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Alexis SINDUHIJE Prisonnier politique au BURUNDI Président du Mouvement pour la Solidarité et la Démocratie Fondateur et ancien directeur de la Radio Publique Africaine Arrêté le 3 novembre 2008 à Bujumbura Détenu à la prison centrale de Mpimba Contact Presse : Comité français de soutien à la libération d’Alexis SINDUHIJE (Toulouse) Aude AMIGUES : 06 11 54 17 59 / [email protected] www.alexis-sinduhije.blogspot.com

Dossier de Presse - 23.02.09

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Le dossier de presse du 23/02/2009, par le comité de soutien pour la libération d'Alexis Sinduhije. Document consultable sur le blog : http://alexis-sinduhije.blogspot.com/

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Alexis SINDUHIJE – Prisonnier politique au BURUNDI Président du Mouvement pour la Solidarité et la Démocratie

Fondateur et ancien directeur de la Radio Publique Africaine

Arrêté le 3 novembre 2008 à Bujumbura

Détenu à la prison centrale de Mpimba

Contact Presse :

Comité français de soutien à la libération d’Alexis SINDUHIJE (Toulouse)

Aude AMIGUES : 06 11 54 17 59 / [email protected]

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Alexis SINDUHIJE : Prisonnier politique au BURUNDI Comité français de soutien à la libération d’Alexis SINDUHIJE

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Contenu du Dossier de Presse

Communiqué de presse p. 3

Illégalité de la procédure à l’encontre d’Alexis SINDUHIJE p. 4

Biographie d’Alexis SINDUHIJE par Didier PATERNOSTER p. 5

Présentation géopolitique du Burundi p. 7 Analyse de International Crisis Group, ONG internationale agissant en faveur

de la prévention et de la résolution des conflits

Articles de presse :

Articles sur Alexis SINDUHIJE :

Présentation des journalistes honorés aux International Press Freedom p. 10

Awards 2004, Committee to Protect Jounalists (www.cpj.org)

Portrait du Time, 12 mai 2008 p. 11

Portrait d’El Pais, 20 juillet 2008 p. 12

Articles, communiqués et dépêches concernant l’arrestation et la détention

d’Alexis SINDUHIJE :

Communiqué d’Human Rights Watch du 5 novembre 2008 p. 18

Dépêche AFP du 8 novembre 2008 : condamnation des Etats-Unis p. 20

Washington Post, article du 8 novembre 2008 p. 21

Dépêche AFP du 10 novembre 2008 : condamnation de l’Union p. 22

Européenne

CPJ Blog (Committee to Protect Jounalists), news du 10 novembre p. 23

2008

Time, article du 13 novembre 2008 p. 24

Dépêches concernant le procès d’Alexis SINDUHIJE :

Dépêche AFP du 28 novembre 2008 p. 25

Dépêche AFP du 19 février 2008 p. 26

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Communiqué de Presse

Un ancien journaliste reconnu internationalement,

« prisonnier politique » au Burundi

Alexis SINDUHIJE, homme politique burundais et ancien journaliste reconnu internationalement, est

détenu de façon arbitraire depuis plus de trois mois au BURUNDI. Accusé d’outrage à chef d’état, le

procureur a requis ce jeudi 19 février une peine de prison de 2 ans et demi de prison. Les juges

disposent de 2 mois pour statuer.

Le dossier de l’accusation est vide et vraisemblablement le chef de l’Etat cherche à le maintenir en

détention afin de l’empêcher de se présenter aux prochaines élections présidentielles en 2010.

Alexis SINDUHIJE, fondateur la Radio Publique Africaine, surnommée par les burundais « la voix des

sans voix », est un homme engagé en faveur de la réconciliation nationale afin de permettre aux

ethnies hutu et tutsi de travailler ensemble pour la reconstruction de leur pays et l’édification d’un

état moderne et démocratique.

La popularité qu’Alexis SINDUHIJE a acquise à travers son engagement en tant que journaliste et

l’espoir qu’il incarne pour une majorité de burundais, font de lui un adversaire crédible face au

Président burundais Pierre NKURUNZIZA.

Dans un contexte de tensions croissantes dénoncées par de nombreuses organisations dont

International Crisis Group, le maintien en détention d’Alexis SINDUHIJE et l’éventualité qu’elle se

poursuive jusqu’aux élections présidentielles, empêchant Alexis SINDUHIJE de s’y présenter est un

facteur de menace pour la stabilité du pays.

Plusieurs représentations diplomatiques au BURUNDI sont mobilisées sur le dossier (FRANCE, ETATS-

UNIS, BELGIQUE, NORVEGE, PAYS-BAS et GRANDE-BRETAGNE notamment). Dès le 7 novembre,

l’UNION EUROPEENNE a souligné dans un communique que l’arrestation d’Alexis SINDUHIJE est

contraire à la démocratie et au pluralisme politique.

Dans ses courriers adressés les 21 janvier et 26 janvier à Jean LAUNAY, Député du Lot et à Martin

MALVY, Président de la Région Midi-Pyrénées, Bernard KOUCHNER, Ministre des affaires étrangères a

précisé : « nous sommes déterminés à poursuivre notre mobilisation en vue de la libération de ce

représentant éminent de la société civile au BURUNDI".

Aujourd’hui, il est indispensable que la presse se saisisse de ce dossier et au-delà des dernières

avancées du processus de paix au BURUNDI, s’intéresse aux dérives autoritaires du Président

NKURUNZIZA et aux risques d’aggravation des tensions ethniques que cela pourrait entraîner.

Pour plus d’informations et pour vous tenir informé(e) des dernières actualités,

consultez le blog réalisé par le Comité français de soutien à la libération d’Alexis SINDUHIJE :

http://www.alexis-sinduhije.blogspot.com/

Honoré en 2004 du prix de la liberté de la presse par le CPJ, Comité de Protection des Journalistes et désigné en

2008 par le TIME comme l’une des 100 personnalités les plus influentes au monde, Alexis est un homme engagé en

faveur de la paix, de la justice de la démocratie dans son pays.

Alexis SINDUHIJE réside au BURUNDI tout en séjournant régulièrement auprès de son fils et de sa compagne à

Toulouse.

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Illégalité de la procédure à l’encontre l’Alexis SINDUHIJE

Arrêté pour « organisation de réunion illégale » le 3 novembre 2008 au siège de son parti en

compagnie de 37 autres membres du MSD, Alexis SINDUHIJE a été maintenu en garde à vue jusqu’au

11 novembre date à laquelle il a été transféré à la prison centrale de Mpimba, accusé d’outrage à

chef d’état.

Son procès a débuté le 28 novembre.

"Nous poursuivons Alexis Sinduhije pour avoir à Bujumbura, à une date indéterminée, écrit un

document outrageant le chef de l'Etat, je cite: +la responsabilité dans les affaires de corruption et

d'assassinats commandités par le parti CNDD-FDD (parti présidentiel) incombent à l'homme qui passe

tout son temps dans des séances de prières+", a accusé le ministère public.1

Cette première audience a rapidement été levée suite à la récusation de deux de ses juges par

Alexis SINDUHIJE étant donné leurs liens avec le parti présidentiel d'une part et leur absence de

qualification pour juger de tels faits d'autre part. Les juges ont refusé de se prononcer sur les motifs de

la récusation et ont levé l'audience.

Le procès a repris le jeudi 19 février. Des nouveaux juges ont finalement été désignés pour juger Alexis

SINDUHIJE .

Le procureur empêtré dans un dossier vide accumulant de nombreux vices de procédures n'a pu

démontré l'outrage à chef d'état. Il a cependant requis une peine de deux ans et demi de prison. Les

juges ont désormais 2 mois pour statuer.

L’illégalité de la perquisition

Les policiers venus arrêtés Alexis SINDUHIJE à la permanence du MSD deux heures le mandat leur

permettant de réaliser une perquisition. Cependant ce mandat sur lequel ne figurait aucun

numéro d’enregistrement désignait le domicile d’Alexis et non la permanence du MSD2.

Interpellés par une chercheuse d’Human Rigths Watch présente aux moments de l’arrestation et

de la perquisition, les policiers « ont répondu qu’ils ne faisaient « qu’exécuter les ordres » donnés

par le Commissaire de la police régionale, David Nikiza, qui avait délivré le mandat de

perquisition. »3

La réponse donnée par le porte-parole de la police, Pierre Chanel Ntarabaganyi, confirme les

motifs de l’arrestation d’Alexis. Human Rights Wtach rapporte ainsi que Pierre Chanel

Ntarabaganyi, « a répondu que le parti était lui-même illégal et que de ce fait la perquisition et

les détentions consécutives étaient justifiées ».

L’illégalité de la détention provisoire

- Alexis est détenu en détention provisoire depuis maintenant plus de 3 mois. Or d’après la loi

burundaise, la détention provisoire n’intervient que lorsque la peine de prison encourue est d’au

moins un an.

Poursuivi pour outrage à chef d’état, Alexis SINDUHIJE encourt une peine de prison de 2 mois à 5

ans de prison. La peine minimale encourue étant de 2 mois donc inférieure à un an, légalement,

Alexis SINDUHIJE ne devrait pas être maintenu en détention provisoire.

- Alexis SINDUHIJE aurait dû être déféré au plus tard 15 jours après sa mise en accusation, soit au

plus tard le 26 novembre, devant le juge pour qu’il statue sur son maintien en détention provisoire.

Alexis n’a jamais été déféré comme prescrit par la loi par le magistrat instructeur et son procès a

débuté le 28 novembre 2008.

