20
1 Dossier de presse Exposition du 12 décembre 2012 au 18 mars 2013 Musée national Eugène-Delacroix 6, rue de Furstenberg, 75006 Paris Eugène Delacroix. Des fleurs en hiver. Othoniel, Creten Contact presse Coralie James [email protected] Tél. 01 40 20 54 44

Eugène Delacroix. Des fleurs en hiver. - Le Louvre · 2012. 12. 18. · 1 Dossier de presse Exposition du 12 décembre 2012 au 18 mars 2013 Musée national Eugène-Delacroix 6, rue

  • Upload
    others

  • View
    3

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Eugène Delacroix. Des fleurs en hiver. - Le Louvre · 2012. 12. 18. · 1 Dossier de presse Exposition du 12 décembre 2012 au 18 mars 2013 Musée national Eugène-Delacroix 6, rue

1

Dossier de presse Exposition du 12 décembre 2012 au 18 mars 2013 Musée national Eugène-Delacroix 6, rue de Furstenberg, 75006 Paris

Eugène Delacroix. Des fleurs en hiver. Othoniel, Creten

Contact presse Coralie James [email protected] Tél. 01 40 20 54 44

Page 2: Eugène Delacroix. Des fleurs en hiver. - Le Louvre · 2012. 12. 18. · 1 Dossier de presse Exposition du 12 décembre 2012 au 18 mars 2013 Musée national Eugène-Delacroix 6, rue

2

Sommaire

Communiqué de presse page 3 Préface par Henri Loyrette page 5 Introduction par Christophe Leribault page 6 Le parcours de l’exposition page 8 Liste des œuvres exposées page 12 Visuels presse page 15 Catalogue de l’exposition page 19 Mécénat page 20

Page 3: Eugène Delacroix. Des fleurs en hiver. - Le Louvre · 2012. 12. 18. · 1 Dossier de presse Exposition du 12 décembre 2012 au 18 mars 2013 Musée national Eugène-Delacroix 6, rue

3

Informations pratiques Lieu Musée Eugène-Delacroix 6 rue de Furstenberg, 75006 Paris Horaires Tous les jours de 9h30 à 17h, sauf le mardi. Tarifs Billet d'entrée à l'exposition : 7€. Billet jumelé Louvre-Delacroix comprenant l'entrée à l'exposition : 11€. Avec le billet d'entrée au musée du Louvre du jour : 5€. Renseignements Tél. 01.44.41.86.50 www.musee-delacroix.fr

Communiqué de presse Exposition

Du 12 décembre 2012 au 18 mars 2013

Musée national Eugène-Delacroix

À l’occasion de la rénovation du jardin du musée national Eugène-Delacroix, l’exposition rassemble pour la première fois, sous le titre paradoxal « Des fleurs en hiver », les principaux tableaux de fleurs de Delacroix et ses plus belles aquarelles, venus de musées français et étrangers. Cette présentation sera accompagnée d’œuvres de deux artistes contemporains, Jean-Michel Othoniel et Johan Creten, illustrant la permanence de l’inspiration florale, au XIXe comme au XXIe siècles, chez des créateurs aux parcours pleinement inscrits dans leur temps. Plus connu pour ses œuvres de sujets romanesques ou orientaux, Eugène Delacroix n’a pas négligé ce genre traditionnel qui lui a permis d’expérimenter la voie de la dilution de la forme dans l’explosion de la couleur. Bien que ses principaux bouquets remontent aux quinze dernières années de sa vie, il ne manque pas d’esquisser de tout temps des fleurs dans ses carnets et d’en mentionner dans son journal, comme lors de son séjour marocain de 1832, où il est frappé par les « fleurs sans nombre de milles espèces formant les tapis les plus diaprés ».

Habitué du parc du château de Nohant, où l’invitait George Sand, pour qui il composa un de ses bouquets les plus libres (Vienne, galerie du Belvedere), Delacroix acquit ensuite une maison dans le village de Champrosay pour s’y reposer dans le calme de son propre jardin. C’est aussi la jouissance d’un jardin privé qui l’incita à s’installer dans l’appartement de la rue de Furstenberg en 1857.

L’exposition célèbre ainsi un sujet qui n’a cessé de hanter les créateurs de la modernité, de Courbet à Monet ou Cézanne, qui possédait le plus abouti des bouquets dessinés de Delacroix. Elle propose en parallèle un dialogue avec les œuvres de deux créateurs de notre siècle, Jean-Michel Othoniel, qui a notamment conçu le Kiosque des Noctambules à l’entrée du métro Palais-Royal et Johan Creten, sculpteur dont les créations récentes pour la manufacture de Sèvres ont été remarquées. Ces artistes contemporains qui placent les fleurs au cœur de leur inspiration ont répondu par des créations pour la plupart inédites à cette invitation. De verre, de bronze, de porcelaine et de papier, elles ne sont en rien des transcriptions d’après Delacroix mais elles illustrent l’éternelle source d’inspiration qu’offre la nature aux artistes. Commissaire de l’exposition : Christophe Leribault, directeur du Petit Palais à Paris, ancien directeur du musée Delacroix. Publication : Eugène Delacroix. Des fleurs en hiver. Othoniel, Creten. De Johan Creten, Stéphane Guégan, Michèle Hannosh, Christophe Leribault, Jean-Michel Othoniel. Coédition Le Passage / musée du Louvre éditions. 160 p., 93 ill., 28 €.

Eugène Delacroix. Des fleurs en hiver.

Cette exposition est organisée par le musée national Eugène-Delacroix. L’exposition ainsi que la rénovation du jardin, bénéficient du soutien de KINOSHITA HOLDINGS CO., LTD.

Eugène Delacroix, Corbeille de fleurs, Lille, Palais des Beaux-Arts © RMN/René-Gabriel Ojéda.

Direction de la communication Contact presse Anne-Laure Béatrix Coralie James [email protected] - Tél. : 01 40 20 54 44

Page 4: Eugène Delacroix. Des fleurs en hiver. - Le Louvre · 2012. 12. 18. · 1 Dossier de presse Exposition du 12 décembre 2012 au 18 mars 2013 Musée national Eugène-Delacroix 6, rue

4

Jean-Michel Othoniel, Noeud miroir, vert, 2012. Verre miroité, inox, simulation Othoniel Studio © Adagp, Paris 2012 Courtesy Galerie Perrotin, Hong Kong & Paris

Présentation de l’exposition à l’auditorium du musée du Louvre , le 31 janvier 2013 à 12h30 par Christophe Leribault, directeur du Petit Palais, avec la participation de Jean-Michel Othoniel et Johan Creten.

Réservation

Tél. 01.40.20.55.00 Tarif : 6€ / Tarif réduit : 5€ / Tarif solidarité : 3€. Lecture au musée Eugène-Delacroix, les 13 et 14 décembre à 19h Nature, fleurs et jardins par Catherine Salviat, sociétaire honoraire de la Comédie-Française.

Réservation Réservation obligatoire à partir du 29 novembre 2012 Tél. 01.44.41.86.50 Tarif : 14 € / Tarif réduit : 11 €.

