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De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement climatique L’expérience de l’Alliance mondiale contre le changement climatique + République de Chypre République d’Irlande République Tchèque République d’Estonie Royaume de Suède Alliance mondiale contre le changement climatique

De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement ... · De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement climatique L’expérience de l’Alliance

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De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement climatique

L’expérience de l’Alliance mondiale contre le changement climatique+

République de Chypre

République d’Irlande

République Tchèque

République d’Estonie

Royaume de Suède

Alliance mondiale contre le changement climatique

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De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement

climatique

L’expérience de l’Alliance mondiale contre le changement climatique+

2014

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La publication De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement climatique: l’expérience de l’Alliance mondiale contre le changement climatique+ est disponible à l’adresse http://www.gcca.eu /fr.

ISBN: 978-92-79-43934-6; doi: 10.2841/14605; numéro de catalogue: MN-AM-14-001-FR-C

Sites internet connexes:

http://ec.europa.eu/europeaid/index_en.htmhttp://ec.europa.eu/clima/news/index_en.htmhttp://www.gcca.eu/fr

Publications connexes de l’UE:

Des stratégies intégrées de lutte contre le changement climatique à l’efficacité des financements liés au climat: l’expé-rience de l’Alliance mondiale contre le changement climatique, Union européenne 2013

European Union Climate Funding for Developing Countries in 2013, Union européenne 2013

Ouvrir la voie à un développement compatible avec le climat: l’expérience de l’Alliance mondiale contre le changement climatique, Union européenne 2012

Supporting a Climate for Change, Union européenne 2012

European Union Fast Start Funding for Developing Countries, 2012 Progress Report, Union européenne 2012

Recourir à des approches innovantes et efficaces pour aider les pays en développement à faire face au changement climatique, Union européenne 2011

Ni la Commission européenne ni aucune autre personne agissant en son nom n’est responsable de l’usage qui pourrait être fait des informations contenues dans la présente publication.

© Union européenne 2014. Reproduction autorisée moyennant mention de la source.

Droits de copyright sur les photos:

Première page de couverture: EuropeAid (jeunes garçons souriants au Burundi); page x: F. Lefèbvre; page 8: G. Barton; page 22: Moussa Dansoko; page 25: Université du Pacifique Sud; page 26: Pacindha; page 28: Alliance cambod-gienne contre le changement climatique; page 29: Peter Brinn; page 33: Jone Tuiipelehaki; page 34: Peter Brinn; page 36: Annette Arjoon-Martins; page 38: Ministère de l’environnement et de l’énergie des seychelles; page 41: Annette Arjoon-Martins; page 42: Tesfaye Mebratu; Page 45: AMCC; page 47: AMCC; page 49: Mak Remissa; page 50: G. Barton; page 52: Bindy Singh; page 54: Bureau national de gestion des risques des Îles Salomon; page 55: Guy Stubbs; page 57: AMCC; Page 58: AMCC; page 59: Peter Brinn; dernière page de couverture, dans le sens des aiguilles d’une montre à partir de la photo en haut à droite: Carine Malardeau (de l’eau potable au Laos), AMCC (restauration des mangroves à Portland Bight, Jamaïque), F. Lefèbvre (jeune garçon à Haïti), Derejeb | Dreamstime.com - Teff Field Photo (l'herbe «teff» est utilisée pour cuisiner en Éthiopie).

Imprimé au Royaume-Uni, Août 2015

Imprimé sur papier FSC 100% recycléGaranties de l’imprimeur:100% sans eau100% sans alcool ni substitut100% neutre en termes d’émissions de carbone100% énergie renouvelable100% encres à base d’huile végétale

to landfill

printed by seacourt: proud to be counted amongst the top three environmental printers in the world

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iii

Remerciements

L a présente publication a été réalisée grâce aux

contributions et au partage de l’expérience des

collaborateurs des délégations de l’Union euro-

péenne impliqués dans la mise en œuvre de l’Alliance

mondiale contre le changement climatique (AMCC)

aux quatre coins du monde, et plus particulièrement

grâce à Emanuel Amaral (Timor-Oriental), Paul Asiimwe

(Ouganda), Ethmane Ba (Mauritanie), Joost Bakke-

ren (Vanuatu), Carlos Battaglini (Papouasie-Nouvelle-

Guinée), Baptiste Bobillier (Bénin), Ivan Borisavljevic (Dji-

bouti), Delphine Brissonneau (Bassin du Mékong), Jenny

Brown (Malawi), Beatrice Bussi (Niger), Marta Caruda

(Rép. dém. pop. du Laos), Thierry Catteau (Pacifique),

Adolfo Cires Alonso (Sierra Leone), Guglielmo Colombo

(Myanmar), Jacobus Deboer (Lesotho), Lorena Elvira

Ayuso (Îles Salomon), Maria-Chiara Femiano (Tanzanie),

Manfred Fernholz (Bangladesh), Sylvie Fontaine (Mali),

Hubert Grandjean (Maurice et Seychelles), Harshini

Halangode (Maldives), Hadji-Tchere Hissein (Tchad),

Alain Houyoux (Sao Tomé-et-Principe), Andrea Janoha

(OECO), Jesus Lavina (Pacifique), Albert Losseau

(Guyana), Chilambwe Lwao (COMESA), Élodie Maria

Sube (Cambodge), Ana Monge (Mozambique), Séra-

phine Mukankusi (Rwanda), Karine Olislagers (Bhou-

tan), Thomas Opperer (Jamaïque/Caraïbes), Rajesh

Parboteeah (Comores), Alain Peigné (Burkina Faso/

CEDEAO-CILSS), Steven Rault (Haïti), Filippo Saracco

(Rép. dém. du Congo), Darrell Sexstone (Gambie),

Ranjan Shrestha (Népal), Anne Simon (Sénégal), John

Stanley (Samoa), Pierre-Luc Van Haeverbeke (Belize/

Jamaïque), Cristina Vicente Ruiz (ClimDev), Abu Yadetta

(Éthiopie) et Diego Zurdo (Rwanda).

Nos remerciements vont également à Pendo Maro et

Mariata Ndiaye Sy du programme intra-ACP (groupe des

États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique) de l’AMCC.

Un grand merci aux collaborateurs de la DG Coopéra-

tion internationale et développement de la Commission

européenne (EuropeAid), en particulier à Marina Mar-

chetti, Daniele di Pillo et Markus Sperl. Nous tenons éga-

lement à remercier Simon Anderson, Emanuele Cucillato

et Barry Smith pour leur travail sur le suivi et l’évaluation

de l’adaptation; Thomas Theisohn pour sa contribution

concernant le développement des capacités; Neil Bird

et Fabrice Ferrandes pour leur travail dans le domaine

de l’appui budgétaire; Evan Green et Raffaella Sardi

pour leur contribution relative aux programmes locaux

d’adaptation; ainsi que Katharine Mill pour la préparation

des exemples de réussite sur le terrain.

Nita Congress a édité les textes et assuré la conception

graphique, sous la supervision de Mark Futter et Cathe-

rine Paul de la Facilité d’appui de l’AMCC. Nous tenons

également à remercier les autres membres de l’équipe

de la Facilité d’appui de l’AMCC, en particulier Natalia

Reiter pour son travail sur la communication de l’AMCC+.

Le contenu et la rédaction des textes de la publication ont

été supervisés par Laura Giappichelli, en collaboration

avec Aude Charrier, Étienne Coyette, Fannie Delavelle

et Bernardo Sala, ainsi que tous les membres de l’unité

Changement climatique, environnement et ressources

naturelles de la DG Coopération internationale et déve-

loppement de la Commission européenne (EuropeAid).

Page 5: De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement ... · De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement climatique L’expérience de l’Alliance

iv

Table des matières

Remerciements iii

Préface vi

1 De l’AMCC à l’AMCC+ 1

Une plateforme de dialogue et d’appui technique et financier qui a fait ses preuves 1

Une initiative en expansion jouant un rôle de catalyseur 4

Un réseau croissant de praticiens 6

Un regain d’attention pour la création et le partage de connaissances 6

Honorer les engagements relatifs à l’efficacité de l’aide 8

2 Appuyer le développement des capacités aux niveaux local, national et régional 23

Impliquer les acteurs locaux et leur donner les moyens de s’adapter au changement climatique 23

Renforcer les capacités pour faciliter l’accès aux financements liés au climat et leur gestion 24

Une planification efficace à court, moyen et long terme 26

Associer l’élaboration des politiques à l’action locale 27

Renforcer les capacités au niveau régional 28

3 L’appui budgétaire lié au changement climatique 35

Piloter l’appui budgétaire pour lutter contre le changement climatique 35

S’inspirer des stratégies existantes 35

Renforcer le suivi 37

Combiner appui budgétaire et assistance technique 37

4 Suivre et évaluer l’adaptation au changement climatique 43

Tirer des enseignements de l’expérience de l’AMCC 43

Les prochaines étapes 48

5 Des pistes pour l’avenir 51

Renforcer les domaines d’appui émergents 51

Soutenir l’adaptation basée sur les écosystèmes 51

Faire face aux migrations induites par le climat 53

Autonomiser les femmes dans le contexte du changement climatique 55

Page 6: De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement ... · De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement climatique L’expérience de l’Alliance

v Table des matières

Ressources 60

Abréviations et acronymes 60

Références 60

Cartes, encadrés, graphiques et tableaux

Encadré 1-1 Les trois domaines prioritaires de l’AMCC+ 4

Encadré 1-2 Appuyer les régions et les États ACP 7

Encadré 1-3 Renforcer les capacités pour les négociations sur le changement climatique 7

Encadré 2-1 Meilleures pratiques en matière d’implication des acteurs locaux et de renforcement des capacités 24

Encadré 4-1 Adaptation au changement climatique en Ouganda: avantages découlant de l’établissement de valeurs de référence 46

Encadré 4-2 ClimDev Afrique: utilisation d’une théorie du changement 47

Encadré 4-3 Contribution de l’Alliance cambodgienne contre le changement climatique au système national de S&E 48

Graphique 1-1 Les deux piliers de l’AMCC+ 1

Graphique 1-2 Répartition de l’appui de l’AMCC entre secteurs et domaines prioritaires (nombre de programmes de 2008 à 2014) 5

Graphique 1-3 Engagements financiers cumulés de l’AMCC de 2008 à 2014 5

Graphique 1-4 Origine des engagements financiers de l’AMCC de 2008 à 2014 5

Graphique 1-5 Partenaires de l’AMCC+ 6

Graphique 4-1 S&E de l’adaptation aux niveaux des interventions et des systèmes: classification des programmes de l’AMCC analysés 44

Carte 1-1 Aperçu des programmes soutenus par l’AMCC 2

Tableau 1-1 Aperçu des programmes nationaux soutenus par l’AMCC 9

Tableau 1-2 Aperçu des programmes régionaux et multi-pays soutenus par l’AMCC 16

Tableau 1-3 Contribution des programmes de l’AMCC à des stratégies ou programmes nationaux existants 18

Tableau 1-4 Aperçu des modalités d’aide utilisées pour les programmes nationaux de l’AMCC 19

Tableau 1-5 Contribution de l’AMCC à des fonds ou initiatives multibailleurs 20

Tableau 1-6 Gestion, programmation et financement conjoints au titre de l’AMCC 21

Sur le terrain

Sur le terrain: Mali 30

Sur le terrain: Îles du Pacifique 32

Sur le terrain: Guyana 40

Sur le terrain: Tanzanie 56

Page 7: De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement ... · De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement climatique L’expérience de l’Alliance

vi

L a date de publication du rapport annuel 2014 de

l’Alliance mondiale contre le changement clima-

tique coïncide cette année avec un évènement

qui peut être qualifié d’historique. En décembre 2015,

les dirigeants du monde entier se rassembleront à

Paris à l’occasion de la 21e Conférence des parties de

la Convention-cadre des Nations unies sur les chan-

gements climatiques afin d’aboutir à un nouvel accord

international qui permettra d’affronter un des défis

majeurs du 21e siècle: le changement climatique.

L’AMCC occupe une place déterminante dans le sou-

tien de la mise en œuvre de cet accord climatique. Elle

constitue l’un des plus grands fonds climatiques du

monde, avec plus de 300 millions d’euros engagés à ce

jour et après sept ans d’activité, elle a acquis une vaste

expérience dans les différents moyens de lutte contre le

changement climatique aux quatre coins de la planète.

L’année 2014 s’est avérée très fructueuse pour l’AMCC,

qui concentre ses efforts sur les régions, nations et

populations les plus vulnérables du monde. Le change-

ment climatique nous affectera tous à moyen ou long

terme – c’est une certitude – mais les communautés

pauvres et marginalisées seront les plus touchées.

Ces populations souffrent déjà aujourd’hui des effets

des sécheresses, des pénuries d’eau, des pertes agri-

coles et des modifications des régimes océaniques. De

tels changements ne font que s’ajouter aux pressions

déjà exercées par d’autres facteurs tels que la crois-

sance de la population ou les dégradations environne-

mentales. Il est à craindre que ces pressions n’engen-

drent une instabilité politique et sociale.

Pour l’Union européenne, le changement climatique

est plus qu’une question de responsabilité ou de jus-

tice sociale. Nous avons nous-mêmes vivement intérêt

à être acteurs. De par notre capital financier et intellec-

tuel, il est de notre devoir de jouer un rôle de leader fort

et fédérateur.

Le temps ne joue pas en notre faveur. Notre champ

d’action pour lutter contre les conséquences du chan-

gement climatique se réduit jour après jour. Selon les

scientifiques, les émissions mondiales devront bientôt

cesser d’augmenter si nous tenons à éviter le pire des

scénarios.

Certains signes m’inspirent cependant de l’optimisme.

L’élan politique et économique en faveur d’un change-

ment significatif ne cesse de croître.

Solutions communes pour les défis mondiaux du climat et du développement

Page 8: De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement ... · De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement climatique L’expérience de l’Alliance

vii Solutions communes pour les défis mondiaux du climat et du développement

L’Union européenne alloue déjà 20 % de ses dépenses

d’aide à la lutte contre le changement climatique. Les

États-Unis et la Chine se sont d’ailleurs déjà engagés

à réduire fortement leurs émissions de gaz à effet de

serre, et ce avant la réunion de décembre à Paris. Après

une décennie de tentatives et d’échecs, les négocia-

teurs ont atteint un accord sur la protection des forêts.

Les sources d’énergie renouvelables deviennent par ail-

leurs de plus en plus concurrentielles.

Les esprits commencent peu à peu à admettre l’idée que

la transition vers un avenir à faible teneur en carbone,

bien qu’elle soit vitale, ne doit pas forcément être syno-

nyme de contrainte. Cette transition peut au contraire

générer de la croissance économique, des emplois, une

meilleure santé et un mode de vie plus sain.

Le monde entier a les yeux rivés sur Paris. Ailleurs, tou-

tefois, des millions de personnes subissent déjà les

conséquences du réchauffement planétaire. Ironie du

sort, les personnes les plus touchées sont souvent

celles qui ont le moins contribué au changement clima-

tique.

À l’écart de l’attention médiatique générée par les

pourparlers en vue de la Conférence de Paris, l’AMCC

n’a pas ménagé ses efforts. En effet, les aides qu’elle

offre suscitent des demandes si nombreuses qu’après

seulement sept ans de fonctionnement, l’AMCC est

désormais active dans 38 pays, 8 régions et sous-

régions ainsi qu’au niveau international.

Le travail à accomplir est évidemment énorme.

Des centaines de millions de personnes devront adop-

ter de nouvelles techniques agricoles afin d’accroître

leur productivité et de se protéger contre le change-

ment climatique. L’agriculture est la principale source

de revenus et d’emplois pour l’immense majorité des

habitants pauvres des zones rurales. Or, ce secteur sera

probablement le plus durement touché par le change-

ment climatique, surtout en Afrique.

Toutefois, dans des pays tels que l’Éthiopie, l’appui

apporté aux agriculteurs a donné d’excellents résultats,

stimulant non seulement la productivité agricole, mais

aussi la croissance nationale.

Par ailleurs, nos partenaires ont également besoin d’un

meilleur accès à l’énergie. En effet, le manque d’accès à

l’électricité représente un frein majeur pour le développe-

ment, car la santé, l’éducation et même le commerce en

sont entravés. Le charbon était jadis la source d’énergie

la moins chère et la plus facile à exploiter. Néanmoins,

il compte aussi parmi les énergies les plus polluantes.

Nos pays partenaires ont un passé d’émissions minimes

de gaz à effet de serre. Nombre d’entre eux disposent

également d’abondantes sources d’énergie renouvela-

bles.

L’adaptation au changement climatique doit être consi-

dérée comme une opportunité.

J’ai l’intention de veiller à ce que l’AMCC continue à

jouer un rôle actif dans la lutte contre le changement cli-

matique en aidant ses partenaires à réduire les risques

liés au changement climatique et à saisir les opportuni-

tés en découlant.

Neven Mimica

Commissaire

Coopération internationale et développement – EuropeAid

Page 9: De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement ... · De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement climatique L’expérience de l’Alliance

viii

C ’est avec un grand plaisir que je présente ce

rapport annuel de l’AMCC+ qui, en 2014, a

remplacé son programme prédécesseur,

l’AMCC. L’année écoulée a été l’une des plus actives

jamais connues par l’initiative, qui continue à grandir.

Après un début dans quatre pays pilotes seulement,

l’AMCC+ appuie aujourd’hui 51 programmes dans

38 pays, 8 régions et sous-régions aux quatre coins

du monde. Avec un budget de plus de 300 millions

d’euros, nous pouvons à juste titre être fier de figurer

parmi les principales initiatives qui, dans le monde,

luttent contre le changement climatique.

Malgré cette croissance, l’AMCC+ a continué à pri-

vilégier les pays et communautés les plus vulnérables

au changement climatique, en particulier les petits

États insulaires en développement (PEID) et les pays

les moins avancés (PMA).

Au fil des ans, ce travail remarquable a parfois dû

s’accomplir dans un contexte d’impasse politique,

notamment avec l’échec du traité de Copenhague.

Le présent rapport met en évidence les succès

engrangés, du Bhoutan jusqu’aux îles du Pacifique.

En Tanzanie, par exemple, le changement climatique

affecte déjà l’approvisionnement en eau, obligeant les

villageois – surtout les femmes et les jeunes filles – à

marcher deux heures pour un seul seau d’eau, les puits

des villages étant hors service. Un projet de l’AMCC

a mis en place une série d’innovations pour remédier

à ce problème d’approvisionnement, notamment par

la collecte de l’eau de pluie, la construction de réser-

voirs souterrains et l’exploitation de l’énergie solaire.

Ce projet a permis de réduire les pannes du matériel

de pompage et de diminuer de moitié le coût de l’eau.

A plusieurs milliers de kilomètres plus à l’ouest, le

Guyana est lui aussi un pays très vulnérable en raison

de la montée du niveau de la mer, qui conjuguée à

des phénomènes météorologiques extrêmes, rend ce

pays particulièrement à risque. Outre le danger couru

par les personnes, les brèches dans les défenses

contre la mer peuvent aussi rendre les terres agri-

coles inexploitables du fait de l’augmentation de la

salinité du sol. Quelque 90% des terres agricoles du

LAMCC+: mutualiser les efforts pour le dialogue et la coopération sur le changement climatique

Page 10: De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement ... · De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement climatique L’expérience de l’Alliance

ix LAMCC+: mutualiser les efforts pour le dialogue et la coopération sur le changement climatique

Guyana sont situées le long du littoral, qui est extrê-

mement fertile. La protection de cette région est donc

une priorité. L’AMCC a aidé à restaurer les mangro-

ves, un élément essentiel – et naturel – du système de

défense du pays contre les assauts de la mer.

Pour ces projets et d’autres qui ont été financés par

l’AMCC, le soutien financier des États membres s’est

avéré crucial.

En plus des financements centraux apportés par l’UE,

Chypre, la République tchèque, l’Estonie, l’Irlande et

la Suède ont offert une contribution de 37 millions

d’euros à l’AMCC et à l’AMCC+, qui ont utilisé ces

fonds pour développer des programmes un peu par-

tout dans le monde.

Une contribution supplémentaire de 37,5 millions

d’euros de la part du Fonds européen de développe-

ment (FED) a permis de fournir un appui spécifique au

groupe des États d’Afrique, des Caraïbes et du Paci-

fique (ACP).

Aujourd’hui, l’AMCC+ est une initiative qui peut se pré-

valoir d’enregistrer un des meilleurs taux de débour-

sement de fonds consacrés à l’adaptation au chan-

gement climatique. Elle travaille aussi sur le thème de

l’atténuation en aidant les pays partenaires à partici-

per aux débats internationaux sur le changement cli-

matique. Le dialogue politique est une composante

essentielle de notre action. Dans cet esprit, nous

aidons les responsables politiques à élaborer des

positions communes qui augmentent l’influence qu’ils

exercent ensemble.

Il nous tient toujours à cœur d’améliorer notre travail.

Une récente évaluation a souligné l’implication résolue

des institutions gouvernementales et des ONG dans

le programme de l’AMCC+, tout en épinglant la fai-

blesse persistante de l’engagement du secteur privé.

Toujours selon cette étude, il importe d’agir davan-

tage pour accroître le sentiment d’adhésion des États

membres. Nous allons évidemment travailler à corri-

ger cette lacune et ne manquerons pas de faire état

des progrès accomplis à cet égard.

Pour conclure, nous voudrions profiter de l’occasion

pour remercier l’équipe de l’AMCC+ et tous ses parte-

naires dans le monde, qui apportent une contribution

inestimable pour relever l’un des plus grands défis

que l’humanité ait jamais connus. Nous espérons de

tout cœur que les processus politiques, notamment

les négociations de Paris, nous permettront d’inten-

sifier notre action. Nous sommes impatients de voir

de nouveaux résultats positifs apparaître.

Il nous reste à vous souhaiter bonne lecture !

Fernando Frutuoso de Melo

DG DEVCO Director-General

International Cooperation and Development - EuropeAid

Page 11: De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement ... · De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement climatique L’expérience de l’Alliance

“Nous savons déjà que

les effets du changement

climatique seront probablement

plus importants dans les pays

en développement, qui ont le

moins de ressources pour se

préparer et s’adapter.”

Femme haïtienne marchant sur une route

Page 12: De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement ... · De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement climatique L’expérience de l’Alliance

1

Une plateforme de dialogue et d’appui technique et financier qui a fait ses preuves

Le changement climatique représente une menace consi-

dérable pour les pays les moins avancés (PMA) et les

petits États insulaires en développement (PEID). Les pro-

jections du Groupe intergouvernemental d’experts sur

l’évolution du climat (GIEC) montrent invariablement que

ces nations seront les premières et les plus durement

touchées. Les effets se font déjà ressentir dans la plupart

d’entre elles.