1 Dépêche AFP du 28.11.08 2 Communiqués d’Human Rigths Watch du 5 novembre 2008 3 Communiqués d’Human Rigths Watch du 5 novembre 2008

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Biographie d’Alexis SINDUHIJE

Alexis SINDUHIJE : un destin hors du commun

Et dire que durant sa jeunesse les professeurs d’Alexis Sinduhije se demandaient ce qu’il

pourrait bien advenir de ce garnement, car ce dernier, assez turbulent, pensait bien plus au football

et au théâtre qu’à l’école. S’ils avaient su…

Tout démarra vraiment en 1987, lorsqu’Alexis intégra l’école de journalisme. Bien qu’étant le

plus jeune de sa promotion, il en devint vite et très naturellement le leader, au point même qu’il

parvint à faire virer un prof constamment absent. Les temps changeaient… Alexis devenait un

homme. En permanence branché sur RFI, le journalisme le passionnait et, lors d’un stage à la radio

nationale, il fit un papier remarquable sur la guerre en Irak. Impressionnée, la directrice de

l’information imposa son recrutement.

S’ensuivit une période de franche camaraderie. Car, après s’être construit une chambrette, il

accueillait tous les soirs une multitude de copains. C’était le temps des franches rigolades, de l’amitié,

où inlassablement cette bande de joyeux drilles refaisait le monde. Pour autant Alexis n’était pas oisif.

Au contraire, puisqu’il proposa à quelques amis et deux de ses professeurs de créer l’hebdomadaire

« La semaine du Burundi ».

Très rapidement, ce journal fut reconnu par l’ensemble de la profession. Car non seulement il

couvrait de nombreux évènements qui, pour une fois, informaient réellement les burundais, mais

surtout, les articles étaient écrits après de véritables investigations. Ainsi La semaine du Burundi

dénonça les menaces de coup d’Etat contre le Président Ndadaye (démocratiquement élu !), les

circonstances de son assassinat, le génocide rwandais…

Au terme de cette aventure journalistique, Alexis refusa de travailler « pour » le Parti Unique et

intégra l’agence Reuters. Très vite ses qualités furent reconnues par la BBC.

Ses compétences étaient telles qu’en 1998, Bryan, directeur de studio Ijambo, lui proposa une

bourse pour Harvard University. Et, aux States, grâce à ses incontestables qualités relationnelles, Alexis

obtint de la fondation Ford 150 000 dollars afin de créer la Radio Publique Africaine (RPA).

Dès 2001, une fois la RPA lancée, Alexis réussit un exceptionnel tour de force : il parvint à faire

collaborer hutus et tutsis qui jusqu’alors s’entretuaient. Et, ensemble, des membres de ces deux

ethnies apprirent le journalisme d’investigation. Les résultats furent exceptionnels : la RPA montra la

vraie face de la rébellion qui était jusqu’alors diabolisée par le pouvoir, cette radio permit aussi de

faire avorter un coup d’état, et, proche du peuple, elle dénoncera toutes sortes d’injustices :

domestiques brutalisés, paysans dépossédés de leurs terres, prisonniers sans dossiers… la RPA fut dès

lors surnommée « la voix des sans voix ».

En 2004, le Comité de Protection des journalistes décerna à Alexis le prix de la Liberté de la

Presse.

En 2008, la reconnaissance fut mondiale, car le Time inclut Alexis parmi les 100 personnes les

plus influentes au monde !

Les espoirs suscités par le processus électoral de 2005 au Burundi, suite aux accords d’Arusha,

se sont très vite dissipés quelques mois après l’élection du Président Nkurunziza. Dès qu’Alexis

s’aperçut que corruption et exactions faisaient partie intégrante de la politique du Président

Nkurunziza, il les dénonça et démissionna même de son poste en décembre 2007 afin de pouvoir

créer un parti politique : Mouvement pour la Sécurité et la Démocratie (MSD)4. Aussitôt il dénonça les

graves et massives violations des droits de l’homme, la mauvaise gouvernance et les malversations

économiques.

4 Le MSD n’a toujours pas reçu d’agrément malgré les diverses pièces apportées en réponse aux demandes des autorités.

Après avoir subi de nombreuses tracasseries administratives pour retarder son agrément, le ministre de l’Intérieur, a refusé

d’enregistrer le MSD comme parti politique, prétextant qu’un parti ne peut pas inclure la « sécurité » parmi ses objectifs parce

que la sécurité est du ressort exclusif de l’Etat (Cf HRW, communiqué du 5 novembre 2008). Le MSD a changé de nom suite à

l’arrestation d’Alexis SINDUHIJE pour devenir le Mouvement pour la Solidarité et la Démocratie. Malgré cela, les autorités

burundaises continuent à refuser de l’agréer.

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Depuis le 3 novembre 2008 Alexis est incarcéré à la prison centrale Mpimba pour le motif

suivant : « nous poursuivons Alexis Sinduhije pour avoir à Bujumbura, à une date indéterminée, écrit

un document outrageant le chef de l’état. Je cite : la responsabilité dans les affaires de corruption et

d’assassinats commandités par le parti CNDD-FDD (parti présidentiel) incombent à l’homme qui

passe tout son temps dans des séances de prières. » 5

Alexis encourt une peine de prison pouvant aller de 2 mois à 5 ans.

Au Burundi, les prochaines élections présidentielles auront lieu en 2010. Le dossier de

l’accusation étant vide, il semblerait que le chef de l’état veuille maintenir en détention Alexis afin

que ce dernier ne puisse se présenter. Car Alexis jouit d’une immense popularité auprès des

burundais. Il incarne un réel espoir et serait un adversaire très sérieux pour le Président Nkurunziza.

Didier PATERNOSTER

5 Dépêche AFP du 28.11.08 6 Communiqués d’Human Rigths Watch des 17 juin et 5 novembre 2008 ; Briefing Afrique de Crisis Group, n°53 du 19 août 2008,

Burundi : renouer le dialogue politique (p 11 à 16). 7 Briefing Afrique de Crisis Group, n°53 du 19 août 2008, Burundi : renouer le dialogue politique (p 11 à 16). 8 Extrait de Briefing Afrique de Crisis Group, n°53 du 19 août 2008, Burundi : renouer le dialogue politique, conclusion p16.

L’arrestation et la détention d’Alexis intervient dans un contexte de tensions croissantes au Burundi et

d’atteintes aux droits civils et politiques : destitution de 22 députés en juin 2008, intimidations et

arrestations fréquentes de militants de l’opposition, refus d’agréer les nouveaux partis, pressions

judiciaires contre les défenseurs des droits de l’homme, limitation de la liberté des partis (une

ordonnance d’octobre 2008 oblige les partis à obtenir une autorisation de réunion)6.

Remettant en cause les accords d’Arusha de 2005 qui ont permis de restaurer la démocratie au Burundi,

les dérives autoritaires dans tel un contexte alors que de nombreuses armes continuent de circuler dans

le pays, inquiètent les observateurs internationaux et font craindre des risques d’aggravations des

tensions ethniques7.

« La communauté internationale, qui s’est fortement mobilisée pour le retour de la paix dans ce pays et

pour la relance des pourparlers avec le Palipehutu- FNL, doit aussi prendre la mesure des risques qui

entourent la préparation des élections de 2010 et exercer les pressions en conséquence. La relance de

ce dialogue permettrait en effet d’organiser dans la transparence le débat que beaucoup réclament

sur l’avenir institutionnel du pays. Ce dialogue faciliterait également la mise en place, avec l’appui et la

participation active des partenaires extérieurs du Burundi et des Nations unies du cadre adapté à la

tenue, dans la paix, d’élections libres et démocratiques en 2010. »8

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Présentation géopolitique du BURUNDI

Source :

International Crisis Group / Conflict history : Burundi http://www.crisisgroup.org/home/index.cfm?action=conflict_search&l=1&t=1&c_country=20

Burundi’s population consists of Tutsi (14 per cent), Hutu (85 per cent) and Twa (1 per cent). Struggle

between political elites over land and access to power has fuelled ethnic conflict throughout its post-

independence history, with large-scale fighting in 1965, 1972, 1988, and 1993-2003. This has provoked

refugee movements to neighbouring countries; as of November 2006, approximately 770,000

Burundian refugees living in Tanzania. Several peace deals ushered in a transitional government in

2003, which organised local and national elections in July and August 2005. Repatriation of refugees

increased significantly after peace deals signed. A former Hutu rebel movement, CNDD-FDD, won a

majority in all elections and formed a government under President Pierre Nkurunziza, himself a former

rebel leader.

Burundi was German colony until World War I, when it was transferred to a Belgian-controlled UN

mandate. Belgian colonial administration governed through indirect rule, reinforcing the power of the

princely elite. In contrast to Rwanda, the major social cleavages in Burundi before independence

were between different clans, as well as between the more affluent elite and the poorer peasantry.

However, this relative harmony crumbled around independence in 1962.

Several factors triggered ethnic rivalry. First, in 1959 ethnic violence broke out in Rwanda in run-up to

independence and many thousand Tutsi fled to Burundi. Secondly, in 1961, heir apparent to the king

and prime minister designate Louis Rwagasore was assassinated. He had been unifying figure and

after his death the leading UPRONA (Union pour le Progrès National - Union for National Progress)

party descended into violent squabbles over leadership. Finally, pressures of democracy in absence

of strong institutions and political parties prompted politicians to resort to ethnic divisionism. Some

semblance of interethnic power-sharing existed under UPRONA government after 1962; but balance

collapsed in 1965 when the king refused to appoint a Hutu Prime Minister after a Hutu election victory.

When a group of Hutu officers attempted to overthrow the king, the army intervened and began the

first of several purges of Hutu officials; an estimated 5,000 Hutu were killed. This was the first of three

spates of ethnic killings (1965, 1972 and 1988) triggered by Hutu uprisings that led to large-scale

repression by the Tutsi army.

