effondré à 1 %. Une bithérapie intraveineuse par amphotéricine B et 5-fluorocytosine est débutée L’évolution est favorable. Discussion.– Les infections à cryptocoque sont connues chez les patients VIH profondément immunodéprimés mais sous-estimées chez les patients ayant une immunodépression cellulaire d’autre origine : néoplasie, hémopathie maligne (LLC principalement), transplantation d’organe, cirrhose, diabète, sarcoïdose, polyarthrite rhumatoïde, lupus érythémateux disséminé, corticothérapie pro- longée [1]. Un des 2 patients avait été traité 2 ans auparavant par Alemtuzumab. Soixante-deux infections opportunistes – dont 2 cas de cryptococcose – ont été rapportés parmi 547 patients traités par Alemtuzumab. Conclusion.– Il faut savoir évoquer la cryptococcose chez un patient ayant une immunodépression cellulaire avec des signes neurolo- giques, notamment chez des patients ayant rec ¸ u de l’alemtuzumab, même plusieurs années auparavant. Références [1] Rev Med Interne 2006;27:203–208. Pour en savoir plus [2] CID 2007;44:204–212. doi:10.1016/j.revmed.2010.03.185 CA101 Miliaire tuberculeuse cérébromédullaire révélée par une fièvre prolongée inexpliquée H. Harrabi , B. Hammami , I. Maaloul , F. Bouattour , D. Lahiani , C. Marrakchi , M. Ben Jemaa Maladies infectieuses, hôpital Hédi Chaker, Sfax, Tunisie Introduction.– La tuberculose constitue encore un problème majeur de santé publique dans notre pays. Le développement de tuberculomes au niveau du système nerveux central est moins fréquemment rencontré que les autres localisations. L’association d’une miliaire cérébrale et médullaire est une entité rare. Nous rapportons l’observation d’un patient suivi pour fièvre prolongée inexpliquée et dont le diagnostic retenu était une miliaire tuber- culeuse cérébromédullaire découverte à la suite d’une exploration par une imagerie par résonance magnétique. Patients et méthodes.– Nous rapportons l’observation d’un patient suivi pour fièvre prolongée inexpliquée et dont le diagnostic retenu était une miliaire tuberculeuse cérébromédullaire découverte à la suite d’une exploration par une imagerie par résonance magné- tique. Observation.– Il s’agissait de Mons. S.B. âgé de 56 ans, chauffeur de taxi, hospitalisé pour exploration d’une fièvre prolongée évoluant depuis 1 mois, sans céphalées ni troubles visuels ni vomissements. Dans ses antécédents, on notait une hypertension artérielle et un diabète insulino-nécessitant. L’examen physique était sans ano- malies, en particuliers l’examen neurologique. Devant ce tableau, un bilan étiologique initial a été demandé comportant : un bilan bactériologique (examen cytobactériologique des urines, hémocul- tures sur milieux usuels et sur milieu de Sabouraud, sérodiagnostic de Wright, sérodiagnostic de Vidal et Félix, TPHA-VDRL, intra- dermoréaction à la tuberculine, recherche de bacilles de Koch dans les crachats et urines), un bilan virologique (VIH, hépa- tites virales B et C, CMV, EBV), un examen parasitologique des selles, un bilan radiologique (radiographie du thorax, échographie abdomino-pelvienne, scanner cervico-thoraco-abdomino-pelvien, radiographie panoramique et scintigraphie osseuse), un bilan immunologique et une colonoscopie. Toute cette enquête étio- logique s’est révélée négative. L’évolution a été marquée par l’installation de troubles de la marche, avec à l’examen un syn- drome cérébelleux statique et des réflexes ostéotendineux abolis aux deux membres inférieurs. Une imagerie par résonance magné- tique cérébromédullaire, faite en urgence, a révélé une miliaire micronodulaire encéphalique et médullaire, associée à des tuber- culomes cérébraux, à une hydrocéphalie triventriculaire et à une arachnoïdite de la base du crâne. Le diagnostic de tuberculose céré- bromédullaire isolée a été retenu, le patient a rec ¸ u un traitement antituberculeux pendant 24 mois, avec une bonne évolution cli- nique et radiologique. Discussion.– La miliaire cérébromédullaire est une entité rare, pouvant constituer un tableau de fièvre prolongée inexpliquée. Son diagnostic est porté sur un faisceau d’arguments épidé- miocliniques, microbiologiques et radiologiques. L’imagerie par résonance magnétique constitue l’examen radiologique de choix, permettant de faire le bilan lésionnel et d’indiquer les modalités thérapeutiques. Le pronostic est en général favorable sous trai- tement médical et/ou chirurgical, avant l’installation de troubles neurologiques irréversibles. Conclusion.– Notre observation illustre l’intérêt d’évoquer le diag- nostic de tuberculose cérébromédullaire dans une zone d’endémie et de l’exploration du système nerveux central, dans le cadre du bilan étiologique d’une fièvre au long cours, même en l’absence de troubles neurologiques. Pour en savoir plus [1] Ramdurg SR, et al. Clin Neurol Neurosurg 2009;111(2):115–8. [2] Sharma MC, et al. Clin Neurol Neurosurg 2002;104:279–84. [3] Korri H, et al. Rev Neurol 2007;163(11):1106–8. doi:10.1016/j.revmed.2010.03.186

