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JDP 2014 S249 Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. Iconographie disponible sur CD et Internet. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2014.09.065 CO036 Isotrétinoïne et dépression : étude prospective contrôlée en pratique dermatologique de ville par mesure itérative du score Adolescent Depression Rating Scale (ADRS) F. Guibal a,, M. Resche-Rigon b , C. Juillard a , F. Cordoliani a , I. Moraillon a , A.-M. Heudes c , F. Ramel d , M. Baccard a , M. Bagot a , D. Lehucher-Ceyrac a a Dermatologie, hôpital Saint-Louis, Paris, France b Biostatistiques, hôpital Saint-Louis, Paris, France c Cabinet de dermatologie, Montreuil, France d Cabinet de dermatologie, Sèvres, France Auteur correspondant. Introduction Le risque de dépression induit par l’isotrétinoïne est sujet à controverse. Nous rapportons les résultats de la première étude prospective contrôlée en pratique de ville utilisant le score Adolescent Depression Rating Scale (ADRS) chez 403 adolescents traités pour une acné par isotrétinoïne ou traitement antibiotique. Patients et méthodes L’objectif de l’étude était de comparer le risque de dépression entre les patients traités par isotrétinoïne et ceux traités par antibiotique. Le critère principal de jugement était le score ADRS mesuré à M0, M1/2 et M5/6 (ADRS 2 : pas de dépression ; ADRS 3 et < 6 : dépression infraclinique ; ADRS 6: dépression avérée). Deux groupes de patients ont été étudiés, selon qu’ils avaient rec ¸u de l’isotrétinoïne ou pas pendant les 3 mois consi- dérés. Les variables qualitatives sont décrites en termes d’effectifs et de pourcentages. Les variables quantitatives sont décrites en termes de médiane et de 25 e et 75 e percentiles. Les différences ont été testées à l’aide du test de Fisher pour les variables qualitatives et du test de Wilcoxon pour les autres. Résultats Au total, 403 patients ont été inclus entre 2011 et 2013. Le degré de sévérité de l’acné était réparti de la manière suivante : léger : 37 (10 %) ; moyen : 214 (55 %) ; sévère : 135 (35 %). Au moment de l’inclusion, 29 patients avaient un score ADRS supérieur à 3 (7 %), dont 10 % dans le groupe antibiotiques et 7 % dans le groupe isotré- tinoïne (p = 0,57). Au cours des 3 mois étudiés, 109 patients ont rec ¸u de l’isotrétinoïne, et 62 patients des antibiotiques per os. Sur cette période, la proportion de patients avec un ADRS 3 à au moins une des évaluations ne différait pas entre les 2 groupes (17 % dans le groupe antibiotiques vs 8 % dans le groupe isotrétinoïne ; p = 0,08). Toujours sur cette période de 3mois, la proportion de patients dont l’ADRS a augmenté au cours du suivi ne différait pas (12,5 % dans le groupe antibiotiques vs 10 % dans le groupe isotrétinoïne ; p = 0,71). Discussion Notre étude ne montre pas de différence statistique sur le score ADRS entre les 2 groupes, que ce soit pour le pour- centage de patients présentant un score 3 au moins une fois au cours des 3 premiers mois de traitement ou pour le pourcentage de patients dont l’ADRS est devenu 3 en cours de traitement alors qu’il était normal auparavant. Elle trouve par ailleurs une pro- portion non négligeable (7 %) de patients présentant au moins une dépression infraclinique au moment de la mise sous traitement et surtout une fréquence de dépression à un moment ou un autre du traitement bien plus élevée (17 