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Grossesses multifa3tales aprbs stimula- tion ovarienne I L’incidence des grossesses multifcetales (grossesses avec un nombre de f&us > 1) augmente considerablement du fait des traitements de I’infertilite et en particulier de la stimulation ova- rienne par des gonadotrophines. Cela s’observe au& avec la PMA (procreation medicale assistee) mais, dans ce cas, on peut pallier cet inconvenient en limitant le nombre d’embryons implant& sans reduire, semble-t-il, le taux de succes. II semble que ce ne soit pas aussi facile en ce qui concerne les gros- sesses multiitales consecutives a une stimulation ovarienne. Une etude americaine s’est attach&? a evaluer les facteurs de risques de telles grossesses et les moyens qui pourraient pemtettre de reduire ces risques sans pour autant limiter les taux de grossesses. Pour realiser cette etude, le Center for Human Reproduction de I’lllinois a suivi 3 13’7 cycles chez 1 494 femmas infertilesde 34 f 5 ans sou- mises a une stimulation par Knjec- tion de gonadotrophines. Au terme de cette etude, le nombre de grossesses intra-ute- rines obser-vees s’elevait a 441 dont 88 grossesses gemellaires (20 O/o), 22 grossesses avec nais- sance de triples (5 %), 10 gros- sesses avec naissance de qua- druples (2,2 %), 5 grossesses avec naissance de quintuples (1 ,l o/o) et 2 grossesses avec naissance de sextuples (0,5 o/o), soit au total un nombre de gros- sesses multifcetales s’elevant a 39 (8,8 O/o). On dii dun certain nombre de don&es pour les femmes concer- &es (age). Ces don&es ont ete egalement recueillies le jour de I’in- duction de l’ovulation par les gona- dotmphines chorioniques humaines : pit de concentration plaanatiue de l’cestradiol, nombre de follicules d’au moins 16 mm de dim&e et nombre total de follicuies. Le risque de grossesses multifae- tales etait correle avec un age plus jeune (p = 0,008) ainsi qu’avec une augmentation du pit de concentration de I’cestradiol egal ou superieur a 1 385 pg/mL et un nombre total de follicules supe- rieur ou egal a 7 (p < 0,001). Contrairement aux idees recues, le nombre de follicules d’au moins 16 mm n’avait pas de valeur pre- dictive ce qui, compte tenu de la difficulte d’evaluer le nombre total de follicules par I’echographie, prive cette technique de tout inter&t. En revanche, il semble que la prudence serait de maintenir le pit d’cestradiol a un maximum de 1 385 pg/mL mais une telle atti- tude reduirait dans le m&me temps le pourcentage de succes alors que les femmes concernees attendent le contraire. Les auteurs de cette etude en vien- nent finalement a penser que la meikeure solution serait peut-&e de substituer la PMA a la stimulation ovarienne. N. Engl. 1. Med. 343 (06lO7lOO) 2-7 Acromegalie secondaire a un lymphome non-hodgkinien n Affection secondaire a une aug- mentation de la &c&ion en hor- mone de croissance (hGH) apms la fin de la croissance, I’acromegalie est le plus souvent associ&s a un adsnome du lobe anterieur de I’hy- pophyse et se traduit par un epais- sissement de la peau, une aug- mentation de la taille des extremitb (mains, pieds, maxillaire inferieur.. .) et des organes internes (splanch- nomegalie). Une hypersudation et des cedemes accompagnent ces troubles. Dans certains cas, rams, la secretion d’hormone est ectopique comme dans l’observation que publie The New England Journal of Medicine air I’acromegalie etait due a une production ectopique d’hormone de croissance par un lymphome non-hodgkinien. Lobservation pr&sentee conceme une femme de 57 ans souffrant dun lymphome malin non-hodgkinien qui avait ete hospital&e trois ans plus tot parce qu’elle presentait des signes cliniques dune acromegalie qui avaient disparu apres traitement chimiotherapique. Chormone de croissance n’avait pas ete dode lors de cet episode. Hospitaliie une nouvelle fois fin 97 parce que les m&mes signes etaient reapparus, les concentrations plas- matiques de I’hGH dodes toutes les heures entre 8 h et 16 h etaient comprises entre 143 et 174 ng/mL (N < 1) et celles de I’IGFl ou insu- line-like-growth-factor 1, principal effecteur de I’hGH, etaient, apres dosage trois jours de suite, com- prises entre 645 et 782 ng/mL (valeurs normales comprises entre 142 et 320 ng/mL). CIGF-BP3 ou insuline-like-growfh-factor-binding- protein 3, ref!et fi&le de la secretion, etait elle aussi augment&s alors que la concentration de GHRH ou growth-hormone-releasing-factor (ou GRT ou somatocridine), qui pro voque la synth&e et la lib&ration de I’hGH par I’hypophyse, etait nor- male. Le dosage comparatif de I’hGH dans le sumageant dune cul- ture des cellules du lymphcme et dans ceux de cellules d’autres lym- phomes ainsi que de lymphocytes nonnaux a confirme que la secretion 18 Revue Fran~ise des Laboratoires, novembre 2000, N’ 327

Grossesses multifœtales après stimulation ovarienne

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Page 1: Grossesses multifœtales après stimulation ovarienne

Grossesses multifa3tales aprbs stimula- tion ovarienne I L’incidence des grossesses

multifcetales (grossesses avec un

nombre de f&us > 1) augmente

considerablement du fait des

traitements de I’infertilite et en

particulier de la stimulation ova-

rienne par des gonadotrophines.

