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144 Congrès du sommeil/Bordeaux, 22—24 novembre 2012 PO56 Effet de la mélatonine exogène sur le sommeil de l’enfant souffrant de troubles envahissants du développement (TED) : résultats préliminaires M. Bouvier , B. Claustrat , P. Franco , C. Inocente Lyon, France Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (C. Inocente) Étudier l’effet de la mélatonine sur la structure du sommeil des enfants souffrant d’un TED, traités par mélatonine (2 mg) pendant 1mois. Les parents ont rempli le Children’s Sleep Habits Question- naire et l’Insomnia Severity Index et le traitement a été évaluée avec une échelle analogique. La qualité du sommeil a été étudiée par actimétrie et la PSG avant et après le traitement. La sécrétion de 6-sulfatoxymélatonine urinaire a été évaluée toutes les 4 h/24 h avant et après traitement. Trois enfants ont complété le protocole. Tous ces enfants avaient eu une prise en charge comportementale avant l’inclusion. Le patient 1 (garc ¸on de trois ans) a vu une diminu- tion de ses difficultés d’endormissement mais l’apparition d’éveils précoces avec la mélatonine, la qualité du sommeil s’est amélio- rée et la latence d’endormissement a diminué. Les parents ont rapporté peu d’amélioration (2/9) et des effets secondaires. Le traitement a été diminué à 0,5 mg. Avant traitement, la mélato- nine était diminuée entre 20—24 h. Après le traitement, il y a eu une diminution majeure de la sécrétion de mélatonine urinaire du à un feedback sur la sécrétion endogène de mélatonine. Le patient 2 (garc ¸on de six ans) souffrant d’un syndrome d’Asperger présentait des éveils nocturnes et un syndrome de haute résistance avec un examen ORL normal. L’efficacité du sommeil s’est amé- liorée sous traitement mais les parents ont rapporté peu d’effets positifs (3/9). La sécrétion de mélatonine était normale avant et après traitement. Après le traitement, un reflux gastro-œsophagien a été mis en évidence et a été traité. Les troubles du sommeil se sont améliorés. Le patient 3 (fille de cinq ans) souffrait d’un TED et d’épilepsie. Avant traitement, la sécrétion de mélatonine était diminuée entre 20—24h. L’efficacité de sommeil ne s’est pas améliorée. Aucune amélioration des symptômes n’a été rapportée par les parents. Le antiépileptique topiramate a incriminé dans l’apparition de mouvements périodiques des jambes a été modi- fié par de la lamotrigine. Ces résultats montrent la complexité de la prise en charge de l’insomnie chez ces patients. La méla- tonine à libération immédiate a un effet bénéfique sur les troubles d’endormissement. http://dx.doi.org/10.1016/j.neucli.2013.01.057 PO57 Bicarbonate plasmatique, un outil simple et rapide pour le screening de l’hypersomnie centrale chez l’enfant et l’adolescent ? A. Junqua , C.-O. Inocente , V. Raverot , B. Claustrat , J.-S. Lin , P. Franco Lyon, France Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (C.-O. Inocente) L’évaluer la relation du bicarbonate avec la somnolence diurne excessive. Cinquante-sept enfants ont été évalués. Trente-quatre patients narcoleptiques (47 % garc ¸ons) âgés de 13 ans (5—18 ans), 73,5 % avaient des cataplexies. Vingt-trois enfants contrôles (43,5 % garc ¸ons) âgés de dix ans (4—17 ans). Ils ont effectué une PSG complète. Au réveil, suite à la PSG, une prise de sang a été effec- tuée comportant un ionogramme et un dosage du bicarbonate et un gaz capillaire (n = 6). Les enfants narcoleptiques avaient un test d’EPWORTH plus élevé 17 (12—23) vs 6 (0—18) (p < 0,001), un IMC plus élevé que les enfants contrôles (22,5 (14—31,6) vs 17,8 (14,3—30,5) (p = 0,004) ainsi que l’IMC z-score 3 (—2,3—10) vs 0,5 (—1,9—8,1) (p = 0,001). Parmi les narcoleptiques, 52,9 % étaient obèses vs 21,7 % des contrôles (p = 0,01). À la PSG, les enfants nar- coleptiques avaient une latence d’endormissement (p < 0,001) et de sommeil paradoxal (p < 0,001) plus courte, plus de sommeil N1 (p < 0,001), moins de sommeil N3 (p = 0,007) et de sommeil para- doxal (p = 0,022). Aux TILE, les enfants narcoleptiques avaient une latence d’endormissement plus courte (p < 0,001) et un nombre de SOREM élevé (4 (2—4) vs 0(0—0) (p = 0,021). Aucune différence signi- ficative n’a été retrouvée pour les paramètres respiratoires entre ces deux groupes pour les IAO, IAHO, Index de limitations de débit, la fréquence respiratoire, le CO 2 expiré. Le bicarbonate plama- tique était plus élevé 27 mmol/L (21—31) vs 26 mmol/L (22—29) (p = 0,003) ainsi que le PCO 2 gaz sanguin (6,27 (5,23—6,56) vs 5,12 (4,84—5,94) (p = 0,045). Le pH sanguin tendait à être plus bas (7,36 (7,33-7,4) vs 7,40 (7,36—7,43) (p = 0,052). Il existe une corréla- tion entre le taux de bicarbonate et la latence d’endormissement (r = —0,38, p = 0,005) et le nombre d’endormissement en SP aux TILE (r = 0,33, p = 0,021). Aucune corrélation n’a été retrouvée avec les paramètres respiratoires, l’IMC ou l’IMC z-score. Le bicarbonate pourrait permettre un screening rapide des enfants se plaignant de somnolence diurne excessive. Ces données préliminaires devront être confirmées par une étude prospective. http://dx.doi.org/10.1016/j.neucli.2013.01.058 PO58 Sommeil travail de nuit et nutrition ; résultats d’une enquête menée dans un hôpital général. Recommandations D. Thenault , M.-C. Descamps Argenteuil, France Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (D. Thenault) Nous avons réalisé en mars 2012 une enquête auprès de 400 salariés de nuit de l’hôpital d’Argenteuil. Elle vise à évaluer les troubles de vigilance, les habitudes alimentaires durant le travail de nuit ainsi que le sommeil et la nutrition diurnes. Ces résultats nous ont permis d’élaborer des recommandations sous forme de fiches conseils. Un auto-questionnaire anonyme a été adressé aux 400 salariés occu- pant un poste de nuit ou réalisant régulièrement des gardes. Il comporte trois rubriques : données socioprofessionnelles, vigilance et nutrition la nuit sommeil et alimentation le lendemain d’une nuit de travail. Quarante pour cent des salariés ont répondu à l’enquête avec une participation importante des infirmières (38 %), de 24 % pour les aides-soignantes et de 23 % pour les médecins. L’âge moyen est de 40 ans dont 28 % ont entre 30 et 40 ans. Quatre-vingt-quatre pour cent occupent un poste de nuit à temps plein dont la moi- tié en 12H (19H—7H). Cinquante-cinq pour cent des travailleurs accusent une somnolence qui prédomine entre trois et six heures pour 80 % d’entre eux. L’alimentation est déséquilibrée, marquée par un recours au grignotage pour 46 %. La recommandation de trois repas sur 24 heures n’est pas respectée puisque 77 % ne font qu’un repas durant la nuit et 16% affirment ne pas s’alimenter. La prin- cipale boisson consommée est l’eau pour 84 % d’entre eux devant le café 60 %. Le lendemain, la durée de sommeil n’est supérieure à six heures que pour seulement 22 % avec la réalisation d’une sieste pour une personne sur trois confirmant ainsi la dette chronique de sommeil décrite dans la littérature. La pratique sportive concerne un peu plus d’une personne sur deux. Ces résultats présentés aux instances du personnel ont débouché sur : — l’élaboration de fiches comportant des conseils diététiques (avec exemples de menus) et des recommandations pour lutter contre la somnolence nocturne et améliorer la qualité du sommeil de jour : exposition à une lumière intense avant la prise de poste (photothé- rapie) et protection contre la lumière le matin ;

