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RESEAU DES MEDECINS VIGIES Ministère des Affaires Sociales et de la Santé de la Communauté Française Ministerie van de Vlaamse Gemeenschap Administratie voor Gezondheidszorg INSTITUT D’HYGIENE ET D’EPIDEMIOLOGIE Rue J. Wytsman 14 B-1050 Bruxelles TEL : 02/642.50.30 FAX : 02/642.54.10 EVOLUTION DE L’INCIDENCE D’HEPATITE VIRALE AIGUE CLINIQUE EN MEDECINE GENERALE EN BELGIQUE Réseau des médecins généralistes vigies Résultats de 1991 et 1992 D. Devroey (Collaborateur scientifique des médecins vigies - Section d'Epidémiologie) V. Van Casteren (Coordinateur des médecins vigies - Section d'Epidémiologie) R. Vranckx (Chef de la Section Virologie) Janvier 1997

EVOLUTION DE L’INCIDENCE D’HEPATITE VIRALE AIGUE CLINIQUE ... · clinique d'hépatite virale aiguë étaient enregistrés, les incidences ainsi obtenues concernent uniquement

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RESEAU DES MEDECINS VIGIES

Ministère des Affaires Sociales et de la Santé de la Communauté Française

Ministerie van de Vlaamse Gemeenschap Administratie voor Gezondheidszorg

INSTITUT D’HYGIENE ET D’EPIDEMIOLOGIE

Rue J. Wytsman 14 B-1050 Bruxelles TEL : 02/642.50.30 FAX : 02/642.54.10

EVOLUTION DE L’INCIDENCE D’HEPATITE

VIRALE AIGUE CLINIQUE EN

MEDECINE GENERALE EN BELGIQUE

Réseau des médecins généralistes vigies

Résultats de 1991 et 1992

D. Devroey (Collaborateur scientifique des médecins vigies - Section d'Epidémiologie) V. Van Casteren (Coordinateur des médecins vigies - Section d'Epidémiologie) R. Vranckx (Chef de la Section Virologie) Janvier 1997

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Nous remercions le Docteur P. Van Damme pour ses avis scientifiques, Y. Pirson pour l'introduction des données et G. Jeanfils pour les programmes de traitement des données. Le réseau belge des médecins vigies est le fruit d’une collaboration entre l'Institut d'Hygiène et d'Epidémiologie (Section d'Epidémiologie, Centre de coordination), la Wetenschappelijke Vereniging der Vlaamse Huisartsen (WVVH) et la Société Scientifique de Médecine Générale (SSMG). Jusqu'en 1990, le financement était assuré par le Ministère national de la Santé publique. Depuis 1991, le fonctionnement du réseau est financé intégralement par les Communautés française et flamande.

Hépatite Pag. 3

Nous remercions tout particulièrement les médecins généralistes qui ont récolté ces données : ANVERS : N. AERTS, D. AVONTS, W. BORGHIJS, A.-M. CHARLIER, L. CHAUBET, M. DAANS, F. DE CLERCQ, J. DELESPAUL, M. DE PAUW, H. DE RIDDER, N. DERYCKE, J. DE SMEDT, P. DIERCKEN, R. LAUWERS, W. RAES, F. ROBIJN, C. RONEAU, J. SAERENS, SCHILLEMANS, H. SCHOOFS, H. SCHOTSMANS, L. SEUNTJENS, R. VAN CLEEMPOEL, L. VANGEEL, J. VAN GERVEN, L. VAN IMSCHOOT, P. VAN ROYEN, F. VERDUYCKT, G. WILLEKENS, C. WOUTERS. BRABANT : F. BELVAUX, BLUMENTHAL, P. BRUYNSEELS, J. BUFFELS, J.-M. CAROYER, J. COLET, E. DE GRAEF, D. DE PAUW, N. DERAUX-CARETTE, C. DERUYCK, P. DESSART, F. DE SMEDT, J.-J. DETIEGE, L. ERALY, P. FREMY, C. GEENS, GILLIS, P. HUART, R. JOOS, L. KAYAERT & WELVAERT, F. LEBRUN, M. MAHIEU, J. MARIN, Y. PIL, M. ROLAND, J. ROSILLON, P. SMITS, P. STEGEN, A. SULMON, L. VANDERGINST, S. VAN DER VLIET, M. VAN PELT, P. VAN VLAENDEREN, J. VEDRIN, G. WOUTERS. FLANDRE OCCIDENTALE : G. BOUCIQUE, P. BOUDOLF, L. CLARYSSE, K. CORNELLI, F. DECLERCQ, M. DEVOLDER, F. GHESQUIERE, B. LINDEN, P. MALFAIT, J. MARYSAEL, G. MEHUYS, P. NUYTEMANS, P. SABBE, J. SETTE, T. STORME, M. TOYE, A. VANDEKERCKHOVE, E. VAN DOREN, G. VANDENHEEDE, C. VANHERCKE, Y. VAN MAELE, J. VERCRUYSSE, J.P. VERHAEGHE, M. VERVENNE. FLANDRE ORIENTALE : BELLENS, J. BOULONNE, P. CASSIMAN, P. CLAERHOUT, E. COLLIER, G. CORNIL, COSYNS, J. DANEELS, P. DE FOER, M. DEKESEL, J. DE LOOF, W. GELDHOF, V. HOFMAN, C. HOORNAERT, K. LEYSEN, R. LIARGE, J.-J. MESTDAGH, M. RIJCKAERT, K. SEGERS, J. VAN ASSCHE, C. VAN CAUWENBERG, L. VANDECASTEELE, F.J. VAN MIERLO, E. VAN PELT, K. VAN POECK, E. VAN RENTERGHEM, D. VEN, R. VERSTREPEN, M. VYDT. HAINAUT : B. ALEXANDRE, T. BOEDT, D.-J. BOUILLIEZ, M. BOULAD, F. BREYNE, J. BROUSMICHE, J. CHARLES, P. CHEVALIER, H. CLINQUART, C. DUBOIS, J. GAILLY, M. GILLIAUX, P. GOBIER, R. HOVINNE, P. JADOULLE, M. JAMOULLE, M. JEHAES, D. LAMY, L. LECONTE, A. MABILLE, S. MANCEAUX-THIRION, L. MARCELLE, J.-P. MONETTE, P. NOPPE, M. SMEKENS, Y. URBAIN, H. VANHAUDENARDE, F. VANHOVE, F. VANTOMME, L. VUYLSTEKE. LIEGE : P. BANNEUX, Y. BOTSON-LENGELE, M. COURTOY, C. CUYPERS, M. DEBARRE, A. DEFECHEREUX, D. DUQUENNE, F. GERARD, M. GODELAINE, L. HERRY, J. LECLERCQ, A. LEDENT, R. LUDOVICY, A.-C. MEHU-WEGRIA, F. ROSSION, P. VAN DEN NEUCKER, J. VAN LOCHEM. LIMBOURG : L. DEFERM, E. DELVAUX, F. DILS, P. EXELMANS, V. GIJBELS, A. JACOBS, P. SAUWENS, H. SCHUERMANS, A. SWENNEN, D. THOELEN, J. THYS, F. VRANCKEN. LUXEMBOURG : A. BAUVIR, J. COPPINE, C. GPIRE, M. MARION, J. SERVAIS, F. VAN DER MEERSCH. NAMUR : C. EVRARD, R. FLON, B. GEUSE, J. HENROTIN, V. REULIAUX.

Hépatite Pag. 4

RESUME Au cours des années 1991 et 1992, les médecins vigies ont enregistré tous les cas suggestifs sur base clinique, d'hépatite virale aiguë. Au total, 209 patients ont été enregistrés. Les prélèvements sanguins de 134 patients ont été analysés : on a recensé 41 cas positifs d'hépatite aiguë A, 11 cas d'hépatite aiguë B et 6 cas d'hépatite C. On a également relevé deux infections mixtes B et C ainsi qu'un cas d'hépatite E. L'incidence pour 100.000 habitants est estimée à 23 (I.C. 18-30) pour l'hépatite A, 6 (I.C. 4-10) pour l'hépatite B et 3 (I.C. 2-6) pour l'hépatite C. L'incidence de l'hépatite A est nettement plus élevée en Wallonie qu'en Flandre. Tous les cas d'hépatite A ont été enregistrés dans le groupe d'âge de 0 à 55 ans. Tous les patients atteints d'hépatite B étaient âgés de 20 à 49 ans et tous les patients atteints d'hépatite C avaient entre 19 et 78 ans. On a enregistré un risque de contamination par l'hépatite pour 54 % des patients. Les principaux risques enregistrés sont des risques iatrogènes (24 %) ainsi que des contacts non professionnels avec des patients atteints d’hépatite (22 %). Un comportement sexuel à risque (12 %) et des voyages dans des régions endémiques (11 %) ont dans une moindre mesure été enregistrés comme facteurs de risque. Un ictère est apparu dans 44 % des cas présumés d'hépatite. 53 % des patients enregistrés présentaient une augmentation des transaminases. On suspecte 4 % des patients d'avoir un jour contracté une hépatite virale, 40 % des patients ont eu au moins un jour d'incapacité de travail et 13 % ont signalé un cas d'hépatite dans leur entourage. Comparée aux chiffres de 1982-84, l'incidence de l'hépatite virale aiguë avec une suspicion clinique a diminué fortement pour toutes les formes d'hépatite. Par contre, on a enregistré une hausse de l'âge moyen par rapport à 1982-84. Le nombre de cas d'hépatite enregistrés par le système des maladies soumises à la déclaration obligatoire ne correspond qu'à 11 % du nombre estimé de cas traités par les médecins généralistes belges.

