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Ferrand, Gabriel (1864-1935). Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches. Thèse pour le doctorat d'université, présentée à la Faculté des lettres de l'Université de Paris, par Gabriel Ferrand,.... 1909. 1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF.Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 : *La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source. *La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produits élaborés ou de fourniture de service. Cliquer ici pour accéder aux tarifs et à la licence 2/ Les contenus de Gallica sont la propriété de la BnF au sens de l'article L.2112-1 du code général de la propriété des personnes publiques. 3/ Quelques contenus sont soumis à un régime de réutilisation particulier. Il s'agit : *des reproductions de documents protégés par un droit d'auteur appartenant à un tiers. Ces documents ne peuvent être réutilisés, sauf dans le cadre de la copie privée, sans l'autorisation préalable du titulaire des droits. *des reproductions de documents conservés dans les bibliothèques ou autres institutions partenaires. Ceux-ci sont signalés par la mention Source gallica.BnF.fr / Bibliothèque municipale de ... (ou autre partenaire). L'utilisateur est invité à s'informer auprès de ces bibliothèques de leurs conditions de réutilisation. 4/ Gallica constitue une base de données, dont la BnF est le producteur, protégée au sens des articles L341-1 et suivants du code de la propriété intellectuelle. 5/ Les présentes conditions d'utilisation des contenus de Gallica sont régies par la loi française. En cas de réutilisation prévue dans un autre pays, il appartient à chaque utilisateur de vérifier la conformité de son projet avec le droit de ce pays. 6/ L'utilisateur s'engage à respecter les présentes conditions d'utilisation ainsi que la législation en vigueur, notamment en matière de propriété intellectuelle. En cas de non respect de ces dispositions, il est notamment passible d'une amende prévue par la loi du 17 juillet 1978. 7/ Pour obtenir un document de Gallica en haute définition, contacter [email protected].

Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

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Ferrand, Gabriel (1864-1935). Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches. Thèse pour le doctorat d'université, présentée à la Faculté des lettres de l'Université de Paris, par Gabriel Ferrand,.... 1909.1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF.Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 : *La réutilisati

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Ferrand, Gabriel (1864-1935). Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches. Thèse pour le doctorat d'université, présentée à la Faculté des lettres de

l'Université de Paris, par Gabriel Ferrand,.... 1909.

1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de laBnF.Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 :  *La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source.  *La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produitsélaborés ou de fourniture de service. Cliquer ici pour accéder aux tarifs et à la licence 2/ Les contenus de Gallica sont la propriété de la BnF au sens de l'article L.2112-1 du code général de la propriété des personnes publiques. 3/ Quelques contenus sont soumis à un régime de réutilisation particulier. Il s'agit :  *des reproductions de documents protégés par un droit d'auteur appartenant à un tiers. Ces documents ne peuvent être réutilisés, sauf dans le cadre de la copie privée, sansl'autorisation préalable du titulaire des droits.  *des reproductions de documents conservés dans les bibliothèques ou autres institutions partenaires. Ceux-ci sont signalés par la mention Source gallica.BnF.fr / Bibliothèquemunicipale de ... (ou autre partenaire). L'utilisateur est invité à s'informer auprès de ces bibliothèques de leurs conditions de réutilisation. 4/ Gallica constitue une base de données, dont la BnF est le producteur, protégée au sens des articles L341-1 et suivants du code de la propriété intellectuelle. 5/ Les présentes conditions d'utilisation des contenus de Gallica sont régies par la loi française. En cas de réutilisation prévue dans un autre pays, il appartient à chaque utilisateurde vérifier la conformité de son projet avec le droit de ce pays. 6/ L'utilisateur s'engage à respecter les présentes conditions d'utilisation ainsi que la législation en vigueur, notamment en matière de propriété intellectuelle. En cas de nonrespect de ces dispositions, il est notamment passible d'une amende prévue par la loi du 17 juillet 1978. 7/ Pour obtenir un document de Gallica en haute définition, contacter [email protected].

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PHONÉTIQUE COMPARÉE

DU MALAIS

t i

DES PJAÏ^CTUS MALGACHES

ÏIIKSK h)UR !.K UOOTOIIATDTXIVKKSITÉ

FRKSEXTÉEA LAFACULTÉI>hSLLTTRISDB'I.VMVF.RSSTKDKl '•'?!>

PAR

GABRIEL FERRAND

CONSULni JRASCE

PARIS

PAUL GUUTIIXKK, KDITKUR

68, RUKMAZARINE,6S

1909

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Ï JE S S AI

DE

PHONÉTIQUE COMPARÉE

DU MALAIS

ET

DES DIALECTES MALGACHES

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Juu JA JL-

PHOoeF'KQUE COMPARÉE

fà'/t A."// /BUS MALAIS

ET

DES thiraCTES MALGACHES

THESE POUR LE DOCTORATD'UNIVERSITE

PRÉSENTÉEA LA FACULTÉDESLETTRESDE L*UNIVF.RSITÉDE PARIS

PAR

GABRIEL FERRAND

CONSULDEJRANCB

PARIS

PAUL GEUTHNER, ÉDITEUR

68, RUE MAZARIKE,68

1909

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yjjpfORBÉRARD

DIRECTEUR-ADJOINTA L'ÉCOLEDESHAUTES-ÉTUDES

PROFESSEURAUXÉCOLESSUPÉRIEURESDEGUERREETDEMARINE

RESPECTUEUXHOMMAGE.

G. F.

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%ÉFACE

Pendant "rrroTTsejour à Madagascar, de mars 1887 à

novembre 1896, je me suis surtout attaché à réunir

des documents sur les dialectes, l'histoire et le folk-lore

de toutes les tribus. La tâche était malaisée. Avant

l'annexion de l'île, les relations personnelles des fonc-

tionnaires français avec les indigènes paraissaient dan-

gereuses aux autorités locales ; les agents du gouver-

nement royal de Tananarive les interdirent discrète-

ment. Je sais de malheureux Antemuru qui furerif

bâtonnés et condamnés à l'amende pour avoir enfreint

les instructions d'un gouverneur de la côte orientale.

Malgré ces circonstances défavorables, j'ai pu recueillir

les documents suivants :

Quatre manuscrits arabico-malgaches cotés de I à

IV (ms. I de 47 feuillets de 170 x 215, ms. II de 8

feuillets de même format, ms. III de 10 feuilfets de

150x215, ms. IV de 14 feuillets de 170 x 215). Ces^

mss. contiennent des légendes, prières, invocations'

magiques et des descriptions de moeurs et coutumes;

Ms. V de 35 feuillets de 200 x 295. Contient des

légendes historiques, contes, proverbes ;

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^PRÉFACÉ *<

Ms. VI de" 36b/pages de 190 x« 280. Contient des 1

contes et légendes;

Ms. VII de 114 pages de 160 x 195. Contient des

contes et légendes ;

Ms. VIII de 173 feuillets (les 47 premiers de 150 X 200,

les suivants de 180x230). Textes ethnographiques sur

quinze tribus malgaches;

Ms. IX, de 78 feuillets de 150 x 210. Contient 400

noms d'arbres et de plantes avec leur description (tronc,

feuilles, fleurs et fruits) et leur utilisation soit pour les

besoins de la vie soit dans la médecine indigène;

Enfin un vocabulaire d'environ 1000 mots usuels

en trente dialectes et la liste de tous les animaux

composant la faune moderne, dans le même nombre

de dialectes. Je ne mentionne ici que les documents

d'une certaine importance et qui ont été réunis en

Volumes. Tous ces manuscrits sont en malgache et à

"quelques extraits près, encore inédits,

ï Tout ce que j'ai publié jusqu'en 1902 a été écrit hors

d'Europe; à Madagascar même jusqu'à la fin de 1906;

pendant les années suivantes, en Perse et au Siam,

;c*est-à-dire loin de tout centre scientifique. Un séjour

prolongé à Paris et ma nomination à Stuttgart m'ont

récemment permis d'entreprendre le dépouillement des

manuscrits du fonds arabico-malgache de la Biblio-

thèque nationale. J'ai pu faire également, dans le

domaine des langues malaises, l'enquête nécessaire

pour vérifier l'exactitude de quelques-unes des théories

généralement admises.

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- PREFACE- »

- 'Les lignes qui suivaient dans là première rédaction dev

ma préface, semblaient manifestement empruntées aux

premières pages de YEssai sur Thisloire de VIslamisme : je

préfère naturellement citer Dozy. « J'avais entrepris,

raconte l'illustre orientaliste de Leide, d'esquisser,

comment l'Islam s'est produit et par quel développement

il est sorti de la religion antérieure, i... Il m'arrive ce que

j'étais loin de prévoir lorsque j'ai entrepris cette tâche.

Voici comment. Les travaux les plus récents sur

l'ancienne religion des Arabes et l'origine de l'Islamisme

ne me satisfaisaient point , parce que la question

n'était pas au fond devenue plus claire qu'auparavant.

Je me suis donc cru obligé de reprendre la recherche

à nouveau, mais ayant choisi un autre point de départ

et suivi une voie différente de celle qu'on a prise jus-

qu'à présent, je suis arrivé à un résultat qui m'a moi-

même extrêmement surpris (p. 2-3). » L'origine de ce

travail, la direction différente de mes recherches et le

résultat obtenu dans le domaine malayo-malgache sont

en tous points semblables à l'origine, la direction et

au résultat de l'enquête faite par Dozy dans le domaine

de l'Islam.

En consultant les travaux de Van dcr Tuuk, Kern,

Brandes, Brandstetter, je m'aperçus qu'on y trouve la

solution d'un certain nombre de questions qui préoc-

cupent encore les malgachisants. La lecture des diction-

naires sanskrit de Macdonell, malais de Favre et cam

de Aymonnier-Cabaton, me révéla l'existence d?un

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vfPÎpSCfp

; élément sanskrit dans tous les dialectes malgache^ saris

exception aucune. Cette découverte est intéressante à4

plus d'un titre. De ce fait, la date de la migration

malaise sort du vague des conjectures: les Malais

immigrés, étant hindouisés* n'ont pu quitter l'Indonésie

qu'après le commencement de notre ère. Nous avons

ainsi, par des étymologies certaines, des indications

relativement précises sur leur type culturel et lingui-

stique. J'y reviendrai en détail dans le volume suivant

qui sera spécialement consacre aux migrations succes-

sives des Malais, Arabes, Persans et à la pseudo-migra-

tion juive.• Dans une brochure de 43 pages, Brandstetter a

montré les rapports existant entre le Merina ' et le Malais.

: J'ai dit plus loin le bien que je pense de cet intéressant

travail qui m'a été très utile. Son auteur n'est en rien

responsable des lacunes que présente cette courte étude;

elles sont dues à l'insuffisance des matériaux dont dis-

posent les orientalistes. qu'intéresse le malgache. En

l'espèce, la situation transportée dans le domaine des

langues romanes serait à peu près celle-ci : supposez un

linguiste qui, pour comparer notre langue au latin, n'au-

rait à sa disposition qu'un unique et très imparfait petit

dictionnaire du français moderne. Sans doute, avec ces

seules ressources, des rapprochements tels que cabal-

1. ImproprementappelésHOIM.Merina s.'ra employé pour désigner les

indigènesde l'Imcrina dont Tanauarive, la ville principale,est en même

temps la capitalepolitiqueet administrativede Me.

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PREFACE.V

ltith$> cticyaT seront acceptés saris discussion ; mais nous

ne pouvons établir l'aboutissement dé kàs que par des

phonèmes intermédiaires. De même, Malais : /rt/i/7, ciel,

et Merina : lanitra, ciel, sont évidemment apparentés,

mais le passage de 17/ malais à n pur Merina et de la

finale malaise 7 à Ira Merina suppose une ou plusieurs

formes dialectales malgaches intermédiaires; on lés

trouvera dans ce travail.

L'étude de la dialectologie malgache n'a, je ne sais

pourquoi, tenté personne. Deux missionnaires français,

Dalmond et Weber, y ont consacré quelques pages ;f

mais leurs successeurs n'ont pas continué l'oeuvré

commencée et se sont exclusivement adonnés à l'étude

du Merina. L'erreur est manifeste, car il est impossible

d'aborder utilement le dialecte de l'Imerina sans une

c< «inaissance approfondie de deux ou trois autres dia-

lectes et, j'ajoute, des langues du groupe malais. Dans

cet Essai de phonétique comparée, figurent des formes

empruntées à 34 dialectes (30 dialectes modernes, 1

vocabulaire Antambahwaka ancien, 1 vocabulaire Ana-

kara, les dictionnaires de Hacourt [dialecte sud-oriental]

et Houtman [Betsimisaraka ancien] et aux mss. de la

Bibliothèque nationale qui sont les authentiques

témoins de la langue ancienne du Sud-Est). La compa-

raison du malais et de ces différents dialectes a permis

d'établir les bases d'une phonétique malgache. Dans là

plupart des cas, les courbes, notamment celles des

diphtongues aboutissant à !a monophtongue, présentent

autant d'intérêt pour la phonétique malayo-malgache

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PRÉFACE

que pour la phonétique générale. En sémantique, à

côté des phénomènes. classiques de Latitverscbiebung,

d'autres sont attestés (l'alternance deb avec tr et ts) dont

le mécanisme est déconcertant.

Les résultats obtenus par l'étude comparée des dia-

lectes malgaches sont nombreux. Je signalerai parti-

culièrement la loi nouvelle de formation des verbes

transitifs et intransitifs. Les verbes causatifs, par

exemple, sont obtenus non pas par traitement infixai

comme on l'a toujours affirmé jusqu'ici, mais par

traitement préfixai; cette loi sera ultérieurement déve-

loppée et étendue à tout le domaine préfixai de la

langue. J'ai volontairement réservé certaines questions:

les pronoms personnels, Yn prépositif du cas Itimptni-

tranu, d'autres encore qui n'ont que de lointains

rapports avec la phonétique ; elles seront traitées à part.Dans la transcription du malais, le é serbo-croate a

été adopté pour transcrire la palatale £. En malgache,

l'adoption de signes spéciaux pour ^/r,/r,</r,//f',fe,/5,

auraient nécessité un trop grand nombre de fontes

nouvelles. Je m'en suis donc tenu aux graphies usuelles

en différenciant seulement les tr, dr dialectaux des tr

et dr Merina. La présence du / (à peu près le / français),

en Betsileo, m'a obligé à employer là transcription

approximative dj pour le^

malais. Les diphtongues

qui se composent non pas de deux voyelles réunies en

une seule syllabe 1, mais d'une voyelle et.d'une.serai»

i. Cf. Victor Henry, Précis degrammaire comparéedu grec et du latin.Paris, 1892, in-8*, 4* éd., p. 23.

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y^ftitàtàk] xin

voyelle, ont été; notées eh reproduisant les éléments

composants:

Diphtongue à semi-voyelle antécédente : ya,

diphtongue à semi-voyelle subséquente: ay.

Même notation pour les triphtongues qui se com-

posent de semi-voyelle + voyelle + semi-voyelle: wey.

On[iradoncfaitra~fa-i'traetfayka—fay-kat ali-kya—a-

li-kya, bïueyzi— hvey-^i. Dans le vocabulaire comparé

où les mots sont disposés par lettre alphabétique, dj

malais vient après d> et é après /.

Je tiens en terminant à assurer de ma vive gratitude

MM. Sylvain Lévi et Antoine Meillet, professeurs au

Collège de France, qui m'ont aidé de leurs conseils

pendant la préparation de ce travail; MM. Blagden,'Brandstetter et Cabaton, auxquels je dois d'utiles indi-

cations — M. Cabaton m'a de plus, rendu l'inappré-

ciable service de participer à la correction des épreuves ;

enfin, le présidentet mes collègues de laSociété Asiatique

qui, sur la proposition de M. Barbier de Meynard, ont

voté la somme nécessaire à l'impression de cet Essai

de phonétique.•

Stuttgart, 3 avril 1907.

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BIBLIOGRAPHIE DES OUVRAGES

PARTICULIÈREMENT UTILISÉS

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çais. Tananarive, 1899, 2e éd., in-8°.

E. AYMOKIERet A. CABATOX.Dictionnaire èam-français. Paris,

1906, in-8°.

O. W. BLAGDEK.Comparative vocabulary of aboriginal dialects

in Pagan races of thé Malay peninsula by \V. W. Skeat and

O. W. Blagden. Londres, 1906, in-8°, vol. II, p. 481-775.L. A. BRANDES.Bijdrage tôt de vergclijkende klankleer der

westersche afdeeling van de Maleisch-polyncsische taalfamilie.

Utrecht, 1884, in-8°.

R. BRASSTETTER.Malayo-polyncsische Forschungen. Erste

Reihe : IL Die Beztehungen des Malagasy (Merina) zum Malr.iis-

chcn. Lucerne, in-40, 43 p. Zweite Reihe : IL Tagalen und Mada-

gassen. Lucerne, in-8°, 1902 ; III. Ein prodromus zu einem

vergleichenden Wôrterbuch der Malaio-polynesischen Sprachen.Lucerne, 1906, in-8°. Je ne saurais trop recommander aux malga-chisants la lecture de ces trois fascicules dont le premier m'a été

particulièrement util?. Il est à souhaiter que le savant professeurde Lucerne nous donne le plus tôt possible le dictionnaire com-

paré annoncé dans son Prodromus.

.A. CABATOX.Vide supra Aymonier et Cabaton.— Nouvelles recherches sur les Chams. Paris, 1901, in-8®.

Catéchisme abrégé en la langue de Madagascar pour instruire

sommairement ces peuples, les inviter et les disposer au baptême.Rome, 1785, in-8">,28 p.

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;xyi\ BIBLIOGRAPHIE

DALMOXD.Exercices en langue Sakalave, contenant prières,catéchisme, cantiques et abrégé d'histoire sainte. Ile Bourbon,

1841, in-8<>.— Vocabulaire et grammaire pour les langues malgaches Saka-

lave et Betsimisara (sic). Ile Bourbon, 1842, in-8°.— Vocabulaire malgache-français pour les langues Sakalave et

Betsimisara. Ile Bourbon, 1844, in-8°.

R. DRURY.The adventures of Robert Drury during fifteen ycarsof capttvity in the island of Madagascar, with a vocabulary of the

Madagascar language. Londres, 1729, in-8°. Autres éditions en

1731, 1743, 1750, 1807, 1826, 1831, 1890; dernière édition à

Paris en 1906 in t. IV de la Collection des ouvrages anciens con-

cernant Madagascar.P. FAVRE.Dictionnaire malais-français. Vienne, 1885, 2 vol.

in-8.

G. FERRAXD.Les musulmans à Madagascar et aux îles Comorcs..

Paris, 3 vol., 1891, 1893 et 1902, in-8°.— Notes sur la région comprise entre les rivières Mananjara et

Iavibola. Bull. Soc. Giog. de Paris, i«r trimestre, 1896, avec carte.—

Généalogies et légendes arabico-matgaches d'après le ms. 13de la Bibliothèque nationale. Revue de Madagascar, 10 mai 1902.

— Notes sur la transcription arabico-malgache d'après les manu-

scrits Antaimorona in Mémoires de la Soc. de ling. de Paris, t. XII,

p. 141-175 (publication d'un extrait de mon manuscrit arabico-

malgache n°IIl).— Un préfixe nominal en malgache sud-oriental ancien. Mi-

moires Soc. ling. de Paris, t. XIII, p. 91-101.— Trois étymologîes arabico-malgaches in Mémoires Soc. ling.

di Paris, t. XIII, p. 413-430.— La légende de Raminia d'après un ms. (le ms. 13) arabico-

malgache de la Bibliothèque nationale. Jottrtt. asiat., mars-avril

1902, p. 185-230.— L'élément arabe et souahili en malgache ancien et moderne

in Jotirn. asial., novembre-drcembre 1903, p. 451-485.— Un chapitre d'astrologie arabico-malgache (extrait du ms. 8

de la Bibl. nat.) in Journ. asial., septembre-octobre 1905, p. 193-

273.

Page 23: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

;'_' BIBLIOGRAPHIE #Y1I >

— Essai de grammaire malgache. Paris, 1903, in-12.— Un texte arabico-malgache du xvie siècle, transcrit; traduit et

annoté d'après les mss. 7 et 8 de la Bibliothèque nationale in No-

tices et Extraits, t. XXXVIII, p. 449-576.— Les migrations musulmanes et juives â Madagascar in Revue

de Yhisl.des religions, t. LU, n° 3, novembre-décembre 1905, p. 381-417.

— Un texte arabico-malgache en dialecte sud-oriental (extraitdu ms. 8 de la Bibl. nat.) in Recueildemémoireset de textespubliés enFlfonueur du XIVe Congrès des Orientalistes par les professeurs deVÊcolesupérieure des lettres d'Alger. Alger, 1905, in-8°, p. 221-260.

— Prières et invocations magiques en malgache sud-oriental

transcrites, traduites et annotées (extrait du ms. 8 de la Bibl. nat.)in Actes du XIV* Congrès international des Orientalistes. Paris, 1906,in-8°, t. H, p. 115-146.

— Le dieu malgache Zanahari in T'oung-pao, sér. II, vol. VII,r.*»1, p. 123-137.

E. DEFLACOURT.Dictionnaire de la langue de Madagascar avecun petit recueil des noms et dictions propres des choses qui sontd'une même espèce...., un petit catéchisme et les prières du matinet du soir que les missionnaires font et enseignent aux Néophytes etCathécumènes de cette Isle, le tout en François et en cette langue.Paris, 1658, pet. in-8° de p. 176 + 61 -f- 112.

— Histoire de la grande isle Madagascar. Paris, 1661, in-40.— Dictionnaire de la langue de Madagascar d'après l'édition de

1658 et l'histoire de la grande isle Madagascar de 1661. 2e éd. parGabriel Ferrand, Paris, 1905, in-8°.

A. A. FOKKER.Malay phonetics. Lcydc, 1895, in-8°-

J. J. FREEMANet D. JOHNS. A dictionary of the Malagasy lan-

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E. F. GAUTIER.Les Hova sont-ils des Malais ? Essai d'une étude

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—Madagascar. Essai de géographie physique. Paris, 1902,

G. FERRAND.— Phonétiquemalayù-malgatbe. II

Page 24: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

XVHl BIBLIOGRAPHIE

in-8° (chap, x, le malgache Idiome nialayo-polynésien, p. 29)-

313).— Notes sur récriture Antaimoro. Paris, 190a, in-8«. Contient

un extrait du ms. arabico-malgache que j'appelle ms. A == ms.

d'Alger.F. DE HOOTTMAX.Spraeck ende woord-boeck, inde Maleysche

ende Madagaskarsche Talen met vêle Arabische ende Turcsche wor-

den : Inhoudende twaelf t'samensprekinghensindeMaleysche ende

drie inde Madagascarsche spraken, met alderhande woorden ende

namen ghestelt naer ordre vanden A. B.C. aile int Nederduytsch

verduytst. Noch zijn hier byghevoccht de Declinatien van vêle

vaste Sterren staende ontrent den Zuyd-pool : voor desentijdt noyt

ghesien. Sonderling nut voor de ghene die de Landen van Oost-

Indien besoecken : ende niet min vennakelick voor aile curieuse

Lief-hebbers van vreemdicheydt. Ailes ghesteldt, gheobserveert,ende beschreven door Frederick de Houtman van Gouda, t*Amstel-

dam, by Jan Evertsz. Cloppenburch, Boeck-vercooper op *t

Water inden grooten Bijbel. M. VI C ende III, in 4", obi. (dia-

logues malgache-hollandais, p. 77-83, dictionnaire hollandais-

malais-malgache, p. 85-176). 2e édit. en 1673 (cette édition ne

comprend ni les dialogues ni la traduction des mots en malgache),in-4». 3e édit. in-8° en 1680. Le vocabulaire et les dialogues mal-

gaches ont été réimprimés par G. Arthus (Colloquia latino-malaica,seu vulgares quaedam loquendi fonnulae, latina, malaica et Mada-

gascarica linguis. Francfort, 1613, in-fol.), Auguste Spalding

(Dialogues in the english and malaiane languages, or certain forms

of speech, first written in Latin, Malayanand Madagascar Tongues

by M. Gothardus Arthesius, a Danstiker. Londres, 1614, in-4°),

Jérôme Megiser (Beschreibung der Insul Madagascar. ir« éd.,

Altenburg, 1609, in-32 ; 2e éd., Leipzig, 1623, in«32). L'édition

hollandaise de 1673 a été réimprimée en 1707 à Batavia dans les

Collectanea malaica vocabularia, in-40. Enfin, les dialogues et le

vocabulaire malgache-hollandais ont été récemment réédités parMM. A. et G. Grandidier (Collection des ouvrages anciens concer-

nant Madagascar, 1.1, Paris, 1903, p. 323-392). Sur cette dernière

édition, vide infra, p. xxx. Je me suis servi pour ce travail des

deux éditions de Megiser.

Page 25: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

BIBLIOGRAPHIE Xl£

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en Polynésie. Verb. der K. Akad. van Wel. Letterk, deel XVI,

Amsterdam, 1886.

—Taalverkelijkende verhandelingover het Aneityumschmeteen

Aanhangsel over het klankstelsel van het Eromanga. Verh. der

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A. MARRE.Aperçu philologique sur les affinités de la langue

malgache avec le javanais, le malais et les autres principaux idiomes

de l'Archipel indien, suivi d'un Vocabulaire systématique, compa-ratif des principales racines des langues malgache et raalayo-poly-nésiennes. Actesdu FI* Congrès intern. des Orient., section polyné-sienne. Leide, 1885, p. 55-214.

— Vocabulaire des principales racines malaises et javanaises de

la langue malgache. Paris, 1896, i11-12.

J. RICHARDSOX.A new Malagasy-English dictionary.Tananarive,1885, in-8<>.

ROUSSELOT.Phonétique malgache, 93 p. avec 200 figures. Cet

article m'a été aimablement communiqué en épreuves par l'abbé

Rousselot, directeur du laboratoire de phonétique expérimentaledu Collège de France, qui a bien voulu faire cette étude sur ma

demande. Trois Merina (Randriamparani, andriaua (noble) de

Tananarive, Ralalaw, huva (roturier) de Tananarive, Radzuelina,buva du Vakinisawni, et un Betsileo de Fianarantsua, Randria-

maii, se sont obligeamment prêtés à ces expériences, les premières

qui aient été faites pour l'étude scientifique du malgache. Les

tracés étudiés par l'abbé Rousselot ont été obtenus au moyen des

trois instruments suivants :

i° Un appareil enregistreur avec mouvement d'horlogerie et

Page 26: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

XX BIBLIOGRAPHIE

régulateur. La voix est recueillie sur les lèvres au moyen d'une

embouchure; le courant d'air nasal à l'aide d'une petite olive. Ces

appareils récepteurs sont mis en communication par des tubes avec

deux tambours inscripteurs, cuvettes plates recouvertes à leur partie

supérieure d'une membrane de caoutchouc au centre de laquelleest collé un petit support d'aluminium soutenant un long style. Le

mouvement vibratoire se transmet par la membrane au style, quil'inscrit sur un cylindre noirci, mû par un rouage d'horlogerie. La

plume, partout où elle passe, laisse une trace blanche qui peut être

ensuite photographiée et clichée. Cet instrument enregistreur com-

porte l'emploi simultané de l'embouchure pour la réception du cou-

rant d'air buccal, l'olive pour la réception du courant d'air nasal

et d'une capsule exploratrice fixée sur le cartilage thyroïde pour la

notation des vibrations du larynx. Pour les expériences en question,il n'a pas été fait usage de la capsule exploratrice.'

2° Un second appareil enregistreur â poids dont le mouvement

est régularisé par des ailes et transmis par des galets frottant sur

des plateaux parallèles. Ce second appareil a, comme le précédent,un cylindre noirci où le style inscrit les vibrations. Le chariot por-teur de l'appareil inscripteur est mû par un mouvement de dépla-cement automatique et continu, d'un bout à l'autre du cylindreinscripteur.

3° Le palais artificiel. — Enfin, chacun des phonèmes enre-

gistrés a été longuement étudié à l'oreille '.

W. SCHMIDT.Die Mon-Khmer Vôlker, ein Bindeglied zwischen

Vôlkern Zentralasiens und Austronesicns. Brunswick, i9o6,in-8°*.

1. Cf. li. de Flacourt, Dictionnairede la languede Madagascar,éd. Fer-

rand, p. vi et suiv.2. J'aurais volontiers remplacé injlavo-potjnésienpar auslronésienque

propose Schmidt, si le premier élément de son composé: auslriscbavait ététraduisibleen français.D'aprèslanouvelleclassificationdu savant autrichien,certaines langues de l'Inde, de Birmanie, de la péninsule malaiseet del'Indo-Cbine forment un groupe dit : die Awtro-asiatisclxnSpracbtn; le

groupe appelé : malap-polynésiendevient : die AuslronesischenSpracbenetles deux groupes réunis seraient dénommés : du Amlrisctxn Spracbtn.La

Page 27: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

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1867, in-8«,

WEBER. Dictionnaire malgache-français, rédigé selon l'ordre des

racines par les missionnaires catholiques de Madagascar et adaptéaux dialectes de toutes les provinces (dit du P. Weber). Ile Bour-

bon, 1853,in-18.— Grammaire malgache, rédigée par les missionnaires catho-

liques de Madagascar (dite du P. Weber). Ile Bourbon, 1855, in-18.

seule impossibilitéde rendre auslriscben français m'a empêché de remplacermalayo-polynésitnpar auslronésten.

Page 28: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches
Page 29: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

INTRODUCTION

Andriamanelu, l'un des premiers rois Merina qui nous

soient historiquement connus, vivait pendant les dernières

années du xvi* siècle. Il était chef d'Alasura • et Ambuhidra-

bibi ; son royaume avait « tout au plus une dizaine de lieues

carrées » *. Vers 1700 », un de ses successeurs, Andriamast-

navalunl, régnait sur presque toute llmertna actuelle, « d'une

part, entre la forêt à l'est, et l'Umbifutsi à l'ouest ; d'autre

part, entre les parallèles de 18*40' au nord et de 19®10' au

sud, soit sur un territoire d'environ deux cent cinquante lieues

carrées* ». Andrianampuinimerinâ (1787-1810) soumit les

derniers roitelets Merina indépendants en 1794 et fit recon-

naître sa suprématie par les Betsileo, les Antsihanaka et les

Bezanuzanu. Son fils, Radama Ier, soumit tout le nord de la

grande île africaine de Tamatave et Majunga jusqu'au cap

d7 .nbre. Les rois et reines qui lui succédèrent conquirent

une partie de la côte sud-est et établirent des colonies de

1. Au sud-est de Tananarive.2. A. Grandidier, Wrigine des Malgaches.Paris, 1901, in-4*, p. 80.

3. Certains auteurs placent l'avènement au trône de Andrianusinavalunaen 1667, 1675, 1696, 1705, 1720 et même 1730. Cf. A. Grandidier, toc.cit., p. 79, note et notule* et p. 8î. J'ai pris la date moyenne.

4. Ibid., p. 81.

Page 30: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

XXtV INTRODUCTION

garnisaires sur quelques points de la côte occidentale. Rana-

valunâ III, la dernière reine de Madagascar, était souveraine

officielle de l'île entière, mais son autorité n'était reconnue

que parla moitié ou les trois cinquièmes des tribus malgaches.

Le dialecte* Merina a suivi la fortune des souverains de

Tananarive. Au commencement du xixe siècle, il n'était encore

qu'un dialecte parlé, alors que certaines tribus maritimes

islamisées avaient, depuis des siècles, adopté l'alphabet arabe.

Le 8 décembre 1820, des agents de la « London missionary

Society » ouvrent à Tananarive la première école européenne.

Six ans après, ils montent une imprimerie ; publient, l'année

suivante, une traduction de la Genèse, et, en 1830, une ver-

sion malgache du nouveau Testament intitulée : Ny tetty

n*Andriantanitra, atao hoc: Tesitamenta'ny Jesosy Kraisty Tompo*

ntsika, saây Mpamottjy no Mpanavotra ; ta parole de Dieu appe-lée ; Testament de Jésus-Christ, notre Seigneur, Sauveur et Rédemp-

teur.

En 1835; paraît le premier dictionnaire Merina : A dictio-

nary oftlx Malagasy language in two parts : Englisb and Mala-

gasy by J. J. Freeman, missionary ; Malagasy and Englisb by

D. Johns, missionary. An-Tananarivo, printed at the press

of the London missionary Society by R. Kitching.

L'alphabet anglais ne pouvait rendre tous les phonèmesMerina. On donna donc à certaines lettres une valeur con-

ventionnelle : / représente le phonème d^ : jaja = d^âd^a;

0, la voyelle « — ou français : vovo = vnvu ; ao, tantôt la

voyelle Merina 0 = 0 français, tantôt la diphtongue moderne

ow : iqto—

/{o, vao = vow;y, 17 final : firy = firi. Si cet yfinal est sans aucun doute d'origine anglaise, il n'en est pas de

même des notations ao — 0 et o—u qui ont été évidemment

empruntées à une autre langue. Antérieurement à l'arrivée des

Page 31: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

INTRODUCTION XXV

missionnaires anglais en Imérina, l'alphabet arabico-malgache

était en usage à Tananarive, Radama I*r avait quatre secré-

taires musulmans. Le Rév. T. T. Matthews les donne comme

Arabes : « the kiug Ixtd four Arabie secrelaries » ', affirme-t-il,

sans nous faire connaître les sources auxquelles il a puisé cette

information. Arabe est évidemment mis ici pour malgach

islamisé de la côte orientale ou nord-occidentale : le mission-

naire anglais commet l'erreur habituelle aux non-islamisants

qui considèrent arabe et musulman comme des épithètes inter-

changeables. Radama avait même appris à écrire le Merina en

caractères arabes : « Les cahiers d'écriture de ce souverain,

retrouvés au milieu de liasses de papiers, dans le vieux palais,

rapporte M. Brot, dénotent qu'il avait tracé en regard des

mots malgaches écrits [en lettres latines] par son professeur [de

français]', les mêmes mots en caractères arabes'. » Les mis-

sionnaires anglais qui publièrent en 1827 b première traduc-

tion de la Genèse, se sont inspirés, comme Flacourt et le

transcripteur anonyme du ms. VII, de la graphie arabico-

malgache qu'ils ont littéralement reproduite en ce qui con-

cerne le groupe ao =^ *j__. Les exemples suivants semblent,

à cet égard, absolument probants ;

Ms. VIL Folio 61 r.&$&<&,

f° 78 v. )U, f» 79 v.

U4, Anon. :atâu, Ixitaub; Flac. : !//<ÏWI/WÏM/J,faire < tau;

1. Tbirtyyears in Madagascar. Londres, 1904, in-8», 2«éd., p. 23.2. « Un français nommé Robin, ancien sous-officier de cavalerie dans

l'armée de Napoléon et connu dans l'histoire malgache sous le nom deGénéral Robin. Monté à Tananarive en 1819, il avait appris (à écrire) aRadama I« et à quelques amis de son entourage en traduisant sur du papierles sons que prononçaient ses élèves » (F. Brot, l'Imprimerie et la civilisa-tion à Madagascar, RevuedeMadagascar, n° 6, juin 1906, p. 489).

3. Ibid.

Page 32: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

*XV| INTRODUCTION«

Merina i tao.

Folio 6t r. ojjl, ms. VIII, f* 36 r. V^y* Flac. •««-

vangba, dans, parmi, abauva, dans. Sud-oriental : aoim'i,

dans.

Folio 70 v. ^0^9, f° 71 r.£^» f,7iv. djl».

Anon. : labolaca, taulang. Flac. : talxtlanb, noyr.u, os ; tabu-

lait, vertèbre; taolan, épine dorsale; tahlen, os; Mn/lrn,

clavicule, moelle, sternum. Merina : taolana.

Folio72 V.y£.

Anon. : Imnau; Flac. : banau, vous;

anau, toi. Merina : /ÏIWO,bianao, toi.

Folio 73 r. y*l, f° 74 v, \£\. Anon. : ambi-tto (sic),

ama-nau. Flac. : tami-natt, tien. Merina : ami-nao, avec toi.

Folio 7S v.J$f, ms. VIII, F 30 v. 1t. Flac. : /*»<«,

tau, an, année, siècle, temps à venir. Merina : taona.

Folio 76 v.j'|. Anon. : aulou ; Flac. : aitloii, commen-

cement, jadis, premier, principal.

Folio 76 r. j£î>. Merina : nlaolo, ancêtre.

Folio 76 r. Jjt> forme malgachisée de l'arabe Jv

. noix d'arec. Anon. : faufali.Folio. 78 v. *iin. Anon. : acalalatt. Merina : halalao,

cancrelat, mite des livres et des vêtements.

Folio 79 r. et v. !|. Anon. : au, au. Merina : ao, à, là.

Ms. IL Folio 17 v.Jy.

Flac. : maula, fol, folie, fou,

hébété, indiscret, insensé, sot. Merina : maola, remuant,

fringant, lascif.

Folio 18 r. *'. Flac. : vau, nouveau, frais. Merina : vao.

Flacourt et le transcripteur anonyme transcrivent généra-

Page 33: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

INTRODUCTION XXVII

lement le (tarna par o ~ ». C'est également la transcription

qui a été adoptée par les missionnaires anglais,

Ms. VII. Folio 70 v. #. Anon. et Flac. : loin, Merina Î loba

=/«/jw, tête; L^. Anon. : maso, Flac. : ntasso, Merina ;

v!as0 —wasu,ce\\.

Folio 71 r.Uy

Anon. : vojon, Flac. Ï wqnth, Merina :

ivîotut ~ vuqtna, cou ; *.' |. Anon. et Flac. ; oron, Merina :

orona ~«r/wa, nez ; JJH, Anon. et Flac. : locobero,

Malg. sud-oriental : lukuberu, gosier; ^Xk>. Anon. et

Mac. : batocbo, Merina : batoka —fxttuka, nuque.

Folio 71 v. 'V. Anon., Flac. et Merina : romno «*

runttnu, lait, litt. : jus de la mamelle.

Folio 76 v. 'Jb'y Anon., Flac. et Merina : voalavo »

vuatdvu, courge, citrouille; Ijfl. Anon. ; acondro. Flac. :

aeoudro (faute d'impression pour acondro), Merina ; akondro

=akui.tdru, banane.

Folio 77 v. ZÀJJ>' Anon., Flac. et Merina : manompo «

manuinpu, servir.

Folio 80 r.y. Anon., Flac. et Merina : ntaro —

maru,

nombreux.

Flacourt et le transcripteur anonyme transcrivent le £

arabico-malgache =</{, celui-là phonétiquement par d\ ou \;

celui-ci tantôt graphiquement— c'est-à-dire en lui donnant la

valeur ou une valeur approchée de celle qu'il a en arabe —

par ge, tantôt phonétiquement par </{. Les missionnaires an-

glais l'ont transcrit graphiquement par ; qui représence assez

exactement le £ arabe, et, comme les Malgaches islamisés,

Page 34: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

XXVIII INTRODUCTION

ils ont donné à la graphie / la valeur conventionnelle de </{' ;

Ms. VII. Folio 61 r. 11J». Flac. Ï talan^ou, Merina Ï talan-

jonaz=;taland{una, étonné; \^' de l'arabe jj^ dfanna.

Flac. : dqtna, %aua, le paradis.

Folio 67 r.jf**)» forme malgachisée de l'arabe j?^^*

al-fadjr, l'aurore. Anon. : alefageiri.

Folio 71 v. jfl. Anon. : acangeo ,* Flac. : acan^e,

Merina : akanjo—akaydiu, vêtement.

Folio 76 v,'

*'. Anon. : wûand^o, Flac. : voand^ou,

Merina : voanjo « vuaijd^u, arachide; \^~**Anon. ;

salongeonb, légume indigène.

Folio 77 v. *?.j de l'arabe *»>} wadjh. Anon. : wd^i;

Malg. oriental : vuadtfhi, visage.Ms. VIII. Folio 71 v. ij? de l'arabe \», djinn. Flac. ;

/){/«/, esprit qui revient. Malg. sud-oriental : jiny =* dtfni,

fantôme, esprit.

Ms. II, passint. ^ ^1 de l'arabe .CJW^! al-djadt, le

Chevreau du zodiaque. Flac. : ali^adi, Merina : adifady —

adidxfldi, 10e mois de l'année; J~*£ty du perso-arabe

^*jrQï. Flac. : alicofafa, Merina : adikasajy = adikasadxj,

terme de divination.

Les exemples qui précédent, relativement peu nombreux

parce que je me suis attaché à ne les prendre que dans les

manuscrits de la Bibliothèque nationale et le vocabulaire de

1. Vide infra, au chapitre de la Lautverschiebung, pour l'évolution pho-nétique de dj en </;.

Page 35: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

INTRODUCTION XX|X

Flacourt, sont cependant suffisants pour attester que les nota-

tions ao—o, o =5 u et / «* </<sont d'origine arabico-malgache.

Les missionnaires anglais ont donc littéralement reproduit en

caractères latins les transcriptions antérieurement adoptées par

les Malgaches islamisés de la côte sud-orientale. La solution

de ce petit problème est importante au point de vue de

l'expansion de l'alphabet arabico-malgache et par conséquent

de l'islam malgache, sur le plateau central. Je me contente de

signaler ce fait nouveau sans y insister : il sera utilisé dans la

partie historique de ce travail.

L'alphabet Merina, tel qu'il a été fixé par les premiers

missionnaires anglais, se compose de vingt-cinq lettres :

Cinq voyelles : a, e, i-y, ao =s o, 0=u ;

Quinze consonnes : b, d,f,g, h, k, I, m, n, p, r, s, t, v et ç;

Cinq doubles consonnes : dr,j =s </{, ng~ ng, tr et ts.

Celui des autres dialectes, beaucoup plus étendu, comprend,

en outre des phonèmes précédents : les deux nasales A et

n, yod, w, la chuintante s qui existe en Merina mais qu'on

ne distingue pas graphiquement de la sifflante, / comme dans

je, un / légèrement interdental, ts, la voyelle oe =* pépit java-

nais, et, enfin, cinq voyelles nasales : à, è, i, Ô, ii, que possède

également le Merina, mais à l'initiale et à la médiale seulement.

Tous les grammairiens et lexicographes, Weber et Dalmond

exceptés, ont négligé de noter ces phonèmes dialectaux ou

ont systématiquement ramené la forme dialectale à la forme

Merina correspondante ou la plus rapprochée. Richardson',

par exemple, inscrit dans son dictionnaire suivi du sigle Prov.

(provincialisme, dialecte des provinces par opposition à celui de

la capitale, le Merina), un nombre considérable de mots qui

I. A new Malagasy-linglishdictionary. Tananarive, 1885.

Page 36: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

XXX INTRODUCTION

sont de véritables barbarismes. Anina, vent, est pour anin;

anumbi, boeuf, pour anmnbi ; vnluna, parole, pour vulan. Dans

son Manuel des dialectes malgaches », Jully donne taaona (sic),

année, pour town ; maharaka, accompagner, pour maùaraka, et

note même le swahili d'après l'habituelle transcription du Meri-

na ; kesao, demain —keso, mianjy, bambou —

mwatt{i, kosokotm,

bousculer = kusukttma, tnobiao, caractère ~ moyo. « Ce vocabu-

laire, dit Jully dans la préface de son manuel, n'est pas une

oeuvre philologique; pour mener à bien actuellement un pareil

travail, il faudrait des loisirs et une compétence que je n'ai

pas. D'ailleurs, la langue malgache n'offrant aucun document

écrit *, n'a qu'un intérêt momentané (sic) et disparaîtra devant

la nôtre >. » Plus loin : « Pour expliquer l'origine de certains

mots usuels d'importation, la tangue soahely (sic) a été jointeaux dialectes malgaches ; les mêmes procédés ont été adoptés

pour sa transcription : c'est une erreur au point de vue lin-

guistique, mais qui aura le résultat pratique pour nos compa-

triotes, voyageant ou habitant dans l'Ouest, de se rendre

intelligibles *• » U est difficile d'admettre que les graphieskesao et maobiao représentent pour un lecteur français les pho-nèmes keso et moyo.

Dans leur édition récente du très important vocabulaire

malgache de Houtman ', MM. A. et G. Grandidier ont

reproduit dans la première colonne « les mots tels que Hout-

i. Paris, 1901.2. Nous possédons, au contraire, un nombre relativement considérable

de textes arabico-malgaches anciens et modernes.

3. Lac. cit., p. v.

4. lac. cit., p. vi.

$. Collectiondes ouvrages anciens concernantMadagascar, éd. du Comitéde Madagascar. Paris, 1903, in-8°, p. 327-392.

Page 37: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

INTRODUCTION XXXI

man tes a écrits » ; dans la seconde colonne, « les mots avec

leur orthographe vraie (sic) ». A la page 348 prise au hasard,

par exemple, nous trouvons :

Houtman : Myuom

Vingirt

Mang'noffy

Awkebey

Meysing

Oelun

Atoulou

Grandidier : Minôma

Vinitra

MamnofyAnkilnbé

Mai\ina

Oloua

Atoly

Aucune restitution des éditeurs n'est exacte, et l'ortho-

graphe « vraie »»n'est pas celle de MM. Orandidier, mais

celle de Houtman. L'orthographe phonétique du voyageur

hollandais n'est ni constante, ni méthodique, mais il est facile

d'en corriger les imperfections à condition de connaître le

dialecte maritime qu'il a noté. Mynom = mi nom, boire, cf.

Mal. et Batak : min uni = Merina : mtnuttâ. Vm final s'est

maintenu au causatif passif dans ce dernier dialecte : ampi-tu'imina. Le mynom de Houtman n'a donc rien de commun avec

l'impératif Merina : tnintima < mtnunâ. Pingitr = viftitrâ ou

viiiilri, mang'noffy = maHunûfi, anckebey=atjki-bé, meysing ==

meyiin = Merina : maitfna, oelun = ulun, atoulou = atulu,

cf. pour ce dernier mot le ms. VII, P 79 verso, I. 7 JAl.

Les restitutions de MM. Grandidier qui, à l'exception de

atuli, ont été empruntées au vocabulaire Merina, sont de pursbarbarismes dans le dialecte de la baie d'Antongil dont Hout-

man a reproduit assez fidèlement les particularités phonétiques.A peu d'exceptions prés, c'est la notation du voyageur hol-

Page 38: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

XXXII INTRODUCTION

landais qui est exacte et l'orthographe des éditeurs fautive '.

Le dialecte dont il s'agit est un dialecte à tï vélaire intervoca-

lique et syllabe finale fermée et non, comme le Merina, un

dialecte à n pur intervocaiique et syllabe finale ouverte.

Sans y insister davantage, je dirai que le Merina se dis-

tingue surtout des autres dialectes malgaches par un vocabu-

laire plus étendu, un nombre plus considérable de formes ver-

bales, par une phrase plus souple et plus élégante qui se

prête même, et mieux que le malais, à l'expression des

idées abstraites. Les Merina ont une mentalité beaucoup

plus développée que celle des autres Malgaches : leur dialecte

porte la marque évidente de cette supériorité intellectuelle.

Mais par le fait même de son exceptionnelle évolution — ce

travail tend à démontrer que tous les dialectes malgachesont une commune origine malaise —, le Merina s'est écarté

davantage du dialecte malais initial dont les dialectes mal-

gaches maritimes ont, au contraire, conservé les principales

caractéristiques. L'Antanosi : vuriitt, lâfritsê, ttàiiu, par

exemple, est beaucoup plus près du Malais : burûiï, làfùt,

dâiiaw que le Merina : vurunâ, huit ni, trantt.

Le Rev. Baron a publié en 18933 la parabole de l'enfant

prodigue en cinq dialectes. J'en reproduis quelques versets en

orthographe phonétique pour montrer dans une certaine

mesure les différences ou les concordances phonétiques, Iexi*

1. Cf. à ce sujet la remarque de Brandstetter dans son Prodomus(« einem

vergleklxnden IVôrterbuchder maldio*pclynt$i$cfxnSpracben: « (M. M. Gran-

didier), dit-il, montrent qu'ils n'ont pas la moindre connaissance de la lin-

guistique comparée des langues matayo-polynésiennes» (p. 9).2. AntananarivoAnnual and Madagascarinaça{ine.Tananarive, n»XVIII,

P- $7*$8.

Page 39: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

INTRODUCTION ixxïlï

cographiqués et syntactiques des principaux dialectes mal-

gaches. J'y ai joint la version Sakalava de Dalmond '.'

Luc XV.

n. Orthographe Merina usuelle. Ary ïx>y fesosy: Nisy

lebilaly anankiray nanana ^anaka mirahalahy.

Orthographe Merina phonétique. Ari Invi Djpsusi : Nisi

lebilabi anaijkirey nanana qtnaka mirabalahi.

Betsileo. Ara Inve Jésus* : Niii labilahi ireyka manafCanakà

mirafkilabè.

Sihanaka. Hun Dqsusi ; Miii leylafxi ireyka nanafCanaka

miraljalaha.

Betsimisaraka Nord. D^eittii nivulafi tamin'a^t : Niii ulu

arcyki nanan qtuaka arwi lahi.

Antankara. D^eiuii nivulafi laminait: Niii ulu areyki naiwt'%

qinaka arwi lahi.

Sakalava Nord-Ouest. Ze\u ttafmmbara iùganu y/i(Iitt. :

Jésus raconta cette histoire) : Niii leylaH reykè nanafCanakè

leylalfê rwi.

12. Orthographe Merina usuelle, ^ry lioy itay içandriny

lamin-drainy : Raiko, omeo ahy ny anjarafananana tokonylx) aby.

Dia no^ara'ny tamin'iiy mirahalahy ny fananany.

Orthographe Merina phonétique. Ari Invi iley yujdrini

tamin-dreyni : Reyko, umeo ahi ni and^ara-fanattanâ tttkuni hn

abi. Dia nu %areyni tamin't\i mirabalahi nifanaimni.

Betsileo. Ara Inve ilihi jaenl tamin-draent : Aba, umeo ahi

ni Tflra Imrean Ittktm bu atiahi. Dia qtiaran laminage mira-

Ixtlate ni Ikirean.

Sihanaka. Hwi ni %tudrini ta min daàtyni : Dadeyko, aijdey

ï. Exercicesen tangueSakalave. Ile Bourbon, 1841, in-8«, p. 86.

G. FERRAND.— Pboniliquiruilayt-malgaeh/. III

Page 40: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

XXXIV INTRODUCTION

an ahi ni andrala fanahan mcli hu ari ahi. Ka nu raieyni tamiri

andtf mirahalaha nifanaftani.

Betsimisaraka Nord. Nivulafi famiriyaftgini ni qtudri ulu :

Baba al amiaial)o ni raia fanahan fanoko^aljo. Avi takeo nira-

'seni tamin-dfareu arwi lahi ni fanaftariaria^i.

Antankara. Nivulafi tamiri yadani ni ^atjdriritdu : Dada a l

Amia iafjo ni raiarini harian lafiini ttakabi. Avi teu niraieyni

lamin-dfu arwi lahi ni harian aria^i.

Sakalava Nord-Ouest. Ni ipijdN nivulariamini adani : amen

iafx> ni Saiako ni Imrean. Ni adani nafiumea^i.

13. Orthographe Merina usuelte. Ary nony afaka kelikely,

dia nangoniriilay ^andriny nyfananany elxlra, ka lasa nankany

aritany lavilraiiy,dia nandany ny fananany lamy nyfiveloman-

dralsy tany.

Orthographe Merina phonétique. Ari nttni afaka ketikeli,

dia nafiguniriiley ^andrini ni fananani rehetra, ka lasa natjkani

an tarit lavitra izi, dia naijdani ni fananani lami ni Jtveluman-dralsi tarit.

Betsileo. Ara 'si nananufianttn, eko iavi vinuririilibaLi faenê

abi ni Imrean, eko ruiu ana afi*iijdra-lani i, ko naijdan ni bureau

tami ni hagegean tafi.

Sihanaka. Nttni yefa afaka vetiketika, ka natjdruhuri ni %uj-

dUni nifanaftani dahtdtt, ka natjâeha natjkani ami ni tarit alavi-

Ifà ici, ka ttaijdani nifanaftani tami ni fitibutibuafi tsi mandat ri

tafi.

Betsimisaraka Nord. Ari takett tsi nahadiù efa luatrâ, nafom-

pttri ni \audfi ulu riifanafiariariaxj dtfabi, Ittiuni ari tarit lavi-

tU i{t, avi takett nu harimi lami ni falmïefadefahan iakârit ni

fanaftariariatf d^iabi.

Antankara. Ralm nafaka tselatsela navuririni XftvdHn ulu ni

Page 41: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

INTRODUCTION XXXV

hariariariai} djjali, ka ruitt ari tarit lavilîl i\t. Avi teu i\t

natjdani ni har tari ari a\t tami ni filundrarieyrit rali taiii.

Sakalava Nord-Ouest. Itf naijdeha aritarit lavilsl, nibinatt

Imrean ijabi ami ni draku ulu rail va ami ni ampisafi rati,

baraka liiii tavela (litt. : il alla au pays lointain, mangea

toutes ses richesses avec de mauvais amis ou de mauvaises

filles, jusqu'à ce que rien ne fût resté).

Pour la partie malaise du vocabulaire qu'on trouvera plus

loin, j'ai naturellement utilisé les travaux antérieurs de Van

der Tuuk, Kern, Brandes, Marre, Brandstetter, Aymonier-

Cabaton, P. W. Schmidt, Blagden, en les complétant par une

importante contribution personnelle. Quoique n'étudiant dans

ce travail que la phonétique comparée du malais et du mal-

gache, il m'a souvent paru utile de faire intervenir des formes

Batak, Dayak, Tagal pour rendre plus intelligible un cas

phonétique déterminé. Par exemple, Malg. lélaka et télatra -f-

ina = lela-f-ina. Le thème infixai / est évidemment étrangerau Malais djilal ; mais le Dayak djelap nous explique l'originede l'infixé malgache, anormal d'après les phonèmes malais et

malgache seulement. On trouvera également dans le vocabu-

laire un certain nombre de mots Batak, Tagal, Javanais, etc.,

qui n'ont pas ou n'ont plus de forme correspondante en

malais. Ces additions ne sont pas sans intérêt pour les études

malgaches ; elles pourront être utilisées par les grammairienset lexicographes.

Dans sa courte, mais substantielle étude intitulée : Oullitus

ofa grammarof tlx Malagasy langnage, Van der Tuuk a mon-

tré que le Malgache est plus étroitement apparenté au Batak,

particulièrement au dialecte Batak-Toba, qu'à tout autre

langue du groupe malais. Par exemple, le Malgache et le

Page 42: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

XXXVI INTRODUCTION

Batak-Toba répondent par un h au k des autres langues du

groupe :

•Malg. et Toba : Imla, scorpion = Mal. kala,

IMQI, hayu, hatt, bois = Mal. kaytt,

Imvilrà, hait, croc = Mal. kait,

tahtttrâ, tahttt, crainte = Mal. takttl.

Au groupe malais fik, le malgache répond par «J^e. Toba

par kk : x,v

Malg. : tukit, trépied =Mal. toftkaw,

Malg. : vakuanâ, Toba : bakkuvafi,

pandanus = Mal. bafikuwafi.

En Malgache et en Batak-Toba, le k final ou en syllabe finale

alterne avec h sous l'influence d'un suffixe verbal qui, dans

les deux langues, fait passer l'accent tonique radical sur la

voyelle suivante :

Malg. : Irakâ -f- inar=ziràhinà, être envoyé;

Batak-Toba : tilok + on = ttlôlnn, être mangé par les

vers.

Les initiales radicales /; et s alternent dans les deux languesavec k et ts lorsque le mot auquel elles appartiennent est second

élément d'un composé :

Batak-Toba : tian -\-hula-~tiak-hila,

Batak-Mandailing : lingon-\-huta=:lingon-kula,

Batak-Toba : tian -{- saba = tia-tsaba,

Malg. : ravina-\- ha%ttz=i ravin-ka^u,

ravina -f- sttfinâ=ravin-tsufinà.

La partie malgache du vocabulaire comparé contient de

nombreuses variantes dialectales qui sont empruntées aux

Page 43: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

INTRODUCTION XXXVII

manuscrits du fonds arabico-malgache de la Bibliothèque

nationale de Paris et aux Dictionnaires de Houtman et Flacourt

pour la langue ancienne ; et, pour la langue moderne, à deux

vocabulaires inédits que j'ai recueillis pendant mon séjour à

Madagascar : l'un contient un millier de mots usuels dans

trente dialectes, et l'autre, la nomenclature de la faune indi-

gène dans le même nombre de dialectes. Ces deux derniers

vocabulaires que je compte publier plus tard sous forme de sup-

plément aux dictionnaires malgaches, m'ont permis d'établir

d'intéressantes courbes phonétiques qui, partant du Malais,

aboutissent au Merina moderne par plusieurs stades intermé-

diaires.

Les dialectes malgaches dont les vocabulaires ont été

utilisés, sont géographiquement situés comme il suit :

Dialectes de la côte orientale, du nord an sud :

ï. ANTANKARA(aijta-\-n-{-kara = Merina : haranâ, litt. :

les gens du corail, du rocher). Villes principales : Diego-

Suarez et Vohémar qui sont respectivement par 120 16' 25' et

I3°2i' i$" de latitude *.

2. DIALECTES BETSIMISARAou BETSIMISARAKA(be, les nom-

breux ; tsi, ne pas ; misara, misarakâ (prononcé dans certains

villages : miiara, miiarakâ), se séparent; les nombreux quisont unis);

3. DIALECTE DE MARANTSÉTRAOU MARUANTSÉTRA,au fond

de la baie d'Antongil par i5°27f de latitude et 47°28'45" de

longitude ;

1. Les longitudes et latitudes sont indiquées d'après VHistoirede ta géo-grapfjiede Madagascar,par A. Grandidier. Paris, 1892, 2«éd., p. 83 et suiv.

Page 44: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

XXXVIII INTRODUCTION

4. BETSIMISARAKAANTAVÂRATRA OU BETSIMISARAKADU

NORD. Dialecte maritime parié entre le 16e et le 18e degré de

latitude ;

5. BETSIMISARAKAANTATSIMUOU BETSIMISARAKADU SUD.

Dialecte maritime parlé entre le 18e et le 20e degré de lati-

tude.

6. DIALECTE DE L'ÎLE SAINTE-MARIEdont le nom indigène

est noii Bttrâhê ou Burâbi, l'île de Burahi (cf. sur ce nqm mes

Contes populaires malgaclxs, p. 145-147). L'îlot Madame, au

chef-lieu de l'île, est par 170 de latitude et 470 30' 30" de lon-

gitude.

7. DIALECTE RANUMÊNA(litt. :rantt, l'eau, la rivière ; mena,

rouge). Les Ranuména habitent le bassin de la rivière Fanan-

tira dont l'embouchure est par 200 51' de latitude.

8. DIALECTEANTAMBAH\vÂKA(Iitt. : atjta, les gens, valnvaka,

du royaume). Ville principale : Manandzdri ou Manandzdra

appelée également Masïn-dfcinu (litt. : saint quant à la rivière)

et Masun-dfanu (litt. : maiu, l'oeil ; n, de ; ranu, la rivière).Ce dernier nom indique que le village est situé à l'embou-

chure (litt. : l'oeil) de la rivière. Manandzâri est par 2i° 14' 30"

de latitude et 460 4' 30" de longitude.

9. DIALECTE ANTEMÛRU(en graphie us jelle Anlaimoro ou

Anlaimorona. M. A. Grandidier, dans son Origine des Mal-

gaches, p. 142 et suivantes, les appelle incorrectement Anlimo-

rona). Les Antemuru habitent le bassin oriental de la rivière

Matatift ou Matatâna (Merina : Matitânana. C'est ce dernier

nom que portent les cartes modernes) dont l'embouchure est

par 22° 24' 45" de latitude. Village principal : Vuhipénu par

22° 20'45" de latitude et 45° 40' 15" de longitude.

10. DIALECTEZAFISIÎRU. Villages maritimes : Andfanâmbi

Page 45: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

INTRODUCTION XXXIX

par 22° 35' de latitude et Nosi-kéli, la petite île, par 22°42r

de latitude.

11. DIALECTE ANTEFASI (en graphie usuelle : Antaifasy),

litt. aijta, les gens; ifaii (du pays de) If ait ==/, particule +

fait', Merina ifasikâ, sable, les gens (du pays) du sable. Village

maritime principal : Ambâhi (là où il y a une liane, vâhi) ou

Farafangdn par 220 49' de latitude.

12. DIALECTE ANTESÂKA,litt. :aijta, lesgensdel*7to&ï(?).

Village maritime principal, à l'embouchure de la rivière Mana-

nira : Benanuréma, Merina : Benanurémana, par 230 16' de

latitude.

13. DIALECTEANTEMANAMBVJNDRU,litt. : aijta, les gens (de

la rivière) Manambùvdfn = mânaft, Merina : mânanâ, avoir,

posséder -f- vfiydru, Merina : viitjdruttâ, espèce de jonc (sur

les bords de laquelle se trouvent des joncs vwjdfu), dont

l'embouchure est par 230 47' 20" de latitude.

14. DIALECTE ANTANÔSI, litt. : aijta, les gens ; ttôii, Merina:

misi, l'île; les insulaires. Village principal : Fort-Dauphin par

25° »' 35" <te latitude et 440 39' 15" de longitude, dont le

nom français a été malgachisé en Faradoféy.

15. DIALECTE ANTANnâwi, litt. : aijta, les gens; n, de;

rwi, plantes à piquants, les gens (du pays où se trouvent) des

plantes à piquants. Entre le 44e degré de latitude et le capSainte-Marie qui est par 2$° 38' 55" de latitude et 42044' 10"

de longitude.

Dialectes de la côte occidentale, du sud au nord :

16. DIALECTE MAIIAFÀLIOU MAFÀLI. DU cap Sainte-Marie

jusque vers le bassin de l'Unilahi dont l'embouchure est par

Page 46: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

XL INTRODUCTION

230 34' 20". L'habitat des Mahafali est en retrait de la côte

dont ils sont séparés par les clans maritimes appelés Vè\u.

17. DIALECTE VEZU, litt. : les pagayeurs, de la racine ve,

Merina : vwi, action de pagayer.

18. DIALECTE FIERESA OU FIERËNA, Merina : Fierénana.

Dans le bassin occidental de la rivière de ce nom dont l'em-

bouchure est par 230 21' 15".

19. DIALECTE DU MENABÊ, de la région comprise entre le

18e et le 21e degré de latitude.

20. DIALECTE SAKALAVA NORD-OUEST,de la région com-

prise entre le 43e et le 45e degré de latitude, mais particuliè-

rement de la région de Majunga dont le fort est par 1$° 43' 10"

de latitude et 430 58' 51" de longitude.

Dialectes de l'intérieur, du nord au sud :

21. DIALECTE SAKALAVANORD-EST.Village principal : Man-

dritsdra, litt. : (où) tnatjdri, on est en paix ; tsara, bien, par

150 50' de latitude et 460 36' de longitude.

22. DIALECTE ANTSIHÀNAKÂ,litt. : AH= Malg. ancien on,

les gens de ; Sihânakâ, le lac, les habitants (de la région) du

lac Aldutfâ qui est à peu près au centre de leur territoire. Vil-

lage principal : Ambatundfazdkà', litt. : à rit, là où est, à ; valu,

la pierre; n, de; Ratfika, nom propre, qui est par I7°48'de

latitude et 450 59' de longitude.

23. DIALECTE MERINA ou de l'Imérina, capitale : Tana-

narive.

24. DIALECTE BEZANUZÀNU.Village principal : Muramânga

par 180 $7' de latitude et 450 55' de longitude.

25. DIALECTE VURIMU. A l'ouest de l'embouchure du

Maiïgûru et au sud du bassin de ce fleuve.

Page 47: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

INTRODUCTION XLI

26. DIALECTE BETSILEO, litt. : be, les nombreux; tsi, ne

pas; léo, vincibles, les nombreux invincibles. Ville principale :

Fianarantsûa par 2i°26' 50" de latitude et 44*43'de longi-

tude.

27. DIALECTE BETSILEOARINDRÂNUOU Betsileo méridional.

Village principal : Ambuhimandïûsu par 210 51' 50" de lati-

tude et 440 36' de longitude.

28. DIALECTE TANÀLA OU AN TANÀLA(litt. : atjta, les gens;

aiiata, dans la forêt, qui vivent en forêt) d'Ambuhimdnga du

Sud qui est par 20" 37' 15" de latitude et 450 25' 40" de lon-

gitude.

29. DIALECTE TANÀLA d'Ikùngu ou DIALECTE ANTEKLJNGU.

Le village principal, Ikûiigu, est par 210 54' de latitude et

450 o' 30" de longitude.

30. DIALECTE BÀRA de Ihûsi qui est par 220 24' de latitude

et 43*43' de longitude.

En plus des trente dialectes précédents, on trouvera un

certain nombre de rapprochements avec des mots Anakdra et

Antambahwdka ancien. L'Anakara est un parler ésotérique en

usage dans un groupement de ce nom dont les membres

résident principalement dans le bassin oriental du Matitanana

(vide supra, n° 9). L'Antambahwaka ancien est l'ancien dialecte

des Antambahwaka de Manandzari (vide supra, n° 8). L'un

et l'autre de ces dialectes contiennent de nombreuses formes

désuètes. Les deux courts vocabulaires que j'en ai pu obtenir

ont été publiés dsns la 3e partie de mes Musulmans à Mada-

gascar et aux îles Coniores(chap. 1, p. 5-39).A l'exception des dialectes de Maruantsetfa, Antandrwi,

Mahafali, Vezu, Fierena, Menabe, Betsileo, Tanàla et Bara,

les dialectes précédents ont été étudiés sur place. Ceux des

Page 48: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

XLII INTRODUCTION

tribus que je n'ai pas visitées me sont connus par des indi-

gènes rencontrés ou qui ont été à mon service.

Au point de vue sémantique, les dialectes malgaches

peuvent se diviser en deux groupes : les dialectes à liquide et

les dialectes à dentale. Les consonnes caractéristiques de ces

deux groupes sont dans un certain nombre de phonèmes

communs, d pour ceux-ci, / pour ceux-là :

Lili — didi, loi ;

Li—di, sauvage;

Lika — dika, action d'emjamber ;

Fali —fadi, tabou ;

OU — ttdi, amulette ;

mtihiii — hidihidi, démangeaison.

Les principaux dialectes à dentale sont : le Merina, le Betsi-

misaraka, l'Antemuru ; les principaux dialectes à liquide :

l'Antanosi et le Sakalava nord-occidental. Comme seconde

caractéristique, les dialectes à dentale répondent par l'une des

finales : Ira, tfà, tft't, tfl, tïè à la finale correspondante : tsâ,

Isû, tsi, tsi des dialectes à liquides :

. Tabttirâ

\ Tahutrâ

Merina, Betsimisaraka, Antemuru ' Tahuth'i

JTahutN

! TabutH

i Tahutsâ

Antanosi, Sakalava N-O ! „ ,'

'

)Tahutst

\ Tabutsi

Par rapport au Malais, la division en dialectes à liquide ou

Page 49: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

INTRODUCTION XLIII

à dentale parait être un phénomène purement malgache,

c'est-à-dire postérieur à l'immigration malaise et consécutif

à la dissémination des Malayo-malgaches dans l'île entière.

Deux cents thèmes malais étudiés à ce point de vue spécial,

donnent les indications suivantes :

146 thèmes malais à / radical du type bilalafi, bttltt, lahi,

lépas, présentent un / dans tous les dialectes malgaches :

valala, vuttt, lahi, lefa.

33 thèmes malais à / radical du type balft, pilih, lintah,

liyar, présentent un / dans les dialectes à liquide, un d dans

les dialectes à dentale : valika-vadika,fili-fidi, litjta-diijta,li-di.

9 thèmes malais à / radical présentent un d dans tous les

dialectes malgaches : Mal. gulifi = Malg. badina.

10 thèmes malais à d radical présentent également un d

dans tous les dialectes malgaches : Mal. bodohz=zMn\g. budu.

2 thèmes malais à d radical présentent, suivant les dialectes,

d ou / : Mal. diyanr=zMalg. dia-lia.

4 thèmes malais à d radical présentent un / dans tous les

dialectes malgaches : Mal. dalam = Malg. laliuâ.

En somme, à 188 thèmes malais à / radical, le malgache

répond par 146 thèmes à liquide radicale, 33 thèmes possé-

dant, suivant les dialectes, une forme à liquide et une forme

à dentale et 9 thèmes à dentale. D'autre part, à 16 thèmes

malais à .dentale radicale, le malgache répond par 10 thèmes

également à dentale, 2 thèmes à dentale et liquide suivant

les dialectes, et 4 thèmes à liquide. Il semble donc résulter

des exemples précédents que la mutation de la dentale ma-

laise en liquide malgache est un phénomène assez rare,

que la mutation en dentale malgache de la liquide malaise

est un phénomène plus rare encore. Le fait à retenir est la

Page 50: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

XLIV 1NTR00UCTION

solidité générale de 17 malais qui s'est conservé dans la grande

majorité des cas étudiés.

Un vélaire, ainsi qu'on le verra plus loin en ce qui concerne

le Merina, existe dans tous les dialectes sans exception aucune.

A l'initiale devant voyelle, en position intervocalique et en

finale fermée du type x + voyelle -f- fi, ce phonème se pré-

sente dans tous les dialectes, le Merina excepté :

Malais

fielu

fiaran

dafiaw

buruft

Dialectes non Merina

fielu, fiilu

aftara, aftaran

trafm

vurufi

Merina

anarana

traita

vurttna

Le groupe consonnantique fig est, au contraire, commun à

tous les dialectes. Les expériences du Collège de France en ont

révélé l'existence en Merina :

Graphie usuelle :

tsangana

papangu

banga

lungu

Graphie phonétique :

tsà-figa-nâ

pa-pà-figu

bà-ftga

lû-figu

Les autres particularités sémantiques et vocaliques ne

prêtent pas à la division des dialectes malgaches en groupes

distincts. Elles seront indiquées pour chaque phonème dans le

chapitre consacré à la Lautverschiebung.

Les manuscrits du fonds arabico-malgache de la Biblio-

thèque nationale, dont je viens de déterminer le dépouille-

ment, sont au nombre de dix, dont neuf manuscrits anciens

et un ms. moderne, le ms. XIII :

Page 51: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

INTRODUCTION XLV

Ms. I. En cuir grossièrement tanné, de 14 feuillets de 180

X 190. Sur le folio 1 verso, est collée la fiche imprimée sui-

vante : Ex bibliotlxca Mss. Coisliniana, olim Segtteriana,

quant Illttst. Henricus Du Cambout, Dttx de Coislin, par Fran-

tir, Episcopus Metensis, etc., Monaslerio S. Germant h Pratis

legavit. An. MDCCXXXU. Il renferme des dessins coloriés,

grossièrement exécutés, d'hommes, d'animaux, d'arbres et

des figures cabalistiques, mais pas une seule ligne de texte.

Ms. IL 36 feuillets de 150X155. Ce ms. et les trois sut- 1

vants proviennent également de l'ancienne abbaye de Saint-

Germain-des-Prés.

Ms. III. 65 feuillets de 250 X 255.

Ms. IV. 77 feuillets de 235X255.Ms. V. 144 feuillets de 230X250.Ms. VI. 144 feuillets de 190X220. Porte sur le recto du

folio 1 la note suivante : manuscrit madégasse (sic) acquis de

M. Marcel au mois de février 1820. Signé : Langlès.Ms. VIL 126 feuillets de 290X310. Un certain nombre

de feuillets contiennent une transcription interlinéaire et un

essai de traduction latine également interlinéaire.

Ms. VIII. 74 feuillets de 205X245. D'après une note

manuscrite de Langlès, ce ms. provient de la bibliothèque de

M. Anisson et « parait avoir été apporté en France en 1742».Ms. 5132 du fonds arabe. 171 feuillets de 222X280. Ce

ms. a été classé par erreur dans le fonds arabe, sans doute

parce qu'il débute par dessôradu Korân.

Le ms. XIII est une copie en décalque de quatre mss. réunis

en seul : A, p. 1-17, de 205 X 174 ; B, p. 18-22, de 200 X

215; C, p. 23-34, de 200 X 290 et D, p. 35-41, de 200X

300.

Page 52: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

XLVl INTRODUCTION

A l'exception des mss. I et XIII, tous ces manuscrits sont

en papier indigène, écrits au galant en caractères arabes, avec

de l'encre également indigène. Ils se composent généralementde sûra du Korân, d'interminables listes des 99 noms d'Allah,

de textes religieux bilingues, en arabe et en malgache; de

vocabulaires bilingues, et surtout de textes, invocations et

carrés magiques. Le ms. VIII contient un texte persan dont

j'ai trouvé une seconde version dans le 5132 du fonds arabe;et le ms. III, un vocabulaire malgache-hollandais de 36 mots

usuels, écrits en caractères arabes. Les sûra du Koran sont

reproduits dans un ordre différent de celui qu'a imposé la

révision ordonnée parle khalife Othmân. Elles sont ainsi dis-

posées dans le ms. VI : Fâtiha, CXIV, CXIII, CXIIet ainsi

de suite, en sens inverse, jusqu'à XCVII. Viennent ensuite

les versets 1-4 de la sûra de la Vache, XCIV, verset 256 de II,

verset 16 et commencement du verset 17 de III. Ces sûra et

versets isolés vont du 6» 2 recto, 1. 7, au r* 7 recto, 1. 5. Le

ms. VI contient, en outre, la sûra XXXI, ^136 recto, I. 7; et

du folio 136 verso à 138 verso : les versets 158-159, 137,256-

259, 284-286 de la sûra II et les versets 25-26 de la sûra III.

Ces manuscrits qui proviennent de la côte sud-orientale de

Madagascar, contiennent de précieux renseignements sur

l'Islam et les musulmans malgaches qui seront utilisés dans la

seconde | artie de ce travail. Au point de vue linguistique, ces

textes ont une importance de premier ordre tant pour les

études malgaches que pour la linguistique comparée des

langues malayo-polynêsiennes. Ils montrent que le malgacheest d'une remarquable fixité et ne présente pas les variations

notables qu'on croyait être la caractéristique des langues de

peuples de civilisation inférieure. On ne doit pas entendre

Page 53: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

INTRODUCTION XLVIl

par là que i'Antanosi du xvi« siècle n'est pas légèrement diffé-

rent de celui que j'ai noté moi-même. Ce dialecte sud-orien-

tal s'est évidemment quelque peu modifié depuis quatre siècles:

certains mots sont tombés en désuétude, quelques formes

verbales ont disparu. Mais sous ces réserve4;, qui sont de droit

pour ainsi dire, la morphologie, la syntaxe et la phonétique

de l'Antanosï moderne, sont remarquablement identiques à

celles de l'ancien dialecte que nous ont conservé les textes de

la Bibliothèque nationale.

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CHAPITRE I

VOCABULAIRE COMPARÉ DU MALAIS

ET DES DIALECTES MALGACHES

Adifc 1, Javanais : Adi, Dayak : Andi, frère ou soeur plus

jeune, cadet. Zandri-D^andri 2,Yunm\x : Yai.idri, Antemuru:

Oti, Antandrwi : Ola *.

Adjak, invité. Aia, Asa, invitation, commandement.

Adjcb, ridiculisé. Vide infra Madjib.

Adu, excité à combattre ; Tagal : Ali, se disputer. Adi,

AU, guerre, combat.

Agao (Tagal), protéger. Artt, protection.

Akar, racine ; Batak : Almr : Nias ; Wa*a. Vahatrà-Balmlrà,

Vahalrà, Vahatri, Valmtsà, Valmlsl, Vabatsl, Vahasa, Valmsoe*.

ï. Sauf indication contraire, les dissyllabes et dissyllabes malais et mal-

gachessont paroxytons et proparoxytons.2. La notation laudri-diandri indique que, dans certains cas, [aadri est

employésous la forme dçtijdri. Ces formes alternées existent pour tous lesthèmescommençant par/, b, /, r, s, v et \. Vide infra passim.

j. Les formes dialectales n'ont été localisées qu'autant qu'elles peuventletre avec certitude. Pour le cas contraire, l'absence de précision indiqueque le mot cité est usité dans tous les dialectes ou dans la plupart des dia-lectesétudiés.

4. Pour la répartition géographique des finales ka, Ira, M, et de leursvariantes,vide supra et infra passim.

G. FEUUKD.—Pbctûtîquewutajo-nulgacbe. 1

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2 CHAPITRE l

Aku, je, moi. Vide infra les pronoms personnels.Alaala (Tagal), douter. Sala'sala, Salasala-Tsalasala, hési-

tant, perplexe; Betsimisaraka : Salatjlsâla, Salant salami.

Alabok (Tagal), poussière. Ravuka-Dravt'ka, action de

piler du riz.

Alap (Javanais). Bugui : Ala, prendre. Ala. action de

prendre, d'enlever, sortie, enlèvement.

A las, forêt. Ala.

Alis (Tagal), rejeter. Ari, action de rejeter.

Alu, Batak : Andaltt, Javanais : Ha/u, pilon pour décorti-

quer le riz. Alu, Halu, Akalu.

Alualu, poisson de mer. Aluâlu, congre.

Alun, vague de la mer; Batak : Alun, prolongement d'un

bruit. Alu, Alun, Alunâ, vague, ondulation, houle.

Amdb, natte. Lamakâ, Fi-lâmakà.

Ambo (Dayak), haut, élevé. Ambu, Abu, Avu.

Ambuambtt, bonite. VOIK, Voe.

Ampat, Batak : Opat, Dayak : Epat, quatre. Efatrà, Efatrâ,

Efatrî, Efatri, Efatsâ, Efatsî, Efatsê, Efasâ, Efasoe.

Amporih (Batak-Toba), oiseau appelé voleur de ri\, Fuli-

Puli, Fudi, petit oiseau appelé communément cardinal, à

cause dc^a tèlc rouge du mâle. Lorsque le riz est mûr, les

rizières sont Vo&'fci d'un gardiennage spécial pour les proté-

ger des fudi. Fudia Madagciscarfrisis.

Ampity Batak : Otnpti, Kawi : Trhipu, maître, propriétaire.

Tumpu, Betsileo : Tupu.Anabo (Tagal), chanvre. Aftgafu, Aiïgafa.Anab (Mal. et Batak), enfant, petit d'un animal. Anakâ,

An ahi, Anakê; Vurimu : Yanakâ, Yanakê; Zanakâ-D^anakâ,

Zanaki, Zanakl ; Betsileo : f anakê.

Anani, Batak : Onont, Javanais : Euem, six. Enem, Eritm,

Enifi, Enin, Eninâ.

Andjift (Mal. et Batak), chien. Merina : Alfkya, autres dia-

lectes : AHka ?

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VOCABULAIREMALAYO-MALGACHE J

AnJohh (Batak-Toba), espèce de caille. Tïowttxw.

Andow (Dayak), jour. Andht, Andru; Antankara : Andta.

Aftin (Mal. et Batak), vent. Anin, Ani, Afinit.

Aîtir, Batak : Haftir, puant. Mani; Lafti, puanteur.

Aftkal, levé, élevé. Akalrâ, Akalrâ, AkalH, Akatrè, Akatsâ,

Akatsi, Akalst, Akajâ, Akasoe, ascension.

Aftkaw, tu, toi. Vide infra les pronoms personnels.

Antiftantin, pendants d'oreille. HantiinkântiimUKanttinkâij-

Itutâ.

Ami (Mal. et Batak), un tel. Ann, An un, Anunâ.

Api (Mal. et Batak), Dayak : Apuy, feu. Afu.

Apit, serré, pressé. Jfilfâ, Hifitfâ, Fatsi, étroit.

Ara, Batak : Haytwvara, espèce de figuier. Ara, Vuàra.

Arak, procession. Ara\à, Arakl, Arakê, action de suivre,

d'accompagner.

Arait, Dayak : Ariù, charbon, Ari, Arift, Arinl, ArinS;

Betsileo : Ari.

Ari (Tagal), possession. Hâri, Haréna-Karéna, Harian,

Haréanâ, Harian, Harianâ, Har'tenâ, richesses.

Ariari, aine. Tarinâ.

Aribi (Bulusch), Tagal : Haligi, pilier. Aijdti, Aijdri.

Artiwan, nom d'un poisson. Alt'tvtt, Ultivtt, vieille.

Asah, aiguisé. A'sa, Asa, action d'aiguiser.

Asam, Masam;Bnak : A sont, Javanais : Asent, Blagdensubverbo acid 25 : Sinisant, aigre, acide. Ma-tsitsu, Ma-iiiu, Ma-

sisu.

Asin, Batak : Ans in, salé, saumàtre. Haiinâ-Kaiinâ, liai in,Hait.

Atap, toit. Taful

Awab, corps; Batak : Awak, taille. Valmn-Bahan; Fa Imita,

la dimension du corps.

Awan, Batak : Rambon, nuage. Vurimu : Yavu; Zavn-

D^avu, Zavun, Zavtinâ.

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4 CHAPITRE l

Awap, vapeur,exhalrson, haleine;Makass^i ;;V«w; Batak:

Muwap; Balinais : mahuwab, Kawi : Hwab, bâiller. Huakâ-

Kuakâ, Huaki, Huaki, Huai ni, Huatri, Huatri, Huatsà, Httatsi,H un tsi, bâillement.

Ayah, père (en style élevé). Ray==^R -f- ay, Rey.

Ayao (Tagal), accorder, concéder. A{tt, obtenu, reçu,

gagné.

Ayin (Tagal), sécher. Mayua= Maina', Meyua, Meyft,

Meyù, Mayka, Mcyka, Meyki, May, Mey, sec.

Ba, particule interrogative. Va, Ve.

Baba (Batak), bouche. Vava-Bava.

Baban, charge, fardeau, hotte. Bain, Vave, action de portersur le dos.

Babayi (Tagal), épouse. Vâvi-Bàvi, femelle ; Vayàvi, Veyâvi,

Veyvâvi, Vehhtivi, Vivâvi, femme.

Badja (Mal. et Batak), espèce de noir de fumée. Vaijd^a-

Baijdyi, Maijd^a, terre noire, mine de plomb, poudre d'arme

à feu ; Betsileo : Vaja.

Bagsay (Tagal), aviron, pagaie ; Dayak : Besâi. Vwi =

Voy, Vey, Ve, action de pagayer.

Balmru, Batak : hnbaru, Tagal : Bago, Javanais : IVahu,

frais, nouveau, récent. Vaw-Baw, Vao-Bao *, Vow-Boiv, Vo.

Balxss, faire une satire. Antanosi ancien : Balxa (sic, Fia-

court, Dictionnaire, sub verbo moqueur) ; Balmy (ibid., sub

verbis moquerie, être moqué, se moquer).

Bahti, Batak : Abara, Dayak : Balm, épaule. Avay, Avey,

ï. L'équation mayna = maina doit se traduire ainsi : may-na est un

dyssyllabe à diphtongue représenté en graphie usuelle par maina. Le pre-mier terme reproduit la prononciation phonétique de l'orthographe eu

usage.2. Vaoest un monosyllabe à diphtongue qui n'a rien de commun avec

la graphie usuelle vao = vaut.

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VOCABULAIREMALAYO-MALGACHE 5

omoplate; Avey, Avéynâ. Avéhi, épaule. Cf. Sanskrit Bâbit,

épaule.BaiÇ. Vide infra Bayik*Baka (Mal. et Batak), origine. Vahan-Baban, Vahanâ,

Valut ni, racine? Faka-Paka, racine.

Baka, pâteux, gluant, Paku, toute matière collante.

Bakul, corbeille, panier. Bakuli *.

Bakttfi, Batak ; Bakou, espèce de lis. Vahun-Bahun, Vahttniï,

Vabnn, Vahuuâ.

Bâtas, réponse ; Batak : Bafos, Dayak : Baleh, rendre. Vali-

Bali, réponse.Balawaw (Dayak), rat. Côte Est : Valâvtt- Balâvu ; Vwa-

lâvu.

Balayi (Tagal), parenté, alliance. Vali-Bali, Vadi, époux,

épouse.

Bâley, salle d'audience, édifice public et ouvert où on se

rassemble pour tenir conseil ; Dayak : Balai, maison ouverte.

Vàla-Bàla, entouiage, enclos, clôture. Cf. Skr. valaya, bra-

celet, entourage.

Balibis, espèce de canard. Vivi, petit grèbe; Antemuru :

Vwadlvi, Aritambahwaka : Vhihu, Mavurungu : Vikivlki,Vuriniu : Viviki.

Balik, derrière, tourné, retourné. Valikâ-Balikâ, Valiklf

Valiki, Vadikâ, Vadikî, Vadiki, rebours, envers.

Balnn, roulé comme une natte. Vaîu-Balii, Valnn, Valttnâ,

plis, replis; Valunà, vague de la mer.

Bambdfian, poisson de mer. Vavâftu.

Batiar, stupide. Vafiavàfta-Batiavàfia, Vakavâka.

ï. Balùlî avec le sens de panier, corbeille,.'cité par A. Marre, m'estinconnu et ne figure dans aucun dictionnaire. Il est usité dans le nord-ouest avec le sens de poterie. M, coupe,tasseet a été emprunté au swahili :bakuli < Arabe : tchil.

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6 CHAPITRE I

Baftat, prompt, rapide. Fayfiganâ = Faingana, Feynganâ,

Feyitgyanâ, Fayùgan, Feyfigan, Feyfigyan, Fèngan.

Baftaw, Javanais : Bafto, espèce de héron. Vaftu-Banu,

Vanu; Autemanambundru : Be~mangu ; Sihanaka : Vanna,

Vuaitâ, Vaùevtianâ.

Bandttt, anneau de kriss. Vaydrittrâ-Bandhttr'â, VaijdhtlN,

Vandfutri, Fandrulrâ-Pamiruln), Fandfulfi, Faydrutri, cercle,

ligature, boucle.

Baftkey, Batak : Banké, cadavre. Funnkâ-Punukâ, Funukû,

Funuki, Funukt, état de quelqu'un qui est enveloppi comme

un mort ; Amtinukâ, Amunukù, Amunuki, Amunukt, cimetière,

cadavre en putréfaction.Bafikit (Mal. et Batak), levé, relevé, ressuscité. Fuitgalrâ-

Puùgalrâ, FuftgatH, Fuftgatfé, Fttkatrâ, Fukalri, Fukalrê, action

d'extraire, de faire revivre, de produire au jour.Baùkiiwan (Mal. et Batak), Toba : Bakkuwaû, espèce de

pandantts. Vakitivaù-Bakihvaù, Vakuafl, Fakuiva, Vakua.

Banlal, oreiller, coussin. Onda, Oijdan, Uijdan, Uijdanâ.

Bantey, être abattu, découpé (animal). Anakara : ma mandai=» ntan-\-vai,id^i, couper *.

Ban tu, aide, secours. Vuydii-Butjdii.Ban tut, incomplet. Vaijtttlrâ-Banlutrà, Vaijtutrâ, Vaut ut ni,

VaijtutN, Vaijlulr'i, Vanlitlsà, Vaututsii, Vaut utsi, Vaijtulst,

Vaytusâ, Vatjtusoe, jeune fille formée mais pas encore mère.

Bapa, (Mal. et Batak), père. Baba.

Bara, Dayak : Bafxie, charbons ardents, braise. Vay in

Vay-n-afu; Vey.

Barab, Batak : Baro, abcès. Antanosï et Mahafali : Ba;

Betsileo : Bae; Antankara : Bay, Bey; Vay-Bay, Vey.

Barat, ouest. Avâratfâ, Avâralrâ, Avâralîi, AvàralH, Ava-

ratsa, Avaratsi, Avaratsi, Avarash, Avarasoe, nord. Cf. Mal.

Timor, est= Malg. A tsi mu, sud.

ï. Pour l'équivalence ni == nd^; cf. le mot suivant et ranley, butub

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VOCABULAIREMALAYO-MALGACHE 7

Basah, mouillé, humide ; Basub, lavé ; Tagal : Basa ; Bugui :

Sasa, nettoyer. Sasa-Tsasa, Saia, lavage, blanchissage.

Butai), lige, tronc, corps mort, cadavre. Vataiï-Batan,

Valan, Vatauâ, carcasse, corps humain, tronc. Cf. Arabe :

badan, corps.Batn (Mal. et Batak); pierre. Vatu-Batu.

Battit (ôim), rut ; Bahnar : Bon, testicule. BAilga, testicule.