L’Union européenne (UE) a créé l’Alliance mondiale

contre le changement climatique (AMCC) en 2007 afin

de renforcer le dialogue et la coopération en matière de

changement climatique avec les pays vulnérables, en

particulier les PEID et les PMA. À ses débuts en 2008,

l’AMCC travaillait avec quatre pays pilotes. Aujourd’hui,

elle finance 51 programmes dans 38 pays et 8 régions

et sous-régions et au niveau mondial. La carte 1-1 situe

les programmes nationaux et régionaux soutenus. Les

tableaux 1-1 et 1-2 à la fin de ce chapitre donnent un

aperçu de l’aide apportée par pays et par région/sous-ré-

gion.

En 2014, une nouvelle phase de l’AMCC, l’initiative phare

AMCC+, a été lancée conformément au nouveau cadre

financier de la Commission européenne pour la période

2014-2020. L’AMCC+ continue d’apporter un appui aux

pays les plus vulnérables par le biais de deux piliers qui

se renforcent mutuellement (graphique 1-1):

● L’AMCC+ sert de plateforme de dialogue et de coo-

pération entre l’UE et les pays en développement. Les

résultats de ces échanges alimentent les discussions

1

De l’AMCC à l’AMCC+

Graphique 1-1 Les deux piliers de l’AMCC+

● Offre un soutien technique et financier

aux pays en développement visés.

● Ce soutien les aide à intégrer le

changement climatique dans leurs

politiques de développement et

leurs budgets et à mettre en œuvre

des programmes d’adaptation et

d’atténuation, en privilégiant trois

domaines prioritaires.

● Il permet aussi d’alimenter le dialogue et

l’échange d’expérience entre l’UE et les

pays partenaires.

Une plateforme de dialogue et de coopération Une source d’appui technique et financier

● Encourage le dialogue et l’échange

d’expérience — aux niveaux mondial,

régional et national — entre l’UE et les

pays en développement sur la politique

climatique et les moyens concrets

d’intégrer le changement climatique dans

les politiques de développement et les

budgets.

● Les résultats de ce dialogue et de ces

échanges alimentent les discussions sur

le nouvel accord climatique international

en vertu de la CCNUCC et inspirent

l’appui technique et financier de l’AMCC.

Page 13: De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement ... · De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement climatique L’expérience de l’Alliance

2 De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement climatique 2014

Carte 1-1 Aperçu des programmes soutenus par l’AMCC

Dans les Caraïbes,

les programmes soutenus par

l’AMCC concernent ces pays

et organisations:

Belize, Guyana, Haïti, Jamaïque,

Forum des Caraïbes,

Centre de la Communauté des

Caraïbes sur le changement

climatique, Organisation des

États des Caraïbes orientales

En Afrique, les programmes soutenus par l’AMCC

concernent ces pays et organisations:

Bénin, Burkina Faso, Comores, Rép. dém. du Congo,

Djibouti, Éthiopie, Gambie, Lesotho, Malawi, Mali,

Mauritanie, Maurice, Mozambique, Niger, Ouganda,

Rwanda, Sao Tomé-et-Principe, Sénégal, Seychelles,

Sierra Leone, Tanzanie, Tchad, Union africaine,

Banque africaine de développement,

Commission économique des Nations Unies pour

l’Afrique, Marché commun de l’Afrique orientale et

australe, Comité permanent inter-États de lutte contre

la sécheresse dans le Sahel, Communauté économique

des États d’Afrique de l’Ouest

Pays partenaires de l’AMCC

Programmes régionaux:

Bassin inférieur du Mékong

Afrique

Afrique orientale et australe

Afrique de l’Ouest

Pacifique

Pacifique Sud

Caraïbes

Caraïbes orientales

Page 14: De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement ... · De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement climatique L’expérience de l’Alliance

31. De l’AMCC à l’AMCC+

Dans le Pacifique, les programmes soutenus

par l’AMCC concernent ces pays et

organisations:

Îles Salomon, Papouasie-Nouvelle-Guinée,

Samoa, Timor-Oriental, Vanuatu,

Secrétariat de la Communauté du Pacifique,

Secrétariat du Programme régional du Pacifique

pour l’environnement,

Université du Pacifique Sud

En Asie, les programmes soutenus

par l’AMCC concernent ces pays

et organisations:

Bangladesh, Bhoutan, Cambodge,

Rép. dém. pop. du Laos, Maldives,

Myanmar, Népal,

Commission du bassin du Mékong

Le programme “Local Climate Adaptive

Living Facility” soutenu par l’AMCC

concerne ces pays:

Bangladesh, Bénin, Îles Salomon, Mali,

Mozambique, Népal, Niger

Page 15: De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement ... · De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement climatique L’expérience de l’Alliance

4 De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement climatique 2014

sur un nouvel accord climatique dans le contexte de

la Convention-cadre des Nations Unies sur les chan-

gements climatiques (CCNUCC) et d’autres processus

internationaux.

● L’AMCC+ est une source d’appui technique et

financier pour les pays et régions en développement

vulnérables. Cet appui est fourni dans trois domaines

prioritaires (encadré 1-1).

Le graphique 1-2 présente la répartition du soutien

de l’AMCC entre domaines et secteurs prioritaires.

L’UE a été l’un des premiers donateurs

à faire des PEID des partenaires

prioritaires. Les programmes bilatéraux

avec 14 PEID et les programmes

régionaux bénéficiant à 25 PEID

représentent 30% des financements

de l’AMCC, soit environ 95 millions €.

Encadré 1-1 Les trois domaines prioritaires de l’AMCC+

➊ L’intégration du changement climatique et la réduction de la pauvreté. Le changement climatique est un phénomène généralisé : il affecte toutes les sphères de la vie publique, subit les influences de celles-ci et est étroitement lié avec la pauvreté. C’est pourquoi les questions climatiques doivent être pleinement prises en considération dans les plans, les poli-tiques et les budgets de développement à l’échelle nationale. Deux processus visant à faciliter l’intégration du changement climatique seront présentés à la Conférence des parties de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques de 2015 (COP21/CMP11) : des processus relatifs aux contributions prévues déterminées au niveau national (CPDN) qui incluent une planification nationale de l’adaptation (PNA). L’AMCC+ canalisera l’aide vers les pays partenaires en vue de la préparation et de la mise en œuvre des stratégies nationales d'adaptation et afin d’aider ces pays à répondre à leurs obligations en matière de CPDN.

➋ Le renforcement de la résilience aux stress et chocs liés au changement climatique. La résilience est l’aptitude d'une personne, d’un foyer, d’une communauté, d’un pays ou d’une région à résister et à s’adapter aux stress et chocs, ainsi qu’à s’en remettre rapidement. Le renforcement de la résilience se situe au carrefour entre l’aide humanitaire et l’aide au déve-loppement et, dans le contexte du changement climatique, il est lié à la réduction et à la gestion des risques de catastrophe. L’AMCC+ aidera les pays vulnérables à se préparer aux dangers naturels d’origine climatique, à réduire les risques et à mini-miser les impacts de ces dangers en intégrant des approches multisectorielles de gestion des risques dans la planification nationale du développement. De plus, elle appuiera les stratégies locales, nationales et régionales qui intègrent l’adaptation au changement climatique et la gestion des risques de catastrophe et encouragent la prise de décisions plus documentées pour la récupération et la reconstruction.

➌ Les stratégies sectorielles d'adaptation et d'atténuation face au changement climatique. L’AMCC+ entend favoriser une meilleure compréhension des conséquences spécifiques du changement climatique à court, moyen et long terme. Forts de cette compréhension accrue qui concerne leur propre environnement, les pays partenaires seront à même de concevoir et de mettre en œuvre des actions d’adaptation et d’atténuation adéquates. La planification nationale de l’adap-tation (PNA) est centrée sur la réponse à apporter aux impacts négatifs du changement climatique. Les contributions prévues déterminées au niveau national (CPDN) ont principalement trait à l’atténuation ou à la réduction des gaz à effet de serre, mais peuvent aussi porter sur l’adaptation. L’AMCC+ aidera ses partenaires à identifier des approches du type « gagnant-gagnant », à élaborer des stratégies nationales cohérentes et à assurer une mise en œuvre correcte, conformé-ment aux engagements pris dans le cadre de la CCNUCC.

En fonction des besoins nationaux et régionaux,

l’AMCC+ continue à fournir une assistance technique

dans ces domaines tout en renforçant ses activités

dans des domaines qui gagnent en importance, tels

que la résilience des communautés, les financements

liés au climat, les synergies entre adaptation et atté-

nuation, l’adaptation basée sur les écosystèmes, les

questions liées au genre, le développement urbain, les

migrations induites par le climat, etc.

Une initiative en expansion jouant un rôle de catalyseur

Avec un budget de plus de 300 millions €, l’AMCC est

l’une des initiatives liées au changement climatique les

plus importantes au monde. Elle figure aussi parmi les ini-

tiatives présentant le taux de décaissement le plus élevé

en matière d’adaptation (Schalatek et al. 2012). Outre les

financements de l’UE, l’AMCC a reçu 37 millions € de

Chypre, l’Estonie, l’Irlande, la République tchèque

et la Suède. Ces fonds ont contribué à mettre en place

Page 16: De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement ... · De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement climatique L’expérience de l’Alliance

51. De l’AMCC à l’AMCC+

Graphique 1-2 Répartition de l’appui de l’AMCC entre secteurs et domaines prioritaires (nombre de programmes de 2008 à 2014)

Éducation, recherche et développement technique – 2

Gestion des zones côtières – 10

Eau et assainissement, gestion des déchets, infrastructures, tourisme et santé – 14

Énergie – 15

Développement global et réduction de la pauvreté – 27

Forêts et ressources naturelles – 27

Agriculture, gestion du territoire, sécurité alimentaire, pêche – 29

Marché du carbone/MDP – 7

REDD – 11

Réduction des risques de catastrophe – 12

Intégration – 33

Adaptation – 44

Secteurs Domaines prioritaires

Remarque: Chaque programme soutenu par l’AMCC peut concerner plusieurs secteurs et domaines prioritaires.

Graphique 1-3 Engagements financiers cumulés de l’AMCC de 2008 à 2014

0

50

100

150

200

250

300

350

2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014

millions €

Graphique 1-4 Origine des engagements financiers de l’AMCC de 2008 à 2014

Budget de l'UE – 242 millions € (29% de FMR)

FED – 37,5 millions €

EM UE

(88% de FMR)– 37 millions €

EM UE = États membres de l’UEFED = Fonds européen de développementFMR = financements à mise en œuvre rapide

Page 17: De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement ... · De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement climatique L’expérience de l’Alliance

6 De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement climatique 2014

des programmes au Bhoutan, au Cambodge, dans les

Caraïbes orientales, au Lesotho, dans le bassin inférieur

du Mékong, au Mozambique, au Népal, en Ouganda,

en Sierra Leone, en Tanzanie et au Timor-Oriental. Une

contribution du Fonds européen de développement (FED)

a par ailleurs permis de fournir un appui spécifique au

groupe des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique

(ACP); ce “programme intra-ACP” de l’AMCC dispose

d’un budget de 37,5 millions €. Grâce aux financements

de l’UE, de ses États membres et du FED (graphique 1-4),

le nombre de bénéficiaires a plus que décuplé depuis

2008.

Un réseau croissant de praticiens

L’AMCC travaille avec un vaste réseau d’acteurs et

d’organisations répartis dans 38 pays et 8 régions et

sous-régions. Ce réseau regroupe des pays partenaires,

des organisations régionales, des gouvernements, des

collectivités locales, des organisations du secteur privé

et de la société civile (graphique 1-5).

La DG Coopération internationale et développement de

la Commission européenne (EuropeAid) dirige l’AMCC

et l’initiative qui lui succède, l’AMCC+. Deux struc-

tures d’appui ont été créées pour apporter une assis-

tance technique à la demande. La première, gérée par

la Commission européenne, est accessible à l’ensemble

des programmes. La seconde soutient les parties pre-

nantes des États ACP et est accessible par le biais du

programme intra-ACP de l’AMCC (encadré 1-2).

Depuis sa création, l’AMCC a accumulé beaucoup de

connaissances et d’expérience en matière d’adaptation

et d’atténuation du changement climatique. Forte de ces

acquis, l’AMCC+ continuera d’être une plateforme d’ap-

prentissage et d’échange d’expérience.

Graphique 1-5 Partenaires de l’AMCC+

Organisations non gouverne-

mentales

Délégations de l'UE

Facilité d'appui de l'AMCC

Collectivités locales

Secrétariat ACPInstruments ACP d’appui technique et

d’aide au climat

Organisations régionales

États membres de l'UE

Commission européenne

Pays partenaires

Partenaires de mise en œuvre

Partenaires du développement

AMCC+

Page 18: De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement ... · De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement climatique L’expérience de l’Alliance

71. De l’AMCC à l’AMCC+

Encadré 1-2 Appuyer les régions et les États ACP

Le programme intra-ACP de l’AMCC aide les États ACP à faire face au changement climatique en soutenant l’apprentis-

sage et le partage des connaissances, ainsi que la mise au point de réponses d’adaptation et d’atténuation dans ces pays.

Le programme fournit un appui institutionnel et technique via cinq sous-groupes régionaux. Il coordonne les services

et le flux d’informations entre les cinq régions, ainsi que les échanges avec d’autres programmes de l’AMCC et d’autres

initiatives dans les pays ACP. Il apporte un appui technique aux pays ACP et à leurs missions et ambassades, qui peuvent

solliciter une assistance technique personnalisée et à court terme par le biais de la section intra-ACP du site internet de

l’AMCC, pour des questions allant de la formulation de projets à la réalisation d’études et l’organisation de formations.

Chaque année, le programme organise aussi des réunions techniques régionales pour renforcer la coopération, échanger

des informations et améliorer la coordination; elles contribuent à identifier des synergies et faciliter la mise en œuvre.

Un regain d’attention pour la création et le partage de connaissances

L’expérience n’a de valeur que si elle est appliquée et par-

tagée. L’un des rôles majeurs de l’AMCC est de veiller à ce

que l’expérience accumulée au cours de sa mise en œuvre

permette de tirer des enseignements et soit partagée entre

les pays, régions et partenaires du développement.

En 2012, l’AMCC a élaboré une stratégie globale de ges-

tion des connaissances et de communication, qui est

continuellement actualisée. Elle est centrée sur l’engage-

ment avec les partenaires et le partage cohérent et effi-

cace des connaissances.

Des manifestations de haut niveau ont été organisées par

l’AMCC pour faciliter l’échange de vues et d’expérience,

Encadré 1-3 Renforcer les capacités pour les négociations sur le changement climatique

La plupart des pays d’Afrique de l’Ouest ont très peu d’expérience dans les négociations internationales sur le changement

climatique. Entre 2011 et 2013, le programme intra-ACP de l’AMCC a dispensé des formations aux négociateurs des États

d’Afrique de l’Ouest pour renforcer leur participation aux négociations internationales. Pour la 19ème Conférence des Parties

à la CCNUCC (CdP19) tenue en 2013 à Varsovie, le Comité permanent inter-États de lutte contre la sécheresse au Sahel

(CILSS), qui gère le programme régional de l’AMCC en Afrique de l’Ouest, a préparé un rapport sur les négociations et orga-

nisé des ateliers préparatoires pour renforcer les connaissances des participants sur les aspects techniques et améliorer

leurs capacités rédactionnelles. Via le Sénégal, le CILSS a également présenté un document technique soutenant l’inclusion

de l’agroforesterie dans les activités liées au secteur “utilisation des terres, changement d’affectation des terres et foresterie”.

Avant la CdP20 de Lima de décembre 2014, le programme a également organisé des réunions préparatoires pour garantir la

participation coordonnée des pays et régions ACP. Il a aidé le Secrétariat ACP à élaborer un document commun de prise de

position sur la Conférence de Lima. Tous les programmes régionaux mis en place dans les pays ACP ont par ailleurs organisé

des sessions spéciales et réunions préparatoires de haut niveau.

notamment des conférences régionales, des concertations

politiques au niveau national, des ateliers techniques et des

conférences mondiales favorisant le dialogue et la mise en

réseau. L’AMCC+ continue à promouvoir le dialogue poli-

tique et l’apprentissage, contribuant à éclairer les positions

de l’UE et des pays en développement dans le contexte de

la CCNUCC et d’autres processus internationaux.

Chaque année, l’AMCC partage son expérience à l’oc-

casion d’un événement en marge de la Conférence

des Parties à la CCNUCC. L’événement organisé en

décembre 2013 à Varsovie a permis de discuter des

conclusions de la Conférence mondiale d’appui au dia-

logue politique de l’AMCC, tenue en septembre 2013, et

d’en savoir plus sur les expériences de pays partenai-

res. Le programme intra-ACP de l’AMCC s’efforce éga-

lement d’informer le processus de la CCNUCC (enca-

dré 1-3).

Page 19: De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement ... · De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement climatique L’expérience de l’Alliance

8 De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement climatique 2014

Honorer les engagements relatifs à l’efficacité de l’aide

L’AMCC+ soutient pleinement les cinq principes d’effi-

cacité de l’aide énoncés dans la Déclaration de Paris de

2005, à savoir l’appropriation des politiques et stratégies

de développement par les gouvernements des pays

en développement, l’alignement des interventions des

donateurs sur les stratégies et systèmes nationaux, l’har-

monisation des opérations des donateurs, la focalisa-

tion accrue sur les résultats et réalisations en termes de

développement, et la transformation de la relation d’aide

en un partenariat fondé sur la redevabilité mutuelle.

L’AMCC+ s’inscrit également dans les recommandations

formulées dans le Programme d’action d’Accra de 2008

en vue de renforcer l’appropriation et d’établir des parte-

nariats plus inclusifs, et dans l’Accord de Partenariat de

Busan (2011) pour une coopération efficace au service du

développement, dont l’article 34 insiste sur la nécessité

de promouvoir une cohérence, une transparence et une

prévisibilité accrues dans toutes les approches visant à

assurer l’efficacité des financements liés au climat.

L’AMCC+ concrétise ces engagements à travers

diverses actions:

● L’AMCC+ aligne ses programmes sur les stratégies et

programmes nationaux (tableau 1-3), tout en veillant à

intégrer les questions liées au changement climatique

dans les processus de développement nationaux.

● L’AMCC+ soutient le développement des capaci-

tés requises pour faire face au changement clima-

tique aux niveaux local, institutionnel et commu-

nautaire. L’appui au développement des capacités

est présenté au chapitre 2. Le tableau 1-4 donne un

aperçu des modalités d’aide utilisées, notamment

l’appui budgétaire (traité au chapitre 3) et les appro-

ches sectorielles. Lorsque la modalité projet est uti-

lisée, la gestion par le gouvernement partenaire est

encouragée.

● L’AMCC+ travaille avec les partenaires du développe-

ment au travers de fonds et initiatives multibailleurs

(tableau 1-5) et de mécanismes de gestion, de pro-

grammation et de financement conjoints (tableau 1-6).

● L’AMCC+ renforce les systèmes de suivi et d’éva-

luation (S&E) des pays partenaires afin d’améliorer

l’élaboration des plans et politiques relatifs au chan-

gement climatique, ainsi que leur participation aux

négociations internationales. Le chapitre 4 décrit les

défis, opportunités et meilleures pratiques de l’AMCC

en matière de S&E de l’adaptation.

● L’AMCC+ met l’accent sur le partage des connaissan-

ces et l’apprentissage aux niveaux national, régional

et mondial.

● L’AMCC+ suit l’évolution des besoins et des priori-

tés pour se concentrer sur les domaines où elle peut

apporter le plus de valeur ajoutée (chapitre 5).

