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Communications affichées / La Revue de médecine interne 32S (2011) S99–S191 S165 localisation habituelle de la sarcoïdose sont indemnes (thorax, gan- glions, foie...). La malade a bénéficié dune lobectomie temporale droite ouvrant le kyste, levant l’engagement et permettant la pratique d’une biop- sie large. L’histologie de la pièce d’exérèse conclut à du tissu glial siège de nombreux granulomes épithéloïdes et giganto-cellulaires circonscrits par une fine fibrose compatible avec une sarcoïdose cérébrale. Le traitement corticoïde a amélioré la patiente de fac ¸ on spectacu- laire et durable avec amendement des signes neuropsychiatriques et clinico-radiologiques. Conclusion.– Les formes neurologiques pseudo tumorales de la sar- coïdose sont rares et se localisent en supra-tentorielle. Le diagnostic repose sur l’identification d’une atteinte extra neurologique acces- sible et la mise en évidence du granulome sarcoïdosique. La biopsie cérébrale, si possible par voie stéréotaxique, reste la seule arme diagnostique des lésions cérébrales isolées. L’IRM est décisive pour le diagnostic et la surveillance. La réalisation d’une IRM cérébrale systématique chez tout patient porteur d’une sarcoïdose, pulmo- naire ou autre, ne semble pas nécessaire. En revanche la découverte d’un signe neurologique même mineur doit inciter à pratiquer une IRM. La révélation d’une atteinte neurologique pourra conditionner la mise en route d’une corticothérapie ou d’un traitement immu- nosuppresseur. doi:10.1016/j.revmed.2011.03.274 CA148 Hypothermie révélant une neurosarcoïdose G Chalhoub Médecine interne C, CHR de Metz-Thionville, Metz, France Introduction.– Nous rapportons le cas d’une neurosarcoïdose révé- lée par une insuffisance hypothalamo-hypophysaire associée à un diabète insipide et à une hypothyroïdie centrale responsable d’un état confusionnel et pré comateux. Patients et méthodes.– Une patiente de 40 ans adressée aux urgences pour un état comateux avec hypothermie. Dans ses antécédents, on note depuis 2006 des malaises répétés avec vertiges et épisode de paresthésies récidivantes de la main droite attribuée à des crises d’épilepsie partielle traitées par de l’acide valproïque. Le 12/12/2010, la patiente est adressée aux urgences pour des troubles du comportement et des vertiges pour lesquelles une IRM cérébrale a montré des hyper signaux du tronc cérébral, de la région hypothalamique, des capsules internes, du corps calleux et de la région péri-ventriculaire faisant suspecter une neuro- sarcoidose. Une corticothérapie a été débutée à 60 mg/jour et la patiente est retournée à domicile. Le 31/12/2010, la patiente arrive aux urgences dans un état confusionnel avec une hypother- mie à 31 C. On confirme une hypothyroïdie frustre centrale (T3, T4 effondrées et TSH basse). La patiente est admise en réanima- tion où on augmente la cortisone à 80 mg/jour et on débute un traitement substitutif des hormones thyroïdiennes. Le 03/01/2011, devant une hyperthermie avec collapsus, une ponction lombaire est pratiquée (six cellules, deux g de protéinorachie avec une culture directe négative). La patiente nous a été adressée pour la prise en charge. Observation.– À l’arrivée dans le service, la patiente est consciente mais reste confuse, bradycarde avec une température à 34,5 C. L’interrogatoire a révélé une aménorrhée depuis trois ans. Sur le plan biologique, on note une anémie inflammatoire à 9,6 g/dL, une déshydratation à 148 mmol/L de natrémie sans insuffisance rénale ni hypercalcémie. Les anticorps antinucléaires, les anti thy- ropéroxydases et l’enzyme de conversion de l’angiotensine sont négatifs. On confirme une pan-hypopituitérisme avec un taux de 17 beta oestradiol effondré inférieur à 10 pg/ml, un ACTH à 1,60 ng/L (VN : 10 et 48) et une hyperprolactinémie à 768 u/mL. Devant une diurèse énorme de 8 litres/jour, sans notion de potomanie, l’osmolarité