Baiva, porté. Baw, Bao, Bow, Bo, bambou pour le portagedes paquets et marchandises.

Bawah, dessous, en bas. Ira, Ava, bas ; Ambâni, en bas,dessous = àtnba -f- ni.

Bawan (Mal, et Batak), oignon. JVovafmng (Vocabulaire &<:

Houtman) =: im'aljoit, probablement pour vua-valion.

Bawu, odeur. Antanosi ancien : Imbu (en Malg. moderne,Imbu signifie puanteur), Vuvttki.

Bawuk, Batak : Babuk, favoris(barbe). Vaukà-Baukâ, Vauki,Vaitki.

Baya (Tagal), négliger. Vurimu : Vaya-Baya; Vaça-Baça.

Bayait, espèce de perroquet. Vurimu : Vaya-Baya; Ante-

fasi, Bara : Va^a ; Amekungu, Betsimisaraka : Va^an-dabi,litt. : perroquet mâle ; Mavurungu, Menabe, Zufisuru : Va%w,.

Va^anà; Antambahwaka, Aotemuru, Sainte-Marie : Bwe\a;

Antesaka, Antankara, Sihanaka : Bwéy^a; Sakalava NE :

Birii^a; Betsimisaraka N. : Bwe^a-be, litt. : le grand bwe$a;Maruantsetra : Bwéyxi.

Bayik, Baik, bon, beau, bien ; Javanais : Bae. Èva, Eva,

bonté, beauté.

Bèkàm, ventouses; Batak : Bolm/n, sucer le sang. Fôia-Pôka,

Fitka, action de sucer le sang, d'aspirer, de humer.

Bêla, peine, châtiment; Cam : bala, malheur, mal. Bal a,

mal, malheur, infortune.

Bïlâkan, dos. Valàlmti-Balàhafi, Valâbanâ, les reins.

Bèlâfia, Batak : Balaùa, pot, vase. VilàùUBilâùt, Vilâni.

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S CHAPITRE I

BHl, Bisaya : Bili, acheté. Vili-Bili, Vidi, prix, valeur;

mi-vili, mi-vidi, acheter.

Belom (Dayak), vivant. Veluna-Bclunà, Velun, Velu. Passif :

Velûminà.

Mut, trahison, perfidie. Birinka, déviation, obliquité.

Bèlùt, Batak : Bolul, espèce d'anguille. Màudutrà, Mâiidu-

trà, Mandutfn, Maudiilri, Mândntfi, Mâijdutsà, Mandttlsii,

Mandats!, Mâmlulsi, gros serpent, grosse couleuvre.

Befiis, cruel. Viftilrà-B'tflitrâ, Viititfâ, Vinitrâ, Viftilri^ Vini-

tri, Viftitri. Viiïitsii, Viftitsî, Viih'lsê, Vinilsi, Viùisâ, Viîiisà,

Vin ifor, Vini$oet fâché, en colèie. ,

Befiko^, Mikassar : B:ko, courbé, recourbé, tortueux. Biflgu,

Bingo, Biku, Viku, bancal; BekaMka, action de marcher les

jambes écartées ; Mefigttkà, être tortueux, avoir tort ; Beitgu-

béftgu, courbure ; Ti-vaka, qui a les jambes arquées ; Vayùgu,

Veyn'gti, de travers; Mayftguka, Meyùgttka, courbé; Fayûgukâ,

Feyngnkâ, croc.

Bêrapa, combien ? Firi-Piri ?

Birâs, Batak : Boras; Dayak : Bêlms, Kawi : IVtvas, riz

décortiqué. Valsi-Balsi, provisions de voyage en vivres ou en

numéraire.

Birat, pesant. VeSalrà-BeSalhï, Vesatrà, Vesatrt, VeSatrt,

Veiatsâ, Veialst, Veiatsi, Vesatsê, Vesasà, Vesasoe, pesanteur;

Vi^atrâ-Bi^atrà, paroles dites avec force, avec colère.

Birgifi (Batak-Dairi), cou (Blagden sub verbo neck 2}b).

Vuyini-Buyuù, Vttyiifi, Vuyui, Vu^itnâ.

Bèri, être donné, concédé. Veri-Beri, Verinà, retour; Mamé-

rinâ, rendre, rapporter.

Berkik, espèce de bécasse. Vikiviki-Bikiviki, bécassine.

Berniyâga, Beniyâga, Batak : Boniyaga, Makassar : Baniyaga,

trafiquer, faire du commerce. Vafiga-Bafiga, vente, achat,

commerce.

Bèrok, espèce de singe, Varikà-Barikà, Varikyà, Varikl,

Variki, Vari, lémurien.

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VOCABULAIREMALAYO-MALGACHE 9

Birut (Javanais), écorcher, dégrader. Bérukà, Bwérikà,

Beru, Vemkà-Berttkâ, Vent, patois, baragouin, langue barbare.

Berttwa (Dayak), âme. Ombirtvà, Ambirwa, Amirtva, Am-

birwi, Amirwi, Arimwâ, Arimwi, âme des morts, fantôme,

esprit.Bésâr, grand, vaste, gros. Ve in iaka-ve, Saka le grand; Be.

Bès't, Batak : Bosi, fer. Vi-Bi.

Besub, demain. Ampilsu, Apltsu, Rompit su, Rahampitstt —

R, Ra-\-h intervocalique -J- Ampilsu.

Bélis, Batak : Bitis. jambe, mollet. Vili-Biti, Vltsi, Vinlsi.

Bibtr (Mal. et Batak), bord, côté. VMtrà-BMlfà, Vivilrâ,

Vivitrl, Vivitri, Vivitsâ, Vh'itsi, VMM, VMsà, Vivisoe.

Bidji, Batak : Bidja, Tagal : Biki, rr?.r e. Vibi-Bibi, Vibin,

Vibini. Cf. Sanskrit : Vlja.

Bïiàlaft, Batak : Bilalan, sauterelle. » aiâtan-Balâlan, Valâ-

laih), Vatàla.

Bilan (Mal. et Batak), récit, rapport. Vidaù-Bidaù, Vulaftà,

Valant)} Vida, parole, action de dire, de raconter.

Bini, épouse, femme légitime. Voir Babayi.

Bifikas, élasticité (des mouvements d'une personne). Vika-

Bika, Vikya, énergique, fort, athlétique..

Binkâtab, petite grenouille noire. Côte orientale : Bôkelfà,

Bûketrâ ; Vurimu : Bahûa, Antandrwi : Kubtw'tu, grenouille.Bintaft (Mal. et Batak), astre, étoile. Viljtail-Bint an, Vin tan,

Fin tant), destin astrologique ; Kiiitan, Kinlam), étoile.

Bintâfittr, arbre calophyllum. Vinlan-Bhilan, Vin tan, Vintâùi,

Vintâninà; Betsimisaraka : Viijtântt; Sakalava N-O, Linlâfitt.

Bisik, chuchotement. Biiikà, Bisikl, Biiiké, Bitsikà, Bitsikl,

ilsiki, Viiikà-Biiikà, Viiikl, Visikê.

BiyOko, petite tortue. Ka-pikà, Ka-pikl, très petite tortue.

Boaft (Dayak), vide. Fuafi, Fuait, Fuanà, Foft, Fâ.

Bodoh, niais, sot. Budti, entêté sans raison, de parti pris.Bolos (Tagal), faire sa volonté. Vuluvulu, intention.

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10 CHAPITRE I

Bondjefi (Makassar), nu. Buitgin, Bunginâ,nudité.

Bondoï, bosse. Muntutrù, Munlutrâ, Muni ut n), bossu, protu-bérant.

Bonkak, orgueilleux. Avuu, Avttnà, Avn, orgueil, action de

s'enorgueillir.

Bonkar, levé, soulevé. Bmlga, Buiigu, Beftga, petite éléva-

tion.

BOnvï, en tas, en masse. Vuriingu-Bitrùftgu, Vurtinkun,

Vuri'inkunà, Riuikunâ, réunion de tous les objets appartenantà un tout ; Furiingu-Piiriiùgu, l'ensemble des objets servant

à parer une idole, une femme.

Bosen, rassasié. Vintsin-Bintsin, Vitjlsinâ, Vitjlsi.

Bubit (Mal. et Batak), nasse- Vitvtt.

Bubuk, Ruak : Bttrbur, petits insectes qui rongent le bois.

Vovnkà'Boviika, Vttviika, Vttvuki, Vttvuki, vermoulure.

Bùbun, toit d'une maison (Mil. et Batak). Vih'unà-Btivima,

Vovuna, Vttvttn.

Bubûiï-iin, faite d'un toit. VnvAftan, Vovùftan, Vuvîinan,

Vnvùnanâ, pièce de bois qui forme le faîtage.

Bubut, sorte de faisan. Ki-bûbu, K'tbii, espèce de caille.

BuJak, enfant, jeune personne (Mal. et Batak). Bndn.

Buhi, Batak : Bura, Kawi : IVêrih, écume, mousse. Vuri'

Buri, Vori, Vuri.

Bnka, Batak : Bttlm, ouvert. Vnlm-Bulm, ouverture, état de

ce qui est ouvert.

Bnkit, colline. Viibitra-Biibitrâ, Vuhitra, Viibitri, Vtihitfi,

Vtibitsâ, Vithilsi, VnbiM, Vitbisâ, Vtibisa.

Bukti, articulation, noeud. Vitùa-Biifia, Vuna, noeud?

Bulan (Mal. et Batak), lune, mois Antanosi ancien :

Vtiltin, mois; Vulan-Bulan, Vtilauâ, Voian, Volanà, lune,mois.

Bttlat, rond. Bttla, Vuri, Buri.

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VOCABULAIREMALAYO-M\LGACHE II

Butait (Dayak), Makassar : Btdayeii, or. Vula-Bula, Vola,

argent .

Butir, Batak : Burir, épi, grappe. Vuli-Buli, plantation.

Btdit, Batak : Imbulu, plume, poil, Vulu-Bulu, Vurii, Vont.

Butuh, Batak : Bulu, bambou. Vulu-Bulu.

Bufta, fleur; Batak : Buna, intérêt d'argent. VuM-Buni,

Vurit, fleur.

Buni (Mal. et Batak), caché. Vuni-Buni; Vurimu, Zafisuru :

Vini, action de cacher, de se cacher.

Biiiikal (Mal. et Batak), poids pour l'or. Antanosi ancien :

Monka, mesure de capacité.

Bm'ikuk, bosse, bosiu (Mal. et Batak). Antankara : Vônkuktt,

Malgache : Vukukà-Bukuka, Vukttkû, Vukttki, Vttkuki, Vohulïà,

Vubttlfà; Antemanambundfu : Vukikà; Sakalava N-O : Ba-

kukii; Vezu : Dytkukà; Betsimisaraka : Voku, bossu, cour-

bé, arqué.

Buftktts, paquet, faisceau. Vungu-Bungu, tas, agglomération,monceau.

BuiitaI, Sundanais : Buntul, Batak : Buntu, enflé, gonflé;Ba'ak : Buntul, nom d'un poisson "qui se gonfle. Vwjltt-

Bunttt, gonflement, enflure; Bun tan, Buntanà, Buutakâ, Bttij-

taki,Buntaki, Vwjtakâ, Vtnjtakî, Vuntaki, enflé, gonflé; Bu ta la,

petit poisson qui enfle comme un ballon dès qu'on le sort de

l'eau ; Bttnttui, Bnijttmâ, arbre dont le bois broyé et mélangéà l'eau bue par les bestiaux leur donne un embonpoint fac-

tice.

Buntar, arrondi, potelé, dodu. Vttndrakâ, Vuijdraka, Vttfj-

drakl, Vwidraki, gras.

Bunlin, grosse, enceinte (femelle, femme). VulrUrikâ-

Bulrilrikâ, enflure, gonflement.

ï. Or se dit en malgache : vula-mena, argent rouge, et argent : vula-

futsi, argent blanc.

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12 CHAPITRE I

Btinêit, enflé, bouffi. Bttntsin, Buijtsinâ, gonflement,

enflure; Vuijlsifi-Buntsifi, Vwjtsin, Vtujlsinâ, loupe, excrois-

sance de chair; Mavurungu, Za fisu ru et Vurimu : Vutjlsi,

loupe; Antefasi et Bara : Vtttsi/Sakalava N-O, Sainte-Marie :

Butsi ; Butsibiitsi, action de commencer à grossir, à se former

(surtout en parlant des fruits).

Biinttb, Batak : Bttntt, tué, assassiné. Vunu-Bunu, action de

tuer.

Burit, Javanais : Buri, partie postérieure de quelque chose.

Vuli-Biili, Vtidi, partie postérieure de quelque chose ou de

quelqu'un. Vide infra Pudi.

Bttru, chassé, poursuivi. Hum, Hurun, Hurnnâ-Ktiriinâ,

chasse aux bêtes sauvages.Barak, avarié, gâté ; Batak : Buriik, usé. Vtirnkà-Burukâ,

VurukûfVtirnkt, Vurtikè, Vurutrà, Vurutrà, Vtirtttftt, Vurulfi,

Vurulfi, Vu ru tsi), Vurutsh, Vtirnlsi, Vurutsi, Vurtifà, Vurtisoe,

Vttru, lambeaux, chiffons.

Bnrtiù, oiseau. Vurufi-Biirufi, Vur afin, Vur un, Vtirunà,

Vur u.

Bttriil, hernie. Vôrtitrà-Bôr titra, Vùrutrà, Vfirilrâ, testi-

cules ; Vtirîitinà, qui a une hernie.

Buste (Mal. et Batak), putride. Vehakh-Behakh, qui tombe

en décomposition.

Buta, aveugle. Bida, Vurimu : Pindi.

Btttir, grain, globule; Batak : Biilir, petit bouton prove-nant de la piqûre d'un insecte. Viilsi-Bulsi, verrue. Vide suprabunéit.

Buttth, membre viril. Vtitti-Bulii, Voltt, Valu, Vutjttt, Bulu,

Bidyll.Btiwah (Mal. et Batak), fruit. Vtiwa-Biitva, Vùa, Vwa.

Btttvafi, chassé, expulsé; Batak : Btttvan, enterrer. Buwakâ,

Bwakâ, Bttakâ, Buakï, Buakê, Vuwakâ, Vwakâ, Vtiakâ, Vttakt,

Vttakê, action d'expédier, de chasser, de faire sortir.

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VOCABULAIREMALAYO-MALGACHE 13

Buwat, fait, construit, fabriqué; Batak : Bawat, utile. Vtiwa-

trâ-Bttwatrâ, Vivat fà, Vuatrà-Bualrà, Vtialrâ, VuatH, Vuatri,

Vuwatsâ, Vuatsà, Vuatsl, VttaM, Vuwasâ, Vttasa, Vtiafoe,

arrangement, préparation, construction, action de faire

quelque chose avec des matériaux.

Buwaya, crocodile. Vttwây, Vtiây, Vuwéy, Vuéy, Vuwé, Vue,

Vttâ, Vtvày, Vwéy, Vwé-Bwé.

Dada, poitrine. Traira, Traira.

Dalmn (Mal. et Batak), branches d'arbre. Râlmkâ-Drâhakà%

Ralmki, Rafmkê, Randrâlmkà, Randrâfi, Ratjdrânâ.

Dalmn (Batak-Toba), faire cuire. Rabafi-Dralmfi, Ralmnà,action de faire bouillir de l'eau.

Dabi, front; Javanais : Rahi, figure. Ta-réhi, figure, visage.

Dakap, embrassé, pris dans les bras ; Batak : Dahap, embras-

ser. Tratmfi, Trafmfiâ, position de la sentinelle au repos, le

fusil ou la lance au pied, appuyé entre les bras.

Datât (Blagden, sub verbo to mourn), être en deuil. Ana-

kara : Manda lu = man -f- lala.

Du la m, Tagal : Lalim, profond. Laliiï-Dalifi, La lin, Lalinà,Lali.

Datin (Tagal), entrelacer des verges. Rari-Drari, tresse,action d'entrelacer des joncs.

Datif (Tagal), couplet, strophe. Rari-Drari, choeur de

femmes.

Dampifi, proche, près. Lampi-Dampi, grandes pierres plates,

dalles, action de se coller contre quelque chose, de s'y abriter.

Danaw, Batak : Dam, lac, étang. Rantt-Drantt, eau.

Daftauf, hutte. Tfafiti, Tranu, maison.

Dandan, parure, apprêt. Randfan-Dfat}dfan, Raudranâ,entrelacement de trois, six ou huit fils ; espèce de coiffure en

forme de tresse.

Dara (Mal. et Batak), Makassar, : Rara, jeune fille, vierge.Sttmundrara = Sttmu 4- « 4- rara, sein de jeune fille, et, par

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14 CHAPITRE I

synecdoque, jeune fille dont les seins commencent à se former.

Skr. dârâh. Vide infra sub verbo susit.

Darah, Dayak : Daim, sang. Ra-Dra.

Datai}, venir, arriver. Tufiga, Tofiga, arrivé.

Datar, plaine. Ratanâ-Dralanâ, Ratait, plaine, campagne

plate.

Datttk, grand-père, chef; Batak : Dalu. Dadi, Dada, Dadey,

Daday, grand-père, grand'mère.Davit (Tagal), éloigné. Lavitrâ-Davitrâ, Lui Ira, Lavitrt,

Lavitrè, Lavitsà, Lavifsi, LaviM, Lavisâ, Lavisce.

Dawuh (Javanais), Batak : Ma-dabu, tomber. Lavti-Davu,

tombé.

Dawun, Daun, Dayak : Dawen, feuille. Ravinâ-Dravinâ,

Ravin, Ravi.

Débits, battement du coeur. Tepttlepu, battement, palpita-tion (du pouls, du coeur).

Degil, entêté, obstiné. Rufigiriingi-Drttfigirtingi, Ruftga-

rufiga, obstination, entêtement.

Dekal, près, proche. Rikilfà-Drikilfà, Rikilrt, Rikîtri, Rikitsâ,

Rikitst, Rik'tM, Rikisâ, Rikisoe.

Dèmâm, fièvre. Remaréma, état où l'on sent des picotementsdouloureux (se dit en parlant de ta peau).

Dempil, tout près, l'un contre l'autre. Lefilïâ-Defitrà, Left-

trà, LefitH, Ijefitrè, Lefitsà, Lefitsî, Lefilsê, Lefisâ, Ltfisoe, action

de supporter, lieutenant, second.

Deftan, avec; Batak : Doûan, camarade. Lufigit-Dufigtt, ami,

allié.

Defiar, entendu, écouté; Javanais : defter, comprendre.

Refii, Reni, Reni, Re, entendu, perçu, appris.

Defttt, d'une odeur désagréable. Leftgit-Defigtt, liane puante.

Depa, brasse. Refi.

Dèrù, mugissement du vent ou de la mer. Dûru, Dtirtikà,

Dâruktt, Ditruki, Dttrttki.

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VOCABULAIREMALAYO-MALGACHE 1$

Dibdib (Tagal), poitrine. Tritri, action de boire au pis de la

vache.

Dikit (Tagal), Dayak : Djakit, brûler. Rehitrà-Drehilrà,

Rehitrà, Rehitfi, Rehitri, Rehitsâ, Rehitsî, RehiM, Rebisâ, Rehisoe,

action de s'allumer, de brûler. Passif : refjétana.

Dilos (Tagal), frotter. Dilutrâ, Dilttlrâ, Dilulrîi, Dilutri,

Diltitrê, Dilutsâ, Dilutsît, DilutsU DiluM, Dilusà, Dilusoe,

frottement, friction. Passif : dilfirina.

Dindin, Bar \ : Dindifi, mur, cloison. Ritjdrifi, Riijdrin,

Riijdrim), Rindrt.

Difiin, froid. Rirlfiin-Drirlfiin, Ririîiin, Ririftini, Rirliiini,

Ririninâ, saison froide, hiver austral de mai à novembre. ,

Diyan, bougie. Diya, Dia, Liya, Lia, clarté, lumière. CL

dia-vutanâ, clair de lune.

Dobdob (Tagal), faire du feu. Durit, action de mettre le feu.

Dota (Tagal), jouer. Dota, jeu.

Dompak, l'un contre l'autre. Paka, juxtaposition, action de

toucher à.

Dorofi, s'élancer, se précipiter. Betsimisaraka Sud : Rttdu-

rùdti, course, action de courir.

Dosa (Mal. et Batak), péché, offense. Thiia, Trtisa, dette

(se dit aussi bien de l'argent prêté que de la somme emprun-

tée). Cf. Sanskrit : dosa.

Dukut, herbe, fourrage. Akatâ ?

Dnri (Mal. et Batak), Kawi : Duwi, Dayak : Duhi, épine,

piquant. Rinci, Rwt, Riiitrâ, plantes épineuses; Antam-

bahwaka ancien : JVi.

Dtiwa (Mal. et Batak), Kawi : Dirai, Makassar : Rttwa,deux. Rtiwa, Ri'twi, Rûwe, Rtia, Rùi, Rfie, Arwi, Rutka,

Rwfki.

Duyan (Tagal), lit suspendu, hamac. Ru^a-Drtt^a, Rtt^akâ,

Ru&ki, Rtt^akè, état de ce qui est suspendu.

Dityufi, veau marin. Thi^ufi, Tht^ttn, Tht{ttnà, Tht^tt,baleine.

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l6 CHAPITRE I

Djabat, touché. D^abad^âba, action de palper dans l'obscu-

rité.

Djadi (Mal. et Batak), Dayak : Djari, devenu, fait. Zari-

D<ari, Betsileo : fari, action de devenir, de se changer en.

Djagufi, Dayajc : Djagofi, maïs. Tsaku, Tsakutsâku, Tsaki-

tsâki, Tsahtt, Saku, Ka-tsakâ.

Djahat (Mal. et Batak), méchant. Ratsi-Dratsi, Rati.

Djahit, Batak : Djait, cousu. Zâilrâ-D<àilrâ, Zaitrà, Zailrl,

Zailfi, Zait sa, Zail si, Zaitsê, Jaisà, faisoe, couture, action de

coudre.

Djalan, Batak : Datait, Makassar : Lalan, route, chemin.

Ulan, Lâlanâ.

Djalan, vagabond, égaré ; Javanais et Batak : Djalafi,femme débauchée. Djafiga, D^afigad^âfiga, prostituée, femme

libertine; D^efigad^éiiga, coureur, vagabond. Vide infra

djafigal

Djâlin, tressé avec du rotin ; Tagal : Dalin, attacher. Rari,

Rariii, Rarinà, tresse en paille. Vide supra dalin.

Djampi, médecine, remède ; se dit principalement des

remèdes sur lesquels on a fait des prières pour en assurer l'ef-

ficacité ; Sundanais : Djatnpé, réciter une prière sur une méde-

cine, un malade. Sampi, Samp't, idole, talisman, amulette.

DjaMn, Javanais : Adja, particule vétative. Axa, Ka%a,

Aka. Cf. Blagden sub verbo fo mit 200 : dorit run away into

tfie jungle / aga jôr mak serak*.

Djafigal, défectueux, vicieux. Voir Djalafi.

Djafigal (Mal. et Batak), barbe, menton. Saokâ-Tsaokâ,

Ëawkà, Sau/kt, Sawkè, Èaivku, Sawkâ, menton.

Djankrik, grillon. Afigéli, Afiglli.

Djarifi, filet pour la chasse. Tsârini, Târinl, Sârinî.

Djattth, tomber; Dàyak : Djalo, tomber (en parlant des

fruits). Sakalava N-O : Rati-Drati, écorce légère qui se dé-

tache du bananier.

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VOCABULAIREMALAYO-MALGACHE I7

Djawi-djawi, Batak : Djabi-djabi, espèce de ficus. Avi-âvi,

nom générique des figuiers.

Djèlâft, attendu. D^ântin, D^âniutâ, arrêt, halte, action d'at-

tendre.

Djêlin, Batak : Djolift, regardé. Dféri, regard.

Djemput, pris avec les doigts. Tsimpun, Tsitnpiinâ, Tsimpinâ,

Timpiinâ, Timpinâ, action de ramasser avec les doigts.

Djeftger, crête de coq. Saftga-Tsafiga, Saftga, Sangii, Sufi-

gu, Stifigiisiifigu, Tsafigu, Tsiiktitsûku, crête, toupet de che-

veux.

Djcràfi, louche, qui a les yeux de travers. Nd\ola, Ngila,

Gila, qui louche, cligne de l'oeil, regarde de travers.

Djilat, Batak : Dilat, Dayak : Djeîap, léché. Lelalrà-Dela-

trâ, Lelatrî, Lelatri, Lelatsâ, Leîatsî, LelaM, Ltlasà, Lelasoe,

Lelakâ, Lelaki, Lelakê, action de lécher. Passif : Lelàfinà.

Djindjifi, porté au bras, tenu dans la main. Tsiijtsin, Tsiy-

tsinà, Tint in, Tiijlinâ, action de porter à la main.

DJOIJO(Dayak), suc, jus. Ro-Dro, Ru, suc, jus de viande,

sauce.

Djolofi, le premier, ce qui précède. D^tilti, visière de cas-

quette, tout ce qui fait saillie, comme l'avant d'une pirogue.

Djofikok, accroupi. D^iiktt, D^nkiid^ûku, Zt'ikti, Zukiixfiku,

D^iiktikâ, Stihikà, courbé, replié en bas, incliné.

Djuliir, action de ramper, mouvement d'ondulation des

reptiles. D^ulukà, D^uluki, D^iilukê, action de passer par un

trou.

Djttmpa, joint, rencontré, coïncident ; Dayak : Supa, trou-

ver. Tstipakà, Tsttpakt, Tstipaki, s'enfoncer,' avancer comme

la terre dans la mer; Tsnfukâ, Tsitfukt, Tsttfukê, action d'en-

foncer, de faire pénétrer dans ; Tsufiittà, Tsufutrt, TstifulU,action de plonger dans ; Tsapakâ, Tsapakl, Tsapaki, action

d'entrer dans, de pénétrer dans.

Djumput, espèce de mulet de mer. Zumpuft-thntntpuft,G. FEMAND.— Pbûnitiquemalayo-malfacbe. 2

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l8 CHAPITRE I

Zumpû, Ztimpunâ, Z'tinpuiu), Zuinpu, espèce de mulet à ventre

argenté.

Djundjttfi, Batak : Djudjufi, posé sur la tête. D^uijd{itn,

D^uudytnà, action de porter quelque chose à découvert.

Djttrtt, angle, coin ; Batak : Durit, bord, côté. Zuru-D^tiru,

angle, coin.

Djtirtt, fonctionnaire, préposé. Antanosi ancien : Zulit,

substitut. Cf. Diction, de Flacourtsub verbo : substituer, ntand-

Xpnlou = nian -f- ^ttlu. Vide infra Stilitr.

Elar Qavanais), aile. Elatrâ, Elatrâ, Elut ri, ElalH, Elalsà,

Elatsi, ElaM, Etasâ, Elasoe. Passifs : elârinà, elâtinâ.

El in, Javanais : Hiliù, incliné de côté, renversé sur le côté,

Batak : llin. Hilan-Kilan, Hilanâ, inclinaison.

Em (Santali), donner ; Khmèr : Ain l donne I Aîné, Ami,

Umé, don.

Eiubitn, rosée; Batak : Ombun, nuée; Javanais : Ebun,

rosée. Ebukë, rosée ; Viinutrâ-Bitnutrâ, Vtiniitfii, Vunittri,

Vttnulri, Vuntitsâ, Vttnttlsii, Vuniilsi, VuniiM, Vtiiiusâ, Vitnusoe,

rosée.

Empii), riz grillé que l'on mange sans assaisonnement;

Tagal : Pipifi, riz vert que l'on fait cuire après l'avoir mouillé.

Merina : Ampémpa, gâteau de farine de riz.

Gagah, fort, puissant. Geka, contrainte, violence; Gayka= Gaika, Geykya, Geyka, action de contraindre.

Gagak, Batak : Gak, corbeau. Antesaka, Bara, Betsileo :

Gaga ; Antandrwi, Antankara, Maruantsetra, Ranumena.

Sainte-Marie : Gxvaka, Gwakl, Givaki; Merina : Gwayka —

Goaika, Gweykà; Gtveykya; Tanàla : Gogoka; Betsimisaraka,

Bezanuzanu, Vezu : Kwaka ; Antefasi, Mavurungu, Zafisuru :

Kwaki, /ftt'<jfe;Antekungu : hweyka, Antambahwaka, Bara :

Kwakwàka ; Antemuru : Kok't; Côte Est : Kalmkâ in vururi-

kalmkâ.

Gali, bêché, fouillé, creusé ; Dayak : Kali; Batak : Hali.

Hati-Kali, Hadi, tranchée, fosse, action de creuser.

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VOCABULAIREMALAYO-MALGACHE 19

Ganleh, Batak : Mafiganli ; Dayak : Kantib, filé, être filé.

Heijdri-Keijdri, Heijdri, action de filer.

Gant un (Mal. et Batak), pendu, suspendu. Hanliin-Kantun,

Hantitnâ, suspension.

Gâol (Batak-Toba), banane; Batak-Bima : Gâlo; Batak-

Dairi : Gâluh. Akiiijdrit, Akihjdru ; Sakalava N-O : Katakâta;

Mahafali : Klda. Cf. Sanskrit Kadala, bananier.

Garant, Batak : Sira, sel. Sira-Tsira, Sira.

Garbafi, grande porte ; Batak : Harbafian. Vârafi-Bârafi,

Varavâftan, Varavâran, Varavâranâ, porte, ouverture, entrée;

Varâfianâ, avoir la bouche béante.

Garlmm, Batak : Barlmnt, molaire. Va^afi-Ba^afi, Valait,

Va^anâ, Va^a.

Garuk, gratté, ratatiné. Antankara, Bara, Betsimisaraka,

Merina, Sainte-Marie, Sakalava N-O, Sihanaka, Zafisuru :

Karukâ, Kariikârttkâ, fouille, recherche, action de creuser;

Antesaka, Antambahwaka, Mavurungu, Tanàla : Hara-Kara,

Haran, Haranâ ; Vurimu : Karâfakâ ; Harukâ-Karttkâ,

Harukl, Harukè.

Garufigafi (Batak), arbre. Harùfiga-Karufiga, Harûfigan,

HarAfiganà, Arûfigan, Arûfiganâ %.

Gâtai (Mal. et Batak), Javanais : Galet, gale, démangeaison.

Hali-Kali, Hat in, Halinâ, gale.

Gawttt, fouiller, remuer la terre. Kattkà, Kattki, Kaukê,

Hatikâ-Kaitkâ, Hatikt, Hatikê, Haut ri), Haulrà, Haut ni, Han-

1. Haronga MadagascarUmis.m Arbre à bois jaunâtre et tendre avec

lequelon fait des poutrelles et qui ne pourrit pas en terre. Ses fleurs sont

jauneset tachetées. On fait avec son écorce un remède contre la gale, quise prépareainsi : l'écorce est étendue au soleil après avoir été légèrementpilée, puis mélangée avec de la graisse de boeuf. Le galeux est ensuitefrottéavec la pommade ainsi obtenue (Extrait de mon manuscrit IX surla Boremalgache). »

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20 CHAPITREt

tri, Haut ri, Hatitsà, Hautsti, Haulsi, HatiM, Ha usa, Hausoe,

grattage, action de gratter, de ratisser.

Gèlâk, (rire) aux éclats. Tu-héiakh, Ttt-kélakâ, action de

rire aux éclats.

Gilitik = Gilik + èl, chatouiller. Antanosi, Antesaka,

Antambahwaka, Bara, Betsimisaraka, Menabe, Ranumena,

Tanàla : Hilikltikà-Kilikitikâ, Hilikitikt, Hilikitiki; Antankara,

Betsimisaraka Sud, Mavurungu, Zafisuru : Helikétikà, Heliké-

tikî, Hélikélikl; Sainte-Marie : Etikétikâ, Elikétukâ; Ântema-

nambundhi : Hiltlikâ-Kiiftikâ. Cette dernière forme répond

seule exactement aux thèmes malais. Les pré\ .tentes (Etiké-

tikâ', Helikétikà et Hilikitikâ) se décomposent en et, M, hil ==

infixe malais el et hitikà = gitik ; l'infixé malais est devenu

préfixe en malgache. Vide infra gili et gitik.

Gimerinéifi, bruit confus, vacarme. Kir lut sait, Kiriijlsanà,

Kartijtsan, Kariijtsanâ, Kurlijtsan, Kttriijtsanâ, Kbjtsan, Kiijt-

sanâ, carillon, cliquetis.

Gimertab, Gimratak, cliqueter, faire du bruit. Karâlsakâ,

Karâlsakl, Karâtsaké, bruissement, craquement des feuilles

sèches. Gênterlab— Gerlab-{-infixé êm.

Genderâfi, Batak : Difigerah, espèce de tambour ou de

grosse caisse. Lafigurtin, Lafigurtini, tambour.

Genteft, tuile. Hentun-Kenlun, Henlttnà, nom d'une piècede bois du toit des cases.

Gentil), mince, fluet, menu. Helri-Kelri, lent à croître, quireste petit, rabougri.

Gelar, épouvanté, peureux, tremblant; Batak : Hotar, fris-

sonner, Httttir, secouer. Hitvuità-Ktivullà,Huvulrâ, Httvtttrù,

Htivnlrt, Huvutr'l, Httvtttsâ, Huvtttsti, Huvtttsl, Httvittsi,

Httviisâ, Huvitsoe, remuement, branlement, tremblement. La

forme redoublée Httvtttrûvttirâ est plus fréquemment em-

ployée.

Gigi, dent. Bezanuzanu, Menabe, Sakalava N-O, Sihanaka :

Hihi; Antankara, Bara, Betsimisaraka, Zafisuru : Hi.

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VOCABULAIREMALAYO-MALGACHE 21

Gigit, mordu, Makassar : Kiki, Koko ; Sundanais : Gegel.

Kaykitrà, Keykitrâ, Kekilrâ, Kekilrâ, Kekilfi, Kekilfi; Saki-

lava N-O, Betsileo : Hehitsâ-Kehitsâ, Hehitsl, Hehitsê, Hehifâ,

Hebisoe, coup de dent, morsure. Passif : Kaykérina, Keykérina,Kekérina.

Gilaft, brillant, étincelant, éclatant ; Bisaya : Gitan-gitan.

Hiltikâ-Kiltikâ, Hilukiltikâ, Hilutfâ-Kilulfâ, HiliUfilulfâ,

Hiluijtrlltinâ, éclat, éclairs et reflets de lumière projetés parles objets noirs et brillants.

G/7/, chatouiller. Hili-Kili, Hilibili, Hidihldi, Kidikldi,

démangeaison.Gilil-an (Tagal), clef. Hili-Kili, Hidi, serrure.

Gilift (Mal. et Batak), tourner. Herifi-Keriû, Herin, Herinà,

Herinl, tour, rotation.

Girgir (Batak), sonore, clair, aigu. Girirîukà, Kirirlukâ, cri

strident, perçant.

Girift (Mal. et Batak), percé, troué. Hirikà-Kirikâ, Hirikt,

Hirtki, petit trou.

Gilih (Batak), chatouiller. Antekungu, Antemanambundru,

Antemuru : Hitikitikâ-Kitikltikà, Kitikitikâ, Hilikitiki, Kitikl-

tiki, Hilikitiki, Kitikltiké; Antandrwi : Hilikilikà, Hilikitiki

Hilikiliki, action de chatouiller, chatouillement.

Gosob, frotté, frictionné; Dayak : Kttsttk. Kaittkâ, Kaittkl,

Kaittki, Kasnkâ, action de frotter.

Goyafi, être secoué. Httxttnà-Ku^ttnâ, Hti^ttn, Htt{ti,secousse ; Hiiiuijkuiiin, Httitiijkti^unâ, Hmjinguytn, Hu{tiA-

giiytim), secousse violente.

Gidafi (Tagal), devenir vieux. HtiraïUi-Kuranà, Httran,action de faire des progrès, d'augmenter.

Gttlifi, être roulé, tourné. Httdinà-Kttdinà, Httdin, action

de tourner comme une roue.

Gtiliifi, rouleau. Httlttnâ-Kttlunâ, Hultin, Hurrinâ, Htirttn,action de rouler, de mettre en rouleau.

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22 CHAPITRE I

Gunt'tfi, ciseaux. Heti-Keti.

Gttnéaft, secoué, ébranlé. Hoijtsanâ-Konlsaiiâ, Hontsan,

Hmjtsanâ, Hwjtsan, action de secouer, d'agiter.

Gttntttr, tonnerre. Kulfukâ, Kulftikîi, Kulfiiki, Kulfuki,

Ktilfu, Htitfukâ-Kutfiikâ, Hutfukii, Huthikî, Hnlfttkê, Hntftt,

Kittrukiitrttkâ, Kulfitkiithtkâ, Kttthikuthiki, Ktilfttkiilfukê,

Ku trahit ht, Igtidtinâ, Gtidun, Giidti.

Gurita, polype. Htirita-Ktirita, pieuvre.

Gitrtth, Dayak : Gtirak, bruit de grandes eaux, d'une troupede personnes ou d'animaux. *Giiriiru, Gurtiriianâ, Gururùan,bruit d'une avalanche d'eau.

Haban (Cam), cuivre, Cura : Saban. Saba-Tsaba, Saba.

Habas, effeuiller ; Tagal : Tabas, sarcler. Ava, action de

sarcler.

Habis, fini, achevé. Tapitfà, Tampitfâ, Tapitrâ, Tapilfi,

Tampilfi, Tapilfi, Ta mpil fi, Tapifsa, Ta pi tsi, TapiM, Taptsâ*

Tapisoe. Passif : tapériita.

Habit, cendre ; Batak : Habu, gris. Mavu, cendré, gris.

Hadap, Javanais : Adlp, vis-à-vis, en face. Alfikâ, Alrikâ,

Atfikl, Atfikê. Passif : Alrifinâ, Atrébinâ,

Halap (Batak), aller chercher quelque chose pour quel-

qu'un. Atakâ, action de prendre, d'aller chercher quelquechose. Le passif des dialectes orientaux, alàfanh, est à peu

près tombé en désuétude.

Halaw, chassé, expulsé. Lett, Léo, vaincu.

Haltiman, le front, le devant. Ultian, Ultianâ, en face.

Hambuwafi (Batak), hurler (en parlant d'un chien). Vuvù-

Bnvù, aboiement.

Hampar, étendu, déployé ; Batak : Hampar, éparpillé.

Ampatfâ, Anipatrâ, Ampatfi, Ampalfl, Ampatsâ, Ampalsl,

Ampatsi, Apasâ, Apasoe, état de ce qui est étendu, allongé.Passif : Ampârinâ.

Hampedù, fiel, bile. A féru.

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VOCABULAIREMALAYO-MALGACHE 23

Hampelâs, Batak : Aiiipolas, ficus dont les feuilles rugueusessont utilisées pour polir le bois en guise de papier à verre.

Ampâli.

Hafiat, chaud, brûlant. Hayfi-Kayfi, Haynà, Heynâ in

Imyriaiidru— Imiriaijdrtt, chaleur du jour, ardeur du soleil.

Ha miy (Tagal), ourdir. A ni, ourdissage de la trame.

Hanir. Voir Anir.

Hanlar, porté. Atilfâ, Alitrâ, Atitfl, Atitfi, Atitsà, Ali tsi,

Atilsi, Atisâ, Atisoe, action d'apporter. Passif : Atéranà, Até-

rinà.

Harap, être espéré ; Batak : Harap, être dans l'attente.

Aratfâ, Aijdfatfâ, il est à souhaiter que.

Hâri, jour; Cam : Harêi. Hari, jour, soleil, in Zafia-

Mri, le dieu du jour, du soleil ; Antambahwaka ancien :

Heréhi, soleil. Vb intervocalique n'a d'autre objet que d'em-

pêcher la diphtongaison des deux voyelles finales : Heréhi —

Heréi. Cf. Sanskrit : Hâri.

Hari (Tagal), souverain. *Andri, Andrianâ, Aijdrfan,

Aijdriâ, souverain, prince, noble.

Hali, Batak : Hâte, coeur. Ali, foie, ce qui est au dedans,moelle.

Hènifi, limpide, pur, droit. Héni-Kéni; licite, légitime (en

parlant des époux).

Hidam, appétit, envie (de femme enceinte), désirs sensuels;Batak : Ldam. lia, action de désirer, d'avoir besoin, de cher-

cher. Filâna —/ -f- ila -f- ana signifie concupiscence, pas-sions ; occupation, métier au moyen desquels on se procurele nécessaire ou on arrive à la fortune.

Hidjaw, vert. Itsu, Etsu.

Hidttfi, Dayak : Uroft, nez. Orofi, Uni fi, Urttfitt, Urttn,

Urunà, Uni; Orttkâ, Oruki'i, Oruki, Ornké, Urukâ, Urukh,

Untki, Urttkl, action de flairer, d'embrasser en flairant.

Hila (Tagal), chanter. Hira-Kira, chant.

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24 CHAPITRE I

Hilafi, être perdu. Hllafi-Kilafi, Hi'lan, Hilanâ, état où on

est sur son déclin, état de mort. Ne s'emploie dans ce dernier

sens qu'en parlant d'un roi.-Le protocole royal de certaines tri-

bus ne permet pas de se servir de mali, mort, lorsqu'il s'agitdu souverain. C'est un des nombreux exemples de tabous lin-

guistiques.Hili (Tagal), désir./r/.

Hilir, descendre une rivière, couler. Ilin, Ilitu),, Ldin,

Ldinâ, action de descendre, de couler.

Himpun, Batak : Hemptin, assemblé, réuni. îmbun, Lmbitnâ,vie en commun.

Hifia (Tagal), respirer. Ayft, Ayii, Ayn, Ayfiâ, Aynâ, Ayna— Ai mi, Eyfi, Eyn, Eyn, Eyftâ, Eyîtâ, Eynâ, vie, souffle.

Hintey, être écouté, épié; Batak: Hinté, action de consi-

dérer quelque chose. Eijti, action de regarder.

Hiris, Batak : Iris, coupé en morceaux plats, haché, taillé.

Iritfâ, Lrilft, Irilfl, Iritsâ,, Lrîtsl, Irilsi, Lrisà; Irisoe, action

de couper les petits bois, de défricher. Passif : îrilanâ.

Hisafi, ouïes de poisson. Hisaii, Hisan, Hisanâ.

Hisap, sucé, humé. Vide infra êeiap.

Hitam, Tagal : Llint, noir. Antanosi ancien : Iijlim; Iijtin,

Iijlinâ, Inli, Iti, noirceur. Passif : Lntiminâ. Mainli = ma

-f- iijfi fait, au contraire, au passif : maiijtisinâ.

Hiyaw, requin. Akttt, Akéu.

Hogas (Tagal), laver. U%a, action de laver.

Hohak (Batak), crachat expectoré. Kolmkà, Ktdmkâ, Ktdmkî,

Ktifmkê, toux.

Hoîah, badiné, folâtré. Ula, turbulence, agitation.

Httbnfi, lié, joint. Vufia-Bufia, Vttna, Vttfiti, Vttni, Vuki,

noeud.

Httdafi, Batak : Udafi, crevette, écrevisse. Orafi, Oran, Ora,

Uran, Uranâ.

Hudjan, Batak : Udan, pluie. Oran, Ora, Uranâ, Uran,

Ura.

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VOCABULAIREMALAYO-MALGACHE 2$

Hudjat, insulte. (/-////, U^ttnâ, malédiction, imprécation.

Hudjun, bout, pointe, extrémité. Oron, Uran, Urtinâ,

pointe qui s'avance, cap. Cf. Mal. hàdjufi tânah = Malg.Uruiitâni (litt. : pointe de terre), cap, promontoire.

Hudon (Cam), merle. Hurihwi, Hurûvam), merle cendré,

Hypsipetes Madagascariensis ; Betsimisaraka : Urôva, Orôva,

Rêva; Antankara, Bara : Tsikuri'tva', TsikurAvait, Tsikttrûvanâ;

Sakalava nord : Sukitréva.

Hitktir. Vide infra Ukitr.

Httlam, mélange, Batak : Uram, nom générique de tout ce

qui se mange. Haru, action de mélanger. Passif : Harùinà.

Httlat. Vide infra Ulat.

Huit, derrière.*

Ori, Ortan, Orianâ, en graphie usuelle :

Aorlanâ.

Htilu, Batak : Ulu, tête, chef. Lulm-Dulm, tête; Lfilm-ni,chef.

Hundjam, fixé, planté, enfoncé. Aijd^iin,Ai}d\unâ, port droit

et fixe.

Htttai), Batak : Utafi, dette. Ota, Uta, faute, péché. CL

Mal. dosa, péché > Malg. trttsa, dette.

. Htiyttfi, ondoyer, rouler (en parlant d'un navire). Ufin,

Uyiiâ, Uu^biti^inâ, action de pencher d'un côté comme les

mâts d'un navire qui roule, de tituber comme un ivrogne.

Ibay (Tagal), nausées. LvM.

Ikat, Batak : //*>/, lien, attache. Et fa, Etra, Etfl, Antesaka :

Kutfa', Betsileo : Fi-étsa, ceinture, sangle.

Ikor, Batak : Unir, Dayak : Ikob, queue des animaux. Uhi,Ubu.

Ilatt (Tagal), lumière. Iltt.

M, sperme (Blagden, sub verbis semen hominis). Léli, coït.

Imbah, ajouté, de plus. Ambi, plus, surplus, excédent.

hia (Batak et Tagal), mère. Nhti, Néni, Inén't, hua, R-éni.

Inda (Tagal), mère. Eijdfi, Yendfi.

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26 CHAPITRE I

////, ce, cet, cette, ces. Ifii, lui, Lui.

Ipon (Tagai), assembler. Fumpi'in, Fumpiinâ, action de

réunir, de mettre en pelote (en parlant du fil, de la ficelle).La quantité de fumpiinâ indique une forme redoublée <

f fina.

Irup, Batak : Idttp, Bugui : Irak, humé. Tfuka, Trttka,action de humer. Passif : trùfina, inihina.

Isab, asthmatique, court d'haleine. Èatfa, Vezu : Tstiakâ,

asthme, toux; Satrasâlra, respiration haletante.

Isi (Mal. et Batak), le contenu d'une chose. Iii, Isi ; Miii,

M(si, il y a.

Itu, ce, cette, ces. ////.

Jya, il, elle. Vide infra les pronoms personnels.

Ka, Batak : Palm, préfixe ordinal. Faim.

Ka, à. Ha, cf. Ha-tratra, jusqu'à la poitrine.Kalh'h (Javanais), tous ; dam : abih, tout, tous. Avi, Abi,

Yabi, Ziâbi, l\iàbi.Kabok attacher (Blagden sub verbo lo bt'nd). Anakara :

Akiifu, action d'attacher.

Kabul, Batak : Habit, brouillard, nuage. Hibttkâ-Kibttkâ,

Hibuki, Hibuki, Hivukâ, Hivuki, Hivukt, gros nuage noir.

Kail, Batak : Habit, Tagal : Kavit, crochet, pointe recour-

bée. Havilfâ-Kavitfâ, Havilrâ, Havitft, Havitfi, Havitsâ,

Havitst, H avi tsi, Hav'tsâ, Havisos, crochet, fer pointu. Passif :

Imvitina, fmvlrina.

Kakak, Batak : Kaha, Haka, soeur aînée, frère aîné, terme

de respect employé à l'égard d'une personne plus âgée. Ikâki,

Ikyâki.

Kakas, gratter la terre comme les volailles. Hehi-Kehi,

action de gratter la terre avec les pattes, les griffes. Passif :

hehé^ni.

Kaktira, tortue de terre; Batak : Kttra-kura, Hura-hura,

petite tortue aquatique. Sokatfâ, Sukatfâ, Sttkalrâ, Stikalri,

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VOCABULAIREMALAYO-MALGACHE 27

Èukalfi, Ètikatsâ, Stikatsî, ÈukaM, Sttkakâ, Antanosi : Tsti-

kâkâ, Mahafali : Tsakâfi, Antankara : Atsâfi, tortue de terre.

Les formes Mahafali et Antankara sont, sans doute, celle-ci la

métathèse de celle-là : Tsakâfi— *

Kalsâfi=* Halsâfi—Atsâfi.

Kata, Batak : Hâta, scorpion. Hala-Kala.

Kalalâwa, Kalalâwar, chauve-souris. Betsileo : Kananâvi,

Kbntnâvê.

Kalambit, espèce de chauve-souris. Manâvi, Anâvi.

Kalafi, Batak : Hàtafi, ce qui sert à étançonner, à soutenir.

Halan-Kalan, Ha la m), Katan, Kalanâ; Akàta, Akâlan, Akâ-

lanâ, escabeau, coussinet.

Kataw, de peur que. Aijdrâw, Aijdfôw—

Aijdrao, Aijdfâ,

Faijdfâw, Faijdrôw— Faijdrao, Faijdfô.

Kalis, pelé, écorché. Haratfâ-Karalfâ, Haratrâ, Haralfi,

Haralfi, Haralsâ, Haratsi, Haralsi, Ha rasa, Harasee, action

de raser les poils; Haré%i-Karé<a, rasoir. Passif: Harâsanâ,

Harâlanâ.

Kalolova (Tagal), âme. Lidu-Duîu, esprit, papillon.

Kambar, jumeaux. Kamban, Kambanâ, Kamba, Hambaii-

Kamban, Hainbanâ, Hamba ; Kambin, Kambinâ, Kambi,

Ilambin, Hambinâ, Hambi, corps étranger adhérent à un

autre.

Kambifi, Batak : Hambifi, Bugui : Bembe, chèvre. Bifigi,

Beftgi, Beyfigi.

Kami, nous. Vide infra les pronoms personnels.

Kampnfi, endroit clos. Ktimbun,Kumbtinâ, Httmbun-Kttm-

bt'ii, Htimbunâ, action de fermer par une clôture.

Kamti, vous. Vide infra les pronoms personnels.

Kamûdi, Batak : Hamudi, gouvernail. Hamiiri-Kamtiri.

Kânan, Nias : Gambolo, côté droit. Havân-Kavàn, Havâ,

Havânâ, Havânaitâ.

Kandji, amidon liquide, empois ; Batak : Gandji. Créole de

l'île de La Réunion : Caitjé, créole de l'île Maurice : Cantf,amidonner.

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28 CHAPITRE1

Kapal}, hache. Kapa, action de défricher.

Kara, Batak ; Hara, tortue à écaille. Hara-Kara, écaille de

tortue.

Karafi, Batak : Harafi, corail, rocher de corail. Harafi-

Karafi, Haran, Haraiiâ, Hara.

Karat, Batak : Harat, rouille. Herikâ-Kerikâ, Heriki, Heriki.

Passif : heréfinâ.

Karofi, sac, poche. Harofi-Karofi, Harun, Ha mm), Kqijdfa,

sac, panier, corbeille.

Karuniya, faveur, don, bonté. Antanibahwaha ancien :

Kernnâ, bon. Cf. Sanskrit : Karuijya.

Kasih, Batak : Hasi, aimé, affectionné. AH, Asi : respect,

vénération.

Katara, Kawi ; Tara, transparent. Tttmaratâra = taratâra

-f- infixe uni.

Katiab, Katiyab, Batak: Gidïk, Javanais : Ketek, aisselle.

Helikâ-Kelikâ, Helïkt, Hetikiï Helek; Antankara : Selikâ.

Katik, périt ; Javanais : Kedik ; Batak : Helek. Antekungu :

Kidi ; Bara de Ihusi, Fierena : Kedi; Bara et Zafisuru : Kidi-

kldi; Antemuru, Antesaka : Kidikidikâ; Antefast : Kidikâ,

Kfdikt; Betsimisaraka Nord et Sihanaka Ouest : Kftikâ; Dia-

lectes à liquide : Keli; Bara d'Ambalavow, Betsileo : Kell;

Antankara, Menabe, Sakalava N-O : Heli, Helihéli; Mavu-

rungu : Hili; Sakalava N-O (sud-est de Majunga) : Eliéli;

Imerina Sud (Anusibe) : EU.

Kaéa, du verre. Hatsa-Kalsa. Cf. Sanskrit : Kâca.

Kuwait, compagnon, associé; Batak : Hawaii, troupe de

sangliers ou d'éléphants. Havanâ-Kavanâ, Havan, Havà,

Hava, parent, allié, ami.

Kaya (Tagal), attirail de chasse. Haqt-Kaxa, chasse, pèche

au filet.

Kaya, riche, grand, noble. Hay-Kay, Hey, état d'être puis-

sant. Cf. Flacourt, Dictionnaire sub verbo puissant, ommahai

» on -f- ma -f- Imy.

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VOCABULAIREMALAYO-MALGACHE 29

Kayit. Vide supra Kait.

Kaytt, Batak : Hayii-Kayu, du bois, arbre. Vurimu : Haytt-

Kayu; Ha^u-Ka^u; Vurimu : Kakâyu, Côte Est : Kakâyt,

arbre.

Kebok, fatigué (Blagden sub verbo : tired). Anakara : Tfo-

vttkâ < Huvttkâ .

Kibôk, coupe, gobelet, Cam : Kapuk. Kapwâka, Kab-

wâka.

Kekel, avare, chiche. Vide infra Kikir.

Kêlainârin, hier. Côte Est : Lumâli; Antambahwaka, Ante-

kungu : Lomâîi ; Vurimu : Lu mal n; Merina et Côte Est :

Umâli; Betsileo : Umâle.

Kêlifikifi = Kiiikift -f- infixe et, petit doigt. Betsimisaraka

Sud : Hiijkifi-Kiijkifi ; Betsimisaraka de Mahanuru : Hiijkin;

Sakalava N-O, Sihanaka Est, Betsileo : Kiki; Antefasi, Ante-

muru, Antambahwaka, Betsimisaraka Nord, Vurimu : Iijkin,

Itjkinâ ;Mxvurungu, Antemanambundru, An tandrwi. Zafisuru :

Jki ; Vezu : Aktki ; Antankara, Bara, Menabe, Sihanaka :

Aijkibi; Fierena, Merina, Sainte-Marie, Anki, petit doigt de

la main, doigt.

Kelintat, clitoris. Kiijdi, vagin.

Kelok, sinueux. Hélttkâ-Kilukâ, Hetttkî, Helttki, Helu,

sinuosité.

Kemâb, urine. Antâni.

Kembafi, étendu, déployé. Hembafi-Keinbafi, Hembanâ,

Hemban, Hemba, Heva, action de flotter dans l'air.

Kémiir, Kttmur, action de se rincer la bouche, Tagal :

Momog. Hfimukâ-Kt'tmukâ, Humtikt, Humttkl.

Kende, cacher (Blagden sub verbis to bide). Anakara :

Keijda, action de se cacher.

t. L'alternance b-lr est fréquente à l'initiale dans les dialectes orien-

taux.

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30 CHAPITRE I

Këttifi, Tagal : Kilay, sourcil. Hâijdfifi-Kâijdfifi, Hatjdrin,

Haifdrinâ, Haijdfi, front '.

Kenéafi, raide, tendu, fortement tiré. Heijd^afi-Keijd^afi,

Heijd^an, Heijd^anâ, Heijdça.

Kirâbtt, boucle d'oreilles. Kivifu, Kiviri.

Kerâfi, coquillage. Ankara, Akôra, Akiira, Akiiran, Akiirani,

Akiirani, Karafi, Kàran, Karanâ, Karanl, Kurtikanâ, Kuri't-

kanl, Karâkttnâ, Kiijdrânttnl, coquillage, coquille, coque.

Kirâs, fort, violent. Héri-Kéri, Hiri, force, violence.

Passif: Here\inâ.. Kertt (Blagden, sub verbo Back 4), derrière. Kuktiru,

1. Le ms. VII de la Bibliothèque nationale mentionne dans un vocabulaire

bilingue(cf. G. Ferrand, Un textearabico-tr.algaclxdu XVI*siicU, p. 385), le

compose vulun-tsaijdrin, litt. : poil du front, sourcil. Brandstetter, dans son

Prodromus, p. 63, décompose l'expression précédente en valu -f- n -f- sau-

drin, conformément à la loi habituelle d'alternance de s-ls à l'initiale. Je ne

pense pas que la restitution de tsaudfin en une forme initiale saijdfifisoit

justifiée.D'après la loi d'dternance spécialeaux dialectes orientaux, h alterne

fréquemment avec tr et quelquefois avec ts : vuan-lfatafan, fruit du bada-niicr — vua -f- « -f- tntafan, vuhin-lsaudfin = valu -f- « -f- txnjdfiii. Levocabulaire dums. VII donne, du reste, immédiatement avant vatun-lsaudfin,Ixnjd'rin=. Merina : hatjdrinâ, front. Il me semble donc préférable d'admettre

que parallèlement à l'alternance habituelle handfin-kandfin, Merina : hatjdrinâ-

kandrinâ, il en existe une seconde : Ixtijdfin-tsaudfifi, dans les dialectes

sud-orientaux, de même que nous avons en Betsimisaraka : haldfan:tfalâ~fan parallèlement à Merina : Ixildfanâ-kaldfanS.L'alternance de If et ts estun fait constant en dialectologie malgache. Nous en avons d'innombrables

exemples à la finale : tahutfâ — talmlsâ, où ces phonèmes sont interchan-

geables. Comme la formule If < s ne peut être admise en dialectologiemalgache, la formule ts < If < *ne peut pas l'être davantage. En l'espèce,je considère que tsaudfin représente un ancien *tfandrin < txnjdrin, d'où,en dernière analyse : ts < tf < //. La phonétique des dialectes orientauxme semble autoriser cette dernière restitution d'après laquelle on peut éta-blir la courbe : isandriA-*tfaijdfin-lxiudfiH < Mal. kèttin, parallèlement à

Ifalafati'ltalafan < Mal. kttapah.

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VOCABULAIREMALAYO-MALGACHE 31

Kukôru, bas de l'échiné, croupe ; Ktitfikûtfi, Kulfikiilfin,

Kutfikiitfini, croupion des oiseaux. Cf. infra Krâ\

Kêrtit, ridé. Hérulfà-Kérutfâ, Herutrà, Herukâ, Kerutfà,

Kelrtina, Keijtruna, Kelfitfi, Ketftt, rides.

Kesab, opprimé, accablé. Hitsakâ-Kilsakâ, Hilsakl, Hitsakê,action de fouler aux pieds, de piétiner.

Kitâpafi, Batak : Ha tapai), nom d'un arbre, Tenninalia

cal lapa. Hatâfan-Katâfaii, Ha ta fa m), Hatâfa, Halâfu, bada-

mier, Tenninalia badamia.

Kett, cent mille. Hétsi-Kétsi, cent mille. Sanskrit : Kofi, dix

millions.

Kikil, Batak : Kilkil, rongé. Kikilfâ, Kikitfl, Kikitfê, Kiki-

Isa, Kikitst, Kikitsi, Kikisâ, Kikisoe, action de ronger. Passif:

Kikirinâ.

Kikir, limé, avare, sordide. Hihilrâ-Kikilrâ, Hihilfâ, Hihi-

tfi, Hihitfi, Hihitsâ, Hibitsi, Hibilsi, Hihifa, Hibisoe, parci-

monie, avarice. Passif : Hiblrinâ.

Kikis, raclé; Batak : Hishis, racler. Hih't-Kiki, action de

racler. Passif : Hihisanâ.

Kilala (Tagal), savoir, connaître. Hilâla-Kilâla, action de

savoir; Là la, su, connu.

Kitat, éclair. Helatrâ-Kelalrâ, Helalfâ, Heiatft, Helalfê,

Helalsâ, Helalst, Helalsi, Helasâ, Helasoj, Tselatrâ, Tselakâ,

D%lakâ «. Passif: *Helâranà, cf. Anetâranâ.

Kilaw, brillant, qui a de l'éclat. îlu, clarté, lumière. Cf.

supra liai.

1. Vidî supra, p. 30, note t. Les dérivations successives : Mal. kilal>

Malg. Matra-tselaka-dielaka,sont toutes en faveurde l'hypothèse émise dansla note précitée. II est bien évident que d&laka ne représente pas, confor-formément à l'alternance habituelle, un ancien *%elakaet qu'il doit être, au

contraire, rattaché à helàlra < Mal. kitat par l'intermédiaire de tselatrâ,probablement issu lui-même dt*lf<ttalra < Matra.

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32 CHAPITREI

Kima, Batak : Hima, gros coquillage, Cfmnta gigas f. Rigg.Hima-Kinta.

Kinan (Dayak), manger; Tagal : Kanin, nourriture. Hlitan,

Htnanâ, Hina, Hânifi, Hânin, Hàninà, Hâtti, nourriture.

Vide infra Makan.

Kipas, Batak : Hipas, éventail. Himpa-Kimpa, ventilation.

Passif Himpâinâ au lieu de la forme attendue : *Himpâsinâ.

Kiri, Nias : Gambera, côté gauche; Tagal : Kaliva, à

gauche. Havla-Kavla, côté gauche.Kita (Tagal), voir. Hila-Kita, vu.

Kita, nous. Vide infra les pronoms personnels.Koa (Dayak), dire. Hwi.

Kokay (Tagal), creuser. Httbi-Ktthi, Uhi, action de gratterla terre.

Kop-kop (Bisaya), couvrir, recouvrir. *Hulra > Impératif :

hufi, ferme, recouvre! in Ms. VILT, f° 35 verso.

Korob, Sundanais : Kerek, action de ronfler. Erulrà, Erotfà,

Erutfa, Erutfii, Erutft, Ertttfê, Eratsâ, Erutsit, Ertttsl, Eru Isi,

Erusâ, Erttfaj; Betsimisaraka nord : Hcrulht-Kerulfti ; Anta-

nosi : Herutsi, ronflement. Passif: *Ertitanà, cf. Ieriitanâ.

Koéak, secoué, agité, comme on secoue un vase dans lequelse trouve un liquide. Kutfaka, Kutfakl, Kulfaki, bouillonne-

ment trayant de la soupe dans la marmite ; Kulfan,

Kulfanâ, Kttlranâ, agitation, trouble, tumulte.

Krâ*, derrière (Blagden sub verbo : Back 4). Anakara :

Aijkirâ, derrière, cadet. Aijkirâ est probablement un adverbe

composé de an -f- hirâ signifiant litt. : par derrière, au derrière

de. Avec le sens de cadet, il peut être interprété par oij-kirâ,

en malgache moderne : au-kirâ == on > an, celui qui ; hirâ

(est) derrière (l'aîné), celui qui vient après l'aîné.

Krifiet (Javanais), Kawi : Har'tfièt, sueur. Ufiilfà-Db'iitfâ,

Dinitfâ, Dinilrâ, Lifiitft, Difiitft, Linilft, Dihitfl, Lifiitsâ,

Liftitsâ, Lin itsi, Lifiilsè, Lii'tisâ, Difiisâ, Liîiisoe, Dii'tisoe, sueur,

transpiration.

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VOCABULAIREMALAYO-MALGACHE 33

Kubdk, pelé, dont on a enlevé l'écorce. Uvan, Uvaità,

Uvakâ, copeau; Ompakâ, copeau, petit éclat de bois.

Kubuk, seau, cruche à eau; Kêbôb, coupe, petit vase. Ta-

kiibukâ, Ta-kûbukà, Ta-kiîbitkî, Ta-biibukâ, Ta-hiibukû, Ta-

bùbukl, Ta-kibukâ, marmite, cruche à gros ventre et col étroit;

Ta-kibukâ, plein, bondé comme une vessie; Hlbitkâ-Ktbukâ,

Htbakâ-Klbakâ, plein, bondé, énorme comme un corps gonflé.Vide supra Kibâk.

Kuda, cheval. Antambahwaka ancien : Kalia.

Ktidjur, pique à large pointe employée pour la pêche;Batak : Hudjttr, lance. Haijlsum-Kaijtsuru, harpon pour la

pêche; Akiitstt, AijkéSo, hameçon.

Ktidub, nuque; Batak: Huduk, le derrière d'une maison.

Hatiikâ-Kalukâ, Hatttkù, Hatolâ, Haliiki, Halukl, nuque;

Ktitfu, Holfii-Kolfu, Htitftt, talon, cheville, sabot du cheval

ou du boeuf; Kit ru, Katfn, cheville du pied.Kttdiifi, estropié, mutilé d'une main ou d'un pied. Ktilun,

Ktdttiiâ, Gtdtin, Gulitnà, estropié, qui a perdu un membre ou

la queue. Cf. avec le même sens, Merina : Ftilunâ, Bitlunâ.

Ktiku, ongle. Antanosi, Bara, Betsileo, Fierena, Merina,

Sakalava N-O, Vezu : Hiihii-Kubu; Antefasi, Antemanam-

bundfu, Antemuru, Antesaka, Antandrwi, Mavuruhgu,

Ranumena, Tanàla, Zafisuru : Va^a-kûbu, litt. : molaire

ongle ; Menabe : Fa^aij-kiibu ; Antekutigu, Bezanuzanu :

Vaijd^a-kâhu ; Antambahwaka, Antankara, Betsimisaraka,

Sainte-Marie, Sakalava N-E, Sihanaka : AfigAfti; Maruantse-

tra : Afigâfi; Sakalava d'Anuruntsanga : tigufu ; Sihanaka

Ouest : Angtigtt.

Kuktir, serre, griffe. Dialectes sud-orientaux anciens et

quelques dialectes orientaux modernes : Htibiitfâ-Kuhiitfâ,

Hubtttfti, Httbutfl, Htihulfè, Htihntsâ, Httbtitsù, Htibutst,

Htibtilsê; Betsimisaraka Sud, Bezanuzanu, Sihanaka : Httfigtt-

trâ, Httfigutfit; Antefasi, Antemuru, Antambahwaka, Betsi-G. FERRAND.— Pbytûtiqtumatajo-matgaebe. j

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34 CHAPITRE I

misaraka Nord, MaruansetFa, Menabe, Sainte-Marie, Sakalava

N-E et N-O : Ofigtttfâ, Utigtttfà, Ungutfi'i, Ufigutfi, Ufigu-

tfè; Merina : Tufigutrâ; Betsileo : Ttifigutsâ, Ttifigusâ, Tufi-

gusoe, pied, jambe, patte. Bien que le sens du malgache et du

malais diffère sensiblement, ce rapprochement ne me parait pascontestable. Le vocalisme différent de Mal. Kaki, pied, patte,ne permet pas de l'apparenter à Malg. Htihutra. Ktikttr, au

contraire, est pleinement satisfaisant au point de vue phoné-

tique ; le sens de serre, griffe n'est pas si éloigné de celui de

pied, patte, jambe, pour que cette identification puisse être

rejetée.

Ktilal, champignon. Hulatrâ-Kttlalrâ, Holalfâ, Holatfî,

Holalfè, Holalsâ, Holatsl, Holalst, Holasà, Holasoe.

Kttltlifi, à l'entour, entouré; Batak : Htililift. Kudldin,

Kttdldinâ, Merina : Hiidfdinâ-Kudldinâ.

Kttlil, Batak : Httlifi, peau. Htiditrà-Kudilrâ, Httdilfà,

Hudilfl, Htititfl, Hudilfi, Httlilfi, Huditsâ, Hulitsâ, Httdilsl,

Httlilsl, Httditsi, Hulitsi, Httdisâ, Htidisoe. Passif : Hudfrana.

Ktimis, Batak : Gtimis, Buguî : Sumi, moustache. S tint ti-

tra, Siimulfâ, Somutfâ, Su mut h), Somutfû, Èumtttfl, Somtt-

tfi, $u mut sa, Stimutsù, Suinitlsl, Sttmtttsê, Suinttsà, $uinttsoe.

Passif : Sttmfirinà.

Kûmtir. Vide supra Kinu'tr.

Kttnifi, Batak : Httnifi, jaune. Vufii-Biifii, Vunil.

Ktinlul, Kent ut, Dayak : Ketttt, Batak : Hitiilut, Tagal :

Otot, pet. Hetulrâ-Kttulrâ, Etttlrà, Helutfâ, Etulfâ, Hettttfii,

Etttlfi't, Hctutft, Ettitft, Heltitfê, Ettitfê, Helutsâ, Etutsâ,

Het ut si), Elut SI), Helutsl, Etui si, Hetulsi, Etitlsê, Heltisâ,Et usa, Hetusoe, Et usa. Passifs : *Helûranâ, *Ettiranâ, cf. A fige-ttiranâ.

Kttitttn, Batak : Ktinukun, Kanukun; Bisaya : Kiinu, pour

ï. Vide înfra Mal. Kupas> Malg. Vuji-Bufi.

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VQCABULAIREMALAYO-MALGACHE 35

marquer le doute. Httnit, Hunttkâ, Httnukii, Htinttki, Huntikê,dit-on.

Kupak, pendantes (des mamelles). Hufakà-Kitfakâ, la queuedes moutons; Kupàkâ, Hnpakâ, Upakâ, action de tomber de

soi-même.

Kttpas, Batak : Httpas, pelé, décortiqué. Kttfu, Ufi, action

de décortiquer, Viifi-Bufi, action d'éplucher; Antekungu,

Menabe, Merina, Sihanaka : Akfifa, cosse des grains et des

légumes; Ranumena, Sakalava N-O : Aktifu; Sainte-Mairie :

Afigâfu; Antambahwaka, Antanosi, .Antemuru, Antesaka,

Betsimisaraka, Tanàla : ÙftiHâ, Ûfukt'i, Ûfukl, Ûfitki; Ante-

fasi, Antemanambundru, Bara, Mavurungu, Vurimu : Ufikh,

Ufikl. Passif : Vuâsanâ <*

Viifàsanâ < Vùfi.%

Kupifi, oreille. Vide infra étipifi.

Kttrap, Batak- : Gurap, dartre. Kida ; Kurofan, Kttrôfaitâ,

pellicule, balle du riz.

Kûrufi, Batak : Hurufi, enclos, enfermé. KtirAfigu, Kirûfigu,état de ce qui est replié en dedans.

Ktitti, Batak : Htilti, pou. Haw-Kaw, Hao, How, Ho.

Kttwâta, embouchure de rivière. Huâta-Ktiâla, Htiwâla,

baie.

La (Bugui). préfixe des noms propres. Ra. Cf. Kern, De

Fidjitaal, p. 163 sub verbo et 164 sub raltt.

Labti, Batak : Tabu, calebasse, courge, citrouille. Tavu.

Sanskrit : Alâbtt *.

Labttb, Batak : Dabu, tombé. Lavu-Davtt.

Lagtt, chant, mélodie. Rafigtt.

Lab, particule. La, Da.

Labal (Tagal), Javanais : Dahal ; tout entier. Rehélra-Dre-

Ijélra, Retxtfâ, tout, tous. Vide infra Sa labal.

r. Pour le passage de / à I en sanskrito-malais, cf. infra le chapitre surl'élément sanskrit au mot alàbu.

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3 6 CHAPITRE I

Lakad (Tagal), marcher; Bisaya : Lakaw, aller. Leha-Delm,

action d'aller, marche, mouvement; Antanosi ancien : Liya;

Lia, Dia, pas.

Lakau(Cam), prier, supplier; Dayak : Lahi. Lahu-Dahtt,

Lai», prière.

Laki-lâki, Tagal : Lalaki, homme. Labilâbi-Dahilâbi, Lehi-

lâhi,Lilâbi; Lâhi-Dâhi, Betsileo : Lâbe, mâle.

Laîa. Vide supra Kiîala.

Lai ut, Javanais : Laler, mouche. Lalitrâ-Dalilrâ, Lalitfà,

Lai il ri, Lalitfi, Lalitsâ, Lalilsi, Lalitsê, Lalisâ, Lalisoe.

Lalcy, Javanais : Loti, négligent, inattentif. Anakara : Miva-

nadali, oublier.

Laltt, passé. Lalu-Dalti, action de passer.

Lama, Blagden sub verbo Old 21 : Lahttn, longtemps.Anakara :rLanu.

Lampey, grêle, fluet. Lampatfâ, long et fluet.

Lamûsir, Batak : Ramusir, les intestins, chair d'un animal

le long de l'épine dorsale. LamiiSi-Damiiii, Lambtiii, Lamtisin,

LamAsiiiâ, dos.

Laintil (Cam), espèce de prunier. Lamiili-Damiiti.

Landak, hérisson. Tai/dekê, Taijdrakâ, Taijdfakè, Tfay-

dfakâ, Tfaijdfakt, Tfai/dfakê, Centeles setosus.

Landâsan (Mal. et Batak), enclume; Javanais : Landes.

Landayian-Daijdayçan, Laijday%tiiâ, Landéy^an, Landiyxanà,

Laijdé^an, Laijde\anà.La fie (Batak), nager; Bisaya : Langoi ; Dayak : Tanguy.

Là nu, Lan n, Lumâfiit, Lumânii = Lântt -f- infixe uni, action

de nager.Lafiit (Mal. et Batak), ciel. Lafiitfâ-DafiUfâ, Lanilrl, Lafii-

tfi, Lafiilsâ, La ritisi, Lafiitsi, Lan isi), Lafiisoe, Merina : Lairilrâ.

Lankah, pas, enjambée, franchi; Batak '.Lanka, voyage;Makassar : Lifika, aller. Lika-Dika, Dika, action de franchir,

de passer par-dessus. Cf. Sanskrit : Lafigh.

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VOCABULAIREMALAYO-MALGACHE 37

La use (Batak), porter quelque chose sur les épaules. Laud^a-

Dandça, action de porter sur les épaules.

Lanlak, enfoncé. Lentikâ-Deijlikâ, Leijtiki, Lentiki, Leijlifi,

Leitlin, Lent inà, Leijlini, Leijtitft, Leijti, Lelin't, Leli, submergé,

enfoncé, englouti.

Lapar, Batak : Rapar, faim. Refitnâ, qui a faim, affamé.

Lapai (Tagal), rassembler, réunir. Lafalrâ-Dafalrâ, Lafa-

tfà, cran (d'une crémaillère), marche d'escalier; Lafitfâ-Dafi-

Ifâ, Lafitrâ, grappe, régime (ne s'emploie que pour les ba-

nanes). Lafalra et Lafitra désignent un certain nombre de

choses réunies ou l'unité d'une série de choses formant un

tout. Celui-ci avec le préfixe bu : HtilâHtrâ a le séné de

section, rang, classe, caste.

Lapib (Mal. et Batak), natte sur laquelle on s'assied. Lafi-

kâ-Dafikâ, Lafikî. Lafiki, natte, matelas, paillasse.

Larafi, Batak : Rarafi, défendu, interdit. Rara-Dura, pro-hibition.

Larat, Batak : Raral, disséminé. Ràralfâ-Drâralfâ, Raratft,

dispersion ; Rârakâ, Rarakl, Raraki, tombés et dispersés çà et

là; Bttrârakâ, se dit des liquides se répandant. Passif : *Rarâ-

fanâ, cf. Weber, Dictionnaire, impératif passif : Rarâftt.

Lan, courir. Betsileo : Réy-Dréy, course, action de courir.

Laro (Tagal), jouer. Lalâ-Dalâ, Lalâw, Lalâw, Lalâo, Lolô,

jeu. Vide supra Dota.

Lâub, vivres, pitance, ce qui se mange avec le pain ou le

riz. Lawka, Lowka, Laoka, Loka-Doka, nom générique des

mets, assaisonnement du riz.

Làttt, Batak : Labttt, la mer. Alâtttfâ, Alâutrà, Alâtttfti,

Alântft, Alâutfê, Alàtilsâ, Ala ut su, Alâttlsl, Alaulsi, Atâttsâ,

Alâusoe, Alawlfâ, Alawtsâ, Alawfsi, Alowtfâ, Alowtsâ, Atow-

tsi, Ataotfâ, Alaotsâ, Alaotsé, Alôtfl, Alâtsl, AlÔtsè, la haute

mer, grand lac.

Lawas, Lttwas, Batak : Lawas, grand, large, étendu. Lava-

Dava, long.

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38 CHAPITREI

Lawuk. Vide supra Laiifr.

Lawitl: Vide supra Lattt.

Lâyar, Batak : Rayar, une voile. Lay-Day, Ley, Le.

Layu, fané, flétri. La^ti-Da^it, état de ce qui se flétrit.

Letxr, cou, gorge. Lokobero?, gosier.

JJkâs, vite, prortiptement. Laki, vitesse. Cf. Malâki, être

rapide, impératif : Matakisa, dans les dialectes Antefasi, Ante-

saka, Betsileo, Sakalava N-O et Zafisuru.

Ukât, adhérent, qui touche, attaché ; Batak : Likit, coller ;

Dayak : Leket. Râykitrâ, Réykilrâ-Dréykilrâ, Rékitrâ, Rekitfâ,

Rekilfl, Rekilfi, Rekitsâ, Rekitst, Rekilsi, Rekisâ, &Jt//ay attaché,

collé, joint. Passif : Rekétanâ.

Lèlâhl Batak : Lola, fatigué, accablé de lassitude. Rérakâ-

Drérakâ, Rerakl, Rerakè, épuisé, affaibli, exténué par la fatigue.

Umâh, faible, doux de caractère. Lémi-Démi.

Limas, lisse, uni. Lémakâ-Démakâ, Lemalâ, IJntaki, Lâma-

tfâ, Lamatfi, Lamalfé, Lama, lisse, poli ; Lâmakà, Lamakî,IMmaki, état de ce qui est aplani, nivelé.

Lembar (Javanais), vêtement; Sundanais : Lambar. Lamba-

Damba.

Lembifi, Javanais : Limpiifi, Kawi : Liptifi, lance, pique.

Léfufi-Défufi, Léfufiii, Lefit m), Lefitn, Leftt.Lembwara (Kawi), Bugui : Lampiiwara, espèce de poisson,

monstre marin. Lambtiâra, marsouin.

. Lefias, humide, mouillé. Lefia-Defia, Lena, Lena, Lent, Le.

Lêpâs, relâché, délivré. Lefa-Defa, action de s'enfuir. Passif :

Lefâsanâ.

Lesû, mou, débile, frêle. Le^ttlé^ti-De^tité^ii, Led{idéd{ti,

Leijd^uléijd{ii.

Lèsiifi, mortier à riz. Léiinâ, Làitnâ, Lin fin, Léo, Dafigit.

Ltlâh, Batak : Lalob, trouble, sale. Léiitfâ-Détilfâ, Léuifi'i,

Létttfl, Létttfê, Létttsâ, Léulsti, Un tsi, Util si, Ltttsa, Léusoe,

Lultt, saleté.

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VOCABULAIREMALAYO-MALGACHE 39

. Lëtâb, posé, dépose. Lâtsakâ-Dàtsakâ, Latsakt, Lalsaki,

tombé.

Lidab, Batak : Dila, Bugui : Lila, Dayak : Djela, langue.Lela-Dela.

Ligo (Tagal), baigner. Liu-Ditt, Ditt, propreté.Lilit (Mal. et Batak), entortillé, entrelacé; Tagal : Lilip.

Lilitfâ-Didilfâ, Diditfâ, Diditrâ, Lililft, Dhïitft, Lilitfê,

Lilitsâ, Diditsâ, LUilsi, Didilsl, Lititsi, Didilsl, Didisâ, Didisoe,

action de mettre en pelote; Fa lilit h), Fadtditrâ, entortille-

ment. Passifs : Fadidiranâ, Fadidifinâ.Lima (Mal. et Batak), cinq. Lima-Dima *, Limi-Dimi, Dinii.

Limas (Tagal), vider de l'eau. Dima, écuelle en bois pourvider l'eau des pirogues.

Limatok (Batak), sangsue dés forêts, Tagal : Limalik. Limâ-

likâ-Dimâtika, Limâtikt, Limâlikê, Dimâtikâ, Dimâliki, Dimâ-

liki.

Limaw, Kawi : Limo, Batak : Rimo, citron. Tfiimi, citron-

nier, in vua-tfimit, citron. « C'est un citron à grosse écorce,dit Flacôurt (Histoire, p. 125), qui est cornu et vient groscomme la teste d'un enfant. » Cf. l'arabe

^>W.Lindtifi (Mal. et Batak), abri, écran, paravent; Bisaya : Lan-

dofi, ombre. Liijdtifi-Dhjdtifi, Lhjdun, JJijdunâ, Talind{un,

Talhjdiiinâ, Taijdhjdun, Taijdiijdtinâ, Taijdtltt, ombre d'un

corps. Passif : Taijdiijdtiminâ.

Lintab, sangsue. Liijta-Diijla, Diijla.

Uitluki Batak : Lonlik, pliant, courbé. Laijlikâ-Daijtikâ,'

Laijtiki, Laijtikê, Laijtsikâ-Daijtsikâ, Laijtsikt, Lautsikê, Hant-

sikâ-Kaijlsikâ, Haijtsikî, Haijtsiki, arqué, cambré.

1. La forme lima-dimane s'est conservée que comme premier chiffrededizaine et de centaine : dhnam-ptda, 50, diman-d^atu, 500 = dima + tn,n\-fulu, -f- latti, alors qu'on attend d'après le cardinal limi-dinU: *dimim-

pulu, dimin-d{atu. Le ms. IV donne la curieuse forme suivante : tiya in

lijant-ptdu,P»44 verso, $4 recto et 60 recto.

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40 CHAPITREI

Lipat, Javanais ; Lempit, plié, être plié ; Sundanals : Upil.

jA'jitnhDeJitni, Lefitiâ, L'Jilri, Jx/tUi, Lefilsa, Lfilsï, Ujitsi,

hfisâ, Isjistr, pli. Passif : hfirinâ,

Liput, débordé, répandu sur ; Kawi : JJtnpttt, couverture.

jÀmpulfà-Dimpntfâ, Limputfù, Limputh, Limputri, Lhnputsâ,

Limputsi), Limputsi, Limputsi, Dimputrâ, Liputfâ, Liputfu, Lipu*tft, Liputsi, Difulrâ, Difttlsà, Difutsi, Difusâ, Difusiv, submergé,entièrement recouvert.

Lisu (Tagal), à l'envers. DiSti, Disu, faute, erreur, qui se

trompe, qui est fautif.

Listtt, ridé, ratatiné par la vieillesse. Leltikâ-Deitikâ, Lestikâ,

Le'sttkît, LeSuki, Leluki, Lesu, qui a le nez écrasé, camard, se

dit de toute dépression,

Liyar, sauvage. Liya-Diya, Lia, Li, Diya, Dia, Di.

Lobai) (Mal. et Batak), Javanais : Luwafi, trou, fosse.

Lavakâ-Davakâ, Lavakî, ÏMiaki.

Jjgi (Tagal), faiblesse. Rti^t-Drû^t, Ruyrtiy.

Lontar, espèce de palmier (Borassus flaMlifomtis), Batak :

Hotal, Makassar : Tala. Dâra, espèce de palmier nain. Sans-

krit : Tâla.

Ijontas (Batak), rapide. Iutdi-Dadi, vitesse, promptitude.Lttbulf (Mal. et Batak), parties profondes des rivières, de la

mer; Dayak : Loiwk. Luviikâ-Duvukà, Luvuki, Luvtiki, Luvti,baie fermée, baie formée par l'embouchure d'une rivière.

Ludah, salive, crachat. Rura-Dritra, Rora, crachat.

Lttka, coups, blessure ; Batak : Luka, un peu blessé. Luka-

Duka, action de frapper avec la sagaie.Lukttt (Batak), tous ensemble. Dahiittt, tous ?

Lumayti (Javanais), courir. Litmây-Dumây, Luméy, Bara :

Siiméy, course, action de courir.

Lumba-lumba, marsouin. Ijambu-n-dranu, iMmbu-n-ilfiakâ,marsouin (litt. : porc d'eau, porc de mer). La métathèse

vocalique de Ittmba en lanibit est évidemment un phénomène

d'étymologie populaire.

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VOCABULAIREMALAYO-MALGACHE 41

Lumpat (Mal, et Batak), sauter, Lupalià*Dupatfâ, Lipatfâ,

Lipatsâ, Lipatsl, JJptiisi, saut.

Lumul, mousse, algue. Lumutrà-Dnmuirâ, Lumutfù, Lumtt-

tfi, Lumittii, Litimitsâ, Lumutsù, Lnmulsi, Lumutsi, Ltimusâ,

Ltimtifa; mousse qui recouvre les pierres dans l'eau. Passif :

humùrinà.

Lttiuik, tendre, mou ; Batak : Lttnak, qui a beaucoup de

chair (se dit des fruits), Ltmakâ, Lunaki, Luuaki, gras, fertile,

abondant en céréales.

Lurub, Batak : Ruru, tomber (comme les feuilles, les fruits).

Roruu-Droruii, Rorunâ, Rurtin, Rtimnà, Ruru, action de

descendre, de s'abaisser en s'alliant à une caste inférieure.

Vide infra Turtm.

Luwas. Vide supra Lawas.

Mabub (Mal, et Batak), ivre. Mamu.

Madj ib (Blagden, sub verbo to mock), se moquer, Va{iv>.{i-

Bayiây, moquerie. Vide supra Adjob et Babas,

Mâkan, mangé, Batak : Pakan, nourrir, Dayak : Kuman,

manger. Htimafi-KAmafi, Htiman, Htimanâ, Umanâ, Huma,

manger, Malg, : Htimafi et Dayak : Kuman ~Haft, Kan -f

infixe um. La quantité htimafi, bumau, htimanâ (Jxifi, Mu,IkUta-f- um) est une des rares exceptions à la règle d'accentua-

tion des thèmes à infixe qui conservent l'accent sur la voyelle

tonique du thème radical. La quantité attendue *btii:iâfi,*bumâna ne s'est conservée que dans quelques dialectes orien-

taux (Betsimisaraka, Antambahwaka) : huma.

Matant, Javanais : Matent, Dayak : Aient, nuit. Aient (Fia-court, sub verbo : nuit, baient, sic), Alifi, Aliv, Alinà, Alint,

Ali, Ali. Passifs : Alémauâ, Merina : Alininâ, mais relatif :

Ialimanâ. Vin qui a disparu au passif Merina, s'est maintenu

à la forme relative. Alinà signifie également dix mille. Cf.

Batak : gilap qui a le double sens de noir et de million ou de

tout autre chiffre très élevé.

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42 CHAPITREI

Ma laà, espèce d'anguille, Amàlun, Amâlnnâ, Amâlit, an-

guille.

Main, modeste, intimidé. Malu.

Malua (Dayak), cracher. Madtia, Man-dAa, vomir; Liia-

Diia, vomissemsnt,

Mandi, Mauduy, se baigner; Batak : Mandidi, baigner

quelqu'un. Maijdfu, Mandru

Mandat, stérile (femme). Bada, Panda.

Mafiga, fruit du manguier. Mafiga.

Munis, Batak : Mamis, doux, agréable. Mami.

Marifiu (Kawi), Javanais : Rinu, mécontent. Malâyù, Ma-

layfi, Maléyil, Maliyfii Malàyna, Maliyna—

Malaina, être

mécontent, de mauvaise volonté.

Masak (Mal. et Batak), mûr, cuit. Ma'sakâ, Masakâ, Ma-

Saki, Malaki, Maia.

Masin, salé. Vide supra Asin.

Mata (Mal. et Batak), oeil. Main, Masu '.

Mali, Batak : Mate, mort. Mali, Mali.

Mega, Tagal : Blglm, nuage. Antambahwaka et Antanosi

anciens : Mika ; Betsimisaraka et Antemuru : Mika. Sanskrit :

Megba.-

Milâr, étendre, élargir. Vide infra Weîar.

Minanlu, Sundanais : Minanlu, gendre, bru. Finâtjttt-

Binâijlu.

Minlah, Batak : Mata, Dayak : Mania, vert (non mûr), cru

(non cuit). Maijta ; Maijtuâijtu, pas assez rôti ou bouilli.

Merah, rouge. Mena ».

ï. Comme le fait observer Brandstetter(Jk\ithiuigtn,p. 4) le malgachemasu< Mal. mata a été évidemmentinfluencépar le bantou math, yeux,si tant il est quemalu,masune soientà ajoutera la liste des thèmes buntousrelevésdans tous les dialectes.Je crois cette dernière hypothèse beaucoupplus vraisemblable.

2. L'Nde mtua est sans doute amenée par assimilation avec la nasale

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VOCABULAIREMALAYO-MALGACHE 43

Mimpi, Dayak : Nnpi, Tagal : Hinip, rêve, songe. Nufi,

Hintifi, HimAfi-Kuiuifi, Passif : httfisinà.

Minab, Javanais : Menak, huile, graisse. Menakâ, Menakt,

Menaki, graisse.