Jeunes garçons souriants au Burundi

Page 20: De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement ... · De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement climatique L’expérience de l’Alliance

91. De l’AMCC à l’AMCC+

Tableau 1-1 Aperçu des programmes nationaux soutenus par l’AMCC

Pays Partenaires

Domaines prioritaires de

l'AMCC Secteurs Budget Durée

Bangladesh Banque mondiale; Ministère de l'environnement et des forêts

Adaptation, réduction des risques de catastrophe

Développement global et réduction de la pauvreté, agriculture, gestion des zones côtières, infrastructures, gestion du territoire et des ressources naturelles

Valeur totale: 140,6 millions €

(CE: 28,5 m€, dont AMCC: 8,5 m€; Royaume-Uni: 71 m€; Suède: 15,2 m€; États-Unis: 10 m€; Suisse: 9,3 m€; Australie: 5,3 m€; Danemark: 1,3 m€)

2011–2017

Belize PNUD; Ministère des ressources naturelles et de l'environnement; Organisation nationale de gestion des urgences

Intégration, adaptation

Développement global et réduction de la pauvreté, gestion des zones côtières, sécurité alimentaire, forêts, eau

Valeur totale: 3,2 millions €

(AMCC: 2,9 m€; gouvernement du Belize et PNUD: 0,3 m€)

2012–2014

Bénin PNUD; Ministère de l'environnement chargé de la gestion des changements climatiques, du reboisement et de la protection des ressources naturelles et forestières; Institut géographique national

Adaptation, REDD, réduction des risques de catastrophe

Forêts Valeur totale: 8,3 millions €

(AMCC: 8 m€; PNUD: 0,3 m€)

2012–2017

Bhoutan Ministère de l'agriculture et des forêts; Commission du bonheur national brut

Intégration, adaptation

Développement global et réduction de la pauvreté, agriculture, gestion des ressources naturelles

Valeur totale: 4,4 millions €

(AMCC, dont FMR de 0,8 m€ de l’Estonie)

2013–2016

Burkina Faso Banque mondiale; Ministère de l'environnement et du développement durable; Conseil national pour l'environnement et le développement durable

Intégration, adaptation, REDD

Agriculture, forêts et gestion du territoire

Valeur totale: 21 millions €

(AMCC: 8 m€; Banque mondiale/Programme d’investissement forestier: 16,5 mUS$)

2014–2018

Cambodge PNUD; Ministère de l'environnement; Comité national du changement climatique

Intégration Développement global et réduction de la pauvreté

Valeur totale: 8,35 millions €

(AMCC, contribution de la Suède: 2,21 m€; Suède: 3,4 m€; Danemark: 0,43 m€; PNUD: 2,31 m€)

2009–2014

Page 21: De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement ... · De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement climatique L’expérience de l’Alliance

10 De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement climatique 2014

Pays Partenaires

Domaines prioritaires de

l'AMCC Secteurs Budget Durée

Cambodge II PNUD; Ministère de l'environnement; Comité national du changement climatique; Équipe technique de travail sur le changement climatique

Intégration Développement global et réduction de la pauvreté

Valeur totale: 9,4 millions €

(AMCC+: 6 m€; Suède: 2,8 m€; PNUD: 0,6 m€)

2015–2021

Comores Ministère de la production, de l'environnement, de l'énergie, de l'industrie et de l'artisanat; Vice-Présidence chargée du Ministère des finances, du budget, de l’économie, de l’investissement et du commerce extérieur

Intégration, adaptation, réduction des risques de catastrophe

Développement global et réduction de la pauvreté

Valeur totale: 3 millions €

(AMCC)

2014–2018

Rép. dém. du Congo

Ministère de l'en-vironnement, de la conservation de la nature et du tourisme; Institut congolais pour la conservation de la nature; Centre pour la recherche forestière internationale

Adaptation, REDD

Forêts et énergie Valeur totale: 14 millions €

(AMCC)

2012–2017

Djibouti Ministère de l’habitat, de l’urbanisme, de l’environnement et de l’aménagement du territoire; Ministère de l’énergie; Agence djiboutienne de maîtrise de l’énergie; Ministère de l’agriculture, de la pêche et de l’élevage en charge des ressources hydrauliques

Adaptation, marché du carbone/MDP

Agriculture, énergie, gestion des ressources naturelles, eau et assainissement

Valeur totale: 3 millions €

(AMCC)

2013–2017

Éthiopie GIZ; Autorité de protection de l’environnement; Ministère de l’agriculture et du développement rural

Adaptation Agriculture, énergie, gestion du territoire et des ressources naturelles

Valeur totale: 10 millions €

(AMCC, dont FMR de la CE de 8 m€; Allemagne: 0,3 m€)

2012–2016

Gambie Ministère des finances et des affaires économiques; Agence nationale de l’environnement; Département des ressources en eau; Ministère des forêts et de l’environnement

Intégration, adaptation

Développement global et réduction de la pauvreté, gestion des zones côtières

Valeur totale: 3,86 millions €

(AMCC)

2012–2016

Tableau 1-1 Aperçu des programmes nationaux soutenus par l’AMCC (suite)

Page 22: De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement ... · De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement climatique L’expérience de l’Alliance

111. De l’AMCC à l’AMCC+

Pays Partenaires

Domaines prioritaires de

l'AMCC Secteurs Budget Durée

Guyana Ministère de l'agriculture via l'Institut national de recherche et de vulgarisation agricoles

Adaptation, REDD

Gestion des zones côtières et forêts

Valeur totale: 4,165 millions €

(AMCC)

2009–2014

Haïti Ministère de l'environnement

Intégration, adaptation

Développement global et réduction de la pauvreté, agriculture, gestion des zones côtières, énergie, gestion des ressources naturelles

Valeur totale: 6 millions €

(AMCC)

2014–2019

Îles Salomon Ministère de l'environnement, du changement climatique, de la gestion des catastrophes et de la météorologie; Ministère de la planification nationale et de la coordination de l'aide

Intégration, adaptation, réduction des risques de catastrophe

Développement global et réduction de la pauvreté

Valeur totale: 2,8 millions €

(AMCC)

2011–2014

Jamaïque PNUE; Institut de planification de la Jamaïque; Département des forêts; Agence nationale pour l'environnement et la planification; Ministère de l'eau, du territoire, de l'environnement et du changement climatique

Adaptation, REDD, réduction des risques de catastrophe

Gestion des zones côtières, forêts et gestion des ressources naturelles

Valeur totale: 4,48 millions €

(AMCC: 4,13 m€; gouvernement de la Jamaïque et PNUE: 0,35 m€)

2010–2013

Rép. dém. pop. du Laos

Ministère des ressources naturelles et de l'environnement; Ministère de l'agriculture et des forêts; UICN; CIRAD; CARE Danemark

Intégration, adaptation

Développement global et réduction de la pauvreté, agriculture, sécurité alimentaire, gestion du territoire et des ressources naturelles

Valeur totale: 6,2 millions €

(AMCC: 5 m€; cofinancement par bénéficiaires: 1,2 m€)

2013–2018

Tableau 1-1 Aperçu des programmes nationaux soutenus par l’AMCC (suite)

Page 23: De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement ... · De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement climatique L’expérience de l’Alliance

12 De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement climatique 2014

Pays Partenaires

Domaines prioritaires de

l'AMCC Secteurs Budget Durée

Lesotho Ministère des finances et de la planification du développement; Ministère de la météorologie, de l'énergie et de l'eau

Intégration, adaptation

Développement global et réduction de la pauvreté, énergie, agriculture et sécurité alimentaire

Valeur totale: 4 millions €

(AMCC, FMR de l’Irlande)

2013–2016

Malawi Ministère de l'agriculture et de l'irrigation; Ministère des collectivités locales et du développement rural

Intégration, adaptation

Agriculture, gestion du territoire et des ressources naturelles

Valeur totale: 8 millions €

(AMCC)

2014–2019

Maldives Banque mondiale; Ministère du logement et de l'environnement

Adaptation Développement global et réduction de la pauvreté, énergie et gestion des déchets

Valeur totale: 11,9 millions €

(AMCC: 3,8 m€; autres financements de l’UE: 6,7 m€; AusAID: 2 mAU$)

2009–2015

Mali Ministère de l'en-vironnement et de l'assainissement; Ministère des affaires étrangères et de la coopération internationale

Intégration, REDD

Forêts Valeur totale: 6,485 millions €

(AMCC et AMCC+: 5,92 m€; Mali: 0,565 m€)

2010–2017

Maurice Commission Maurice Île durable; Ministère de l'environnement et du développement durable

Intégration Développement global et réduction de la pauvreté, énergie

Valeur totale: 3 millions €

(AMCC)

2010–2013

Mauritanie GIZ; PNUD; Ministère des affaires écono-miques et du déve-loppement; Ministère de l'environnement et du développement durable; Ministère du développement rural; Office national de la météorologie

Intégration, adaptation

Agriculture, sécurité alimentaire et gestion du territoire

Valeur totale: 4 millions €

(AMCC)

2014–2017

Mozambique DANIDA; Ministère de la coordination de l'action environnementale

Intégration, adaptation, réduction des risques de catastrophe

Développement global et réduction de la pauvreté, agriculture, gestion des zones côtières

Valeur totale: 47 millions €

(AMCC: 15,2 m€, dont FMR de 5 m€ de l’Irlande; DANIDA: 31,5 m€; Gouvernement du Mozambique: 0,3 m€)

2011–2015

Tableau 1-1 Aperçu des programmes nationaux soutenus par l’AMCC (suite)

Page 24: De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement ... · De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement climatique L’expérience de l’Alliance

131. De l’AMCC à l’AMCC+

Pays Partenaires

Domaines prioritaires de

l'AMCC Secteurs Budget Durée

Myanmar ONU-Habitat; PNUE; Ministère de la conservation de l'environnement et des forêts; Département de la météorologie et de l'hydrologie du Ministère des transports; Ministère de la planification et du développement économique

Intégration, adaptation

Développement global et réduction de la pauvreté

Valeur totale: 4,065 millions €

(AMCC: 4 m€; ONU-Habitat/PNUE: 0,065 m€)

2013–2018

Népal DFID; PNUD; Ministère de la science, de la technologie et de l'environnement

Intégration, adaptation

Développement global et réduction de la pauvreté

Valeur totale: 16,5 millions €

(AMCC: 8,6 m€, dont FMR de 0,6 m€ de Chypre, DFID: 7,9 m€)

2012–2015

Niger Ministère des finances; Ministère de l'environnement, de l'assainissement et du développement urbain; Bureau du haut-commissaire à l'Initiative 3N; Conseil national pour l'environnement et le développement durable; gouvernorats des régions de Dosso et de Zinder

Intégration, adaptation

Agriculture, sécurité alimentaire, gestion du territoire et des ressources naturelles

Valeur totale: 11 millions €

(AMCC+)

2015–2020

Ouganda FAO; Ministère de l'eau et de l'environnement; Ministère de l'agriculture, de l'industrie animale et de la pêche

Intégration, adaptation

Agriculture Valeur totale: 11 millions €

(AMCC, FMR de l’Irlande)

2012–2016

Papouasie-Nouvelle-Guinée

FAO; Autorité forestière de la Papouasie-Nouvelle-Guinée; Bureau du changement climatique et du développement

REDD Forêts Valeur totale: 8 millions €

(AMCC: 6 m€; ONU-REDD: 2 m€)

2013–2017

Rwanda Autorité des ressour-ces naturelles du Rwanda; Ministère des ressources naturelles

Adaptation Gestion du territoire

Valeur totale: 4,555 millions €

(AMCC)

2010–2012

Tableau 1-1 Aperçu des programmes nationaux soutenus par l’AMCC (suite)

Page 25: De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement ... · De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement climatique L’expérience de l’Alliance

14 De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement climatique 2014

Pays Partenaires

Domaines prioritaires de

l'AMCC Secteurs Budget Durée

Rwanda II Ministère de l'environnement et des ressources naturelles; Ministère des collectivités locales; Ministère des finances et de la planification économique

Adaptation Gestion du territoire

Valeur totale: 4 millions €

(AMCC+)

2015–2017

Samoa Ministère des finances; Ministère des ressources naturelles et de l'environnement

Intégration, adaptation, réduction des risques de catastrophe

Eau et assainissement

Valeur totale: 3 millions €

(AMCC)

2012–2015

Sao Tomé-et-Principe

Ministère des affaires étrangères, de la coopération et des communautés; Ministère des travaux publics, des infrastructures et des ressources naturelles; Ministère de l'agriculture, des pêches et du développement rural

Intégration, adaptation

Agriculture, sécurité alimentaire, forêts et eau

Valeur totale: 3 millions €

(AMCC)

2014–2019

Sénégal Ministère de l'environnement et de la protection de la nature

Adaptation, réduction des risques de catastrophe

Gestion des zones côtières

Valeur totale: 4 millions €

(AMCC)

2011–2015

Seychelles Comité national du changement clima-tique; Ministère de l'in-térieur, de l'environne-ment, du transport et de l'énergie; Commis-sion de l'énergie des Seychelles

Intégration, marché du carbone/MDP

Développement global et réduction de la pauvreté, énergie

Valeur totale: 2 millions €

(AMCC)

2010–2014

Seychelles II PNUD; Ministère de l'environnement et de l'énergie; Ministère des affaires étrangères

Intégration, adaptation

Développe-ment global et réduction de la pauvreté, ges-tion des zones côtières

Valeur totale: 3 millions €

(AMCC+)

2015–2019

Sierra Leone Ministère de l'agriculture, des forêts et de la sécurité alimentaire

REDD Forêts et énergie Valeur totale: 5 millions €

(AMCC, FMR de l’Irlande)

2012–2016

Tableau 1-1 Aperçu des programmes nationaux soutenus par l’AMCC (suite)

Page 26: De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement ... · De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement climatique L’expérience de l’Alliance

151. De l’AMCC à l’AMCC+

Pays Partenaires

Domaines prioritaires de

l'AMCC Secteurs Budget Durée

Tanzanie Ministère des finances; Bureau du vice-président – Division de l'environnement; Forêts communautaires de Pemba; Institut de planification du développement rural; Université agronomique de Sokoine

Adaptation, REDD

Développement global et réduction de la pauvreté, agriculture, forêts, gestion du territoire et des ressources naturelles, eau et assainissement

Valeur totale:

2,21 millions €

(AMCC, contribution de la Suède)

2010–2013

Tanzanie II Ministère des finances; Bureau du vice-président – Division de l'environnement

Intégration, adaptation

Agriculture, énergie, sécurité alimentaire, forêts, gestion des ressources naturelles, eau

Valeur totale: 8 millions €

(AMCC+)

2014–2019

Tchad Ministère de l'agriculture et de l'environnement; Ministère de l'énergie et du pétrole

Intégration, adaptation, marché du carbone/MDP

Agriculture, énergie et forêts

Valeur totale: 8 millions €

(AMCC)

2014–2018

Timor-Oriental GIZ; Camões; Ministère de l'agriculture, des forêts et de la pêche; Ministère de l'administration publique

Intégration, adaptation

Développement global et réduction de la pauvreté, forêts, agriculture et gestion des ressources naturelles

Valeur totale: 4 millions €

(AMCC, FMR de l’Irlande)

2014–2018

Vanuatu Banque mondiale; Département de la météorologie et des risques géologiques; Conseil consultatif national pour le changement climatique et la gestion des risques de catastrophe

Intégration, adaptation, réduction des risques de catastrophe

Développement global et réduction de la pauvreté, agriculture et sécurité alimentaire, gestion des ressources naturelles, eau

Valeur totale: 5,7 millions €

(AMCC: 3,2 m€; Banque mondiale, 2,5 m€)

2010–2014

Remarque: Camões = Institut portugais de la coopération et de la langue; CE = Commission européenne; CIRAD = Centre de coo-pération internationale en recherche agronomique pour le développement; DANIDA = Agence de coopération au développement du Danemark (Ministère des affaires étrangères); DFID = Département britannique du développement international; FAO = Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture; FMR = financements à mise en œuvre rapide; GIZ = Agence allemande de coo-pération internationale; MDP = Mécanisme de développement propre; REDD = réduction des émissions dues à la déforestation et à la dégradation des forêts; PNUD = Programme des Nations Unies pour le développement; PNUE = Programme des Nations Unies pour l’environnement ; UICN = Union internationale pour la conservation de la nature.

Tableau 1-1 Aperçu des programmes nationaux soutenus par l’AMCC (suite)

Page 27: De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement ... · De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement climatique L’expérience de l’Alliance

16 De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement climatique 2014

Tableau 1-2 Aperçu des programmes régionaux et multi-pays soutenus par l’AMCC

Region Partners

Domaines prioritaires de

l'AMCC Sectors Budget Duration

Afrique Commission de l'Union africaine; Banque africaine de développement; CENUA; Secrétariat ACP

Adaptation, marché du carbone/MDP

Développement global et réduction de la pauvreté, agriculture, énergie, sécurité alimentaire, santé et eau

Valeur totale: 170 millions € (estimation)

Contribution de l’AMCC: 8 m€

2012–2015

Afrique de l'Ouest

Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest; CILSS; Secrétariat ACP

Intégration, adaptation, marché du carbone/MDP

Développement global et réduction de la pauvreté, agriculture, énergie, forêts, infrastructures et gestion du territoire

Valeur totale: 4 millions €

(AMCC)

2011–2015

Afrique orientale et australe

Marché commun de l’Afrique orientale australe; Secrétariat ACP

Intégration, adaptation, REDD, marché du carbone/MDP

Développement global et réduction de la pauvreté, agriculture, énergie, forêts et gestion du territoire

Valeur totale: 105 millions €

Contribution de l’AMCC: 4 m€

2010–2014

Bassin inférieur du Mékong

Commission du bassin du Mékong

Intégration, adaptation

Développement global et réduction de la pauvreté, agriculture, gestion des ressources naturelles, eau et assainissement

Valeur totale: 11,7 millions €

Contribution de l’AMCC: 4,95 m€, dont FMR de 1,54 m€ de, respectivement, l’UE et de l’Irlande

Autres contributions: Australie (1,64 m€); Danemark (0,65 m€); Allemagne (1,35 m€); Luxembourg (1,89 m€); Suède (0,39 m€); Suède et Finlande (0,83 m€) via la Commission du bassin du Mékong

2012–2015

Caraïbes Forum des Caraïbes; Centre de la Communauté des Caraïbes sur le changement climatique; Secrétariat ACP

Adaptation, REDD, marché du carbone/MDP, réduction des risques de catastrophe

Agriculture, éducation, énergie, pêche, forêts, santé, tourisme et eau

Valeur totale: 8 millions €

(AMCC)

2011–2014

Page 28: De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement ... · De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement climatique L’expérience de l’Alliance

171. De l’AMCC à l’AMCC+

Region Partners

Domaines prioritaires de

l'AMCC Sectors Budget Duration

Caraïbes orientales

Organisation des États des Caraïbes orientales

Adaptation Gestion du territoire

Valeur totale: 10,6 millions €

(AMCC, dont FMR de 7 m€ de la CE et FMR de 0,6 m€ de Chypre)

2014–2018

Pacifique Université du Pacifique Sud; Secrétariat ACP

Adaptation, réduction des risques de catastrophe

Éducation, recherche et développement technologique

Valeur totale: 9,9 millions €

(AMCC et AMCC+)

2011–2016

Pacifique Sud

Secrétariat de la Communauté du Pacifique; Secrétariat du Programme régional du Pacifique pour l'environnement

Intégration, adaptation

Développement global et réduction de la pauvreté, agriculture, gestion des zones côtières, santé, infrastructures, eau et assainissement

Valeur totale: 11,4 millions €

(AMCC, dont FMR de la CE de 10 m€)

2011–2016

Multi-pays (Bangladesh, Népal, Îles Salomon, Bénin, Mali, Mozambique et Niger)

Fonds d'équipement des Nations Unies (UNCDF)

Intégration, adaptation

Développement global et réduction de la pauvreté

Valeur totale: 6,32 millions €

(AMCC: 4 m€; SIDA: 1,74 m€; UNCDF: 0,58 m€)

2014–2018

Remarque: ACP = Afrique, Caraïbes, Pacifique; CE = Commission européenne; CENUA = Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique; CILSS = Comité permanent inter-États de lutte contre la sécheresse au Sahel; FMR = financements à mise en œuvre rapide; MDP = Mécanisme de développement propre; REDD = réduction des émissions dues à la déforestation et à la dégra-dation des forêts; SIDA = Agence suédoise de coopération au développement international.

Tableau 1-2 Aperçu des programmes régionaux et multi-pays soutenus par l’AMCC (suite)

Page 29: De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement ... · De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement climatique L’expérience de l’Alliance

18 De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement climatique 2014

Tableau 1-3 Contribution des programmes de l’AMCC à des stratégies ou programmes nationaux existants

Programme de l'AMCC Contribue à la mise en œuvre de:

Bangladesh Stratégie et Plan d'action du Bangladesh contre le changement climatique

Belize Stratégie nationale d'adaptation au changement climatique dans le secteur de l'eau

Bhoutan Programme sectoriel / Plan quinquennal pour les ressources naturelles renouvelables

Burkina Faso Programme national du secteur rural et stratégie nationale REDD+

Cambodge Plan stratégique de lutte contre le changement climatique 2014-2023, plans stratégiques et plans d'action correspondants dans neuf ministères et agences prioritaires

Comores Stratégie nationale de réduction de la pauvreté et de croissance

Éthiopie Stratégie pour une économie verte résiliente au changement climatique, Programme national d'adaptation au changement climatique, Programme de gestion durable des terres

Guyana Plan d'action national pour la gestion des mangroves

Îles Salomon Certaines priorités du PANA, Plan national de gestion des risques de catastrophe

Lesotho Priorités liées à l'environnement et au changement climatique du Plan national stratégique de développement

Malawi Certaines priorités du PANA

Maurice Stratégie de développement durable “Maurice Île durable”

Mauritanie Certaines priorités du PANA

Népal Intégration des activités prioritaires du PANA par le biais du cadre national des Plans d'action locaux d'adaptation

Niger Plan de développement économique et social 2012-2015, Politique nationale de lutte contre le changement climatique, Initiative 3N pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle et le développement agricole durable

Ouganda PANA, opérationnalisation de deux objectifs liés au changement climatique du Plan national de développement 2010

Papouasie-Nouvelle-Guinée

Plan national de préparation à REDD+

Rwanda Feuille de route stratégique pour la réforme foncière, Plan stratégique pour l'environnement et les ressources naturelles, Stratégie nationale en matière de changement climatique et de développement sobre en carbone

Samoa Plan sectoriel “Water for Life”

São Tomé et Príncipe Programme national de sécurité alimentaire et nutritionnelle

Seychelles Stratégie nationale de lutte contre le changement climatique, Stratégie nationale de développement durable 2012-2020

Tchad Certaines priorités du PANA, Plan national de développement 2015-2020

Vanuatu Mesures identifiées dans le PANA

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191. De l’AMCC à l’AMCC+

Tableau 1-4 Aperçu des modalités d’aide utilisées pour les programmes nationaux de l’AMCC

Approche projet

Approche sectorielle et appui budgétaire

sectorielAppui budgétaire

général

Belize ■ ■

Bénin ■

Burkina Faso ■ ■

Cambodge II ■ ■

Comores ■

Rép. dém. du Congo ■

Djibouti ■

Éthiopie ■ ■

Gambie

Haïti

Jamaïque ■

Rép. dém. pop. du Laos

Malawi ■

Maldives ■ ■

Mali

Mauritanie ■ ■

Myanmar ■

Népal ■ ■

Niger ■

Ouganda ■ ■ ■

Papouasie-Nouvelle-Guinée ■ ■

Sao Tomé-et-Principe ■

Sénégal

Sierra Leone

Tanzanie

Tchad ■

Timor-Oriental ■

Vanuatu ■ ■

Bangladesh ■ ■ ■

Bhutan ■ ■

Cambodge ■ ■

Guyana ■ ■

Mozambique ■ ■

Rwanda I et II ■ ■

Samoa ■ ■

Seychelles II ■ ■

Îles Salomon ■ ■

Lesotho ■ ■

Maurice ■ ■

Seychelles ■ ■

■ Contribution directe à la mise en œuvre d’une stratégie ou d’un programme national existant

■ Initiative multibailleurs: financement conjoint et/ou accords de gestion

■ Initiative multibailleurs: contribution à un fonds commun ou un fonds fiduciaire multibailleurs

■ Appui budgétaire

Page 31: De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement ... · De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement climatique L’expérience de l’Alliance

20 De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement climatique 2014

Tableau 1-5 Contribution de l’AMCC à des fonds ou initiatives multibailleurs

Programme de l'AMCC Contribue à Géré avec ou par Cofinancé par

Afrique Initiative pan-africaine “Cli-mat pour le développement” (ClimDevAfrica)

Union africaine, Banque africaine de développement, CENUA

Royaume-Uni, Suède, Norvège

Afrique orientale et australe

Programme tripartite d'adaptation et d'atténuation du changement climatique (COMESA-EAC-SADC)

COMESA Royaume-Uni, Norvège, Fondation Rockefeller et USAID

Bassin inférieur du Mékong

Initiative sur le changement climatique et l’adaptation de la Commission du bassin du Mékong

Commission du bassin du Mékong

Australie, Allemagne, Danemark, Luxembourg, Suède, Finlande

Bangladesh Fonds de résilience au change-ment climatique du Bangladesh (BCCRF)

Banque mondiale Banque mondiale, Danemark, Suède, Royaume-Uni, Suisse, USAID et Australie

Cambodge Fonds fiduciaire de l'Alliance cambodgienne contre le changement climatique

PNUD PNUD, Danemark, Suède

Maldives Fonds fiduciaire de lutte contre le changement climatique

Banque mondiale Banque mondiale, AusAID

Ouganda Fonds commun des donateurs pour le secteur de l'eau

FAO Divers donateurs

Remarque: COMESA = Marché commun de l’Afrique orientale et australe; CENUA = Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique; EAC = Communauté de l’Afrique de l’Est; FAO = Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture; PNUD = Programme des Nations Unies pour le développement; SADC = Communauté de développement de l’Afrique australe; USAID = Agence des États-Unis pour le développement international.

