10
Annales de dermatologie et de vénéréologie (2013) 140, 353—362 Disponible en ligne sur www.sciencedirect.com MÉMOIRE ORIGINAL Effets indésirables cutanés et retentissement sur la qualité de vie des inhibiteurs de mTOR au cours du traitement du cancer du rein Adverse cutaneous effects and quality of life in patients treated with mTOR inhibitors for renal carcinoma C. Voilliot-Trotot a,, F. Granel-Brocard a , L. Geoffrois b , P. Tréchot c , P. Nguyen-Thi d , J.-L. Schmutz a , A. Barbaud a a Service de dermatologie, hôpitaux de Brabois, CHU de Nancy, bâtiment des spécialités, 6, rue du Morvan, 54500 Vandœuvre-lès-Nancy, France b Centre Alexis-Vautrin, 6, avenue de Bourgogne, 54500 Vandœuvre-lès-Nancy, France c Service de pharmacologie, hôpital central, 29, avenue du Maréchal-de-Lattre-de-Tassigny, 54030 Nancy cedex, France d Service d’épidémiologie et évaluation cliniques, hôpitaux de Brabois, CHU, 6, rue du Morvan, 54500 Vandœuvre-lès-Nancy, France Rec ¸u le 20 septembre 2012 ; accepté le 14 f´ evrier 2013 Disponible sur Internet le 6 avril 2013 MOTS CLÉS Inhibiteurs de mTOR ; Effets indésirables cutanés ; Qualité de vie ; Skindex 30 Résumé Introduction. — Les inhibiteurs de mammalian target of rapamycine (mTOR) sont des thérapies ciblées de plus en plus utilisées en cancérologie. Leurs effets indésirables cutanés sont souvent décrits de fac ¸on imprécise. L’objectif de cette étude était de décrire ces effets indésirables et d’en évaluer le retentissement sur la qualité de vie des patients. Patients et méthode. — Pendant 18 mois, 18 patients traités par inhibiteur de mTOR pour un cancer du rein ont eu un examen dermatologique lors de chaque consultation de suivi onco- logique. Une évaluation de la qualité de vie par le questionnaire Skindex 30 était réalisée dès qu’un effet indésirable cutané était présent. Résultats. — Soixante-dix sept consultations de dermatologie ont eu lieu ; 15 des 18 patients inclus ont présenté des effets indésirables cutanés. Il s’agissait d’aphtes (61,1 %), de xérose (55,5 %), d’onycholyse distale (50 %), d’éruptions acnéiformes (38,8 %), de périonyxis (22,2 %) et de prurit (22,2 %). Le retentissement sur la qualité de vie était particulièrement marqué pour Auteur correspondant. Adresse e-mail : cecile [email protected] (C. Voilliot-Trotot). 0151-9638/$ — see front matter © 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2013.02.023

Effets indésirables cutanés et retentissement sur la qualité de vie des inhibiteurs de mTOR au cours du traitement du cancer du rein

  • Upload
    a

  • View
    214

  • Download
    1

Embed Size (px)

Citation preview

Annales de dermatologie et de vénéréologie (2013) 140, 353—362

Disponible en ligne sur

www.sciencedirect.com

MÉMOIRE ORIGINAL

Effets indésirables cutanés et retentissement sur laqualité de vie des inhibiteurs de mTOR au cours dutraitement du cancer du rein

Adverse cutaneous effects and quality of life in patients treated with mTORinhibitors for renal carcinoma

C. Voilliot-Trotota,∗, F. Granel-Brocarda,L. Geoffroisb, P. Tréchotc, P. Nguyen-Thid,J.-L. Schmutza, A. Barbauda

a Service de dermatologie, hôpitaux de Brabois, CHU de Nancy, bâtiment des spécialités, 6,rue du Morvan, 54500 Vandœuvre-lès-Nancy, Franceb Centre Alexis-Vautrin, 6, avenue de Bourgogne, 54500 Vandœuvre-lès-Nancy, Francec Service de pharmacologie, hôpital central, 29, avenue du Maréchal-de-Lattre-de-Tassigny,54030 Nancy cedex, Franced Service d’épidémiologie et évaluation cliniques, hôpitaux de Brabois, CHU, 6, rue duMorvan, 54500 Vandœuvre-lès-Nancy, France

Recu le 20 septembre 2012 ; accepté le 14 fevrier 2013Disponible sur Internet le 6 avril 2013

MOTS CLÉSInhibiteurs de mTOR ;Effets indésirablescutanés ;Qualité de vie ;Skindex 30

RésuméIntroduction. — Les inhibiteurs de mammalian target of rapamycine (mTOR) sont des thérapiesciblées de plus en plus utilisées en cancérologie. Leurs effets indésirables cutanés sont souventdécrits de facon imprécise. L’objectif de cette étude était de décrire ces effets indésirables etd’en évaluer le retentissement sur la qualité de vie des patients.Patients et méthode. — Pendant 18 mois, 18 patients traités par inhibiteur de mTOR pour uncancer du rein ont eu un examen dermatologique lors de chaque consultation de suivi onco-logique. Une évaluation de la qualité de vie par le questionnaire Skindex 30 était réalisée dès

qu’un effet indésirable cutané était présent.Résultats. — Soixante-dix sept consultations de dermatologie ont eu lieu ; 15 des 18 patientsinclus ont présenté des effets indésirables cutanés. Il s’agissait d’aphtes (61,1 %), de xérose(55,5 %), d’onycholyse distale (50 %), d’éruptions acnéiformes (38,8 %), de périonyxis (22,2 %)et de prurit (22,2 %). Le retentissement sur la qualité de vie était particulièrement marqué pour

∗ Auteur correspondant.Adresse e-mail : cecile [email protected] (C. Voilliot-Trotot).