Delacroix et les fleurs Production parfois jugée à tort circonstancielle, les fleurs occupent une place significative dans la création d’Eugène Delacroix, artiste si sensible aux forces de la nature et à la question de leurs relations avec l’homme. Ainsi, contre toute attente, au lendemain de la Révolution de 1848, il pensa consacrer exclusivement au thème des fleurs ses livraisons au Salon suivant : cinq grands bouquets ostensiblement assemblés. Dans une lettre à Constant Dutilleux, il prétend qu’il « a essayé de faire des morceaux de nature comme ils se présentent dans des jardins, seulement en réunissant dans le même cadre et d’une manière un peu probable la plus grande variété de fleurs ». De fait, ces compositions sont guidées par un sens décoratif qui dépasse cette déclaration de principe et renvoie à la tradition du Grand Siècle. Insatisfait de leur accrochage, il en fit retirer deux, aujourd’hui perdues, et n’acheva pas à temps la cinquième (Montauban, musée Ingres). La Corbeille renversée dans un parc du Metropolitan Museum de New York frappe par sa mise en scène, plus étrange qu’il n’y paraît d’abord, tel cet inquiétant arceau de liserons étudié dans l’étonnant pastel préparatoire du même musée. Deux regards contemporains Privilégiant, par goût des métamorphoses, les matériaux aux propriétés réversibles, Jean-Michel Othoniel (né en 1964) se fait remarquer en 1992 à la Documenta de Kassel par ses sculptures en soufre. L’année suivante, il introduit le verre dans son travail, qui deviendra son matériau de prédilection. Sa création est multiple, composée d’œuvres épurées chargées de poésie et d’érotisme. Pour « Crystal Palace » à la Fondation Cartier à Paris en 2003 et au MOCA à Miami, il fait réaliser de grandes sculptures en verre soufflé, destinées à ré-enchanter le monde. Othoniel, inventeur d’un univers de liberté ultime, a présenté sa première rétrospective « My Way » en 2011 au Centre Pompidou, Paris, au Plateau / Leeum Samsung Museum, Séoul ; en 2012 au Hara Museum, Tokyo, au Macau Museum of Art, Macau et au Brooklyn Museum, New York. L'artiste présente au musée Eugène-Delacroix son Herbier Merveilleux ; des aquarelles et deux sculptures dialoguent avec les fleurs du peintre. Othoniel et le paysagiste Louis Benech ont été choisis pour réaménager le Bosquet du Théâtre d'Eau dans les jardins du château de Versailles en 2014. Né en 1963, Johan Creten est un sculpteur belge dont les nombreuses créations en céramique et bronze interrogent les thèmes du corps féminin, de la sensualité et de l’élément naturel. Son travail est un dialogue entre l’art, l’histoire et la littérature. Après des études aux Beaux-Arts, sa passion pour la céramique et sa volonté d’en affirmer la place dans l'art actuel l’amène à voyager. En véritable précurseur, il œuvre aux côtés de Fontana et Schütte au renouveau de la céramique en art contemporain et organise très tôt ses premières expositions (à Nice, Villa Arson, 1994 ; à Genève, Mamco, 1998). Il bénéficie ensuite de nombreuses résidences d’artiste dont la Manufacture de Sèvres (2004-2007). Il a été exposé au musée du Louvre dans le cadre de « Contrepoint » en 2005 . Il a récemment participé à l’exposition « Beauté Animale » au Grand Palais en 2012 et vient d’inaugurer une exposition personnelle au Musée Dhondt-Dhaenens à Deurle en Belgique (jusqu'au 13 janvier 2013). Creten dévoile au musée Eugène-Delacroix, un nouvel ensemble de sculptures en grès et bronze révélant la charge érotique des fleurs (notamment des bustes de femmes Odore di Femmina, Génie et des oeuvres murales Wallflowers).

La Galerie Perrotin à Paris organise parallèlement des expositions de Jean-Michel Othoniel « Les Nœuds de Babel » et Johan Creten « The Vivisector », du 12 janvier au 23 février 2013, réunissant des œuvres réalisées pour l’occasion.

Johan Creten, Wallflowers IV, Fire-Works on a Dark Sky, 2012. © Guillaume Ziccarelli © ADAGP, Paris 2012 Courtesy Johan Creten et Galerie Perrotin, Hong Kong & Paris

Page 5: Eugène Delacroix. Des fleurs en hiver. - Le Louvre · 2012. 12. 18. · 1 Dossier de presse Exposition du 12 décembre 2012 au 18 mars 2013 Musée national Eugène-Delacroix 6, rue

5

Préface du catalogue par Henri Loyrette,

Président-directeur du musée du Louvre

Sous le titre paradoxal « Des fleurs en hiver », le musée Delacroix célèbre l’achèvement de la rénovation de son jardin par une exposition en forme de feu d’artifice. C’est en effet la première fois que sont rassemblés les principaux tableaux de fleurs de l’artiste et ses plus belles aquarelles. Plus connu pour ses œuvres à sujets romanesques ou orientaux, Delacroix n’a pas négligé ce genre qui, pour traditionnel qu’il soit, lui a permis d’expérimenter la voie de la dilution de la forme dans l’explosion de la couleur. Ainsi, contre toute attente, au lendemain de la révolution de 1848, Delacroix pensa consacrer exclusivement à ce thème ses livraisons au Salon. De Courbet à Monet ou Cézanne, le sujet n’a cessé de hanter depuis les créateurs de la modernité, bien au-delà du cercle des peintres de fleurs dont le héraut, Fantin-Latour, célébré ici même l’an passé, s’était placé sous la protection de l’illustre maître. Partant de ce constat, l’exposition propose en parallèle un dialogue avec les œuvres de deux artistes de renom de notre nouveau siècle, Jean-Michel Othoniel et Johan Creten, qui ont répondu par des créations inédites à cette invitation. À ces deux artistes qui se sont pris au jeu, aux spécialistes du romantisme et de Delacroix que sont Michèle Hannoosh et Stéphane Guégan, qui ont bien voulu apporter leurs riches contributions au catalogue, il convient de joindre à nos plus vifs remerciements la Galerie Perrotin pour son concours à la réalisation de l’exposition et, à la place d’honneur, M. Naoya Kinoshita. C’est, en effet, grâce au mécénat de son entreprise, Kinoshita Holdings Co., Ltd., que la délicate rénovation du jardin du musée a pu être entièrement conduite cet automne, sous la direction de Pierre Bonnaure. Et c’est encore à cette aide généreuse que l’exposition doit une partie des œuvres venues des destinations les plus lointaines. C’est là un digne et particulièrement émouvant hommage venant d’un pays, le Japon, passé maître dans l’art du jardin et du bouquet. Séduites par le projet de présenter ensemble ces œuvres dans l’atelier même de l’artiste ouvrant sur son jardin reconstitué, nombre d’institutions ont accepté, à titre exceptionnel, de nous confier des tableaux et des aquarelles qui n’avaient pas voyagé depuis des décennies. Qu’en soient chaleureusement remerciés, en Autriche, l’Österreichische Galerie Belvedere de Vienne ; aux États-Unis, le Metropolitan Museum de New York ; au Royaume-Uni, la Scottish National Gallery d’Édimbourg ; en Suisse, le Kunsthaus de Zurich ; en France, le musée de Grenoble, le Palais des Beaux-Arts de Lille, le musée Ingres à Montauban, sans oublier le département des Arts graphiques du musée du Louvre, ainsi que Louis-Antoine et Véronique Prat, Jill Newhouse et les collectionneurs qui ont préféré garder l’anonymat. Enfin, ce quatrième volume de la série des catalogues lancée avec Delacroix et la photographie est le dernier placé sous la responsabilité de son initiateur, Christophe Leribault, qui signe ainsi son départ du musée Eugène-Delacroix et du département des Arts graphiques du musée du Louvre pour la direction du Petit Palais, musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris. Nous ne doutons pas du succès de cette nouvelle manifestation, à la fois belle et originale, et nous nous félicitons que son successeur, Dominique de Font-Réaulx reçoive la responsabilité d’un musée qui a trouvé ces dernières années une dynamique inégalée qu’elle aura pour mission de prolonger. Puissent ces fleurs d’hiver inaugurer une grande année 2013 qui sera celle du cent cinquantième anniversaire de la mort de Delacroix rue de Furstenberg, et celle de l’achèvement de l’extension du musée au rez-de-chaussée côté cour, comme 2012 s’achève côté jardin.