Following twenty-five years saw succession of Tutsi military regimes, beginning with Michel Micombero,

who launched a successful coup in 1966 and replaced the monarchy with a presidential republic.

After abortive Hutu uprising in April 1972, Tutsi-dominated army engaged in a systematic campaign

against the Hutu population leading to 150,000 Hutu deaths and displacement of tens of thousands

more. Micombero installed a Tutsi-controlled one-party state following the uprising. In 1976,

Micombero was overthrown in a coup by another Tutsi officer, Jean-Baptiste Bagaza, further

decreasing Hutu political representation and increasing intra-ethnic tensions in the Tutsi military. Power

was concentrated in the hands of a small elite from Bururi province in the south.

In 1987, Bagaza was removed from power in a bloodless coup by another southern Tutsi officer, Pierre

Buyoya, after factionalism broke out within the armed forces. The new president began introducing a

series of reforms to ease state control over media and to try to engage in a national reconciliation

dialogue. These reforms accentuated ethnic tensions, as hope grew amongst the Hutu population of

end to Tutsi monopoly of power. Local revolt took place by Hutu peasants against several Tutsi

leaders in northern Burundi; hundreds of Tutsi families were killed by Hutu militia. When Buyoya sent in

the army to quell the uprising, they in turn killed thousands of Hutu.

This violence prompted Buyoya to speed up liberalisation and national dialogue, allowing other

political parties to compete with UPRONA in 1993 election. Melchior Ndadaye democratically

elected and became first Hutu president from the FRODEBU party. Ndadaye was assassinated months

later, in October 1993, by Tutsi army extremists. The country slid into civil war as Hutu peasants

spontaneously rose up and massacred Tutsi. At the same time, the Tutsi army rounded up thousands

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of Hutu and killed them. The Rwandan genocide in 1994 further exacerbated the civil war in Burundi

by sparking additional massacres of Tutsis.

Decade of civil war followed, as Hutu militia were formed in the refugee camps in northern Tanzania.

Most important rebel movements were Palipehutu-FNL and CNDD-FDD. An estimated 300,000 people

were killed in ensuing clashes and reprisals against the local population. Under international pressure,

the warring factions negotiated a peace agreement in Arusha in 2000, which called for ethnically

balanced military and government and democratic elections. Two powerful Hutu rebel groups

refused to sign the peace agreement and fighting continued in the countryside. Finally, the more

important of these rebel groups, the CNDD-FDD of Pierre Nkurunziza, agreed to sign a peace deal in

November 2003 and joined the transitional government. The last remaining rebel group, the FNL,

continued to reject the peace process and committed sporadic violence in 2003 and 2004. During

this period, the general security situation improved and some Burundian refugees in Tanzania began

to return home. African Union began facilitating a disarmament, demobilisation and reintegration

process in October 2003 and was replaced by a UN mission (ONUB) in 2004.

In 2005, Burundian voters approved a power-sharing constitution and elected a new parliament. The

CNDD-FDD, seen by Hutu population as having won the war and for the first time creating an

ethnically mixed army, obtained a majority of parliament seats. Parliament then elected Pierre

Nkurunziza, a Hutu, as the president, who then formed a government with constitutionally ensured

power-sharing between Hutu (60 per cent) and Tutsi (40 per cent) members. During first year in power,

this government has been accused of disrespect for rule of law, grave human rights abuses and

setting up a corrupt patronage network. In August 2006, former President Domitien Ndayizeye and

Vice-President Alphonse-Marie Kadege arrested with several other officials for an alleged coup plot;

authorities have not provided any evidence to back up accusations.

Recent years have brought about significant changes on the political scene. First, the Hutus have

come back to power through a landslide electoral victory. Second, even among the Hutu

community, political space has opened to new members. Instead of FRODEBU, the former rebels from

CNDD-FDD, have now become the dominant party. Third, the regional power balance is now also

shifting as more and more contemporary leaders come from the centre or the north of the country

bringing an end to southern domination.

The last remaining rebel group, FNL, signed formal ceasefire with the government 7 September 2006 in

talks mediated by South Africa. Ceasefire seen as flawed as it hardly addresses FNL’s political

demands and is too vague to be implemented even in its technical aspects. Additional negotiations

needed to improve the agreement are hampered by the lack of trust between the government and

FNL.

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REVUE DE PRESSE

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CPJ : Annual International Presse Freedom Awards

14 octobre 2004 http://cpj.org/awards/2004/awards-release-04.php

http://cpj.org/awards/2004/sinduhije.php New York, October 14, 2004--The Committee to Protect Journalists will honor four journalists--from Belarus,

Burma, Burundi, and the United States--with 2004 International Press Freedom Awards in November.

Svetlana Kalinkina (Belarus), Aung Pwint and Thaung Tun, also known as Nyein Thit (Burma), and Alexis

Sinduhije (Burundi) have endured years of harassment, death threats, or imprisonment to report the news.

CPJ will also posthumously honor Paul Klebnikov (United States) the slain editor-in-chief of Forbes Russia,

who was gunned down in a contract-style killing in Moscow in July.

John Carroll, editor and executive vice president of the Los Angeles Times, will receive CPJ's Burton

Benjamin Memorial Award for lifetime achievement.

The awards will be presented at a dinner ceremony at the Waldorf-Astoria Hotel in New York City on

Tuesday, November 23. Tony Ridder, chairman and CEO of Knight Ridder, will chair the black-tie dinner,

which PBS News anchor and CPJ board member Gwen Ifill will host.

2004 CPJ International Press Freedom Awardees :

Svetlana Kalinkina is the former editor-in-chief of the popular Minsk business daily Belorusskaya Delovaya

Gazeta (BDG), which endured years of legal and bureaucratic harassment from Belarusian authorities

because of its critical reporting on various government abuses. Officials filed several civil and criminal

lawsuits against the paper, seized print runs, threatened and detained journalists, and conducted politically

motivated tax inspections. In early 2004, the post office and national state-run press distributor broke their

contracts with the newspaper and refused to distribute it. A journalist from the newspaper also received

several death threats via telephone. In addition, the Information Ministry aggressively harassed any printer

that worked with BDG, forcing the newspaper to print in neighboring Russia. In January, the Information

Ministry issued its third official warning to BDG, leaving the newspaper vulnerable to court-ordered closure.

By September, government restrictions had drastically cut the newspaper's circulation, with only a handful

of private vendors distributing the daily amid police harassment.

Alexis Sinduhije is the founder and director of Burundi's Radio Publique Africaine (RPA), which has defied

government bans and intimidation to become one of war-torn Burundi's most popular radio stations. RPA

was launched in early 2001 at a time when Burundi was seeking to end a devastating eight-year conflict

between ethnic Hutus and Tutsis. The station has sought to promote peace by hiring both Hutus and Tutsis,

including ex-combatants, to work on the editorial team. "I wanted to humanize relations between the

ethnic groups in Burundi and set an example of former enemies working together to build peace," says

Sinduhije. The station's courageous investigative reporting and grassroots approach to issues affecting

ordinary Burundians has earned it the nickname "the People's Radio." RPA has achieved this in a region

where many view private radio with suspicion because of the incendiary role that neighboring Rwanda's

RTLM radio played in the 1994 genocide there.

In September 2003, authorities closed RPA, along with another private station, for airing an interview with a

rebel spokesman. However, private stations announced that they would not broadcast any government

news or statements for the duration of the ban, and this solidarity helped get the sanction lifted three days

later. RPA's investigative reporting on sensitive issues such as human rights abuses and corruption has

endangered Sinduhije and his staff. In February 2003, armed men broke into Sinduhije's house and

murdered his security guard, but the journalist believes that the attackers meant to kill him. Despite the

difficulties, RPA continues to delve into sensitive issues as it attempts to foster peace and reconciliation in a

country racked by ethnic violence.

Aung Pwint, a documentary filmmaker, editor, and poet, and Thaung Tun, an editor, filmmaker, and poet

better known by his pen name, Nyein Thit, were arrested separately in Burma in early October 1999 and

have been imprisoned ever since. CPJ sources said they were arrested for filming independent video

documentaries that portrayed the grim reality of everyday life in Burma, including footage of forced labor

and hardship in rural areas. Aung Pwint worked at a private media company that produced videos for

tourism and educational purposes, but he also worked with Thaung Tun on documentary-style projects.

Their videotapes circulated through underground networks. The ruling military junta had prohibited Aung

Pwint from making videos in 1996 "because they were considered to show too negative a picture of

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Burmese society and living standards," according to Human Rights Watch. A notable poet, he has also

written under the name Maung Aung Pwint.

The same year they were arrested, the two men were tried together, and each was sentenced to eight

years in prison. Pwint was convicted of "illegal possession of a fax machine" and of "sending news" to

banned Burmese newspapers. CPJ sources say that Pwint still plays an active role in defending press

freedom from prison. Pwint's family has been severely impoverished as a result of his imprisonment, and Tun

is reportedly suffering from a brain ailment as a result of his confinement.

Burton Benjamin Memorial Award:

CPJ will honor John Carroll, editor and executive vice president of the Los Angeles Times, with the Burton

Benjamin Memorial Award for lifetime achievement.

Carroll began his reporting career at Rhode Island's Providence Journal-Bulletin before moving to The

Baltimore Sun, where his beats included Vietnam, the Middle East, and the White House. In 1972, he joined

The Philadelphia Inquirer as an editor. During the next 30 years, his name became synonymous with vibrant,

investigative journalism and leadership that enlivened Kentucky's Lexington Herald-Leader, The Baltimore

Sun, and the Los Angeles Times, as well as the communities they serve.