Page 32: De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement ... · De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement climatique L’expérience de l’Alliance

211. De l’AMCC à l’AMCC+

Tableau 1-6 Gestion, programmation et financement conjoints au titre de l’AMCC

Programme de l'AMCC Géré avec ou par Cofinancé par

Belize PNUD PNUD

Bénin PNUD PNUD

Burkina Faso Banque mondiale Programme d'investissement forestier

Rép. dém. du Congo CIFOR Non applicable

Éthiopie GIZ Allemagne

Jamaïque PNUE PNUE

Maldives Banque mondiale Banque mondiale et AusAID

Mauritanie GIZ et PNUD Non applicable

Mozambique DANIDA Danemark

Myanmar ONU-Habitat et PNUE ONU-Habitat et PNUE

Népal DFID DFID

Papouasie-Nouvelle-Guinée FAO ONU-REDD

Seychelles II PNUD Non applicable

Timor-Oriental Camões, GIZ Non applicable

Vanuatu Banque mondiale Banque mondiale

LoCAL UNCDF UNCDF, SIDA, gouvernement du Liechtenstein, Coopération technique belge

Remarque: Camões = Institut portugais de la coopération et de la langue; CIFOR = Centre pour la recherche forestière internatio-nale; DANIDA = Agence de coopération au développement du Danemark (Ministère des affaires étrangères); DFID = Département britannique du développement international; GIZ = Agence allemande de coopération internationale; PNUD = Programme des Nations Unies pour le développement; PNUE = Programme des Nations Unies pour l’environnement; SIDA = Agence suédoise de coopération au développement international; UNCDF = Fonds d’équipement des Nations Unies.

Page 33: De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement ... · De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement climatique L’expérience de l’Alliance

Avec l’AMCC+, un appui

complémentaire sera apporté

pour le développement des

capacités locales nécessaires

pour relever les défis liés au

changement climatique.

Site reboisé en eucalyptus à Kroukoto, Mali

Page 34: De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement ... · De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement climatique L’expérience de l’Alliance

23

2

Appuyer le développement des capacités aux niveaux local,

national et régional

L ’efficacité de la coopération technique en matière

de lutte contre le changement climatique est

au centre du travail de l’AMCC. À mesure que

l’AMCC évolue vers l’AMCC+, nous renforcerons notre

appui au développement des capacités locales néces-

saires pour relever les défis liés au changement clima-

tique.

Définies par l’Organisation de coopération et de déve-

loppement économiques (OCDE) comme “l’aptitude des

individus, des organisations et de la collectivité dans

son ensemble à gérer leurs affaires avec succès” (OCDE

2006a: 14), les capacités exigent plus qu’un simple déve-

loppement des compétences. Il faut également élaborer

des stratégies et politiques de soutien, renforcer la mise

en œuvre des législations et procédures et mettre en

place des organisations efficaces et durables.

Le développement des capacités est le processus par

lequel les individus et organisations développent leur

aptitude à formuler et atteindre leurs objectifs. Cet aspect

essentiel doit être soutenu par la coopération, comme le

soulignent la Déclaration de Paris sur l’efficacité de l’aide,

le Programme d’action d’Accra et le Partenariat de Busan.

Tout en intensifiant son travail d’appui au développement

des capacités, l’AMCC+ continuera à respecter les prin-

cipes directeurs suivants:

● Ceux qui développent leurs capacités doivent s’ap-

proprier le processus – faute de quoi, il n’aboutit pas.

● Les partenaires extérieurs ne peuvent ni concevoir ni

mettre en œuvre le développement des capacités –

ils peuvent seulement soutenir le processus ou aider

à mettre en place des incitants appropriés.

● Pour assurer l’appropriation et l’engagement, les per-

sonnes concernées doivent mener les processus

d’évaluation de leurs besoins et d’élaboration d’un

plan de développement des capacités.

● La mise en œuvre des processus de développement

des capacités doit être organisée de telle sorte que le

leadership et l’appropriation soient fermement entre

les mains des bénéficiaires.

Impliquer les acteurs locaux et leur donner les moyens de s’adapter au changement climatique

Soutenir l’action locale en matière d’adaptation et d’at-

ténuation est une entreprise complexe qui requiert la

prise en compte de plusieurs dimensions connexes: les

moyens de subsistance des communautés, les autori-

tés (formelles et informelles) et autres parties prenantes

locales, leurs relations avec d’autres institutions, et les

nombreux liens qui existent entre les initiatives spécifi-

ques à l’adaptation et les priorités du développement

durable au sens large.

La promotion de l’adaptation et des synergies entre adap-

tation et atténuation à l’échelle locale produit au moins

deux avantages: (1) l’accroissement de la résilience des

populations les plus vulnérables; et (2) la capitalisation des

mesures d’adaptation durable les plus appropriées, telles

que développées par les communautés locales. Les capa-

cités d’adaptation locales doivent être renforcées dans

cinq domaines: l’observation, l’évaluation des effets du

changement climatique et de la vulnérabilité, la planifica-

tion, la mise en œuvre et le S&E des actions d’adaptation.

Page 35: De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement ... · De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement climatique L’expérience de l’Alliance

24 De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement climatique 2014

Les praticiens du développement et de l’adaptation ont

élaboré une série d’outils pour promouvoir les appro-

ches participatives lors de l’identification, la mise en

œuvre et l’évaluation des projets. Les plus connus sont

l’approche écosystémique, l’approche communautaire

et la gestion communautaire des risques de catas-

trophe. Dans la pratique, la question n’est pas de savoir

si les acteurs locaux doivent être impliqués, mais plutôt

comment le faire au mieux.

L’investissement dans le développement des capa-

cités locales est important pour responsabiliser les

acteurs locaux. Cela favorise les processus d’adapta-

tion autochtones reposant sur l’utilisation des connais-

sances et compétences locales. L’échange structuré

de connaissances entre les bénéficiaires est l’une des

bonnes pratiques identifiées dans le cadre d’une étude

financée par l’AMCC en 2014 sur la mise à l’échelle de

l’action locale en matière d’adaptation (encadré 2-1).

Renforcer les capacités pour faciliter l’accès aux financements liés au climat et leur gestion

Le développement des capacités nécessaires pour

gérer, absorber et attirer des financements à long terme

destinés à lutter contre le changement climatique est un

sujet de préoccupation commun à de nombreux pays.

L’AMCC aide à relever ce défi en renforçant les capacités

Encadré 2-1 Meilleures pratiques en matière d’implication des acteurs locaux et de renforcement des capacités

● Dans la conception et la mise en œuvre des programmes, il est important d’impliquer l’ensemble des acteurs, du

niveau local au niveau national, chaque fois que c’est possible.

● Le recours à des approches de communication adaptées au contexte local favorise le renforcement des capacités

et l’instauration de relations de confiance.

● La création de réseaux entre les acteurs locaux est l’occasion de mener des actions de sensibilisation et d’élaborer

des politiques appropriées.

● Des “facilitateurs” ou “amplificateurs” locaux doivent être identifiés et formés, notamment au sein des organisations

non gouvernementales et communautaires.

● Les outils d’évaluation de la vulnérabilité doivent être utilisés non seulement pour permettre aux acteurs locaux de

mieux comprendre les liens entre changement climatique et moyens de subsistance, mais aussi pour sensibiliser et

mobiliser les bénéficiaires.

de planification, la gestion des finances publiques et les

systèmes de suivi, en mettant en place les fondements

de l’appui budgétaire lié au climat, en contribuant à la

constitution de fonds multibailleurs, en ouvrant la voie

à des fonds fiduciaires nationaux et en attirant des cofi-

nancements en faveur de programmes liés au climat.

L’AMCC aide également les pays à mettre en place un

environnement plus favorable pour catalyser les finan-

cements et investissements privés, préparer la partici-

pation à REDD+ et améliorer l’accès au Mécanisme de

développement propre (MDP) ainsi qu’au marché volon-

taire du carbone.

Par exemple, l’AMCC+ apportera un appui au gouver-

nement des Seychelles pour l’aider à renforcer sa ges-

tion des financements liés au climat, notamment par le

suivi des flux de financements et des dépenses publi-

ques dans ce domaine. Le programme soutiendra la

réalisation d’une revue des institutions et des dépenses

publiques en matière de changement climatique, une

approche qui a fait ses preuves au Cambodge et dans

d’autres pays.

Au Mozambique, le programme sectoriel appuyé par

l’AMCC vise à renforcer la capacité du gouvernement à

intégrer le changement climatique dans ses stratégies

de réduction de la pauvreté et de développement. Il a

contribué à développer les capacités dans les sec-

teurs de la santé et de l’énergie notamment. Vingt-deux

plans locaux d’adaptation ont été élaborés, et environ

Page 36: De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement ... · De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement climatique L’expérience de l’Alliance

252. Appuyer le développement des capacités aux niveaux local, national et régional

70 fonctionnaires en place à divers niveaux ont vu leurs

capacités renforcées. Le développement des capacités

de gestion financière du Ministère de la coordination de

l’action environnementale ouvre la voie à une augmen-

tation des allocations budgétaires et à l’amélioration de

l’exécution budgétaire en matière d’environnement et de

changement climatique.

L’amélioration de la capacité du gouvernement à inté-

grer, évaluer et budgétiser les mesures de lutte contre

le changement climatique dans les secteurs clés du

développement est le principal objectif de l’initiative de

l’AMCC au Népal. Les activités comprennent la réalisa-

tion d’évaluations économiques et sociales et d’évalua-

tions de la gouvernance et du risque fiduciaire, devant

permettre un meilleur accès aux financements liés au

climat. Soixante-dix plans d’action locaux d’adapta-

tion ont été élaborés pour répondre aux besoins dans

les domaines de l’irrigation, de la protection contre les

inondations et les glissements de terrain, des systè-

mes d’alerte précoce, de la formation à l’agriculture et à

l’aquaculture, des énergies renouvelables et économies

d’énergie, et de la gestion de l’eau. Ces plans ont été

intégrés au processus de planification du gouvernement

népalais, et des directives de mise en œuvre mettant

l’accent sur les groupes vulnérables, les femmes et l’in-

clusion sociale ont été formulées. Des comités de coor-

dination et de suivi des mesures liées au climat ont été

instaurés dans 14 districts et 69 villages. Un système

de gestion a également été conçu pour collecter des

données qualitatives et quantitatives liées à la mise en

œuvre des plans.

À Djibouti, l’AMCC contribue à renforcer les capacités

nationales à piloter des activités d’efficacité énergétique

et à accéder aux sources de financement pour les pro-

jets relatifs aux énergies renouvelables. Le programme

appuie le renforcement des capacités institutionnelles

au sein de l’autorité nationale désignée (AND) pour le

MDP et de l’Agence djiboutienne de maîtrise de l’énergie.

Les activités comprennent la formation du personnel et

l’élaboration d’un plan de promotion de l’efficacité éner-

gétique. Le programme vise aussi à renforcer les capa-

cités des promoteurs de projets, du personnel de l’AND

et du Ministère de l’énergie concernant l’accès au MDP

et au marché volontaire du carbone, ainsi qu’aux autres

instruments financiers conçus pour appuyer le dévelop-

pement des énergies renouvelables.

Engagement communautaire dans le Pacifique

Page 37: De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement ... · De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement climatique L’expérience de l’Alliance

26 De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement climatique 2014

Une planification efficace à court, moyen et long terme

La planification à court, moyen et long terme est néces-

saire pour garantir une action cohérente et efficace en

matière de lutte contre le changement climatique. Les

programmes d’action nationaux d’adaptation (PANA) et

les plans nationaux d’adaptation visent respectivement

à répondre aux besoins d’adaptation à court terme sur

la base d’une approche projet et à promouvoir une stra-

tégie de réduction de la vulnérabilité à moyen ou long

terme, notamment par l’adoption d’approches pro-

grammatiques pleinement intégrées à la planification

nationale du développement. Les mesures d’atténua-

tion appropriées au niveau national et les stratégies de

développement à faible taux d’émissions répondent aux

besoins de planification stratégique dans le domaine de

l’atténuation – en intégrant parfois l’adaptation et l’at-

ténuation. Cependant, l’élaboration de tels plans et/ou

l’intégration des questions liées au changement clima-

tique dans des plans existants n’est pas un exercice

facile. L’AMCC est résolument engagée à appuyer ce

processus.

Au Mali, par exemple, le programme de l’AMCC sou-

tient le renforcement des capacités institutionnelles

pour l’élaboration et la mise en œuvre d’une politique,

d’une stratégie et d’un plan d’action “climat” couvrant à

la fois l’adaptation et l’atténuation, ainsi que l’intégration

de ces questions dans des politiques et stratégies clés.

Aux Comores, l’AMCC renforcera les mécanismes d’in-

tégration du changement climatique dans le secteur des

transports et de prévention et gestion des catastrophes

naturelles et climatiques. Les activités prévues portent

notamment sur l’évaluation des politiques, stratégies,

plans et cadres juridiques et réglementaires; la mise en

œuvre d’une évaluation environnementale stratégique

dans le secteur des transports; l’intégration du change-

ment climatique dans les systèmes budgétaires et de

suivi; et le renforcement des capacités pour la réduction

des risques de catastrophe.

Un Plan d’action d’adaptation axé sur le secteur des

ressources naturelles renouvelables a été préparé au

Bhoutan avec le soutien de l’AMCC. Il porte essentiel-

lement sur l’intégration du changement climatique dans

les systèmes de planification. Parallèlement, un plan de

renforcement des capacités a été élaboré. Entièrement

axé sur la demande et bien ancré au niveau national, il

vise à maximiser l’usage des ressources consacrées à

la mise en œuvre d’activités d’adaptation sur le terrain.

Suivi de la production des plants à la pépinière de Bafoulabé, Mali

Page 38: De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement ... · De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement climatique L’expérience de l’Alliance

272. Appuyer le développement des capacités aux niveaux local, national et régional

Associer l’élaboration des politiques à l’action locale

Les interventions de l’AMCC combinent fréquemment

l’intégration du changement climatique dans les poli-

tiques et stratégies nationales avec l’action au niveau

local. Cette approche permet de renforcer les échan-

ges entre les institutions nationales et les collectivités

et communautés locales. Les interventions centrées sur

l’intégration soutiennent aussi la mise en œuvre de pro-

jets de terrain, favorisant ainsi le développement des

bonnes pratiques au niveau communautaire pour orien-

ter l’action à de plus hauts niveaux de gouvernance.

L’AMCC prépare ainsi le terrain pour porter l’action

locale au niveau des politiques.

Par exemple, le programme de l’AMCC en Jamaïque

visait à accroître la résilience et réduire les risques natu-

rels dans les zones vulnérables, en tenant compte des

liens entre adaptation et réduction des risques de catas-

trophe. Les activités pilotes axées sur la remise en état

des bassins versants, la restauration et la protection des

écosystèmes côtiers ont d’emblée impliqué le Ministère

de l’eau, du territoire, de l’environnement et du change-

ment climatique et soutenu l’élaboration d’un cadre poli-

tique et d’un plan d’action relatifs au changement cli-

matique.

Avec le soutien de l’AMCC, des bassins versants ont été

réhabilités grâce au reboisement des versants dénudés.

Des comités locaux de gestion forestière ont été créés.

La résilience des écosystèmes au changement clima-

tique a été accrue grâce à la restauration et la protec-

tion d’écosystèmes sélectionnés. Une base de données

a été développée pour assurer le suivi des changements

au niveau des écosystèmes; cet outil stratégique pour

la prise de décisions permet notamment d’effectuer un

“screening” des interventions de développement, de

soutenir les études d’impact sur l’environnement et de

cartographier les zones vulnérables. Plus de 7 hectares

de zones côtières dégradées ont été restaurées par la

plantation de mangroves, et plus de 1 500 mètres carrés

d’herbiers marins replantés. Une campagne de sensibi-

lisation au changement climatique a aussi été mise en

œuvre, et des projets pilotes portant sur l’information du

public et l’évaluation des risques et de la vulnérabilité

ont été menés.

Le programme de l’AMCC au Belize vise à renforcer la

résilience climatique du pays en appuyant la mise en

œuvre de sa stratégie pour le secteur de l’eau, tout en

encourageant l’amélioration des capacités pour la pla-

nification et la coordination d’une réponse nationale au

changement climatique. Le programme a soutenu la

création du Bureau national du changement climatique,

qui a par la suite réalisé des études d’évaluation de la

vulnérabilité pour les secteurs du tourisme, de l’agricul-

ture, de la pêche, du développement du littoral et de la

santé. Ces évaluations serviront à l’élaboration de stra-

tégies d’adaptation spécifiques. Des partenariats ont

été noués avec l’Institut de météorologie de Cuba, qui a

aidé à réduire l’échelle des modèles climatiques, et avec

le programme régional de l’AMCC dirigé par le Centre

de la Communauté des Caraïbes sur le changement cli-

matique. Le programme da également développé des

activités sur le terrain. Ainsi, les autorités nationales et

locales travaillent ensemble à la mise en œuvre de pro-

jets pilotes visant à constituer des communautés rési-

lientes, lutter contre l’insécurité alimentaire et le manque

d’eau potable et renforcer la gestion des forêts et des

bassins versants. La participation de divers ministères

et agences représentant différents secteurs facilitera le

processus de mise à l’échelle.

“Ce projet est le premier

financement significatif mis à la

disposition de la Jamaïque pour

l’intégration du changement

climatique. Il a posé des jalons et

instauré la crédibilité nécessaire

pour attirer d’autres financement.”

—Évaluation de l’AMCC (2014)

“Les projets de gestion de l’eau

ont contribué à renforcer les

capacités de mise en œuvre des

partenaires. Ils ont produit des

enseignements pour orienter la mise

en œuvre de projets similaires et

généré de nouvelles connaissances

susceptibles d’éclairer les activités

sectorielles et les processus de

planification du développement.”

—Évaluation de l’AMCC (2014)

Page 39: De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement ... · De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement climatique L’expérience de l’Alliance

28 De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement climatique 2014

Renforcer les capacités au niveau régional

Remédier aux facteurs locaux de vulnérabilité com-

porte aussi une dimension régionale, certaines initiatives

d’adaptation étant plus efficacement mises en œuvre

à ce niveau. En effet, maîtriser les risques climatiques

nécessite d’observer les phénomènes, de générer des

données pertinentes utilisables par les décideurs, de

tirer des enseignements de l’expérience et d’identifier les

meilleures pratiques. L’utilisation de systèmes d’imagerie

satellitaire et d’information géographique est complexe

et onéreuse. Ces activités requièrent des compéten-

ces pointues et peuvent souvent être mises en œuvre de

manière plus efficace et efficiente à l’échelle régionale.

Le partage des informations et des meilleures pra-

tiques sur les solutions techniques, ainsi que l’intégra-

tion des considérations climatiques dans les systèmes

nationaux, peuvent également bénéficier de la dynami-

que régionale. En outre, ce n’est qu’au niveau régional

que les systèmes d’assurance contre les risques clima-

tiques, qui aident les pays et communautés à se rele-

ver en cas de catastrophe météorologique, peuvent être

viables du point de vue économique.

Par exemple, l’AMCC aide le Secrétariat de la Commu-

nauté du Pacifique et le Secrétariat du Programme

régional du Pacifique pour l’environnement à fournir

un appui en matière d’adaptation aux niveaux national et

régional de façon plus cohérente, coordonnée, efficace

et intégrée. Ce programme soutient notamment la pré-

paration de feuilles de route pour l’adaptation au chan-

gement climatique, le financement et la mise en œuvre

d’actions concrètes dans les pays participants, ainsi

que le renforcement des capacités et des institutions

régionales et nationales.

Comme le montre l’expérience de l’AMCC illustrée

dans ce chapitre, l’appui stratégique au renforcement

des capacités des communautés locales et des insti-

tutions nationales et régionales est un facteur essen-

tiel pour relever avec succès les défis liés au change-

ment climatique. S’appuyant sur les enseignements

tirés des programmes antérieurs, l’AMCC+ est déter-

minée à continuer de promouvoir le développement

des capacités en soutenant directement les commu-

nautés locales, les administrations et les gouverne-

ments nationaux pour la mise en œuvre de solutions

d’adaptation faisant l’objet d’une bonne appropria-

tion.

Sensibilisation à l'environnement et au changement climatique: concours de dessin au Cambodge

Page 40: De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement ... · De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement climatique L’expérience de l’Alliance

292. Appuyer le développement des capacités aux niveaux local, national et régional

Comparaison de l'utilisation de bois de feu dans un foyer traditionnel et un foyer de cuisson, Malawi

Page 41: De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement ... · De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement climatique L’expérience de l’Alliance

Titre: GAlliance globale contre le changement climatique (AGCC) – Mali

Domaines prioritaires: Intégration, REDD

Secteur: Forêts

Budget: 6,485 millions €, dont 5,92 millions € provenant de l’UE (AMCC) et 565 000 € du gouvernement malien

Partenaires: Ministère de l’environnement et de l’assainissement; Ministère des affaires étrangères et de la coopération internationale

Période: 2010–2017

Sur le terrain: Mali

L e programme de l’AMCC au Mali

aide à renforcer les capacités

institutionnelles et appuie l’élabora-

tion d’une politique nationale de lutte

contre le changement climatique. Il

soutient le gouvernement dans ses

efforts d’intégration du changement

climatique dans les politiques et

stratégies nationales et sectorielles.

Il appuie également l’amélioration

de la connaissance et du suivi des

peuplements forestiers et des pro-

jets de boisement/reboisement.

Principales réalisations à ce jour

● L’Agence de l’environnement et du

développement durable, créée en

2010, reçoit un appui pour la mise

en œuvre de la politique et de la

stratégie relatives au change-

ment climatique. Cet appui porte

notamment sur la création d’un

fonds climatique, la préparation

des cadres gouvernementaux à

la participation aux négociations

internationales sur le climat, la

formation au mécanisme REDD+

et la mise en œuvre d’un plan de

renforcement des capacités.

● Des inventaires forestiers ont

été réalisés dans les régions

de Kayes, Koulikoro, Sikasso et

Ségou, et les données corres-

pondantes intégrées au système

d’information forestier national.

Une méthodologie pour la réali-

sation des inventaires des forêts

communales est en cours de

finalisation.

● Des agents de la Direction natio-

nale de l’eau et des forêts ont

été formés et ont participé aux

inventaires forestiers afin d’être

en mesure de suivre l’évolution du

couvert forestier dans tout le pays.

● Le système d’information forestier

a bénéficié de l’appui du Centre de

suivi écologique du Sénégal. Les

liens entre différentes bases de

données ont été revus, des agents

ont été formés et du matériel infor-

matique plus puissant a été acheté.

● Des ONG travaillent actuellement

à la mise en œuvre de six projets

de restauration du couvert végé-

tal. Les données obtenues dans

le cadre de leurs activités seront

intégrées au système d’information

forestier.

