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B176 JDP 2012 20 % buccale), à caractère érosif dans 19 % des cas. Une atteinte du cuir chevelu avec alopécie cicatricielle a été rapportée dans quatre cas. Le visage était touché dans seulement deux cas (1,3 %). Aucun cas d’atteinte unguéale n’a été noté. 25 % des patients avaient une forme étendue. Les sérologies des hépatites C et B réalisées chez 19 patients étaient positives dans cinq cas : trois cas d’hépatite C et deux cas d’hépatite B. Aucun cas de lichen familial n’a été trouvé. Concernant le traitement, 55 % des patients ont été traités par des corticoïdes locaux avec 61,8 % de guérison et 38,2 % de résistances ; 20 % des cas ont été traités par une corticothérapie générale avec seulement 48,2 % de guérison sans récidive. La plupart des patients chez qui on a indiqué la corticothérapie par voie générale avaient une atteinte cutanée étendue ou une atteinte muqueuse érosive. Une seule indication de PUVA-thérapie, deux indications d’UVB- thérapie et une seule indication d’acitrétine ont été posées. Un seul cas de carcinome épidermoïde survenant sur un lichen érosif buccal a été rapporté. Discussion.— La prévalence du lichen plan est évaluée à 0,5 %. Il survient habituellement à la quatrième décennie, sans prédo- minance du sexe. La prédominance féminine comme dans notre série est parfois rapportée. Le lichen actinique réputé plus fré- quent dans les populations aux phototypes foncés ne le semble pas sous nos cieux. De nombreuses associations ont été décrites mais l’association à une hépatopathie chronique reste la plus fréquente. La corticothérapie générale est préconisée dans les formes cuta- nées étendues. Dans les formes cutanées modérées, le traitement de première intention reste les corticoïdes locaux et en seconde intention la PUVA-thérapie et l’acitrétine per os. Le traitement des formes muqueuses érosives relève essentiellement des corticoïdes locaux et/ou de trétinoine locale. La transformation maligne du lichen est rare. Conclusion.— Le lichen plan en Tunisie semble avoir les mêmes caractéristiques que dans d’autres populations mise à part une pré- dominance féminine. Déclaration d’intérêts.— Aucun. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2012.10.281 P129 Difficulté diagnostique devant une lésion de la lèvre blanche A. El Ouazzani a,, S. Abil a , F. Lamchahab a , W. Raffas a , F. Belgnaoui a,a , M. Ait Ourhroui a , A. Saidi b , A. Moussaoui c , A. Achbouk d , H. Ihrai d , K. Senouci a , B. Hassam a a Service de dermatologie vénéréologie, CHU Ibn Sina, Rabat, Maroc b Centre d’anatomie pathologique, Nations Unies, Rabat, Maroc c Chirurgie plastique réparatrice et brûlés, Rabat, Maroc d Chirurgie plastique réparatrice et brûlés, hôpital militaire Mohamed V, Rabat, Maroc Auteur correspondant. Mots clés : kératose lichénoïde solitaire ; chéilite ; lichen plan Introduction.— La kératose lichénoïde solitaire (KLS) est une entité inhabituelle chez les non caucasiens. Elle est caractérisée par son aspect clinique trompeur, responsable d’un retard diagnostique. Nous en rapportons une observation et nous soulignons les difficultés diagnostiques de cette pathologie rare. Observation.— Un homme de 30 ans, de phototype IV, sans antécédents notables, consultait pour une plaque déprimée et kéra- tosique indolore, non prurigineuse, siégeant sous la narine droite et s’étendant sur la lèvre blanche. La lésion durait depuis quatre ans et plusieurs traitements topiques avaient été déjà prescrits, sans amélioration. L’examen clinique trouvait une plaque atrophique à bordure irrégulière et surface kératosique mesurant 2 cm de grand axe ; il n’y avait pas d’adénopathie locorégionale. Des biopsies répétées objectivaient une acanthose, une hyperkératose orthoké- ratosique, une couche granuleuse épaissie, des crêtes épithéliales effilées, un infiltrat inflammatoire lymphohistiocytaire dermique avec quelques mélanophages. Le diagnostic de KLS était retenu, une exérèse chirurgicale était proposée. Discussion.