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1. INTRODUCTION Dans la perspective d'une campagne de vaccination généralisée contre l'hépatite B (HBV), il convient de connaître l'incidence de l'hépatite virale aiguë. La plupart des études effectuées en Belgique permettent de mieux cerner la prévalence de l'hépatite virale. En 1979, 50 % de la population belge âgée de 25 à 30 ans possédait des anticorps contre l'hépatite A (HAV). En 1989, 50 % de la population belge ne présentait des anticorps qu'à partir du groupe d'âge de 35 à 40 ans. Cette évolution est due à une amélioration de l'hygiène et des conditions de vie socio-économiques (1). En 1993 et 1994, on a analysé la prévalence de l'hépatite A, B et C en fonction de l'âge pour un échantillon représentatif de la population flamande. 51,3 % de la population flamande possèdent des anticorps HAV, 7,4 % ont été infectés par le HBV et 0,7 % sont porteurs du HBsAg. Des marqueurs de l'hépatite C (HCV) ont été retrouvés chez 0,87 % de la population flamande (2). Si on généralisait cette prévalence à l'ensemble de la Belgique, on pourrait dire que 5.181.624 patients ont été infectés par l'hépatite A. Quelques 747.447 patients ont été infectés par le virus de l'hépatite B et 70.704 patients sont des porteurs chroniques de l'antigène Hbs. Le virus de l'hépatite C a infecté quelque 87.875 patients en Belgique. Ces estimations pour la population belge restent en deçà de la réalité compte tenu des différences ethniques entre la région flamande, la région wallonne et la région bruxelloise. Cependant, ces chiffres font apparaître l'importance d'une affection comme l'hépatite virale qui se manifeste de façon asymptomatique dans plus de la moitié des cas (3). L'Organisation Mondiale de la Santé (O.M.S.) estime qu'environ 350 millions de personnes dans le monde sont porteuses du virus de l'hépatite B. 60 millions d'entr’elles mourront des suites d'un cancer du foie et 45 millions des suites d'une cirrhose du foie (2). Les médecins vigies fonctionnent depuis 1979 et constituent un réseau de surveillance de la morbidité (7,8). Un tel système de surveillance a déjà prouvé son efficacité (9,10) et est utilisé à l'heure actuelle dans de nombreux pays (11). Entre-temps, il a été largement démontré que les médecins vigies belges constituent une source importante de données relatives à un large éventail d'affections infectieuses et non-infectieuses. L'incidence de l'hépatite a été analysée pour la première fois dans le cadre du réseau des médecins vigies en 1982-83. Les cas ont été diagnostiqués sur la base de données cliniques (4). En 1982-84, le Centre national pour l'Hépatite Virale a étudié l'hépatite virale sur base d'une analyse des prélèvements sanguins de patients présentant une suspicion clinique d'hépatite virale (5). Ces données de laboratoire ont été utilisées pour procéder ensuite à des estimations de l'incidence annuelle des différents types d'hépatite virale au sein de la population belge (6). La présente étude a été menée en 1991 et 1992. Le but était d'analyser l'incidence des différents types d'hépatite virale dans l'ensemble de la population.

Hépatite Pag. 6

2. MATERIEL ET METHODES Les données de la présente étude ont été récoltées en 1991 et 1992 par les médecins vigies. Cent vingt-quatre médecins ont participé régulièrement à l'enregistrement en 1991 et 123 en 1992. La période d'enregistrement est comprise entre le 31 décembre 1990 et le 3 janvier 1993. Le réseau des médecins vigies est constitué de médecins représentatifs des généralistes belges quant à l'âge et au sexe. Les médecins vigies sont répartis de façon homogène sur l'ensemble du territoire à l'aide d'une analyse en grappes basée sur des critères épidémiologiques (12). Les médecins généralistes participent aux enregistrements sur une base volontaire. Etant donné qu'il n'existe pas de liste de patients par médecin, le dénominateur est estimé sur la base du nombre de consultations et de visites à domicile (= contacts patient - médecin vigie) dans la pratique des participants. La population concernée d'un arrondissement est calculée en divisant le nombre de contacts annuels réalisés par les médecins vigies de l'arrondissement par le nombre moyen de contacts par habitant et par an dans l'arrondissement. En 1991, la population vigie a été estimée à 138.017 et en 1992 à 137.177 habitants, ce qui correspond à une couverture de 1,5 %. La répartition de la population vigie et de la population totale par sexe et par région, est représentée aux tableaux 1 et 2 en annexe. Les patients ont été enregistrés sur la base d'une "suspicion clinique d'hépatite virale aiguë". Aucune limitation n'était prévue en ce qui concerne l'âge des patients. Chaque médecin vigie était libre de décider ce qu'il entendait par "suspicion clinique". Pour chaque enregistrement il devait noter des données cliniques relatives à l'ictère, des données relatives aux transaminases, aux facteurs de risque et au mode probable de transmission. Etant donné que seuls les patients présentant une suspicion clinique d'hépatite virale aiguë étaient enregistrés, les incidences ainsi obtenues concernent uniquement les cas d'hépatite virale aiguë avec manifestation clinique. L'enregistrement comportait des informations sur le sexe et la date de naissance du patient; un prélèvement sanguin était envoyé pour analyse au laboratoire de référence de l'Institut d'Hygiène et d'Epidémiologie (I.H.E.). Afin de suivre l'évolution du patient, le médecin vigie devait envoyer un nouveau prélèvement au laboratoire de référence après 3 et 9 mois. On a également enregistré les facteurs de risque, les antécédents, le statut vaccinal, des données cliniques, l'incapacité de travail ou scolaire, les cas d'hépatite dans l'entourage du patient et les résultats des tests d'hépatite effectués par le laboratoire du médecin vigie. Le diagnostic d'hépatite virale aiguë est basé uniquement sur un résultat positif du laboratoire de référence pour l’hépatite virale. A cet effet, le laboratoire de référence a utilisé uniquement les tests commercialisés des laboratoires Abbott. Pour le dépistage sérologique du HAV il a été fait appel aux techniques de "Radio Immunoassay " (RIA). Les kits utilisés pour le HAV sont le HAVAB pour le dépistage de l'anti-HA (IgG & IgM) et le HAVAB-M pour le dépistage de l'anti-HA (IgM). Les patients ont été considérés comme positifs pour l'hépatite A lorsque la présence d'immunoglobulines M contre le virus de l'hépatite A (anti-HA/IgM) a pu être démontrée dans au moins un prélèvement sanguin. Pour le dépistage sérologique du HBV les techniques de "Radio Immunoassay" (RIA) ont aussi été utilisées. Un test HBV positif était confirmé par le "Microparticle enzyme Immunoassay" (MEIA) (appareil IMX). Les kits suivants ont été utilisés pour détecter le HBV : AUSRIA II-125, HBsAG IMX et AUSAB IMX pour la détermination du HBsAg, CORAB et CORE IMX pour la détermination de l'anti-HBc, et AUSAB IMX pour la détermination de l'anti-HBs. Le diagnostic hépatite aiguë B a été posé lorsque tant la présence de l'antigène de surface de l'hépatite B (HBsAg) que celle d’immunoglobulines M contre l'hépatite B (anti-HBc/IgM) ont été démontrées dans au moins un des trois prélèvements. Le dépistage du HVC a été effectué à l'aide de la technique "Enzyme Immunoassay" (EIA). Les résultats positifs ont été confirmés par le "Immunoblot assay" (appareil IMX). Les anti-HCV ont été révélés avec le HCV EIA de la deuxième génération et le HCV MATRIX. Le diagnostic d’hépatite aiguë C a été posé lorsque la présence d'anticorps contre le virus de l'hépatite C (anti-HCV) a pu être démontrée.

Hépatite Pag. 7

Le virus de l'hépatite delta a été recherché uniquement chez les patients présentant un test positif pour le HBV étant donné que le virus de l'hépatite delta devient infectieux uniquement en présence du virus de l'hépatite B. Le diagnostic de l'hépatite aiguë delta a été posé lorsqu'on a pu démontrer la présence des anticorps contre le virus de l'hépatite delta (Anti-HDV). Pour le HEV, on a recherché les anti-HEV à l'aide du HEV EIA. Les patients présentaient un test positif pour l'hépatite aiguë E lorsqu'on a pu démontrer la présence d'anticorps contre le virus de l'hépatite E (Anti-HEV). L'interprétation des résultats positifs et négatifs a été effectuée suivant les prescriptions du fabricant du test. Les intervalles de confiance (I.C.) à 95 % ont été calculés en se basant sur le fait que les cas suivaient une répartition de Poisson. Pour l'analyse et le traitement statistique des données on a utilisé EpiInfo 6.02 (R). Le caractère significatif des différences a été déterminé à l'aide du "Odds ratio" (OR) et d'intervalles de confiance à 95 % de Cornfield pour le OR, et du test de χ²Y (Yates corrected) ou de Fisher exact bilatéral lorsqu’une valeur d’une cellule etait inférieure à 5.

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3. RESULTATS 1. INCIDENCE Deux cent neuf patients au total (125 en 1991 et 84 en 1992) présentant une suspicion d'hépatite virale aiguë sur la base de données cliniques ont été enregistrés. Ce groupe comporte 54,5 % d'hommes et 45,5 % de femmes. Les prélèvements sanguins de 134 des 209 patients (72 enregistrements sur 115 en Flandre et 42 enregistrements sur 71 en Wallonie) ont été analysés par le laboratoire de référence de l'I.H.E.. On n'a pas pu obtenir de prélèvements pour les autres patients, principalement pour les deux raisons suivantes: les médecins avaient oublié le prélèvement sanguin pour l’I.H.E. ou le patient refusait une deuxième prise de sang. On a diagnostiqué une hépatite A chez 41 patients, une hépatite B chez 11 patients et une hépatite C chez 6 patients. Deux patients étaient positifs pour l'hépatite B et C, et une patiente était positive pour le virus de l'hépatite E. Aucun des patients atteints d'hépatite B ne présentait de test positif pour l'hépatite D. Afin d'obtenir une incidence correcte, les résultats des 134 prélèvements sanguins analysés ont été extrapolés aux 209 cas enregistrés avec suspicion d'hépatite virale aiguë dans une population vigie de 275.194 habitants pendant les deux années de l'enregistrement. Cette extrapolation a été faite, vu que le groupe avec et le groupe sans prélèvement sanguin pour l’I.H.E. etaient comparables au niveau de l’âge, du sexe, de la présence d’ictère et de transaminases élevées. Les risques comme usage de drogue par voie intraveineuse, voyages et les risques sexuels et professionels étaient également comparables dans les deux groupes (tableau 3 en annexe). Cette extrapolation résulte pour les 209 patients enregistrés en une estimation de 64 cas d'hépatite A, 17 cas d'hépatite B et 9 cas d'hépatite C. Les chiffres précédents ont permis de calculer l'incidence pour les différentes régions. Tableau 1 : Incidence (pour 100.000 habitants) de l'hépatite virale clinique.