0151-9638/$ — see front matter © 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservéshttp://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2013.02.023

354 C. Voilliot-Trotot et al.

les aphtes et le périonyxis ; il était plus important dans le domaine physique (19 %), suivi desdomaines émotionnel (9 %) et fonctionnel (6 %).Conclusion. — Les effets indésirables cutanés des inhibiteurs de mTOR sont fréquents et leurretentissement sur la qualité de vie particulièrement marqué pour le domaine physique. Uneprise en charge précoce de ces effets indésirables par un dermatologue serait souhaitable pouraméliorer la qualité de vie des patients.© 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés

KEYWORDSMammalian target ofrapamycineinhibitors;Cutaneous sideeffects;Quality of life;Skindex 30

SummaryBackground. — Mammalian target of rapamycine (mTOR) inhibitors are being increasingly pres-cribed as antitumoural drugs, and associated adverse cutaneous effects are frequent but poorlydescribed. The aim of this study was to describe such adverse effects and to assess the qualityof life of patients experiencing them.Patients and methods. — Over a period of 18 months, 18 patients treated with mTOR inhibitorsfor renal carcinoma were included and 77 dermatological examinations performed. Wherevera cutaneous adverse event was present, quality of life was evaluated using the Skindex 30questionnaire.Results. — Fifteen of the 18 patients included presented adverse cutaneous events, consistingof buccal ulcers (61.1%), xerosis (55.5%), distal onycholysis (50%), acneiform eruption (38.8%),paronychia (22.2%) and pruritus (22.2%). Buccal ulcerations and perionyxis had an especiallymarked impact on quality of life, which was greatest in terms of physical score (19%), followedby emotional (9%) and functional (6%) scores.Conclusion. — Cutaneous adverse effects of mTOR inhibitors are frequent and have a consi-derable impact on quality of life, particularly as regards physical scores. Dermatologicalexamination appears useful to allow early management of cutaneous adverse effects andimprove the quality of life of these patients.© 2013 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.

LtpcLdccdd(rrmirde(filés

lecep

P

Llvjdmrgtécthitéaillpsm

es thérapies ciblées dirigées contre les molécules direc-ement impliquées dans les processus d’oncogenèse ou derogression tumorale occupent aujourd’hui une place dehoix dans l’arsenal thérapeutique en oncologie médicale.eurs effets indésirables cutanés sont fréquents et peuventégrader la qualité de vie des patients. Parmi ces thérapiesiblées, les inhibiteurs de mammalian Target Of Rapamy-ine (mTOR) font partie d’une des classes dont le champ’application ne cesse de s’élargir et dont les effets secon-aires cutanés sont les moins bien connus. Le temsirolimusTorisel®) et l’évérolimus (Afinitor®) ont obtenu une auto-isation de mise sur le marché dans l’indication cancer duein, respectivement en première ligne et après échappe-ent à une thérapie ciblée par anti-VEGFR [1]. Les effets

ndésirables cutanés de hauts grades sont peu fréquents etarement responsables d’une diminution de posologie ou’un arrêt thérapeutique. Dans la littérature néanmoins, cesffets indésirables cutanés sont décrits de facon peu préciseéruption cutanée, atteinte unguéale. . .). De plus, la classi-cation CTCAE, utilisée par les oncologues pour déterminer

e grade des effets indésirables, ne permet pas toujours unevaluation précise de ces effets et de leur retentissementur la qualité de vie, notamment pour les lésions unguéales.

L’objectif de ce travail était d’évaluer, grâce à une col-aboration d’équipes d’oncologie et de dermatologie, lesffets indésirables cutanés des inhibiteurs de mTOR pres-

rits dans le cadre du traitement d’un cancer du rein,t d’évaluer leur retentissement sur la qualité de vie desatients.

tat

atients et méthode

es patients suivis dans le centre régional de lutte contree cancer et traités par inhibiteurs de mTOR ont été sui-is en dermatologie de manière prospective de mars 2011 àuin 2012. Les patients dont le traitement par inhibiteure mTOR avait été débuté avant mars 2011 étaient égale-ent inclus dans l’étude. Les données suivantes ont été

ecueillies : âge, sexe, date de diagnostic de la patholo-ie cancéreuse, traitements antérieurs, date de début duraitement par inhibiteur de mTOR. Si possible, les maladestaient vus par le même dermatologue lors de chaqueonsultation mensuelle auprès de l’oncologue (patients trai-és par évérolimus) ou lors de chaque hospitalisation de jourebdomadaire (patients traités par temsirolimus). Aprèsnformation et accord oral du patient, un examen derma-ologique était réalisé. Lorsqu’un effet indésirable cutanétait constaté, des photographies étaient réalisées aprèsccord du patient. Lorsqu’un patient présentait un effetndésirable cutané, le questionnaire Skindex 30 [2] évaluante retentissement sur la qualité de vie de l’effet indésirablee plus gênant était rempli. Les questions étaient posées auatient de sorte que seul le retentissement de cet effet indé-irable soit évalué (exemple pour la question 7 : « mes aphtese causent des sensations de brûlures ou de picotements »).