Throughout his four decades of newspaper work, John Carroll has been a respected leader, admired

throughout the industry for his considerable journalistic talents, as well as for his integrity and deep

commitment to press freedom and fairness. Carroll was a Nieman Fellow at Harvard University, served on

the Pulitzer Prize board from 1994 to 2003, and was chairman of the Pulitzer Prize board in 2002.

The Tribune Company recruited Carroll in April 2000 to take over a distinguished but demoralized newsroom

in Los Angeles. At the Times, hard hit by public criticism of an advertising arrangement, Carroll moved

steadily to restore the newsroom's self-confidence. Placing a high priority on investigative journalism--

occasionally even editing stories himself--Carroll revamped the newsroom management and the paper's

design to include more prominent exposure for international coverage.

Paul Klebnikov, an American journalist of Russian descent, was shot eight times by at least one assassin in a

passing car when he stepped outside his office on July 9, 2004, in Moscow. He died shortly after arriving at

a hospital, becoming the 11th journalist in Russia to be murdered in a contract-style killing since President

Vladimir Putin took power in 2000. To date, no one has been brought to justice in any of the cases.

Klebnikov joined Forbes magazine in 1989 and rose to the position of senior editor specializing in Russian

and Eastern He has served as the newspaper's chief advocate--defending its Middle East coverage, for

example, when readers organized a boycott--as well as its chief critic, reproving his publication for liberal

bias in its coverage of an abortion story this spring. In 2004, five journalists at the Los Angeles Times won

Pulitzer Prizes, prominently affirming the Times' place as a top U.S. newspaper.

Forbes Russia attracted significant attention in May when it published a list of Russia's wealthiest people

and reported that Moscow had 33 billionaires, more than any other city in the world. Publication of the list

focused attention on Russia's richest people, many of whom are trying to keep a low profile. Klebnikov's

book, Godfather of the Kremlin: Boris Berezovsky and the Looting of Russia, was published in August 2001

and outlined the rise of one of the country's most powerful oligarchs.

CPJ Board Chairman David Laventhol said, "The International Press Freedom Awards honor five courageous

journalists from around the world who have been imprisoned, threatened, and even killed simply for

reporting the truth. Their work reminds us that there are many places where journalists do not enjoy even

the most basic press freedoms."

"Journalists everywhere take inspiration from the courageous work of these awardees," said CPJ Executive

Director Ann Cooper. "In honoring them, CPJ seeks to bolster support for their work, and to win freedom

and justice for these journalists."

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TIME : Les 100 personnes les plus influentes du monde.

12 mai 2008

Auteur : Christiane AMANPOUR http://www.time.com/time/specials/2007/article/0,28804,1733748_1733756_1735247,00.html

In my time reporting around the globe, I have witnessed the destructive power of the press but also its

ability to enable peace and reform. In 2001, Burundian journalist Alexis Sinduhije founded Radio

Publique Africaine (RPA) as a means of fostering peace between the Tutsi and the Hutu in his war-torn

country. (Starting in the mid-1990s, a lengthy civil war between the two ethnic groups led to the

death of more than 300,000 people in Burundi, most of them civilians.)

A Tutsi who adopted a Hutu war orphan, Sinduhije conceived of RPA while working at the state radio

station, where, he says, his colleagues regularly allowed their ethnic background to color their

reporting. His goal was "to humanize relations between the ethnic groups." The journalists he hired

included both Tutsi and Hutu ex-combatants. Now in his early 40s, Sinduhije has braved arrest,

beatings and even an attempt on his life to keep the station going. In 2003 the government slapped

a ban on RPA for airing an interview with a rebel spokesman. Other private radio stations showed

solidarity, refusing to broadcast any government news until the ban was lifted. The government gave

in three days later.

Sinduhije recently put his journalism career on hold. In December he founded a new political party

and soon announced his candidacy for Burundi's 2010 presidential election

Amanpour is CNN's chief international correspondent

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EL PAIS : "Si muero ahora, no será por accidente"

20 août 2008

Auteur : Gabriela CAÑAS http://www.elpais.com/articulo/portada/muero/ahora/sera/accidente/elpepusoceps/20080720elpepspor_3/Tes

Es un héroe anónimo africano que con su tenaz trabajo ha alcanzado dimensión internacional.

Fundó una radio con ex combatientes hutus y tutsis. Se juega la vida por la verdad. Este periodista de

Burundi prepara ahora su asalto al poder.

Burundi es uno de los países más pobres del mundo. Situado en la conflictiva zona de los Grandes

Lagos (junto al Congo y Ruanda), tiene una extensión similar a la de Galicia y 8,5 millones de

habitantes. Allí vive Alexis Sinduhije con su madre. Su primera esposa con los cinco hijos de ambos

vive asilada en Holanda. Su segunda esposa, una francesa de Médicos sin Fronteras, habita en

Francia con su hijo pequeño. "Si yo tuviera un país normal no tendría que luchar por cosas tan

elementales como la de poder estar con mi familia", explica en el modesto apartamento de

Toulouse donde se produce esta entrevista. Pero no lo dice como un lamento desesperado. En

realidad, Alexis Sinduhije no cuenta nada de forma dramática, a pesar de la tragedia que encierran

sus vivencias. Lo hace casi de forma pedagógica, para que sus interlocutores comprendamos

cabalmente la situación de su país y la batalla de su vida.

Cuando el fotógrafo le pide que le mire de frente, con una posición que le sea natural, Alexis

Sinduhije apoya sus manos sobre las caderas y mira directamente al objetivo. Su gesto no es

altanero, pero refleja aplomo, franqueza y determinación. "Así es como miro a los policías en mi país.

Deben notar que no les tienes miedo, que te sientes seguro de ti mismo".

La búsqueda de la verdad ha puesto en riesgo su vida permanentemente, pero él parece decidido

a hurgar en las heridas para tratar de sanarlas. Niega que el pecado original de su país sea el

enfrentamiento entre hutus y tutsis, y para demostrarlo ha puesto a trabajar codo a codo a

excombatientes de ambos lados. Él mismo, un tutsi, ha adoptado a un huérfano hutu. Las

autoridades han cerrado varias veces su emisora, ha recibido amenazas que le han obligado a huir

muchas veces y gran parte de sus amigos han perdido la vida. El periodismo, dijo en diciembre, ya

no es una herramienta suficiente. Ha dejado su oficio y su emisora y desde entonces intenta asaltar

el poder. Ha fundado un partido político y prepara su candidatura para 2010.

Ha vivido usted situaciones peligrosas y violentas y ahora se mete en esta aventura aún más

complicada. ¿No tiene usted miedo? Supongo que cuando tenga 50 o 60 años miraré para atrás y

me preguntaré por qué hice las cosas que hice [se ríe]. Entonces tendré miedo. Pero ahora estoy ahí

dentro, y no, no tengo miedo. Además, el miedo es el que legitima las dictaduras. Así fue con Franco

en España.

Cuando Alexis Sinduhije era pequeño, en su país se hablaba mucho y mal de Francisco Franco.

"Mostrándonos lo malo que era, creía nuestra propia dictadura que lavaba su imagen", comenta

con sorna, "cuando eran la misma cosa". Pero las realidades no admiten comparaciones. Mientras la

democracia y la prosperidad se instalaban en España, en Burundi se vivían golpes de Estado,

masacres masivas, violaciones sistemáticas de niñas y guerras sin cuartel. Entre 1994 y 2000 se

registraron 300.000 muertos.

El 13% de la población de Burundi es tutsi, la etnia tradicionalmente poderosa y dominante. Usted es

tutsi, tiene una carrera? Sí, pero era pobre y vivía en un barrio muy pobre, de mayoría hutu,

congoleño y extranjero. Y soy hijo de un padre que nunca estudió (era cocinero en el Ejército) y de

una madre que no fue a la escuela. A su vez, mis padres provenían de familias pobres. Mi madre fue

abandonada por su madre porque era ya la octava de las hijas. Según nuestra tradición, cuando

una madre alumbra a una niña como primer vástago, el marido adquiere de forma automática el

derecho a tomar una segunda mujer. La segunda mujer de mi abuelo hizo muchos hijos varones, así

que cuando mi abuela tuvo a la octava niña decidió dejar de competir y se marchó.

Yo creía que al ser usted tutsi pertenecería a esa clase dominante. Ése es un error total muy habitual

en Europa. Los tutsis no son todos ricos. Es verdad que fueron los que tomaron el poder en 1966,

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dirigieron el país y mataron a muchos hutus en 1972, pero ello no quiere decir que todos los tutsis

sean de una manera y los hutus de otra.

De hecho, los informes que maneja la Comisión Europea ya no hablan de enfrentamientos entre

etnias, sino de pobreza y corrupción. Nuestro problema es de acumulación de pobreza que no tiene

respuesta. Las élites no tienen una respuesta para esta cuestión. Es que ni siquiera se dedican a

pensar en ello para buscar respuestas. El poder en Burundi ha estado siempre en manos de clanes,

sean hutus o sean tutsis. Ésa es la lógica del poder en mi país. De modo que no se puede buscar a los

malos sólo entre los tutsis o entre los hutus.

Pero tampoco se puede negar que hay enfrentamiento entre las dos etnias? Ésa es la imagen que

proyectamos al exterior. El drama de Burundi es que simplificamos el enfrentamiento haciendo ver

que es un grupo contra otro de manera que las víctimas sean anónimas y los verdugos también. No

importa la identidad, no importan los nombres de los criminales. Eso es lo peligroso y es la lectura que

se hace desde el exterior. Se tilda a unos de buenos y a otros de malos y ya está. Es una

simplificación absurda y peligrosa. No todos los alemanes fueron malos.