Région Hépatite A (N=64)

Hépatite B (N=17)

Hépatite C (N=9)

Hépatite confirmée

(N=95)**

Hépatite suspectée

(N=209)

Belgique (N=209)

23 (18 - 30)*

6 (4 - 10)*

3 (2 - 6)*

35 (28 - 42)*

76 (63 - 87)*

Flandre (N=115)

20 (14 - 28)*

6 (3 - 11)*

3 (1 - 7)*

30 (23 - 39)*

65 (51 - 82)*

Wallonie (N=71)

38 (26 - 55)*

7 (2 - 15)*

4 (1 - 12)*

51 (36 - 70)*

93 (73 - 118)*

* intervalle de confiance à 95 %

** Tous les cas d'hépatite A,B,C,B+C ou E confirmés par le laboratoire de référence

En Wallonie, les incidences sont nettement plus élevées qu'en Flandre pour l'hépatite aiguë A (P=0,024-χ²Y=5,07 - O.R.=0,54 (0,32<OR<0,93)) et l'hépatite virale aiguë confirmée (P=0,017 - χ²Y =5,70 - O.R.=0,58 0,37<OR<0,91)). Les incidences pour l'hépatite B et C sont plus élevées en Wallonie qu'en Flandre, toutefois, les différences ne sont pas significatives pour le HBV (Fisher exact bilatéral P=1,000 - O.R.=0,95 (0,31<OR<3,14)) et pour le HCV (Fisher exact bilatéral P=0,705 - O.R.=0,72 (O,15<OR<3,79)). L'incidence du nombre de cas présentant une suspicion clinique d'hépatite virale aiguë n'est pas plus élevée en Wallonie qu'en Flandre (P=0,055 - χ²Y=3,67 - O.R.=0,73 (0,54<OR<1,01)).

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2. AGE ET SEXE L'âge de 202 des 209 patients présentant une suspicion d'hépatite sur base clinique est connu ainsi que celui de 131 des 134 patients ayant fait l'objet de tests d'hépatite effectués dans le laboratoire de référence. Soixante et un des 134 patients (46 %) enregistrés présentaient des tests positifs (A, B,C, E ou B + C). On connaît l'âge de 58 de ces 61 patients. L'incidence de l'hépatite virale aiguë par groupe d'âge a été calculée en extrapolant la répartition par l'âge des 58 cas aux 202 patients enregistrés avec âge connu et une suspicion clinique d'hépatite virale aiguë pour une population vigie de 275.194 habitants. Les tableaux 6, 7 et 8 en annexe présentent les chiffres précis.

Figure 1 : Incidence de l'hépatite virale aiguë par groupe d'âge.

0

20

40

60

80

100

120

<5 5 à 9 10 à 19 20 à 29 30 à 39 40 à 49 50 à 59 60 à 69 >69

Age

Inci

denc

e po

ur 1

00.0

00 h

abita

nts

Hép A

Hép B

Hép C

Confirmée

Suspectée

Les incidences présentées ci-dessus sont basées uniquement sur les enregistrements avec signes cliniques. Cependant, plus de 50 % des hépatites B et C se déroulent de façon asymptomatique. Pour l'hépatite B il existe un gradient d'âge assez net de telle sorte qu'on peut supposer que l'incidence réelle sera beaucoup plus élevée pour la population plus jeune que ne le laisse supposer la figure 1. Les hommes représentent 62 % de l'ensemble des patients avec hépatite virale confirmée. L'âge de 58 patients est connu. 71 % d'entr’eux ont entre 20 et 49 ans, 17 % ont moins de 20 ans. 59 % des patients avec hépatite A sont des hommes. Des 40 patients dont l'âge est connu, 63 % ont entre 20 et 49 ans, et 23 % ont moins de 20 ans. 73 % des patients avec hépatite B (N=11) sont des hommes. Tous les patients ont entre 20 et 49 ans, et 55 % ont entre 20 et 29 ans. 67 % des patients avec hépatite C (N=6) sont des hommes. Tous les patients ont entre 19 et 78 ans, et 50 % ont plus de 69 ans. Les deux patients positifs pour l'hépatite B et C ont 23 et 24 ans, et sont des hommes. La patiente avec hépatite E est une dame âgée de 69 ans.

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Figure 2 : dispersion des cas selon l'âge et le type d'hépatite (cas cliniques)

0

20

40

60

80

Hép A Hép B Hép C

Age

en

anné

es

Les hommes atteints d'hépatite virale aiguë ont en moyenne 34 ans (D.S. 17) et les femmes 28 ans (D.S. 20). Les hommes ne sont donc pas beaucoup plus âgés que les femmes (ANOVA P = 0,166). Compte tenu du nombre limité de cas, on ne peut pas comparer l'âge moyen par type d'affection. Tableau 2 : Age moyen par type d'hépatite clinique

Hommes Femmes

âge moyen

D.S. âge moyen

D.S.

Hép A (N=41) 32 15 20 14

Hép B (N=11) 29 8 36 12

Hép C (N=6) 59 27 65 19

Hép B+C (N=2) 24 1 - -

Hép E (N=1) - - 61 0

Hépatite suspectée (N=202) 36 19 33 21

Total cas confirmés (N=61) 34 17 28 20 3. FACTEURS DE RISQUE On a analysé le comportement à risque, les facteurs de risque et le mode présumé de transmission pour les 209 patients présentant une suspicion clinique d'hépatite virale aiguë. Tous les facteurs de risque et les modes de transmission ont pu être enregistrés séparément (voir formulaire d’enregistrement en annexe). Un ou plusieurs risques de contamination par le virus de l’hépatite ont été signalés pour 113 patients (54 %). 41 % (n=85) des patients ne présentaient aucun risque au niveau de l’étiologie ou de la transmission de l'hépatite virale au cours des 6 derniers mois précédant l'enregistrement. Pour 5 % (n=11) des patients il n’a pas été répondu à la question sur les facteurs de risque et le mode de transmission. 12 % (n=14) des 113 patients à risque présentaient un comportement sexuel à risque : 6 patients étaient homosexuels et 8 patients avaient eu des rapports hétérosexuels multiples (notamment prostitution). On a enregistré l'usage de drogues par voie intraveineuse pour 5 patients (4 %). Neuf patients (8 %) ont signalé un risque professionnel : ils travaillaient dans des hôpitaux, des institutions ou des laboratoires. Les dentistes font également partie de ce groupe. 25 patients (22 %) ont signalé des contacts non professionnels avec des patients atteints d'hépatite. Il s'agit principalement de contacts à l'école ou avec des personnes résidant dans des homes. Une contamination iatrogène est envisageable pour 27 patients (24 %) : 9 patients ont subi une intervention chirurgicale, 7 patients ont subi une transfusion sanguine et 11 patients ont subi un examen spécialisé ou ont fait l'objet d'un traitement spécialisé. Quelques uns de ces 27 patients réunissaient plusieurs risques (transfusion et intervention). Un seul patient (1 %) avait suivi un traitement par acupuncture et aucun patient n'était tatoué. Douze patients (11 %) avaient effectué un voyage au cours des 6 mois précédant l'enregistrement. L'alimentation, et notamment l'absorption de fruits de mer, était une source d'infection possible pour 10 patients (9%). D'autres facteurs de risque comme la consommation

Hépatite Pag. 11

d'alcool ont été signalés pour 10 patients (9 %). Le don de sang a été injustement considéré comme facteur de risque. Tableau 3 : Facteurs de risque des patients avec suspicion d'hépatite virale aiguë.

N (N=113)

%

Risque iatrogène 27 24 Contact non professionnel avec patient hépatique 25 22

Comportement sexuel à risque 14 12 Voyage 12 11

Risque alimentaire 10 9 Risque professionnel 9 8

Toxicomanie - IV 5 4 Acupuncture 1 1

Autres 10 9 Des facteurs de risque ont été enregistrés pour 27 des 41 patients positifs pour le virus de l'hépatite A. Onze de ces 27 patients présentaient un risque de contact non professionnel avec des patients atteints d'hépatite. La cause peut être iatrogène pour 10 patients, 5 patients avaient voyagé en Afrique ou en Asie, et 5 autres avaient absorbé une nourriture suspecte. Le tableau 9 en annexe comporte un aperçu général de tous les facteurs de risque enregistrés par type d'hépatite. Une ou plusieurs sources d'infection possibles ont été signalées pour 9 des 11 patients avec hépatite B, dont un voyage en Equateur ou en Espagne (N=3), et un contact sexuel (N=4). Des facteurs de risque ont été enregistrés pour 5 des 6 patients atteints d'hépatite C. On n’ a pas analysé la nature du risque compte tenu du nombre limité de cas d'hépatite C. Deux patients atteints d'hépatite B et C étaient des toxicomanes par voie intraveineuse et ils étaient soignés par le même médecin généraliste. Une seule patiente était atteinte de hépatite E. Cette dame âgée de 61 ans avait été en vacances dans un camping français 6 mois avant le diagnostic. Elle avait mangé des huîtres trois semaines avant le diagnostic. Son conjoint présentait des signes biologiques d'une infection récente par virus de l’hépatite A.

