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    50 ans de dveloppement humain au Maroc Rapport surles perspectives du Maroc Ihorizon 2025 : pour undveloppement humain lev .

    2.3. LES TENDANCES LOURDES DU DVELOPPEMENT HUMAINAfin dapprofondir le contexte futur du dveloppement humain et mieux cerner le scnario tendanciel lhorizon 2025, des tendances lourdes ont t identifies. Elles concernent, au niveau national, leprocessus dmocratique, la transition dmographique, lvolution du secteur de lducation, latransition pidmographique, lvolution des revenus, le d dveloppement de lurbanisation, lasituation du monde rural, les mutations socitales, la place de la femme et sa participation et enfin laenfin la dimension environnementale.

    2.3.1. DES PROGRES DE LA DEMOCRATIE AVEC, CEPENDANT, UNE PERSISTANCE DESDYSFONCTIONNEMENTS

    Le Maroc a ralis des progrs significatifs dans la voie de l'dification d'un Etat moderne Lesrvisions constitutionnelles de 1992 et 1996 ont fait entrer notre pays dans une re

    constitutionnelle nouvelle, confrant davantage d'attributions au Parlement, renforant l'autoritdu Premier Ministre et marquant, pour la premire fois, l'attachement du Maroc aux droits del'Homme tels qu'ils sont universellement reconnus. Elles ont permis d'asseoir les bases d'uneculture dmocratique fonde sur la concertation, avec l'mergence d'un certain nombre deconseils nationaux (Dialogue Social, Jeunesse et Avenir...) tout en prparant l'avnement dugouvernement d'alternance.

    L'adoption l'unanimit d'un certain nombre de textes lgislatifs et rglementaires (code lectoralde 1997, loi relative l'organisation rgionale du Royaume, lois organiques concernantl'organisation des Chambres des Reprsentants et des Conseillers, Gentlemen Agreement entrele patronat, les syndicats et l'administration...) a contribu dcrisper la vie politique, crer unclimat d'entente entre les diffrents acteurs et, ultrieurement, favoriser le droulement dans latransparence des lections de 2002.

    Les avances ralises au cours des dernires annes dans le domaine des droits de l'Hommeconfirment la volont de dmocratiser rellement le pays en consacrant la libert d'expression eten prnant la rconciliation nationale avec, notamment, l'indemnisation des victimes des annesde conflictualit politique et la cration de l'Instance Equit et Rconciliation.

    Dans le cadre de la prservation de l'identit culturelle qui constitue un droit humain fondamental,la langue et la culture amazighe ont t rhabilites avec la cration, en 2003, de l'Institut Royalde la Culture Amazighe.

    Pour viter une exploitation de la religion des fins politiques, une rorganisation du champsreligieux est en cours (redfinition des fatwas, nouvelle organisation du ministre en charge desaffaires islamiques, formation des imams et encadrement des mosques, ...). Le dossier de la

    rforme du statut de la femme a t l'occasion de mener des dbats publics sur la question de laplace de la religion dans le champ et l'action politiques.

    Le processus de dmocratisation, qui vise galement la rduction des ingalits et la garantie dela dignit pour tous les citoyens, a t renforc par l'adoption du nouveau code de la famille, lalibralisation de l'audiovisuel et le projet de loi sur les partis politiques et, tout rcemment, larforme du code de la nationalit dans le sens de l'octroi de la nationalit marocaine aux enfantsissus de mre marocaine et de pre tranger

    Les progrs de la dmocratie au Maroc pourraient tre acclrs par la hausse du niveaud'instruction de la population et l'ouverture croissante de la socit sur son environnement condition, toutefois, de dpasser les obstacles ou dysfonctionnements actuels lis :

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    au paysage politique : plthore de partis, manque de transparence dans leurfonctionnement, absence de projet de socit...

    la justice : dpendance vis--vis du pouvoir politique, corruption, inadaptation de laformation des juges aux impratifs du dveloppement, non publication des jugements...

    la gestion publique : administration peu efficace, absence quasi-totale de l'valuation desactions entreprises, manque de coordination entre les acteurs, complexit et lenteur desrouages administratifs dans la mise en uvre des programmes sociaux, manque d'intgrationdes actions sectorielles dans le temps et dans l'espace, culture peu dveloppe de laresponsabilit (accountability), retard dans l'excution des rformes et dans l'application destextes lgislatifs, absence de vision stratgique long terme, peu de capitalisation del'exprience et de formalisation des acquis,...