Caractérisation des effets indésirables : elle a été effec-

uée selon la classification CTCAE 4.0 [3]. Concernant lestteintes unguéales, la classification CTCAE 4.0 ne permet-ait pas une analyse fine de la sémiologie dermatologique et

Effetsindésirables

cutanéset

retentissement

surla

qualitéde

vie355

Tableau 1 Effets secondaires cutanés et grades selon la classification Common Terminology Criteria for Adverse Events 4.0 (CTCAE 4.0) ou de la MultinationalAssociation of Supportive Care in Cancer (MASCC).

Grade 1 Grade 2 Grade 3 Grade 4 Grade 5

Éruption acnéiforme < 10 % SCAssociée ou non à unprurit

10 à 30 % SCAssociée ou non à un pruritRetentissement psychosocialLimitation des activitésinstrumentales de la viequotidienne

> 30 % SCAssociée ou non à un pruritLimitation des activitésindispensables de la viequotidienneSurinfection nécessitant uneantibiothérapie par voie orale

Quelle que soit la SCatteinteSurinfection extensivenécessitant uneantibiothérapie parvoie intraveineuseMise en jeu dupronostic vital

Décès

Exanthèmemaculo-papuleux

< 10 % SCSymptomatique ou non

10 à 30 % SC Symptomatiqueou nonLimitation des activitésinstrumentales de la viequotidienne

> 30 % SC Symptomatique ounonLimitation des activitésindispensables de la viequotidienne

Xérose < 10 % SCPas d’association à unérythème ou un prurit

10 à 30 % SCAssociation à un érythème ouun pruritLimitation des activitésinstrumentales de la viequotidienne

> 30 % SCAssociation à un pruritLimitation des activitésindispensables de la viequotidienne

Prurit Modéré ou localiséTraitement topiqueindiqué

Intense ou étenduIntermittentLésions de grattageTraitement oral indiquéLimitation des activitésinstrumentales de la viequotidienne

Intense ou étenduConstantLimitation des activitésindispensables de la viequotidienneRetentissement sur lesommeilCorticothérapie orale outraitementimmunosuppresseur indiqué

Aphtes/mucites Asymptomatique Douleur modéréePas de limitation des apportsorauxRégime adapté indiqué

Douleur intenseLimitation des apports oraux

Mise en jeu dupronostic vital

Décès

356C.

Voilliot-Trototet

al.

Tableau 1 ( Suite )

Grade 1 Grade 2 Grade 3 Grade 4 Grade 5

Atteinte de latablette unguéale

Onycholyse simpleAccentuation du reliefdes ligneslongitudinales

Onycholyse avec douleurlégère à modéréeLimitation des activitésinstrumentales de la viequotidienne

Limitation des activitésindispensables de la viequotidienne

Atteinte des replispéri-unguéaux

Rupture ou absence decuticule ou rougeur desreplis

Paronychie avec douleurlégère à modéréeGranulome pyogéniqueToute lésion limitant lesactivités instrumentales de lavie quotidienne

Abcès péri-unguéal oulimitation des activitésindispensables de la viequotidienne

Atteinte desextrémitésphalangiennes

Xérose et/ou érythème Xérose et/ou érythème avecdouleur modérée et/oufissure de l’extrémitéphalangienne ou lésionlimitant les activitésinstrumentales de la viequotidienne

Limitation des activitésindispensables de la viequotidienne

SC : surface cutanée. Activité instrumentales de la vie quotidienne : faire les courses, préparer un repas. . . Activités indispensables de la vie quotidienne : se laver, se nourrir. . .

de vie 357

Tableau 2 Caractéristiques des 18 patients traités parinhibiteurs de mammalian Target Of Rapamycine (mTOR)inclus dans l’étude.