Minta, prière, demande ; Javanais : Menta, demander ;

Batak, Maminta, obtenir quelque chose par les esprits, Hanta-

Kaijla, prière, supplique.Minant (Mal, et Batak), bu, être bu; Javanais : Inuni,

Tagal : Jnotn. Malgache ancien : Minom, Minum, boire ;

Minuit, Minttnâ, Mina. Passif : Iniimina.

Mirifi, pencher sur un côté. Mirai), Minuta, être incliné.

Modom (Batak), dormir, être congelé. Maijdfi, Maijdri,

être couché, gelé, figé,

Muda, jeune ; Batak : Uda, jeune frère du père. Tawira,

Tafitira, Tanôra, jeune.

Muda, stupide, idiot. Antanosi ancien : Mawla ; Maôla,

MaUîa, fou. Sanskrit : Mudha.

Mudib, remonter en rivière. Miirikâ, Murikyâ, Murikî,

Muriki, Mitirikâ.

Midi (Batak), revenir. Vide infra Pulih.

Mulut, bouche. Molutfâ, Mttlutfâ, Mtdutrâ, Mulutfii,

Mululfi, Mulutfi, Mtilulsâ, Mulut su, Mittutsi, Mululsi,

Mulusâ, Mttlusoe, lèvre.

Munlah, Batak : Ulah, vomissement. Vide supra Maltta.

Mttrah, Batak : Mura, bon marché, facile. Mora, Mura.

Naki (Tagal), désirer. Nabi, désiré.

fiant (Cam), herbe, végétal comestible, légume. Afiaih

Afianâ, Afia, Ananâ, Anan, Aua.

Namuk, Batak : Namitk, moustique. Muka, Moka ; Betsi-

misaraka Nord, Sainte-Marie, Sakalava N-O : Mtikit ; Autan-

drwi, Antefasi, Antekungu : Mamu.

initiale. Il nepeut être questionde parenté étymologiqueentre IVmalaisetI'Mmalgache.Cescas d'assimilationsont, du reste, assezfréquents.

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44 CHAPITREI

Nafia, brillé, ouvert; Batak ; Nafiafi, Tagal : Higab. Safia-

sâfia, état de ce qui est ouvert, de ce qui bâille.

Nonah, pus. Nana.

Nattas, ananas, Mauâii, Mauanâii, Mananâsi.

Nani, chant. Maftina (Houtman : Manginja).

Nayft, Batak : Nalxk, monter. Aritkâ, Aniki, Aniki, action

de monter, d'escalader.

Nëlû, migraine. Mafiilu, Mafiilu, souffrir, avoir mal (ne se

dit que de la tête).

Neneb, aïeul, Batak : Nini. Vide supra Ina.

Ngâran (Javanais), nom. Afiâra, Afiâran, Anâian,Anàrauâ.

Ni, celui-ci. Afï, Ni, Ni, le, la, les.

Nilu (Mal. et Batak), agacé (des dents). Ngili, Ngidi,amer.

Nipin (Tagal), dent. Nifi ; Betsimisaraka, Sihanaka,

Menabe : Hifi; Betsileo : Ifi; Maruansetra : Tifi.

Niyur, coco. Niytt, Nia, Nihtt, Nlbytt, cocotier.

Nolifi (Tagal), rupture d'engagement. Udin, Udinâ, trahison.

Nono (Tagal), grand-père. Niintida, père.Nttsa (Javanais), île. NoSi, Nosi, Nuli, Nusi.

On (Tumbulu des Célèbes), article défini des objets ina-

nimés. Malgache ancien : On ; Malgache moderne : An, pré-fixe nominal.

Orafi, Batak : Urafi, homme, personne, gens. Ulu, Uluit,

Ulunâ.

Opao (Tagal), chauve. Ufn, action de perdre sa peau, de

muer.

Padi, Javanais : Pari, Batak : Page, riz non décortiqué.

Vari, riz *.

Pagar, Javanais: Pager, enclos, palissade. Fahilrâ-Pahitrâ,

ï. L'exact équivalent phonétique du Mal. padi est Malg. fart, maiscelui-cisignifiecanneà sucre; les sens ne concordent donc pas. Variest, au

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VOCABULAIREMALAYO-MALGACHB 45

Fabiifâ, Fahitfi, Fabitfi, Fabilsâ, Falxtsi, Fahitsi, Fahitsi,

Fahisâ, Fabisoe.

Pâhak, vallée, terrain bas. Bafigtia, vallée ?

Palml (Tagal), ration. Fatra-Patra, Fatfa, mesure pourles solides et les liquides.

Paint, Batak : Pakt, Tagal : Paît, amer. Fâiliâ-Pâitnt, Fat*

Ira, Failfî, Faitfi, Failsâ, Failst, Faitsi, Faisâ, Faisoe, Fêtfa,

Felsa, Fàika, Fâiki, Fâiki, Fayka, Fayki, Fayki, Feyka, Feyki,

Feyki, amertume.

Pal», Tagal : Paa, Dayak : Pai, cuisse. Fe-Pe.

Pakan, Bugui : Pakafi, trame. Fahafi-Pahafi, Falmn, Fahanâ,

Paktt (Mal. et Batak), fougère. Betsimisaraka : Falx>-Pa1)o,

Cycas circinalis.

Palad (Tagal), paume de la main, Batak : Palak. Fela-Pela

in Fela-tânanâ, paume de la main.

Palan, pièce de bois en travers. Falafi-Palafi, Falan,

Falanâ, état de celui dont les doigts de pied sont retournés

en sens inverse de leur position naturelle.

Palânb, Palâfi, rayé, tacheté, du persan palank, léopard.

Faîâiiukù-Paîânukii, Falânukl, Falânttki, Falâitu, civette, chat

de Cafrerie, {élis cafra.

Patift, tourné, retourné, viré. Falitfâ-Palilfâ, Faditfâ,

action de tourner, de passer derrière en tournant autour.

Palofi (Tagal), crête de coq. Farufi-Parufi, Farun, Fartutâ,

point noir sur la figure.

Paltt, mêlé. Falu-Palu, action de changer de lieu. Relatif:

Ifalii{anâ.

Paint, couverture, enveloppe, couche de quelque chose quicouvre un objet. Faijdfutfâ-Pandfulfâ, Faijdrtttfâ, Faijdfttlfù,

contraire, satisfaisant au point de vue du sens et acceptable au point devue phonétique.Cf. par exemple: Mal.peti > Malg. vata dont l'équivalencen'est pas douteuse.

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46 CHAPITREI

Fatjdfutri, Faijdfulfi, Fandfulsâ, Faijdftttsu, Faydfulsi, Fan-

dfutsi, lien, ceinture, enveloppe, tout ce qui sert à consolider

quelque chose en l'entourant comme une toile d'emballage,un cercle de barrique, etc. Passif : Faijdrtitanâ.

Pauao (Tagal), affaire. Auaw, Anao, Anoiv, Anu, A no,action de faire,

Panas, chaleur. Fana-Pana.

Panas (Tagal), épuisé. Ana, épuisé, essouftlé.

Pendak (Tagal), pieu pour tracer des sillons. Faijdrakâ-

Paijdrakâ, Faijdfakâ, Faijdfaki, Faijdfaki, ciseau.

Pandan, pandanus, Faijdran-Paudran, Faijdfan, Fandranâ,

Faijdfa.

Pandafi, vu, regardé, observé ; Batak : Pandafi, signe au-

quel on reconnaît quelque chose. Panda, tache sur la figure

provenant de l'ardeur du soleil, tache corporelle héréditaire;

Peijdin, Pendinâ, tache qui salit ; Peijtimpéijlin, Peijtimpéijtinâ,tache, marque.

Pafigal, ce qui est coupé ; Batak : Pofigol, morceau d'une

chose cassée. Pakupâku, son du riz.

Pafigil (Tagal), dent canine. Vafigi-Bafigi, longues dents

canines.

Pa-fi-iki (Tagal) trembler. Vihivihi-Bihivlhi, tremblement,frisson.

Pafikal, bout, extrémité. Afénafi, Afinan, Afinanâ, Afé-

nakâ, Afénaki, Afénaki, avant-bras.

Pafipafi (Tagal), bord, rivage. Fampaii-Pampan, Fantpanâ

précipice, gouffre, endroit profond.Pantat, base, fond. Fotutfâ-Polutfâ, Fulutfâ, Fit lutrâ, Fit tu-

Ifâ, Fulutfî, Fulutfè, Fut utsa, Futnlsft, Fui utsi, Futtilsi, Futusâ,

Futiisoe, racine, fondement, principe. Passif : Futiiranâ, Ftttii-

rinâ.

Pantek, clou, cheville. Fatjtsikâ-Paijtsikâ, Fatjtsikl, Faijtsiki,

Falsikâ, Falsiki, Fatsiki, Fatikâ, Fatikî, Faliki; Fatjtsi, Fa tsi,

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VOCABULAIREMALAYO-MALGACHE 47

ergot de coq; Fatsifâtsi, Falifâli, pieux pointus; Fatjlukâ,

Fatjluki, Fatjtuki, clou, cheville,

Panlsin, hameçon. Fiutafi-Piijtafi, Fiutan, Fhjtanâ, Fiijtâ,

Fiuta, Vkttafi-Bintan, Vi\ttanâ, Fhjtâ, Vinta

Pantar, Javanais : Panéer, jaillissant. Fantsitsitra-Pat.itsitsi-

Ira, Faijtsilsitfâ, Fantsilsitfi, Faijtsitsitsâ, Faytsitsitsi, jet de

liquide, jaillissement. Passif : Fatjtsitslrauâ.

Pauéur, action de couler. Faijtsun-Pai,ttsun, Faulsunâ, tuyau

d'écoulement des eaux, action de traire dans sa bouche, de

boire au pis de la vache.

Papan (Mal. et Batak), planche. Fafa-Pafa, Fafan, Fafanâ.

Papas, enlevé, ôté. Afakâ, Afakî, Afaki, enlevé; Afan,

Afanâ, purification.

Papâya, fruit du papayer (Carica papaya). Papây, Papaft-

gây, Mapâ^a, Vapâia.

Para, grenier, petit grenier qui se trouve au-dessus du

foyer et qui sert à placer les ustensiles de cuisine ; Batak :

Parapara. Farafâra-Parafâra, plancher élevé au-dessus du

sol sur ou sous lequel on place des objets./ ?ab, mesure pour les choses sèches. Vide supra Palmt.

Parafi, endroit défriché. Farafi-Parafi, Faran, Farauâ, ac-

tion de couper ce qui dépasse, d'égaliser,

Parafi, instrument tranchant, Dayak : Parafi, museau de

la scie. Farâfigu-Parâfigu, Faréfigtt, Faréyfigtt, Farâyfigu,

Firâfigu, instruiront crochu, croc, hameçon.

Paras, uni, rasé, Tagal : Parafi, champ. Fai.tdfa-Pai.idfa,

plaine.

Paraw, rauque, enroué. Bâra, Barabâra.

Pari, Dayak : Pahi, raie (poissen). Fay-Pay, Fey.

Parlsey, Javanais : Paris, bouclier. Pâlfi, Fâra-Pâra.

Parit, fossé; Batak: Parit, circonvallation. Faritrâ-Pari-

trâ, Faritfâ, Faritfl, Faritfi, Farilsâ, Faritsl, Faritsi, Farisâ,

Farisoe, encadrement, bordure, contour.

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48 CHAPITREI

Pasab, clou, cheville, Faijtakâ-Paijtakâ, Faijtaki, Faijlaki,

piquets que l'on plante en terre, formant les quatre coins du

métier de tisserand, jalon. Vide suprapantek.

Pasir, sable ; Tagal : Pasig, rivage. Fa'si-Pasi, Fasin,

Faiiuâ, Fasinâ, Fasirit, Faiikà, Fa'siki, Faiiki, sable,

Paint, becqueté, mordu, Fauliikâ-Pautttka, Fautttkl, Faij-

luki, attaque en justice, assignation.

Pedâka, collier, chaîne de cou. Filan-Pilan, Félafi, Filanâ,

Fila, coquillage conique servant d'ornement porté sur la

tête, le front ou la poitrine,

Pidih, douleur, mal cuisant, Firi-Piri.

Pebau (Dayrk), voix, Fêu-Péu.

Pilipâh, côte de la feuille de palmier. Vide infra Pitupuh.

Pilir, pénis, verge. Fala-Paîa, Falu, vulve.

Pilipîsait, les tempes. Fihirifafi-Pihiiîfan, Fihirifau, Fibirt-

fanâ, Fibirifâ, Fihirlfa, Pibirlfan, Pihirifanâ, Ampthhîfanâ,

Fafigirifau, Fafigirifanâ.

Piltib, embrassé, pris entre les bras. Fclnkâ-Pelukâ, Felukî,

Feluki, Felikâ, Feliki, Feliki, action d'entourer.

PHiipub, Pêlâpab, bambou fendu et aplati avec lequel on

fait des cloisons. Falâfa-Palàfa, côte de la feuille de palmierou de bananier, cloison des cases faites avec ces côtes de

feuilles.

Pimâli = Pâli + infixe em, Dayak : Pâli, illicite, défendu.

Fali-Pali, Fadi, tabou.

Pifiaitàkaii, utérus. Faiiafiâitâkâ-Panafiânakâ, Fanafiâitaki,

Fanafiânaki, Fananâlmn, Fananâhanâ, matrice. Le Malais et

le Malgache ont la même racine : anab = anakâ, enfant.

Pendek (Mal. et Batak), court, bas de taille. Bilikâ, Bitikl,

Bitiki, Bitakâ, Bitsikâ, Bitsikt, Bitsiki, Bitltikâ, Bitilikl, Billtiki,

Birltikâ, Birltikî, Biritiki, Birltsikâ, Birltsikî, Birllsiki, petit,

nain, menu, très petit, quantité infime.

Pii'tefiat, guêpe. Faninitrâ-Paiténilrâ, Fafiéfiitfâ, Fafienilfl,

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VOCABULAIREMALAYO-MALGACHE 49

Fafiaiitfi, Fafiénitsâ, Fafienitsi, Faneuitsi, Fanétiisâ, Faitenisâ,

Fanatisa', Fanatisa', Fauinetsi, Fanéutra, Ninitfâ, Neuilii,

NenithK

Pifigâli, bêche. Fafigâli, Fafigadi, Afigâdi, Afigali, Filtali,

Pèfigali < gâli= Fafigâli < MU et Fafigadi < hadi,

Pinifi, qui a des vertiges. Fauifi-Panifi, Faniu, Fauiuâ.

Peîiu, Batak : Point, Makassar : Panait, tortue de mer. Faînt*

Pana, Fana.

Peitub, plein- Feuii-Penu.

Perab, Batak : Pirak, argent. Fîrakâ-Pirakâ, Firaki, Firake,

Fira, étatn.

Pères, racloire que l'on passe sur une mesure de grain,

Javanais : Pères, serrer. Fia-Pia, action de serrer.

Pirey, allé en zigzag. Vili-Bili, Viri, déviation de la lignedroite.

Perlifi, Perlai), étincelle. Pelakâ, Pelakî, Pelaki, Pilapilakâ,

Pilapllaki, Pilapilaki, Petalrâ, Pelâtfâ, Pelatii, Pelalfi, Peîalsâ,

Pelalsi, Pelalsi, Pelapilatrâ, Pelapelalfâ, Pelapelalfi, Pelapelalfi,

Pelapelatsâ, Pelapslatsi, PeUtpeîalsi, action de jeter des éclairs,

de petits éclairs. Passif : Pelâranâ.

Piréi, aspergé, éclaboussé. Pirîtsikâ, Piritsiki, Pirilsiki, Piri-

t'tkâ, Pirlliki, Piritiki, jaillissement d'un liquide.

Pêriin, Batak : Purttn, action de défricher en incendiant.

Furttn-Purun, Furunâ, brûlé.

Pirtit, Bugui : Parok, ventre. Fôlfakâ-Bôlfakâ, Volfakl,

Votfaki.

Pelab, partie, division, chambre. Efitrâ, Efitfâ, Efitfi, Efi-

Ifi, Efitsâ, Efilsi, 'Ejilsi, Efisâ, Efisoe, compartiment, chambre,

appartement; Felra-Petra, Fetfa, Felfi, Fetfi, Fetsa, Fetsi,

Felse, Fesa, Fesoe, limite, borne, ligne de démarcation.

Pëtik (Kawi), pousser avec la main. AntanoSi ancien :

Fetek; Fetrikâ, Felfikâ, Fetfikî, Fetfiki, coup de poing ; cf. Fia-

court, Dictionnaire sub verbo poing.G. FERRAXD.—Phonétiqueinalityo-malgacbt. 4

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50 CHAPITREI

Péti, Dayak : Paît, coffre, caisse, boite, Vâta-Bâla, Fat fa,Val fi, Vatsa.

Pical. démis de sa place, dégradé. Merina : FelsakthPetsaka,action de s'ébouler; Fetsakâ, Fetsaki, Felsaki, action de battre,de rosser quelqu'un jusqu'à ce qu'il tombe inerte.

Pëcttl, fouet, cravache. Fitsutit-Pitstikâ, Fitsttkii, Fitsuki,

Filsuki, sifflement du fouet.

Pkîub (Khmer), éclater, faire explosion. Futu, action de

tirer un coup d'arme à feu; Ta-ftiudrii, canon. Cf. Flacourt,Dictionnaire : artillerie, fouteue, et Houtman, Dictionnaire :

affotottva, avec le même sens. Ce dernier est probablement

pour : fnltivaiiâ, action de tirer, explosion.Piak (Cam), ixodes, tique. Piya, Pia, puce.Piàtu, Piyâttt, Sundanais : Pibatu, orphelin. Antemuru,

Sainte-Marie : Btiti, Bâti; Mahafali : Bûdi; Antambahwaka,

Antefasi, Betsileo, Menabe : Kibtili; Antandfwi, Vurimu :

Kimbi'tti ; Bara, Betsimisaraka, Merina, Ramtmena, Sakalava

N-O, Tanàla, Vezu, Zafisuru : Kambtili ; Mavunuïgu :

Muijlsi.

Filial', côté ; Tagal : Pihak, un morceau de quelque chose

mis à part ; Javanais : Piyak, séparer. Fiyakâ-Piyakâ, Fiyakt,

Fiyaki, Fiakâ, Fiaki, Fiaké, sédiment, marc, bagasse, action

d'exprimer le jus en mâchant ; Piyakâ, Piyaki, Piyaki, Piakâ,Piaki, Piaki, action de détacher une partie d'un corps.

Pik, Kapik (Cam), fermer les yeux, cligner. Pi, clignementdes yeux. Passif : Pi{inâ. Vide supra Apit.

Pikat, taon, grosse mouche. Fibitfâ-Pibilfâ, Fihitft, Fihi-

tfi, Fihitsâ, Fihitsi, Fihilsi.

Pilib, Tagal : Pili, choisi, élu. Fili-Pili, Fidi, choix, élec-tion.

Pindab, délogé, déménagé. Fiijdra-Piudra, Fiijdfa, dépla-cement, changement de place.

Piudjam, Batak : Hindjam, Makassar : Inrafi, prêt, emprunt.Miijdra Mindran, Mittdranâ, emprunt. Passif : Indrâminâ.

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VOCABULAIREMALAYO-MAIGACHE SI

Pifigan (Mal. et Batak), plat, soucoupe, Fifiça-Pifiga, tasse,

bol.

Pingafl, Batak : Peftgafi, les reins. VaniaihBanian, Vaniaii,

Vania, Vanianâ.

Pifigir, bord, côté. Vifigitrâ-Bingitrâ, Vingi, Vifigivlfigi,

Vifigutfâ, Vifigittfti, Vifigutfi, Vifigutfi, Vifigulsâ, Vifigtttsu,

Vifigtilsi, Vingutsi, action de saisir par les bords avec le

pouce et l'index. Passifs : Viftglrinâ, Vifigitina.

Pifiil, frisé (les cheveux). Ngita, Kiijti, Kiti, crépu, frisé,

Pintal, tressé, tordu. Finti-Pinii, Fiijtin, Finliua, resserre-

ment, rétrécissement, diminution de volume.

Pipi (Mal. et Batak), joue. Fifi*Pifi.

Pipis (Mal. et Batak), broyé, pétri, pilé. Fefikâ-Pefikâ,

Fefiki, Fefiki, brisé sur les récifs ou le rivage, action de frapperavec le poing fermé.

Pirâ (Dayak), combien ; Batak : Piga. Firi-Piri.

Pirpir (Tagal), couper en morceaux. Sa-findfin, Sa-f'ti.t'

dfiitâ, Sa-fiijdii, action de couper en morceaux, par bandes

(se dit surtout de la viande découpée en lanières pour être

boucanée ou séchée au soleil).

Pisafi, banane. Fui.tlsi-Piu.ilsi, Afth.ilsi. Vide infra Uuéim.

Pisaw, Batak : Piso, couteau. Antankara, Mahafali, Sakalava

N-O : Mesti;Sihanaka : Musa; Antemanambundfu, Betsileo:

Mes~a;Antemuru : MeSi, KUu.

Piéak, Batak : Pinsak, plat. Fitsakâ-Pilsakâ, Fitsaki, Filsaki,

Pitsa, action de s'aplatir, de se coucher à plat ; Fisakâ-Pisakâ,

Fi'sakâ, Fitakî, Fiiaki, Fiia, plat, mince et plat comme les

planches.Pitti (Batak), sept. Fitu-Pilu.

Piyin (Tagal), fermer. Finâ-Pinâ, action de fermer en pres-sant violemment ; Fihin-Pibin, Fibinâ, action d'étreindre, de

retenir.

Pogos (Batak), nécessiteux, pauvre. Furufiiru-Purttjtirti,

indigence, dénuement.

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J2 CHAPITREl

Pokob, tronc, arbre, capital placé, ce qui produit ; Batak :

Pokoh, capital, argent pour tenter fortune, Fitkn-Pukii, tribu,

caste, famille, secte, groupe, classe (gens se réclamant d'une

même origine).

Pofigo (Tagal), bubon, Fnfigti-Pttfigit, Kiftifigu, clou, fu-

roncle ; Muni, Muni, pustule, tumeur.

Porol (Tagal), émoussé. Mui.idfu, Muijdru, Mttudfa, Muij-'

dra, mou (se dit d'une terre remuée par un travail assidu,

mais épuisée par une incessante production) ; Mw.nlfi, Mttu-

dri, qui a un ou plusieurs doigts rongés ou coupés.Posa (Tagal), coeur des plantes. Fo-Po, Fit, coeur, intérieur,

moelle de certaines plantes.Povafi (Tagal), vide. Fuanâ-Pttanâ, Fttan, Fuà, Fô,

Pttdi, poudre, mis en poudre, être broyé ; Batak : Podi,

poudre d'or. Puijdi, poudre à canon ; Puudi, Ptindipiiudi, ac-

tion de pétrir, d'écraser avec les mains ou les pieds.Pttdi (Batak), le derrière. Fttri-Puri, anus.

Pfihtin, sollicité. Ftiiia-Piina, Fuit, action de supplier.Ptikati (Tagal), se réveiller. Fuba-Pitha, Foha, action de se

réveiller et se lever, de se lever, de se mettre sur son séant.

Pttkpuk (Tagal), battre. Fttfukâ-Pufukâ, Fitfttki, Fttfuki,

Fofukâ, Fofttki, Fofuki, coup.

Ptikul, être frppé. Puka, Poka, coup, choc; Piiakâ, Piiakî,

Ptiaki, Pwâka, Pwâki, Pwâki, explosion, bruit d'un choc;

Kâpukâ, Kapukt, Kapttki, coup, action de battre.

Pula, de nouveau, encore. Pola, Mlvla, M luilu.

Pnlaw, Pub, Batak : Pulo, île. Varyti-Baryù, Veryû, île ?

Pttlib, revenu ; Batak : Midi, revenir. Midi, Mudi, retour-

ner, revenir.

Pitlob, Pttlub, Batak : Pitlab, Tagal : Polo, dix, dizaine.

Fulti-Pulit,

Pititab, fini, dissipé. Fufia, action de tomber (ne se dit quedes dents de lait).

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VOCABULAIREMAÏAYO-MALGACUK 53

Pundi, poche, bourse, sac. Ki-ptitfdi, petite boîte en argent,

bonbonnière.

Pitney, Batak : Pane, pigeon vert. Fiméngit-Piméngit, Finiih

gtt ; Bara, Betsileo, Tanàla : Ftifii, Fûùi, Fthti.

Pitnknr, résidu. Ampafignrn, riz cuit de manière à ce quetoute l'eau soit évaporée; Ampângu, croûte de riz qui reste

adhérente à la marmite après la cuisson.

Pu fuit, ramassé, cueilli. Unit Ira, Unittfâ, Ufiutii, Ufinifi,

Ufiutsâ, Unittsti, Ufiiilsï, Ufiufsi, UfiusCi, Ufiitsw, chute des

cheveux, des poils, des plumes ; action d'enlever, d'arracher,

de déraciner. Passif : Untitanâ.

Pitpu, génération, race ; Batak : Popos, neveu (enfant de la

soeur) ; Tagal : Sa-popo, se tenir sur le sein. Fùftt-Pùfu, action

de contracter des fiançailles; Fufiian-Puftian, Fiifiianâ, giron.

Pttpits, tout à fait, tout enlevé, dont il ne reste rien. Papa

in Pupurtihauâ, Pttptfivhaua, dont il ne reste plus rien, tous

sans exception.

Puput, soufflé, venté. Fufttlrâ-Pufutrâ, Fitfittfâ, Fufulfu,

Fttfutfi, Fufttlfi, Fuftttsâ, Fitftitsù, Fitftttst, Fttfntsi, Ftifusâ,

Fttfusoe, Fttfunâ, Fttfun, Fufu, souffle, vapeur, action de souf-

fler; Fufnftifu-Pufttftifu, souffle violent, forte brise; Pitpu-

ptipu, souffle du vent.

Pûrtin, espèce de jonc servant à faire des nattes. Ftirunâ-

Piirunâ, Fttrun, Fura; Vwjdrunâ, Vttijdfun, Vundftt, espècede jonc.

Pttsa (Tagal), chat. Fusa-Pusa, FitSa, FoSa, genette fossane,

Cryploprocla ferox.Pusa (Tagal), déshonorer. Fusa-Pusa, Fusa, diffamation.

Pttsat, Javanais : Puser, nombril. Ftiitrâ-Ptiilrâ, Fttilfâ, Fui-

tfl, Fuitfi, Frittsâ, Fuilsi, Fttitsi, Fuisâ, Fuisoe.

Pttsifi, étourdi, Memttsifi, tourner. Fuinâ, roue, action de

bloquer les pions (au jeu de dames en les entourant).

Ptttar, Javanais : Pater, tourné, viré, tordu. Futanâ-Pttta-

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54 CHAPITREI

uâ, Futan, action d'enrouler quelque chose autour d'une

autre; Ftttin, Futinâ, Fuijtin, Fttijtiitâ, action de revenir à sa

première place.

Pttteb, Batak : Mtttik, germe d'un fruit, le fruit lorsqu'il est

encore petit. Pulikâ, Pttlikî, Puliki, Putsikâ, Ptttsikî, Ptttsiki,

petit morceau, miette, mis en pièces; Ptttsitfâ, Putsitfh Pttlsi-

tfi, Putsiptilsikâ, Ptttsipiilsikt, Ptttsipiilsiki, Pttlsiptitsitfâ, Ptttsi-

piilsitfî, Palsipiitsilfi, réduit en petits morceaux ; Pttlitikâ,

Putitikt, Ptttitiki, Pttrilikâ, Piiritikt,Purltiki,PtitsUikâ,Putsilïki,

Putsltiki, Butltikâ, Bulilikt, BttlHiki, très petit; Burltikâ, Buri-

tikî, Buritiki, Bttritsikf', Buritsikl, Btirilsiki, petit, très petit,

quantité infime.

Piifib, Batak : Pttti, blanc. Mahafali : Fitti-Puti; Fntsi-

Putsi, Fittii.

Putik (Tagal), boue. Ftttakâ-Ptttakâ, Fntakt, Fttlaki.

Pittiis, fini. Vita-Bila.

Puiat, pâle, blême. Antandfwi, Antemuru, Maruantsetfa,

Mavuruiîgu, Vurimu : Futsatfa-Putsatfâ, Ftttsalft, Fulsalfi;

Antanosi : Fusatsi; Mahafali, Fierena '.Fulsakâ, Ftttsakl, Fnt-

saki; Antankara, Antefasi, Antekungu, Betsimisaraka, Ranu-

mena : Kutsalfà, Kttlsalfi, Ktttsatfc; Bara, Menabe, Merina,

Sakalava N-E, Sihanaka, Vezu : Halsalrâ-Katsatrâ, Hatsalfâ,

Hatsalrt, Hatsalri.

Pttwâsa, jeûne. Aful'si, action de jeûner, in Flacourt sub

verbis : jeûne, fiafoutclje, jeûner, miafottlclx. Sanskrit : ttpavâsa,

jeûne.

Ptiyii, Pûyub, caille. Tsipwi, Sipwi, Èipwt, Timpwi, espècede perdrix, Margaroperdix striata.

Ra. Vide supra ta.

Kaba, tâté, touché. Raparâpa, tâtonnement, action de cher-

cher à tàton.

Rabit, déchiré; Javanais : Robat-rabit, guenille, chiffon.

Rtivilrâ-Drttvitrâ, Ravitfâ, Ruvitfï, Rnvilfi, Rnvilsâ, Rnvitsî,

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VOCABULAIREMALAYOMALGACIIE 55

Ruvitsi, Ravisa, Rttvisoe, Rttmbilrâ, Rttmbilfâ, Rumbilfi, Riint-

bilfi, Rumbutrâ, Rumbnlfâ, Rttmbulfn, Rttmbutfi, Rumbntfi,

déchiré, usé, gâté; R^ola, Ruta, déchue, gâté, usé; Rttlikâ,

Rtttikt, Rtttiki, Rulidrtitikâ, Rutidfiilikt, RulidftUiki, réduit en

pièces, tout usé. Passif : Rttvllinâ.

Rabtt, poumon. Antemuru, Antankara, Mavurungu, Saka-

lava N-O, Zafisuru : Rabttkâ-Drabukâ, Rabtikâ, Rabttkt, Ra-

buki, Rabttiû; Antekungu, Vezu: Raburâbttnl;Antambahwaka:

Tfabunl; Betsimisaraka, Mahafali, Vurimu : Havukâ-Kavnkâ,

Havttkù, Havttkt, Havukl; Antefasi, Uanumena : Havunl ;

Antesaka, Antanosi, Bara, Betsileo, Merina, Sakalava N-E,

Sihanaka, Tanàla : Havukâvukâ, Havukâvaku, Havttkâvuki,

Havttkâvukê; Antemanambundfu : Kapttkâpunl, Menabe :

Tsikâvttkà; Sainte-Marie : Tsikâfukâ; Antandfwi : Tsikéfunâ.

Rabui, amadou; Batak : Rabuk, poudre à canon. Btikakâ,

amadou.

Rahina (Kawi), matin, Javanais et Mal. : Rina, Tagal :

Omaga, le point du jour. Marâyna, Marayûa, Maréyna,

Mareyha, Marina, Maren, Maijdfâyiia, Maijdféyùa, Maijdféii,

Maijdféy, matin ; Amarâyh, Amaréyn, Amarén, Amaréy, Ma-

réy, demain. Cf. Sanskrit : dîna, jour?

Rabat, Javanais : Reket, attaché, collé. Vide supra Likâl.

Rakit, radeau. Zabitrâ-D^ahilrâ, Zabi In), Zalnlfl, Zab'tlfl,

Zabi Isa, Zabilsî, Zabitsi, fabisâ, Jahisoe ; Merina : Zahalrâ.

Rambtt, frange ; Batak : Rambu, filament des fruits. Ratnbu-

Drambii, Rambttn, Rambunâ, frange, queue des animaux. Cf.

Skr. : lamb, être pendant.Rambus (Batak), arracher. *

Râmbulrâ > Rambasaita, être

enlevé.

Rambttl, cheveux, crins, poils ; Batak : Djambitt, chevelure

de l'épi de maïs. Rambtt, cheveux; cf. Antandfwi : be-rainbu

(beaucoup de cheveux), cils; Sakalava N-O : rambu-masu

(cheveux des yeux), cils.

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56* CHAPITRE1

Ramey, Kawi : Ramya, Makassar : Rama-ranta, populeux,

peuplé. Marâma, être nombreux. Cf. Flacourt : afftuence,

baramou; multitude, marama; et ms. V, f° 23 verso, 1. 3 :

bamitntt ulttn marama, (cela) tuera beaucoup de monde, litt. :

des gens nombreux.

Rana, princesse. Rana-bàvi, Rana-dâhi, terme respectueux

employé par un frère à l'égard de sa soeur, une soeur à l'égardde son frère, et par extension, par les hommes à l'égard des

femmes et par les femmes à l'égard de tout autre homme queleur père, leur mari ou leur fils.

Rafikiifi, accroupi. Rifigirifigi, Tfifigitftfigi.

Ranlaw, point saillant d'une rivière, d'une côte ; me-ran-

taiv, suivre les sinuosités d'une rivière, voyager par eau ;

Batak : Ranto, partie d'une rivière entre deux rapides, côte

(cf. ranto Pasoman, la côte du district de Pasoman, Van der

Tunk, Bataksch-Nederdttitsch uvordenboek, p. 323, 2e col., in

fine, sub verbo Pasoman). Raijtu-Draijtu, commerce, trafic,

traite en voyageant, en allant faire des échanges au loin.

Rantey, Batak : Rante, chaîne. Rod^u-Dro^u, Rtid^tt. Pour

l'équivalence I-J& cf. bantthvutjdii.

Ranéttfi, coupé, taillé (l'extrémité de quelque chose).

Ratjtsait-Drantsan, Ratjtsanâ, action d'émonder, de tailler.

Rapat, Javanais : Rapet, joint, uni, assemblé. Rafitrâ-Dra-

fitrâ, Rafilfâ, Rafitff, Rafilfi, Rafitsâ, Rafitst, Rafitsê, Rafisâ,

Rafisoe, ajustage des pièces d'un même objet. Passif: Rafétanâ.

Rara (Kawi), douleur. Râri-Drâri, douleur, mal, souf-

france ; Ma-ràri, être malade, souffrant.

Rata, de niveau, plat, uni. Ratait-Dralan, Ratant), plaine,

campagne plate.Ratas (Mal. et Batak), cent, centaine. Zatu-D^altt, Betsi-

leo : Jattt.

Rawa, marais, marécage. Revtt-Drevtt, embourbé.

Rawan, ému, ravi. Ravu-Dravtt, joyeux ?

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VOCABULAIREMALAYO-MALGACHE 57

Rèbâb, tomber, s'écrouler. Réfakâ-Dféfakâ, Refakl, Refaki,

Léfakâ-Difakâ, Lefaki, Lefaki, Kuléfakâ, Kuléfakî, Kuléfaki,

Kttlépakâ, Kulépaki, Kulépaki, Kntfépakâ, Ktttfépakî, Kulfépaki,chute sur soi-même.

Ribtit, Batak : Robttt, pillé, volé, enlevé. Riiba-Druba, pil-

lage, action de piller.

Ribtifi, Batak : Robttt, rejeton, jeune pousse. Trébaii, Tfébun,

Trébunâ, Tfébaiià, Triibun, Tfiibun, Trtibuuâ, Tfubttiiâ, action

de bourgeonner.

Rendant, Javanais : Rendent, plongé dans un liquide. Retj-

drikâ-Dreijdrikà, Reijdfika-Dfeijdfikâ, Reijdfikt, Reijdfiki, cha-

viré, coulé dans l'eau.

Retjdefi(Javanais), saison des pluies. Vide supra Difiin.

Rêptib, fragile, Batak : Repo, devenir estropié. Réfu-Dréfit,

Réfi, Rèfi, fragilité.

Ritfb, trotter. Rilirili-Driliriti, trot, amble.

Riak (Batak), courant, fleuve. Riakâ-Dfiakâ, Riakt, Riaki,

flots, mer.

Ribtt (Mal. et Batak), mille, millier. Arlvn.

Ribttt, Javanais : Riwnt, coup de vent. Rivttlrâ-Drivutrâ,

Rivutfâ, Rivtttffi, Rivulfl, Rivutfi, Rivtttsâ, Rivutsù, Rivttlsl,

Rivulsi, Rivttsâ, Rivttsoe.

Rimaw, tigre. Tfimu, Trima, monstre fabuleux à corpsd'animal et figure humaine.

Riyafi, fort courant. Riyanâ, Rianâ, Riyafiâ, Riafià, Riyafi,Riait, Riyâ, Riâ, cataracte.

Riyuh, des deux côtés, l'un après l'autre, en zigzag. Rittnâ-

Dr'utnâ, Riun, déviation ; Ryaryù-Dryryii, action de se prome-ner de côté et d'autre.

Rompofi,mutilé, coupé; Javanais : Rompafi, ébréché. Rttntpa-

Dftimpa, ébréché.

Rosift, bouderie, moue. Rut sir ûtsi, expression usitée en cares-

sant un enfant pour le calmer.

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58 CHAPITREI

Rumbiyâ (Mal. et Batak), palmier à sagou. Rttfiya-Drttfiya,

Rufia, Rafia, Sagus Raphia.

Rttmput, herbe. Rttmputrâ-Drumptitrâ, Riimpalfâ, Rumpu-Iffi, Rttmput N, Rumpulfi, Rumputsâ, Rumputsft, Rumpalst,

Ruinpulsi, Rupusa, Ritpusoe, feuilles de manioc. Passif : Rum-

pfisanâ.

Riinkub, paraître vieux. Rafigâhi, Ifigâhi, Rafigâ, vieillard.

Rttntuh (Mal. et Batak), tomber, s'écrouler. Rulfakâ-Dfu-

Ifakâ, Rutfaki, Rut faie, écroulé, éboulé; Rutsakâ, Rtttsakl,

Rtttsaki, action de verser de haut en bas, de descendre, de

dégringoler.Rusak. ravagé, endommagé, détruit. Rusak, au point de vue

phonétique, est beaucoup plus près de Rutfakà et Rutsakâ queRiti>'n!\ . ^i ;ot précédent; mais la différence de sens m'a fait

adopte 'ci maintenir la première étymologie.

Rnwafi, trou, cale de navire; Batak : Rttwafi, ouverture;Makassar : ROILW'I,cale de navire. Rtiiuafi, Rwâfi, Rtiafi-Dftiafi,

Ruant), Rtian, Rtianà, calt de navire; Ltiakâ-Dtiakâ, Lttakl,

Luakî, Lôakâ, Loaki, Loaki, trou, ouverture.

Sa, un. Isa, Isa.

Sabuk, ceinture, cinturon. Savôko-Tsavôko, Saviika, collier

ou écharpe porté en bandoulière.

Sadakàla, toujours. Aijdfakâle, Mandfakâli, longtemps.Sanskrit : Sadà-kâîa.

Sagap (Tagal), puiser de l'eau. Tsaka, action de puiser de l'eau.

Sahadja, seulement, uniquement. SaMça, c'est assez.

Sabol (Tagal), voeu. Sâtitrâ-Tsâttlrâ, Sâtttfâ, Saut fit, Sau-

Ifî, Sattlfë, Sowlra — Saolru, Éowtfa, Sowlftt, Èowlfl, Soiutfi,Sotfa, Sotfi, Solfi, souhait, bénédiction, remerciement;Antanosi ancien : Sâvalsâ, Sâvatst, Savatsi, cérémonie propi-tiatoire lors de l'inauguration d'une maison (cf. Flacourt,Histoire de la grande isle Madagascar, 1661, chap. XXII,p. 70-

73 : Missavalssi (Mi -f- iavatsi) et entrée de la nouvelle maison).

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VOCABULAIREMALAYO-MALGACHE 59

Sahut, Batak : Sagol, réponse. Aktt, écho.

Saka (Tagal), travailler son champ. Saha-Tsa/m, Salm,

champ, campagne.

Sakat, ce qui sépare, divise; Sefikafi, traverse, barre quise met en travers. Sakanâ-Tsakanâ, Sakan, Sakanâ, Sakan,

Sabauâ, Sa ban, Sahanâ, Safmn, tout ce qui est en travers,

barrière, empêchement.

Saktltit, camarade, compagnon. Sakattivu, Sakattivu, ami.

Sâkey, associé, compagnon. Sakây^a, Sakéyça = Sakaiça,

Sakéy^a, Sake\a, ami, amant, maîtresse. Cf. Skr. : Sakhi.

Saktisaku, en secret. Suktt-Tsnkit, Subit, D^uktt, action de

s'approcher à la dérobée comme un chasseur, un espion;

Stikuitiku, à la dérobée.

Sala (Tagal), charger. Sara-Tsara, Sara, prix* du fret, du

passage. Vide infra Sara.

Salahat (Tagal), tout entier. Salétfa, tous.

Saley, fumé, boucané. Sâli-Tsâli, Sali, action de boucaner;

Salâça, Sa la{an, Sa la{an, Sa la{tint), gril.

Sâma, égal, semblable, ensemble; Batak : Santa, tous en-

semble. Sa mi, les uns et les autres, chacun ; Sambi, tous, tout

le monde. Sanskrit : Santa, égal *.

Sambar, saisi, empoigné, pris. Satnbulrâ, Sambtitfâ, Sam-

bntffi, Sambutfl, Sambutfë, Sambatsâ, Sambutsfi, Sambtttsl,

Sambutsi, Sambufâ, Sambitfoe. Passif: Sambtiriitâ.

Sambilib, (animal) immolé selon les rites religieux. Stim-

blli, Stimbiltt, Sttmbidi, Tsttiiibili, Tsumbidi,Sumâyijda,Sttméyij-da —

Sonuiinda, action de couper la gorge à un boeuf. C'était

autrefois la prérogative de certains clans nobles.

ï. J'ai mentionnécetteétymologiequi est Tune des quatregénéralementcitées,mais je n'en faispas état dans le chapitreconsacréà l'élément sans-krit. Aupoint de vue phonétique, le rapprochementde Malg.sâmi< Sans-krito-Malais : sâma n'est pas discutable(cf. pour !a mutation de a finalen i : Mal. lima> Malg.dimi), mais la différencede sensest assezimpor-tante pour que cette étymologiene soit admiseque sous réserve.

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60 CHAPITRE1

Sampid, couverture, enveloppe. Seinptttrâ-Tsemputrâ, Sem-

ptttfâ, Sempulfû, Semptttfl, Seinpulfè, Semputsâ, Sempulsù, Sem-

pnlsî, Sempatsi, Septtfâ, Scpttsoe, noyé, submergé, accablé d'em-

barras, de tristesse. Passif : Sempiirinà.

Saftgtuttfi, scolopendre. Antambahwaka ancien : Sakudiâvi-

tfi, Betsimisaraka : Atjkndiâvilfî, Sakalava N-O : Atjkudiâvitsl,

Aijkttdiâvitsi.

Saftgttt, pince, pincé. Tsufigtt, Tsofiga, action de pincer.Safikal (Mal. et Batak), manche d'outil. Tafigu, anse, poi-

gnée, manche.

Safikut, Batak : Safikot, attaché. Sttfigufrâ, Sifigutrâ, Sifign-

tfâ, Sifigutfft, Sifigutfl, Sifigutfè, Sifigtilsâ, Sifigutsû, Sifigutsî,

Sifignisê, Sifigusâ, Sifigusoe, action d'attacher, de lier. Passif:

Sifigtiranâ.

Sapin (Tagal), doublure. Safi-Tsafi, Safint, Safi, Safini,

couvercle, bande d'étoffe qu'on intercale pour allonger le bas

d'un habit.

Sapu, balayé, essuyé. Saftt-Tsafu, Safu, action de brosser,de passer la main à plat sur quelqu'un ou quelque chose.

"Sapai (Mal. et Batak), couvert, voilé, caché. Safutrâ, Safu-

tfâ, Safttlfti, Saftitfi, Safttlfë, Saftttsâ, SafuIsi), Saftttsl,

Safulsê, Safttsâ, Safusoe, submergé, couvert. Passif: Safiiranâ.

Sara, gage, la part des matelots dans le chargement d'un

navire. Vide supra Sala.

Sarab, séparé. Sarakâ-Tsarakà, Sarakl, Saraki, Sara.

Sarufi (Mal. et Batak), fourreau, étui. Sarnnâ-Tsarunâ,

Sa mu, Sur mu), Sur un, Sarufi, Sarofi, enveloppe, étui.

Satîya, vérité, loyauté, fidélité. Satfiya-Tsatftya, Satffa,

libéral, charitable; Salrialrfa, Salfialfla, jovial, hardi, franc,libre. Sanskrit : Salya, vrai, authentique, fidèle '.

ï. Mêmeobservation que pour sâma. Ces rapprochementssont satisfai-sants au point de vue phonétique, mais les sensne concordentpas.

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VOCABULAIREMALAYO-MALGACHE 6l

Sayar, Dayak : Sayor, herbes potagères, légumes, Suijdiu-

Tsttijd^tt, Soijdçit, Arum esculentum.

Sedan, modéré, moyen. Erafi, Eran, Erantt, Eranî, mesure,

dimension, règle, ration.

Ségel (Blagden, sub verbis Fisbing-basket 151), nasse. Sihi-

tfâ-Tsihilfâ, Sihitfî, Sihilfi, Sihitsâ, Sibilsi, Sihitsi, tramail en

joncs fins, filet de pêche des femmes ; Tsihikâ, Tsihikl, Tsihiki,

poisson péché au tramail. P;issifs : Sihtrinâ, Tsibffinâ.

Sëlâfi, intervalle. Elafi, Elan, Elanâ, intervalle, ce qui est

entre.

Sêlât, détroit. Salakâ-Tsalakâ, Salakâ, Salakl, Salakè,

détroit, bande de toile que les hommes passent entre les

jambes et autour des reins.

Selimat, rhumatisme, refroidissement. Séri-Tséri, Séri,

rhume.

Sclabufi, voile, couverture. Saltibun-Tsaliibun, Saliibttnâ,

Sattibun, Saltibunâ, couverture, voile, rideau de lit.

Sembab, hommage, adoration. Sambasâinba-Tsainbasàinba,

Sambaiâmba, remerciements à Dieu quand on mange des

fruits nouveaux, quand on se sert de quelque chose pour la

première fois.

San pal, tampon, bouchon. Seinban, Sembanâ, ce qu'onintroduit en guise de cheville pour boucher un trou ; SefakS,

Sefakâ, Sefaki, Sefaki, ce qu'on met entre deux choses, comme

le coin à fendre du bois.

Siiiâfi, trauquille, paisible. Sina-Tslita, Slna, silencieux,

interdit, qui reste muet.

Sèftat, aiguillon d'un insecte. *Séttilrâ > Fanéritlra, litt. :

(l'insecte) qui a pour habitude de piquer. Vide supra Pênefiat.

Saida, farces, plaisanteries. Silaijlstlan, Silaijtsllanâ, Silaiila,

espiègle.

Sendi, Sundanais : Sandi, articulation, jointure. Saijdfi

(cf. Flacourt, Dictionnaire : goutte, rare saijri = rarin-tsaij-

dfi, maladie des jointures, des articulations). Sanskrit : Samdi.

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62 CHAPITREI

Sendttk, Batak : Sondttk, Bugui : Sanrit, cuiller. Stttru-Tsu-

tru, Suif u, Setfi, Suritkâ, Sttrttkii, Sttrtikl, Sttruki, cuiller ;

Sadro, Suijdftt, Soijdfakê (Flacourt : Sonrouc, cuiller à pot),

Hotjdfttkâ-Kotjdfukâ, Houdfukâ, Hot.idfukî, Hondfttki, Uijdfttkâ,

Uijdfukâ, Uijdfttkï, Uijdfttki, Uijdfakâ, Uijdfakî, Uijdfaki,

grande cuiller, cuiller à pot. Vide infra Sudtt, Stiduk.

Sefikafi. Vide supra Sakal.

Sénnittth, décent, modéré, convenable, raisonnable. Sttitu-

iiiika-Tuiuuiiiika, Sununiika, Suniimiktt, Sufiuniiki, Sttiiuiuiki,

Sttnuniiakâ, Sttnitniiaki, mouvement doux et paisible comme

celui d'un cours très doux, d'un ruisseau au cours tranquilleet régulier.

Sepak, ruade, coup de pied. Tsipakâ, Tsipaki, Tsipaki,

Tipakâ, Tipakl, Tipaki, Antemuru : Tsakapla, Antekungu :

Tsapia.

Serampafi, attaqué, assailli. Aijlsulâfakà (an -f- sttlàfaka),

Aijtstdâfakl, Aijlsniâfakë, action d'entamer légèrement, d'en-

lever un morceau (un morceau de chair, par exemple, à un

soldat qui a lâché pied devant l'ennemi, pour lui faire une

marque indélébile de façon à le reconnaître après h campagneet le faire brûler vif).

Sisâb, Javanais : Sesek, serré, étroit, forcé, pressé. Sisikâ-

Tsisikâ, Siiikâ, Si'sikl, Sisiki, Siii, ce qu'on presse, ce qu'onintroduit avec force dans quelque chose. Passif : Sisihanâ.

Vide inlra Sisip.

Sisal, Batak : Sotsoî, Dayak : Sasal, remords, regret. Nénin,Néninâ. Cf. infra Sttsn > Ntinti.

Si, préfixe nominal. Si, Si, I.

Sia, Sia-sia, vain, inutile, faux. Sta-Tsla, Sfa, Siasfa, Sia-

sia, écart, déviation, égarement.Siak (Dayak), grossier, furieux. Siakâ-Tsiakâ, Siakâ, Siaki,

Siaki, méchanceté, férocité.

Sidik, demandé. Hatakâ, Hatakî, Halaki, demande.

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VOCABULAIREMALAYO-MALGACHE 6$

Sikap (Tagal), adroit, habile. Sébaka, capable de faire.

Sikn-siku, Batak : Sttki-suki, équerre, coude. Kibukihu,

Antemuru : Kikibtt, Antankara : Kuktibi; Kihtt, Kihytt, Kitt,

Uni, coude.

Silak (Bisaya), éclairer de ses rayons. Tseiakâ, Tselakî, Tse-

laki, jaillissement subit de la flamme, de la lumière, des

éclairs.

Silik (Batak), regarder en dehors. Tsidikâ, Tsidikï, Tsidikë,

Tsilikâ, Tsilikî, Tsiliki, action de mettre la tête à la porte, à

la fenêtre, courte apparition, nom d'un petit lémurien (le

Cheirogaletts Milii, Geoff.) appelé ainsi de sa manière de se

montrer; Tsfla, Tsiltikâ, Tsiltikâ, Tsilttkl, Tsilttki, action

d'épier. Vide infra tilib.

Silafian (Tagal), est (point cardinal). Atsifiân, Alsifiâitâ,

Atsinân, Atsiùânâ, Atsinân, Atsinànanâ, Alinân, Alinânâ,

Aijtiiiân, Aijtiùanâ.

Simbar, jeté çà et là, éparpillé. Simpaii-Tsimpan, Si mpain),

Simpan, Simpanâ, petits ruisseaux, petits chemins qui se

séparent du fleuve, de la grande route.

Simpan, conservé, économisé, mis en réserve. Tsimpuit,

Tsimptinâ, Tsimphi, Tsimpinà, Tintptin, Tinipunâ, Timpin,

Timpinà, action de ramasser peu à peu, de recueillir.

Simpafi (Mal. et Batak), chemin de côté, de traverse, Dayak :

Sampan. Sampan, Sampan, Sampanâ, Sampan, Sampanâ,

embranchement, séparation, division comme celle d'une

fourche.

Simpey, espèce de singe, Semiiopitfjecus melatoplios. Sifakâ,

Sifakî, Sifakë, Simpunâ, Simpunâ, Simpttn, Simpun, espèce de

lémurien, indris ou propillxcus Verrattxii, Grand.

Si fia (Mal. et Batak), lion. Su fi, Soft in Sitfi'âmbi, Sufittmbi,

Sofiômbi, animal fabuleux à forme de boeuf, également appelétsi-ombi-ombi (litt. : ce riest pas un boeufce boeuf, cf. mes Contes

populaires malgacks. Paris, 1893, p. 89); au figuré : courageux,

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64 CHAPITREI

fort, audacieux. Sttfi'ombi = litt. : lion-boeuf. Cf. Sankrit :

Simba, lion.

Sindir, ironique, moqueur. Serilfà-Tserilfâ, Scritfl, Serilfi,

moquerie. Passif : Serélinâ.

Sifikap, écarté, ouvert ; Batak : Hufikap, Javanais : Ufikab,

Lampong : Ukap, s'ouvrir. Sukalrâ-Tsttkalrâ, Sukatfâ, Soka-

tfâ, Sukalfi, SokalH, Sttkalfi, Sokalfi, Sukalsâ, Sokalsâ, Sa-

kalsî, Sokalsl, Sttkalsi, Sokahi, Sukasâ, Sokasa, Sttkasoe, Sokasoe.

Sukakâ, Sttkakl, Sttkaki, état de c; qui est ouvert. Passif :

Sukâfanâ.

Sifisifi, Batak : Siksik, Javanais : Ùiîiéifi, retroussé. Si'silfâ,

Siiitfl, Siiitfi, Siiitsâ, Siiilsi, Siiilsi, Sisifi), Siiifoe, action de

retrousser. Passif : *Si'sifinâ, cf. impératif : asislfu in Weber,

Dictionnaire, sub verbo sisilra.

Siitlak (Mal. et Batak), arraché, tiré. Sitjtakâ, Shjlakâ, Siy-

takl, Siijta, action de se séparer de son mari ; Siijtttnfi, Sitj-

lunâ, Siijlttn, Siijlu, action de tirer.

Sipey. Vide supra Sifnpey.

Sipttl, mollusque, coquillage ; Batak : Septit, escargot. Siftt-

trâ-Tsifutiâ, Siftttfâ, Siftilfù, Sifttlft, Siftttfi, SifuIsa, Siftitsfi,

Sifulsl, Sifntsi, Sifusâ, Sifttsoe, nom générique des escargots.Sira (Batak), sel. Vide supra Garant.

Sirat, bord, bordure; Batak : Sirat, bordure d'un habit.

Tsirakâ, Tsiraki, Tsiraki, pointe de terre, promontoire.

Sirip, nageoire de poisson. Selikâ, Seliki, Seliki.

Sisa, reste,restant. Sisa-Tsisa,Siia.Sanskrit: Çesa, restant,

résidu.

Sisi (Mal. et Batak), à côté, tout près. Sisinâ, Sisinî, Siiinâ.

Silinl, Siiiit, le bord, la lisière.

Sisik, écaille, écaille de tortue; Batak ; Sisik, écailles de

poisson. Siiikâ, Siiikî, Siiikè, écailles de poisson.

Sisip, inséré, introduit. Sesikâ, Sesikâ, Scsikî, Sesiki, ce

qu'on presse dans, ce qu'on introduit dans avec force. Le passif

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VOCABULAIRE>' î AYO-MALGACHE 6$

ieséfanâ < sesikâ indique que ce phonème malgache doit être

rapproché du malais sisip, tandis que son synonyme, presque

homophone, sisika > passif : sisibanâ, se rattache à malais

sësab. Vide supra sub verbo.

Siwafi, Siya (Batak), 9, Nias : Siwa, Lampong : Shvo.

Sivi-Tsivi, Sivi.

Siyttl (Mal. et Batak), sifflé; Javanais : Siytth, sifflement du

vent. Shtkâ, Sittkâ, Sittkî, Sittki, Slaka, Siakâ, Siaki, Siaki,

sifflement, action de siffler.

Siyab, pauvre, nécessiteux; Batak : Siyak, mordant, piquant.Tslakà, Tsîakî, Tsiaki, action de faire claquer ses lèvres

(comme quand on ressent une,douleur vive); Siakâ, Siakâ,

Siakî, Siaki, piquant de certaines herbes.

Soga, sorte de teinture végétale rouge. Snka, Suka, action

de plonger, de tremper dans l'eau, de teindre, de teindre en

noir; teinture noire, soie teinte en noir.

Solok (Tagal), coin, angle. Sttrttkâ, Sitrukâ, Surttktt, Surttkt,

Surtiki, épaule.

Sorofi, être poussé; Tagal : Solofi, pousser. Su nuit), Sur un,action d'introduire, faire entrer, glisser, pousser quelquechose le long, dans ou sous quelque chose.

Srintâla, charpentier, menuisier. Antanosi ancien : Soro-

mâla (Flacourt sub verbo : charpentier, Tsoromala pour Soro-

tnala, cf. Petit Recueil, p. 4, ontsoromala = on -f- iorontala. Ce

mot du Petit Recueil a été, par erreur, omis dans mon édition

qui ne donne que tsoromala); Malgache moderne : Serimâla.

Su (Kawi), bon. Stiu/a-Tsiiwa, Stiwa, Sua, Sua.

Sûay (Blagden, sub verbo gold 59), or. Anakara : Sehtt,

argent. Cf. supra bitlait.

Suban, Javanais : Sttwefi, Batak : Sibofi, espèce de pendantsd'oreille. Havi-Kavi, Havin, Havinâ, Kavi, Kavin, Kavinâ,boucles d'oreille.

Sudâra, Javanais : Sattdara, frère, soeur, parent. Zâolfà-G. I'ERRASD.—Phonétiquemalajo-inatgdtb*. j

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66 CHAPITREI

D^âolfâ, Zaolft, Zaotfê, Zaotsâ, Zaotsi, Zaotsê (cf. Flacourt

sub verbis beau-frire et belle-soeur : Zaliots), faosâ, Jaosoe,Merina : Zotra —

Zaolra, beau-frère, belle-soeur. Sanskrit :

Sodara, frère, soeur utérins.

Sttdtt. Vide supra Sendttk.

Smiitk. Vide supra Sendttk.

Sttgar, se peigner. Hitgu, action de peigner les cheveux, le

chanvre.

Sukar, Javanais: Snker, difficile, gênant, perplexe. *Sâbi-

tra, Sahlran-Tsahiran, Sablranâ, embarrassé, ennuyé, préoc-

cupé.

Sulab, chauve. Sida, Sala, Sola.

Sultka, lance en bois. Sattihi-Tsaliihi, sagaie, grappe, épi.

Sttlifi, flûte; Batak : Sulefi, un tuyau dont on se sert poursouffler. Sulifi-Tsidifi, Salin, Sttlinâ, Sttdiit, Sudina, flûte

indigène.Salir (Tagal), filer. Fuli-Puli, action de filer. Passif : Fttlê-

sinâ.

Sttlil, difficile, qui s'obtient avec peine. Sarutrâ-Tsarutrâ,

Sarutfâ, Sarotfâ, Sartttfu, Sarotrô, Sarutfi, Sarotft, Sartttsâ,

Sarolsâ, Sartitsâ, Sarotsb, Sartttsi, Sarolsî, Sartitsi, Sarotsi,

Sarusâ, Sarttsoe, difficile, ardu, pénible. Passif : Sartitmà.

Sulur, représentant, plénipotentiaire. Sulti-Tsulu, Stdtt,

substitut, représentant, remplaçant.

Sumbifi, coche, entaille, ébréché. Rumbinâ-Drumbinâ, Ritm-

bin, Ritmbifi.

Sumpab (Mal. et Batak), Bugui : Stimpa, juré, serment,

imprécations. Umpa, Ompa, souhait ou menace d'un malheur.

Sumpit, étroit, circonscrit, renfermé. Siimpilfà-Tsumpitfâ,

Sttmpitfl, Sumpilfi, Sttmpilsâ, Sttmpitst, Snmpitsi, Sttpisâ,

Supifoe, action de rapprocher les bords (lorsqu'on veut coudre

l'ouverture d'un sac de riz après l'avoir rempli). Passif : Sttin-

pi rinâ.

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VOCABULAIREMALAYO-MALGACHB 6j

Sttmpit, petit sac en sparterie. Subika, Sttblka, Sublk't,

Subiki, corbeille, sac en sparterie; Sttmpitrâ, grande corbeille

à riz faite avec des nattes cousues ensemble.

Sttfiey, fleuve, rivière. Ufii, Ofii, Uni, Uni.

Sufikur, prosterné la tête contre terre. Huhukâ-Kuhukâ,

Huhuku, Huhukt, Hithuki, Kuhtikâ, Kttbukti, Kubukî, Kabuki,

Huhulfâ'Kuhulfâ, Htthutfû, Hubulfl, Huhulfi, Huhulsâ,

Hubtitstl, Huhutsi, Hithutsi, Htibusâ, Hitbusoe, action de se

prosterner, de mettre la tète contre terre. Passif : Htthtifanâ.Snralf (Mal. et Batak), acclamation. Httrakâ-Kitrakâ,

Huraki, Httraki.

Su rat (Mal. et Batak), écrit, lettre. Suratrâ-Tsuralrâ, Sura-

Ifâ, Soralfà, Snralfi, Soralfi, Snralfi, Soratfi, Saratsâ, Soralsâ,

Suralsi, Soralsl, Sttralsi, Soratsi, Sttrasâ, Surasoe, écriture.

Passif : Sttrâlanâ.

Surnb, envoyé, porteur d'un message, d'un ordre. Irakâ,

Irakt, Iraki, envoyé, délégué, ambassadeur ?

Sarufi, être poussé. Vide supra Sorofi.

Sarttt, reflux, jusant; Batak : Surttt, baisser. Tsttrurtikâ,

Tsururtiki, Tsuritrtiktt, Tsururiiki, action de couler de haut en

bas.

Sttsah, inquiétude, malaise, trouble; Batak iSttsa. Sttsulrâ,

Sttitttfâ, So'sutfâ, Stiitiliù, Soiulfti, Suiutfl, Sosutfi, Suittlfi,Saint fi, Sttittlsâ, So'stttsâ, Sa'sutsù, Soin tsu, Saint si, Soiutsi,

Sttiulsi, So'stttsè, Suittsâ, Sttittsoe, de mauvaise humeur, ennuyé,mécontent. Passif: Stistirinâ.

Sasa, Bali: Nom sein, mamelle. Nuiia, Sttmnxn Sumttn-

dfara, sein de jeune fille. Vide sub verbo Dura.

Sasttk, pointe. Tsatstika, Tsutsiiki, Tsulstiki, prépuce ;

Tsttki, Tsukitstiki, point saillant (comme le bec des oiseaux).Sttsttn (Mal. et Batak), empilé, emboîtés les uns dans les

autres. Sustikâ, Sniukâ, Suiukft, Suittkî, Sninki, Soiukâ,

Soiukâ, Soittkl, Soiuki, ce qu'on intercale, qu'on ajoute

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68 CHAPITRE I

(comme le fil dans un bas qu'on raccommode); Sosun, Soi un a,

embrouillé, compliqué, mêlé (comme du fil).

Snyab, Batak : Suwak, Javanais : Sumk, déchiré. Tsuakâ,

Tsttaki, Tsuaki, déboîtement, dislocation. Vide supra Siyab.Ta, Tagal : Di, non, ne pas. Tsia, non ; Tsi, ne pas.'Faim (Tagal), graisse, Batak : Tabo, Tavi, graisse, embon-

point.Tabek, Javanais : Tatv, salut, salutation ; Batak : Sanlabi,

avec votre permission ; Tagal : Tabi, excusez, s'il vous plaît.

Mbay, Mbey, s'il vous plaît, avec votre permission *.

Tabir (Mal. et Batak), rideau, voile, tenture. Tambi, petitenatte.

Tabu (Batak), citrouille. Vide supra Labu.

Teb'ir, Batak : Sabur, semé, être semé. Tsabtt, plantation.Tâdi, tout à l'heure. Tetéka, Tetéki, Tetiki.

Tadjam, aigu, perçant, pénétrant, Javanais : Tadjent, per-

çant (se dit de la vue). Tarait, Ta^anâ, aperçu à une certaine

distance, action d'être en vigie.

Taga (Tagal), préfixe des noms de tribus et de clans signi-fiant : les gens de, les habitants de. Ta, préfixe ou infixe des

noms de tribus et dedans : Tafiâta = Ta -f- ait 4-ala, litt. :

les habitants, les gens dans la forêt ; On tanàla, A nia nâ la »

On, An, ceux; Ta, les habitants, les gens ; afi, dans; ala, la

forêt.

Tagib, exigé, réclamé (le payement d'une dette). Taki,

réclamation d'une dette, d'un prêt.Tafmn, enduré, supporté. Tidmn, Tidmnâ, support, soutien.

Tabi, ordure, déjection ; Tagal : Toi, excrément, Batak :

Te» Tay, Tey.

ï. L'explication de Gautier d'après laquelle mbayserait la forme contrac-tée de bumbaaya, où passerai(-je), est inexacte ainsi que le montre l'étymo-logie.

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VOCABULAIREMALAYO-MALsîACHE 69

Tabun (Mal. et Batak), année ; Bugui ; Tau fi, Tagal :

Taon, Tâmiâ, Tâonâ, Tawna, Tourna, Tona, Ton, Tô, To,

Takar, mesure de capacité. IVaba, comparaison faite entre

plusieurs personnes ou objets.

Takitaki (Tagal), penser. Fafiâbi-Pafiâbi, Fafiâhi <*

Tâbi,

Fanâhi, esprit, âme.

Takolok (Dayak), tête. Antanosi ancien : Tabiilakâ, os du

crâne ; Bara : Takûlakâ, os de la mâchoire inférieure.

Takut, Tagal : Takot, Batak : Tahnt, crainte, peur. Tahu-

Irâ, Tabutfà, Ta1»tfâ, Tahulfù, Taljotfn, Tahtith, Tafjotfi,

Tahtttff, Tafmlfi, Tabutsâ, Tahoisâ, Tabtilst't, Talmlsfi, Tabutsi,

Tafolsi, Tahulii, Talwlsf, Tahttsâ, Tahusoe. Passif : Tabtiranâ.

Talam, grand plateau de table à couvercle et sur pied.

Talanlâlau, Talaijtâlaiiâ, Talatâta, étagère, rayon de biblio-

thèque.Tâlar, ouvert, manifeste. Talâki, en évidence, visible,

Tali (Mal. et Batak), corde. Tali, Tadi.

Talutttk (Batak), poteau auquel la victime est liée et contre ,

lequel elle appuie le dos. Malg. ancien : Tatutiiktt, dos.

Tâiuab, familier. Tamâ, Tamân, Tamâna, familier, appri-voisé. Sanskrit : dam, apprivoiser, dompter.

Tambal (Mal. et Batak), lié. Tâmbatrâ* Tambatfâ, Tomba*

tfi, Tambal fi, Tomba Isa, Tambal si, Tamhlsi, Tabasâ, Tabasa;

état de ce qui est joint, uni, mis ensemble. Passif :*

Tambâ-

ranâ, cf. relatif : anambâranâ.

Tambid, magie, sorcellerie ; Javanais : Ttimbal : amulette.

Tamba, empêchement, obi^acle; Mafiamba, empêcher; Fa- <

flamba, préservatif (amulette, prière, invocation).

Tainbtin, Batak : Tinibttn, mo.iceau, amas, pile. Tuvitnâ,

Tttvitu, Tovtuiâ, Tovttn, action d'ajouter une chose à une

autre.

Tambûni, placenta. TavAiti.

Tant pas, coupé, taillé. Tapakâ, Tapakl, Tapakê, coupé.

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70 CHAPITRE I

Tampol (Tagal), assaillir. Tampukâ, Tamptiki, Tampuki,

soudain, tout à coup.Taàa, Bisaya : Kotaita, Bugyi : Utana, interrogation, ques-

tion. Ua ta ni.

Tanah, Makassar : Tana, Batak : Tarn, Sundanais : Taneub,

terre, pays. Tant,

Tanab, cuit, bouilli. Tttnakâ, Tunaki, Tttnaki, Tanikâ,

Taitikt, Tariiki, Tunatfâ, Tunatfi, Tunatfi, action de faire

cuire; Merina : Tttnakâ, action d'enfumer un terrier pour en

faire sortir l'animal qui s'y trouve; Dunakâ, fumée.

Ta fiait (Mal. et Batak), main. Ta fia, Ta fiait, Tânait,

Tânaitâ.

Taiittiv, caméléon. Tana, Tafia, Ta.

Tanda (Mal. et Batak), signe, marque. Tandra, Taijdfa,

tache de la peau, grain de beauté.

Tandab, Javanais : Tainfak, danseur;Tagal : Indak, danser.

Tindykâ, Tkidiaki, Tiijdiaki, Tshjd{akâ, Tsiijdytki. Tsiud&ki,

danse. Cf. Skr. : taijdaka, charlatan.

Tandjufi, cap. Taijd{iinâ, Tayd{ttn, Taijd^ufi, Tai.td^it.

Tanditk (Mal. et Batak), corne; Bugui : Tanru. Taijdrttkâ,

Taijdfukâ, Taijdfukâ, Taijdfuki, Tatjdfuki, Taijdfu.

Tafigttfi, porté, être porté ; Batak : Tafigufi, responsabilité.

Takun, Takunâ, action de porter en palanquin, de porter à

plusieurs un lourd paquet, un mort ; Takofi.

Tafiis (Mal. et Batak), pleurs. Tâfii, Tâni ; Tttinâfd —

Tàfii -f- infixe uni, Tumârit, qui pleure.

Tafikap, pris, saisi, empoigné. Takatrâ, Takalfâ, Takatfi,

Takalfi, Takatsâ, Takatsi, Takatsi, Takasâ, Takasoe, atteint.

Passif: Takârinâ.*

Tafikap, état d'un animal qui est couché, qui a le ventre sur

la terre. Tâkutrâ, Takulfâ, Takutfù, Takalfi, Takalfi, Ta-

ktttsa, Takttlsfi, Takatsi, Takatsi, Takttsâ, Takttsoe, couvercle

des ustensiles. Passif : Takfifanâ.

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VOCABULAIREMALAYO-MALCACHE 71

TanUi, Batak : Tanto, sûr, certain. Talo, To.

Taulri (Balinais), conte, fable dont les animaux sont les

principaux personnages. Taytâra, histoire, légende, conte.

Cf. Skr, Tantra, manuel, livre, traité magique.

Tapa, poisson de mer. Tafa, mulet.

Tapih, jupon ; Tagal : Tapi, vêtement. Tafi, vêtement,

action de se vêtir.

Tan'b, Batak : Tabil, tiré, traîné. Tarikâ, Tariki, Tariki,

Tsarikâ, Tsarikî, Tsariki, Sarikâ, Sarikâ, Sariki, Sariki, action

de traîner, de tirer. Târikâ a une double forme passive :

Taribinâ,Tarltinâ. Celle-là est régulière ; celle-ci, anormale

par rapport à tarikâ, nous est expliqué par le Batak : tabit.

Taritari (Tagal), porter atteinte à l'honneur. Taijdri, Taij-

dfi, calomnie.

, Tarofi (Dayak), récit, rapport. Tarofi, Tarofitt, Tarufiîi,

Tanin, Tartina, récit, causerie, conversation.

Tarub, Batak : Tara, Javanais : Toh, mis, placé, posé.Taw, Tao, Tow, To, fait.

Tarub, rejeton, jeune pousse. Tarukà, Tarukâ, Tarttki,Taruki.

Tartina, juvénil, jeune homme. Dû ru ni, Darttijdârunl,

jeune, frais, tendre comme les jeunes pousses. Sanskrit :

tartina, jeune, tendre, frais.

Tasib, lac, mer intérieure. Antanosi ancien : Tayki, la

mer; Tasi, Ta si, lac.

Talal, Makassar : Tatala, copeau. Ta tali, Ta tali.

Tatifi, porté, Batak : Hanlifi, porter de la nourriture.

Eijtifi, Enfin, Eijtinâ, porté, apporté, emporté.

Tawa (Mal. et Batak), rire. Tava, Tavan, Tavanâ, gestes,

sauts, bonds de joie.

Tawan, prisonnier de guerre. Tavan, Tavanâ, Tava.

Tawar, sans saveur, fade. Antefasi, Antekungu, Antemuru :

Maif-tavey ; Betsileo : Ma-tavi; Antambahwaka, Bara, Saka-

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73 CHAPITRE 1

lava N-E : Ma-tfabukâ; Antemanambundht : Ma-tfamhvaki ;

Antankara Ï Ma-tfaba ; Zafisuru : Ma-d^abtvakà ; Maruantse-

tra, Vurimu : Mavow; Sainte-Marie : Mavuâvu ; Sakalava

N-O : Buka ; Vurimu : Bukabâka.

Tibâl, Javanais : Tebel, épais. Tainà, Tevin, Ttvi, épais-seur.

Tèbâs, défriché, nettoyé; Tagal : Tabas, couper, tailler.

Taii, action de défricher.

Tibiib, percé, perforé. Tcvikâ, Teviki, Teviki, trou au lobe

de l'oreille.

Tebâs, Batak : Tobus, racheté, délivré, Avtttrâ, Avtttfâ,

Avutfù, Avtilfi, Avutfi, Avittsâ, Avntsfi, Avutsï, Avutsi,

Avusâ, Avusoe, rachat, achat d'esclaves, rançon. Passif: Avâ-

tant). Umbutrâ, Umbutfâ, Uinbutft'i, Umbatfi, Umbutfi, Unt-

btttsâ, Umbtttsn, Umbutsi, Umbutsi, Ufigntrâ, Ufigulfâ, Ufigtt'tfù, Ufigtttht Ufigutfi, Ufigiihâ, Ufigtttsn, Ufigutsh Ufigutsi,action d'arracher, de déraciner. Passifs : Uinbiitanât Ufigti-tanâ.

Tikàn, Javanais : Teken, canne, bâton. Tébin, Téhinâ,

Tébini, Téhikâ, Tebiki, Tehiki, Tehi.

Tikâp, le dedans de la main posé sur la bouche. Tiibttkâ,

Tttbukù, Tubukï, Tttbuki, action de porter quelque chose à la

bouche. Passif : Ttthiifanâ.

Tilân, Dayak : Telen, avalé. Télifi, Télin, Telinâ, Telini,

Teli, action d'avaler.

Tilifia, oreille. Talifii, Talini, Tadifii, Tadiîii, oreille ;

Tadlni, le trou de l'oreille.

Tilôr, Dayak : Hanteloh, oeuf. Atiilu, Altiti, Antûli, Atûdi.

Telu (Javanais), trois, Batak : Toltt. Téltt, Tilti.

Télitb, Batak : Torltik, baie, golfe. Ttiiikâ, Tttliki, Tttliki,

TAU, Tiidi, arrivée au port, escale.

Tiliindjuk, index. Vide infra Tundjttk.

Têlut, Ponosaka : Ltdur, genou ; Khmèr : Lut, plier (le

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VOCABULAIREMAIAYO-MALGACHE 73

genou), Bahnar ; Lot» entrer en se baissant. Lilra, Lltri in

Luhalitra, tuhalUH't Lika, Liki in Ltihalika, Ltiluliki, genou '.

Tëmâii, compagnon, camarade. Nâwanâ, Nânuvt, Nâina.

Tmbiik, tiré, fait feu. Tijîtra, lifitrâ, Tifitrî, Tifitrt, Th

fitsà> Tifitsi, Tifitsè, Tijifâ, Tifiioe» action de tirer un coupd'arme à feu. Passif : Tifirinà.

Timbâga, cuivre ; Balinais : Barak, cuivre rouge. Varâhhh

Barâbin, Varâbinîi, Varâhin, Varâhinà, cuivre. Cf. Sanskrit :

tàmraka, cuivre.

Timblhir, têt de pot vernissé, tesson. Bakila, Bakilau,

Bakila na, morceau* fragment, tesson.

Teinbiib, troué. TuinbakAtTumbaklt Tumbakê,troué,perforé.Timbnla (Javanais), bétel. Tambfiru, Tambûlu. Sanskrit :

Tàmbiïla.

Tcmpn, forger. Teft, action de forger.

Tfniti, safran des Indes. Tnmittâmn.

Teùah, demi, moitié, milieu. Tenatiita, Tenaytéùa, Tena*

téna, milieu.

Ttnun, tisser. Teiiimâ, Tanin, Tenu, action de tisser.

Tipak-tfpak, poisson de mer. Tiifukâ, Tnfuki, Titfuki,

Tufu, espèce de mulet qui va par bancs.

7V/>f,bord, lisière. Difi, Lifi-Difi, repli fait au bord des cha-

peaux, des nattes ; ourlet.

TipAh, Bugui : Tempa, frappé avec le plat de la main.

Tifakà, Tefaki, Tefakl, Teltakà, Tehaki, Teixtkè, coup donné

avec le plat de la main, claquement, battement des mains;

Téfukâ, Téfuki, Téfuk?, explosion (comme celle d'un fusil),

craquement (comme celui d'une branche cassée) ; Tsefutrâ,

Tsefutrâ, Tsefutrù, TsefulN, Tsefulrt, Tstfutsà, Tsefutsù, Tse-

futsi, Tstfutsi, Tsefusâ, Tsffusoe, bruit, pétillement, explosionde la poudre.

i. LU/AI,le premier élément de lubalitra, hthalika, signifie tête ; litt. :tête du genou.

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7-| CHAPITRE1

'feras, Batak : Toras, le coeur du bois. Tôra, coeur, inté-rieur d'un fruit ; Ttyi, coeur des bois.

Ti'rbafi, Batak ; Haban, voler. Hemban*Kembaù, Hauban,Haubana, vol de l'oiseau.

Têrîgo, Javanais : Trigu, froment. Antanosi ancien : Trigo.Cf. Flacourt, Dictionnaire, sub verbo blé. Portugais : 7>4rt>,blé.

Tèrïyai', cris, nullement; Dayak : Riab, appeler. Vriya.Uria, hurlement du chien..

Te'ruk, espèce de bécasse. Ki-tûri, espèce de. pluvier.Titàk, Dayak : Tatak, Javanais : Tetek, coupé, fendu.

Télika, Tetikt, Teiikf, Tatakâ, Tatakî, Tatak}, incision, cou-

pure; Ta ta Ira, Tatatrâ, Ta ta tri, Tahilrï, Tatalsâ, Tatatsi,

Tatalsi, rigole creusée dans les rizières.

Têlâs, Javanais : Talas, décousu, déchiré. Tatakâ, décousu,entaillé. Vide supra Têtâk.

Teliro, bécasse. Ki-titriu, Ki-lilhyu, bécassine.

TiâJa, ne pas, n'être pas. Tsiâri, TsiâJri, Tsiâijdri, Tsâri,

nullement, non, pas encore,

Tidor, sommeil, dormir ; Javanais : Turti. Antefasi, Ante-

mu ru, Antesaka, Betsileo, Bezanuzanu, Mavurungu, Merina,

Tniiala, Betsimisaraka : Turi; Antaukara, Antanosi : Turu;

Bara, Mahafali, Menabe, Sakalava, Sihanaka, Vezu : Rnrit,sommeil.

Tikani, être percé (Mal. et Batak). Tsika, Tsiki, Tsikt,

Tika, Tiki, Tik?t action de suinter, de passer à travers.

Tikar, natte. Tihi, Tsibi, Èihi ; Créole de la Réunion : Setf,

Tilik, être regardé avec bienveillance; Javanais : Tilik,

espion ; Batak : Tilik, fixer les yeux sur quelque chose quel'on désire. Vide supra Silifr.

Timba (Mal. et Batak), seau, vase pour puiser l'eau. Tavi,

auge.

Timpa, tombé sur quelque chose, qui tombe sur. Tupi,action de jeter, de lancer.

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VOCABULAIREMALAYO-MAI.GACHE 75

Timpan (Mal. et Batak), estropié, perclus; Makassar Î 7>W-

paù. KtNrefa, Kirtrefa, K'Nrifa, Ku-trifa, KiNhhyka, Ku~

tréyka, KiHreyki, KiHreykt, boiteux, estropié.

Tinmn, Batak : Ansimun, concombre, cornichon. Ts'uimu*

drimûijdri, espèce d'euphorbiacée.

Tîmur, Bugui : Tinta, est, orient. Atsiinu, Athnu, sud.

Cf. supra Mal. bar al, ouest ~Malg. avaratra, nord.

Timur lâut, nord-est. Tsimilâutrâ, Tshnilâwtrâ, Tsimiliki*

trâ, TsimiUnvtru, Tsimilâtrit, vent du nord.

Tindih, pressé. Tsiudri, Tshjdri, Tiijdri, pression.

Tindjaw, Batak : Tindo, vu, observé d'en haut. Tsiijdiu,

Tiijd{ii.

Tiùgi, haut, élevé. Diiigidhïgi, Lhïgillngi, grande hauteur.

Tiitig CTagal), voix. Teni, mot, parole.

Tiukat, plancher, étage, grenier. Tuhilrâ, Tuhitri, Tuhitfl,

Tuhitsâ, Tubitsi, Tuhitsl, Tuhisâ, Tubisa*, magasin à riz sur

pilotis.

Tintiit, porté à la main. Thjtin, Tiiitinâ, Tsiutsin, Tsiijlsinâ,

action de porter à la main.

Tipis, Batak : Nipis, mince. Tifi, Nifi.

Tiruk, percer avec un bâton ayant une pointe en fer. Tsiu-

drunâ, Tsiijdrun, Tsiijdrunâ, Tsiijdhm, aiguillon, action de

percer avec un objet pointu; Tsilun, Tsilunâ, bois pointu,

aiguillon ;* Tsilu, épine, piquants du hérisson, dard des ani-

maux.

Titah, ordre, commandement. Didi, Lili, ordre, comman-

dement, loi, usages, règlement.

Titi, pont, jetée. Téti, action de passer sur.

Tillan, pont. TeleXan, Tete\anâ, Tetê^a, Taliban, Tate\auâ.

Titik, Batak : Tetek, goutte. Teté, Antandfwi et Mavurungu :

Téyfa.

Tïiïr, bruit. Tititrâ, Tililrâ, TitilN, Titilrê, Tilitsâ, Titilsl,

Tititsi, Titisâ, Titisoe, craquement.

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76 CHAPITRE I

Tiyan, ventre; Bisaya : Tiuai, intestin. Tsinây, Tsiuêy,

Tinây, Tinéy, intestins.

Tiyap, chacun ; Tiyap-tiyap, tous, Malgache sud-oriental

ancien ; Siyatri, Siatri, tous. Cf. les mss. de la Bibliothèquenationale passim. Tsiijtri.

Tiyup, Tiup, souffle, bouffée. Tsiukâ, Tsiukù, Tsiuki, Tsiuké*,

Tsuka, Tsuki, Tsukt, Tsiutfâ, Tsiutrû, Tsiutri, Tsiutri, Tsutra,

Tsutri, Tsntrt, souffle, brise. Passif: TsMJinâ.Tokatoka (Tagal), éperon de navire. TUIM, chevrons du

toit.

Tolot (Tagal), permettre, consentir. Tululrâ, Tulutrâ, Tulih

thl, Tulutri, Tulutri, Tulutsâ, Tulutsâ, Tululsl, Tulùtsè,

Tulusâ, Tulusoe, présent, offrande. Passif : TulAranâ.

Tonkatv, trois pierres servant de trépied. Tuku,

Torak, navette de tisserand, bobine. Tulutrâ, Tulutrâ,

Tulutrâ, Tulutri, Tulutri, Tulutsâ, Tulutsâ, Tnlutsî, Tulutsi,

Tulusâ, Tulusoe, petit morceau de bambou servant de bobine,

de dévidoir.

Torap (Batak), éructation. Re^atrâ-Dreyilrâ, Reyilrâ, Rebâ-

tît, Refaire, Re^atsâ, Re^alsi, Re^atsi, Reytsâ, Remisa; rot,action de roter. Passif : Re^âtinâ.

Tosiit (Tagal), repousser. TAiii, TAin, TAin, Tûinâ,

réponse d'un écho.

Trtibub, nom d'un poisson. Treuiréukâ, poisson de mer quise tient près des embouchures de rivière.

Tialô (Atchinais), espèce de jeu de dames de forme rectan-

gulaire. Kâtra, Katra. Skr. : catur, quatre.

Tûbir, abîme, gouffre. Tevaii, Tevan, Ttvanâ, précipice.Tubo (Tagal), gain. Tuvuu, Ttivunâ, Tovun, Tovunâ,

Tuvan, Tuvanâ, addition, ajoutage.

Tudju, Batak : Udju, être dirigé vers. Tii{ii, persévérancedans la marche, le travail, malgré la fatigue, les difficultés.

Tudub, accusé, dénoncé ; Batak : Turub, montrer. Tnrti,

indication, action de montrer.

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VOCABULAIREMAUYCMfAlGACItE. 77

Tubuk» nom d'un poisson, Tuhu, petit poisson qui a peu

d'arêtes.

Tùkar, échange, troc. Takâlu.

Tulak, poussé, repoussé ; Javanais : Tulak, renvoi ; Batak :

Tulak, retourner. Tulakâ, Tulaki, Tulaki, jeté hors de sa

place, repoussé.

Tulaâ, Batak : Talmlan, os. Autanosi ancien : Talfôlaù,

TaMan (cf. Flacourt, Dictionnaire, sub verbo) ; Sakalava N-O

et Betsimisaraka : Tafàla, Taola ; Tawlan, Tawlani in

ms. VII, f9 77 recto et verso, Tawlafia in ras. V, f* 77 verso ;

Tawlan, Tawlanâ, Taolaù, Taolan, Taolanâ, Towlaii, Toiulan,

Towlanà, Tolaâ, Tolan, Tola '.

Tulih, vu, regardé de travers. Tulikâ, Tulikl, Tuliki, Tuli,

Tudikâ, Tïidiki, Tudiki, action de regarder derrière soi.

Tulis, écrit, peint, dessiné ; Batak : Tulis, les raies de la

peau d'un tigre. Suritrâ, Suritrâ, Surilri, Surilri, Suritsâ,

Surit si, Suritsi, Surisâ, Surisoe, raie, ligne, trait, dessin, cro-

quis, pî:m. Suritrâ peut être également rapproché du malais

surat, ainsi que l'indique son passif surltanâ ; mais, dans cette

hypothèse, sa voyelle médiale a vraisemblablement été influen-

cée par tulis. Sari, Sari, image, portrait.Tumbok (Tagal), donner un coup de lance. Tumbukâ, Tniih

bukâ, Tuinbuki, Tumbuki, coup de sagaie.

Tnmbuh, Javanais : Titwub, Batak : Tubu, croître, pousser.

Turnbu, croissance ; Tiwu, Tovu, adulte, célibataire.

Tumit, talon. Tumitrâ, Tumitri, Tu mil ri, Tomitsâ, Tomitsl,

1. Brandstetter (ProJomus, p. 52) est d'avis de considérer comme exactela leçon loetaft= lutaft donnée par Houtman. Il ne faut pas oublier que ledictionnaire du marin hollandais est malais-malgache, et qu'il a pu par con-

séquent, influencé par le malais, entendre et écrire tutaîi au lieu de la formeattendue Aiu-Az/lquiest attestée par tous les manuscrits anciens. Personnel-

lement, je n'admettrai lulaii que lorsque la voyelle « aura été attestée parun texte indigène de l'époque.

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7& CHAPITRE I

Toniitsi, Tuutulrâ, Tumutfâ, Tumnlri, Tumutri, Tumulsâ,

Tumutsù, Tumutsi, Tumutsi, Tunmsâ, Tmnufir,

luntpah, versé, répandu. Ttintpa, renversé.

Tumpat, bouché, obstrué. Tanipin, Tampinâ; Tampikâ,

Tampiki, Tampiki, écluse, barricade.

Tumpu, foulé, aplati. Tufulrâ, Tufutrâ, Tufulfâ, Tufutri,

Tufttl ri, Tufutsâ, Tuf utsu, Tuf ut si, Tufutsi, Tuf usa, Tuf usa;

choc, rencontre de deux objets.

Tunipul, émoussé. Du mbu, Diminua, Dumun, tuinunâ,

Lu miin.

Tuna, anguille ; Batak : Tuna, espèce de grand ver. Tinta,

Dttna, grosse anguille ; Do, serpent boa.

Tanaw (Tagal), poudre. Tenu, dissout.

Tundjuk, indiqué. Tuitdfu, Tundru, action d'indiquer avec

le doigt, index. Cf. Tilundjuk = tundjuk + infixé cl, index.

Tunduk (Mal. et Batak), avoir la tête baissée. Uijdrikâ,

Uijdrikâ, Uudriki, Uijdriki, action de baisser la tête.

Tuâgal, Batak ; Noùgal, seul, unique. Tuka, Tukau, Tttkanâ,

Tokan, Tokanâ.

Tungitl (Mal. et Batak), tronc 'd'arbre, Truftga, Truftga,

tronc d'arbre flottant sur l'eau.