plasmatique était discrètement abaissée avec une os molarité urinaire effondrée à 121 milliosmol/L. Le test de restric- tion hydrique et le test au minirin a confirmé l’existence d’un diabète insipide. Le Holter ECG n’a montré qu’une bradycardie sin- susale permanente due à l’hypothyroïdie. La conduite à tenir a donc consisté en : un traitement par Minirin spray, bolus intraveineux de cortisone 500 mg sur 2 jours relayé per os 60 mg/jour. et Metho- trexate injectable 10 mg par semaine. L’évolution est marquée par une autonomisation totale, une normalisation de la diurèse (1,5 l/jour), de la température, ce qui a permis le retour à domicile. Discussion.– L’atteinte neurologique au cours de la sarcoïdose est estimée entre deux et neuf pour cent. Conclusion.– Les signes évocateurs d’une sarcoïdose systémique étaient absents dans notre cas, l’IRM et l’atteinte hypothalamohy- pophysaire nous ont permis de poser le diagnostic et le traitement à forte dose de cortisone en bolus et immunosuppresseurs a permis l’amélioration rapide. doi:10.1016/j.revmed.2011.03.275 CA149 Myosite pharyngée compliquant une sarcoïdose systémique S. Anouti , J. Kéchichian , C. Tolédano , A. Kettaneh , J. Cabane , K.-P. Tiev Médecine interne, hôpital Saint-Antoine, Paris, France Introduction.– Le trouble de la déglutition est une manifestation clinique connue mais peu fréquente au cours de la sarcoïdose sys- témique. Les différents mécanismes impliqués dans le trouble de la déglutition sont : une compression œsophagienne par un ganglion médiastinal, une excroissance granulomateuse de la muqueuse oropharyngée qui empiète sur la bouche œsophagienne ou une lésion granulomateuse située au niveau du tronc cérébral provo- cant une paralysie des muscles striés qui assurent la liberté des voies aériennes supérieures et la déglutition. À notre connais- sance, aucune observation de myosite granulomateuse entraînant un trouble de déglutition n’a encore été rapportée [1,2]. Patients et méthodes.– Nous rapportons la première observation de dysphagie liée à une myosite granulomateuse. Cas clinique.– Un homme âgé de 73 ans présentait comme anté- cédent une sarcoïdose pulmonaire qui s’exprimait par la présence de multiples adénopathies médiastinales avec une discrète pneu- mopathie interstitielle sans syndrome restrictif. La sarcoidose pulmonaire était confirmé par la biopsie de ganglions médiastinaux qui révélait un granulome giganto-cellulaire sans nécrose caséeuse ne nécessitant qu’une simple surveillance depuis 2006. Il fut hospitalisé récemment pour apparition rapidement progres- sive de fausses routes et de dysphagie haute aussi bien aux solides qu’aux liquides. L’examen clinique notamment, ORL ne montrait pas de lésion de la muqueuse oropharyngée mais, une diminution de la clairance alimentaire. L’examen neurologique était normal, cependant, on notait un déficit des forces musculaires proximales avec un signe du tabouret. L’examen biologique ne montrait ni syn- drome inflammatoire, ni hypercalcémie, par contre les enzymes musculaires étaient augmentées à trois fois et à deux fois la nor- male pour les CPK et les aldolases respectivement. Le scanner thoraco-abdomino-pelvien a montré la présence de multiples adé- nopathies médiastinales qui ne comprimaient pas l’œsophage. La gastroscopie retrouvait une œsophagite sans compression œsopha- gienne extrinsèque et le transit œsogastroduodénal visualisait une nette stase hypopharyngée du produit de contraste. Le scanner des sinus était normal. L’IRM cérébrale ne montrait pas de lésion du tronc cérébral et le parenchyme cérébral était normal. Un électro- myogramme des quatre membres effectué devant la présence du signe du tabouret montrait un syndrome myogène et L’IRM mus- culaire des cuisses révéla des hyper signaux intramusculaires en T2 évoquant une myosite inflammatoire active. La biopsie muscu- laire confirma la myosite granulomateuse sans nécrose caséeuse.