Henri Loyrette

Ce texte est extrait de la publication Eugène Delacroix. Des fleurs en hiver. Othoniel, Creten, sous la direction de Christophe Leribault. Coédition Le Passage / musée du Louvre éditions.

Page 6: Eugène Delacroix. Des fleurs en hiver. - Le Louvre · 2012. 12. 18. · 1 Dossier de presse Exposition du 12 décembre 2012 au 18 mars 2013 Musée national Eugène-Delacroix 6, rue

6

Introduction par Christophe Leribault

Directeur du Petit Palais à Paris, ancien directeur du musée Eugène-Delacroix

Siècle du triomphe de l’industrie, du charbon et du chemin de fer, le XIXe siècle a cultivé tout comme nous la nostalgie de la nature. Ce n’est pas le moindre paradoxe de la carrière de Delacroix, que l’auteur de l’icône absolue du combat révolutionnaire – La Liberté guidant le Peuple, le 28 juillet 1830 – ait voulu présenter au Salon de 1849, au lendemain d’une nouvelle révolution, cinq tableaux de fleurs. Habitué du parc du château de Nohant où l’invitait George Sand et où il situa l’Éducation de la Vierge destinée initialement à l’église du village berrichon, l’artiste acquit ensuite une maison dans le village de Champrosay pour s’y reposer seul, dans le calme de son jardin, et se promener en forêt de Sénart. C’est aussi la perspective de jouir d’un jardin privé qui incita Delacroix à s’installer dans l’appartement de la rue de Furstenberg en 1857. À l’occasion de la rénovation de cet enclos secret, niché au cœur de l’îlot où le peintre bâtit son atelier, il a semblé opportun d’y rassembler pour la première fois les principaux tableaux de fleurs de l’artiste. Si le retard des travaux a contribué à repousser le projet à l’hiver, c’est aussi une manière de souligner qu’il ne s’agit pas d’une production de pure imitation alimentée par la passion de la botanique : l’ambition de l’artiste était d’ordre plus esthétique que descriptive. D’ailleurs, au-delà de l’enthousiasme d’un Théophile Gautier, la critique moderne n’a pas toujours été entièrement convaincue par ces explosions de couleurs peu ordonnées, que l’artiste peignit plutôt pour lui ou ses amis, qu’il signa et data rarement, qu’il exposa peu et que parfois, pris de remords, il fit même décrocher rapidement. Stéphane Guégan analyse plus loin cette question de la réception ambivalente de ces œuvres, tandis que Michèle Hannoosh développe la force de la relation de l’artiste avec la nature, cristallisée un temps dans ces quelques bouquets, mais dont l’ultime manifestation reste l’immense arbre qui domine la Lutte de Jacob avec l’Ange aux murs de Saint-Sulpice. Bien qu’elles soient reproduites et souvent citées dans le catalogue, manquent à l’appel dans l’exposition, pour des raisons de conservation, les deux grandes toiles présentées au Salon de 1849 que sont la Corbeille de fruits dans un jardin de fleurs du musée de Philadelphie et la Corbeille de fleurs renversée dans un parc du Metropolitan Museum of Art de New York. Ce dernier nous a heureusement confié son étrange pastel préparatoire, évoquant la torsion du bois mort étreint par du liseron, vision évocatrice des tensions qui animèrent Delacroix dans son approche du sujet. La contingence des prêts nous conduit finalement à présenter moins les grands morceaux d’apparat, où Delacroix tente, bien qu’il s’en soit défendu, de se fondre dans la grande tradition d’opulence des bouquets du XVIIe siècle, que ses créations plus intimes et convaincantes, tels l’éblouissant bouquet sans accessoire du Palais des Beaux-Arts de Lille ou celui du Belvedere de Vienne, peint avec une grande liberté de touches pour George Sand, chez elle, probablement en 1843, à partir de fleurs toutes simples. Un passage du Journal montre Delacroix à Champrosay quittant son atelier où il butte sur la façon d’esquisser un Samson et Dalila pour s’évader en forêt : « Je me suis mis en tête de faire un bouquet de fleurs des champs que j’ai formé à travers les halliers, au grand détriment de mes doigts et de mes habits écorchés par les épines.» Ces œuvres vibrantes touchèrent des générations d’artistes dont certains, comme Degas ou Cézanne, allèrent jusqu’à en acquérir de magnifiques spécimens pour leur propre contemplation. Si le grand bouquet strident de Delacroix du musée Ingres y sert probablement un peu de repoussoir tant sa technique rapide détonne face à la palette subtile du maître de Montauban, la toile trouve ici un rapprochement plus prometteur, grâce à la générosité du musée de Grenoble, avec le Vase de fleurs sur une console, de taille et de disposition similaires, né du pinceau de Frédéric Bazille en 1868, cinq ans après la mort de Delacroix et l’installation du jeune montpelliérain si admiratif du maître dans un atelier situé au dernier étage de l’immeuble de la rue de Furstenberg.

Page 7: Eugène Delacroix. Des fleurs en hiver. - Le Louvre · 2012. 12. 18. · 1 Dossier de presse Exposition du 12 décembre 2012 au 18 mars 2013 Musée national Eugène-Delacroix 6, rue

7

Ces parallèles illustrant la permanence de l’inspiration florale comme laboratoire de couleurs chez des artistes aux parcours pleinement inscrits dans leur temps, à l’instar de Courbet, Redon ou Chagall, nous ont conduit à prolonger cette présentation par des œuvres de deux artistes actuels qui placent les fleurs au cœur de leur inspiration. Le premier, Jean-Michel Othoniel, le créateur du Kiosque des Noctambules à l’entrée du métro Palais-Royal et dont la rétrospective au Centre Pompidou et au Brooklyn Museum a rencontré un vif succès, vient de recevoir la commande prometteuse du décor mystérieux d’un bosquet du parc du château de Versailles. Le second, Johan Creten, sculpteur dont les créations pour la manufacture de Sèvres comptent parmi les interventions les plus remarquées de ces dernières années dans le domaine de la céramique contemporaine, n’en est pas non plus à sa première confrontation avec des œuvres du passé et des lieux historiques, comme il l’évoque dans l’entretien figurant plus loin. L’un et l’autre ont répondu par des créations inédites à cette invitation. De verre, de bronze, de grès émaillé ou de porcelaine, ces pièces contemporaines ne sont en rien des transcriptions de l’œuvre de Delacroix et nous n’avons pas cherché artificiellement à les juxtaposer pied à pied dans la présentation des salles, préférant leur accorder plutôt des espaces distincts au gré du cheminement dans l’appartement, l’atelier et le jardin du vieux maître. Puissent-elles néanmoins illustrer l’éternelle source d’inspiration qu’offre la nature aux artistes de l’âge du gaz de schiste comme au temps du charbon.