Tuntun, amené, conduit. Taijtâu, fantâna, action ,de

prendre, de tenir par la main ; Tâna, action de tenir, de rete-

nir, de saisir. -

Tunti, Batak : Ttilun, rôti, grillé. Tttnu, action de rôtir, de

griller sur le feu.

Tttrim (Mal. et Batak), descendre. Vide supra Lurub.

Tur'ut, imiter (Mal. et Batak). Turutrâ,- Turutrâ, Jttruth,

TurtttN, être semblable.

Tuluk, Batak : Matukluk, pilé. Tutu, action de piler;

Tuttikâ, Tultikt, Tnltiki, Tnlun, Tulunâ, action de battre (le

coeur, le pouls).

Tutttp (Mal. et Batak), couvert, fermé. Tulutrâ, Tulutrâ,

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VOCABULAIREMALAYO-VJALGACHE 79

Tulutrâ, Tulutri, Tulutri, Tulutsâ, Tulutsâ, Tutulsi, Tululsi,

Tniusâ, Tulusir, entièrement couvert, recouvert. Passif: Tutti*

fana.Titwù, Tua, Batak : Matuwa, vieux, âgé. 7ïiwa, Tuâ, Tua

in Matiiua, Matwâ, Mattia, terme de respect employé en

s'adressaut à l'aîné des hommes ou des femmes.

Tuwak, Tuak, liqueur ferm itée enivrante. Titwukâ,

Tuwakî, Tuwaki, Tuakâ, Tuaki, Tuaki, Twâkâ, Tuvkî, Twaki,

Toka, Toki, rhum, les spiritueux.

Caftkup, action de jeter quelque chose dans la bouche avec

le creux de la main. Vide supra Tèkâp.

ùlok, Javanais : Cellak, avaler, engloutir, Tsêlukâ, Tstîlukâ,

TsAluki, Tsitluki, Tsûlan, TsAlanâ, DiAlan, Dyilanâ, action

d'avaler gloutonnement, d'engloutir.

CèCâk, Javanais : Cetak, Batak : Hausosak, lézard. TsatsaM,

Tsalsaki, Tsalsaki, Aitlsaiakâ, Autsâiaki, AytsâSaki, Aulsâsà-

trâ, Aijtsâiatri, Aylsâ'salri, Aulsâijtsa, Aijtsiâijlsi, lézard, petitlézard.

ùéâp, Javanais : Sèsèp, Batak. : Sopsop, léché, goûté en

léchant. Tsetjtsilrâ, Tseijtsitrâ, Tseutsilri, Tsajtsilr'i, Seiilrâ,

Seiilh, SeSilri, Seiilsâ, Seiilsï, Seiilsi, action de sucer, d'aspirer

par la bouche. Passif : Tstulséfinà < Tsitjlsilra ; Siiilrâ, au

contraire, ne possède que le passif plus récent : Se'sirinâ. TfAij-

tfukâ, Truijlrukâ, Truijtrukl, Truijlruki, Trulrukâ, Trulrukâ,

Trulruki, Trulruki, bruit que produit l'action de sucer, de

boire. Passif TruijtrAfinâ, Trulrùfinâ.

Ch'iâuaw, espèce de papillon ; Batak : Hantinanu, espècede papillon qui cause de graves dommages au riz en herbe.

Tsiijdrâuu, Tsiijdrânu, Tshjdrâi'iu, espèce de sauterelle.

Cirit, Batak : Siril, diarrhée. Tsiririkà, Tsiririki, Tsiririki,

jet d'un liquide qui coule, diarrhée ; Tstirikâ, Tsurikï, Tsuriki,

dysenterie.

ùiit, gazouillement. Tsialsiakâ, Tfialsiakt, Tsialsiaki,

Tsyalsyâka, Tsyalsyâki.

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So CHAPITRt I

Coba, tenté, essayé ; Tagal : Sopa, éprouver. Tsapa, action

d'essayer, d'éprouver, de palper.Conkak, orgueilleux. Antambahwaka ancien : Sukanâ.

Corak, bigarré. SttratsAratrâ, SuralsAralrâ, Suralsttratri,

Stiralsuralri, Soralsoralrâ, Soratsoralht Soratsoralri.

Cotok, Kawi : Tuluk, bec d'oiseau. Tôlukâ, Tolukî», Toluki,

Toiuki.

dukur, rasé (avec un rasoir). Tsaka, bruit d'une lame qui

coupe, tranche ; \lana~tsaka, abattre, couper, tailler à coup dé

hachette, de sabre.

Cupift, Batak : Supin, lobe de l'oreille. Sujhï-Tsufin, Sufin,

Sujin, Sufinâ, Sttfi, oreille.

Ubah, Batak : Uba, changement. Uva, Ova, action de

changer.Ubi (Mal. et Batak), tubercule, Dayak : Owi. Uvi, Ovi,

igname.

Udjar, parlé, dit. Oijlsi, action de dire, de parler; Mi'

âijlsi, parler, dire. Cf. ms. VII, f° 69 verso, 1. 7 ctpassint.

Ukir, gravé, sculpté. Sukitrâ, Sttkitrâ,Sukilh, Sukilri,Sukilsâ,

Sukitsl, Sukitsi, Sukisâ, Sukisoe, Tsukithh Tsttkilri, Tsttkilri,

action de ciseler, sculpter. Passif : Sukîrinâ.

Ukur, mesure. Ubatrâ, Ulkilrâ, Ubal'ri, UlmlH, Ulxilsâ,

Ulktlsi, Ultatsi, Ulnsâ, UIHISCV,Obatfà, Olxilri, Olxilri. Passif :

Ufjân'nâ.

Ulak, tournant ; Tagal : Ulik, aller d'ici de là. Ulakâ,

Ulaki, Ulaki, Ulikâ, Ulikl, Uliki, sinuosité, zigzag ; Ulcutâ,

Vlan, action de tordre, torsion.

Ulat, Dayak : Uni, ver, Ulitrâ, Ulilfâ, Ulitri, Ulilri,

Ulilsâ, Ulitsl,Ulilsi, Ulisâ, Ulisoe. PawfiUlérinâ.

Umbul, le coeur de la couronne du palmier. Ovakâ, Owkl,

Ovaki. j

Umpan, Batak : Ompan, appât. Ufauâ, Ufan, Ufa, Ofanâ,

Ofan, Ofa.*

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VOCABULAIREMALAYO-MAIGACHE 8l

Utiii, pourpre, violet, Maùga, bleu ?

UtUim (Batak), banane. Uulsi. Vide supra Pisaw.

Upab, loyer. Hufa, Hofa.

Upak (Dayak), écorcher. Ufakâ, Ufakl, Ufalà, action

d'écorcher, d'écailler, d'enlever la peau.Ural (Mal. et Batak), nerf, veine. U&trâ, Uqxtfâ, Uçtlr!,

Uialti, Uqitsâ, Uylsl, U&ta, Otytïâ, O^atH, O^alfi, Oqttsâ,

Oiatsi, Oqtlsi, O^asâ, Oqisoe. Passif ;*

Ofâtanâ,*

Utftanâ,cf. relatif : io^âtanâ, iufàtanà.

Utak, Batak ; Utok, Dayak : Untek, cervelle, moelle. Anta-

nosi ancien Ï Oteki, OteH ; Tsuka, Tsuht, Tsttki, Tsttki,

moelle. Olthin-duba, cervelle, litt. : moelle de la tête.

Utaih Vide supra Hutan.

Utus, envoyé, député. //«, action d'envoyer quelqu'uncomme délégué. Cf. Flacourt, Dictionnaire, sub verbo, ambas-

sadeur :ompitot celui qui est délégué. Passifs ; Ilihanâ, UlAsanâ.

Uwalu (Batak), huit. Palu-Baln.

Wanganeg (Blagden, sub verbo cbild 101), enfant. Anakara :

Mai)gania, Maûgani, entamer.

Wani, courageux, intrépide. Ma-vâni, hardi.

Wei (Khasi), étranger.* Vâbi > Vabini = vâbi + ni.

Welar (Javanais), étendre. Velalrâ, Velaltà, Vtlatil, Veh-

M, Velatsâ, Velatsî, Velatsl, Velasâ, Vclasoe, action d'étendre.

Passif: velâranâ, velârinâ.

Yaâ, le, celui qui, lequel. Yâù, ZâA, Zàiu Zâni, Iyâù,

I{ât), Ifâna, I^âni, I{ânt Itfni, ce, cela, celui-là.

Yaâ, divinité. *Yatl, Yana, Zafta, Zana, in Yatla-hàri,

Zana-h&ri, Zana-hàri. Vide supra, Hâri, jour ».

ï. Voir aux Additionsla suite du vocabulaire nulayo-malgache.

G. FESJUKD.— PbotUliqutwutajo-wwtgatbt.

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CHAPITRE II

LAUTVERSCHIEBUNG •

CONSONNES

Les consonnes malaises sont au nombre de dix-huit

Gutturales : /;, g, k, fi;

Palatales : y, dj, i, n;Dentales : r, /, /, d, s, n ;

Labiales w, b, p, m.

On en compte trente et une en malgache :

Arrières-gutturales antérieures : //, v;

Gutturales : g, k, û, itg;Palatales : y, lr,dr, s~,j, h;

Palato-dentales : </{, ts, tr, dr ;

Dentales alvéolaires : //, r, l;

Dentales pures : r, d, s, ^ s, n ;

Labio-dentale :/;Labiales : w, b, p, v, m.

ï. L'expression allemande est si connue des linguistes que je n'ai pashésité à l'employer en l'absenced'un terme françaisaussi expressif.

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LAUTVERSCHIEBUNG 83

H

A de rares exceptions près, la spirante malaise /; n'a pasde correspondant étymologique en malgache : IV; malgache

répond généralement à k, quelquefois à s malais.

A 17; initial malais, le malgache répond par une voyelle de

même timbre que la voyelle d'appui de la spirante malaise :

Hamptdu—

Aferu »,Hati— Ali,

Hidjaw—

Itsti,Hilam — Itjti,

"-«"«-1 a

*„ ,. \ Oran.

««*"-I Urani.

Exceptionnellement/à 17; initial malais, le malgache répond

par /; et k :

Haùal —Hayna,

Hulam — Hartt *,Hilafi — Hilanâ,

Hiyaw— Akiti *.

Aux trois premiers exemples précédents, on peut ajouter :

ï. Voir pour le sens au vocabulaire. Dans les exemples qui suivent,

lorsquela phonétiquen'est pas directement intéresséeà l'emploi de telle outelle forme dialectale malgache, je me sers de préférence de la formeMerina. Sauf indication contraire, le premier des deux mots donnés en

exemples, est malais; le second, malgache.2. Les cas de métathèsevocaliquédu type : haiem=batu sont fréquents.

On en trouvera de nombreux exemples dans ce chapitre.). Le nombre d'exemples cités est généralement proportionnel au

nombre de cas constatés.

Page 138: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

84 CHAPITREII

Dabi r= Taréi, front, visage ; Httltt = Luba, tête. Habis =

Tapitrâ ne peut être considéré comme un exemple d'équivalencede h et /. Tapilrà est vraisemblablement composé du préfixeta -\-*apitrâ qui correspond exactement au malais habis. Mavtt

< Mal. Imbu est une formation identique : mavtt = ma -f-

*avtt, celui-ci représentant également le thème malais aphérèse.Vb médial malais est toujours intervocalique. Au groupe

aba, ttbu, le malgache répond par a, tt ; au groupe a ht, par ai

dissyllabe, ay, ey, e; au groupe abu, par<w dissyllabe, ao dis-

syllabe, aw, ao diphtongue, ou>, 0; au groupe alx>, par e :

Djahal— Rat si,

Pubun — Funa,

Djabit— Zaitrâ,

IFaitra,

Fayka,

Feyka,

Felfa,

Tain —Tay, Tey,

Babu —Avay, Avey,1 Tâuna,

ITâona,

Tawna,

Taona,

Towtta,

Tona,Pabo — Fe.

Exceptionnellement, à 17;médial malais, le malgache répond

par /;, k, r :

Sahadja— Sahara,

Tal;an — Tnhanà,

Lckr — Lckobero,Sabttt — Ak*t,Bttbi — Vuri.

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LADTVERSCHIEBUNG 85

L7; final malais joue un rôle identique à celui du visarga

sanskrit; il n'a pas d'équivalent en malgache moderne:

Labttb — Lavu,

Lintah — Dinta,

Ptilub — Fultt,

Tanab — Tani.

Vb final existait en malgache ancien, ainsi qu'en témoignentles manuscrits du fonds arabico-malgache de la BibliothèqueNationale de Paris. Dans les exemples suivants, 17; final ne se

rencontre qu'après une nasale ou une dentale :

àd» tunib, vérité. Ms. VII, p. 463 ;

&j^ iaraftib, une partie. Ms. VI, p. 472 ;

A-~JI ambinib, dans lui, elle. Ms. VII, 483-85 ;

*^èi* mababalinib, rendre galeux. Ms. II, f° 23 recto;

AJ^> fibttliranib < hulilfâ, peau. Ms. IV, f> 70recto;

*î M/7;,le, la, les. Ms. VII, p. 487-88;

tf^r» torutsttb (Merina : Sarulrà), difficile. Ms. V, r* 23

recto, livre 12;

*~>) rckitsib, conclu. Mss. VII, f° 80 verso; IV, f° 60 verso

et II, £ 29 verso;

*~jf ompi^utsti, celui qui descend. Ms. VIII, f°30 verso;

^4* mabapttlsih, rendre blanc. Ms. II, f° 17 verso.

Le malgache n'admet l'hiatus qu'à titre exceptionnel, et le

plus souvent pour des raisons morphologiques. Les passifs du

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86 CHAPITREII

type aidilra, auva, sont formés du préfixe verbal a et des

racines iditra, uva; ils se prononcent : â-iditrà, à-àvà. Lorsquela voyelle finale d'une racine ou d'un verbe est de même

timbre que l'initiale du suffixe verbal, les deux voyelles se

contractent :

tnilâfa + suffixe a = mila^â,ûva -f- suffixe ana =r ttvâna,fâdi + suffixe ina -=zfadlna,

râri-\- suffixe ina = rarlna.

En inscrivant certains groupes vocaliques étrangers dans

leur dictionnaire, les Malgaches ont généralement fait dispa-raître l'hiatus en séparant deux voyelles subséquentes parl'infixé euphonique /; ;

ASL> sd'a, heure sa-h-a,

£^l ar-Rubayy*a, nom propre Androbayia-b-a*

1} JtJI ai-'saûla* Ala-lmla,

Ra -\- KJ\ A mina, nom propre....... Ra-h-hnina.

Le malgache offre très peu d'exemples d'oxytons. Cette

quantité exceptionnelle est quelquefois nécessaire pour diffé-

rencier des homonymes homographes :

âri, rate — art, là-bas,

âti, foie — ail, ici,

Ira, fil — ira, amont,

Iri, désir— irl, là-bas,

llsi, celui-ci — itsi, là-bas.

Les oxytons étrangers passés en malgache, sont généralement

t. Xvdu Scorpion, io« mansion lunaire des Arabes.

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LAUTVERSCHIEBUNG 87

transformés en paroxytons par addition d'une syllabe brève.

Cette nouvelle syllabe est obtenue par le redoublement de

la voyelle finale et l'infixation d'un /; intervocalique : J^jramadan devient en arabico-malgache ramavâ par chute de la

nasale finale et mutation du J° en v, puis Ramavà-lt-à d'aprèsla règle précédente. Par le même procédé, le français flacon

z=zfttlakti = fulakA-h-â.Vb malgache moderne a deux timbres différents qui en

font deux phonèmes distincts. Dans le pronom personnel abo,il est spirante forte et tend vers le

fkl) arabe ou le cl) alle-

mand de suchen. On perçoit dans abo un son intermédiaire

entre b etf, beaucoup plus près de celui-ci que de celui-là.

Spi e douce, /; est à peine articulé à l'initiale et impercep-tible .. la médiate. Harana, valnvaka, akubu se prononcent

fréquemment arana, vawaka, àku.

A l'intérieur du malgache, /; à l'initiale alterne quelquefoisavec tr. Vide infra à ce phonème. En arabico-malgache, /; est

transcrit par *, exceptionnellement par ^.

G

En malais et en malgache, le g est toujours dur comme

dans gare et ne se présente qu'à l'initiale et à la médiale. Le g

malgache a deux timbres différents. Vocalisé en o, «, il est

gutturale profonde : goii, tourbillon de poussière; gudra,faible. Vocalisé en a, e, i, il est gutturale antérieure ou guttu-rale mouillée : gaga, corbeau ; gebi, action de serrer ; gidfu,lémurien.

Au g malais initial, le malgache répond généralement par /; :

Gali — Hadi,Gantun — Hantttnâ,

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88 CHAPITREII

GttlH -—Hudinâ,

Gulun — Hulunâ;

exceptionnellement par g, k, v :

Guntttr — Gudu, .

Guru —Gururuanâ,

Gëmerinêin — Kirhjtsanâ,

Gigit— Kekilrà,

Gosok — Kasukâ ',Garbam — Va%anâ.

Au g médial malais, le malgache répond par /;, g, h, fig :

Pagar—Fabilfâ,

Gagak—Gaga 2,

Sugar—

Hugu,

Mega— Mika,

Tagih— Taki,

Lagtt—

Rangtt,

Degil—

Rttfigirufigi.

Au groupe malais médial fig, le malgache répond par fig,

k, n :

Pifigali—Fafigadi,

Sangttt—Tsnngtt,

t. Le k initial de kasuia <CgosoJJiest évidemment un phénomène d'assi-milation de l'initiale à la consonne finale. Dans d'autres cas beaucoup pluscaractérisés à ce point de vue, Vbmalgache issu d'un g malais, s'est mon-tré extrêmement solide. Cf. par exemple : gitik > hitikltikâ.

2. GagaÇetgaga sont tous deux des onomatopées, par conséquent des

exemples peu concluants; mais le mot suivant est décisif. C'est le seul cas

que j'aie relevé où la gutturale g se présente en cette position dans lesdeux langues.

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LAUTVERSCHIEBUNG 8^

Tut'igal— Tukattâ,

Tafiguil— Takoti,

Pingaâ— Vanià.

En arabico-malgache, le^se transcrit par £; en malais, par

le k persan à trois points ^3.

K

Le k malgache a, comme le g, deux timbres différents.

Vocalisé en o, u, il est gutturale profonde : ht a, ordure;

akttbâ, poule. Vocalisé en a, e, i, il est gutturale antérieure :

isika, nous; keli, petit; kibtt, coude.

Au k initial malais, le malgache répond généralement par /; ;

Kulat — Holattâ,

Kulit—Huditrâ,

Kilat — Helalrâ,Karah — Haranà;

quelquefois par k, g, fig :

Kakak — Ikaki,Kalafi — Kalanà,

Kambar— Kambanà,Kudttfi —

Gttlunâ,Kukti —

Ngufti;

quelquefois aussi par l-s, d^, tsff, b, ou par l'aphérèse :

Kakura — Sokattâ, Sukatrâ,

Kumis — Sumtttrâ, Sumultà,

«--1 as

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90 CHAPITRE II

—-las

Kèlantarin—Lumali,

Korok—Ertilrà,

Kupas—Ufi.

Au k médial malais, le malgache répond généralement

par /; :

Aku—AI»,

Kttku—Httbu,Ta kut — Tahutrà,Tikar — Tsibi;

quelquefois par k, fig, g, f :

Luka — Luka,

Pukul—Puka,

Kttkttr—Hufigutrâ,Kttku —

Afigufu, Afigugu.

Au k final malais, le malgache répond par kà, kâ, kl, kl ou

par l'apocope :

Tandttk— Tatjdrttkâ, Taijdhtkâ, Taijdhtkî, Taijdruki,

Balik - Vadikâ, Valikl, Valiki,

Sttrak—Httrakâ, Httraki, Hurakê,

Masak—Masakâ, MaSakî, Maiaki,

Bttdak—Budu,

Kapak—Kapa,

Tundjuk— Tutfdru.

Au groupe médial malais fik, le malgache répond :

i° par k :

Aftkal — Akatrâ,Bankttwafi — Vakua,

Bifikatak—Bokettà,

Sinkap— Suhtlrâ;

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LAUTVERSCH1EBUKG 91

2° par fi-n :

Aitkaw— Aftaw, Anaw,

Bofikak — Avunâ, Avttnâ;

30 par n. ..k :

Bafikty— Fttnukâ ;

4° Par H •'

Befikok —Bingtt,

Bufikus —Vttfigtt,

Rafikufi —Rifigiritigi;

50 par 1.1k:

Bufikuk — Vuyktikâ ;

6° par /; ;

Bufikuk—Vtibiitïâ,Tifikat — Tttbilrâ.

En arabico-malgache, kse transcrit par o^, exceptionnelle-ment par ^J; en malais, par \*f à l'initiale et la médiale,

yjj= k à la finale.

N

Vtj sous-ponctué n'existe pas en malais. Cette notation

représente la nasalité des voyelles qui, dans la graphie mal-

gache en lettres françaises, sont dédoublées en voyelle pure

-f- n. Mandefut, endrika, ondevtt, seront écrits : maijdeba,ajdrika,

oijdei'tt parce qu'ils se prononcent ntâdeha, îdrika, ôdevu. An,

en, on devant consonne se prononcent, en effet, comme les

phonèmes français : autan, rien, ton et ne sont que les développe-ments graphiques des voyelles nasales à, ?, ô. Le New Matagasy-

English diclionary note ainsi les voyelles nasales toniques :

a'ntsi, efttdaka, ttndri. Cette notation est un véritable contre-

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92 CHAPITREII

sens linguistique, car l'accent tonique porte non seulement

sur la voyelle, mais aussi sur la nasale suivante qui lui

est indissolublement liée. Il faut prononcer : an-tsi = âtsi,

cn-daka~èdaka, tin-dri—fidri. « La plus grosse erreur quel'on puisse commettre dans la prononciation d'une voyelle

nasale, dit justement l'abbé Rousselot, c'est de la dédoubler

en une voyelle pure-f-M '. » La notation du Rev. Richardson

peut faire supposer que dnlsi = a-nlsi, c'est-à-dire, voyelle

pure + n-\-tsi, alors qu'il faut au contraire lire an-tsi. Enfin,la graphie a'tttsi n'est ni scientifique ni pratique et je ne

m'explique pas qu'elle ait été adoptée par le lexicographe an-

glais. J'ai été amené à marquer d'un signe spécial Vu de la

voyelle nasale, parce que dans certains cas \'n, devant consonne

conserve son timbre de nasale pure. Tumpun'trantt, par

exemple, composé de tumpit-\-n -f- trantt, se prononce tumpu-n-lranu et non lumpûtran.t.

Vu de la voyelle nasale ne se transcrit généralement pas en

arabico-malgache : »±f *, ntaijdeba, o' aijlsi, ^ ondevu. Il

est cependant représenté quelquefois par un j marque du

sukûn : t jj£ matjdeljâ, o^j ai)tsi, Ijjj ondevu.

« Quant au degré de conservation de Yn après les voyellesnasales (n de mandeha), dit l'abbé Rousselot,... il importe

d'y revenir. Nous allons donc considérer Yn + d, ts, d^ et

nous songerons aussi au sort fait à la consonne associée à n

dans ces combinaisons.

« nd, ttls, ndx, ttdr. Dans ces groupes, Yn est toujours con-

tenue dans l'occlusion buccale qui ne dépasse jamais en durée

ï. L'enseignementde la prononciationpar la vue, V, in La Parole, noç,septembre 1902.

2. En graphie arabico-malgache} =2 d et \s — t sont sous-ponctuéspourle différencierde 3 et )b. J'ai supprimé le point des deux premières lettres

pour éviter la fonte d'un caractère spécial.

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LAUTVËRSCHIEBUNG 93

celle d'une consonne simple, et cesse à un moment variable

suivant la nature de la voyelle précédente, de la consonne qui

suit, et la qualité du sujet en expérience. » (Suit l'étude

détaillée d'un tracé représentant maijdray, prononcé par A quiserait inintelligible sans figure.) o (Dans les fractions sui-

vantes), j'indique par le premier chiffre la durée que j'attribue

à l'» et par le second celle de l'occlusion totale. La durée est,

comme toujours, comptée en centièmes de seconde :

mandeba : A. 5/9,5/9 1/2, s/8, s/9 1/2, s/8, 5/9,6/10.B. 6/9, 6/10,4/7, s/8, 6/9. .

C. 10/13,8/11, 10/13,6/10.

mandray:A. %h, 4/$, S/7,4/5-B. 7/10, 7/9» 7/io, 7/10, etc.

C. 10/12, 8/io, n/12, 9/10, 12/13.

tundra : A. 4/7, 6/7, etc., n = totalité.

B. n = totalité de l'occlusion, 9/9 (4 fois), 10/10.C. 7/12 1/2, 6/10 (3 fois), 4/8, 6/8.

tundrtt : A. 6/7, 6/7, etc.

B. »== totalité de l'occlusion : 9/9, 10/10, 9/9,

II/II, 21/11.C. 4/9,6/u, n/16, S/9-

anlsi : A. 4/7, 2/s 1/2,1/4, 1/1, 2/s, 2/$, 1/$.B. 4/81 S/8, 5/9, 5/9-C. 4/12, 3/11, 2/11, 2/12, 1/8, 3/9.

kandyt : A. 4/6, n = totalité (6/6), 4/$, 4/s.

« Conclusions à tirer de ce tableau :

1* La différence d'audition que j'ai notée chez B pour le dr

suivant qu'il est précédé ou suivi d'une «, s'explique par la

persistance de l'écoulement de l'air nasal pendant toute l'oc-

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94 CHAPITREII

clusion buccale (ttindra, tundru). En réalité, nous avons n + dr,

l'explosion marquée sur la ligne de la bouche étant, par suite

de l'abaissement persistant du voile du palais, celle non d'un

d, mais bien d'une n ou plutôt d'un dr nasalisé ;2° L'impression différente produite par le groupe ndr dans

mandray et dans ttindra, chez B, se justifie également. Je sentais

un léger élément occlusif dans le premier exemple et non dans

le second ; mais c'était tout. Ce que je ne pouvais pas deviner

apparaît dans le tracé : l'occlusion buccale existe pour les

deux exemples, mais l'émission nasale n'est interrompue que

pour le premier : d'où la production d'une sorte de d qui cons-

titue la différence entre les deux cas ;

3° Devant d& un fait analogue est à noter chez A, et ud{

peut se réduire presque à «{, l'occlusion de la bouche ne

dépassant que de ï ou 2 centièmes de seconde celle des voies

nasales;

4° Au contraire, devant ts c'est Yn qui se trouve entamée :

sauf une fois, elle ne dure que ï ou 2 centièmes de seconde

chez A, 2 ou trois chez C, ce qui est peu, comparé aux autres

cas, mais chez B, Yn a conservé toute sa valeur;

5° De la comparaison des chiffres, on peut dégager les for-

mules suivantes, tant pour la durée de l'occlusion nasale, quiest en rapport avec la force de la consonne qui suit n, que

pour la durée même de Yn en raison des conditions variables

où elle se trouve placée :

a) Occlusion nasale : n -\-d >// + dr(mandeba et mandray).

n + dra \~~

« + dru (AB) (ttindraf et tundru).

n -f- ts > n -f- dr (C) (antsi et ttindra,

tundru).

b) Durée de Yn : n -f* dz=in-\-dr (mandeba et man-

dray).

Page 149: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

LAUTVERSCHIEBUNG 9S

l d (antsi et mandeha).1f dr (mandray, ttindra).

n -f- dr tonique « + dr atone (A,

B, ttindra; C :

/«//ira et man-

dray).

D'où l'on conclura : a) que l'élément occlusif est plus fort

dans d que dans dr (ce qui n'a rien que de très naturel), dans

ts que dans dr (ce que l'on aurait pu ne pas supposer), enfin

que la voyelle finale peut n'être pas indifférente pour le sort

de la consonne contiguë ; —b) que la conservation de 1'»

dépend de la qualité de la consonne suivante et peut-êtreaussi de sa place relativement à l'accent du mot (la tonique

exerçant une influence favorable) et du timbre de la voyelle

qui précède (l'absorption se faisant mieux avec u qu'avec a,

malgré l'action préservatrice de l'accent, toc. cit., p. 43-46) ».

N

Le rôle spécial que joue le voile du palais dans la phona-tion de la gutturale représentée en arabico-malais par i, en

arabico-malgache par p ou £, en transcription habituelle

par fi, l'a fait appeler nasale vélaire. Elle se prononce en

faisant agir les muscles glosso-staphylins qui abaissent le

voile du palais et portent la base de la langue en haut et en

arrière '. L'occlusion produite par la rencontre du voile abaissé

1. Cf. Rousselot, Principesdephonétiqueexpérimentât*.Pans, 1897, in-8<>,p. 266, et Poirier et Charpy, Traité tFanatomiehumaine, t. IV, i« fasc.,2eéd. Paris, 1901, in-8», p.8j.

Page 150: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

96 CHAPITREII

et de la base de la langue soulevée, isole te pharynx de la

cavité buccale et ne laisse pas d'autre issue que les fosses

nasales au courant d'air phonateur.Vu a une action nasalisante sur la voyelle antécédente.

Le Malais bafiaw se prononce bâfiaw ~ Malgache oriental :

vattu qui se prononce vànu. Les indications fournies à cet

égard par la dialectologie malgache, sont très précises.Les graphies sud-orientales des textes anciens et modernes

telles que C^ » C^W litt. : lafiitsî, mafialitst, doivent être

lues : lafiitsî, mânatitst (cf. Flacourt, Dictionnaire, sub verbis

ciel, apporter : langbits, mangbatets). Le Merina répond à l'A

intervocalique des dialectes orientaux par un n pur, et à l'a

nasalisé, par une voyelle pure : lanitrâ, maimlitrâ. Le phéno-mène de nasalisation de la voyelle devant fi et, par opposition,de non nasalisation de la même voyelle devant n' pur, me

parait ainsi établie avec certitude '.

Vfi malais se présente très fréquemment à la inédiale et à la

finale, très rarement à l'initiale. A la médiate, il ne fait

jamais partie de la syllabe précédente, mais est au contraire

l'élément initial de la syllabe suivante, même devant k ou g :

taiigiri =• ta'figiri=tô-ngiri,

tifigal = ti'figat=itl'figal,

pankatan=pa-fiialan=pâ-fikatan,

pafiulu —pa-fiultt —pà-itultt *i

Vfi est rarement à l'initiale et à la finale d'une voyellefinale fermée. Bi-nun et tcric-naâ sont de véritables excep-

tions.

ï. Pour éviter des complications typographiques, la nasalisation de la

voyelle précédant un * ne sera plus notée. Ce phénomène est du reste con-

stant et sans exception aucune.2. Cf. A. A. Fokker, hùhy pbonelics.Leide et Londres, 1895, in-8°,

p. 25.

Page 151: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

tAUTVERSCHlEBVNG $?

En arabico-malgache, fi est généralement transcrit par *,

quelquefois par f. Certains manuscrits anciens, le manu-

scrit. VIII entre autres, contiennent les deux orthographes :

j$i » j& Zafiabari.

Dans tous les dialectes, le Merina excepté, Yfi se présenteen toutes positions : initial, médial et final, intervocaiique et

devant £. Le Merina ne l'a, au contraire, conservé que devant£,et il répond à la nasale vélatre des autres dialectes par n purou par fig :

DIALECTESNOS MERINA

;)/, le, la, les,

afiâra, nom,

vtirufi, oiseau,

bafia, ébréchê,

MERINA

ni,

anâranâ,

vitrunâ,

bafiga.

Comme en malais, 1';) médial malgache est toujours ini-

tial de syllabe : mafiarakâ = mâ-fiarakâ. Les groupes fi -f-

voyelle -j- fi en syllabe fermée, fi + consonne n'existent pasen malgache. Il est même très rare que deux syllabes succes-

sives aient un fi à l'initiale. Des formes verbales telles quemàfiâfiunâ (mail + âfittnâ), sont tout à fait exceptionnelles.

Je ne connais que l'exemple suivant de fi malais initial

auquel le malgache oriental répond par une nasale de même

ordre : Mal. fiilu, migraine—

Malg. fielu, fiilu, qui a donné

le verbe tnà-fieln, mâ-fiilu, avoir mal. Le verbe malgache n'est

usité que dans les deux expressions suivantes : màfiilu an-

-dhtba, avoir mal à la tête, Ms. VIII, p. s 34; mafielu ni

lubako, la tête me fait mal.

AIV) médial malais, les autres dialectes malgaches répondent

par fi, le Merina par « :^«-s.

G. FEJWAND.—PbDHtliqmtmakp>m*lfo$J}['ty/\ j

Page 152: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

98 CHAPITREII

Mal. Bafiaw Malg. Vafiti Merina Vantt,

Bttfia Vufii Vttni,Laùit Lafiitrà Lanilrâ,Tafian Tâfian Tânanâ.

A Yfi médial malais les dialectes Sakalava du Nord-Ouest

et Betsimisaraka répondent, dans certains cas, par n mouillé,les dialectes sud-orientaux par fi, le Merina par n :

SAKALAVA SUD-ORIENTAL MERINA

Defiar — Reiii Refii Reni,Difiin — Ririninâ Ririfiinâ Ririninâ,Lefias — Lena Lena Lena.

A 1';) final malais, les dialectes maritimes répondent par

fi, fi -f- voyelle, M, n ' ou par l'apocope, le Merina par ttâ.

DIALECTESMARITIMES MERINA

Bintafi—Fiutafi Vbilanâ Vintan Vii.ttà Viitta Vintanâ,Burufi—Vurufi Vurufiti Vurun Vurû Vtiru Vurunâ,Ltmbbl —Lefufi Lefuûfi Lefun Lefti Lefit Leftinâ.

Dans certains cas, le stade fi n'existe pas ou ne s'est pasconservé en malgache :

Goyafi — Hu^ii Huqm Hu^unâ, .

Sulifi —Suit Sulin Sttdinâ.

Quelquefois, à IV) final malais, le malgache répond par

l'apocope ou fig :

Djagufi— Tsàktt,

Larafi — Rara,Kurttfi —

Kitrufigu.

ï. â,û=aQ,uv.

Page 153: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

LAUTVERSCHIEBUNG 99

Enfin, à TAfinal malais, les dialectes non Merina répondentaussi par kâ, kl, ki; le Merina par kà seulement :

Lobafi — Lavakà Lavaki Lavaki,

Bttwafi — Vuakà Vitaki Vuaki.

Au groupe médial malais fik, le malgache répond :

i* par k :

Afikal — Akalrâ ;

2° parrt-w :

Afikavf — Afiaw, Anaw *;

3° par n....k:

Bafikey— Funttkâ *;

4P par âg :

Befikok —Bifigu

* ;

S° par vit;

Bufikuk—Vuukuka *;

6° par h :

Tifikat — Tttbitta'.

Au groupe médial malais fig, le malgache répond par fig,

k,n->iSa figut — Tsufigit,

Tttfigal— Tukanâ,

Pifigafi— Vanià.

ï. Vide supra p. 90.2. Vide supra p. 91.3. Vide supra p. 91.4. Vide supra p. 91.5. Vide supra p. 91.6. Vide supra p. 91.

. 7. Vide supra p. 88.

Page 154: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

100 CHAPITREII

NG malgache.

Les expériences faites au laboratoire de phonétique expéri-mentale du Collège de France ont révélé l'existence du pho-nème fig qu'aucun grammairien ou lexicographe n'avait

encore relevé. En étudiant à l'initiale et à la médiate le groupe

consonantique ttg des mots ngi\ina, papangu, tsangana, les

appareils d'expérimentation ont enregistré les graphies sui-

vantes : figiyta (p. $2), papâfigu (p. 9, 46, 77, 95), tsàfigana

(p. 8, 20, 46, 69, 95). L'existence de Yfi vélaire en Merina,

qu'aucune expérience auditive n'avait permis de soupçonner,est désormais absolument certaine. Cette importante décou-

verte fait disparaître une prétendue caractéristique du Merina

qui se trouve ainsi plus étroitement apparenté aux autres

dialectes. Il est maintenant possible de supposer que le Merina

possédait également Yfi à l'état intervocatique et que l'adou-

cissement de ce phonème en // pur, dans cette position, est de

date relativement récente. La persistance de fi dans te groupe

fig tient évidemment à la présence de la gutturale subséquente

qui a donné à la nasale vélaire une solidité particulière.« L'occlusion buccale de ces consonnes (fi et g dans fig),

dit l'abbé Rousselot, n'excède pas la durée qui convient à une

seule. L'émission nasale est variable suivant les sujets. Elle

dure à peu près tout le temps de l'occlusion buccale et même

de l'explosion du g chez B, figiqtoe (ngi\ina), tsàfigana, et

papâfigu, si bien que le g se trouve nasalisé. Chez A et chez C,nous avons pour figi^ina :

A. 7/11, 8/12, 4/8, 6/11.C. 6/12, 6/11, 7/12, 7/12 1/2,-5/11.

pour tsàfigana :

A. 4/6, 3/6,4/7,4/7.C. 5/10, 4/8, 10/13, 3/7, 3/8.

Page 155: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

LAUTVERSCHIEBUNG lot

« A l'initiale, l'occlusion propre au g est complète dans la

bouche 2 ou 3 centièmes de seconde avant l'explosion pour A,

4 ou $ pour C. Elle est également moins longue dans tsafi**

gana chez A que chez C C'est dire que le g est moins fort

chez le premier qu<; chez le second. De même Yfi paraît un

peu moins stable chez A, avec une durée moyenne de 5 cen-

tièmes de seconde contre $ V*chez C (loc. cit., p. 46-47. » —

« (En Betsileo), Yn persiste devant £ (ibidi, p. 95) ».

L'abbé Rousselot a bien voulu faire sur le groupe fig des

expériences complémentaires plus étendues. Elles ont donné

les résultats ci-dessous se rapportant exclusivement au groupe

consonantique en question. Les valeurs en chiffres doivent

être interprétées ainsi : bttfiga, 26/2, 20/1, 20= 15 + 3 +

2, c'est-à-dire le fig de bttfiga expérimenté trois fois a duré, la

re fois 26 centièmes de seconde dont 24 pour l'A et 2 pourle g, la 2e fois 20 centièmes de seconde dont 19 pour Yfi et

1 pour le g, la 3e fois 20 centièmes de seconde pendant les-

quels fig a été nasal pendant 15 centièmes, sonore pendant

3 centièmes et sourd pendant a centièmes. Ces nouvelles

expériences ont été faites avec le concours d'un quatrième

sujet, Ranaivu, Huva de Tananarive :

figâra, gris : 16/3, 10/0, 22 = 18 + 1 + 3 ;

figéruna, noir, sale : 14/2, 14/3, 15 ==6 -f- 9 +0, 16 =

10 + 2 + 3 (sic) ;

figlyna, très noir : 12/2, 10/1, 22 = 16 + 6 + o, 26 =

19 + 7 + 0»

figùduna, bruit des pas : 19 = 17 -f- 2 + o, 16= 12 + 4

+ 0;

afigâfiga, oiseau de mauvais augure : Ier fig 12/2, 2e fig

24/M

âfigatra, revenant : 12/2, 15/1, 24 = 9 -f- 2 + 13 ;

ifigâhi, terme de respect.: 16/0, i$/o, 2S = 19 +4+ 2;

Page 156: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

102 CHAPITREII

Afigulra, action d'arracher : 12/2,12/2, 11/4,13/3;

bâfiga, édenté ; 19/2, 20/1, 17 = 10 + 1 + 6, 17—

8 + 3 + 6;

bâfiga, motte : 26/2, 20/1,20= i$ + 3 + 2, 22 = 1$

+ 2? + 4ï

lAfigu, ami : 22/ 5, 23/4, 22 = 15 + 7 + 2, 20= 12

+ 7 + 2(w);

Ittkâfiga, instrument à cordes : 17/3, 14/2, 19 = 11 + 2

4-6, 13 = 5*5+2 + 5*5;

mâfigi, surplus : 20/4, 17/3, 17 =9 + 3 + 5 ;

mûfigi, nom d'arbre : 22/2, 17/3, 21=11 +3+7,

i7=ïî+4 + °;

papâfigu, espèce de milan : 21/4, 20/1, 19/4, 16= 10 +

4 + o;

safigîifigu, monceau d'objets : ï" fig 25/4, 15/1, 20= 13

+ 2 + 5, 18 = 12,5 +5,5+0; 2*1^27/3,

27/5*25/3,17/5;

sàyfigi, honneur : 26/6, 18=9 + 3 + 6;

tsàfigana, eut de ce qui est debout : 19/3,13/0;

trutrûfigi, action de tomber sur là figure : 22/4, 27/5, 23= 17+3 + 3, 18 = 13 + 2+3;

tsifigi, sommet : 31/3, 16/1, 20= 12 + 4 + 4;

vufigu, tas, 22/2, 24/3, 20 = 10 + 3 + 7, 18 =9 +

4 + 5;

\ifiga, tasse pour puiser : 17/4. 17/4, 22 = 13 +3 +

6, 17=13 +4 + 0.

Le fig malgache répond au malais fi *, fig*, fik », ^4 et k *.

1. Vide supra p. 98.2. Vide supra p. 99.3. Vide supra p. 91.4. Vide supra p. 88.

5. Vide supra p. 89.

&v-

Page 157: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

LAUTVERSCHIEBUKG 103

NK malgache.

a Quoique l'écriture (Merina) ne signale qu'une n, dit

l'abbé Rousselot, il y en a deux très nettes dans les composi-tion avec t d,k g, chacune s'accommodant à la consonne sui-

vante : dentale avec d, gutturale avec g (loc. cit., p. 41) ». Le

tracé en dialecte Betsileo du mot Merina lanitra, a donné :

làfiksce (ibid., p. 87).De récentes expériences complémentaires faites sur le

groupe consonantique nk ont donné les résultats ci-dessous.

Les formules 10= 1 + 9, 24 = 5 + 2 + 17, doivent être

interprétées ainsi : nk a duré 10 centièmes de seconde dont

1 centième nasal et 9 centièmes sourd; le m&me phonème a

duré 24 centièmes de seconde dont : s cemtièmes nasal,2 centièmes sonore et 17 centièmes sourd.

mankatô, tenir pour vrai : 10= 1 + 9,8 = 1 + 7, 24 =

S + 2 + 17, 14= 5 + 9 sourd;

btinku, palétuvier : 20 = 8 + 12, 24 = 8 +^ 16,16 =

4 + 3+10, is=o + 2+13;

ihtkina, contracté : 14= s + 9, 10=4 + 6, 13 — 4 +1 +8, 12 = 2+ 1 +9;

ranklii, enfant : 18 = 5 + 13, 20 = 4 + 16, 19 :>%2 +2 + is,21 = 6 + 213;

ânki, doigt : 18 = 7 + 11, 13 =6 + 7, 17= S fe2

+ 10, i$=4 + 2 +9;

ânkina, appui : 14 = 4 + 10,19 = 7 + 12, 12 = 34 <%

+ 7, 16=4 + 2 + 10;

vânhina, rabot : 11 = 6 + 5, 9=3 + 6, 10 = 2 + 1 +

7; 13 = 3+2+8.

Ces résultats constituent seulement une presque certitude

Page 158: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

104 CHAPITREII

en ce qui concerne l'existence du fik en Merina, bien que ce

groupe consonantique nous soit attesté en Betsileo par le tracé

de lafikm. Comme une presque certitude est insuffisante, il

y a lieu d'attendre que les expériences ci-dessus aient été

contrôlées au palais artificiel qui nous donnera seul la confir-

mation expérimentale nécessaire. Par prudence, je noterai

donc provisoirement ce phonème vk au lieu de fik.

Y

Le yod malais est très rarement initial : on n'en cite quedeux ou trois exemples. Il se présente, au contraire, très fré-

quemment à la médiale et à la finale.

Au yod malais, le malgache répond quelquefois par y-^.

généralement par ^ ;

Mal. Baya fi Malg.—

Va^a,

Dttyufi—

Thiiunâ,

Goyafi—

Huqtnâ,

Iya Iyi Iq,

Kayu Kakayu Ha^tt, Kakayi,

Laytt—

Layt,Yafi Yafi Zafi.

Au groupe malais médial iy -f- voyelle, le malgache répond

par iy -f- voyelle et ï :

Mal. Hiyaw Malg. *Ahyu Akiti,

Riyafi Riyafi Rianâ,

Diyan Diya Dia,

Niyur Niyu Nitt,

Rumbiya Rufiya Rv.fia.

Page 159: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

LAUTVERSCHIEBUNG 105

Au groupe malais final aya, le malgache répond par ay, ey,

a,e :

**•-j Vv2y. Vu,. Vm,

Kaya—Hay,Hey,

Papaya—

Papay.

Au groupe malais final uyu, le malgache répond parw :

Puyub—Sipiii.

Au groupe malais final ey, le malgache répond par a, i, u :

Bafihey— Funttkâ,

Ramey—Ma-rama,

Saley—Sali,

Sufiey—Ufii,

Rantey—

Rudyt.

« Les lettres dont les Ombiasses (Ombiaii, sorciers) se

servent, dit Flacourt, sont les mêmes que les Arabesques quis'écrivent de la droite à la gauche, desquelles il y en a vingt-huit. Mais en quelques lettres, il y a différence de prononcia-tion d'avec la langue arabe, comme la lettre U (s£) se pro-

nonce parmi ceux de Madecase ' comme un Ç, comme quand

on dit %abo, il s'écrit fabo(yabo'û) a. » Cette remarque est

confirmée par tous les textes arabico-malgaches anciens et

modernes. Si nous transcrivons en arabico-malgache les sept

premiers exemples de la page 104, nous aurons les graphiessuivantes :

1. Ancien nom de la province sud-orientale d'Anosi, qui est l'un deséléments composants du nom Madagascar.Cf. G. Ferrand, Trois étymolo-gies araoico-malgachis(Mémoiresde la Sociétélinguistiquede Paris, t. XIII,p. 413-4*2).

2. Dictionnairedela languedeMadagascar,éd. Ferrand, p. 7.

Page 160: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

106 CHAPITREII

^Vatp,

^ï* Thi^unâ,

1£ Hu\unâ,

j. hh

'j Loi"*

c

Cette transcription du i moderne par ^ est extrêmement

intéressante. Elle indique très nettement qu'au début de la

colonisation arabe, le phonème < n'existait pas à Madagascar;son inscription dans l'alphabet malgache est donc de date rela-

tivement récente. Dans le cas contraire, le j arabe figureraitdans l'alphabet arabico-malgache et, au lieu des graphies en

usage, nous aurions par exemple :

, ".* Zabo, au lieu" de U

OCij*Zanaka, —

JJZ±

J> Zava, — 'J

y*Zaïa, —

'Ji

)}* Aii, -J

))* *> -i!

>* Sait, —^

La transformation du yod en i, par conséquent l'équiva-

Page 161: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

LAUTVERSCH1EBUKG IO7

lence absolue de ces deux phonèmes, nous est attestée de

façon plus certaine encore. Si on lit les mots suivants en

donnant successivement au ^ sa valeur phonétique arabe et

sa valeur phonétique arabico-malgache moderne, c'est-à-dire

yod dans le premier cas, i dans le second, on obtient deux

formes parallèles :

^>l Ayya—

Ayia, cù,

Je} lya —l;a, qui,

SS Kakayii—

Kakaiu, bois,

xJXl» Miyaka— Miiaka, parler,

'c* Vaya —Vaxp, perroquet,

J Yato —Zabo, je,

JS Yandfi —Zaudri, cadet,

*J Yaya —Zaïa, enfant.

Or, les mots de la colonne en yod font partie du vocabu-

laire de quatre dialectes modernes : les cinq premiers et le

dernier sont usités en Vurimu ; ayya et iya en Vurimu, Betsi-

leo et Sakalava; vaya et yaljo en Vurimu et Antandfwi. Les

étymologies suivantes présentent un parallélisme identique de

formes en yod et en i :

ARABE: ARABICO-MALC.MALGACHEMOD.

-jtajlJl Al'lahayânt, le Alabiyani*

v%jj Alabi\ani,**'

barbu, *&*?

Jy Mawlâ, maître, Mulayi J'y Mulaii,

Page 162: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

108 CHAPITREII

^-r-i Yasmyn,]asmm, Yasimini <^y?i Zasimini,

(£ Yawm, jour, Yttma ij» Zuma.

SWAHILI:

Mbttyti, baobab, Bttyti ^y Bu^u.

FRANÇAIS:

Bayonnelle,*

Bayaneti k^j Baianeli.

L'existence d'un ancien yod malgache générateur du imoderne n'est donc pas douteuse. Elle nous est affirmée parla graphie arabico-malgache et par les survivances constatées

en Antandfwi, Vurimu, Betsileo et Sakalava, c'est-à-dire dans

les dialectes de l'extrême sud, du sud-est, du centre et du nord-

ouest de la grande île africaine.

DJ

Au dj malais initial, le malgache répond généralement par

BETSILEO:

Djadi—Zari—fart,

Djabit— Zaitrâ —Jaisoe,

Djuru—Zuru —furu ;

quelquefois par di, i-s, ts, t, r, l et par l'apocope :

Djabal— D^abad^aba,

Djiliâ— Dicri,

Djefiger—

Safiga-Safiga,

n. I Sahi'Saku,D,ae„»-

j tsahit

Page 163: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

LAUTVERSCHIEBUKG 10O,

Djmput-j gjj»

Djahat— ^tt^r,

Djalan — làhnâ,

Djafikrik -—Afigdi>

Djaui-djawi—Avi-avi.

Au rf/ médial malais, le malgache répond par^-/, /•*, fr, r, // :

Ti«//« —Tuin

—Tuju,

Adjak—Aia— Asa,

Hidjatu — Itstt,

Udjan — Ontsi%,

Httdjan — Uranâ,

Bidji—Vibi.

Au groupe médial malais ndj, le malgache répond par »./</{,udf'udr :

Tandjuù— Tandon,

Tindjaw— Tsiudiu,

Pindjam— /(«/fa — Iudranâ,

Tundjuk— Tuudht — Tundru.

J Betsileo.

Les formes Betsileo des trois mots Merina : figiiina, iai-

Ira, iaia, ont donné aux expériences du Collège de France

les graphies suivantes : figijnoe, jaja, jailsi. Il est ainsi démon-

tré qu'au i Merina, le Betsileo répond par un / à peu près

identique au / français, failsl répond au malais djabit. Le

stade Betsileo / permet de reconstituer presque intégralement

ï. Ce phonème désuet nous est attesté par le dictionnaire de Flacourt

(sub verboprononcer)et les mss. arabico-malgachesanciens,passim.

Page 164: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

IIO CHAPITREII

les variations phonétiques intermédiaires entre dj malais et

l Merina :

Malais : Djabit,

Malg. ancien : *Djailsi,Betsileo : faisoe,Merina : Zaifrâ.

Parallèlement à jaisoe-^aitrâ. le Merina et les dialectes mari-

times répondent au /' français (j de jardin ou g de gilet), parun i :

Gilet—Zilef

fardin—Zarideyna,

Jupon—Zipo,La bougie—Labuii,La gouge

—Liguai.

Vorange est, au contraire, devenu Loroijà^i <*

Lorayji;mais la forme en ai est absolument couecte. Le g doux fran-

çais est devenu d^en malgache sous l'influence de Yn antécé-

cc ;t qui a amené le changement régulier de i en d^.

DZ malgache.

Comme le i, le di est de date relativement récente. La

transcription arabico-malgache du di indique qu'il procèded'un ancien dj. La graphie des manuscrits anciens et modernes

présente, en effet, un z, là où nous devrions avoir normale-

ment un â, le di arabe :

'H Akatjd{ti, au lieu de \£\f

ip Laudia,—

jj,

Page 165: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

LAUTVERSCHIEBUNG III

^J Maijdiaka,—

Jrii,

^LSalttydiufi,

—£iL,

'J3> Talaijdiu,—

JJLi,

^;;Vuwavdiu,

-(;:.

D'autre part, plusieurs formes malgaches en d{ répondentà une forme malaise en dj :

w*fV djabat, touché, ^J^ *djaba > d^aba palpé,

lia. djilin, regardé, fï *djeri > dieri, regard,

tar-^ djttndjttfi, posé sur*ji4

*djuudjtm > d^uud{un,

^'

la tête,

,_£ > W^ tnïn-djadi, devenir, ys? *mat}-djari'>maij-diari,

VgrU tandjufi, cap, **£ *taudjun>taudiun,

•s^ 3tindjaw, vu d'en 'J^î *tsiijdju'>tsiudiu.

haut,

Un certain nombre de mots malgaches d'origine arabe pré-sentent une évolution identique :

ARABICO-MALGACHEMALGACHEARABE MALGACHEANCIEN* MODERNE

J^ AUdjadl, lèche-*c^ *Alidjadi

-if/â/ptf,

vreau, V ' '

^l AU/adjr,l'aurore, jf&' *Alifadjiri—AUfadiiri,

Page 166: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

112 CHAPITRE11

,*-*j£M Al-kowsadj,terme /r-if ... .... J#de divination, g^ 'ilh*-iUBife

Â-J*. />/tf/tffo, espèce jj^ *Djalaba—Dialaba,de bateau,

'

ULo> Djanna, ciel, ^^ *Djana—Diana,

Jij^- Djibril, Gabriel, JJ^ *Djuburili—Diuburili,

iJL Djinn, génie, &? *Djini—Diini,

^j^ Kbaradja,soï\xt, ~jL *Karidja—Karid^a,

S^j Radjul, homme, J^j *Radjuli—Rad^nl'i,

*a>j IVadjb, visage, *a^ Wadjibi~- Wadiibi.

Les exemples précédents permettent de conclure avec

certitude que le di malgache moderne procède d'un ancien dj

qui nous est attesté par tous les textes arabico-malgaches an-

ciens et modernes.

Le g anglais —dj s'est également changé en di en passanten malgache :

ANGLAIS

Page—Pedii,

Collège—

Kolédii,

Register—

Redilsitrâ,

Angel—

Audiêli.

Font exception à cette règle : sergeant —sart'iâni, générale:

lanarâli.Au (/^initial de certains dialectes malgaches, les autres

dialectes répondent par i, i-s, ts, r, g, b-v :

Page 167: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

LAUTVERSCHIEBUXG 113

„ \ Diatnba—

Zantba, aveugle,

l D{itlsti— Zut su, action de descendre,

A~ \ Diabura— Sabttra, suiî,

l Détint— Stirtt, Stiruuâ, prière propitiatoire,

•D^idii

— Tsilsi, oiseau chanteur,\ Diilu

— Tsilu, épine,TS ( Diubttkâ

—Tsubukâ, action de plonger,

I Diulanà— Tsttlakâ, action de manger glou-

[ tonnement,

R —Diubttkâ

— Rttbukâ, action de plonger,

ci Diarubakà

— Gttrttbakâ, percé de part en part,

f Diila— Gila, borgne,

D ., ~ ... \ Bakuku, bossu,B-V — Driiktikâ— \ ., . ,. ,x

( Viikiikâ, bossu.

Au groupe Merina médial ijd^, certains dialectes répondent

par tjdr, fig :

IRatjdra

— Sihanaka

[Antefasi

I Antambahwaka

1 Bara

Randrti ( Betsimisaraka sud

MavurunguMenabe

\ Zafisuru

,,..,, ( ÀntankaraKtmjdra \ .

f Antemuru

... . ,, i Betsimisaraka nord\K,nVdr„

|ibuiM

„ , ... { BetsileoRwditt = Ktraugu

j Vezu

G. FEMAKD.— Phonétiquentakjc-tnalfacbe. 8

Page 168: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

114 CHAPITREII

Au groupe Bara ijd^ certains dialectes répondent par fig :

IAntefasi

Antemuru

Antambahwaka

Betsimisaraka

Ranumena

Tanala

Vurimu

I M' ••» ' S^ets*'eo

I *} Sainte-Marie

'w » • i MerinaMm,drmga

J ^^

« Que les mi-occlusives (Merina) ts, di ne soient ni / +

s, ni d -f- i, dit l'abbé Rousselot, il suffit pour s'en con-

vaincre, de comparer les traces laissées sur le palais artificiel

par ces consonnes avec celle que produit l'articulation du / et

du rfet encore le régime du souffle pour ts dans tsàfigana, A, B

et C dans âtjlsi et dans diçdiiavec celui de /, d. Toutefois (les

graphies Merina) ts, di peuvent être plus ou moins rappro-chés de ts, di en raison de l'importance de l'élément occlu-

sif, plus grande chez C, moindre chez A et B. Dans le pre-mier cas, la ligne de l'explosion prend une direction brusque-ment ascendante ; dans le second, la courbe est plus allongéecomme pour les spirantes. Quant à la région d'articulation,elle présente des variétés pour nos trois sujets : elle ne com-

prend guère que les dents chez B; elle envahit le palais chez A,elle ne commence qu'après les alvéoles chez C. L'énergie de

l'élément occlusif chez C n'est pas contredite par le peud'étendue du contact derrière les dents : la langue fortement

contractée touche moins, au lieu que le relâchement du

muscle a pour effet d'étendre la région du contact. Le régime

Page 169: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

LAUTVERSCHIEBUN'G 115

du souffle complète heureusement les données du palais arti-

ficiel (loc. cit., p. 36-37) ».

C et TS

Au à malais le malgache répond à l'initiale, par ts, di, t,S-s:

TS — Ùiak — Tsalsakâ,

ùêit — i'sialsiakâ,

Coba —Tsapa,

rvV s, . i Tsttlttkâ.DZ - CM-

\ D.ulalli_

T — Colak — Tolitkâ.

S-S —dupifi

—Sufifi-Sufinâ.

Au è médial malais, le malgache répond par tr-tr, ts, s-s :

Koéak~\ KtUfakà,

Kaia — Hat sa,

Piéak—Fi'sakâ — Fisakâ.

Au groupe médial malais nié. le malgache répond par nts,

ijdi :

Bttnêit — Buijtsinâ,Kenèafi —

Heijdianâ. .

Le phonème malgache ti existait au xvnc siècle dans les

dialectes sud-orientaux. « Dans les provinces (malgaches) où.

l'écriture est en usage, rapporte Flacourt-, qui sont les Mata-

tan es (Matatafia, le Matitauana de la géographie moderne)et Carcanossi (l'ancienne province d'Anosi), ils disent tsiare

Page 170: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

Il6 CHAPITREn

(tsiarï), comme aussi foulsi (futsi), d'au très fotttcbi (futii) pourdire blanc * ». Je n'en connais que le seul exemple suivant

dans les dialectes sud-orientaux modernes : Tiia, hérisson,

que j'ai noté dans un village à l'embouchure de l'Isandfa, chez

les Antesandfavinani (les gens de l'embouchure [de la rivière J

Isandîa). D'autre part, M. E. F. Gautier en signale d'autres

survivances dans le sud-ouest, le nom de la rivière Tiavaii,

par exemple *.

N

Au n initial malais, le malgache répond par n ou par l'aphé-rèse :

Niyttr— Niti,

Nanitik — Mttka.

Au h médial malais, le malgache répond par M, u :

pau- \ £"'"'•f Fanu,

Aiiir — Mani,

Taîia — Uijtani.

Le phonème n est aussi peu usité en malais qu'en mal-

gache; les deux langues n'en fournissent que de rares exemples.Il n'est représenté à Madagascar que dans quelques dialectes

maritimes et en Betsileo, et à la médiale seulement. Les autres

dialectes y répondent par fi et le Merina par n :

Heîtasoe—Hefiàlrâ — Henatrâ, honte.

ï. Dictionnairede la tanguedeMadagascar,éd. Ferrand, p. 7.2. Madagascar.Essai de géographiephysique.Paris 1902, în-8», p. 195,

note 1.

Page 171: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

LAUTVERSCHIEBUNG IIJ

R

A IV initial malais, le malgache répond par r, i-j :

Rabu — Rabukà,

Ram bu — Rambu,

Reptib —Refi,Ribu —Arivu,

Rakit — Zalnlrà — fabisoe,Rat us —Zalit—faltt.

Le phénomène d'équivalence de r et i est constaté à l'inté-

rieur même du dialecte Merina : biririukâ — biifijukâ, siffle-

ment des projectiles, de la cravache.

A IV médial malais, le malgache répond par r, /, i, i-s, n :

R — Bttrofi — Vurunà,Mural) — Mora,

Taruk — Tarukà.

L — Bitrit ~ Vuli,

Kttrap —Ktila,

Orafi — Ulunâ.

Z — Garlmm— Vaianà,Ural —

Oiatrà.

N — Merab — Mena K

Dans quelques cas, IV médial et final est apocope :

Bahartt — Vaw,

ï. L'Hde menaest un phénomèned'assimilationde fa consonne médiateavecl'initiale. La nasale malgache n'a aucune parenté étymologique avecla vibrantemalaise.

Page 172: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

Il8 CHAPITREII

Perlifi — Pelakâ,Tarttb — Tau;

Layar —Ijay.

Niyur— Nitt,

Peler —Faltt,

Tel tir —Alndi,Tikar — Tsibi.

Dans un plus grand nombre de cas, a IV final malais, le

malgache répond, suivant les dialectes, par l'une des séries de

finales suivantes : Ira, Ira, Ira, tri, trè; Isa, tsù, tsi, tsl; sa, soe;

kâ, kù, ki, ki, apocope ; nâ, ni, n, apocope :

Akar — Valmlrâ

Valmlïà Valmlsâ Valxisâ

Valmlri Valmtsi

Valmtfl Valnftsè Valmsce

Sambar — Sambulrâ

Sambulrâ Sambulsà Sambufâ

Sambulrâ Sambulsà

SambittN Sambutsi

Sambulrt Sambutsi Sanibiifce

Kênitir — Htimtikâ Siifiknr — Httbiikâ

Httmukâ Huhttkâ

Huinuki Htibuki

Httmtikê Hubnkê

Humti Httlm

Hilir— Idinâ Kambar—Kambanâ

Ilini Hambani

llin Hamban

Ili Hantba

A Y.r final de Mal. pasir, répondent deux séries de finales

Page 173: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

LAUTVERSCHIEBUXG 119

en kâ et nâ ; à IV final de Mal. stifiktir, répondent égalementdeux séries de finales en kâ et trâ :

Pasir—Fasikâ Faiinâ

Fa'sikî Faiini

Fasikè Fa'sin

Faïi""

Sufikur — Huhitkâ Hubulrâ

Hubukfi Hubulrâ

Htibuki Httbutn

Hubtiki Httlmtn

Httbu Hubu

L

A17 initial malais, le malgache répond :

i° par / ;

Lèkas — Laki,

Lcma—Lemi,Lab'ttb — Lavu,Laltt — Laltt ;

2° par l-d :

Mal. Lèstifi Malg. Launà —Dafigu,

Lima Limi — Dimi,Lintah Lin ta —Dinta,

Liyar Lia — Dia ;

3° par r ;

Lagu—

Rafigu,

Ukat—Raykilrâ,

Page 174: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

120 CHAPITREU

Laral — Raratrâ,

Lttdah—Rora *;

4° par /, iNr :

Labit — Tavtt,( Taijdekê,

Landak— } Ttandfakâ,

( Traijdrakâ;

>° par dr :

Lafiit drafiilfi < lafiitri,Htiltt— -drulxi <Z tuba '.

A17 malais médial, le malgache répond :

l° par / ; Bilalafi — Valala,Bulan — Vulanâ,Lalat — Lalitrâ,Malafi — Amalunà ;

2° par l-d, suivant les dialectes :

Mal. Bèli Malg. Vili —Vidi,Gali Hali — Hadi,Hilir Ilinâ — ïdinâ,Tali Tali — Tadi ;

3° par d :

Gttlifi — Hudinâ,

Kulilifi — Hudidinâ ;

f. Les deux premiers exemples sont seuls nettement démonstratifs.Dans raratrâ et rora, le premier r est un nouvel exemple d'assimilationde l'initiale à la vibrante voisine. Je ne noterai plus ces cas d'assimilationcaractériséede la vibrante.

2. Cette alternance n'est constatéequ'à l'initiale du second terme d'un

composé et sous l'influence d'une nasale antécédente. Vide infra subDR-Dk.

Page 175: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

LAUTVERSCHIEBUNG 121

4° par r:

Bttlat —Bu ri,

Djalifi— Rari,

Djêlifi —Dieri,

Giilufi — Huriinâ ;

5° par n :

Djêlafi—

Dianunâ';

6° par ydr-ijdr :

Kalaw—Aijdraw—Faijdraw :

7° par l'apocope :

Balibis—Vivi.

A 17 final malais, le malgache répond par l'apocope ou par

l'une des séries de finales en trâ, Isa, sa, kâ ou nâ :

Bnntal — VttKittt,

Pukitl —Puka,

Tumpiil—Dumbii,

. Tufigul—

Thtfiga.

Kikil—Kikitrâ

Kikilrâ Kikilsâ Kikisâ

KikilH Kikilsl

Kikilft Kikitsê Kikisoe

Kiki

Sampttl—

Sempittrâ

Senipiitrâ Semptilsâ Sepusâ

Sempulrâ Scmpttlsu

Seinpittrt SempttlsïSeinput h* Semputsè Septisoe

Sempu

ï. Un médial par assimilation avec la finale nasale.

Page 176: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

122 CHAPITREII

Btintal—Buijfakâ Siyul— Siukâ

Bmjtakt Sittki

Bmjtakè Sittkè

Bttnla

Gâtai—Halinâ Tufigal— Tttkanâ

Hatinî Titkanî

Hatin Tttkan

Hali Tttka

T

Au / initial malais, le malgache répond par /, d, I, "s-s. ts, n,

r, tr-tr, par l'aphérèse :

T —Tabi—Tay,

Tali—Tadi,Tanab — Tani,Tumbiih — Ttimbu.

D —Tepi—Difi,

Tifigi—

Difigidifigi,Titab — Didi,

Tiimpul— Dttmbti.

L —Tepi—Lifi,Tilab — Lili.

S-§ — Tulis—Sttrilîà — Suritrâ.

TS — Tabtir—Tsabu,

Tandak— Tsiijdiakâ,

Tikar—Tsibi,

Tiyttp— Tsittkâ.

N — Téman — Namanâ.

Page 177: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

LAUTVERSCHIEBUNG 123

R — Turtin — Rtirunâ,

Tidor—Rtiru '.

TR-TR —Timpafi

—Ku-trefa

—Ku-trefa,

Ttifigul—

Truftga.— Teriak — Uria,

Tundiik — Uijdrikâ.

Au t médial malais, le malgache répond par /, d, I, ts, If,

par la chute de la dentale :

T —Atap— Tafu,Bâta fi — Vatanâ,

Batu—Valu,Btitttb— Vtttu.

D — Buta — Bida,

Tilab — Didi.

L — Kaliak — Helikâ,

Tilab — Lili.

TS — Bètis — Vilsi,

Pèti— Valsa.

Tft — Pèti—Vatf'a.— Kutu—Haw.

Au groupe malais médial ni, le malgache répond par tjt, t,

nd, d, udi, di, itdr-udr, tf-tr :

}fY— Bintafi — Vhjtanâ,

Bttntal — Vttultt,

Ganlufi —Hanlunâ,IMIItah—Leijlinâ.

T — Hanlar — A titra,

Kuntttt — Etntrâ.

t. Xatnana, rnritnà et ruru sont de nouveaux exemplesd'assimilation,identiquesà ceux qui ont été précédemment relevés.

Page 178: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

124 CHAPITREII

ND — Banlal— Uijdanâ.

D — Gunttir — Kudtikiidukâ.

NDZ —Bantey—Mamaijdii,Ban tu —

Vttndii.DZ —

Ranley— Ritdiu.

Î^Dk-lSîDR — Ganteb — Heijdri—Heijdri.

Tft-TR — Gnntur — Kutrukâ — Kttlrukfitrukâ,

Riinlitb—Rulrakâ.

Au / final malais, le malgache répond dans quelques cas

par l'apocope ou par ts -f- voyelle' :

Sabut — Akti,

Sangut— Tsttfigu,

Djafxit— Ratsi.

Au / final malais, le malgache répond plus généralement

par les séries de finales Ira, Ira, Ira, tri, tri; Isa, Isa, tsi, tsi; sa,

soe; quelquefois par kâ, ki, kê, apocope, ou par nâ, ni, n, apo-

cope :

Bukil — Vnbilrà

Vnbilrâ Vubilsâ Vnbisâ

Vubilfï Vubitsî

Vuhitrè Vubitsl Vttlnsoe

Takul — Tahttlrâ

Tabttlrâ Tabtitsâ Tabttsâ

Tabntrâ Tabulsâ

Tabulri Tabulsî

Tabtttiï Tabulsê Tabtifoe

Pèéut — Fitstikâ Sttmpit— Sitbikâ

Fitsukï Subiki

ï. II ne s'agit pas dans le cas présent de Tune des finales Isa, tsu, tsi,tsi interchangeables entre elles et avec les séries ka, na, sa, mais d'unefinale tsi, en l'espèce, invariableet constante dans tous les dialectes.

Page 179: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

LAUTVERSCHIEBUNG 12)

Fitsukè Sttbikè

Filsu

Djempul—

Tsimpunâ Sakat — Sakanà

Tsimpuni Sakani

Tsimpun Sakan

Tsimptt Saka

Au / final du malais/)////}/ répondent quatre séries de finales

en Ira, Isa, sa et kâ :

Hatsalrà

Fut sa Ira Futsalsâ Fut sasa Futsaka

Ftttsatri Futsatsi Fulsaki

Ftttsalrê Fttlsalsè Fulsasoe Ftttsakè

Au / final malais, le malgache répond rarement, presque

exceptionnellement par ts -f- voyelle. Les exemples d'équiva-lence Mal. djahat = Malg. ratsi sont, en effet, très peu nom-

breux. Au w» final et » arabes, le malgache répond au con-

traire quelquefois par Isa et généralement par tsi ou l'apo-

cope :

wyr" = Malg. Alabi'itsi, 12e mois Merina,

.. ( Alibétsa, la maison,*J^}

~lAlibétsi,

w~~ — Sabiitsi, samedi,

SJLi —* Kabilâtsi, nord,

i-ââJI —Lefivâtsi, argent,

5l^»l— Marâlsi, femme,

S. *~ — Surâlsi, chapitre du Korân,

ï-JLa. — Dialâba, pirogue,

lia. —: Diana, le paradis,

jut^st—

Ditimâ, vendredi,

Page 180: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

126 CHAPITREII

xL^—

Diumila, total,

Ï_J<—

Kttfiya, chapeau,

ibl$i,— SaMda, témoignage,

ju^w— Stirià, concubine.

D

Au d initial malais, le malgache répond par d, l, r, tr-tr, t :

D — Daluk—Dadi,

Diyan— Dia,

Dêrtt — Durit.

L — Dalam — Lalinâ,

Diyan— Lia.

R — Dantar — Rami,Danaw — Ranu,

Dawun — Ravina,

Defiar—Reni.

Tll-TR — Data — Traira — Traira,

Dafiaw — Tfafiu — Tranu,

Dttyufi—

Thiifinâ.T — Débits— Tepittipu.

Au d médial malais, le malgache répond par d, I, r, tr-tr,

dr-dr, t :

D — Adti — Adi,

Bttdak — Budtt,Budob — Budti.

L — Adu — Ali,Lidab—Lela.

R — Hamudi — Hamuri,

Hidttfi — Umnâ,

Page 181: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

• LAUTVERSCHIEBUNG 127

Liidab—Rura,Tidor — Titri.

Tft-TR —Hadap

— Atrikâ — Atrikâ,

Suduk — Sutrit — Sut ru.

Dft-DR — Adik— Yavdri—Zaijdri.

T — Adik—Oti.

Au groupe médial malais nd, le malgache répond par /, ijt,

ijd, tjdr-ndr, ijdi :

L — Senda — Silasila,

ND — Landak — Taijdek?,Landasan —

Laudayianâ,Lindnfi — Lbjdttnâ.

NDll-NDR — Senduk—Hoijdrukâ,Tanda — TaijdN — Taijdra,

Tanduk— Taudhtkâ — Taijdrukâ,

Tttnduk— Uijdrikâ — Uijdrikâ,

NDZ — Tandak —Tsbjdiaka.

TR-TR malgaches.

« J'arrive, dit l'abbé Rousselot, à l'articulation qu'on trans-

crit par tr, dr. La première fois que je l'ai entendue de la

bouche de C, j'ai cru à un / reculé et légèrement spirant, à la

médiale je sentais quelquefois une r. Avec le second sujet (A),

l'impression a été tout à fait changée, c'était IV qui dominait

avec un léger élément dental. Autre impression encore avec B :

initiale ou médiale la consonne me parait, comme chez le pre-mier sujet, n'être qu'un / reculé et spirant ; après une », je

Page 182: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

128 CHAPITREII

n'entends plus qu'une sorte d'r. Les expériences m'ont donné

également des formes variables. La région d'articulation recule

avec les sujets B, A, C et dans des proportions très notables.

L'élément occlusif est le plus fort chez A. Il se réduit telle-

ment chez B que le contact est interrompu en un point. L'ar-

ticulation ne contient donc aucun / ni aucun d comparables à

ceux que nous avons étudiés (précédemment). Chez C, le ré-

gime du souffle indique un léger mouvement vibratoire, sur-

tout après une n ou à la médiale, plus rarement à l'initale. La'

forme la plus commune est représentée (par le tracé de) tritri

et la plus franchement spirante (par un autre tracé de) tritri

qui se sont suivies dans une même série d'expériences. Voir

aussi (les tracés) de lundra et tundru. Mais la caractéristiquede IV manque. Nous avons donc affaire à un / modifié et

j'écrirai fift. Chez B, l'élément occlusif domine aussi : /#/,lûnra. Mais chez A, c'est l'élément vibratoire qui prend le

plus d'importance : lundra, tundru, tritri. seraient convena-

blement représentés par lûnra, luijru, fifi. Je vois donc dans

cette articulation une semi-occlusive t sonore et f sourde, de

laquelle peuvent se dégager l'élément occlusif l ou l'élément

vibrant f, ou r plus reculée que IV normale malgache. C'est

bien d'une façon approchée, le tr anglais de tree '. » Les tr et

dr des dialectes non-Merina que j'ai représentés par tr et dï

ont leur point d'articulation plus en arrière encore que les

phonèmes Merina correspondants.A l'initiale et à la médiale, tr-lr répondent au malais /, r, d,

t, nia :

Mal. Landak Malg. Traijdrakâ — Traijdîakâ,

Rébitfi Trebunâ — Trebunâ,

Parisey Pair!,

t. Loc.cit., p. $7-$o.2. Videsupra p. 119, 117,126, 122et 12}.

Page 183: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

LAUTVF.RSCHIEBUXG 129

Dada Traira — Traira,

Stiduk Sutrit — Sitlrit,

Ttifigul Trufiga—

Trufiga,Pèti Valra — Valfa,Gtinlur Kulrukiilrukâ — Kulfukâ.

Le tr des dialectes non-Merina était initialement rendu en

arabico-malgache par J:

JIra ; \ tri, trê ; "% ttti, th.'

Dans les manuscrits modernes, la transcription de ce pho-nème est aussi variable que possible. On trouve les leçons :

Z * = ifa,' "

= tU,'

= thi, th. Elles semblent)) -J'

n'être limitées que par le nombre de combinaisons possiblesdes voyelles, des taiiwîn et du taidyd.

En Betsimisaraka et dans quelques dialectes maritimes

orientaux, ir alterne avec 17; initial : fitia -f- n -f imvana =

fitian-lravanâ. De rares survivances de cette permutationexistent en Merina : *Hilunà, forme redoublée : biltnjlriltmâ

(vide infra pour cette alternance le chapitre du sandbi).

DR-DR malgaches.

Dr et dr se présentent généralement après une nasale. Le

groupe médial : Merina ndr, dialectes non Merina ijdr, répondau Malais d, r, /, nd, ndj.

Mal. Adt'k Malg. Zaïjdri — Yaijdri,

Harap— Aydïatfâ,

Tiruk Tsbjdrttnâ — Tsiijdrânâ,Hulii — — Dhiha ',

ï. Vide supra p. 120, note 2, et infra le chapitre du sandbi.

G. FEXKAND.—'Phonétiquemalayo-malgaebe. 9

Page 184: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

130 CHAPITREII

Mal. Tanduk Taijdrukâ — Taijdrukâ,

Landak Traudrakâ— Traijdrakâ,

Pidjam Iijdranâ — Iijdranâ,

Tundjuk Tundru — Ttifidru.

Le dr Merina représente d'une façon approchée le dr anglaisde drive. Le point d'articulation de dr est plus en arrière quecelui de dr. La transcription arabico-malgache du dr est iden-

tique à celle du tr ; les scribes sud-orientaux ne font aucune,distinction graphique entre ces deux phonèmes.

S

A IV malais initial, le malgache répond par f-s, d^ 1, ts, t,

r, b, k, par l'aphérèse :

S-S —Saley—Sali

— Sali,Sambar — Sambulrâ — Sambulrâ,Sttlab — Sola—Sola,Sultir — Siiltt — Stilti,

,^„ c- 1 1 i Suktt-Suku.DZ — Sakitsaktt— ] ~ ,

I Diukii.Z — Stidara — Zâolrâ,

TS — Sanibilib— Tsumbili,

Safigul—Tsufign,

Sepak—Tsipakâ,Sur ut— Tsitnirukâ.

T —Sepak

—Tipakâ,

Safikal— Tafigu.R — Sttmbifi — Rumbinâ.

H — Sendttk—Hoijdhikâ,

Sttrak — Hurakâ,

Sttfikur—Htibukà.

Page 185: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

LAUTVERSCHIEBUNG 13 I

K — Subafi — Kavinà,

Sufikur — Kuhukâ.— Selafi—Elanâ,

Sttfiey— Ufii.

A IV médial malais, le malgache répond par i-s, ts, i~di> b.

par la chute de la sifflante :

S^S — Asah—Aia — Asa,

Bisik — Biiikâ,

Masak—Maiakâ — Masakâ,Pisaw — Meiu — Mesu.

TS — Besuk —Ampitsu,

'

Bisik — Bitsikâ.

Ts-UL — Lesti —Leinleiit

—Lediiiledin.

H — Busiik—Velnkà.— Besi—Vi,

Lestifi — Laimâ.

A IV final malais, le malgache répond par l'apocope :

Balas—Vali,Bufikus— Viifigu,

Kipas—Himpa,Putus — Fila.

A IV final malais, le malgache répond également par l'une

des séries de finales suivantes : Ira, Ifà, thî, trt, IH; Isa, Isa,

tsi, tsi; sa, soe; kâ, kl, ki, apocope ; nâ, ni, n, apocope :

Befiis — Vinilrâ

Vifiilfâ Vifiilsa Finisâ

VifiitH Vifiilsi

Vifiilfl Vinilsl Vinisoe

Kuntis—Sumatra

Sumutrà Stimulsâ Suniusâ

Page 186: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

132 CHAPITREII

.Stinitilrâ Suniulstt

SumiilH Sitmutsi

Sunitttrê Sumittsè Sumusoe

Lëmas—Lemakâ Papas— AfakâLemakî . ÂfakiLemahè AfakiLema Afa

Pèlipisan—Fibirifanâ

Fibirifani

Fibirifan

Fibirifa

S malgache.

La chuintante i remplace la sifflante dans tous les dialectes

à l'exception du Merina qui possède sifflante et chuintante :

MERINA

Aia — Asa, travail,

Piitt—Pistt, chat,Saia — Sasa, lavage,

Stistia—Sitsua, soupe de riz.

« Le i Merina, dit l'abbé Rousselot, se produit à l'insu du

sujet comme variante* de IV dans certains mots où, par suite

de la chute d'une atone, il se trouve en contact» avec une

autre consonne, par exemple : mainoe (masina, saint), 'ainoe

(Ixisina, vertu, p. 30). »

Par une curieuse anomalie, la chuintante des dialectes sud-

orientaux est ordinairement transcrite par ^ s au lieu de

ij> i. Cette orthographe spéciale est usitée même pour les

mots arabes.^J» iams, soleil, dont le ^> final est devenu

Page 187: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

LAUTVERSCHIEBUNG 133

chuintant en passant en Antanosi, est généralement écrit

^pj* samtisi, au lieu de ^j^-t* samttii.

Les sifflantes anglaises et françaises deviennent égalementchuintantes dans les dialectes orientaux :

Anglais : Last =Malg. Laiitrâ;La sauce Laioii,

La selle Laieli,La soupe Lasupi.

Z malgache.

Le i malgache répond au malais y, dj, r,s": .

Kayu—

Haut,

Djadi—Zari,Rakit— Zabi Ira yLtsu —

Leitileitt.

Au i Merina, certains dialectes répondent par /', y, d^>k :

xt . ~ f l Betsileo : faja,Merina : Zara, enfant = ] .. . \.'x

f Vurimu : Yaya,

~ , . . t Betsileo : faln,Zaho, )e, mo. =

| Vur.mu /Yah>

IAntankaraAntanosi

f Mahafali

i. Videsupra p. 104, 108, 117et 151.

Page 188: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

134 CHAPITREII

TS

« La lettre (arabe) thé (o), dit Flacourt, se prononce parles Arabes comme un /, et les Madécasses la prononcent ts,

comme qui dirait :(^J-

3 tsiari) tsiare, les Arabes diraient

tiare l. » Ceci revient à dire que le ^* / arabe représente un ts

dans les textes sud-orientaux du xvne siècle ; il a conservé cette

valeur phonétique en arabico-malgache moderne. Cette tran-

scription anormale du ts indique que ce phonème malgache est

de date relativement récente et qu'il a eu pour générateur un /.

Si le ts était antérieur à la colonisation arabe, il aurait été

vraisemblablement rendu par ÔJ et au lieu des graphies habi-

tuelles, nous aurions, par exemple :

s^J faijtsi, au lieu de w^

^i ftttsi — w*»

*±A hjlsi — w»l

JJZ) latsakâ — SCà

,*,l aijtsi — o>!

«JL* mautsifi — stsS

ULL» ntitsanga— ULL»

0-»j ralsi — Ci

y Isara —jS

j~J tsiari —J~J>

t. Dictionnaire,éd. Ferrand, p. 7.

Page 189: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

LAUTVERSCHIEBUNO I35

La phonétique comparée du malais et du malgache nous

fournit, comme pour le ,j?= i et le

g-= di, des indications

précises sur les origines du ts malgache. Dans un certain

nombre de mots qui peuvent être rapprochés avec certitude,le ts malgache répond à un / malais. De plus, si on lit la

colonne arabico-malgache suivante en donnant au <L>sa valeur

phonétique arabe, on retrouve en arabico-malgache la dentale

radicale malaise :

ARABICO-TRANSCRIPTIONTRASSCRIWCOXMALAIS MALG. LrrriRALF. PHONËTIQUF.

IJ-AJ bètis, jambe, o£ vili vilsi

w^U djabat, méchant, vjratt ratsi

JJ^J panlek, clou, ^&* MM fatjlsikâ

^J pêti, coffre, O-l vata valsa

iî^J putib, blanc, ^J fini fitlsi

. 5J^j tandak, danseur, JXsf' *lindjakâ tsind^akâ

5JJL5 tindih, pressé, Jj //v</r/ ts'wdri

,JS~3 tindjaw, vu d'en haut, ^ *liudjtt tshjditt

Les mots de la troisième colonne (transcription littérale)sontencore en usage dans certains dialectes, à l'exception de *lind~

jakâ et *tiijdju dont le dj a abouti à d{ : tind^akâ, lhjd{it. Ce

sont sans aucun doute des survivances de l'ancien / qui est

devenu ts postérieurement à l'islamisation des tribus mari-

times : la graphie arabico-malgache nous est un témoignagecertain de cette évolution phonétique.

Page 190: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

136* CHAPITREH

Le ts malgache répond à l'initiale et à la médiale au malais

â ', s ', tJ; à la finale, au malais r*, * *, / 6, / ' et p 8.

Au ts Merina, certains dialectes répondent par t et s :

( Antankara

IBara

de Ihusi

Fierena

Mahafah

MavurunguSakalava NO

Vezu

Zafisuru

Merina : Kalsakâ z=zAntcmuru : Saku : maïs.

N

A ïn initial malais, le malgache répond par //, ;), n :

Nanah — Natta,

Nenek—Neni,

Ni —Ni, Ni, Ni.

A 17/ médial malais, le malgache répond par ;/, /// .

Buni—Vuni,

Bttnub — Vtinu,

t. Vide supra p. 115.2. Vide supra p. 1jo.3. Vide supra p. 122.

4. Vide supra p. 118.

j. Vide supra p. 131.6. Vide supra p. 124.

7. Vide supra p. 121.8. Vide infra p. 145.

Page 191: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

LAUTVERSCHIEBUNG 137

Tanab — Tani,

Mênanlu — Vinaulu,

Manis-Mami.

A 17/ final malais, le malgache répond par l'apocope ou parl'une des deux séries de finales uâ, ni, n, apocope, ou kâ, kâ,

ki, kè, apocope :

Baba u — Babi,

Bayait— Va^a,

Ktinun — Hiinu,

Pifigan — Fifiga.

Télan — Telinâ Bitlan — Vulanâ

Telini' —

Telin Volan

Teli Vola

Kunttn — Huntikà Embtin — Ebukâ

Hunukâ Ebukâ

Httnttki Ebitki

Htinttki Ebttkê

Hunu —

Au malais tèkan répond une double forme en ka et na :

Tebikâ Tebinâ

Tebiki Tebinî

Tebikl Tebin

Tebl~~

Page 192: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

I38 CHAPITREH

w

Au w médial malais, le malgache répond par v :

Awan — Zavunâ,

Djawinljawi~—Aviavi,

Kawan — Havanâ,

Lawas— Lmu

Au groupe médial malais Awa, le malgache répond par

ihw, t«f, fia :

Mal. Bnwab Malg. VAwa — VAa — Fwd,

Bttwat VAwatrâ - Vtiatrâ — Vwâlrâ,

Tttwak Ttiwakâ — Tt'takâ — Twâkâ,

Rttwafi Rtiwafi — Rthvia — Rwân.

A la finale malaise aw, le malgache répond :

i° par u :

Bafiaw— Fanu,

Danaw — Ranu,

Dafiaw — Traita,

Hidjaw— Itsu ;

2° par // :

Paraw — Bara,

Tanaw — Tana ;

3* par aw, ao diphtongue, aw, 0 :

Afikaw — Anaw

Auao

Auoiv

Ano

Page 193: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

LAUTVERSCHIEBUXG 139

L'existence du w malgache nous est attestée par les manu*

scrits de la Bibliothèque nationale et par la prononciationmoderne. La comparaison des graphies arabico-malaises et

arabico-malgaches est absolument concluante :

Mal. ***biiwab, fruit; Malg.*'

viiwa, ms. VII, $62 verso;

— Malg. 'Jtf vuwaijdiii, arachide, ms. VII, f9 76

verso; Malgache moderne : l'ttwaudiu, vwaudiu,

graphie usuelle : vuaijditt ;

Mal. o# btiwat, fait, fabriqué; Malg. ms. VII, f> 68 verso:

,^J nanxbtiwalri, il a fait, < j» vtiwalri,

Merina : vùwalrâ, en graphie usuelle : vautra;

Mal. ijy tiiwakt liqueur fermentée et enivrante; Malg.

ms. Mil, f° 14 verso : w^pf tiiwakl, Merina :

ttiwakâ = ttiakâ ;

Mal. )> dtiwa, deux; Malg. ms. VII, P» 66 verso : /,jj

rtiwi, Merina : Riiwa = Riia ;

Mal. ^y, bttwàya, crocodile. Malg. vuwây, vuwéy, vwiy, gra-

phie usuelle : vuây;

—Malg. ms. VII, f° 75 recto y} ambûwa, chien.

Malg. moderne : ambwâ, ambiia, cf. Swahili :* mbtva.

Au groupe malais uwa répondent donc : i° un groupe iden-

tique uwa ; 2° un groupe wa par assimilation de la voyelle u

de la consonne antécédente avec le w suivant, et enfin, 30 le

groupe ua. En ce qui concerne les textes arabico-malgaches,

les graphies j—, j— des phonèmes du type ci-dessus, doivent

être lues tiwa-wâ, âwi-wt et non tia, t'ti.