Hypothermie révélant une neurosarcoïdose

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ocalisation habituelle de la sarcoïdose sont indemnes (thorax, gan-lions, foie. . .).a malade a bénéficié dune lobectomie temporale droite ouvrante kyste, levant l’engagement et permettant la pratique d’une biop-ie large. L’histologie de la pièce d’exérèse conclut à du tissu glialiège de nombreux granulomes épithéloïdes et giganto-cellulairesirconscrits par une fine fibrose compatible avec une sarcoïdoseérébrale.e traitement corticoïde a amélioré la patiente de facon spectacu-aire et durable avec amendement des signes neuropsychiatriquest clinico-radiologiques.onclusion.– Les formes neurologiques pseudo tumorales de la sar-oïdose sont rares et se localisent en supra-tentorielle. Le diagnosticepose sur l’identification d’une atteinte extra neurologique acces-ible et la mise en évidence du granulome sarcoïdosique. La biopsieérébrale, si possible par voie stéréotaxique, reste la seule armeiagnostique des lésions cérébrales isolées. L’IRM est décisive pour

e diagnostic et la surveillance. La réalisation d’une IRM cérébraleystématique chez tout patient porteur d’une sarcoïdose, pulmo-aire ou autre, ne semble pas nécessaire. En revanche la découverte’un signe neurologique même mineur doit inciter à pratiquer une

RM. La révélation d’une atteinte neurologique pourra conditionnera mise en route d’une corticothérapie ou d’un traitement immu-osuppresseur.

oi:10.1016/j.revmed.2011.03.274

A148ypothermie révélant une neurosarcoïdoseChalhoub

Médecine interne C, CHR de Metz-Thionville, Metz, France

ntroduction.– Nous rapportons le cas d’une neurosarcoïdose révé-ée par une insuffisance hypothalamo-hypophysaire associée à uniabète insipide et à une hypothyroïdie centrale responsable d’untat confusionnel et pré comateux.atients et méthodes.– Une patiente de 40 ans adressée aux urgencesour un état comateux avec hypothermie.ans ses antécédents, on note depuis 2006 des malaises répétésvec vertiges et épisode de paresthésies récidivantes de la mainroite attribuée à des crises d’épilepsie partielle traitées par de

’acide valproïque.e 12/12/2010, la patiente est adressée aux urgences pour desroubles du comportement et des vertiges pour lesquelles uneRM cérébrale a montré des hyper signaux du tronc cérébral, dea région hypothalamique, des capsules internes, du corps calleuxt de la région péri-ventriculaire faisant suspecter une neuro-arcoidose. Une corticothérapie a été débutée à 60 mg/jour eta patiente est retournée à domicile. Le 31/12/2010, la patienterrive aux urgences dans un état confusionnel avec une hypother-ie à 31 ◦C. On confirme une hypothyroïdie frustre centrale (T3,

4 effondrées et TSH basse). La patiente est admise en réanima-ion où on augmente la cortisone à 80 mg/jour et on débute unraitement substitutif des hormones thyroïdiennes. Le 03/01/2011,evant une hyperthermie avec collapsus, une ponction lombaire estratiquée (six cellules, deux g de protéinorachie avec une cultureirecte négative). La patiente nous a été adressée pour la prise enharge.bservation.– À l’arrivée dans le service, la patiente est conscienteais reste confuse, bradycarde avec une température à 34,5 ◦C.

’interrogatoire a révélé une aménorrhée depuis trois ans.ur le plan biologique, on note une anémie inflammatoire à 9,6 g/dL,ne déshydratation à 148 mmol/L de natrémie sans insuffisanceénale ni hypercalcémie. Les anticorps antinucléaires, les anti thy-opéroxydases et l’enzyme de conversion de l’angiotensine sont

égatifs. On confirme une pan-hypopituitérisme avec un taux de7 beta oestradiol effondré inférieur à 10 pg/ml, un ACTH à 1,60 ng/LVN : 10 et 48) et une hyperprolactinémie à 768 u/mL. Devantne diurèse énorme de 8 litres/jour, sans notion de potomanie,