Christophe Leribault

Page 8: Eugène Delacroix. Des fleurs en hiver. - Le Louvre · 2012. 12. 18. · 1 Dossier de presse Exposition du 12 décembre 2012 au 18 mars 2013 Musée national Eugène-Delacroix 6, rue

8

Des fleurs en hiver Sous ce titre paradoxal, l’exposition célèbre la rénovation du jardin du musée Delacroix en rassemblant pour la première fois les principaux tableaux de fleurs de l’artiste, venus de musées français mais aussi d’Europe et des Etats-Unis. Plus connu pour ses œuvres de sujets romanesques, historiques ou orientaux, l’artiste n’a pas négligé ce genre qui, pour traditionnel qu’il soit, lui a permis d’expérimenter la voie de la dilution de la forme dans l’explosion de la couleur. Ainsi, contre toute attente, au lendemain de la Révolution de 1848, Delacroix pensa consacrer ses livraisons au Salon exclusivement à ce thème floral. De Courbet à Redon ou Cézanne, le sujet n’a cessé de hanter depuis les créateurs de la modernité, bien au-delà du cercle des peintres de fleurs. Partant de ce constat, l’exposition propose en parallèle un dialogue avec les créations de deux artistes de notre nouveau siècle, Jean-Michel Othoniel et Johan Creten, qui ont répondu par des œuvres inédites à cette invitation. De verre, de bronze ou de porcelaine, ces pièces contemporaines ne sont en rien des transcriptions de l’œuvre de Delacroix mais elles illustrent l’éternelle source d’inspiration qu’offre la nature aux artistes. Dans le salon Liserons en arceaux & Nœud miroir Siècle du triomphe de l’industrie, du charbon et du chemin de fer, le XIXe siècle a cultivé tout comme nous la nostalgie de la Nature. La force de ce thème parcourt l’œuvre de Delacroix, qui, en fils de révolutionnaire élevé loin de la religion, porta ses interrogations sur le mystère de la complexité du monde, le spectacle d’une nature source d’émerveillement et d’angoisse. Au-delà de la beauté de leurs couleurs pour un peintre, les fleurs allient les reflets de la lumière aux parfums, ce qui renforce leur pouvoir d’évocation des souvenirs, tels qu’ils réapparaissent souvent dans les écrits de l’artiste. Loin de s’attarder à la seule observation méticuleuse de la nature, d’où sa méfiance envers la photographie même s’il en suivit avec intérêt la naissance, Delacroix défend le rôle de sa subjectivité : « Devant la nature elle-même, c’est notre imagination qui fait le tableau ». Préparatoire à l’une des grandes toiles que l’artiste exposa au Salon de 1849, Corbeille de fleurs renversée dans un parc (New York, Metropolitan Museum of Art), le pastel présenté ici (prêté par le même musée) est imprégné d’une inquiétante étrangeté. Il figure un tronc d’arbre mort étouffé par des liserons, vision fantomatique bien éloignée de celle des artistes de sa génération, plus encline à représenter les fleurs pour leur seule splendeur en alliant à la grâce d’une palette raffinée la précision des botanistes. Ce pastel de Delacroix a particulièrement inspiré Jean-Michel Othoniel qui a relevé la parenté entre la forme étrange de cette branche et celle de l’arbre auquel l’héroïne tente de se raccrocher dans la Mort d’Ophélie (Louvre). Ainsi souligne-t-il ce rapport du liseron et de la mort, qui évoque dans la symbolique ancienne le thème de la Résurrection.

Le parcours de l’exposition

Page 9: Eugène Delacroix. Des fleurs en hiver. - Le Louvre · 2012. 12. 18. · 1 Dossier de presse Exposition du 12 décembre 2012 au 18 mars 2013 Musée national Eugène-Delacroix 6, rue

9

Dans la chambre L’Herbier merveilleux Jean-Michel Othoniel, sculpteur né à Saint-Etienne en 1964, est connu du grand public pour son Kiosque des Noctambules placé à l’entrée du métro Palais-Royal – Musée du Louvre en 2000. Sa carrière déjà conséquente l’a amené à réaliser nombre d’installations permanentes à travers le monde et bientôt dans le parc du château de Versailles, au cœur du Bosquet du Théâtre d’Eau. Mais au-delà des jardins dans lesquels ses œuvres trouvent une place privilégiée, l’artiste porte un intérêt profond à la nature comme source d’émerveillement. L’exposition est l’occasion de présenter à Paris, pour la première fois, un projet marqué du sceau de l’intimité. Il s’agit au départ de notes personnelles de l’artiste liées à la symbolique des fleurs et destinées à une série de vitraux illustrant la Passion du Christ. Actes Sud lui suggéra d’en tirer un livre, L’Herbier merveilleux (2008) : il parcourut le monde durant deux ans pour photographier lui-même les fleurs au fil des saisons. Puis, il en vint à l’idée de présenter ses images et ses textes à la manière d’enluminures avec le sentiment que le décor aquarellé était lui-même révélateur du sens de cette symbolique trop oubliée. « Dans L’Herbier merveilleux, je montre que les premières images, avant même la peinture, venaient de la nature, donc les fleurs ont été les premières images. C’est pour cela que l’on a cherché à y voir des choses, des symboles, des histoires, puisque c’était à un moment où l’image ne faisait pas partie de l’univers. De ce fait, la moindre pâquerette était analysée, on trouvait que le rose autour des pétales avait un sens. La véronique en est l’exemple type : les gens ont tellement regardé cette fleur minuscule, qui fait cinq millimètres de diamètre, qu’ils y ont vu la figure du Christ. Ils ont vu le voile de sainte Véronique à l’intérieur de cette petite fleur parce que les deux étamines rappelaient les yeux du Christ. C’est ça qui me plaît dans l’observation de la nature, elle est porteuse d’histoires et aussi d’émerveillement. » « Aujourd’hui, je dirais que la dernière provocation c’est peut-être la beauté, dans un monde qui s’écroule, où tous les jours il y a de plus en plus de nouvelles terribles. Le fait de ramener du merveilleux est presque un acte politique […]. Je pense qu’aujourd’hui la beauté est subversive, et je crois qu’il faut arriver à maintenir le cap. » Dans la bibliothèque Odore di Femmina

Johan Creten, sculpteur d’origine flamande né à Sint-Truiden dans le Limbourg en 1963, pratique surtout la terre cuite et la céramique, déclinée dans un grand nombre de techniques expérimentées au fil de ses séjours à travers le monde, à la Villa Médicis comme au Mexique ou à Miami. Ainsi, en résidence à la Manufacture de Sèvres de 2004 à 2007, il y remet en route une production de grès abandonnée depuis soixante ans. « J’adore faire les choses moi-même, ce qui signifie que chaque fleur porte mes empreintes digitales, chaque pièce est unique, chaque émaillage est fait de mes mains. En conséquence, j’ai une production relativement limitée pour le milieu, alors qu’aujourd’hui les artistes possèdent d’énormes ateliers avec de nombreux assistants, qui ont de grandes capacités de production. » « Les pièces florales que je crée depuis 1987, je les attaque quand je suis très déprimé, comme par exemple les bustes avec les fleurs de la série Odore di Femmina. Faire les fleurs demande une certaine concentration, mais me permet aussi de réfléchir. Chaque fleur qui va naître de mes mains est une image de beauté pure et simple, et pour moi c’est une sorte d’antidote contre la dépression et contre l’angoisse… » Ce titre Odore di Femmina, tiré du livret du Don Giovanni de Mozart met en avant la dimension sensuelle du travail de la terre comme celle des fleurs elles-mêmes : « Je reviens à un prototype qui est ce buste classique, une femme sans tête ni bras ni jambes, donc quelque chose d’extrêmement fragile couvert de ces fleurs, ce qui fait que la sculpture au premier abord semble intouchable, elle a l’air sublime parce qu’elle incarne l’idée de la beauté, elle est très belle et très séduisante, par ces fleurs, par ce travail délicat… En la regardant, chacun éprouve un sentiment de séduction et de répulsion parce qu’on a peur de l’abîmer si on la touche. Les hommes qui la transportent effectivement se blessent souvent : ou bien ils blessent la sculpture, ou bien ils se blessent eux-mêmes. Quand on casse l’une des feuilles ou l’un des pétales de fleur, je dis toujours qu’il ne faut pas recoller ni restaurer, mais juste retoucher. There is a scar [une cicatrice], je veux dire par là qu’il faut que cette plaie se noie dans la masse de fleurs, que l’image de la blessure se fonde dans l’image générale de la sculpture. C’est comme dans les rapports humains : tu te blesses, mais ces blessures se fondent dans une image générale. »

Page 10: Eugène Delacroix. Des fleurs en hiver. - Le Louvre · 2012. 12. 18. · 1 Dossier de presse Exposition du 12 décembre 2012 au 18 mars 2013 Musée national Eugène-Delacroix 6, rue