    Quant au niveau de l'indice de perception de la corruption (IPC), il rvle un vrai problmemalgr les rformes enclenches pour moraliser l'administration, la justice et les affaires et ce,sans oublier la petite corruption qui constitue une vritable plaie sociale.

    Si le Maroc a adopt progressivement un cadre lgislatif et rglementaire, relativement avanc,de la dcentralisation (Dahir relatif l'organisation des prfectures et provinces de 1963, chartecommunale de 1976, rforme de la rgion de 1997, gestion dconcentre de l'investissement de2001, nouvelle charte communale de 2002), des limites continuent ralentir la mise en uvrerelle de ces rformes. Elles ont trait aux relations entre l'administration centrale et lescollectivits locales, au niveau de formation des lus, la structure des finances locales et laquestion de la planification rgionale.

    Un autre frein la dcentralisation rside dans le faible rythme de dconcentration del'administration. Mme si des dpartements ministriels bien pourvus en moyens budgtairesont ralis d'importants efforts, l'volution de la dconcentration au Maroc se heurte troislimites :

    La dconcentration du pouvoir n'a pas t conue de manire globale, ce qui explique la

    lenteur de sa dissmination. La dconcentration s'est cantonne dans le domaine financier et n'a pas concern le pouvoirjuridique correspondant (oprations de sous-ordonnancement).

    La dconcentration reste envisage en fait sous forme de dlgation de signature.

    Les dernires annes ont montr une amplification de l'action de la socit civile dans leprocessus de dveloppement humain, notamment, avec la multiplication des acteurs dans cedomaine et l'largissement de leurs domaines d'action. Ceci a men l'mergence d'une relleconomie sociale avec de nouvelles formes de solidarit qui viennent, parfois, se substituer des dficits en action publique.

    Cette volution ne s'est pas accompagne cependant d'une implication relle de la

    population dans le processus de prise de dcision (participation et partenariat),seule mme de garantir une plus forte dmocratisation de la vie publique.

    2.3.2. UNE TRANSITION DEMOGRAPHIQUE AVANCEE METTANT EN EXERGUE LE DEFI DE L 'EMPLOI

    Les changements structurels majeurs qui sont intervenus au niveau de la pyramidedes ges de la population en lien avec l'augmentation de l'esprance de vie lanaissance (71 ans en 2004 contre 47 ans en 1962) et le recul de la fcondit (2,5enfants par femme en 2004 contre 7,2 en 1962), se poursuivraient, l'avenir, selonles projections du Centre d'Etudes et de Recherches Dmographiques (CERED) par :

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    une baisse de la part de la tranche 0-15 ans d'ge dans la population totale de29,6% en 2004 22,3% en 2024.

    un accroissement de la part de la tranche d'ge 60 ans et plus dans lapopulation totale de 7,7% en 2004 12,9% en 2024.

    une progression de 62,7% en 2004 64,7% en 2024 de la part de la tranche

    d'ge 15-59 ans dans la population totale, avec un pic en 2014,

    Graphique 9 : Evolution de la structure par classe d'ge de la population : 1960,2004 et 2024

    Moins de 15 ans de 15 59 ans 60 ans et plus

    1960 2004 2024

    La phase d'aubaine dmographique qui correspond la baisse relative du taux dedpendance

    21, devrait durer jusqu'en 2014. Il faudrait en tirer profit pour relever le

    dfi de l'emploi. La population d'ge actif passera de 15 millions de personnes en2002 22 millions en 2025. D'ici 2015, la demande additionnelle sur le march dutravail est estime 400.000 emplois par an en moyenne, niveau nettement plus

    important que les 217.000 emplois crs, annuellement, en moyenne, entre 1995 et2003. Ainsi, la progression acclre de la demande d'emploi concidera avec laphase la plus critique de l'ouverture commerciale.