Enseignements tirés

Étant donné l’importance du système

d’information forestier, il faut garan-

tir la mise à disposition d’une exper-

tise suffisante pour soutenir l’équipe

de gestion. C’est pourquoi on a fait

appel au Centre de suivi écologique

du Sénégal, qui apporte un soutien

à distance et organise régulière-

ment des visites au Mali. Il faut aussi

développer les capacités dans le

domaine des systèmes d’information

géographique, une technologie en

constante évolution.

L’Agence de l’environnement et du

développement durable joue un rôle

central dans la coordination des

activités liées au changement clima-

tique et sert de point focal pour ces

questions, en tant qu’autorité natio-

nale désignée pour le MDP et la pré-

paration des communications à la

CCNUCC. L’agence étant relativement

récente et bénéficiant de l’appui de

plusieurs organismes, il est essentiel

de garantir une bonne coordination

entre tous les partenaires techniques

et financiers.

Le travail avec les ONG dans le cadre

des projets de restauration du couvert

végétal a contribué à favoriser l’appro-

priation du programme sur le terrain.

Pour appuyer ces activités, l’AMCC

met en place des cadres de coopé-

ration régionale destinés à faciliter la

collecte et le partage des informations

entre projets.

Actions à venir

Le projet AGCC se chargera de la vali-

dation nationale des résultats d’une

étude sur le MDP réalisée par le pro-

gramme intra-ACP. Il apportera éga-

lement une assistance au lancement

du Fonds Climat Mali. Il doit aider le

Ministère de l’environnement et de

l’assainissement à se préparer aux

prochaines Conférences des parties à

Mali

Mauritania

Burkina Faso

30

Page 42: De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement ... · De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement climatique L’expérience de l’Alliance

la CCNUCC, à Lima en 2014 et à Paris

en 2015. La poursuite des inventaires

forestiers dans 28 localités impliquera

le personnel de la Direction nationale

des Eaux et forêts. Le personnel local

de la Direction sera également formé

à assurer le suivi du travail effectué

par les ONG.

“Bien vite, je me suis rendu compte des avantages”

“Avant, je coupais les arbres et j’y mettais le feu pour obtenir des parcelles uniformes pour la culture du mil”, explique Ous-

mane Guindo, agriculteur dans le village de Sokoura, situé dans la région de Mopti au centre du Mali. “J’ai vu que cela ne

m’apportait rien. Le vent que rien n’arrêtait enterrait mes cultures sous le sable, et la production était très faible.

“J’ai alors décidé d’appliquer la technique de régénération naturelle assistée. J’ai laissé des souches d’arbres dans mon

champ et géré leurs repousses. Bien vite, je me suis rendu compte des avantages de cette technique. Les feuilles qui tombent

et se décomposent servent d’engrais à mes cultures. L’élagage raisonné des branches garantit un approvisionnement régulier

en bois de feu. Mes cultures poussent mieux car les arbres empêchent le vent d’enfouir les jeunes pousses dans le sable. Et

les arbres fournissent de l’ombre dont nous pouvons profiter lors des moments de repos.”

Les efforts de Guindo sont soutenus par le projet “Reverdir Mopti”, qui vise à améliorer le couvert forestier et à enrayer la

dégradation des sols et la désertification dans cette région aride située au sud du Sahara. L’aggravation de la dégradation des

sols observée au cours des dernières décennies – conséquence de l’accroissement de population, de méthodes agricoles

inappropriées et de conditions climatiques de plus en plus arides – a compromis la capacité du Mali à produire des denrées

alimentaires. Face à cette situation, le gouvernement a fait du reboisement une de ses priorités pour lutter à la fois contre la

dégradation des ressources naturelles et la pauvreté.

Ce projet soutenu par l’AMCC est mis en œuvre par Sahel Eco, une ONG qui travaille depuis 10 ans avec des communautés

rurales dans la région pour développer l’agroforesterie, notamment par la technique de régénération naturelle assistée, qui

consiste à protéger les jeunes plants naturellement présents en éliminant les plantes inflammables et les broussailles pour

permettre au couvert forestier de se régénérer.

L’ONG travaille avec des agriculteurs et des associations locales sur une vaste zone. Drissa Gana, coordinateur du projet de

Sahel Eco, explique: “Nous avons mis en place une commission de promotion de l’arbre composée de fonctionnaires des ser-

vices techniques, d’élus locaux et de leaders communautaires, qui joue un rôle central dans la conduite des activités de reboi-

sement, l’élaboration de conventions locales et le suivi des activités. C’est un gage de durabilité des réalisations du projet.”

Quinze mois après le lancement du projet, les résultats parlent d’eux-mêmes:

● 141 000 arbres ont été plantés et 435 000 protégés.

● 30 personnes ont été formées aux techniques de conservation des sols et de l’eau.

● 16 accords ont été signés avec des communautés locales pour la gestion des ressources arboricoles, en vue d’encourager

la participation active des agriculteurs locaux, des coopératives et des chefs de village.

● Deux accords de partenariat ont été signés pour la gestion des forêts de Samori et de Segue, et des plans d’action ont été

élaborés afin de restaurer les zones dégradées et de créer des coupe-feu.

“Nous observons que, dans plusieurs communes voisines, des agriculteurs ont commencé à appliquer cette technique, qui

gagne du terrain par des moyens informels et sans l’appui du projet”, note M. Gana. Le principal défi consistera désormais à

faire évoluer la législation pour responsabiliser davantage les paysans par rapport à la gestion des arbres dont ils s’occupent.

Un autre défi sera de valoriser les produits forestiers non ligneux tirés des arbres issus de la régénération naturelle assistée,

ce qui permettrait une plus grande implication des femmes.

“Si nous avions compté les arbres du terroir de Sokoura il y a 10 ans, on n’aurait pas atteint le nombre de pieds que j’ai dans

mes seuls champs aujourd’hui”, souligne Ousmane Guindo. “Nos efforts portent vraiment leurs fruits.”

31

Page 43: De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement ... · De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement climatique L’expérience de l’Alliance

Titre: Programme d’appui au Forum des îles du Pacifique

Domaines prioritaires: Adaptation, réduction des risques de catastrophe

Secteur: Éducation, recherche et développement technologique

Budget: 9,9 millions €

Partenaires: Centre du Pacifique pour l’environnement et le développement durable, Université du Pacifique Sud

Période: 2011–2016

L es récentes évaluations concernant

la menace du changement clima-

tique pour les petites îles sont alarman-

tes: une hausse de 2 à 4°C de la tempé-

rature moyenne de la planète entraînera

l’élévation du niveau de la mer, l’acidifica-

tion des océans, des événements clima-

tiques extrêmes, une augmentation des

températures et des changements dans

les régimes de précipitations – menaçant

les moyens de subsistance et faisant

peser des risques moyens à très élevés

sur les villages côtiers, les infrastruc-

tures, les services écosystémiques et la

stabilité économique d’ici à la fin de ce

siècle (Nurse et al. 2014).

Le renforcement des capacités d’adap-

tation au changement climatique et la

réduction des risques de catastrophe

figurent donc parmi les priorités des 15

États insulaires du Pacifique membres

du groupe ACP, à savoir les Îles Cook,

les Fidji, les Kiribati, les Îles Marshall,

les États fédérés de Micronésie, Nauru,

Niue, les Palaos, la Papouasie-Nou-

velle-Guinée, les Samoa, les Îles Salo-

mon, le Royaume des Tonga, les Tuvalu,

le Vanuatu et le Timor-Oriental. Les

dirigeants de ces pays ont défini une

stratégie commune pour lutter contre

le changement climatique et réduire

les risques de catastrophe. L’AMCC

appuie sa mise en œuvre à travers un

programme mis en place dans toute la

région par le Centre du Pacifique pour

l’environnement et le développement

durable de l’Université du Pacifique

Sud. Ce programme axé sur l’adaptation

contribue également à réduire les risques

de catastrophe. Il coordonne des activi-

tés dans trois domaines étroitement liés:

le renforcement des capacités, l’implica-

tion des communautés dans l’adaptation

et la recherche appliquée portant sur la

vulnérabilité et l’adaptation.

Principales réalisations à ce jour

Renforcement des capacités. Le

programme vise à donner les moyens

d’agir à une nouvelle génération de pla-

nificateurs, chercheurs et responsables

politiques grâce à des études postuni-

versitaires. Le financement de l’AMCC

soutient le développement des filières

de formation et des bourses d’études,

octroyées à 61 étudiants. Jusqu’ici, 100

étudiants ont obtenu leur diplôme de

troisième cycle dans des disciplines liées

au changement climatique, 17 ont décro-

ché une maîtrise et 3 un doctorat. Trois

nouvelles filières ont été développées:

la gestion des risques de catastrophe,

l’écologie du Pacifique en lien avec le

changement climatique et la météoro-

logie tropicale.

Dans le cadre de la maîtrise, de petits

groupes d’étudiants ont assisté aux

négociations internationales sur le climat

pour se former à la préparation de notes

d’information, à l’analyse et à la négocia-

tion. “La participation aux négociations

de la CCNUCC n’est pas chose facile.

Les îles du Pacifique y sont bien repré-

sentées, mais ne disposent pas néces-

sairement de négociateurs chevronnés”,

explique le professeur Elisabeth Holland,

directrice du Centre. “Le programme vise

à améliorer cet aspect pour le futur.”

Le programme organise également des

formations par le biais d’ateliers. Quinze

coordinateurs nationaux, eux-mêmes

devenus formateurs, ont été formés et

ont pu partager leurs connaissances aux

niveaux sous-régional et national, l’ob-

jectif final étant d’animer des ateliers au

sein des communautés. À ce jour, le pro-

gramme a formé plus de 500 personnes

sur le terrain et permis la création d’un

centre de connaissances qui collecte les

rapports d’activité, documents et articles

scientifiques rédigés par les agents en

charge du programme et les étudiants.

Sur le terrain: Îles du Pacifique

Îles du Paci�que

Les anciens élèves font carrière dans des ministères de l’environnement, participent aux négociations internationales sur le climat, travaillent dans la gestion et la conservation de l’environnement, dans des cabinets de consultants ou dans la recherche.

32

Page 44: De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement ... · De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement climatique L’expérience de l’Alliance

Il a également accueilli 200 participants

au Forum des services climatologiques

des îles du Pacifique, un événement

ayant pour but d’impliquer les experts

du climat dans le débat et de partager

des informations avec l’ensemble des

acteurs concernés. Ce forum a permis

d’améliorer l’accès aux prévisions

météorologiques et de faire connaître les

produits régionaux.

Implication des communautés. Des

comités consultatifs sur les projets ont

été créés dans chacun des 15 pays impli-

qués pour permettre aux communautés

vulnérables de déterminer elles-mêmes

les domaines ayant le plus besoin d’une

assistance. Quatre pays (les Fidji, les

Samoa, les Tuvalu et le Vanuatu) ont

rédigé des plans d’adaptation pour trois

communautés pilotes sélectionnées

sur leur territoire, et les coordinateurs

nationaux ont réalisé des évaluations

de la vulnérabilité et de l’adaptation

sur ces sites. Les activités destinées à

aider les communautés à s’adapter au

changement climatique sont décidées

en fonction de ces évaluations, qui ont

été menées sur la base d’une approche

participative. Les Fidji mettent en œuvre

des mesures liées à l’eau et aux eaux

usées; les Samoa se concentrent sur

l’eau, la santé et la sécurité alimentaire;

les Tuvalu sur l’eau et le biogaz; et le

Vanuatu sur l’eau, la sécurité alimentaire

et la stabilisation des zones côtières.

L’évaluation de la vulnérabilité et de

l’adaptation réalisée sur l’un des sites

des îles Fidji a révélé que la communauté

de Korolevu n’avait pas accès à l’eau

potable depuis plus de 40 ans. Le projet

a permis d’installer un réservoir d’eau

d’une capacité de 10 000 litres ainsi

qu’un système de canalisations pour dis-

tribuer l’eau dans la communauté. Plus

de 100 personnes issues de 28 ménages

ont désormais accès à l’eau dans leur

propre maison.

Recherche appliquée. Les étudiants-

chercheurs se concentrent sur une

grande diversité de sujets liés au climat:

l’égalité entre hommes et femmes et

l’énergie; la sécurité alimentaire et la

sélection des cultures et cultivars; la dis-

parition des récifs coralliens; la proliféra-

tion des algues marines et leur utilisation

potentielle comme engrais ou biocarbu-

rant; le recours aux modèles océaniques

pour la surveillance du carbone; et l’ana-

lyse des facteurs entravant la croissance

du taro géant des marais

Enseignements tirés

Le principal enseignement tiré concerne

l’importance de la collaboration et de

l’échange d’expériences. “La documen-

tation produite dans une région a pu être

utilisée à travers tout le Pacifique. Des

échanges permanents sur ce qui se fait

dans les différentes communautés ont

été établis entre les 15 coordinateurs

nationaux. Nous sommes passés d’un

groupe s’estimant victime du change-

ment climatique à un groupe de per-

sonnes agissant ensemble pour se

donner les moyens de lutter contre ce

“La plupart du

temps, le changement

climatique est

considéré comme un

phénomène causé

hors du Pacifique,

mais ayant des

répercussions

considérables sur

toute la région. Il peut

être difficile de se faire

entendre et d’échapper

au rôle de victime.

Ce projet a permis la

naissance d’un puissant

réseau favorisant le

changement et la

responsabilisation.” —Professeur

Elisabeth Holland,

directrice du Centre

du Pacifique pour

l’environnement et le

développement durable

phénomène au sein des communautés”,

souligne le professeur Holland.

Actions à venir

Les communautés ayant mis en œuvre

des projets serviront de mentors et de

modèles aux autres. “Nous disposons

d’un solide réseau de communautés tra-

vaillant ensemble pour accroître leur rési-

lience au climat, chacune ayant mis en

place un plan d’adaptation et défini ses

priorités”, déclare Mme Holland. Le travail

a commencé dans 43 communautés. La

collaboration avec d’autres projets per-

mettra de faire passer ce nombre à plus

de 70. Elles constitueront le centre d’un

réseau d’adaptation géré localement.

Les Palaos, comme la plupart des îles du Pacifique, sont confrontées à l’érosion côtière

33

Page 45: De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement ... · De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement climatique L’expérience de l’Alliance

L’AMCC+ reconnaît l’importance

de l’appui budgétaire en tant

qu’outil permettant d’assurer

l’inclusion des questions

liées à l’environnement et au

changement climatique dans

les politiques de réduction de la

pauvreté et de développement.

Cultures en terrasses dans le district de Musanze, Rwanda

Page 46: De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement ... · De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement climatique L’expérience de l’Alliance

35

3

L’appui budgétaire lié au changement climatique

Piloter l’appui budgétaire pour lutter contre le changement climatique

L’OCDE définit l’appui budgétaire comme “une méthode

de financement du budget d’un pays partenaire via un

transfert de ressources d’un organisme de financement

externe vers le Trésor public du gouvernement parte-

naire” (OCDE 2006b: 30).

L’appui budgétaire s’inscrit dans la ligne des principes

de l’efficacité de l’aide énoncés dans la Déclaration de

Paris, conçus pour fournir une aide de meilleure qualité

et atteindre des résultats durables. L’appui budgétaire

contribue non seulement à réduire la pauvreté, mais aussi

à améliorer les droits de l’homme, la démocratie et l’État

de droit. Selon l’approche de l’UE, l’appui budgétaire

implique un dialogue politique, un transfert financier au

Trésor public du pays partenaire, l’évaluation des perfor-

mances et le développement des capacités dans le cadre

d’un partenariat et d’une redevabilité mutuelle.

L’AMCC+ considère l’appui budgétaire comme un outil

efficace pour assurer l’inclusion des questions liées à

l’environnement et au changement climatique dans les

politiques de développement et de réduction de la pau-

vreté. Élément central du processus d’appui budgétaire,

le dialogue politique permet de placer les thèmes de l’en-

vironnement et du changement climatique au cœur de

la planification nationale du développement. Le recours

à l’appui budgétaire plutôt qu’à des interventions sous

forme de projets permet de privilégier le dialogue poli-

tique avec les gouvernements concernant les stratégies

de réduction de la pauvreté et la manière dont la lutte

contre le changement climatique s’intègre dans les poli-

tiques et plans de développement.

Dans le cadre de l’AMCC, huit pays ont bénéficié jusqu’à

présent d’un appui budgétaire: le Bhoutan, le Guyana, le

Rwanda et les Samoa, sous la forme d’un appui sectoriel;

le Lesotho, Maurice, les Seychelles et les Îles Salomon,

sous la forme d’un appui budgétaire général. Un finance-

ment supplémentaire a été approuvé récemment pour le

Rwanda dans le cadre de l’AMCC+, qui prévoit de soute-

nir d’autres pays.

Au Guyana, l’AMCC a financé un programme d’ap-

pui sectoriel accompagnant la mise en œuvre d’un Plan

d’action national pour la gestion des mangroves. Dans

ce pays, l’expérience était limitée tant en matière d’ap-

pui budgétaire que dans le domaine technique de la res-

tauration des mangroves. Cette initiative a donc été un

moyen d’explorer de nouvelles façons de travailler. Elle

a été couronnée de succès, permettant d’atteindre un

niveau de durabilité élevé en comparaison des résultats

qui auraient été obtenus dans le cadre d’une approche

projet.

S’inspirer des stratégies existantes

Les programmes d’appui budgétaire de l’AMCC se

basent sur l’expérience acquise par l’UE et les pays par-

tenaires en matière de mise en œuvre de programmes

d’appui budgétaire général et/ou sectoriel. L’existence

d’autres programmes facilite la décision de recourir à

cette modalité pour l’aide liée au climat, car elle implique

que des évaluations fiduciaires et macroéconomiques

ont déjà été réalisées et que des activités sont en cours

pour renforcer les systèmes de gestion des finances

publiques. Dans plusieurs cas, l’appui budgétaire de

l’AMCC+ vient spécifiquement compléter ou renforcer

d’autres programmes d’appui budgétaire en cours.

Au Bhoutan, l’UE soutient le développement du sec-

teur des ressources naturelles renouvelables par le

biais d’un appui budgétaire sectoriel dont les objectifs

Page 47: De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement ... · De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement climatique L’expérience de l’Alliance

36 De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement climatique 2014

Jeunes gens montrant des plants de palétuviers, Guyana

Page 48: De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement ... · De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement climatique L’expérience de l’Alliance

373. L’appui budgétaire lié au changement climatique

concernent des moyens de subsistance durables, la

promotion d’une production et d’une commercialisa-

tion agricoles durables, la sécurité alimentaire et la pré-

servation des ressources naturelles. Le financement de

l’AMCC complète ce programme en encourageant l’in-

tégration de mesures d’adaptation dans la stratégie sec-

torielle et le budget à moyen terme du secteur, ainsi que

l’amélioration des systèmes de suivi.

Aux Samoa, l’UE soutient le secteur de l’eau par le biais

d’un appui budgétaire sectoriel depuis 2010. Ce soutien

a contribué à intégrer les processus de planification, de

budgétisation et institutionnels du secteur dans les sys-

tèmes et processus plus généraux du gouvernement, et

à développer des capacités de planification et de mise

en œuvre. Grâce à cette expérience, il a été plus facile

de recourir à l’appui budgétaire pour le programme de

l’AMCC, qui renforce les activités en cours en accen-

tuant l’intégration de l’adaptation au changement clima-

tique dans le plan sectoriel de l’eau et en améliorant les

infrastructures de drainage.

Renforcer le suivi

La gestion axée sur les résultats est particulièrement

importante pour les programmes d’appui budgétaire,

qui doivent démontrer la contribution des transferts

financiers à des réalisations concrètes. Les critères

de suivi de ces programmes doivent idéalement être

extraits du cadre d’évaluation des performances asso-

cié à la politique ou la stratégie soutenue. L’AMCC a

acquis de l’expérience en matière de sélection d’indi-

cateurs dans les systèmes de suivi nationaux. En tout

état de cause, l’AMCC s’efforce d’utiliser les opérations

d’appui budgétaire pour renforcer les systèmes natio-

naux de suivi.

Au Bhoutan, l’amélioration du suivi sectoriel et de la

qualité des données statistiques est l’un des critè-

res retenus pour mesurer les progrès dans le secteur

des ressources naturelles renouvelables et déterminer

le décaissement des tranches d’appui budgétaire. Des

indicateurs et critères de résultats sont utilisés pour éva-

luer la mise en œuvre de pratiques agricoles capables

de réduire la vulnérabilité et/ou les émissions de gaz à

effet de serre. Le choix de ces indicateurs témoigne de

la volonté de mesurer la performance des fonds mis en

œuvre à travers le budget national du point de vue du

climat.

Au Guyana, les critères choisis pour déterminer le

décaissement des tranches variables de l’appui budgé-

taire ont été tirés directement du cadre d’évaluation des

performances du Plan d’action national pour la gestion

des mangroves. Le programme d’appui budgétaire a

contribué à renforcer la capacité nationale à effectuer

le suivi des mangroves et des résultats du plan d’ac-

tion, notamment via la réalisation d’un inventaire des

mangroves, l’élaboration d’un plan et de protocoles de

suivi des mangroves, ainsi qu’un suivi sur le terrain.

L’un des critères associés au décaissement de l’appui

budgétaire de l’AMCC au Lesotho concerne la finalisa-

tion des cadres de suivi et d’évaluation applicables aux

nouvelles stratégies en matière d’adaptation et d’éner-

gies renouvelables. Ces cadres fourniront notamment

des informations claires sur les sources de données,

la disponibilité de celles-ci et les méthodologies de

collecte des données.

Aux Seychelles, les critères de décaissement des tran-

ches d’appui budgétaire ont inclus la mise en place de

mécanismes de suivi applicables à la Stratégie natio-

nale de lutte contre le changement climatique, ainsi qu’à

l’intégration du changement climatique dans l’ensemble

des secteurs clés de la Stratégie de développement

durable 2011-2020.

Combiner appui budgétaire et assistance technique

L’assistance technique peut être un complément utile

aux opérations d’appui budgétaire, pour autant qu’elle

soit intégrée dans les structures nationales, qu’elle

repose au moins en partie sur l’expertise nationale et

qu’elle favorise le renforcement à long terme des institu-

tions et des capacités. Les cas du Guyana, du Lesotho,

de Maurice, des Seychelles et des Îles Salomon illus-

trent la façon dont l’assistance technique est – ou aurait

pu être – utilisée pour compléter l’appui budgétaire de

l’AMCC.

Au Guyana, l’assistance technique apportée avec l’ap-

pui budgétaire sectoriel pour la gestion des mangroves

s’est avérée très utile vu la rareté de l’expertise tech-

nique locale. L’expérience dans ce pays montre qu’il est

utile de recourir à ce type d’assistance relativement tôt

dans le calendrier d’un projet.