10

Dans le vestibule de l’atelier : « La vue de mon petit jardin et l'aspect riant de mon atelier me causent toujours un sentiment de plaisir. » C’est la jouissance d’un jardin privatif qui incita Delacroix à louer à partir de 1857 l’appartement de la rue de Furstenberg. S’il consacra beaucoup d’énergie et de moyens à la construction de son atelier, il s’attacha aussi à la qualité des plantations sur le reste du terrain. La physionomie exacte de l’enclos nous échappe : il n’en existe ni photographie ancienne ni témoignage des rares visiteurs admis chez le maître. En revanche, la réapparition de divers documents d’archives, dont les devis et factures détaillés des travaux engagés et des achats de plantes permettent de s’en faire une idée. Les interventions de Delacroix portèrent d'abord sur l’élagage des arbres et la taille d’une vigne, la création de massifs et la plantation d'un grand nombre de rosiers (dont une variété de Bengale d’obtention toute récente), groseilliers, framboisiers ainsi que de plusieurs arbres. L’ensoleillement de la parcelle étant aujourd’hui plus réduit en raison de l’élévation du niveau des constructions environnantes, le jardin tel qu’il vient d’être réaménagé grâce au mécénat de la compagnie Kinoshita Ltd, se présente comme une réinterprétation libre, fondée sur les documents disponibles. Dessiné et mis en œuvre par Pierre Bonnaure, chef jardinier des Tuileries, assisté de Sébastien Ciret, ce projet a bénéficié des conseils de Michel Goutal, architecte en chef des Monuments historiques responsable du domaine du Louvre, et de Frédéric Auclair, architecte des Bâtiments de France. Outre la commande de végétaux identiques à ceux des factures ou identifiables sur les tableaux de l’artiste, le parti principal a été de respecter l’idée d’opposition entre des « massifs à fleurs » bordés de thym, au pied de l’atelier qui est désormais la seule zone ensoleillée, et le « bois » avec ses bordures de buis, que mentionne les archives. Le puits a été dégagé et l’architecture de la façade de l’atelier remise en valeur dans sa symétrie. De même, un soin particulier a été apporté à la vue sur le jardin depuis les fenêtres de l’atelier, afin qu’il garde un aspect verdoyant contrairement à l’étendue de graviers qui le rendait si triste l’hiver. Ainsi, le jardin secret de Delacroix, avec son abondance de végétaux variés et ses senteurs retrouvées, devrait reconquérir sa place essentielle dans le parcours de visite du musée, au-delà de l’appartement où vécut l’artiste et de son grand atelier : un lieu habité où le peintre put se ressourcer au contact des arbres et des fleurs qui l’inspirèrent plus que la tradition ne l’a dit, faute d’avoir conservé la mémoire de ce lieu intime. Dans l’Atelier (1) « J’ai essayé de faire des morceaux de nature comme ils se présentent dans des jardins, seulement en réunissant dans le même cadre et d’une manière un peu probable la plus grande variété de fleurs ». Ainsi s’exprime Delacroix dans une lettre à Dutilleux au sujet des grands tableaux de fleurs dans l’exécution desquels il s’est lancé pour le Salon de 1849. Cette déclaration de principe s’écarte quelque peu des toiles très composées que Delacroix allait finalement exposer, mais elle s’applique merveilleusement aux tableaux antérieurs. Leur chronologie est difficile à cerner et l’on a généralement daté l’essentiel de sa production florale des seules années 1848-1850, quand cet intérêt est documenté par sa correspondance. Le goût de l’artiste pour les fleurs traverse néanmoins toute sa carrière. Un des rares tableaux de fleurs datés, celui du musée d’Edimbourg, remonte d’ailleurs à 1833. Plus tôt encore, on remarque un beau bouquet dans son Milton dictant le Paradis perdu à ses filles (1827-1828). Le vase posé sur la table près du poète aveugle évoque subtilement toute la richesse olfactive des fleurs et leur capacité d’évocation du souvenir au-delà de la richesse du coloris. De même, les carnets de voyage de Delacroix au Maroc témoignent de son émerveillement en 1832 devant la découverte de tant de fleurs de variétés et de senteurs inconnues, et la richesse d’effets de couleurs ou de lumière que leur profusion suscite à son œil ébloui. George Sand force donc un peu le trait lorsqu’elle affirme rétrospectivement que c’est dans le parc de son château de Nohant, où Delacroix fut son hôte à partir de 1842, que l’artiste se prit de passion pour ce thème : « J’ai vu Eugène Delacroix essayer pour la première fois de peindre des fleurs. Il avait étudié la botanique dans son enfance, et comme il avait une admirable mémoire, il la savait encore, mais elle ne l’avait pas frappé en tant qu’artiste, et le sens ne lui en fut révélé que lorsqu’il reproduisit attentivement la couleur et la forme de la plante. Je le surpris dans une extase de ravissement devant un lis jaune. »

Page 11: Eugène Delacroix. Des fleurs en hiver. - Le Louvre · 2012. 12. 18. · 1 Dossier de presse Exposition du 12 décembre 2012 au 18 mars 2013 Musée national Eugène-Delacroix 6, rue

11

Le splendide bouquet du musée du Belvedere de Vienne, longtemps jugé tardif mais qui se révèle avoir été peint pour George Sand en 1843, illustre néanmoins cette implication nouvelle. Toujours préoccupé par le dé-sir de marier la « fraîcheur du premier jet » et le « fini », l’esquisse et le tableau achevé, Delacroix manifesta dans ses bouquets une liberté et une énergie qui distinguent ses œuvres de celles des peintres de fleurs tradi-tionnels par une ambition picturale qui dépasse la question du sujet. Dans l’Atelier (2) « On eût dit un cratère de volcan artistement caché par des bouquets de fleurs. » Baudelaire Ce n’est pas le moindre paradoxe de la carrière de Delacroix que l’auteur de La Liberté guidant le Peuple, le 28 juillet 1830 ait voulu présenter au Salon de 1849, au lendemain d’une nouvelle révolution, cinq tableaux de fleurs. Bien qu’il ne se soit pas montré particulièrement réservé à l’égard de la jeune république, Delacroix préféra cultiver un repli mélancolique dans sa villégiature de Champrosay, en forêt de Sénart, comme il l’écrit à Joséphine de Forget : « L’entreprise que j’ai en train est si lourde, vu la rapidité de la saison, que je ne veux pas être troublé par l’idée du désordre public ; en outre, j’ai des modèles qui se fanent du jour au lendemain et qui ne me laissent pas respirer.» De retour, il ne présenta que quatre compositions florales au Salon, dont deux qu’il fit décrocher avant l’ouver-ture de l’exposition, sur les conseils de Léon Riesener : Groupe de marguerites et de dahlias dans un parterre et Hortensias et agapanthes près d’un étang, toiles aujourd’hui disparues. Restent de nos jours les deux grandes toiles finalement montrées, une Corbeille de fleurs et de fruits (Philadelphia Museum of Art) et une Corbeille renversée dans un parc (New York, The Metropolitan Museum of Art, qui conserve aussi l’étude au pastel exposée dans la première salle), ainsi que la cinquième que l’artiste n’avait pas réussi à achever à temps : Vase de fleurs sur une console (Montauban, musée Ingres, présentée ici-même), la seule de format en hauteur. En dépit de la liberté de leur touche, ces tableaux se caractérisent par leur qualité décorative et leur dette évi-dente envers la tradition du XVIIe siècle d’un Monnoyer. Dans sa lettre à Dutilleux, Delacroix se défend pour-tant de cet écueil : « J’ai voulu aussi sortir un peu de l’espèce de poncif qui semble condamner tous les peintres de fleurs à faire le même vase avec les mêmes colonnes ou les mêmes draperies fantastiques qui leur servent de fond ou de repoussoir. » Que ces toiles aient dépassé ce schéma traditionnel ou que ce semi-échec les ait rendues plus acceptables, elles remportèrent un succès certain auprès des critiques, tel Théophile Gautier qui s’enflamma pour ce « facile tour de force que les peintres fleuristes se refusent rarement. C’est tout simple-ment une débauche de palette, un régal de couleur donné aux yeux. Ce qu’on peut louer aussi dans ces deux toiles, outre le mérite du ton, c’est le style imprimé aux fleurs, traitées ordinairement d’une façon toute bota-nique, sans s’inquiéter de leur port, de leur allure, de leur physionomie et de leur caractère. » Mais plus encore qu’à ces tableaux de Salon que Delacroix ne réussit jamais à vendre même s’il les avait imaginés « dans une grande habitation et chez un homme d’une certaine fortune », cet éloge s’applique incontestablement aux toiles et aquarelles plus personnelles réunies ici, témoignages des recherches purement picturales d’un artiste pour qui le vrai combat était celui de la liberté artistique.