    Outre le facteur dmographique, le traitement de la problmatique de l'emploi devrait tenircompte, d'une part, des mutations de l'agriculture qui devraient dgager des surplus de maind'uvre et, d'autre part, de la hausse attendue du taux d'activit des femmes avec la rductiondes obstacles socio-conomiques leur activit.

    La population marocaine atteindrait environ 38 millions de personnes en 2025 avec une part de68% environ d'urbains, ce qui impliquera de nouveaux besoins en infrastructures et en servicessociaux et conomiques. Cette urbanisation risquerait de se concentrer davantage sur l'axeurbain Knitra-Jorf Lasfar" si de nouvelles formes de dveloppement urbain n'taient pas mises

    en place.

    2.3.32.3.3 UNE AVANCEE AU NIVEAU DES INDICATEURS DE L'ENSEIGNEMENT AVEC TOUTEFOIS UN SERIEUX PROBLEMEDE QUALITE

    Les indicateurs de l'enseignement ont connu une nette amlioration depuis l'Indpendance.L'effectif des lves inscrits dans l'enseignement scolaire (primaire et secondaire) est pass de366.000 en 1955-1956 plus de 5,8 millions en 2003-2004, soit une multiplication par 16 aumoment o la population globale a tripl.

    Le taux net de scolarisation dans le premier cycle de l'enseignement fondamental a augmentde 39 points en 30 ans (1970-2000), La progression la plus importante a t enregistre durant

    les dernires annes suite la mise en uvre de la Charte Education Formation puisque le tauxnet de scolarisation des enfants gs de 6 11 ans est pass de 68,6% en 1997-1998 92,2%en 2003-2004. Des avances significatives ont t constates en milieu rural et en ce quiconcerne la scolarisation des filles.

    " Le taux de dpendance est le rapport entre la population inactive (moins de 15 ans et plus de 60 ans) sur la population d'ge actif (entre 15 et 60 ans)

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    Malgr ces ralisations, l'enseignement primaire n'est pas encore gnralis et le niveau descolarisation en 2001 reste en de de celui atteint par certains pays de l'chantillon decomparaison en 1970.

    Graphique 10 : Taux net de scolarisation primaire (%)

    Laccs longtemps limite a lducation primaire, conjugue a une rtention insuffisantedue a lchec et 'abandon scolaire, fait que l'enseignement secondaire (collgial etqualifiant selon la Charte Education formation) enregistre des taux nets descolarisation trs faibles, plaant le Maroc en dernire position fans l'chantillon decomparaison.

    Graphique 11 : Taux net de scolarisation secondaire en 2001 (%)

    Les contre-performances en matire d'ducation primaire et secondaire se

    rpercutent sur l'enseignement suprieur. Le taux brut de scolarisation au niveau destudes suprieures et techniques est de l'ordre de 10% depuis 1990 contre 22% enTunisie, 28% en Malaisie, 50% au Portugal, 59% en Espagne et 78% en "ore duSud.

    .a volont de l'Etat de gnraliser l'enseignement un rythme rapide, compare auxmoyens disponibles et surtout au mode non efficient de gouvernance du systmeducatif, a conduit des situations de non qualit, rvles par l'volution du niveaupdagogique des lves et par certaines tudes d'valuation des acquis scolairesmenes au cours des dernires annes. De plus, le rendement du systme ducatifdemeure insuffisant eu gard au chmage des diplms et l'inadquationformation-emploi.

    !n matire d'alphabtisation, les progrs raliss par rapport la situation hrite duProtectorat sont apprciables. Le taux d'analphabtisme des plus de 15 ans a baissde 90% l'aube de l'Indpendance 18% en 1998. Il serait de l'ordre de 40%actuellement, chiffre confirmer ds la publication des rsultats dtaills durecensement de 2004."Cet axe a reprsent en 2000 prs de 37% de la population urbaine et plus du quart de la population totale

    Core du sud Maroc Tunisie Irlande Chili Egypte

    1970 2001

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    L'analphabtisme demeure ainsi un flau grevant le dveloppement humain du Maroc.Le taux actuel l'analphabtisme dpasse celui enregistr avant 1970 par les pays del'chantillon de comparaison (hors Egypte et Tunisie).