Page 194: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

I40 CHAPITREII

B

Au b initial malais, le malgache répond :

1° par b ;

Barab—~Bay,

Befikok*—Bifigu,Boilob— Buda,

Bndak — Budu ;

2° par r :

Balik—Vadikâ,Bain —Valu,

Bèli—Vidi,

Burufi — Vtirunâ ;

30 par m :

Befikok—Mengttkâ ;

4° par/;

Bafikey—Fttnukâ,

Bérapa— Firi;

5° par p ;

Bain—Paktt,

Buta — Piijdi;

6° par h :

Bttrit — Hurttnâ ;

70 par k :

Bintafi—Kiijtauâ ;

8° par di :

Bufikuk —Ditikukâ ;

90 par n, 0 :

D . 1 i Uijdanâ,Baml-

) Ovima.

Page 195: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

LAUTVERSCHIEBUKG I4I

Au b médial malais, le malgache répond :

i° pat v :

Bubu — Vuvu,

Habu-~Mavu,Lobafi — Lavakâ,

Ubi—Uvi:

2° par w ;

Mabuk—Mamti ;

3°par/;Rèbâb —

Rêfakâ\

4°par/>;Rèbâh —

Répakâ.,

Au groupe malais médial mb, le malgache répond :

i° par mb :

Sambar—Sambulrâ,

Sembab—Sainbasâmba,Tambat— Tain bat râ,

Teinbttk— Tuinbakâ ;

2° par b :

Embun — Ebnki;

3U par v :

Tambttn — Tuvttnâ,Tiimbub — Tttvtt,Tambiini — Tavuni,

Timba — Tavi ;

4" par m :

Sambllil) —Sttmâyijda;

5° par mp :

Simbar —Simpanâ ;

6° par/:Lembifi —

Lefttnâ,Tembak— Tifitrâ.

Page 196: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

142 CHAPITREU

V malgache.

Le v malgache répond au malais b, mb, p, m, w, g ;

Bubu — Fttvu,

Tambuni — Tavutti,

Pèti — Vata,

Ménantu — Finaijtu,

Lawas — Lava,

Garlxtm —Vaianâ.

Le f se transcrit en arabico-malgache par ^ :*'

vava,

>> vivi,' '

vttvu. Le J9 arabe qui n'a d'équivalent ni en mal-

gache ni en malais, est passé dans ces deux langues sous la

forme dl et v :

A , i. D .. ( Malais : Ramedlân,Arabe ^w. Ramadan ] xt . . Dw J ( Malgache : Ramava.

Dans le ms. XIII de la Bibliothèque Nationale, le nom

propre Ravalarivu est écrit \j&\ « L'équivalence de <jr*= v

est attestée mieux encore par la graphie X4i Davttda =

Arabe jjj Ddwud, David. Cf. également : ms. VII, f 72

recto fti«J = ms. V, f* 78 verso &^, lokavafi, vulve ;

ms. H, 1° 13 recto y**&= vifiitfâ.

P

Au/> initial malais, le malgache répond :

Page 197: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

LAUTVERSCHIEBUKG I43

t* par/> .•

Pegub—Papaki,Pnkul — Puka,

Pula — Pola,

Papâya—

Papây;

2° par/ ;

Panas—Fana,

Panlek —-Fautsikâ,Pasir — Fasikâ,

Piilub — Fitlu ;

3° par*;

Paraw—Bara,Piattt — Boti ;

4" par v :

Piti—Vala,

Pifigafi—Vanià,Panlsifi — Fiijtafi i

$" par m :

Pindjam— Miudranâ,

Pisaw — Mestt,

Pulih—Muli;

6° par /;, k :

D . i Malsain),Ptitat —

j „ . ...I Ktttsatfâ,

Pisaw—Ki'su ;

7° par mb'tnp :

D , i Mbola,Pula — ï .». ,

f Mpola;

8° par l'aphérèse :

Pisafi — Ufitsi,

Pufiiit — Untilrâ.

Page 198: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

144 CHAPITREII

Au p médial malais, le malgache répond :

i° par p :

Kapak—Kapa;2° par/;

Api—

Afin,

Cttpifi—

Sujhià,

Pipi-Fiji,

Tipis—

Tifi;

3° par ntp :

Kipas—

Himpa.

Au groupe malais médial ntp, le malgache répond :

i° par mp :

Rumpiit—

Ruhiptttrâ,

Simpafi—

Sampanâ,

Sttmpit—

Suinpitrâ,

Tunipab—

Tttmpa ;

2° par mb ;

Himpitn— Iuibuiiâ,

Kampufi— Kumbunâ,

Sempal— Semban,

Tttnipnl— Dumbii ;

3° par/»;

Litnpah—

Lipnliâ,Lu mpal

—Lupalrâ,

Timpa—

Tupi;

4°par/;

Hampedti—

Afe'ru,

Tempa—

Tefi,

Tinipafi—

Ktt-trefa,Unipan

—Ufanà ;

5° par b :

Suinpit— Sublka ;

Page 199: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

LAUTVERSCHIEBUNG 14$

6° par m :

Tu mpu I — Du milita.

Au p final malais, le malgache répond par/ et par l'apocope :

Atap—

Tafu,

Kitrap— Kula.

Au p final malais, le malgache répond plus fréquemment

par l'une des séries de finales suivantes ; ira, trâ, Ira, tri,

tr?; tsa, Isa, tsî, tsi\ apocope ; sa, soe; kâ, kî, fe, apocope :

Tutiip— Tulutrâ

Tulutrâ Tutulsâ Tttlusâ

Ttituth't Tulutsâ

Tulutri Tultilsî

TulutU Tuttilsê Tutustv

Tutu

Sifikap— Sttkalrâ

SukatHi Sukalsâ Sttkasâ

Sttkalfi Sukalsl

. Stikatr} Suivis? Sttkastv

Sisip— Sesikâ Tékap

— Ttthukâ

Seiiki Ttibuki

SeSïkè Tuhitkè

Scsi Ttthu

Au p final du malais éèc'ap, répondent les quatre séries de

finales en trâ, Isa, sa et kâ :

Sesilrâ Seiitsâ Seiisâ Thtthikâ

Seiilri Sesilsi Thtlfukl

Sesitrè Seiitsè Seiisoe Thttrttk?

G. FERRAND.—PboHiliqiuipatayo-malgofbr. 10

Page 200: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

I46 CHAPITREII

F malgache.

Vf malgache répond au malais p, b, mb, k ;

Pipi —Fiji,

Bèrapa— Firi,

RèMb—Rêfakâ,Lembifi — Leftiuâ,

Kttku —Afigufu.

A Vf Merina, les autres dialectes répondent par p, v, k ;

Merina Î fiibi, court ™ Bara ; pttbipûbi.

. Autambahwaka'

Antankara

Antefasi

Antemuru

Autesaka

Bara

Betsileo

Betsimisaraka

Merina : Jiijtauâ, hameçon—

Vivian, Mahafali

Viutafi, Viijtà, Viuta, Fila \ Maruantsetfa

MavurunguMenabe

Sainte-Marie

Sakalava N-E

Sakalava N-O

Sihanaka

Vezu

Zafisuru

Merina ifanuttt, pilon = Bezanuzanu : Kanultt.

Page 201: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

LAUTVERSCHIEBUKG I47

M

A Ym initial malais, le malgache répond :

i° par m :

Manlab — Mauta,

Masak — Masakâ,

Mali — Mali,

Mttrab — Mora;

2° par v ;

Màianlu — Viiiaijtu ;

3° par n ;

Mimpi—Ntifi;

4° par l'aphérèse :

Malain — Alinâ.

A Ym médial malais, le malgache répond :

i° par m :

Damar — Rami,

Kamiidi — Haimiri,Kèlamârin — Lumâli,

Kêiiiur — H umuh) ;

2° par M;

Lima — La nu ;

30 par l'apocope :

Gèmrinêifi — Kirhjlsanâ.

Au groupe malais médial mb, le malgache répond par mb,

b, v, m, mp, /(vide supra p. 141); au groupe malais médial

mp, le malgache répond par mp, mb, p, f, b, m (vide supra

p. 144).

A Ym final malais, le malgache répond :

Page 202: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

148 CHAPITREII

i° En malgache ancien par m, en malgache moderne par nâ,

fi, n, l'apocope :

Mal. Anam Malg. Eitem Eninâ Eniù Enin Eni,

Datant — lutlinâ Lalifi Lalin Lali,

Minuta Miiium Minium — Miiiun Minu,

Piiidjam — Iijdranâ — Jijdran Ljdra

Hilam liitim inliiia — lutin lijli;

2° par kâ, ki, k? ;

Mal. Rendant zzz Malg, Reijdrikâ, Reudriki, Reudrikè;

3° par l'apocope :

Hulam — Haru.

VOYELLES

Les voyelles malaises sont a, e, i, 0 et //. Chacune d'elles

est longue, brève et nasale. Il faut y ajouter le phonème géné-ralement transcrit par ë, l'anormale pure oe. C'est l'équivalentexact dupèpët javanais. De plus, deux diphtongues : ///=//)•et au == aw.

Les voyelles malgaches simples sont au nombre de trente-

six :

, j pures : â H â â0

f nasales : â d â

» pures fermées xtiiè.

palatales j pure ouverte : e

( nasales \*ll

anormale pure : iè = pëpil javanais

Page 203: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

LAUTVERSCHIEBVKG 149

palatales J"

,'

4 .1 f nasales : / /

I

pures fermées : o d ô

pures ouvertes ; o ô

„ nasales :rfrfd

(pures

: u fi ù â

nasales : â"â

Un nombre relativement considérable de phonèmes mal-

gaches sont, au point de vue vocalique, identiques aux pho-nèmes malais. Ils se divisent en cinq groupes :

i° Les homophones homographes usités dans tous les dia-

lectes malgaches : alit, ara, asa, lalit auxquels on peut ajou-ter : enem, minitin, qui étaient en usage au XVH*siècle dans

les dialectes maritimes orientaux;

2° Les homophones homographes à n ou fi final usités seu-

lement dans les dialectes non Merina : alun, aniti, sarufi.

tarofi, yafi ;

30 Les homophones vocaliques dont le thème consonan-

tique malais s'est modifié en malgache suivant la loi de Latth

verscbiebttng 1

Mal. balun = Malg. valitn,

bayan vaian,bnni vitni,dada traira,dindifi rhjdrifi,

djalan lâlan,

djurit iiiru,kttku Imbu,

pipi Jifi,sudit stttrti.

40 Les homophones vocal iques auxquels le malgache répond

Page 204: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

IJO CHAPITREII

soit par l'aphérèse ou l'apocope d'une consonne radicale ma-

laise; soit par la vocalisation de la consonne finale muette,

c'est-à-dire par la transformation en deux syllabes ouvertes

de la syllabe finale fermée en malais :

Mal. Ivdob = Malg. budtt,

bttluh valu,

buril vttli,

djagufi tsaku,

djèlifi d{eri,

djawidjaifi aviavi,

anak anakâ,

bttbuk vnvnkâ,

buru fi vuriiuâ,

biniafi viijlauâ.

5° Les homophones vocaliques qui présentent en malais un

groupe consonne -f- consonne auquel le malgache répond parconsonne + voyelle -f- consonne :

Mal. djankrik = Malg. afigeîi,

pral» parai»,

palan k falanukit.

Le vocalisme comparé du malais et du malgache présente,d'autre part, les divergences suivantes :

A. A Ya malais le malgache répond fréquemment par e, i,

o-ti ;

Mal. karat -- Malg. Ixrika,

lantak leijtika,safikul sifigulra,lalat lalilra,

gâtai Ixitina y

balas vali,

bttlat vuri,

Page 205: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

LAUTVERSCHIEBUNG I JI

butta vttfii,. lima d'uni,

adik oli,

b«„«,i \••*"•

( uudana,

rabit ruvilra,

safigut tsttfigit,sambar sambulrâ,malafi amaluiia.

A Va malais en syllabe initiale atone après b, le malgache

répond quelquefois par wa diphtongue :

Mal. balavaw =s Malg. vivalâvu,

balibis vivadivi.

É. A IV malais, le malgache répond par a, i, quelquefois

par // ;

Mal. b?ras = Malg. valsi,

le~kas laki,

p}nu fanu,

peler falu,

pélèpab falafa,Mi vidi,

bêtis vilsi,

dëru durit.

E. A IV malais, le malgache répond par /', a, o, u :

Mal. bénis = Malg. vinitra,

sendi saijdri,

, . ( lundhikâ,sendnk ] .

( sut ru.

Page 206: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

152 CHAPITREII

I. A17malais, le malgache répond parc,a, quelquefois para-// ;

Mal. bilalafi = Malg. valu la,

simpafi sampana,

djilal lelalra,lidab lela,

..... \ bokelra,

. f urtina.

O. A Yomalais, le malgache répond par e, a, u :

Mal. korok = Malg. erutra,

gosok kasttka,

befikok b'iïigu.

U. A Yu malais, te malgache répond par /*,a, quelquefois

par e,o :

Mal. tttiis = Malg. /'///,

dalttk dadi,

kttdttk baloko,

ktintiit etitlra,

Induit orofi.

Page 207: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

CHAPITRE III

VOYELLES, DIPHTONGUES EX TRIPHTONGUES

MALGACHES

I. VOYELLES

A. Va long est, comme toutes les voyelles longues, éga-lement tonique. On le rencontre à l'initiale et à la médiale,

jamais à la finale :

hfu, feu tumhni, qui pleure,

hrikâ, mémoire lumântt, natation,

mâsu, evil falxivhlu, ennemi,

lâfikâ, expédition nmlxiràvtt, rendre joyeux.

. La voyelle représentée par â qui est indiqué comme un a

demi-long dans mon édition du Dictionnaire de Flacourt, est

plus exactement un a bref tonique. Va est toujours final.

C'est le seul cas de voyelle brève accentuée.

là, refus maudit, nier,

gagâ, sois étonné 1 maijdiakâ, règne 1

milaiâ, dis! ntaijdravâ, détruis ! .

La voyelle tonique des dissyllabes oxytons à finale fermée

est brève dans certains dialectes orientaux. Le Merina répondà ces oxytons par un trissyllabe paroxyton à tonique longue :

lalân =s Merina : lalhna, loi,

lanàn taitâna, village.

Page 208: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

154 CHAPITREIII

Va bref atone est initial/médial ou final :

àféru, bile ràvâka, ornement,

fàràtu, filet kâpà, sandale,

sàsâni, une partie liivâ, héritage.

Va transcrit une voyelle tantôt sourde tantôt chuchorée.

Elle ne se présente qu'à la médiale et à ta finale :

fârâlâbi, dernier né ânârânâ, nom,

vârâvârànâ, porte lâkânâ, pirogue,

tàrâtâsi, papier vâràlrâ, tonnerre,

vârikâ, lémurien mldinâ, descendre.

Les expériences du Collège de France ont fourni sur Ya

final Merina et Betsileo les indications suivantes: « les voyellesfinales (Merina), constate l'abbé Rousselot, tendent à s'assour-

dir et à disparaître. A la simple audition le fait se constate

sans peine. Pendant que je me faisais répéter les mots inscrits

(par les appareils enregistreurs), j'ai entendu : mpampiânatra

toujours sans Ya final (A, B, C); de même trâtra,fâfa, vâva

sans a final (B), avec ou sans a (C) ; tsâra, lâia, bârana sans

a final (B), n'ira, léla, avec ou sans a (C). C'est donc B quiassourdit le plus la voyelle finale a et A qui l'assourdit le

moins 'je passe en revue tes tracés des trois sujets :

« A. Va final de mpampiânatra est entièrement sourd deux

fois sur trois; celui de lâia l'est devenu la sixième fois que le

mot a été répété. Ce qui fait l'intérêt de cette figure (tracé du

phonème lâia), c'est qu'elle nous montre pour le souffle le

tracé ordinaire de la voyelle : il ne manque que les vibrations

du larynx. Va a été ici chuchoté et non supprimé entière-

ment. Une étape intermédiaire nous est fournie par gâga et

vâva. Va final de traira est également bien diminué. En

i. Lac. cit., p. 17.

Page 209: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

VOYELLES,DIPHTONGUESEr TRIPIITONGUESMALGACHES155

somme A ne diminue pas considérablement et ne laisse tom-

ber que Ya et encore assez rarement.

« B. Va final de mpampiânatra est entièrement tombé.

Celui de Mrana tombe également, mais il peut n'être aussi

que chuchoté. On voit nettement sur le tracé (de bârana)

l'explosion qui suit l'occlusion buccale de 1'//, mais cette explo-sion se fait sans vibrations du larynx, par conséquent sans

voyelle sonore. Il y a aussi à signaler des a soit très diminués,soit complètement muets dans gâga, fâfa, vâva, léla, sâsa,tsâra et surtout iâ%a Chez C, l'assourdissement des finales

atones présente des faits plus complexes. Constatons d'abord

que, dans aucun mot, ta chute de la voyelle finale atone n'est

régulière sauf pour mpampiânatra ; que la voyelle finale précé-dée d'un u, dans bârana, est toujours conservée. Ces réserves

faites, nous pouvons poser les règles suivantes : i° l'atone

finale n'est pas muette après deux consonnes dans les mots de

deux syllabes, mais elle peut le devenir dans ceux de trois.

Exemple : papâfigu où elle a été sonore une fois, de faible sono-

rité une fois, sourde une fois 30 l'atone finale a précédéed'une consonne sonore s'amoindrit dans les mots de deux syl-

labes, comme dans ceux de trois : gâga, deux fois contre trois;

vâva, une fois contre quatre; léla, deux fois contre cinq;

tsâra, deux fois contre deux et les cinq cas de rùra. 40 aprèsune consonne sourde spirante ou mi-occlusive, les voyellesatones sont toujours sonores (////", fêfi, âijtsi, âho, fâfa, sâsa).

5° après une occlusive sourde et dans les mots de deux syl-

labes, Ya (final) est sourd trois fois contre trois (traira);dans les mots de trois syllabes, a est sourd quatre fois contre

deux (kétaka). Cette gradation est conforme à ce qu'on est en

droit d'attendre. Seule la solidité relative de IV et de Vu par

rapport à Ya serait surprenante pour un romaniste qui sait queYa a été la plus solide des voyelles latines dans l'évolution du

français. Mais il faut songer que Ya malgache (Merina) se

Page 210: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

I56 CHAPITREIII

change en oe avant de s'amuïr, tandis que notre a s'était bienconservé quand IVet Ya atones du latin étaient déjà tombés.

Depuis que Ya latin est devenu oe chez nous, il a bien perdude sa solidité : il est à son tour en train de disparaître.. « La transforn. ition de Ya final atone en oeest presque un

fait accompli dans la prononciation de C; je n'ai noté Ya

qu'une fois dans tsâra ; partout ailleurs j'ai entendu oe. B a dit

quatre fois seulement a : kélaka, tsàfigana, nâiia, maijdéba, et

onze fois oe, ou bien a laissé tomber la voyelle : léloe, nglinoe= ngliina, rtiroe, gyâgoe = gâga, sàsoe, tsar, iai, 'aran = bâ-

rana, tràlr, ttiijdr = ttindra, fafi vav. C'est A qui a le mieux

conservé la voyelle, sept fois contre huit : kyélaka, tsàfigana,nâna, maudèha, léla, uglina, n'ira, gâga, sâsa, tsâra, lâia,'àranoe = bârana, tràlroe, ttiijdroe, fâfoe. Sauf gâgoe (A) et

gyâgoe (B) ainsi que sàsoe (A et B), les mots qui ont un oe

pour A ont perdu leur voyelle pour B. Au point de vue de la

conservation de Ya nos trois sujets se classent ainsi : A origi-naire de Tananarive, B originaire deTacanarive, C originaired'Antandzumbatu du Vakinisaoni '.

« La chute des finales atones est plus avancée dans le Bet-

sileo qu'en Imerina, et se produit dans des conditions diffé-

rentes. Ce n'est pas Ya qui tombe le plus facilement, mais IV

et Vu. A la lecture (des tracés) j'ai noté : papyânaisoe (= Me-

rina : mpampiânatra), ngljnoe (== Merina : ngliina), gâga, ttâ-

noe, fâfa, vâva, léla, tsâra, jâja (— Merina : lâia), bârana,

l)énatsoe(= Merina : Mnatra), liétsoe(= Ixtra), ditsoe(~= ditra),vtiitsoe (= vAbitra), riitsoe (= rtilra), tâbtsoe (sic, = tâbutra),

jâitsoe (~ làilra), mâfiâraka, laftksoe (sic, — lânitra), marâîtoe

(= maréyna, en graphie usuelle : maraina). Va n'a été sup-

primé que dans maijdéb = mandé hay tralr, rttr, mitt'ujdr. iai= Merina : sâsa, tsarâls — trarântilra, kâlr *. »

1. Lee.cit., p. 17-21.2. Lue.cit., p. 76.

Page 211: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

VOYELLES,DIPHTONGUESET TRIPHTOXGUESMALGACHES1)7

Va nasal long tonique est, comme la voyelle pure corres-

pondante, initial ou médial, jamais final. Dans la graphie

usuelle, il est représenté par an devant consonne = an d'après

l'orthographe adoptée dans ce travail, et ain devant les labiales

b et p :

âdru = dijdru, jour,àdranâ = âijdranâ, essai,tàti = tâijti, petite natte,

râdiu = râijdiu, jambe,

milâdia == tnilâijdia, peser;

malâdiakâ = matâijdiakâ, (on,abo = àmbu, élevé,

àpi = âmpi, suffisant,tàbi = tâmbi, gages,

tâpinâ = tâinpinà, bouché,saràba = sarâmba, foule,

sulàpi = sulâmpi, qui est en pente.

Sont également nasales toutes les voyelles en position devant

;'/ dans les dialectes non-Merina, et devant te groupe fig (en

graphie usuelle : ng) de tous les dialectes y compris le Me-

rina :

âfian = Merina : ânanâ, herbes potagères,âiiin *âninâ, vent,tâfian tânanâ, main,lâfiilN lanitrâ, ciel,Ittmàfiti lumânti, natation,tuniâfii lumâ»i, qui pleure,

â-figu-nà = âfigunâ, réunion,

à-figa-trâ = àfigalrà, fantôme.

L'a bref atone est également initial et médial. Il ne se pré"sente en position finale que dans les dialectes non-Merina :

Page 212: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

I58 CHAPITREIII

àtsika —aijtsika, nous,

à'figâ'iui =afigânu, conte,mâdéba = maijdélm, aller,

là'figi'i-ru = lafigtirti, héron,mivâ — Merina : malvanà, léger.

Va nasal bref toniqne est toujours final et ne se présente

que dans les dialectes non-Merina :

bâmà, manger,

tânâ, village,

tldfi, cela.

A Va final des deux derniers exemples, le Merina répond

régulièrement par tâitânâ, liant, et à butnà, au contraire, parbuinânà. Cette dernière quantité est inattendue car hitmana —

bhna -f- infixe mit : nous devrions donc avoir Vjumânâ. Il est

intéressant de constater que les formes orientales bâmà et bu-

mHn ont conservé la tonique radicale que le Merina a reportée

irrégulièrement sur la syllabe antécédente.

« Je n'ai trouvé (en Merina) de franchement nasales, dit

l'abbé Rousselot, que â et Ci.

« Â — àtsi (A), ântsi (B), âlsi (C). La nasalité commence

comme en français dès le début de la voyelle; elle peut se ter-

miner ou à peu près avec elle (A, C) de même que dans notre

mot anse (àsoe), mais elle peut aussi continuer après (B), c'est-

à-dire qu'elle peut absorber ou laisser subsister la consonne

nasale. Ce caractère n'a rien de fixe ; nous y reviendrons à

propos de 1'// (vide supra, p. 92).« mândéha (A), màndéba (B), màndéa (C). Après un ///, la

voyelle est naturellement nasale dès le début ; mais, ici, elle

est en plus suivie d'une n.

« tsaâfigana (A, C), tsàfigana (B, C). La nasalité est par-tielle pour A et dans un certain nombre de cas pour C : 5 cen-

tièmes de seconde sur une durée totale de 12 A et 12 sur

Page 213: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

VOYELLES,DIPHTONGUESET TRIPHTONGUESMALGACHES159

26 C ; elle est entière pour B et dans certains cas pour C. Il ya naturellement des exemples de durées intermédiaires. La

consonne fi est constante.

« papaafigu (A), papâfigu (B, C). Après une explosive en

français, la première partie de la voyelle n'est d'ordinaire quefaiblement nasale, mais cependant un peu plus que chez A et

C. Pour B, comme nous aurons lieu de le remarquer, l'explo-sion se fait même par le nez, ce qui favorise la nasale. »

«(Étude de mpampiânatra), pampya (A), mpampya

(B), pâpya (C). Cseul possède un a pur ou très faible-

ment nasalisé. B est porté à nasaliser cet a, car la nasalisation

s'accentue au fur et à mesure qu'il répète les mots. Durant la

révolution du cylindre enregistreur, il a prononcé le mot six

fois : or a est pur la 2e et 3e fois; il se nasalise la ire, 4e, 5eet 6e.

« Ci— (étude de lundra) tiiCm et ///// (A), lûn

(B), IttCtn et tttn (C). La nasalisation est complète

pour B, incomplète pour A six fois sur huit cas et pour C

cinq fois sur six cas, nulle pour A deux fois, pour C une fois.

Dans ttnjdru, Pu est resté pur ou faiblement nasalisé pour A

quatre fois contre deux // Ci, pour C trois fois contre deux ;une fois même, 1'// suivante a été presque entièrement absor-

bée. C'est l'effet de la répétition d'une syllabe qui manque de

stabilité. Pour B, la nasalité est complète dans ttnjdru comme

dans tuijdra.« tCtmpCtntâni= ttimpun*lâni, tCipânntâni — liiinpun*iii tâni.

B a des /"/complètement nasalisés.

« Va + nasale -f- consonne est donc presque constamment

nasal. Vu dans les mêmes conditions l'est moins sûrement,mais pratiquement il doit être considéré comme tel. En

dehors de ce cas, les voyelles sont entendues pures, quoiquel'influence d'une nasale suffise à les nasaliser plus ou moins.

La position où l'infection nasale se produit avec le plus d'in-

Page 214: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

l60v

CHAPITREIII

tensité, c'est entre les deux consonnes nasales, m ou n. Dans

mâmi = tndmi (A, B, C), la résonance nasale est au moins

égale en intensité à celle de la bouche chez A et B, elle est

plus forte chez C. Il en est de même pour ma mu — nuimu

(A, B, G); natta = n&na (A, B), nânoe (C), néni — nêni

(A, B, C). Cependant une oreille peu exercée ne sentirait pasla nasalisation. C'est que l'attention est absorbée par la forte

nasalité des consonnes voisines. La voyelle finale, après une

nasale, est également très nasalisée. Ici encore (dans les figures

30-32 reproduisant les tracés de ma mi), l'influence nasale est

double : celle de la consonne précédente et celle de l'expira-tion qui tend à nasaliser les voyelles finales (tracés de d{edtf

A,bibïB,didiC).« La voyelle précédée ou même suivie d'une nasale est

nasalisée : ânâ dans mpampi-ânatra. La nasalisation du second

a est constante chez les trois sujets, celle du premier est un

peu moindre chez A.

« Les voyelles finales se nasalisent plus ou moins sous l'in-

fluence de l'acte expiratoire qui provoque l'abaissement du

voile du palais avant la fin de la voyelle. Je citerai comme

caractéristique, dfâi = diédij, bibi B, didt C. Cette nasalité

est d'ordinaire moins importante et se produit d'une façon

irrégulière pour les mots et pour les sujets. Elle semble plusforte chez B; même pour lui, elle est constante dans bibi. Chez

les trois sujets, elle est particulièrement marquée pour i final.

Cela s'explique : pour conserver la pureté de IV, il faut élever

considérablement le. voile du palais ; le moindre relâchement

devient alors sensible. Vu aussi se nasalise facilement. Voe

paraît assez généralement nasalisé chez B, moins souvent

chez A, rarement chez C.

« L'effort demandé pour l'articulation d'une consonne suffit

pour faire abaisser le voile du palais et provoquer une légèrenasalité. Le phénomène est surtout marqué chez B. L'aspira-

Page 215: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

VOYELLES,DIPHTONGUESET TRIPHTONGUESMALGACHESl6l

tion forte favorise aussi la nasalité. Ainsi dans maijdeba, Ya

final est toujours nasalisé pour B, qui a l'aspiration tellement

forte qu'elle est la plupart du temps sourde ; mais l'aspirationn'existant pas chez C, Va n'est pas nasalisé. Une m initiale,

suivie d'un p, agit sur la voyelle suivante, même quand elle

est sourde : mpàijdéâ (A) '.

v (En Betsileo), la nasalisation est plus réduite qu'enMerina. Elle subsiste sous l'influence d'une m ou d'une n ini-

tiales par exemple : nâna, devant un g ; sàfigana, papaâfigtt,mais dans ce dernier exemple, sans doute sous l'influence de

l'occlusive précédente, elle a été diminuée, réduite de près de

moitié. Elle est instable devant d et dr, ayant duré en com-

paraison de la durée de la voyelle :

mpaudélM : 4/8, 4/7, 9/11, 2/8, 4/9, 3/8,mitûndra: 10/15, 4/*6> 5/2°> 5/20, 15/24,4/16,

le premier chiffre indiquant la durée de la nasalisation, le

deuxième celle de la voyelle entière.

« Dans la formule de politesse d'un emploi courant

(Merina : trarâijlitra, Betsileo : tsarâts), Ya n'est nasal qu'unefois sur sept exemples et seulement 4 centièmes de seconde

pour une durée totale de 11. La nasalisation (du mot Merina

correspondant) tombe (en Betsileo), devant/», / : papy anal s

(— Merina : mpampiânatra), tuptttâni (== tuinpuntâni), tupu-nilàni (=* tumptm'ttitani). Mais si la voyelle est précédée d'une

consonne nasale, elle est en partie, quelquefois en totalité,

préservée de la dénasalisation : mania, Ya a été nasal succès*

sivement 18 centièmes de seconde sur 17, 14/16, 8/15, 16,

12/14, 7/14» 14/iS» 9/15. H a donc été dénasalisé : 7,2,7, o,

2,7,.!, 6 centièmes de seconde avant l'occlusion du t *. »

1. lac. cit.,p. 6-17.2. Loe.cit., p. 69-72.G. FEURAKD.—Phonétiquetnataro-matgathe. u

2

Page 216: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

l62 CHAPITREIII

La voyelle pure a est représentée en arabico-malgache par

fallu ou failli -f-1 :

^V^" } =mabâfaka.irui^i; j

On rencontre quelquefois des graphies du type JJ& K^

où le doublement du faltja par ! coïncide avec la longue

tonique, mais ce sont des concordances purement accidentelles

et qui ne permettent pas de supposer, tant les exemplescontraires sont nombreux, que les scribes indigènes se sont

préoccupés de noter spécialement la tonique longue.L'affixe an, Merina : ana, est représenté par le tanwîn de

fatha. Suffixe à un radical à i ou // final, an est quelquefoisécrit j, mais plus généralement (J

*: le tanwln est reporté

sur une voyelle de même timbre que la voyelle finale

du thème radical. Cette voyelle ajoutée est seulement en

fonction de porte-fa/ttc/// et n'a, dans ce cas spécial, aucune

valeur phonétique :

Ms. VII, f° 60 v. :(j!)

, ', ) aijdri-an, prince,f63r. :

bjtl* 1 *

P 66 r. : Jo$ ba-lu-an, vérité,

P 66 r. : y& b-ambwan, grandeur,

P 67 r. : IJL4 iM'tttmbu'an, augmentation.

On trouve également les graphies ;

Ms. VII, 1° 63 v. :\i3j$ ba-ravit-an, joie,

t" 66 r. : *1 ; U j Iki-lumbu-an.

Page 217: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

VOYELLES,DIPHTONGUESET TRIPHTOXGUESMALGACHES163

Ces formes nominales en -an et ba-an se sont développéesen Merina en -ana, lm-ana, et réduites à -à, fm-à dans certains

dialectes maritimes :

*âijdri > aijdrtan, aijdriana, aijdrlà;râvtt > baravtian, Intraviiana, baravtià.

L'une et l'autre de ces formes secondaires répondent res-

pectivement au malais :

*iy. bimub, tué, > ^ y> bunûb-an, meurtre ; ^ y4

ka-bunûb-an, meurtre.

E. La voyelle e représente un e fermé. Longue tonique,elle ne se rencontre qu'à l'initiale et à la médiale :

eti, étroit, rhakâ, causerie bruyante,

ïrutrà, ronflement, taiièti, terre ferme,

feri, blessure, barera, lâche.

L'a bref tonique est toujours final :

té, grand,

tnaijdrt, entendre,

unit, don,

ntampiteû, faire tomber goutte à goutte,

mancû, serre l

nuinejt, forge I

Vë bref atone se rencontre aux trois positions :

ërf, là-bas,

ëriini, là-bas,

pêpitra, recommandation,

lutkiUianâ, petitesse.Betsileo : lâbé, mâle,

nié, rfiwl, deux.

Page 218: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

I64 CHAPITREIII

L'ê sourd ou chuchoté est final, généralement en finale de

proparoxyton où il répond à un à Merina :

Merina : lanitrâ, Antanosi : lafiitsî, ciel,

varulrà, varulsl, commerce,

efatrâ, efatsê, quatre,

sambulrâ, 'sambutsi, prisonniers.

Ve nasal long tonique ne se présente qu'à l'initiale et à

la médiale. Dans la graphie usuelle, il est rendu par en devant

consonne, eut devant b et p ;

idri = éijdri, buse,

itanâ — éijtanâ, ballot,

kêdri—kéijdri, action de viser,

manipulrà—

manëmpulrà, suffoquer,

ebukâ—émbitkâ, encens,

l'figa = éfiga, puisse l

VI nasal bref atone est également initial et médial :

Urësi = etjdrési, bien l

èpèpa = empfmpa, vannage,lèbaleba = lembalémba, plateau élevé ;

fl-figâna =zfeâgâna,Merina : feyfigâna, dépêchez-vous 1

VI nasal bref tonique est toujours final ; il est spécial aux

dialectes non Merina :

baryi, richesses,

fanekyi, contrat.

Dans certains dialectes maritimes, le e final devient en

(e -f- « pur) ; il est développé en ha en Merina avec chute

du yod. Plus exactement, le Merina répond par ina à la finale

diphtonguée yî o>\y%ndes autres dialectes :

Page 219: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

VOYELLES,DIPHTONGUESET TRIPHTONGUESMALGACHES165

baryé—

Imryht— Imrena,

fanekyê —fanekfen —fatukèna.

La voyelle e est transcrite en arabico-malgache :

x° â la médiale et à la finale par le kasra ou par kasra

4-fM"). kelikéli. très petit,

UXLLT

télé, goutte ;

Cf. également kasra + ^ médial avec ta'sdld :

^ mena, rouge;

2° à l'initiale par J,^

avec f/tf<////, quelquefois précédé

de!:

LIS]

s fLaj I -

: > éfa, fini.

È. Je ne connais d'exemples de é ouvert, comme dans tête,

qu'à la tonique : .

èla, longtemps,

lêfa, fuite,

ttêfa, cependant.

Page 220: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

166 CHAPITRE111

La voyelle moderne *•des dialectes orientaux correspond à

la notation ^à, V> *c- et V des manuscrits arabico-mal-

gâches (vide iij/rw la diphtongue ay, p. 176).CE. L'anormale pure oecorrespond exactement au pïptt java-

nais == è malais = c français de/V. Je n'en connais d'exemplecaractérisé, à la médiale, que dans Betsimisaraka : avaria =

Merina : avelâw, laisse ! A la finale, il a été constaté en Merina

et en Betsileo au cours des expériences du Collège de France

(vide supra p. 156).I. L*#long tonique est initial ou médial ; 11 bref tonique,

toujours final :

Isa, nombre, sîra, sel,

trakâ, messager, valilxt, guitare;

ar1, là-bas,

aft, ici,

paptikl, huître.

LV bref atone se présente aux trois positions :

Ira, amont, Jïbïrifanâ, tempes,

Irétu, ceux-ci, ârï, mais,

dlmâtlkâ, sangsue, âll, foie.

LV sourd ou chuchoté est médial ou final :

l)âsînà, vertu,

marina, vrai,

ambiinl, au-dessus,

anibâni, au-dessous,

làfiilfi, ciel,

rékïtsl, collé.

« Les (finales Merina) atones / et // précédées d'une con-

sonne sonore, dit l'abbé Rousselot, ne sont pas muettes dans

Page 221: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

VOYELLES,DIPHTONGUESET TRIPHTONGUESMALGACHES167

les mots de deux syllabes (blbl, dldi, rârl, diédil, vtîviï); mais

elles peuvent le devenir dans les mots de trois syllabes :

mibâbi où IV est sonore deux fois, sourd trois fois ; inidtidu où

l'« est sonore quatre fois, sourd deux fois • LV final atone

Betsileo sonne souvent à mon oreille â peu près comme un ê.

Mais c'est une erreur : il s'agit d'un / —/ ouvert. Le fait est

mis hors de doute par la figure 130 où sont représentés les

liens des deux syllabes de bibi ; U tonique I et M atone IL La

comparaison de I et de II montre ta différence de fermeture

des deux /, qui se distinguent non seulement par l'intensité

et l'acuité pures, mais bien par l'articulation elle-même. Nous

voyons en outre par II, grâce aux pointillés qui limitent l'un

la région de IV, l'autre celle de IV, que nous avons affaire à un f

qui, étant donné l'impression de l'oreille, ne peut être qu'un i

ouvert, plus voisin de IV que noire 1 moyen (celui de « Paris »),IA différence des deux // dans f&funa, respiration, est de même

mise en évidence (par la différence entre) fil tonique et fftatone *. » Vide supra, p. 156 : chute des finales en Betsileo.

Vf nasal long tonique (/// devant consonne, //// devant betpde la graphie usuelle),.est initial et médial :

ttsi = iutsi, voici,idru = iijdru, voici,

viisi — vitjtsi, martin-pêcheur,ridrinâ —

rhjdrinâ, cloison,ma iiitsi — titan tu tsi, être froid,tâdidunâ — taudludunâ, ombre,

kipi = klmpi, état des yeux fermés,

dibi—dimbi, successeur,

rifiga = rtfiga, action de boiter.

1. Lee.cit., p. 20.2. LK. cit., p. 68-69.

Page 222: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

168 CHAPITREIII

LV nasal bref atone se présente à l'initiale, à la médiate et,

dans les dialectes non Merina, en syllabe finale devant n :

idréy =s iudréy, de nouveau,

tttina —ttultna, son perçant,

tsibiitri = tslmbiitri, sauterelle,

tstpefé *=! tshnpefé, sauterelle,

ifigâbi ?=5Ifigâbi, le vénérable,

tsifigâtsa s» tshtgâtsa, espèce de plante,ww/;ï/"/ ===mâuts'tn, puant.

En arabico-malgache, IV est transcrit à l'initiale par ,, à la

médiate et à la finale par le kasra : : )r ivlvi, nausées ; \j**t

miii, il y a.

On trouve également les graphies :jj>\ , V^JU , et

* * «• * *

LV final des préfixes verbaux en syllabe atone devant a long

tonique, est toujours yodisé; d'où transformation de -N/en

diphtongue à semi-voyelle antécédente. Les expériences du

Collège de France ont donné pour mpâmpl -J- ànalra le tracé:

mpàmpyànalra (p. n, 41, 62, 76, 78,90, 91) et pour mpt~\-

àudri, le tracé mpyândri (p. 64). Le phénomène d'yodisation

s'explique dans les exemples précédents par le choc, pour ainsi

dire, de l'atone brève contre la tonique longue subséquente.Nous avons même en Betsimisaraka, le curieux traitement

suivant. LV long tonique radical est également yodisé par le

voisinage d'un "e bref atone subséquent : mâijdN, dormir;

fhnàfi -f- suffixe en = morphologiquement fâijdtftn, qui se

prononce fâudrytn, lit.

Le phénomène d'yodisation de IV se produit également parla rencontre d'un a final en syllabe atone-avec 1 long tonique

Page 223: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

VOYELLES,DIPHTONGUESET TRIPHTONGUESMALGACHES169

initial. Vide infra sub diphtongue ay, la transformation de

mà'tuti en mayuli (p. 177).O. LV fermé dont on trouve relativement peu d'exemples

en Merina, se rencontre, au contraire, très fréquemment dans

les autres dialectes et particulièrement dans les dialectes mari-

times orientaux.

Vè fermé long tonique est initial et médial, YÔbref toniquene se présente qu'à la finale :

ôialra, nerf,

fila, crabe,

inaôla, être fou,

ta, vrai,

fi, coeur,

ilô, maintenant,

anakô, cyprès,kalalô, cancrelat.

Va bref atone se présente en toute position :

ômâli, hier,

léôlrâ, saleté,

lâbà, demande,

àhâ, je.

Vô nasal long tonique se présente à l'initiale et à la médiale,

Y6 nasal bref tonique à la finale seulement :

ôdan —âijdan, oreiller,

miôtsi = miôutsi, dire,

afiôbi = afiômbi, boeuf,

ôpa = ômpa, injure,

ôfigutïà = âfigutlâ, pied,

/j = Merina ifiiànâ, vide, seulement.

Page 224: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

17» CHAPITREIII

Va nasal bref atone se présente en toute position :

àdmt zs ôudà'it, esclave,

ôtâmzzzôntâni, question,v^tsira sr vtutslra, furet,

Itô, mortier à riz,

râl», nuage.

A Yô final oriental, le Merina répond par una ;

lêo*zs Merina : lâuna,

râbâ râbuna.

O. La voyelle ozso ouvert, est spéciale aux dialectes orien-

taux. Je n'en connais d'exemples très nets qu'en Betsimisarakaet en Antambahwaka :

<*w, écrevisse,

ftka, fou,

Ifka, poisson,

m$ra, bon marché, facile,

moramQra, doucement.

Les autres dialectes y répondent par un o fermé, Je Merina

par o fermé ou// :

#râ, autres dialectes : àrafi, Merina : âranâ,

mfra màra mura,

Uka lôka lôka.

Vo ouvert ou fermé est transcrit en arabico-malgache : à

l'initiale par I : j ^! oijdevu, £> ofir, à la médialeetà la finale

par le damma ; J£i foka, ji abo.

U. La voyelle « est commune à tous les dialectes, mais elle

est plus spécialement usitée en Merina où elle répond àl'odes

autres dialectes.

Page 225: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

VOYELLES,DIPHTONGUESET TRIPHTONGUESMALGACHES171

Va long tonique se présente à l'initiale et à la médiale,

Yfibref tonique, à la finale seulement :

ûbi, queue bànu, dit-on,

tldi, retour maijdàka, flatter,

viiri, réunis mamtVakâ, rompre,àkfizzMerina: âkâbu, poule,tûlti lûltibu, coucou,

ffi, coeur,

rfi, bouillon.

Vu bref atone se présente en toute position :

fimâli, hier bâlâki, perroquet,udûvi, ennemi âudiï, rosée,initial i, suie pdpàfigii, milan.

Va sourd ou chuchoté se présente à la médiale et à la finale

seulement :

tilânâ, quelqu'un vfivù, nasse,

stirânâ, sacrifice kibiibâ, caille.

« Comme vérification expérimentale, dit l'abbé Rousselot,

j'ai fait répéter le mot vi'tvu (par un Betsileo) dans la cour inté-

rieure du Collège de France, long boyau d'environ 70 mètres

de long. Le premier // était parfaitement entendu à70 mètres;

jusqu'à quelques centimètres, il m'a été impossible d'entendre

autre chose que vuv '. »

Va nasal long tonique se présente à l'initiale et à la mé-

diale :

ùdri = itudri, mouton,akCidru = aktindru, banane,Ctbi= timbi, boeuf,

1. IJK. cir., p. 81.

Page 226: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

172 CHAPITREIII

àpfibit z=zampilmbu, son,

Ctfigullâ ss AfigutH, pied,

tùfigittra 55 languira, pied.

Va nasal bref atone se présente en toute position :

ùtànizzz ûuiâni, question,///////// =s tfiuliilu, tous,

mlitCt, boire,

Ctbiâsizsztïmbiâsi, sorcier,

fanùpiianà zzzfanumpiianà, corvée,

tùfigiilti, oignon,tir tu), nez.

La finale u est développée en //// dans certains dialectes, en

una en Merina :

//////// mtnun nifnunà.

Comme Yo, Yu est transcrit en arabico-malgache : à l'ini-

tiale par t et quelquefois par *, à la médiale et à la finale par

aamma et Ranima -f-*

:

*J| alun, quelqu'un.

. Ms. VII, P 62 r. :pj£

sic = untian, affamé.

&fj> //î///,dix.

IL DIPHTONGUES

Les diphtongues malgaches à semi-voyelle antécédente ou

subséquente, sont les suivantes :

ây iy ây

yi—

Page 227: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

VOYELLES,DIPHTONGUESET TRrPHTONGUESMALGACHES17$

b b' #

yt r- y*wi wi ««

wi «I —

M U$ —

yu—

yniw iw âw

âo io âo

iw ôw ôiv

Parmi les groupes vocatiques, très nombreux en malgache,il est généralement facile de reconnaître si deux voyellesconsécutives forment diphtongue ou deux syllabes. La gra-

phie usuelle ne fait aucune distinction entre râikitra = rây*ki'tra et iditra = lâ'Hra, mais le passif de ces thèmes radi-

caux indique très nettement que ta syllabe tonique des deux

proparoxytons est diphtongue pour le premier et mono-

phtongue pour le second. On sait que la suffixation du suffixe

passif entraine le déplacement de l'accent tonique : la voyelleou la diphtongue radicale longue tonique devient brève et

l'accent passe sur la voyelle suivante, brève au radical, quidevient tonique longue au passif. Exceptionnellement, les

radicaux monosyllabiques conservent toujours l'accent to-

nique sur la voyelle ou la diphtongue tonique au radical :

Thème radical : lu Passif : liivina,

fai fàyiina,diu diâvina,

sua suâvinà,

Iftitra lalrina,râikitra raykétana.

L'expérience est concluante : fai —fây et râikitra = ràyki-Ira sont des thèmes à diphtongue ; diu, stia sont des dissyl-

Page 228: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

174 CHAPITRE III

labes paroxytoniques et lâitra est un trissyllabe proparoxyto-

nique.Les cas de diphthongue ay sont peu nombreux :

âyiy, Clxyromys Madagascariensis,

pâpiy, fruit du papayer,

âyia s=: Merina : éyiazzzaiia, où.

La graphie usuelle ai devant ug représente l'ancienne

diphtongue nasale de la diphtongue pure ay. Elle s'est géné-

ralement muée en ey, mais il en reste encore des traces dans

plusieurs dialectes ;

fayfiganàzzfainganâ, promptement \

La diphtongue à semi-voyelle antécédente ya est également

assez rare et ne se présente guère qu'en Merina :

alikyâ, chien kâsikyâ, action de toucher,

isikyâ, nous mikyâsikyâ, toucher,

kifigyâ adroit mêyijkyâ, bien plus,

mibyâdi, creuser mibyâutttnâ, être suspendu.

Ce phénomène de diphtongaison n'est constaté qu'à la mé-

diale et à la finale, après une gutturale et lorsque la voyellede la syllabe antécédente est / ou y. L'opposition de kâsikyaet

mikyâsikyâ est caractérisquc. Le fait est évident dans kasikya

seulement, où le rôle de la voyelle antécédente est nettement

marqué.Le cas de diphtongue ey (en graphie usuelle quelquefois ei,

mais généralement ai à l'initiale et à la médiale, ay à la finale)

sont, au contraire, assez nombreux :

i. Cf. également ain devant consonne dans les formations du type

vtdytjliz=mdyti. Vide infra p. 177.

Page 229: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

VOYELLES,DIPHTONGUESET TRIPHTOXGUESMALGACHES17$

eysi, interjection mêytsAinâ, être teint en vert,

rcykitra, décidé ï$y, celui qui,

sakèyia, ami . titabey, savoir,

akeyki, proche tty, excrément,

bamêyvâninâ, être soulagé vïy, furoncle.

La graphie usuelle ai devant ng, initiale ou médiale, est la

nasale de la diphtongue pure précédente :

Merina : xtyâga^vâinga, tranche,

vcyngâinà^vaingâinà, être tranché,

féyitganâ —fâinganà, promptement.

C'est à peu près le seul cas de diphtongue nasale moderne

nettement caractérisée '. Les dialectes orientaux y répondent

par la monophtongue nasale ^ :fêfigan,fifiganâ.La diphtongue à semi-voyelle antécédente yé, n'existe qu'en

Merina :

mikyelxinâ, tousser légèrement,

mikye~lKinW>anâ,tousser légèrement.

La diphtongue à semi-voyelle antécédente wa se présenteaux trois positions, en tonique longue et brève et en brève

atone :

vabwâka, peuple,

mwi, particule interrogative,

vwâdilbi, visage.

La diphtongue à semi-voyelle antécédente wi se présente à

la médiale et à la finale, en tonique longue et brève :

bwlia, perroquet,

rwl, deux;

i. Cf. également ain devant consonne dans les formations du typemtyt}ti=miyti. Vide infra p. 177.

Page 230: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

1/6 CHAPITREIII

la diphtongue we, en tonique médiale longue et toniquefinale brève :

bwe\a, perroquet,

kubiàtu, grenouille,

bwï, dit-il.

La diphtongue yu est spéciale au Merina. Elle ne se pré-sente qu'à la médiale et à ta finale, et dans des conditions

phonétiques identiques à celles de la diphtongue ya : ,

mikyâfu, éplucher,

bingyii, bancal,

klbyii, coude.

La diphtongue graphique ^jou J-L des textes arabico-

malgaches représente un phonème qui a été ainsi noté • :

La diphtongue graphique arabico-malgache ^ ou sj—

représente, dans la langue moderne, trois thèmes vocaliquesdifférents : ay-ey, C-e et e. Le premier nous est attesté par

l'étymologie de quelques-uns des exemples qui précèdent :

léy répond au Mal. tàbi,. Javanais : tai; làyAly répond au

Malais : làyar; Itiméy au Javanais : lumayn; fe, Malg. ancien :

feyïfay répond au Dayak : pai. Ce dernier exemple présenteune courbe identique à celle de Matais : tàbi < Javanais,

Dayak, Bugui, etc. : tai > Batak : te. La graphie J?'

transcrit donc très exactement la diphtongue à semi-voyelle

subséquente ay>ey.

Méyuti « ma -\- hjti (cf. Malais : hltam, Javanais : item,

i. Voir le tableau ci-contre. Les indications de la première colonne onttrait aux manuscrits arabico-malgachesde la Bibliothèque Nationale deParis. Le transcripteur anonyme est l'auteur des transcriptionsinterlinéairesdu Ms. Vil.

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Page 232: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

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TRANSCRIPTION*TRANSCRIPTEUR'

PRONOXCI.VTIOJ*FlAGOtS HOVTMAK|>APtOSOGRALHIEUSUELLE

LITTERALEANONYME MODERNE

• ! VIL72r. £jl ziyrt mi-bainh mi-ring uihlning aina,vie,souillecyfi,éyua,âyua

\ VII,72v.^t ayia aiia aisa aya aiia ai^t,où iyifl,ây\a

^ l>ay baa ma-vey bai bai,vai,furoncle%,wy

j y lay layejailx mhlley Ici A//,voitedenavireléy,lây

j yn 62v ^ ma* \mabc ,my ml ,mitbru,aiu "léy

j' ^ f ntabi niaing megne maiiia,sec niëyfi,méyna

\ VIII,5r. *J? //iy /rty«>j taby,llxty tai,excrémenttéy

i VIII,5r. *~J litmay loumaye lemay,lottmayluinei lumai,course Inmêy

VII,77r. £LU ///</%/) malaiftb malainbI W/Ï/<7//£ ///<i/f///j malaina,quire-ntaléyfi,maliyn\ fuse

VII,61r."T^j! lr^'*/ irafrAr ira«* w* /m/*//,un irêyka

VII,70v. )w /////)•(/// maintbi mainlbi meintiti mahiiili mabiti,noir mlyiili

VII,79V. CJ maylsu maitso mailsou meylv mabilsti maitstt,\cn inéytsu

I • SVII,77v. -~» masay masseb massay masai,petit masëy,maté

VII,79r. \>79V.ê % ^/ bci,U,h bcy be k, beaucoup,A?^ T grand

VII,79r.ï/ & fi'hfcj fi fi fe,cuisse fé

VI,97r. Jjfl97v.JL»| //y/a,eyla .

II,4v. jl£ i6r.Jl malnyla,elaj

ella Ma d/i,longtempséla,éla <f

V,18v. Ju£,Jjj malmyla,eylaJ

VII,72v.£S nayfa naïfa nefa,cependantnefa,tiéfa

II,14r. 'il)14v.sJJ layfa,leyfa lefa lefa lefa lefa,fuite lefa,lêfa |

i •-..' 1 te. . .-

I

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VOYELLES,DIPHTONGUESET TRIPHTOXGUESMALGACHES177

Tagal : itim), méytsti = ma -f- ils u (cf. Malais : bidjaw, Java-nais : idjo). En prononciation Merina, Yà du préfixe verbal

s'est extrêmement réduit, puis a perdu son caractère de

voyelle syllabique indépendante et a formé diphtongue avec

17 long tonique subséquent qui, du (ait même de la diphton-

gaison, s'est mué en yod. En évolution dernière, méyijti est

devenu minli dans certains dialectes orientaux. Cette dernière

forme n'est pas, à mon avis, un composé de : préfixe verbal

/// -f- iijli, mais la forme contractée de mâiijti par les stades

intermédiaires suivants :

mâ-hjli—mâ'iijti*—

mâyijli—

nâyijti— mlijti.

Ma -f- itsu, ma + /{«i =* Merina : ma -f- l'iinâ, obscur;/«a + ivâ — Merina : ma -f- ivanâ, léger, et bien d'autres

composés de ce genre ont subi des modifications identiques :

mâ'ifsu mâ'ilsu màylsii meylsti tnetsti,

mà-ivà ntà'ivà màyvanâ ineyvâ mivâ,

mâ-iiin mà-iiifi mâyiinâ mcyiin niiiifi.

La diphtongaison de la voyelle du préfixe ma avec la voyelleinitiale tonique du radical apparaît mieux encore dans les

formes secondaires. Hamaiiiniua, en graphie usuelle, = 1>à

-f- mit -f iiina -f- ina et se prononce bSmàyilnïttâ et iMinly^-liinà an lieu de /;#-///#/-^/-//ï-w<î ; bamaivaiiina = hà -f ma 4-

ivana -f- ina et se prononce bàmàyvinutà et Iximiyvânînâ au

lieu de hà-mà-ï-vâ-ni-nâ ; Ikimaiijtisina = hà -f ma + hjti -f-

/ + ina qui se prononce bâmâyijtlsUtâ et Ixlinêyijlisînâ au lieu

de hà-mà'hj-li-si-nâ.

Léfa-lefa répond à Malais : lêpâs, Tagal : lipas, Batak : topas,

Dayak : lapas. D'après l'étymologie, IV ouvert ne parait pas

t. L'cîde ce stade représente un a très réduit, mais non encore diphton-gue avec la voyelle subséquente.

G. FERRAND.—PboiUtiqumalayo-ntalgaebt. tï

Page 235: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

I78 CHAPITREIII

être la réduction monophtongue d'une diphtongue antérieure

ay-ey. Il est cependant possible de considérer les graphies ara-

bico-malgaches layfaAeyfa comme la transcription exacte d'une

ancienne forme diphtonguée. Le Malg. oriental : rékitlâ

répond à Malais : lèkât, Batak : lokat, Dayak : teket; le Malg.oriental : kêkilfô, Sakalava : hébilsè répondent à Malais : glgil,Sundanais : gegel, Makassar : kiki, koko, Batak : gugttt, Tagal :

kagal. Or, en Merina moderne, coexistent actuellement pourchacun de ces thèmes, une forme diphtonguée et une forme

monophtonguée : reykitra— rekitra, keykitra

— kekitra. Il y a

donc des cas où à la monophtongue des langues malaises

répond une diphtongue Merina :

gigil> kàykilra—

keykitra—kèkitra,lèkât > râykitra

—reykitra

— rékitra.

Cette constatation tend, par analogie, à authentiquer les

graphies à diphtongue : lâyfa, îiyfa < Mal. lêpâs.Nous avons de nombreux exemples de réduction de la

diphtongue en monophtongue attestés par la phonétique

comparée (tai > te), par la graphie arabico-malgache (ayla,

eyla, éla, ela), par la dialectologie du malgache moderne

(ntâylsu > mélsii, mdyijli > mhjti) ; la courbe phonétique

ay-ey-é-e peut donc être établie avec certitude. Les Ier, 2' et

4e stades sont constatés en Merina, les 3e et 4e dans la plupartdes dialectes maritimes orientaux. A ce point de vue spécial,la langue évolue dans le sens de la réduction de la diphtongueen monophtongue. Le Merina passe directement du stade 2

au stade 4. Dans les autres dialectes, les stades 1 et 2 sont

depuis longtemps désuets. La graphie de l'ancienne diphtongues'est conservée dans certains cas, mais la langue en est au

stade 3 avec tendance vers 4, ou déjà au stade 4. Les noms

tribaux suivants, extraits du ms. d'Alger, fournissent à cet

égard de concluants exemples :

Page 236: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

VOYELLES,DIPHTONGUESET TRIPHTOXGUESMALGACHESI79

TRANSCRIPTION'PRONONCIATION'LITTÉRALE MODERNE

p. 65 ^ij^9' Aijlayvâltt An levât u,

*JJ ^J*) Aijtayfâii Aijtefâ'si ',

p. 70 <L^~ /J»' Aijlayiâmbu AuU'sâmbu,

& ^j? Aijtaytifii An teuni,

k.y.a > cJ»t Aijtaylsiinâytu Aijtetsimélti,

Cf. pour ce dernier nom, ms. Fil, f° 2 verso :

Ual*J J^»i Aijlaytsimêytu avec la variante fré-

quente Uytsimêtti.

p. 56 ^jp ^Js\ Aijtaymahâiii Auteinabàiu,

p. 75 \&>\ AijtalâwtN Anlalôwlri.

Les six premiers noms ont une formation identique et se

décomposent en Aijta -f- iValu, iVaii, iSambti, iUfii, iTsimetti,

iMalktitt. Aijta est la forme moderne de l'ancien préfixe des

noms tribaux Oijta. Le ms. d'Alger contient, p. 53, les deux

formes archaïque et moderne du même nom : 1. 2 \x^ U°\

L 12 j&^> 'J»!. Oijla—Aijta=oij,ai/, ceux -f- ta <. Tagal:

1. Le même manuscrit contient plusieurs exemptesde graphie du type

J^ïlo] Avtefali, ce qui montre que la résolution de Lt diphtongue en

monophtongue est consacréepar l'orthographe moderne.

Page 237: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

l8o CHAPITREIII

taga, les habitants, les gens ; d'où : Aijta - iValu, les habitants

de iValu (i, préfixe des noms propres, valu, pierre, du villagede la pierre); Aijta-iFaii, les habitants âlFaii (i -{-faii, le

sable, du pays du sable); Auta-iUfii, les gens de / + Uni,

nom propre, les descendants d'Uni; Anta-iTsinielu, les

gens (appelés)/-f tsi metti, ceux qui ne coupent pas; Atjfa-

iMalMin, les gens (appelés) / -f- malktiu, ceux qui obtiennent,

atteignent, saisissent; AutatowtN —Aijta + alowlfi, les gens

(venus) de la haute mer. Dans le dernier exemple, l'absence

de préfixe / devant alowlfi donne en composition Aijtalowtfi

au lieu d'une forme *Aijla-i'alowtU parallèle aux noms- tri-

baux précédents '.

La graphie sud-orientale ancienne Aijlayvalit est représen-tative d'un thème à diphtongue qui est devenu Aijtevatu dans

les dialectes modernes par un phénomène analogue à la mono-

phtongaison de inâ-llsu-iiiâylsit-méylsu en niitsti. Il est aisé

d'en reconstituer les stades intermédiaires : Aijtâivâltt, Aijlâi-

vâtu, Aijlâyvâtu, Aijtiyvâtu, *Aijtévâlu et enfin Aijtevâtn. La

graphie usuelle Atttaivattt, c'est-à-dire Antai pour tous les

noms tribaux de ce genre, indique que les missionnaires euro-

péens ont, en cette circonstance encore, reproduit exactement

l'orthographe arabico-malgache.A ne considérer que les faits linguistiques attestés et la

tendance vers la monophtongaison que présentent tous les

dialectes, il semblerait donc qu'aux thèmes malais à mono-

phtongue du type gtgil, lèkât, lipâs, le malgache a réponduinitialement par une forme diphtonguée qui, suivant les dia-

lectes, est revenue ou est en train de revenir a la mono-

phtongue malaise originelle :

I. Cette nouvelle interprétation annule celle que j'avais précédemmentproposée in Unpréfixenominalen matgaetesud-orientalancien(Al'/moiresJela Soc.Je linguistiqueJe Paris, t. XIII, p. too-ioi).

Page 238: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches
Page 239: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

iRANSCRIPTIONTRAN'SCRIPTEUR .. ,% -.FL»COURTHOUTMANDALMONDGRAPHIEUSUELLE

LITTÉRALEANONYME

; I

VII,78v. VL?ataw atdtt tau tau tao,fait|

.VII,61r. t^ aiwafi'

aitungba aovana,intérieur

| VII,71r. jJ^ls tawlan taulangb lahlangb,laolantoelang,tattlanglafola taolana,os

VII,72v. y± banaw battait kmm bannati,bannauwaitatt anao,toii

SVII,75v.^ja tawn \

| , . ! tau,i,tau tawon tabnn,tobiui taona,année

jVIII,30v. U» lawl

\VII,76r. jy awln aulort auhit aoîo,premier

jVII,76r. jy» ntawlu \ ntaolo,ancêtre

jVII,78V. lii/f akalalaw acalalau kalalou kalalao,cancrelatI

jII,17v. Jy mawla mailla màMa ntâôla,foui :

iII,18r. ^ vaw veut. watt van v<">>nouveau

| II,24v.'jJ^5 tsini'tlawthi simuhls simmilaoetIsimilotrti tsiinilaolra,vent

•dunord

1-- = J

Page 240: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches
Page 241: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

VOYELLES,DIPHTOXGUESET TR1PHTONGUESMALGACHESl8l

Mal. g'tgil lèkât lêpâs

Malg. kâykitra râykitra làyfa

keykitra reykitra lêyfa*kêkilra? *rêkitra? lefakêkilra rékitra léfa

Cette conclusion est justifiée, je le répète, par le témoi-

gnage des textes anciens et de la dialectologie malgache;mais la phonétique comparée des langues du groupe malais

n'a pas été suffisamment étudiée encore pour que des évolu-

tions telles que Malais : è, i > Malg. ay puissent être défi-

nitivement admises. Aussi semble-t-il plus prudent de ne

considérer que comme provisoires les résultats isolés constatés

dans une seule partie du domaine.

La graphie arabico-malgache tj ou CJ_ représente un

phonème qui a été ainsi noté (voir le tableau ci-contre) :

D'après la graphie arabico-malgache et les transcriptions

des lexicographes européens, le groupe' '

au doit se lire

aw. C'est la diphtongue que les missionnaires anglais, à

l'exemple des Malgaches islamisés, ont rendu par ao. Cette

lecture est confirmée par le Catéchisme publié en 1785 par la

Propagande de Rome, dont une partie a été rédigée par « un

François nommé Jean Marie, le plus célèbre interprète des

Traites de Madagascar pour l'Isle de France (p. 3) » :

p. 21 : mânâlfô = graphie moderne : manao,

p. 17 : ânâô (sic) ). .,/-\ anao,

p. 21 : anaô{s\c) )

p. 23 : law taona.

Le Dictionnaire de Flacourt contient., il est vrai, un certain

nombre de doublets att-o :

manie ou (sic) mole, querelleux,

Page 242: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

l82 CHAPITREIII

la neh ou (sic) loch, assaisonnement,

anneau — anaco, cyprès,

pavait —pavo, rasoir,

ranaulauts — ranaulols, violet,

lalau — lalob, moule (mollusque),

auli, sub verbis : drogue, idole, médecin, méde-

ciner, médicament, poudre à canon, remède,

remédier (faire des remèdes) —oli, sub verbis :

empoisonner, empoisonneur, enchanté, ensor-,

celer, poison. Cf. ms. VII, f° 81 recto :

atilou, sub verbis : premier, assaillir (anlon est

une faute d'impression originale pour aitlou),

commencement, jadis, principal, recommen

cer — oh, sub verbis : commencement, prin-

cipal.

mancatatt, croire — mancato, accroire.

Ces doublets ne me semblent pas établir l'équivalence pho-

nétique des graphies au et o. Les deux premiers exemples :

manie ou ntoté, lauch ou loch, donnent à entendre que les

formes manie = nunvfe, lauch = lawkâ et mole, loch — lokà

sont toutes deux en usage (cf. Merina moderne : reykitra et

rlkitra). C'est la période de transition où les dialectes sud-

orientaux emploient indistinctement la diphtongue ou la

monophtongue : celle-là tombera en désuétude, celle-ci est

restée seule en usage. La diphtongue aw, comme la diphtongue

ay, a évolué et s'est généralement réduite à o dans la plupartdes dialectes maritimes. Le Merina l'a conservée, mais modi-

fiée en ao diphtongue ou ow. La courbe phonétique peut être

ainsi tracée : avj-ao-ow-o. Elle répond, dans certains cas, à la

diphtongue malaise aw :

Page 243: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

VOYELLES,DIPHTONGUESET TRÏPHTONGUESMALGACHES183

Mal. afikaw, toi Mal. làwttt, mer

Tagal : laoi

Malg. anâw Malg. alâwlra

anâo ' alâolra

anâw alâwlra

anô alâlra

Elle répond également à Malais fi, Batak ahu :

Mal. tCilafi, os

Batak tabulait

Malg. tawlan

tâolafi

tôwlafi

lâla

Les thèmes malgaches à diphtongue sont évidemment déri-

vés d'un tabulait devenu tawlan par chute de 17; intervoca:

lique et diphtongaison des deux voyelles mises en contact :

tabulait > tâûlan > tawlan. Le malais li'tlafi est sans doute

aussi la forme contractée de tabulait (>* taniait,

*tawlan,

tûlafi) qui est en usage dans plusieurs langues du groupe

malais.

Cf. Mal. tâbtiit, année balmru, nouveau

Javanais^///;//

Malg. làwna Malg. vâw

taona vâo

tourna vôw

ton va

Malais-Batak : kulu, pou Malais : larub, mis

Javanais '.lob

ï. Le CMde anao, alaolra est diphtongue et n'a rien de commun avec la

graphie usuelle.

Page 244: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

184 CHAPITREIII

Malg. Mw Malg. tàw, fait

Mo tâo

IJÔIV tàw

hô ta

Dans quelques cas, l'évolution de l'ancien aw malgache en

0 ou // moderne, est achevée dans tous les dialectes :

Aiabico-malgache : âwli, amulette t'iiw, maintenant

Flacourt, 1658 âttli itf

Drury, 1729 ôwleyMerina ûdi t\ÔSud-oriental ûli

La courbe phonétique aw > 0 a pu se développer d'une

façon légèrement différente de celle qui vient d'être indiquéeet qui nous est attestée soit par des graphies anciennes soit

par des formes dialectales modernes. L'hypothèse suivante quim'est inspirée par une conjecture proposée par l'abbé Rous-

selot ' dans un cas à peu prés identique, est assurément très

vraisemblable :

Malais : labiin babaru

Javanais : — wabtt

Malg.. tawna vaw

lowtta ivw

taona vao

*toona *voo

ton vo

La graphie Merina usuelle i$o — i$ est une nouvelle et

décisive confirmation du fait précédemment établi, que les

missionnaires anglais ont littéralement reproduit l'orthographe

arabico-malgache sans se préoccuper de rechercher si elle était

1. LesmodificationsphonétiquesJu langage. Paris, 1891, in-8«, p. 261.

Page 245: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

VOYELLES,DIPHTONGUESET TRIPHTOKGUESMALGACHES'185

en harmonie avec la prononciation de la langue du xixe siècle.

D'autre part, le malais mùda a donné en arabico-malgache :

mawla, Flacourt : maula, et en malgache oriental moderne :

mâblâ qui a été morphologiquement décomposé en préfixe ma

-f- thème radical ola. C'est le phénomène inverse de celui quifait aboutir ma -f înti à m'inti par les stades intermédiaires

mâyijti et méyijtiLes diphtongues aw, ao, ow se présentent en toute position :

tâwna, lâwliw, jeu,

thona, lâolio,

tôwna, lowlôw.

III. TBIPHTOXGUES

J'ai relevé les suivantes, les seules qui me soient connues :

way et wty dans gwâyka, gweyka, en Merina ; buéyia en

Antesaka, Antankara et Sihanaka ; bweyii dans le dialecte de

Maruantsetra.

Page 246: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

CHAPITRE IV

ÉVOLUTION DE LA FINALE FERMÉE

Les seuls textes qu'ont eu à leur disposition les linguistes,

jusqu'à la publication récente des textes arabico-malgaches ',sont des textes en dialecte Merina. Les monosyllabes et poly-

syllabes Merina sont exclusivement composés de syllabesouvertes :

tsanganlsangaiia = tsà-figà'tsâ-figa'iia,andranandrana = J-</m-//â--</ra-///ï,

ambakambaka == à-ba-kà-ba-ka,

ampangampanga = â-pàrfigà-pà-figa,anlrendri z=zâ-tri-dri,

ampembi = à-pt-bi,

ampinga=à-phfiga,

pindi — pl-di,

bungabunga z=zbCt-figa-bû-figa.

On en a conclu à l'absence d'entrave dans la langue. Cette

conclusion est exacte seulement pour les syllabes Merina en

toute position et pour l'initiale et la médiale des autres dia-

lectes. En ce qui concerne la finale, les dialectes non-Merina

présentent, au contraire, comme les langues du groupe

i. Vide supra la bibliographie.

Page 247: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

EVOLUTION*DE LA FINALE FERMÉE 187

malais, de très nombreux cas de syllabe finale fermée, ainsi

qu'en témoignent les textes arabico-malgaches. Trois sortes

de finales fermées nous sont attestées : xy + m, xy -r fi et

.vy + n. Elles répondent toutes trois à des syllabes fermées

en malais :

MALAIS MALCACHEMALGACHE MERINAAKCIEN MODERNE

— aretim aretin aretina,

malam aient \ ,. al ina,t altn

Ienifientna,

enin

niintiin minitin l minuit minttna

L .. i vttrufibitrufi vurufi \ wiruna,

{ vttrttn

bidttfi tirufi uruu uni na,

bintafi viutaâ viutan viulana,

udafi orafi oran urana,

bnlan vu la n vulana,

budjan ttran urana,

tèlait telin telina,

teiittn lentin tenuna.

La kngue ancienne contenait certainement d'autres typesde finales fermées. Certains passifs, irréguliers par rapport au

thème radical moderne, permettent de .remonter à une racine

à syllabe fermée qui répond exactement à son correspondant

étymologique malais, dayak ou batak :

1. Ces quatre premières formes à entrave finalem nous sont attestées parles ms?. de la Bibliothèque Nationale et les dictionnaires de Houtman et

Flacourt.

Page 248: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

l88 CHAPITREIV

THÈMERADICAL PASSIF PASSIF THÈMERADICALMALAISMODERNE ATTENDU ENUSAGE ANCIEN

kikitra 'kikitr-ina kikir-ina *kikir kikîlt

stmpulra *smpulr~ina sempur^ina *s*mpur sampiil,sambulrâ *samhilr-iia sambur-ina *sambur sjmbar,alilra *oAr/r-i«j aUr-ina *alir bantar,sukalra *sukalr^ina sukaf-aHa *tukaf sinkap,tutulra */u/«/r-j«a tuluf-ana *luluf tulup,tsiuka *tsiub-ina Isiuf-ina *tsiuf tiyup,Itlaka 'Mab-ina Ulaf-ina *lelaf Jjelap,suratra *suralr-ana surJt-aitj *surat surjt,ruvitra *rïU'i7r-i*a rniit-ina *ruvit rabit,tarika 'tarib-ina tarit-iua 'tarit labil,baratra *turatr-anj baras-ana *luras kalis,lefa *Uf-ana le/as-ana

*le/as tfjus,

... { ilus-aita *itus\ttu 'i/u-uiM l , • . i «lus.

( utus-ana *utus )

Le Merina est celui des dialectes malgaches qui a le plus

évolué, c'est-à-dire qui s'est le plus éloigné du type primitif.L'évolution phonétique qui du malais anam, burufi, bulan,

kikil, samba'r, tiyup, rabit, kalis, ulus, a abouti par un certain

nombre de formes dialectales intermédiaires, au Merina euina,

vuruna, vulana, kikitra, sambulrâ, tsiuka, ruvitra, Imratra, itu,

peut se diviser en quatre périodes :

i° PÉRIODE MALAISE.— Immigrés à Madagascar, les Ma-

lais 'y parlent leur langue.

i. Sriousaviomen&anc^sréquivalentdesteraiesangbbma/dvetMM/ajuN,j'aurais employé celui-làquand Hs'agit des véritablesMalais,c'est-à-diredesIndonésiens parlant la langue malaise,et celui-ci, lorsqu'il s'agit d'Indoné-siens appartenant au groupe linguistique matais,c'cst-à dire parlant une des

langues de l'Indonésie étroitement apparentées au Malais proprement dit.

Je traduirais ici les Malais par Ibe Matayanptople, dans l'incertitude oùnous sommes encore sur l'identité exacte des Indonésiens de Sumatra

immigrésà Madagascar.Cette réserve ne préjugepas la solution de la ques-tion, car ces Indonésiens ont pu être de véritables Malais, et n'atténue en

Page 249: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

ÉVOLUTIONDE LA FINALEFERMÉE |8<>

3° PÉRIODEMALAYO-MALGACHE,— Le thème malais com-

mence à se transformer, à se malgachiser, pour ainsi dire,

conformément à la loi de Lautverscbiebung. Les groupes conso-

nantiques, initiaux et médiaux, que n'admet pas le malgache,sont vocalises à l'intérieur ou réduits a un seul phonème ;

en d'autres termes, les syllabes fermées, initiales et médiates,

sont ouvertes; mais les finales fermées se maintiennent et

cette particularité constitue l'une des caractéristiques de la

période malayo-malgache.

3° PÉRIODE MALGACHEDES THÈMESBIUTTÉRESDISSYLLA-

BIQUESETTRILITTÉRESTRISSYLLABIQUES.— Celui-là CStobtenu

par l'apocope de l'entrave finale du thème trilittère malais,celui-ci par ouverture de la finale fermée du thème trilittère

malais, en vocalisant l'entrave finale.

4° PÉRIODEMERIKA.— Formation des finales ka, na, ira *

et changement en n pur de IV) vélaire intervocalique.La période malayo-malgache pourrait être également appe-

lée période de Lautverscbiebung. A l'exception de la finale

fermée qu'il conserve, le nouveau thème dépouille la forme

malaise initiale et se modifie d'après une phonétique sensi-

blement différente de celle de la langue originelle. Les phé-nomènes linguistiques à relever sont nombreux :

a) L'alphabet malais passe en entier en malgache. En vertu

de la Lautverscbiebung, certains phonèmes subissent les modi-

fications classiques suivantes : g malais se change en k, k en b,

aucune façon l'importance des résultats obtenus en linguistique par la com-

paraison du malais et du malgache. Sur l'origine sumatranaise des Mal-

gaches, vide infraet cf. Gabriel Ferrand, Les liesRJmny,Ldmery,lVdkv.\ik,Komordesgéographesarabes et Madagascar,in Journal asiatique,novembre-décembre 1907, p. 4J4 et suiv.

1. Le Merinaest pris ici comme le dialecte spécialementreprésentatifdeces trois finalesqu'on rencontre dans quelquesdialectes non Merina, iden-

tiquespour ka et na, modifiéesen Ira pour la troisième.

Page 250: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

I90 CHAPITREIV

r en ^ ou /; d en /, r ou tr;bçn v, /» en/, é en ts, tr; b dis-

paraît ; fi, n, I, s, M, m sont généralement maintenus; y, ti»,djet f sont conservés pendant cette période et n'évolueront que

postérieurement à la colonisation arabe ainsi qu'en témoignentles textes arabico-malgaches,

b) Les thèmes malais bilittères dissyllabiques, à syllabes ou-

vertes et voyelles pures, prennent leur forme définitive ou

une forme qui subira une dernière modification pendant la

période suivante :

Mal. bulu = Malg. vttlu, forme définitive

dada traira,laki lahi,

pipi pp;

kayu Ixtyu, forme transitoire

buwab vuwa,

djadi djari,

pulib futi.

c) Les thèmes trilittères dissyllabiques à finale fermée quinous sont attestés par les formes passives modernes, par les

textes et vocabulaires anciens, et par les survivances consta-

tées dans certains dialectes modernes :

Mal. anam — Malg. eneni,ininuin miniiin,

lèpas *lefas,

tulup *///////,burufi vurttfi,

bulan vitlan.

Pour les quatre premiers exemples, vide supra p. 157-58.Les thèmes du type vitrufi, vulan sont extrêmement nom-

breux dans les dialectes maritimes modernes. Il y a lieu de

noter que les initiales des thèmes malayo-malgaches f, b, l, s,

Page 251: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

ÉVOLUTIONDE LA FINALE FERMEE I«M

v et * alternent dans des conditions déterminées avec p, k, d,

ts, b, di et possèdent ainsi une seconde forme identique au

thème malais :

Mal. palafi = Malg. falaihpalaâ,

pâli falhpali,kala hala-kala,

karan barafi-karafi,

davit *lavit*davit,

cttpifi sufifi'tsupfi,

balik valika-balika,

batu*

valu-batu,

binlafi viutafi-biutafi,

djuru *djurii~iuru~diuru.

d) Les entraves â la médiale, généralement des nasales,

sont apocopées ou réunies à la voyelle antécédente qui de

voyelle pure + ///, n, devient nasale :

Mal. gcni-ra-tak = Malg. ki-rhlsan,

hun-pe-du a-fe-ru,leni-bifi . le-fufi,biit'tafi vhtafi,lan-da-san lâ-day-ian,lun-tun * tà-tan,

per-lifi pe-la-kit.

é) Traitement des groupes consonantiques initiaux et mé-

diaux par l'apocope d'un des éléments du groupe ou parvocalisation à l'intérieur :

Mal. djâ-fikrik — Malg. à-fige-li,

pra-bo pa-ra-bo,sri'tna-la sc-ri-ma-la.

i. Les phonèmes malais ham-, lem~,bin-, tau-, tutt-, se composent deb, I, b, t 4- voyelle pure + m, n.

Page 252: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

192 CHAPITREIV

La troisième période est caractérisée par les traitements

suivants ;

a) Contraction du thème bilittère dissyllabique malais en

monosyllabe diphtongue ou monophtongue :

Mal. pabo = Malg. /•,bïsi vi,tahi tay.

Nous avons même des exemples de thèmes trilittères tris-

syllabiques et dissyllabiques contractés en monosyllabe

diphtongue ou monophtongue :

Mal. baharu =Malg. vaw,

layar lay,

Uyar //.

b) Transformation du thème trilittère dissyllabique malais

a finale fermée en thème bilittère dissyllabique malgache par

apocope de l'entrave malaise :

Mal. hupas = Malg. iifi,

panas fana,

ptkr faltt,subir sttlu.

c) Évolution dernière des phonèmes malayo-malgaches

y, dj, t en ^, £•</{-/, is et disparition dans certains dialectesdu w qui est absorbé par 1'// antécédent :

Mal. kaytt = Malg. ancien : hayu > haqt,

djadi djari > \ *?n.*

djabit djait > \ ?{tra>

pulih fuli > fntsi,

Page 253: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

feVOMJTIOXDE U\ FINALE FERMÉE l<>}

tiitdib ti'jdri > tsiydri,bmmh vwa > vtia,

buwat vmcat > vualra,

d) Développement du thème malayo-roalgache trilittère

dissyllabique a finale fermée en thème malgache trilittère

trissyllabique à finale ouverte.

Sur ce dernier stade, les textes arabico-maigaches anciens,

malgré leurs variantes contradictoires, fournissent des indica-

tions assez précises. Au moment où sVst opérée l'ouverture

de la finale fermée par vocalisation de l'entrave, le choix de la

voyelle nécessaire n'a pas dû être aussi arbitraire et incohé-

rent que semble l'indiquer les documents indigènes du

xvi* siècle. On peut supposer, avec quelque vraisemblance,

que la voyelle de la syllabe fermée, c'est-à-dire la médiale du

futur trissyllabe, appelait une voyelle finale de même timbre.

Étant donné un thème à finale fermée : xy-xax, la voyellefinale du thème trissyllabique sera par assimilation un a :

xy-xa-xa. Cette hypothèse est confirmée par les exemples sui-

vants de thèmes à « médial empruntés aux manuscrits de la

Bibliothèque Nationale : nwD, III, IV, V, VI, VII, VIU du

fonds arabico-nialgache et n° 5132 du fonds arabe :

1. akuijdru, banane,2. a ma lut)uf anguille,

3. amunuku, cimetière, .

4. atulu, oeuf,

5. haluku, nuque,6. Imbulru, hubutsu, pied,

7. lefunu, sagaie,8. manilïu, ami

9. inululhi, lèvre,

10. muultilrii, protubérant,11. rivulsn, tempête,

G. FEMAND.—PbomiHqutmulajt-uulgacbe. i J

Page 254: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

1^4 CHAPITREIV

12. iamtsu, difficile,

13. iumniru, hnnutsu, barbe,

14. tahulîu, tahutsu, peur,

15. tambnru, bétel

16. taydhikn, corne,

17. taruhu, jeune pousse,18. tannin, causerie,

19. tîukii, ventre,

20. tungulu, oignon,21. lutjlulti, tous,22. iitrn, sommeil,

23. lumtsn, semblable,

24. nrnùu, nez,

25. uvutsn, itvulhi, herbe médicinale,26. vahnnn, espèce de lis,

27. vaijtuthi, adulte,28. varulsn, commerce,

29. vinilht, qui est en colère,

30. vuhnkn, ventre,

31. vurukn, avarié,

32. vurunn, oiseau,

33. vuxititn, cou.

Les exemples 8 et 29 avec / à la pénultième, sont, à ma

connaissance, uniques. Je ne les ai rencontrés qu'une seule

fois : celui-ci dans le ms. II, f° 13 recto, celui-là dans le

ms. III, f° 64 verso. Ce sont, par conséquent, des exceptions.

Les 31 autres, au contraire, se présentent fréquemment dans

chacun des huit manuscrits ; ils peuvent être ramenés à deuxa

types :xe-xii'XU (1-2,4-5, 7, 11-12, 14-18, 26-28) et AVI-AÏI-1

xtt (3, 6, 9-10, 13, 19-25, 30-33). Vingt-deux d'entre eux

répondent avec certitude à des thèmes malais :

Page 255: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

EVOLUTIOXPB LA FINALE FERMEE 19$

ah'indru =5 Mal. gaol,amàhnu malan,ami'mukn baiikey,att'ilu tèlâr,batuku kudub,buhutru kukur,

lefunu lembin,mal ut ru mulut,

mwjtutru bondob,rïvtttsu ribut,Sarutsu sulit,tabutru takut,tambnru tèmbula,

laijdruku tandtik,taruku taruk,tannin taron,turu tidor,urunu bidun,vabttùit, bakun,

vaijtulru banlut,vuruku burub,vurunu burin).

Le vocalisme de vingt thèmes malais sur vingt-deux est oou // à la syllabe qui correspond à la médiale malgache : la

phonétique comparée confirme donc l'hypothèse précédente.De ces constatations, on peut déduire la loi suivante : lorsqu'unthème malais trilittère dissyllabique présente oou u en finale fer-ma, le malgache sud-oriental ancien et quelques dialectes orientaux

modernes lui répondent par un tljéme trilittère trissyllabique avec u

à la médiale et à la finale. En d'autres termes au malais xy-xuxou xy-xox, les dialectes précités répondent par xy~xu-xu. Il y a

lieu de noter que cette discussion a porté exclusivement sur

Page 256: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

196 CHAPITRE IV

des phonèmes attestés par les mss. arabico-malgaches ; elle

est par conséquent limitée aux seuls exemples fournis par les

textes de la Bibliothèque Nationale. Ils sont heureusement en

nombre suffisant pour que leur vocalisme concordant puisse

être relevé et prêter à conclusion. Cette circonstance qui n'est

pas indifférente, ne peut être le résultat d'une coïncidence

fortuite ; elle me semble, au contraire, tout en faveur de ma

thèse.

La finale des thèmes du type xy-xu-xu s'est maintenue dans

certains dialectes orientaux modernes, particulièrement en

Antankara et en Betsimisaraka. Le Rev. Baron en cite quelques

exemples dans le premier de ces dialectes et ajoute « qu'ils pa-raissent étranges à quiconque est habitué aux formes Merina *».

Sous la plume du malgachisant distingué qu'est le missionnaire

anglais, cette remarque est caractéristique. Des deux formes,

sud-orientale : tiruïiu et Merina ; iiruua, c'est à coup sûr celle-

ci qui est le plus inattendue ; mais celle-là, la forme régu-

lière, parait étrange à Baron parce que les dialectes non-

Merina n'ont jamais fait l'objet d'une enquête scientifique

sérieuse. Autant témoigner de la surprise en découvrant le

picard kevâ après le français clievâL La phonétique comparéenous apprend que kevâ est une des formes intermédiaires

entre le latin cabàllum et le français clxvâl. De même, Mal.

bidiuï > Malayo-Malgache : tirun > Antankara : initia >

Merina : àrunâ.

Dans d'autres dialectes, la finale des thèmes du type xy-xtt-xtia un traitement variable. Akinjdrii, tungulu, tuntulu se sont

maintenus, dans tous les dialectes ; atuln est devenu atuli,

aludi dans presque tous les dialectes. Le doublet alùlu-atûli

est, au premier abord, déconcertant, mais la deuxième forme

1. Xotts OHtbe Betsimisaraka and Tankarana dialtels. Antamnarivo

Annual, XVII, 1893, p. 60.

Page 257: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

ÉVOLUTIONDE LA FINALE FERMEE 197

ne fait pas plus difficulté que la première. Le vocalisme de

atiilï n'est que la métathèse vocalîque du malais tèlôr avec

transposition de l'accent tonique qui accompagne Tapasse à la

syllabe précédente. D'autres mots présentent un traitement

identique : Malg. tûlika =Mal. tèhik, Malg. vàrika = Mal.

A?i#; Malg. târizx Mal. tidor,

La finale kit s'est maintenue à l'état sporadique dans

quelques dialectes orientaux (Antankara, Betsimisaraka) et

dans certains parlers Sakalava. Elle a été apocopée en Saka-

lava ouest et nord-ouest; mais elle est plus généralementdevenue ki, ki en Betsileo et dans le Sud-Est, et enfin ka en

Merina. Ces indications s'appliquent plus spécialement aux

proparoxytons. L'évolution complète de cette finale peut être

ainsi présentée :

( tavdhtki,Mal. tandub > Malg.

* tandruk > laijdrnkil > jtandîukt,

( taijdrukâ.

La finale nu est extrêmement rare dans les dialectes mo-

dernes. Dès le XVÏI' et même dès le xvie siècle, puisque les

manuscrits anciens en fournissent des exemples, le thème sud-

oriental xy-xu-xu est revenu au type trilittère dissyllabique à

finale fermée xy-xux : Mal. burin) > Malg. vurun*vurunu-

vurun. Dans certains cas, Vil vêlaire final a disparu, mais la

voyelle antécédente est restée quelquefois nasale : vuru, vurù;

dans d'autres, il s'est changé en » pur : vurun, d'où le Merina

vuruiia. L'évolution de cette finale comprend donc les stades

suivants :

itVffff,

vurù,

vurûn,

vurun,vit ru ml.