¿Cómo fue su infancia? Mi madre es una mujer muy inteligente. Se dedicaba al comercio de

comestibles y fue ella la que hizo todo lo posible por mejorar nuestro bienestar. Mi padre tiene dos

mujeres y yo hago el número octavo de los hijos.

¿En qué condiciones vivían ustedes? ¿Tenían agua corriente, electricidad? No. Tampoco había

electricidad. Yo he crecido en una casa de dos habitaciones: la de mis padres, la de los hermanos, y

las seis hermanas en el salón. Pero debo decir que nunca pasé hambre, dado el trabajo de mi

madre. Con el tiempo construí una casa para mi familia con agua y electricidad que fue destruida

durante la guerra.

¿Quién la destruyó? Aquello fue curioso. Una noche, en 1993, me esperaban mis amigos hutus del

barrio cuando volvía yo de trabajar. Me dijeron que tenía que abandonar el barrio porque no

estaban dispuestos a encontrarse mi cadáver cualquier día en la calle. Me marché, pero mi casa

quedó allí vacía, pero entera. Fueron después las milicias tutsis las que la destruyeron. La mayor parte

de aquellos amigos míos están ahora muertos.

Estábamos con su infancia? Cuando tenía ocho años me negué a formar parte de los pioneros, que

era como el primer paso de los niños antes de entrar en el entonces partido único. Mi padre se pasó

una semana pegándome.

¿Por qué lo aceptó tan mal? Mi padre era, simplemente, alguien autoritario, y yo nunca acepté las

órdenes, ni de él ni de nadie.

¿Estudiaron todos sus hermanos? Cinco de mis hermanos prácticamente no han estudiado nada.

Dos tenemos diploma universitario (mi hermano y yo, que ya ha muerto) y mi hermana pequeña ha

hecho estudios técnicos. En mi época no era fácil estudiar y había limitaciones para los hutus. No

podían estudiar ni Derecho ni Economía. Periodismo, sí. Comprendo que no es un oficio muy

deseable [se ríe].

¿Estudiar es allí un privilegio? Sí, claro. Nosotros hemos estudiado gracias a mi madre, que ha

pagado nuestros estudios. Prefería ahorrar en otras cosas. En Burundi hay pocas escuelas y hay

chavales que deben recorrer 50 o 100 kilómetros para acudir a clase. Nosotros teníamos más suerte

porque vivíamos en Bujumbura [la capital del país] y mi madre tenía esa determinación. Siempre

consideré que fracasar en los estudios habría sido un crimen para con ella.

Después de terminar la carrera fundó usted una revista, ?La Semana de Burundi?. Creaba cosas

todo el tiempo. Cuando estaba haciendo la carrera ya era periodista en la Radio Nacional, como

presentador y reportero. En 1992 comenzaron los partidos políticos en Burundi y empezaron su

andadura los periódicos partidistas. Hacía falta crear un medio escrito por periodistas que diera

información y no análisis de partido. Conseguimos fichar a nuestro antiguo profesor de periodismo,

aunque no teníamos dinero. Fui el primero en difundir el riesgo de la muerte de Melchior Ndadaye

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[primer jefe de Estado hutu de la historia del país]. Fui el primero en decir que iba a ser asesinado

antes del golpe de Estado de octubre de 1993.

Así que ya entonces supongo que empezó a recibir amenazas. Yo he recibido amenazas todo el

tiempo. Han sido constantes, desde el poder, desde 1993, cuando empecé a informar sobre el

compló contra Ndadaye y cuando empiezo a publicar las informaciones sobre las masacres de

hutus. Porque uno de los dramas de mi país es que cuando entramos en la guerra, los hutus mataron

a muchos tutsis, y desde entonces, los tutsis han impuesto un black outa las masacres de los hutus. Yo

investigué y publiqué un reportaje sobre la masacre de hutus enterrados en fosas comunes por los

militares. Fueron miles y miles. Y fue entonces cuando empecé a tener muchos problemas.

Fue en esta época en la que Alexis Sinduhije empezó a adquirir la dimensión internacional que ahora

tiene. Rechazó enrolarse en el periodismo del Partido Único y empezó a trabajar como periodista

para la agencia Reuters. Una ONG americana, Search for Common Ground, fundó la radio africana

Ijambo, y es ahí donde los corresponsales de guerra de la BBC descubren al periodista burundés. Un

año después obtuvo una beca para Harvard, y allí, esta simpatía que derrocha con nosotros en

Toulouse es la que le sirve para convencer a la Fundación Ford de que le haga una donación de

150.000 dólares con la que fundar la Radio Pública Africana. En 2004 recibe el Premio a la Libertad

de Expresión de la Comisión para la Protección de los Periodistas, una de las pocas organizaciones

que siguen la actualidad de Burundi y denuncian los ataques que sufren los periodistas.

¿Dónde se escondía cuando tenía que huir? En Ruanda. Siempre en Ruanda. Pero el hecho de

trabajar para Reuters y para los americanos me había convertido en alguien conocido a nivel

internacional y eso me hacía sentirme un poco protegido. Adoro América y su forma de ser tan

generosa, de dar oportunidades.

¿No ha sentido ese mismo apoyo desde Europa? La verdad es que no he tenido tantos contactos

con Europa. No sé por qué. Soy francófono. Pero apenas he tenido contacto con Francia. Con

Bélgica, aún menos [Burundi fue una colonia de Alemania, primero, y de Bélgica, después]. Sí que he

tenido mucho contacto con Holanda, con periodistas que me han apoyado mucho. En todo caso,

la responsabilidad de África es de los africanos. A mí no me gusta Sarkozy, pero estoy de acuerdo

con eso que dice de que los africanos no aman la aventura y no corren riesgos. Él nos insulta, sí, pero

el insulto es correcto.

¿Se puede decir que el proyecto de su vida es la Radio Pública Africana, fundada en el año 2001 y

con excombatientes de ambos lados? Todo está entrelazado. Fue muy importante, porque la idea

era fundar una radio que cambiase toda la manera de mirar las cosas. Mi obsesión era dar la

palabra a los que no tenían voz, y queríamos hablar del problema de la justicia, de las

expropiaciones; buscar la verdad. He saboreado especialmente las pequeñas victorias logradas

cuando se le han devuelto las tierras a gente mayor a la se le expropió por la fuerza. Una de las

cosas de las que me siento más satisfecho es la investigación sobre el asesinato del último rey de

Burundi, Ntare V, en 1966, y la relación existente entre el asesinato y el genocidio que los tutsis

prepararon y ejecutaron contra los hutus. Hasta hoy, ni siquiera los hutus han reparado en ello. ¿Por

qué? La excusa fácil en mi país es que, como unos mataron a los otros, estos otros tienen derecho a

matar a los unos. Hay que buscar a los culpables e identificar a las víctimas. Son los verdugos de una

parte y de la otra los que quieren imponernos su ley.

¿Es por todo ello por lo que se empeña en hacer trabajar juntos a tutsis y hutus? Sí, porque mi

obsesión ha sido siempre tener y ofrecer información.

¿Y nunca ha habido problema entre ellos? No, nunca. Y, además, no eran periodistas y ahora son

muy buenos. Han generado redes de información en sus respectivos entornos. Por eso hemos

manejado muy buena información de ambos lados y por eso sé exactamente quién ordenó tal

asesinato o tal otro. Y le aseguro que es la gente que está hoy en el poder.

La Radio Pública Africana que dirigió Alexis Sinduhije hasta diciembre del pasado año es conocida

en Burundi como la radio del pueblo, porque ha terminado con el aislamiento de la gente del

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campo. Los sucesivos Gobiernos la han acosado e incluso cerrado sus emisiones varias veces. Le

acusan de incitar a la violencia y trabajar para la oposición.

Adoptó usted a un niño hutu. ¿Lo hizo también para dar ejemplo con su propia vida? La verdad es

que no tenía en la cabeza hacer algo ejemplar. Acogí a un niño que estaba en condiciones

dramáticas. No sabía si era hutu, y, de hecho, es una mezcla. Lo acogí sólo para cuidarlo.

¿Cómo lo conoció? Estaba haciendo un reportaje, en 1995, y el niño estaba en un hospital, a punto

de morir. Lo cuidé y luego ya sentí que era mío y que yo le podía dar una oportunidad. Ahora tiene

17 años y vive en Holanda con mi primera mujer, a la que visito a menudo.

Aquí en Toulouse vive su actual esposa. Tiene usted una vida muy complicada. Ciertamente, pero

eso también me facilita mi tarea. Me gustaría tener allí a mi familia, pero hay mucha inseguridad.

En diciembre del año pasado decidió usted abandonar el periodismo y fundar el Movimiento por la

Seguridad y la Democracia. ¿Cree que el periodismo ya no es suficiente para lograr el cambio en su

país? Es que en mi país la política es el poder. La política decide todo. Decide incluso el poder de los

medios. Por tanto, es necesario que deje el periodismo e intente otra forma de ejercer el poder.

Porque los burundeses necesitan saber. Hay cientos de miles de burundeses que han perdido a

familiares, que están en fosas comunes, que no saben nada. Deben saber dónde están enterrados.

Hutus y tutsis. Hay que saber quiénes fueron los asesinos y los que fueros asesinados. Porque todos

tienen derecho a una identidad. Tendríamos que empezar por ahí, sobre una base real, reconocer

nuestros errores y asumir responsabilidades. Tenemos, además, que invertir en el sector productivo, y

para ello es necesario poner freno al tren de vida del Estado. Que los gobernantes dejen de vivir

como si fueran ricos europeos. Debemos rehacer una fiscalidad responsable. En Burundi, los salarios

más altos, que no pagan impuestos, representan 83 millones de dólares, cuando sólo necesitaríamos

72 millones de dólares para la salud gratuita de nuestra población. Ahí tiene usted el desequilibrio de

nuestros indicadores.