    Li au rendement scolaire, l'analphabtisme est lev parmi les jeunes de 15 24 ans(prs de 36%), se rpercutant sur le niveau de qualification de la population activeoccupe, sur la productivit du travail et sur la production littraire (32 livres produits

    au Maroc par million d'habitants en 1998 contre 219 au Portugal. 262 en Malaisie.426 en Pologne et prs de 1.416 en Espagne).Par ailleurs, le Maroc constitue un des rares pays o la diffrence entre les tauxd'analphabtisme entre les hommes et les femmes s'est accentueentre 1970 et 2001 alorsqu'elle a baiss sensiblement dans les autres pays de l'chantillon de comparaison.

    Compte tenu de ces insuffisances, la lutte contre l'analphabtisme a t rige rcemmenten priorit nationale et un dpartement ministriel lui a t consacr. Plusieurs programmesd'envergure ont t mis en uvre, renforcs par l'action de la socit civile pour rduirel'impact de ce flau sur le dveloppement conomique et social mais leurs effets ne se sontpas encore faits sentir.

    2.3.4. UNE AMELIORATION DE L'ETAT DE SANTE DE LA POPULATION DANS UN CONTEXTE DE TRANSITIONEPIDEMIOLOGIQUE

    Les indicateurs d'offre et d'accs aux soins sanitaires se sont amliors sensiblement depuisl'Indpendance. Le nombre d'tablissements de sant de base a t multipli par 6 entre1960 et aujourd'hui et le nombre de mdecins par 15 au niveau national. Ces volutions ontt accompagnes par un dveloppement du secteur priv qui emploie actuellement plus dela moiti des mdecins.

    L'esprance de vie a progress de 47 ans en 1962 70,5 ans en 2003, refltant uneamlioration de l'tat gnral de sant de la population. Elle demeure toutefois infrieure de 6 8 ans par rapport des pays voisins comme le Portugal ou l'Espagne. Le taux brut demortalit a rgress de 20,8%o en 1960 5,5%o en 2003 grce, en partie, l'extension de la

    sant prventive (campagnes de vaccination, prvention contre les maladies hydriques...).

    De fortes disparits spatiales subsistent, cependant, tant en matire d'encadrement mdicalque d'accs aux soins. Plus d'un quart de la population se trouve encore au moins 10kilomtres d'un centre de soins et le nombre moyen d'habitants par lit hospitalier continue augmenter. Les raisons de ces ingalits rsident dans le niveau trs insuffisant desdpenses publiques de sant et l'inadaptation de leur structure, dans les dficits en matired'encadrement et de couverture sanitaire qui persistent en milieu rural, particulirement, lefaible taux de couverture par l'assurance maladie... En outre, le secteur de la sant a pti desrductions budgtaires opres pendant la phase d'ajustement structurel.

    Le cot du mdicament constitue galement un frein l'accs des populations aux soins enl'absence d'une politique approprie du mdicament et ce, malgr l'existence d'une industrie

    pharmaceutique nationale.

    L'absence d'un cadre rglementaire favorisant un systme pluraliste stratifi n'excluant pas lespauvres rduit la contribution du secteur priv l'offre de soins et entrave son intgration ausystme national de sant.

    Les taux de mortalit maternelle et infantile demeurent des niveaux inacceptables parrapport aux pays de l'chantillon de comparaison.

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    Infantile (pour 1000 nuisances vivantes 2003) Maternelle (ajuste, pour 100.000 naissances vivante 2000. axe Je droite)

    Conscient de ces difficults, le dpartement de la sant a mis en place une stratgie2003-2007 qui s'articule autour de la rgionalisation du systme sanitaire, de la rformehospitalire, du renforcement et de l'acclration des programmes de prvention et de priseen charge des maladies chroniques ainsi que de l'amlioration des budgets octroys pour la

    rationalisation de la gestion des ressources. De plus, pour desserrer la contrainte dufinancement, un nouveau projet vient de dmarrer relatif l'assurance maladie obligatoirequi permettrait de doubler, terme, la part de la population bnficiant de la couverturemdicale.