Hépatite Pag. 12

4. DONNEES CLINIQUES Au moment de l'enregistrement, 44 % (n=92) des 209 patients enregistrés avec suspicion clinique d'hépatite virale présentaient un ictère, 53 % (n=110) une augmentation des transaminases et 38 % (n=80) présentaient un ictère accompagné d'une augmentation des transaminases. Cinq patients (2%) présentaient encore un ictère après 3 mois et 2 patients (1 %) après 9 mois. Les transaminases étaient encore élevées chez 19 patients (9 %) après 3 mois et chez 5 patients (2 %) après 9 mois. Trois patients présentaient un ictère et des transaminases élevées 3 mois après l'enregistrement. Plus aucun patient ne présentait ces symptômes après 9 mois. Au moment de l'enregistrement, 58 % (n=24) des patients avec hépatite A présentaient un ictère, 54 % (n=22) une hausse des transaminases et 49 % (n=20) un ictère associé à une hausse des transaminases. Aucun patient atteint d'hépatite A ne présentait encore un ictère après 3 ou 9 mois. Après 3 mois, 5 patients (23 %) présentaient encore une augmentation des transaminases. Après 9 mois, plus aucun patient ne présentait d'augmentation des transaminases. Un ictère était présent chez 50 % des enfants de moins de 6 ans, chez 66 % des enfants entre 6 et 2O ans, et chez 58 % des adultes avec hépatite A. Une augmentation des transaminases a été constatée dans respectivement 50 %, 66 % et 50 % des cas. Au moment de l'enregistrement, 91 % (n=10) des patients avec hépatite B présentaient un ictère et une augmentation des transaminases. Après trois mois de suivi, un seul patient présentait encore un ictère et une augmentation des transaminases. Après 9 mois de suivi plus aucun patient ne présentait d'ictère ni d'augmentation des transaminases. Au moment de l'enregistrement, 33 %, ou deux des six patients avec hépatite C présentaient un ictère et 67 % (n=4) une hausse des transaminases qui a persisté chez 2 patients après 3 mois de suivi et chez un seul patient après 9 mois de suivi. Deux patients avec hépatite C présentaient un ictère et une augmentation des transaminases. L'ictère n'a persisté chez aucun des patients après 3 ou 9 mois. Un seul des deux patients avec hépatite B et C présentait une augmentation des transaminases et un ictère au moment de l'enregistrement. Après trois mois on a constaté une normalisation des transaminases et la disparition de l'ictère. L'autre patient n'a jamais présenté d'ictère ni d'augmentation des transaminases. La patiente avec hépatite E n'a jamais présenté d'ictère mais bien une augmentation des transaminases au moment de l'enregistrement. Cette patiente a pu être dépistée grâce à la "suspicion clinique" du généraliste.

Hépatite Pag. 13

Figure 3 : données cliniques au moment de l'enregistrement, par type d'hépatite

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

Hép A Hép B Hép C Suspicion

Pou

rcen

tage

Transaminases

Ictère

Ictère+transaminases

Le tableau 10 en annexe comporte les chiffres précis relatifs aux données cliniques et à leur évolution au cours du suivi de 3 et 9 mois. Les figures 1 à 4 en annexe montrent l'évolution des transaminases et de l'ictère pendant la période de suivi. 5. ANTECEDENTS Pour 9 des 209 patients enregistrés avec suspicion clinique d'hépatite virale aiguë (4 %) il était question d'hépatite dans le dossier médical. Dans la plupart des cas le type d'hépatite n'a pas été précisé. Cinq des neuf patients avec antécédents d'hépatite virale aiguë n'ont pas pu mentionner de risque de contamination pour les six mois précédant l'enregistrement. Un patient était homosexuel, un patient s'était rendu en Espagne, un autre patient avait subi une intervention chirurgicale et le dernier était alcoolique. Une nouvelle hépatite virale aiguë a été confirmée pour trois des neuf patients avec antécédents d'hépatite virale aiguë. Un seul patient présentait une hépatite aiguë A et deux patients une hépatite aiguë C. L'ARN du HCV a été dépisté pour deux patients. Une infection HCV chronique n'est pas à exclure pour ces deux patients. 6. STATUT VACCINAL La vaccination contre l'hépatite B a également été enregistrée pendant l'année d'enregistrement 1992. Un premier vaccin avait été administré à 4 des 84 patients présentant une suspicion d'hépatite virale aiguë enregistrés en 1992. Seuls 3 patients avaient reçu une deuxième et une troisième dose. Aucun de ces patients n'avait été contaminé par le virus de l'hépatite B. Les quatre patients avaient de bonnes raisons de se faire vacciner : 2 patients travaillaient dans un hôpital, un patient travaillait dans un laboratoire clinique et un autre patient séjournait pour des raisons professionnelles dans une région à haut risque de contamination. 7. INCAPACITE DE TRAVAIL Pendant les 9 mois qui suivirent l'enregistrement, 84 (40 %) des 209 patients enregistrés avec suspicion clinique d'hépatite virale aiguë n'ont eu aucune incapacité de travail. Au total, 4.385 jours d'incapacité de travail ont été prescrits dans les neuf mois suivant l'enregistrement, soit en moyenne 52 jours (D.S. 48) par patient avec suspicion d'hépatite virale aiguë. Dans la tranche d'âge de 6 à 17 ans (n=22), on a noté en moyenne 30 jours (D.S. 33) d'absence scolaire ou d'incapacité de travail, ce qui est nettement moins que dans le groupe des 18 à 65 ans (n=56) où on a relevé en moyenne 60 jours (D.S. 50) d'incapacité de travail, ou d'absence scolaire (Kruskal-Wallis H=9,37 et P=0,002). Les patients avec diagnostic d'hépatite A totalisent 1.552 jours d'incapacité de travail pendant les neuf mois suivant l'enregistrement. Seuls 22 des 41 patients avec hépatite A (54 %) ont obtenu un congé pour incapacité de travail, soit 71 jours (D.S. 55) d'incapacité par patient avec hépatite A ayant reçu un congé pour incapacité de travail, avec un minimum de 10 jours et un maximum de 213 jours par patient. Pour les jeunes de 6 à 17 ans (n=3), la moyenne est de 14 jours (D.S. 6) d'incapacité de travail

Hépatite Pag. 14

ou d'absence scolaire alors que pour la population active de 18 à 65 ans (n=15) la moyenne est de 85 jours (D.S. 54). Quarante-cinq pour cent (n=5) des patients avec hépatite B (n=11) ont été en incapacité de travail, soit au total 407 jours ou une moyenne de 81 jours (D.S. 93) par patient, avec un minimum de 20 jours et un maximum de 244 jours. Tous les patients faisaient partie de la population active de 18 à 65 ans. Une attestation pour incapacité de travail a été fournie à deux des six patients atteints d'hépatite C. Les deux patients faisaient partie de la population active et ont obtenu en moyenne 55 jours (D.S. 25) d'incapacité lors du diagnostic, avec un minimum de 37 jours et un maximum de 73 jours par patient. Les deux patients atteints d'hépatite B et C et la patiente avec hépatite E n'ont pas eu d'incapacité de travail. 8. CAS D'HEPATITE DANS L'ENTOURAGE DU PATIENT Les cas d'hépatite dans l'entourage du patient ont uniquement été enregistrés lors de l'enregistrement de 1992. 13 % (n=11) de l'ensemble des patients enregistrés ont signalé un cas d'hépatite dans leur entourage. Quatre patients ont signalé un cas d'hépatite dans le ménage, 4 autres patients à l'école. D'autres cas d'hépatite ont été signalés chez le partenaire non cohabitant, au travail et dans la commune. Il s'agit chaque fois de 1 ou 2 patients. Sept des 22 patients avec hépatite A (32 %) ont eu connaissance d'une hépatite dans leur entourage : 4 cas dans la famille et 3 cas à l'école. Les patients avec hépatite B ou hépatite C n'ont signalé aucun cas d'hépatite dans leur entourage.

Hépatite Pag. 15

4. COMPARAISON AVEC LES ETUDES BELGES PRECEDENTES Les premiers enregistrements d'hépatite ont été effectués par les médecins vigies en 1982-1983 pour des diagnostics posés uniquement sur la base de données cliniques (4). 191 cas avec suspicion d'hépatite virale aiguë ont été enregistrés par les médecins vigies au cours de la période allant du 5 juillet 1982 au 3 juillet 1983. L'incidence annuelle des cas avec suspicion d'hépatite virale aiguë a été estimée à 178 cas pour 100.000 habitants. On n'a pas pu faire de distinction entre les différents types d'hépatite étant donné qu'aucune analyse des prélèvements n'a eu lieu. Le tableau 4 compare les enregistrements avec suspicion clinique d'hépatite en 1991-1992 aux résultats de 1982-1983 (4). Au total, 209 cas ont été enregistrés en 1991-1992 auprès de 275.194 patients (sur une période de deux années), ce qui correspond à un enregistrement annuel de 76 cas avec suspicion d'hépatite virale aiguë pour 100.000 habitants. Tableau 4 : Nombre d'enregistrements avec suspicion d'hépatite par Région (pour 100.000 habitants)

1982-’83 1991-’92

Flandre 146 (±27)*

65 (51-82)*

Wallonie 198 (±53)*

93 (73-118)*

Belgique 178 (±83)*

76 (63-87)*

* intervalle de confiance à 95 %

L'incidence annuelle de cas avec suspicion d'hépatite a nettement diminué (χ²y=75,99 - P=0,000 -O.R.= 2,35 (1,92<OR<2,87)) dans l'étude de 1991-92 par rapport à l'enregistrement de 1982-83. La baisse a été constatée tant en Flandre (χ²y=36,94 - P=0,000 - O.R.=2,29 (1,73<OR<3,04)) qu'en Wallonie (χ²y=19,57 - P=0,000 - O.R.=2,29(1,56<OR<3,35)). En 1982-84 , le Centre National pour l'Hépatite Virale a développé un nouveau programme de surveillance permettant de connaître l'importance relative de l'hépatite A, de l'hépatite B et de l'hépatite non-A non-B (13). Le diagnostic clinique a été confirmé par analyse des prélèvements sanguins pour l'hépatite A et B. Cent trente et un cas ont été enregistrés entre le 31 mai 1982 et le 30 juin 1984. Le diagnostic d'hépatite A a été posé pour 40 % (n=53) des patients en démontrant la présence de l'anti-HA/IgM. Une hépatite B a été diagnostiquée chez 14 % (n=18) des patients par la présence du HBsAg et de l'anti-HBc. La présence d’une hépatite A et B a été démontrée pour un seul patient. Une mononucléose a été diagnostiquée chez 4 patients. Le diagnostic d’hépatite non-A non-B a été posé par exclusion pour 55 patients parmi lesquels on a constaté 17 cas douteux. Des tests sérologiques pour l'hépatite C ont été pratiqués ultérieurement avec le même sérum. Ainsi on a diagnostiqué une hépatite C dans 29 % des cas d'hépatite non-A non-B (6) et chez 8%(n=11) des 131 patients avec suspicion d'hépatite. Le tableau 5 compare le nombre annuel de nouveaux cas pour les différents types d'hépatite de l'étude 1991-92 aux résultats de l’étude de 1982-84. Etant donné que pour les enregistrements de la période située entre le 31 mai 1982 et le 30 juin 1984 on ne connaît pas exactement la population vigie, les incidences de 1982-84 ont été calculées en appliquant la répartition des différents types d'hépatite virale du programme de surveillance de 1982-84 à l'incidence annuelle pour l'ensemble de la Belgique (17.480 cas) obtenue par l'enregistrement des médecins vigies en 1982-83. Sur les 17.480 cas presumés d'hépatite, seuls 14.700 cas étaient vraisemblablement des cas d'hépatite virale aiguë. Dans les autres cas il s'agissait de mononucléose ou d'affections hépatiques non-infectieuses. Tableau 5 : Evolution de l'hépatite en Belgique. (6,12)