En Burundi hay formalmente democracia (en la que hutus y tutsis se reparten disciplinadamente el

poder). Las últimas elecciones generales tuvieron lugar en 2005, y en septiembre de 2006 hubo un

acuerdo de paz con los rebeldes del Palipehutu-FNL, pero el actual presidente, Pierre Nkurunziza, ha

hecho una purga de sus adversarios que ha paralizado el Parlamento, y en marzo pasado, tres

granadas cayeron en los domicilios de diputados que habían denunciado la situación al secretario

general de la ONU Ban Ki-Moon. ?Es una pena. Burundi podría aprovechar la pacificación del

entorno para prosperar. Además es un país muy fértil. Pero los burundeses no se ponen de acuerdo

ni en lo más básico?, explica desde Bruselas un experto en la zona.

¿No actúa la justicia en su país? La justicia no existe en Burundi. Nadie asume su responsabilidad en

Burundi. Los jueces cumplen las órdenes de los políticos, y lo que debe ocurrir en mi país es que ese

tipo de jueces no sólo deben ser inhabilitados. Tampoco deben trabajar nunca más para el Estado.

Tan simple como eso. Nosotros queremos introducir la responsabilidad y para ello tenemos que

reformar el Estado.

He visto que el presupuesto del Gobierno en Defensa es desproporcionado, ¡nada menos que el 23%

del total! Representa el 55% del presupuesto total del Estado. Pero le doy otro ejemplo: el IVA, que

nosotros llamamos tasa de transacción. El año pasado recaudamos 21 millones de dólares por este

concepto, lo que arroja unos pocos céntimos al mes por cada ciudadano. Es imposible. Se ha

robado el 80% o el 90% del IVA.

Usted sabe que concurrir a las elecciones aumenta su riesgo. ¿Tiene guardaespaldas? ¿Cómo se

mueve en su país? No tengo guardaespaldas, pero parece que los tuviera. Cuando voy por la calle

siempre hay personas que me acompañan y que parecen guardaespaldas.

¿Son amigos, gente que apoya su candidatura? Mire, yo no tengo miedo. Sé que si muero ahora, el

Gobierno de mi país tendrá enormes problemas. Porque además del apoyo de la comunidad

internacional hay un gran apoyo interior a nuestro movimiento. A lo que sí tengo miedo es a que

maten a nuestros militantes.

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¿Nunca ha visto peligrar realmente su vida? Hasta ahora, no. Si muero ahora, desde luego, no va a

ser por accidente. Sería una sorpresa [se ríe]. Sí he sufrido la persecución y la humillación.

¿Quizá respetan más a gente como usted, intelectuales, periodistas? No, en absoluto. Además, no

existe el humanismo en mi país. Las élites no tienen esa dimensión. No tenemos ese humanismo que

ha generado la Europa de hoy. Nuestro problema es que a los que hemos ido a la escuela no se nos

ha enseñado que los más débiles son los que mayor protección necesitan. Que los más débiles

tienen derecho a la protección, a la libertad, a la capacidad de elegir, a la vida. Que el hombre es

el centro de todo. Nosotros no estamos todavía ahí. Y me atrevo a decir que ninguno de los

africanos que han ido a la escuela ha comprendido esto todavía. Ése es el problema. En África, el

problema es la gente educada, con formación. Ésa es la gente corrupta y que tiene el poder.

Quizá es también que no hay una masa crítica suficiente de gente cultivada para evitar el abuso.

Ciertamente. Los que reducen la inversión en educación son los educados. Los que roban el dinero

público en vez de comprar libros son también ellos. Han sido mal educados y no asumen su

responsabilidad. En Europa los más educados son los que han reflexionado y hecho posible la mejora

de la vida de la gente. Aquí no es el caso.

¿Cómo van las cosas para su partido político? Todavía no ha sido registrado porque el poder lo

rechaza. Hemos aportado todos los documentos necesarios. El ministro del Interior le ha dicho al

vicepresidente que todos nuestros papeles están en orden, pero es el presidente de la República el

que impide registrarlo. El poder tiene miedo de perder las elecciones. Pero la comunidad

internacional va a presionar. Los burundeses, también. Vamos a intentarlo todo salvo la violencia. Y

eso, a pesar de que el riesgo de que estalle la violencia en mi país es muy elevado porque hay una

clara deriva hacia una nueva dictadura. El presidente está tomando decisiones increíbles. Acaba de

detener a 22 parlamentarios y ha utilizado el Tribunal Constitucional para ello.

¿Hay riesgo real de no poder presentar su candidatura? Tenemos muchos mecanismos a explorar.

Puedo utilizar el partido en la clandestinidad o presentarme como candidato independiente.

¿Tiene esperanzas en el porvenir de Burundi? Sí, estoy preocupado, pero tengo esperanzas. Nunca

las he perdido. Me inquieta la actitud de la comunidad internacional, que no quiere mirar, que no

quiere ver que vamos hacia una nueva dictadura.

La poca prensa internacional que se ha interesado por usted le considera un héroe. Ja, ja. No soy un

héroe. No estoy muerto todavía. Me cuesta mucho hablar de mí mismo. Creo que lo que he hecho

en la radio es algo muy atrevido y que ha inspirado a la sociedad profundamente. Creo que hemos

cambiado la forma de ver las cosas gracias a la radio. Si la radio continúa, Burundi cambiará aún

más todavía. Si los medios siguen trabajando, habrá cambios positivos en mi país; más libertad.

¿Cree usted que no hay democracia real? Es el problema de Burundi y de la región de los Grandes

Lagos y de ahí derivan los problemas de violencia, de inseguridad y de genocidio. En estos tres

países ha habido elecciones, pero no hay democracia real. De eso estoy seguro. En Burundi tenemos

ahora la oportunidad de cambiar las cosas. Y si tenemos éxito en Burundi, entonces los ciudadanos

de otros van a preguntarse por qué no lo van a lograr ellos también.

¿Para qué sirven sus viajes a Estados Unidos o a Europa? Para hacer contactos y contar lo que está

pasando en Burundi, que ni siquiera está en el mapamundi. Para intentar que la gente se interese

sobre el drama humano que vivimos. Porque el riesgo es que estalle una nueva guerra, y la

comunidad internacional, ahora ausente, debe reaccionar. Los que ganaron las elecciones en 2005

quieren gobernar el país como un partido único. Me he comprometido en una aventura muy

complicada que ni conozco ni controlo. Pero estoy seguro de que soy más honesto que la gente

que se dedica a la política. Por cierto, ¿sabe usted con quién podría contactar en España para que

apoyen a mi país?

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HUMAN RIGHTS WATCH

Burundi : Les détentions d’opposants politiques portent atteinte aux droits humains

37 personnes dont le militant politique Alexis Sinduhije ont été détenues

5 novembre 2008

(Bujumbura) – La détention du militant politique Alexis Sinduhije et de 36 autres personnes par la

police burundaise le 3 novembre 2008 témoigne des obstacles croissants au libre exercice des droits

civils et politiques au Burundi, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui. Sinduhije, ancien journaliste

de radio réputé, tente depuis le mois de février de former un parti politique d’opposition, le

Mouvement pour la sécurité et la démocratie (MSD).

Les détentions font suite au harcèlement incessant des leaders de plusieurs partis opposés au parti

dominant, le Conseil National pour la Défense de la Démocratie – Forces de Défense de la

Démocratie (CNDD-FDD).

« Il semble que le parti au pouvoir fasse appel aux forces de l’ordre pour réduire au silence les voix

dissidentes », a indiqué Alison Des Forges, conseillère senior pour l’Afrique à Human Rights Watch.

Des dizaines de policiers armés de Kalachnikovs ont pénétré au siège du MSD peu après midi le 3

novembre, déclarant qu’ils avaient des informations selon lesquelles une réunion illégale s’y déroulait.

Un mandat de perquisition qui selon eux légitimait leur intrusion a été délivré deux heures plus tard ; il

ne portait aucun numéro d’enregistrement et mentionnait un autre lieu – la résidence de Sinduhije –

comme l’endroit à perquisitionner. Il portait comme chef d’accusation contre Sinduhije : « atteinte à

la sûreté de l’Etat ». Les policiers ont fouillé et confisqué plusieurs documents, dont l’un selon eux

contenait « des éléments subversifs ». Ils ont procédé à l’arrestation de toutes les personnes se

trouvant sur les lieux, dont des militants politiques, une réceptionniste et un chauffeur qui a été

relâché par la suite.

Lorsqu’une chercheuse de Human Rights Watch présente au moment de la perquisition et des

arrestations a interrogé les policiers à propos des irrégularités, ceux-ci ont répondu qu’ils ne faisaient «

qu’exécuter les ordres » donnés par le Commissaire de la police régionale, David Nikiza, qui avait

délivré le mandat de perquisition.

Interrogé au sujet de ces irrégularités, le porte-parole de la police, Pierre Chanel Ntarabaganyi, a

répondu que le parti était lui-même illégal et que de ce fait la perquisition et les détentions

consécutives étaient justifiées.

Le ministre de l’Intérieur, Venant Kamana, a refusé d’enregistrer le MSD comme parti politique,

prétextant qu’un parti ne peut pas inclure la « sécurité » parmi ses objectifs parce que la sécurité est

du ressort exclusif de l’Etat.

Mis en détention le 3 novembre, Sinduhije et les autres étaient toujours incarcérés dans plusieurs

cachots de la ville au soir du 4 novembre, sans qu’aucune charge n’ait été officiellement retenue

contre eux. Des policiers ont interrogé Sinduhije, en présence de son avocat, sur des déclarations

contenues dans les documents confisqués et critiquant les politiques de développement du Président

Peter Nkurunziza. Ils ont laissé entendre que pareilles déclarations pourraient entraîner une accusation

« d’outrage envers le Chef de l’Etat ». Ils l’ont aussi interrogé sur ses tentatives pour recruter des

membres du parti parmi les jeunes, dont certains anciens combattants de forces rivales au cours des

10 ans de guerre civile.