Cryptococcose neuroméningée : 2 cas chez des patients non infectés par le VIH

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Cryptococcose neuroméningée : 2 cas chez des patients non infectés par le VIH

S cine in

dclacr

d

CCpNMa

b

c

Jd

IqlpPspbsltbeddmOctfisàdclptafDpcotrlAdACagmR

P

d

126 Abstract / La Revue de méde

’antigènes viraux du VIH au niveau des vaisseaux atteints, laharge virale fortement élevée au moment de leur survenue de’anévrysme, et l’arrêt de la progression ou la disparition de cesnévrysmes sous traitement antirétroviral. La prise en charge médi-ochirurgicale de ces patients n’est pas bien codifiée, en vue duisque de complications parfois fatales.

oi:10.1016/j.revmed.2010.03.184

A100ryptococcose neuroméningée : 2 cas chez desatients non infectés par le VIH. Abisror a, V. Prendki a, I. Poilane b, P. Tarel c, L. Boukari a, A.-S.orin d, A. Mékinian a, J. Stirnemann a, O. Fain a

Service de médecine interne A, hôpital Jean-Verdier, Bondy, FranceService de microbiologie, hôpital Jean-Verdier, Bondy, FranceService de médecine interne et maladies systémiques, hôpital

ean-Verdier, Bondy, FranceService de médecine interne, CHU Jean-Verdier, Bondy, France

ntroduction.– La cryptococcose neuroméningée est facilement évo-uée chez les patients infectés par le VIH, beaucoup moins chez

es autres immunodéprimés, occasionnant un retard diagnostiqueouvant être fatal.atients et méthodes.– Mons. E., 72 ans, aux antécédents deyndrome myélodysplasique et d’insuffisance rénale terminale,résente une crise convulsive généralisée révélant 2 lésions céré-rales frontales droites sans effet de masse. Il est fébrile. Laérologie VIH est négative, la recherche de bacille de Koch danses crachats est négative. La ponction lombaire montre une pro-éinorachie à 0,37 g/l, pas d’hypoglycorachie, 0 élément, examenactériologique négatif. Le patient refuse la fibroscopie bronchiquet la biopsie cérébrale stéréotaxique. Les hémocultures montrentes cryptocoques et l’antigène soluble cryptococcique est positifans le sérum. Le myélogramme montre une acutisation en leucé-ie aiguë.bservation.– Mons. M., 70 ans, aux antécédents d’hépatite virale Chronique et de leucémie lymphoïde chronique avec délétion 17praitée par 3 mois d’alemtuzumab, est hospitalisé pour asthénie,èvre et céphalées. Il a un syndrome méningé sans signe de locali-ation. L’hyperleucocytose est à 83100/mm3 avec des lymphocytes77280, La PL objective : 262 éléments/mm3, 58 % de PNN et 42 %e lymphocytes, avec hyperprotéinorachie à 1,16 g/let hypogly-orachie à 3,4 mmol/l. Les hémocultures et le LCR retrouvent desevures (encre de Chine +). L’antigène soluble du cryptocoque estositif dans le sérum et le LCR, La sérologie VIH est négative mais leaux de CD4 est effondré à 1 %. Une bithérapie intraveineuse parmphotéricine B et 5-fluorocytosine est débutée L’évolution estavorable.iscussion.– Les infections à cryptocoque sont connues chez lesatients VIH profondément immunodéprimés mais sous-estiméeshez les patients ayant une immunodépression cellulaire d’autrerigine : néoplasie, hémopathie maligne (LLC principalement),ransplantation d’organe, cirrhose, diabète, sarcoïdose, polyarthritehumatoïde, lupus érythémateux disséminé, corticothérapie pro-ongée [1]. Un des 2 patients avait été traité 2 ans auparavant parlemtuzumab. Soixante-deux infections opportunistes – dont 2 case cryptococcose – ont été rapportés parmi 547 patients traités parlemtuzumab.onclusion.– Il faut savoir évoquer la cryptococcose chez un patientyant une immunodépression cellulaire avec des signes neurolo-iques, notamment chez des patients ayant recu de l’alemtuzumab,ême plusieurs années auparavant.