    D'une grande importance, ces rformes devraient tre menes dans un contexte detransition pidmiologique marqu par une diminution des maladies transmissibles et uneaugmentation des maladies non transmissibles dont les cots de prise en charge seront deplus en plus levs. Le Maroc aurait, ainsi, faire face aux problmatiques sanitaires despays dvelopps avant d'avoir radiqu les maladies des pays en dveloppement.

    2.3.5 UNE PROGRESSION LENTE DES REVENUS

    Apprhend par le PIB par habitant, le revenu moyen a enregistr une volution lente.Evalue 4,1% l'ar entre 1960 et 2004, la croissance conomique a t absorbe, dans unegrande proportion, par la pousse dmographique. Pour la priode 1960-2004, le tauxannuel de croissance du PIB par habitant s'est tabli pour le Maroc 1,8% contre 5,7% pourla Core du Sud, 4,1% pour l'Irlande et 4,1% pour le Malaisie. Il s'est situ nettement ende de la moyenne de l'chantillon de comparaison (2,7% l'an).

    Graphique 13 : Toux de croissance du PIB par habitant du Maroc et de la moyenne de

    l'chantillon de comparaison

    4,5

    4.0

    3..5

    3.0

    2.5

    2.0

    1.5

    1.0

    0.5

    1960-1969 1970-1979 1980-1989 1990-1999 2000-2004

    Maroc Echantillon

    Le Maroc qui, ds le lendemain de l'Indpendance, a adopt desoptions claires en faveur de l'conomie march et dudveloppement de l'initiative prive, a ralis cependant desperformances conomiques modestes au cours de la dcennie60. Durant cette priode, la croissance du revenu par habitantn'a dpass 2% alors qu'elle a excd 4,4% pour la moyenne del'chantillon de comparaison, dans un contexte internationalencore marqu par les 30 annes glorieuses.

    Graphique 12 : Taux de mortalit maternelle et infantile

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    Le retard pris par le Maroc durant les annes 60 n'a pas pu trerattrap par la suite. Il s'est mi accentu au cours de la dcennie90 (taux de croissance du PIB par habitant de 0,8% l'an contre2,2% pour moyenne de l'chantillon de comparaison), priodecaractrise par la frquence leve des scheresse:conjoncture difficile traverse par les partenaires europens et

    un profil de spcialisation du Maroc adapt comme en tmoignela baisse de notre part de march relative entre 1967 et 2002).

    graphique 14 : Parts relatives du marchmondial des pays de l'chantillon decomparaison en 1967 et 2002

    20

    1967 2002

    Malgr l'amlioration de l'environnement des affaires travers la mise en uvre dequelques rformes (secteur financier, code du travail, privatisation et drglementationde nombreuses activits conomiques...) et le lancement de programmes ambitieux pourdvelopper les infrastructures (routes, autoroutes, ports...), la croissance conomiqueest reste volatile et insuffisante face l'ampleur de la demande d'emploi, ce qui a

    conduit un taux de chmage lev, notamment parmi les diplms et les jeunes etcontribu l'aggravation du volume de la pauvret.

    L'insuffisance de la croissance conomique s'explique par la contribution ngative ducommerce extrieur du fait d'un rythme de progression des importations nettementsuprieur celui des exportations et par une productivit globale des facteurs encorefaible. La qualit des ressources humaines constitue un frein la croissance conomiqueeu gard l'importance de l'analphabtisme et aux rsultats non satisfaisants du systmeducatif. La forte dpendance nergtique pse galement sur les performancesconomiques du pays.

    Ces diffrents lments limitent la croissance potentielle dans un contexte d'ouvertureo le Maroc devra faire face de nombreux enjeux.