Page 49: De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement ... · De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement climatique L’expérience de l’Alliance

38 De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement climatique 2014

Au Lesotho, une assistance technique complémentaire

a été mise en place pour soutenir le renforcement des

capacités des acteurs publics et non étatiques en vue

d’atteindre les objectifs convenus, notamment en ce qui

concerne le renforcement de la coordination sectorielle

et le suivi et évaluation (S&E) de la mise en œuvre des

politiques et stratégies soutenues.

Une petite composante d’assistance technique incluse

dans le programme de Maurice a permis l’élaboration

d’une politique et de lignes directrices relatives aux bâti-

ments et constructions durables, la définition des objec-

tifs de la stratégie “Bâtiments verts à Maurice à l’horizon

2025” et la mise au point d’un système d’évaluation des

bâtiments verts. Il a ainsi été possible d’accéder à un

savoir-faire spécialisé difficile à mobiliser autrement.

Aux Seychelles, où aucune disposition spécifique

n’était prévue pour l’assistance technique, un appui

technique institutionnel de haut niveau et un renforce-

ment des capacités ciblés auraient été utiles compte

tenu de la complexité du cadre institutionnel, du

manque de coordination et des capacités limitées en

personnel et en matière de gestion. Cet enseignement

sera pris en compte dans l’élaboration des futurs pro-

grammes.

Aux Îles Salomon, le suivi et l’établissement de rap-

ports pour certains critères de décaissement de la deu-

xième tranche de l’appui budgétaire se sont avérés

compliqués. Une expertise technique à court terme a

donc été mobilisée pour aider à finaliser certains élé-

ments du programme.

Défenses côtières par des blocs de rocher à Anse Marie-Louise sur l'île de Mahé, Seychelles

Page 50: De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement ... · De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement climatique L’expérience de l’Alliance

393. L’appui budgétaire lié au changement climatique

Une attention particulière est maintenant accordée à l’as-

sistance technique qui peut être nécessaire pour assu-

rer la mise en œuvre et le suivi des réformes convenues

dans le cadre des programmes d’appui budgétaire. L’ap-

port d’un appui technique dès le début du programme

peut jouer un rôle déterminant dans la capacité à soute-

nir la finalisation en temps voulu des réformes politiques

planifiées. À l’avenir, on veillera également à assurer la

coordination avec l’assistance technique apportée dans

le cadre de projets complémentaires.

L’utilisation de mesures de performance peut poser des

difficultés. Souvent, il n’existe pas d’indicateurs adap-

tés permettant d’assurer le suivi des impacts du chan-

gement climatique, de la vulnérabilité et/ou de l’effica-

cité des mesures d’adaptation et d’atténuation. Dans ce

cas, la mise en place de l’appui budgétaire de l’AMCC

stimule leur conception.

Au Lesotho, par exemple, l’appui budgétaire a consti-

tué un point d’entrée pour appuyer le processus d’éla-

boration d’une politique en matière de changement cli-

matique, avec un accent particulier sur la création d’un

mécanisme de coordination interministériel, l’adoption

et la budgétisation d’une stratégie relative au change-

ment climatique et la mise au point d’un système cré-

dible de S&E. Le choix de l’appui budgétaire géné-

ral cadrait avec l’objectif de promotion de l’intégration

du changement climatique dans la stratégie nationale

de développement. Les enseignements tirés d’autres

opérations d’appui budgétaire en cours – notamment

les points faibles dans la coordination, la gestion des

finances publiques et le processus de S&E – ont mené

à sélectionner des conditions de décaissement struc-

turées et définies avec précaution sur la base de pro-

cessus plutôt que d’indicateurs de résultats.

La pérennité des réformes soutenues par l’AMCC par

le biais de l’appui budgétaire continuera d’être évaluée

à mesure que les résultats des huit programmes d’ap-

pui budgétaire seront connus. Actuellement, 3 des 8

programmes sont en cours d’exécution, 4 sont en train

d’être achevés et un seulement (Rwanda) a été clôturé.

L’AMCC+ veillera à la poursuite des efforts des gouver-

nements dans les pays partenaires.

Au Rwanda, par exemple, un contrat de réforme sec-

torielle a été approuvé récemment afin de promou-

voir des investissements “résilients au climat” par les

agriculteurs via l’amélioration de la gestion des terres

et des capacités de suivi de leur utilisation par les auto-

rités centrales et locales. Ce nouveau programme per-

mettra de consolider les résultats de la première phase

de la réforme foncière, soutenue par l’AMCC. Il vise à

accroître les capacités décentralisées requises pour la

gestion du cadastre, la planification et le suivi de l’utili-

sation des terres, tout en assurant la viabilité financière

du cadastre. L’amélioration de la gestion des terres doit

contribuer à renforcer la résilience au changement cli-

matique.

Page 51: De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement ... · De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement climatique L’expérience de l’Alliance

Titre: Protection durable des zones côtières à travers la gestion des mangroves au Guyana

Domaines prioritaires: Adaptation, REDD

Secteur: Gestion des zones côtières, forêts

Budget: 4,165 millions €

Partenaires: Institut national de recherche et de vulgarisation agricoles

Période: 2009–2014

A vec ses plaines côtières de faible

élévation, son important réseau

fluvial et un système de protection des

côtes contre la mer en mauvais état, le

Guyana est particulièrement exposé

aux effets du changement climatique.

Le niveau de la mer s’élève de façon

continue et ce phénomène, combiné

aux risques liés aux événements cli-

matiques extrêmes, impose l’adoption

de mesures urgentes pour se proté-

ger des risques accrus d’inondation

côtière.

En 2012, le gouvernement a approuvé

la mise en œuvre d’une nouvelle Poli-

tique de défense maritime et fluviale

qui reconnaît notamment le rôle

des mangroves en tant que défense

contre la mer. Les forêts de palétu-

viers ou mangroves couvrent une

bonne partie du littoral. Elles amor-

tissent l’action des vagues, protègent

les bancs côtiers, et rendent un pré-

cieux service en termes de sécurité

alimentaire. En effet, 90% des terres

agricoles du Guyana sont situées le

long du littoral. Les brèches dans

les défenses contre la mer peuvent

s’avérer catastrophiques, détruisant

des bâtiments et des moyens de sub-

sistance dans les zones habitées et

rendant les terres agricoles inexploi-

tables pendant une décennie voire

plus du fait de la salinité accrue du

sol. Les mangroves se sont dégra-

dées au fil des ans du fait d’une com-

binaison de processus naturels et

de l’utilisation traditionnelle du bois

comme matière première.

La conservation des mangroves et la

protection des zones côtières figu-

rent donc au centre des priorités. Un

Plan d’action national de gestion des

mangroves a été adopté en 2010. La

même année, le ministre de l’agricul-

ture a décidé d’ajouter les palétuviers

à la liste des espèces protégées par

la Loi sur les forêts. L’AMCC a fourni

un appui budgétaire pour la mise

en œuvre du plan d’action, l’objec-

tif étant d’atténuer le changement

climatique (via la séquestration de

carbone dans les mangroves) et

d’accroître la résilience à ses effets

(via un soutien aux défenses contre

la mer et à la biodiversité). Le pro-

gramme visait également à sensibili-

ser et éduquer l’opinion publique sur

les avantages des mangroves pour

les communautés côtières et le pays

en général.

Principales réalisations à ce jour

Suite à l’adoption du Plan d’action

national en 2010, le Projet de restau-

ration des mangroves du Guyana a

établi un organe consultatif, composé

et créé une unité en charge du projet.

À ce jour, 7,5 kilomètres (soit 48,5 hec-

tares) de mangroves ont été restaurées

et 470 000 plants de palétuviers noirs

ont été produits et plantés avec la par-

ticipation des communautés locales.

Ces actions ont été complétées par la

plantation de prairies de spartine et,

dans certaines zones, la construction

de structures solides destinées à aug-

menter la sédimentation et favoriser la

régénération naturelle.

Neuf gardes forestiers ont été recrutés

dans le cadre du projet pour surveiller

et protéger 24 kilomètres de mangro-

ves. Sept comités d’action villageois et

des projets d’infrastructures commu-

nautaires ont été mis en place pour pro-

mouvoir la protection des mangroves à

l’échelle locale; un site internet fournit

des informations sur le projet; une coo-

pérative de producteurs, composée de

femmes a été constituée autour de la

réserve de mangroves pour promouvoir

des moyens de subsistance alternatifs

au sein des communautés côtières; et

un centre d’accueil a été créé; il recevra

3 000 étudiants par an et 200 visiteurs

chaque mois.

Pour sensibiliser la population, un

documentaire intitulé “Contenir la

mer” a été produit pour la chaîne édu-

cative du Guyana, et un manuel de

ressources sur les mangroves a été

élaboré à l’usage des enseignants.

Le projet a aussi financé 18 bourses

de recherche et soutenu la publi-

cation d’articles scientifiques sur la

capacité de stockage du carbone des

espèces de palétuviers du Guyana,

les pépinières et la conservation des

mangroves.

Sur le terrain: Guyana

Suriname

Guyana

Venezuela

40

Page 52: De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement ... · De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement climatique L’expérience de l’Alliance

Des femmes créent des débouchés commerciaux dans le cadre de la protection des mangroves

Le Projet de restauration des mangroves du Guyana est un exemple de réussite qui montre comment combiner la résilience au chan-

gement climatique – dans le cas présent, en protégeant les mangroves – et la création de nouveaux débouchés commerciaux pour les

communautés locales. Financé par le gouvernement du Guyana et l’AMCC, ce projet concerne cinq régions situées sur la côte nord du

pays et porte sur la sensibilisation, la recherche, la restauration des mangroves et le développement communautaire.

Annette Arjoon-Martins, entrepreneur social et fondatrice de la marque North West Organics (qui commercialise avec succès des

produits issus d’aires protégées pour la reproduction des tortues marines), a été nommée présidente du projet en 2010. . Elle a créé

une marque associée à la réserve de mangroves que les communautés sont autorisées à apposer sur les produits qui en sont issus,

dès lors qu’elles protègent les mangroves. Les producteurs, des femmes pour la plupart, proposent désormais une gamme complète

de produits tels que du miel ambré de mangrove, des bougies artisanales en cire d’abeille, du pain de manioc, des biscuits à la noix de

coco et de la sauce au poivre.

Leur gamme a été lancée sur un marché de producteurs fermiers sponsorisé par Digicel, un opérateur de téléphonie mobile des Caraïbes.

Des membres des cinq communautés ont également été formés en tant que guides touristiques. La visite commence au centre d’accueil

de la réserve, où une exposition retrace l’histoire des mangroves. Les touristes visitent ensuite une forêt de palétuviers et une zone humide,

voient le travail de conservation effectué, se rendent dans des villages et découvrent le patrimoine traditionnel du Guyana. Les villageois,

quant à eux, exercent de nouvelles activités en tant que guides touristiques, conducteurs de calèches, vendeurs de jus de canne à sucre,

musiciens, apiculteurs et producteurs agricoles. Ce groupe s’est vu décerner récemment le Prix de l’environnement de l’Association du

secteur touristique du Guyana, ainsi que le Prix de la conservation de la biodiversité de l’Organisation du tourisme des Caraïbes.

“Ces expériences montrent à quel point

ces initiatives locales peuvent être effica-

ces, notamment grâce à l’appui de men-

tors qui comprennent que la transition

vers un modèle économique moderne

ne peut être précipitée au détriment des

ressources les plus importantes de la

région”, souligne Annette Arjoon-Mar-

tins. “J’ai un profond respect pour ces

femmes très motivées qui ont adopté une

nouvelle vision à l’égard de la préserva-

tion des ressources naturelles de leur

communauté, tout en traçant des voies

innovantes en tant que bénéficiaires des

principes du commerce équitable et

d’une économie florissante.”

Enseignements tirés

Pour réussir la plantation de palétuviers,

il est important de bénéficier d’une assis-

tance technique à un stade précoce afin

d’analyser les sites pilotes du point de vue

de la force des vagues, du niveau de la

vase, de l’hydrologie et des activités côtiè-

res, tous ces facteurs pouvant affecter les

jeunes plants. Pour restaurer la ceinture

de mangrove à l’échelle et dans les délais

requis au Guyana, les plantations devront

être accompagnées à d’autres méthodes

de restauration (structures solides, plan-

tation de prairies de spartine, etc.).

Actions à venir

Pour rendre le système de suivi des

mangroves pleinement opérationnel, il

faudra renforcer les capacités en matière

de systèmes d’information géographique

et de gestion des données, ainsi que l’uti-

lisation des données satellitaires. La pour-

suite des recherches sur l’influence des

bancs de vase au large sur la restauration

des mangroves est aussi essentielle. Il

faudra également trouver des moyens

d’exploiter plus efficacement les produits

issus des mangroves afin d’accroître les

avantages que les communautés retirent

de leurs efforts de conservation.

L’ambassadrice de Norvège achète des produits issus de la mangrove

41

Page 53: De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement ... · De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement climatique L’expérience de l’Alliance

Les décideurs doivent savoir

quelles politiques, quels

programmes et projets

d’adaptation fonctionnent

réellement et pourquoi.

Collecte des eaux de pluie pour l'irrigation d'appoint, Éthiopie

Page 54: De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement ... · De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement climatique L’expérience de l’Alliance

43

4

Suivre et évaluer l’adaptation au changement climatique

L es pays en développement étant de plus en plus

nombreux à élaborer des politiques, stratégies

et plans d’action pour faire face au changement

climatique, il est essentiel de mettre en place des sys-

tèmes capables d’évaluer leurs impacts. Certains pays

sont déjà activement engagés dans la création de tels

systèmes, et les processus de mesure, notification et

vérification (MNV) de l’atténuation, ainsi que de suivi et

évaluation (S&E) de l’adaptation, ont figuré parmi les

principaux thèmes abordés lors de la Conférence mon-

diale d’appui au dialogue politique de l’AMCC organisée

en septembre 2013.

Si certaines difficultés techniques subsistent, les

méthodologies et les outils disponibles pour la MNV de

l’atténuation sont relativement avancés. Cet aspect fait

l’objet d’une attention particulière dans le cadre du pro-

cessus de la CCNUCC, et diverses initiatives visant le

renforcement des capacités dans des pays en dévelop-

pement sont en cours. En revanche, le S&E de l’adapta-

tion est une discipline relativement nouvelle et pose plus

de difficultés, l’adaptation étant un processus complexe

et spécifique à un contexte particulier, pour lequel il

n’existe pas d’indicateur unique permettant de mesurer

le succès. En effet, il n’existe aucun standard permet-

tant de mesurer la capacité d’une intervention à réduire

la vulnérabilité au climat. Si un certain nombre de cadres

de S&E ont été développés au cours de ces dernières

années, ce sont la nature et le contexte de l’intervention

qui dictent l’approche à adopter.

Alors que le montant des financements pour l’adapta-

tion augmente, il devient de plus en plus important de

garantir l’efficacité, l’équité et l’efficience des interven-

tions d’adaptation. Le S&E joue un rôle déterminant à cet

égard et doit apporter des données probantes pour les

futurs investissements dans l’adaptation. Les décideurs

doivent savoir quelles politiques, quels programmes et

projets fonctionnent réellement et pourquoi.

La mise en place de systèmes robustes de S&E peut

être confrontée à des problèmes méthodologiques.

De nombreux aspects du changement climatique (et

donc les résultats en termes d’adaptation) ne seront

pas apparents avant des années, mais les résultats des

programmes sont souvent évalués sur une durée beau-

coup plus courte. Il est probable que les contraintes et

les risques évoluent du fait du changement climatique

et d’autres facteurs contextuels, entraînant un déplace-

ment des niveaux de référence. Cela se traduira par des

difficultés à attribuer le succès (ou l’échec) à atteindre

les objectifs fixés. En outre, les impacts du changement

climatique sont dynamiques, et l’adaptation ne permet

pas d’éradiquer purement et simplement les effets

négatifs. Une approche à court terme focalisée uni-

quement sur le “climate proofing” (protection contre les

risques climatiques) permettra seulement de répondre à

l’évolution progressive des risques existants, et pourrait

passer à côté de changements non anticipés se mani-

festant à plus long terme (Brooks et al. 2011).

Tirer des enseignements de l’expérience de l’AMCC

Les programmes nationaux, régionaux et multi-pays

(plus de 50 au total) soutenus par l’AMCC à travers le

monde permettent de tirer des leçons pratiques sur la

manière dont est réalisé le S&E. Ces enseignements

peuvent être utilisés pour l’apprentissage mutuel dans

le cadre des programmes existants financés par l’AMCC

et pour guider le développement de l’AMCC+.

L’Institut international pour l’environnement et le déve-

loppement (IIED) a entrepris une revue des programmes

financés par l’AMCC afin d’évaluer la façon dont le S&E

y est intégré et d’identifier les approches novatrices

et concluantes en la matière. Cette revue a été axée

essentiellement sur le S&E au niveau des programmes

Page 55: De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement ... · De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement climatique L’expérience de l’Alliance

44 De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement climatique 2014

(approche pour en mesurer les réalisations) et au niveau

des systèmes (manière dont les programmes contri-

buent directement ou indirectement aux systèmes

régionaux, nationaux ou locaux de S&E de l’adaptation).

Un cadre analytique basé sur les meilleures pratiques

indicatives en matière de S&E a été mis en place et des

critères de référence préliminaires ont été définis à l’aide

du cadre de Suivi de l’adaptation et d’évaluation du

développement (TAMD) élaboré par l’IIED (Brooks et al.

2011), ainsi que d’autres sources. Un score a été attri-

bué à chaque programme sur base de ces critères. Le

spectre allant du coin inférieur gauche au coin supérieur

droit du graphique 4-1 représente un continuum indi-

quant le degré de sophistication avec lequel le S&E est

abordé.

Tous les programmes de l’AMCC analysés comportaient

des éléments de S&E de l’adaptation. Les principales

conclusions de la revue réalisée par l’IIED sont présen-

tées ci-dessous.

Indicateurs clairement définis. Certains des cadres

logiques analysés comprenaient des indicateurs

Graphique 4-1 S&E de l’adaptation aux niveaux des interventions et des systèmes: classification des programmes de l’AMCC analysés

S&E de l’adaptation au niveau des programmes/projets

A. S&E routinier: Le S&E repose exclusivement sur un cadre logique comprenant des indicateurs qui n’ont pas été spécifiquement conçus pour déterminer les effets de l’intervention sur la gestion des risques climatiques et/ou la vulnérabilité au climat.

B. S&E naissant: Certains indicateurs du cadre logique visent clairement à mesurer les effets de l’intervention sur la gestion des risques climatiques et la vulnérabilité au climat.

C. S&E établi: Un ensemble solide d’indicateurs a été élaboré et est régulièrement mis à jour; dans les cas les plus avancés, ils reposent sur une théorie du changement.

S&E de l’adaptation au niveau des systèmes:

A. Pas d’attention particulière: L’action ne met pas spécifiquement l’accent sur le renforcement des systèmes nationaux de S&E du changement climatique.

B. Contribution indirecte: Les activités du programme sont susceptibles de soutenir indirectement le développement des systèmes nationaux (p. ex. par le biais d’études de référence sur la vulnérabilité).

C. Accent particulier: Le développement ou le renforcement des systèmes nationaux est l’un des objectifs du programme à travers la mise en place d’un ensemble d’activités spécifiques.

C 9 5

B 11 6

A

A B CS&E au niveau des

systèmes

mesurant l’efficacité de la gestion des risques clima-

tiques (décisions intégrant des considérations relatives

au climat, utilisation d’informations sur le climat), ainsi

que des indicateurs visant à évaluer les résultats en

matière d’adaptation. Ils incluaient également des indi-

cateurs mesurant l’amélioration des systèmes de ges-

tion des financements ou l’évolution des dépenses liées

au changement climatique.

Ces indicateurs varient en termes de spécificité et

de qualité de conception. Les meilleurs reposent sur

des unités de mesure exactes. Si la mesure quantita-

tive directe n’est pas possible, des indicateurs de pro-

cessus précis offrent une alternative. Des indicateurs

utiles concernant les financements liés au climat ont

par exemple été identifiés dans le cadre logique du pro-

gramme de l’Éthiopie (“Lignes directrices sur les finan-

cements liés au climat élaborées par l’Agence de pro-

tection de l’environnement et diffusées”) et celui de

l’Initiative sur le changement climatique et l’adaptation

(ICCA) de la Commission du bassin du Mékong (“Contri-

butions financières des pays du bassin inférieur du

Mékong à l’ICCA augmentant proportionnellement au

transfert de fonctions clés”).

S&E au niveau des

interventions

Page 56: De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement ... · De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement climatique L’expérience de l’Alliance

454. Suivre et évaluer l’adaptation au changement climatique

Des indicateurs centrés sur les résultats globaux sont

nécessaires afin d’éviter une dépendance excessive

vis-à-vis d’indicateurs quantitatifs limités aux réalisa-

tions intermédiaires ou d’indicateurs de résultats ne

permettant pas de mesurer les processus de change-

ment sous-jacents. Les indicateurs qualitatifs permet-

tent d’utiliser des descriptifs, d’intégrer des exemples

de réussite et d’échec, de faire apparaître des thèmes

émergents, soulignant la manière dont le change-

ment s’est produit. Les indicateurs formulés pour le

programme éthiopien, par exemple, mesurent les

impacts, les résultats et les réalisations et utilisent à la

fois des mesures quantitatives et qualitatives. L’amé-

lioration des capacités institutionnelles de l’Agence

de protection de l’environnement est mesurée en éva-

luant la mise en place des systèmes requis pour garan-

tir une coordination et un soutien efficaces. La qualité

de ces nouveaux systèmes sera évaluée via des entre-

tiens avec des bénéficiaires sélectionnés au hasard,

ce qui permettra d’inclure des exemples pour étayer

les résultats.

Des indicateurs ventilés par sexe sont inclus dans les

cadres logiques de certains programmes. Par exemple,

le manuel de S&E élaboré pour le programme du Népal

mentionne explicitement que les données de suivi doi-

vent déterminer si les groupes les plus vulnérables par-

ticipent aux activités d’adaptation et en bénéficient – ce

qui implique que les données soient ventilées par sexe

lorsque cela est possible.

Processus de consultation et S&E participatif. La

revue menée par l’IIED révèle que l’élaboration des cadres

de S&E sur la base d’un processus consultatif contribue

à garantir une conception appropriée et réaliste tenant

compte des capacités et connaissances locales. Cela

permet aussi de définir clairement les rôles et responsabi-

lités. Comme le montre le cas de l’Ouganda (encadré 4-1),

l’utilisation d’une approche inclusive et participative pour

concevoir les cadres de S&E peut contribuer à dévelop-

per les capacités des agents responsables et des bénéfi-

ciaires, à tester et renforcer la logique de l’intervention, et

à encourager l’engagement des parties prenantes.