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l’osmolarité plasmatique était discrètement abaissée avec une osmolarité urinaire effondrée à 121 milliosmol/L. Le test de restric-tion hydrique et le test au minirin a confirmé l’existence d’undiabète insipide. Le Holter ECG n’a montré qu’une bradycardie sin-susale permanente due à l’hypothyroïdie. La conduite à tenir a doncconsisté en : un traitement par Minirin spray, bolus intraveineux decortisone 500 mg sur 2 jours relayé per os 60 mg/jour. et Metho-trexate injectable 10 mg par semaine. L’évolution est marquéepar une autonomisation totale, une normalisation de la diurèse(1,5 l/jour), de la température, ce qui a permis le retour à domicile.Discussion.– L’atteinte neurologique au cours de la sarcoïdose estestimée entre deux et neuf pour cent.Conclusion.– Les signes évocateurs d’une sarcoïdose systémiqueétaient absents dans notre cas, l’IRM et l’atteinte hypothalamohy-pophysaire nous ont permis de poser le diagnostic et le traitementà forte dose de cortisone en bolus et immunosuppresseurs a permisl’amélioration rapide.

doi:10.1016/j.revmed.2011.03.275

CA149Myosite pharyngée compliquant une sarcoïdosesystémiqueS. Anouti , J. Kéchichian , C. Tolédano , A. Kettaneh , J. Cabane ,K.-P. TievMédecine interne, hôpital Saint-Antoine, Paris, France

Introduction.– Le trouble de la déglutition est une manifestationclinique connue mais peu fréquente au cours de la sarcoïdose sys-témique. Les différents mécanismes impliqués dans le trouble de ladéglutition sont : une compression œsophagienne par un ganglionmédiastinal, une excroissance granulomateuse de la muqueuseoropharyngée qui empiète sur la bouche œsophagienne ou unelésion granulomateuse située au niveau du tronc cérébral provo-cant une paralysie des muscles striés qui assurent la liberté desvoies aériennes supérieures et la déglutition. À notre connais-sance, aucune observation de myosite granulomateuse entraînantun trouble de déglutition n’a encore été rapportée [1,2].Patients et méthodes.– Nous rapportons la première observation dedysphagie liée à une myosite granulomateuse.Cas clinique.– Un homme âgé de 73 ans présentait comme anté-cédent une sarcoïdose pulmonaire qui s’exprimait par la présencede multiples adénopathies médiastinales avec une discrète pneu-mopathie interstitielle sans syndrome restrictif. La sarcoidosepulmonaire était confirmé par la biopsie de ganglions médiastinauxqui révélait un granulome giganto-cellulaire sans nécrose caséeusene nécessitant qu’une simple surveillance depuis 2006.Il fut hospitalisé récemment pour apparition rapidement progres-sive de fausses routes et de dysphagie haute aussi bien aux solidesqu’aux liquides. L’examen clinique notamment, ORL ne montraitpas de lésion de la muqueuse oropharyngée mais, une diminutionde la clairance alimentaire. L’examen neurologique était normal,cependant, on notait un déficit des forces musculaires proximalesavec un signe du tabouret. L’examen biologique ne montrait ni syn-drome inflammatoire, ni hypercalcémie, par contre les enzymesmusculaires étaient augmentées à trois fois et à deux fois la nor-male pour les CPK et les aldolases respectivement. Le scannerthoraco-abdomino-pelvien a montré la présence de multiples adé-nopathies médiastinales qui ne comprimaient pas l’œsophage. Lagastroscopie retrouvait une œsophagite sans compression œsopha-gienne extrinsèque et le transit œsogastroduodénal visualisait unenette stase hypopharyngée du produit de contraste. Le scanner dessinus était normal. L’IRM cérébrale ne montrait pas de lésion dutronc cérébral et le parenchyme cérébral était normal. Un électro-myogramme des quatre membres effectué devant la présence du

signe du tabouret montrait un syndrome myogène et L’IRM mus-culaire des cuisses révéla des hyper signaux intramusculaires enT2 évoquant une myosite inflammatoire active. La biopsie muscu-laire confirma la myosite granulomateuse sans nécrose caséeuse.