    Graphique 15 : Taux de croissance tendancielle pour la priode 1996-2004

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    La globalisation et les accords de libre change ratifis par le Maroc aurontcertainement des impacts sensibles sur la structure et les caractristiques del'conomie nationale. Face une concurrence accrue, le secteur agricole devraits'orienter vers des cultures plus avantageuses et plus comptitives. Tout enprservant la scurit alimentaire, il s'agirait de reconvertir une part des superficiesaujourd'hui consacres une craliculture vivrire fort dpendante d'un systmede protection dpass.

    premier pourvoyeur d'emploi en milieu urbain, l'industrie est fortement expose laconcurrence trangre, notamment en provenance de la Chine. La mise niveaudu tissu productif est donc un impratif en vue e russir l'insertion du Maroc dansl'conomie du libre change l'horizon 2012. Pour ce faire, il faudrait renforcer lescapacits des entreprises pour qu'elles puissent voluer d'une conomierelativement protge ou de rente une conomie de march et explorer denouvelles niches dans le but d'adapter le profil de spcialisation du Maroc auxmutations de l'environnement international.

    Les services qui disposent, sur le plan national, d'un fort potentiel de crationd'emplois et qui peuvent constituer une source importante de devises, serontamens tre libraliss progressivement dans le cadre des dispositions del'Organisation Mondiale du Commerce.

    Pour le tourisme et au del de l'objectif de 10 millions de visiteurs par an l'horizon2010-2012, notre pays devrait tirer profit de l'ensemble de ses potentialits dans uneoptique de dveloppement durable Bnficiant d'une grande diversit gographiqueet culturelle, le Maroc pourrait dvelopper divers types d tourisme, particulirement letourisme cologique qui favoriserait la diversification des sources de revenu enmilieu rural.

    Sain mais actuellement atomis, le secteur financier marocain devrait faire l'objetd'un restructuration en vue de l'mergence de socits dpassant la taille critique, mme d'affronter I libralisation et de s'adapter aux exigences du march local.

    La perspective d'une conomie moderne et comptitive pose avec acuit la question

    de l'informe Constituant, actuellement, un filet de scurit dans un contexte dechmage lev, ce dernier bloque crativit et l'entreprenariat et prcarise l'emploi.L'intgration progressive de l'informel licite devient une exigence pour ledveloppement humain.

    2.3.6. UN DEVELOPPEMENT DE L'URBANISATION SAMS PREPARATION PREALABLE DES VILLES

    Sous l'effet de facteurs sociaux et conomiques, le taux d'urbanisation a cru de29,2% en 1960 55,1 en 2004. Une forte proportion des populations migrantes at attire par les grandes villes de l'a atlantique, notamment la zone Casablanca-Knitra.

    Cette urbanisation croissante n'a pas t accompagne d'une prparation pralabledes villes, ce qui conduit une "explosion" des priphries urbaines. Le passage, partir des annes 70, d'u urbanisation contrle, voulue par les pouvoirs publics, une urbanisation incontrle a fait que l'espace urbain et son contenu civilisationnelont compltement chang de signification en une trentaine d'anne

    La ville marocaine se caractrise aujourd'hui par une ceinture priurbainerelativement dense et trs fortement occupe par l'habitat, par son tissuconomique relativement faible et par les insuffisant qualitatives et quantitatives desquipements et des services publics.

    La non satisfaction des besoins des populations urbaines a en effet men une

    prolifration de l'habitat insalubre et non rglementaire, une forte concentration duchmage et de la pauvret et i inscurit croissante.

    Pour lutter contre le dveloppement anarchique des villes, les pouvoirs publics ontmis en place i nouvelle stratgie qui s'appuie sur des mesures favorisant l'accs laproprit des prix prfrentiels Cette stratgie contribuera rduire le dficit enlogements, estim actuellement 1,2 million d'units

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    Le phnomne d'urbanisation devrait se poursuivre l'avenir. Le taux d'urbanisationpourrait atteindre 68% en 2024 impliquant de nouveaux besoins devant tre pris encompte dans les stratgies futures de gouvernance et d'amnagement du territoire.