Page 258: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

I98 CHAPITRE IV

La finale thnsu est également rare dans les dialectes mo-

dernes. Elle correspond en Antanosi et en Sakalava nord-ouest

à tsé, quelquefois tsi, ft»;en Antandfwi à tsé, en Betsileo à #i«

soe, en Antemuru à tft, tri, tra, enfin en Merina à Ira :

Il

rivuttà \

rivulriij

rivutflj

rivulrà

( rkutri )I rivutsa \ . .\ . t, I rtvttfâ

... I rtvutst / .rtvutsu \ . ,. \ rtvujoe

J rtvutst 1

\'

rivutiè

Les thèmes trilittères malais du type xy-xax et xy-xix ont

eu vraisemblablement une évolution identique, mais les nom-

breuses variantes contradictoires des textes anciens ne per-mettent pas d'être aussi affirmatif que pour le thème xy-xux.L'influence de IVen finale fermée est cependant plus marquée

que celle de l'a en même position. Les finales malgaches iki,il ri, itsi < Mal. /£, il, ir, sont beaucoup plus fréquentes dans

les anciens manuscrits que aka, air a, atsa < Mal. ai\ at, ar.

Celles-ci ont le plus souvent abouti à aki, atfi, atsi :

Mal. kulit = Malg. hulitfi, hulitsi,

bukit vnbitN, vubitsi,

limateb limât iki,

ampat tfatfi, efatsi,sural Stira tri, Suratsi,

minab menaki.

Les graphies arabico-malgaches des exemples précédents :

JJ4» Vi*» %m^$>J*)' *J*~> ^^* peuvent sans doute

être lues : hulitfi, vubitsi, limaliki, efatN, suratsi, ntenaki;

mais ces lectures sont-elles certaines ? Le kasra final est-il ici

Page 259: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

èVOUHION DE LA FINALE FERMÉE 199

en fonction de voyelle # ou représente-t-il un thème voca-.

lique voisin de IV muet français ? Flacourt dont l'orthographe

phonétique est très irrégulière (voir mon édition p. xxxn),note la finale répondant à l'arabico-malgache v> ou f, très

rarement par tsi ( w^f4 = vignitsi, sub verbo fdehf), généra-

lement par tse ou ts :

vignits, colère (qui est —) ;

vignitse, ire;

C^ij zzztvhits, montagne;

sZ^l zzz Imtlitse, onfits, peau, cuir ;

oJ] zzzcjfats, quatre;

îjIL zzzsoratse, sorats, écriture.

Il rend par cbe, cb ou c, la finale correspondant à ^f :

wClaP zzzlimatecbe, sangsue;

vj^jzzz varie, singe (lémurien);

0WGJ> = taficlie, armée;

^iXlsJ zzz taloche, latach, latac, sub verbis : bourse,

testicule, vaisseau séminaire ;

wOJ» = taloche, apparaître.

D'autre part, le transcripteur anonyme du texte de certains

feuillets du ms. VII, a lu :

(o 70 verso y^xJ vacIn, brisé; 1»! o^atri, nerf; wCLl

Page 260: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

200 CHAPITRE IV

0

olecln, moelle; P71 verso w-v! olecfx, intestins; t° 72 recto

J-i folxls, foîtsri (sic), n^nbril; y^y lolxtlethre, genou;

liSjS marecoîitsi, qui a la peau tiède ; P 77 recto J-~J

vositri, châtré; P 77 verso y&*,le transcripteur a lu d'abord

vignilri, mais il a rectifié ensuite en vignitsi; vS^il nanga-

lalsi, il a volé; JJu reclxlre, conclu, collé. Ces transcrip-

tions se ramènent à :

J—

tri, Isri, ihre, tre, tsi, ts ;

^j-* zzzchi,che.

Elles ne fournissent aucune indication décisive. Les sui-

vantes, du même transcripteur, ne nous fixent pas davan-

tage :

Ms. VII, f° 70 verso 1*» Ixle, ciseaux; 1^* tnainthi, noir;

P 71 recto,Ji «(/îr, dent; ^ /«/«J, joue; *1J> talenghe,

oreille ; P 71 verso i! ate, foie; f»72 recto'J /<*/,cuisse;

^jp^ja/ire <iw, les jointures; f° 76 verso .j iw«,

riz ; $ âvi, tubercule ; w^l afoutsi, banane blanche (tra-

duction du transcripteur); P 77 verso k> mete, consentir;

A,» hmthi, qui rit ; Js> mate, mort ; JJCLT clxtecbele,

Page 261: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

ÉVOLUTIONDE LA FINALE FERMÉE 201

un peu; r° 78 recto J-L» miandre, attendre; Au> matave,

gras; sj ratsi, méchant.

D'après ces exemples, consonne -f- kasra est transcrit tantôt

par consonne + 1, tantôt par consonne -f- e. Il n'est donc

pas possible de lire avec certitude wJL» hulitsi plutôt

que huîitse. Autant qu'on peut reconstituer la phonétique des

xvie et xvue siècles par la langue des dernières années du

xixe, la transcription tsè me parait rendre plus exactement

la finale sud-orientale que tsi. En Antanosi moderne, les

finales graphiques Ï OU O des proparoxytons sont généra-

lement prononcées tsè, celles des paroxytons tA; l'une et

l'autre sonnent rarement tsi.

Les thèmes malais xy-xi-{- nasale et xy-xa + nasale se com-

portent sensiblement comme les précédents. Le thème mal-

gache xy-xi-xi est rarement attesté, le thème xy-xa-xa l'est

plus rarement encore en dehors du Merina :

!1xri,

xrti,

Ixrinâ ;

( tira,Mal. httdjan > Mal. uran > J ttran,

\ uranâ.

Page 262: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

CHAPITRE V

LES FINALES KA, NA, TRA

I. LA FINALEira.

La finale Merina Ira est le point d'arrivée d'une évolution

phonétique dont les manuscrits arabico-malgaches et les voca-

bulaires recueillis par quelques voyageurs permettent de

reconstituer les stades antérieurs.

Les exemples suivants de phonèmes répondant à un thème

Merina à finale Ira, sont empruntés aux mss. II, III, IV, V,

VI, VII, VIII et XIII du fonds arabico-malgache de la Biblio-

thèque Nationale, au manuscrit 5132 du fonds arabe indiqué

par le sigle Ar, au manuscrit d'Alger indiqué par le sigle A et

à trois manuscrits en ma possession désignés par les sigles FI,Fil et FUI. Le numéro de catalogue des manuscrits est indi-

qué en chiffres romains, celui des feuillets ou des pages, en

chiffres arabes.

Ahitra, herbe :

Abitfi, IV S7 v., VI 96 v., VII 63 v., FIII 2 v., Ar

109 v. ;

Ahilsi, V 23 v., VIII 4 r., Ar 102 r.

Akalrâ, ascension :

AkatN, XIII 26, FIII s r. .

Avaralrâ, nord :

Avaratfà, VIII 71 v.;

Page 263: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

LES FINALESka, ItO, tra 203

Avaralft, A 60, FIII 4 r. ;

Avaralsî, VI 47 v., VIII 36 v.

Efatrâ, quatre :

Efatfi, Vlll }6r.;

Efatsà, II 35 v., IV 58 v., VIII 74 r.;

Efalsl, III 48 v., IV 7 v., V 86 r., VI 44 r.,Vni 2 v.,

XIII, 24, Ar 104 r.

Faitrâ, amertume :

Faitft, VI, 125 v., VII 62 v.

Faytatrâ, su, connu :

Faijtalfâ, FUI, 2 v. ;

FaijtalN, VII 69 r.

Finarilrâ, en bonne santé :

Finaritfâ, XIII 33 ;

Finaritfi, V 84 r. ;

Finaritsl, V 84 r., VI 99 v., VII80 v.

Fuitrâ, nombril :

Fnilfi, Vil 72 v., Ar 149 r. ;

Fttilst, II 30 r., V 78 v.

Hafutrà, arbre à fibres textiles :

Hafntfâ, VIII 4 v.

Halatrâ, vol :

Ha la tri, Ar 137 r.;

Halatsl, II42 r., V 24 r., VI46 v., VII77 v., FIII 3 r.

Hitdilrâ, peau :

Huditfi, FIII 4 r., Hulitft, V 77 r., VII 70 r., VIII

69 v. ;

Hulitst, II 3 v., VIII 72 r., Ar 80 r.

Page 264: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

204 CHAPITREV

Huhulfù, pied ", II 29 r., III 36 v., IV 59 v., V 27 v.t

VIl72r.;. Htibtitsî, VIII 5 v., Ar 129 v.;

Huhutsfi, II 29 v., IV 56 v., VII 80 v., Ar 93 r.

Lalmlfâ, visage % VII 60 v. ;

Labatfi, V 86 r., VIII11 v.;

Lalxttsi, VII68 r.

Lanitrâ, ciel :

Lanitfî, A 63, H 44 v., FIII 3 r. ;

Laftitsi, IV 59 v., VI 74 v., VII 60 v., Mil 2 v., Ar

76 v.

Lavilrâ, éloigné :

Lavitft, IV 77 v., V 79 v., VII 69 r., VIII 36 v., XIII

33, Ar 101 r.;

Lavitsi, IV 61 v., V 104 r., VII77 v., VIII4 r.

Ltialrà, trop :

Lttatti, Fil iv.;

Lttatsâ, II 35 v. ;

Z>wfcf, V 23 V., VIII 6 r.

Muni Ira, parfumé, bon * :

Mafiilfâ, III 16 r., IV 59 r., V 24 v., VII 60 v., VIII

2 v., Ar 95 v. ;

MafiiM, V 88 r., VII 63 v., VIII 30 r. ;

1. Merina : tufigutrS.2. Ce mot n'a pas de correspondant étymologique en Merina.

3. Manitrâ n'a en Merina moderne que le sens de parfumé. Le nom,théophore Aydria-tnanilrâ qu'on traduit généralement par .*le prince par-fumé, odoriférant,signifie»au contraire, te prince, te seigneurbon, par oppo-sition au génie du mal. Cf. ms. VII, £>78 recto où manitrâ est glosé parl'arabe tat'tf, bon, bienveillant. Lr/t/est, en arabe, un des quatre-vingt-dix-neuf noms d'Allah : al-laflf, le bon par excellence.

Page 265: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

LES FINALESko, ttO, trO 20$

Manilfii, III 64 v. ;

Manitsi, VII 78 v., Ar 63 r.

Maralra, blessé, gâté;

Maralfi, V 81 r.f VIII 31 v., FUI $ t.;

Maratsâ, II 3$ v.;

Maralsi, VIII 2 v.

Mttlutrâ, lèvres :

Mttlutfh HII2V.;

Mululrû, V 25 r., VIII 30 r.

O^atrà, nerf :

Ofatfâ, V, 108 r. ;

O&lfi, II4 r., V 77 r., VI 99 r., VII 70, Ar 103 v. ;

Oiatsl IV 48 r., V 77 v., Ar89 v.

Raykitrà, attaché, collé :

Raykytfi, A 58, FI 5 r. ;

Rekitft, V 19 r., VII 63 r., VIII 36 v., H 5 r. ;

RekitsU n 19 r., IV 60 v., VU 80 v., VIII 2 r.

Rikitfâ, proximité :

Rikitfi, VIII 30 r. ;

Rikitsl,VSov.

Sarttlrâ, difficile :

Sarutfi, FIII 2 r. ;

Sarutsl, VI 125 v., VIII 3 r;

Sarulsù, II22 v., IV 44 v., V 23 r., VIII 6 r., Ar 104 r.

Suralrà, écriture :

Suralfà, XIII 30;

Suralft, FI 5 r., XIII 30;

Suratsâ, IV 54 r. ; V 104 r. ; VIII 73 r.;

Suratsi, II 24 r., IV 8 v., V 29 v., VI 47 r., VII 69 v.,

VIII 32 r., Ar 98 r.

Page 266: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

206 CHAPITREV

Tabitfâ, largeur, IV 55 r. ;

Tahitft, IV54V., Vi8v.

Tabtttrâ, peur :

Tabulfi, FI 46 v. ;

Tabttlfù, V 87 r.f VII63 r., Ar 106 r. ;

Tabutsâ, II 22 v. ;

Tabttlsù, VII* 78 V.

Tapi Ira, Uni, terminé :

Tampitfi, A 6$ ;

Tapitsi, IV 54 v., VII78 T., Ar 78 v.

Vahalfà, racine :

T<i/w///, FIII 1 r.,

Vahalsà, II 31 v. ;

Kd/Aifcf, IV 57 r., Ar 84 r.

Varalrà, tonnerre :

Varalfi, FI 23 v., FUI 5 r. ;

Varalsà, II 36 r. ;

Varalsl, V 23 v.

Varulrà, commerce :

Vamtsl, VI47 r., VIII 2 r., Ar 101 r. ;

Vartttstt, III 64 v., V 23 v., Ar 105 v.

Velatrà, action d'étendre : "

Velalfà, V 18 v.;

Velalfi, VII 63 v.

Vhùlrà, en colère :

Viftitfà, A $2 ;

f?Af'f//, II 3 v., V 37 v., VII 73., VIII 29 v. ;

VifiitHt, II 13 r.;

J7/î//*î, II 22v.;

Vinilsl, V 23 r., VII 79 v.

Page 267: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

LES FINALESka, mi, Ira 207

Vuhilrà, montagne :

Vubilfi, IV 69 v., V 811., VII 68 v.;

Vubitsi, V 85 v., VIII 5 r., Ar 121 r.

Vusilrâ, châtré :

Vuiilfi, III 4 v., VII77 r., A 55, FI 40 r. ;

Vitiilsf, II 5 v.

Les quinze mots suivants sont empruntés aux vocabulaires

de Houtman, Fhcourt, Drury, Dalmond et au catéchisme

publié en 178$ par la Propagande (Voir le tableau ci-après).

D'après les textes arabico-malgaches, anciens et modernes,les finales peuvent se ramener à deux séries parallèles : -Ira,

-tri, -tfu et -Isa, -tsi, -tsu. La série à vibrante aboutit, en der-

nière évolution, au Merina Ira; la série à sifflante, au Betsileo

-sa. Dans les dialectes modernes, les deux séries ne se con-

fondent pas et peuvent être aisément localisées : -ira en Merina;

-ira, -ifi, -tfu en Betsimisaraka et en Antemuru ; -Isa, -tsi,

-tsu, -fa en An ta nos i et en Betsileo. Les textes anciens four-

nissent, au contraire, de très nombreux exemples d'erré ;: ...«-

multané des deux finales dans le même manuscrit :

MERIKA DIALECTES SUD-ORIENTAUX

Avara-tra Ira, tsi, in ms. VIII.

Efa-tra tfi, Isa, tsi, in ms. VIII.

Mani-ira lia, tfi, tsi, in ms. VII.

Saru-tra isi, tsu in ms. VIII.

Tahti-fra tfu, tsu, in ms. VII.

Vini-lra tri, tfu, Isa, in ms. II; tfi, tsi, in mss.

V et VIL

VtiH-lra tfi. tsi, in ms. V.

On trouve même des exemples de finales différentes dans

Page 268: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

O00

ns>

£

MERINAHOUTMANlÔOJFLACOURT1658DRURY1729CATÉCHISMEI785DALMOND1842

Fantatràysu,connuFantaetsFantats FantatseFantatrsb

Halatrâyvol HalaetsHalatsHahitcbsHalatseHaïatsb

Antitràyvieux Ankts AntetstAnticbsAntretseAntitsh

Tapitrà,fini TapitsTapetsLawhtchslTapetyLalitsb

Lavitrâyéloigné LavitsLavitseLarvitcbsLavetsLavitsb

Tabutràjpeur TafotsTafotseTawboutebs Tatttrsb

Sambutrâ,actiondesaisir,SombotsSamboutsSambttcb Santbutrsb

prisonnier

Efatrà,quatre EffortsEffats EffntchsEffats EfatshVinitrà,encolère VingitsVignits Vinitsb

Rivutrà,vent,tempêteRivoetsRivouts Rivutsb

Optrà,nerf OejartsOyits Vocats3O^atsb

Suratrà,écritureSoeratsSorats Vuatsi*Soratsh

Huditrâ,peau HoeditsHoulitseHuletcbsTouetse*•Hnlitsb

VuJritrà,montagneWohitVobitsVohiïchs Vubitrsh

Multitrà,lèvre MochetsMoidontse Somucbs* Mulutrsh

1.Cesauteursnementionnantpastapitra,j'airemplacécemotparunautreàvocalismeidentique.2.Ibid.—3.Ibid.—4.Ibid.—s.Ibid.

Page 269: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

LES FINALESka, ita, Ira 209

le même passage. L'extrait suivant du ms. V est, à cet égard,

caractéristique :

o Folio 84 recto, 1. 3 et suiv. : Hn finarilfi iiyalfi i^aft

marari avi, bu finaralsi (sic) i&n marari avi, bu finaratsî i$tt

arelin, na bu finaralsi areti (sic) tsara Ixtminarilst, ari Ixiitaur

maminaritsi. Que tous les malades soient en bonne santé, quetous les malades soient en bonne santé, que cette maladie

soit guérie (litt. : en bonne santé), que cette maladie soit

guérie, on reviendra bien à la santé, et tu reviens bien à la

santé. »

Cette courte citation contient trois leçons différentes du

même mot : finaritfi, finaralsi et finaritsi*. Bien qu'elle se

présente trois fois, la seconde est un barbarisme résultant

d'une erreur de graphie, o^xi pour ojii ; restent donc

finaritfi et finaritsh Ni la morphologie ni la syntaxe ne justi-fient l'emploi de cette double forme. Il est, d'autre part, inad-

missible que les finales à vibrante et à sifflante aient été simul-

tanément en usage dans le même dialecte; cette anomalie est

donc inexplicable par la linguistique. U faut, je crois, l'attri-

buer à l'inexpérience des scribes arabico-malgaches et considé-

rer les variantes j et O* comme des transcriptions dif-

férentes d'un même phonème malgache.

L'alphabet arabe est, en effet, éminemment impropre à

transcrire les phonèmes spéciaux aux dialectes malgaches et

particulièrement le thème final en question. Si on se rappelle

que la finale sud-orientale, répondant au Ira Merina, est repré-

sentée tantôt par . avec les tannin :*

tfa, tfi,"

tfu, ou avec

le taldld :j j J,

ou encore avec fatba et kasra :\ tfi;

' ' f *tantôt par 5 ou o vocalises : 5 S S, o> o» o ; que vj> et

1. = Merina : finxritrà.G. FERRASD.— Pboniliquemalip-tnalçitcbe. 14

Page 270: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

210 CHAPITREV

3 avaient initialement leur consonance arabe / et que ces

lettres ont acquis postérieurement la valeur de ts, la conjec-

ture précédente ne paraîtra pas invraisemblable. Les Mal-

gaches islamisés utilisent un système graphique emprunté à

une langue étrangère qui leur est;à peu près inconnue : les

innombrables barbarismes et contresens qu'on relève dans les

textes bilingues témoignent-qu'ils n'ont jamais bien su l'arabe

ou tout au moins qu'ils ne le savaient déjà plus au xvie siècle.

Dans ces conditions, il n'est guère permis d'exiger ni même

d'attendre des scribes indigènes une transcription rationnelle,

uniforme et définitive. Les nombreuses variantes que pré-

sentent, sans exception aucune, tous les textes anciens et

modernes, ne doivent, du reste,- pas nous surprendre ; elles

sont aussi nombreuses dans les relations des voyageurs euro-

péens. Prenons, par exemple, Houtman et Dalmond. Celui-

là est un Hollandais lettré, un savant même. M. Wijnmalen

a pu dire, avec juste raison, que ses travaux sur le malais

« méritent une place d'honneur dans l'histoire de cette

langue' ». Un jugement tout aussi favorable peut être porté

sur son importante contribution à la lexicographie malgache.

L'abbé Dalmond était préfet apostolique de la Mission catho-

lique française, en 1842. Or, nous trouvons dans les vocabu-

laires qu'ils ont publiés, les variantes suivantes :

MERINA HOUTMAN 1603 DALMOND 1842

Efalra Effat, Efferls Êfatsh,

Faijtatra Fanters, Fantaets, Fantatrsh,

Tapilra Tapit, Tapits Haitrsh *,

Vinitra Vingit, Vingits, Vingirts Vinitsh.

1. Frédéric de Houtman commepfiitologuein Actes du 6* Congrèsinter-

nationaldes Orientalistes,section polynésienne, p. 313 in fine. Leide, 1885.2. J'at remplacé tapitra qui ne se trouve pas dans Dalmond, par un mot

a vocalisme identique.

Page 271: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

LES FINALESkit, tU>, trO 211

Ces exemples qu'ont pourrait multiplier, montrent que le

marin hollandais et le missionnaire français emploient simul-

tanément la vibrante et la sifflante ou la chuintante pouttranscrire la finale orientale malgache. Houtman écrit : t, Is,

rs, ris; Dalmond : tsb= U, trsb — tri. J'omets volontaire-

ment les notations de Drury qui était un matelot illettré. Si

des Européens instruits ont deux et jusqu'à quatre transcrip-tions différentes pour un même phonème, on ne saurait faire

un grief « aux pauvres insulaires de Madagascar » de n'avoir

pas résolu ce délicat problème de notation phonétique.On a vu précédemment que le passif à suffixe se forme en

ajoutant à la racine le suffixe -ana ou -ina. Lorsque la racine

est terminée par -ira, un infixe intervocalique se place entre

le thème radical apocope de sa finale et le suffixe passif *. Le

dialecte Merina moderne possède environ trois cents racines à

finale -ira qui, au point de vue de la formation du passif partraitement infixai intervocalique, se décomposent ainsi :

200 racines à infixe r du type peta-r-ana ou sambu-r-ina;

10 racines à infixes l-r du type clair a, passifs : ela-r-ina et

ela-t-ina;

80 racines à infixe / du type sttra-t-ana ou raftgtt-t-ina ;

2 racines à infixes l-s du type Ixtratra, passifs : bara-l-ana

et bara-s-ana;

t racine à infixe s : rumpu-s-ana ;

7 racines à infixe/du type raku-f-ana ou lara-f-ina;1 racine à infixe fir : fadidi-f-ina, fadidi-r-ana.

La règle ci-dessus est applicable à tous les dialectes sans

exception. Exemples :

1. Ceci est le phénomène qui paraît se produire en malgache moderne.Pour le mécanisme exact de la formation du passif à suffixe, vide infra.

Page 272: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

212 CHAPITREV

MERINA AUTRES DIALECTES PASSIF

Tabu-lrâ Ifà tfâ tfi tfi Isa Isa tsi tsi sa soe Tabu-r-ana,

Sambtt-trà tfà If à tfi tfi Isa tsû tsi tsi sa soe Sambu-r-ina,

Taka-lrà tfà tfi tfi Isa tsi tsi sa soe Taka-r-ina,

Kiki-trâ tfà tfi tfi tsâ tsi tsi sa soe Kiki-r-ina,

Vini-lrà tfâ tfi tfi tsâ tsi tsi sa soe Vini-r-ino,

Tifi-trâ tfâ tfi tfi tsâ tsi tsi sa soe Tifi-r-ina,

Sura-lrà tfà tfi tfi tsâ tsi tsi sa soe Sura-l-ana,

Vivi-lrâ tfâ tfi tfi tsâ tsi tsi sa soe V'wi-l-ina,

Sttri-lrà tfâ tfi tfi tsâ tsi tsi fà foe Suri-l-ana,

Erit-lrà tfà tftt tfi tfi Isa Isa Isl tsi sa soe Eru-t-ana,

Hara-trà tfà tfi tfi tsâ tsi tsi sa soe Hara-s-ana,

Didi-trà tfà tfi tfi tsâ tsi tsi fâ soe Didi-f-ina,

Sttka-lrà tfâ tfi tfi Isa tsi tsi sa soe Suka-f-ana.

II est évident que l'infixé -r-du passif tahu-r-ana n'a aucun

rapport étymologique avec la finale des thèmes radicaux

Antankara : labu-tsù, Antanosi : labu-lsi, Betsileo : lahu-fà;

pas plus que l'infixé -/- du passif suka-f-ana avec les finales

Suka-tfâ, iuka-tsâ, htka-sâ. Les modifications phonétiquesdes finales radicales par rapport au Merina, n'ont donc pasd'influence sur la formation du passif, identique dans tous les

dialectes et qui, dans la langue moderne, procède par apo-

cope de la finale du thème radical et suffixation, avec traite-

ment infixai intervocalique, du suffixe passif.Ici se posent les questions suivantes : Que sont ces infixes

f» t> s,f, d'où proviennent-ils, ont-ils un rapport étymologiquelointain avec la finale Ira, qu'est elle-même cette finale?

Les treize exemples précédents répondent aux thèmes

malais ci-dessous :

Page 273: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

LES FINALESko, na, ira 213

MERINA MALAIS PASSIFMALGACHE

Suralra Surat Sura-t-ana,Tahtttra Takut Tahu-r-ana,

Didilra Lilit Didi-f-ina,Sambutra Sambar Sambu-r-ina,Vivitra Bibir Vivi-t-ina,

Takalra Taftkap Taka-r-ina,Sttkatra Siilkap Suka-f-ana,Kikilra Kikil Kiki-r-ina,Vinilra Bénis Vini-r-ina,

Suritra Tulis Suri-t-ana,

Haralra Kalis Hara-s-ana,

Ertilra Korob Eru-t-ana,

Tifilra Tembab Tifi-r-ina.

Ces différents types de passifs se divisent par rapport au

thème malais en deux catégories :

i° Identité de l'infixé passif avec la consonne finale malaise :

a) Infixe et finale / ;

Passif : sura-t-ana Malais : sura-t,

rafe-t-ana rapa-t,reke-l-ana lèka-t,ruvi-t-ana rabi-t,saru-t-ina sttli-t,

unu-t-ana pitiitt-t,

*tt%a-t-ana ura-l,

lxijdra-1-ina kcdjtt-l,vuru-l-ina bnrtt-l.

h) Infixe et finale r ;

Passif : sambu-r-ina Malais : samba-r,

ale-r-ina banta-r,

Page 274: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

214 CHAPITREV

ampa-r-ina hampa-r,

fabe-r-ana paga-r,.

*limpu-r-ana dampa-r,

ulm-r-ina uku-r,suki-r-ina uki-r,vaba-r-ana aka-r.

c) Infixe/ct finale p :

Passif : suka-f-ana Malais : sifika-p,

taku-f-ana laftka-p,

Iseijlse-f-ina éééa-p,

tutu-f-ana tutu-p,

tsiu-f-ina liytt-p.

d) Infixe r et finale / :

Passif : kiki-r-ina Malais : kiki-l,

sempu-r-ina sampu-l.

2° Infixe passif différent de la finale malaise :

a) Infixe r et finale / :

Passif : tabu-r-ana Malais : takit-l,

*fai-r-ana'

pabi-t,

fufu-r-ina pttpu-t.

fulu-r-ana panla-l,*lxla-r-ana kila-t,*elu-r-aita kunln-t,

bifi-r'ina api-t,

lefc-r-ina lipa-t,lumu-r-ina lumu-t,

budi-r-ana kuli-t,

i. Cette forme et les trois suivantes sont restituées d'après d'autresformes verbalesà r infixai,dérivéesdu même thème radical.

Page 275: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

LES FINALESka, lia, Ira 215

Me-r-itia . gigi-t,

safu-r-ana sapit-t,

sumpi-r-ana sumpi-t,tambec-r-ana tamba-t% .

aka-r-ina aùka-t,

vesà-r-ana bêra-t,

vubi-r-ina buki-t,

*vtta-r-ina bttwa-t,

çai-r-ina djabi-t,

siiigu-r-ana safiku-t.

b) In fixe r et finales p, s, b .*

Passif : taka-r-ina Malais : tanka-p, ,

vini-r-ina bcfii-s,

tape-r-ina babi-s,

tifi-r-ina lemba-b.

r) Infixe / et finales r, s, h :

Passif : vivi-t-ina Malais : bibi-r,

iri-t-ina'

biri-s,

suri-l-ana tuli-s,

eru-t-ana koro-b.

d) Infixe/et finale / ;

Passif : didi-f-ina Malais : UU-t,

lela-f-ina djila-t.

Les passifs de la première catégorie dont le thème radical

-f- infixe répond exactement au phonème malais correspon-

dant, sont des formes verbales anciennes qui remontent à la

période malayo-malgache* :

t. Vide supra p. 189.

Page 276: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

2l6 CHAPITREV

Mal. : sttrat Malg. : * surat Passifs : sural-ana,

sambar * sambur sambur-ina,

sinkap *sukaf sttkaf-ana,kikil *

kikir kikir-ina,Ixtlis * haras baras-ana.

A cette période qui est aux débuts même de la langue,les finales malayo-malgaches -/, -r, -/, -s qui sont en fonction

d'infixé dans les formes passives modernes, faisaient partie

intégrante du thème radical. Sur atana, samburina, etc., sont,en effet, d'anciens infinitifs conservés ainsi qu'en témoigne le

Tagal : sttlat, écriture; sttlal-an, infinitif passif, auquel le mal-

gache répond exactement par* surat (Merina : suralra), écri-

ture; sural-ana, présent passif.Les passifs de la première catégorie sont en nombre relati-

vement restreint. J'en ai cité vingt-trois; peut-être pourrait-on doubler ce chiffre, mais cette cinquantaine de formes ver-

bales ne constituerait en somme que le sixième de la totalité

des passifs modernes dont le thème radical est un trissyllabeà finale -Ira.

Les passifs de la deuxième catégorie du type tahu-r-ana <

Malayo-malgache : *tabnt < Mal. taktil, sont tout à fait inat-

tendus. Étymologiquement, nous devrions avoir pour les

vingt premiers exemples : *tabu-t-ana < Mal.-Malg. *tabul <C

Mal. takut, *sîfigu-t-ana <C*

sifigut-saùkut, sur le modèle des

formes régulières : ruvi-t-ina <C*

ruvit-rabit, vuru-l-ina <C

*vurnt-burul.

Tous les thèmes radicaux à finale -Ira, répondant à un

thème malais à finale -/, ont dû, sans aucun doute, avoir une

forme passive en -t-ana ou-/-/7/<*quela for me en -r-ana ou-r-ina

A remplacée à une date relativement récente. La langue mo-

derne nous a conservé pour quelques racines à finale -Ira, une

double forme passive à in fixe -f- et -r- ;

Page 277: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

LES FINALESko, lia, Ira 217

angitrai'igitra; fierté, Passif: angitraiigi-t-ina aftgilraftgi-r-ina,

elalra, aile, ela-t-ina ela-r-ina,

fungatra, action d'extraire, fufiga-l-ina fuitga-r-ina,

bavilra, crochet, havi-t-ina Jxtvi-r-ina,

lavilra, éloigné, *lavi-t-inal *lavi-r-ina,

liùgitra, empressé,*

lifigi-t-ina lifigi-r-ina,

Induira, mal cuit, luiu-t-ina luyt-r-ina,

unulra, chute des cheveux, unu-l-ana unu-r-ana,

veiatra, action d'ouvrir, ve^a-t-ina veça-r-ina,

viùgitra, action de saisir vifigi-t-ina viùgi-r-ina.

par le bord,

Le quatrième exemple est à noter. Des deux passifs de

Imvitra < Mal .-Malg. *lxtvit < Dayak : kawit — Mal. kayit,la forme en -t-ina est évidemment la plus ancienne. C'est, du

reste, celle qui tend à disparaître. Pour elalra < Javanais :

elar, c'est, au contraire, ela-r-ina qui est antérieur à ela-t-ina.

Le cas de didifra < Mal. /////, est identique. La racine

première n'est usitée que dans les dialectes maritimes, au

passif: didi-f-ina; la racine secondaire Merina ifadidilra fait,

au passif, fadidi-r-ana.Si l'on excepte de la deuxième catégorie les sept passifs à

infixes -r- et -/- répondant aux finales malaises -p, -s et -£et les

deux passifs à infixe -/- répondant à la finale malaise -/ ; si l'on

retire de la première catégorie les cinq passifs à infixe -/- et le

passif à infixc-j-répondant régulièrement aux finales malaises-/»et -s, restent trente-huit passifsà infixe -t- ou-r- qui répondent

régulièrement ou arbitrairement aux finales malaises -/ et

-r ou -/ ; Mal. rabit, Passif Malg. rttvi-t-ina, Radical Malg.

moderne ruvilra,

1. Ce passif et le suivant sont restitués d'après d'autres formes verbales

à infixe fdérivées des mêmes thèmes radicaux.

Page 278: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

2l8 CHAPITREV

Mal. takut Pass.h\a\g.tabu-r-aiia Rad. Malg. mod. ta buIra,sambar sambu-r-ina sambulra,bibir vivi-l-ina vivilra,kikil kiki-r-ina kikilra.

De même que la finale malaise -/ appelle un passif malgacheàinfixe-/- : rabiï>ruvi-l-ina, les finales malaises -r et -/appellentun passif à infixe r : sambar > sambu-r-ina, kikil > kiki-r-ina.

Il est donc permis de supposer que les passifs modernes ttibtt-

r-ana <C takut, vivirt-ina <C bibir remplacent d'anciens passifs

réguliers*

tabu-t-ana, *vivi-r-ina tombés en désuétude. Les

neuf thèmes radicaux modernes à double passif, précédem-ment cités, me semblent justifier cette conjecture.

Les thèmes radicaux anciens *ravit; *ui'iul,

*alir,

*sambar

sont représentés dans la majorité des dialectes modernes parravit -f- r -f- voyelle, anal + r -f- voyelle, alir -f- infixe t -\-

voyelle finale, sambttr -f- infixe / -f- voyelle finale. Aux deux

premiers s'est donc ajouté un élément vibrant suffixal -f-

voyelle ; aux deux derniers, un élément occlusif infixai et une

voyelle finale. Les causes de ce traitement restent obscures.

L'évolution générale de la langue apparaît très nette : à une

époque indéterminée, le malgache'passe du thème trilittère

dissyllabique à finale fermée au thème trilittère trissyllabique.Mais le but se trouve atteint par la seule ouverture de la

finale fermée : Mal.' rabit, sambar—Malg. *ruviti,* sambar u.

Le traitement infixai de la syllabe finale (/ avec la vibrante

radicale, r avec l'occlusive radicale) ne semble être imposéni par la physiologie, ni par la morphologie ou la phoné-

tique. A priori, on serait tenté de supposer que les formes

dialectales malgaches ruvi-lra, -tfi, -tfi, sambn-lra, -tfu, -tfi,

-tfi, répondent au malais rabit, sambar, par apocope des finales

malaises -/et -r et suffixation des phonèmes -Ira, -tfu, -tfi, -tfi.

Mais cette hypothèse ne répond pas à la question, elle la pose

Page 279: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

LES FINALESka, lia, Ira 219

plutôt soiis une nouvelle forme •: pourquoi ces thèmes sufR-

xaux, d'où proviendraient-ils, quelles seraient leurs fonctions ?

Dans les langues agglutinatives, l'affixe joue un rôle parfaite-ment déterminé. Inerte à l'état isolé, son action se manifeste

dès qu'il passe à l'état construit. Étant donné la racine

malaise bênar, vrai, et les affixes mêi'i, për, kan, on obtient

en les combinant les verbes suivants : mèm-bênar, vérifier;

inêin-bênar-kan, rendre vrai, justifier; mêm-pér-bènar-kan,attester comme vrai, faire voir l'exactitude d'une chose. De

même en malgache. La racine vtiuit, action de tuer, combinée

avec les affixes man, un, ana, donne les composés suivants :

mami'inu = titan -f- viiiin, tuer ; vunitnu — viinii -f- infixe un,

tué; vunùana, massacre = vt'inu -{-suffixeana. Or, -ira. et ses

variantes dialectales n'apportent aucune modification au sens

ou à la quantité du thème radical. Hudilra, le premierélément du composé hudi-ka^u Qtuditra -f- ba^tt), écorce

d'arbre, a exactement le même sens de peau, écorce à l'état

construit bttdi qu'à l'état isolé hudilra. La théorie du suffixe

-Ira n'est donc pas satisfaisante parce qu'elle est en oppositionavec la règle fondamentale sur laquelle repose toute la mor-

phologie des langues agglutinatives.L'étude des thèmes malais à occlusive et vibrante finales,

présente une particularité qui n'a pas été mise encore en

lumière. Les finales des radicaux malgaches rttvilra, sambulra,sont formées à l'aide d'infixés que ces racines semblent s'être

mutuellement empruntés à la période de formation du trissyl-labe :

Mal. rabit, Mal.-Malg.*

ravit > *mvi-t-i, Malg. rnvit-r-a,

sambar *sambur>*sambtt-r-u . sambtt-t-ra.

De plus, un certain nombre de thèmes malgaches à finale

-Ira répondent à un thème commun à plusieurs langues du

groupe malais avec / à la finale dans l'une de ces langues et

Page 280: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

220 CHAPITREV

r-l dans une langue voisine. De la combinaison des finales

/ et r-l a pu résulter le phonème malgache ir :

Mal. sèiia-l, Tagal : sigi-r, Malg. *senitra >fa-

nénitra;

Mal. ttla-t, Javanais : ule-r, Malg. ttlilra;

Mal. pusa-t, Javanais : pttse-r, Malg. f (titra;

Mal. lala-t, Javanais : lale-r, Malg. lalilra;

Mal. lau-l, Bulusch : latte-r, Malg. alunira ;"Mal. kai-t, Bulusch : kawe-r, Malg. Ixivitra;

Mal. tttmi-t, Bulusch : tttmi-r, Malg. tumitra ;

Mal. ////-/, Bugui : kalili-ri, Malg. lilitra;

Mal. gigi-t, Sundanais '.gege-l, Malg. Mitra ;

Mal. aka-r, Tagal : <$a-J> Malg. vahatra.

Les exemples suivants semblent confirmer cette théorie

nouvelle. Un certain nombre de mots anglais et français, ter-

minés par / ou / -f- voyelle, ont malgachisé leur finale en ir

-J- voyelle :*

camlet, camelot, Malg. kamileytra,

pntly, mastic, paire,

rabbit, lapin, rabilrtt,

cabinet, cabinet, kabinetra,

nottgbt, zéro, otra,

print, imprimer, pirimtttra,

bracket, parenthèse, buraketra,

ieft, gauche, lefilra,

sergeanl, sergent, sari^nilra,side n'ght, conversion à droite, sadareytra,

support/ portez arme ï saporitra,

carte, karatra,

carbonate, karibunelra.

Page 281: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

LES FINALESko, 110, trO 221

Aux mots français à finale xre et xle, le malgache répond

également par tra :

registre, redqisilra,

sabre, sabalra,

vinaigre, vineyitgilra,livre (poids), livalra,

du poivre, dipwavalra,

épingle, piùgilra,la table, latabatra.

Les thèmes anglais et français qui présentent une finale

différente, sont traités de tout autre façon :

english, anglais, Malg. angilisi,

brosse, bttrusi,

magie, magie, tnad^ika,

mariage, mariait,la bride, lamburidi,

steatn, vapeur, silimi,

do%ii, douzaine, dtt^ena,

pen, plume, penina,

capucine (fleur), kapisinitta,

palanquin, palaijkinina.

Si la finale -ira était un élément suffixal, nous devrions

trouver des formations du type*

angilisitra, ou *aitgililra,*sitimilra ou*sitifra, *penitra,*kapisinitra ou*kapisilra n'gies

par une toi qu'on pourrait ainsi formuler : tout mot mal-

gache d'origine anglaise ou française, à finale -tra, représentele thème radical anglais ou français, plein ou apocope, -f- tra.

Un exemple du type*

angilisitra ou *aiigililra < english le jus-tifierait sans conteste; mais, à ma connaissance, il n'existe dans

aucun dialecte malgache. La finale -ira ne répond, en effet,

Page 282: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

222 CHAPITREV

qu'aux finales anglaises et françaises présentant t ou r-l dans

des positions déterminées.

Il y a lieu de noter que le traitement des thèmes anglo-

malgaches et franco-malgaches à finale -tra est absolument

identique à celui qui a été conjecturé pour les thèmes malayo-

malgaches à finale identique :

Mal. rabi-t Malg. ruvil-r-a,

Franc, car-le karat-r-a,

Ang. lef-t lefit-r-a,Mal. samba-r sambu-t-ra,

Franc, l'tv-re liva-l-ra,la tab-le lataba-l-ra.

Il me semble résulter de la discussion qui précède que la

finale malgache tr-\- voyelle = Merina tra, a eu pour généra-teur un / et un r empruntés initialement peut-être, à des

thèmes apparentés tels que : Mal. pttsat, Javanais : pttser =

Malg. finira. Le même traitement aurait été ensuite appliquéaux thèmes du groupe malais à finales / et r-l. Les finales ma-

laises / et r sont de beaucoup les plus fréquentes ; leur nombre

relativement élevé a exercé une influence sur le choix de la

finale malgache qui a remplacé le thème occlusif ou vibrant

initial. Cette opinion, sans doute, est conjecturale, mais le

mode de formation des mots malgaches d'origine anglaise et

française vient la corroborer pleinement et lui donner un

caractère de sérieuse vraisemblance.

Certains passifs modernes à traitement intervocalique *t-atta,

-l-iiid, -r-atta, -r4na qui répondent à un thème radical malais

à -/ et -r finals, sont d'anciens infinitifs conservés. Lorsquele souvenir de fa période malaise du malgache s'est perdu, la

morphologie retenant deux types différents de passifs à -/-et-r*

intervocaliques, a explicitement d'abord» implicitement ensuite,admis la règle suivante: le passif des thèmes en -ira se forme

Page 283: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

LES FINALESka, no, Ira 223

en ajoutant le suffixe -ana ou -ina au thème radical apocopede sa voyelle finale et après réduction du phonème tr

à l'élément vibrant ou occlusif, l'un exclusif de l'autre, la

consonne maintenue rappelant la consonne finale du thème

malais initial :

ravi tra — ravit r—ravit—ravit -f- ina,sambutra — sambutr — sambar — sambur -f- ina.

Rttvi-t-ina et sambii-r-ina répondent exactement au malais

rabi-t, samba-r. Mais, d'autre part, tahu-r-ana < Mal. taktt-t,

indiquent bien qu'à partir d'une époque indéterminée, le

thème malais initial n'exerçait plus aucune action sur la for-

mation des passifs en question.Les passifs en -fana, -s-atta sont, comme les précédents,

d'anciens infinitifs conservés. Les thèmes malais ttittt-p, kati-s

sont passés en malgache sous la forme littu-tra, Ixtra-tra par

apocope des finales p, s et suffixation de -tra. Le processus est

évident et incontestable ; mais nous pouvons admettre sans

difficulté que tulu-lra et Ixtra-tra sont ainsi formés par ana*

logie avec ruvilra < rabit, sambutra < sambar. Les thèmes

malgaches répondant à une racine malaise à finale p, J sont

en très petit nombre ; il est donc naturel qu'ils aient suivi,

par analogie, la règle appliquée à la majorité, c'est-à-dire aux

thèmes à finale t, r. La finale -tra ainsi restituée, les variantes

*tfu, -tfi, -tfi, la modification de tfen Is, puis en/, sont aisé-

ment explicables: ce sont des variantes dialectales. Ainsi que le

montrent les exemples précédents (vide supra, p. 212), la for-

mation du passif est antérieure à l'évolution de la finale tr >

ls>s.Les variantes sambiHra, -tfa, -tfu, -tfi, -tfi, ~lsa, -tsu, -tsi-

-isi, *sa, -scè, n'ont qu'un seul et unique passif : sambu-rinà.

On peut déduire de cette constatation que si la finale du

thème radical s'est modifiée d'un dialecte à l'autre, la règle de

Page 284: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

224 CHAPITRE V

formation des passifs et le passif lui-même n'ont jamais varié.

Ce fait linguistique, constitue un remarquable exemple de

stabilité morphologique dans la langue d'un peuple de civili-

sation inférieure dont quelques tribus seulement possédaientun système graphique.

IL LA FINALE ka

La finale kâ et ses variantes dialectales kû, ki, ki, répondentau h final malais :

Mal. masab — Malg. masakâ, -kl, -ki,

landub taijdrttkâ, -kû, -ki, -ki.

Les finales kâ, kû, kl nous sont attestées par les manuscrits

arabico-malgaclies :

afakâ, enlevé. II 3 v.

anakâ, enfant. II16 v.

sasâkâ, moitié. IV 54 r.

Xanakà, enfant. IV 82 r.

valnvakâ, peuple. II16 r.

vaincu ki, peuple. II 21 r., IV 46 r.

dimalikt, sangsue. IV 53 v.

fiSatt, plat. II 17 v.

lalakl, verge. IV 23 r.

tafiki, armée. II 20 v., III 56 r., IV 46 r., V 22 v.

hatiikti, nuque. II4 v.

larukù, jeune pousse. II 3 v., IV 57 v.

-kl est la transcription littérale de l'arabico-malgache wC

(vide supra, p. 199). -kl est très fréquent dans la langue mo-

derne en finale de proparoxyton.Les auteurs européens précédemment cités ont rendu cette

finale par différentes graphies : ck, cket c, ca, clxt k, q, qtu,

qui se réduisent en somme à k, ka. ke :

Page 285: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

rsr

aï>r8

r

g

MERINAHOUTMANI6OJFIACOURTI6$8DRURY1729CATÉCHISME178;DALMOND1842

Masakà,cuit MassackMassacMossockMalaq1 Masak

Zanakà,enfantlannekeZanacaAnnackZanaq Zanack

Tafikâ,maéa TaficbeTaffick fafiki

Tandrukà,corneTandoekTendrottcTondrook Tandntk

Menakà,graisseMennackMenac Menah

He/îM,aisselleHelickHellechKellcck

Riakà,mer Riack Riac Reac Riaq Riak

Ireykàyun AreickIraiche IreqtteReik

Fuiakàybrisé FoelackFottlacFolttck Folak

Futakàyboue FotttackFautacFutuck Folak

i.Malaqremplacemasakaquinefigurepasdanslecathéchisme.

f'S

I

?

I

Page 286: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

226 CHAPITRE V

Exceptionnellement kâ répond aux finales malaises /, r, m,

ti, fi, p, s, t :

Mal. siyttl ===Malg. sfiikâ, passif : sittbinâ,

sunkur htihukâ buhufanâ,

rendant retjdrikâ reijdrebinâ,

tikan tehikâ *telxhinâ,

lobait lavakâ lavalxtnâ,

Ixtdap atrikà atrehânà,

papas afakâ afalxtnâ,la rat : rarakâ rarahanâ.

Les passifs buhufanâ qui devrait répondre à malais* suiX-

kttp&u lieu de sunkur, atrehanâ < Mal. hadap, sont également

inattendus. Le Malais hadap fait, prévoir alrefinà sur le modèle

de tsittka < Mal. tiyttp, passif : tsiufinà. Mais comme pour les

finales tra, nous avons un exemple de thème malais -p —

Malg. -kâ avec un double'passif à infixes /et h : Mal. Ixtdap===Malg. atrikà, passifs : atre-f-iitâ, alre-lt-inà. On peut donc

admettre que les thèmes malgaches en -M répondant à Mal.

-p, n'ont eu d'abord qu'un passif à infixe -/-•

tsiu-f-ina, puis

un double passif à infixe -/- et -//- du type atre-f-inàt alre-b-inà,

et que, dans plusieurs cas, le passif en -/- a été remplacé par

le passif moderne en -h- dont le phonème infixai répond à la

finale kâ. En d'autres termes, l'influence de la finale malayo-

malgache "p > -/ (vide supra p. 214), génératrice du passif

en -f-ina, a progressivement diminué puis disparu, au fur et à

mesure que se manifestait celle de la nouvelle finale mal-

gache kâ, génératrice du passif en -h-ina.

t Le Merina modem r possède environ six cents thèmes radi-

caux à finale kâ qrû, au point de vue de la formation du

passif à suffixe, se décomposent ainsi :

r $60 thèmes à passifs réguliers en -It-ana ou -fj-ina du type :

pasaka > pasa-h-anâ, saraka > sara-lj-inâ;

Page 287: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

LES FINALESka, HO, trO 227

15 thèmes à double passif à infixes -b- et -/- du type :

J t L* ( dabu-lyanà,dabukà X , , . '

\ dabu-f-anà,

. t* ( tru-b-inà,""**

\lr,i-f-i„i;

25 thèmes à passif à infixe -f- du type : tebikâ >tehc-f-anàttatxtkâ >• lalxt-f-inâ;

1 thème à double passif à infixés -/> et -/- :

( tari-b-tna;

1 thème à double passif à infixes -//- et -r- :

. tu I trttba-r-anâ,trttbakâ i M . . .

1 trttba-lt-anâ.

III. LA FINALE Iftf

Les exemples suivants de finales répondant au -nâ Merina

sont extraits des manuscrits arabico-malgaches précédemmentcités :

Ailla, vent. IV 22 v., VIII 6 v.

Aui, VIIUv.

Arelinà, maladie :

Arelin, II17 r., III 44 v., IV 69 r.

Arelinl, II 3 v.

Arelinib, II6 v.

Arelim, II 36 r.

Handrinâ, front :

1. Cf. Bawk ttabit.

Page 288: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

228 CHAPITREV

HavdfhhV iSv,

Haijdm, IV 56 r„ V 18 v,

Haninà, nourriture ;

Haniih III 64 v.

//dm, II 23 v.

Halinà, gale :

/H II 8 r.

Halin, II 6 r.

//<i/mf, II s v.

/fa/Af/A, II 11 r.

Havanâ, parent :

Havanà, IV 25 r.

Mmiff, H 21 r„ IV 2$ r.

Mayijti, noir ;

Mayntin IV 23 r.

Mayijtim, III 29 v., VII79 v.

1//WM<Î,quelqu'un :

(//un, Il 2 v., III4 v., IV $3 v., V 18 v.

(//«, III44 V.

Urattà, pluie :

Urait, II 21 r., IV 54 v., V 19 r., VIII 6 r.

Ura, IV 54 v., VIII 6 r.

Uruua, nez :

(/r«>W, IV 54 v., VII 71 r.

L7/WÏ/Î, IV 5s r.,V78 r.

Uruit, VII70 v.

Velitnâ, vivant :

ft/m/A, II 16 r.

Velun%II u r., III 37 r., V 19 r.

Velu, II 3 v., IV $6 v.

Vttrunâ, oiseau :

F«r«rt, VII 75 r.

Vttrunâ, III 4 v.

Page 289: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

LES FINALESka, tia, tra .129

Vuiunâ cou ï

Valait, V 77 v., Vil 71 r.

Valant), IV 60 r.

Vuyiùî, IV 56 r.

Quitte de ces finales sont particulièrement intéressantes.

-M, -rt, -ï», in w/fifi, tw/irt, u retint, nous attestent l'existence

dans la langue ancienne et moderne du polysyllabe à finale

fermée ; Yb de ->nih in aretimb, est une survivance de Yh final

malais (vide supra p. 85).Dans les vocabulaires recueillis par Houtman, Flacourt,

Drury et Dalmond, la finale répondant au -«<* Merina est

transcrite par n, ug = t), ne, uh = rt, nner = «a ; (/'»/r le

tableau ci-aprés).

La finale nà et ses variantes répondent :

i° Aux finales malaises il ou n :

Mal. frrtrt = Malg. «/«mi, «/«//, ulu;

\r 1 1 * \* 1 f vurufiù, vurun,Mal. /wMrt—Malg. ,.0 v vitrant, vurun, vitra ;

Mal. #/I/<ÏWs=s Malg. vttlanâ, valait, vula.

2° A la finale malaise m :

Mal. rt/w/M =s Malg. eniità, émit, enin, cm.

Au thème malais à m final répondait autrefois un thème

malgache à finale identique ainsi que l'attestent les manuscrits

anciens, les vocabulaires de Houtman et Flacourt et surtout

les passifs à infixe intervocalique m :

MALAIS= MALAVO- MALGACHE PASSIF

MALGACHE MODERNE

belom velom velana velu-m-inâ,

anam enem eninà enc-m-inà,

bitam hjtim iijtinâ iijti-m-inâ,

Page 290: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

wO

>2

I

"~

r î IMERINAHOUTMAN:6OJFLACOURTI6JSDRURY1729DALMOND1842

Anaranâ,nom AngarranAugure Angharan

Lakanà,pirogue Lakan Laça LackerLakan

Mafana,chaud MafanaMafaneMerfannerMafana

Mananâyposséder ManangMattanb Mana

Tawlanâ,os TaulangTabdanhTowlerlabola

Ravina,feuille Ravin Rave RawcnRavin

May^inâ,obscur MeysingMabid^i Mahi$

Eninà,six Ennin Euem EanningHen

Aydrianâ,souverainAndienAndrian.Deean

Humana,manger HoentanHoumanHumonnerOrna

Ulunâ,quelqu'un Oélun Oulott Hulu Hulu

Vurunà,oiseau WorongVottrouVoro Vurun

1 I

Page 291: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

LES FINALES&l, Ml, Ira 231

malam aient ulinà alwhauâ,miiiiim minum iuiinîi inu-m-im),

dalam * lalim lalinâ lali-m-iiiâ,

pindjam iijdram iijdram) iydra-iihaïuï,

Exceptionnellement, aux thèmes malais leitas, lindun, le

malgache répond par : leua, taijdiijduuà et les passifs iMit-anà,

ttlijdiijdu-iil-iut).

3a Aux finales malaises r, /, / : .

Mai. pasir— Malg. fashiâ, faSin, faii,

sa npal sembanâ, sembau, setiiba,

djemput Isimptmâ, tsimpun, tsimpu.

Les radicaux Merina à finale nâ sont au nombre d'environ

500. Au point de vue de la formation du passif à suffixe, ils

se décomposent en :

480 thèmes à passif régulier : afanà > afan-anâ, levanâ >

kvttn-inâ, funganà > fungan-anâ,Jungan-inà ;

15 thèmes à passif avec infixe m du type : velttna > velu-

tihinâ ;

1 thème à passif avec infixe v :anunâ > àminu-v-inâ (sic),aiianu-v-inâ (sic).

Dans la langue moderne, les finales kâ, nâ, Ira sont inter-

changeables. Le Merina Untikà, submergé, par exemple,

répond aux finales dialectales suivantes :

/ Antanosi,*

I Antefasi,•' «;•*«

l Antemuru,lenlinâ \ Bctsimisaraka,leijtin ) Maruantsetra,leijtin )

Mavurungu,leijli I Ranumena,

I Sainte-Marie,

\ Tanala.

Page 292: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

%\Z CHAPITREV

Le Merina fasikât sable, à ;

f i'V I Autambahwaka,

fi'kê i Antanosi,

f i' â I ^ls,k°>

y .'. jBetsileo Arindfanu,

f , I Sakalava N«K,JaSl I Sakalava N-O.

Le Merina liilxilikâ, genou, à :

IAntambahwaka,

Antankara»

Betsileo d'Ambalavow,

Betsimisaraka,

...r«,.,n, Be/anuzanu,

IttbaUki Sainte-Marie,

Sihanaka,Tanala.

La finale Merina Ira répond répond a :

i Betsileo : sukakâ,

sttkatrâ, tortue = \ — sukasâ,

( Antanosi : lsukakâ.

t ^ . . , \ Betsileo : afukakâ.fa mputri), tourbe =* { A . .. i . , .J '

f Antanosi : fumputsi.. , , 4 .. I Sainte-Marie : Ixttsakà,*•"*""'• PJle -

j Sakalava N-O : /.M*.

IAntankara

1

Betsileo f mafeykt,

...,vv....,— . Menabe )

I Antanosi ) e , .

I Sakalava N-O i""^'rf-

Page 293: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

LES FINALESh, na, tra 233

Le caractère interchangeable des finales se manifeste à l'in-

térieur même des dialectes. Le Merina possède les doublets

suivants :

dudukâ-duditnâ, pressé ;

kumykâ'kumynà i . . .t

7ni * j gémissements, pleurs;

ktimyueykâ'kumyueyna f» r »

kurudurudu-kurudundrudunâ = rttdii-rudttnâ -f- préfixe ht,

bruit des pas d'une foule ;

truakà, jaillissement de la boue — truatrâ, bond, saut.

Ces exemples qui pourraient être multipliés, semblent

confirmer l'opinion générale d'après laquelle les finales kâ, nâ,

tra sont des thèmes suffixaux arbitrairement ajoutés a un

radical quelconque. M. E.-F. Gautier les considère comme

des « terminaisons euphoniques' » et constate que les dia-

lectes Sakalava et Merina « dont les racines sont généralement

dissyllabiques, les allongent fréquemment à trois syllabes, au

moins en apparence, par l'adjonction de ce qu'on pourrait appe-ler un paraplx vocal (kâ, nâ, trâ) qui disparaît d'ailleurs à la

moindre crase, à la moindre nécessité euphonique* ». La der-

nière partie de cette citation fait allusion aux composés du

type : hudi'ka^u = hudilra -f- ba^u, lava-batu = lavaka -f- valu,

ana-mami'= aitaita -f- mami, dont le premier élément est apo-

cope en vertu de la loi de sandhi. Cette constatation n'établit

en aucune façon le caractère indépendant, la valeur de simpleterminaison euphonique de -kâ, -nâ, -trâ : ces finales font, au

contraire, partie intégrante du thème radical. En effet, au Malais

lailit le Merina ne répond pas comme l'indique Gautier, parlani -f- trâ, mais par lanit -f- vibrante -f- voyelle. Laniirà est

un phonème qui n'a pas de formes dérivées. Si nous prenons

1. LesHovasont-ildesMalais ffourti. Asiatique,mars-avril 1900, p. 281.

2. Ibid., p. 286.

Page 294: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

234 CHAPITRE V

pour exemple Mal. rabit, nous constatons que le Merina y répond

par ravit + vibrante-{-voyelle, c'est-à-dire naîtra, passif ruvib

ina. La finale malaise / est donc incontestablement représentéedans le thème radical malgache correspondant et dans toutes

les formes à suffixe dont ruvitra est la forme première. Ce

fait apparaît mieux encore dans les thèmes à finales interchan-

geables. Au Merina leijlikâ répond la forme dialectale orien-

tale Icntim). La plus correcte de ces deux variantes doit nous

être indiquée par le passif à suffixe et Pétymologie. L'ijlikîi et

kutinà ont un unique passif : tei,ite*lt-aiià. L'infixé h appelleune finale radicale ka, donc lentikà < Mal. latttab. Leuth),

leijtin, leijtinâ sont, par conséquent, des variantes malgaches,c'est-à-dire dçs variantes dialectales qui ont pris naissance à

Madagascar même, du thème initial lentikà. Mafeylrà, en

graphie usuelle mafaitra, et ses variantes se réduisent aux

trois racines fcytrà, feyki, fcylsi, amertume. Les deux pre-mières ont chacune un dérivé : bafeykl = ha -\- feyki qui ne

fournit aucune indication utile, et Ixtfey-r-atiâ= Ixt -\-failrà

+ ana. L'infixé r de -r-ana répond régulièrement à r final ou

à r final malais : feytrâ <.fayirà <.fa-i-trâ < Mal. pabit. Cette

étymologie indique en même temps que le feytrâ moderne

est la forme dissyllabique diphtonguée d'un ancien trisyllabe

monophtongue (cf. Flacourt : mafailse, sub verbo amer) qui,en dernière évolution, a abouti à un dissyllabe monophtonguedans certains dialectes de l'Est :

Mal. pabit = Malg. fa-i-trâ, faytrâ, feytrâ, felrâ.Le cas de fasikà-fasiaâ est un peu plus compliqué. Ces deux

variantes qui répondent au malais pusir, possèdent chacune

un passif ifasikâ > fascina, fasinâ > fase-n-inâ. Ni l'éty-

mologie par le malais, ni les passifs ne fournissant d'indica-

tion satisfaisante, il y a lieu d'élargir les recherches et de

consulter le vocabulaire d'autres langues du groupe malais.

Le Tagal pasig, bord, rivage, répond exactement au Malg.

Page 295: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

LES FINALESka, nâ, Ira 33S

fasikâ. C'est donc ce dernier thème qui représente la forme

initiale àomfasinâ est la variante dialectale, lelatrà et lelakâ

< Mal, djilat ont un unique passif kla*f~inâ, dont djilatne peut nous expliquer l'infixé -/ ; mais il est attendu d'aprèsle Dayak djelap, L'évolution complète est donc la suivante ;

Dayak : djelap, Mal. djilat, Malg, lelatrà, variante dialectale

Merina ; lelakâ.

Page 296: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

CHAPITRE VI

L'ACCENT TONIQUE

Le thème radical malais est généralement paroxyton. Font

exception à cette règle les phonèmes qui présentent un ptpft= «' en pénultième ouverte : ils sont oxytons. Ex. : râla,tilâr. Il y a désaccord sur la place de l'accent pour les dissyl-labes qui présentent un pJpèt en syllabe initiale fermée.« Certains auteurs, dit M. Brandstetter, le placent sur l'ini-

tiale, d'autres sur la finale (cf. les grammaires de Van Eck,

1893, p. 27 et Gerth van Wijk, 1890, p. 46). Quoique jen'aie pas du malais une connaissance exclusivement livresque,

je ne me hasarderai pas à me prononcer '. »

En Malgache, les thèmes radicaux quadrisyllabiques sont

proparoxytuns ou paroxytons :

bakiiraka, gros et mou,

aijtsitMra, action de fortifier la poterie.

Los thèmes radicaux trisyllabiques sont généralement pro-

paroxytons, quelquefois paroxytons, très rarement oxytons :

ânaka, enfant, atiidi, oeuf, papakl, huître,

biiditra, peau, valâla, sauterelle, kaîaîô, cancrelat,

lànana, main, tan au a, village.

1. Be{iebuiigen,p.19.

Page 297: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

L ACCENTTONIQUE 337

Les thèmes radicaux disyllabiques sont généralement paro*

xytons, très rarement oxytons :

////, foie, ali, ici,

âri, rate, ari, là-bas,

faut, plein, uiiU, don.

Tous les monossyllabes sont accentués :

/v, grand, lô, pourri,

ta, vrai, //, délicieux.

L'accent tonique des paroxytons et proparoxytons coïn-

cide toujours avec l'accent temporel; en d'autres terme*,

toute voyelle initiale ou médiale accentuée est également

longue :

ànaka attidi,t<hmmi, tanâna,

flutt, âri.

Ainsi que beaucoup d'autres langues, le malgache n'admet

pas de finales longues. Comme conséquence de cette loi, les

oxytons sont des thèmes à finale brève accentuée : papakl,

unit, be.

En résumé, les thèmes radicaux malgaches sont, au pointde vue de l'accentuation, soumis aux règles suivantes :

Ie La voyelle accentuée des thèmes proparoxytons et paro-

xytons est longue et tonique par coïncidence de l'accent

tonique et de l'accent temporel. Toutes les autres voyelles du

thème radical sont brèves :

bâkùràkâ, ânàkâ, tin,

àntsùlxîrii, bfiditrà, fiait,

vâlâlâ,

2° Lorsque l'addition d'un suffixe fait passer l'accent

Page 298: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

2$8 ÇHAHTRE V»

tonique sur la voyelle suivante, celle-ci qui était brève atone

au thème radical, devient longue et tonique. Cette accentua-

tion nouvelle entraîne le changement de la longue toniquedu thème radical en brève atone :

àulstïbàrâ -J- ina rs âçtsiîlxtràlnâ,ânàtrà -j- ina 35 ilnArlnà,ârâkâ + ina = àrâblnà,

dtftbùiiâ -f- ina =s diitbùiiinâ,

ûmpàil -f- ina ss ûmpàltuà,âsâ -f

- ina =: àsàlitâ,

finit -f- ina zsfiaAlnâ.

3° Les thèmes polysyllabiques redoublés et les mots

composés ne conservent l'accent tonique que sur le second

élément de la forme redoublée ou le dernier élément du mot

composé. Toutes les autres voyelles sont brèves :

âkâ + âkâ 5= âkâkâ^ hésitation ;

pikâ + pikâ = pïpftâ, sautillement ;ràvâ + ravit = ràvurâvit, joyeux ;Mtnikà -\-lx\traka zs, IxttrâÛtrâkâ, fierté;

sàmpitnîl -f- sâmpitnâ =s sâmpûijtscimpnnâ, empêchement ;àntsïilktrà -f- ctnlsulxlrà ss âijtsiihàrâijlsiMrâ, action de

fortifier légèrement la poterie.I#tf -f- (î/« == W4/iî, langue de feu ;/t/fwfl -f- #v///râ = filnnâtjtttrâ, un vieillard ;

tùitgittrâ + JhffAl= titngitlr*t1mb"t, phd de boeuf;

fyîï/râ -f- <tî/</r/i= èfâtr'âijdrû, quatre jours ;andriânii -j- tnâshiâ -f- vàlttnâ = àijdrtâmâshtâvâlitnâ,

nom d'un roi.

En malais et en malgache, les préfixes et infixes ne modi-

fient pas h quantité du thème radical :

Page 299: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

L'ACCENTTONIQUE 239

Mal, sAral, écrit; mêfiArat, écrire; tèwAral, être écrit; pèittU

rat, écrivain ;

bënâr, vrai; bër-lvitâr, être vrai ; mêiihlvuâr, vérifier;

titrait, descendre ; Hm-Arun, descendant ;

gctâr, tremblant; g-um-ilâr, trembler,

Malg. sAralra, écriture ; manitratra, écrire ; mampanAratra,faire écrire;

umè, don ; maiiumé, donner ; mampanumê, faire donner ;

là, négation; maijdâ, nier; mampaydà, faire nier;

tâni, larmes ; t-um-àni, qui pleure.

Dans les deux langues, le suffixe fait passer l'accent tonique

radical sur la voyelle suivante. En malgache, la voyelle

longue accentuée des paroxytons et proparoxytons devient

brève atone; celle des oxytons conserve l'accent, et devient

tonique longue. Cette dernière constatation montre très net-

tement la tendance de la langue à ne pas admettre de finale

longue :'

Mal. sAral sttrât-an, écriture;

minitrat pihurâl-an, action d'écrire.

Malg. sAralra -\- ana "= sttrâtana, être écrit ;mamira tra -\-anaz=:fanurâtana, action d'écrire ;

vâki -f- ina = vakiita, être brisé ;

urnt +tna := it'nhta, être donné ;

maiitime -\- ana zzzfanumeXana, action de donner ;

là + ina = làvina, être nié ;

maijdâ-{- ana zzzfaijdâvana, reniement.

Les trisyllabes proparoxytons à i média! bref atone au

radical, changent cet ï en ï long tonique aux formes à suf-

fixe :

âlllrâ +ina =i alertait,

sfclkà -j- ana *= sëséfxlnâ.

Page 300: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

24O CHAPITREVI

Quelques thèmes proparoxytons et paroxytons à diphtongue

pure ay, ey (ai en graphie usuelle) longue tonique changent,dans le même cas, leur diphtongue tonique en monophtongue1?brève atone. Lorsque la voyelle radicale suivante est un ï,elle se transforme au passif en e long tonique :

kâykllrâ, kfykllià -f- iiia=zkèker"tnU,

akàyki, akéyki -\- ina s= àkfkenà',

làyià, lêyiâ -f- ina ~ te\àti)à.

Certains dissyllabes paroxytons à diphtongue ay, ey tonique

pure, conservent, dans le même cas, l'accent sur la pénul-

tième, mais changent la diphtongue en è ;

niâyka, méyka -f- ina zsz mêlûnâ,

pâyka, péyka -f- ina ==:péblnû.

Les diphtongues nasales se maintiennent, au contraire,

intégralement aux formes à suffixe :

a'yitga (graphie usuelle :aingà)-J- inazzzayngàhtà,

fayïigana (Jamganà) -f- ina zzzfayngclnlnâ.

Les proparoxytons qui présentent a ou u aux trois posi-

tions, se prononcent : initiale longue tonique, médiale brève

et finale chuchotée ou sourde :

ànâkâ tâijdfitkit

kh'ànâ vftiiïilii

vârâlrâ mâlitlfù

varàlsâ htlhittsit.

A la médiale des proparoxytons, / et u s'amuissent complè-tement entre à, i, à et la finale a ou oequi devient sonore parsuite de l'amuissement de la pénultième, au lieu d'être sourde

ou chuchotée comme dans les exemples précédents :

graphie usuelle : lâvina, graphie phonétique : làvnà,

Page 301: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

L'ACCENTTONIQUE 341

mtHiiia iitàsniï',k'isina *àsii(i, àindé,

marina intima,

Alaiia iMnâ, iVutë,

sAruita iùrmr,

. . i Merina : Agiota, ngtyioe,* * ~*

/ Betsileo : ngîjmï.

Il est intéressant de constater que les médiates du thème

radical, qui disparaissent dans la langue parlée, vont reparaîtreet devenir longues toniques par l'addition d'un suffixe :

marna -f- ina ss Ixl-iiiarinlnâ,'Asiuv -j- ina ss: 'âsînïnà,iihiluoe -j- ina = Ixt-mâiininà,

Agiota -j- ina = Agltfirinâ,SAnuv -f- ana zzzft-sïiiunânà.

« Afin de permettre la comparaison, dit l'abbé Rousselot,

j'ai mesuré quelques mots Merina pour la durée et la hauteur

musicale. Sans rechercher une rigueur absolue que le genre

d'inscription adopté ne comporte pas, j'ai essayé de ne

prendre que la voyelle seule séparée de l'explosion de la

consonne précédente. Avec des tracés aussi réduits, la certi-

tude manque sur ce point; mais je me hâte d'ajouter quel'erreur ne peut être grande et doit être considérée pratique-ment comme nulle. La durée est exprimée en centièmes de

seconde. Pour la hauteur musicale, je me suis borné à compterles vibrations qui se trouvent dans une partie moyenne de

la voyelle pendant un demi-dixième de seconde et j'ai ramené

tous les chiffres à l'unité de temps, à la seconde. Je n'indiquedonc qu'une hauteur moyenne, mais cela suffit tout à fait

pour l'objet que je me propose. Voici les mots que j'aimesurés : . ?

G.FERRAXD.—>PboHJliqiteuulay&tiMlgafbf. 16

Page 302: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

242 CHAPITREVI

DURÉE DES VOYELLES HAUTEUR MUSICALE

EN CENTIÈMESDE SECONDE VIBRATIONSPENDANTUNE

SECONDE

gà-ga gà-ga

A 18 9 280 216

B 15 10 300 200

C 33 9 300 200

mâ-mi inà-nti

A 19 12 320 240

B 16 29 280 200

C 46 11 340 210

ây-lsi âij-tsi

A 15 12 300 240

B 17 13 360 214

C 48 15 340 260

titij-dra tt'uj-dra

A 14 8 320 200

B 8 12 330 214

C 38 14 360 220

tsà-nga-na tsâ-itga-na

A 8 6* 10 280 200 200

B 8 7 12 320 280 200

C 19 9 10 320 240 200

maij-dl-lkt maij-dê-ha

Au u 15 240 300 200

B 4 14 14- 280 360 240

C 14 28 14 320 360 240

Page 303: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

L ACCENTTONIQUE 243

pa-pâ-iigu pa-pâ-itgu

A 8 18 18 240 320 200

B 7 13 12 280 360 220

C u 24 ? 280 320 o

inpam-piâ-na-lra mpam-piâ-na-tra

A 10 u 77 260 280 220 200

B 10 8 60 200 320 240 o

C 18 15 10 o 280 320 240 6

« Si l'on désire mettre des notes musicales sur les chiffres

ci-dessus, je rappelle que 200 = le contre-sol^ de la voix

d'homme; 213 = la, 222r= lat, 240 = si, 256 = «/gravede la voix d'homme, 288 = ri, 300 = ri if, 320 = mi, 333

z=zini%, 355 -zzfaï. La différence de durée pour C entre la

voyelle accentuée et l'atone finale est telle qu'elle explique à

elle seule la moindre stabilité que nous avons observée dans la

finale. Cette raison ne vaut pas pour B, loin de là : la toniqueest plus courte chez lui que chez A, et l'atone est plus longue.Mais nous pourrions bien avoir aussi affaire à une cause

d'ordre harmonique, car la différence d'acuité entre la toniqueet l'atone est toujours plus petite chez A.

DIFFÉRENCEDE HAUTEURENTRELA TONIQUEET LA FINALE

gàga ma mi ântsi ttindra

A 64 80 60 120

B 100 120 144 116

C 100 130 80 140

isâitgana maijdilxt papâitgii mpainpiânatra

A 80 100 120 80

B 120 120 140 80

C 120 120 80

Page 304: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

244 CHAPITREVI

« Pour le dernier exemple, la comparaison ne se fait pasbien puisque la dernière voyelle n'est pas la même chez A et

chez B, C. Si l'on comparait -pia- avec la voyelle suivante,nous retrouverions une différence entre A et les deux autres

sujets, soit 60 au lieu de 80. Enfin, nous remarquerons quela prolongation de durée dans une finale, comme on l'observe

chez B, ne nuit pas à sa qualité d'atone ; en effet, le son va

en mourant et se réduit à une très faible intensité ' Sans

vouloir entrer pour le moment dans les détails que réclame

l'étude de l'intensité, je me bornerai à faire remarquer (en ce

qui concerne le Betsileo) :

« i° Que la différence de hauteur musicale entre l'atone

et la tonique est considérable :

dt-di vit-vu

600 440 600 400

bi-bi ké-ta-ka

600 400 560 560 400

« On voit que le ton a été très aigu, car 400 = sol & (lemédium de la voix d'homme), 440 = la & (environ), 560= réb 3 (environ), 600 = rè%%;

« 2° Que la longueur moyenne des vibrations, mesurée en

millimètres, a été :

dl-di vt'wu

0,20 0,27 0,20 0,33

bl-bi ké-ta-ka

0,30 0,33 0,20 0,20 0,33

« 3* Que l'amplitude également mesurée en millimètres,

a été :

1. Loe.cit.,p. 21-23.

Page 305: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

L ACCENTTONIQUE 245

dl-di vit-vu

0,80 0,20 0,68 0,12

bl-bi ké-ta-ka

1,20 0,20 0,56 0,26 0,12

« 40 Que le rapport de l'amplitude de la vibration avec sa

durée est d'environ :

di-di vit-vu

40 0,74 34 0,36

bl-bi ké-ta-ka

600,60 26,10,740,36

« ce qui peut se ramener à :

di-di vit-vu

'55 1 94 1

bl-bi ké-ta-ka

100 1 74 2 1

expression approximative de l'intensité relative des toniques

par rapport aux atones. Comme vérification expérimentale,

j'ai fait répéter le mot /'//'/ dans la cour intérieure du

Collège de France, long boyau d'environ 70 mètres de long.

Or, le premier / a été très bien entendu d'un bout à l'autre et

l'aurait été bien plus loin, tandis que le second n'a été net

qu'à une distance de deux mètres. J'ai voulu renouveler la

même expérience pour vt'tvu : le premier A était parfaitemententendu à 70 mètres ; jusqu'à quelques centimètres, il m'a été

impossible d'entendre autre chose que vuv '. »

t. ÎJOC.cit., p. 79-81.

Page 306: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

CHAPITRE VII

FORMATIONS VERBALES ET NOMINALES

La formation des verbes présente, dans les deux langues,des analogies et quelques divergences.

I. VERBESTRANSITIFS

En malais et en malgache, on forme des verbes transitifs

à l'aide des préfixes :

Malais : Mi, Mén

Malgache : Ma, Mail, Mafia

Merina : Ma, Man, Mana.

Dans les deux langues, la préfixation de mèii et maii-raan à

des thèmes radicaux commençant par k, t, p, S-s, entraîne

l'aphérèse de la consonne radicale initiale. Les radicaux malais

à /initial suivent quelquefois cette règle; les racines malgachesà ts et/ initial la suivent généralement, celles à tf initial ne la

suivent qu'exceptionnellement :

'Mal. Mènaran, arranger, de karatt, arrangé;

Mena la. parler, de kàta, parole;

K Malg. Maùckilfâ, mordre, de kekitfâ, morsure;

Maùatl^akad^a ) avoir soin, dekad^akadia,Mer. Manad^akad^a I soin;

Maneykilrâ, mordre, de keykitrâ, morsure;

Page 307: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

FORMATIONSVERBALESET NOMINALES 247

IMal.

Mênambal, lier, de tombât, lié;

Minarttb, placer, de tartth, placé;

Malg. Maiiambi ) , , , ..

MananM \loUCr* de """*'' gaSes;

Maiteri \ . . . . ,,, .

j presser, de Un, serré.

fMal. Mémilib, choisir, de pilih, choisi;

\ Mimtikul, frapper, de pttkttl, frappé ;

P Malg. Maniitilrâ, exhiber, de puitrâ, action d'ap-

(paraître ;

Mamittrakâ, renverser, de ptttrakâ, tombé.

[Mal. Miitanlap, manger, de santap, mangé;

1 Mena mpi il, couvrir, de sampul, couverture;

„ >, Malg. Ma iia sa ) . , . .S — Si

\f \ Iavcr» de insu, sa sa, lavage;

I Maftan ) . . , . .

I M \ condamner,dej<ïw,M^i,amende.

/ Mal. Mënéatxtri, chercher, de Safari, cherché;

J Miiiéttrah, verser, de êurah, versé ;

t \ M^S !prendre'de***•prisî

I Malg. Manindfi ) , . , .

I Maniijdri |presser, de/w/^«, pression;

I Maiiiijd^ara ) détailler, de ts induira, ac-

» Maninduira I tion de détailler.

( Malg. Maintinttfubu, planter, de tftibutfubti, ac-

Tftj

tion de planter ;

( Mailutfakâ, épuiser, de Ifulfaka, épuisé.

P \ Malg. Mamana, chauffer, de fana, chaleur ;

( Mûinalro, mesurer, de fuira, mesure.

Page 308: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

248 CHAPITREVII

Parallèlement à la double forme verbale malaise mênc'apey-

miiiapey = tnia + éapey, certaines racines malgaches à / et ts

initial possèdent une double forme verbale active à préfixesman et niait a. Celui-là entraine l'aphérèse de la consonne

radicale initiale ; celui-ci .ne fait subir aucune modification au

thème radical :

Manambinâj

aider à soulever un paquet, de tambinà,

Manalanibinâ \ aide;

M t h' a S boucher, de tampinâ, bouché;

Manttbukâ | plonger quelque chose, de tsitbttkâ, action

Manalsubtikà \ de plonger;

,, , ., . { flamber, de tsululsttltt, action de flamber.Manatsttltttsttlu )

Les racines malaises commençant par d, dj, g, b conservent

généralement leur initiale à la forme verbale en min; les

racines malgaches commençant par d, d{, g, b, v conservent

ou perdent leur initiale à la forme verbale en man :

!Mal.

Mindeiîar ) , , . ,. ^ ,«» . 1 entendre, de deùar, entendre ;Mineitar )

-

Mêndapat, trouver, de dapal, trouvé;

Malg. Maijdistt, faire des fautes, de distt, faute ;

Mandtitra, brûler, de dtttra, action de

brûler.

iMal.

Mindjadi, devenir, de djadi, devenu ;

Méndjilan, attendre, de djilait, attendu;

Malg. Matjdqtka, donner des étrennes, de dytka,étrennes ;

Mandat!ttkâ, introduire, de dyilukâ, ac-

tion de passer par un trou.

Page 309: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

FORMATIONSVERBALESET NOMINALES 24$

iMal.

Miûgadey, mettre en gage, degadey, gage;

Miilgttliù, rouler, de galiii, roulé;

Malg. Mançebi, serrer, de gehi, action de serrer ;

Màiigedxa, serrer, degedxa, action de serrer.

Les thèmes radicaux malgaches à g initial ont générale-

ment, à côté de la forme verbale en man, une seconde forme

verbale en man a qui est aussi fréquemment usitée avec le

même sens : maitgem-managehi, maiigedxfl'inanaged^a.

!Mal.

Mèmbantah, disputer, debantah, dispute;Mëmbtinuh ) . . . ,

Mlmumé j,uer' dc *"""*' tué;

Malg. Mambabu ) . , .M h S caPturer*"ebaba,prisonnier;

Mambttsibusikâ } dévorer, de busibusikâ,Mamnsibttsikâ ) action de dévorer.

vl Malg. Mamaii, répondre, de vali, réponse;

f Mamaitgi, visiter, de va Agi, visite.

Les racines malaisés commençant par m, », n, il prennentle préfixe mi au lieu de mitl; parallèlement, les racines mal-

gaches commençant p.ir /;/, /;, », iig prennent les préfixes ma,maita-mana au lieu de man. Dans les dialectes non-Merina,les racines commençant par un n pur, font alterner leur ini-

tiale avec A :

Mal. Mëmatrey, sceller, de matrey, sceau;

Mimuwat, charger, de mttwat, chargé ;

«, Malg. MaAamena ) . ,MMammcm » '0Uglr'de """".• roUge;

MaAamamtt ) ., .,, [ soûler, de ma mu. ivre;Manamamtt )

Page 310: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

250 CHAPITREVII

IMal.

Méniley, apprécier, de niley, prix;

Minatiti, attendre, de nanti, attendre ;

Malg. MaAara \ . e ., , , ..'w i avoir froid, de nara, froid;Manara )

MaAattt ) teindre en rouge, de nota, arbre

Manalu i à teinture rouge.

^. jMal. Miiiala, enflammer, de ïiala, flamme;

I Mêitaiii, chanter, de Haïti, chant.

( Mal. Menai)a, bâiller, de natta, bâillement;Ni MiAawum, rugir, de Aawttm, rugissement ;

( Malg; MaAilu, souffrir, de Ailtt, souffrance.

; Malg. MaAaAgita j friser les cheveux, de Agita,s.~ ) Manaiigita ) crépu;

1 MaAaAgi{inà \ noircir, de iigi\inâ. très

Manangt\inâ j noir.

Les racines malaises commençant par /, r, w prennent le

préfixe mé. Les racines malgaches commençant par /, r, o-tt

prennent, au contraire, le préfixe mait-man. Conformément à

la loi de sandhi malgache, / et r alternent respectivement avec

d et dr :

l Mal. Milambal, tarder, de lambat, lent;

iMilaAkap,

préparer, de lafikap, prêt ;

Malg. Mat/dafi, acheter en gros, de lafi, action

d'acheter en gros ;

Mandand{a, peser, de laijd^a, action de

peser.

iMal.

Mêrombab, détruire, de rombab, détruit;

Mirttsab, ravager, de rttsab, ravagé;

Malg. Mandrakulrâ, recouvrir, de rakulrà, cou-

vercle;

Maijdritra, dessécher, de ri tra, desséché.

Page 311: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

FORMATIONSVERBALESET NOMINALES 25 I

.v( Mal. Mëwarlakan, rapporter, detvarla, rapport;

( Mêwasiyalkan, tester, de wasiyai, testament;

!Malg.

Matiora ) ., . , . . .

M«««m»ai,lPleU,'<ie,'ra'"ra"*'Plu,e;Maiiova \ changer, de ova, uva, action

Maituva j de changer.

Mal. mtAwaris, hériter, de waris, héritier, fait exception à

la règle.

Les racines commençant par une voyelle prennent en malais

le préfixe mëit, en malgache, le préfixe maA-man :

Mal. Méitayab, tamiser, dé ayab, tamis;

Miiiagah, conjecturer, de agab, conjecture ;

Malg. MaAarakâ ) accompagner, de arakâ, action d'ac-

Manarakâ j compagner;

%* t ( enlever, de ala, enlèvement.

Mal. Mineliii, pencher, de eliA, incliné ;

Mèitendap, se dérober, de endap, caché ;

Malg. Maitefa \ c . , e + .

UaJ/a {&».**».«*;

Maileli ) , , , ,. ,.M

.. \ répandre, de eh, dispersion.

Mal. Mèniriil, suivre, de iriii, derrière ;

MêAisi, remplir, de tsi, plein ;

Malg. MaAiii ) !•,••• . tMa

"\ mettre» "e ****m* actlon de mettre;

Maiiilii ) j .. • jM

. \ rompre, de tttt, action de rompre.

Page 312: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

252 CHAPITREVII

Mal. MêAoloboloban, tourner quelqu'un en ridicule, de oto-

bolob, moqué;

MlAukup, parfumer, de iikup, parfum ;

MëAinvab, beugler, de uwab, beuglement ;

Malg. MaAompa ) . . . , L ...

Mamtiiipa \,nJuner> de mPa> '""t" 1' ,nJurc >

Manula \pécher' de '"I, ula' faute* :

Les racines malaises commençant par b prennent le préfixemëii avec chute ou maintien de l'initiale. Les racines mal-

gaches commençant par b prennent le préfixe man-man. Vb

initial est généralement aphérèse ; il alterne quelquefois avec

g en Merina :

Mal. Mëiilxtpus, effacer, de baptis, effacé ;

Mèiibadap |se mettre en présence de, de Ixtdap,

MëAadap | en face ;

Malg. MaAadiiiu ) ... , , ... . ... ,,.,Ma" \ OUD»er» de hadinti, badina, oublié ;

MaAali \ creuser, de hali, hadi, action de

Maitgadi ) creuser;

Maitalatfà ) . . , . . . .

MMgalatr» \v0,er' Je **"*• vo1-

IL VERBES TRANSITIFSET INTRANSITIFS

En malais et en malgache, les préfixes mëii-maA-man et

bër-mi donnent à la même racine : ceux-là le sens transitif;ceux-ci le sens intransîtif :

Page 313: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

FORMATIONSVERBALESET NOMINALES 253

Mal. Mclanlak, enfoncer ) . .'

.'

c . c ,n, . , / r [ de lantab, enfoui, fixé ;Bêrlantab, fixant )

Malg. Mandaitikâ, enfoncer dans ) de leijtikâ, plongé, en-

Mileijtikâ, être plongé dans ) foncé ;

Mal. Mëmbalib, retourner ) . ....„, . .., [ de balte, retourne;Bërbaltb, se retourner )

Malg. Mamadikâ, tourner ) de vadikâ, changement de

Mivadikâ, se retourner ) côté;

Mal. MëAganlttii, pendre 1 . . . ,n» . . » i ï de gantitii, pendu ;BërganluA, être pendant | ,<*

' r '

Malg. Mananttinà, suspendre ) i » . ,° .... . . . r, J dehaijttmâ,suspension;

Mtbaijlunâ, être suspendu )r

Mal. Mëiigttliii, rouler ) . ... ,,

»r/,/,V),quiroule|,1^"/,A'r0ulé;

Malg. Mantidinâ, faire tourner|

de hudinà, tournoic-

Mibiidiua, tourner sur soi I ment.

III. VERBESCAUSATIFS

Le causatif se forme en malais, en préfixant à la racine le

préfixe mèn ou le double préfixe mêm-për et en suffixant dans

les deux cas l'affixe kan :

Mëmbalikkan, faire retourner, de balib, retourné ;

Mëiiganttiiikan, faire pendre, de gantait, pendu ;

MëitguliAkan, faire rouler, degttliA, roulé;

Mëndjalankan, faire marcher, de djalan, route.

Mëmpërlantahkan, faire établir, de lantab, établi ;

Mcmpërltiwakan, faire vieillir, de ttttva, vieux;

Mëmpêrtuttdjtibkan, faire produire au jour, de tttndjttb,montré ;

Page 314: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

254 • CHAPITREVU

Mfmpërdiyamkatt, faire habiter une demeure, de diyam,demeurer.

Aux affixes causatifs malais mèA-kan et mënpër-kan, le mal-

gache répond respectivement par mampan-mampan et mampi :

Mampamadikâ, faire tourner, de vadikâ, rebours;

MampaAatjluitâ, faire suspendre, de hanlttnâ, suspension;

Mampaijdetjlikâ, faire enfoncer dans, de lentikà, plongé ;

Mantpaijdefa, faire lâcher, de lefa, action de s'échapper, de

fuir;

Mampi-vadikâ, faire se retourner ;

Mampi-hatjttinà, faire être suspendu ;

Ma/upi-leijtikâ, faire être plongé dans ;

Mampi-lefa, faire fuir. .,

IV. VERBESRÉCIPROQUES

Les verbes de réciprocité se forment, en malais, soit à

l'aide de l'affixe mëii en fonction d'infixé qui se place entre la

racine redoublée, soit en préfixant bër et en suffixant an à la

racine également redoublée :

Gigit-mëii-gigil, se mordre réciproquement, de gigit, mordu;

TindilHitënindib, se presser réciproquement, de tindib,

pressé;

Piiknl-mëintiktil, se frapper réciproquement, depukttl, frappé;

TtiltiA-mëntiluA, s'aider réciproquement, de lulttii, aide.

Bër-bunult-bututh an, se tuer mutuellement, de btintih, tué ;

Bër-bantah-banlab-an, se disputer ensemble, de bantah, dis-

pute;

Bër-lari-lari-an, courir çà et là, de lari, courir;

Bër-lililj-lilib-an, qui coule continuellement, de/////;, coulant.