SexeHommes 12 (66,7 %)Femmes 6 (33,3 %)

ÂgeIntervalle 54 à 80 ans

(moyen 65,2 ans)

Thérapie ciblée anticancéreuseÉvérolimus 15 (83,3 %)Temsirolimus 3 (16,7 %)

Réactions cutanéo-muqueusesAphtes/mucite 11 (61,1 %)

Grade 1 1 (5,5 %)Grade 2 7 (38,9 %)Grade 3 3 (16,7 %)

Acné 7 (38,9 %)Grade 1 4 (22,2 %)Grade 2 3 (16,7 %)Grade 3 0

Onycholyse 9 (50 %)Grade 1 8 (44,5 %)Grade 2 1 (5,5 %)Grade 3 0

Périonyxis 4 (22,2 %)Grade 1 1 (5,5 %)Grade 2 3 (16,7 %)Grade 3 0

Xérose 11 (61,1 %)Grade 1 6 (33,4 %)Grade 2 4 (22,2 %)Grade 3 1 (5,5 %)

Prurit 4 (22,2 %)Grade 1 3 (16,7 %)Grade 2 1 (5,5 %)

cdctéce

T

Osbàn

Effets indésirables cutanés et retentissement sur la qualité

nous avons utilisé l’échelle proposée par le groupe de der-matologie de la Multinational Association of Supportive Carein Cancer (MASCC) [4], qui répartit les atteintes unguéalesen trois classes en fonction du site atteint (tablette, replispéri-unguéaux, extrémité phalangienne). Ces données sontrésumées dans le Tableau 1.

Pour l’évaluation de la qualité de vie, les résultats duSkindex ont été rapportés en trois scores représentant cha-cun une dimension de la qualité de vie :• émotions ;• symptômes physiques ;• capacités fonctionnelles.

Dix questions se rapportent au score « émotions », septquestions au score « symptômes physiques » et 12 au score« capacités fonctionnelles ». La réponse à chaque questionest notée de 0 à 4 :• jamais (0) ;• rarement (1) ;• de temps en temps (2);souvent (3) ;• tout le temps (4).

Le score de chaque dimension est la moyenne desréponses à chaque question de cette dimension. Les scoressont transformés en pourcentages. L’impact en termes dequalité de vie est d’autant plus important que le score estélevé. Le questionnaire porte sur le problème de peau qui aété le plus gênant au cours des sept derniers jours.

La saisie des données a été réalisée à l’aide du logi-ciel Excel (Microsoft). L’analyse statistique a été réaliséeà l’aide du logiciel SAS, version 9.2. L’analyse statistique acomporté une description des caractéristiques sociodémo-graphiques des patients et des effets indésirables cutanésobservés sous inhibiteurs de mTOR. Pour cette analyse des-criptive, les variables quantitatives ont été exprimées parleur moyenne et leurs valeurs minimales et maximales.

Résultats

Dix-huit patients (12 hommes, six femmes) ont été suivis defacon prospective avec 77 consultations dermatologiques,soit en moyenne 4,3 consultations par patient (un à huit). Lamoyenne d’âge était de 65,2 ans (54 à 80 ans). L’inhibiteurde mTOR utilisé était dans 15 cas l’évérolimus et dans troiscas le temsirolimus. Les données de la littérature ne per-mettant pas de distinguer les effets indésirables dus à cesdeux thérapeutiques [5], nous ne les avons pas analysésséparément. La durée moyenne entre la date du diagnosticde cancer du rein et le début du traitement par inhi-biteur de mTOR était de 101,9 mois (2,7 à 328 mois). Ladurée moyenne du suivi dermatologique des patients étaitde 6,3 mois (deux à 16 mois). Quatorze patients étaientsuivis dès le début du traitement ; pour les autres ladurée moyenne de traitement par inhibiteur de mTORavant le début du suivi était de 9,7 mois (deux à 14 mois).L’interruption du suivi était due huit fois à une progressiontumorale, six fois à la date de fin de l’étude, trois fois à une

toxicité extracutanée induite par le traitement (un cas depneumopathie interstitielle de grade 2, un cas de vomisse-ments de grade 2, un cas d’asthénie), une fois à un patientperdu de vue.

uaéh

Grade 3 0

Quinze patients (83 %) ont eu des effets indésirablesutanéo-muqueux ; leurs caractéristiques sont rapportéesans le Tableau 2. Deux cas d’œdèmes périphériques ont étéonstatés, survenant dans un cas un mois après le début duraitement et dans l’autre cas six mois après ; l’évolutiontait spontanément favorable en deux mois dans les deuxas. Aucun effet indésirable cutané de grade 4 n’a été misn évidence.

oxicité muqueuse

nze patients (61,1 %) ont eu des lésions buccales. Il’agissait de lésions aphtoïdes (ulcérations fibrineuses àords érythémateux non surélevés, douloureuses, localiséesla base de la langue ou sur la muqueuse jugale ou labiale

on kératinisée) dans dix cas (55,5 %) et d’une mucite dansn cas (5,5 %) (Fig. 1). Ces lésions étaient le plus souvent

pparues au cours du premier mois de traitement ; leurvolution était favorable avec la mise en place de règlesygiéno-diététiques et la réalisation de soins de bouche.