Hépatite Pag. 16

1982-’84 1991-’92

Nouveaux cas par an

Incidence pour 100.000

habitants

Nouveaux cas par an

Incidence pour 100.000 habitants

Hépatite A 7.129 (±1.054)*

72

2.326 (1.792-2.971)*

23

Hépatite B 2.426 (±358)*

25

618 (360-989)*

6

Hépatite C 1.470 (±216)*

15

327 (150-621)*

3

Suspicion clinique d'hépatite virale

aiguë non confirmée

17.481 (±2.400)*

178

7.597 (6.297-8.740)*

76

* intervalle de confiance à 95 %

On a constaté non seulement un recul spectaculaire du nombre de cas de suspicion d'hépatite par rapport à l'étude de 1982-84 (χ²Y=75,86 - P=0,000 - O.R.=2,34 (1,92<OR<2,87)) mais également du nombre de cas d'hépatite A (χ²Y=47,91 - P=0,000 - O.R.=3,08 (2,19<OR<4,37)), d'hépatite B (χ²Y =20,78 - P0,000 - O.R.=3,12 (2,05<OR<7,54))et d'hépatite C (χ²Y=14,26 -P=0,0002 - O.R.=4,56 (1,90<OR<11,13)).

Figure 4 : Répartition de l'hépatite clinique A selon l'âge, en pourcents

0

5

10

15

20

25

30

35

<5 5 à 9 10 à 19 20 à 29 30 à 39 40 à 49 50 à 59 > 59

Age

Pou

rcen

tage

82-84

91-92

En 1982-84, 57 % de toutes les hépatites A ont été enregistrés dans le groupe d'âge des 5 à 19 ans. En 1991-92, le sommet de la courbe s'est déplacé vers la droite. Les patients âgés de 20 à 69 ans représentent 69 % des enregistrements.

Hépatite Pag. 17

Figure 5 : répartition de l'hépatite clinique B en fonction de l'âge, en pourcents

0

10

20

30

40

50

60

< 5 5 à 9 10 à 19 20 à 29 30 à 39 40 à 49 50 à 59 > 59

Age

Pou

rcen

tage

82-84

91-92

En 1982-84, on n’a pas enregistré un sommet à la courbe d’âge pour l'hépatite B alors qu'en 1991-92, 55 % de tous les patients atteints d'hépatite B avaient entre 20 et 29 ans. En 1982-84, on ignorait la source de contamination dans plus de 20 % des cas d'hépatite A ou B. En 1991-92, on n'a pas pu indiquer de source possible d'infection pour 31 % des patients contaminés par le virus de l'hépatite A ou B. En 1982-84, le principal facteur de risque pour l'hépatite A était un contact avec un patient hépatique (42 %) ou un risque iatrogène (19 %) tel qu’une intervention chirurgicale, un examen spécialisé ou une injection. En 1991-92, les contacts avec d'autres patients hépatiques et les risques iatrogènes ont tous deux été désignés comme source de contamination possible pour 27 % des patients atteints d'hépatite A. Le nombre de cas ayant eu des contacts avec d'autres patients hépatiques n'a pas diminué de façon déterminante (χ²Y=1,59-P=0,207 - O.R.=1,94 (0,74<OR<5,14)). Le nombre de cas avec suspicion d’un risque iatrogène n'a pas augmenté de façon significative (χ²Y=0,45 - P=0,503 - O.R.=0,63 (0,21<OR<1,87)). En 1982-84, pour plus de la moitié des cas d'hépatite B un sejour en milieu hospitalier ou un traitement ambulatoire était signalé. En 1991-92, les principales sources d'infection sont les contacts sexuels et les voyages vers les régions endémiques. Pour les patients avec suspicion clinique d'hépatite virale aiguë, la part des facteurs de risque iatrogènes a diminué de façon significative en 1991-92 (13 %) par rapport à 1982-84 (29%) (χ²Y =11,55 - P=0,207 - O.R.=1,94 (0,74<OR<5,14)). En 1982-84, 90 % des patients avec hépatite A présentaient un ictère et une augmentation des transaminases était signalée pour tous les patients pour lesquels il avait été répondu aux questions. Dans l'enregistrement de 1991-92, on a constaté chez 58 % des patients avec hépatite A un ictère et chez 54 % une hausse des transaminases. Ceci est en contradiction avec ce que l'on pouvait attendre suite au glissement d'âge pour l'hépatite A, ayant pour conséquence attendue plus de cas symptomatiques. En 1982-84, 76 % des patients avec hépatite B présentaient un ictère et 92 % une hausse des transaminases. Dans l'enregistrement de 1991-92 on a constaté un ictère et une hausse des transaminases chez 91 % des patients avec hépatite B.

Hépatite Pag. 18

5. COMPARAISON AVEC LES DONNEES EMANANT DU SYSTEME DES MALADIES A DECLARATION OBLIGATOIRE Les tableaux repris ci-dessous comparent le nombre de cas d'hépatite virale signalés au moyen du système des maladies à déclaration obligatoire en Flandre et en Wallonie au nombre de cas estimé sur base des données fournies par les médecins vigies. Pour la Flandre, les données ont été obtenues auprès du service "Administratie Gezondheidszorg - Hygiëne en Gezondheidsinspectie van de Vlaamse Gemeenschap". Les données pour la Wallonie ont été obtenues auprès du service "Direction Générale de la Santé - Ministère de la Culture et des Affaires Sociales de la Communauté Française de Belgique". Tableau 6 : Comparaison entre les données sur l'hépatite virale aiguë enregistrées par les médecins vigies et celles provenant de la déclaration obligatoire des maladies en Flandre.

Cas signalés via la déclaration obligatoire

1991 + 1992 en Flandre

Nombre de cas estimé par les médecins vigies 1991 + 1992 en Flandre

Pourcentage de cas signalés en Flandre

Hépatite A 291 2.197 (1.503 - 3.122)*

13 % (9% - 19%)*

Hépatite B 172 693 (347 - 1.272)*

25 % (14% - 50%)*

Hépatite C 20 347 (116 - 809)*

6 % (2% - 17%)*

Total 483 3.237 (2.428 - 4.278)*

15 % (11% - 20%)*

* intervalle de confiance à 95 %

Tableau 7 : Comparaison entre les données sur l'hépatite virale aiguë enregistrées par les médecins vigies et celles provenant de la déclaration obligatoire des maladies en Wallonie.

Cas signalés via la déclaration obligatoire

1991 + 1992 en Wallonie

Nombre de cas estimé par les médecins vigies 1991 + 1992 en Wallonie

Pourcentage de cas signalés en Wallonie

Hépatite A 119 2.287 (1.503 - 3.398)*

5 % (4% - 8%)*

Hépatite B 108 457 (131 - 980)*

24 % (11% - 82%)*

Hépatite C 9 261 (65 - 784)*

3 % (1% - 14%)*

Total 236 3.071 (2.157 - 4.248)*

8 % (6% - 11%)*

* intervalle de confiance à 95 %

Les précédents tableaux font apparaître que le nombre de cas déclarés est nettement moins élevé que le nombre de cas estimés à partir des médecins vigies. Un quart environ des cas d'hépatite B a été déclaré. Une fraction limitée des cas d'hépatite A et C a été déclarée. Au cours de la période d'enregistrement 1982-83, respectivement 773 et 523 cas d'hépatite virale ont été signalés dans le cadre des maladies à déclaration obligatoire alors que le nombre de cas d'hépatites virales pour lesquels une intervention du généraliste a été sollicitée était estimé à 14.700 cas. Ceci correspond à la déclaration d'environ 8,8 % des cas enregistrés par les médecins vigies.

