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2S18 RAPPORTS Journal des Maladies Vasculaires
RAPPORTSDépistage en médecine vasculaire
Le dépistage cibléVendredi 22 septembre 2006 (10 h 30 — 12 h 30)
DÉPISTAGE DE L’ANÉVRISME DE L’AORTE ABDOMINALE (AAA).
F. BECKER
Université de Franche-Comté, U.F. de Médecine Vasculaire,25030 Besançon.
L’AAA appartient au cercle très fermé des « Silent and InstantKillers ». Hors découverte fortuite, la probabilité qu’il soit dé-couvert devant une manifestation clinique ne mettant pas im-médiatement en jeu la vie du patient est assez faible. Lamortalité des AAA rompus reste majeure (65 à 90 %). L’écho-graphie a bouleversé le diagnostic d’AAA. La mortalité opéra-toire à j30 dans les deux grandes études multicentriques les plusrécentes (DREAM et EVAR.1) est de 4,6 %. Les conditions debase pour une politique de dépistage, selon l’OMS, semblentdonc a priori remplies. La démonstration de son bénéfice estplus délicate ; les données poolées de 4 études portant sur un to-tal de 1 851 patients, d’âge moyen 71 ans à l’inclusion, porteursd’AAA de 30 à 55 mm montrent que 37 % des patients décè-dent durant un suivi moyen de 48 à 96 mois. Les décès de causecardio-vasculaire (toute cause hors AAA) arrivent en tête(44 %) suivis par les décès de causes néoplasiques (22 %) etrespiratoire (12 %). Environ 15 % des décès sont liés à l’AAA,à peu près également répartis entre rupture et chirurgie élective.Ces données questionnent le dépistage des AAA et plaident vi-goureusement en faveur d’une meilleure prise en charge globa-le des patients porteurs d’AAA dès l’instant où le diagnosticd’AAA est porté. Il ne faut pas occulter non plus les dérives encascades des examens inutiles (“The success of a screening pro-gram largely depends on how patients are managed after thescreening test. Of great concern for patients with small AAAsdetected at screening is the risk of unecessary procedures.”F. Lederle, ADAM study, 2003).
Les dernières grandes études de dépistage montrent que l’onpeut espérer une réduction de la mortalité liée aux AAA de43 % (ic.95 % 36 à 50 %) au prix d’un coût acceptable. Il fautcependant retenir que le rapport coût-efficacité du dépistage està la limite de l’acceptabilité dans l’étude MASS selon les critè-res du NHS, qu’il faut soumettre au dépistage 352 sujets poursauver 1 vie dans la Viborg study, que comme le souligneGreenhalgh dans l’éditorial accompagnant la publication del’étude coût-efficacité de MASS la preuve irréfutable du béné-fice du dépistage est à rechercher dans l’association « dépistage+ changement du style de vie et prise en charge du risque car-dio-vasculaire ».
L’Argumentaire, les Populations cibles et les Recommanda-tions de la Société Française de Médecine Vasculaire pour ledépistage des AAAs et la surveillance des AAAs < 50 mm se-ront présentés lors de l’exposé.
DÉPISTAGE DE LA STÉNOSE DES ARTÈRES RÉNALES.
J.J. MOURAD
Unité Médecine interne & HTA, CHU Avicenne, 93009 Bobigny.
Les sténoses des artères rénales (SAR) peuvent entraîner unehypertension artérielle, des œdèmes pulmonaires récidivants,ainsi qu’une insuffisance rénale. Des études non contrôlées ontsuggéré que ces complications sont potentiellement réversiblesaprès revascularisation. La prévalence des SAR est estiméeentre 5 et 30 % chez des patients hypertendus porteurs d’autreslocalisations athéromateuses symptomatiques, notamment l’in-suffisance coronaire ou l’AOMI, alors qu’elle n’est que de 1 %dans une population non sélectionnée d’hypertendus, justifiantun dépistage, non systématique, ciblé aux populations à risque.Ces profils de patients peuvent être sélectionnés à partir de« scores » publiés dont la validité a pu être remise en question.L’imagerie de dépistage des SAR a largement évolué au coursdes deux dernières décades grâce aux performances du Doppler,de l’angio-scanner et de l’angiographie par résonance magnéti-que (angio-IRM). Ces techniques ont fait l’objet de nombreusespublications, et de méta-analyses tendant à montrer la supériori-té des deux dernières techniques. Il n’en reste pas moins que lastratégie de dépistage ne peut être uniciste, car elle doit tenircompte de la population dédiée et de la prévalence supposée deSAR en son sein, de la disponibilité des techniques et de l’expé-rience des opérateurs. Les conclusions du rapport de l’ANAESsur le sujet (2004) vont dans ce sens en rappelant qu’en l’absen-ce d’une réelle évaluation objective du bénéfice de la revascula-risation, il semblait impossible de proposer un algorithmediagnostique uniformément applicable. Il semblerait néanmoinslogique chez ces patients de réserver l’iode au geste interven-tionnel éventuel pour privilégier les techniques « épargneuses »de produits de contraste potentiellement néphrotoxiques dans lecadre du dépistage (doppler et angio-IRM).
DÉPISTAGE DE LA STÉNOSE CAROTIDIENNEASYMPTOMATIQUE.
S. BOULY
Groupe Hospitalo-Universitaire Carémeau, Service deNeurologie, Place du Professeur Debré, 30029 Nîmes Cédex.
Non reçu
Mots-clés : Anévrisme aorte abdominale. Dépistage.
Mots-clés : Sténose des artères rénales. Dépistage.
Mots-clés : Sténose carotidienne. Asymptomatique. Dépistage.