Page 12: Eugène Delacroix. Des fleurs en hiver. - Le Louvre · 2012. 12. 18. · 1 Dossier de presse Exposition du 12 décembre 2012 au 18 mars 2013 Musée national Eugène-Delacroix 6, rue

12

Eugène Delacroix (1798-1863) Parterre d’hortensias, agapanthes et anémones Aquarelle sur traits de graphite Cette aquarelle probablement en rapport avec des tableaux disparus peints pour le Salon de 1849 a appartenu à Edgar Degas, grand collectionneur d’œuvres de Delacroix. Musée du Louvre, département des Arts graphiques (RF 4508). Eugène Delacroix (1798-1863) Étude d’asters et balsamine Huile sur toile Zurich, Kunsthaus (Inv. 2298). Eugène Delacroix (1798-1863) L’Éducation de la Vierge, 1842 Huile sur toile Ce tableau fut initialement peint pour l’église de Nohant, village où Delacroix séjournait dans la propriété de George Sand. Cette dernière garda finalement la toile, son fils en ayant exécuté une copie pour l’église. La scène évoque à l’arrière-plan le parc du château où l’artiste se livra comme jamais jusque-là à l’étude des fleurs avec enthousiasme. Musée national Eugène-Delacroix (MD 2003-8). Eugène Delacroix (1798-1863) Étude pour l’Éducation de la Vierge, 1853 Graphite Cette étude de paysage prépare la seconde version de L’Éducation de la Vierge en 1853 (Tokyo, musée d’art occidental) où l’artiste remplaca la vue du parc de Nohant à l’arrière-plan par une vue de la lisière de la forêt de Sénart à Champrosay. Musée du Louvre, département des Arts graphiques (RF 9494). Legs Étienne Moreau-Nélaton, 1927. Eugène Delacroix (1798-1863) Bouquet de fleurs dans un vase, 1843 Huile sur toile Ce bouquet très libre a été peint pour George Sand durant un des séjours de l’artiste dans le château de l’écrivain. Vienne, Österreichische Galerie Belvedere (NG 74). Eugène Delacroix (1798-1863) Étude d’anémones, vers 1845-1850 Aquarelle sur traits de graphite Collection privée.

Eugène Delacroix (1798-1863) Étude de deux iris et d’un crâne Aquarelle sur traits de graphite Musée du Louvre, département des Arts graphiques (carnet, RF 9153, folio 24 verso) Legs Étienne Moreau-Nélaton, 1927. Eugène Delacroix (1798-1863) Deux études d’iris Graphite Musée du Louvre, département des Arts graphiques (RF 9814). Legs Étienne Moreau-Nélaton, 1927. Eugène Delacroix (1798-1863) Quatre études de branches de lys, 1855 Graphite La feuille est datée du 10 juillet 1855, lors d’un séjour à Champrosay Musée du Louvre, département des Arts graphiques (RF 9802). Legs Étienne Moreau-Nélaton, 1927. Eugène Delacroix (1798-1863) Étude de bouquet de fleurs Aquarelle et crayons de couleur Musée du Louvre, département des Arts graphiques (carnet, RF 23358-12, folio 6 recto). Eugène Delacroix (1798-1863) Vase de fleurs, 1833 Huile sur toile Ce bouquet, peint chez son ami Frédéric Villot à Champrosay en 1833, est le premier connu de l’artiste. Édimbourg, Scottish National Gallery (NG 24405). Eugène Delacroix (1798-1863) Étude de fleurs avec une branche de fuchsias Aquarelle sur traits de graphite Musée du Louvre, département des Arts graphiques (RF 9803). Legs Étienne Moreau-Nélaton, 1927. Eugène Delacroix (1798-1863) Étude de fleurs Aquarelle sur traits de graphite Collection privée.

Liste des œuvres exposées

Page 13: Eugène Delacroix. Des fleurs en hiver. - Le Louvre · 2012. 12. 18. · 1 Dossier de presse Exposition du 12 décembre 2012 au 18 mars 2013 Musée national Eugène-Delacroix 6, rue

13

Eugène Delacroix (1798-1863) Étude de fleurs : marguerites blanches et zinnias Aquarelle et gouache sur traits de graphite Musée du Louvre, département des Arts graphiques (RF 3440) Don de la Société des Amis du Louvre, 1907. Eugène Delacroix (1798-1863) Étude de fleurs : soucis hortensias et reines-marguerites Aquarelle et gouache sur traits de graphite Musée du Louvre, département des Arts graphiques (RF 3441). Don de la Société des Amis du Louvre, 1907. Eugène Delacroix (1798-1863) Vase de fleurs sur une console, 1848-1850 Huile sur toile Conçue pour le Salon de 1849, cette toile ne fut pas achevée à temps pour y être envoyée. Delacroix la présenta à l’exposition universelle de 1855. Il ne réussit pas à la vendre et la légua plus tard à un de ses exécuteurs testamentaires, l’avocat Legrand. Contrairement aux autres toiles destinées au Salon, elle représente les fleurs dans un intérieur. Le luxe du décor avec cette console dorée et ce lourd rideau contredit la recherche de simplicité énoncée par Delacroix dans sa lettre à son Dutilleux. Montauban, musée Ingres (dépôt du Louvre, MNR 162 ; D. 51.3.2). Eugène Delacroix (1798-1863) Jardin de la maison de l’artiste à Champrosay 1853 Pastel A partir de 1844, Delacroix loua un pied-à-terre dans le village de Champrosay que lui avait fait connaitre son ami Frédéric Villot. Il finit par y acquérir une maison tant il y appréciait les séjours au calme et les promenades alentour en forêt de Sénart. Musée du Louvre, département des Arts graphiques (RF 32270). Ancien fonds de la Société des Amis de Delacroix.