358 C. Voilliot-Trotot et al.

F

Dl

T

Uméacen1dfpcs

T

Upv8cg

F6

F

dmààtép

ic••••••

mmpoxu10,7 mois. Il n’a pas été possible de comparer les effets indé-sirables de ces deux sous-groupes de patients étant donné

igure 1. Aphte de grade 3 chez un patient de 65 ans.

es récidives étaient néanmoins observées pendant toutea durée du traitement.

oxicité cutanée

ne éruption acnéiforme caractérisée par des lésions inflam-atoires (papules et pustules) sans lésion rétentionnelle

tait présente chez sept patients (Fig. 2). Ces éruptionscnéiformes atteignaient préférentiellement le tronc (cinqas) et plus rarement le visage (deux cas) ; elles survenaientn moyenne 2,5 mois après le début du traitement (un àeuf mois). Une xérose cutanée diffuse était observée dans1 cas (61,1 %) ; elle survenait en moyenne au troisième moise traitement (un à 24 mois) ; l’évolution était rapidementavorable avec des soins émollients. Quatre patients rap-ortaient un prurit (22,2 %) ; il survenait en moyenne auinquième mois de traitement (un à 12 mois) et régressaitpontanément.

oxicité unguéale

ne onycholyse des ongles des doigts et des orteils étaitrésente chez neuf patients (50 %) (Fig. 3). L’onycholyse sur-enait en moyenne au quatrième mois de traitement (1 à

mois) et ne régressait pas. Un périonyxis était présenthez quatre patients (22,2 %), (Fig. 4). Ce périonyxis attei-nait l’hallux dans deux cas, dans un cas le quatrième doigt

igure 2. Éruption acnéiforme de grade 2 chez un patient de5 ans.

l

F1

igure 3. Onycholyse distale de grade 1 chez un patient de 54 ans.

e la main droite et dans un cas le troisième doigt de laain droite. Il survenait en moyenne au sixième mois (un12 mois). L’évolution était spontanément favorable en untrois mois pour trois patients. Pour le dernier patient, un

raitement par dermocorticoïde de classe 4 (très puissant)tait nécessaire en raison de la présence d’un granulomeyogénique ; l’évolution était favorable en deux mois.

Parmi les 14 patients suivis dès le début du traitement parnhibiteur de mTOR, 11 ont présenté des effets indésirablesutanés. Ces effets indésirables étaient les suivants :

xérose cutanée (82 %) ;lésions de la muqueuse buccale (64 %) ;éruption acnéiforme (45 %) ;onycholyse distale (45 %) ;prurit (18 %) ;périonyxis (18 %).

La durée moyenne de suivi de ces patients était de cinqois (deux à 16 mois). Les quatre patients dont le traite-ent avait été débuté avant le suivi dermatologique ontrésenté des effets indésirables cutanés. Tous ces patientsnt présenté une onycholyse distale et 50 % ont présenté uneérose cutanée, une éruption acnéiforme, un périonyxis oun prurit. La durée moyenne de suivi de ces patients était de

e faible effectif de notre étude.

igure 4. Périonyxis de grade 2 associé à une onycholyse de gradechez une patiente de 55 ans.

Effets indésirables cutanés et retentissement sur la qualité de vie 359

Tableau 3 Retentissement sur la qualité de vie évaluée par le Skindex 30 en fonction des effets secondaires cutanés desinhibiteurs de mammalian Target Of Rapamycine (mTOR).

Effet indésirable Nombred’évaluation de laqualité de vie

Score émotionMoyenne (valeursextrêmes) (%)

Score physiqueMoyenne (valeursextrêmes) (%)

Score fonctionnementMoyenne (valeursextrêmes) (%)

Acné 2 3,7 (0 à 7,5) 12,5 (0 à 25) 0Aphtes 10 10,5 (0 à 27,5) 24,2 (0 à 39,3) 5,8 (0 à 20,8)Périonyxis 2 40 (30 à 50) 57,1 (39 à 75) 41,6 (35,4 à 47,9)Xérose 9 0,5 (0 à 2,5) 14,3 (0 à 21,4) 0,6 (0 à 4,2)Onycholyse 8 5,3 (0 à 37,5) 10,7 (0 à 53,6) 2,6 (0 à 16,6)

c1temcuuéais

dlsuétoudSdp

cpsfd

féonptocpim

Prurit 1 2,5

La qualité de vie a été mesurée par le questionnaireSkindex 30 chez les 15 patients qui ont présenté un effetindésirable cutané, une fois chez neuf patients (60 %), deuxfois chez deux patients (13 %), trois fois chez un patient (7 %)et cinq fois chez trois patients (20 %). Les différences denombres de mesures observées sont dues à l’hétérogénéitéde la durée de suivi des patients et aux consultations oùil n’a pas été possible de réaliser un examen dermatolo-gique. Au total, 31 déterminations du Skindex ont été faiteslors de poussées d’aphtes (dix mesures), de xérose (neufmesures), d’une onycholyse (huit mesures), de périonyxis(deux mesures), d’éruption acnéiforme (deux mesures) etdans un cas de prurit. Les résultats sont rapportés dans leTableau 3. Sur les 31 mesures, le domaine le plus atteintétait le domaine physique avec une moyenne de 19 % (0 à75 %) et ce, quel que soit l’effet secondaire cutané. Ledomaine des émotions était atteint avec une moyenne de9 % (0 à 37,5 %) et le domaine des capacités fonctionnellesavec une moyenne de 6 % (0 à 47,9 %).