Hépatite Pag. 19

6. DISCUSSION Sur base de cette étude, l'incidence annuelle du nombre de cas avec suspicion d'hépatite virale aiguë en 1991-1992 a été estimée par les médecins vigies à 76 cas cliniques pour 100.000 habitants. Une hépatite a effectivement été démontrée par analyse sérologique pour 35 patients par 100.000 habitants. Ces chiffres concernent uniquement les cas d'hépatite virale symptomatique aiguë. Le nombre de cas d'hépatite virale aiguë semble avoir diminué de façon significative en 1991-92 par rapport à 1983-84. Le nombre de cas d'hépatite A en Belgique était estimé en 1983-84 à 7.129 (6); ce nombre est tombé à 2.326 cas par an en 1991-92. Le nombre d'hépatites B est passé de 2.426 cas en 1982-84 à 618 cas en 1991-92. Le nombre d'hépatites C est passé de 1.470 cas en 1982-84 à 327 cas en 1991-92 (6). La baisse de l'incidence de l'hépatite A est également observée ailleurs en Europe ainsi qu'autour du bassin méditerranéen (14). Cette baisse est attribuée à de meilleures conditions sanitaires, socio-économiques et hygiéniques. Les chiffres d'incidence pour l'hépatite B sont plus difficiles à comparer parce que les études restent généralement limitées à un groupe de population déterminé. Une étude italienne portant sur des enfants de 0 à 14 ans a démontré que l'incidence de l'hépatite B est passée de 9 cas pour 100.000 habitants en 1985 à 1 cas pour 100.000 habitants en 1990 (15). La baisse énorme de l'incidence relevée dans cette étude ne doit toutefois pas laisser supposer que le nombre de cas d'hépatite diminue spontanément jusqu'à un nombre négligeable grâce à de meilleures conditions de vie. Des variations dans l'incidence de l'hépatite ont été observées précédemment aux Etats-Unis (16). Aux Etats-Unis, l'incidence de l'hépatite A atteint un pic environ tous les dix ans, avec de grandes épidémies en 1954 (31,1 cas pour 100.000 habitants), en 1961 (40,5 cas pour 100.000 habitants) et en 1971 (27,9 cas pour 100.000 habitants). Depuis 1983, l'incidence de l'hépatite A a augmenté progressivement aux Etats-Unis de 9,2 cas pour 100.000 habitants en 1982 à 14,4 cas pour 100.000 habitants en 1989, pour ensuite retomber à 9,1 cas pour 100.000 habitants en 1991. En 1993, le nombre de nouveaux cas d'hépatite B a été estimé aux Etats-Unis à 200.000 à 300.000 cas par an (17,18). L'incidence de l'hépatite B a augmenté aux Etats-Unis depuis la fin des années septante avec un pic en 1986, suivie d'une nouvelle chute de l'incidence. La baisse est davantage due à un changement dans le comportement sexuel suite à l'apparition du virus du Sida qu'à l'application de vaccinations depuis 1982 (18). En Europe, le nombre d'hépatite B a été estimé en 1991 à 160.000 cas, ce qui correspond à une incidence de 19 cas pour 100.000 habitants. L'incidence de l'hépatite B, était, avec 5 cas pour 100.000 habitants, la plus faible en Europe occidentale. En Europe centrale, l'incidence de l'hépatite B a été estimée à 22 cas pour 100.000 habitants et en Europe de l'est à 92 cas pour 100.000 habitants (2). Alors qu'au cours des années 80 l'hépatite A était presque considérée comme une "maladie d'enfance" (19,20), l'âge moyen des patients atteints d'hépatite A est dans la présente étude passé à 32 ans pour les hommes et à 20 ans pour les femmes. Une étude portant sur les années 1982-84 a révélé que 57 % de toutes les infections cliniques d'hépatite A apparaissaient chez des patients âgés de 5 à 19 ans (5) alors que pour la période d'enregistrement 1991-1992, 69 % des cas d'hépatite A avaient entre 20 et 49 ans, et seulement 23 % avaient moins de 20 ans. L'augmentation de l'âge moyen des patients avec hépatite A aiguë est due aux meilleures conditions d'hygiène, réduisant ainsi le nombre de contaminations parmi les jeunes (3). Ces patients sont encore susceptibles de contracter le virus de l'hépatite A. Le nombre de contaminations par le virus de l'hépatite A augmente dans les groupes plus âgés en raison du plus grand nombre de voyages de ces patients non-immunisés contre l'hépatite A vers des régions contaminées. D'autre part, il convient de signaler que de plus en plus de parents font suivre leurs jeunes enfants par un pédiatre. Ainsi le nombre de cas d'hépatite virale aiguë chez les enfants diminue pour les médecins généralistes. En outre, l'hépatite A se présente généralement de façon asymptomatique chez les enfants de moins de 5 ans. Tous les cas d'hépatite B ont été enregistrés dans le groupe d'âge des 20 à 49 ans et, aux Etats-Unis, la plupart des cas se situent entre 20 et 39 ans (17), ce qui est un argument complémentaire pour la transmission sexuelle du HBV. Les facteurs de risque iatrogènes et les contacts non-professionnels avec d'autres patients hépatiques semblent être les raisons essentielles pour demander des tests d'hépatite. En plus de ces causes, le comportement sexuel à risque, les voyages vers les pays à endémie élevée et l'absorption d'aliments

Hépatite Pag. 20

contaminés sont les risques les plus fréquents pour les patients avec suspicion d'hépatite virale aiguë. Ce qui signifie que la suspicion clinique de l'hépatite virale aiguë est souvent basée sur une anamnèse suggestive. La source possible de contamination était connue pour 66 % des patients pour lesquels le virus de l'hépatite A a été démontré. Soixante pour cent environ des patients en mesure de citer une source possible d'infection ont signalé plus d'un risque. Les risques cités par les médecins vigies sont généralement des contacts non-professionnels avec des patients hépatiques (27 %), des sources iatrogènes (24 %) comme des examens ou des traitements spécialisés, des interventions chirurgicales, des soins dentaires. Les voyages vers des zones endémiques (12 %) et l'absorption d'aliments contaminés (12 %) sont moins fréquemment cités. Une étude effectuée aux Etats-Unis en 1989 rapporte à peu près les mêmes facteurs de risque pour l'hépatite A (16). Les pourcentages de contact personnel avec un patient hépatique (26 %), les voyages vers les zones endémiques (4 %) et l'absorption d'aliments contaminés (3 %) correspondent en grande ligne aux facteurs de risque de la présente étude. L'étude américaine mentionne comme principaux risques le travail dans les hôpitaux (14 %) et la toxicomanie par voie intraveineuse (11 %). Les rapports sexuels à risque, tant hétérosexuels qu'homosexuels, (36 %) et les voyages vers des régions endémiques (27 %) sont les premiers facteurs de risque pour les patients atteints d'hépatite B. Aux Etats-Unis, il est admis que 41 % des patients contaminés par le virus de l'hépatite B avaient un comportement hétérosexuel à risque, 14 % avaient des contacts homosexuels et 12 % consommaient des drogues par voie intraveineuse (17). L'étude a montré que deux patients atteints d'une infection mixte par les virus de l'hépatite B et C étaient des toxicomanes par voie intraveineuse. En plus des contacts sexuels, de la toxicomanie par voie intraveineuse, de la contamination iatrogène, des voyages vers les régions endémiques et de la transmission verticale de la mère au nouveau-né (21), on s'est aussi intéressé au cours des dernières années, en vue d'une campagne de vaccination, à la transmission horizontale de l'hépatite B comme lors de contamination à l'école (22), la contamination par contacts avec des porteurs de HBsAg (14,23) et les parents des handicapés mentaux placés en institution (24). A peu près les mêmes facteurs de risque existent pour l'hépatite C bien que la transmission verticale de la mère au nouveau-né ait été circonscrite (25,26,27,28,29). La présente étude comporte trop peu de cas d'hépatite C pour tirer des conclusions sur les facteurs de risque. La transmission de l'hépatite E se ferait par absorption d'eau contaminée dans les régions comme l'Afrique du Nord, le Moyen-Orient et le Proche-Orient. La patiente reprise dans l'étude avait séjourné dans un camping en France et avait mangé des huîtres. 58 % des patients atteints d'hépatite A présentaient un ictère. La présence d'un ictère pour l'hépatite A n'a pas été mise en rapport avec l'âge, comme cela a été affirmé dans d'autres études européennes (14). 58 % des patients avec une hépatite A présentaient une augmentation des transaminases. Une manifestation clinique de l'hépatite virale aiguë était plus fréquente pour les patients atteints d'hépatite B. L'augmentation des transaminases et l'ictère étaient présents dans 91 % des cas. Généralement, l'hépatite B se déroule de façon asymptomatique et seuls les patients atteints d'un ictère consultent le généraliste. 5O% des patients atteints d'hépatite C présentaient un ictère et 67 % une hausse des transaminases. Trois patients avec diagnostic d'hépatite virale aiguë ont signalé des cas d'hépatite dans leurs antécédents. Dans un seul cas il s'agissait d'une hépatite A et dans deux autres cas d'une hépatite C. Ces derniers, pourraient être des cas d'hépatite C chronique. L'hépatite virale est une cause importante d'incapacité de travail. Quarante pour cent des patients ont été mis en incapacité de travail lors de la suspicion d’une hépatite virale, avant la confirmation du diagnostic par les tests sérologiques. 54 % de tous les patients atteints d'hépatite A ont eu au moins un jour d'incapacité de travail, pour l'hépatite B ce taux atteignait 45 % et pour l'hépatite C il était de 33 %. Il ne faut pas perdre de vue que l'incapacité de travail est octroyée uniquement à la population active ou en âge de scolarité. Un programme de vaccination adéquat pourrait aussi avoir des effets positifs sur l'incapacité de travail.

Hépatite Pag. 21

Le nombre de cas d'hépatite virale aiguë signalés via le système des maladies à déclaration obligatoire ne correspond qu'à 11 % du nombre de cas diagnostiqués par les généralistes. Des études épidémiologiques (14) dans les pays méditerranéens ont montré que 20 % seulement des cas d'hépatite virale aiguë sont signalés par les systèmes de déclaration. Ce qui prouve une fois de plus le sous-enregistrement par le système de la déclaration obligatoire.

Hépatite Pag. 22

7. CONCLUSION Sur base des données des médecins vigies, on estime qu’en Belgique, environ 3.500 patients souffrent chaque année d'hépatite virale aiguë présentant des signes cliniques. Le nombre de cas d'hépatite signalés via le système des maladies contagieuses à déclaration obligatoire, est nettement plus faible. D'où l'importance des réseaux de médecins vigies pour récolter des données sur l'incidence des maladies tant contagieuses que non-contagieuses. L'hépatite A ne peut plus être considérée comme une "maladie d'enfance" car plus de trois quarts des patients avec des manifestations cliniques avaient plus de 20 ans. Toutefois, il ne faut pas perdre de vue que chez l'enfant, l'hépatite A se présente de façon asymptomatique et qu'elle n'est donc pas enregistrée dans la présente étude. Un contact avec des personnes contaminées par le virus de l'hépatite A semble être un des principaux risques pour les patients atteints d'une hépatite virale aiguë de type A. Pour un nombre considérable de patients avec hépatite A, la contamination iatrogène était également une source de contamination possible. Les patients atteints d'hépatite B avaient souvent un comportement sexuel à risque ou avaient voyagé vers des régions endémiques. Dans notre étude, l'administration de drogues par voie intraveineuse a peu été citée comme facteur de risque pour l'hépatite. L'hépatite B s’est manifestée cliniquement par l'apparition d'un ictère et une hausse des transaminases. Ceci était le cas dans une moindre mesure pour les hépatites A et C. Bien que le nombre d'infections ait diminué ces dernières années en raison d'une amélioration de l'hygiène et des conditions de vie, d'une adaptation du comportement sexuel et de la toxicomanie, une campagne de vaccination généralisée contre l'hépatite semble indispensable et plus particulièrement contre l'hépatite B qui présente des risques plus élevés de chronicité et de mortalité. Pour l'hépatite A, la prévention ne doit pas se limiter à la vaccination des voyageurs vu le nombre élevé de cas chez les non-voyageurs et la longue durée de l’incapacité de travail des patients.