et 8 %) que ce qui est rapporté dans la littérature. Conclusion Même si la fréquence de dépression survenant sous traitement n’est pas significativement différente entre les 2 groupes, il est remarquable qu’elle soit supérieure à 10 % dans les 2 cas. Mots clés Acné ; Dépression ; Étude contrôlée ; Étude prospective ; Isotrétinoïne per os Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2014.09.066 Dermatologie pédiatrique CO037 Facteurs favorisants des granulomes post-vaccinaux liés à l’aluminium : une enquête multicentrique cas-témoins F. Boralevi a,, L. Cadet b , K. Ezzedine c , E. Bourrat d , N. Raison e , C. Eschard f , M.-E. Sarre g , F. Giordano-Labadie h , A. Phan i , A.-L. Souillet j , H. Aubert k , A. Lasek l , C. Bernier k , C. Léauté-Labrèze a , B. Milpied a Groupe de recherche clinique de la Société franc ¸aise de dermatologie pédiatrique et Revidal-GERDA a Dermatologie pédiatrique, CHU de Bordeaux, Bordeaux, France b Dermatologie pédiatrique, hôpital Pellegrin enfants, Bordeaux, France c Dermatologie, hôpital Saint-André, Bordeaux, France d Dermatologie, hôpital Robert Debré, Paris, France e Dermatologie, CHU de Montpellier, Montpellier, France f CHU de Reims, Reims, France g Dermatologie, CHU d’Angers, Angers, France h Dermatologie, CHU de Toulouse, Toulouse, France i Dermatologie, CHU de Lyon, Lyon, France j Cabinet de dermatologie, Lyon, France k Dermatologie, CHU de Nantes, Nantes, France l Dermatologie, CHU de Lille, Lille, France Auteur correspondant. Introduction Les granulomes post-vaccinaux (GPV) se caracté- risent par un placard persistant prurigineux infiltré ou nodulaire, érythémateux, pileux et mal délimité. L’augmentation de fré- quence de ces lésions interroge sur les facteurs de sensibilisation à l’aluminium chez le jeune enfant, et en particulier le rôle de la lidocaïne en patch (Milpied et al. Contact Dermatitis, 2012). À l’aide d’une étude cas-témoins, notre objectif était de rechercher un lien entre différentes sources de contact précoce avec l’aluminium et la survenue de GPV. Patients et méthodes Les membres du groupe de recherche cli- nique de la SFDP et du groupe Revidal-GERDA ont été sollicités pour inclure les cas de GPV au cours de la période juillet 2013- mai 2014. Pour chaque patient inclus, 2 témoins appariés en âge et en sexe étaient recrutés. Un questionnaire standardisé rempli par les parents informait sur les items suivants : nombre de doses vacci- nales rec ¸ues ; application de patch ou de crème à la lidocaïne ; usage de topiques contenant de l’aluminium ; alimentation lors des pre- miers mois de vie (présence d’aluminium dans les laits artificiels). La recherche d’une sensibilisation à l’hydroxyde d’aluminium était réalisée par patch-tests. Résultats Soixante-quatre patients et 128 témoins ont été inclus. Le sex-ratio H/F était de 0,66 ; l’âge moyen de 4,5 ans (6 mois—14 ans). Dans 82 % des cas, le GPV siégeait à la face anté- rieure de cuisse. L’âge moyen d’apparition des nodules était de 18 mois ; 39/44 avaient un patch-test positif pour l’aluminium. Il n’y avait pas de différence entre les 2 groupes vis-à-vis de l’exposition à la lidocaïne locale ni à d’autres topiques contenant de l’aluminium (protecteurs solaires, déodorants, antiperspirants, pierre d’alun, talc). En revanche, les enfants du groupe témoin avaient plus fré- quemment rec ¸u un allaitement artificiel (32 %) et moins souvent