Cela s’observe au& avec la PMA

(procreation medicale assistee)

mais, dans ce cas, on peut pallier

cet inconvenient en limitant le

nombre d’embryons implant&

sans reduire, semble-t-il, le taux

de succes.

II semble que ce ne soit pas aussi

facile en ce qui concerne les gros-

sesses multiitales consecutives a

une stimulation ovarienne. Une

etude americaine s’est attach&? a

evaluer les facteurs de risques de

telles grossesses et les moyens qui

pourraient pemtettre de reduire

ces risques sans pour autant limiter

les taux de grossesses.

Pour realiser cette etude, le Center

for Human Reproduction de I’lllinois

a suivi 3 13’7 cycles chez 1 494

femmas infertiles de 34 f 5 ans sou-

mises a une stimulation par Knjec-

tion de gonadotrophines.

Au terme de cette etude, le

nombre de grossesses intra-ute-

rines obser-vees s’elevait a 441

dont 88 grossesses gemellaires

(20 O/o), 22 grossesses avec nais-

sance de triples (5 %), 10 gros-

sesses avec naissance de qua-

druples (2,2 %), 5 grossesses

avec naissance de quintuples

(1 ,l o/o) et 2 grossesses avec

naissance de sextuples (0,5 o/o),

soit au total un nombre de gros-

sesses multifcetales s’elevant a

39 (8,8 O/o).

On dii dun certain nombre de

don&es pour les femmes concer-

&es (age). Ces don&es ont ete

egalement recueillies le jour de I’in-

duction de l’ovulation par les gona-

dotmphines chorioniques humaines : pit de concentration plaanatiue de

l’cestradiol, nombre de follicules

d’au moins 16 mm de dim&e et

nombre total de follicuies.

Le risque de grossesses multifae-

tales etait correle avec un age plus

jeune (p = 0,008) ainsi qu’avec

une augmentation du pit de

concentration de I’cestradiol egal

ou superieur a 1 385 pg/mL et un

nombre total de follicules supe-

rieur ou egal a 7 (p < 0,001).

Contrairement aux idees recues, le

nombre de follicules d’au moins

16 mm n’avait pas de valeur pre-

dictive ce qui, compte tenu de la

difficulte d’evaluer le nombre total

de follicules par I’echographie,

prive cette technique de tout

inter&t. En revanche, il semble que

la prudence serait de maintenir le

pit d’cestradiol a un maximum de

1 385 pg/mL mais une telle atti-

tude reduirait dans le m&me

temps le pourcentage de succes

alors que les femmes concernees

attendent le contraire.

Les auteurs de cette etude en vien-

nent finalement a penser que la

meikeure solution serait peut-&e de

substituer la PMA a la stimulation

ovarienne.

N. Engl. 1. Med. 343 (06lO7lOO) 2-7

Acromegalie secondaire a un lymphome non-hodgkinien n Affection secondaire a une aug-

mentation de la &c&ion en hor- mone de croissance (hGH) apms la fin de la croissance, I’acromegalie

est le plus souvent associ&s a un

adsnome du lobe anterieur de I’hy- pophyse et se traduit par un epais-

sissement de la peau, une aug- mentation de la taille des extremitb (mains, pieds, maxillaire inferieur.. .) et des organes internes (splanch-

nomegalie). Une hypersudation et des cedemes accompagnent ces

troubles. Dans certains cas, rams, la secretion d’hormone est ectopique

comme dans l’observation que publie The New England Journal of Medicine air I’acromegalie etait

due a une production ectopique

d’hormone de croissance par un lymphome non-hodgkinien.

Lobservation pr&sentee conceme

une femme de 57 ans souffrant dun

lymphome malin non-hodgkinien

qui avait ete hospital&e trois ans

plus tot parce qu’elle presentait des

signes cliniques dune acromegalie

qui avaient disparu apres traitement

chimiotherapique. Chormone de

croissance n’avait pas ete dode

lors de cet episode.

Hospitaliie une nouvelle fois fin 97

parce que les m&mes signes etaient

reapparus, les concentrations plas-

matiques de I’hGH dodes toutes

les heures entre 8 h et 16 h etaient

comprises entre 143 et 174 ng/mL

(N < 1) et celles de I’IGFl ou insu-

line-like-growth-factor 1, principal

effecteur de I’hGH, etaient, apres

dosage trois jours de suite, com-

prises entre 645 et 782 ng/mL

(valeurs normales comprises entre

142 et 320 ng/mL). CIGF-BP3 ou

insuline-like-growfh-factor-binding-

protein 3, ref!et fi&le de la secretion,

etait elle aussi augment&s alors que

la concentration de GHRH ou

growth-hormone-releasing-factor

(ou GRT ou somatocridine), qui pro

voque la synth&e et la lib&ration de

I’hGH par I’hypophyse, etait nor-

male. Le dosage comparatif de

I’hGH dans le sumageant dune cul-

ture des cellules du lymphcme et

dans ceux de cellules d’autres lym-

phomes ainsi que de lymphocytes

nonnaux a confirme que la secretion

18 Revue Fran~ise des Laboratoires, novembre 2000, N’ 327