Hépatite Pag. 23

8. BIBLIOGRAPHIE 1. BEUTELS M., VAN DAMME P., VRANCKX R. - Prevalentie van hepatitis A, B en C in de Vlaamse Bevolking. Ministerie van Tewerkstelling en Sociale Aangelegenheden van de Vlaamse Gemeenschap, Juni,1995. 2. VAN DAMME P., TORMANS G., BEUTELS P., VAN DOORSLAER E. - Hepatitis B prevention in Europe: a preliminary economic evaluation. Vaccine,1995,Vol.13,Suppl 1,54-57 3. VRANCKX R., MUYLLE L. - Hepatitis A Virus Antibodies in Belgium: Relationship between Prevalence and Age. Infection,1990,18,N°6,364-366. 4. WALCKIERS D. - Hépatite en Belgique 1982-1983. Réseau des médecins vigies. Institut d’Hygiène et d’Epidémiologie - Section Epidémiologie, juin 1987. 5. WALCKIERS D., VRANCKX R. - Hépatite en médecine générale: Quelques caractéristiques séro-épidémiologiques. Résultats d’une enquête-pilote. Institut d’Hygiène et d’Epidémiologie - Section Epidémiologie -Centre National pour l’Hépatitis Virale, juin 1987. 6. VRANCKX R., WALCKIERS D., STROOBANT A., THIERS G. - Sero Epidemiological Caracteristics of Hepatitis C Encountered in General Practice in Belgium. Eur. J. Clin. Microbiol. Infect. Dis.,Vol. 11,1992,62-64. 7. STROOBANT A., VAN CASTEREN V., THIERS G., - Surveillance systems from primary-care data : surveillance through a network of sentinel general practitioners.In Eylenbosch W.J. and Noah N.D.(Ed):Surveillance in Health and Disease. Oxford, Oxford University Press,1988,62-74. 8. LOBET M., STROOBANT A., MERTENS R., VAN CASTEREN V., WALCKIERS D., MASUY-STROOBANT G., CORNELIS R. - Tool of validation of the network of sentinel general practitioners in the Belgian health care system.Int.J.Epid.,1987,16:612-618. 9. GROB P.R. - A morbidity recording system for primary health care. In Leaverton P.E. (Ed.) : Environmental Epidemiology. New-York, Praeger Publishers,1982,131-139. 10. COLLETE B.J.A. - The sentinel practices system in the Netherlands. In Leaverton P.E. (Ed.) : Environmental Epidemiology. New-York, Praeger Publishers,1982,149-155. 11. VAN CASTEREN V. - Inventory of Sentinel Health Information Systems with GPs in the European Community. Situation up to March 1990. IHE, Brussels, january 1991,97. 12. 10 ans réseau des médecins vigies - L’enregistrement de la morbidité en Belgique. Institut d’Hygiène et d’Epidémiologie - Section Epidémiologie,1989. 13. WALCKIERS D., VRANCKX R., STROOBANT A., THIERS G. - Quelques caractéristiques séro-epidémiologiques des hépatites virales en médecine générale : résultats d'une enquête-pilote réalisée en Belgique. Rev. Epidém. et Santé Publ.,1988,Vol 36,429-435. 14. PAPAEVANGELOU G. - Epidemiology of Hepatitis A in Mediterraean Countries. Vaccine,1992,Vol.10,Suppl.1,63-66. 15. CORONA R., GANDOLFI C., FERRINGO L. - Hepatitis B in Children in Italy : Incidence and Risk Factors. European Journal of Epidemiology,1994,10,219-222. 16. SHAPIRO C.N., COLEMAN P.J., MCQUILLAN G.M., ALTER M.J., MARGOLIS H.S. - Epidemiology of hepatitis A:Seroepidemiology and risk groups in the USA. Vaccine,Vol.10,Suppl.1, 1992,59-62.

Hépatite Pag. 24

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Hépatite Pag. 25

9. ANNEXES Tableau 1 : Population vigie 1991 et 1992 Belgique Flandre Wallonie

Population vigie 1991 138.017 89.195 37.808 Hommes 67.448 44.051 18.322 Femmes 70.567 45.143 19.485

Population vigie 1992 137.177 86.630 38.289 Hommes 67.058 42.788 18.564 Femmes 70.118 43.841 19.724

Population vigie 1991+1992 275.194 175.825 76.097 Hommes 134.506 86.839 36.886 Femmes 140.685 88.984 39.209

Tableau 2 : Population 1991 et 1992 Belgique Flandre Wallonie

Population 1991 9.986.975 5.767.856 3.258.795 Population 1992 10.021.997 5.794.857 3.275.923

Population 1991+1992 20.008.972 11.562.713 6.534.718 Tableau 3: Comparaison entre les patients avec et sans analyse sanguin pour l’IHE. Analyse

sanguin n=134

Pas d’ analyse n=75

Total

N=209

% chez patients avec analyse

% chez les patients sans analyse

χ²Y

Age 35a(±4) 27a(±6) Hommes 75 15 90 54%

(43-68) 50%

(28-82) 1,19

Ictère 71 18 89 69% (54-87)

64% (38-102)

0.22

Transaminases 87 20 107 92% (73-113)

80% (49-124)

2,73

Risque professionnel 8 1 9 6% (3-12)

1% (0-8)

2,43

Risque sexuel 6 1 7 4% (2-10)

1% (0-8)

1,41

Voyage 10 2 12 7% (4-14)

3% (0-10)

1,96

Usage de drogue en I.V.

3 2 5 2% (0-6)

3% (0-10)

0,05

Hépatite Pag. 26

Tableau 4: Enregistrements d'après le type d'hépatite, par communauté* Belgique

(n=61) Flandre

(n=32) Wallonie

(n=23) Hépatite A 41 22 17 Hépatite B 11+2** 7 3 Hépatite C 6+2** 3 2 Hépatite E 1 0 1

* Sur 134 échantillons examinés ** 2 infections mixtes d'hépatite B et C Tableau 5: Nombre de cas pour la population vigie d'après le type d'hépatite, par communauté.* Belgique

(n=92) Flandre

(n=50) Wallonie

(n=37) Hépatite A 64 34 27 Hépatite B 17 11 5 Hépatite C 9 5 3 Hépatite E 2 0 2

* sur 209 échantillons enregistrés

Tableau 6: Répartition par âge des cas d’hépatite virale aiguë et des cas avec suspicion clinique.

Hépatite avec suspicion clinique Hépatite confirmée par laboratoire

Hommes N=108

Femmes N=94

Total N=202

Hommes N=38

Femmes N=20

Total N=58

< 5 a 1 1 2 1 1 2

5-9 a 5 13 18 1 2 3

10-19 a 15 16 31 3 2 5

20-29 a 27 17 44 14 5 19

30-39 a 20 17 37 6 5 11

40-49 a 18 9 27 10 1 11

50-59 a 7 5 12 1 2 3

60-69 a 7 10 17 0 1 1

> 69 a 8 6 14 2 1 3

Hépatite Pag. 27

Tableau 7: Incidence pour 100.000 habitants, par type d'hépatite virale aiguë et par groupe d'âge.

Suspicion Hép A Hép B Hép C Total

< 5 a 12 12 - - 12

5-9 a 107 42 - - 42

10-19 a 87 11 - 3 14

20-29 a 101 18 14 - 37

30-39 a 85 18 7 - 25

40-49 a 73 24 5 - 30

50-59 a 38 6 - 3 9

60-69 a 55 - - - 3

> 69 a 50 - - 14 14 Tableau 8: Répartition par sexe et par type d'hépatite virale aiguë.

Hommes Femmes

Hép A (N=41) 24 59 % 17 41 %

Hép B (N=11) 8 73 % 3 27 %

Hép C (N=6) 4 67 % 2 33 %

Hép B+C (N=2) 2 100 % 0 0 %

Hép E (N=1) 0 0 % 1 100 %

Total (N=61) 38 62 % 23 38 % Tableau 9: Facteurs de transmission et de risque probables de l'hépatite virale aiguë.

Suspicion

N=209

Hép A

N=41

Hép B

N=11

Hép C

N=6

Comportement homosexuel à risque 6 1 2 0

Toxicomanes par voie intraveineuse 5 0 1 1

Comportement hétérosexuel à risque 8 2 2 0

Risque professionnel 9 3 1 1

Contact non professionnel avec un autre cas 25 11 2 0

Intervention chirurgicale 9 5 1 1

Transfusion sanguine 7 1 1 1

Examens ou traitements spécialisés 11 4 1 0

Acupuncture ou tatouage 1 1 0 0

Voyages 12 5 3 0

Alimentation 10 5 0 0

Autres 10 2 1 0

Hépatite Pag. 28

Tableau 10: Evolution de l'ictère et des transaminases au cours de l'hépatite virale aiguë (en chiffres absolus).

Au moment de l'enregistrement

Après 3 mois Après 9 mois

Ict. TA Ict.+TA Ict. TA Ict.+TA Ict. TA Ict.+TA Général

(N=209) 92 110 80 5 19 3 2 5 0

Hép A (N=41)

24 22 20 0 5 0 0 0 0

Hép B (N=11)

10 10 10 1 1 1 0 0 0

Hép C (N=6)

2 4 2 0 2 0 0 1 0

Hép B+C (N=2)

1 1 1 0 0 0 0 0 0

Hép E (N=1)

0 1 0 0 0 0 0 0 0

Tableau 11: Résultats de l'enregistrement 1982-84 (6,12)

Nombre d'enregistre-

ments

Incidence pour 100.000

habitants

Nouveaux cas par an

HAV 77 72 7.129 HBV 26 25 2.426 HCV 16 15 1.470

Suspicion clinique, à l'exception de la mononucléose et des NANB douteuses

160 149 14.700

Suspicion clinique d'hépatite 191 178 17.480

Hépatite Pag. 29

Figure 1 : Evolution de l'ictère et des transaminases en cas de suspicion d'hépatite virale aiguë.

0

20

40

60

80

100

120

0 m 3 m 9 mNom

bre

de c

as a

vec

une

augm

enta

tion

des

tran

sam

inas

es e

t/ou

un ic

tère

.Ictère

Transaminases

Ictère+transaminases

Figure 2 : Evolution de l'ictère et des transaminases pour l'hépatite A.