Plantation d'arbres à l'occasion de la Journée mondiale de l'environnement, Cambodge

Page 57: De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement ... · De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement climatique L’expérience de l’Alliance

46 De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement climatique 2014

Encadré 4-1 Adaptation au changement climatique en Ouganda: avantages découlant de l’établissement de valeurs de référence

Le cadre de S&E du programme de l’Ouganda a été élaboré selon un processus participatif fondé sur la consultation et la par-

ticipation de nombreuses parties prenantes. Le cadre a été perfectionné et validé par les gouvernements locaux ainsi que par

des ONG partenaires. Impliquer ces parties prenantes était particulièrement important et utile car ce sont eux qui sont chargés

de mener à bien certaines activités de S&E. Leur engagement précoce a contribué à favoriser l’appropriation et l’adhésion et

à surmonter les obstacles potentiels à la mise en œuvre sur le terrain.

Le programme de l’AMCC en Ouganda a établi des valeurs de référence pour le S&E peu après son lancement – là encore,

par le biais d’un vaste processus participatif impliquant aussi le niveau local. Cela a permis d’identifier des vulnérabilités spé-

cifiques au niveau des districts, et dès lors de mesurer avec plus de précision les changements pouvant être attribués aux

actions du programme. On a aussi pu cartographier la vulnérabilité au climat dans les différents districts impliqués, puis cibler

les communautés sur lesquelles centrer l’intervention. Les données recueillies peuvent également aider à mesurer l’impact

d’autres programmes mis en œuvre dans les mêmes zones.

L’implication des acteurs locaux a contribué à sensibiliser les communautés aux enjeux de l’adaptation et à améliorer leur

compréhension du changement climatique. Ces activités ont en outre permis à l’équipe en charge du programme d’interagir

avec les principaux bénéficiaires et de mieux comprendre les attentes des acteurs locaux.

L’un des enseignements clés de ce programme est que l’engagement des parties prenantes à divers niveaux (national, local)

est essentiel car il contribue à renforcer l’appropriation et l’adhésion aux activités de S&E.

Établissement de valeurs de référence. Des évalua-

tions de la vulnérabilité au climat et des études de réfé-

rence ont été menées pour certains programmes et sont

planifiées pour plusieurs autres. Les activités destinées à

établir des valeurs de référence peuvent être utiles pour

diverses raisons:

● Elles apportent des informations spécifiques pour la

conception des programmes.

● Elles permettent d’élaborer des indicateurs plus précis.

● Elles contribuent à générer des informations pour pilo-

ter la mise en œuvre.

● Elles jettent les bases nécessaires à l’évaluation finale

des programmes.

Comme le montre le programme de l’AMCC en Ouganda,

l’élaboration des valeurs de référence peut aussi générer

des avantages indirects importants en termes de déve-

loppement des capacités, de sensibilisation, d’appropria-

tion de la mise en œuvre et d’amélioration de l’engage-

ment.

Document-cadre de S&E. L’analyse révèle que les

systèmes de S&E les plus performants sont ceux

qui ont été soigneusement préparés, définis dans un

document-cadre spécifique et considérés d’emblée

comme une partie intégrante de l’intervention. Les cadres

de S&E comprennent des indicateurs clairement définis,

décrivent les activités d’établissement des valeurs de

référence et de collecte des données, et énoncent clai-

rement les rôles et responsabilités. La collecte d’informa-

tions pour documenter le cadre de S&E peut contribuer à

renforcer les capacités et la compréhension des parties

prenantes et à améliorer la conception globale du dispo-

sitif de S&E.

Dimension relative à l’apprentissage. Près de la moitié

des programmes analysés reconnaissent explicitement

l’apprentissage comme l’une des dimensions du cadre de

S&E. Les programmes en Ouganda (encadré 4-1) et en

Afrique (encadré 4-2) illustrent la manière dont cet aspect

a été intégré pour atteindre un équilibre satisfaisant entre

les fonctions de redevabilité et d’apprentissage du S&E.

Inclusion d’une théorie du changement. La théorie

du changement est un autre outil très utile pour plani-

fier la séquence logique d’un programme, des intrants

aux résultats. Elle offre un moyen non linéaire de consi-

dérer non seulement ce qui va changer, mais également

les dynamiques sous-jacentes au changement (Bar-

nett et Gregorowski 2013). Une analyse contrefactuelle

peut également s’avérer utile pour établir un “scéna-

rio de contrôle” (situation en l’absence de programme).

Page 58: De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement ... · De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement climatique L’expérience de l’Alliance

474. Suivre et évaluer l’adaptation au changement climatique

Encadré 4-2 ClimDev Afrique: utilisation d’une théorie du changement

Le programme Climat pour le développement en Afrique (ClimDev Afrique) est une initiative régionale conjointe

de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique, la Commission de l’Union africaine et la Banque

africaine de développement. Le système de S&E du programme – baptisé “cadre de suivi et méthode d’évaluation”

– vise à évaluer les retombées socio-économiques des investissements réalisés dans la collecte d’informations

sur le climat. Il cherche à mettre au point des indicateurs permettant de mesurer les rendements de divers types

d’investissements dans des services d’information sur le climat et l’efficacité des changements qu’ils induisent. Le

système soutient également un processus d’apprentissage permettant d’ajuster et réorienter le programme à l’issue

de chaque cycle.

Compte tenu du cadre institutionnel, une théorie du changement a été utilisée pour définir les rôles et responsa-

bilités des trois institutions impliquées. Le S&E n’avait pas été pleinement pris en compte lors de la conception du

programme. L’utilisation d’une théorie du changement a permis de remédier à cette situation et constitue une bonne

base pour la mise en œuvre d’un système de S&E robuste. La théorie du changement s’est avérée utile pour iden-

tifier précisément ce qui doit être mesuré, et elle fournit un point de référence harmonisé pour chacune des institu-

tions concernées. Le processus de développement de la théorie du changement a aussi permis d’impliquer toutes

les parties prenantes, favorisant l’appropriation du système de S&E et permettant aux donateurs de comprendre la

façon dont les résultats doivent être obtenus.

Dialogue sur le changement climatique dans les Caraïbes

Page 59: De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement ... · De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement climatique L’expérience de l’Alliance

48 De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement climatique 2014

Quelques programmes, dont le programme ClimDev

Afrique soutenu par l’AMCC (encadré 4-2), ont actuelle-

ment recours à ces outils.

Contribution à l’élaboration du S&E au niveau des

systèmes. De nombreux programmes analysés appor-

tent une contribution au S&E au niveau des systèmes et

contribuent indirectement aux niveaux national et infra-

national. Pour améliorer les performances à cet égard, la

définition d’un objectif explicite ou d’un ensemble d’ac-

tivités précises en vue d’établir et renforcer les systè-

mes de S&E nationaux, infranationaux et régionaux doit

être encouragée. Le programme du Cambodge est un

exemple de contribution directe au S&E au niveau des

systèmes (encadré 4-3).

Les prochaines étapes

L’initiative de l’AMCC a ouvert un vaste champ d’ex-

périmentation, et la revue a mis en lumière une multi-

tude d’expériences et d’exemples illustrant les meil-

leures pratiques adoptées dans le domaine du S&E de

l’adaptation qui pourront éclairer le développement de

l’AMCC+. L’AMCC+ dispose d’une excellente opportu-

nité d’encourager le développement de pratiques inno-

vantes en matière de S&E du changement climatique

dans les programmes qu’elle soutient. Pour ce faire,

elle élaborera des politiques ou des lignes directrices

encourageant les programmes nationaux et régionaux

à entreprendre le S&E des activités d’adaptation. Des

outils et indicateurs visant à évaluer les résultats cumu-

lés de l’initiative pourront également être développés.

Le développement d’une approche de S&E couvrant tous

les programmes d’adaptation pourrait permettre aux pays

désireux de mettre en place un programme d’évaluation

de l’adaptation sur le long terme d’intégrer celui-ci dans

leurs systèmes nationaux de S&E. Les progrès accom-

plis en termes d’amélioration de la résilience pourraient

ainsi être mesurés à une échelle bien supérieure. Pour

encourager l’apprentissage, le S&E de l’adaptation doit

être conçu de façon à évaluer les changements au-delà

du niveau des interventions spécifiques, et à soutenir les

initiatives visant à mesurer les changements en matière

de résilience aux niveaux national et régional.

Par ailleurs, le système de S&E doit faire partie inté-

grante des interventions dès leur conception. Cela doit

permettre de définir et d’intégrer des objectifs clairs

ainsi que des résultats et activités structurés, énonçant

clairement les rôles et responsabilités de l’ensemble

des acteurs. Cet aspect devrait figurer dans les docu-

ments de projet et reposer sur la participation de tous

les acteurs. Ce type d’approche est aussi indiqué pour

les programmes impliquant plusieurs partenaires, pour

lesquels il est souhaitable de mesurer les résultats glo-

baux en ayant recours au même cadre de référence. La

mesure de la contribution spécifique de l’AMCC+ ne

devrait être envisagée que dans les cas où elle n’entraîne

pas la fragmentation du programme, ni des exigences

excessives en matière d’établissement de rapports.

Encadré 4-3 Contribution de l’Alliance cambodgienne contre le changement climatique au système national de S&E

L’Alliance cambodgienne contre le changement climatique (ACCC) vise notamment à contribuer à l’élaboration d’un

cadre national de S&E du changement climatique et de veiller à ce qu’il devienne partie intégrante de l’élaboration des

politiques. Le Plan stratégique de lutte contre le changement climatique 2014–2023 est l’élément central de la politique

mise en œuvre dans ce domaine. L’ACCC a soutenu la préparation de ce plan et fourni un appui technique au Ministère

de l’environnement pour renforcer ses capacités en matière de S&E. Le plan prévoit explicitement la mise en place d’un

cadre national pour le S&E des activités liées au changement climatique, Il doit aussi être intégré aux processus natio-

naux et infranationaux de planification du développement par le biais du Plan national stratégique de développement

et des plans de développement sectoriels. Il en résulte une base politique solide pour la mise en place d’un système

national de S&E du changement climatique clairement lié à la planification du développement.

Cette approche “descendante” présente un certain nombre d’avantages, dont celui d’œuvrer dans le sens d’une meil-

leure coordination, qui permettra aux institutions de mieux harmoniser leurs actions.

Page 60: De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement ... · De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement climatique L’expérience de l’Alliance

494. Suivre et évaluer l’adaptation au changement climatique

Femme récoltant des légumes de son potager, Cambodge

Page 61: De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement ... · De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement climatique L’expérience de l’Alliance

Dans sa nouvelle configuration

en tant qu’initiative phare,

l’AMCC+ répondra avec plus

d’efficacité aux besoins des

pays et groupes vulnérables.

Pêcheur à Zanzibar, Tanzanie

Page 62: De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement ... · De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement climatique L’expérience de l’Alliance

51

5

Des pistes pour l’avenir

Renforcer les domaines d’appui émergents

Depuis le lancement de l’AMCC en 2007, le nombre de

projets est passé de 4 à plus de 50. L’AMCC dispose

désormais d’un budget de plus de 315 millions d’euros

et soutient 38 pays, ainsi que 8 régions et sous-régions,

la priorité étant accordée aux PEID et aux PMA. En 2014,

l’AMCC s’est appuyée sur ces expériences pour étendre

son action et organiser sa transition vers une nouvelle

initiative phare: l’AMCC+.

L’AMCC+ répond de manière plus efficiente encore aux

besoins des pays et groupes vulnérables. Elle atteindra

ses objectifs en misant sur des approches ambitieuses

et novatrices et en s’appuyant sur la plateforme de dia-

logue et l’appui technique et financier mis en place par

l’AMCC. Parallèlement, l’AMCC+ concentre ses efforts

sur la poursuite du développement des capacités en

mobilisant les parties prenantes locales et en renfor-

çant leurs moyens d’action, et elle continue à soutenir

les négociations internationales sur le climat.

Dans le cadre de son premier pilier, axé sur le dia-

logue politique et le partage des enseignements tirés,

l’AMCC+ vise à renforcer l’attention portée à la ques-

tion des financements liés au climat, en particulier les

financements privés. Dans le cadre du second pilier,

l’AMCC+ se concentre sur les pays les plus vulnérables,

dont la population a le plus besoin de ce type de finan-

cements. Des efforts supplémentaires seront consentis

pour renforcer les questions d’importance stratégique

que sont l’adaptation basée sur les écosystèmes, les

migrations induites par le climat et l’égalité des sexes.

Soutenir l’adaptation basée sur les écosystèmes

La stratégie de l’AMCC+ aide les individus et les commu-

nautés à s’adapter aux effets négatifs du changement

climatique en misant sur une approche écosystémique,

qui soutient la biodiversité et les services rendus par les

écosystèmes locaux.

Les écosystèmes agissent comme des unités fondamen-

tales de maintien de la vie. Leur biodiversité est source de

moyens de subsistance. Les liens entre le climat et la biodi-

versité sont bien établis. D’après l’Évaluation des écosys-

tèmes pour le millénaire (2005), le changement climatique

pourrait devenir la principale cause directe d’érosion de la

biodiversité d’ici la fin du siècle. Ce phénomène contraint

déjà aujourd’hui la biodiversité à s’adapter soit par une

modification des habitats et des cycles de vie, soit par le

développement de nouvelles caractéristiques physiques.

La lutte contre le changement climatique contribue

donc directement à la conservation de la biodiversité

et au maintien des conditions de vie de l’humanité. La

perte de biodiversité affectera les services écosysté-

miques vitaux pour tous, tels que la purification de l’air

et de l’eau, la pollinisation, la production de nourriture,

la décomposition et le recyclage des nutriments, et la

séquestration du carbone.

Pour les communautés, la conservation de la nature

est un moyen d’adaptation au changement climatique

particulièrement efficace. La protection des écosystè-

mes réduit la vulnérabilité des populations les plus pau-

vres, celles qui dépendent le plus des services qu’ils

Page 63: De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement ... · De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement climatique L’expérience de l’Alliance

52 De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement climatique 2014

Projet de dessin dans une école pour sensibiliser les enfants à la protection des mangroves au Guyana

fournissent pour couvrir leurs besoins élémentaires

(nourriture, vêtements, médicaments, abri et revenus).

L’adaptation basée sur les écosystèmes présente une

multitude d’avantages. La conservation et la restaura-

tion des habitats a des effets positifs tant en matière

d’atténuation que d’adaptation: la conservation des

forêts, par exemple, peut réduire les émissions de gaz

à effet de serre; la préservation des écosystèmes peut

réduire les impacts désastreux des inondations et des

marées de tempête; les systèmes basés sur l’agrofo-

resterie, l’agriculture de conservation et la diversifica-

tion des cultures permettent de continuer à répondre

aux besoins alimentaires de base tout en minimisant les

répercussions négatives sur l’environnement. La préser-

vation d’écosystèmes sains ouvre par ailleurs la voie au

développement sobre en carbone.

Pour les populations rurales pauvres, l’adaptation basée

sur les écosystèmes est généralement plus accessible

que les actions basées sur l’ingénierie. Elle est compa-

tible avec l’adaptation au niveau communautaire, le

développement des capacités, les besoins locaux et

ceux des groupes les plus vulnérables, tels que les

femmes et les populations autochtones.

Par exemple, pour s’attaquer aux problèmes environne-

mentaux touchant les côtes du Sénégal – notamment

l’érosion du littoral, les inondations côtières, la salinisa-

tion des sols et de l’eau, la dégradation des mangro-

ves et la réduction des stocks de poissons – l’AMCC a

soutenu l’élaboration d’un plan de gestion intégrée des

zones côtières visant à remédier à l’érosion côtière, tout

en mettant en œuvre des mesures concrètes de protec-

tion des côtes. Le projet met l’accent sur la restauration

Page 64: De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement ... · De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement climatique L’expérience de l’Alliance

535. Des pistes pour l’avenir

des écosystèmes, le transfert de technologies et le ren-

forcement des institutions. Les activités sur le terrain

sont associées à des outils et mécanismes pour pro-

mouvoir la réplication et l’intégration des meilleures pra-

tiques dans les politiques et stratégies nationales.

À l’instar du Sénégal, la Gambie est confrontée à de

graves problèmes côtiers. L’AMCC soutient le renfor-

cement des capacités nationales de planification et de

réponse aux impacts du changement climatique dans

les zones côtières et contribue à l’intégration de cette

problématique dans la planification du développe-

ment. Des projets de démonstration et de recherche

visent à augmenter la résilience des écosystèmes et

des moyens de subsistance, réhabiliter les écosystè-

mes côtiers et développer des alternatives durables à

l’extraction de sable pour la construction. Des inter-

ventions encouragent aussi le renforcement des comi-

tés de développement villageois et l’implication d’ac-

teurs privés.

Au Guyana, l’appui de l’AMCC au Plan d’action national

pour la gestion des mangroves a produit de très bons

résultats dans les domaines de la réhabilitation, de la

protection et de l’exploitation durable des mangroves. Un

code de bonnes pratiques pour la gestion des mangro-

ves a été formulé, la sensibilisation et l’information du

public sur les avantages de la protection des mangroves

ont été renforcées, et les politiques et législations relati-

ves aux mangroves sont régulièrement mises à jour. La

protection et la réhabilitation des mangroves génèrent

des avantages considérables pour les communautés

locales, qui participent à la production de plants de

palétuviers ainsi qu’à la vente de produits forestiers non

ligneux, de miel et autres produits issus de la mangrove.

La coopérative de productrices constituée autour de la

réserve de mangroves a remporté un prix décerné par

l’Organisation du tourisme des Caraïbes en 2012 (voir

l’encadré à la fin du chapitre 3).

Par ailleurs, l’AMCC soutient activement le processus

REDD+, travaillant continuellement sur l’intégration et la

participation locale. Le programme d’appui au Burkina

Faso doit améliorer l’intégration du changement clima-

tique et de l’initiative REDD+ dans les cadres et stra-

tégies sectoriels; renforcer la planification et la ges-

tion participatives, la protection et la réhabilitation des

forêts, des ressources forestières ligneuses et non

ligneuses, tout en promouvant la gestion de la faune,

l’agroforesterie et les moyens de subsistance alternatifs;

soutenir les petites et moyennes entreprises; et encou-

rager la coordination et le renforcement des capacités

en vue du partage des connaissances. Au Mali, le pro-

gramme de l’AMCC contribue à l’amélioration et à la

mise en œuvre des politiques et stratégies liées au chan-

gement climatique, en mettant l’accent sur la foresterie.

En Tanzanie, des mesures innovantes d’adaptation

basée sur les écosystèmes ont été mises en œuvre avec

succès dans plusieurs communautés. Le modèle mis au

point va être reproduit dans d’autres zones du pays, et

constitue un exemple d’accroissement d’échelle horizo-

ntal (voir l’exemple de réussite sur le terrain présenté à

la fin du chapitre).

L’adaptation basée sur les écosystèmes contribue à

garantir la cohérence des actions de l’UE dans les

domaines de l’environnement, du changement clima-

tique et de la gestion des ressources naturelles en inté-

grant différentes initiatives phares de l’UE, telles que

l’AMCC+, l’initiative “Biodiversité pour la vie”, l’appui en

faveur d’une économie verte, et une nouvelle initiative

sur l’atténuation du changement climatique. Elle sou-

tient également de manière transversale la réalisation

des objectifs de plusieurs conventions et mécanismes

internationaux, tels que la CCNUCC, la Convention sur

la diversité biologique, les objectifs du Millénaire pour

le développement, la Convention des Nations Unies sur

la lutte contre la désertification et, prochainement, les

objectifs de développement durable.

L’AMCC+ continue d’appliquer le plus possible une

approche axée sur la conservation et la restauration

des écosystèmes en vue de renforcer la résilience aux

impacts du changement climatique et de réduire la pau-

vreté.

Faire face aux migrations induites par le climat

Le changement climatique et la dégradation de l’envi-

ronnement sont susceptibles d’avoir un impact crois-

sant sur les mouvements de population. Les impacts

négatifs seront plus marqués dans les pays en dévelop-

pement du fait des ressources limitées dont ils dispo-

sent pour s’adapter. Les régions arides, les zones côtiè-

res de basse altitude et les régions montagneuses sont

particulièrement vulnérables.

Page 65: De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement ... · De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement climatique L’expérience de l’Alliance

54 De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement climatique 2014

La migration résulte généralement d’une combinai-

son complexe de facteurs environnementaux, écono-

miques, sociaux, sécuritaires et politiques, les facteurs

environnementaux agissant directement et indirecte-

ment de par leurs impacts sur d’autres facteurs. La déci-

sion de migrer se situe sur une échelle entre le déplace-

ment volontaire et involontaire et dépend de divers

éléments. Des facteurs individuels, communautaires et

même régionaux peuvent influencer à la fois la capacité

à migrer et le désir de migrer. Les phénomènes clima-

tiques progressifs sont souvent liés à la migration volon-

taire, les populations concernées ayant une marge de

manœuvre pour décider du moment de leur départ et

de leur destination. Les populations affectées par des

événements soudains tels que des crues éclairs ou des

ouragans plus violents et plus fréquents sont contrain-

tes de migrer, généralement dans des conditions de

grande vulnérabilité. Même les impacts cumulés de phé-

nomènes progressifs peuvent, à long terme, rendre des

régions inhabitables, réduisant la marge de décision des

communautés affectées. Le lien entre changement cli-

matique et moyens de subsistance est particulièrement

important puisque la migration nécessite des ressour-

ces considérables susceptibles d’être érodées par les

changements environnementaux à un point tel que des

familles se retrouvent piégées.

Les liens entre changement climatique et migration sont

donc loin d’être évidents. À l’exception de certains cas,

comme celui des PEID affectés par l’élévation du niveau

de la mer, il est difficile de déterminer avec précision

le rôle du changement climatique dans la décision de

migrer.

Des études révèlent néanmoins que le changement cli-

matique est plus susceptible d’engendrer des flux de

migration internes ou intra-régionaux dans les pays et

régions en développement. La situation des zones d’ac-

cueil dans les pays en développement requiert de l’at-

tention, les migrations liées au climat ne se faisant pas

seulement à partir de régions exposées et vulnérables au

climat, mais également vers ces régions. La forte crois-

sance démographique des villes des pays en dévelop-

pement est exacerbée par les migrations liées au climat.

Lagon, Îles Salomon

Page 66: De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement ... · De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement climatique L’expérience de l’Alliance

555. Des pistes pour l’avenir

Consciente de l’importance croissante de cet aspect

dans les agendas politiques et de développement, la

Commission européenne a publié en 2013 le document

“Changement climatique, dégradation de l’environne-

ment et migration” pour accompagner sa communica-

tion intitulée “Stratégie de l’UE relative à l’adaptation au

changement climatique” (COM(2013) 216 final). Cette

question est aussi abordée dans la communication

“Maximiser l’effet positif des migrations sur le déve-

loppement” (COM(2013) 292 final). L’AMCC+ s’appuie

sur les orientations politiques et réflexions stratégiques

existantes et à venir pour aider au mieux les pays et

régions qui en font la demande à faire face aux migra-

tions liées au climat.

