dossier de presse

-H- est un groupe de rock parisien au son brut, sale,

minimal. Il vient de produire un E.P. de trois titres et

prépare un album. Il est à la recherche d’un label.

Comment se sont-ils rencontrés ? Par hasard, comme tout le monde.

Comment s’appellent-ils ? Matt, Manu, Simon, Nico : qu’importe ?

D’où viennent-ils ? Sait-on jamais d’où l’on vient ? De rythmes instinctifs, de sons heurtés, de mots ténus.

Où vont-ils ? Sait-on jamais où l’on va ? Ils ont une devise empruntée à un poète martial : « Impose ta chance, serre ton bonheur et va vers ton risque. À te regarder, ils s’habitueront. » Ils sont passés, sous des noms divers, au Klub, au Gibus, au New Morning, à l’Elysée Montmartre.

Que disent-ils ? Ils ne disent pas grand-chose. Ce sont des acharnés de la nouvelle étreinte rock. Ils jouent comme on déchire, on creuse ou on enflamme : à grands coups de stridences, de martèlements rogues, de phrases convulsives, de silences subits et tenus – jusqu’à ce que débondent les hémisphères et que revienne la rage.

Une voix semble jaillir de l’apparent désordre : elle chante et ne chante pas, elle s’enfonce, se fond, resurgit. Elle voudrait faire entendre quelque chose d’enseveli, quelque chose de familier,

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qui nous occupe, qui nous échappe – nous échappe toujours – quelque chose noir.

Que cherchent-ils ? Une maison de production, des salles où se faire entendre.

Qu’ont-ils faits ? Ils viennent de mettre la dernière main à un E.P. autoproduit de trois titres au titre éponyme : -H-.

On y trouvera trois chansons : À toi mon père, ode au père où le odè grec, le chant, rencontre le odium latin, la haine ; Sweet Mary, douleur éternisée qui condamne à l’idéal ; John Merrick, cela qu’il y a en nous de plus subtil et de plus vif.

Ces trois-là, comme les autres qui attendent d’être mixées, produites, parlent de H, de la tragédie qui l’a vu naître, de la beauté et de la nécessité de sa vie cachée, de son secret : Anna Politkovskaia, chienne noire de la prose, ayant flairé la charogne du Kremlin ; Elise, l’obsession des âmes sales, où le désir s’ensevelit ; Quelque chose noir, relecture impertinente d’un chant de deuil ; Hurry, prosopopée du désir travesti ; Hymne, la gorgée de poison rendue - foin de l’idéal - le départ « dans le bruit neuf »...

-H- sort un E.P. de trois titres mixé et masterisé par KAP-L. Les conditions d’enregistrement sont minimales, les pistes volontairement salies. Le groupe est en quête d’un son brut et explore la voie d’une sorte d’expressionnisme musical.

L’événement

Pourquoi -H- ? Les frémissements de cette lettre imprononçable, son énigme, les ont fascinés. Elle s’est imposée, non seulement pour son caractère inhabituel, mais surtout pour les multiples faisceaux de significations qui convergent en elle et dont leur univers imaginaire et musical est tissé.

H, comme une arme de taille, comme les ciseaux d’Edward, le marteau de Nietzsche, la dague et le poison du « temps des assassins » ; H comme un cri de horde, une voix animale, le déchant plutôt que le chant ; H, comme le hash, comme les paradis artificiels de Baudelaire, l’opium de Quincey, l’alcool d’Apollinaire ; H, comme l’heure H ; H, comme l’homme et son mystère ; H comme le êta grec, le E de Eros, le désir…

Téléchargez le press kit -H- qui comprend les éléments suivants :- les trois chansons au format mp3,- le livret,- les photos présentes dans ce dossier de presse.

> http://goo.gl/ta16W

Nom de groupe : le nom Presskit

Quelle idée -H- se fait-il du rock ?-H- a l’intime conviction que le rock est la voix donnée - rendue - à ce qui n’a pas de voix, à ce que la culture, le plus souvent, musèle ; à ce qui gît, enseveli, dans la parole de tous les jours ; à qui s’agite dans les corps comme une incandescence. Aussi cette voix confine-t-elle souvent au cri et se referme-t-elle sur rien - voix de corps et non de tête.

D’où le nom : -H-, lettre « imprononçable », qui renvoie à l’idée d’absence, de manque ?En effet, parce qu’il n’y a pas de preuve déterminante de quoi que ce soit de transcendant, parce que toute norme est trompeuse, tout idéal calamiteux, parce qu’il n’y pas de certitude.

-H- est-il un groupe engagé ?-H- ne croit pas à l’engagement en art sinon à l’engagement de tout artiste dans ce qu’il crée. Notre premier E.P. n’en possède pas moins une dimension politique : là, comme ailleurs - dans

Une esthétique et une éthique.

De bien grands mots, peut-être…

Une certaine conception du rock et

un sens de l’engagement.

Une e(s)th(ét)ique

la musique, dans l’art en général, dans les rapports aux autres, à soi - on ne sait pas se délester de ce qui pèse, on reproduit des schémas éculés que l’on habille de neuf, on se maintient dans une forme d’attente qui confine à l’hébétude tout en s’étourdissant d’activités dont l’importance nous leurre, et l’on meurt peu à peu de ne pas consentir à la mort - à la brûlure, au mystère, à la vie.

La poésie ?-H- voudrait se faire le héraut de ce qu’il y a en nous de plus subtil et de plus vif. Il souhaiterait, comme un de nos plus grands poètes actuels, dédier sa musique « à l’improbable, c’est-à-dire à ce qui est. / À un esprit de veille. Aux théologies négatives. À une poésie désirée, de pluies, d’attente et de vent. / À un grand réalisme, qui aggrave au lieu derésoudre, qui désigne l’obscur, qui tienne les clartés pour nuées toujours déchirables. »

Merci à Denis, René, Marcel, Yves, qui nous ont aidés à constituer ce dossier de presse. © -H-photos : Hervé Hauboldt - illustrations : dmtr