Facteurs favorisants des granulomes post-vaccinaux liés à l’aluminium : une enquête multicentrique cas-témoins

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Page 1: Facteurs favorisants des granulomes post-vaccinaux liés à l’aluminium : une enquête multicentrique cas-témoins

JDP 2014 S249

Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir deconflits d’intérêts en relation avec cet article.� Iconographie disponible sur CD et Internet.

http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2014.09.065

CO036Isotrétinoïne et dépression : étudeprospective contrôlée en pratiquedermatologique de ville par mesureitérative du score AdolescentDepression Rating Scale (ADRS)F. Guibal a,∗, M. Resche-Rigon b, C. Juillard a, F. Cordoliani a,I. Moraillon a, A.-M. Heudes c, F. Ramel d, M. Baccard a, M. Bagot a,D. Lehucher-Ceyrac a

a Dermatologie, hôpital Saint-Louis, Paris, Franceb Biostatistiques, hôpital Saint-Louis, Paris, Francec Cabinet de dermatologie, Montreuil, Franced Cabinet de dermatologie, Sèvres, France∗ Auteur correspondant.

Introduction Le risque de dépression induit par l’isotrétinoïne estsujet à controverse. Nous rapportons les résultats de la premièreétude prospective contrôlée en pratique de ville utilisant le scoreAdolescent Depression Rating Scale (ADRS) chez 403 adolescentstraités pour une acné par isotrétinoïne ou traitement antibiotique.Patients et méthodes L’objectif de l’étude était de comparerle risque de dépression entre les patients traités par isotrétinoïneet ceux traités par antibiotique. Le critère principal de jugementétait le score ADRS mesuré à M0, M1/2 et M5/6 (ADRS ≤ 2 : pasde dépression ; ADRS ≥ 3 et < 6 : dépression infraclinique ; ADRS ≥ 6 :dépression avérée). Deux groupes de patients ont été étudiés, selonqu’ils avaient recu de l’isotrétinoïne ou pas pendant les 3 mois consi-dérés. Les variables qualitatives sont décrites en termes d’effectifset de pourcentages. Les variables quantitatives sont décrites entermes de médiane et de 25e et 75e percentiles. Les différences ontété testées à l’aide du test de Fisher pour les variables qualitativeset du test de Wilcoxon pour les autres.Résultats Au total, 403 patients ont été inclus entre 2011 et 2013.Le degré de sévérité de l’acné était réparti de la manière suivante :léger : 37 (10 %) ; moyen : 214 (55 %) ; sévère : 135 (35 %). Au momentde l’inclusion, 29 patients avaient un score ADRS supérieur à 3 (7 %),dont 10 % dans le groupe antibiotiques et 7 % dans le groupe isotré-tinoïne (p = 0,57). Au cours des 3 mois étudiés, 109 patients ont recude l’isotrétinoïne, et 62 patients des antibiotiques per os. Sur cettepériode, la proportion de patients avec un ADRS ≥ 3 à au moins unedes évaluations ne différait pas entre les 2 groupes (17 % dans legroupe antibiotiques vs 8 % dans le groupe isotrétinoïne ; p = 0,08).Toujours sur cette période de 3 mois, la proportion de patients dontl’ADRS a augmenté au cours du suivi ne différait pas (12,5 % dans legroupe antibiotiques vs 10 % dans le groupe isotrétinoïne ; p = 0,71).Discussion Notre étude ne montre pas de différence statistiquesur le score ADRS entre les 2 groupes, que ce soit pour le pour-centage de patients présentant un score ≥ 3 au moins une fois aucours des 3 premiers mois de traitement ou pour le pourcentage depatients dont l’ADRS est devenu ≥ 3 en cours de traitement alorsqu’il était normal auparavant. Elle trouve par ailleurs une pro-portion non négligeable (7 %) de patients présentant au moins unedépression infraclinique au moment de la mise sous traitement etsurtout une fréquence de dépression à un moment ou un autre dutraitement bien plus élevée (17 et 8 %) que ce qui est rapporté dansla littérature.Conclusion Même si la fréquence de dépression survenantsous traitement n’est pas significativement différente entre les2 groupes, il est remarquable qu’elle soit supérieure à 10 % dansles 2 cas.

Mots clés Acné ; Dépression ; Étude contrôlée ; Étudeprospective ; Isotrétinoïne per osDéclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir deconflits d’intérêts en relation avec cet article.

http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2014.09.066

Dermatologie pédiatrique

CO037Facteurs favorisants des granulomespost-vaccinaux liés à l’aluminium :une enquête multicentriquecas-témoinsF. Boralevi a,∗, L. Cadet b, K. Ezzedine c, E. Bourrat d, N. Raison e,C. Eschard f, M.-E. Sarre g, F. Giordano-Labadie h, A. Phan i,A.-L. Souillet j, H. Aubert k, A. Lasek l, C. Bernier k,C. Léauté-Labrèze a, B. Milpied a Groupe de recherche clinique dela Société francaise de dermatologie pédiatrique et Revidal-GERDAa Dermatologie pédiatrique, CHU de Bordeaux, Bordeaux, Franceb Dermatologie pédiatrique, hôpital Pellegrin enfants, Bordeaux,Francec Dermatologie, hôpital Saint-André, Bordeaux, Franced Dermatologie, hôpital Robert Debré, Paris, Francee Dermatologie, CHU de Montpellier, Montpellier, Francef CHU de Reims, Reims, Franceg Dermatologie, CHU d’Angers, Angers, Franceh Dermatologie, CHU de Toulouse, Toulouse, Francei Dermatologie, CHU de Lyon, Lyon, Francej Cabinet de dermatologie, Lyon, Francek Dermatologie, CHU de Nantes, Nantes, Francel Dermatologie, CHU de Lille, Lille, France∗ Auteur correspondant.