éférences

[1] Rev Med Interne 2006;27:203–208.our en savoir plus

[2] CID 2007;44:204–212.

oi:10.1016/j.revmed.2010.03.185

terne 31S (2010) S84–S193

CA101Miliaire tuberculeuse cérébromédullaire révéléepar une fièvre prolongée inexpliquéeH. Harrabi , B. Hammami , I. Maaloul , F. Bouattour , D. Lahiani , C.Marrakchi , M. Ben JemaaMaladies infectieuses, hôpital Hédi Chaker, Sfax, Tunisie

Introduction.– La tuberculose constitue encore un problèmemajeur de santé publique dans notre pays. Le développement detuberculomes au niveau du système nerveux central est moinsfréquemment rencontré que les autres localisations. L’associationd’une miliaire cérébrale et médullaire est une entité rare. Nousrapportons l’observation d’un patient suivi pour fièvre prolongéeinexpliquée et dont le diagnostic retenu était une miliaire tuber-culeuse cérébromédullaire découverte à la suite d’une explorationpar une imagerie par résonance magnétique.Patients et méthodes.– Nous rapportons l’observation d’un patientsuivi pour fièvre prolongée inexpliquée et dont le diagnostic retenuétait une miliaire tuberculeuse cérébromédullaire découverte à lasuite d’une exploration par une imagerie par résonance magné-tique.Observation.– Il s’agissait de Mons. S.B. âgé de 56 ans, chauffeur detaxi, hospitalisé pour exploration d’une fièvre prolongée évoluantdepuis 1 mois, sans céphalées ni troubles visuels ni vomissements.Dans ses antécédents, on notait une hypertension artérielle et undiabète insulino-nécessitant. L’examen physique était sans ano-malies, en particuliers l’examen neurologique. Devant ce tableau,un bilan étiologique initial a été demandé comportant : un bilanbactériologique (examen cytobactériologique des urines, hémocul-tures sur milieux usuels et sur milieu de Sabouraud, sérodiagnosticde Wright, sérodiagnostic de Vidal et Félix, TPHA-VDRL, intra-dermoréaction à la tuberculine, recherche de bacilles de Kochdans les crachats et urines), un bilan virologique (VIH, hépa-tites virales B et C, CMV, EBV), un examen parasitologique desselles, un bilan radiologique (radiographie du thorax, échographieabdomino-pelvienne, scanner cervico-thoraco-abdomino-pelvien,radiographie panoramique et scintigraphie osseuse), un bilanimmunologique et une colonoscopie. Toute cette enquête étio-logique s’est révélée négative. L’évolution a été marquée parl’installation de troubles de la marche, avec à l’examen un syn-drome cérébelleux statique et des réflexes ostéotendineux abolisaux deux membres inférieurs. Une imagerie par résonance magné-tique cérébromédullaire, faite en urgence, a révélé une miliairemicronodulaire encéphalique et médullaire, associée à des tuber-culomes cérébraux, à une hydrocéphalie triventriculaire et à unearachnoïdite de la base du crâne. Le diagnostic de tuberculose céré-bromédullaire isolée a été retenu, le patient a recu un traitementantituberculeux pendant 24 mois, avec une bonne évolution cli-nique et radiologique.Discussion.– La miliaire cérébromédullaire est une entité rare,pouvant constituer un tableau de fièvre prolongée inexpliquée.Son diagnostic est porté sur un faisceau d’arguments épidé-miocliniques, microbiologiques et radiologiques. L’imagerie parrésonance magnétique constitue l’examen radiologique de choix,permettant de faire le bilan lésionnel et d’indiquer les modalitésthérapeutiques. Le pronostic est en général favorable sous trai-tement médical et/ou chirurgical, avant l’installation de troublesneurologiques irréversibles.Conclusion.– Notre observation illustre l’intérêt d’évoquer le diag-nostic de tuberculose cérébromédullaire dans une zone d’endémieet de l’exploration du système nerveux central, dans le cadre dubilan étiologique d’une fièvre au long cours, même en l’absence detroubles neurologiques.Pour en savoir plus

[1] Ramdurg SR, et al. Clin Neurol Neurosurg 2009;111(2):115–8.[2] Sharma MC, et al. Clin Neurol Neurosurg 2002;104:279–84.[3] Korri H, et al. Rev Neurol 2007;163(11):1106–8.

doi:10.1016/j.revmed.2010.03.186