Effet de la mélatonine exogène sur le sommeil de l’enfant souffrant de troubles envahissants du développement (TED) : résultats préliminaires

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Page 1: Effet de la mélatonine exogène sur le sommeil de l’enfant souffrant de troubles envahissants du développement (TED) : résultats préliminaires

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Lyon, FranceAuteur correspondant.dresse e-mail : [email protected] (C. Inocente)

tudier l’effet de la mélatonine sur la structure du sommeil desnfants souffrant d’un TED, traités par mélatonine (2 mg) pendantmois. Les parents ont rempli le Children’s Sleep Habits Question-aire et l’Insomnia Severity Index et le traitement a été évaluéevec une échelle analogique. La qualité du sommeil a été étudiéear actimétrie et la PSG avant et après le traitement. La sécrétione 6-sulfatoxymélatonine urinaire a été évaluée toutes les 4 h/24 hvant et après traitement. Trois enfants ont complété le protocole.ous ces enfants avaient eu une prise en charge comportementalevant l’inclusion. Le patient 1 (garcon de trois ans) a vu une diminu-ion de ses difficultés d’endormissement mais l’apparition d’éveilsrécoces avec la mélatonine, la qualité du sommeil s’est amélio-ée et la latence d’endormissement a diminué. Les parents ontapporté peu d’amélioration (2/9) et des effets secondaires. Leraitement a été diminué à 0,5 mg. Avant traitement, la mélato-ine était diminuée entre 20—24 h. Après le traitement, il y a eune diminution majeure de la sécrétion de mélatonine urinaireu à un feedback sur la sécrétion endogène de mélatonine. Leatient 2 (garcon de six ans) souffrant d’un syndrome d’Aspergerrésentait des éveils nocturnes et un syndrome de haute résistancevec un examen ORL normal. L’efficacité du sommeil s’est amé-iorée sous traitement mais les parents ont rapporté peu d’effetsositifs (3/9). La sécrétion de mélatonine était normale avant etprès traitement. Après le traitement, un reflux gastro-œsophagienété mis en évidence et a été traité. Les troubles du sommeil

e sont améliorés. Le patient 3 (fille de cinq ans) souffrait d’unED et d’épilepsie. Avant traitement, la sécrétion de mélatoninetait diminuée entre 20—24 h. L’efficacité de sommeil ne s’est pasméliorée. Aucune amélioration des symptômes n’a été rapportéear les parents. Le antiépileptique topiramate a incriminé dans’apparition de mouvements périodiques des jambes a été modi-é par de la lamotrigine. Ces résultats montrent la complexitée la prise en charge de l’insomnie chez ces patients. La méla-onine à libération immédiate a un effet bénéfique sur les troubles’endormissement.

ttp://dx.doi.org/10.1016/j.neucli.2013.01.057

O57icarbonate plasmatique, un outil simple et rapideour le screening de l’hypersomnie centrale chez

’enfant et l’adolescent ?. Junqua , C.-O. Inocente ∗, V. Raverot , B. Claustrat , J.-S. Lin ,. FrancoLyon, FranceAuteur correspondant.dresse e-mail : [email protected] (C.-O. Inocente)

’évaluer la relation du bicarbonate avec la somnolence diurnexcessive. Cinquante-sept enfants ont été évalués. Trente-quatreatients narcoleptiques (47 % garcons) âgés de 13 ans (5—18 ans),3,5 % avaient des cataplexies. Vingt-trois enfants contrôles (43,5 %arcons) âgés de dix ans (4—17 ans). Ils ont effectué une PSGomplète. Au réveil, suite à la PSG, une prise de sang a été effec-

uée comportant un ionogramme et un dosage du bicarbonate etn gaz capillaire (n = 6). Les enfants narcoleptiques avaient unest d’EPWORTH plus élevé 17 (12—23) vs 6 (0—18) (p < 0,001),n IMC plus élevé que les enfants contrôles (22,5 (14—31,6) vs