Eugène Delacroix (1798-1863) Pavot, pensée et anémone, vers 1845-1850 Aquarelle sur traits de graphite Musée national Eugène-Delacroix (MD 1980-1) Don Hélène Adhémar, 1980. Eugène Delacroix (1798-1863) Corbeille de fleurs, vers 1848-1849 Huile sur papier marouflé sur toile Lille, Palais des Beaux-Arts (inv. 563). Eugène Delacroix (1798-1863) Bouquet de fleurs, Aquarelle, gouache et pastel sur traits de graphite Ce dessin est spécifiquement mentionné par Delacroix dans son testament comme devant être inclus dans la vente publique de ses œuvres et non retenu par un de ses légataires : « un grand cadre brun représentant des fleurs comme posées au hasard sur un fond gris. ». Il a appartenu plus tard à Paul Cézanne qui l’avait acquis, vers la fin de sa vie, de son marchand Ambroise Vollard. Il le conservait dans sa chambre à Aix-en-Provence et en exécuta une copie libre à l’huile sur toile, aujourd’hui au musée Pouchkine à Moscou. Musée du Louvre, département des Arts graphiques (RF 31719) Legs César Mange de Hauke, 1965. Eugène Delacroix (1798-1863) Étude de fleurs : soucis et roses d’Inde, 1848 Graphite Ce dessin, daté du 13 novembre 1848, est préparatoire au grand tableau du Salon de 1849 aujourd’hui conservé au Metropolitan Museum de New York : Corbeille de fleurs renversée dans un parc. Paris, collection Prat. Eugène Delacroix (1798-1863) Étude de fleurs : jasmin de Virginie, vers 1848-1849 Graphite New York, Jill Newhouse Gallery. Eugène Delacroix (1798-1863) Feuillages et liserons en arceaux, vers 1848-1849 Pastel Cette étude est préparatoire au grand tableau du Salon de 1849 aujourd’hui conservé au Metropolitan Museum de New York : Corbeille de fleurs renversée dans un parc. New York, The Metropolitan Museum of Art (legs de Miss Adelaide Milton de Groot, 67.187.4).

Page 14: Eugène Delacroix. Des fleurs en hiver. - Le Louvre · 2012. 12. 18. · 1 Dossier de presse Exposition du 12 décembre 2012 au 18 mars 2013 Musée national Eugène-Delacroix 6, rue

14

Johan Creten Odore di Femmina – Russian White, 2012 Grès émaillé Courtesy Johan Creten et Galerie Perrotin, Hong Kong & Paris. Johan Creten Odore di Femmina – Ecto, 2012 Bronze, fonte à la cire perdue, soudé et patiné Courtesy Johan Creten et Galerie Perrotin, Hong Kong & Paris. Johan Creten Wallflowers IV, Fire-Works on a Dark Sky, 2012 Grès émaillé, lustres colorés et or Courtesy Johan Creten et Galerie Perrotin, Hong Kong & Paris. Johan Creten Wallflowers V – Herfst, 2012 Grès émaillé, lustres or Courtesy Johan Creten et Galerie Perrotin, Hong Kong & Paris. Johan Creten Vulve noire 1, 1992 Grès émaillé Collection privée Courtesy Johan Creten. Johan Creten Vulve noire 2, 1992 Grès émaillé Collection privée Courtesy Johan Creten. Johan Creten Odore di Femmina, 2010. Grès émaillé Collection privée Courtesy Johan Creten. Johan Creten Odore di Femmina, 2010 Grès émaillé Collection privée Courtesy Johan Creten.

Jean-Michel Othoniel Sans titre, 2012 Aquarelle Courtesy Galerie Perrotin, Hong Kong & Paris. Jean-Michel Othoniel Sans titre (Convolvulus), 2012 Aquarelle Courtesy Galerie Perrotin, Hong Kong & Paris. Jean-Michel Othoniel Nœud miroir, vert, 2012 Verre miroité, inox Courtesy Galerie Perrotin, Hong Kong & Paris. Jean-Michel Othoniel Sans titre (Renonculacée), 2012 Aquarelle Courtesy Galerie Perrotin, Hong Kong & Paris. Jean-Michel Othoniel Nœud miroir, rouge et noir, 2012 Verre miroité, inox Collection privée. Courtesy Galerie Perrotin Hong Kong & Paris Jean-Michel Othoniel Herbier Merveilleux, 2008 Anémone, Aubépine, Blé, Bleuet, Buis, Chêne, Cœur de Marie, Coquelicot, Cyprès, Figuier, Fougère mâle, Fraisier, Fuchsia, Glycine, Iris (violet), Jasmin, Laurier, Laurier rose, Lierre, Liseron, Marguerite, Muguet, Myosotis, Œillet, Pâquerette, Pêcher (fruit), Pensée, Perce-Neige, Pivoine, Primevère Officinale, Prunier, Pulmonaire, Renouée, Rose, Rose (pourpre), Soucis, Tanaisie, Tournesol, Tulipe, Vigne, Violette, Fleur d’Oranger / Oranger, Aquarelle sur impression Courtesy Galerie Perrotin, Hong Kong & Paris. Johan Creten La Vulve Grotesque, 2005-2012 Grès émaillé Collection privée. Courtesy Johan Creten et Galerie Perrotin, Hong Kong & Paris. Johan Creten Vulve de roses – Odore di Femmina de Sèvres, 2005 Biscuit de porcelaine de Sèvres Collection privée. Courtesy Johan Creten. Johan Creten Génie, 2009-2010 Bronze patiné, fonte à la cire perdue Courtesy Johan Creten et Galerie Perrotin, Hong Kong & Paris.

Page 15: Eugène Delacroix. Des fleurs en hiver. - Le Louvre · 2012. 12. 18. · 1 Dossier de presse Exposition du 12 décembre 2012 au 18 mars 2013 Musée national Eugène-Delacroix 6, rue

15

Visuels presse de l’exposi on Eugène Delacroix. Des fleurs en hiver. Othoniel, Creten 12 décembre 2012—18 mars 2013 Toute reproduction des oeuvres des artistes référencés à l’ADAGP doit faire l’objet d’une demande d’autorisation préalable auprès de l’ADAGP : 01 43 59 09 79 et les droits d’auteur devront être acquittés auprès de cet organisme. Les autres visuels sont libres de droit, négociés par le musée du Louvre, ils peuvent être utilisés avant, pendant et jusqu’à la fin de l’exposition, et uniquement dans le cadre de la promotion de l’exposition. Merci de mentionner le crédit photographique et de nous envoyer une copie de l’article : Musée du Louvre, Direction de la communication, 75058 Paris cedex 01 ou à l’adresse suivante : [email protected].

2. Eugène Delacroix Iris et crâne

Aquarelle et mine de plomb. 13,7 x 9,5 cm Musée du Louvre, département des Arts graphiques

© RMN-GP (Musée du Louvre) / Michèle Bellot

1. Eugène Delacroix Fleurs dans un vase et fruits Huile sur toile, 74 x 92 cm Belvedere, Vienne, © Belvedere, Vienne

Page 16: Eugène Delacroix. Des fleurs en hiver. - Le Louvre · 2012. 12. 18. · 1 Dossier de presse Exposition du 12 décembre 2012 au 18 mars 2013 Musée national Eugène-Delacroix 6, rue

16

3. Eugène Delacroix Corbeille de fleurs Huile sur papier marouflée sur toile, 62 x 87 cm Lille, Palais des Beaux-Arts © RMN-GP / René-Gabriel Ojéda

4. Eugène Delacroix Bouquet de fleurs

Aquarelle, gouache et rehauts de pastels sur traits, 65 x 65 cm Musée du Louvre, département des Arts graphiques

© RMN-GP (Musée du Louvre) / Michèle Bellot

5. Eugène Delacroix Etude d’asters et balsamine Huile sur toile, 62 x 87 cm Kunsthaus, Zurich © Kunsthaus, Zurich

Page 17: Eugène Delacroix. Des fleurs en hiver. - Le Louvre · 2012. 12. 18. · 1 Dossier de presse Exposition du 12 décembre 2012 au 18 mars 2013 Musée national Eugène-Delacroix 6, rue

17

8. et 8bis. Johan Creten Génie, 2009/2010

Bronze patiné multicolore, fonte à la cire perdue, signé et daté. 212 x 69 x 48 cm.