— Longtemps considérée comme variante du lichen plan, la kératose lichénoïde solitaire (KLS) est une entité anatomo- clinique bénigne particulière, de diagnostic souvent méconnu, touchant le sujet d’âge moyen avec une prédominance féminine. Son aspect clinique ne permet pas à lui seul de poser le dia- gnostic. Trois formes cliniques différentes sont individualisées: il peut s’agir d’une lésion de type érythémateux, papulo-kératosique ou en plaque. Les zones photo-exposées sont le plus souvent tou- chées. L’histologie est incontournable pour le diagnostic. Chez notre patient, les diagnostics de lupus discoïde, de leishmaniose, de porokératose, de carcinome basocellulaire et de maladie de Bowen avaient été évoqués ; c’est la biopsie qui a permis de retenir le diagnostic de KLS. Dans la littérature, aucune dégénérescence n’a été signalée, la régression spontanée survient généralement au bout de quelques mois ; une exérèse chirurgicale est pro- posée en cas de persistance de la lésion, comme chez notre patient. Conclusion.— Notre observation illustre la difficulté diagnostique d’une lésion affichante particulière par son aspect trompeur faisant craindre une lésion maligne, sa résistante au traitement, ainsi que son évolution prolongée sur des années motivant plusieurs consul- tations. Déclaration d’intérêts.— Aucun. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2012.10.282 P130 Lésions sclérodermiformes révélant une porphyrie cutanée tardive : cinq observations R. Viollet Khayat , A. Dupuy, M. Bagot, F. Cordoliani Service de dermatologie, St Louis, Paris, France Auteur correspondant. Mots clés : Morphées ; Porphyrie cutanée tardive ; Syndrome sclérodermiforme Introduction.— La sémiologie classique de la porphyrie cutanée tardive (PCT) associe des bulles des zones photo-exposées, une hypertrichose, une hyperpigmentation, une fragilité cutanée. La révélation de la maladie par un tableau sclérodermiforme est plus rare. Observations.— Cinq femmes de 45 à 72 ans étaient adressées pour des lésions sclérodermiformes d’installation rapide. Celles-ci se présentaient comme des morphées touchant le décolleté, le haut du dos ou le visage, associées chez trois d’entre elles à une alopécie cicatricielle du vertex. La biopsie cutanée concluait dans les cinq cas à une sclérodermie. Une hypertrichose malaire était associée dans quatre cas et une hyperpigmentation faciale franche dans trois cas. Aucune n’avait de bulle, de fragilité cutanée ni de milium. Toutes avaient un bilan hépatique perturbé en raison d’un cas de cirrhose biliaire primitive, un cas d’hépatite C avec hémochroma- tose, trois cas d’exogénose avouée. Les porphyrines étaient élevées dans tous les cas. Aucune ne présentait de facteur antinucléaire. Une corticothérapie locale associée à des saignées ou de l’hydroxychloroquine entraînaient une amélioration cutanée très lente et incomplète. Conclusion.— Ces 5 patientes avaient une PCT révélée par des lésions à type de morphées des zones photo-exposées de la par- tie supérieure du corps, associées à une hypertrichose malaire et une hyperpigmentation inconstantes. Les autres signes classique- ment révélateurs (bulles, fragilité cutanée, grain de milium) étaient absents.