Deux autres membres du MSD ont été arrêtés la semaine dernière dans la province de Cankuzo, l’un

pour distribution présumée de cartes du parti, l’autre pour avoir en sa possession une de ces cartes.

Ntarabaganyi, le porte-parole de la police, a dit à une chercheuse de Human Rights Watch que

Sinduhije et les autres avaient été arrêtés pour avoir organisé une réunion non autorisée. Une

ordonnance ministérielle promulguée début octobre 2008 exige que les partis politiques obtiennent

une autorisation officielle pour tenir des réunions plutôt que d’informer simplement les autorités de

leur intention de se réunir, comme c’était le cas auparavant. Le droit burundais n’exige pas des

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groupes autres que les partis politiques qu’ils obtiennent une autorisation pour des réunions.

D’autres partis ont aussi été en butte au harcèlement. Depuis fin septembre 2008, la police a arrêté

au moins 25 membres de l’UPD-Zigamibanga, parti opposé au CNDD-FDD. La plupart ont été arrêtés

dans la province de Ngozi sur la base d’accusations de participation à une réunion non autorisée et

ont été relâchés après avoir payé une amende, mais deux autres ont été incarcérés dans la province

de Kayanza sur la base d’accusations d’insultes au Président Peter Nkurunziza après qu’ils aient

critiqué sa politique en matière d’éducation au cours d’une conversation privée.

La plupart des autorités locales aux niveaux des communes et des provinces sont des membres du

CNDD-FDD. Avant même la promulgation de la nouvelle ordonnance, certains d’entre eux usaient

de leur autorité ou de celle de la police pour faire obstacle aux réunions politiques ou pour

interrompre les conférences de presse données par des partis de l’opposition tels que le Front pour la

démocratie du Burundi (Frodebu), l’Alliance démocratique pour le renouveau (ADR) et le CNDD

(parti différent du CNDD-FDD).

Le Burundi a ratifié le Pacte international relatif aux droits civils et politiques ainsi que la Charte

africaine des droits de l’homme et des peuples. Ces deux traités exigent du Burundi qu’il protège

pleinement le droit à ne pas être soumis à la détention arbitraire et le droit à la liberté d’association.

Pour éviter la détention arbitraire, les personnes arrêtées parce que soupçonnées d’avoir commis un

délit pénal doivent être informées des charges qui pèsent contre elles le plus rapidement possible,

avoir accès à un avocat et à des visites, et être présentées rapidement devant une autorité judiciaire

ayant le pouvoir d’ordonner leur mise en liberté.

« Utiliser la police pour réduire la dissidence et décourager l’activité politique pacifique viole les droits

des Burundais et affaiblit l’Etat de droit », a rappelé Alison Des Forges. « Les autorités devraient

promptement relâcher Sinduhije et les autres personnes détenues arbitrairement, et permettre aux

Burundais d’exercer pleinement leurs droits civils et politiques. »

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AFP : Burundi: les Etats-Unis jugent "inacceptable" la détention de M. Sinduhije

8 novembre 2008

BUJUMBURA (AFP) — La détention d'un ancien journaliste et président d'un parti burundais, Alexis

Sinduhije, arrêté lundi à Bujumbura, est "inacceptable", a jugé l'ambassade des Etats-Unis au Burundi,

en demandant sa libération "immédiate" dans un communiqué parvenu à l'AFP samedi.

"Les Etats-Unis considèrent l'incarcération du journaliste Alexis Sinduhije par les autorités burundaises

comme inacceptable", indique le texte.

M. Sinduhije, président d'un parti d'opposition le Mouvement pour la sécurité et la démocratie (MSD),

et 37 militants de ce parti ont été arrêtés pour "organisation illégale d'une réunion politique" et n'ont

pas été inculpés.

Mercredi, l'organisation de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch (HRW) a dénoncé

ces détentions comme des "atteintes aux droits humains".

"La police refuse depuis trois jours que je voie mon client, en expliquant qu'elle a transmis son dossier

devant le bureau du procureur, or celui-ci n'a pas encore convoqué mon client pour l'inculper", a

accusé vendredi l'avocat de M. Sinduhije, Me Prosper Niyoyankana.

M. Sinduhije, 42 ans, est l'un des plus célèbres journalistes burundais. Il a lancé son parti, que le

gouvernement a refusé jusque présent d'agréer, après avoir renoncé en décembre 2007 à diriger

l'une des stations privées les plus écoutées du pays, la Radio publique africaine (RPA).

Le Burundi peine à sortir d'une guerre civile débutée en 1993 et qui a fait 300.000 morts.

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WASHINGTON POST :U.S. Objects To Arrest Of Politician In Burundi

8 novembre 2008

Auteur : Colum Lynch http://www.washingtonpost.com/wp-dyn/content/article/2008/11/07/AR2008110703305.html?hpid=sec-world

UNITED NATIONS, Nov. 8 -- The State Department protested the Burundian government's arrest

Monday of an aspiring presidential candidate and former journalist who was named one of the

world's 100 most influential people this year by Time magazine.

Burundian authorities arrested Alexis Sinduhije at his political party's headquarters in Bujumbura on

Monday, along with other party staff members.

"We believe that is unacceptable. We believe he should be released immediately," Russell Brooks,

spokesman for the State Department's Bureau of African Affairs, said Friday. "It remains our hope the

government of Burundi will work to advance the cause of political freedom and speech in Burundi

and allow citizens to exercise universally recognized rights."

An ethnic Tutsi reporter who adopted a Hutu war orphan, Sinduhije has become a national celebrity

in Burundi, a small central African country that has been plagued for more than 15 years by violence

between the two ethnic groups.

In 2001 Sinduhije founded Radio Publique Africaine, an independent radio station that promoted

reconciliation between the groups.

His reporting has drawn international praise. The New York-based Committee to Protect Journalists

honored Sinduhije in 2004 with its International Press Freedom Award. He has also appeared as a

guest on PBS's "Charlie Rose" show.

"We wanted to set an example of how relations between the ethnic groups could be humanized,"

Sinduhije said in explaining his journalistic mission at the 2004 award ceremony. "We hired former

fighters, both Hutu and Tutsi . . . to become fighters for peace and truth."

Joel Simon, the committee's executive director, said Sinduhije's radio station "was a beacon" for those

searching for an "alternative to the kind of politics of racial division which had brought Burundi to the

brink of genocide."

Simon said Sinduhije has been repeatedly threatened, beaten and jailed for his work as a reporter.

Sinduhije left journalism in December 2007 to compete in Burundi's 2010 presidential election. The

government has refused to formally register his political party, the Movement for Security and

Democracy.

"We don't think this is a press freedom case," Simon said, noting that the charges were nevertheless

"trumped up." He said, "We're obviously very concerned about him, and this treatment illustrates the

environment in which Burundi's election is taking place."

Burundi's U.N. ambassador, Augustin Nsanze, declined to comment on the arrest.

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AFP : EU says Burundi arrests violates aid terms

November 10, 2008

Bujumbura (AFP) - The European Union condemned on Monday the arrest of opposition leaders and

activists in Burundi and warned the central African country that such action violates the terms of EU

aid to Bujumbura.

In a statement received by AFP, the European Union said it was "surprised" to hear that opposition

leader and former journalist Alexis Sinduhije and 37 members of his party were detained on November

3.

"The EU deplores this detention, which comes as journalist Jean-Claude Kavumbagu, trade unionist

Juvenal Rududura and several former lawmakers are also held without trial," it said.

"The EU considers that these arrests do not comply with the democratic and pluralist values which

underlie the important years-old economic and social partnership between the EU and Burundi."

Last week Britain said the arrests raised "concerns about the ability of Burundians to exercise their civil

and political rights", while the US embassy in Bujumbura called them "unacceptable".

Sinduhije, 42, founded Radio Publique Africaine in 2001 in a bid to foster reconciliation between Tutsi

and Hutu communities.

He became one of Burundi's most prominent journalists, before he launched the Movement for

Security and Democracy in December 2007 and vowed to run for the presidency in 2010.

In April, he was picked by Time magazine in its annual selection of the world's 100 most influential

people. - AFP

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CPJ Blog : Press Freedom News and Views

In Burundi, CPJ award winner-turned-politician is jailed

10 novembre 2008

Auteur : Joel SIMON / Executive Director http://cpj.org/blog/2008/11/in-burundi-cpj-award-winner-turned-politician-is-j.php

Alexis Sinduhije founded Radio Publique Africaine (RPA) in 2001 to bridge Burundi's ethnic divide.

Divisions between the Hutu and Tutsi ethnic groups have sparked widespread and lingering violence

throughout the country.

Breaking from the past, Sinduhije hired former fighters from both ethnic groups at RPA and trained

them to be serious and responsible journalists.

In 1994, CPJ honored Sinduhije with an International Press Freedom Award. During the week he spent

with us, we got to know a man of deep principle whose quiet demeanor belies his fierce

determination and courage. RPA remains one of the most popular and critical radio stations in

Burundi, but government harassment forced Sindhuje into hiding twice in 2006. In 2007, Sinduhije

launched his candidacy for president for the country's 2010 elections.

On November 3, he was arrested and charged under an arcane anti-conspiracy law barring

meetings of more than three people.

As I told The Washington Post, we recognize that Sinduhije's recent arrest has nothing to do with his

journalism. Yet we worry about our friend and colleague and are outraged by his unjust treatment.