Autonomiser les femmes dans le contexte du changement climatique

L’AMCC+ intègre les droits des femmes et l’égalité des

sexes en tant qu’objectif transversal. L’UE vise à inté-

grer ces questions dans les programmes d’adaptation

à moyen et long terme pour garantir que les activités

de l’AMCC+ contribuent plus efficacement à réduire

les inégalités entre les sexes; à s’assurer que les pro-

grammes génèrent des impacts positifs en termes

d’égalité des sexes et n’aggravent pas les inégalités

existantes; et à intégrer ces questions aux proces-

sus de développement des capacités et d’appui tech-

nologique pour favoriser l’équilibre hommes/femmes

dans la prise de décisions aux niveaux local, national

et régional.

La réduction des inégalités entre les sexes implique

un changement d’approche tant en matière d’adapta-

tion que d’atténuation, requérant une meilleure intégra-

tion dans les programmes de l’AMCC+ et une attention

renforcée portée à l’amélioration de la résilience des

communautés – les femmes et les jeunes filles jouant

un rôle déterminant dans ce processus. Les activi-

tés d’adaptation et d’atténuation peuvent être conçues

pour garantir une participation égale des deux sexes à

la prise de décisions et à la mise en œuvre, atténuant

les inégalités. En retour, l’intégration de ces questions

dans les programmes d’adaptation et d’atténuation peut

accroître leur efficacité et garantir leur mise en œuvre au

sein des communautés.

Agricultrices dans une communauté agricole en Afrique du Sud

Page 67: De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement ... · De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement climatique L’expérience de l’Alliance

Titre: Alliance mondiale contre le changement climatique en Tanzanie

Domaines prioritaires: Adaptation, REDD

Secteurs: Développement global et réduction de la pauvreté, agriculture, forêts, gestion des terres et des ressources naturelles, eau et assainissement

Budget: 2,205 millions €

Partenaires: Division de l’environnement du Bureau du Vice-président, Ministère des finances

Période: 2010–2013

Sur le terrain: Tanzanie

E n 2013, partant du constat que

le changement climatique a déjà

commencé à affecter l’agriculture, la

sylviculture et l’approvisionnement en

eau, le gouvernement tanzanien a lancé

une stratégie et un plan d’action natio-

naux de lutte contre ce phénomène afin

de mobiliser des ressources pour la

mise en œuvre de projets d’adaptation

et d’atténuation. En effet, les rende-

ments de cultures essentielles comme

le maïs ou le riz ont diminué, et le niveau

des nappes phréatiques a baissé du

fait de la variabilité des précipitations,

de l’érosion et de la dégradation des

sols. Parallèlement, la déforestation

s’accentue en raison du surpâturage,

des feux de brousse, du défrichage lié

à l’agriculture, de l’utilisation du char-

bon de bois et de la surexploitation des

ressources en bois. Les impacts se font

directement ressentir dans les zones

rurales et isolées du pays, affectées par

des sécheresses et des inondations.

Les femmes, chargées de ramener

l’eau et le bois à brûler, supportent une

part importante de ce fardeau.

Le premier projet de l’AMCC en Tan-

zanie visait à accroître la résilience au

changement climatique des commu-

nautés vulnérables en renforçant leur

capacité à exploiter durablement les

ressources naturelles et à s’adapter aux

conditions climatiques changeantes. Il

a appuyé la création d’écovillages dans

trois types d’écosystèmes afin de tester

des mesures d’adaptation innovantes

dans les domaines de l’agriculture et

des pâturages, de l’eau et de l’assainis-

sement, de l’énergie et de la biomasse.

Les trois types d’écosystèmes sélec-

tionnés étaient les zones côtières et

insulaires, les zones arides et les zones

montagneuses. Trois projets (un dans

chaque type d’écosystème) se sont vus

octroyer une subvention:

● Île de Pemba. Les activités menées

dans cette communauté côtière ont

porté essentiellement sur le trans-

fert de la propriété des terres aux

communautés locales, l’agrofores-

terie, le boisement, les potagers, la

production de briquettes combusti-

bles et de blocs de terre, les foyers

économes en combustible, l’apicul-

ture, le compostage et la collecte

des eaux de pluie.

● Village de Chololo. Dans cette

zone aride, les principales activités

ont concerné la sensibilisation à

une meilleure gestion des ressour-

ces naturelles, l’amélioration des

techniques de production agricole

(sélection des semences, améliora-

tion des pratiques d’élevage et de la

disponibilité de fourrage), ainsi que

l’approvisionnement en eau.

● Montagnes de l’Uluguru. Les

activités de ce projet ont porté sur

la promotion et le développement

de pratiques agricoles durables,

l’utilisation rationnelle de l’eau, le

reboisement et la mise en place de

réseaux de bonnes pratiques pou-

vant être élargis pour plus d’impact.

L’écovillage de Chololo — un

exemple de réussite dans les zones

arides de Tanzanie

Le village de Chololo, dans la pro-

vince de Dodoma, est situé dans une

zone semi-aride. Le projet d’écovillage

de Chololo (2011–2014) a impliqué la

communauté afin d’identifier, d’intro-

duire et d’évaluer de nouvelles appro-

ches dans les domaines de l’agriculture,

de l’élevage, de l’eau, de l’énergie et de

la gestion des forêts. Il s’est avéré très

fructueux au niveau local et a été une

source d’enseignements sur l’adap-

tation pour d’autres communautés et

les décideurs aux niveaux régional et

national. Les stratégies sur lesquelles il

repose sont largement diffusées.

À Chololo, les témoignages des villa-

geois parlent d’eux-mêmes:

“Avant, je plantais à la fin de la saison

sèche, lorsque les premières pluies

arrivaient en novembre. Maintenant,

j’attends les grosses pluies avant de

labourer et de semer en veillant à

laisser suffisamment d’espace entre

les semis – et les rendements sont

bien meilleurs.” —Stefano Chifa-

guzi, agriculteur

Auparavant, les agriculteurs étaient

encouragés à semer leurs cultu-

res le plus tôt possible. Mais des

Tanzanie

Kenya

Mozambique

56

Page 68: De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement ... · De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement climatique L’expérience de l’Alliance

précipitations moins prévisibles ont

engendré une faible productivité, de

mauvaises récoltes et une pénurie ali-

mentaire. L’étude des régimes de pré-

cipitations a permis d’établir que les

graines semées au début de la saison

des pluies produisaient des plantes très

vulnérables à la sécheresse en février.

Les agriculteurs ont été invités à semer

leurs graines 3 à 4 semaines plus tard

qu’à l’ordinaire, soit fin décembre ou

début janvier. Ainsi, les plantes n’ont

pas encore atteint le stade critique de

floraison en février, lorsque survient la

sécheresse. Elles fleurissent en mars

lorsque la saison des pluies reprend,

garantissant ainsi des récoltes satisfai-

santes. Chololo a un nouveau slogan:

“Panda baada ya Krismasi” (“Plantez

après Noël”).

“Ce projet a changé mes habitudes.

Avant, je n’utilisais pas de fumier

dans mon exploitation. À présent,

son utilisation, alliée à de “bonnes

pratiques agricoles”, me permet de

produire assez de nourriture pour

ma famille, ainsi qu’un excédent

destiné à la vente.” —Gilbert Masiga,

agriculteur

Autrefois, les agriculteurs de Chololo

pratiquaient l’agriculture sur brûlis,

semant les mêmes cultures année

après année jusqu’à épuisement des

nutriments du sol. Ils changeaient

ensuite de champ et abattaient les

arbres pour défricher. Le projet a intro-

duit un ensemble de technologies

agricoles écologiques pour tirer le

maximum des précipitations limitées,

améliorer la fertilité des sols, réduire

la charge de travail des agriculteurs

et améliorer la qualité des semences

locales. Elles comprennent le labou-

rage à la charrue à bœufs, le traçage

de sillons pour faciliter la collecte des

eaux de pluie et prévenir l’érosion, l’u-

tilisation de fumier et de semences

améliorées, l’écartement optimal des

plantations, les cultures intercalaires

et la rotation des cultures. Le projet a

permis de former 400 agriculteurs à

des pratiques améliorées.

“On m’a remis des graines de sorgho

et de niébé. Je les ai semées en rang

avec un écartement suffisant en jan-

vier 2014. Début mars, les pieds de

sorgho commençaient à fleurir et

ceux de niébé étaient arrivés à matu-

rité. J’ai donc commencé à récolter

les feuilles et les haricots. Je pense

avoir de bons rendements pour

les deux cultures. J’ai conseillé à

d’autres agriculteurs d’avoir recours

aux cultures intercalaires.” —Minza

Chiwanga, agriculteur

Les cultures intercalaires permettent

d’obtenir de meilleurs rendements par

unité de surface, de se prémunir contre

les mauvaises récoltes d’une culture

unique et de protéger les plantes des

parasites et des maladies. Le fait de

planter des céréales et des légumi-

neuses dans le même champ réduit

aussi l’appauvrissement des nutri-

ments présents dans le sol et permet

aux familles d’avoir un régime alimen-

taire équilibré, composé de céréales de

base, de haricots riches en protéines et

de feuilles vertes, qui contiennent des

vitamines essentielles.

“Maintenant, je n’ai plus à demander

de l’argent à mon mari pour acheter

des vêtements et des médicaments

ou pour payer les frais de scola-

rité des enfants. J’ai suffisamment

d’argent pour notre ménage et je

peux même en mettre de côté pour

construire notre nouvelle maison.”

—Mary Mpilimi, agricultrice

La communauté a choisi l’élevage de

volailles comme étant l’activité la plus

lucrative pour les femmes de Chololo.

Alors que les hommes tirent souvent

leur revenu de l’élevage de chèvres et

de porcs, les femmes ont pris les rênes

de l’élevage de poulets. Elles ont croisé

des poules locales – bien adaptées aux

conditions climatiques extrêmes de la

région mais offrant un faible rendement

en œufs et en viande – avec 123 coqs

exotiques, des études ayant démontré

que ces croisements produisaient 3 à

4 fois plus d’œufs, et des œufs deux

fois plus gros que ceux des volatiles

locaux. Ces femmes ont été formées

à la gestion d’un élevage de volailles,

notamment dans les domaines de l’ali-

mentation, de la reproduction, de la

comptabilité, de l’entretien des poulail-

lers et de la surveillance des maladies.

Des pratiques agricoles durables ont permis à cet agriculteur de Chololo de produire assez de nourriture pour sa famille et un surplus destiné à la vente

57

Page 69: De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement ... · De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement climatique L’expérience de l’Alliance

“J’ai aménagé un vivier qui fournit

du poisson pour toute la famille.

J’utilise l’eau du bassin pour arro-

ser mes fleurs, les papayers et les

jeunes plants. Maintenant, je récolte

les papayes et je vends les plants

d’arbres aux gens du village et à l’ex-

térieur.” —Agnes Mwalimu, membre

de la communauté

Les petites exploitations piscicoles

peuvent fonctionner même dans des

régions arides et semi-arides. Durant

la première année, quatre fermiers de

Chololo ont construit des viviers et les

ont pourvus en poissons avec l’aide

d’un pisciculteur d’un autre district.

Il leur a montré comment fertiliser le

bassin avec de la fiente de poulets et

nourrir les poissons avec des ressour-

ces locales. Ils ont récolté les pois-

sons adultes pour leur consommation

personnelle et vendu des alevins à

d’autres pisciculteurs qui démarraient

leur exploitation. Aujourd’hui, le vil-

lage compte 11 viviers gérés au gré

des saisons: les bassins sont rem-

plis durant la saison des pluies puis

garnis d’alevins. Les poissons adultes

sont récoltés au bout de quatre mois

environ et l’eau est ensuite utilisée

pour l’irrigation. Ces poissons sont

une source de protéines importante

pour les familles.

“Les enfants ont accès à l’eau en

permanence pour boire et laver leurs

vêtements. Elle sert aussi à l’arro-

sage des arbres et des pépinières.

Les écoliers pourront transmettre

leurs connaissances sur la collecte

des eaux de pluie à leurs parents.”

—Amon Mada, institutrice

Au début du projet, le village n’était

pas approvisionné en eau potable, le

système de puisage étant hors ser-

vice. Les villageois – en particulier les

femmes et les jeunes filles – devaient

marcher deux heures chaque jour pour

ramener un seau d’eau du village voisin.

Même pendant la saison des pluies,

l’eau s’écoule rapidement, créant des

ravines et favorisant l’érosion du sol.

Les cours d’eau saisonniers se taris-

sent rapidement. Le projet s’est atta-

qué à ces problèmes à travers diverses

d’innovations:

● Le point d’eau du village fonctionne

désormais à l’énergie solaire plutôt

qu’au gasoil. Cela réduit le nombre

de pannes et les coûts de répa-

ration. Le prix de l’eau a été divisé

par deux et l’eau est fournie gra-

tuitement aux personnes âgées et

vulnérables.

● Un système de collecte des eaux de

pluie installé sur le toit de l’école pri-

maire remplit des réservoirs souter-

rains pouvant contenir 60 000 litres.

● Un barrage souterrain retient des

milliers de tonnes d’eau dans le lit

sableux d’une rivière, fournissant

ainsi de l’eau pour l’usage domes-

tique et le bétail tout au long de la

saison sèche.

● Un barrage de sable capte les

eaux de pluie saisonnières et ali-

mente une pompe manuelle pour

approvisionner les foyers. C’est une

source d’eau propre et sûre pouvant

approvisionner jusqu’à 1 000 per-

sonnes tout au long de l’année. Les

coûts d’exploitation et d’entretien

sont peu élevés et il a une durée de

vie de 50 ans environ.

“Nous avons décidé d’élaborer un

plan d’aménagement des terres

parce que la forêt du village a for-

tement régressé, ce qui a entraîné

une érosion massive des sols. Par-

fois, il y a aussi des conflits entre

les éleveurs de bétail et les agricul-

teurs.” —Yona Sudai, membre du

comité environnemental du village

Auparavant, les femmes devaient mar-

cher cinq à six heures pour aller cher-

cher du bois à brûler dans la forêt, les

arbres à proximité du village ayant été

coupés pour les besoins de l’agricul-

ture, la fabrication de charbon de bois

et la construction. La disparition des

arbres accélère l’érosion des sols, la

vitesse du vent et la dégradation des

terres. Le projet a permis de:

● former 133 membres de la commu-

nauté au boisement, à la gestion de

pépinière et à la plantation d’arbres;

● créer trois pépinières à l’école et

dans d’autres institutions du village;

● planter 33 650 jeunes arbres

(notamment des leucaenas, acacias

polyacantha, margousiers, man-

guiers et goyaviers) chez des parti-

culiers, autour des églises, à l’école

et au dispensaire;

● planter 3 000 arbres dans une

réserve forestière de 1,2 hectare.

Le village a aussi élaboré un plan d’amé-

nagement des terres pour garantir leur

exploitation durable. Il identifie les zones

adaptées à la production de cultures et à

l’élevage, aux établissements humains,

aux forêts, à la conservation, à l’apicul-

ture et aux activités industrielles.

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Les femmes ont augmenté leur production de poulets et d'œufs et

gagné en autonomie grâce à des revenus supplémentaires

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“Maintenant je peux mettre deux

marmites sur le feu en même temps,

et je n’ai plus de quintes de toux à

cause de la fumée.” —Mama Chifa-

guzi, membre de la communauté

Dans le cadre du projet, le village a

bénéficié d’un appui pour la mise à l’es-

sai et l’évaluation de technologies éner-

gétiques alternatives, notamment des

foyers de cuisson économes en com-

bustible et des installations de biogaz

domestique.

Généralement, les femmes de la région

cuisinent à l’intérieur en installant leur

marmite sur trois pierres disposées

autour d’un feu ouvert. Comme il n’y

a pas de cheminée, la maison est

enfumée, ce qui entraîne des maladies

respiratoires et oculaires, sans comp-

ter que le foyer représente un danger

pour la sécurité. Le projet a formé

12 femmes à la construction de foyers

économes en combustible, mené un

programme d’information auprès de

la communauté et fourni une subven-

tion pour couvrir les coûts de main

d’œuvre.

Les ménagères ont été invitées à

collecter de l’argile, de l’herbe et de

l’eau pour fabriquer les fourneaux. À

Chololo, environ 240 ménages utilisent

désormais ces fourneaux, qui permet-

tent de réduire l’utilisation de combus-

tibles de plus de 50%, de raccourcir

les temps de cuisson et d’évacuer la

fumée par la cheminée. Leur utilisation

réduit les émissions de CO2, ainsi que

le temps et les risques associés à la

collecte de bois de feu. Un fourneau ne

coûte que la moitié d’un poulet local et

l’investissement peut être amorti en 22

jours, compte tenu des économies de

bois de feu réalisées.

“Le biogaz m’est très utile. Il me

permet de préparer du thé et de cui-

siner rapidement le matin pour les

gens qui vont faire paître leur bétail.

Aujourd’hui, je n’ai plus à aller cher-

cher du bois. Il n’y a pas de fumée

pendant la cuisson et je ne détruis

pas l’environnement.” —Agnes

Mwalimu, éleveuse de bétail

Les digesteurs de biogaz convertissent

la biomasse disponible, notamment le

fumier de bétail, en gaz pouvant ali-

menter des lampes et des foyers de

cuisson. Ils produisent également des

boues riches en nutriments servant

d’engrais naturel.

Dix installations de biogaz domestique

ont été introduites à Chololo, où près

de la moitié des ménages élèvent du

bétail et où l’on compte plus de 2 000

bêtes. Les éleveurs possédant deux

ou trois vaches peuvent produire suf-

fisamment de gaz pour couvrir leurs

besoins quotidiens en termes d’éclai-

rage et de cuisson. La cuisson au gaz

élimine également la pollution à l’in-

térieur des habitations. Le processus

de production du biogaz est neutre du

point de vue des émissions de carbone,

et l’engrais produit dans le digesteur

contribue à réduire la dégradation et

l’érosion des sols. Le coût du digesteur

peut être amorti en quelques années

grâce aux économies de combustible

réalisées.

Enfin, le projet a permis l’installation

d’une station météorologique auto-

matique qui fournit des informations

sur les précipitations locales et autres

tendances météorologiques, dans le

but d’informer les agriculteurs et de

les aider à adapter leurs activités sai-

sonnières à l’évolution du climat.

Actions à venir

Le projet ayant établi un modèle de

bonnes pratiques, les efforts se pour-

suivent pour étendre ces innovations

à d’autres communautés de la région,

en partageant avec elles les résultats

obtenus. Le village a déjà son propre

site internet et une page Facebook, et

une troupe de danse et de théâtre swa-

hili a monté un spectacle sur les causes

et les effets du changement climatique,

ainsi que sur les innovations introduites

à Chololo, pour faire passer le mes-

sage auprès d’autres communautés.

Des étudiants, des agriculteurs et des

responsables politiques se sont rendus

dans le village pour constater par eux-

mêmes les résultats. Le projet et ses

participants ont également été pré-

sentés à la radio locale, dans la presse

nationale et à la télévision.

Femme utilisant un foyer amélioré dans l'écovillage de Chololo

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Abréviations et acronymes

ACP Afrique, Caraïbes, Pacifique

AMCC Alliance mondiale contre le changement climatique

AMCC+ Alliance mondiale contre le changement climatique+ (initiative phare de l’UE pour la période 2014-2020)

CCNUCC Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques

COMESA Marché commun de l’Afrique orientale et australe

FED Fonds européen de développement

IIED Institut international pour l’environnement et le développement

MDP Mécanisme de développement propre

MNV Mesure, notification et vérification

NU Nations Unies

OCDE Organisation de coopération et de développement économiques

ONG Organisation non gouvernementale

PANA Programme d’action national d’adaptation au changement climatique

PEID Petits États insulaires en développement

PMA Pays les moins avancés

REDD Réduction des émissions liées à la déforestation et à la dégradation des forêts

S&E Suivi et évaluation

UE Union européenne

Ressources

Références

Barnett, C. et R. Gregorowski. 2013. Learning about Theories of Change for the Monitoring and Eva-luation of Research Uptake. IDS Practice Paper in Brief. Institute of Development Studies, Brighton, Royaume-Uni.

Brooks, N., S. Anderson, J. Ayers, I. Burton et I. Tellam. 2011. Tracking Adaptation & Measuring Deve-lopment. IIED Climate Change Working Paper No. 1, International Institute for Environment and Deve-lopment, Londres.

GIEC. 2014. ‘Summary for policymakers’. In Climate Change 2014: Impacts, Adaptation, and Vulnerability. Part A: Global and Sectoral Aspects. Contribution du Groupe de travail II au 5ème Rapport d’évaluation du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolu-tion du climat [Field, C.B. et al. (eds.)]. Cambridge University Press, Cambridge, UK et New York: 1–32.

Évaluation des écosystèmes pour le millénaire. 2005. Ecosystems and Human Well-being: Synthesis. Island Press, Washington, DC.

Nurse, L.A., R.F. McLean, J. Agard, L.P. Briguglio, V. Duvat-Magnan, N. Pelesikoti, E. Tompkins et A. Webb. 2014. ‘Small islands’. In Climate Change 2014: Impacts, Adaptation, and Vulnerability. Part B: Regio-nal Aspects. Contribution du Groupe de travail II au 5ème Rapport d’évaluation du Groupe intergouver-nemental d’experts sur l’évolution du climat [Barros V.R. et al. (eds.)]. Cambridge University Press, Cam-bridge, UK et New York: 1613–54.

OCDE. 2006a. Relever le défi posé par le développe-ment des capacités: Évoluer vers de bonnes pra-tiques. Organisation de coopération et de dévelop-pement économiques, Paris.

OCDE. 2006b. Harmoniser l’aide pour renforcer son effi-cacité. Volume 2: Le soutien budgétaire, les appro-ches sectorielles et le développpement des capaci-tés en matière de gestion des finances publiques. Organisation de coopération et de développement économiques, Paris.

Schalatek, L., S. Nakhooda, S. Barnard et A. Caravani. 2012. Climate Finance Thematic Briefing: Adaptation Finance. Heinrich Böll Stiftung, Berlin et Overseas Development Institute, Londres.

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L’Alliance mondiale contre le changement climatique (AMCC) est une initiative de l’Union européenne (UE) qui vise à renforcer le dialogue et la coopération dans le domaine de la lutte contre le changement climatique avec les pays en développement les plus vulnérables.

L’AMCC concentre ses efforts sur les pays les moins avancés (PMA) et les petits États insulaires en développement (PEID), qui sont souvent les plus touchés par le changement climatique, mais qui ne disposent pas des ressources nécessaires pour y faire face.

L’initiative a été lancée en 2007 et est coordonnée par la Commission européenne (CE).

Les trois domaines prioritaires de l’AMCC sont:

• L’intégration du changement climatique et la réduction de la pauvreté.

• Le renforcement de la résilience aux stress et chocs liés au changement climatique.

• Les stratégies sectorielles d’adaptation et d’atténuation face au changement climatique.

Alliance mondiale contre le changement climatique+

E-mail: [email protected]