    2.3.7.UN RETARD CONSIDERABLE DU MONDE RURAL

    Perues pendant le Protectorat comme tant "le Maroc inutile", les campagnes sontrestes aprs l'Indpendance longtemps marginalises au niveau des programmespublics d'quipement en infrastructures et services sociaux de base. La prioritaccorde aux grands projets de dveloppement agricole jusqu'au milieu des annes70 s'est estompe au profit des villes en raison de l'ampleur de la croissance urbaine.Durant la priode d'ajustement structurel, le monde rural a t particulirement livr lui-mme avec une accumulation des dficits tous les niveaux, abritant les deuxtiers de la population pauvre et 78% de l'effectif des analphabtes.

    Prenant conscience de la gravit de maintenir presque la moiti de la population ensituation prcaire, les pouvoirs publics ont lanc d'importants chantiers au dbut desannes 90 en vue de mettre niveau les conditions de vie dans les campagnes avec,notamment, des programmes d'adduction en eau potable, d'lectrification et dedsenclavement routier. Une stratgie de dveloppement rural a vu le jour durant lesdernires annes.

    Au niveau institutionnel, de nouvelles structures ont t cres en vue d'unemeilleure intgration de l'action publique en matire de dveloppement. Elles sont deporte nationale (cas de l'Agence de Dveloppement Social, cre en 1999 etcharge de financer et de coordonner les actions de dveloppement en partenariatavec la socit civile) ou rgionale (les Agences de Dveloppement des Provinces duNord, du Sud et, rcemment, de l'Oriental).

    L'attention accorde au monde rural au cours des dix dernires annes a inflchiquelque peu la tendance lourde de la marginalisation des campagnes. Ayant russi

    sur le plan sectoriel, les programmes mis en uvre restent toutefois insuffisants sansune politique de diversification des sources de revenus permettant d'attnuer lesfluctuations de la croissance agricole.

    2.3.8.DES TRANSFORMATIONS SOCIETALES PROFONDES

    De plus en plus ouverte sur d'autres cultures, la socit marocaine a volu demanire profonde avec l'mergence d'une nouvelle lite et de classes moyennesdavantage productrices de tensions au sein de la socit que cratrices dedynamique sociale pour le dveloppement. Cette socit reste caractrise par unelarge couche constitue de pauvres et de vulnrables.

    Les transformations entames par le pass pourraient se poursuivre. Il s'agitnotamment de la complexification des rfrentiels des valeurs entre tradition,modernit et universalit et de la nuclarisation accrue des structures familiales.

    Paralllement la tradition sculaire du Maroc, essentiellement base sur la religionqui continue tre la source des valeurs morales, l'ouverture de la socit marocainesur son environnement extrieur a introduit de nouvelles valeurs rgissant lesrapports humains. Parmi ces valeurs mergentes, il faudrait voquer la dmocratie, ledialogue et la concertation, la comptence et le mrite, la valorisation du travail, laconfiance....

    Cette volution vers les valeurs de progrs se heurte cependant la persistance duclientlisme et de l'hritage segmentaire dans la formation sociale marocaine quifait obstacle au dveloppement des solidarits catgorielles et institutionnelles.

    Quant la nuclarisation des structures familiales, qui concerne 60% de l'ensembledes mnages, elle est le rsultat des mutations socio-conomiques (mancipationdes femmes et des jeunes, urbanisation...). Dans un contexte o la solidaritinstitutionnelle reste encore faible, une telle nuclarisation accentue le risque derecul de la solidarit familiale.

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    2,3.9. UNE PARTICIPATION CROISSANTE DE LA FEMME AUX SPHERES ECONOMIQUE ET POLITIQUE

    La participation croissante de la femme sur les plans social, conomique etpolitique constitue une tendance lourde du dveloppement humain. La situation de lafemme marocaine s'est amliore avec l'augmentation la fois de la scolarisationdes filles dans l'enseignement primaire, secondaire et suprieur (de 34,2% en 1988 52,6% en 2002), du taux de fminit de l'offre de travail (26,6% en 2003 contre8,5% en 1960) et de la participation politique (10% actuellement la Chambre desReprsentants). Par ailleurs, prs de 10% des postes de dcision sont occups pardes femmes.