Introduction Les granulomes post-vaccinaux (GPV) se caracté-risent par un placard persistant prurigineux infiltré ou nodulaire,érythémateux, pileux et mal délimité. L’augmentation de fré-quence de ces lésions interroge sur les facteurs de sensibilisationà l’aluminium chez le jeune enfant, et en particulier le rôle de lalidocaïne en patch (Milpied et al. Contact Dermatitis, 2012). À l’aided’une étude cas-témoins, notre objectif était de rechercher un lienentre différentes sources de contact précoce avec l’aluminium etla survenue de GPV.Patients et méthodes Les membres du groupe de recherche cli-nique de la SFDP et du groupe Revidal-GERDA ont été sollicitéspour inclure les cas de GPV au cours de la période juillet 2013-mai 2014. Pour chaque patient inclus, 2 témoins appariés en âge eten sexe étaient recrutés. Un questionnaire standardisé rempli parles parents informait sur les items suivants : nombre de doses vacci-nales recues ; application de patch ou de crème à la lidocaïne ; usagede topiques contenant de l’aluminium ; alimentation lors des pre-miers mois de vie (présence d’aluminium dans les laits artificiels).La recherche d’une sensibilisation à l’hydroxyde d’aluminium étaitréalisée par patch-tests.Résultats Soixante-quatre patients et 128 témoins ont étéinclus. Le sex-ratio H/F était de 0,66 ; l’âge moyen de 4,5 ans(6 mois—14 ans). Dans 82 % des cas, le GPV siégeait à la face anté-rieure de cuisse. L’âge moyen d’apparition des nodules était de18 mois ; 39/44 avaient un patch-test positif pour l’aluminium. Il n’yavait pas de différence entre les 2 groupes vis-à-vis de l’exposition àla lidocaïne locale ni à d’autres topiques contenant de l’aluminium(protecteurs solaires, déodorants, antiperspirants, pierre d’alun,talc). En revanche, les enfants du groupe témoin avaient plus fré-quemment recu un allaitement artificiel (32 %) et moins souvent

Page 2: Facteurs favorisants des granulomes post-vaccinaux liés à l’aluminium : une enquête multicentrique cas-témoins

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un allaitement maternel (56 %) que les cas (respectivement 21 % et66 %).Discussion Notre étude rapporte la plus grande série multicen-trique de GPV de l’enfant et confirme qu’une allergie de contactà l’hydroxyde d’aluminium y est associée dans près de 9 cas sur10. Contrairement aux hypothèses récemment émises, l’étude cas-témoins ne montre pas de lien entre l’application de lidocaïne localeen patch (ou d’autres topiques libérateurs d’aluminium) et la sur-venue des GPV. L’utilisation plus fréquente de lait artificiel dèsles premiers mois dans le groupe témoin suggère que l’expositionorale à l’aluminium favoriserait la tolérance. Un facteur limitantde notre étude est de ne pas avoir pu analyser précisément la voied’administration des vaccins recus dans les 2 groupes (strictementintramusculaire, ou en partie sous-cutané). Compte tenu d’unemeilleure diffusion hors du territoire cutané avec la voie intra-musculaire, l’hypothèse selon laquelle l’injection sous-cutanée, aumoins partielle, favorise la survenue de GPV, demeure.Mots clés Allergie ; Aluminium ; Granulome vaccinal ;LidocaïneDéclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir deconflits d’intérêts en relation avec cet article.

http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2014.09.067

CO038Formes graves de dermatomyositesjuvéniles en réanimation :présentation, prise en chargeet évolutionA. Besancon a,∗, M. Ferneiny b, C. Gitiaux c, K. Brochard d,P. Quartier e, N. Brousse f, O. Goulet g, R. Salomon h, L. Dupic i,B. Bader-Meunier e, C. Bodemer b

a Immunologie et rhumatologie pédiatrique, hôpitalNecker-Enfants-Malades, centre de référence national desmaladies rhumatologiques et inflammatoires, Paris, Franceb Dermatologie, hôpital Necker-Enfants—Malades, Paris, Francec Centre de référence national des maladies génétiques àexpression, hôpital Necker-Enfants—Malades, Paris, Franced Néphrologie-médecine interne-hypertension pédiatrique,hôpital de Toulouse, Toulouse, Francee Immunologie et rhumatologie pédiatrique, hôpitalNecker-Enfants—Malades, Paris, Francef Anatomopathologie, hôpital Necker-Enfants—Malades, Paris,Franceg Gastro-entérologie, hôpital Necker-Enfants—Malades, Paris,Franceh Néphrologie pédiatrique, hôpital Necker-Enfants—Malades,Paris, Francei Réanimation pédiatrique, hôpital Necker-Enfants—Malades,Paris, France∗ Auteur correspondant.