0

5

10

15

20

25

0 m 3 m 9 mNom

bre

de c

as a

vec

une

augm

enta

tion

des

tran

sam

inas

es e

t/ou

un ic

tère

.

Ictère

Transaminases

Ictère+transaminases

Figure 3 : Evolution de l'ictère et des transaminases pour l'hépatite B.

0123456789

10

0 m 3 m 9 m

Nom

bre

de c

as a

vec

une

augm

enta

tion

des

tran

sam

inas

es e

t/ou

un ic

tère

Ictère et transaminases

Figure 4 : Evolution de l'ictère et des transaminases pour l'hépatite C.

0

1

2

3

4

0 m 3 m 9 mNom

bre

de c

as a

vec

une

augm

enta

tion

des

tran

sam

inas

es e

t/ou

un ic

tère

Ictère+transaminases

Transaminases

Hépatite Pag. 30

Formulaire d’enregistrement de base 1991

Hépatite Aiguë

Patient n° : Votre référence (p.ex. initiales) : ......................................... Date de naissance : .. / .. / 19.. Sexe (H/F) Etiologie probable virale (1) / médicamenteuse (2) / alcoolique (3) / ? (4) Cas retenus pour l’enquête spécifique (O/N) Si “non”, préciser la raison : : ..................................................................

Formulaire d’enregistrement de base 1992

Suspicion d’hépatite virale aiguë Votre référence (p.ex. initiales) : ......................................... Date de naissance : .. / .. / 19.. Sexe (H/F) Echantillon envoyé à l’IHE (O/N) Si non, préciser la raison : ..................................................................

Hépatite Pag. 31

Formulaire de suivi 1991

Enquête hépatite aiguë chez les médecins vigies Données épidémiologiques

Numéro du dossier ou initiales : ....................................... Sexe o M o F Date de naissance : .. / .. / 19..

Préciser si l’exercice de la profession comporte un risque de contamination (ex. service de dialyse rénale, institution pour handicapés mentaux) ......................................................................................... .........................................................................................

Homosexuel Usage de drogue en I.V. o Oui o Non o Inconnu

o Oui o Non o Inconnu

Hépatite faite antérieurement o Oui Quand : . . / 1 9 . . (mois/année) Type : .......................................... o Non o Inconnu Uniquement pour les 6 derniers mois : enregistrer les faits qui peuvent être mis en relation avec l’étiologie ou la transmission de l’hépatite o Traitement chirurgical o Transfusion o Examen/traitement spécialisé (ex. hémodialyse) préciser : ............................................................................ o Injections / Vaccinations o Soins dentaires o Acupuncture o Voyages : préciser dans quel pays : .............................................. o Autres (ex. tatouage) : préciser ............................................ o Néant (aucun antécédent à mentionner)

Identification du patient

Profession

Autres groupes à risque

Antécédents

Hépatite Pag. 32

o Par contact (ex. famille, travail, école, institution) préciser le type : ............................................................ o Profession (ex. dentiste, labo) préciser : .................................................................................... o Iatrogène préciser : .................................................................................... o Alimentaire préciser : .................................................................................... o Usage de drogue par voie intraveineuse o Contact sexuel o homosexuel o hétérosexuel o Autre préciser : .................................................................................... o Inconnu (impossible à déterminer)

o Hépatite virale o hépatite A o hépatite B o hépatite C o hépatite non spécifique o ? o Hépatite médicamenteuse préciser : .................................................................................... o Hépatite alcoolique o Inconnu (impossible à déterminer)

Echantillon n° 1 : . . / . . / 1 9 9 . Echantillon n° 2 (après 3 mois) : . . / . . / 1 9 9 . Echantillon n° 3 (après 9 mois) : . . / . . / 1 9 9 .

Echantillon n°1 : . . . . . Echantillon n° 2 : . . . . . Echantillon n° 3 : . . . . .

Mode de transmission probable

Etiologie probable

Date du prélèvement

Numéro de l’echantillon

Hépatite Pag. 33

Présence d’ictère Echantillon n° 1 o Oui o Non Echantillon n° 2 o Oui o Non Echantillon n° 3 o Oui o Non

Transaminases augmentées (SGPT) Echantillon n° 1 o Oui o Non Echantillon n° 2 o Oui o Non Echantillon n° 3 o Oui o Non

Valeur la plus élevée depuis le début de la maladie Echantillon n° 2 : . . . . .

Valeur la plus élevée depuis l’échantillon n° 2

Echantillon n° 3 : . . . . .

Echantillon n° 1 o Totale préciser la durée : . . . . . . . . . . . . . . . .

o Partielle préciser la durée : . . . . . . . . . . . . . . . .

o Aucune Echantillon n° 2 o Totale

préciser la durée : . . . . . . . . . . . . . . . . o Partielle

préciser la durée : . . . . . . . . . . . . . . . . o Aucune Echantillon n° 3 o Totale

préciser la durée : . . . . . . . . . . . . . . . . o Partielle

préciser la durée : . . . . . . . . . . . . . . . . o Aucune

En relation avec l’étiologie o Echantillon n° 2 : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . o Echantillon n° 3 : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Autres cas dans la famille, le voisinage, ... Echantillon n° 2 o Oui o Non o Inconnu Echantillon n° 3 o Oui o Non o Inconnu

Du diagnostic : . . / . . / 1 9 9 . De la guérison totale : . . / . . / 1 9 9 .

Données cliniques

Incapacité de travail/Absence scolaire

Nouvelles données épidémiologiques

Date

Hépatite Pag. 34

pour lesquelles les prélèvements 2 et/ou 3 n’ont pu être faits (refus du patient, changement d’adresse,...) o Echantillon n° 2 : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . o Echantillon n° 3 : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

(Réservé I.H.E.) Echantillon n° 1 : Hépatite A : Anti HA : total : . . . . . . . . . . .

IgM : . . . . . . . . . . . . Hépatite B : HBsAg : . . . . . . . . . . . . . .

sous-type : . . . . . . . . . . . . HBeAg : . . . . . . . . . . . . . . anti HBc : . . . . . . . . . . . . . . anti HBs : . . . . . . . . . . . . . . anti HBe : . . . . . . . . . . . . . . Hépatite C : anti HCV : . . . . . . . . . . . . . Autres infections : . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Echantillon n° 2 : Hépatite A : Anti HA : total : . . . . . . . . . . . IgM : . . . . . . . . . . . .

Hépatite B : HBsAg : . . . . . . . . . . . . . . sous-type : . . . . . . . . . . . . HBeAg : . . . . . . . . . . . . . . anti HBc : . . . . . . . . . . . . . . anti HBs : . . . . . . . . . . . . . . anti HBe : . . . . . . . . . . . . . . Hépatite C : anti HCV : . . . . . . . . . . . . . Autres infections : . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Echantillon n° 3 : Hépatite A : Anti HA : total : . . . . . . . . . . . IgM : . . . . . . . . . . . .

Hépatite B : HBsAg : . . . . . . . . . . . . . . sous-type : . . . . . . . . . . . . HBeAg : . . . . . . . . . . . . . . anti HBc : . . . . . . . . . . . . . . anti HBs : . . . . . . . . . . . . . . anti HBe : . . . . . . . . . . . . . . Hépatite C : anti HCV : . . . . . . . . . . . . . Autres infections : . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Raisons

Résultats de laboratoire

Hépatite Pag. 35

Formulaire de suivi 1992

Hépatite virale aiguë en médecine générale Données épidémiologiques

Patient : Numéro du dossier ou initiales : ....................................... Sexe : o M o F Date de naissance : . . / . . / 1 9 . . Date à laquelle vous remplissez ce questionnaire : . . / . . / 1 9 . .

o Personne dispensant des soins en hôpital o Personne dispensant des soins à domicile o Personne dispensant des soins dans une institution pour handicapés o Personne travaillant dans un laboratoire clinique o Dentiste o Personne résidant dans une institution ou un home (home pour vieillards, maison de soins) o Homo-/bisexuel o Usage de drogue en I.V. o Prostituée o Contacts hétérosexuels multiples o Autre (préciser) : .................................................................................... o Aucun Uniquement pour les 6 derniers mois enregistrer les faits qui peuvent être mis en relation avec l’étiologie ou la transmission de l’hépatite o Traitement chirurgical o Transfusion o Examen/traitement spécialisé (ex. hémodialyse) préciser : ............................................................................ o Acupuncture o Voyages (en dehors de l’Europe), dans quel pays : .............................................. o Tatouage o Autre (préciser) : ............................................ o Néant

Hépatite faite antérieurement o Oui Quand : .. / 19 .. (mois/année) Type : .......................................... o Non o Inconnu

Identification

Facteurs de risque

Antécédents

Hépatite Pag. 36

Le patient est-il vacciné contre l’hépatite B ? 1° injection o Oui date : . . / . . (mois/année)

o Non 2° injection o Oui date : . . / . . (mois/année)

o Non 3° injection o Oui date : . . / . . (mois/année)

o Non o Non o Inconnu

Présence d’ictère o Oui o Non GOT (AST) ou GPT (ALT) augmentées o Oui o Non

Attestation d’incapacité de travail ou d’absence scolaire o Oui nombre de jours : . . . . . o Non A compléter uniquement au moment de la connaissance des résultats de laboratoire.

Y-a-t-il, actuellement d’autres cas d’hépatite dans l’entourage du patient ? o Oui, o dans la famille

o au travail o à l’école o dans une institution o autre (préciser) : ............................................

o Non o Inconnu

Hépatite A : Anti HA : Tot. : . . . . . . . . . . . IgM : . . . . . . . . . . . .

Hépatite B : HBsAg : . . . . . . . . . . . . . . HBeAg : . . . . . . . . . . . . . . anti HBc : . . . . . . . . . . . . . . anti HBs : . . . . . . . . . . . . . . anti HBe : . . . . . . . . . . . . . . Hépatite C : anti HCV : . . . . . . . . . . . . . Autres infections : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Pas complété (raison) : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Etat vaccinal

Données cliniques

Incapacité de travail / absence scolaire

Autres données épidémiologiques

Résultats de votre propre laboratoire

D/1997/2505/4