    L'indicateur de Participation des Femmes (IPF) publi par le PNUD a atteint 0,421en 2002, plaant le Maroc devant la Core du Sud, l'Egypte et la Jordanie.

    Graphique 16 : Indicateur de Participation des Femmes (1997)

    Toutefois, des ingalits subsistent entre les hommes et les femmes dans la socitmarocaine tant en termes de revenus (rapport de 1 2,5 en 2001) et d'accs l'emploi et la responsabilit que sur le plan social (vulnrabilit des femmes ladiscrimination lgale, la pauvret et la violence, confinement de la femme dans lasphre domestique...). De plus, il faut noter l'absence d'institutions permettant auxfemmes de mieux concilier leur vie familiale et leur vie professionnelle (crches...).

    Ces ingalits auraient tendance diminuer sous l'action d'un mouvement associatiforganis, soucieux de la promotion des chances, d'un partage des richesses etd'opportunits plus quitables et d'une participation plus active de la femme audveloppement.

    L'anne 2004 a connu la promulgation du nouveau code de la famille qui a consacrle principe d'galit entre les hommes et les femmes au niveau de la responsabilitfamiliale, restreint fortement la polygamie en la soumettant, entre autres,

    l'autorisation du juge et prvu des procdures ou mcanismes destins laprotection de l'pouse des abus de l'poux ainsi qu' la rpartition quitable desbiens acquis durant la priode du mariage.

    2.3.10- UNE DEGRADATION DE L'ENVIRONNEMENT ET DES RESSOURCES NATURELLES

    Sous l'effet d'une forte pression dmographique et d'une gestion pas toujoursapproprie, les ressources naturelles subissent une dgradation importante qui peut,dans certains cas, s'avrer irrversible : dsertification, dforestation, puisementdes stocks d'eau de surface, surexploitation et pollution des nappes phratiques,rosion des sols...

    22L'IPF est compos de trois indicateurs : la participation politique et conomique des femmes, le pouvoir discrtionnaire desfemmes et leur pouvoir sur les ressources conomiques. Il varie de 0 1 et se rapproche de 1 quand la participation des femmesest importante Les donnes proviennent du rapport Mondial sur le Dveloppement Humain 2004 et de " L'IPF au Maroc aprs leslections lgislatives du 27 septembre 2002\ A. Driouchi et E. M Azelmad, Critique Economique IM9. Hiver 2003

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    Face ces dficits, le Maroc s'est engag dans le cadre de conventions et d'accordsinternationaux sur la diversit biologique, la lutte contre la dsertification, leschangements climatiques, la pollution de la mer et les forts.,, En outre, lesquestions environnementales commencent tre intgres dans les programmesde dveloppement.

    Ressources hydriques

    Connu au niveau international pour sa politique judicieuse de mobilisation des

    eaux de surface et pour les performances de ses rseaux mtorologique,

    hydrologique, hydrogologique et de suivi de la qualit des eaux, le Maroc fait face

    un ensemble de contraintes qui le rendent vulnrable en matire de ressources

    hydriques. Celles-ci ont baiss considrablement entre 1950 et 2005.Graphique 17 :

    Baisse entre 1950 et 2005 des ressources en eau renouvelables par habitant

    Le Maroc est actuellement la limite du seuil de tension, valu 950m7habitant/anet ses ressources renouvelables pourraient baisser 500mVhabitant/an en 2030.

    La situation actuelle de stress hydrique est aggrave par la scheresse, les diversesformes de pollution et le gaspillage. Les effets des scheresses se sont dj faitsentir au niveau de l'agriculture avec une baisse des ressources disponibles pourl'irrigation et la pollution de l'eau par les industries agroalimentaire et textile afortement progress au cours des 20 dernires annes.

    Graphique 18 : Augmentation des missions de polluants organiques de l'eau entre 1980 et 2000

    La dgradation de la qualit de l'eau a atteint des niveaux critiques dans certainsbassins, aggrave par l'absence, souvent, de traitement et de valorisation des eaux

    uses et ncessite des actions urgentes dans le cadre de la stratgie nationale del'eau.