Named one of Time magazine's top 100 most influential people, Sinduhije has been a voice of reason

and common sense in Burundi. The government may be trying desperately to silence him, but his

voice must be heard.

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TIME : Burundi Political Activist Jailed

13 novembre 2008

Auteur : Alexandra SILVER http://www.time.com/time/world/article/0,8599,1858784,00.html

"I think I say loudly what [others] think quietly," Alexis Sinduhije told an interviewer earlier this year. The

activist and former journalist is one of Burundi's most prominent and controversial voices, the founder

of his own political party with out-loud ambitions to run for the country's presidency in 2010. In the

turbulent Great Lakes region of Africa, where chaotic Congo meets the former genocidal killing fields

of Rwanda and Burundi, Sinduhije promised to be a proponent of ethnic reconciliation, a distinction

recognized by TIME when it named him one of this year's 100 most influential people in the world. But

last week, Burundi's government tried to silence his opinions by first detaining Sinduhije and then, on

Nov. 11, charging him with "insulting" the current president.

Sinduhije, who had been threatened, jailed and beaten during his career as a journalist, was taken

into custody on Nov. 3. He was arrested at the headquarters of his party, the Movement for Security

and Democracy (MSD), along with nearly 40 others, who have since been released. According to a

Human Rights Watch (HRW) researcher who was present at the time of the arrests, police also

searched Sinduhije's house the following day. The researcher reported that authorities said they

suspected party members of "holding an illegal meeting" and "threatening state security." The current

charge of "insulting" President Pierre Nkurunziza appears to be based on confiscated documents.

HRW says that if convicted, Sinduhije could be sentenced to two to five years in prison. Rights activists

and supporters fear he could remain in detention a long time before any trial takes place.

Sinduhije, who is in his early 40s, had been praised for his conciliatory work in Burundi, which like

neighboring Rwanda was torn by ethnic strife between Tutsi and Hutu. The fighting resulted in the

deaths of hundreds of thousands of Burundians over several decades. A Tutsi himself, Sinduhije

adopted a Hutu war orphan. The independent Radio Publique Africaine, which he founded in 2001,

hired both Hutu and Tutsi ex-combatants as part of its effort to foster peace.

Frederic Ngoga-Gateretse, a security-risk analyst specializing in Africa, says there had been hope for

a release on Nov. 11 because of international appeals. Instead Sinduhije was charged and

transferred to Mpimba prison. Ngoga-Gateretse, who is also a member of a Burundian opposition

party and a friend of Sinduhije, "strongly believes" that high-level government leaders, including

President Nkurunziza and General Adolphe Nshimirimana, head of the country's intelligence service,

pressured lower-ranking officials not to release Sinduhije. According to Ngoga-Gateretse, who is

based in Maryland, Burundian authorities are holding Sinduhije in spite of international pressure. "The

problem is," Ngoga-Gateretse writes in an e-mail, "Nkurunziza does not understand the

consequences."

The U.S. embassy in Burundi said Sinduhije's detention was "unacceptable" and called for his release.

Russell Brooks, spokesperson for the U.S. State Department Bureau of African Affairs, reiterated the

American position after Sinduhije was charged. "It remains our hope that the government of Burundi

will work to advance the cause of political freedom and speech in Burundi, and allow all of its citizens

to exercise universally recognized rights." The British government made similar comments in an official

statement following the detention, saying it "raises concerns about the ability of Burundians to

exercise their civil and political rights."

Burundi's government, however, says it is concerned about security, and that Sinduhije is being

treated justly. "I don't think that the reason they arrest him is to scare him or is in connection to the

upcoming election," Celestin Niyongabo, the Burundian ambassador to the United States, told TIME.

"Burundi is a country emerging from conflict," and given potential security threats, "the police had the

right to go and look at what is happening in the house of any citizen." He emphasized that Sinduhije

has access to a lawyer. He could not say when the trial would be, but said he hopes "as soon as

possible." He noted that Sinduhije has not been physically harmed — an assertion that Sinduhije's

supporters have backed up. Burundi, the ambassador declares, remains "committed to human rights."

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AFP : Burundi: des centaines de sympathisants au procès d'un journaliste

28 novembre 2008

BUJUMBURA (AFP) — Des centaines de personnes ont tenté d'assister vendredi à Bujumbura à

l'ouverture du procès d'un opposant burundais, l'ancien journaliste Alexis Sinduhije, arrêté le 3

novembre et poursuivi pour outrage au chef de l'Etat.

Dès le matin, les autorités avaient déployé plus d'une centaine de policiers, certains en tenue anti-

émeute, aux abords immédiats du Palais de justice de la capitale burundaise, pour en interdire

l'accès.

La foule a finalement été tenue à l'extérieur de la salle d'audience.

"Ce que font les policiers est une violation de la loi (...). Ceci vient démontrer qu'il s'agit d'un procès

politique", a protesté François Nyamoya, un proche de M. Sinduhije.

Le procès de M. Sinduhije devant le Tribunal de grande instance a débuté à 13H40 (11H40 GMT).

"Il s'agit très clairement d'une volonté de l'humilier, de le ravaler au rang d'un petit criminel mais tout

le monde sait à quoi s'en tenir", a estimé un de ses avocats, Me Prosper Niyoyankana.

"Nous poursuivons Alexis Sinduhije pour avoir à Bujumbura, à une date indéterminée, écrit un

document outrageant le chef de l'Etat, je cite: +la responsabilité dans les affaires de corruption et

d'assassinats commandités par le parti CNDD-FDD (parti présidentiel) incombent à l'homme qui passe

tout son temps dans des séances de prières+", a accusé le ministère public.

Le président burundais Pierre Nkurunziza est connu comme étant "born again" (chrétien pentecôtiste)

et organisant personnellement de grandes réunions religieuses.

Alexis Sinduhije a récusé les trois juges dont le président du tribunal, Louis Shurwe, accusé d'appartenir

au parti présidentiel. Ce dernier a immédiatement levé la séance.

"Nous ne savons pas ce qui va se passer, mais nous espérons que la demande de notre client va être

examinée sérieusement, afin qu'il ait droit à une vraie justice", a ensuite déclaré à la presse Me

Niyoyankana.

M. Sinduhije risque une peine allant de six mois à cinq ans de prison et une amende de 5.000 à 20.000

francs burundais (4 à 16,5 dollars).

A 42 ans, il est l'un des plus célèbres journalistes burundais. Il a abandonné en décembre 2007 la

direction d'une des stations privées les plus écoutées, la Radio publique africaine (RPA), pour créer

son propre parti, non agréé par le gouvernement.

L'Union européenne (UE) a dénoncé la détention de M. Sinduhije. Les Etats-Unis ont jugé samedi son

incarcération "inacceptable" et réclamé sa libération "immédiate".

Le Burundi sort avec difficulté d'une guerre civile débutée en 1993 et qui a fait 300.000 morts.

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AFP : Burundi: 2 ans et demi de prison requis contre l'opposant Alexis Sinduhije

19 février 2009

BUJUMBURA - La justice burundaise a requis une peine de 2 ans et demi de prison jeudi à Bujumbura

contre l'ancien journaliste et opposant burundais, Alexis Sinduhije, arrêté le 3 novembre 2008 et

poursuivi pour outrage au chef de l'Etat, a constaté un journaliste de l'AFP.

"Accuser un chef d'Etat en fonction de vols et de tueries et dire que c'est lui qui vole et tue va au-

delà de la critique politique et si Alexis Sinduhije pense que c'est ça la critique politique, je lui conseille

d'abandonner la politique", a accusé le procureur Alexis Nduwimana.

"La loi reconnaît le droit à l'expression, mais elle en prévoit des limites et c'est pour ça que nous

requérons une peine de 2 ans et 6 mois de peine principale et une amende de 30.000 francs

burundais (25 dollars)", a-t-il dit.

M. Sinduhije est poursuivi pour "avoir écrit dans un message, je cite, +la responsabilité dans les affaires

de corruption et d'assassinats commandités par le parti CNDD-FDD (parti présidentiel) sont de la

responsabilité de celui qui passe son temps dans des croisades de prière sans fin+", a indiqué le

magistrat burundais.

Le président burundais Pierre Nkurunziza organise régulièrement de grandes cérémonies de prière à

travers le pays.

"Nous respectons les autorités de ce pays, mais cela ne nous interdit pas de les critiquer lorsque nous

constatons des fautes", a déclaré M. Sinduhije devant le tribunal dans un discours très applaudi par

des centaines de sympathisants qui suivaient le procès à l'extérieur grâce à des hauts parleurs.

Une centaine de policiers avaient été déployés aux abords du palais de justice de Bujumbura, en

interdisant l'accès.

"Nous respectons le président mais nous n'avons pas peur de lui, c'est pourquoi nous avons décidé de

l'affronter sur le terrain politique (...); je peux vous assurer que ce procès a été organisé pour nous

empêcher de participer à la compétition à venir", a lancé M. Sinduhije.

Le Burundi doit organiser en 2010 des élections générales, notamment présidentielle, législatives et

sénatoriales.

"Au terme de ce débat très important, la défense demande la relaxe et elle vous dit que si Alexis

Sinduhije est condamné, vous aurez étouffé et étranglé la parole dans ce pays", a lancé Bernard

Maingain, l'avocat belge de l'opposant.

La Cour a deux mois pour annoncer son verdict, selon la loi burundaise.

M. Sinduhije, 42 ans, est un des plus célèbres journalistes burundais. Il a lancé son parti d'opposition,

que le gouvernement a refusé jusqu'à présent d'agréer, après avoir renoncé en décembre 2007 à

diriger l'une des stations privées les plus écoutées du pays, la Radio publique africaine (RPA).