Difficulté diagnostique devant une lésion de la lèvre blanche

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l survient habituellement à la quatrième décennie, sans prédo-inance du sexe. La prédominance féminine comme dans notre

érie est parfois rapportée. Le lichen actinique réputé plus fré-uent dans les populations aux phototypes foncés ne le semble pasous nos cieux. De nombreuses associations ont été décrites mais’association à une hépatopathie chronique reste la plus fréquente.a corticothérapie générale est préconisée dans les formes cuta-ées étendues. Dans les formes cutanées modérées, le traitemente première intention reste les corticoïdes locaux et en secondentention la PUVA-thérapie et l’acitrétine per os. Le traitement desormes muqueuses érosives relève essentiellement des corticoïdesocaux et/ou de trétinoine locale. La transformation maligne duichen est rare.onclusion.— Le lichen plan en Tunisie semble avoir les mêmesaractéristiques que dans d’autres populations mise à part une pré-ominance féminine.éclaration d’intérêts.— Aucun.

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Service de dermatologie vénéréologie, CHU Ibn Sina, Rabat,arocCentre d’anatomie pathologique, Nations Unies, Rabat, MarocChirurgie plastique réparatrice et brûlés, Rabat, MarocChirurgie plastique réparatrice et brûlés, hôpital militaireohamed V, Rabat, MarocAuteur correspondant.

ots clés : kératose lichénoïde solitaire ; chéilite ; lichen planntroduction.— La kératose lichénoïde solitaire (KLS) est une entiténhabituelle chez les non caucasiens. Elle est caractérisée par sonspect clinique trompeur, responsable d’un retard diagnostique.ous en rapportons une observation et nous soulignons les difficultésiagnostiques de cette pathologie rare.bservation.— Un homme de 30 ans, de phototype IV, sansntécédents notables, consultait pour une plaque déprimée et kéra-osique indolore, non prurigineuse, siégeant sous la narine droite et’étendant sur la lèvre blanche. La lésion durait depuis quatre anst plusieurs traitements topiques avaient été déjà prescrits, sansmélioration. L’examen clinique trouvait une plaque atrophique à

ordure irrégulière et surface kératosique mesurant 2 cm de grandxe ; il n’y avait pas d’adénopathie locorégionale. Des biopsiesépétées objectivaient une acanthose, une hyperkératose orthoké-

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a kératose lichénoïde solitaire (KLS) est une entité anatomo-linique bénigne particulière, de diagnostic souvent méconnu,ouchant le sujet d’âge moyen avec une prédominance féminine.on aspect clinique ne permet pas à lui seul de poser le dia-nostic. Trois formes cliniques différentes sont individualisées : ileut s’agir d’une lésion de type érythémateux, papulo-kératosiqueu en plaque. Les zones photo-exposées sont le plus souvent tou-hées. L’histologie est incontournable pour le diagnostic. Chezotre patient, les diagnostics de lupus discoïde, de leishmaniose,e porokératose, de carcinome basocellulaire et de maladie deowen avaient été évoqués ; c’est la biopsie qui a permis de retenire diagnostic de KLS. Dans la littérature, aucune dégénérescence’a été signalée, la régression spontanée survient généralementu bout de quelques mois ; une exérèse chirurgicale est pro-osée en cas de persistance de la lésion, comme chez notreatient.onclusion.— Notre observation illustre la difficulté diagnostique’une lésion affichante particulière par son aspect trompeur faisantraindre une lésion maligne, sa résistante au traitement, ainsi queon évolution prolongée sur des années motivant plusieurs consul-ations.éclaration d’intérêts.— Aucun.

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Service de dermatologie, St Louis, Paris, FranceAuteur correspondant.

ots clés : Morphées ; Porphyrie cutanée tardive ; Syndromeclérodermiformentroduction.— La sémiologie classique de la porphyrie cutanéeardive (PCT) associe des bulles des zones photo-exposées, uneypertrichose, une hyperpigmentation, une fragilité cutanée. Laévélation de la maladie par un tableau sclérodermiforme est plusare.bservations.— Cinq femmes de 45 à 72 ans étaient adressées poures lésions sclérodermiformes d’installation rapide. Celles-ci serésentaient comme des morphées touchant le décolleté, le hautu dos ou le visage, associées chez trois d’entre elles à une alopécieicatricielle du vertex.a biopsie cutanée concluait dans les cinq cas à une sclérodermie.ne hypertrichose malaire était associée dans quatre cas et uneyperpigmentation faciale franche dans trois cas. Aucune n’avaite bulle, de fragilité cutanée ni de milium.outes avaient un bilan hépatique perturbé en raison d’un cas deirrhose biliaire primitive, un cas d’hépatite C avec hémochroma-ose, trois cas d’exogénose avouée. Les porphyrines étaient élevéesans tous les cas. Aucune ne présentait de facteur antinucléaire.ne corticothérapie locale associée à des saignées ou de

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ésions à type de morphées des zones photo-exposées de la par-ie supérieure du corps, associées à une hypertrichose malaire et

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