Les verbes de réciprocité se forment en malgache en pré'fixant à la racine ntifathniifan :

Page 315: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

FORMATIONSVERBALESET NOMINALES 255

Mifamitakâ,setrompet réciproquement, de fitàkâ, tromperie;

Mifamunu, se tuer réciproquement, devttntt,action de tuer;

Mifaijdaijd^a, se peser réciproquement, de laijdça, action

de peser ;

MifaAhjdfi, Mifaniijdri, se presser réciproquement, de ts'tn-

dri, pression.

V. VERBES FRÉQUENTATIFS

Les verbes fréquentatifs se forment en malais et en mal-

gache en préfixant mëA, maii-man, à la racine redoublée :

RACINE VERBE SIMPLE VERBE FRÉQUENTATIF

Mal. Djëliit, regardé; MëAdjëliii, MëndjëliùdjëliA,

regarder; regarder de

tous côtés ;

Këlip, clignote- Mëitgëlip, Mëitgëlipgëlip,ment des cligner; clignoter;

paupières;

Gigif, mordu; Mëitgigit, MëAgigitgigit,

mordre; mordre conti-

nuellement;

Lumpal, saut ; Mëlttmpat, Mëlttmpatlumpai,

sauter; sautiller;

Malg. Haï air à, vol; Maùgai a trâ, MaAgalalralalrà,

voler; voler fréquem-ment ;

Uijiani, inter- Maitttijtani, MaAuijlanttijtani,

rogation; Mamnjtani, Manuijtanuijtani,

interroger; interroger fré-

quemment;

Page 316: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

Z%6 CHAPITREVII

lavu, tombé; Manda vu, Maudavulavu,

renverser; renverser

souvent ;

Voit', réponse ; Mamali, ré- Mamalivali, repli-

pondre; quer souvent.

VI. VERBESPASSIFS

Le passif s'exprime en malais et en malgache :

!• par les préfixes Mal. «//—Malg. a :

Mal. Di'lilxtl, être vu,

Di'pttkttl, être frappé,

Di-tambat, être réuni,

Di'tailkap, être pris.

Malg. A-lalsaka, être placé *,

A-pttka, être heurté,

A'tambatra, être réuni,

A-tana, ce avec quoi on est arrêté.

Les préfixes di et a sont également usités en fonctions de

prépositions :

Mal.•

Di-nagëri, à la ville,

Di-rumah, à la maison.

Malg. A-ltilxi, au-devant,

A-mur uni), sur le bord.

Comme le fait justement observer M. Brandstetter, les pas-sifs Mal..: Di-rantai, enchaîné; Malg. : A-tambalra, être

ï. Dans mon Essai degrammairemalgache(p. 146et suiv.), j'avais pro-posé une interprétation différente des verbes â préfixea-, mais j'ai aban-donné cette théorie : ce sont certainement des verbes passifs.

Page 317: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

FORMATIONSVERBALESET NOMINALES 2)7

réuni, ont dû signifier initialement : dans les chaînes, dans

l'état de réunion, d'assemblage *.

2° Au passif malais à préfixe ter, le malgache répond parune forme passive à préfixe ta :

Mal. Tèr-bunah, tué,

Têr-lilhil, vu,

Tër-pitih, choisi,

Tlr-sural, écrit.

Malg. Ta kibukâ, bondé, de kibttkâ, plein,

Ta-kiki, complètement ruiné, de kiki, action

de ronger,

Ta-m-bttliviili, engourdi, de vulivitli, engou;di,

Ta-mura, devenu facile, de mura, facile.

3P I«e malgache possède un préfixe passif tafa auquel corres-

pond phonétiquement seulement le malais tèpèr ;

Malg. Tafa-lalsakâ, être tombé, de latsakâ, tombé,

Tafa-udi, être revenu, de udi, retour,

Tafa-vuri, être réuni, de vttri, réuni.

Mal. Tépèr-oleh, recevoir, obtenir, de la racine oleh.

4° Le malais kena, qui signifie littéralement : loacU, atteint,

affecté, est usité en fonction d'auxiliaire passif :

Kena bisa, être empoisonné, de bisa, poison,Kena luka, être blessé, de luka, blessure.

Le préfixe passif malgache vtta = Dayak : buab, répond au

malais kena et signifie littéralement aussi : atteint, toticU :

Vtta-clri, être abaissé, de elri, abaissement ;

Vua-iiijdraiiâ, être embarqué, de mjdrauâ, embarque-

ment;

Vtta-suralrâ, être écrit, de suratrâ, écriture.

I. Be\iebungen,p. 34.G.Fouuxo. —Phonétiquematajo-matgattie. 17

Page 318: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

2jS CHAPITREVU

5" Les composés malais ; préfixe ka + racine + suffixe an,

sont usités soit en fonction de substantif, soit en fonction de

verbes passifs :

Ka-bunulf-an, meurtre, être assassiné ;

Ka-djabat-an, emploi, être exercé;

Ka-lihal-an, vue, être vu;

Ka-leilah-an, mitoyen, être au milieu.

Au passif malais en ka—an, le malgache répond par un passifformé à l'aide des suffixes ana ou ina :

Duru-ana, être incendié, de durit, action d'incendier;

Utupi-aiia, être élevé, de iimpi, élevage;

fja^a-ina, être dit, de layi, action de dire;

Vunu-ina, être tué, de vunit, action de tuer.

VIL LE PRÉFIXEVERBALm.

Le malais offre quelques exemples de formations verbales

obtenues par le changement en m de la labiale radicale initiale :

Makan, manger, de pakan, nourriture ;

Mali, mourir, de pâli, mort;

Merahi, séduire, de berabi, être aimant;

Minta, demander, de pin ta, prière.

Les mêmes formations verbales existent en malgache :

Mali, être mort, defali, cadavre;

Melhtkà, tomber en lambeaux, de velxtkâ, qui tombe en

lambeaux ;

Muni, être jaune, de vuAi, jaune ;

Mttlikâ, être écrasé en petits morceaux, de pulikà, petitmorceau ;

Page 319: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

FORMATIONSVERBALESET NOMINALES 2J9

Mrttrakà,ttte pourri,gâté, depairakà, tombé, dégradé;

Mutsihi, être broyé, de pulsikâ, être broyé.

la; changement phonétique observé à l'intérieur de chacune

des deux langues, s'est produit, dans quelques cas, directe-

ment d'une langue à l'autre. A la labiale radicale initiale ma-

laise, le malgache répond par un m en fonction de préfixeverbal :

Mal. BëAkob, tortueux = Malg, McAgttkâ, être tortueux;

Pîudjam, emprunt— Miijdrauâ, emprunter ;

Pitlih, revenu — Mali, revenir.

A certains verbes malais à m initial, le malgache répond pjrun thème verbal commentant également par MI;

Mal. Mândi, se baigner— Malg. Mâijdrtt, se baigner;

Minom, être bu — Mbitinâ, boire;

Mûdik, remonter — MArikâ, remonter

une rivière. une rivière.

Tout verbe malgache transitif ou intransitif se compose d'un

préfixe et d'un thème radical. L'extraction de la racine des six

verbes précédents s'est ainsi faite : pour meAgttka, mâli,

inurika, ni meA, ni mu ne figurant parmi les préfixes verbaux,il faut nécessairement décomposer ces trois verbes en m -f

hlgttka, Ali =s= Merina : iidi, firika. Le cas de mîijdraiia, ntt-

uiina, màijdru est également très net; il faut décomposer en

m + îijdrana, huma, âijdrtt, ainsi que l'exige l'accent tonique.Si les deux premiers verbes devaient se décomposer en mi -f-

ndrana, muta et le troisième en man -f- ru, nous devrions avoir

les quantités : uiindràiià, mintiuâ, utàijdni, les préfixes mi et

man, étant toujours atones. Cet argument qui vaut également

pour iiieAgukâ; mâli, inhrika, est absolument décisif. Il serait

donc inexact de prétendre qu'au malais beAkok,pindjant, pulib,

Page 320: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

26o CHAPITREVU

maitdi, minciu, iiiudik, le malgache répond par citgttka, iudrana,

ttli, aijdru, huma, urika, par aphérèse de la labiale initiale ma-

laise. Le malgache y répond, au contraire, par les verbes nuit-

gttka, miudrana, mtili=Merina : niiidi, tuandrti, iniuuiia, inurika,

d'où sont extraites les racines précitées par aphérèse de Via

initial qui, en malgache, est considéré comme préfixe verbal.

VIII. INFIXES

Les infixes malais il, cr, êm, uni, donnent à la forme infixée

un sens variable ;

GèlcmbuA, enflé, de gembuA, enflé ;

Têluitdjuk, index, delitndjub, indiqué;

Gèrigi, garni de dents, de gigi, dent ;

Ùêraéab, tout marqué de petite vérole, decacab, piqué;Gcmilan, briller, de gilaii, brillant ;

Têmurun, descendre, de turun, descendré ;

Gumetar, trembler, de gelar, tremblant ;

Gumurtih, tonner, de giiruh, bruit sourd.

Le malgache possède deux sortes d'infixés :

1° uni, ra, ar, er, ri, ni, dont les fonctions sont à peu près

identiques au malais um, cr ;

Tnmuelrâ, demeurant, de lueira, état ;Tu mani, pleurant, de lani, larmes ;

D^aradttnâ, position droite, de dytdunâ, position droite;

Karayijkttnâ, contraction, de kayijkttnâ, contraction ;

Sereijtti, soupirant, de seijltt, soupir ;

Biritikâ, très petit, de bilikâ, très petit;

Purilikâ, petit, de ptitikâ, petit morceau ;

Sttlutikà, crasse, de sttlikà, crasse.

Page 321: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

FORMATIONSVERBALESBT NOMINALES 261

2° in, un, ne, te qui donnent à la forme à infixe un sens

passif:

Hineisikà, être remué, de Ixlsikà, agitation ;

Tiuadi, être attaché, de tadi, corde ;

Bantiri, être couné, de bnri, privé de ses membres ;

Vununtt, être tué, de vttnu, action de tuer ;

Funelakâ, futciakà, être crotté, de fittakà, boue.

IX. CONJUGAISON

Le parfait s'exprime, en malais, à l'aide des auxiliaires s'ttdah,

fini, achevé, ou tëlab, passé ; le futur avec les auxiliaires

Ixudab, mait, vouloir :

Présent : radja datai), le roi arrive ;Parfait : radja lèlabdatait, le roi est arrivé;

Futur : radja man datai), le roi arrivera.

En malgache, le parfait des verbes passifs à suffixe et à

préfixe a s'exprime à l'aide de l'auxiliaire efa et de la particule

nu, ou de la particule nu seulement :

efa nu babiiina i^i, nu babnina i{i, il a été pillé ;

efa nalana (= nu + alana) t\i, nalana t\i, il a été enlevé ;

efa navaliku (jttt -f avaliktt), navaliktt, litt. : il a été répondumien = il a été répondu par moi =» j'ai répondu.

Le parfait des verbes relatifs s'exprime à l'aide de la parti-

cule nu :

iimali tut namoAgiaku ou iimali namaûgiakii (=//« + amai)-

giaktt) a{i, c'est hier que je lui ai fait visite.

Les verbes passifs à préfixes vua, lafa et les thèmes radi-

caux passifs forment le parfait à l'aide de l'auxiliaire efa :

Page 322: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

262 CHAPITREVU

efa vua-leiidriiii, il a été désigné;

efa tafa-vari t\i, ils ont été réunis ;

efa vaki i{i, il a été brisé ;

efa resi t\i, il a été vaincu ;

efa hitakit, litt. : a été vu mien = a été vu par moi =?

j'ai vu.

Le parfait des verbes transitifs s'exprime en changeant en u,

Via initial du présent :

mahila al», je vois uahita al», j'ai vu;

mand^ika alx\ je règne naijd^aka aho, j'ai régné ;inilalsaka i^i, il tombe uilatsaka t\i, il est tombé;midilra t\i, il entre nidilra i\i, il est entré.

Le futur des verbes passifs et relatifs s'exprime à l'aide de

la particule bu, pleine ou apocopée ; le futur des verbes tran-

sitifs et intransitifs, en changeant en h l'initiale m du présent :

bu babuina iy, il sera pillé;It-alana t\i, il sera enlevé ;

Ij-avalini, litt. : sera répondu son = sera répondu parlui == il répondra ;

bit vua-lendri i^i, il sera désigné ;/;// tafa-vuri t\i, ils seront réunis ;bu vaki t\i, il sera brisé ;bu resi i\i, il sera vaincu ;

ralximpitsu. If-amaAgiaktt a^i, c'est demain que je lui

ferai visite;Ij-abita alx>, je verrai ;

Ihayd^aka al», je régnerai ;ihilalsaka i{i, il tombera;b-iditra t\i, il entrera.

Le Petit catéchisme avec lesprières du malin et du soir, publié

Page 323: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

FORMATIONSVERBALESET NOMINALES 263

en 1658 sous le nom de Flacourt, contient plusieurs exemplesd'une formation du futur des verbes transitifs et intransitifs

à l'aide de la particule bu employée avec le présent :

p. 54 : afare I» misicbîne (afara bu misikina), après on s'ha-

billera ;

p. 64 : akaityi abi I» mhvari (akand^a abi bu mivurt), toute

la famille s'assemblera ;

p. 100 : zabai I» mahila ($abay bu mabitd), nous verrons.

Cf. également les exemples suivants extraits du catéchisme

malgache-latin publié en 1785 par la Propagande ;

p. 9 : ho manpabita (ha mampahita), (il) fera voir,

p. 25 il» midytra erco, separabuntiir ipsi (sic) ~ /;// minora

irett, ils partageront.

Je n'ai trouvé aucun exemple de formations identiques dans

les textes anciens ni dans les Dialogues malgaclx-l»llandais

publiés par Houtman. Ceux-ci et ceux-là ne donnent que la

forme moderne obtenue par le changement en b de Ym initial

du présent. Bien que les futurs relevés dans les deux caté-

chismes ne soient pas a priori inacceptables, cette forme tem-

porelle ne me parait pas pouvoir être définitivement admise

tant qu'elle n'aura pas été attestée par un texte indigène.

X. SUBSTANTIFS

Le malais et le malgache ont un certain nombre de formes

nominales identiques, obtenues à l'aide de préfixes et de suf-

fixes.

I. Préfixes malais &i, malgache/AI ;

Mal. Katxndab, désir, de Ixndab, désirer ;

Kakasih, amant, de kasih, affection.

Page 324: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

264 CHAPITREVII

Malg. Habe, grandeur, de be, grand ;

Hafubi, brièveté, defubi, court;

Hakeli, petitesse, de keli, petit ;

Hatsara, bonté, de tsara, bon.

IL Préfixes*malais për, pê, pèit, malgaches/, fa, fait-fan.Les préfixes nominaux për-fi répondent, comme classe, aux

préfixes verbaux bèr-mi; les préfixes nominaux pè-fa, aux pré-fixes verbaux mc-ma, et les préfixes nominaux pêihfaihfan, aux

préfixes verbaux mëii-maii-man :

Mal. Pcr-buwat, qui est fait, de bër-bttwal, faire ;

Për-salin, habit de rechange, de Ivr-salin, changer.'

Malg. Fi-la^a, récit, demi-laia, dire ;

Fi-sayna, manière de penser, de mi-sayna, penser.

Mal. Pë-rasa, goût, de më-rasa, goûter ;

Pë-lesa, celui qui dirige une embarcation, de më-lesa,

diriger une embarcation.

Malg. Fa-bita, ce qui se voit habituellement, de ma-hita,

voir;

Fa-lahulrà, manière de craindre, de ma-lulxtlrâ,

craindre.

Mal. Pëiii-bttnith, meurtrier, de mëm-buuith, tuer ;

Pèn-djahit, qui coud, de mën-djahit, coudre ;

Pëïtamun, voleur, de mëïiamun, voler ;

PëA-ttmpat, calomniateur, de mën-umpat, calomnier.

Malg. FaA-ala, Fan-ala, manière d'enlever, de niaA-ala,

maii-ala, enlever; >

FaAnralfâ, Fanuralrà, manière d'écrire, de manu-

ratfâ, manuralrâ, écrire.

III. Suffixes malais an, malgaches : à, an, ana :

Mal. Bunti/f-an, meurtre, debitnnh, tué;

Page 325: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

FORMATIONSVERBALESET NOMINALES 26$

Put us-an, conclusion, de puttts, fini;

Suntlj-an, message de sitruh, envoyé ;

TaAkap-an, saisie, de taAkap, pris,

*'wl'. /la chose qu'on suspend, de batjliiitâ,Hantuitan : \ r

Hwimmui)susPcns,0"i

.

Laijdià jLaijdyin ? la chose portée, delaijd%i, poids;

Ijujdzaiiâ )

lanitnà jLaminait

'réunion, de lamtnà, réunion ;

Laiiunanà }

Vunità \

Vtinuan \ massacre, de vttnti, action de tuer.

Vuntianâ )

)àIV. Préfixes et suffixes malais ka—an, malgaches lut-

[an

) ana

Mal. Ka-bunuh-an, meurtre, debuntib, tué;

Ka-lilml-an, vue, de lilxtt, vu;

Ka-radja-àn, royaume, de radja, roi ;

Ka-rtisab-an, détérioration, de rusab, détérioré.

Malg. Halaynà \

Halaynan > paresse, de layna, paresseux ;

Halaynanâ )

Halavâ \

Halavanj longueur, de lava, long ;

Halavanà )

Hamaymbuâ JHamaymbuan > puantéW,» de maymbti, puant ;

Hamaymbttanà )

Page 326: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

266 CHAPITREVII

Hasabià \

Hasahian ! courage, de sabi, courageux.Hasabianâ }

V, Préfixes et suffixes malais pêr— an, pê

— an, pëù— an,

malgaches Ï

(.1 iâ ià

fi— j an,fa—\anjaù-fan— lait

f ana {ana ( ana

Mal. Për-lipat-an, pli, de bêr-lipat, qui se plie ;

Për-mandi-an, bain, de tnandi, se baigner.

Malg. Fiandrianà ) . . .... ....,..,. / rovauté, de miandria, mtaijdnan,

Itandrianaii \* .

'. .*

,,. . . .V miandnanâ, régner;Fiaijdrtaiianâ )

» o »

Fivttriâ \

Fivurian i réunion, de mivttri, se réunir.

Fivttriauâ )

Mal. Pë-lari-an, action de fuir, de lari,. fuir;

Pë-rasa-an, action de goûter, de më-rasa, goûter.

pi I action de prendre, de ntaka (ma -f-

FaZâ j «*"^Pren<lreiFabilà \ '**

Fa bilanj vue, de ntahita, voir.

Fabitattâ )

Mal. Pëni-btiniih'Oit, meurtre, de tnftn-bunttb, tuer;

Pëitasifj-an, amour, de mëAasih, aimer.

Malg. Fanimiuà \

Fa mun ua nj

action de tuer, de mamunit, tuer ;Famunuaiià )

Page 327: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

FORMATIONSVERBALESET NOMINALES 267

FaAitijtaitià \ . . « ..... . f interrogation, de maAuijlam, ma*paAiiiitaniaii > ...-, , . .1 iiuijtani, interroger.lanuiitaniaiià I °

VI, Toutes les grammaires malgaches donnent la règle sui-

vante : à l'aide de l'infixé p, infixé après l'initiale des verbes à

préfixe ma, mi, man, etc, on forme, en Merina, des noms

d'agent : ma-hita, trouver, mpa-bita, celui qui trouve; mi-layt,

dire, raconter, mpi-laxa, narrateur; imvj-d^tka, régner, mpatj-

d^aka, roi, etc.

Cette règle est inexacte ainsi que le Montre la morphologie

comparée des dialectes malgaches. Dans ce cas spécial, comme

dans nombre d'autres, l'étude du fait morphologique dans le

seul dialecte Merina, a abouti à des conclusions erronées. Le

phénomène précédent observé dans les dialectes anciens et

modernes se présente ainsi ;

VERBEDIALECTES DIALECTES IDENTIQUEORIENTAUX ORIENTAUX MERINA DANSTOUS

ANCIENS MODERNES LES DIALECTES

ompabita ambahita ntpahlta mahîta,

ompilâ^a'

ampilâia mpilâ^a milâ^a,

ompaijd^âka ampaud^îka mpaijd^âka maijd^âka.

Le mécanisme de formation de ce nom d'agent est facile à

reconstituer. Ompabita se décompose en ont + pointa. D'aprèsla loi de sandhi et la Lautverschiebung, les deux éléments de

ce composé représentent initialement on -\-fahita == an -\-

fahila dans les dialectes orientaux modernes = n < an -j-

fahila en Merina. On > an > n est bien connu : c'est un pré-fixe nominal (vide supra Vocabulaire comparé sub verbo on).

Fabita,fila{a, faijdxaka sont des substantifs dérivés des verbes

mahita, milayt, maijd^aka. Le nom d'agent en question n'est

Page 328: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

268 CHAPITREVU

donc pas formé du verbe à l'aide de l'infixé p, puisque les

autres dialectes répondent au Merina mpa, mpi, mpan par

ompa-ampa ompi-ampi, ompaii-amptiu, mais d'un substantif

dérivé lui-même du verbe et du préfixe nominal on, an, n

devenu oui, uni, m devant /» </, Du thème radical au nom

d'agent, les formes intermédiaires sont les suivantes ;

bita, vu, trouvé ; ma-hita, voir, trouver ; fa-bita, manière

de trouver; on -\-fa-biia z=z ompa-bita > ampa-hita > mpa-

bita, celui qui trouve habituellement, litt. : on, celui qui,/<i-hita, (a) la manière de trouver ;

lâ^t, action de dire ; mi-lâ{a, dire, raconter ; fi-lâyt, ver-

sion, récit; on-\-fi-lâ{azz.owpHâ{a'>ampi-lâïa>mpi-lâïa,narrateur, celui qui raconte habituellement, !itt.:tw, celui qui,

filait (fait) le récit ;

lâka, gouverné ; mai,t-d^âka, gouverner, régner ; fay-dyîka,manière de régner; on -\-fan-dtfkazz:ompaij~d%ika > ampaif-

dtfka> nipan-dzâka, roi, souverain, litt. : on, celui qui, fau-

dtfka, (a) la manière de régner *.

Cette restitution est extrêmement intéressante, car elle

nous permet d'expliquer la formation des nombreux préfixesverbaux transitifs et intransitifs.

•a) Classes des préfixes ma et mi.

Thème radical : bita, verbe en ma : ma-hita >fa-bila; cau-

satif : mam-pa-hita == man + fa-bita > fain-pa-bila, forme

parallèle à fa-hita <C ma-hita ; réciproque causatif : mi-fam-

pa-bfta = mi -\-fampabita < mampahila.Thème radical : lâ^ct, verbe en mi : mi-lâ^a > fi-lâ^a;

causatif : niant'pilait == man -\-fi-j- lâ%t > fam-pi-lâyi;

réciproque causatif : nii-faiii-pi-lâia = mi -{-fan -{-fi -f- la^a

ï. En Merina moderne, Vininitial du nom d'agent tend à disparaître :

pan-d\dka < mpan-d^dka.D'où la courbe einfKiiini{dka> amfcin-dyika>

tnpan-d{dka> pan-d\dka.

Page 329: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

FORMATIONSVERBALESET NOMINALES 269

> fî-fam-pi'lâzii ; double causatif : mam-pi-fain-pi-lâ^i ss man

Le paradigme est plus complet pour la classe des verbes en

man.'

Thème radical : %ika ;

Verbe en man : maij-ittfka >fau-d^âka;Causatif: mani'paihd^àka zs; mai) -\~fau-diaka >fam-pai.t-

diaka, paVallèlement à maijd{âka > faud^âka ;

Réciproque causatif: mi-fam-pav-diâka zsz mi -f- faiit~pay~

d{âka > fi-fam-paiHl^tka ;

Double"causatif ; iitam-pi-fam-paii'diâka = man -{-fi-fam~

paij-dtfka;

Réciproque : mi-fai)'d%ika =: tni-{-fai)-d{àka < may-dzâka ;

uiifaijdtfka > fi-fan-d^ika ;

Causatif réciproque : mam-pi-faij-diâka =r man -f- fi-faij-

dythi ;

La règle de formation des verbes précédents s'applique à

toutes les autres classes de verbes en mana, maijka, ma/M,

miIxi, mian, milan.

Le procédé d'investigation de la racine de iiiampifampaij-

diàka et niampifampllay est de même absolument concluant

et constitue la preuve, par l'opération inverse, de la dériva-

tion de ces verbes l'un de l'autre par l'intermédiaire du sub-

stantif en fan ou fi :

mampifampaij^âka == mai) -f- fifampaijdiâka < mifampaij-

d^âka =: mi -f- fampaijdiâka < mampai)d\âka = man -{-faij-

dfâka < maijdiâka~niai,i-{- thème radical fâka;

mampifampilâia *= maij -f- fifampilà^a <C mifampilâ^a =

mi-f- fampilâyt < ma mpilota = mai) -{-filâyt < milâ^a =

mi -f* lâyt.La règle unanimement admise de formations nominales et

verbales à l'aide des in fixes p pour le nom d'argent (nt-p-ay-

Page 330: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

2JO CHAPITREVU

d^itka), amp pour le causatif (m-amp-and^aka), etc., est donc

inexacte. Les verbes, du transitif ou intransitif simple au

double causatif, se forment, au contraire, à l'aide des préfixesmi et mai) qui sont successivement préfixés, non pas à la

forme verbale précédente, mais au substantif issu de la forme

verbale précédente. Je développerai prochainement cette loi

nouvelle en retendant à toutes les classes de verbes transitifs

et intransitifs '.

VIL Un certain nombre de substantifs sont formés en mal-

gache à l'aide des préfixes ke, ki, ka :

Ke-pukà, bruit de ce qui est écrasé sous la dent, de

pttka, choc ;

Ki-aftiâfu, un petit feu, de afa, feu ;

Ki-buijlanâ, enflure, de biti)lanà, enflé ;

Ki-lalâw, jeu, de lalaw, jeu ;

Ktt-bild, état de ce qui n'est pas droit, de bila, de

travers;

Ku-ditdukâ, empressement, de dudttku, pressé ;

Kii-fâfa, balai, de fafa, action de balayer.

VIII. Le malgache possède enfin un substantif à suffixe ni :

Lava-ni, longueur, de lava, long;

Rari-ni, équité, de rari, action d'arranger ;

Turi-itî, incision, de Ittri, incision ;

Vahi-nî, ce qui ressemble à une liane, de vahi, liane.

I. Gautier (Madagascar, lissai degéographiephysique,p. 296, ndte 2 et

298) avait pressenti cette loi en indiquant la formation du causatif S/MM-

pid^eri par man 4- fiJ^fri, mais il ne lui a consacréque quelques lignes, en

note, et n'a surtout pas montré quels étaient les deux éléments préfixauxdes thèmes Merina du type mpahita. C'est la reconstitution du préfixenominalon qui m'a permis d'être atnrnutif et de formuler nettement cetteloi nouvelle.

Page 331: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

FORMATIONSVERBALESET NOMINALES 2JI

Le malais présente une formation identique :

Ltiwas, large; Lawas-ïia, largeur.

XL REDOUBLEMENT

En malais et en malgache, les formes redoublées sont de deux

sortes : les formes redoublées partiellement et les formes

redoublées intégralement.

I. Redoublement de la première syllabe :

Mal. *Birib, Bebirib, nom d'un oiseau ;

Laki, Lalaki, mâle.

Malg. Labi, mâle, Lui abi, homme;

Laiiauà, Lalaitauâ, bambou servant

de réservoir à

eau;

*Riiiinà, hiver, Ririiiinâ, hiver.

IL Redoublement de la deuxième syllabe :

Mal. Halinlar, éclair, HalUintar, éclair;

*Kutiii, Knlil'tii, entouré.

Malg. Bitikâ, très petit, Bititikâ, très petit;Dabakà, chute, Dabubukâ, chute lourde;

Darakâ, coup, Daruriikâ, chute bruyante ;

Htidinâ, tournoiement, Hudidinà, entourage.

III. Redoublement intégral du thème radical :

Mal. Baib, bien, Baib-bai'k, très bien ;

Mata, oeil, Mala-mata, espion ;

Mula, commencement, Mnla-mula, premièrement ;

Patib, blanc, Pulib-pitlib, très blanc.

Page 332: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

272 CHAPITREVU

Malg. Eli, dispersion, Eli-eli, fréquemment dis-

persé ;

Mavu, jaune, Mavtt-mavti, jaunâtre ;

*Ha$akâ, Ha^a-ka^akà, course ;

Lavakà, trou, Lava-davakà, petit trou;

Pclalrâ, soufflet, Pcla-pelalrâ, soufflets fré-

quents;

Analrà, réprimande, Analr-aualrâ, légère répri-mande ;

Alinà, nuit, AUn-alinâ, crépuscule;

D^anuin), arrêt, D^anui)-dianiiitâ,Arcètsùè-

quents.IV. Formes verbales redoublées.

En malais, l'initiale du second élément de la forme redou-

blée subit les mêmes changements phonétiques que celle du

premier terme dont la loi de sandbi règle les modifications :

Karait, arranger; Mëiiaraii, arranger; Mëiiaraii-iiaraii;

Piikul, frappé ; Mëmtikttl, frapper ; Mëmaktil-mttkitl,

En malgache, au contraire, le thème redoublé est traité, au

point de vue de la formation verbale, comme un thème simple,c'est-à-dire que l'initiale seule du premier ternie est modifiée

conformément à la loi de sandbi.

Tafika, expédition ; inanafika, faire la guerre ; tafi-tafika,

expéditions fréquentes; manafi-tafika, faire souvent la guerre;

Vil't, déviation; mamili, détourner; vili-vili, déviations

fréquentes; tnamili-vili, détourner fréquemment;

Vadika, l'envers; mamadika, mettre à l'envers; vadi-badika,action de changer fréquemment; mamadi-badika, changersans cesse ;

Zaitra, couture; inan-dqtilra, coudre; ^ai-d\aitra, coutures

fréquentes; mai)-d%ti-d{ailra, coudre souvent.

Exceptionnellement, le verbe maitao = man + tao, sJt la

règle malaise : ma-naw-naw, au lieu de la forme régulièreattendue : *manau/-taw.

Page 333: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

fis.

FORMATIONSVERBALESET NOMINALES 273

En malais comme en malgache, certains mots ne sont usités

que sous la forme redoublée :

Mal. Biri-biri, mouton ;

Labi-labi, tortue ;

Pundi-pttndi, bourse;

Punaii-punaA, espèce de poisson.

Malg. Kudi-kudi, mille-pattes ;

UU-uli, espèce de grive,

Ravi-ravi, état de ce qui pendille;

Sela-scta, fierté.

Le vocabulaire de la faune de toutes les tribus malgachescontient un grand nombre de formes partiellement ou inté-

gralement redoublées :

Sakalava O. Babaka, espèce de chat-huant;Côte orientale. Papaki, huître;Bara \

Betsimisaraka f ~. . ,Sakalava NX). Tflto"'>enSoutevent;

Taiiala ]Merina. Tutu^t, souris;Betsileo. FiririAga, espèce d'hirondelle;

<,., , | Tsibubuka, têtard ;

Vurimu. Bàkaka, grenouille ;Antefasi \

Antemuru f n , , ,

Aotapkara»"*«*<«><«i»««l i

Zafisuru I

Merina. Kibaba, caille ;Atitemuru. Ktitfatfa, anguille sacrée;Merina. Morara, espèce de martinet à large bec;G. FF.RRASD.—Pt/oiifllifrumalasù-malgtubf. 18

Page 334: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

274 CHAPITREVII

. Betsimisaraka. Tsartiru, espèce de sèche ;

Antambahwaka. Giri-giri, canard musqué ;Antemuru. Heri-lxri, râle ;Sakalava N-O. Kala-kata, espèce de coq de bruyère ;

Antanosi. Kelfa-ketfaka, pie-grièche marron à ailes et queuebleu vif;

Sihanaka. Luvi-lttvi, canard sauvage à bec rose;Bara. UAguiigu, canard sauvage ;Betsimisaraka N. Ravi-ravi, espèce de bécassine ;Bara

jBetsimisaraka [ Tfiit-lflu, hochequeue à ventre jaune ;

Tanala lAntankara. Viki-viki, espèce de pluvier.

En malais et en malgache, la réduplication n'a quelquefoisd'autre but que de différencier des homophones homographes :

Mal. Alan, aigle— Alait-alaiif cerf-volant;

Alap, doucement —Alap-alap, espèce de faucon ;

A lu, pilon— Alti-altt, espèce de poisson de mer;

Alnr,- coupure—Alttr-alur, nom d'un arbre.

Malg. Bubu, albinos — Btibu-babu, glouglou ;

Daiiga, espèce d'herbe*— DaAga-daAga, hauteur;

Dani, bon plaisir— Dani-dani, ballonnement du

ventre ;

Kisu, couteau — Kisu-kistt, hargneux.

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CHAPITRE VIII

LE SANDHI '

Les cas d'application de la loi de sandhi sont, en malais,relativement restreints et nettement déterminés. Les composésdu type Ixirini, aujourd'hui (Imri, jour -f- ini, celui-ci), bagitu,ainsi (bagai, sorte -f- itu, celle-ci), spnt très peu nombreux.

Cette loi phonétique n'intervient d'une façon constante que dans

la formation des verbes et des dérivés verbaux. Avec le préfixe

mëit, par exemple, l'initiale de la racine est tantôt maintenue,tantôt aphérésée et entraîne, suivant le cas, la chute de 1'/'/

final du préfixe ou sa mutation en ït, n ou m *. L'une des

conséquences caractéristiques du sandhi malais est la forma-

tion de groupes vocaliques et consonantiques qu'on ne ren-

contre dans aucun thème radical : aa dans kaadaan, existence,

de ka -f- ada -f- an ; tk dans mëmpêrbuxvatkan, de miii + pèr

-f- batual -f- kan.

En malgache, au contraire, la loi de sandhi est très fréquem-ment appliquée ; mais elle s'inspire de la phonétique généralede la langue et ne crée pas de groupes vocaliques ou conso-

nantiques inhabituels. Aucune racine ni aucun composé ne

présentent, dans la langue moderne, de cas d'épenthèse ou

des groupes tels que n + r, n -f s, n -t- v, n -f- /. Le ms. 2 du

fonds arabico-malgache de la Bibliothèque Nationale contient

1. Mal. isendi, Suodanais: sandi< Skr. : sandhi, articulation, jointure,juxtapositioneuphoniquedes mots.

2. Cf. Brandstetter,Beiiehungen,p. jo.

Page 336: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

276 CHAPITREVIII

un exemple de groupe « + / : f» 36 rectos^xiU* o>^ tara-

Isa manlifiki, le tonnerre éclate. Manlifiki qui est composé du

préfixe verbal man et de la racine lifiki est, sans aucun doute,

un barbarisme. En malais, les racines à / initial prennent le

préfixe verbal ml au lieu de min : mi-fambal, tarder, de tom-

bai, lent. En malgache, les thèmes radicaux à même initiale

prennent, soit le préfixe ma soit le préfixe man ; mais, dans

ce dernier cas, 17 initial alterne avec d :

MALG. ANCIEN MALG. MODERNE

Ms. III f° 64 verso / . . .. ..w ixr <•„ [ ma-leba, aller, maiydem;Ms. IV f° 74 verso )Ms. V f° 23 verso : ma-ltta, vomir, man-dua.

Manlifiki est donc très nettement un barbarisme ; c'est du

reste le seul exemple que j'aie relevé de formation verbale de

ce genre.Les applications de la loi de sandhi sont, en malgache,

extrêmement nombreuses ; leur grande variété constitue une

des principales difficultés de la langue. Les cas de sandhi sont

les suivants :

I. Tout mot terminé en ka, lia, Ira, construit avec un

second mot commençant par une voyelle, perd sa voyellefinale :

Lalsak'alina, attaque nocturne (lalsaka);

Zaïialtanadahi, neveu (lattaka) ;

Tahiti'Andriamanilra, béni par Dieu (tabina);

Ultm'aijlilra, vieillard (ulittia);

Efalr*ai)dru, quatre jours (efalra);

Tniigulr'timbi, pied de boeuf (tuiigittra).

Quelques mots non terminés en ka, tta, tra, suivent la

règle précédente :

Page 337: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

LE SANDHI 277

LeVafti, langue de feu (Ma);

Mpiliindrenlana, porteur de bagages (mpilttudra);

Vav*uruna, narine (vava).

La règle ci-dessus et les suivantes régissent également la

formation des racines redoublées :

Arak-araka, poursuite en justice (araka) ;

Alin-alina, crépuscule (alina) ;

Ejilr-efitra, séparation en plusieurs parties (efilra).

IL Tout mot terminé en ka, tra, perd sa finale lorsqu'ilest construit avec un second mot commençant par b, d, dr, g,

d^,k,m,n,Ag,p,l,tr,ts:

Afa-baraka, déshonoré (afaka) ;

TttAgu-diikulra, patte de canard (tuiigtttra) ;

Zana-drakidraki, petit de canard (^anaka);

Ela-gwayka, aile de corbeau (elalra) ;

Tandru-d%amuka, corne de boeuf (taydruka) ;

Hudi-kari, peau de chat sauvage (hudilra);

Rcra-muliilra, qui a la lèvre pendante (reraka) ;

Hudi-iialii, écorce de l'arbre natti (hudilra);

Afa-iigttsti, affranchi de son serment (afaka) ;

Ela-papaitgtt, aile de milan (elalra);

Afa-tahut[a, qui ne t.aint \\\xs (afaka) ;

Efi-lranu, chambre (efilra);

Zana-lsipika, flèche (^anaka).

III. Tout mot terminé en no perd sa syllabe finale lors-

qu'il est construit avec un mot commençant par m, n ou Ag.

Joint à un mot commençant par une consonne non-nasale, sa

voyelle finale seule est apocopée :

Vttru-malxri, épervier royal (vtinnia);

Andria-nifi, incisive (andriana);

Page 338: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

278*

CHAPITREVIII

Ana-itgitakeli, herbe (aitana);Varum'be ', oie (vurttna) ;

Humain'paraki 3, chiquer du tabac (hiiiitaita);

Vunuindxjrika, tué par un bandit (vtintiina);

Ulmikeli, individu de basse extraction (uliina);

Lalan*tani, droit des gens (lalaiia).

IV. Lorsqu'un mot terminé en ka ou tra est construit avec

un second mot commençant par une des consonnes :/, h, I, r,

s, vou 1 dites initiales alternantes, le premier terme du composé

perd par apocope sa finale ka ou tra, et l'initiale du second

élément alterne respectivement avec p, k, d, dr, ts, b et a\ :

P pi Lava-po^a, trou de crabe (lavaka,fo^a),

\ Eîa-panihi, aile de roussette (elalra, fanibi).

„ ^l Pati-kena, morceau de viande (ptttika, Ixna),

\ l)li-ka%ti, vers du bois (tililra, Ixi+tt)..

n \ Ana-dahi, frère d'une soeur (anaka, lahi),

l Rayki-dcla, qui grasseyé (raykitra, îela).

R HR i Mnaapa-drambu,couperh(\ueue(matiapaka,rambu),( Safti-dranti, inondation (safutra, raiiu).

<, ,«« ( Zana-lsuratra, voyelle (%anaka, suratra),

( Fatra-tsond^tt, farci (fatratra, sondai).

y „ l Lava-bari, silo à riz (lavaka, vari),

f Hcbi-ba^ana, mal aux dents (fxhitra, va^ana).

!Efa-d{ttrti,

carré (efalra, itirn),

1uiigu-d^avuna% colonne de brouillard (ttiiigutra,

pavana).

Ei Antanosi ancien, 17; initial du second terme alternait

avec ts, 17 avec df :

1. Litt. : l'oiseau grand.2. Litt. : manger du tabac.

Page 339: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

LE SANDHI 279

Vulun-isai)dfiii, poils du front, sourcil, de vulu-\-n-\-lmn-dfiA (Ms. 5, f° 77 v. et ms. 7, f° 70 v.);

Falan-lstihulfti, plante du pied, de fala -f- « -f- hiihttlfu

(Ms. 5, f° 78 v. et ms. 7, f 72 r.);

Vurttn-dfuha, poils de la tête, cheveux, de vurti~vttlu -f-« + luha (Ms. 5, f° 77 r. et ms. 7, 1° 70 v.) ;

Tai)-dfaiiilsi, dans le ciel, de tay-{-laiiitsi(Ms. 8, f° j r.).Dans quelques dialectes maritimes orientaux et particuliè-

rement en Betsimisaraka, 17; initial du second élément d'un

composé alterne avec tf :

Vttan-tfatafan, fruit du badamier, de vua -f- » -f- halafan ;

Fitian-tfavait, amour des parents, defilia -f- n-{-fxtvan;Umbin-tfttva, boeuf d'un Httva, de umbi -f- « -f- Huva.

V. Lorsqu'un mot terminé par na est construit avec un

second mot commençant par une consonne alternante, la

voyelle finale du premier terme est apocopée et l'initiale du

second terme alterne avec sa correspondante. Par euphonie,« se change en m devant p et b :

Lefum-ptibi, lance courte (lefuna, ftthi),

Ultty'kala, personne détestée (ulttna, halo),

Saruy-duba, voile (sartina, tuba),

MasU)-dranu, eau salée (masiita, ranu),

Laiti)-tsayna, grande intelligence (lalina, sayna),Riam-baltt, cascade (riana, valu),

Manai)-d%ara, qui a de la chance (manana, %ara).

VI. Lorsqu'un mot terminé en ka, tra, prend l'un des suf-

fixes possessifs, la finale est, suivant*les dialectes et le suffixe

possessif, entièrement ou partiellement apocopée :

MERINA :

Hudilra, peau,

Page 340: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

?S0 CHAPITREVIII

Hudilru, ma peau = hudilra -\-tt,

Huditraw, ta peau = hudilra -j- aw,

Hudilri, sa peau = hudilra -f- /,

Hudini, sa peau = /;/f<//7ra-j-//#.

AUTRES DIALECTES:

Htrdiko, ma peau = hudilra -f- &>,

HudinOy ta peau = hudilra -f- /w,

Hudini, sa peau = hudilra -{- ni.

Dans tous les diatlectes, la finale des mots terminés en //a

est apocopée dans le même cas :

Lakana, pirogue,

Lakaku, ma pirogue (lakana -f- ku),

Lakanaw, ta pirogue (lakana-f- //<io>),

Lakani, sa pirogue (lakana -f- ///).

VIL Lorsqu'un mot terminé en Aw, ;w, ira prend le suffixe

prépositif i, sa voyelle finale est apocopée et remplacée par i :

Lùvaki ni fo^a, trou du crabe (lavaka-\-ï),Ravini ni Im^ii, feuille de l'arbre (ravina -f- /),Hudilri ni timbi, peau du boeuf (hudilra -j- i).

VIII. Lorsqu'un mot à initiale alternante est régi par la

préposition ani, 17 final de la préposition est apocope et l'ini-

tiale du second terme alterne avec sa correspondante comme

à la règle V :

Am-pu, au coeur (ani, ftï),

An-dakana, en pirogue (ani, lakana),An-Isa ha, aux champs (ani, saba).

Les substantifs à suffixe ni et certains substantifs à finale

radicale ni suivent la règle précédente :

Page 341: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

LE SANDHI 28l

Lahin-tsavili, gond (Zabi -f- ni, savili),

Tadim-basi, lumière du fusil (tadini, basi).

Lorsque les deux éléments d'un composé sont unis par le

suffixe prépositif n, la règle précédente est également appli-

quée :

Tanin-dra^ana, terre des ancêtres (tani-\-n -f- ravina),

Raiittnt'bava, salive (ranti -f- // -f- vava),

Ambunin-dxalu, chef civil (ambuni-\-n-{-\atu),

Vttkim-pari, rassasié de canne à sucre (vttki -J- n -{-fort).

IX. Les préfixes verbaux terminés par A ou n soumettent à

un traitement spécial l'initiale de la racine à laquelle ils sont

préfixés. Vide supra p. 255.

X. Formation des passifs à suffixe.

Il y a lieu de rappeler ici que les finales malgaches se divisent

en deux catégories : d'une part, les finales ka, 11a, ira, dites

finales variables par suite des modifications (apocope partielleou intégrale) qu'elles subissent '

; d'autre part, toutes les autres

finales de la langue dites finales invariables par oppositionaux précédentes. Les suffixes passifs sont au nombre de deux :

ana et ina.

Thèmes radicaux à finales invariables.

a) Les thèmes radicaux terminés par a confondent leur

voyelle finale avec l'initiale du suffixe ana. Va radical final se

maintient avec le suffixe ina :

U%ana, être lavé, de u$a -{- ana,Utaina, être transgressé, de ttta -f- ina.

t. Quelques mots à finales invariables subissent également l'apocope dela voyelle finale (vide supra p. 275-177).

Page 342: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

282 CHAPITREVIII

b) Les thèmes radicaux terminés par u conservent leur

voyelle finale :

Laruana, être mêlé, de lartt -f- ana,

Babuina, être capturé, de baba -f- ina.

c) Les thèmes radicaux terminés par r prennent seulement

le suffixe ina. Dans certains cas, 17 final de la racine se con-

fond avec l'initiale du préfixe ; dans d'autres, la contraction

des deux / aboutit à e :

Fidina, être choisi, defidi-{-ina,

Ekena, être approuvé, de eki -f- ina.

d) A côté de ces formations régulières, il existe un nombre

considérable de passifs à traitement spécial : le suffixe est jointau thème radical par l'un des quatre infixes intervocaliquessuivants '.f,i>s,vl:

F — Tun lafana, être jeté, de ltti)ta-{-f-{-ana.Z —

Fay+ana, être dégoûté, defay-\-^-{-ana,

Tuvu^ina, être puisé, de tuvtt -j- %-{- ina.

Z-S —Ii)daw%iita, indawsina, être emporté, de indaw -{- %,

s -f- ina.

S —Lefasana, être tiré, de lefa -f- s -f- ana,

Lanitsina, être passé à la nage, de lanu -f- s -f- ina.

V —Tuitgtiavana, être ajouté, de tiiiigua -{-v-f-ana,

IJxvina, être nié, de la -f- v -f* ina.

Thèmes radicaux à finales ka, na, Ira.

e) Les thèmes radicaux à finale ka prennent indifférem-

ment le suffixe passif ana ou "ma, après apocope de leur

voyelle finale a et alternance du k avec /; ;

Afalxtna, être délivré, de afaka -f- ana,

Kapuhina, être battu, de kapttka -f- ina.

i. Pour ces infixes intervocaliqueset les suivants, vide supra p. 188 et211 et suiv.

Page 343: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

LE SANDHI 283

Quelques thèmes radicaux possèdent les deux formes pas-sives -Imita, -bina :

Setrulktna, setrtihina, être enfumé, de selrttka -{- ana,

ina.

f) De nombreux thèmes radicaux à finale ka perdent au

passif leur syllabe finale et prennent le suffixe ana ou ina

augmenté d'un des infixes intervocaliques/, / ou r ;

F —Ttthufana, être arrêté avec une barrière, de litbitka -f-

f-{-ana,

Lelafina, être léché, de lelakâ -f-/-|- ina.

T — Tarilina, être traîné, de tarika -f- / -(- ina.

R — Trubarana, être percé, de trttbaka -f- r -|- ana.

Les deux derniers exemples ont un doublet passif régulieren -bina, -Ixtna : taribina, trubahana. Un grand nombre de

thèmes radicaux à finale ka possèdent également une double

forme passive : la forme régulière et la forme à infixe inter-

vocalique :

Dabtthana, dabufana, être battu, de dabttka -f- ana,

~t"/~t* am*

g) Les thèmes radicaux à finale na forment leur passif en

ajoutant le suffixe ana ou ina à la racine apocopée de sa voyelle

finale a ;

Tttvttnanti, être ajouté, de luvttna -f- ana,

Vaijdaniita, être rendu tacheté, de vandana -f- ina.

Plusieurs thèmes radicaux possèdent les deux formes pas-sives :

Salranana, satranina, être préludé, de sa traita-{-ana,ina.

Page 344: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

284 CHAPITREVIII

/;) Certains thèmes radicaux a finale na sont apocopes au

passif de leur syllabe finale et prennent les suffixes passifs ana,

ina, augmentés de l'infixé intervocalique m :

Umana, être mouillé, de lena -f- m + ana,

Taiumina, être porté, de tourna -J- m + ina.

i) Les thèmes radicaux à finale Ira ne conservent au passif

que l'élément occlusif ou vibrant, l'un exclusif de l'autre, de

leur double consonne finale, et prennent les suffixes anat ina,

après apocope de la voyelle finale a • :

Sura ta na, être écrit, de suratra -f- ana,

Vivitina, être soulevé par le bord, de vivitra-{-iiia,

Laharana, être aligné, labalra -f- ana,

Dilurina, être brossé, de dilutra -f- ina.

Quelques thèmes radicaux possèdent une forme passive à

vibrante et une seconde forme à occlusive :

El al ina, dur ina, être entr ouvert, de elalra -{- ina.

j) Certains thèmes radicaux à finale tra sont apocopes au

passif de leur syllabe finale et prennent les suffixes ana, ina

augmentés des infixes intervocaliques/ou s * :

F —Rakufaiia, être couvert, de rakitlra -}-/+ ana,

Tarafina, être espionné, de taraira -f-/-f- ina.

S —Rttmpusana, être cueilli à pleines mains, de rtttnpu-

Ira -f- s -f- ana.

Quelques thèmes radicaux possèdent à côté de la forme

régulière un doublet à infixe intervocalique':

Urutana, tirusàna, être arraché avec les mains, de

tirutra -f- ana, -f- s -f- ana.

z. Vide supra p. 2t 1 et suiv., pour ces formations passives.2. Vide supra p. 214et suiv/

Page 345: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

CHAPITRE IX

PRONOMS, DÊTERMINATIFS ET TERMES COMMUNS

I. PRONOMSPERSONNELSET POSSESSIFS

Les pronoms personnels sont en malais et en malgaches les

suivants :

Mal. aktt, Tagal : ako, Batak : obit, Dayak : yaktt, je, moi.

Malg. pronom sujet : alto, yalfo, $abo, i\alx>, xvafo; pronom

régime : abi.

Mal. aiîkaw, tu, toi. Malg. pronom sujet t afiaw, atlao,

aitoiv, aAo, anaw, anao, anow, ano, Ixtiiaw, Ixtnao, Jjanoiv, Ixtno,

hyanaw, hyaiiao,byaiioiu, byano; raw, row, ro; pronom régime :

anaw, anao, anoiv, ano.

Mal. diya, iya, il, lui, elle. Malg. pronom sujet : Malg. an-

cien : ri, Malg. moderne : iyi, i^i ; pronom régime : atf.Mal. kita, nous (inclusif). Malg. pronom sujet : atsika,

anlsika, inlsika, isika, isikya ; pronom régime : atsika, anlsika.

Mal. kami, nous (exclusif). Ce pronom malgache et les

deux suivants n'ont aucun rapport étymologique avec le

malais. Pronom sujet : alkty, alxy, yafjey, ^abay, %they, ifaliay,

i^aliey, aAay, aAey, atte; pronom régime : anay, aitay, aney, ailey,ane.

Mal. kamii, vous. Malg. pronom sujet : anawreu, anaoreu,

aiiowreii, anoreu, hanawreu, Ixtnaoreti, Ixtiiowreu, Imiiorca, hyana-rett, nareti ; pronom régime : anoreu.

Mal. marika-ilu, ils. Malg. pronom sujet : rett, irett, i^irett,

i^arett, ixii)drett, pareil, iy; pronom régime : i^arett, a$.

Page 346: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

286 CHAPITREIX

On admet généralement que le pronom Merina de la

2e personne du pluriel (en graphie usuelle : hianareo = hya*

narett, anareo =s anoreu) représente le pronom de la 2e per-sonne du singulier : byanaw, anaw -f- infixe pluriel re. La

forme Antanosi ancienne : banaureo qui nous est attestée parles mss. VII et VIII de la Bibliothèque Nationale, semble, au

contraire, un composé du pronom singulier banaw + rcu,

marque du pluriel, le même rett, sans doute, qui est employécomme pronom pluriel de la 3* personne. Les pronoms de la

y personne : sing. î^I, plur. ï$rêït sont très affirmatifs à cet

égard. Le passage de l'accent tonique de î</ sur ï dans tzjrêiï est

tout à fait caractéristique; et nous constatons un changementde quantité identique dans l.ùnâw et Ijônàwreït. Cette ques-tion de formation du pluriel par l'infixé re est donc à reprendreentièrement, car la théorie généralement admise n'est pas

applicable, aux deux cas ci-dessus.

PRONOMSPERSONNELSSUFFIXES

Mal. ire personne : ku. Malg. singulier : ka, ko, u ; plu-riel inclusif : tsika, nlsika, ntsikya ; pluriel exclusif : nay, ney,

iiay, itey, ne, ay, ey.Mal. 2e personne : mu. Malg. singulier : naw, ttao, now,

no, 0; pluriel : narett, a rat.

Mal. 3e personne na, Malg. singulier : ni, ne; pluriel reu,

udrett, ndpareil, ni.

PRONOMSPOSSESSIFS

Le malais ne possède pas de pronoms possessifs. En mal-

gache, le possessif est exprima par le pronom personnel

régime employé avec l'article ni, le, la, les : ni abi, le mien;ni a{i, le sien ; ni anarett, le vôtre (pour les autres possessifs,vide supra).

Page 347: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

PRONOMS,DÉTERMINATIFSET TERMESCOMMUNS 287

Dans une courte note sur les dialectes Betsimisaraka nord et

Antankara (Antananariw animal, 1893, p. $4*55), le Rev.

Baron indique comme suffixes pronominaux, des formes telles

que anahi, ana{i en Betsimisaraka, nanakabi en Antankara.

Les exemples qu'il en donne montrent l'inexactitude de son

interprétation : vari-anahi (sic) doit être lu : vari anahi, riz

(de) mot =s mon riz ; vari-anay (sic), vari anay, riz (de) lut

ss son riz et laka-nanakabi (sic), lakaiianakabi = laka -|» n

•\-anakabi, litt. : pirogue de moi s= ma pirogue. Je revien-

drai prochainement sur cette question des pronoms possessifs

qui n'a pas été étudiée encore de façon satisfaisante.

IL DÉTERMINATIFS

En malais, les êtres et les choses sont divisés en plusieurs

catégories qui ont chacune un nom spécifique : oraA, homme,

personne, pour les êtres humains; ikar, queue, pour les ani-

maux; buwab, fruit, pour les fruits; bidfi, graine, pour les

graines et les petits objets plus ou moins ronds, etc. Ex. :

perampttan lima orait, litt., femmes cinq personnes = cinqfemmes : kttda tiga ihor, chevaux trois queues = trois che-

vaux.

Les déterminatifs existaient également en malgache. Gau-

tier m'en signale un exemple caractéristique qu'il a relevé

dans le Tan tara ny andriaua elo Madagascar, histoire des rois

de Madagascar, recueillie et publiée par le Père Callet : ttmbi

telu ranibii, litt. : boeufs trois queues = trois boeufs. C'est le

seul témoignage que j'en connaisse; les déterminatifs ont

disparu de la langue moderne.

10. TERMES SPÉCIAUXCOMMUNS,AUX DEUX LANGUES

Le malais et le malgache ont, en commun, un certain

Page 348: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

288 CHAPITREIX

nombre de termes somatologiques et culturels qui constituent

de précieuses indications ethnographiques.

NOMS DES PARTIESDU CORPS

Mai. bahtt, dessus de l'épaule; Malg. avay, épaule;

bawub-vattka, favoris (barbe) ;

bêlakaA'valâbait, dos, rein ;

biilu-vulu, poil ;

buriî-vtili, vudi, le derrière;

buluihvulu, membre viril ;

dada-tratra, poitrine ;

darab-ra, sang;

djaAgut-tsaitka, menton;

garljam-vayiA, molaire ;

gigi-hi, dent ;

Immpedit-aferu, bile, fiel ;

Imi-ali, coeur, foie;

biduii-ttritua, nez ;

bultt-lïtba, tête;

katiab-Mika, aisselle ;

këlinkin-hii)kin, petit doigt, auriculaire ;

. kelintat-kii)di, clitoris, vagin;kiiiin-haudfiA, sourcil, front ;

kuditb-batuka, nuque;. kttktt-bubu, ongle;

ktikur-buhutfa, serre, pied ;

kttlit-bttditra, peau ;

kumis-siimiitra, moustache ;

lakilaki-lahilahi, homme ;

lamusir-lainiisina,dos;

lelier-lokobero, gorge ;

Page 349: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

PRONOMS,DÉTERMINATIFSET TERMESCOMMUNS 289

lidabhla, langue;

litjalf-rora, salive, crachat ;

lutut-litra, genou ;

luiiluHnultttra, bouche, lèvres;

pal&fe, cuisse ;

ptnkal-afenan, extrémité, avant-bras;

pëler-falit, pénis, vulve ;

pèlipisan-fibirifaita, les tempes ;

pënaiiakaii-fanaAanaka, utérus, matrice;

piitgaiH'aniâ, les reins ;

pipi-fifi, joue ;

pttsat-finira, nombril; .*

rabu-rabuka, poumon ;

rambuhrambu, cheveux ;

siku-ihu, coude ;

taAait-tanana, main;

lainbuni-lavtini, placenta ;

tèliAa-tadiïti, oreille, trou de l'oreille ;

tulaii-laxulana, os ;

lumil-tumitra, talon ;

tuiidjtik-lundru, index ;

cupiii-sufina, lobe de l'oreille, oreille;

tirat-o^atra, nerf, veine ;

tilab-olcki, cervelle.

MAISON, USTENSILES,ARMES

ainab-laimika,mtte;

anliiianlin-hviluitkanluna, pendants d'oreilles;

araii-ariii, charbon ;

atap-tafu, faîte, toit ;

banlal-uiidana, oreiller;

bêlaita-viloAi, pot, vase ;G. FEKRAND.—Pbnùlifiu uulayo-uulgiubr. 19

Page 350: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

290 CHAPITREIX

bubii'Vitvtt, nasse ;

bubuit-wvuna, toit ;

bubuitait-vttvuAan, faîte d'un toit, pièce de bois

. qui forme le faîtage ;

danoiv-lranu, maison ;

diiidiihrindrinu, mur, cloison ;

djarin-lsarini, filet pour la chasse ;

garbait-varavaAan, grande porte, entrée ;

genderait-laAgurun, tambour ;

guntiit-ljeii, ciseaux;

kamtidi-lhimuri, gouvernail ;

baron-baron, sac, panier;

kaëa-ljalsa, du verre ;

këbok-kapu'aka, coupe, gobelet ;

kèrabu-kivirti, boucles d'oreilles;

kipas-bimpa, éventail ;

kubiib-takubtika, cruche ;

landasaii'laiiday^an, enclume ;

lapib-lafika, natte ;

layar-lay, voile;

lenibiii-lefitua, sagaie;

lëstiA-leuna, mortier à riz ;

liinas-dima, écuelle;

paitteb-fautsika, clou ;

papan-fa fana, planche;

para-farafara, grenier, plancher ;

pëlitpub-falafa, cloison en bambous ;

titngali-faAgadi, bêche;

pëli-valra, coffre;

piitgan-fiAga, plat, bol ;

pisaw-niestt, couteau ;

praljo-paraljo, barque, pirogue ;

puiidi-kipuudi, bourse, boîte ;

Page 351: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

PRONOMS,DÉTERMINATIFSET TERMESCOMMUNS 291

rakit-^ahitra, radeau ;

rantey-rodiu, chaîne ;

rtttvait-riiaA, cale de navire ;

seiidub-lM.idïttka, cuiller ;

sulika-salitbi, sagaie ;

sulin-sttdina, flûte ;

sttmpit-subika, sac ;

tali-tadi, corde ;

lèkaiHchiiia, canne ;

tjkar-tsibi, natte ;

timba-tavi, seau, auge ;

liitkat-tubitra, grenier;

liti(iii-!cte~ana, pont;

tonkaw-tuktt, trépied;

torak-iultttra, navette, dévidoir ;

luwak'tuaka, spiritueux.

NOMS COMPOSÉSA FORMATIONIDENTIQUE

DANSLES DEUX LANGUES

bttwah bëtis =s vita-vitsi, litt. : fruit de la jambe, mollet ;

bâta api = valu aftt, pierre à feu ;

bara-api = vaytiafu, charbons ardents, braise ;bttwah niyiir =» vua-nitt, fruit du cocotier ;kttlit kayu == budi-ka^u, litt. ; peau d'arbre, écorce;lidab api = leTàftt, litt. : langue de feu, flamme;

bainpedu tanab = âjeruiitani, litt. : bile de la terre, espècede centaurée, petite plante très amère ;

loin bintaii = tayiikintana, litt. : excrément d'étoile, petits

insectes;tahit total — tain dalcrina < lalilra -f- ina, litt. : chiure de

mouches, taches de rousseur, visage marqué de taches noires;

Page 352: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

293 CHAPITREIX

abi kaytt~

itvi-lhiiit, espèce d'igname, litt. : igname en bois;

abi pulib = uvi-futsi, espèce d'igname, litt. : ignameblanche ;

mata Ixiri —masu-iiudru, litt. : l'orbite du soleil, le soleil;

anab panab = ^ana-tsipika, litt. : le fil de l'arc, la flèche;

anablailga —zaïia-litlxilra, litt. : le fils de l'escalier, l'éche-

lon;

bttivab piler= viian-dalaka, litt. : le fruit du pénis, de la

verge ; les testicules;

bapa ketil =* ada-keli, litt. : petit père, jeune frère ;buAa tahi ayant — taynnkubu, litt. : fleur de l'excrément de

poule, excrément de poule ; arbuste ;

rttmput tahi babi = tayn-dambu, litt. : herbe d'excrément de

porc, excrément de porc ; Seiaria glauca ;

ibu negeri = reni-vuhitra, litt. : ville mère ; capitale, ville

principale ;

layail-layaA =s hirondelle, < layaA,= sid'uylsidina <

sidina, vol ;

hitdjuù taiiah = ttrttnlani litt. : pointe de terre, cap '.

i. Cf. Brandstetter, Beiiebungen,p. 4$.

Page 353: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

CHAPITRE X

L'ÉLÉMENT SANSKRIT EN MALGACHE

ANCIEN ET MODERNE

Van der Tuuk est, à ma connaissance, le premier qui ait

signalé l'existence en malgache d'un élément sanskrit.

« Sanskrit words, dit-il, dans ses Outlines of a grammer qftbe Malagasy langttage, there are in Malagasy, but they hâve

undergone the changes of native words, front which \ve may

safely infer that the Malagasy branched orf from the languagesof the Indian Archipelago after the influence of the continen-

tal India had taken place '. » Dans son Aperçu philologiquesur les affinités de la langue malgache avec le javanais, le malais

et les autres idiomes de Vanhipel indien, M. Aristide Marre est

d'avis opposé : « Contrairement à l'assertion du savant auteur

du dictionnaire Batak-Hollandais (Van der Tuuk), dit-il, uni-

quement basée sur les cinq ou six mots sanscrits qu'il a purencontrer dans le malgache, je pense que l'immigration ma-

laise dans Madagascar eut lieu à une époque antérieure à

l'établissement des Hindous dans Java et Sumatra. Autrement,

comment expliquer qu'une foule de mots, purement sanscrits,

se retrouvent dans chacun des idiomes de l'archipel indien,

tandis que ces mêmes mots demeurent complètement étran-

gers au malgache*? » Marre cite ensuite, comme exemples,

i. P. 9.2. Actes du 6* Omgris international desOrientalistes, sectionpolynésienne,

p. 60.

Page 354: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

294 CHAPITREX

les mots sanskrits désignant le pain, le miel, le sucre, le fil, le

coton, le verre, l'éléphant, etc., qui sont passés dans toutes

les langues du groupe malais, tandis que « la langue malgachene possède qu'un nombre très petit de racines arabes et un

nombre bien moindre encore et tout à fait insignifiant de

racines sanscrites * ». Quelques années après, en 1893,M. Renward Brandstetter, le savant professeur de Lucerne,traite à nouveau la question dans le 2* fascicule de ses Malaio-

polynesisclx Forscbttngen : « Die âltesten Fremdvvôrfer im

Malagasy und Malaiischen sind die aus dem Sanskrit

entlehnten. Sie haben in Malagasy die gleichen lautlichen

Verânderungen durchgemacht, wie die echten Malaiopolyne-sischen Wôrter. Nun haben die Malaio-polynesischen Spra-chen, wclche ûberhaupt solche Anleihen zu machen imstande

waren, meist sehr viel herûbergenommen ; das Malagasybesitzt nur einige wenige Sanskritwôrter : sami, jeder ; sisa,

Kest; trusa,Ge\dsch[ild; Itetsi, hunderttausend. Man wûrdefast

versucht sein, an ein Spiel des Zufàlls zu glauben, zumal da

trusa und dosa sich der Bedeutung nach nicht genau decken,und da dieGleichungtarra, richten —

âcarà, « Sitte, Brauch »,

hôchst zweifelhaft ist ; aber belsi —ko{ikann doch kein Zufall

sein, wennschon die Bedeutung nicht stimmt. Das Malaiische

verwendet kili auch fur hunderttausend *. » M. Brandstetter ne

se prononce nettement ni peur l'une ni pour l'autre des théo-

ries précédentes; l'importance d'un mot malgache tel quebelsi <Z Skr. koft ne lui a cependant pas échappé. Malgré ses

restrictions, il est certainement plus près de l'opinion de Van

der Tuuk que de cell* de A. Marre ; mais il reste sur la

réserve vis-à-vis d'un fait linguistique encore discutable en

l'absence de preuves suffisantes et décisives. La théorie de

1. Actesdu 6e Congrès international des Orientalistes,sectionpolynésienne,p. 67.

2. IJK. cit., p. 14.

Page 355: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

L'ÉLÉMENTSANSKRITEN MALGACHEANCIENET MODERNE295

Marre a été, au contraire, adoptée par tous les malgachisants »,

Mieux documenté par les textes arabico-malgaches de la

Bibliothèque Nationale de Paris, que personne n'avait étudiés

encore, j'ai fait, au sujet de l'élément sanskrit, une enquêtenouvelle. L'opinion de Van der Tuuk avait été jtstementcombattue en raison de l'insuffisance des faits linguistiques

apportés à l'appui de sa thèse *. Les thèmes malgaches sui-

vants, d'origine sanskrite ou sanskrito-malaise, la confirment

nettement ; l'influence de l'hindouisme, devinée plutôt quedémontrée par le savant Hollandais, nous est maintenant

attestée de façon indiscutable ».

1. Cf. E.-F. Gautier, Madagascar, I-ssai de géographiephysique,p. joo;G. Ferrand, Essai de grammaire malgache,p. xxm et suiv. ; A. Grandi-dier (Origine des Malgaches,p. 70, notule) admet une immigration indo-mélanésienne (sic) antérieure à notre ère et une migration malaise ou

javanaise au xvi*siècle dont « les enfants en réalité de simple^métis, noyésdans la masse des indigènes auxquels ils étaient du reste attachés par lesliens du sang, n'ont dû ni pu (sic) garder b moindre trace des croyances etde la langue de leurs pères, d'autant plus que les Javanais, fort indifférentsen matière de religion comme beaucoup d'Orientaux, accueillent volon-tiers toutes les superstitions ».

2. Van der Tuuk ne cite à l'appui de sa thèse que trois mots dont l'un

(bala, scorpion) n'est certainement pas d'origine sanskrite.

$. Dans un article intitulé : Les noms de nombre,notesde philologiecom-

para (Bulletin de FAcadémiemalgache.Tananarive, n? 2, 2e trimestre 1904,p. 9$-ioj), le Père Thomas identifiecertains noms de nombre malgaches :

isa, un ; rua, rui, deux ; telu, trois; efalra, quatre;//», sept; %ilu, cent;arivu, mille, avec des noms de nombre sanskrit et reconnaît que les noms

malgaches pour 5,6,8, 9 et 10 n'ont 'aucun rapport avec leurs correspon-dants dans la numération de l'Inde. Cette constatation aurait dû lui inspirerdes doutes sur l'exactitude de ses prétendues identifications. Avec une

pareille méthode scientifique, on pourrait tout aussi .bien apparenter le

malgache i l'algonquin qu'au copte ou au bas-breton, la Rei-iede Mada-

gascar (2* semestre, 1905, p. 362) signale b découverte du Père Thomasà ses lecteurs et conclut gravement : « L'auteur de ces notes sur les Nomsde nombre,s'appuyant sur des observations antérieures faites par un mission-

Page 356: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

29<» CHAPITRE X

i° Mots usuels :

Skr. ko(i, IO millions ; Mal. &//, cent mille ; Malg. Itelsi,

cent mille (cf. ms, IV, f° 44 v. : Sr* toi);

Skr. ibira, du verre; Mal. £<I/<Î; Malg. Ikttsa (désuet en

Malg. moderne, cf. ms. Vil, f* 70 r. ; J^ Itatsa traduit par

1U;~ JÂ\ yttdfâd), verre, morceau de verre, et le Diction-

naire de Flacourt sub verbo) ;Skr. alâbtt, courge, citrouille ; Mal. lâbtt, Batak : tâbn,

Malg. làvtt ';

Skr. meglkt, nuage; Mal. mëga, Antambahwaka : mika;Skr. cesa, le reste, le restant; Mal. sïsa, Malg. sisa, Sîia;Skr. tàmbïtla, bétel ; Javanais : tëmbula, Malg. tambûru (cf.

Flacourt, His^ire, p. 68 et 129 : tamboure);Skr. sandhi, articulation, jointure ; Sundanais ; sandi, Mal.

sendi, Malg. oriental : sandfi ;Skr. tartina, jeune, tendre, frais ; Mal. tartina, jeune, juvé-

nile, jeune homme ; Malg. dur uni, jeune, tendre, frais ;Skr. là la, espèce de palmier; Makassar : tala, Batak : oial ;

Mal., Javanais, Sundanais : Ionta r, espèce de palmier (borassns

flabelliforntis); Malg. i/àni, espèce de palmier;Skr. sodara, frère, sceur utérins ; Mal. sùdârà, frère, soeur,

parent ; Malg. ^awtra, %totra, %nvlra, fptfa, parent par alliance

(n'est guère employé que dans les expressions : ^o-dahi, beaù-

frère, io-bavi, belle-soeur);Skr. valaya, bracelet, entourage; Batak : baie, cabane sur la

naire espagnol au sujet des analogies que présentent entre eux le tagalog etle sanscrit, montre, en les étendant, que les différents dialectes malayo-polynésiens et, avec eux, l'idiome malgache, dérivent de- b bngue primi-tive de l'Inde (!). »

1. Pour le passagede l à t, cf. également : Skr. tdilgala, charrue; Mal.tangâla, Batak : tiùgala.

Page 357: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

L ÊLEilENTSANSKRITEN MALGACHEANCIEN'ET MODERNE297

tombe d'un roi ; Mal. bâfey, salle d'audience, édifice public et

ouvert où l'on se rassemble pour tenir conseil ; Dayak : balai,

maison ouverte; Malg. vâla,entourage, enclos, clôture;

Skr. lamb, être pendant ; Mal. ràmbu, frange; Malg. rântbu,

ce qui pend, frange, queue des animaux;

Skr, dosa» péché ; Jav. dosa, péché ; Mal. data, péché,

crime, offense; Malg. tmsa, tft'tia, dette (se dit de l'argent

prêté ou emprunté)'

;

Skr. sadâ-kâla, toujours; Mal. sadakâla, Malg. Andfakâli;

Skr, kâriwâ, compassion; Mal. karuntya, bonté; Antam-

bahvvaka ancien : kèrttna, bon ;Skr. Ixtri, soleil; Mal. tari, jour; Tîam : Ixtrëi, soleil;

Antambahwaka ancien : Ixrehi —lxre-b-i, soleil;

Skr. upavâsa, jeûne; Mal. puwâsa, Malg. aftttie, action de

jeûner (cf. Flacourt, Dictionnaire : mi-afotttcbe, jeûner, fi-

afotttcbe, jeûne < afotttclx) ;

Skr. laAgb, action d'enjamber, de franchir; Mal. laiikah,

pas, enjambée; Batak : lanka, voyage; Makassar,liiika, aller;

Malg. lika, dika, action de franchir d'enjamber ;Skr. kadala, bananier; Batak : gaol, galo, galtth, banane;

Malg. akilndrit ;

Skr. dam, dompter, apprivoiser; Mal. lantab, familier;

Malg. lamâna, apprivoisé (jantùna est probablement la forme

à suffixe d'un radical disparu *tâma};Skr. mildlkt, stupide, idiot ; Mal. mttda ; Antanosi ancien :

mâwla, Malg. oriental moderne : maôla, fou, stupide, idiot;

Skr. dina, jour; Mal. rina, le point du jour; Javanais :

rabina ; Malg. ma-râyna, mariyna, nta-rèn, matin ; antOrâyïi»

ainarcïi, ainaréy, demain *;

i. Cf. inversement Mal. butaij,'dette > Malg. uta, faute, péché.2. Cette étymologie n'est pas absolument satisfaisante au point de vue

de b correspondance des sens. Je b maintiens cependant, tout en recon-naissant qu elle peut prêter à discussion.

Page 358: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

298 CHAPITREX

Skr. simlkt, lion ; Javanais : siiilxt, Mal. stiia, lion; Malg. soit-

ombi, iuA-iimbi; Merina : suiig-iimbi, en graphie Merina : son-

gombi, animal fabuleux à corps de cheval ou de boeuf, au figuré :

homme courageux, fort, litt. : lion-boeuf (le changement de

17, de siiia en // est explicable par le voisinage de la tonique u :

siiia-ûmbi ^siit-iimbi et enfin siui-iiinbf) ;

Skr. sakbi, compagnon, camarade, ami; Mal. sâkey, Malg..

sakêyzçi, sakê^a, ami, amant, maîtresse;

Skr. dàrah, épouse, cf. dàrikâ, fillette ; Mal. dura, Makas-

sar : rara; Malg. râra in iiimundràra (litt. : sein de femme,

qui commence à avoir des seins de femme ')> jeune fille dont

les seins sont formés.

Skr. bâhtt, épaule; Mal. bubtt; Sundanais, Dayak : balxt;

Malg. avêha, avày, avéy, omoplate, épaule;Skr. vija, graine, semence; Mal. bîdji, Malg. vibi;

Skr. landaka, charlatan *; Mal. tandak, danseur ; Malg.

Istnd^aka, tiydçtka, danse;

Skr. catttr, quatre ; Atchinais : Halo, espèce de jeu de dames

de forme rectangulaire; Malg. kâlfa, kâtra;

Skr. manda pu, hangar élevé à l'occasion des fêtes, pavillon ;

Mal. mëndâpa, pavillon, bâtiment où l'on reçoit les convives;

Malg. lapa, résidence royale, cour, palais, tribunal, toit qui se

trouve au milieu du village et sous lequel on traite les

affaires ; tandâpa = ta -f- V + lapa, les gens du ou dans le

palais, anciens officiers et employés de la cour en service au

palais royal ;

Skr. kfantavya, à supporter ; Mal. tàbeb, salutation ; Java-

1. Rectifier dans ce sens la traduction de rara, p. 15 dernière ligne et

p. 14,1.1. Voir aux Additionssub verbo dara

2. Mot de lexique. On considère maintenant, avec juste raison, les mots

de lexique comme des survivances de l'ancienne langue populaire conser-

vées par les dictionnaires. Leur exclusion du sanskrit classique est ainsi

naturellement expliquée.

Page 359: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

L'ÉLÉMENTSANSKRITEN MALGACHEANCIENET MODERNE299

nais : tabi; Dayak : tabi ; Tagal, Bisaya : tabi, excusez s'il

vous plaît ; Batak : sautabi, avec votre permission, Malg.

mbây, mbéy, avec votre permission, excusez-moi;Skr. tan tra, manuel, livre, traité magique ; Balinais : tan-

tri, conte, fable dont les animaux sont les principaux person-

nages; Malg. taijlâra, histoire, légende, conte ;Skr. tâmraka, cuivre; Balinais': barak, cuivre rouge; Mal.

timbâga, cuivre; Malg. varâhi, varâhitt, varâhin, varâlnnâ,cuivre.

Je ne connais pas de formes intermédiaires dans les languesmalaises pour les mots suivants, mais elles existent peut-êtredans les vocabulaires que je n'ai pas pu consulter :

Skr. çriiigavera, gingembre ; Malg. iakaviru (la forme à

métathèse : sakarivu est à peu près généralement employéedans la langue moderne. Pour iakaviru, cf. ms. VI, f* 86 v.,I. 10 et IV, P 36 r.).

Skr. apura, postérieur, ultérieur; Malg. fâra, le dernier,

afUra, derrière.

2° Noms de mois.

II existe en malgache deux séries de noms de mois. La pre-mière reproduit les noms arabes des douze signes du zodiaque

(cf. alaljamadi <C Arabe t/tl-hamal, le Bélier, etc.); la seconde

n'est ni d'origine arabe, ni d'origine bantou et les noms en

usage n'ont aucun sens en malgache. Elle est empruntée au

sanskrit ainsi que le montrent les rapprochements suivants :

Skr. pansa, mois correspondante décembre-janvier; ônn :

tntaç, 11e mois; Malg. fâwsa,fôfa, faia, fusa, nom d'un mois;Skr. mâgba, mois correspondant à janvier-février ; Cam :

mak, 12e mois; Malg. mâka,nom d'un mois;Skr. caitra, mars-avril ; Malg. asutfi, asitlri, iïttfi, nom d'un

mois;Skr. vaiçâkha, avril-mai < viçâkha, 14e astérisme lunaire;

Page 360: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

300 CHAPITREX

Malg. fiiàka, fisâka, sâka, nom de deux mois différenciés par

l'épithète^ra/rt/, petit; Skr. jestlxi, mai-juin ; Malg. tsihyâ, hyahyâ;Skr. âfâdha, juin-juillet; Malg. asâra, asâra, noms de deux

mois différenciés par l'épithète grand, petit;Skr. blmdrapada, août-septembre ; Malg. val faval fa, vatra-

vâtra, nom d'un mois ;Skr. kârltika, octobre-novembre ; Malg. hals'tlm, Ijaiiba,

Imita, nom d'un mois ;Skr. mârgaçîrsa, novembre-décembre dont la pleine lune se

trouve dans la constellation de mrgaciras; Malg. iira, in vn-

la-sira, litt. : le mois, la lune de iira, nom d'un mois ';

Skr. bemânta, hiver; Malg. aiara-mâijta, litt. : aiara d'hiver

par opposition sans doute à un *a'sara d'été. Deux mois mal-

gaches portent, en effet, le nom de aiara (vide supra sub verbo

âfâdlm), mais ils sont différenciés dans la langue moderne parles épithètes petit ou grand, puant ou parfit mi* ;

Skr. varsâ, saison des pluies; Malg. vâratsa, vâralra ïnfafja-

vâralsa, falxi-vâratra, saison des oranges.

3° Noms de dieux et génies.. >1

Les rapprochements qui précèdent établissent de façonindiscutable l'existence d'un élément sanskrit en malgache ;mais nous en avons d'autres preuves également décisives : les

noms divins malgaches : Zaïlaljàri, AAahari, Tayvadiy et Raw,sont également d'origine sanskrite.

i. D'après les mss. VIII, f» $o recto, et 5132, f° 1jo verso, es noms demois de cette série sont groupés par saison dans l'ordre suivant :

Automne : Bita, Asara'Xt petit, Aiara le grand;Hiver : Vatravalfa, Aiulri, Hatsiba;

Printemps : Èira, Faw'sa, Maka;Été : Hihi —

Hyahya, Fisaka le petit, Fiîaka le grand.Sur ces douze motsP reste à assimiler Bita qui ne correspond à aucun

des trois mois sanskrits restant : çrâvana, açvina et phàlguna.2. Cf. sur les noms des mois mon Essai degrammaire malgaclx, p. 243.

Page 361: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

L'ÉLÉMENTSANSKRITEN MALGACHEANCIENET MODERNE3OI

ZANAHARI

On sait que la légende chrétienne de la création du monde

est d'origine babylonienne. Transmise par. les Chaldéens aux

Juifs et par les Juifs et les Chrétiens aux Arabes, elle s'est

répandue en Occident avec le christianisme et dans l'Océan

indien occidental avec l'Islam. Introduite à Madagascar par les

Arabes, elle a rapidement pris place dans le folk-lore des

tribus maritimes de l'est et du nord-ouest. Les mission-

naires européens au xvne et surtout au xixe siècle, depuis

1820, ont propagé l'antique légende dans le centre et l'ouest;elle a actuellement cours chez plusieurs tribus de la grandeile africaine et il est à peu près impossible de retrouver, sous

les dogmes islamique et chrétien, la conception purement

malgache de l'origine des hommes et des choses. Une seule

contestation peut être faite : ni la langue du xvie siècle, ni

les dialectes modernes ne possèdent le verbe créer au sens

spécial que lut donne la Bible : tirer quelque cluse du néant.

La racine malaise djadi signifie : devenu, fait, itre fait ; le

verbe ntin-dfadi-kati a le sens de faire, produire quelque cime,

causer, occasionner ' : di-dfadi-kait-ïut panltin dan ïtaïii, il fit,il composa des vers et des chants ; min-djadi-kait% diri-ïta

garttda, il fit lui-même, il se transforma en griffon. Lors-

qu'on traduisit la Genèse en malais, le verbe min-djadi-kanfut choisi pour rendre l'expression biblique créer :pada mula-ïia

di-djadi-kan Allah akan sttwarga dan du nia, au commence-

ment Dieu créa le ciel et la terre *. La racine djadi est passéeen malgache sous la forme %sri, formé, existant, apte, propre à,

1. Cf. Favre,Dictionnairemalais-français.Vienne, 1885,subverbo $$A .'JCSexemples suivants sont empruntés à ce dictionnaire.

2. ibidem, sub verbo w^Lx.

Page 362: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

302 CHAPITREX

sortable, convenable; et le verbe min-dfadi-kan sous la forme

man-d^ari, devenir, se transformer, se clkinger en. L'idée initiale

de faire, produire quelque chose s'est modifiée d'une langue à

l'autre.

Dans les textes bilingues anciens, arabe et malgache, que

nous ont conservés les manuscrits du fonds arabico-malgache

de la Bibliothèque Nationale de Paris, la racine arabe <J^

klxtlaba, créer (en parlant de Dieu), est toujours traduite par

une forme verbale dérivée de la racine malgache vualrâ. Les

deux premiers versets de la sûra LXXXVII du Korân :

^£*«» ^ali ,^3-M ^«^1 vlkj *—!^-j~

Célêbre le nom de ton Seigneur le Tris-Haut qui a (tout) créé et

établi Véquilibre (en lotit),

sont traduits par :

harircunaw aiiara tumpauaw ambu riri andrïan nambuatfi orna

nanaijd^t, exalte le nom de ton Seigneur l'Élevé (c'est) lui le

Seigneur (qui) nambuatfi (le monde) et (1') a assisté **•

Le verset 17 de la sûra LXXXVIII :

^£U ^SJiïl Jl ^M

N*onb-ils pas jeté les yeux sur le chameau, comme il a été crié?

est traduit par :

akuri tsi lnlai)-dfeu kafiri iqtt aitgamira akuri nambuatfi açi ?

comment les infidèles ne voient-ils pas le chameau, comment

on le nambuatfix "i

Dans un troisième texte bilingue extrait du même manu-

scrit, le verbe tu as créé des deux phrases suivantes : ô Nohr-

1. Gabriel Ferrand, Un texte atabico-malgactedu XV'/*silcle, in Kolices

et extraits, t. XXXVIII, p. $25.2. Ibid., p. 522.

Page 363: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

L'ÉLÉMENTSANSKRITEN MALGACHEANCIENET MODERNE303

ricier, tu as créé toutes choses ; ô Gardien, tu as créé toutes cimes,est traduit en malgache par vualfinaw '.

A l'exemple des Malgaches islamisés, les auteurs des deux

premiers catéchismes catholiques publiés en 1658 et 1785,traduisent également créer, créateur par des dérivés de la racine

vuatra :

Qui vous a créé ? i^tt nambitalra anarett; pourquoi est-ce

que Dieu vous a créé? maiiinu Zaitahari nambualra anarco *;

Deus creator, Zaitahari onambuatra * ; creavit, nambualra *.

Les formes verbales dérivées de la racine malgache vuatra ne

rendent qu'imparfaitement le sens spécial de fj^, créer. Vua-

tra répond au malais o»j? bitat, bûwaï qui signifie : fait, cons-

truit, fabriqué, causé, être fait ; et le verbe malgache mam-

bûatra, au verbe malais mim-bûat, faire, construire, fabriquer

quelque cfose (avec des matériaux). Mimbual ne peut avoir le

sens de tirer quelque cljose du néant ; il n'appartient pas comme

<jlâ> au protocole divin. Nous venons de voir, en effet, queles traducteurs de la Genèse ont employé l'expression malaise

ntèn-djadi-kan.La racine malgache vuatra a un sens différent de celui du

*malais bitat. Elle signifie : arrangement, disposition, ordre, pré-

paration, réparation ; et le verbe tnambuatra : arranger, prépa-

rer, disposer, réparer. En traduisant ^Jj^ et creavit par nambua-

lra, les Malgaches du xvie siècle et les missionnaires catho-

liques des xvue et xvme siècles n'ont rendu qu'approximative-ment l'idée de créer ; on ne peut équitablement leur repro-cher cette inexactitude : <JL£>et creavit n'ont pas d'équivalent

1. Ibid., p. 543.2. Flacourt, Petit calàliisme avec lesprières du malin et du soir. Paris,

i6$8, în-8», p. 4«

3. Litt. : on, celui qui ; nambualra, a créé.

4. Catéchismeabrégéen là tanguede Madagascar. Rome, 178$, p. 7, 14et 18.

Page 364: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

304 CHAPITREX

en malgache. Nous devons évidemment traduire en françaisnambualra par créa, a créé, mais ce sont les textes arabe et

latin qui imposent seuls cette traduction.

La version malgache de la Bible, publiée en 1889 par la

British and foreign Bible Society, rend ainsi le titre et le pre-mier verset du premier chapitre de la Genèse : ni nahittruuan'

Andriainanitra i^att tuntulu i^att. Ta mi ni vualttlxini Andria-

manilra nafmri ni lanitra si ni tani. Cette traduction de la

Bible a été faite avec le plus grand soin et elle est considérée

comme excellente au point de vue de la forme malgache. Les

deux phrases précédentes présentent une curieuse particula-rité. Le titre du premier chapitre de la Genèse : la création

(du monde), est traduit par un dérivé de la racine fttnina. Au

premier verset, nous devrions donc avoir : ta mi ni vuaîtthani

Andriainanitra namuruna ni lanitra si ni tani. Pourquoi a-t-on

traduit créa par nulkir il D'autre part, si ce dernier verbe a le

sens de crier, le titre du chapitre devrait être : ni faharianaau lieu de : ni namurunait'Andriainanitra. Il est peu vraisem-

blable qu'il faille rendre création par le dérivé d'une racine

différente de celle qui traduit cria à la ligne suivante.