© Guillaume Ziccarelli © Adagp, Paris 2012

Courtesy Johan Creten et Galerie Perrotin, Hong Kong & Paris

6. Johan Creten Wallflowers IV, Fire-Works on a Dark Sky, 2012

Grès émaillé, lustres colorés et or. 97 x 74 x 25 cm © Guillaume Ziccarelli © Adagp, Paris 2012 Courtesy Johan Creten et Galerie Perrotin, Hong Kong & Paris

7. Johan Creten Odore di Femmina - Russian White, 2012 Grès émaillé. 75 x 40 x 38 cm © Guillaume Ziccarelli © Adagp, Paris 2012 Courtesy Johan Creten et Galerie Perrotin, Hong Kong & Paris

Page 18: Eugène Delacroix. Des fleurs en hiver. - Le Louvre · 2012. 12. 18. · 1 Dossier de presse Exposition du 12 décembre 2012 au 18 mars 2013 Musée national Eugène-Delacroix 6, rue

18

9. Jean-Michel Othoniel Sans titre (Convolvulus), 2012 Aquarelle sur papier. 23 x 31 cm © Musée du Louvre / Martine Beck-Coppola © Adagp, Paris 2012 Courtesy Galerie Perrotin, Hong Kong & Paris

10. Jean-Michel Othoniel Sans titre (Renonculacée), 2012 Aquarelle sur papier. 23 x 31 cm © Musée du Louvre / Martine Beck-Coppola © Adagp, Paris 2012 Courtesy Galerie Perrotin, Hong Kong & Paris

13. Jean-Michel Othoniel Herbier Merveilleux : Cœur de Marie, 2008

Aquarelle sur impression encadrée. 40,5 x 30,5 x 0,5 cm

© Musée du Louvre / Martine Beck-Coppola © Adagp, Paris 2012

Courtesy Galerie Perrotin, Hong Kong & Paris 11. Jean-Michel Othoniel Noeud miroir, vert, 2012 Verre miroité, inox. 180 x 208 x 130 cm. Simulation Othoniel Studio. © Adagp, Paris 2012 Courtesy Galerie Perrotin, Hong Kong & Paris

12. Jean-Michel Othoniel Herbier Merveilleux : Anémone, 2008

Aquarelle sur impression encadrée. 40,5 x 30,5 x 0,5 cm

© Musée du Louvre / Martine Beck-Coppola © Adagp, Paris 2012

Courtesy Galerie Perrotin, Hong Kong & Paris

Page 19: Eugène Delacroix. Des fleurs en hiver. - Le Louvre · 2012. 12. 18. · 1 Dossier de presse Exposition du 12 décembre 2012 au 18 mars 2013 Musée national Eugène-Delacroix 6, rue

19

Publication

Catalogue de l’exposi on

Eugène Delacroix. Des fleurs en hiver. Othoniel, Creten. catalogue sous la direction de Christophe Leribault

Siècle du triomphe de l’industrie, du charbon et du chemin de fer, le XIXe siècle a cultivé tout comme nous la nostalgie de la Nature. Ce n’est pas le moindre paradoxe de la carrière de Delacroix, que l’auteur de l’icône absolue du combat révolutionnaire – La Liberté guidant le Peuple, 28 juillet 1830 – ait voulu présenter au Salon de 1849, au lendemain d’une nouvelle révolution, cinq tableaux de fleurs. Habitué du parc du château de Nohant où l’invitait George Sand, Delacroix acquit ensuite une petite maison dans le village de Champrosay pour s’y reposer seul, dans le calme de son jardin, et se promener en forêt de Sénart. C’est aussi la jouissance d’un jardin privé qui l’incita à s’installer dans l’appartement de la rue de Furstenberg en 1857. À l’occasion de la rénovation de cet enclos secret, niché au cœur de l’îlot où le peintre bâtit son atelier, Des fleurs en hiver, Delacroix, Othoniel, Creten présente les principaux tableaux de fleurs de l’artiste et ses plus belles aquarelles, provenant de musées et de collections d’Europe et des Etats-Unis. Cette présentation exceptionnelle est accompagnée de celle d’œuvres de deux artistes actuels de renom qui placent les fleurs au cœur de leur inspiration : Jean-Michel Othoniel, le créateur du Kiosque des Noctambules à l’entrée du métro Palais-Royal et dont la rétrospective vient de remporter un immense succès au Centre Pompidou, et Johan Creten, sculpteur dont les créations pour la manufacture de Sèvres comptent parmi les interventions les plus remarquées de ces dernières années dans le domaine de la céramique contemporaine. Le parallèle ne vise pas à être détonnant mais à illustrer la permanence de l’inspiration florale, au XIXe comme au XXIe siècle, chez des artistes aux parcours pleinement inscrits dans leur temps.

Collection : Essais Beaux-arts Pages : 160 Format : 20 x 25 cm ISBN : 978-2-84742-199-6 Diffusion Seuil – Volumen Prix (t.t.c.) : 28 € Parution : 6 décembre 2012

Page 20: Eugène Delacroix. Des fleurs en hiver. - Le Louvre · 2012. 12. 18. · 1 Dossier de presse Exposition du 12 décembre 2012 au 18 mars 2013 Musée national Eugène-Delacroix 6, rue

20

Mécénat

En apportant son concours à l’exposition « Delacroix. Des fleurs en hiver. Othoniel, Creten », organisée au musée Eugène-Delacroix, qui est rattaché au musée du Louvre, le groupe KINOSHITA (Kinoshita Holdings Co., Ltd.) renforce encore les liens, très nombreux, qui l’unissent au Louvre. Dans un passé récent, Kinoshita Holdings Co., Ltd. a déjà contribué à l’exposition « Les révolutions de l’âge classique. La peinture européenne du XVIIe siècle dans les collections du musée du Louvre », qui a eu lieu au Japon en 2009. En 2011, le groupe s’associait à la création d’une base de données sur la peinture française et flamande du XVIe siècle, ainsi qu’au lancement de la rénovation du jardin du musée Eugène-Delacroix. En 2012, il a collaboré à l’exposition itinérante du musée du Louvre, « Rencontres, le groupe dans les collections du Louvre », organisée dans trois villes de la région de Tohoku sinistrées par le grand tremblement de terre de l’est du Japon. Aujourd’hui, le thème de l’exposition, qui marque ainsi l’achèvement de la rénovation du jardin, nous tient particulièrement à cœur, avec ces splendides tableaux et aquarelles de fleurs peints par Delacroix provenant de grandes collections européennes et américaines. Le maître du romantisme français se trouve de plus accompa-gné ici par deux célèbres artistes contemporains, Jean-Michel Othoniel et Johan Creten dont les œuvres témoignent d’un rapport inspiré et constant à la nature. Après la rénovation du jardin, le soutien apporté à cette exposition marque le prolongement d’un partenariat avec le musée Eugène-Delacroix, institution qui se distingue par son exigence scientifique et la qualité de ses collections. Il souligne ainsi le souhait qui est le nôtre d’apporter une contribution à la préservation du patri-moine artistique mondial. Cherchant à être toujours au plus près de nos clients, nous sommes heureux de leur procurer non seulement des biens matériels, mais aussi, de partager ensemble nos valeurs culturelles traditionnelles, tout en les intégrant à un environnement harmonieux issu des créations d’une culture nouvelle. En d’autres termes, nous sommes convaincus que notre mission est de rapprocher harmonieusement culture et prospérité, avec le souci de transmettre aux générations futures la diversité de notre patrimoine culturel et environnemental. C’est d’ailleurs pour cette raison que notre mécénat s’étend au soutien d’activités culturelles très variées, qui s’étend aussi aux manifestations théâtrales et musicales. Enfin, très significative sur le plan culturel, notre collaboration ne peut que renforcer les liens étroits qui existent déjà entre le musée du Louvre et le Japon. Nous espérons de tout cœur que les visiteurs sauront trouver, en découvrant la beauté des œuvres présentées ici, des forces nouvelles pour une vie meilleure.

Naoya Kinoshita President & Group Chief Executive Officer

KINOSHITA HOLDINGS CO., LTD.