Discussion

Cette étude souligne la fréquence des effets indésirablescutanéo-muqueux chez les patients traités par inhibiteursde mTOR, puisqu’ils furent observés chez 15 des 18 maladessuivis. Ces effets secondaires surviennent principalementlors des six premiers mois de traitement et peuvent persis-ter sous forme de lésions permanentes (onycholyse distale)ou évoluer par poussées (lésions aphtoïdes buccales). Leslésions aphtoïdes buccales sont les plus précoces à appa-raître. Ces effets indésirables retentissent sur la qualité devie et ce surtout dans le domaine « physique » exploré parle score Skindex 30. Les effets indésirables cutanés mis enévidence dans notre étude sont en accord avec les donnéesde la littérature résumées dans le Tableau 4 [1,6—12]. Dansnotre étude 61,1 % des patients ont présenté des lésionsbuccales et 38,9 % des patients une éruption acnéiforme.

Peu d’études décrivent dans le détail les lésions cuta-nées secondaires à ces traitements, souvent définiescomme des « éruptions cutanées » sans autre précision.Lorsque leurs caractéristiques sont mentionnées, elles sontdécrites comme des éruptions maculo-papuleuses (72 % des

patients), acnéiformes (12 % à 52 % des patients) ou des-quamatives (28 à 64 % des patients) [10,13—17]. L’étuderétrospective de Balagula et al. [17], portant sur 13 patients,a caractérisé de facon plus précise les éruptions cutanées

ld

p

21,4 0

ar l’examen était réalisé par un dermatologue. Parmi les3 patients, dix avaient des lésions papuleuses érythéma-euses, avec en outre présence de pustules chez sept d’entreux, et trois avaient des lésions à type de plaques eczé-atiformes, préférentiellement sur le tronc. La biopsie

utanée effectuée chez 11 patients mettait en évidencene dermatite de l’interface avec spongiose associée àne inflammation périvasculaire. En comparaison avec lesruptions acnéiformes survenant lors de traitements parnti-EGFR, les éruptions survenant lors de traitements parnhibiteurs de mTOR semblent moins profuses et moinsévères, donc associées à moins de signes fonctionnels [18].

Les atteintes unguéales étaient présentes chez 5 à 14 %es patients lors des essais cliniques de phase 3 [1,15] maiseurs caractéristiques sémiologiques n’étaient pas préci-ées. Les patients de notre étude présentaient des atteintesnguéales plus fréquentes, puisqu’une onycholyse distaletait constatée chez 50 % d’entre eux. Deux cas de colora-ion jaunâtre des ongles, associée à une onycholyse distale,nt été décrits par Peuvrel et al. [19]. Ailleurs, les atteintesnguéales décrites sont caractérisées par un amincissemente la tablette et une onycholyse distale [20]. La série deibaud et al. [21], concernant sept patients, mettait en évi-ence une paronychie associée dans deux cas à un granulomeyogénique.

Lorsque l’on compare les résultats de notre étude aveceux obtenus avec le sirolimus (Rapamune®) chez les trans-lantés rénaux, on note des effets indésirables cutanésimilaires avec présence d’éruptions cutanées de type acnéi-orme (46 %), onychopathies (74 %) avec périonyxis chez 16 %es patients, lésions aphtoïdes buccales (60 %) [22].

Dans notre étude le recueil des données a été réalisé deacon prospective, l’examen dermatologique des patients até réalisé par un dermatologue et les effets secondairesnt été décrits de facon précise. Toutes les éruptions cuta-ées étaient des éruptions de type acnéiforme associant desapules érythémateuses et des pustules sans lésion réten-ionnelle ; aucun cas d’exanthème maculo-papuleux n’étaitbservé. Nos résultats diffèrent de ceux de la littérature ene qui concerne les exanthèmes maculo-papuleux puisqu’ilseuvent être constatés chez 3 à 72 % des patients traités parnhibiteurs de mTOR ; cette différence peut être due à unanque de précision dans la description sémiologique des

ésions lorsque l’examen clinique n’est pas réalisé par unermatologue.

Le questionnaire de qualité de vie Skindex 30, utiliséour évaluer le retentissement sur la qualité de vie de

360C.

Voilliot-Trototet

al.

Tableau 4 Caractéristiques et fréquence des effets indésirables cutanés des inhibiteurs de mammalian Target Of Rapamycine (mTOR) dans les principales études.

Hudes et al.,2007n = 208 (%)

Motzer et al.,2010n = 274 (%)

Motzer et al.,2008n = 272 (%)

Amato et al.,2009n = 39 (%)

Atkins et al.,2004n = 36 (%)

Bellmuntet al., 2008n = 208 (%)

Gomez-Fernandezet al., 2012n = 779 (%)

Sonis s et al.,2012n = 71 (%)

Éruption cutanée, sansprécision

22,6 10,6 25 26 NR 34 45,8 50

Éruption acnéiforme NR NR NR NR 28 10 NR 66,1Exanthème

maculo-papuleuxNR NR NR NR 72 3 NR 12,6

Érythrodermie NR NR NR NR NR NR NR 1,3Éruption

érythémateuseNR NR NR NR NR NR NR 2,8

Stomatite 9,6 16 40 31 64 20 44,3 NRAphtes NR NR NR NR NR 4 NR NRPrurit NR 5,1 NR NR 25 NR NR NRXérose NR 4,7 11 % NR NR NR NR NROnychopathie 6,7 1,8 NR NR 25 NR NR 7Œdèmes périphériques 12,9 NR NR NR NR 1 NR NR