La racine ftiruna signifie, d'après le dictionnaire malgache'

de 1835' : formed, erealed, fasbion:d, produced, arrangcd ;

d'après le dictionnaire malgache-français de 18532 : forme,

façon d'une CIJOSC,action de façonner, d'exécuter quelque cljose, de

donner une forme à des matériaux réunis ; d'après le dictionnaire

malgache-anglais de 188$ * : formed, fashioned, as a tbing ; et

enfin d'après le dictionnaire malgache-français le plus récent * :

1. Frecman et Jphns. A Dictionaryoftbe malagasylanguage.Tananarive,in-8«>.

2. Dictionnairematgache-fran^isdit du P. Weber. Ile Bourbon, in-8°.

3. J. Richardson, A neufmalagasy-englishDictionary.Tananarive, in-8°.

4. Abinal et MaLtac,Dictionnairemalgache-français.Tananarive, 2*éd.,1899, in-8».

Page 365: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

L'ÉLÉMENTSANSKRITEN MALGACHEANCIENET MODERNE30$

création, invention, production de Vesprit, des scietices, des arts,

formation, fabrication, construction. Le sens initial defuritiia est*celui de : action de donner une forme à des matériaux, de les

façonner '. Ce phonème a pris ensuite celui de : création, inven-

tion, production scientifique ou littiraire, sous l'influence des

idées européennes et chrétiennes répandues par les colons et

les missionnaires du xixe siècle. Les dérivés de ftiruna tra-

duisent en somme, avec une exactitude suffisante pour la pro-

pagande évangélique, les idées bibliques de créer, création. La

version malgache du titre du premier chapitre de la Genèse :

ni namtirunan'Andriainanitra i^mlunliilu i^att, rend donc aussi

fidèlement que possible la pensée du texte original.Le verbe du premier verset uahari, qui doit signifier : a crii,

cria, n une curieuse origine : on l'a emprunté au nom divin

Zaitahari. Le dictionnaire malgache de 1835, traduit Zaita-

hari par : God, alsoa deceased sovereign. Dans le même ouvrage

figure la racine participiale ari qui est traduite par : existai,

being formed, prodttccd ; et le verbe suivant qui en dérive :

maluni, verb nettter (sic), par : to be able lo creale. Le lexicographe

anglais ajoute : « Thepast terne (of mahart) only is ttsed, nakiri,

created, prôduced, made, gave existence to : i{i nu uahari languiraaman-lanan unisikia, lie created us with bonds and fut *». Zana-

hari est donc, d'après le dictionnaire anglais, un composéde {u et du parfait du verbe potentiel mahari = maha -f- ari

et signifie : celui qui a pu crier. Le dictionnaire malgache-

français de 1S53 adopte l'interprétation précédente en ajou-

tant que la syllabe initiale &, que le Rev. Johns a laissé inex-

pliquée, est « une particule de respect comme Ra ' ». Le

New malagasy-english dictionary admet Pétymologie par %a -f-

t. Cf. Dictionnaire matgactx-francaisdu P. Weber, sub verbo.

2. Freeman et johns, op. lauJ., sub verbo ary, p. 30.

3. Sub verbo Za. Ra est le préfixe des noms propres.

G. FEMAKD.— Phonétiquemàfayc'matfactfe. io

Page 366: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

306 CHAPITRE X

na1jari — nafja-{-ari qu'enregistrent également les deux édi-

tions du dictionnaire malgache-français des Pères Abinal et

Malzac. Ces derniers ne mentionnent cependant pas la parti-cule %a et font déiiver uahari de la racine Imri, créature, d'où

le verbe actif ma-ljari, crier. Zaitahari, par l'une ou l'autre de

ces étymologies, signifierait : celui qui a pu crier, qui a crié, le

créateur. Cette interprétation est loin d'être satisfaisante.

Si Zanalmri peut se décomposer en Za -f- uahari, nous

devons trouver en malgache d'autres exemples de préfixe ça.

Or, ceux qu'indiquent le P. Weber et le Rev. Richardson ",

vont à {'encontre de la théorie émise par ces lexicographes.L'un et l'autre citent ^alahi, pareil ; le Rev. Richardson ajoute

fatuvtt. Zatitvu est la forme aphérésée de ^a^atttvu dont le

manuscrit VI de la Bibliothèque Nationale nous a conservé

l'ancienne forme pleine *. Le composé ^a^a-tuvu signifie litté-

ralement : enfant qui a poussé, grandi, adulte; et sa forme

moderne aphérésée ^aluvii, un jeune homme, une jeune fille.Zalahi et plus exactement ri^alabi (interpellation familière

d'homme à homme), <pvavi, et plus exactement ri^avavi

(interpellation familière de femme à femme), sont composésde: ri, particule du vocatif; %a, forme aphérésée de %a%a;

lahi, mâle, vovi, femelle, et signifient littéralement : ô enfantou enfants mâles, ô enfant ou enfants femelles ! Enfin, pareil est

la forme aphérésée du pronom personnel de la 3e personne

du pluriel ixareu = ifireu. Les trois seuls exemples cités en

dehors de Zaitahari, permettent, au contraire, de conclure

qu'il n'existe pas en malgache de préfixe yi.Le second terme du prétendu composé Za -f- uahari, est une

étrange forme verbale. C'est tantôt un verbe potentiel : naba

-\-ari, il a pu créer ; tantôt un verbe actif : na -f- Imri, il créa;

1. Sub verbo /.a dans les deux dictionnaires.

2- 'JLs frijt recto,I. lia

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L'ÉLÉMENTSANSKRITENMALGACHEANCIENET MODERNE307

dans les deux cas, il ne se conjugue qu'au parfait. Le. désac-

cord des lexicographes est évident, leurs explications sont peuconvaincantes ; il y a donc lieu de rechercher une étymologie

plus vraisemblable.

Za ki na ri est, comme l'indiquent les dictionnaires, le dieu

suprême des Malgaches. Flacourt le mentionne expressément :

« La nation dont je veux parler, dit-il, croit à un seul Dieu

Créateur de toutes choses, l'honore, le révère et en parle avec

grand respect, lui donnant le nom de Zahanhare ÇZaitaharï).Elle n'a aucune idole ni aucun temple, et quoiqu'elle fasse

des sacrifices, elle les adresse tous à Dieu. U est vrai que l'on

s'étonnera qu'elle fasse la première offrande au diable d'un'

morceau de la bête sacrifiée. Ce n'est pas qu'elle lui porte

honneur, mais c'est comme nous disons communément,

qu'elle jette un morceau à Cerbère ou à un chien pour l'apai-

ser, ou qu'elle fait comme cette pauvre femme qui présentaitune chandelle à l'image de saint Michel et l'autre au diable

qui est-peint sous ses pieds '. » Plus loin, le même auteur

ajoute : « Tous ensemble croient qu'il y a un Dieu qu'ilshonorent et en parlent avec respect, qui a tout créé, le Ciel

dont ils en comptent sept, et la terre dont ils en comptentaussi sept ; et toutes les créatures et les Anges qui sont sans

nombre. Ils croient qu'il y a un Diable et plusieurs de sa suite;

que c'est Dieu qui a fait tout le*bien et ne fait aucun mal, quec'est lui qui donne la vie aux hommes et aux créatures, tant

animées qu'inanimées et qui leur ôte aussi quand il lui

plaît *. »

Nous avons deux formes de ce nom divin : la forme Merina :

Zanahâri et la forme usitée dans tous les autres dialectes :

1. Histoire de ta grande isteMadagascar.Paris, 1661, a« éd., in-40, p. tde l'avant-propos.

t. Ibid., chap. xvir, p. $4.

Page 368: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

308 CHAPITREX

Zailalxiri, en graphie arabico-malgache ancienne et moderne :

J-$M, quelquefois /4-*-2» qui répond exactement au malais

* Yah-bâri.

Au malais yaii, le malgache répond régulièrement y&xyan,

yaiia, <aiïa. Vh initial de hâri est aphérèse en passant en

malgache *, d'où : Yaita-âri, Zaita-âri. Mais une loi phoné-

tique malgache prescrit l'intercalation d'un h entre deux

voyelles consécutives de même timbre * : Zaita-âri .revient

donc à Zaiut-bâri.

Yaii qui est représenté dans le vocabulaire de la plupart des

langues du groupe malais est peu usité en malais moderne. Le

dictionnaire de l'abbé Favrele mentionne avec le sens de o dieu,

divinité ». On le retrouve avec le même sens dans deux com-

posés bien connus : sembah-yait « prière, adoration», desembah,« hommage », et yaii «divinité »; et kayaiiana le ciel, le séjourdes esprits célestes », de ka, préfixe, yaii « dieu » et du suffixe

an. Aucun témoignage, il est vrai, n'attesté l'existence du

dieu malais YaA-hJri, mais ce noni théophore est usité chez un

peuple voisin, les Cams, qui sont très étroitement apparentésaux Malais. Le Dictionnaire êam-français de MM. Aymonieret Cabaton mentionne, en effet, sub verbo yaii, un yaii harëi,

avec le sens de soleil, le soleil divinisé. Ce nom divin est attesté

par un hymne recueilli par M. Cabaton * et par un passage des

Contes Tjames (sic), publiés à Saïgon, par Landes, en 1886.

Harii répond au malais Ihlr't < Skr. hari *. Le cam Yait-ljorfi

1. Vide supra à la Laulverschiebung.2. Ibid., p. 83.3. Communication de M. Cabaton.

4. M. Kuhn (Btitrâge $ur Spraclxnhinde tlinlerindiens in Sit{angberichteder pfjilos.-phil.und histor. Klasseder K. Bayer.Akad. der Wissens., 1889,Heft II, p. 224) dît au sujet de l'étymologie de Mri : «Mit Recht betra-

chtet Kern dièses Wort als ccht malaiisch». Cette opinion n'est pas, à mon

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L'ÉLÉMENTSANSKRITEN MALGACHEANCIENET MODERNE3O9

= malais *Yaii-hlri signifie donc : dieu Soleil, dieu du jour.

Dans son Lexique cam, Landes traduit Yait-harii par espritdu soleil. Yaii a, en effet, le sens de « divinité, esprit » dans

les dialectes des peuplades « sauvages » de llndo-Chine '.

D'autre part, dans l'hymne cam recueilli par M. Cabaton, le

soleil est appelé alternativement : pô yaii Imrii, seigneur dieu

soleil, et pô adityak (= Sanskrit : âdityà), seigneur Soleil.

L'emploi dans le même hymne de cette expression bilingue,

indique qu'il s'agit en l'espèce d'une invocation au dieu Soleil

dont le culte venu de l'Inde avait été adopté par les Cams

hindouisés. La courbe phonétique de ce nom est ainsi établie

sans difficulté :

Cam : Yaû-ÎHirëi,Malais : *

Yait-hâri,

Malgache ancien : Yaiia-lmri,

Malgache moderne : Zaita-ÎJâri,Merina : Zana-lmri;

et le sens de Zano-lmri est nettement indiqué : il faut tra-

duire par dieu Soleil, dieu du jour. On vient de voir que les

essais d'interprétation par Za -j- nahàri (iiaha -{-âri ou na

-f- bârt), sont absolument inacceptables. Ces conjectures ne

tiennent pas compte du fait capital que Zanalmri est la forme

à nasale pure du Zaitahari des dialectes maritimes. Or, l'«

du parfait est toujours un n pur et jamais un A vélaire.

Zaitalfâri ne peut donc être un composé de %a -f* Aal)âri, car

sens, justifiée. Mal. Ai/7< Skr. ftari, recouvre très vraisemblablement uneancienne forme *îvaH (f = à peu près à.), voisine du Formosan xvagi,

qui a disparu du (ait même de sa propre homophonie avec le phonèmesanskrit. C'est sous cette réserve qu'on, peut admettre l'origine malaise duhâri moderne,

t. Communication de M. Cabaton.

Page 370: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

3IO CHAPITREX

Vit initial du second terme serait en opposition formelle avec

la phonétique des dialectes maritimes; et, à défaut d'autres

arguments, celui-ci suffirait pour infirmer l'interprétation

généralement admise.

A^AHARI

Nom divin doublet du précédent, composé de aiia, préfixede nom divin, qui répond à : dam oit, préfixe de respect;Annamite ông; Siamois ôit, préfixe des noms divins et royaux,du Skr. anka ; et l)âri <. Skr. Ixtri, soleil ; le soleil divinisé.

La forme Merina Aiiakiri, nous a été conservé dans le

composé Audrian-aiialjâri, forme contractée : Andrianulkiri,litt. : le Seigneur Soleil.

TAWADEY

« Ils (les Malgaches), dit une relation hollandaise, appré-hendent fort le Diable, qu'ils nomment Taiwaddei (orthogra-

phié également Tahvaddey), parce qu'il prend plaisir à les

tourmenter, particulièrement les hommes '. » Tayvadéy, le

dieu du mal, répond au Cam : debalâ < Skr. dévala, divinité.

Pour le sens de dieu ou génie du mal qu'il a pris en mal-

gache, cf. Skr. deva, dieu > Zend daiva, Pehlv dév, Persan

moderne div, génie du mal.

RAW

Dans son Petit recueil de plusieurs dictions ou noms propresdes cimes (chap. vu, Des deux et des Elemens en général,

i. Premier atterrissage des Hollandais à Madagascar lors du voyagederaniirai Cornetisde Houtman aux Indes orientales, i$9>, in Collectiondes

ouvragesanciensconcernantMadagascar,t. I, 1903, p. 196 et 198.

Page 371: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

L'ÉLÉMENTSANSKRITEN MALGACHEANCIENET MODERNE311

p. 20), Flacourt traduit éclipse de lune par Hanenrau voulait

et éclipse de soleil par Halenrau Massouandro. La traduction de

éclipse de lune doit être corrigée en banin-dRâw ùïvtilan, litt. :

mangée par Râhu la lune. Ràw est la forme diphtonguée du

sanskrit Râhu par chute régulière de Yh intervocalique et

diphtongaison des deux voyelles consécutives. On sait que

Râhu est le monstre mythique qui est censé causer les éclipses

en avalant la lune.

La traduction de éclipse de soleil doit être également corrigée

en alin-dRâw ni ntasuaudru, litt. : obscurci par Râhu le soleil.

Dans les deux cas, le sens, la phonétique et le folk-Iore per-

mettent, en toute certitude, de rapprocher Rati — Raw du

skr. Râhu. Les noms malgaches de l'éclipsé, heureusement

conservés par Flacourt, sont tombés en désuétude. On se sert,

dans la langue moderne, des expressions : le soleil est pourri,

mort, caché.

40 Protocole royal :

Bruto — Bttriito, ancien titre royal, vraisemblable métathèse

de *Bulûro. Mal., Batak-toba : Batâra, titre royal et divin, du

Skr. Bbaltâra.

Dria, salut au souverain. Kawi : çriya, bonheur, prospé-

rité, salut, du Skr. çrt.

ROIJO,Roa in Rolhttndrian, Ro-andrian, Sa Majesté, Son

Altesse, Mal. Pâdnka, Sa Majesté, Son Altesse, du Skr.

Pâdttkâ, chaussure. En Javanais, chaussure est employécomme pronom de la 2e personne du pluriel, d'inférieur à

supérieur. Cf. Favre, Dict. malais-français, sub verbo pâdnka.

Le vocabulaire des Malais hindouisés contient un nombre

considérable de mots d'origine sanskrite ; le malgache, au

contraire, n'en compte que quelques-uns. Ce fait linguistiquene me semble pas anormal ; il est aisément explicable. Les

mots sanskrits qui sont passés dans les langues du groupe

Page 372: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

312 CHAPITREX

malais, .sont de deux sortes : ceux qui étaient inconnus aux

Indonésiens, tels que kaca, verre, koti, dix millions ; et ceux

qui formaient doublet avec le mot indigène existant déjà :

Imri, jour, megha, nuage. Les uns et les autres ont pu se

maintenir dans la langue à travers les siècles, grâce à l'action

persistante et continue de l'hindouisme. Lorsque le mot

malais a disparu, c'est qu'il a été généralement recouvert parun phonème sanskrit à peu près homophone. Tel est le cas,

par exemple, de Skr. hari = Mal. *wafil. Les Malais hinT

douisés, émigrés dans une ile de l'Océan indien occidental,

perdent tout contact avec l'hindouisme; leurs descendants

ont une tendance naturelle à laisser tomber en désuétude les

mots empruntés et à ne conserver d'un doublet sanskrito-

malais que le phonème appartenant à leur langue maternelle.

Cette argumentation s'appuie sur des faits constatés dans le

domaine arabico-malgache, La colonisation arabe a été extrê-

mement active sur la côte orientale de Madagascar. Au

xviie siècle encore, la province d'Anosi actuelle portait le

nom arabe de Androbayzaha = «IJJI *• C'est un témoi-

gnage auquel pourraient s'ajouter Bien d'autres, de la pré-

pondérance politique et religieuse des immigrés musulmans.

Pendant cette période de suprématie arabe, les relations entre

étrangers et indigènes oit donné naissance à une langue

hybride comme le sabir algérien ou le pidgin-english de Chine

et du Pacifique : Parabico-malgache. Les seuls textes que

nous possédons où les deux langues soient simultanément

employées, sont des formules d'amulettes. Les deux suivantes

sont extraites des manuscrits anciens de la Bibliothèque Natio-

nale :

i. Vide supra p. 508, n. 4.2. Cf. G. Ferrand, Trois Hymologiesarabico~malgaclxsin M/moiresde la

Soc. de IJng. de Paris, t. XIII, p. 421-427.

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L'ÉL&MENTSANSKRITEN MALGACHEANCIENET MODERNE313

Ms. V, folio 102 recto. h)lsi : na ri tilttn maiiinufi atf ralsi,

yakatsubu 'ala karatasi vu yurubitu 'ala yadaihi l'yamuni.Voici : si quelqu'un fait de mauvais rives (litt. : rêve des clioses

mauvaises), qu'il écrive (ce qui suit) sur du papier et qu'ill'attache sur sa main droite '

(suivent des carrés magiques et

des formules pieuses écrites sans points diacritiques).Ms. 5132, folio 85 recto. Na marari viiytiiu yakatsubu

yawma sabutsi na afehi i-vit^iuiu. Si quelqu'un a mal au cou,

qu'on écrive (ce qui suit sur du papier), un samedi, // qu'onatlaclie (l'amulette) au cou.

Les textes magiques sont, il est vrai, fréquemment rédigésdans une langue spéciale destinée à leur donner un caractère

ésotérique ; les exemples qui précèdent peuvent donc paraîtreinsuffisamment probants. Les vocabulaires Anakara et Antam-

bahawaka ancien, que j'ai publiés, ne laissent subsister aucun

doute sur le caractère hybride du parler arabico-malgache en

usage chez les Malgaches sud-orientaux. Les mots arabes

malgachisés y tiennent une place importante, mais comme ils

doublaient des termes indigènes, ils sont tombés en désuétude

au fur et à mesure que disparaissait la suprématie des colons

arabes. Je citerai ceux-ci comme exemple :

MALGACHE ARABICO-MALG. ARABE

homme lehilabi nasi ,Ji

manger bttmana mi-kuli J$>

bouche vava alifamtt .**"

canne à sucre fari kasabi w-<a*

demander mila mt-talaba sT**&

1. Le texte et la traduction de la partie malgache de cette formule ma-

gique et de la suivante sont en italique ; le texte et la traduction de la

partie arabe, en romain.

Page 374: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

314 CHAPITREX

sel sira maleho J*

[fivatsi j^

argent vula \ lefivatsi > t^\

[ atefuvatsi )mort ntati muijlsu \ZÀ>

foie ait kabiti -*-*

malade marari marivi j&y

La proportion des doublets arabico-malgaches est de plusde la moitié pour le vocabulaire Anakara, d'un tiers environ

pour le vocabulaire Antambahwaka '. Tous les mots arabes

qui doublaient un mot indigène sont tombés en désuétude.

Le même phénomène s'est évidemment produit dans le do-

maine sanskrito-malgache : les phonèmes sanskrits formant

doublets avec le phonème malgache ont disparu avec le sou-

venir des Malais hindouisés dont la linguistique comparéenous a seule permis de retrouver les traces.

1. Cf. mes Musulmansà Madagascaret aux IlesComores,t. III, chap. 1,

p. 5*39,où ces vocabulairesont été publiés.

Page 375: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

CHAPITRE XI

CONCLUSION

Dans un article intitulé : les Hova (Merina) sont-ils des

Malais? l, M. E.-F. Gautier propose de rattacher les Mal-

gaches aux Mélanésiens : « Ce qui est certain, dit-il, en

conclusion, c'est que les Malgaches pris dans leur ensemble

appartiennent au groupe malayo-polynésien. Mais il n'est pas

du tout prouvé qu'ils s'y rattachent par la branche malaise.

On serait bien plutôt conduit à les y rattacher par la branche

mélanésienne. Et, s'il faut absolument une formule simple,

populaire, à celle qui a prévalu on préférerait cette autre :

« Les Malgaches sont des Papous *. » Les arguments de Gau-

tier sont empruntés à l'ouvrage du D' Codrington : the

Melanesian langiiages ', mais les exemples qu'il cite à l'appuide sa thèse ne sont aucunement convaincants. « Parmi les

points de dissemblance entre le malgache et le malais, dit-il,

un des plus frappants est l'habitude d'ajouter aux mots leur

terminaison euphonique tra; cela est bien marqué dans Mal.

laAit, Merina : lanitra, ciel. Or, Codrington signale dans les

lies Banks une tendance à ajouter dra à la fin des mots *. »

i. Journ. Asiat., mars-avril 1900.2. P. 296.î. Oxford, 188$, in-8<>.

4. Loc.cit., p. 280-281. Dans son Madagascar(toc. cit., p. }o2), Gautier

y revient : « Le Malgache, dit-il, a horreur des racines terminées par uneconsonne et leur ajoute invariablement des terminaisons euphoniques dont

Page 376: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

3l6 CHAPITREXI

Mais le malgache n'a pas ajouté tra à Mal. laiiit : lanitra se

compose, au contraire, de laitit + vibrante + voyelle (vide

supra p. 212 et suiv.). « Le nombre ordinal : le troisième,

continue Gautier, se dit en malgache falta-telu, de teltt, trois, et

faim, préfixe habituel des noms ordinaux. En malais, letroisième

se dit : ka-tiga, en Mota : vaga-tolti, en Fidjien : va ka-loin.

La forme mélanésienne est doublement plus rapprochée quela malaise de la forme'malgache ; non seulement teltt = toltt,

ce qui est une simple ressemblance de vocabulaire, mais le

préfixe est le même, ce qui est une ressemblance plus essen-

tielle, grammaticale '. » Sans doute, mais le Batak nous four-

nit la forme : paha-tëltt, le troisième, qui est plus rapprochéeencore du malgache que celle des dialectes de Mota et Fidji.

Tiga n'est pas l'équivalent étymologique du malgache teltt,mais en dehors du malais et du javanais kromo, toutes les

langues du groupe malais ont un thème t-l pour le nombre trois.

Le préfixe de spontanéité.mélanésien tapa, lava, est évi-

demment à rapprocher du préfixe passif malgache tafa qui,dans certains cas, marque également l'accomplissement spon-tané de l'action, mais contrairement à l'assertion de Codring-

ton, Malg. tafa répond à Mal. lîpër 2, quoique le sens des

deux préfixes soit différent. Gautier montre ensuite, par des

exemples qui pourraient être multipliés, que « lorsque le dialecte

Merina et le Sakalava emploient tous deux de la même façonune racine malaise, il arrive que la forme Sakalava se rap-

proche davantage de la forme malaise * ». — « II reste à signa-

ler, dit-il encore, la lacune la plus frappante du dialecte

la plus répandue est Ira. » On a vu, au contraire, précédemment, combienles finalesfermées sont nombreuses dans tes dialectes non-Merina.

i. Journ. Asiat., p. 281.2. TheMelanesianlanguages,p. 189.}. Journ. Asiat., p. 285.

Page 377: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

CONCLUSION' 317

Merina : il lui manque deux lettres, deux articulations

malaises (û et «) qui sont restées très vivantes en Sakalava '. »

— « Et cela est tout naturel si nous admettons, ce qui est

certain (sic), que le sakalava est un idiome papou, en tout cas

du groupe malayo-polynésien ; tandis que le hova est un

idiome papou retouché et réformé par des conquérants venus

on ne sait d'où, peut-être hindous ? et pourquoi pas arabes ?

Et il n'y a qu'une race à laquelle on ne voit pas de raisons

philologiques de les rattacher, c'est la race malaise, puisque les

modifications qu'ils ont apportées à la langue malgache, ont

eu pour conséquence de l'écarter du type malais *. » Dans les

exemples cités par Gautier, celui-ci infirme sa thèse : Sakalava,bebilsi (et non kaibitse), et Merina, keykitrà, répondent à Mal.

gigit. Le k merina est beaucoup plus près du g malais que 17/

Sakalava. Je m'empresse d'ajouter qu'il s'agit, en l'espèce, d'un

exemple mal choisi et que d'une façon générale la courbe

phonétique est : Malais > dialectes non-Merina > Merina.

Ce dernier est le plus évolué de tous les dialectes malgaches.En ce qui concerne Vu vélaire, vide supra p. 95 et 100.

En somme, Gautier ne fournit aucun argument probant en

faveur de sa théorie. Son article tend, du rest?, à remettre

en discussion une question qui a été déjà traitée et résolue

dans un autre sens. D'après les travaux de Van der Tuuk,

Kern, Brandes, Brandstetter, Schmidt, pour ne citer que les

plus importants, le malgache fait incontestablement partie du

groupe malayo-polynésien occidental qui comprend les langueset dialectes « de Formose, des Philippines, des Célèbes, de

Bornéo, (d'une partie) de la péninsule malaise, de Sumatra,

Java, Madura et des petites lies qui se trouvent dans leur

entourage immédiat * ». Van der Tuuk a montré les affinités

t. Journ. Asiat.. p. 288.2. Jbfd., p. 294.j. Brandes,Bijdrage M de vergtUjkoidthhnkîetrdtr tcesUrsclxûîfdetUng

van de MakiselhPclyiiesiscIxtMlfamilie,p. i,n. 1.

Page 378: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

3l8 CHÀPiTREXI

étroites qui existent entre le Malgache et le Batak de Sumatra,

et particulièrement avec le dialecte Batak -toba (vide supra

p. XXX).Weber est le premier grammairien et lexicographe qui ait

compris l'importance des études dtalectologiques et leur ait

fait une place dans ses travaux. Le premier aussi qui ait mon*

tré l'unité parfaite de la langue dans toutes les tribus mal-

gaches. Flacourt l'affirmait déjà en 1658, mais il ne connais-

sait qu'une partie de la grande île africaine et bien que son

témoignage n'ait pas été infirmé, il ne peut être retenu. « La

langue malgache, dit Weber, est UNE dans toute l'île pourses termes et ses règles ; il n'y a de différence que dans les

accidents (formes dialectales) ; ainsi les Hova (Merina), les

dialectes de l'est et l'ouest dînèrent par le son de la (finale)muette Ira; l'est et l'ouest par les lettres identiques (dialectesorientaux : ts, d, kfr,v = dialectes occidentaux : /, /, //, /, b ou

mb) ; les Merina et toutes les Provinces ( = dialectes non-

Merina) par l'« simple ou gutturale (>'/,«); les Merina et le Sud

emploient l'article emphatique nu et les pronoms (personnels)

abi, atuty à l'accusatif, bu pour la préposition pour et le préfixemi- (tnijfdn-) des verbes réciproques, tandis que dans le Nord

on ne les emploie guère. Les Merina seuls ont les conjonc-tions élégantes ari, dia, aridia; Us préposent l'article person-nel f aux pronoms ; ils ont l'article (préposition) ani à l'accu-

satif; ils commencent à compter par le plus petit nombre (ilen était de même en Antanosi ancien) ; ils doublent ni : ni

tumpu ni ni ira nu (ni tumpuitni tranu) ; ils ont le substantif

agent (nom d'agent habituel) en mp au lieu de amp : mpaij-

dqtka (autres dialectes : ampai/dçaka, malgache ancien :

ompand^ûd) ; ils emploient plus souvent la forme (le préfixe)verbale mana que maijka A part ces variantes, le langageest le même partout. D'où vient donc cette grande différence

de dialectes ? En voici les raisons. La langue malgache a beau-

Page 379: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

CONCLUSION 3*9

coup de mots parmi lesquels il n'y a probablement de vrais

synonymes que ceux qui ne différent que par les lettres iden-

tiques (alternances phonétiques); mais le manque d'écriture

.(dans certaines tribus), la multiplicité des castes et leur peude rapport entre elles, restreignent chaque province dans un

petit nombre de mots d'où elle ne sort pas. Chaque tribu a

une série de termes choisis à sa fantaisie et réservés pour par-ler avec respect du roi ; la sorcellerie possède aussi ses termes

propres ; dans les discussions législatives, les chefs affectent

un langage relevé et étranger pour se montrer supérieurs au

peuple (tabous linguistiques); plusieurs, surtout les Sakalava,

aiment le langage figuré, et disent : mabaUha, du mouillé,

pour oranà, pluie; malxlsakâ, du désaltérant, pour ranu, eau;

famtujti, de l'émollient, pour sulikâ, huile (tabous linguistiques

également); mid^eri, considérer (par les yeux ou par la pen-

sée), signifie en Merina : regarder, et dans les Provinces :

penser. Enfin, les superstitions interdisent à chaque instant

des mots avec leurs dérivés et ce serait un crime capital de les

prononcer. Le nom du roi ou d'un grand chef défunt est

interdit pour plusieurs années. Ainsi après la mort de la reine

Tsiumeko (litt. : je ne donne pas), à Nossibé, les Sakalava

seuls ne disaient plus nnié (don), manuml (donner), fanumè\anà

(action de donner, présent), mais pour umeo afu ah, donne-

moi du feu, ils disaient : tuluru nmbamay al», présente-moidu brûlant. Enfin, l'esprit de division portant chaque caste à

parler et à agir différemment des autres, tels mots réservés

ou pris en bonne part ici, sont libres ou pris dans un mau-

vais sens ailleurs. Ainsi, dihi signifiera ici danse tonnttc et

tshjd^ahà, danse de sorcier ; ailleurs, ce sera le contraire '. »

Flacourt écrivait deux siècles auparavant : « La langue de

1. Grammaire malgacherédigéepar Usmissionnairescatholiquesde Mada-

gascar, p. 10-11."

Page 380: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

320 CHAPITREXI

Madagascar..... est une langue très copieuse, laquelle se parle

également par toute l'île où il n'y a qu'un seul langage;mais elle est différente en ses accents selon la diversité des

Provinces où les uns parlent bref, les autres ont un parler-

long. Il y a des mots de la langue plus affectés en des Pro-

vinces qu'en d'autres et qui toutefois sont entendus partout,comme Rat (ray) qui signifie père du côté du Sud, et du côté

du Nord, ils disent Baba, ce qui s'entend partout pour la

même chose. Du côté du Nord, une femme se dit'Vàivave

(vayvâvi) ; et Àmpele (ampêla) qui signifie la même chose du

côté du Sud, est un mot qui offense (dans le Nord). En sorte

que, du côté du Nord, il vaudrait autant appeler une femme

flambe qui signifie putain, que de l'appeler Ampele. Et du côté

du Sud, c'est le contraire : Ampele est honnête, Vàivave, l'est

moins *. »

La forme verbale relative qui est fréquemment usitée en

Merina, qui existe à peine en Sakalava, était d'un usage cou-

rant en An tanos i ancien. J'en ai signalé déjà l'existence dans

la langue ancienne du Sud-Est d'après les manuscrits de la

Bibliothèque Nationale '.C'est un précieux argument com-

plémentaire en faveur de l'unité absolue de tous les dia-

lectes. Les différences lexicographiques, assez nombreuses,

s'expliquent aisément par les tabous linguistiques et les sur-

vivances, variables suivant les tribus, de phonèmes bantous,

sanskrits et arabes.

Les mots étrangers que le malgache a inscrits dans son

vocabulaire antérieurement au xixe siècle ont été empruntés à

trois langues de familles différentes : le sanskrit, l'arabe et le

t. Histoire de la grande iste Madagascar, p. 194, et Dictionnaire,éd. Ferrand, p. 5.

2. G. Ferrand, Uncltapitred'astrologiearabica-malgachein Joum, Asiat.,

septembre-octobre1905, p. 226-229.

Page 381: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

CONCLUSION 321:

bantou. L'élément sanskrit a été déjà étudié, l'élément arabe

le sera prochainement ; reste le bantou. Dans un récent article

intitulé : l'Origine africaine des Malgaclxs l, j'ai traité en

détail cette question; je n'en reproduirai donc que les grandes

lignes. Les emprunts faits par le malgache au bantou sont de

trois sortes :

i° Les mots empruntés au swahili que cette dernière languea emprunté à l'arabe. Ils sont d'introduction récente et usités

seulement sur la côte nord-ouest, dans la région fréquentée

par les marins musulmans de la côte orientale d'Afrique et

des Comofes :

Malg. d^asimini, jasmin ; Swh. yasmini de l'arabe <jsrï

yasmin;

Malg. merikebu, navire; Swh. inerikebu de l'arabe *-~~y*

markab, plur. w*fy> marâkib;

Malg. sukani, gouvernail ; Swh. usukani de l'arabe JC*

sukkân.

2° Les mots empruntés au swahili qui ne sont usités quesur la côte nord-ouest. On peut supposer que, comme les

précédents, ils sont d'introduction récente. Rien ne témoigne,en tout cas, qu'ils aient été inscrits de longue date dans le

vocabulaire des dialectes occidentaux :

Malg. Ixndia, natte ; Swh. hen^a, ouvrage en jonc ;Mal. piiïgu, espèce d'ébène; Swh. mfnngo-,

Malg. maiiia, petit bateau, canot; Swh. maiua.

3° Les mots bantous usités dans tous les dialectes mari-

times anciens et modernes et dans les dialectes du centre et

1. Journ. Âsiat., mai-juin 1908,p. )$$-$oo.G. FEXRAN».— Pbonttiqnem>iUjc-tnalgacbt. 21

Page 382: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

322 . CHAPITREXI

de l'est, par conséquent hors de la zone fréquentée par les

marins de la côte d'Afrique et des Comores :

Malg. Ambtia, chien. Bantou : mbwa.

Akanga, pintade (numida mitrata). Kanga.

Ampuijdra, âne. Panda.

Anombi,aumbi, umbi, boeuf. Nombe.

Afiganu, conte, fable. Ngano.

Afiondri, auijdri, mjdri, mouton. Nondi.

Gidrtt, espèce de lémur. Ngedere, petit singe noir.

Ka^i, madame, in Ka\i-mambu. Mkatf, femme,

épouse.

Kiand^a, kaijdça, cour. Kiwandja.

Kiboko, kivoko, hivohi, hutte, cabane. Kibugurtt, hutte.

Kiduru, matelas. Godoro.

Kistt, Kiiti, couteau. Kisu.

Kitapu, sachet, bourse. Kitapo.

Kttngunà, punaise. Kunguni.

Kuijku, kouko, palétuvier. Mkoho.

Kwera, perroquet. Kxvaru.

Mamba, crocodile. Mamba.

Main, ma su, oeil. Malso, yeux.M ungo, mobungo, mahogo, manioc. Mnfjogo.

Mufti, pain. Mofa, petit gâteau de farine de sorgho.

Mttfavi, niusavi, sorcellerie. Msauri, sorcier.

Mttiui'tgu, poisson. Usungtt, poison végétal dont on

enduit les flèches.

Neudra, variole. Ndui, boutons de variole.

Ntifti, nufulrâ, viande, chair. Mnofo, viande sans os.

Usi, chèvre. Mbutf.

Papaftgu, milvus aegyptius. Panga, kipanga, faucon.

PHi, espèce de serpent. Pili.

Sambtt, iambu, navire. Tsombo.

Page 383: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

CONCLUSION 323

Sikafara, tsikafara, tsakafara, voeu, offrande propi-tiatoires. Kafara.

Sukay, sukay, chaux. Tsokaa.

Tai'tgti in vuan-tangu, melon malgache. Tango,concombre.

Vahini, étranger. IVageni, les étrangers.

Va^aba, Malg. ancien : Va%tka(cî. Drury, p. 155),

étranger (désigne plus spécialement les étrangersde race blanche). Wa&ungu, les étrangers blancs,les Européens.

Zumba, palais royal, mausolée des reliques royales.

Dyumba, palais, grande maison.

Zuva, soleil, jour. Zuba, ^uwa, dytta.

Ka{i nous est attesté par un nom tribal de la côte sud-est ;

musufigit nous a été conservé par les mss. 8, f° 7 recto, et 5,f'80 verso, du fonds arabico-malgache de la Bibliothèque Natio-

nale de Paris; mamba est plutôt spécial aux dialectes du centre.

Zumba et %tiva appartiennent, il est vrai, aux dialectes mal-

gaches de l'ouest, mais ils sont aussi près de certaines autres

formes bantous que de la forme swahili. La plupart des

exemples ci-dessus répondent à un thème bantou que j'appel-lerai bantou commun parce qu'il est représenté dans un cer-

tain nombre de dialectes orientaux de ce domaine. Pour

ambua, aùombi, ka^i, mas11, ttsi, laiigtt, \uva, par exemple,cf. la Comparative grammar of tfje sotttb-african Bantou lan-

gttages sub verbis : a smalldog, p. 117; a Ixwï of catlle, p. 82 ;a uvman, xuife, p. 68; an eye, p. 88; a goal, p. 83 ; a pumpkin,

p. 89; tfx suit, a day, p. 88 '. Des mots tels que aùombi,

boeuf, afiondfi, mouton, usi, chèvre, sont particulièrement

significatifs, car les animaux ainsi nommés sont également

1. Par le Père Torrend. Londres, 1891, in-S".

Page 384: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

324 CHAPITREXI

d'origine africaine. Enfin, la plus grande partie des mots

ci-dessus sont mentionnés dans les manuscrits de la

Bibliothèque Nationale et dans les relations de voyage du xvne

siècle ; ils nous sont ainsi attestés à date relativement ancienne.

Les emprunts des deux premières catégories s'expliquentaisément par les relations qui existent entre la côte nord-

ouest de Madagascar, les Comores et la côte orientale

d'Afrique. Mais les Swahilis et les Comoriens n'ont jamais

navigué sur la côte orientale de Madagascar, « la côte au vent A,où la mer est extrêmement dure. Les caps nord et sud de la

grande île africaine, le cap d'Ambre et le cap Sainte-Marie,sont très difficiles à doubler en toute saison ; aussi les Arabes

n'avaient-ils pas pu établir de relations entre la pro-vince sud-orientale d'Anosi et la côte d'Afrique voisine.

« Ces peuples (les Malgaches), dit Flacourt dans son avant-

propos, n'ayant eu aucune communication ni commerce

avec les habitants des terres fermes de l'Ethiopie, à cause

de l'ignorance de la navigation, n'ont point reçu les change-ments de lois et coutumes qui s'y sont introduits de tempsen temps '. » Flacourt mentionne des légendes historiques

ayant trait aux migrations étrangères, mais il n'y est nul-

lement question de nigritiens africains.,.Jbes mots relevés

dans le vocabulaire des tribus du sud et du centre n'ont

donc pas été introduits par des marins de langue bantou.

Cette hypothèse écartée, celle-ci seule s'impose : antérieure-

ment à l'arrivée des Malais hindouisés, Madagascar était peu-

plé de nigritiens de langue bantou qui ont été progressive-ment absorbés par des immigrés d'une civilisation supérieure.Les mots bantous relevés dans tous les dialectes sont les der-

nières survivances de ces nigritiens disparus *.

i. Histoiredeta grande isleMadagascar,p. 2-3 de l'avant-propos.2. On trouveradan*l'articleprécitésur YOrigineafricainedesMalgaches,

Page 385: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

CONCLUSION 325^

La population actuelle de Madagascar présente deux typesbien distincts : environ 2.600.000 indigènes à teint noir ou

brun et 3 ou 400.000 Merina à teint clair. Ces derniers appar-tiennent aux castes nobles : ce sont les Andrîana de l'Imerina.

Leur ressemblance physique avec les Malais modernes que j'aiconstatée pendant un séjour en Extrême-Orient, est aussi

parfaite que possible. La persistance du type malais chez les

Andriana ne peut s'expliquer» que par une loi matrimoniale

endogamique rigoureusement observée par les familles nobles

de la migration malaise. Cette coutume n'est, du reste, que

partiellement tombée en désuétude ; les alliances des

membres de la noblesse Merina ont encore une tendance

endogamique nettement caractérisée.

En résumé, voici comment peut être reconstitué soit avec

certitude, soit avec une vraisemblance voisine de la certitude,le peuplement de la grande île malgache :

I. Période prè-bantou.— L'île est habitée par une popula-

tion dont le type somatologique, culturel et linguistique, nous

est inconnu. En réalité, rien ne nous atteste l'existence de

cette population initiale; mais les migrations des Bantous

paraissent être de date relativement récente, il n'est donc pas

impossible que ces nigritiens africains aient trouvé Madagas-car déjà habité.

IL Période bantou. —Importante immigration de Bantous

antérieurement à notre ère.

III. Période indonésienne pré-Merina (= pré-Huva).—

Importante immigration d'indonésiens hindouisés venant de

Sumatra, vers le ne-ive siècle. Ils se répandent dans l'île et,de gré ou de force, imposent leur suprématie aux nigritiensbantous qui sont progressivement absorbés par ces immigrésde civilisation supérieure.

d'autres arguments linguistiquesque je ne reproduis pas ici, en faveurdecette théorie.

Page 386: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

\Z$ CHAPITREXI

IV. Arriixe des Arabes, de la fin du VU* au IX* siècle, «—

Islamisation des Malgaches ',

V. Seconde immigration de Smnalrauais fers le Xe siècle ', —

C'est la migration dont Ramini, le Sumatranais, est le chef.

Son fils aîné, Ra-Hadzi, donne naissance aux Zalm-dramini

(les descendants de Ramini) de la côte orientale; le fils

cadet, Ra*Kuba, s'enfonce dans l'intérieur, atteint le plateaude rimerina où il épouse une femme Vazimba *. Ra-Kuba

est l'ancêtre des Huva qui portent son nom : Kûba > Hûva.

VI. Migration persane.VII. Flacourt mentionne une migration arabe qui serait

arrivée vers 1500 et aurait donné naissance aux Zafi-Kazi-

mambu de la côte sud-est K

Au point de vue linguistique, la conclusion de ce travail

est très nette. Les dialectes malgaches ne diffèrent l'un de

l'autre que par les variantes phonétiques ou lexicographiquesattendues chez un peuple de près de trois millions d'hommes,

disséminés dans une île de six cent mille kilomètres carrés de

superficie. Le malgache fait incontestablement partie des

langues du groupe malais hindouisé. Comme conclusion der-

nière : le malgache est un dialecte malais évolué, étroitement

apparenté au Batak de Sumatra 4.

1. j'indiquerai dans un prochain travail, avec arguments à l'appui, lesraisonsqui m'ont fait adopter cette date.

2. Ces faitsnous sont attelés par plusieurslégendeshistoriques.Cf. par-ticulièrement : GabrielFerrand, IAJlégendedeRaminia d'aprèsun ms.arahicch

malgachtdela MNicttèqueNationaleinjourn. Asiat., 1902, p. 185et suiv.

$. Histoire, p. 17.4. Cf. Van der Tuuk (Jihillines)et Friedrich Mûller (Grundriss der

Spracbwisseudujt,Il Band, II Abtheilung, Vienne, 1882, in-Sa, p. 160)

qui a adopté l'opinion du savant Hollandais.

Page 387: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

ADDITIONS HT CORRECTIONS

ADDITIONSA U BIBLIOGRAPHIE:

P. xv. REXWARDBRANSTETTER.Mata-Hari oder Wanderun-

gen eines indonesischen Sprachforschers durch die drei Reiche

derNatur. Luceme, in-S 0, 1908,— Relation du voyage que FRAXÇOISGAUCHE, de Rouen,

a fait en l'Isle de Madagascar, autrement Saint-Laurent, islcs

adjacentes et costes d'Afrique. Paris, 1651, in-4°.— G. A. J. HAZEU. Gajosch-nederlandsch woordenboek.

Batavia, 1907, in-S°.— M. JOUSTRA.Karo-Bataksch woordenboek. Leide, 1907,

in-40. Karo-batak de M. Joustra correspond au Batahdahi de

Van der Tuuk (préface p. vu).— J. AI.B. T. SCHWARZ.Tontemboansche teksten. 3 vol.

Leide, 1907, in-8° (premier vol., textes ; deuxième, traduc-

tion; troisième, notes).—* — Tontemboansch-nederlandsch woordenboek. Leide,

1908, in-40.— J. WARXECK. Tobabataksch-deutsches Wôrterbuch.

Batavia, 1906, in-8°.

P. xi, 1. 2. Au lieu de : h à s, lire : Htà /.

P. xxv et suiv, En graphie arabico-malgache, le ^ d et le

)o t sont sous-ponctués pour les différencier des î et ^ arabes.

Pour éviter des complications typographiques, s et i ont été

écrits sans point dans les pages suivantes.

P. xxxvu et suiv. Les noms tribaux sont transcrits phoné-

tiquement. Pour l'évolution de aijtoi-cn aute-f voir p. 178 et

suiv.

Page 388: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

338 ADDITIONSET CORRECTIONS

P. xxxvii. On entend par dialectes Betsimisaraka, les dU~

lectes de !a côte orientale comprise entre le 16* et le 20e degréde latitude. Les mots indiqués comme Betsimisaraka, sont

ceux qui appartiennent au fonds commun à tous les dialectes

de ce groupe ou qui n'ont pas pu être localisés avec certitude.

Dans le cas contraire, la forme dialectale est rattachée à l'un

des dialectes indiqués sous les numéros 3, 4,5 ou 6, qui font

partie du groupe Betsimisaraka.

P. xxxix, I, 4, lire : aijta, les gens; iFaH, de l'iFaSi (nom

propre). J'avais donné l'étymologie généralement admise,mais elle est inexacte; je le montrerai prochainement (mêmecorrection p. 180, 1. 3-4). L. 9, lire : Manaùâra au lieu de

Mauaijâra.

P. su, I. 8, au Heu de Atjtanâta, lire Avtanàla.

ADDITIONSAU VOCABULAIREMAI.AYO-MAL-ÎACHE

Ctiap. I, p. 1-81. Pour la transcription du malais, j'ai suivi

la notation du Dictionnaire malais-français de Favre.

Adui (Batak-toba), là-bas. Ari.

Alai (Batak-toba), mais. Ari.

AU (Batak-toba), interjection, employée avec le vocatif : ô.

Rey,Ri,à\

Alo, Pûùalo (Batak-toba), ennemi. Falxtvâlu.

A loban (Batak-toba), arbre dont le bois est employé à la

construction. Rubâui, plante à fruit comestible ?

Ambat, manambal (Batak-toba), empêcher, retenir. Ambairâ,

embarrassée, paralysée (ne se dit que de la langue).Amh (Tontemboan), atteindre, parvenir à. Ombi, Utnbi,

être arrivé.

Ambolas (Batak-toba), grêle. Havâijdra.Ambun (Batak-toba), léger. Ivan, Ivan a.

Page 389: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

ADDITIONSET CORRECTIONS 33^

Ampar (Batak-toba), dispersé, éparpillé, Ampalrà, état de ce

qui est déployé, développé, étendu. Passif : Ampàiinâ.Anah Ajouter : Batak-toba Jattakkm, enfant (sans dis-

tinction de sexe).Andos (Bisaya), pluie et tempête, Aijdu, Avdo* rosée.

Afigâra, nom d'un poisson. Betsimisaraka : Akàro.

Bagi, partie ; mamagi, diviser, partager, Vahit brisé, casséi

partagé.

Baru, arbre dont 1ecorce est utilisée dans la corderie,

Varu, arbre dont le creur est jaune clair.

Batâra (Mal. et Batak-toba), titre royal et divin. Burtitô

(métathêse de Buttiro), seigneur, prince. Skr. BlxtUâra.Banta (Batak-toba), fini, terminé, Fila. Vide supra Putus,

p. 54-

BinlAran, bois coupé qu'on laisse dans la forêt. Faulsllanù,arbre fournissant un bois de construction.

Bitik (Dayak), fourmi. Vit'M, Vilsikâ.

Boaii. Ajouter : vide infra, Povan, p. 52.Bumbon (Dayak), pousses, rejetons de bambou. Betsimisa-

raka : Bnmbtilu, orchidée.

Buwâya. Ajouter : Batak-toba, Buea, crododile.

Çriya (Kawi), bonheur, prospérité, salut, Antanosi ancien Ï*

DHya, DNa, salut au souverain. Skr. çri.Dara. Ajouter : Gayo, dôrô, sexueel rijp, doch nog maagde-

lijk (v. volwassen vrouwelijke dieren die nog niet zwanger

zijn geweest); La Sumu-u-drara malgache est exactement une

jeune fille pubère, déflorée, mais non encore fécondée. Il en

est très fréquemment, question dans les chansons amoureuses

et erotiques où ses formes juvéniles, ses seins fermes, sont

vantés par opposition à l'embonpoint et aux seins mous et

flasques de la multipare dont les grossesses et l'allaitement ont

épaissi la taille et déformé la gorge. Il me paraît donc préférable,en l'absence d'un terme français approprié à cet état physio-

Page 390: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

330 ADDITIONSET CORRECTIONS

logique, de traduire iuinthn-drara par sein de femme, plutôt

que par sein de jeune fille. Rectifier dans ce sens la traduction

de la p. 13, L 1 du bas,

Dempil. Ajouter : Passif, Lférina.

Di, à, dans, Malg. ancien : /, à. •

Duh (Javanais ancien), jus. Ru, Ro. Voir D/ohf, p, 17.

Djonkok. Ajouter : vide supra Builkui; p. 11.

Djua, Mandjua (Batak-toba), refuser. Là, refus; maijdâ,

refuser.

Em. Ajouter : Tontemboan, Me*e, donner.

ïiiièm,sh. Voir Anam.

Garis, Dayak : Gains, marque, rature ; int~il~garis, racler,

gratter, scarifier. Haralrô, action de raser (avec un rasoir).

Passif, Ha rasa m). Vide supra Kalis, p. 27.

Gatgat, mai)gatgalit briser en petits morceaux (Batak-toba).

Katikâti, manioc coupé en petits morceaux.

Gèlàr, Batak : Gorar, titre honorifique ; bèr-gêlïr, qui est

nommé, qui a un titre. Suijdrutrâ, croissance, augmentation,action de s'élever en grade; Saijdratrâ, état de ce qui est

élevé, de celui qui est élevé en grade. Passifs : Sundrtitaua,

Saijdrâtanâ.

Gèrak, Batak-toba : Gorak, Dayak : Gtirak, mouvement,

agitation. Goranâ, action d'aller ou venir en grand nombre.

Guder (Batak-toba), être gras (expression vulgaire). Godra,

Gudra, vase, lie.

Gunlii). Ajouter : Batak-toba : Ginsir, ciseaux.

Hadji, Adji, souverain; Sumatra ouest : Atji, titre hono-

rifique des fils de nobles. Hadtf in Ra-Had{if fils du princeRamini (cf. Flacourt, Histoire, p. 49).

Haleon (Batak-toba), famine. Betsimisaraka ; Silùt, affamé.

Ha mbal. Vide supra Ambat.

Hari. Ajouter : Antandrwi, Uara in Zmta-Hara.

Hirbàb, Batak-toba : Arbap, espèce de violon. Malg. ancien :

Herâvu. Cf. Arabe : Rabâb.

Page 391: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

ADDITIONSET CORRECTIONS 331*

Ise (Batak-toba), qui} Ayia, Hyça, qui ?

Kakal, éternel, perpétuel. Haylfày, Heylfèy.

Kaki, pied, patte, griffe. Betsileo : Kiki, ergot de coq.

KalAbtiù, voile, ce qui couvre légèrement. Vide supra

Selûhn, p. 61.

Kambaft, ce qui est sur l'eau, ce qui flotte. Ivnbuuâ, Bbunà,

lifunà, Afunà, Tsikémbunà, Tsihébunà, Tsikéfunà, Tsiijkâfuuà,

action de flotter, de surnager, de rester sur l'eau,

Kanden (Dayak), arranger, arrimer, Haijdruuâ, action de se

fixer, de séjourner.

Ktinkun, crapaud. Sabnnâ, grenouille.

Karemhm, enveloppe; Sundanais : Karémlvn, pièce d'étoffe

avec laquelle les femmes se couvrent la poitrine. Sarimbu,

Sarimbu, pièce d'étoffe indigène servant de vêtement.

Karoù, sac. Ajouter : Haruili, Haroni.

Kaéal', prétentieux, suffisant, Sitikà, Sititsllikâ, prétention,suffisance.

Kêdjùt, tressaillement, effroi ; Batak : Hirdjop, inquiet (de

l'oeil). Heydratrfi, Heijdfttka.

Kêlempan, plante (sterculia firlida). Halâmpimà, arbre à bois

gris brun (Dombtya ou Makacaranga, sp.).Kelinlal. Ajouter : Gayo, Klënlil, clitoris,

Këlùlut, petite abeille sauvage. Antanosi ancien : Lalàyisè,abeille (cf. Cauche, Relation, p. 137).

Kfltiwib, Javanais : Kaluwib, espèce d'arbre à pain. Hanvl,

arbre à bois jaune brun.

Kemban, pièce d'étoffe dont les femmes se couvrent les

seins. Simbit, Simbu, étoffe servant de vêtement. Cf. supraKaremhnt > Sarimbu.

Kempas, arbre à bois très dur. HAmpa, Htimpi, noms

d'arbres.

Kendalf, Batak : Hondanan, concubine, maîtresse, courtisane.

Siijdranu, esclave, concubine du maître.

Page 392: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

333 AMBITIONSET CORRECTIONS

Këniù. Ajouter : Kawi, Kendin, sourcil.

Kèrâbt gratin, ce qui est trop cuit, brûlé. *Karàkà > Kara*

Wtnà, *Kanvjka > Karankâi:tâ, très sec; Hârakâ, trop sec,

calc'mé, grillé.

Kèrift, Javanais ; Garin, sec, aride.*

Hàrinâ > Haringâ-

rinà, squelette, carcasse,

Kêtàr, Javanais : Gelir, âpre, acre. Dira, âcreté, acidité.

Kilala. Ajouter : Batak-toba, Hilala, sentir, remarquer.Kilaw. Ajouter : Sakalava N-0 : Kilu, torche pour la pêche

au flambeau.

Kiri. Ajouter : Karo»batak : Kaws, à gauche.

Korek, creusé, fouillé. KuruhiruM, HtirukihukA, action de

se curer l'oreille; Tsuktihkâ, Tsukirikà, action d'entrer, de

fourrer le doigt dans ou à travers quelque chose.

Kohi, Goris, gratté, raclé, Urutrà, action d'enlever, d'arra-

cher avec les mains des feuilles de mûrier, de manioc, de

l'herbe. Passifs : Uriisanâ, UrtUanâ.

Kua (Tontemboan), ce que quelqu'un dit. Hwt, Hwé, dit-il.

Vide supra Koa, p. 32.

Kuban, Batak : Huban, bourbier, fange, Hwan% Hoiwt,

terrain enfoncé, en contre-bas.

Kudw) (Karo-batak), pendants d'oreille. Hurun in Hurun-

tst'tfinà.

Kumpul, rassemblé, réuni, Kumbttnâ, Humbuna, état de ce

qui est fermé, resserré, joint.

Kundttt', citrouille. Huijâru.

Kurap. Ajouter : Malais, Kërtipiù, croûte mince sur une

plaie.

Laka, arbre à bois odoriférant. Ijaka, nom d'arbre.

Langir (Karo-batak), pointu. Rat'igilrâ, Rai)gilrâ, action de

tailler en pointe ; Ranitrà, Ranilrà, état de ce qui est pointu.

Ukàh, fissure, crevasse, déchirure. Vide infra Rihâh.

Umpùney, arbre de forêt fournissant du bois à brûler. lutin-

pânani, nom d'arbre.

Page 393: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

ADDITIONSET CORRECTIONS 33|

Liiib, coulant, ruisselant ; Javanais : Lilih, s'affaisser,

descendre. Rhi, versant d'une colline.

Uo (Batak-toba), sang faible. Liu, sang.Uta (Bugui), gomme, glu, Liti, Diti.

Ijobhtàbi, arbre à fruits comestibles (flacvurtia). Lûbi, arbre

à bois blanc gris,

Lulmr, action de battre le grain. Rumbu, battement de

mains des femmes tn cadence et en chantant pndant qued'autres femmes dansent.

Lulttr, englouti, avalé, I.ultttïâ, action de se baigner tout

habillé pour se débarrasser d'une maladie produite par un

sortilège. Passifs : LulùranU, Lulnfanâ,

Luput, sauvé, échappé. Rufulrà, Rifulrà, Rifalru, enfui,

échappé, envolé. Passif : RifAlinà.

Ltiéut, échappé, parti; Dayak : Lusut, être libre. Luiu, Ruiu,

Rttsu, parti, allé en avant ; Lttsilrâ, Lidiltà, fuite, évasion,

désertion. Passif: *Lnsiraiia.

Luyut, plié, courbé (branches d'arbres) sous le poids des

fleurs ou des fruits. Isijdyilrà, action de ployer, fléchir

comme les branches sous le poids des fruits ; Ltwd{itn), débi-

lité, faiblesse (passif : *Luijdtfranâ) ; Luijdtfbilrà, langueur,

état de ce qui fléchit sous le poids (passif : Ltnid{ektranâ).

Mega. Ajouter : Sakalava N-O, Miba.

Mèndàpa, pavillon, b;\timent où l'on reçoit les convives.

Lapa, résidence royale, cour, palais, tribunal, toit qui se

trouve au milieu du village et sous lequel on traite les affaires;

Taijdapa == ta -|- au -{- lapa, les gens du ou dans le palais,anciens cfliciers et employés de la cour en service au palais

royal. Cf. Skr. Maijdapa, hangar élevé à l'occasion de fêtes,

pavillon.Oii (Cam), préfixe de respect ; Annamite : ông ; Siamois :

ait, préfixe des noms divins et royaux. Alla, Merina : Atta,

préfixe de nom divin in Ana-Hari (Flacourt, Histoire, p. 67),

Page 394: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

334 ADDITIONSET CORRECTIONS

Ana-Hari dans Andrian~Aii<i~Hari dont Aijdriauahaii est la

forme contractée, Skr. Anka.

Padan, plaîne, endroit, terrain sans arbre (par opposition à

la forêt). Faiiana, clairière, espace vide au milieu ou auprèsde la forêt.

Padi. Ajouter ; Dayak, Bari, riz.

Pàduka, Pddi'tka, Sa Majesté, Son Altesse. Rofot, Roa in

Robaijdriau, Roaudria» = Roba, Ro<i-\-aijdriau, Sa Majesté le

Seigneur, ancien titre des grands chefs du sud-est, Skr. Pàduka,

chaussure. C'est en malais et en malgache, un terme proto-colaire d'inférieur à supérieur. Le sens est : moi, chaussure

de Votre Seigneurie.Paint. Ajouter : vide supra Bandut, p. 6.

Paman, oncle, jeune frère du père ou de la mère, Antesaka :

Faman, nom propre d'homme.

Pailkur (Mal. et Batak-toba), pioche. Antanosi ancien :

Féku.

Pano (Karo-batak), tache blanche de la peau. Betsimisa-

raka : Tampânu, pellicule de la tête.

Pauliif), défendu, interdit. Faijta, serment.

Palôla, espèce de concombre amer. Faltira, arbre à bois

blanc (Mussoenda nstita ou triclfopblebia).

Pegub, huître perlière. Papf kl, huître.

, Peîlar, banc de rameurs, betsimisaraka et Sakalava N-E et

N-O : Faftâri, bras de balancier de pirogue.

Pèn-bAlu, Pân-hûlu, celui qui est à la tête, chef, comman-

dant. Fanâln in Fanalu-labi, guerrier d'élite, garde du corps,chef militaire.

Pilin, tortillé, tordu. Filin, Filina, ourlet; Filivlli, Firi-

viri, action de louvoyer (navire).Pirâ. Ajouter : voir Btrapa, p. 8.

Pis (Dayak), chat. Piiu, Pisu.

Pula. Ajouter : Betsimisaraka, Ampôla.

Page 395: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

ADDITIONSET CORRECTIONS 335

Pulas, Javanais ; Pulir, tordu, tortillé, tressé. Fuli, fil,?ction de filer. Voir p, 66, Sulir,

Puput. Ajouter : Malg. TafufAra, Tafufûran, lafufnranâ,soufflet, soufflet de forge.

Pusa. Ajouter ; Antankara, Ra-btUi, Betsimisaraka, FAsi,Sakalava N-O, PAU, chat. Cf, supra Pis.

Pusar, tourner horizontalement (comme la roue d'un mou-

lin), tournoyer comme l'eau dans un gouflre. Fnsitrâ, Fu'si-

Ira, action de forer, de faire tourner rapidement un morceau

de bois pointu dans un trou pratiqué dans une pièce de bois,

pour produire du feu. Passif : Fusèrina.

Rabit. Ajouter : Passif, RumbAtanà

Rabu, monstre mythique qui est censé occasionner les

éclipses eu dévorant le soleil ou la lune. Râw in Flacourt,

Dictionnaire, sub verbis lune, soleil. Skr. Ràbu.

Rambey, nom d'un fruit en grappe longue. Rambâymt,arbuste odoriférant.

Rampas, pillé, volé, enlevé de force, Rumputrâ, Rumpulrà,action d'arracher à pleines mains. Passif : RumpAsanà.

Rèbâb. Ajouter : Malg. Repakà.

Rêgâfi, étendu, raidi à force d'être tiré. Râùga, qui a les

oreilles raides, dressées (animal).

Rëkàb, déchiré, fendu, gercé. Trlakâ, Triakt, Triakè, dé-

chiré; Tslakâ, Tsiakî, Tsiakè, déchiré avec bruit; Trlalrâ,

déchiré, fendu.

Rembab'iembab, couler en abondance (des pleurs). Rebaréba,

traînant, long et ample comme une robe ; Rabarâba, action

de tomber en s'éparpillant ; Reparépa, Refaréfa, traînant ;

Remaréma, état de ce qui est large et traînant; Réfakâ, état de

ce qui traîne.

RëmAl', brisé, mis en pièces, écrasé. Rémutht, son de ce quise trouve écrasé sous un poids très lourd.

RëpAb, fragile. Ajouter : Rafukâ, Rafuki'i, Rafuki, Rafuk?,faiblesse, langueur.

Page 396: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

13$6 ADDITIONS.ET CORRECTIONS

Rewan, louvoyer, faire de la voile au PJUSprès; Makassar :

Rewaft, vaciller. Repirépi, action de chanceler, de tituber;Rebirébi, action de chanceler, de trébucher.

Riml>as, espèce de doloire. Rimhui, Rimbaud, ébréehê,entamé.

Riyuk. Ajouter : Riurlu.

Sampey, Batak : Sampè, su (lisant, Ampi.

Sampirf porte-manteau, séchoir, Sampi, Sampi, Saldmpi =:

Sâmpi -f- infixe al, état de ce qui est placé sur quelque chose

de façon à tomber des deux côtés ; Sâmpinâ, manière de por-ter le vêtement dit lamba, un bout pendant sur l'épaule.Passif de sâmpi : Sampà^anà.

Saudu, pensif, mélancolique; Javanais : Se>jdu, mordant,rébarbatif. Sentit, soupir, sanglot,

Shitfc espèce de petite huître perlière, Seuii, petite perlenoire.

Sobur, manobur (Batak-toba), boire. SAlru, action de boire.

Sudâra. Ajouter : Betsimisaraka, Zôlru.

Sumânal, esprit, mânes. Angalrà.Sumbin. Ajouter ; Malg. Rumbana, Rimbanâ, ébréché.

Tambu.t, nom d'une plante. Tambunâ, arbre a bois brun

foncé.

Tatmb. Ajouter : Karo-batak, Taneh, terre, pays.Taitkal (Mal. et Batak), amulette, préservatif; mènankal,

préserver du mal, éloigner l'infortune. Takâlu, préserver du

mal (Flacourt, Histoire, p. 67 et 71).Taron (Dayak), avertir. Antanosi ancien : 1 ', action

d'avertir ; Malg. oriental moderne : Tarot), action de parler, de

raconter.

Tawan. Ajouter : Batak-toba : Taban, butin.

To'or (Tontemboan), se tenir debout. TAetra, état, condi-

tion, manière d'être, posture. Passif : Tuéranâ.

Tumo'or (Tontemboan), se tenir debout. Ttimtîelrâ, action

Page 397: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

AUDITIONSET CORRECTIONS JJJ

de demeurer, résider, séjourner. Passif ; Tùmuéranâ. Ttimo'pr

et UimAelrâ sont les formes à infixe des thèmes précédentsto'or et H'telrà,

Tutub, taillé, coupé. Tatatrà, incision au bistouri, saignée.Vide supra Tëtàk, p, 74.

Ûapan, en forme de fourche, fourchu. Voir p. 63, simpan.

Capiii, plaque d'or ou d'argent que portent les petites filles

pour couvrir les parties sexuelles. Safi* Safi, petite fille.

Ùâtur, jeu de dames, d'échecs; Atchinais : TSatâ, espècede jeu de dames de forme rectangulaire. Kâtra, Kàira, espècede jeu de dames de forme rectangulaire. Skr. CalAr, quatre.

Ceritrà, Tagal : Salita, Dayak : Sarita> récit, histoire, nar-

ration. Arira, conte, fable, histoire amusante.

ù'iéul, requin. Antsâijtsa.

ÏFêta (Tontemboan), lâcher, relâcher. Fêla, Fetavëta,

pauvre, indigent, malpropre, indécent, incestueux, vil.

CORRECTIONS

P. 3,1. 19, lire Imrlan.

F, 7# 1«4* supprimer : cf. arabe : badan, corps.P. 9,1. 5 du bas, lire Bitsiki au lieu de ilsikè.

P. 10, l. 5 du bas, supprimer Buku, etc.

P. 13, 1, 10. Au lieu de Raijdrâi), Raijdrâiïa, lire Rai/drâi),

Randrânâ.

P. 14, 1. 4, lire Datai) au lieu de Datait

P. 27, 1. 2 du bas. Canjé et Cançé sont les orthographes

usuelles = Kanjê, Kan^é.P. 30, note. Au sujet de l'alternance b-tr, cf. mon article

Notes de pfjonëlique malgacfte in Mémoires de la Soc. de Ling. de

Paris, 1908.P. 32,1. 18, au lieu de Erttlïa, lire Erutrà ; 1. 22, au lieu

de Kulraka, lire Kutrakâ.

G. FERBASD.—Phcniliqutmaltyc-utalgacU, ai

Page 398: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

338 ÀDWTIONSET CORRECTIONS

P. $i, l. II du bas, supprimer KiSu,

P. 56, supprimer les lig, 6-10 et les remplacer par Ï Raua,

princesse. Rana in Rana-Falunà, nom de plusieurs reines.

P, 58, l. $, supprimer ; passif, RumpAsanâ.P, 61,1. 1 du bas, au lieu de SautcH, lire Sandbi.

P. 62,1. 9, lire SununAki au lieu de SuilunAki.

P. 76, 1. 1-2, Comme l'a montré Schwarz (Tontemboansclx

teksten, Aanteekeningen, p, 146), linây=

tây -j- infixe in. Le

rapprochement de la p. 76, l. 1 : Mal. tiyan > Malg. Isinây^n'est donc pas à maintenir.

P. 78,1. 12 du bas, au lieu de Tantâna, lire Tantâna,

P. 79, I. 9 du bas, lire Thnjth'ifinâ au lieu de TritulrAfinà.P. 81,1. 8, au lieu de 0{asâ, Ozasoe, lire Ojasâ, Ojasoe.

Supprimer 1. 8 du bas : IFei, etc.

P. 87, dern. lig,, lire Hautiinâ au lieu de Hanlunà.

P. 88, l. 6, lire Gëmerinêii) au lieu de Gëmerinêin.

P. 97» I, 4 du bas, au lieu de ni, lire ni,

P. 108,1. 1, au lieu de Yasmyn, lire Yasinln.

P. 115, L 18, au lieu de : Au groupe médial malais nié,lire : Au groupe médial malais né.

P. 126, I. 13 du bas, au lieu de Data, lire Dada.

P. 129, l. 12, lir£ taidld, au lieu de ta'sdyd.

P. 134,1. 1 du bas, lire^i au lieu de^j.

P, 143, supprimer I. 7 du bas : Pisatv-Kiiu. L. 2 du bas,lire Uijlsi, au lieu de Untsî

P. 157, L 2 du bas, lire Va nasal bref atone est...

P. 190, I, 4 du bas, ait lieu de vide supra, p. 157-58, lire

vide supra, p. 187-88.P. 205, 1. 15, au lieu de Raykylrt, lire Raykitrî.P. 209,1. 3 du bas, au lieu de . tN, lire j IN.

P. 239,1. 14, au lieu de celle des oxytons conserve..., lire

mais la voyelle brève tonique des oxytons conserve...

P. 240,1. 8, au lieu de te%âlM, lire titfhtâ; L 17, au lieu

Page 399: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

ADDITIONSET CORRECTIONS m

de fayngiïnïuà. Virefafugànïuâ', 1,9 du bas, remplacer tâudrùkù

par mfiutfcrn,

P. 2S2, L 7, au lieu de de ita, lire de ota,

P. 254,1. 3, au lieu de mënpèr-kan, lire mêmpër-kair, l, 6,au lieu de Imnlunà, lire hantunà.

P. 266, I. 9 du bas, au lieu de Fakauâ, lire Fakanâ.

P. 268, 1. 2-3 de la note, lire painl^âka, mpaii-d^ika, ow-

pay~d%îka, ampai.hd{âka, mpaii-d^âka, pan-diâka.P. 272,1, 5 du bas, lire nmij-d^ailra.P. 281, L 12, au lieu de vide supra, p. 255, lire vide supra,

p, 246 et suiv.

P. 282,1. 12 du bas, lire itjdawina, indaw.

P. 297, 1. 10, au lieu de kàrtnjâ, lire kartujâ.

P. 298, I. 9, au lieu de dârab, lire dâràb,

P. 300, I, 2, au lieu de Skr. jes(ba, lire Skr. jyestba ; 1. 2 du

bas, lire Aiutbâri.

P. 310, 1. 5, au lieu de ANAHARI, lire ANAHARI; I. 4 du

bas, au lieu de Pehlv, lire Pehlvi.

P. 318, L 2-3, lire (vide supra, p. xxxv).P. xv, 1. 11, et 327, 1. r, au lien de BRANSTETTER,lire

BRANDSTETTER.

P. xtu, l. 3, ait lieu de Au point de vue sémantique, >ire

Au point de vue phonétique.P. 24, 1. 11 du bas, ajouter Mal. Hiu, requin.P. 84, l. 7, lire Aux groupes.P. 148. Ici devrait commencer le cliawrïHwP. 193,1. 12, //«que semblent/^N^l'^A\

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Page 401: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

TABLE DES MATIÈRES

Pages.PRÉFACE vuManuscritsmalgachesdu fondsFcrrand vuBIBLIOGRAPHIE. . xv

Additionsà la bibliographie 327Phonétique expérimentale xixINTRODUCTION xxm

L'alphabet Merina usuel ; xxivN'est que la transcriptionde l'alphabet arabico-malgache xxv

L'alphabetdes autres dialectes xxixTexte malgacheen 6 dialectes xxxmLe Malg. et le Batak-tobade Sumatra xxxvLocalisationdes dialectesMalg.étudiés , xxxvuDivisionde ces dialectes XLIILes mss du fonds arabico-malgachede la BibliothèqueNationale

de Paris xtiv

CHAP.I. VOCABULAIRECOMPARÉDUMALAISET DESDIALECTESMALGACHES 1

Additionsau vocabulairecomparé )28

CHAP.II. LAUTVERSCHIEBUNG

Consonnes malaiseset malg 82h matais 83h finalen malg.ancien 85h malg. intervocalîque 86

Timbresde 17/malg 87

g mal. > malg. h, g, k,v,fig 87

ftgmédial mal. > malg. iig,k,n 88

Transcriptiondu g mal. et malg 89Timbres du k malg 89k mal. > malg. /;, *, g, ûg, i-s, d{, ts, J, bt kâ, kà, kl, kè 89

Page 402: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

<w$ TABLEÏ)ÉS>MATIÈRE?̂

nk médialmal. > malg. k,n-n,n......k, ng, nk, h »...... 96Transcriptiondu k mal. et malg 91y malg 91n vélaire 95rt mal 96fimalg., sa transcription 9)il mal. > malg. û, n,tj,nâ, kâ, ki,kc 97nk médialmal. > malg. k, n-n, n k, ng, nk, b 99figmédialmal. > malg. ng, k, n 99ng malg. 100nk malg , 103y mal. > malg.y, 1 104iy médialmal. > malg. iy i 104aya finalmal. > malg. ay,ey, a,e 105uyu finalmal. > malg. «i 105eyfinalmal. > malg. a, i,u 105{ malg. moderne<y 105dj mal. > malg. \, /', dç, i-s, ts, t, r, I, h .. 108

ndj médialmal. > malg. nd{, udï-ndr 109/ Betsileo 109d%malg. moderne < anciendj. 110

g anglais> malg. d{ 112

i;d{Merina— ydï, ng d'autres dialectes 113c mal. > malg. ts, dç, t,i~s, tr-tr 11jne médialmal. > malg. nls, ijd[ 115ti malg 115« mal. > malg. »/,« 116r mal. > malg. r, ^-/, /, i-s, n, Ira, Isa,sa, kâ, nâ 117t mal. > malg. I, d,r, I, tr-lr, dr, n, ndï-ndr, Ira, Isa, sa, kâ, nâ... 119/ mal. > malg. /, d, I, s-i, ts, n, r, thtr 122nt médialmal. > malg. nt, t, yd, d, tjdfr d%,ndr-udr, tr-tr 123/ final mal. > malg. ts -f- voyelle 124t finalmal. > malg. Ira, Isa, sa, kâ, nâ 124t final arabe > malg. lsa,tsi 12jd mal. > malg. d, I, r, lr-trf t, dr-dr 126nâ médialmal. > malg. /, nt, nd, adhndr, nd^ 127tr-tr malg '. 127tr-tr malg. < mal. t,r,d,t,nl 128

Transcriptiondu Ir malg -. 129Alternancemalg. de /r et /; 129

Page 403: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

TABLEDES MATIERES 343

âr-dy malg... ,- ... 129"

ndr-ydï màlg. < mal. d, r, /, nd, ndj 129s mal. > malg. i-s, d\, $ ts, t, r, h, k, trâ, Isa, sa, kâ, nâ. 130ïmalg 132Xmalg. < mal.y,dj,r,s 133

l Merina=/, y, d\, k des autres dialectes 133ts malg. < ancien / 134ts malg. < mal. é,s, t,r,s,l, p .- 136ts Merina= /, î d'autres dialectes 136n mal. > malg. », ft,n,m,nâ,kâ 136w mal. > malg. v. 138(tau médiat mal. > malg. «au, tvd, (ta 138aw finalmal. > malg. u, a, aur, ao, ou?,o 138w malg 139b mal. > malg.b, v, m,f, p, b, k, d{, u, 0 140mbmédialmal. > malg. mb,b, v, m, tnp,f. 141v malg. < mal. b, mb,p, m,xu,g 142

Transcriptiondu v malg 142

p mal. > malg.p,f, b, v, m, h, k, mb-mp 142

mpmédial mal".> malg. mp. mb,p, f,b, m 144

p finalmal. > malg./, Ira, tsâ,sâ, kâ 145/ malg. < mal. p, b,mb,k 146f Merina= />,v, k desautres dialectes 146m mal. > malg. m, v,n 147mbmédial mal. > malg. mb,b, v, m, mp 147

mpmédialmal. > malg. mp, mb,p,f, b,m.... 147m final mal.> malg. m,nâ,n, n, kâ, kt,kî. 147

Voyellesmal. et malg 148Vocalismeconcordantdans les deux langues 149a mal. > malg. e, i, o-u i$oi mal. > malg. a, i, u 151e mal. > malg. i, a, 0. u 151i mal. > malg. e, .1, o-u 1520 mal. ^>malg. e, a, u

'i$2

u mal. > malg. i,a,e,o 152

CHAP.III. VOYELLES,DIPHTONGUESETTRIPHTONGUESMALGACHES

a long tonique l$3a bref tonique 153

Page 404: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

344*'

TABLE DES MATIERES

a bref atone .' .*.. "i$4~a sourd ou chuchoté 154a final atone Merina , 154a final atone Betsileo 156a nasal long tonique 157a nasal bref aton^ 157a nasal bref tonique 158a nasal et « nasal Merina 158a nasal Betsileo 161

Transcription de l'a 162

Transcription des suffixes -an, -ana 162e long tonique 163e bref tonique 163e bref atone 163«sourd 164e nasal long tonique 164/ nasal bref atone 164e nasal bref tonique 164

Transcription de IV 16$è ouvert ^ 165L'anormale pure ce = i 1661 long tonique, 1 bref tonique 166i bref atone , 1661sourd 1661et u en Merina et en Betsileo 1661 nasal long tonique 167»nasal brefatone 168

Transcription de 17 1681final des préfixes verbaux > y 1680 fermé long tonique 1690 bref tonique 1690 bref atone 1690 nasal long tonique 169o nasal bref tonique 1690 nasal bref atone 1700 nasal final oriental ; 1700 ouvert 170

Transcription de Yo 170n long tonique 171« bref tonique....... 171

Page 405: Ferrand, Gabriel. 1909. Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches

TABLE DES MATIÈRES;

u bref atone .''

171u sourd 17!u final Betsileo.. 171u nasal long tonique 171u nasal bref atone.. 172u nasal final 172Transcription de 1'» 172Diphtongues ; 172*y 174y «74</ 174y 175«w ". 175™ »7Swe ij6yu 176Évolution de la diphtongue ay 176Évolutionde antai->ai}te- 179Évolution de la diphtongue aw 181

Triphtongues way et iuey 18$

CHAP.IV. ÉVOLUTIONDE LAFINALEFERMÉE

Les finalesfermées 186Différentespériodes de la langue 188

Caractéristiquesde la période malayo-malgache 189Période des thèmes dissyllabiqueset trissyllabiques 192Thèmes du type xy-xtt-xu. 193Thème mal. xy-xttx> malg. xy-xu-xu 195Thèmes mal. xy-xax et xy-xix 198Les finalesarabico-malgachcs-xi 198Comment doit-on les lire 199Thèmes mal. xy-xi 4-nasale tlxy-xa -{-nasale 201

CHAP.V. LESFINALESMALG.ka, na, Ira

La finale -Ira. 202Ses variantes dialectales 202Ses différentestranscriptions par les lexicographeseuropéens. 208Ses transcriptions en arabico-malgache 209

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t$m TABLE DKS MATIERES

• Formation du passif à suffixedès thèmes à finale -Ira ......... air - *ï'Les infixes passifs en malg. modemc 211.Leur origine 213La finale -Ira n'est pas un élément suffixal 218Son origine possible 222La finale -ka 224La finale -na 227Les finales -ka, -na, -Ira sont interchangeables 231Ce ne sont pas des thèmes suffixaux 233

CHAP.VI. L'ACCENTTONIQUE

En malais 236L'accent tonique des quadrisyllabes malg 236

— trissyllabcs 236— dissyllabes 237— monosyllabes 237

Règles d'accentuation en malg 237Durée et hauteur musicale des voyelles 241Différence de hauteur entre la tonique et la finale 243

CHAP.VIL FORMATIONSVERBALESET NOMINALES

Verbes transitifs \ 246Verbes transitifs et intransitifs 252Verbes causatifs 2J3Verbes réciproques 254Verbes fréquentatifs. 255Verbes passifs 256Le préfixe verbal m-. 258Les infixes 260

Conjugaison -, 261Les substantifs 263Formation du nom d'agent habituel 267Formation des préfixes verbaux transitifs et intransitifs 268Substantifs malg. à préfixes ke-, ki-, ku- 270Le redoublement '. 271

CHAP.VtU. Le SANDHI

Le sandhi mal 275Le sandhi malg 27$

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TABLEDES MATIÈRES H7

CHAP.IX. PRONOMS,DÉTERMINATIFSETTERMESCOMMUNS

Pronoms personnels 285Pronoms personnels suffixes 286Pronomspossessifs .- 286Les déterminatifs •. 287Termes spéciauxcommuns aux deux langues 287Noms des parties du corps. 288

Maison,ustensiles, armes 289Noms composésà formation identique dans les deux langues....t.. 291

CHAP.X. L'ÉLÉMENTSANSKRITEN MALGACHEANCIENET MODERNE293

Vocabulairesanskrito-malayo-malgache iqéNoms de mois sanskrito-malgaches 299Noms de dieux et géniesd'origine sanskritc 300ZaiiaMri ....*. 301Anabâri 310Tayvadiy,le dieu du mal *. 310Ratv 310Protocoleroyal sanskrito-malayo-malgache '.. 311.Le malg. a.conservé peu de mots sanskrits 311

CHAP.XI. CONCLUSION

Le*malg. fait partie des langues malaiseshindouisées 31$Il est étroitement apparenté au Batakde Sumatra 318Unité parfaite de tous les dialectes malg 318Emprunts du malg. au Bantou 321Le peuplement de Madagascar 325Le malg. est un dialectemal. évolué. 326Additionset corrections 327

Vu Vuet admisà soutenance,et permisd'imprimer. Paris, le 13 octobre 1908.

Le ViceRecteur Le Doyende la FapskttàMtMresde fAcadémiede Paris, de f t/«it«^3i'i^fe^Nk

L. LIARD. A./CKOISKT, \*VA

«Uro».MOTAfItltttl, IINIKHS.

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PREFACEManuscrits malgaches du fonds FerrandBIBLIOGRAPHIEAdditions à la bibliographiePhonétique expérimentaleINTRODUCTIONL'alphabet Merina usuelN'est que la transcription de l'alphabet arabico-malgacheL'alphabet des autres dialectesTexte malgache en 6 dialectesLe Malg. et le Batak-toba de SumatraLocalisation des dialectes Malg. étudiésDivision de ces dialectesLes mss du fonds arabico-malgache de la Bibliothèque Nationale de ParisCHAP. I. VOCABULAIRE COMPARE DU MALAIS ET DES DIALECTES MALGACHESAdditions au vocabulaire comparéCHAP. II. LAUTVERSCHIEBUNGConsonnes malaises et malgh malaish final en malg. ancienh malg. intervocaliqueTimbres de l'h malgg mal. > malg. h, g, k, v, g

g médial mal. > malg. g, k, nTranscription du g mal. et malgTimbres du k malgk mal. > malg. h, k, g, , , dz, ts, f, b, kâ, kû, kî, kê

k médial mal. > malg. k, , n... k, , nk, hTranscription du k mal. et malg malg vélaire mal malg., sa transcription mal. > malg. , n, v, nd, kâ, ki, ki

k médial mal. > malg. k, -n, n k, g, vk, hg médial mal. > malg. g, k, ng malg

nk malgy mal. > malg. y, ziy médial mal. > malg. iy iaya final mal. > malg. ay, ey, a, euyu final mal. > malg. wiey final mal. > malg. a, i, uz malg. moderne ydj mal. > malg. z, j, dz, -s, ts, t, r, l, hndj médial mal. > malg. ndz, nd rj Betsileodz malg. moderne djg anglais > malg. dzndz Merina = nd d'autres dialectes

mal. > malg. ts, dz, t, -s, t -trn médial mal. > malg. nts, ndzt malg mal. > malg. , nr mal. > malg. r, z-j, l, -s, n, tr , tsd, s , k , nl mal. > malg. l, d, r, t, t -tr, d , n, nd -ndr, tr , ts , s , k , nt mal. > malg. t, d, l, s- , ts, n, r, t -trnt médial mal. > malg. nt, t, nd, d, ndz, dz, nd -ndr, t -trt final mal. > malg. ts + voyellet final mal. > malg. tr , ts , , nt final arabe > malg. tsa, tsid mal. > malg. d, l, r, t -tr, t, d -drnd médial mal. > malg. l, nt, nd, nd -ndr, ndztr-t malgtr-t malg. , r, d, t, nlTranscription du t malgAlternance malg. de t et hdr-d malg

dr- d malg. d, r, l, nd, ndjs mal. > malg. -s, dz, z, ts, t, r, h, k, tr , ts , d, k , n malgz malg. y, dj, r, sz Merina = j, y, dz, k des autres dialectests malg. tts malg. , s, t, r, s, l, pts Merina = t, d'autres dialectesn mal. > malg. n, , , m, n , kw mal. > malg. v

wa médial mal. > malg. wa, wd, aaw final mal. > malg. u, a, aw, ao, ow, ow malgb mal. > malg. b, v, m, f, p, h, k, dz, u, omb médial mal. > malg. mb, b, v, m, mp, fv malg. > mal. b, mb, p, m, w, gTranscription du v malgp mal. > malg. p, f, b, v, m, h, k, mb-mpmp médial mal. > malg. mp. mb, p, f, b, mp final mal. > malg. f, tr , ts , , kf malg. > mal. p, b, mb, kf Merina = p, v, k des autres dialectes

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m mal. > malg. m, v, nmb médial mal. > malg. mb, b, v, m, mpmp médial mal. > malg. mp, mb, p, f, b, mm final mal. > malg. m, n , , n, k , k , k ,Voyelles mal. et malgVocalisme concordant dans les deux languesa mal. > malg. e, i, o-u mal. > malg. a, i, ue mal. > malg. i, a, o, ui mal. > malg. e, a, o-uo mal. > malg. e, a, uu mal. > malg. i, a, e, oCHAP. III. VOYELLES, DIPHTONGUES ET TRIPHTONGUES MALGACHESa long toniquea bref toniquea bref atonea sourd ou chuchotéa final atone Merinaa final atone Betsileoa nasal long toniquea nasal bref atonea nasal bref toniquea nasal et u nasal Merinaa nasal BetsileoTranscription de l'aTranscription des suffixes -an, -anae long toniquee bref toniquee bref atonee sourde nasal long toniquee nasal bref atonee nasal bref toniqueTranscription de l'eè ouvertL'anormale pure = i long tonique, i bref toniquei bref atonei sourdi et u en Merina et en Betsileoi nasal long toniquei nasal bref atoneTranscription de l'ii final des préfixes verbaux > yo fermé long toniqueo bref toniqueo bref atoneo nasal long toniqueo nasal bref toniqueo nasal bref atoneo nasal final orientalo ouvertTranscription de l'ou long toniqueu bref toniqueu bref atoneu sourdu final Betsileou nasal long toniqueu nasal bref atoneu nasal finalTranscription de l'uDiphtonguesayyaeyyewawiweyuEvolution de la diphtongue ayEvolution de antai->a teEvolution de la diphtongue awTriphtongues way et weyCHAP. IV. EVOLUTION DE LA FINALE FERMEELes finales ferméesDifférentes périodes de la langueCaractéristiques de la période malayo-malgachePériode des thèmes dissyllabiques et trissyllabiquesThèmes du type xy-xu-xuThème mal. xy-xux > malg. xy-xu-xuThèmes mal. xy-xax et xy-xixLes finales arabico-malgaches -xiComment doit-on les lireThèmes mal. xy-xi + nasale et xy-xa + nasaleCHAP. V. LES FINALES MALG. ka, na, traLa finale -traSes variantes dialectalesSes différentes transcriptions par les lexicographes européens

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Ses transcriptions en arabico-malgacheFormation du passif à suffixe des thèmes à finale -traLes infixes passifs en malg. moderneLeur origineLa finale -tra n'est pas un élément suffixalSon origine possibleLa finale -kaLa finale -naLes finales -ka, -na, -tra sont interchangeablesCe ne sont pas des thèmes suffixauxCHAP. VI. L'ACCENT TONIQUEEn malaisL'accent tonique des quadrisyllabes malgL'accent tonique des trissyllabesL'accent tonique des dissyllabesL'accent tonique des monosyllabesRègles d'accentuation en malgDurée et hauteur musicale des voyellesDifférence de hauteur entre la tonique et la finaleCHAP. VII. FORMATIONS VERBALES ET NOMINALESVerbes transitifsVerbes transitifs et intransitifsVerbes causatifsVerbes réciproquesVerbes fréquentatifsVerbes passifsLe préfixe verbal m-Les infixesConjugaisonLes substantifsFormation du nom d'agent habituelFormation des préfixes verbaux transitifs et intransitifsSubstantifs malg. à préfixes k -, ki-, ku-Le redoublementCHAP. VIII. LE SANDHILe sandhi malLe sandhi malg.CHAP. IX. PRONOMS, DETERMINATIFS ET TERMES COMMUNSPronoms personnelsPronoms personnels suffixesPronoms possessifsLes déterminatifsTermes spéciaux communs aux deux languesNoms des parties du corpsMaison, ustensiles, armesNoms composés à formation identique dans les deux languesCHAP. X. L'ELEMENT SANSKRIT EN MALGACHE ANCIEN ET MODERNEVocabulaire sanskrito-malayo-malgacheNoms de mois sanskrito-malgachesNoms de dieux et génies d'origine sanskriteZa ah riA ah riTayvadéy, le dieu du malRawProtocole royal sanskrito-malayo-malgacheLe malg. a conservé peu de mots sanskritsCHAP. XI. CONCLUSIONLe malg. fait partie des langues malaises hindouiséesIl est étroitement apparenté au Batak de SumatraUnité parfaite de tous les dialectes malg.Emprunts du malg. au BantouLe peuplement de MadagascarLe malg. est un dialecte mal. évoluéAdditions et corrections