Introduction Les formes graves de dermatomyosites (DM) quinécessitent une admission en réanimation ou en unité de soinsintensifs (réa/USI) sont rares chez l’enfant. Nous rapportons 11 casde DM juvéniles (DMJ) afin de déterminer les motifs de prise encharge en réanimation, les signes d’alerte précoces de gravité etleur évolution.Matériel et méthodes Il s’agit d’une étude rétrospective desDMJ ayant nécessité une hospitalisation en réanimation ou unitéde soins intensifs entre 2005 et 2013 dans 2 centres (Necker-Enfants—Malades, Toulouse). L’anamnèse, les caractéristiquescliniques et biologiques au diagnostic et à leur admission ont étérecueillies pour chaque patient.Observations Parmi les DMJ, 11/118 (8 filles et 3 garcons, âgemédian au diagnostic : 9,0 ± 3,1 ans) ont été admises en réa/USI(9,3 %) pour les motifs suivants : 4 atteintes digestives (dont 2avec des perforations digestives multiples, survenues au décours

de bolus de corticoïdes), 2 cardiaques (1 arrêt cardiorespiratoire),1 pneumopathie hypoxémiante, 1 PRES syndrome (sous ciclospo-rine), 2 micro-angiopathies thrombotiques (MAT) rénales et 1 chocanaphylactique au rituximab.Résultats Des anomalies clinico-biologiques inhabituelles desDMJ et prodromiques de complications sévères ont été obser-vées : hyponatrémie (9) et hypoalbuminémie (9) et/ou formesœdémateuses généralisées (6), anémie (8), douleurs abdominales(7), thrombopénie (7). Parmi les 107 autres cas, aucun n’avaitd’œdème généralisé, de thrombopénie ni d’hypoalbuminémie. Lestraitements ont comporté : corticothérapie (11/11) dont bolus (5),immunoglobulines IV (7), échanges plasmatiques (EP) (7), rituximab(4) et cyclophosphamide (2). Évolution : un décès par pneumocys-tose pulmonaire ; 10 rémissions partielles au décours du passage enréanimation. Actuellement, 5 sont en rémission complète (dont 1sous traitement) et 5 en rémission partielle sous traitement.Discussion Certains signes semblent associés aux pousséessévères de DMJ : les formes œdémateuses généralisées, de pro-bables syndromes de fuite capillaire, l’atteinte digestive, les signesde MAT (thrombopénie), l’hyponatrémie et l’hypoalbuminémie. Undiagnostic des complications et leur prise en charge précoces per-mettent d’obtenir une rémission malgré la sévérité de certainesformes.Conclusion Cette étude suggère que des EP éventuellement asso-ciés au rituximab doivent être rapidement discutés dans les formestrès sévères. Les bolus de corticoïdes semblent favoriser la surve-nue de perforations digestives chez des patients ayant une atteintedigestive spécifique préalable.Mots clés Dermatomyosite juvénile ; Échange plasmatique ;RéanimationDéclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir deconflits d’intérêts en relation avec cet article.

http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2014.09.068

CO039Complications muqueuses chez lesenfants atteints de nécrolyseépidermique toxiqueC. Fargeas a,∗, M. Ferneiny a, M. Robert b, O. Boccara a,S. Hadj-Rabia a, C. Bodemer a

a Dermatologie, hôpital Necker-Enfants—Malades, CHU SorbonneParis Cité, Paris, Franceb Ophtalmologie, hôpital Necker-Enfants—Malades, CHU SorbonneParis Cité, Paris, France∗ Auteur correspondant.

Introduction La nécrolyse épidermique toxique (NET) sembleévoluer en phase aiguë, bien connue, et phase tardive marquéepar des séquelles, souvent muqueuses, sévères et chroniques. Laprise est charge de cette phase tardive est essentielle en particu-lier chez l’enfant chez qui elle est source d’un lourd handicap. Nousrapportons notre expérience sur une période de 10 ans.Matériel et méthodes Il s’agit d’une étude rétrospective portantsur les cas de NET et syndrome de chevauchement (SC) pédia-triques (âge < 16 ans), admis dans notre hôpital entre 2003 et 2013,sélectionnés à partir du Programme de médicalisation des systèmesd’information : NET (code L51.2). Les manifestations cliniques, lacause, la mortalité et les séquelles ont été analysées à l’aide d’unegrille de lecture.Résultats Dix dossiers (8 NET, 2 SC) ont été retenus. L’atteintecutanée était d’origine médicamenteuse (n = 4), infectieuse (n = 4dont Mycoplasma pneumoniae trois fois), et indéterminée (n = 2).La séquelle la plus fréquente était oculaire (n = 8, avec baisse del’acuité visuelle sept fois). Une adaptation de la scolarité étaitalors indispensable (n = 5) avec dépôt d’un dossier à la Maison dépar-tementale des personnes handicapées (n = 3). Les autres séquellesétaient cutanées (n = 7), pulmonaires (n = 5), ORL (n = 5), digestives