NR : non renseigné.

de v

R

[

[

[

[

[

[

Effets indésirables cutanés et retentissement sur la qualité

nombreuses pathologies cutanées [23], qui a une versionvalidée en francais [2], a été utilisé pour mesurer l’impactd’autres thérapies ciblées anticancéreuses mais n’avaitjamais, à notre connaissance, été utilisé pour évaluer leretentissement des effets secondaires cutanés des inhibi-teurs de mTOR. À l’aide du questionnaire Skindex 30, Andreiset al. [24] ont évalué le retentissement sur la qualité devie chez 45 patients atteints de cancer du côlon et trai-tés par anti-Epidermal Growth Factor Receptor (EGFR). Ledomaine le plus altéré était le domaine physique (scoremoyen 43 %), suivi du domaine des émotions (score moyen30 %) et du domaine des capacités fonctionnelles (scoremoyen 26 %). Nous constatons que dans notre étude éga-lement, le domaine le plus atteint est le domaine physique(19 %), avec des scores moins élevés que ceux de l’étuded’Andreis et al. [24]. Les questions portant sur le domainephysique évaluent les symptômes physiques tels que : « mapeau me fait mal, me démange, me cause des sensations debrûlures, des saignements ». Ces questions sont directementen rapport avec l’effet secondaire cutané et les symptômesqui en résultent. Les effets secondaires pour lesquels les plushauts scores de dégradation de la qualité de vie évaluée parle questionnaire Skindex 30 sont le périonyxis et les aphtes. Ilest important d’être particulièrement vigilant à l’égard despatients qui les développent et de proposer un traitementsymptomatique (antalgique, dermocorticoïdes) dès le débutdes symptômes afin d’en limiter le retentissement [25].

Lors de l’évaluation par le Skindex 30, le score dudomaine des émotions est plus bas dans les patholo-gies cancéreuses que dans les autres pathologies cutanéesnon cancéreuses (acné, psoriasis) [24]. En effet, chez lespatients ayant un cancer de pronostic réservé ou en secondeligne de traitement, les questions évaluant le retentisse-ment sur le domaine de l’émotion telles que « je crains quemon problème de peau soit grave » ou « j’ai peur d’avoir descicatrices à cause de mon problème de peau » sont proba-blement percues comme moins importantes que chez lespatients dont la maladie dermatologique initiale n’engagepas le pronostic vital (eczéma, psoriasis).

Conclusion

Nous rapportons la première série prospective étudiant leseffets secondaires cutanés observés chez des patients trai-tés par inhibiteurs de mTOR pour un cancer du rein. Cesmolécules ont une toxicité cutanée fréquente et un retentis-sement sur la qualité de vie des patients. Cette toxicité estessentiellement marquée par l’apparition d’aphtes, d’uneonycholyse, d’une xérose et d’éruptions acnéiformes. Elleest rarement responsable d’une interruption du traitementmais peut être améliorée par des soins dermatologiquesadaptés. Une collaboration plus étroite entre dermatologueset oncologues pourrait être bénéfique afin d’informer lespatients des effets secondaires attendus et de mettre enplace des traitements préventifs ou précoces dans le but delimiter leur survenue et leur impact sur la qualité de vie.

Déclaration d’intérêtsLes auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts enrelation avec cet article.

[

ie 361

éférences

[1] Motzer RJ, Escudier B, Oudard S, Hutson TE, Porta C, BracardaS, et al. Efficacy of everolimus in advanced renal cell carci-noma: a double-blind, randomised, placebo-controlled phaseIII trial. Lancet 2008;372:449—56.

[2] Leplège A, Ecosse E, Zeller J, Revuz J, Wolkenstein P. Versionfrancaise du Skindex (Skindex-France). Adaptation et évalua-tion des propriétés psychométriques. Ann Dermatol Venereol2003;130:177—83.

[3] Chen AP, Setser A, Anadkat MJ, Cotliar J, Olsen EA, Garden BC,et al. Grading dermatologic adverse events of cancer treat-ments: the Common Terminology Criteria for Adverse EventsVersion 4.0. J Am Acad Dermatol 2012;67:1025—39.

[4] Lacouture ME, Maitland ML, Segaert S, Setser A, Baran R, FoxLP, et al. A proposed EGFR inhibitor dermatologic adverseevent-specific grading scale from the MASCC skin toxicity studygroup. Support Care Cancer 2010;18:509—22.

[5] Giacchero D, Schneider P, Sibaud V. Manifestations dermatolo-giques des inhibiteurs de mTOR. In: Sibaud V, Robert C, editors.Manifestations cutanées des thérapies ciblées anticancéreuses.Toulouse: Privat; 2010. p. 71—82.

[6] Motzer RJ, Escudier B, Oudard S, Hutson TE, Porta C, BracardaS, et al. Phase 3 trial of everolimus for metastatic renal cell car-cinoma: final results and analysis of prognostic factors. Cancer2010;116:4256—65.