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7,8 (14,3—30,5) (p = 0,004) ainsi que l’IMC z-score 3 (—2,3—10) vs,5 (—1,9—8,1) (p = 0,001). Parmi les narcoleptiques, 52,9 % étaientbèses vs 21,7 % des contrôles (p = 0,01). À la PSG, les enfants nar-oleptiques avaient une latence d’endormissement (p < 0,001) ete sommeil paradoxal (p < 0,001) plus courte, plus de sommeil N1p < 0,001), moins de sommeil N3 (p = 0,007) et de sommeil para-oxal (p = 0,022). Aux TILE, les enfants narcoleptiques avaient uneatence d’endormissement plus courte (p < 0,001) et un nombre deOREM élevé (4 (2—4) vs 0(0—0) (p = 0,021). Aucune différence signi-cative n’a été retrouvée pour les paramètres respiratoires entrees deux groupes pour les IAO, IAHO, Index de limitations de débit,a fréquence respiratoire, le CO2 expiré. Le bicarbonate plama-ique était plus élevé 27 mmol/L (21—31) vs 26 mmol/L (22—29)p = 0,003) ainsi que le PCO2 gaz sanguin (6,27 (5,23—6,56) vs 5,124,84—5,94) (p = 0,045). Le pH sanguin tendait à être plus bas (7,367,33-7,4) vs 7,40 (7,36—7,43) (p = 0,052). Il existe une corréla-ion entre le taux de bicarbonate et la latence d’endormissementr = —0,38, p = 0,005) et le nombre d’endormissement en SP aux TILEr = 0,33, p = 0,021). Aucune corrélation n’a été retrouvée avec lesaramètres respiratoires, l’IMC ou l’IMC z-score. Le bicarbonateourrait permettre un screening rapide des enfants se plaignant deomnolence diurne excessive. Ces données préliminaires devronttre confirmées par une étude prospective.

ttp://dx.doi.org/10.1016/j.neucli.2013.01.058

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Argenteuil, FranceAuteur correspondant.dresse e-mail : [email protected] (D. Thenault)

ous avons réalisé en mars 2012 une enquête auprès de 400 salariése nuit de l’hôpital d’Argenteuil. Elle vise à évaluer les troubles deigilance, les habitudes alimentaires durant le travail de nuit ainsiue le sommeil et la nutrition diurnes. Ces résultats nous ont permis’élaborer des recommandations sous forme de fiches conseils. Unuto-questionnaire anonyme a été adressé aux 400 salariés occu-ant un poste de nuit ou réalisant régulièrement des gardes. Ilomporte trois rubriques : données socioprofessionnelles, vigilancet nutrition la nuit sommeil et alimentation le lendemain d’une nuite travail. Quarante pour cent des salariés ont répondu à l’enquêtevec une participation importante des infirmières (38 %), de 24 %our les aides-soignantes et de 23 % pour les médecins. L’âge moyenst de 40 ans dont 28 % ont entre 30 et 40 ans. Quatre-vingt-quatreour cent occupent un poste de nuit à temps plein dont la moi-ié en 12H (19H—7H). Cinquante-cinq pour cent des travailleursccusent une somnolence qui prédomine entre trois et six heuresour 80 % d’entre eux. L’alimentation est déséquilibrée, marquéear un recours au grignotage pour 46 %. La recommandation de troisepas sur 24 heures n’est pas respectée puisque 77 % ne font qu’unepas durant la nuit et 16 % affirment ne pas s’alimenter. La prin-ipale boisson consommée est l’eau pour 84 % d’entre eux devante café 60 %. Le lendemain, la durée de sommeil n’est supérieure àix heures que pour seulement 22 % avec la réalisation d’une siesteour une personne sur trois confirmant ainsi la dette chronique deommeil décrite dans la littérature. La pratique sportive concernen peu plus d’une personne sur deux. Ces résultats présentés auxnstances du personnel ont débouché sur :

l’élaboration de fiches comportant des conseils diététiques (avecxemples de menus) et des recommandations pour lutter contre la

omnolence nocturne et améliorer la qualité du sommeil de jour :xposition à une lumière intense avant la prise de poste (photothé-apie) et protection contre la lumière le matin ;