[7] Hudes G, Carducci M, Tomczak P, Dutcher J, Figlin R,Kapoor A, et al. Temsirolimus, interferon alfa, or both foradvanced renal-cell carcinoma. N Engl J Med 2007;356:2271—81.

[8] Amato RJ, Jac J, Giessinger S, Saxena S, Willis JP. A phase2 study with a daily regimen of the oral mTOR inhibitor RAD001(everolimus) in patients with metastatic clear cell renal cellcancer. Cancer 2009;115:2438—46.

[9] Sonis S, Treister N, Chawla S, Demetri G, Haluska F. Prelimi-nary characterization of oral lesions associated with inhibitorsof mammalian target of rapamycin in cancer patients. Cancer2010;116:210—5.

10] Atkins MB, Hidalgo M, Stadler WM, Logan TF, Dutcher JP, HudesGR, et al. Randomized phase II study of multiple dose levels ofCCI-779, a novel mammalian target of rapamycin kinase inhibi-tor, in patients with advanced refractory renal cell carcinoma.J Clin Oncol 2004;22:909—18.

11] Bellmunt J, Szczylik C, Feingold J, Strahs A, Berkenblit A. Tem-sirolimus safety profile and management of toxic effects inpatients with advanced renal cell carcinoma and poor prognos-tic features. Ann Oncol 2008;19:1387—92.

12] Gomez-Fernandez C, Garden BC, Wu S, Feldman DR, LacoutureME. The risk of skin rash and stomatitis with the mamma-lian target of rapamycin inhibitor temsirolimus: a systematicreview of the literature and meta-analysis. Eur J Cancer2012;48:340—6.

13] Duran I, Kortmansky J, Singh D, Hirte H, Kocha W, Goss G,et al. A phase II clinical and pharmacodynamic study of tem-sirolimus in advanced neuroendocrine carcinomas. Br J Cancer2006;95:1148—54.

14] Okuno S, Bailey H, Mahoney MR, Adkins D, Maples W, Fitch T,et al. A phase 2 study of temsirolimus (CCI-779) in patients withsoft tissue sarcomas: a study of the Mayo phase 2 consortium(P2C). Cancer 2011;117:3468—75.

15] Zhu AX, Abrams TA, Miksad R, Blaszkowsky LS, Meye-rhardt JA, Zheng H, et al. Phase 1/2 study of everolimusin advanced hepatocellular carcinoma. Cancer 2011;117:5094—102.

16] Smith SM, Van Besien K, Karrison T, Dancey J, McLaughlin P,

Younes A, et al. Temsirolimus has activity in non-mantle cellnon-Hodgkin’s lymphoma subtypes: The University of Chicagophase II consortium. J Clin Oncol 2010;28:4740—6.

3

[

[

[

[

[

[

[

[

62

17] Balagula Y, Rosen A, Tan BH, Busam KJ, Pulitzer MP, MotzerRJ, et al. Clinical and histopathologic characteristics of rash incancer patients treated with mammalian target of rapamycininhibitors. Cancer 2012;21:1—6.

18] Sibaud V, Delord J-P, Chevreau C, Gangloff D, Garrido-StowhasI. Toxicité dermatologique des nouvelles thérapies ciblées anti-cancéreuses utilisées en oncodermatologie. Ann Chir PlastEsthet 2012;57:106—13.

19] Peuvrel L, Quéreux G, Brocard A, Saint-Jean M, DrénoB. Onychopathy induced by temsirolimus, a Mammaliantarget of rapamycin inhibitor. Dermatology 2012;224:204—8.

20] Raymond E, Alexandre J, Faivre S, Vera K, Materman E, Boni

J, et al. Safety and pharmacokinetics of escalated dosesof weekly intravenous infusion of CCI-779, a novel mTORinhibitor, in patients with cancer. J Clin Oncol 2004;22:2336—47.

[

C. Voilliot-Trotot et al.

21] Sibaud V, Dalenc F, Mourey L, Chevreau C. Paronychia and pyo-genic granuloma induced by new anticancer mTOR inhibitors.Acta Derm Venereol 2011;91:584—5.

22] Mahé E, Morelon E, Lechaton S, Sang KH, Mansouri R, DucasseMF, et al. Cutaneous adverse events in renal transplantrecipients receiving sirolimus-based therapy. Transplantation2005;79:476—82.

23] Both H, Essink-Bot ML, Busschbach J, Nijsten T. Critical reviewof generic and dermatology-specific health-related quality oflife instruments. J Invest Dermatol 2007;127:2726—39.

24] Andreis F, Rizzi A, Mosconi P, Braun C, Rota L, Meriggi F, et al.Quality of life in colon cancer patients with skin side effects:preliminary results from a monocentric cross sectional study.

Health Qual Life Outcomes 2010;8:41—7.

25] Di Lorenzo G, Porta C, Bellmunt J, Sternberg C, Kirkali Z,Staehler M, et al. Toxicities of targeted therapy and their mana-gement in kidney cancer. Eur Urol 2011;59:526—40.